Pratiques artistiques et television au cameroun a l'ere du numeriquepar Ernest NDJOCK SOUME Université de Yaoundé I - Master en Arts du spectacle, cinématographie et télévision 2021 |
II-3- Consommation et promotion de l'héritage culturelLa présence des programmes artistiques est salvatrice en ce sens qu'elle favorise non seulement la consommation des oeuvres, mais aussi participe à la vulgarisation de celle-ci tant sur le plan national qu'international. II-3-1- Consommation des produits culturelsParler de consommation culturelle, c'est dire qu'il y a une économie des biens culturels, mais que cette économie a une logique spécifique. La sociologie travaille à établir les conditions dans lesquelles sont produits les consommateurs de biens culturels et leur goût, en même temps qu'à décrire les différentes manières de s'approprier les biens culturels qui sont considérés à un moment donné du temps comme des oeuvres d'art.92 Chaque art contient une spécificité, un caractère qui le rend identique et lui confère un goût. Chaque téléspectateur a ses préférences qui le prédisposent à avoir du goût - lesquelles l'amènent à aimer une oeuvre spécifique. Pierre BOURDIEU, le père de la théorie de la réception des oeuvres a jeté une analyse sur la sociologie de la consommation et pense que l'idéologie charismatique qui tient les goûts en matière de culture est légitime et peut être considéré comme un don de la nature ; parce que consommer est un besoin naturel. II-3-2- Promotion de l'héritage culturelLes émissions culturelles familiarisent le publique d'avec l'artiste et son oeuvre. La télévision étant le « petit monde » à travers lequel on se réfère, on y voit tout et où tout est vu, l'artiste et son oeuvre peuvent désormais être perçus et donc découvert par tous. Quels sont les avantages spécifiques dont bénéficie l'artiste ? 92 Pierre, BOURDIEU, « ART (Aspects culturels) - La consommation culturelle » in La consommation culturelle, Encyclopædia Universalis [enligne], Disponible sur : https://www.universalis.fr/encyclopedie/art-aspects-culturels-laconsommation- culturelle/ Consulté le 25 janvier 2021. 90 L'observation scientifique montre que les besoins culturels sont le produit de l'éducation : l'enquête établit que toutes les pratiques culturelles (fréquentation des musées, des concerts, des expositions, lecture, etc.) et les préférences correspondantes (écrivains, peintres ou musiciens préférés, par exemple) sont étroitement liées au niveau d'instruction (évalué d'après le titre scolaire ou le nombre d'années d'études) et, secondairement, à l'origine sociale. Le poids relatif de l'éducation proprement scolaire (dont l'efficacité et la durée dépendent étroitement de l'origine sociale) et de l'éducation familiale varie selon le degré auquel les différentes pratiques culturelles sont reconnues et préparées par le système scolaire, l'influence de l'origine sociale n'étant jamais aussi forte, toutes choses étant égales par ailleurs, qu'en matière de « culture libre » ou de culture d'avant-garde.93 La consommation des produits culturels commence par les intellectuels qui ressentent un réel besoin de s'abreuver de la chose artistique. Ces intellectuels sont constitués entre autres des enseignants, des chercheurs, des étudiants. Mais nous dirons que cette catégorie constitue aussi la classe de production qui cherche à expliquer et parfaire les oeuvres contrairement à la grande masse qui est plutôt constituée des amateurs d'arts - qui sont sans cesse dans l'étonnement de la conception, le désir de compréhension et d'appropriation des oeuvres. C'est même beaucoup plus pour elle que ces différents programmes sont mis sur pied afin de permettre une certaine osmose. |
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