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MÉMOIRE DE RECHERCHE EN SCIENCES INFIRMIÈRES
EN
PUÉRICULTURE
Prévention des accidents domestiques par
ingestion chez les
enfants de 6 mois à 4 ans
La puéricultrice de PMI au coeur de la prévention
auprès des parents
Ariane ROUDET
Sous la direction de Madame CLAPPIER Michèle
Institut de Formation de Puéricultrices
CHU de Grenoble Alpes
Promotion 2020/2021
REMERCIEMENTS
Ma première pensée va à Mme Clappier
Michèle, ma guidante de mémoire, qui m'a soutenue et
conseillée tout au long de la conception de ce projet. Elle a su se
rendre disponible et encourageante par ses conseils justes et avisés.
Ma reconnaissance va également aux professionnels de
l'hôpital couple enfant, co-organisateurs de la journée de
prévention MIN pour leur soutien et leur confiance. Pour cela, je tiens
à remercier tout particulièrement la pédiatre Dr
Michard-Lenoir, la puéricultrice Mme Bemolle-Bene et l'auxiliaire de
puériculture Mme Rey.
Je tiens à remercier Mme Roux, puéricultrice
référente technique du département de l'Isère, pour
son avis éclairé et son aide précieuse. J'adresse
également mes plus sincères remerciements à une autre
puéricultrice de PMI, Mme Morison, qui m'a beaucoup appris et me fait
l'honneur d'être co-jury pour ma soutenance de mémoire.
J'adresse mes remerciements à toutes les
infirmières puéricultrices de PMI m'ayant accordé du temps
pour un entretien, et aux parents ayant répondu à mon
questionnaire. Cette reconnaissance va également à toutes les
personnes ayant concouru de près ou de loin à
l'élaboration de ce travail et à l'aboutissement d'une belle
année de formation.
J'aimerais enfin adresser toute ma gratitude à ma
famille et mes amis, pour leur soutien indéfectible, sans qui rien de
tout cela n'aurait été possible.
SOMMAIRE
INTRODUCTION 1
CADRE THEORIQUE 3
CADRE EMPIRIQUE 19
PROJET PROFESSIONNEL 34
CONCLUSION 40
BIBLIOGRAPHIE 1
ANNEXE I. Tableau de synthese des etapes du
developpement de l'enfant de 6 mois a 4 ans
I
ANNEXE II. Liste non exhaustive des objets et produits
frequemment mis en cause lors
d'ingestions accidentelles II
ANNEXE III. Questionnaire a destination des
parents IV
ANNEXE IV. Resultats des questionnaires
VI
ANNEXE V. Guide d'entretien X
ANNEXE VI. Retranscription des entretiens
XI
ANNEXE VII. Grille d'analyse des entretiens
XXIV
ANNEXE VIII. Depliant « ingestions
accidentelles au domicile » XXVIII
ANNEXE IX. Pour aller plus loin
XXIX
ANNEXE X. Questionnaire de satisfaction
XXX
ANNEXE XI. Grille d'evaluation
XXXI
GLOSSAIRE
Ac-VC : Accident de la Vie Courante
AFNOR : Association Française de
Normalisation
ANSM : Agence Nationale de
Sécurité du Médicament
AP : Auxiliaire de Puériculture
ASE : Aide Sociale à l'Enfance
BEH : Bulletin Épidémiologique
Hebdomadaire
B4 : Bilan de santé des enfants de 3-4
ans en école maternelle
CAT : Conduite À Tenir
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CIDE : Convention Internationale des Droits
de l'Enfant
CREFE : Centre Ressource Enfance Famille
École
CSC : Commission de Sécurité
des Consommateurs
EJE : Éducateur de Jeunes Enfants
EPAC : Enquête Permanente sur les
Accidents de la vie Courante
FALC : Facile à Lire et à
Comprendre
HAS : Haute Autorité de
Santé
HCE : Hôpital Couple Enfant
INPES : Institut National de
Prévention et d'Éducation pour la Santé
INVS : Institut de Veille Sanitaire
IPDE : Infirmière Puéricultrice
Diplômée d'État
LAEP : Lieu d'Accueil Enfant Parent
MAD : Mise À Disposition
MIN : Mort Inattendue du Nourrisson
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
PEC : Prise En Charge
PMI : Protection Maternelle et Infantile
PSC1 : Prévention et Secours Civiques
de niveau 1
RAM : Relais Assistants Maternels
SAMU : Service d'Aide Médicale
Urgente
SLS : Service Local de Solidarité
VAD : Visite À Domicile
1
INTRODUCTION
Les accidents de la vie courante (Ac-VC) sont à
l'origine chaque année de cinq millions de passages aux urgences et
vingt mille décès. N'épargnant aucune tranche d'âge
ou catégorie sociale, ces accidents sont un problème majeur de
santé publique.
L'émergence d'un nouveau coronavirus, à
l'origine de la pandémie du Covid-19, a marqué l'année
2020, de par les inquiétudes liées à la maladie et
l'instauration d'un dispositif de confinement sur l'ensemble du territoire
français.
Ainsi, les mesures prises par le gouvernement ont
imposé la fermeture des lieux publics, des crèches, des
établissements d'enseignement scolaire et restreint les
déplacements hors du domicile entre le 17 mars et le 11 mai 2020.
En lisant deux articles de la revue « Parents
», j'ai été interpellée par l'augmentation
majeure de cas graves d'accidents domestiques, notamment chez le jeune enfant,
lors de cette période de confinement. (1) (2)
Je me suis alors intéressée aux données
relatives aux accidents de la vie courante : celles du bulletin
épidémiologique hebdomadaire (BEH) en période de
confinement et celles de l'enquête permanente sur les accidents de la vie
courante (EPAC).
Selon le BEH, la hausse de traumatismes non intentionnels chez
les enfants s'est observée par : « Une augmentation des
passages aux urgences pour les enfants de moins de deux ans pour ingestion de
corps étrangers (+54%, 28 en 2019 vs 43 en 2020), [...] ingestion ou
intoxications de produits chimiques (+16%, 12 en 2019 vs 14 en 2020), et chez
les 2-4 ans une stabilité pour ingestion de corps étrangers (+2%,
105 en 2019 vs 107 en 2020) ». (3)
Mais, même en dehors de cette période de
confinement, et malgré les nombreuses stratégies de
prévention, les accidents domestiques touchent chaque année
plusieurs milliers d'enfants. Depuis plus d'une décennie, le nombre de
victimes stagne à un seuil encore trop élevé pour
être satisfaisant. En 2017, l'EPAC, basant ses statistiques sur les
données d'onze hôpitaux français, estimait que sur 122 000
passages aux urgences pour accident domestique, 15% des victimes étaient
des enfants âgés de 0 à 4 ans. (4)
Les études menées, notamment celle sur cette
période de confinement, révèlent un véritable
problème : l'ingestion accidentelle d'un corps étranger ou d'un
produit chimique chez le jeune enfant. J'ai donc choisi de privilégier
ce sujet pour la suite de mes investigations. Plusieurs questionnements se sont
alors posés :
- Quelles sont les séquelles de l'ingestion d'un corps
étranger par un enfant ?
- Le mode de garde de l'enfant impacte-t-il la fréquence
de survenue d'un accident par
ingestion ?
- Quelles formations les professionnels de la petite enfance
reçoivent-ils ?
- Comment l'infirmière puéricultrice maintient-elle
ses acquis ?
- La nature des corps étrangers ingérés
a-t-elle évolué ces dernières décennies ?
- Comment accompagner les parents et l'entourage dans la
prévention des accidents
liés à l'ingestion de corps étrangers ?
Nous choisissons d'orienter ce travail sur l'infirmière
puéricultrice1 exerçant en Protection Maternelle et
Infantile (PMI), ce lieu semblant le plus propice pour ce type de
prévention. En effet en prénatal ou à la maternité,
les parents reçoivent une multitude d'informations, il paraît donc
peu pertinent de les surcharger et de les inquiéter en effectuant
à ce moment-là
une campagne de prévention sur les accidents
domestiques.
Les parents des enfants de 6 mois à 4 ans sont
ciblés pour cette enquête. La prévention étant
1 Ce métier étant à large
dominante féminine, nous emploierons le mot puéricultrice. Par
puéricultrice, comprendre aussi puériculteur.
2
compliquée auprès de ces jeunes enfants, il
convient de s'intéresser d'autant plus à leur protection, en
passant donc par la sensibilisation de leurs parents.
Plusieurs notions seront abordées dans le cadre
théorique : l'infirmière puéricultrice, la PMI, le
développement de l'enfant ainsi que la cellule familiale avec les
concepts de parentalité et d'oralité puis ceux de l'accident et
de la prévention.
Nous en venons donc à notre problématique de
recherche :
à En quoi le professionnalisme de la
puéricultrice de PMI peut-il avoir un retentissement sur la diminution
de survenue des ingestions accidentelles par les enfants de 6 mois à 4
ans ?
L'hypothèse est la suivante : En proposant une
prévention individualisée et personnalisée auprès
des parents, les actions de la puéricultrice de PMI les
responsabilisent, renforcent leurs compétences parentales et permettent
ainsi de réduire la survenue et la potentielle gravité
d'ingestions accidentelles.
Afin d'affirmer ou d'infirmer cette hypothèse, nous
allons dans un premier temps effectuer diverses recherches théoriques.
Dans un second temps nous réaliserons une enquête de terrain. Tout
d'abord auprès de parents afin de mieux percevoir leurs connaissances,
besoins et attentes en matière de prévention ; puis auprès
de puéricultrices afin d'enrichir notre réflexion par leur
partage d'expérience.
Enfin, nous établirons un projet professionnel,
basé sur les données recueillies, afin de le rendre le plus
pertinent possible.
3
CADRE THEORIQUE
CADRE CONTEXTUEL
I. L'infirmière puéricultrice en
PMI
1. Cadre législatif
Une puéricultrice est une infirmière
diplômée d'État, ayant suivi une année de formation
supplémentaire pour se spécialiser aux soins et activités
en faveur des enfants de leur naissance à leur majorité.
La fonction d'infirmière puéricultrice est
relativement récente puisque la création du diplôme
d'État date de 1947. La formation de professionnels de santé,
spécialisés dans la petite enfance, a été mise en
place autrefois pour faire face au taux important de mortalité et de
morbidité infantile. Auparavant, ce rôle était
déjà exercé mais aucun texte ne le
légiférait.
L'exercice de la puéricultrice est régi par le
même cadre législatif que celui de l'infirmière en soins
généraux. Seul un article du Code de la Santé Publique lui
est dédié. L'Article R4311-13 du 29 juillet 2004 du Code de la
Santé Publique, relatif aux actes et à l'exercice de la
profession d'infirmière, détaille les actes devant être
dispensés prioritairement, par une puéricultrice ou son
étudiant :
« 1° Suivi de l'enfant dans son
développement et dans son milieu de vie
2° Surveillance du régime alimentaire du
nourrisson
3° Prévention et dépistage précoce
des inadaptations et des handicaps
4° Soins du nouveau-né en
réanimation
5° Installation, surveillance et sortie du
nouveau-né placé en incubateur ou sous photothérapie.
» (5)
Selon le professeur Lelong, qui a initié et
développé de nombreuses idées concernant la profession :
« La puéricultrice est partout où il y a des enfants,
qu'ils soient malades, convalescents ou sains. » (6)
De multiples missions lui sont attribuées, et
diffèrent selon les lieux d'exercices.
Ce travail se centre sur le rôle de la
puéricultrice exerçant en Protection Maternelle et Infantile
(PMI).
2. Histoire de la PMI
À la fin de la seconde guerre mondiale, la logique
politique française prônait l'égalité et
l'accessibilité aux soins pour tous. Dans ce contexte
d'après-guerre, l'ordonnance du 2 novembre 1945 donna naissance à
la Sécurité Sociale et à la Protection Maternelle et
Infantile afin de répondre aux besoins sanitaires de la population. La
PMI était notamment chargée de la protection de la santé
des mères et de leurs enfants afin de favoriser la natalité.
Depuis, ce service de santé est resté public,
placé sous la responsabilité du président du conseil
départemental. De nombreuses activités ont vu le jour, mais
toutes restent centrées sur la protection des enfants de moins de six
ans et l'aide proposée à leur famille.
Pour assurer ces services, plusieurs professionnels de
santé collaborent : médecins, maïeuticiens,
puéricultrices, assistantes sociales et psychologues. Il est
également possible de rencontrer des éducateurs, des auxiliaires
de puériculture, des conseillers conjugaux...
Le souhait d'une véritable
complémentarité existe entre la PMI et les autres
établissements de santé (médicaux, sociaux,
médico-sociaux...). (7)
Souhaitant mettre en avant le rôle de la
puéricultrice de PMI dans la sensibilisation des parents aux accidents
domestiques des enfants en bas âge ; nous allons étudier plus
précisément les missions de la PMI et le rôle de la
puéricultrice dans cet établissement.
3. 4
Rôle de la puéricultrice en PMI
Les infirmières puéricultrices
diplômées d'État (IPDE) sont les professionnelles de
santé les plus représentées en PMI. Le décret du 6
août 1992, relatif à la protection maternelle et infantile,
prévoit une puéricultrice pour deux cent cinquante enfants
nés vivants, de parents résidants dans le département. (8)
Malgré les nombreuses évolutions sociétales, ce quota n'a
pas été révisé depuis la publication du texte.
La puéricultrice joue un rôle majeur dans le
suivi des familles, le soutien à la parentalité, et la
prévention. Dans un climat de bienveillance, elle cherche à
établir une relation de confiance avec les parents. Elle apprécie
ainsi la relation parent-enfant, répond aux interrogations,
conseille.
Elle oeuvre donc en premier lieu auprès des parents,
dans un simple but : leur permettre de répondre aux besoins de leur
enfant, tout en assurant sa sécurité. L'accompagnement
individualisé permet un échange entre les parents et la
professionnelle de santé qui peut ainsi les rassurer sur leurs
compétences. Comme l'exprimait Donald Winnicott : « Pour tirer
le meilleur parti des parents, nous devons leur laisser l'entière
responsabilité de ce qui les regarde vraiment : l'éducation de
leurs propres enfants. » (9) L'objectif visé est donc leur
autonomisation. La puéricultrice peut également proposer des
visites à domicile et entrer dans l'intimité même de la
famille.
Elle intervient aussi auprès des assistants maternels
lors de visites ou d'entretiens relatifs aux agréments, puis participe
aux bilans de santé dans les écoles maternelles.
La coordination entre les puéricultrices
hospitalières et celles de PMI favorise l'accompagnement des parents et
des familles en difficultés. (7)
La multiplicité des champs d'actions de la
puéricultrice de PMI, lui permet de toucher une population en contact
régulier avec les jeunes enfants, voire les enfants eux-mêmes.
Au-delà des soins effectués, elle sait allier les dimensions
éducatives et préventives dans son travail. Dans le cadre
d'accidents domestiques, elle peut agir autant en amont du problème que
suite à sa survenue. C'est pourquoi il nous semble pertinent
d'étudier la prévention dispensée par la
puéricultrice en PMI.
4. Situation en Isère
L'implantation des centres de PMI diffère selon les
départements. Plus de cinq mille centres sont ouverts au niveau
national. Le département de l'Isère en compte cinquante-deux.
Selon des données de 2017, en Isère, on
dénombre plus de quatre-vingt-quatorze mille enfants de moins de six
ans, soit 7.5% de la population. Vingt mille de ces enfants vivent dans une
famille à bas revenus, dont les ressources mensuelles sont donc
inférieures à 1052€. (11)
II. La cellule familiale
1. L'enfant
a) Son développement
Il convient à présent de s'intéresser au
développement de l'enfant afin de mieux saisir les risques d'accidents
encourus selon l'âge. Un tableau synthétisant les étapes du
développement de l'enfant de six mois à quatre ans est disponible
en annexe (cf. Annexe I). Les informations sont données
à titre indicatif ; il s'agit d'âges statistiques, permettant
d'avoir des repères quant aux capacités de l'enfant. Il est tout
à fait possible qu'un enfant ne se conforme pas parfaitement à
ces données. Quoi qu'il en soit, la vigilance des parents, de
l'entourage et des professionnels de santé est de mise tout au long de
la vie de l'enfant.
5
Dès six mois un enfant est en capacité de se
mouvoir en rampant. À neuf mois il se déplace seul à
quatre pattes et acquiert l'usage de la pince supérieure. Cette
évolution signe le début des premières explorations
à risques. L'enfant peut alors se rendre dans les différentes
pièces du domicile, attraper des objets et les porter à sa
bouche.
Aux environs d'un an, ses possibilités sont
élargies avec l'acquisition de la marche et l'affinage de sa pince
supérieure.
En parallèle de son développement moteur,
l'enfant se développe psychologiquement. Ainsi, de la naissance à
ses dix-huit mois, il vit ses premières pulsions en découvrant le
plaisir oral. La sensation de bien-être que lui procure la succion ou
l'ingestion l'incite à porter à sa bouche de petits objets.
Pour autant, dès un an, l'enfant est en capacité
de comprendre le « Non », s'il est dit avec douceur mais
fermeté, et accompagné d'une explication simple.
L'évolution du jeune enfant se traduit
également, dès dix-huit mois par une quête
perpétuelle d'autonomie. Affirmant sa personnalité, il s'expose
de plus en plus aux risques sans en avoir conscience. Mais, dès sa
troisième année de vie, survient l'âge des questions ;
à cette période, toutes les occasions sont bonnes à saisir
pour éduquer l'enfant et lui inculquer les règles de
sécurité. Il est en mesure de comprendre les risques et les
consignes associées. L'entourage a alors un rôle majeur à
jouer : apprendre à l'enfant à déceler une situation
dangereuse.
Passé trois ans, les accidents de la vie courante
surviennent plutôt à l'extérieur du domicile et la
fréquence d'accidents par ingestion diminue ; c'est pourquoi notre
travail s'oriente sur la population des enfants de 6 mois à 4 ans.
Les notions de danger et de mort sont abstraites pour un enfant
et l'acquisition d'un savoir est imprévisible en matière de
délai. Malgré les mises en garde des parents, les enfants restent
inconscients du danger potentiel à saisir les objets à leur
portée. De même, ils n'ont pas conscience du risque
présenté par les produits toxiques ou l'armoire à
pharmacie car l'enfant apprend aussi par mimétisme en
agissant comme ses parents.
Un moment d'inattention de la personne qui s'occupe de
l'enfant, suffit à la survenue d'un accident, d'une gravité plus
ou moins importante. (7)
Considéré comme une personne vulnérable,
et dont le devenir et le développement sont cruciaux pour l'avenir de la
société, l'enfant s'est vu accorder des droits.
b) Ses droits
En 1989 est née la Convention Internationale des Droits
de l'Enfant (CIDE). Ce texte a été le plus ratifié de
l'histoire avec, à ce jour, cent quatre-vingt-quinze pays signataires,
et seulement deux absents : la Somalie et les États-Unis. Il a
été appliqué en France dès le 6 septembre 1990.
Suite à la naissance de ce traité, l'enfant
s'est vu attribuer des droits. L'État doit alors les garantir, sans
distinction et répondre de ses engagements auprès de l'ONU.
L'article 24 de la convention exige notamment auprès des états de
« faire en sorte que tous les groupes de la
sociétéì, en particulier les parents et les
enfants, reçoivent une information sur la santé [...]
l'hygiène et la salubritéì de l'environnement
et la prévention des accidents, et bénéficient d'une aide
leur permettant de mettre à profit cette information. »
(12)
L'ensemble des enfants a donc le droit à un
environnement sûr, et à être protégé contre
les violences et les traumatismes.
Mais, l'enfant n'étant pas en capacité de faire
valoir ses droits, la Convention Internationale des Droits de l'Enfant,
rappelle que la responsabilité d'élever et d'assurer la
protection d'un enfant, incombe aux parents.
6
2. Les parents
a) Droits et devoirs
À la naissance d'un enfant, les parents se voient
attribuer des droits et des devoirs. Une fois la filiation établie, la
loi confère aux parents l'autorité parentale.
Elle est définie dans l'article 371-1 du Code Civil
comme « un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité
l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux père et
mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de
l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa
santé et sa moralité, pour assurer son éducation et
permettre son développement, dans le respect dû à sa
personne. » (13)
L'article 27-2 de la Convention Internationale des Droits de
l'Enfant précise : « C'est aux parents ou autres personnes
ayant la charge de l'enfant qu'incombe au premier chef la
responsabilitéì d'assurer, dans les limites de leurs
possibilités et de leurs moyens financiers, les conditions de vie
nécessaires au développement de l'enfant. » (12)
Ces devoirs sont donc les mêmes quelles que soient les
conditions de vie qu'ont à offrir les parents.
La famille d'aujourd'hui a de multiples visages :
monoparentale, homoparentale, séparée, recomposée. Pour
faire face à ces nouvelles formes familiales, la loi s'est
adaptée afin de permettre une meilleure coparentalité, notamment
en cas de famille recomposée. Il est désormais possible
d'établir une autorité partagée, pour répondre aux
besoins éducatifs de l'enfant, avec le nouveau conjoint du père
et/ou de la mère. Les beaux-parents jouissent ainsi d'un statut
juridique au sein de la famille recomposée, sans pour autant remplacer
l'un des parents.
Dans le cas des familles homoparentales, de longues
démarches sont nécessaires afin d'adopter l'enfant et de pouvoir
jouir de l'autorité parentale.
Quoi qu'il en soit, un adulte se doit de toujours veiller
à la sécurité d'un enfant. Mais la conception du danger
étant subjective, les attitudes éducatives diffèrent elles
aussi selon les parents.
b) Modèle éducatif
Afin de comprendre les possibles causes d'accidents
domestiques, il convient de s'intéresser aux comportements des parents.
Sont-ils potentiellement à risque ? Quels rapports les parents ont-ils
avec les accidents domestiques ?
Selon une étude réalisée pour «
Assurance prévention » :
- 82% des parents connaissent les numéros d'urgence 15
et 18 et leur correspondance. - Plus de la moitié des adultes
interrogés ignore l'existence de centres antipoison et du numéro
d'appel dédié aux intoxications.
- 11% déclarent avoir déjà
transvasé des produits toxiques dans un contenant alimentaire, en ayant
conscience de la dangerosité mais agissant ainsi par facilité.
(14)
Plusieurs modèles éducatifs existent. Il se peut
qu'au sein d'un même couple, d'une même famille, les parents
adoptent une attitude différente auprès de leur enfant.
Sans incriminer un profil parental plus qu'un autre, il
convient de s'intéresser aux répercussions des conceptions
éducatives sur la sécurité de l'enfant.
7
Tableau 1. Attitude des parents envers leurs enfants et
impacts éventuels sur la sécurité
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Source : Colson S. et al. Le guide de la
puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à
l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux :
Elsevier-Masson, 2016. (7)
Le profil de parents aménageurs semble
particulièrement adapté à la sécurisation des
enfants en bas âge puisqu'il met en oeuvre des actions
préventives, tout en cherchant à responsabiliser l'enfant
dès son plus jeune âge.
Pour les profils surprotecteurs et éducatifs, est
constatée une réelle intention de protéger l'enfant. Les
méthodes employées peuvent cependant être
ajustées.
La puéricultrice se doit de reconnaître les
différents modèles éducatifs et d'adapter ses
interventions. Le tableau ci-dessus laisse cependant présager une
difficulté d'accompagnement des parents fatalistes, peu convaincus par
l'intérêt de la prévention.
III. L'accident domestique
1. L'accident
Un accident de la vie courante est défini par l'OMS
comme étant « un événement indépendant de
la volontéì humaine provoqué par une force
extérieure agissant rapidement et qui se manifeste par un dommage
corporel et/ou mental ».
Plusieurs catégories se distinguent parmi les accidents
de la vie courante (Ac-VC) : les accidents domestiques, ceux survenant à
l'extérieur, mais aussi les accidents scolaires, de sport ou de
loisirs.
Les accidents, dits domestiques se définissent comme
tout accident survenant au domicile ou dans ses abords
immédiats. Sont donc exclus les traumatismes intentionnels,
causés par autrui ou les actes de violence orientés contre
soi-même. (15)
Un accident domestique reste rarement imputable au hasard
seul, mais résulte plutôt d'un ensemble de facteurs ; et aurait pu
le plus souvent être évité. Ce caractère
d'évitabilité est en cours d'analyse. Fin 2016, Santé
Publique France, en lien avec d'autres acteurs a construit un outil permettant
la mesure de l'évitabilité des Ac-VC mortels chez les enfants. Il
devrait ainsi permettre de déterminer les actions préventives ou
correctives à établir pour éviter la survenue de
l'accident ou en diminuer sa gravité. (16)
Actuellement, en France, les accidents de la vie courante
peinent à se faire reconnaître véritablement comme un
problème de santé publique. Contrairement aux campagnes chocs de
sécurité routière, les accidents domestiques sont peu
médiatisés. Les rares fois où ils émergent des
espaces médiatiques, ils sont à la une des faits divers et non
pas au coeur de l'actualité médicale ou politique.
En 1967, E. Maurice Backett, professeur de médecine
sociale écrivait pour l'OMS : « La plupart des accidents, [...]
sont trop éparpillés pour éveiller l'intérêt,
soit d'un caractère trop franchement atroce pour provoquer autre chose
qu'une réaction d'auto-défense : «Une telle chose ne peut
m'arriver à moi !» ». (17) Cette réaction
d'auto-défense semble encore bien présente et pourrait
partiellement expliquer le désintérêt de la
société à l'égard des accidents domestiques.
8
Pourtant, chaque année des centaines de milliers de
personnes en France ont recours aux urgences dans ce contexte. Les accidents
domestiques sont la première cause de mortalité chez les enfants
de zéro à quatre ans. Sur la courbe ci-dessous, un pic de
fréquence est à déplorer à l'âge de deux ans.
La tranche d'âge la plus préoccupante reste celle des 0-4 ans.
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Figure 1. Répartition des accidents de la vie
courante chez les enfants selon l'âge et le sexe
Source : Colson S. et al. Le guide de la
puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à
l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux :
Elsevier-Masson, 2016. (7)
2. Épidémiologie
Les données épidémiologiques,
étudient les causes et les conséquences des accidents de la vie
courante pour permettre d'orienter au mieux les actions de
prévention.
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Figure 2. La protection par la prévisibilité
et l'anticipation
Source : Colson S. et al. Le guide de la
puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à
l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux :
Elsevier-Masson, 2016. (7)
Dans le guide de la puéricultrice, est proposé
le schéma ci-dessus détaillant les éléments majeurs
à prendre en compte pour établir une action préventive et
protéger l'enfant d'un éventuel accident.
En analysant les facteurs favorisants d'un accident,
l'environnement de l'enfant et qui en était responsable à ce
moment-là, il serait possible de mieux anticiper un futur incident.
Le caractère évitable de l'accident rejoint la
prévisibilité de l'incident, et la prévention
associée. Une meilleure anticipation peut être à l'origine
d'une meilleure protection des enfants.
Selon les données de l'EPAC, 77% des accidents
surviennent au domicile pour les 04 ans. (4)
9
Parmi les enfants de moins de cinq ans, victimes d'un accident
domestique, 50% ont eu recours aux soins, 10% ont nécessité une
hospitalisation et 2% conservent des séquelles. La chute est l'accident
dont sont le plus victimes les jeunes enfants. Elle touche 73% des enfants de
moins d'un an et 55% des enfants de un an à quatre ans. (7)
Dans 10% des cas, les accidents domestiques sont dus à un
corps étranger.
La tranche d'âge des 0-4ans reste aussi la plus
exposée aux intoxications accidentelles. Entre 2011 et 2016, dix enfants
de zéro à quatre ans sont décédés des suites
d'une intoxication accidentelle. (18)
Le faible nombre de décès ne doit pas minimiser
pour autant l'intérêt porté aux ingestions
accidentelles.
Malgré des statistiques plus alarmantes sur les accidents
tels que les chutes ou les brûlures ; nous avons choisi de porter notre
attention sur les ingestions accidentelles. L'enfant portant
régulièrement des objets à la bouche, ce comportement est
banalisé par les adultes. Pourtant, les petits objets, les plantes
toxiques, et les produits liquides en tout genre sont souvent plus accessibles
aux enfants qu'on ne le pense.
3. Facteurs de risque
a) Conditions de survenue
Il ne faut pas confondre inhalation et ingestion. Dans le
premier cas, l'objet ou le produit passe par la trachée avant
d'atteindre l'espace bronchique puis les poumons. Dans le second cas, sujet de
ce travail, l'objet est ingéré par la cavité buccale,
passe dans l'oesophage puis progresse dans le tube digestif.
L'intoxication est quant à elle définit par
l'OMS comme « un état consécutif à la prise d'une
substance non prévue à cet effet ou psychoactive, et entrainant
des perturbations de la conscience, des facultés cognitives, de la
perception, du comportement, ou d'autres fonctions et réponses
psychophysiologiques. » (17)
Le mot intoxication est privilégié lors de
l'absorption de produits liquides, médicamenteux ou chimiques.
Les facteurs favorisant des ingestions accidentelles chez le
jeune enfant sont nombreux, et peuvent être classés en trois
catégories : les facteurs endogènes, familiaux et
environnementaux.
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Figure 3. Schéma des facteurs de risque des
ingestions accidentelles
Il n'est pas possible d'agir sur tous les facteurs de risques
afin de limiter les ingestions accidentelles. Si l'âge et la
personnalité de l'enfant ne peuvent être modifiés, il est
en revanche possible de proposer des activités adaptées à
son développement psychomoteur et d'aménager le domicile de
manière sécurisée.
10
Repérer des facteurs familiaux et environnementaux
comme favorisants d'un accident domestique ne se veut pas incriminant, mais
plutôt didactique. Des parents disponibles intellectuellement,
physiquement et affectivement seront plus à même de déceler
une situation à risque pour leur enfant. Mais, malgré la
volonté du parent, la fatigue et les préoccupations, peuvent
rapidement venir bouleverser cet équilibre.
Selon les cultures, les modèles éducatifs
parentaux, l'emploi des méthodes de prévention diffère.
Dans des familles de faible niveau socio-économique,
les conseils de prévention peuvent être plus difficilement
appliqués ; soit par une altération de la compréhension
(faible niveau de français), soit par une incapacité à les
mettre en oeuvre.
Par exemple, « les familles n'ont pas assez d'espaces
de rangement pour tenir les poisons hors de la portée des enfants.
» (17)
b) Nature des corps étrangers et produits
d'intoxication
La nature des corps ingérés a beaucoup
évolué ces dernières décennies. Les
médicaments, produits caustiques et petits objets sont depuis toujours
en cause dans les ingestions accidentelles. Mais avec les effets de mode,
apparaissent de nouveaux dangers tels que les huiles essentielles, les liquides
de cigarettes électroniques auxquels peuvent être exposés
les enfants. La résine de cannabis, les perles d'eau et les piles
boutons sont aussi fréquemment cités dans les articles.
L'ensemble de ces éléments peut provoquer des
gênes, voire des lésions d'une gravité variable.
Pour un produit liquide, la gravité des lésions
dépend de son pH, de l'agent chimique en cause, de sa concentration, de
sa consistance, mais aussi de la quantité ingérée.
Pour un élément solide, la gravité des
lésions dépend de sa forme, sa qualité, sa toxicité
et son nombre. L'hypersialorrhée et l'impossibilité
d'ingérer des liquides doivent faire suspecter une obstruction de
l'oesophage. Il existe quatre points de rétrécissements
physiologiques de l'oesophage ou les corps étrangers peuvent se loger.
L'autre risque est celui de l'occlusion intestinale, quand l'objet est de
taille trop importante et ne parvient pas à descendre et à
être éliminé naturellement.
Une liste, non-exhaustive, des objets et produits
fréquemment ingérés ainsi que les symptômes et
complications associés, est disponible en annexe (cf. Annexe
II).
En cas de doute ou de méconnaissance de la nature du
produit ou de l'objet ingéré, il est d'autant plus important
d'agir vite. L'adulte doit entrer en relation avec les secours ou les
professionnels de santé du service des urgences le plus proche. Ainsi le
cas échéant, des examens pourront être effectués
afin de déterminer la gravité de l'incident et la conduite
à tenir.
11
CADRE CONCEPTUEL
Dans un second temps, étudions les concepts clés de
ce travail de recherche.
IV. Oralité
Au début du XXème siècle Sigmund Freud,
neurologue et père de la psychanalyse, emploie pour la première
fois le terme d'oralité. Il détermine le stade oral comme premier
stade de l'évolution libidinale de l'enfant.
Le bébé découvre sa sphère
buccale comme élément majeur pour son alimentation et sa
phonation.
Le suçotement effectué par le nourrisson lui
procure un sentiment de plaisir lui rappelant ses tétées au sein
ou au biberon. Le sevrage marque alors un début de séparation
entre la mère et l'enfant et laisse place aux premières
découvertes et expérimentations pour l'enfant. Il porte ainsi
régulièrement des objets à sa bouche, appréciant
leur consistance, leur forme... Le développement des autres sens tels
que l'odorat et le toucher, feront de la sphère buccale une
véritable zone érogène. (19)
De nos jours, le terme d'oralité dépasse la
théorie freudienne. Il est au centre du développement de
l'individu et prend en compte des fonctions vitales comme la respiration et
l'alimentation mais aussi des fonctions plus sociales comme la communication.
Un seul organe est concerné par toutes ces fonctions : la bouche, qui
est le lien entre l'individu et son environnement.
Le concept d'oralité tient compte de l'aspect
relationnel, notamment de celui de l'enfant avec sa mère. La
satisfaction du besoin alimentaire est vital mais en nourrissant son enfant le
parent se sent aussi reconnu dans ses compétences parentales et l'enfant
est apaisé.
« Ainsi, l'expérience de l'oralité
primaire amène l'enfant, dans sa singularité et dans la rencontre
avec ses parents, à organiser ses perceptions, à organiser ses
émotions, à organiser l'investissement de son corps, à
organiser ses liens et, enfin, à organiser sa pensée. »
(20)
L'oralité va permettre à l'enfant de
déterminer progressivement la limite entre le dehors et le dedans.
« L'oralité est pour le bébé humain, à la
fois, une forme de connaissance du monde et une modalité de la
construction de sa personne. » (20) Grâce à sa bouche,
il va acquérir des notions sur son environnement même si cette
découverte peut être faite de déplaisir et parfois
même de risques pouvant conduire à l'accident.
V. Accident
1. Approche multidimensionnelle du concept
En philosophie, l'accident est un terme employé pour
désigner toute modification non nécessaire et affectant plus ou
moins provisoirement un individu.
Selon Aristote, l'accident affecte les « substances
constitutives » de ce monde. Autrement dit, l'accident est
immatériel et a besoin d'un élément, d'un être pour
se produire. (21)
Jean Guyotat, psychanalyste français du XXème
siècle, détermine lui l'accident comme « un
événement au sens, c'est-à-dire une donnée de
l'expérience dans laquelle rentre toujours un élément de
surprise qui en fait un événement mental pour un sujet ou un
groupe de sujets. » (22)
Dans une approche juridique, l'accident se définit
plutôt comme « un événement dommageable, soudain
et indépendant de toute volonté. Cela ne signifie pas qu'aucune
responsabilité ne puisse être envisagée, car l'absence de
volonté n'empêche pas qu'une faute ait été commise.
» (23)
12
L'association des mots accident et heureux n'est jamais
utilisé puisque dans ce cas-là, on parle de chance. Le mot
accident est donc plutôt connoté négativement dans nos
esprits.
Pourtant l'accident, qu'il soit heureux ou malheureux, est un
évènement qui a une portée psychologique. Il affecte la
personne voire entraîne des remaniements psychiques.
Dans notre travail, l'accident concerne les enfants de six
mois à quatre ans, période au cours de laquelle un enfant est
réputé incapable de se prendre en charge. C'est donc aux adultes,
principalement aux parents, au sens large, mais aussi au personnel des
structures d'accueil d'assurer sa protection.
Dans la société actuelle, la recherche du risque
zéro est omniprésente dans tous les domaines. Pour autant la
notion de protection des enfants est bien plus ancienne. Depuis le début
de la IIIème république, la notion de protection se retrouve dans
l'ensemble des mesures propres à l'enfance. (24)
« À chaque période son enfance et
à chaque enfance un objectif pour la société :
rééduquer, punir, soigner, protéger. » (25)
La loi du 5 mars 2007, relative à la protection de
l'enfance, fait de la prévention un axe majeur.
2. Prévention
L'HAS propose une définition claire et concise :
« La prévention consiste à
éviter l'apparition, le développement, ou l'aggravation de
maladies ou d'incapacités. Sont classiquement distinguées la
prévention primaire qui agit en amont de la maladie, la
prévention secondaire qui agit à un stade précoce de son
évolution, et la prévention tertiaire qui agit sur les
complications et les risques de récidive. » (26)
Appliqués aux accidents domestiques, ces types de
prévention peuvent se définir ainsi :
- La prévention primaire vise à diminuer
l'incidence d'un accident dans une population. Le but étant d'agir entre
laxisme et surprotection à l'égard des enfants de sorte à
écarter le risque d'accident.
- La prévention secondaire cherche à diminuer la
prévalence d'un accident dans une population et vise à faire
disparaître les facteurs de risques. Il est donc recommandé
d'éliminer les risques et notamment d'éduquer parents et
enfants.
- La prévention tertiaire a pour but de diminuer la
prévalence des conséquences d'un accident. Cette
prévention se fait en partie par l'apprentissage de gestes
adaptés à avoir suite à un évènement
indésirable. (27)
Les recherches menées sur les recommandations et les
normes en vigueur permettent de déterminer deux autres
sous-catégories de prévention : l'une dite passive et l'autre
dite active.
a) Prévention passive
La prévention passive vise à sécuriser
l'environnement de la population, notamment en obligeant une conformité
normalisée des produits et du matériel de la vie courante. Les
pouvoirs publics, l'Association Française de Normalisation (AFNOR) et la
Commission de Sécurité des Consommateurs (CSC) sont à
l'origine de ces recommandations et réglementations et veillent au
respect de leur application par les fabricants.
Touchant l'ensemble de la population et ne dépendant
pas de critères individuels, cette forme de prévention a,
à de nombreuses reprises, prouvé son efficacité.
Depuis la création de la CSC, par la loi du 21 juillet
1983, plusieurs stratégies de prévention ont été
instaurées :
« La mise en place d'une législation pour la
sécurité générale des produits exigeant qu'un
produit ne présente aucun risque dans des conditions d'utilisation
normales ou raisonnablement prévisibles ;
La mise en place d'une législation
spécialement destinée à assurer la protection des enfants,
comme la directive sur la sécurité des jouets, et l'interdiction
de la fabrication et de la mise en vente des imitations dangereuses ;
13
La création de mesures permettant en cas de dommage
d'obtenir une indemnisation pour le préjudice subi. » (28)
(1) Les jouets
Le décret du 22 février 2010 définit les
jouets comme « les produits conçus pour être
utilisés, exclusivement ou non, à des fins de jeu par des enfants
de moins de quatorze ans ». Le site du gouvernement sur la direction
des entreprises nous renseigne sur les exigences imposées aux fabricants
pour les jouets destinés aux enfants de moins de trois ans. Elles
concernent principalement l'utilisation de produits chimiques et la taille des
pièces détachables.
Sur l'emballage de chaque jouet doivent être
mentionnés, la restriction d'âge, et la mention du danger encouru.
(29)
(2) Les emballages sécuritaires
Les emballages visant à prévenir les accidents
par ingestion existent depuis de nombreuses décennies, mais ne cessent
d'évoluer afin de répondre au mieux aux exigences des
consommateurs et des pouvoirs publics.
En plus des pictogrammes de danger et des bouchons
sécurisés, certains fabricants ajoutent aux produits
ménagers, du benzoate de dénatonium, plus connu sous le nom de
Bitrex®. Cette substance, la plus amère du monde, incite
la personne ayant ingéré du produit à le recracher
immédiatement et la protège ainsi contre toute intoxication.
Dans le cadre des piles boutons, pour protéger les
enfants de la dangerosité de ces ingestions, la marque
Duracell® a développé plusieurs dispositifs de
sécurité : une couche amère apposée à
l'arrière de la pile pour forcer l'enfant à recracher l'objet ;
un double emballage inviolable avec le logo d'avertissement « tenir
à l'écart des enfants » ; un avertissement gravé sur
la pile, et un autocollant sur la borne négative de la pile agissant
comme isolant électronique pour éviter tout court-circuit en cas
de contact avec la salive. (30)
Depuis février 2016, la norme NF EN ISO 8317
s'intéresse à la résistance face aux enfants des
emballages des produits non pharmaceutiques refermables.
Pour autant, la Commission américaine de
sécurité des produits de consommation déclarait à
juste titre : « Il n'existe pas d'emballage à l'épreuve
des enfants. Vous ne devriez donc pas considérer l'emballage comme votre
principale ligne de défense. Vous devriez plutôt penser à
l'emballage, même aux enfants comme dernière ligne de
défense. » (31)
b) Prévention active
La prévention active, quant à elle, incite les
personnes à participer à leur propre sécurité. Les
campagnes de sensibilisation, de lutte et de prévention ciblent ainsi
les produits, leurs méthodes d'utilisation et l'environnement dans
lequel évoluent les populations.
De nombreux acteurs publics sont à l'origine de ces
campagnes, dont l'Institut National de Prévention et d'Éducation
pour la Santé (INPES) et l'Institut de Veille Sanitaire (InVS) dont nous
avons étudié précédemment les données.
Parmi plusieurs actions, certains dispositifs notables
destinés aux parents :
Le livret « Protégez votre enfant des accidents
domestiques », disponible
gratuitement en version papier et en version
téléchargeable sur le net. Il est introduit par les
différentes étapes du développement du jeune enfant, puis
chaque risque est illustré et des conseils simples sont annotés
pour limiter la survenue d'un accident. (32)
Le site internet : « Agir pour bébé -
Des clés pour penser son environnement », propose des conseils
pour vivre dans un environnement sain, et éviter les accidents
domestiques. Des informations sur la création du lien d'attachement
parent/bébé, et le développement de l'enfant sont
également disponibles. Pour finir, un rappel est fait sur les
professionnels de santé ressources à contacter en cas de besoin,
de conseils ou simplement de soutien. (33)
Beaucoup de données de prévention sont
proposées en ligne, sous différentes formes. La prévention
par les médias, la radio, dans le cadre des accidents du quotidien,
reste peu développée. Il en est de même pour les affiches
ou les livrets d'informations et de prévention. Il convient donc de se
demander si l'ensemble de la population a un égal accès aux
moyens de prévention proposés. Le guide de la
puéricultrice insiste d'ailleurs bien à ce sujet : « La
précarité a tendance à fragiliser la possibilité
d'accès aux moyens de prévention offerts par le système de
santé. » (7)
Mais, le volet préventif doit également tenir
compte de la capacité des parents à prendre en compte les
éléments de prévention. Depuis la pandémie de
coronavirus, les affiches Faciles à Lire et à Comprendre, FALC,
se sont démocratisées afin d'expliquer simplement à tous
les gestes barrières. Ces affiches initialement destinées aux
personnes en situation de handicap mental, ont été aussi
employées pour transmettre des recommandations aux personnes ayant un
faible niveau de français.
Pour autant, ces outils FALC mériteraient d'être
plus largement développés ; il n'en existe à ce jour aucun
pour informer des dangers du quotidien, ou expliquer comment sécuriser
l'environnement du jeune enfant. (34)
Précédemment nous nous sommes
intéressés aux modèles éducatifs parentaux et
à leurs répercussions sur la sécurité des enfants.
Ayant constaté des biais pour certains schémas éducatifs,
la puéricultrice ne devrait-elle pas être en mesure d'adapter ses
conseils au profil du parent rencontré ?
Mais pour finir, l'emploi du mot prévention n'est-il pas
déraisonné ?
3. Limites de la prévention
La prévention passive qui vise à
sécuriser l'environnement matériel est relativement performante
puisqu'elle repose essentiellement sur la conformité normalisée
des produits. Elle atteint ainsi la majorité de la population sans
reposer sur des paramètres individuels.
En revanche, la prévention active visant à faire
participer les personnes à leur propre sécurité est plus
complexe à mettre en oeuvre. Il convient de respecter les connaissances,
les compétences et la capacité de choix des parents, mais il faut
surtout une adhésion de leur part au projet.
« La notion de prévention apparaît
aussi, dans les réflexions sur l'action, pour exprimer un souhait
d'intervenir avant, plus tôt... comme si on pouvait établir avec
sûreté que les types d'intervention proposées pouvaient
avoir réellement le pouvoir d'éviter les problèmes en
question. » Adapté aux accidents du jeune enfant, ce mode de
pensée s'avère incriminant pour le parent et le désigne
comme responsable. D'autant plus que les accidents surviennent malgré la
prévention et la transmission de connaissances.
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« Dans les politiques mises en place dans ce domaine,
il n'y a d'ailleurs pas de débat majeur entre les tenants d'une
politique de prévention et ceux d'une politique réparatrice ou
curative. » C'est un aspect qui mériterait d'être plus
investigué dans notre pays. (35)
14
L'usage démesuré du terme de prévention,
peut interférer dans la relation entre la puéricultrice et les
personnes concernées puisque chercher à prévenir la
survenue d'un incident revient à considérer ces personnes comme
potentiels vecteurs de ce danger.
De plus, l'emploi des notions de « prévention
du danger » ou de « difficultés éducatives
» nous fait tomber dans une généralité
extrême du fait de l'imprécision de ces termes.
La puéricultrice doit s'efforcer de faire abstraction
de son propre vécu et de sa personnalité afin de ne pas
être considérée comme jugeante par les parents.
En tenant compte des besoins exprimés par les parents,
la puéricultrice semble plus à même de proposer une
prévention et des actions adaptées à leurs modèles
éducatifs. Les parents, s'ils se sentent entendus et soutenus,
adhèrent plus facilement aux mesures proposées et s'approprient
mieux les conseils transmis. Une prévention individualisée semble
davantage pertinente même si elle est plus chronophage.
15
Mais, un travail reste à faire pour démocratiser
les notions de « droit au soutien » et « d'aide
». Des familles se refusent à faire appel à des
professionnels pour être soutenues par peur du jugement, par crainte
d'avoir failli à leur mission de parent. (36)
Afin de mieux comprendre comment intervenir de manière
adaptée auprès des parents, il convient de s'intéresser
plus précisément au concept de parentalité.
VI. Parentalité
1. Définition
Le Comité national de soutien à la
parentalité synthétise ainsi les idées majeures de ce
concept :
« La parentalité qualifie le lien entre un
adulte et un enfant, quelle que soit la structure familiale dans laquelle il
s'inscrit, dans le but d'assurer le soin, le développement et
l'éducation de l'enfant. Cette relation adulte/enfant suppose un
ensemble de fonctions, de droits et d'obligations (morales, matérielles,
juridiques, éducatives, culturelles) exercés dans
l'intérêt supérieur de l'enfant en vertu de
l'autorité parentale. Elle s'inscrit dans l'environnement social et
éducatif où vivent la famille et l'enfant. » (37)
Didier Houzel, pédopsychiatre et psychanalyste
français, détaille quant à lui la parentalité en
trois axes :
L'exercice de la parentalité faisant écho aux
droits et devoirs des parents à l'égard de leur enfant.
L'expérience de la parentalité comme une
expérience subjective de devenir parent, de
remplir les rôles parentaux. Elle est relative aux
émotions, au vécu de chacun.
La pratique de la parentalité quant à elle,
correspond aux soins quotidiens, psychiques ou physiques, que les parents ont
à accomplir auprès de l'enfant. (37)
La parentalité est un processus qui évolue en
permanence, il va en-deçà du noyau père-mère
biologiques/enfant, et permet ainsi l'inclusion des multiples formes
parentales. Au-delà des enjeux mobilisés par ces nouveaux
schémas familiaux, la parentalité reste difficile à
caractériser puisqu'elle dépend aussi de l'histoire personnelle,
de la culture et des représentations de chacun.
Comment la puéricultrice peut-elle accompagner chaque
parent dans ce cheminement ?
2. Accompagnement et soutien à la parentalité
Le ministère des solidarités et de la
santé conçoit le soutien à la parentalité comme
suivant : « Soutenir la parentalité, c'est reconnaître
les parents comme premiers éducateurs de leurs enfants et les
accompagner dans la construction de leurs propres choix éducatifs et de
soin, dans le meilleur intérêt de l'enfant et le respect de ses
droits. » (38)
Mais qu'est-ce que véritablement l'accompagnement ?
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Dans le dictionnaire des concepts en sciences
infirmières, le mot accompagner correspond à « se
joindre à quelqu'un pour aller où il va, en même temps que
lui. »
Maela Paul, docteur en sciences de l'éducation,
précise : « L'accompagnement nécessite donc, de la part
du professionnel une capacité à combiner des savoirs issus de
pratiques diverses, lui permettant de s'adapter aux situations nouvelles. Il
évoque la proximité et le respect de l'autre, la bienveillance et
le non-jugement. » (39)
De nos jours, les normes sociétales ont beaucoup
évolué. Les femmes mènent souvent de front leur
carrière professionnelle et leur vie personnelle et l'éloignement
possible parents/grands parents compliquent l'échange
intergénérationnel de conseils.
Les séparations au sein des couples sont
régulières, provoquant parfois une rupture de communication, ou
une vision différente de l'éducation de l'enfant. Mais le
changement le plus significatif, encore largement controversé, est celui
de la composition d'une famille.
16
Face à des besoins croissants, une
nécessité d'action se fait ressentir.
Pour cela, le gouvernement a récemment
développé une stratégie nationale de soutien à la
parentalité (2018-2019). Elle a eu pour but de répondre à
l'évolution des structures familiales, à l'émergence de
nouvelles questions des parents, et a indirectement proposé de nouveaux
axes à investir pour les institutions.
Dans ces circonstances, l'accompagnement des familles et le
soutien à la parentalité par les puéricultrices prennent
tout leur sens.
Un document du Centre Ressource Enfance Famille École
(CREFE) propose d'ailleurs des pistes afin d'améliorer le positionnement
professionnel dans le soutien à la parentalité, notamment en
valorisant les compétences parentales. (40)
3. Compétences parentales
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L'idée de compétences parentales est née
lors de la conférence de la famille de 1998 s'intéressant
notamment à « la construction des repères, au maintien
de la cohésion sociale et à l'enjeu de conforter les parents dans
l'exercice de leurs responsabilités. »
Les professionnels du secteur de la petite enfance ne doivent
non plus faire à la place des parents, mais bel et bien les accompagner
dans leur rôle. En collaborant avec eux, l'idée est de lutter
contre leur méfiance, de « passer d'une clinique des
défaillances à une valorisation des potentialités. »
(41)
Le sentiment de compétence parentale c'est «
la perception qu'a un parent de ses habiletés à s'occuper de son
enfant. » Un sentiment positif de compétence est le reflet de
la confiance du parent en ses propres capacités lorsqu'il parvient
à atteindre l'idée qu'il se fait du bon parent.
Le soutien du conjoint et de l'entourage favorise l'atteinte
de ce sentiment de réussite et de satisfaction. Mais, la pression de la
société est telle que nombreux sont les parents cherchant
à se former, pour mieux répondre aux besoins de leur enfant et
ainsi se rassurer. Les puéricultrices peuvent de ce fait,
s'avérer être de véritables personnes ressources, et
confirmer à nouveau leur importance dans le rôle de soutien
à la parentalité. (42)
Cependant, accompagner un parent dans l'évolution de
ses compétences, revient à l'évaluer et implique
inconsciemment un jugement de valeur à l'égard du parent
concerné. Quels sont ses caractéristiques, ses attitudes ou
encore ses traits de personnalité ? Le professionnel évalue selon
des critères d'acceptabilité établis par la
société et selon ses propres affects. Même en
s'efforçant de rester bienveillant, il semble difficile d'être
parfaitement objectif. Le professionnel doit alors lui-même travailler
sur ses préjugés et ses représentations inconscientes.
(41)
Mais, l'incessante recherche de compétences
parentales, ne mène-t-elle pas à un surcroît de
responsabilisation des parents et à une culpabilité d'autant plus
grande pour eux ?
4. Responsabilité
Étymologiquement, le mot responsabilité vient du
latin « responsum » et signifie « se porter garant,
répondre de ». La responsabilité se définit
comme :
«L'obligation faite à une personne de
répondre de ses actes, du fait du rôle et des charges qu'elle doit
assumer, et d'en supporter toutes les conséquences. La notion de
responsabilité est associée dans notre culture occidentale
à celle de faute. Elle résulte pourtant d'une liberté
d'action et intègre la notion de temporalité [...J, dans
l'éducation des enfants par exemple. » (39)
L'enfant n'est de nos jours plus considéré comme
un adulte en miniature, il est reconnu comme un sujet de droits et jouit donc
des droits spécifiques de l'enfant. Vulnérable et en devenir, son
éducation et sa protection sont indispensables pour lui apprendre
à développer une capacité de discernement et ainsi devenir
autonome. De ce fait, l'enfant ne peut être pleinement tenu responsable
de ses actes.
17
Ainsi, les parents, détenteurs de l'autorité
parentale, sont solidairement responsables en cas de problème, et ce,
même si l'enfant était à ce moment-là
surveillé par un autre adulte.
Principalement dans le cadre d'accidents
sévères, la recherche de la cause et du responsable est
systématique.
La culpabilité du responsable est d'autant plus
importante que sa responsabilité est directement impliquée. C'est
un constat fréquent suite à l'accident d'un enfant sous la
surveillance de ses parents. Et pourtant, « la méconnaissance
du développement de l'enfant, et la sous-estimation de ses
capacités, est plus souvent à l'origine des accidents que la
négligence des adultes à l'égard de l'enfant. »
(7)
5. Culpabilité
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D'un aspect psychologique, la culpabilité est un
« sentiment douloureux et normal qu'éprouve un sujet à
la suite d'une faute, dont il se sent coupable et responsable parce qu'elle
représente la transgression d'une valeur qu'il a
intériorisée et reconnue valable. » (43)
La culpabilité est un sentiment récurrent dans
la relation parent-enfant et survient selon différents contextes : la
séparation des parents, la maladie ou l'accident d'un enfant...
Ce sentiment apparaît car entre aussi en jeu la notion
de responsabilité. Être parent c'est se sentir responsable du
développement de son enfant, de son avenir, jusqu'à ce qu'il soit
en mesure de gérer lui-même sa propre responsabilité.
Dans un texte de Jean-Claude Quentel, psychologue clinicien,
la culpabilité parentale touchant des parents d'enfants en situation de
handicap, est illustrée ainsi : « ces parents en viennent
à croire que si ça leur est arrivé, c'est sans doute
qu'ils l'ont mérité, parce qu'ils sont coupables. N'ayant pas
fait ce qu'il fallait, ils n'ont en définitive que ce qu'ils
méritent. » (44)
La culpabilité parentale est un élément
fondamental à prendre en compte avant toute rencontre parent-soignant.
Mais, il faut surtout se demander si la culpabilité ressentie est
seulement un sentiment personnel, ou si les parents sont culpabilisés
par le monde extérieur et les attentes
sociétales.(45)
Dans le cadre des accidents domestiques de l'enfant, la
culpabilité inhérente à la fonction de parent est
majorée par cet événement.
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Pourtant, « même lorsque les parents assurent
de leur mieux leurs obligations de surveillance et d'éducation, la part
de liberté laissée à l'enfant dans son apprentissage
comporte des risques que doivent assumer les parents. » (46)
Dans une société toujours plus exigeante, les
puéricultrices, dans le cadre du soutien à la parentalité,
doivent aussi apprendre aux parents à ne pas tomber dans l'hyper
culpabilité.
CONCLUSION DU CADRE THEORIQUE
Les accidents domestiques sont la première cause de
mortalité chez les enfants de zéro à quatre ans. Les
accidents par ingestion chez le jeune enfant sont fréquents et ont
significativement augmenté lors des périodes de confinement dues
à la crise sanitaire.
La prévention primaire, développée depuis
de nombreuses années déjà ne semble pas couronnée
de succès face à ce type d'accident. Les conseils de
prévention, trop généraux, parfois moralisateurs
apparaissent inadaptés, tout au moins insuffisants à eux
seuls.
La nécessité d'une prévention
individualisée se fait sentir afin de répondre au mieux aux
nouveaux besoins parentaux et permettre ainsi une meilleure adhésion aux
conseils donnés. La puéricultrice de PMI par ses rôles
d'accompagnement et de soutien à la parentalité, atteste ainsi de
l'importance de son travail dans la prévention des ingestions
accidentelles du jeune enfant.
18
Les recherches effectuées précédemment
permettent d'affirmer l'hypothèse initiale de ce travail : En
proposant une prévention individualisée et personnalisée
auprès des parents, les actions de la puéricultrice de PMI les
responsabilisent, renforcent leurs compétences parentales et permettent
ainsi de réduire la survenue et la potentielle gravité
d'ingestions accidentelles.
Cependant, comment réaliser cette prévention
pour la rendre la plus efficace et durable possible ?
Pour répondre à cette nouvelle interrogation,
nous interrogerons dans un premier temps des parents afin d'apprécier
leurs connaissances et leurs ressentis quant à la prévention des
ingestions accidentelles. Dans un second temps, nous interrogerons des
puéricultrices en exercice en PMI pour qui la prévention est une
mission quotidienne.
19
CADRE EMPIRIQUE
Dans cette partie, nous allons détailler le cheminement
choisi et suivi pour interroger parents et professionnels en utilisant
respectivement des questionnaires et des entretiens.
VII. Choix de l'outil d'enquête
Notre choix s'est porté sur la réalisation de
questionnaires auprès de parents et d'entretiens semi-directifs
auprès de puéricultrices.
Les parents sont les principaux concernés par la
prévention des ingestions accidentelles du jeune enfant puisqu'ils sont
à la fois les premiers responsables et les premiers éducateurs de
leurs enfants. Il nous apparaît donc primordial de recueillir des
informations sur leurs connaissances, leurs ressentis et leurs souhaits afin de
proposer un projet en adéquation avec ces éléments.
Pour ce qui est des puéricultrices nous avons
favorisé les entretiens semi-directifs afin d'obtenir des données
qualitatives. L'entretien facilite l'interaction et le partage d'idées
et semble le plus adapté pour connaître l'avis et les
façons d'agir d'un professionnel de santé. Nous souhaitons ainsi
aborder certains thèmes, tout en laissant une liberté
d'expression et de réflexion à la personne interrogée.
Interroger puéricultrices et parents permet d'avoir un
point de vue global sur le sujet et non pas une vision unilatérale.
À l'issue, nous espérons ainsi être à même de
développer un projet répondant aux attentes et aux besoins des
parents, tout en restant réaliste et en tenant compte des contraintes de
chacun.
Menant simultanément des questionnaires et des
entretiens, il a été convenu avec la guidante de ce
mémoire de réaliser trente à cinquante questionnaires
auprès de parents et trois à quatre entretiens avec des
puéricultrices. Ainsi, nous pensons obtenir un nombre suffisant de
réponses pour une analyse complète et intéressante, sans
pour autant trop alourdir ce travail.
VIII. Questionnaires
1. Méthodologie
a) Présentation de l'outil d'enquête
Nous avons établi un questionnaire (cf. Annexe III)
comprenant dix-huit questions principales. Selon leurs choix, les parents
interrogés peuvent être amenés à répondre
à des questions complémentaires afin de préciser leurs
réponses.
Nous alternons les types de questions afin d'éviter
l'ennui pour la personne interrogée : choix simple, choix multiple,
liste déroulante, question ouverte... Les questions ouvertes sont
cependant rares afin de ne pas rendre le questionnaire trop long et
fastidieux.
Les questions plus personnelles sur leurs connaissances et
leur catégorie socioprofessionnelle sont
préférentiellement placées à la fin, afin que le
parent ne se sente pas jugé.
Le contenu du questionnaire aborde différentes
thématiques. Tout d'abord nous nous intéressons au nombre
d'enfants par famille ainsi qu'à leurs modes de garde. Dans un
deuxième temps, nous questionnons les parents sur les ingestions
accidentelles : la prévention instaurée au domicile, dans le lieu
de garde, et les conseils de prévention reçus à ce
sujet.
La partie suivante a pour but d'analyser leurs connaissances
afin de mieux cerner leurs besoins et pouvoir ainsi leur apporter les
informations adaptées lors de notre projet. Les
20
questions suivantes portent sur l'intérêt des
parents pour une campagne de sensibilisation et leurs souhaits pour la forme et
la période de notre intervention.
Pour finir, il nous est apparu intéressant d'interroger
les parents sur leurs rapports à la PMI.
Nous avons ajouté une photo pour illustrer les
questions de connaissances, afin de faciliter la compréhension ; par
exemple, nous avons introduit une photo de piles boutons afin de rappeler aux
parents quels sont ces objets.
Le questionnaire a été testé par deux
couples soignants ayant des enfants, et un couple non soignant ayant
également un enfant en bas âge. Nous avons ainsi
précisé une question, et nous sommes assurés que toutes
soient compréhensibles par tout public.
b) Critères d'inclusion et d'exclusion
Notre travail portant sur les ingestions accidentelles par
les enfants de six mois à quatre ans, nous avons choisi d'interroger des
parents ayant au moins un enfant dans cette tranche d'âge.
Afin de ne pas trop réduire la population
interrogée, nous avons élargi le droit de réponse aux
parents ayant au moins un enfant entre six mois et cinq ans révolus.
Ainsi nous pouvons toucher un plus large panel de famille, sans pour autant
risquer d'avoir des parents dont les conseils de prévention reçus
sont obsolètes.
Les parents doivent être en mesure de comprendre
l'intérêt de ce questionnaire et d'y répondre librement,
sans aide risquant d'influencer leurs réponses.
c) Diffusion des questionnaires
La diffusion des questionnaires s'est faite via internet. Le
lien du questionnaire a été transmis à des personnes
susceptibles d'y répondre et de correspondre à la population
visée. Nous avons demandé l'aide de différentes personnes
pour qu'elles partagent également le lien dans leur propre entourage.
Nous espérons ainsi toucher un maximum de
catégories sociales et culturelles.
d) Limites et biais
En faisant appel à différentes personnes, dont
une influente sur les réseaux sociaux, nous avons pu interroger des
personnes d'horizons variés.
Cependant, nous n'avons pu obtenir de réponses de
personnes en situation de précarité puisqu'elles ne disposent pas
toutes d'outil numérique permettant d'accéder à internet.
Elles ne sont donc pas (ou peu) représentées dans cet
échantillon.
2. Présentation des résultats
Au total, entre le 21 avril, date de publication du
questionnaire et le 27 avril, date de clôture de l'enquête,
cinquante-six réponses ont été recueillies.
Sur ces cinquante-six questionnaires, seulement cinquante-deux
ont été conservés. Les quatre autres ont été
supprimés puisque les répondants n'entraient pas dans les
critères de sélection ; notamment en raison de l'âge de
leur enfant.
Pour l'analyse des questionnaires, malgré un faible
échantillonnage, nous nous exprimons en pourcentage afin de faciliter la
compréhension.
a) Profil des parents interrogés
Sur cinquante-deux réponses, 38.5% des parents ont un
enfant unique, 36.5% ont deux enfants et 25% déclarent avoir trois
enfants ou plus.
La catégorie socio-professionnelle ne semble pas avoir
d'influence sur la connaissance de la PMI. Employés, professions
intermédiaires ou cadres ont tous fait appel aux services de la PMI.
b) 21
Modes de garde
Sur cinquante-deux répondants, le mode de garde le
plus répandu est la crèche ou halte-garderie avec 53.8%. La garde
par le parent lui-même ou la famille apparaît fréquemment
sur le graphique mais est dans la plupart des cas associée à un
mode de garde par un professionnel de la petite enfance. Six parents sur
cinquante-deux déclarent garder seul leur enfant, et quatre
déclarent le faire garder par un membre de la famille.
Les pourcentages recueillis dans cette rubrique ne sont pas
représentatifs de la population française.
Sur cinquante-deux répondants, trente et un, dont
vingt-cinq ayant une formation de secourisme, déclarent indispensable
que la personne en charge de la garde de leur enfant ait des notions de
premiers secours. Ceux n'ayant pas de diplôme de secourisme accordent
moins d'importance à la formation de la personne en charge de leur
enfant.
c) Ingestions accidentelles
Séquelles Hospitalisation Visite aux urgences
Toux/étouffement Nausées/vomissements Culpabilité Frayeur
Aucune
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0 5 10 15 20 25 30
Graphique 1 représentant les répercussions
des ingestions accidentelles par les enfants
Il a été demandé aux parents, dont un
des enfants a déjà porté à sa bouche un objet ou
produit non prévu à cet usage, quelles ont été les
conséquences de ce geste.
La majorité des parents (28/32) déclare avoir
eu une frayeur, un tiers nomme le sentiment de culpabilité.
Pour autant, sur un faible échantillon de trente-deux
parents, quatre enfants ont été admis au service des urgences et
un a dû être hospitalisé. Quatre enfants ont
été nauséeux ou ont vomi suite à leur ingestion.
Ces chiffres rappellent la tournure sérieuse que peuvent prendre ces
événements.
d) Prévention
84.6% des parents mettent en place des mesures pour
éviter des ingestions accidentelles, nous ne savons cependant pas
combien ont mis en place des mesures suite à une frayeur ou un
accident.
Pour autant, il est possible de mettre en évidence que
les mesures de prévention employées ne suffisent pas à
éviter une ingestion accidentelle.
Sur 52 parents interrogés, 44 déclarent mettre
en place des mesures préventives aux ingestions accidentelles, pourtant,
32 de leurs enfants ont porté à la bouche ou ingéré
un produit/un objet non prévu à cet usage.
Il reste tout de même 15.4% des parents ne mettant
aucune action préventive en place pour limiter le risque d'ingestions
accidentelles par leur enfant : 6% d'entre eux ont déjà
reçu des conseils de prévention et 10% n'en ont jamais eu.
Au total, 55.8% des parents ont déjà reçu
des conseils de prévention sur le risque d'ingestion et d'intoxication
chez l'enfant.
Dans 32% des cas, la prévention a été
faite par un médecin ou un pédiatre. La famille se place comme
deuxième pourvoyeur de conseils avec 22%, suivie de près par la
puéricultrice avec 20%. L'auxiliaire de puériculture et la
sage-femme ont moins fréquemment
22
dispensé de conseils de prévention sur les
ingestions accidentelles avec 9% chacune. Pour finir, le professionnel non
médical se fait plus rare avec 8% et rien ne nous permet de
connaître la nature de son métier ni le contexte de diffusion du
message préventif.

8%
9%
22%
20%
9%
32%
Pédiatre/médecin Sage-femme
Puéricultrice Auxiliaire de
puériculture
Professionnel non médical Famille
Diagramme 1 des personnes ayant dispensés des
conseils de prévention
Deux parents sur vingt-neuf ont reçu des conseils de
prévention uniquement de la part de personnes extérieures au
domaine de la santé. Mais, dans la majorité des cas, les
informations de prévention ont été données par un
ou deux professionnels de santé (23/29 répondants).
Pour analyser plus précisément les pratiques des
professionnels de santé, nous avons isolé les données
propres à leur fonction et avons ainsi pu établir le diagramme
suivant.

45%
5%
10%
24%
16%
Carnet de santé Dépliant Support interactif
Vidéo Aucun
Diagramme 2 représentant les supports de
prévention employés par les professionnels de
santé
Pour 45% des parents, le professionnel ayant diffusé
les conseils de prévention n'a pas utilisé de support. Le carnet
de santé n'a été utilisé que dans 24% des cas. Le
dépliant, le support interactif et la vidéo ont été
employés dans, respectivement, 16%, 10% et 5% des cas.
La conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle
Les étapes du développement de l'enfant
La mise hors de portée des médicaments et
produits
Les symptômes d'une ingestion accidentelle
La liste des produits ou objets potentiellement dangereux

10%
19%
35%
27%
9%
Diagramme 3 représentant les messages de
prévention reçus par les parents
L'information la plus transmise est celle de mettre hors de
portée les médicaments et les produits dangereux.
La conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle est
la deuxième information la plus donnée. 19% déclarent
avoir été informés des produits et objets potentiellement
dangereux.
Plus rarement sont évoqués les symptômes
d'une ingestion (10%) et les étapes du développement (9%).
23
En croisant les données il apparaît que
l'information sur les étapes du développement de l'enfant est une
information ayant été transmise exclusivement par des
professionnels de santé.
En cas de besoin ou de questionnement, 86.5% des
parents font appel prioritairement à un professionnel de santé.
67.3% se renseignent sur internet et 17.3% font appel à un proche. 11%
se renseignent exclusivement sur internet et 2% font appel exclusivement
à un proche.
e) Connaissances
57,7% des répondants estiment leurs
connaissances sur la prévention des ingestions accidentelles
insuffisantes. 64,4% des parents interrogés seraient prêts
à participer à une campagne de sensibilisation sur le sujet des
accidents domestiques.
Nous avons cherché à savoir si les
parents estimant leurs connaissances insuffisantes seraient
intéressés par une campagne de sensibilisation au sujet des
ingestions accidentelles. Pour cela nous avons effectué un croisement de
données et établi le diagramme ci-dessous.

12%
23%
44%
21%
Connaissances et Participation Sans connaissances et
Participation Sans connaissances sans Participation Connaissances sans
Participation
Diagramme 4 représentant le ressenti des
parents sur leurs connaissances et leur intention de
participer à une
campagne de sensibilisation
Ainsi, 65% des parents interrogés se disent
prêts à participer à une campagne de sensibilisation, parmi
eux : 44% estimant leurs connaissances insuffisantes et 21% les estimant
suffisantes.
12% des parents estiment cependant leurs connaissances
insuffisantes mais ne sont pas attirés par l'idée de participer
à une campagne de prévention.
Ingestion d'un solide
Sur cinquante-deux répondants, cinquante-et-un
pensent à appeler les secours si leur enfant ingère une pastille
de lave-vaisselle. Quatorze parents pensent à lui rincer la bouche. En
revanche, treize parents agissent de manière erronée : il est
déconseillé de faire vomir ou de donner à boire en cas
d'ingestion de produits ménagers liquides ou solides. Les laxatifs sont
inutiles à l'enfant dans ce cas-là et peuvent être
dangereux en cas d'automédication. Donner des tapes dans le dos en cas
d'ingestion est également déconseillé car elles peuvent
déplacer l'objet. Les tapes dans le dos sont à réaliser
seulement dans le cadre d'une obstruction complète des voies
aériennes.
Ingestion d'un liquide
Sur cinquante-deux répondants, trente-sept
parents appellent le centre antipoison et trente et un appellent les secours en
cas d'ingestion d'huile essentielle. Par cette question, l'objectif
était de connaître le nombre de parents ayant le réflexe de
demander conseil ou d'alerter un professionnel de santé en cas
d'ingestion accidentelle.
La surveillance est une réaction adaptée
mais doit être associée à un appel aux secours ou au centre
antipoison. Deux parents ne jugent pas la situation suffisamment alarmante pour
appeler les secours ou le centre antipoison.
24
Treize parents sur cinquante-deux surveillent leur
enfant. Quinze sur cinquante-deux pensent à rincer la bouche de leur
enfant. Seul un parent envisage de faire vomir son enfant en cas d'ingestion
d'huile essentielle, ce qui est un comportement inadapté.
Danger de la pile bouton

Toxicité Obstruction voies aériennes
Obstruction digestive Perforation organique
Brûlures Risque mortel
Ne sait pas
18%
9%
4%
5%
7%
25%
32%
Diagramme 5 représentant les dangers de la
pile bouton, si elle est ingérée, identifiés par les
parents
Les dangers identifiés par les parents sont tous
justes mais seulement 11% des parents ont cité l'ensemble des dangers ;
et 7% des parents méconnaissent la dangerosité que
représente une pile bouton si elle est
ingérée.
4% des parents citent le risque mortel mais 18% semblent
avoir conscience de la gravité puisqu'ils identifient le risque de
perforation organique.
Les deux dangers les plus identifiés sont la
toxicité et le risque d'obstruction des voies
aériennes.
f) Campagne de sensibilisation
Sur cinquante-deux répondants, trente-quatre sont
intéressés par une campagne de sensibilisation.

3%
26%
53%
18%
Conférence Echange parents/professionnels
Echange entre parents Spot préventif en ligne
Diagramme 6 illustrant les formes de campagnes de
prévention souhaitées par les parents
L'échange entre les parents et les
professionnels est la forme demandée par plus de la moitié des
parents. Le spot préventif en ligne attire quant à lui un quart
des parents interrogés.
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Vacances scolaires
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4
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En présence des enfants
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Semaine en fin de journée
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Week-end
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0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
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Graphique 2 représentant la période
souhaitée par les parents pour la campagne de
prévention
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Treize parents sur trente-quatre ont manifesté leur
intérêt pour une campagne de sensibilisation permettant à
leurs enfants de participer. En commentaires, quatre autres parents sont
demandeurs d'être formés aux gestes de premiers secours.
g) Protection maternelle et infantile

13%
35%
10%
42%
Oui, j'ai déjà fait appel à ses services
Oui, mais je ne fais pas appel à ses services car je n'en
ai pas besoin
Oui, mais je ne fais pas appel à ses services car je
n'aime pas ce qu'elle représente Non
Diagramme 7 représentant le rapport à la PMI
par les parents
Travaillant sur le rôle de la puéricultrice de
PMI face aux ingestions accidentelles, nous avons cherché à mieux
percevoir la place de la PMI au sein des familles interrogées. 42% des
parents connaissent la PMI et ont déjà fait appel à ses
services ; 35% la connaissent mais n'ont pas besoin de ses services.
Il reste tout de même 13% des personnes ayant une image
négative de la PMI et 10% ne connaissant pas ce service
départemental.
h) Ressenti parental
Pour connaître le ressenti d'un parent dont un enfant a
été victime d'un accident domestique, même bénin.
Notre question a été la suivante : « Vous êtes-vous
sentis suffisamment accompagnés ? ».
Sur dix-huit parents, dix disent avoir été
suffisamment soutenus ; un détaille l'avoir été par un
médecin de sa famille et un autre affirme avoir été
rassuré et déculpabilisé par les professionnels
soignants.
Huit parents estiment ne pas avoir été
suffisamment soutenus dans ce moment difficile. Sur trois ayant justifié
leurs réponses ; deux d'entre eux mettent en cause le jugement des
soignants et un nomme le sentiment de culpabilité.
3. Synthèse des résultats
La majorité des parents ne se sent pas suffisamment
informée sur les ingestions accidentelles du jeune enfant. 1 parent sur
8 s'estime d'ailleurs insuffisamment informé malgré les conseils
de prévention reçus.
Il est assez alarmant de s'apercevoir que 42% des parents
déclarent n'avoir jamais reçu de conseils de prévention
à ce sujet alors que les conséquences peuvent être
potentiellement sévères.
Les conseils de prévention sont majoritairement
dispensés par le pédiatre. L'infirmière
puéricultrice quant à elle, arrive en troisième position,
derrière la famille. Il existe donc un axe d'amélioration
possible pour que les puéricultrices soient plus
représentées à l'avenir parmi les personnes effectuant de
la prévention.
Une zone d'ombre subsiste aussi, nous ne pouvons pas nous
assurer de la véracité des propos tenus par la famille, les
professionnels non médicaux ou les informations recueillies sur
internet.
L'échange verbal reste majoritairement utilisé,
et le carnet de santé employé dans un quart des cas. Les
informations les moins transmises sont celles sur le développement de
l'enfant et les symptômes d'une ingestion.
26
En revanche, il est intéressant de savoir que 82% des
parents mettent en place des actions de prévention à leur
domicile. Même sur un faible échantillon, nous pouvons identifier
les différents profils de parents, notamment ceux aménageurs et
ceux plutôt fatalistes. La prévention passive,
étudiée précédemment, prend tout son sens pour
protéger les enfants dont les parents n'ont jamais été
alertés sur les dangers des ingestions, ou ne mettant en place aucune
action de prévention particulière.
De plus, les mesures préventives sont insuffisantes
pour éliminer le risque puisque sur 44 parents établissant des
actions, 32 de leurs enfants ont tout de même porté à la
bouche un objet ou un produit non prévu à cet effet.
Les parents interrogés semblent tout de même
être en capacité de réagir en cas de problème. Suite
aux questions analysées, ils pensent à alerter les secours et
préfèrent ne rien établir de leur propre chef plutôt
que d'effectuer une action potentiellement délétère pour
leur enfant.
Il nous semble important d'apporter des informations plus
précises lors des actions de prévention et notamment d'apporter
des éléments théoriques sur les étapes du
développement de l'enfant afin de mieux anticiper les dangers auxquels
il peut s'exposer.
Pour cela, nous avons demandé aux parents
intéressés, quelle forme devrait idéalement prendre une
campagne de sensibilisation pour motiver leur participation. La moitié
souhaite un échange entre des professionnels et des parents, un quart
souhaite un spot préventif accessible en ligne, et d'autres
apprécieraient plutôt un échange entre parents ou une
conférence.
38% des parents souhaiteraient un temps de participation
prévu pour leurs enfants, et sur des horaires en fin de journée
la semaine ou le week-end.
Nous avons cherché à connaître le ressenti
des parents dont un enfant a été victime d'un accident
domestique, même bénin.
À la question ouverte n°17 (cf.
Annexe III), la moitié des répondants estime avoir
été suffisamment accompagnés. Dans l'autre moitié,
certains mettent en cause le comportement jugeant du professionnel de
santé, ou encore le manque de réassurance.
À la question n°4A, suite à une
ingestion accidentelle par l'un de leur enfant, la moitié des parents
parle d'une frayeur, et un tiers rapporte un sentiment de
culpabilité.
Pour finir, travaillant sur le rôle préventif de
la puéricultrice de PMI, il nous est paru intéressant de
connaître le rapport des parents à la PMI. Ce service public est
connu par 90% des parents. Mais, 13% des parents déclarent ne pas faire
appel à ce service car n'aimant pas ce qu'il représente.
IX. Entretiens
1. Méthodologie
a) Présentation de l'outil d'enquête
Nous avons élaboré un guide d'entretien (cf.
Annexe V) comportant huit questions. Les thèmes principaux
abordés lors de l'entretien sont la prévention, le soutien
à la parentalité et l'accident domestique et plus
particulièrement l'accident par ingestion. Les éléments
plus spécifiques tels que la prévention passive, les
compétences parentales ou encore la culpabilité ne sont
volontairement pas énumérés afin de voir si le
professionnel va en parler spontanément ou non, et si d'autres concepts
vont être détaillés.
La dernière question porte sur le parcours
professionnel de la puéricultrice afin de connaitre son
ancienneté au sein de la PMI et ses expériences.
Le guide d'entretien a été testé par une
infirmière en soins généraux ayant des notions de
pédiatrie, puis par une puéricultrice de PMI.
Selon elles, les questions sont claires et pertinentes, bien en
lien avec le thème de ce travail.
27
Après l'aide et la validation de ce guide d'entretien
par notre guidante de mémoire, nous avons entamé sa
réalisation.
b) Critères d'inclusion et d'exclusion
Nous avons décidé d'interroger des
infirmières puéricultrices exerçant depuis au moins un an
au sein du service de PMI. Nous supposons que ce temps est suffisant pour
acquérir des connaissances et une certaine aisance en terme de
prévention sur les accidents domestiques et notamment sur les ingestions
accidentelles.
Hors ce critère, aucun autre n'est retenu comme
étant d'exclusion.
c) Prise de contact avec les professionnels
Le stage en PMI concordait avec la période
d'élaboration du mémoire et notamment des enquêtes de
terrain, il a ainsi été plus simple de récupérer
des coordonnées de puéricultrices de PMI exerçant sur le
territoire de l'Isère.
Nous avons notamment contacté Mme ROUX,
exerçant au service départemental de l'Isère comme
puéricultrice référente technique. Elle a
transféré notre proposition d'entretien à l'ensemble des
puéricultrices du département. Plusieurs nous ont alors
contacté ; nous avons ainsi pu sélectionner selon nos
critères et nos besoins : années d'expérience en PMI,
distance entre notre domicile et leur lieu d'exercice afin de les rencontrer
physiquement...
d) Limites et biais
Nous avons cependant décelé différentes
limites à ces entretiens.
Tout d'abord, les puéricultrices se sont portées
volontaires pour les entretiens puisqu'elles se sentaient véritablement
concernées par la problématique des ingestions accidentelles de
l'enfant. Les réponses recueillies sont donc celles de professionnelles
oeuvrant pour cette problématique, et non pas celles de
puéricultrices détachées de ce thème.
Puis dans les questions posées, malgré la trame
à suivre de l'entretien, souvent des mots ont été
ajoutés, parfois la formulation pouvait orienter ou influencer la
pensée de la puéricultrice interrogée.
2. Description des entretiens
a) Entretien A
Cette puéricultrice a obtenu son diplôme en 1992.
Elle a vingt-cinq ans d'expérience en PMI, dont cinq au sein de la PMI
où nous nous sommes rencontrées.
Selon elle, la prévention est le coeur du métier
de puéricultrice, elle en effectue à chacune de ses missions :
VAD, consultations, bilans de santé en école maternelle...
Fréquemment, cette prévention s'associe à son rôle
de soutien à la parentalité. Ce dernier se traduit par une
adaptation du professionnel aux besoins des parents, et permet notamment le
soutien de leurs compétences parentales.
À sa connaissance, les accidents domestiques ne sont
pas si fréquents et touchent principalement les enfants de zéro
à un an. En revanche, elle sensibilise régulièrement
à certains accidents pouvant avoir de tragiques répercussions :
MIN, chute de la table à langer... Dans les autres cas, il s'agit
plutôt de réaliser de la prévention suite à la
survenue d'un premier accident pour limiter le risque de récidive.
Lorsqu'un jeune enfant est victime d'un accident domestique,
la puéricultrice est parfois informée par l'hôpital, mais
il lui semblerait que ce soit plutôt dans le cadre de la protection de
l'enfance (ex : ingestion de cannabis).
La prévention de cette puéricultrice se destine
majoritairement aux parents et se veut individualisée. Elle pense que le
regard vigilant d'un professionnel de santé est important dans le cadre
de la prévention contre les accidents domestiques. Les informations
données permettent le plus souvent aux parents d'aménager leur
environnement de manière sécurisée.
28
Il arrive tout de même que certains ne soient pas
réceptifs aux conseils et ne s'en saisissent pas.
Elle insiste sur le positionnement de la puéricultrice
en rappelant qu'un conseil doit être adapté aux besoins et aux
ressources de la personne ; il n'est pas question d'employer des termes vastes,
généraux et moralisateurs.
La formation aux gestes de premiers secours des professionnels
de la petite enfance lui semble importante, elle déplore pourtant des
formations peu adaptées, non spécifiques à l'enfant.
Pour finir, elle rappelle l'importance de la PMI par ses
missions de prévention et de soutien mais constate une
méconnaissance de ce service par le grand public. Elle est
persuadée qu'un vaste projet de communication devrait être
élaboré pour informer la population du rôle de la PMI.
b) Entretien B
La puéricultrice interrogée est
diplômée puéricultrice depuis treize ans mais exerce en PMI
depuis cinq ans et demi. Pour la prévention comme pour le soutien
à la parentalité, elle estime que ces missions sont la base du
travail de la puéricultrice de PMI et sont complémentaires.
La prévention s'effectue majoritairement auprès
des parents, en première intention pour prévenir des risques
comme dans le cadre de la protection de l'enfance. Elle propose un
accompagnement individualisé : transmet des informations du
développement psychomoteur, informe les parents pour permettre une prise
de conscience... Avec l'expérience ses conseils évoluent. Elle
met en avant la méconnaissance des parents sur le développement
psychomoteur de l'enfant, comme facteur favorisant de l'accident domestique. Sa
prévention se destine en priorité aux parents et répond
à leurs besoins actuels. Elle espère ainsi voir les parents
sécuriser le domicile familial même si elle a conscience que
certains n'adhèrent pas aux conseils de prévention.
À propos de la formation des assistants maternels,
elle demande à chaque professionnel de quand date son diplôme de
Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1) et l'incite à
le repasser tous les deux à cinq ans, malgré le caractère
non obligatoire de ce renouvellement.
Pour finir, la puéricultrice trouve la PMI encore
méconnue du grand public, elle déplore notamment que les
informations transmises aux parents le soient par des professionnels qui ne
sont ni des puéricultrices, ni des membres du service de PMI.
c) Entretien C
Cette puéricultrice est diplômée depuis
sept ans et travaille depuis ce moment en PMI. Elle n'a pas d'expérience
pédiatrique en dehors de la PMI.
Selon elle, la prévention s'invite au quotidien dans
ses missions mais pour les sujets « délicats » elle les aborde
prioritairement lors des visites à domicile. Elle pense également
être un véritable soutien à la parentalité mais
souligne les difficultés auxquelles elle fait parfois face.
Bien qu'elle ait eu peu d'enfants victimes d'accidents
domestiques à accompagner, les conséquences de ces accidents
l'ont frappée. Elle veille donc à la sécurisation de
l'environnement et met un point d'honneur à proposer des conseils
adaptés aux différentes familles. Dans le cadre des mesures
préventives aux accidents, elle tente de faire adhérer les
parents à cette prévention, mais se montre compréhensive,
déculpabilisante. En revanche, elle demande bien plus de rigueur aux
assistants maternels.
29
Cette puéricultrice ne met pas d'action
spécifique en place pour lutter contre les ingestions en dehors des
conseils qu'elle propose lors des VAD.
Lorsque nous la questionnons sur les réactions
parentales en cas d'ingestion, elle distingue l'action de la
réaction.
Selon cette professionnelle, les assistants maternels sont
formés au PSC1, ce qui ne les empêche pas de relâcher leur
vigilance quant à la sécurité de leur domicile.
La PMI lui semble plutôt connue sur son territoire, elle
l'explique par l'investissement des liaisons maternités. En effet, les
puéricultrices de son territoire rencontrent à la
maternité, chaque maman ou couple, et non pas seulement les
professionnels du service.
En revanche, elle constate encore régulièrement
une méfiance de la PMI, puisque ce service reste, dans l'esprit des
personnes, intimement lié à l'aide sociale à l'enfance et
donc au placement.
d) Entretien D
La puéricultrice interrogée lors de cet
entretien est une jeune diplômée. Elle a obtenu son diplôme
il y a un an et exerce depuis en PMI.
Elle cite les parents, les assistants maternels et familiaux
comme principaux receveurs des informations de prévention.
Dans le cadre des accidents domestiques, elle attache une
importance particulière à la sécurité du domicile
et à l'attitude parentale.
Le soutien à la parentalité lui apparait comme
le coeur de métier de la puéricultrice de PMI. Cette mission lui
permet d'apporter des clés aux parents selon leurs besoins, et de
soutenir leurs compétences parentales.
Elle n'a jamais eu à accompagner une famille dont un
enfant a été victime d'un accident domestique même
bénin. Mais, à travers ses conseils, elle espère permettre
au mieux d'éviter les accidents.
Selon elle, la prévention en amont peut favoriser une
réaction parentale adaptée, pour autant il est difficile
d'estimer les capacités à réagir d'une personne tant
qu'elle n'a pas été confrontée à une situation
urgente ou complexe.
Cette puéricultrice pense que tous les professionnels
de la petite enfance disposent d'une formation aux gestes et soins de premiers
secours.
Depuis son début d'expérience elle trouve la PMI
encore méconnue et juge nécessaire une meilleure communication.
D'après elle, quand la PMI est connue, elle est associée aux
placements d'enfants ; certains professionnels de son territoire continuent
d'ailleurs de véhiculer cette idée.
3. Analyse des entretiens
a) Profil des professionnelles interrogées
- Question 8
Les puéricultrices interrogées ont toutes une
expérience en PMI allant d'un an à vingt-ans de pratique. En
revanche, leurs expériences comme puéricultrices en dehors de la
PMI sont limitées : deux puéricultrices n'en ont pas eu, une a
exercé sept ans en médecine et soins intensifs néonataux
et une autre un mois en néonatologie.
Elles n'ont donc pas ou peu été
confrontées aux accidents domestiques du jeune enfant en dehors de leur
exercice en PMI.
Concernant les lieux d'exercices, nous avons
sélectionné des professionnelles pratiquant toutes en
Isère afin de confronter leurs méthodes de travail, leurs
ressentis et identifier d'éventuelles disparités entre les
territoires.
b) 30
Prévention en PMI - Question 1
Sur quatre puéricultrices interrogées, trois
nomment la prévention comme coeur de métier. Toutes leurs
missions sont plus ou moins directement des missions préventives.
Spontanément, une seule puéricultrice rappelle les trois types de
prévention : primaire, secondaire et tertiaire. La notion de protection
est brièvement abordée, et celle de prévention passive ne
l'est pas du tout.
La prévention primaire est donc bien la forme la plus
répandue en PMI et celle que nous recherchons prioritairement à
mettre en place dans les cas des ingestions accidentelles. Cela conforte notre
idée selon laquelle la puéricultrice de PMI est tout à
fait à même de proposer une prévention au sujet des
accidents domestiques.
Les thèmes abordés lors de leurs
échanges avec les parents relèvent d'ailleurs tous de la
sécurité souhaitée pour l'enfant : sécurité
environnementale, affective...
Trois puéricultrices sur quatre citent leur rôle
de prévention auprès des assistants maternels ; seule une nomme
les assistants familiaux.
En revanche, il semblerait que les puéricultrices
interviennent majoritairement auprès des parents dont l'enfant est
nourrisson voire nouveau-né puisqu'une seule puéricultrice aborde
son rôle préventif auprès des enfants directement.
Il est intéressant de relever que la moitié des
puéricultrices a vu leurs conseils aux parents évoluer avec leur
expérience.
La prévention fait bien partie intégrante du
métier puisque les puéricultrices la réalisent en visites
à domicile (VAD), lors de leurs consultations, de leurs permanences ou
des bilans de santé en école maternelle. La multiplicité
des publics impactés par leurs actions est un atout remarquable.
En revanche, le travail en collaboration, ou avec d'autres
partenaires est abordé par une seule professionnelle.
c) Soutien à la parentalité en PMI -
Question 2
Tout comme la prévention, le soutien à la
parentalité est qualifié de coeur de métier par trois
puéricultrices, et toutes analysent leur rôle comme un rôle
d'accompagnement.
Deux d'entre elles insistent sur l'importance du soutien des
compétences parentales et rappellent qu'il est préférable
pour un professionnel de s'adapter aux besoins des parents, de ne pas donner
des conseils vastes. Elle souligne, par ces paroles, l'importance de proposer
à chacun une prévention individualisée.
Une des puéricultrices soulève un
élément intéressant : parfois, malgré la
bienveillance et l'envie de soutenir, il y a un échec du lien, une
persistance de la méfiance par les parents.
d) Accidents domestiques - Question 3
La puéricultrice la moins expérimentée en
PMI n'a pas eu à accompagner de famille dont un des enfants auraient
été victimes d'un accident domestique.
Sur les trois puéricultrices restantes, deux
énoncent les brûlures et les chutes comme accidents
récurrents, et toutes ont eu au moins une fois à faire à
un accident par ingestion. Quant à la prévention de ces accidents
domestiques, les puéricultrices veillent à proposer des conseils
adaptés aux conditions de vie des familles et portent une attention
particulière à celles en situation de précarité.
Deux puéricultrices semblent également
attentives à l'attitude parentale lorsqu'elles abordent le sujet des
accidents et analysent ainsi les actes et paroles des parents. L'une d'entre
elle met en évidence le caractère « aménageur »
d'une maman qui n'aura malheureusement pas suffit à protéger sa
fille de l'accident.
31
En évoquant la prévention des accidents
domestiques, l'une des puéricultrices insiste sur l'importance des
messages à transmettre aux assistants maternels et se dit intransigeante
lors de ses VAD.
e) Ingestions accidentelles - Question 4
Deux puéricultrices relatent la mise en place
d'actions collectives anciennes au sujet d'ingestions accidentelles ; l'une
auprès d'assistants maternels exclusivement et l'autres auprès
d'assistants maternels et de parents. Aucune action collective n'est
effectuée au sein de leurs PMI.
Le sujet des ingestions accidentelles paraît comme
très spécifique. Ce thème est abordé seulement si
une situation à domicile apparaît comme à risque. Deux des
IPDE estiment les conseils de prévention justes, mais pas
forcément adaptés à la réalité du terrain.
Les risques liés aux produits ménagers et aux médicaments
sont connus des parents, l'alerte devrait à présent être
faite sur les « nouveaux dangers ».
L'ingestion de résine de cannabis est
énoncée à plusieurs reprises par les
puéricultrices, qui l'identifient comme un fléau mais pour lequel
la prévention est difficile à faire, parfois tabou.
f) Attitude parentale - Question 5
Trois puéricultrices sur quatre dissocient l'action de
la réaction des parents face aux ingestions accidentelles de leur
enfant. L'action correspond aux mesures mises en place pour éviter
l'accident, et la réaction aux actions effectuées suite à
l'ingestion.
Deux d'entre elles estiment que prévenir en amont, et
accompagner les parents dans la sécurisation du domicile favorisera une
réaction adaptée si un accident venait à se produire. Une
autre émet l'avis opposé puisqu'elle transmet des conseils
généraux mais ne reprend pas avec les parents les gestes de
premiers secours ou les numéros d'urgence.
Une autre puéricultrice associe la prévention
à l'idée de « parler, reparler » ; d'après elle,
la répétition des informations favorise le cheminement et la
réflexion.
En revanche, trois puéricultrices sur quatre
émettent une réserve sur l'attitude parentale. Deux rappellent
que l'adhésion des parents aux conseils n'est pas systématique.
Certains agissent après la survenue d'un premier accident, d'autres ne
saisissent pas la nécessité de mettre en place des mesures
préventives.
Bien que les réactions face à un accident
soient différentes chez chaque personne, il est tout aussi important
pour les parents de savoir agir et réagir.
Une puéricultrice parle de l'ingestion de
résine de cannabis par un enfant et se félicite que les parents
se soient rendus aux urgences. Certains parents, par peur des
répercussions de possession de produits illicites, n'auraient pas
osé se rendre à l'hôpital.
g) Formation des professionnels - Question 6
À propos de la formation aux gestes de premiers secours
des professionnels de la petite enfance, toutes les puéricultrices
abordent l'obligation du PSC1 pour l'obtention de l'agrément d'assistant
maternel. Mais toutes déplorent le renouvellement non obligatoire. Trois
puéricultrices sur quatre préconisent ce renouvellement, et une
identifie les relais d'assistants maternels comme véritable soutien pour
la mise à jour des connaissances de ces professionnels.
Deux puéricultrices identifient tout de même des
biais : selon elles, la formation n'élimine pas toujours le manque de
rigueur ; et savoir quoi faire ne veut pas dire être en capacité
de le faire au moment voulu.
Les autres professionnels de la petite enfance ne sont pas ou
peu rencontrés par les puéricultrices de PMI.
32
h) PMI et grand public - Question 7
Lorsque nous abordons le thème de la connaissance de la
PMI par le grand public, les puéricultrices se sentent toutes
profondément concernées par ce sujet.
L'une des puéricultrices dit rencontrer de plus en plus
de mamans connaissant la PMI. Une autre estime que les parents informés
de l'existence de la PMI et de ses missions sont ceux ayant rencontré la
puéricultrice de liaison PMI lors d'une hospitalisation de leur enfant
en néonatologie ou en pédiatrie.
Une autre pense que les parents suivis par une sage-femme de
PMI ou avec des enfants plus âgés, sont plus à même
de connaître ce service départemental.
La totalité des puéricultrices juge la PMI encore
trop méconnue et s'accorde à dire que les représentations
négatives autour de celle-ci sont un frein à l'exercice de leur
profession.
Elles estiment que dans l'esprit des parents et de la
population en général, l'association de la PMI avec le service
d'aide sociale à l'enfance est quasi systématique ce qui provoque
une méfiance de la PMI par peur du placement de l'enfant.
Selon les territoires, les puéricultrices jugent les
liaisons maternités frein ou levier à la connaissance de la PMI.
Trois déplorent un manque de communication autour de ce service
malgré plusieurs tentatives telles que le rapport des 1000 premiers
jours ou la démarche petits pas grands pas.
4. Synthèse des résultats d'analyse
L'analyse des entretiens effectués avec les
puéricultrices permet de mettre en évidence différents
éléments. Deux populations reçoivent des conseils de
prévention de la part des puéricultrices de PMI : les parents et
les assistants maternels.
Du côté des parents, les professionnelles
expérimentées apportent des exemples concrets et ont su
étoffer leurs conseils au fil des années. Pour autant, la
prévention des ingestions accidentelles est très
spécifique et pas toujours abordée par les puéricultrices.
Dans un des cas, la puéricultrice affirme échanger avec les
parents autour du sujet lorsqu'un accident domestique s'est déjà
produit. À cette occasion, elle aborde brièvement le
développement psychomoteur de l'enfant et les objets ou produits
dangereux s'ils sont ingérés.
La méconnaissance du développement psychomoteur
de l'enfant par les parents est un facteur favorisant des accidents domestiques
identifié par plusieurs puéricultrices. Des parents n'ayant pas
conscience des capacités de leur enfant, peuvent être
amenés plus facilement à laisser des petits objets ou des
produits à sa portée.
L'une des difficultés pour les puéricultrices
est de proposer une prévention adaptée aux « nouveaux »
risques. Nous pensons notamment à la prévention sur l'ingestion
de produits illicites détenus par les parents. La résine de
cannabis est régulièrement à l'origine d'intoxication
aiguë de l'enfant, pour autant par peur des représailles, les
adultes ont tendance à taire leur consommation.
Pour ce qui est des assistants maternels, les
puéricultrices leur demandent une rigueur particulière quant
à la prévention des accidents domestiques. La formation PSC1,
obligatoire pour l'obtention de l'agrément d'assistant maternel, leur
inculque les gestes à effectuer en cas d'accident. Cependant, les
puéricultrices déplorent le caractère non obligatoire du
renouvellement de cette formation, et le manque d'informations
spécifiques aux enfants.
Pour finir, les puéricultrices de PMI trouve ce service
départemental encore trop méconnu et apprécierait
l'instauration d'un projet de communication pour promouvoir le rôle de la
PMI et tenter de gommer les disparités qui existent selon les
territoires.
33
SYNTHESE DU CADRE EMPIRIQUE
À propos des ingestions accidentelles, une
majorité des parents ne se sent pas suffisamment informée soit
parce qu'elle n'a reçu aucune information, soit parce qu'elle estime
l'information reçue insuffisante. Cela met donc en avant un réel
problème de prévention. Ces parents se sont informés par
eux-mêmes essentiellement sur internet mais nous pouvons supposer que
d'autres ne l'ont pas fait, faute d'intérêt ou de moyens.
Cela rejoint un peu le discours des puéricultrices qui
citent la prévention comme étant au coeur de leur métier,
mais qui précisent que si elles font de la prévention des
accidents domestiques, elles n'entrent pas toujours dans le détail de la
prévention des ingestions accidentelles.
Une chose est certaine, l'ingestion accidentelle procure un
sentiment de frayeur chez les parents ainsi qu'un sentiment de
culpabilité. Problème pouvant être accentué par le
comportement des soignants puisque certains parents mettent en cause le
comportement jugeant du professionnel de santé, ou encore le manque de
réassurance.
Concernant la réalisation de cette prévention,
les parents mettent globalement en place des mesures de prévention
à leur domicile. Ces actions, dépendantes de leurs connaissances
restent souvent insuffisantes, notamment du fait de leur méconnaissance
sur le développement de l'enfant alors que les professionnelles
insistent sur cette notion capitale à leurs yeux.
Pour leur part, dans ce domaine spécifique de
prévention, les puéricultrices expliquent évoluer au fil
de leur pratique professionnelle et aborder le sujet de l'ingestion
accidentelle lorsque la situation l'exige. Les professionnelles indiquent qu'il
peut parfois être difficile d'aborder des sujets plus précis comme
la prévention d'ingestion de cannabis.
Les parents et les professionnels semblent d'accord sur
l'importance d'une prévention personnalisée.
Les puéricultrices de PMI expliquent qu'elles tiennent
à assurer une prévention individualisée répondant
au mieux aux besoins des parents. Elles sont sans doute les plus à
même d'assurer cette forme de prévention auprès des parents
car elles entrent dans leur intimité notamment lors des VAD.
Dans notre enquête, afin d'améliorer leurs
connaissances, les parents ont exprimé leur souhait d'avoir un
échange avec des professionnels plutôt qu'un spot préventif
en ligne, soulignant ainsi leur intérêt pour un échange
direct et personnalisé.
Point positif, les parents interrogés semblent
être en capacité de réagir en cas de problème, ils
pensent à alerter les secours afin d'être informés de la
conduite à tenir. Certaines puéricultrices évoquent elles
aussi ce sujet en estimant que la prévention favorise l'émergence
d'une réaction adaptée si un accident venait à se
produire.
À propos de la PMI, il semble il y avoir un réel
travail à réaliser, puisque si ce service public est connu par
90% des parents interrogés, la représentation qu'ils en ont reste
négative. Dans 13% des cas, la PMI est associée à l'aide
sociale à l'enfance qui évoque le placement des enfants.
La confrontation du recueil de données des
puéricultrices et des parents a permis de faire émerger des
points à améliorer. Il existe chez les parents un
véritable besoin d'informations sur divers thèmes se rapportant
à la prévention des ingestions accidentelles. Voyons
désormais ce que nous pouvons apporter par notre projet.
34
PROJET PROFESSIONNEL
Pour établir un projet adapté à la
demande, étudions plus en détail les besoins exprimés par
les parents, ou identifiés par les puéricultrices.
X. Diagnostic et identification des besoins
Les questionnaires aux parents et les entretiens
auprès de puéricultrices ont apporté une vision globale du
sujet et ont ainsi permis l'expression des besoins en matière
d'information. Trois besoins principaux ont été
identifiés.
Le premier est celui d'information sur le développement
psychomoteur du jeune enfant. En effet, cette notion primordiale aux yeux des
puéricultrices est pourtant peu transmise aux parents, seuls 9% d'entre
eux disent avoir reçu cette information.
Le deuxième besoin est celui d'une information globale en
matière de sensibilisation aux risques. L'ensemble des
puéricultrices affirme la nécessité d'une campagne de
prévention dédiée aux parents. La moitié d'entre
eux se sent insuffisamment informée à propos des ingestions
accidentelles de l'enfant, certains estiment même n'avoir jamais
reçu de conseils de prévention à ce sujet.
Les parents devraient être informés des situations
à risque pour leurs enfants, et notamment lorsqu'ils sont exposés
aux « nouveaux » objets. Par exemple, seulement 18% des parents ont
conscience de la toxicité de la pile bouton si elle est
ingérée.
Le troisième besoin repéré pour les parents
serait d'avoir un récapitulatif à portée de main des
différents éléments. En effet, la prévention des
ingestions accidentelles, très spécifique, n'est pas toujours
faite aux parents, et dans 45% des cas aucun support n'est utilisé par
le professionnel.
XI. Propositions de projets
Pour répondre aux besoins d'information des parents et
à la nécessité d'un récapitulatif, l'idée la
plus adaptée nous semble celle de créer un dépliant.
D'autres supports existent déjà mais abordent le thème
plus général des accidents domestiques. L'objectif est de
proposer une plaquette reprenant les différents stades du
développement psychomoteur de l'enfant, les risques potentiels
d'ingestion aux domiciles ainsi qu'un rappel des numéros d'urgence.
Mais, pour une prévention efficace, il nous
paraît nécessaire d'associer un atelier d'échange à
la diffusion de notre support écrit. Plusieurs options s'offrent
à nous :
Proposer un atelier en présence d'une
puéricultrice de PMI dans son service, dans un relais d'assistants
maternels (RAM), dans un lieu d'accueil enfant parent (LAEP) ou enfin dans un
multi-accueil.
Participer à l'organisation et à la
réalisation de la journée de sensibilisation sur les accidents
domestiques organisée depuis plusieurs années à
l'hôpital couple enfant (HCE) de Grenoble et ouverte à tout
public.
Cependant, il existe un biais à notre projet. Tout au
long de ce travail nous avons mis en évidence l'intérêt
d'une prévention individualisée et pourtant, dans notre
questionnaire aux parents, nous n'avons proposé que des formes de
campagnes de sensibilisation collectives. N'ayant pas encore le statut de
puéricultrice diplômée d'État il nous semblait trop
ambitieux de proposer de la prévention individualisée lors de VAD
ou de consultations de puériculture en PMI. Mais, les parents semblent
réceptifs à la prévention collective, moins intrusive que
la prévention à domicile.
35
En proposant un projet collectif nous espérons pouvoir
sensibiliser un échantillon plus large de parents, tout en leur laissant
la possibilité de s'orienter ensuite vers les puéricultrices de
PMI s'ils souhaitent obtenir des conseils plus approfondis.
Cependant, les conditions sanitaires actuelles restent une
variable que nous ne pouvons prévoir. À ce jour nous ne savons
pas quelle sera la jauge de personnes autorisées à participer
à la journée de prévention MIN, ni les mesures à
appliquer. Nous espérons malgré tout pouvoir accueillir et
informer un maximum de personnes, parents et professionnels confondus.
XII. Choix du projet
La première option s'offrant à nous, de proposer
un atelier en PMI, en RAM, en LAEP ou en multi-accueil est intéressante
mais certainement trop ambitieuse. Créer un projet de toute pièce
implique en amont un travail de communication et une recherche de partenaires
financiers. Nous sommes, de ce fait, incertains de pouvoir mener à bien
le projet.
Nous préférons finalement prendre contact avec
les professionnels de santé de l'hôpital couple enfant de Grenoble
afin de se joindre à eux dans l'organisation de la journée de
prévention. Cette année, la journée de prévention
sur les accidents domestiques n'est pas reconduite mais celle sur la Mort
Inattendue du Nourrisson (MIN) l'est.
La pédiatre Dr Michard-Lenoir, la puéricultrice
Mme Bemolle-Bene et l'auxiliaire de puériculture Mme Rey, organisatrices
de cette journée acceptent de nous inclure au projet, bien que notre
sujet diverge du projet initial.
En participant à une campagne de grande ampleur au sein
de l'hôpital, nous espérons ainsi toucher des parents de toutes
classes sociales, ou qui n'auraient pas souhaité se déplacer pour
une action exclusivement sur le thème des ingestions accidentelles du
jeune enfant.
La présence d'autres professionnels de santé
devrait favoriser l'échange professionnels/parents, le partage
d'expérience ou ouvrir la discussion autour de la prise en charge des
familles dont un enfant a été victime d'un accident
domestique.
Nous devons donc proposer un atelier pour la campagne de
sensibilisation qui se déroulera le mardi 14 septembre 2021, dans le
hall de l'hôpital couple enfant de Grenoble.
Dans un premier temps nous réalisons le dépliant
récapitulant les éléments essentiels, selon nous, à
transmettre aux parents.
Le dépliant (cf. Annexe VIII) serait
composé sur la première page du titre, d'une image illustrant le
thème et des numéros d'urgence. La triple page intérieure
reprendrait les étapes du développement de l'enfant de la
naissance à trois ans sous forme de schéma, et les
éléments à risques d'intoxication au domicile.
Sur les pages extérieures restantes, pour conserver une
cohérence avec notre thème, nous apposerons une carte de
l'Isère représentant la répartition des antennes de PMI du
département ainsi qu'un bref rappel sur le rôle de celles-ci.
Dans un second temps, nous réfléchissons
à la construction de l'atelier pour la journée de
prévention. Afin de proposer un projet complet, et ayant un impact
réel sur le public, nous nous sommes basés sur le schéma
« The cone of experience » d'Edgar Dale.
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36
Figure 4. «The cone of experience» d'Edgard
Dale.
Connue en France sous le nom de «cône de
l'apprentissage», cette figure représente le degré d'impact
sur le cerveau d'une information selon le canal de transmission. Ainsi, Edgar
Dale, à l'origine de ce cône explicite l'importance de solliciter
les différents canaux sensoriels.
Plus sont utilisés simultanément de canaux
sensoriels, mieux l'information sera mémorisée.
Toujours en lien avec notre thème sur la prévention
des ingestions accidentelles par la puéricultrice de PMI, nous avons
cherché quelles actions pouvaient être mises en place en
respectant leur inclusion dans une partie du cône de l'apprentissage.
Tableau 2. Canaux de transmissions mobilisés lors de
l'atelier
Canal de transmission
|
Moyen utilisé pour le projet
|
Verbal symbols : symboles verbaux
|
à Dépliant (cf. Annexe VIII)
créé à l'occasion de cette journée de
prévention et distribué à chaque parent.
|
Visual symbols : symboles visuels
|
à Dépliant (cf. Annexe VIII)
créé à l'occasion de cette journée de
prévention et distribué à chaque parent, associé
à des explications et à des illustrations.
|
Recordings radio/ Still Pictures : Enregistrements radio ou
images fixes
|
https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-
|
vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-21-fevrier-2018
|
à Podcast « Petit guide des premiers secours pour les
bébés et les enfants », à proposer aux parents de
sorte à ce qu'ils puissent l'écouter ultérieurement.
|
Motion Pictures : Film
|
https://www.youtube.com/watch?v=55jV
wVwEJU
|
à Tamaloù et les accidents domestiques,
vidéo éducative diffusée pendant l'atelier.
|
37
Educational Television : Émission pédagogique,
éducative, conférence
|
https://www.youtube.com/watch?v=RRSR22KBT10
|
-* Conférence sur le développement psychomoteur par
Michèle Forestier, à proposer aux parents de sorte à ce
qu'ils puissent la visionner ultérieurement.
|
Exhibits : Expositions
|
-* Affichage de posters réalisés et validés
par des
professionnels de santé du CHU sur :
« Protégez vos enfants »
Intoxication de l'enfant
Intoxication par résine de cannabis
Ingestion accidentelle
-* Affichage de posters issus du livret de prévention des
accidents domestiques du gouvernement :
Médicaments = hors de portée des enfants
Produits ménagers = hors de portée des enfants
|
Study trips : Visites de terrain
|
-* Difficilement réalisable pour ce projet, les parents
sont tout de même invités à se déplacer au sein de
l'hôpital couple enfant lors de cette journée de
prévention.
Ils rencontrent différents professionnels et peuvent
échanger avec eux.
|
Demonstrations : Démonstration
|
-* Diffusion de la vidéo : « Children see things
differently »
https://vimeo.com/103609179
|
-* Présenter différents moyens de sécuriser
l'intérieur du domicile.
|
Dramatized Experiences : Participation active
|
-* Différentes boîtes seront disposées avec
à l'intérieur, un produit, un objet ou une image : les parents
devront déceler les éléments potentiellement dangereux.
Liste : piles boutons, billes d'eau, huiles
essentielles,
|
produits ménagers, lego (grosse taille), pièce
de 5 centimes, clou, mégot de cigarette, cacahuètes, feuilles de
laurier rose, aloe vera, pilule contraceptive, résine de cannabis,
paracétamol...
|
Contrived Experiences : Expériences
simulées
|
-* Faire intervenir des professionnels de santé formateurs
en gestes et soins d'urgence pour proposer un atelier sur la manoeuvre
d'Heimlich. Même si cela s'éloigne des ingestions accidentelles,
les parents sont effrayés à l'idée que leur enfant
s'étouffe avec un objet.
|
Direct Purposeful Experiences : Expériences directes
et ciblées
|
-* Encourager le partage d'expériences entre parents.
-* Encourager les parents à observer leurs enfants,
à identifier dans quel stade du développement ils se trouvent.
|
XIII. 38
Objectifs
Notre objectif général est de guider les
parents dans leurs pratiques quotidiennes afin qu'ils puissent proposer
à leur enfant un environnement adapté, avec des risques
limités et faire en sorte que les parents sachent réagir en cas
d'accident.
Nos objectifs spécifiques et opérationnels sont
:
Enrichir les connaissances des parents sur les ingestions
accidentelles du jeune enfant.
-* Établir un atelier de
prévention ouvert à tous lors de la journée de
prévention MIN pour approfondir les connaissances des participants sur
les éléments potentiellement dangereux une fois
ingérés.
-* Lister des conseils sur le
dépliant (symptômes d'une ingestion, conduite à
tenir...).
-* Proposer des sites à consulter ou
des contacts par l'intermédiaire d'un flyer « Pour aller plus loin
».
Promouvoir la prévention des ingestions accidentelles
du jeune enfant et notions associées.
-* Proposer lors de l'atelier de
prévention des activités autour du développement de
l'enfant et de la sécurisation du domicile.
-* Diffuser le dépliant aux urgences
pédiatriques de l'HCE, et aux PMI du département.
-* Distribuer le flyer « Pour aller
plus loin » lors de l'atelier de prévention proposant des liens
pour des conférences, des vidéos éducatives.
Permettre aux parents d'avoir un support récapitulatif
sur les ingestions accidentelles du jeune enfant.
-* Proposer des informations sous forme
d'illustrations.
-* Notifier les numéros d'urgence.
Promouvoir indirectement le service départemental de
protection maternelle et infantile, et informer les parents du rôle de la
puéricultrice de PMI.
-* Faire apparaître une carte des
différentes PMI de l'Isère sur le dépliant et lors de
l'atelier de prévention.
-* Inciter les parents à se
rapprocher de leur PMI de secteur pour tout besoin ou questionnement.
XIV. Échéanciers
Le calendrier de réalisation du projet est le suivant :
Juin 2021 : Imagination du projet et début de
création ; prise de contact avec les professionnels organisant une
journée de prévention MIN à l'Hôpital Couple Enfant
(HCE) de Grenoble. Élaboration d'un dépliant autour des
ingestions accidentelles au domicile.
6 Juillet 2021 : Première réunion d'organisation et
de préparation du projet.
Juillet et Août 2021 : Poursuite de l'élaboration
du projet ; validation du dépliant par Mme Beal puéricultrice de
PMI, par Dr Michard-Lenoir pédiatre à l'HCE, et par Mme
Bemolle-Bene puéricultrice à l'HCE également ;
création du flyer « Pour aller plus loin ».
7 septembre 2021 : Nouvelle réunion d'organisation de la
journée de prévention MIN.
39
14 septembre 2021 : Réalisation du projet lors de la
journée de prévention MIN (de 10h30 à 16h30).
16 septembre 2021 : Présentation du sujet et retour
d'expérience lors de la soutenance du projet professionnel à
l'école de puéricultrices de Grenoble.
Octobre 2021 : Diffusion du dépliant auprès des
PMI du département de l'Isère, et du service des urgences
pédiatriques de l'HCE.
Janvier 2022 : Diffusion du questionnaire d'évaluation aux
PMI de l'Isère.
XV. Moyens et personnes ressources
Tout d'abord le dépliant nous est apparu comme
élément clé du projet afin de laisser aux personnes un
support comportant les informations importantes transmises lors de notre
atelier. Nous avons donc sollicité une personne de notre entourage,
qualifiée en graphisme, ayant accepté de nous venir en aide
gratuitement afin de produire un dépliant attractif.
Notre volonté étant également de
transmettre des informations fiables et validées par des professionnels
de santé ; nous avons sélectionné des informations du site
« Naître et Grandir » puis fait valider le dépliant par
la pédiatre Dr Michard-Lenoir et la puéricultrice Mme
Bemolle-Bene avant sa diffusion.
La personne de notre entourage intervient à nouveau
pour l'impression du dépliant en multiples exemplaires et en grand
format pour l'afficher à notre atelier.
Pour ce qui est de la diffusion du dépliant dans les
différentes PMI de l'Isère, nous solliciterons à nouveau
Mme Roux, puéricultrice référente technique du
département de l'Isère. Cela n'engendrera aucun coût et
chaque PMI sera libre de l'imprimer et de l'utiliser si elle le souhaite.
Pour la suite du projet, le service des urgences
pédiatriques de l'HCE met à notre disposition des posters et une
table pour l'atelier ; un ordinateur et un vidéoprojecteur nous sont
également prêtés pour la diffusion d'une courte
vidéo éducative.
Le reste des objets nécessaires à la
réalisation du projet est à notre charge. Pour limiter les frais
et le gaspillage nous utilisons au maximum des objets de
récupération ou déjà présents à notre
domicile.
Pour un atelier plus complet, nous comptons transmettre aux
parents intéressés, en plus du dépliant, un document
« Pour aller plus loin » (cf. Annexe IX) sur lequel sont
proposés des liens de podcasts, des intitulés de livres etc.
Un questionnaire de satisfaction (cf. Annexe X) est
également transmis à l'issue de l'atelier à chaque
participant.
XVI. Évaluation
1. Évaluation par le public
Afin d'obtenir un retour sur notre atelier, nous avons
élaboré un court questionnaire à destination des personnes
ayant participé (cf. Annexe X). Bien qu'il ne permette pas
d'évaluer les connaissances acquises par les participants suite à
notre intervention, il reflète tout de même leur degré de
satisfaction.
Dans un second temps plus tardif, en janvier 2022, nous
transmettrons un questionnaire aux PMI du département. Ce questionnaire
sera destiné aux puéricultrices,
40
puisqu'il est difficile d'interroger individuellement chaque
parent concerné. Nous espérons ainsi pouvoir connaître le
nombre de PMI ayant adopté ce dépliant, et la fréquence de
distribution du dépliant aux familles accompagnées.
Une évaluation sur le long terme permettant
d'apprécier les connaissances des parents ayant participé
à la journée de prévention et reçu le
dépliant nous semble en revanche impossible à réaliser.
Nous décidons de ce fait, d'établir une simple grille
d'évaluation reprenant nos objectifs spécifiques, nos indicateurs
et les résultats escomptés (cf. Annexe XI).
2. Auto-évaluation
Notre statut d'étudiante et la situation sanitaire
actuelle ne nous permettent malheureusement pas la réalisation d'un
projet en parfaite adéquation avec les souhaits des parents
interrogés précédemment. Nous ferons au mieux pour
répondre aux attentes de chacun et rester fidèles à nos
idées initiales.
Pour autant, avoir l'opportunité de mener à bien
ce projet est une forme de reconnaissance de la part des professionnels de
santé de l'hôpital couple enfant et la satisfaction de voir
aboutir un long projet.
CONCLUSION
Ce travail de recherche touche à sa fin. Il nous a
permis d'accentuer notre sens critique et de développer notre
curiosité professionnelle tout autant que notre
persévérance.
Il symbolise la fin d'une année enrichissante tant
humainement que professionnellement. Les échanges avec les
puéricultrices de PMI et les parents ont enrichi nos valeurs soignantes
et nous ont offert de nouvelles pistes de réflexion quant à notre
posture professionnelle. L'importance de l'écoute, du non-jugement et de
la bienveillance est une fois de plus mise en évidence par ce
travail.
La prévention des ingestions accidentelles s'inscrit
pleinement dans notre projet d'exercer par la suite en service d'urgences ou de
réanimation pédiatrique. L'enjeu est d'autant plus important que
les répercussions des ingestions ou des intoxications accidentelles
peuvent être dramatiques, et pourtant elles sont rarement au coeur de la
prévention dispensée aux jeunes parents.
La problématique du manque de temps et de moyens se fait
ressentir dans la majorité des services et affecte malheureusement de
manière défavorable cette prévention. Pourtant, la
prévention reste un acte majeur du rôle propre de
l'infirmière puéricultrice et ne doit pas être
négligée. Chaque puéricultrice, qu'elle exerce en milieu
hospitalier, en multi-accueil ou en PMI devrait être en mesure d'aider
à prévenir ces risques d'ingestions accidentelles d'autant que
dans son exercice, elle a un accompagnement relativement individualisé
des parents.
Nous espérons que le dépliant, conçu
à l'occasion de ce travail, devienne un support pérenne,
évolutif dans le temps et profitable aux parents comme aux
puéricultrices. Peu coûteux et accessible à tous, nous
espérons ainsi répondre, au moins partiellement, aux besoins de
l'ensemble de la population.
Ce thème, nous tenant particulièrement à
coeur, a été un véritable plaisir à étudier
et à approfondir. Il nous paraît important de nous mobiliser,
à notre niveau, pour faire progresser la prévention. Ce sujet de
santé publique a été quelque peu délaissé
par les dernières campagnes gouvernementales. À l'échelle
nationale, le travail reste donc encore important pour améliorer les
campagnes de prévention existantes et parvenir à aborder de
nouveaux thèmes.
Pouvons-nous espérer qu'un jour une campagne
gouvernementale cible la prévention des nouveaux dangers et ose
s'attaquer au délicat sujet de l'ingestion de produits illicites ?
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Annexes
ANNEXE I. Tableau de synthese des etapes du
developpement de l'enfant de 6 mois a 4 ans
I
ANNEXE II. Liste non exhaustive des objets et produits
frequemment mis en cause lors
d'ingestions accidentelles II
ANNEXE III. Questionnaire a destination des
parents IV
ANNEXE IV. Resultats des questionnaires
VI
ANNEXE V. Guide d'entretien X
ANNEXE VI. Retranscription des entretiens
XI
ANNEXE VII. Grille d'analyse des entretiens
XXIV
ANNEXE VIII. Depliant « ingestions
accidentelles au domicile » XXVIII
ANNEXE IX. Pour aller plus loin
XXIX
ANNEXE X. Questionnaire de satisfaction
XXX
ANNEXE XI. Grille d'evaluation
XXXI
I
ANNEXE I. TABLEAU DE SYNTHESE DES ETAPES DU
DEVELOPPEMENT DE L'ENFANT DE 6 MOIS A 4 ANS
Âge2
|
Motricité
|
Préhension
|
Compréhension/Langage
|
Psychoaffectivité
|
6 - 8 mois
|
Se retourne seul :
passage dos-
ventre. Appui sur
les mains,
commence à
ramper.
|
Préhension palmaire volontaire Relâchement
volontaire
|
Commence à imiter les actes simples
Babillage
|
Stade oral : de la
succion à
l'acquisition du
langage.
|
9 - 12 mois
|
Se déplace à quatre pattes.
Tient assis sans
appui et se met debout avec appui. Boit seul.
|
Pince supérieure
|
Comprend le «Non». Répète une syllabe.
|
Poursuite du stade oral
Stade du miroir :
prend conscience
de son corps, le
distingue des autres.
Marque le début
des relations à l'autre.
|
12 - 18 mois
|
12 mois : Marche
seul, longe les meubles
15 mois : Monte les escaliers à quatre pattes
|
Affinage de la
pince supérieure
Relâchement
manuel fin et précis
|
Demande un objet en le
pointant du doigt
Langage global
|
18 - 24 mois
|
18 mois : Débute la course
24 mois : Mange seul
|
Souplesse du
poignet, dévisse
les couvercles
|
Comprend 1 ou 2 ordres Passe de 50 à 200 mots ;
utilise «je, moi, tu» Phrases explicites
|
Poursuite du stade du miroir
Stade anal :
exploration de la
maitrise et de l'emprise.
|
3 ans
|
Monte et descend
les escaliers en
alterné, saute sur
un pied
|
Coordination manuelle et début
de la latéralisation
|
Avalanche de questions :
pourquoi ?
|
Stade phallique :
période
d'affirmation de soi.
Début du complexe d'OEdipe.
|
4 ans
|
Pédale, grimpe et
attrape
|
Tenue du crayon
|
Compréhension s'affine
|
Sources : Colson S. et al. Le guide de la
puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à
l'adolescence. 4ème édition. Issy-les-Moulineaux :
Elsevier-Masson, 2016.
Bourrillon A., Benoist G. Abrégés
connaissances et pratique : Pédiatrie. 5ème édition.
Issy-les-Moulineaux : Elsevier-Masson, 2012.
2 Les informations sont données à titre indicatif ;
il s'agit d'âges statistiques, permettant d'avoir des repères
quant aux capacités de l'enfant. Il est tout à fait possible
qu'un enfant ne se conforme pas parfaitement à ces données. La
vigilance des parents, de l'entourage et des professionnels de santé est
de mise tout au long de la vie de l'enfant.
II
ANNEXE II. LISTE NON EXHAUSTIVE DES OBJETS ET PRODUITS
FREQUEMMENT MIS EN CAUSE LORS D'INGESTIONS ACCIDENTELLES
Aimants
L'ingestion d'un aimant n'est pas dangereuse et
nécessite seulement une surveillance à domicile. Les
complications surviennent lorsque plusieurs aimants sont ingérés
ou qu'un aimant est ingéré en plus d'un autre corps
étranger métallique.
L'attraction de deux aimants expose à un risque de
compression des parois intestinales, de volvulus, voire de nécrose.
Source : Michaud L. Ingestion de corps étrangers
: lesquels extraire ? Paris : Dr Niddam R. Réalités
pédiatriques. n° 232, juin 2019. Consulté le 4
mars 2021.
Alcool
Une quantité d'alcool ingérée, même
infime, peut provoquer un état d'ébriété chez le
jeune enfant. Après avis médical, et en cas d'intoxication
importante et de signes cliniques, l'enfant peut être amené
à être hospitalisé.
Selon le site internet d'un centre antipoison belge : «
Une gorgée de Grand Marnier par exemple peut déjà
être la cause d'une intoxication alcoolique chez un enfant de 10 kilos.
» En l'absence de signes d'ébriété, l'enfant
peut être surveillé à domicile ; après quelques
heures il est hors de danger.
En cette période de pandémie, les incidents
liés aux gels hydro alcooliques sont en constante augmentation.
Présentant une teneur en alcool supérieure à 70%, ils sont
susceptibles d'entraîner une intoxication sérieuse, et ce,
même avec une faible quantité ingérée.
Source : Centre Antipoison. Alimentation :
Ingestion d'alcool chez le jeune enfant. In : De Cock Patrick.
Disponible à l'adresse :
https://www.centreantipoisons.be/nourriture/ingestion-d-alcool-chez-le-jeune-enfant
Cannabis
La consommation régulière de cannabis est
devenue monnaie courante. La banalisation de cette drogue limite la vigilance
à son égard. Les intoxications surviennent surtout au domicile,
avec une recrudescence en période estivale.
Des symptômes de somnolence, d'agitation, d'hypotonie et
de tachycardie sont décrits. Selon une étude de l'ANSM entre 2014
et 2017, il y a eu deux fois plus d'intoxications et d'hospitalisations mais
aussi cinq fois plus de cas graves.
Source : Agence Nationale de Sécurité du
Médicament et des produits de santé. Augmentation du nombre
d'intoxications au cannabis par ingestion accidentelle chez les enfants. In :
Ratignier-Carbonneil Christelle. Saint-Denis, 2018. Mis à jour le 11
janvier 2021. Disponible à l'adresse :
https://ansm.sante.fr/actualites/augmentation-du-nombre-dintoxications-au-cannabis-par-ingestion-accidentelle-chez-les-enfants
Cosmétiques et huiles essentielles
Les shampoings et savons, contiennent un détergent
provoquant fréquemment des nausées, des douleurs abdominales,
parfois des vomissements mais aucun symptôme grave.
Il en est de même pour les huiles essentielles,
disponibles dans le commerce sans avertissement écrit, dont la
toxicité dépend surtout de la concentration et de la dose
ingérée.
Source : Van Der Roost D. Les accidents domestiques
chez l'enfant - Chapitre 108 : Ingestions accidentelles. In : SFMU.
Bruxelles, 2015. Disponible à l'adresse :
https://www.sfmu.org/upload/70
formation/02 eformation/02 congres/Urgences/urgences2015/donnees/pdf/108.
pdf
Médicaments
Les traitements agissant sur le système nerveux central
(sédatifs, hypnotiques, anticonvulsivants, antidépresseurs,
morphiniques...) sont ceux responsables des intoxications les plus graves.
III
Un rapport sur les intoxications aiguës de l'enfant indique
:
« Le bilan d'activité des centres antipoison
français en 2013, sur 168 475 cas d'exposition à une substance ou
un produit répertoriés, la classe d'âge de 0 à 4 ans
représentait 43,7% des cas. Dans la plupart des cas, il s'agissait soit
d'une erreur thérapeutique (médicament administré à
tort), soit d'un accident parce que l'enfant trouvait le produit en cause
à sa portée. »
Source : Claudet I. Tournoud C. Journées
thématiques SFMU : La Mère et l'enfant - Intoxications
aiguës de l'enfant. Publié le 24 mars 2018. Disponible à
l'adresse :
https://www.researchgate.net/publication/330482349
Journees thematiques SFMU - La Mere et l'enfant - Intoxications aigues de
l'enfant
Perles d'eau
Utilisées comme articles de décoration,
notamment dans les vases, les billes d'eau sont connues pour leur pouvoir
d'absorption quatre fois supérieur à leur poids en eau. À
la suite d'une ingestion, elles peuvent provoquer une occlusion intestinale, en
augmentant considérablement leur volume. Translucides et de couleurs
vives, elles sont très attractives pour les enfants.
Source : Van Der Roost D. Les accidents domestiques
chez l'enfant - Chapitre 108 : Ingestions accidentelles. In : SFMU.
Bruxelles, 2015. Disponible à l'adresse :
https://www.sfmu.org/upload/70
formation/02 eformation/02 congres/Urgences/urgences2015/donnees/pdf/108.
pdf
Piles boutons
Suite à l'ingestion d'une pile bouton, plusieurs
complications ont été décrites : brûlures
électriques par courant de faible voltage, lésions de la muqueuse
liées à la libération de substances caustiques,
lésions par compression au niveau oesophagien et toxicité de
substances contenues dans les piles.
Les complications les
plus sévères, parfois létales, sont celles d'origine
digestive telles que les perforations digestives et les fistules
oeso-trachéales ou oeso-aortiques.
Toute ingestion de pile bouton doit donc être
considérée comme une urgence thérapeutique. Selon le Dr
Michaud, anciennement pédiatre gastro-entérologue du CHU de Lille
: « La plupart des corps étrangers ingérés
traversent le tractus digestif sans manifestation clinique, ni complication. 10
à 20% d'entre eux doivent être extraits par voie endoscopique et
seulement 1% nécessite un traitement chirurgical. »
Les indications pour une extraction dépendent de la
taille de l'objet ingéré, de sa nature, et de sa localisation
(oesophagienne, intra gastrique ou duodénale).
Source : Michaud L. Ingestion de corps étrangers
: lesquels extraire ? Paris : Dr Niddam R. Réalités
pédiatriques. n° 232, juin 2019. Consulté le 4
mars 2021.
Plantes vertes
Nombreuses sont les plantes ayant des effets toxiques par
leurs feuilles, leurs fleurs ou leurs fruits. Seul un enfant sur sept
développe des symptômes suite à une ingestion. C'est la
dose ingérée qui fait le poison.
Source : Van Der Roost D. Les accidents domestiques
chez l'enfant - Chapitre 108 : Ingestions accidentelles. In : SFMU.
Bruxelles, 2015. Disponible à l'adresse :
https://www.sfmu.org/upload/70
formation/02 eformation/02 congres/Urgences/urgences2015/donnees/pdf/108.
pdf
Produits ménagers
Sur 80% des cas d'ingestions accidentelles chez les enfants de
1 à 4 ans, 5% des cas sont graves. Lorsque le produit ménager en
cause entre en contact avec la bouche et l'oesophage, on parle de
lésions caustiques. Il existe un risque de sténose
oesophagienne.
Source : Lachaux et al. Consensus en endoscopie
digestive : prise en charge des oesophagites caustiques. In : SFED, 2011.
Disponible à l'adresse :
https://www.sfed.org/files/documents
sfed/files/recommandations/Oesophagite caustique.pdf
IV
ANNEXE III. QUESTIONNAIRE A DESTINATION DES
PARENTS

Qws.ion ro : Ti p s.saa. vus o..ec narw,n n=Ii
ants.:,.. Io priee.nion vins ingestions ascideu ellen
Oul
~r ionrv- Paerieipnia-,v..a one eumpgrc(le ton as sujet
des azih,.a
·
Q2lein rrA: Qrelleforme Jnlr prendreIscompagne de
xm.lnln.rnm pour.w. mrne.srr!'
' Confirons..
Ech.ng. nitre prohnrcnnel, de el mann!,
Arche
d'échange entre parent.
Sped n'armai en Irdn. (aumnléuape)
dvevrka rr H; t)ref ravinent vsw. semble le plus advoi
pnnr la.amp.gne de .rnhrl,.arnm r fplwleuss choix possible.)
L J En an de-fournis la semun.
q Le-week-end
q Pendent les vacances soulsirea
q En présence des enfanta
Q iie.r Mn .: Si encre celant Inglre une pou Ille sk
Inrcw.iesel Ie. yu lairc..mear ! Iplwienn hours posei6k.1
·
iVei
·
,_, Je lut donne des tapes dans le dos
n Je ILS rince la boucha
q Jale fais Solre
q Jelui donne des laxatifs pour une évacuation
rapide
q Joie fais vomir
q rappelle les secours (pompiers,
médecin...)
q Je ne sais pas
den len ., : si entre enfant en victime done ingestion
d'huile niemlenr, que h itep-coma 1 fpwnnars choix
·
pe.rl6k.1
] J.
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I. surveille pmdem 15 minutas Je le fais
vomir
q JO lui rince la bouche
q Je le lais boire rappelle le Mas
anR-polsan
rappelle les secours (pomplxs, médecin Je
ne taie pas
V
triertnrert Seleecos.enyeci la pile
M,sseneor.elk Jangnnue.ielk
ewigfrée?
·
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Réponse longue
ttniti ion ce Connaiv.snuitln ernxxr de Pnnr.rion
Merernclle ri lnfnrik(PMI)r» 1 OW -Yu déü 1.11 appel 6lw,re
sans..
2. Crrl nraisj. ni: lm. p.s Napel é huisaxrl...
car le nan.I p.. Maaln
Or4 . Mlle na tus pis .ppal a lun
ferles. oar In nalm. pas c. pu ll. npré..m.m
a- Non
· rio^e6 Aveu-coca un diplame de
se.Ourissne? e
Nen
(5n., ion 17 : A denim ion des paaenrs
donc un enl.na . éce vice irae d'un a.eidenr dOmeuique, menu
bénin : Vow eres.vcen sends sul6sa.nmenc anompagrrés suite i cet
inides,'
Reponse courre
Ion 18 I1am quelle rranchs digs sceau aireae.-veue
l
·
(~ 15-2eang Q 2E.Se.na () 35-41am f m.
e1.45.,..
littscion rq:DM. quille catégorie
socio-professionnelle VOUS licue.-vow! e
Apdcaheurs erplgharns
Artisans, cornmecçents, chefs dAr.t..pel
sas
Cadres. pralessians intellectuelles
sapa...none
Proleaslma lraermldlanea
Employés
Ounlees
Sane activlta prale..ipnnelle
Ater-tria dca tema.po. 1 ajoure. p
Psponse langue
Merci pour varie socurilascien
wane.encas- Ema.ntepuK'anress CRU
neaseisiose.p.emcncnaoxoam,.
Pan rua.. Nerm.am ournsainantme.i. daea.ow é feta
a. aeuu.cpwtotapan... erre
VI
ANNEXE IV. RESULTATS DES QUESTIONNAIRES
N°
Question
|
Questions et options de réponses
|
Nombre de
réponses
|
% de réponses
|
1
|
Combien avez-vous d'enfants ?
|
|
|
1
|
20
|
38,5%
|
2
|
19
|
36,5%
|
3 ou +
|
13
|
25%
|
2
|
Quel âge ont-vos enfants ? (choix
multiples)
|
|
|
0 - 5 mois
|
6
|
11,5%
|
6 - 12 mois
|
9
|
17,3%
|
13 - 23 mois
|
17
|
32,7%
|
2 ans à 4 ans
|
22
|
42,3%
|
4 ans à 5 ans
|
15
|
28,8%
|
Plus de 5 ans
|
17
|
32,7%
|
3
|
Comment sont-ils gardés ? (choix
multiples)
|
|
|
Assistante maternelle
|
16
|
30,8%
|
Baby-sitter
|
2
|
3,8%
|
Crèche ou Halte-garderie
|
28
|
53,8%
|
Famille
|
17
|
32,7%
|
Vous-même
|
19
|
36,5%
|
4
|
Votre enfant a-t-il déjà mis dans sa
bouche ou avalé un objet/un produit non prévu à cet usage
?
|
|
|
Oui
|
36
|
30,8%
|
Non
|
16
|
69,2%
|
4. A.
|
Si oui à la question 4 : Quelles ont
été les
répercussions sur vous et votre enfant ? (choix
multiples)
|
36/52
|
|
Aucune
|
11
|
30,6%
|
Frayeur
|
28
|
77,8%
|
Culpabilité
|
10
|
27,8%
|
Nausées/vomissements
|
4
|
11,1%
|
Toux/étouffement
|
7
|
19,4%
|
Visite aux urgences
|
4
|
11,1%
|
Hospitalisation
|
1
|
2,8%
|
Séquelles
|
0
|
0%
|
5
|
En pratique, mettez-vous en place des mesures pour
éviter des ingestions accidentelles par votre enfant ?
|
|
|
Oui
|
44
|
84,6%
|
Non
|
8
|
15,4%
|
6
|
Des mesures sont-elles mises en place là
où votre enfant est gardé ?
|
|
|
Oui
|
43
|
82,7%
|
Non
|
1
|
1,9%
|
Je ne sais pas
|
8
|
15,4%
|
VII
7
|
La personne en charge de la garde de votre enfant
doit-elle avoir des notions de premiers secours ?
|
|
|
0 à aucune importance
|
1
|
1 ,9%
|
1
|
2
|
3,8%
|
2
|
5
|
9,6%
|
3
|
7
|
13,5%
|
4
|
6
|
11,5%
|
5 à Indispensable
|
31
|
59,6%
|
8
|
Avez-vous déjà reçu des conseils de
prévention sur
le risque d'ingestion de corps étrangers
et d'intoxication chez l'enfant ?
|
|
|
|
Oui
|
29
|
55,8%
|
|
Non
|
23
|
44,2%
|
8. A.
|
Si oui à la question 8 : Par qui ? (choix
multiples)
|
29/52
|
|
|
Pédiatre ou médecin
|
21
|
72,4%
|
|
Sage-femme
|
6
|
20,7%
|
|
Infirmière puéricultrice
|
13
|
44,8%
|
|
Auxiliaire de puériculture
|
6
|
20,7%
|
|
Professionnel non médical
|
5
|
17,4%
|
|
Famille
|
14
|
48,3%
|
8. B.
|
Si oui à la question 8 : Quel(s) support(s)
a-t-il utilisé ? (choix multiples)
|
29/52
|
|
|
Carnet de santé
|
9
|
31%
|
|
Dépliant
|
6
|
20,7%
|
|
Support interactif
|
5
|
17,2%
|
|
Vidéo
|
3
|
10,3%
|
|
Aucun
|
18
|
62,1%
|
8. C.
|
Si oui à la question 8 : Quelles informations
vous ont été transmises ? (choix multiples)
|
29/52
|
|
Conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle
|
22
|
75,9%
|
Étapes du développement de l'enfant
|
7
|
24,1%
|
Mettre hors de portée les médicaments, les
produits toxiques
|
28
|
96,6%
|
Symptômes d'une ingestion accidentelle
|
8
|
27,6%
|
|
Liste des objets ou produits potentiellement dangereux
|
15
|
51,7%
|
Autre
|
0
|
0%
|
9
|
En cas de besoin d'informations sur les dangers des
ingestions, comment vous renseignez-vous ? (choix multiples)
|
|
|
Appel à un proche
|
9
|
17,3%
|
Internet
|
35
|
67,3%
|
Professionnel de santé
|
45
|
86,5%
|
N'a pas la possibilité de se renseigner
|
0
|
0%
|
10
|
Jugez-vous vos connaissances suffisantes sur la
prévention des ingestions accidentelles ?
|
|
|
Oui
|
22
|
42,3%
|
Non
|
30
|
57,7%
|
11
|
Participeriez-vous à une campagne de
sensibilisation à ce sujet ?
|
|
|
11. A.
11. B.
12
13
14
15
VIII
Oui
|
34
|
65,4%
|
Non
|
18
|
34,6
|
Si oui à la question 11 : Quelle forme doit
prendre
la campagne de sensibilisation pour
vous intéresser ?
|
34/52
|
|
Conférence
|
1
|
2,9%
|
Échange entre professionnels de santé et parents
|
9
|
26,5%
|
Atelier d'échange entre parents
|
6
|
17,6%
|
Spot préventif en ligne (court-métrage)
|
18
|
52,9%
|
Si oui à la question 11 : Quel moment vous
semble
le plus adapté pour la campagne
de sensibilisation ? (choix multiples)
|
34/52
|
|
En fin de journée la semaine
|
16
|
47,1%
|
Le week-end
|
17
|
50%
|
Pendant les vacances scolaires
|
4
|
11,8%
|
En présence des enfants
|
12
|
35,3%
|
Si votre enfant ingère une pastille de
lave-vaisselle, que faites-vous ? (choix multiples)
|
|
|
Je lui donne des tapes dans le dos
|
4
|
7,7%
|
Je lui rince la bouche
|
14
|
26,9%
|
Je le fais boire
|
2
|
3,8%
|
Je lui donne des laxatifs pour une évacuation rapide
|
1
|
1,9%
|
Je le fais vomir
|
6
|
11,5%
|
J'appelle les secours
|
51
|
98,1%
|
Je ne sais pas
|
0
|
0%
|
Si votre enfant est victime d'une ingestion d'huile
essentielle, que faites-vous ? (choix multiples)
|
|
|
Je le surveille pendant 15 minutes
|
13
|
25%
|
Je le fais vomir
|
1
|
1,9%
|
Je lui rince la bouche
|
15
|
28,8%
|
Je le fais boire
|
5
|
9,6%
|
J'appelle le centre antipoison
|
37
|
71,2%
|
J'appelle les secours
|
31
|
59,6%
|
Je ne sais pas
|
0
|
0%
|
Selon vous, en quoi la pile bouton est-elle
dangereuse si elle est ingérée ?
[réponse ouverte longue]
|
|
|
Toxicité
|
18
|
|
Obstruction tube digestif
|
4
|
|
Obstruction voies respiratoires
|
17
|
|
Lésions internes
|
12
|
|
Mortelle
|
5
|
|
Ne sait pas
|
5
|
|
Connaissez-vous les centres de Protection
Maternelle et Infantile (PMI) ?
|
|
|
Oui - J'ai déjà fait appel à leurs
services
|
22
|
42,3%
|
Oui - Mais je ne fais pas appel à leurs services car je
n'en ai pas besoin
|
18
|
34,6%
|
IX
|
Oui - Mais je ne fais pas appel à leurs services car je
n'aime pas ce qu'ils représentent
|
7
|
13,5%
|
Non
|
5
|
9,6%
|
16
|
Avez-vous des notions de secourisme ?
|
|
|
Oui
|
24
|
46,2%
|
Non
|
28
|
53,8%
|
17
|
A destination des parents dont un enfant a été
victime d'un accident domestique, même bénin :
Vous êtes-vous sentis suffisamment
accompagnés suite à cet incident ?
[réponse ouverte courte]
|
18/52
|
|
OUI
|
10
|
|
|
Par professionnel de santé
|
2
|
|
|
Par famille
|
1
|
|
|
NON
|
8
|
|
|
Jugement
|
2
|
|
|
Culpabilité
|
1
|
|
18
|
Dans quelle tranche d'âge vous situez-vous
?
|
|
|
15 - 24 ans
|
3
|
5,8%
|
25 - 34 ans
|
4
|
7,7%
|
35 - 44 ans
|
16
|
30,8%
|
Plus de 45 ans
|
29
|
55,8%
|
19
|
Dans quelle catégorie socio-professionnelle
vous situez-vous ?
|
|
|
Agriculteurs exploitants
|
0
|
0%
|
Artisans, commerçants, chefs d'entreprises
|
2
|
3,8%
|
Cadres, professions intellectuelles supérieures
|
14
|
26,9%
|
Professions intermédiaires
|
13
|
25%
|
|
Employés
|
20
|
38,5%
|
Ouvriers
|
1
|
1,9%
|
Sans activité professionnelle
|
2
|
3,8%
|
20
|
Avez-vous des remarques à ajouter ?
[réponse ouverte courte]
|
11/52
|
|
Remerciements, marques d'intérêts
|
4
|
|
Souhait prévention auprès des enfants
|
3
|
|
Souhait formation premiers secours adultes
|
3
|
|
Forme campagne de prévention
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ANNEXE V. GUIDE D'ENTRETIEN
Bonjour, je m'appelle Ariane et suis étudiante
puéricultrice à l'école du CHU de Grenoble. Nous nous
rencontrons aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel
(mémoire) concernant les ingestions accidentelles. Notre échange
me permettra d'étayer ma réflexion. Je vous rappelle que cet
entretien, d'une durée d'environ quinze minutes, est anonyme mais
enregistré pour les statistiques de mon travail. Je vous remercie pour
votre contribution et l'aide que vous m'apportez.
1. En tant que puéricultrice de PMI, dans quelles
situations êtes-vous concernée par la prévention
?
Relance : A quelles occasions faites-vous de la
prévention ?
2. Dans le cadre de votre travail, pensez-vous
être un soutien à la parentalité ? Relance :
Est-ce que le soutien à la parentalité est un de vos rôles
en tant que puéricultrice ?
3. D'après votre expérience, les accidents
domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que
vous rencontrez ?
Si oui, pourquoi et quelle tranche d'âge est la
plus concernée ?
Relance : Êtes-vous fréquemment
confrontés aux accidents domestiques du jeune enfant ?
4. Dans le cadre des ingestions accidentelles
mettez-vous en place des actions de prévention ?
Si oui, lesquelles ?
Si non, pourquoi rien n'est instauré
concrètement ?
Relance : Faites-vous de la prévention relative
aux ingestions accidentelles du jeune enfant ?
5. Pensez-vous que des parents informés sont plus
à même d'avoir des réactions adaptées face aux
ingestions accidentelles de leur enfant ?
Relance : Selon vous, des parents sensibilisés
sont-ils plus à même de réagir en cas d'ingestion
accidentelle que des parents non informés ?
6. Les professionnels de la petite enfance que vous
rencontrez (AP, EJE, assistant maternel...) vous semblent-ils suffisamment
formés aux gestes de premiers secours ?
7. D'après vous, la PMI est-elle connue du grand
public pour ses actions de prévention et de soutien ?
8. Pour finir, quel est votre parcours professionnel
?
L'entretien se termine, je vous remercie pour votre
précieuse collaboration. Avez-vous d'autres
éléments à ajouter suite à cet échange
?
XI
ANNEXE VI. RETRANSCRIPTION DES ENTRETIENS
Entretien A
AR : Je vais commencer ... Bonjour, je
m'appelle Ariane, je suis étudiante puéricultrice à
l'école du CHU de Grenoble. Aujourd'hui on se rencontre parce que vous
avez bien voulu m'accorder du temps pour échanger autour du sujet des
ingestions accidentelles que j'étudie dans le cadre de mon projet
professionnel. C'est un échange qui va me permettre d'étayer ma
réflexion, il va durer environ quinze minutes et reste anonyme. Mais je
l'enregistre pour faciliter mon travail et mes statistiques. Je vous remercie
d'avance pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.
Alors la première question c'est : En tant que
puéricultrice de PMI dans quelles situations êtes-vous
concernées par la prévention ?
IPDE 1 : Notre travail en tant que
puéricultrice de PMI c'est un travail de prévention.
Effectivement il y a les notions de prévention primaire, secondaire et
tertiaire. Nous on est plutôt sur le primaire et le secondaire. Le
tertiaire c'est plutôt l'aide sociale à l'enfance, que tu auras
peut-être l'occasion de rencontrer ; eux c'est plutôt de la
protection ; nous de la prévention pure. Est-ce que tu veux que je te
donne les domaines de prévention vraiment ?
AR : Oui je veux bien, savoir sur quoi vous
axez votre prévention, des domaines, même assez vastes.
IPDE 1 : Alors la PMI c'est de zéro
à six ans pour les puéricultrices, et il y a aussi les
sages-femmes qui interviennent en prénatal. Alors c'est à travers
différentes actions, soit en postnatal direct par exemple en visite
à domicile, en permanence ou en consultation. Là ce sera tout ce
qui est soutien à la parentalité, la prise en charge de l'enfant.
L'idée c'est de répondre à leurs attentes et de partir un
peu de leurs besoins. Après on évolue en âge, il y a les
bilans de quatre ans qu'on fait dans les écoles. Le but c'est de voir
tous les enfants, ça permet de ratifier la population des enfants de
trois à quatre ans ; on se dit qu'ils sont au moins vus une fois, parce
qu'il y en a qui ne sont pas suivis selon les milieux même si ça
reste rare. Ça permet d'avoir une vision médicale de tous les
enfants, ça leur donne à tous une chance donc c'est vraiment de
la prévention à ce niveau-là. Le contenu des B4 c'est
peut-être pas la peine que j'en parle ...
Ensuite on a tout ce qu'il y a signalement, enfance en danger,
nous on est au premier plan pour évaluer s'il y a danger ... Euh...
à ce moment-là on va plutôt faire du soutien
éducatif, sanitaire, prise en charge de l'enfant, même
parentalité. Après d'autres domaines euh ...
AR : Oui il y en a déjà beaucoup !
C'est le coeur de votre métier !
Vous avez déjà abordé le sujet
précédemment, mais vous, vous vous considérez donc comme
un vrai soutien à la parentalité ?
IPDE 1 : Tout à fait ! Nous on ne fait
pas à la place, on ne va pas s'occuper de l'enfant, on passe par le
parent. Ce n'est pas nous qui allons faire les soins d'hygiène à
l'enfant ou les soins de santé ou l'éducation. C'est vraiment les
parents qui se saisissent de tout ce qu'on peut voir avec eux. C'est vraiment
notre rôle principal de soutien à la parentalité ;
effectivement nous on peut évaluer qu'il y a un enfant en
difficulté mais nous on passe par le parent : c'est l'aider à
avoir les outils adaptés en tant que parent ; pouvoir s'adapter aux
besoins de son enfant.
AR : Ensuite, la troisième question
c'est : D'après votre expérience, les accidents domestiques du
jeune enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ?
Et si oui, est-ce que vous avez une idée de la tranche d'âge la
plus concernée finalement ? Sachant que vous voyez surtout des
zéro - six ans.
XII
IPDE 1 : Alors, je dirai pas que c'est
fréquent au niveau des accidents, par contre nous ça fait partie
de nos missions de faire de la prévention des accidents domestiques donc
effectivement moi quand je vais à domicile lors d'une visite
post-natale, un des éléments c'est le couchage. Alors je vois
comment je sens les parents, des fois dès la première visite, si
je sens qu'ils sont méfiants, qu'ils n'aiment pas trop qu'on vienne chez
eux j'y vais plutôt à la deuxième mais au moins j'en
parle.
AR : Par rapport à la MIN oui ...
IPDE 1 : Oui oui, parce qu'eux des fois ils
ont leur vision oui oui c'est tout bon alors que nous tout de suite on peut
voir ce qui coince donc euh ... c'est dans nos missions d'être vigilants
! On ne va pas toujours en parler, c'est surtout à domicile, si on voit
quelque chose, là on se rend compte de suite ce qui est dangereux et
à portée de mains des enfants... Par contre au niveau des
accidents, surtout par l'hôpital de secteur, je reçois une fiche
de liaison dès qu'un enfant est hospitalisé pour un accident
domestique.
Alors je n'en ai pas beaucoup, mais là j'en ai eu
trois, surtout parce que cela peut entrer dans le cadre de la protection de
l'enfance selon ce qu'on évalue... mais par ingestion de boulettes de
cannabis. Alors effectivement c'est des parents qui ont laissé à
portée de main, alors c'est pas un accident domestique auquel on pense
facilement... mais souvent ce n'est pas ce que l'on voit dans les petits
livrets, on ne parle pas de ça. Mais c'est vraiment des choses pour
lesquelles on peut être interpellé et dans ce cas-là on va
évaluer à domicile. On en profite pour voir dans quel contexte
vit l'enfant, si c'est un contexte dans lequel le cannabis a beaucoup de place
ou l'enfant est au milieu de tout ça, ou est-ce que c'était une
soirée ...
Après effectivement c'est des parents, ou ce qui est
positif, c'est qu'ils ont eu le réflexe d'emmener l'enfant à
l'hôpital alors que d'autres n'auraient pas osé ...
AR : ... oui ou l'emmèneraient à
l'hôpital mais n'oseraient pas dire ce qui a été
ingéré.
IPDE 1 : Oui ça pourrait être
grave. Et j'en profite pour leur dire, comme c'est des gens qui fument, de
faire attention aux mégots de cigarettes, parce qu'un enfant qui
mâchouille un mégot de cigarettes, ça on en parle pas non
plus, c'est plein de nicotine et de goudron, et si un enfant le
mâchouille, ça peut faire quelque chose au niveau cardiaque, parce
que c'est très concentré.
Après, j'ai eu des chutes de plans de change... de
mémoire j'essaie de me souvenir s'il y a autre chose mais je pense que
c'est vraiment les deux choses principales que j'ai eu.
Et au niveau des âges... euh... c'est vraiment les
zéro - un an. Les âges au-dessus c'est des enfants qui se font des
bleus, mais je n'ai pas eu de trucs graves, à ma connaissance. C'est
vrai que peut-être ils [les hôpitaux] nous préviennent quand
c'est les zéro-un an ; au-delà je pense qu'ils gèrent
à l'hôpital et s'ils ne repèrent rien de particulier au
niveau social, je ne pense pas qu'ils nous interpellent.
AR : D'accord, super ! Du coup la question
suivante c'est plus par rapport aux ingestions accidentelles, est-ce que vous
mettez en place des mesures de prévention ? Vous disiez que
c'était plutôt quand vous en ressentiez le besoin...
IPDE 1 : Alors on ne fait pas d'action de
prévention de groupe comme ça pourrait se faire. Une fois en
crèche je sais que j'avais fait, enfin c'était auprès des
assistantes maternelles, et il y a longtemps mais j'avais mené une
action collective.
Ici, non on ne fait rien de collectif, par contre, c'est
vraiment en individuel à domicile. Et à chaque fois que je vais
en visite à domicile suite à un accident domestique, j'en profite
pour laisser un livret que j'ai sur les accidents domestiques. J'en profite
pour discuter de l'accident qu'il y a eu, je regarde si ça ne risque pas
de recommencer selon ce qui en était et après je fais une
explication plus large, plus rapide en donnant le livret. L'info je la donne
plutôt à ce moment-là.
XIII
AR : D'accord, et donc la question cinq c'est
plutôt par rapport aux parents, pensez-vous que des parents
informés sont plus à même d'avoir des réactions
adaptées face aux ingestions accidentelles ?
IPDE 1 : Ouais, alors réaction sur le
coup, la question c'est plutôt est-ce qu'ils vont avoir les gestes de
secours adaptés, c'est plutôt ça la question ?
Parce que action, ils vont être informés, ils
vont faire ce qu'il faut pour éviter l'accident ; alors que
réaction c'est une fois qu'il a ingéré.
AR : Oui c'est vrai, j'attendais un peu les
deux, action et réaction. Pour moi aussi c'est important comme vous
disiez, qu'ils préviennent bien l'accident.
IPDE 1 : Oui parce que action je pense qu'ils
peuvent effectivement mieux aménager leur environnement ; enfin
après ils s'en saisissent ou pas ; c'est vrai que des fois il faut
attendre qu'il y ai l'accident pour qu'ils se bougent un peu plus
derrière...
Réaction c'est plutôt du secours, et il n'y a pas de
gestes de secourisme qui sont transmis. Je dirais oui pour action, non pour
réaction.
AR : Ensuite c'est par rapport aux
professionnels de la petite enfance que vous rencontrez : auxiliaire de
puériculture, EJE, assistante maternelle... est-ce que ces
professionnels-là vous semblent justement suffisamment formés
face aux gestes de premiers secours ? Ou est-ce que cela pourrait être
intéressant à développer ?
IPDE 1 : Alors il y a des formations qui sont
proposées pour nous puéricultrices au département et
après effectivement on a été formées pendant
l'école, mais on a des mises à jour qui sont proposées.
Moi je trouvais, enfin on avait demandé, que ce soit plus
spécifique au petit enfant, des fois le risque, c'est que les formations
elles soient plutôt pour les adultes, il faut qu'il y ait cette
vigilance... Alors nous la dernière en tant que puéricultrice il
avait commencé par l'adulte mais avait amené des choses bien
spécifiques à l'enfant, et un mannequin d'enfant.
Assistantes maternelles, pareil il y a une proposition, mais
je ne sais plus où ça en est, il faudrait revoir avec la
référente des assistantes maternelles.
AR : Oui je sais qu'elles ont la formation du
PSC1 de sept heures qui est obligatoire pour l'agrément.
IPDE 1 : Oui, obligatoire pour
l'agrément mais le renouvellement je ne suis pas sûre... en tous
les cas c'est proposé. Moi je sais que quand je fais le renouvellement,
je leur demande de quand date la dernière, et si c'est d'il y a
longtemps je leur préconise de le refaire.
Les autres je ne sais pas, on n'a pas d'AP ou d'EJE...
AR : Oui, elles sont plus présentes en
crèche.
IPDE 1 : Mais vraiment la prévention
je pense qu'elle est vraiment nécessaire auprès des parents, pas
tant les assistantes maternelles parce que c'est déjà tellement
carré quand on les voit pour les agréments.
AR : D'accord merci... Ensuite la question ce
serait plutôt à propos de la PMI. Est-ce que vous pensez que la
PMI est suffisamment connue du grand public pour ses actions de
prévention et de soutien ?
IPDE 1 : Alors ceux qui connaissent la PMI,
oui ils savent que c'est des actions de prévention et de soutien aux
parents, mais en général je trouve que c'est peu connu. Mais
même des choses toutes bêtes, on tape « PMI » sur
internet, je pense qu'il n'y a rien qui sort. Les gens utilisent beaucoup
internet, mais je trouve que c'est pas bien développé. Y a un
projet de « com » qui était fait mais je crois que c'est un
peu tombé à l'eau... ça n'avance pas. Pareil, on devait
faire des flyers, on demande depuis des années, moi ça fait cinq
ans que je suis ici,
XIV
vingt-ans de PMI, avant j'étais dans la Drôme, on
demande des flyers officiels du département, mais non, on fait toujours
nos propres flyers, c'est toujours pas fait...
Je trouve qu'au niveau « com » il y a un vrai
problème, il y a vraiment besoin de plus. Alors ce qui permet qu'ils
nous connaissent c'est par rapport aux fiches de liaison, quand on envoie des
flyers : soit on propose une MAD, soit une visite à domicile pour toutes
les fiches de liaison qu'on reçoit.
Alors pour l'Isère on reçoit toutes les fiches
de liaisons des maternités, ça tu as dû le voir, par contre
la Savoie, je reçois des fiches seulement quand il y a un
problème qui a été repéré. Donc y en a
certains qui finalement ne reçoivent jamais rien... Et puis envoyer un
flyer « votre enfant vient de naître » alors que je
reçois tardivement... effectivement il y a la possibilité
d'être informée par les avis de naissance par les mairies ou les
choses comme ça... mais je sais qu'au moment où on le faisait
qu'on avait ça, ça arrivait très tard, c'était pas
l'idéal. C'était pas la meilleure des solutions. Mais
effectivement c'est nous qui allons vers les gens, y a pas une connaissance...
c'est plus le bouche à oreille sinon, quand les gens nous connaissent,
ou des professionnels, par leur profession qui nous connaissent.
AR : Pour finir, quel est votre parcours
professionnel ? Vous m'avez déjà parlé des cinq ans au
sein de cette PMI.
IPDE 1 : Donc ça fait bien vingt ans
de PMI, j'étais dans la Drôme, et là je suis ici depuis
cinq ans en tant que puéricultrice de PMI. Avant j'avais fait
hôpital et libéral. Est-ce que je te donne le détail de ce
que j'ai fait à l'hôpital ?
AR : Oui je veux bien.
IPDE 1 : L'hôpital quand je voulais, il
n'y avait pas de place en pédiatrie mais j'étais
repérée comme puéricultrice donc quand y avait des enfants
c'est moi qu'on appelait. J'étais d'abord au bloc opératoire donc
quand y avait des enfants c'est moi qui gérait, aux urgences et en
service de chirurgie digestive.
Les services de base je ne trouvais pas ça
intéressant, ça se répétait, moi j'avais besoin de
variétés, donc en PMI tous les jours c'est différent
[rires].
AR : C'est tout pour moi, est-ce que vous avez
des choses à ajouter ?
IPDE 1 : Oui la prévention et le
soutien à la parentalité c'est vraiment le coeur de notre
métier. Et ce qui est important quand on est professionnel c'est de ne
pas aller donner des conseils comme ça d'entrée, plaqués
aux gens. C'est vrai que moi je vois comment j'ai évolué avec les
gens ; au début quand j'étais nouvelle professionnelle je
demandais aux gens de quoi ils souhaitaient parler, donc je les appelais avant
la visite à domicile comme ça j'avais un peu en tête mes
idées. Mais c'est pas du tout comme ça ... c'est vraiment
être face aux gens et voir de quoi ils ont besoin de parler et ça
peut partir dans tous les sens. On a l'oeil, on a l'oreille, on va poser les
questions complémentaires qui vont faire parler... notamment tout ce qui
est prévention des violences conjugales, ça touche pas
parent-enfant en direct mais ça touche le couple et donc ça
impacte l'enfant. Suivant les réponses, on gratte et hop... des fois on
ne peut pas tout de suite, des fois si alors on y va.
Y a toute une subtilité dans le relationnel, il faut
réussir à toucher ce qui est important pour les gens, ce qui les
concernent eux, ce qui est spécifique.
Voilà ...
AR : Bon et bien merci beaucoup ! IPDE 1
: Avec plaisir !
XV
Entretien B
AR : Bonjour, je m'appelle Ariane, je suis
étudiante puéricultrice au CHU de Grenoble . Nous nous
rencontrons aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel qui concerne
surtout les ingestions accidentelles. Notre échange va me permettre
d'étayer ma réflexion et je vous rappelle que cet entretien est
d'environ quinze minutes, anonyme mais enregistré pour les statistiques
de mon travail. Je vous remercie pour votre contribution et l'aide que vous
m'apportez.
En tant que puéricultrice de PMI, dans quelles
situations êtes-vous concernée par la prévention ?
IPDE 2 : La prévention c'est un peu la
base de notre boulot, donc c'est au quotidien, c'est tout le temps. Pour les
bébés la prévention c'est sur le couchage, les chutes. Moi
mes VAD ou mes permanences ça va être surtout ça, le risque
de chute ; le couchage aussi que ce soit auprès des parents ou des
assistantes maternelles.
Pour ce qui est des ingestions c'est vrai que dans mon cas
j'en parle pas forcément, ou alors quand ils grandissent : attention
là il est en train de se retourner, d'attraper alors là il faut
faire attention aux petites choses qui trainent ; c'est plus
général.
Après les assistantes maternelles forcément
ça va être la prévention par rapport à la
sécurité de leur logement parce qu'elles gardent des enfants qui
leur sont confiés.
Et des fois ça apparaît dans la protection de
l'enfance pour les ingestions de cannabis... les enfants se retrouvent en
réanimation, et c'est plus fréquent qu'on ne le pense !
Sinon j'ai vu un cas, mais c'est l'hôpital qui nous
avait appelé pour les piles plates auxquelles on ne pensait pas
forcément ... et vu les conséquences que ça
entraîne... j'ai plutôt tendance à dire de faire attention
quand l'enfant peut attraper, s'il y a des plus grands faire attention à
ce qui traine. Maintenant j'explique bien les piles parce que les parents n'y
pensent pas forcément.
AR : La question deux c'est : dans le cadre
de votre travail pensez-vous être un soutien à la
parentalité ?
IPDE 2 : Ah ben oui ! [rires] Ça aussi
c'est la base de notre travail ! Notamment lorsque c'est des premiers enfants,
l'accompagnement là ... Déjà les parents ne connaissent
pas la PMI alors on doit leur expliquer et une fois qu'ils ont compris ils sont
bien contents d'avoir un soutien et des ressources ; et quand ils nous
connaissent avec les plus grands, ils sont bien contents de nous trouver pour
les conseiller et reprendre ce que disent les médecins, ils ne
comprennent pas toujours les traitements, les informations... donc oui c'est
vraiment notre quotidien.
AR : D'après votre expérience,
les accidents domestiques du jeune enfant sont-ils un problème
fréquent que vous rencontrez ? Et si oui, quelle est la tranche
d'âge la plus touchée ?
IPDE 2 : Un problème... ce n'est pas
non plus tous les jours mais on le répète tous les jours, mais du
coup on est dans la prévention. Après moi le problème que
j'ai eu il n'y a pas longtemps c'est sur les chutes et notamment les enfants
qui ne sont pas attachés dans les poussettes. Les parents ont aussi
souvent tendance à laisser, enfin c'est les bébés, les
moins d'un an, les laisser sur la table à langer et ils partent chercher
la couche à l'autre bout sans savoir si on est à
côté. Ils ne se rendent pas compte, même à deux,
trois, quatre mois ils les laissent.
Sinon dans les poussettes ils ont tendance à attacher
les lanières sur le ventre, donc on leur explique, parce que moi j'ai
surtout des familles qui se déplacent en tram, donc si le tram freine,
ils ne sont pas tenus et risquent de traverser tout le tramway comme
ça.
Sinon une fois ça m'est arrivé, une petite qui
est tombée d'un premier étage surélevé donc c'est
l'équivalent d'un deuxième ou troisième étage, qui
s'en est sortie à priori. C'est la grande soeur qui voulait lui montrer
par-dessus le balcon et elle est tombée, pourtant le logement
était adapté, la maman avait tout aménagé. En ce
qui nous concerne c'est surtout les chutes pour les moins d'un an.
XVI
Pour quand ils commencent à être à quatre
pattes, à ramper, se déplacer donc surtout à partir d'un
an, c'est les brûlures. Dans notre population, un peu plus
précaire qu'à d'autres endroits, les parents cuisinent à
même le sol, avec des réchauds par terre. Ils se brûlent
donc en mettant les mains ou en se renversant les choses dessus.
AR : Après, on revient plutôt
sur les ingestions accidentelles, mettez-vous en place des actions de
prévention ?
IPDE 2 : Eh non, pas sur ce SLS ! À
part en parler lors de l'accompagnement de chaque parent en fonction de
l'âge de l'enfant il n'y a pas d'action particulière
là-dessus.
Il y a seulement une fois, en fait je suis aussi en LAEP, et
une fois tous les deux à trois mois on organise des « cafés
papote » autour d'un thème qui est choisi avec des assistantes
maternelles, des parents, l'éducatrice et moi. Il y a quelques temps on
avait fait un café papote autour du sujet des accidents domestiques et
ça avait bien plu comme c'était un échange et pas juste
des conseils donnés par un professionnel.
Mais je sais que ça peut se faire ailleurs et que
ça intéresse, au CHU ils avaient fait une journée à
thème sur les accidents domestiques, un peu comme une chambre des
erreurs.
AR : Autre question : pensez-vous que des
parents informés sont plus à même d'avoir des
réactions adaptées face aux ingestions accidentelles de leur
enfant ?
IPDE 2 : Oui je pense, forcément... Y
en a qui ne vont pas penser forcément aux petites pièces de lego,
ou alors ils vont manier des produits toxiques dans des bouteilles de jus de
fruits, eux ils savent mais les enfants eux ne savent pas.
Donc oui pour tout ce qui est des produits, des
médicaments qui traînent, là on intervient, donc s'ils sont
au courant ils feront peut-être le nécessaire... On en parle et on
donne des exemples un peu parlant pour qu'ils se rendent compte à quel
point c'est dangereux.
AR : Oui les accidents peuvent aussi être
liés à de la méconnaissance c'est vrai...
IPDE 2 : [hochement de tête] c'est
important d'en parler et d'en reparler, de faire des rappels.
AR : Ensuite l'autre question c'est : Est-ce
que les professionnels de la petite enfance que vous rencontrez, donc les
assistants maternels, peut-être les EJE et les auxiliaires de
puériculture, vous semblent suffisamment formés aux gestes de
premiers secours ?
IPDE 2 : Alors tout ce qui est EJE et
auxiliaire de puériculture moi c'est vrai que je ne les vois pas, ce
n'est pas nous qui gérons les crèches...
Les assistantes maternelles à chaque fois qu'on les
voit on leur demande de quand date leur diplôme de gestes de premiers
secours. On les incite fortement à renouveler tous les deux ans ou grand
maximum tous les cinq ans.
AR : Ensuite, question sept : D'après
vous, la PMI est-elle suffisamment connue du grand public pour ses actions de
prévention et de soutien ?
IPDE 2 : Connue oui peut-être... Mais
dans les maternités je ne suis pas certaine qu'elles prennent bien le
temps d'expliquer ce que l'on fait parce que quand on appelle beaucoup de
parents n'ont pas compris, ou vaguement. Je pense que ce n'est pas
forcément bien expliqué, peut-être parce qu'elles manquent
de temps...
Et nous quand on va à la maternité pour les
liaisons maternité on rencontre seulement les sages-femmes, on ne passe
pas dans les chambres.
Ça reste quand même peut-être encore
méconnu... à part les enfants qui sont hospitalisés et qui
passent en néonatologie, où là il y a la
puéricultrice de liaison de PMI qui a bien son rôle pour expliquer
aux parents comment ils vont sortir. C'est vrai que les parents qui sortent de
néonatologie ou de services de pédiatrie ils sont bien au courant
mais globalement même dans le grand public on parle de Protection
Maternelle et Infantile c'est pas forcément bien
XVII
connu. Alors là en ce moment peut-être un peu
plus parce qu'on en parle plus avec le rapport des 1000 premiers jours et la
loi Peyron.
Mais dans Protection Maternelle et Infantile il y a le mot
protection et du coup on est encore bien associées à l'Aide
Sociale à l'Enfance.
AR : Et donc pour finir, quel est votre parcours
professionnel ?
IPDE 2 : Moi j'ai été
diplômée infirmière en 2006, j'ai eu mon diplôme de
puéricultrice fin 2007 et après j'ai travaillé de
début 2008 à 2015 en service de médecine et soins
intensifs néonataux. Et je suis donc en PMI depuis septembre 2015.
AR : Parfait ! C'est tout pour moi, sauf si vous
avez d'autres éléments à ajouter ?
IPDE 2 : Euh... sur le sujet je crois que je
t'ai tout dit. Mais sinon si tu veux je peux te donner les coordonnées
de la puéricultrice de liaison PMI pour que tu discutes de tout
ça, et de ton projet avec elle.
AR : Ah oui je veux bien, ça pourrait
m'être très utile ! Et encore merci de m'avoir accordé cet
échange.
Entretien C
AR : Bonjour, je m'appelle Ariane, je suis
étudiante puéricultrice au CHU de Grenoble. On se rencontre
aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel qui porte notamment sur
les ingestions accidentelles. Notre échange va me permettre
d'étayer ma réflexion. Il dure environ quinze minutes, est
anonyme mais enregistré pour me permettre une meilleure analyse. Je vous
remercie d'avance pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.
La première question c'est : En tant que
puéricultrice de PMI, dans quelles situations êtes-vous
concernée par la prévention ?
IPDE 3 : J'ai envie de dire dans toutes !
Sauf quand on en est déjà au placement, à ce
compte-là on sort de la prévention... Mais sinon tout le temps,
on est dans de la prévention dans nos visites à domicile, nos
permanences, nos consultations, chez les assistantes maternelles.
En ce qui concerne ce sujet particulier, les visites à
domicile c'est quand même là où on va le plus facilement
sur ce sujet-là parce qu'on voit des choses. En permanence c'est pas le
thème que je vais aborder d'entrée de jeu parce que quand ils
viennent c'est pour une pesée ou des conseils en particulier et on a
déjà beaucoup d'autres choses à aborder. Par exemple pour
un nourrisson je vais plutôt aborder la sécurité du
couchage.
AR : Et les grands thèmes de
prévention que vous abordez ?
IPDE 3 : Ca va être tout ce qui va
être le lien mère-enfant, les compétences du
bébé, la prévention du bébé secoué
beaucoup... vraiment beaucoup le bébé secoué et la mort
subite chez les moins de trois mois, parfois un peu les écrans. Le
transport aussi... parfois les parents ont des questions sur les poussettes,
les moyens de transport en voiture ; moins souvent les accidents domestiques.
Avant je travaillais à côté de Grenoble, et là-bas,
tous les ans on participait au Forum Santé où la PMI avait un
stand. C'était une journée de forum avec des associations autour
de la santé et la PMI avait un stand et deux années de suite on a
proposé une action autour des accidents domestiques, on avait
tiré ça d'un petit livret ministériel orange dont je n'ai
plus le nom. On avait agrandi les pages, on en avait fait de grandes affiches
et on avait fait des affiches vertes et des affiches rouges avec là
où les choses sont en sécurité, là où elles
ne le sont pas et on abordait ça avec les parents.
AR : Merci ! La question suivante c'est dans
le cadre de votre travail, pensez-vous être un soutien à la
parentalité ?
XVIII
IPDE 3 : J'espère bien ! C'est un peu
pour ça que je me lève le matin ! [rires] Honnêtement je
pense l'être dans la plupart des familles que j'accompagne, mais je sais
qu'il y a des familles quand on va avoir un mot malheureux ou quelque chose qui
n'a pas été tourné d'une bonne manière, là
pour le coup on va rompre le lien ; ou alors quand on a des familles qui n'ont
pas confiance en la PMI, peur du placement, s'il y a des
antécédents ou quelque chose comme ça... On est toujours
dans une démarche de soutien à la parentalité mais on sent
à la manière dont c'est reçu, il y a de la distance, du
« vous approchez pas trop, on a pas envie. ».
AR : La question suivante c'est
d'après votre expérience, les accidents domestiques du jeune
enfant sont-ils un problème fréquent que vous rencontrez ? Si
oui, quelle tranche d'âge est la plus concernée ?
IPDE 3 : Alors je n'en ai pas
accompagné énormément, mais les familles ne nous le disent
pas forcément quand il y a eu des accidents, souvent moi je le vois dans
le carnet de santé quand ça a été noté :
« Passage aux urgences, chute du lit, chute avec le trotteur ». Le
dernier gros accident domestique dont j'ai eu notion, mais de toute
façon là elle ne pouvait pas faire autrement c'est un enfant qui
s'était brûlé. La maman était d'origine africaine et
pour parfumer la maison elle mettait des charbons à chicha et faisait
brûler de l'encens dessus. D'habitude elle le mettait en hauteur sur un
placard et ce jour-là elle l'avait laissé sur la table basse.
L'enfant était allé joyeusement, et avait pris dans sa main et
avait essayé de manger et s'était retrouvé avec une jolie
balafre sur tout le côté du visage à cause de la
brûlure. Dans mon expérience PMI c'est plutôt ça,
sinon j'ai fait du libéral et j'ai eu à accompagner une famille
dont l'enfant avait avalé du Destop.
Ça m'est arrivé chez une assistante maternelle
de trouver du Destop par terre dans les toilettes et du rez-de-chaussée
et du haut : un bidon de Destop et un bidon de javel ! Et la dame me dit «
ah mais j'avais complètement oublié en plus, ça fait
longtemps qu'ils sont ici ». Comment dire... là je m'étais
fâchée fort ! En lui disant justement que moi j'avais
déjà soigné un enfant qui avait avalé du Desktop et
que c'était quelque chose que je ne voulais plus jamais revoir de ma vie
parce que ça a des conséquences absolument dramatiques.
Souvent, moi sur mon secteur j'ai un centre d'accueil de
demandeurs d'asile où ils ont des logements diffus et sont donc dans les
logements sociaux en famille ou en colocation. Dans ces familles-là
souvent je vais parler des produits ménagers par terre et le risque de
défenestration avec les fenêtres ouvertes avec la table de la
cuisine juste en dessous.
AR : Je comprends... on entend souvent parler
des chutes et des brûlures chez les jeunes enfants.
IPDE 3 : Oui c'est pour ça chez les
assistantes maternelles on est dures : moi les médicaments, les produits
ménagers et les fenêtres et les piscines ça fait partie des
choses ou je suis extrêmement intransigeante ; ce n'est pas
négociable en fait.
AR : Ensuite c'est : Dans le cadre des
ingestions accidentelles mettez-vous en place des actions de prévention
?
IPDE 3 : Pour ce qui est des ingestions, je
me répète un peu, mais pour moi c'est clairement au cours des
visites à domicile et ça va être en fonction de ce que
j'observe... une fenêtre ouverte typiquement alors qu'il y a une table
juste au-dessous ou une chaise on va dire attention ! Et puis il y a beaucoup
les faits divers qui nous aident entre guillemets, pour la prévention ;
c'est-à-dire qu'on a régulièrement des enfants qui tombent
des balcons ou par les fenêtres et c'est vrai que quand on aborde
ça tout de suite ça fait tilt, c'est pas juste parce qu'on pense
que les enfants ne seront pas surveillés, c'est parce qu'on sait qu'ils
sont capables de faire ça dans le dos très rapidement et qu'on ne
peut pas avoir des yeux derrière la tête quand on est un parent ou
une assistante maternelle.
Et sur le poste où je suis actuellement, on a pas
vraiment d'actions collectives comme j'ai pu le faire sur Grenoble.
Sinon ça va vraiment être à domicile quand
je vais voir une situation dangereuse, des médicaments à
portée de main, et la plupart du temps c'est les produits
ménagers. Dans les
XIX
médicaments c'est beaucoup de prévention autour
des médicaments qu'on dit anodins : le doliprane, sauf qu'on leur
rappelle que si l'enfant avale une boite de doliprane possiblement c'est une
insuffisance hépatique aiguë.
AR : Oui ça peut avoir de graves
conséquences...
IPDE 3 : Moi ce que je leur dis souvent c'est
pas pour rien qu'Ariel ne fait plus de pub sur l'efficacité de sa
lessive mais fait de la pub sur laisser hors de portée des enfants parce
que depuis qu'il y a les petites unidoses je pense qu'en terme de nombre
d'accident par ingestion ça a du bien augmenter. Moi ça m'avait
marqué...
AR : La question suivante c'est : pensez-vous
que des parents informés sont plus à même d'avoir des
réactions adaptées face aux ingestions accidentelles de leur
enfant ?
IPDE 3 : Pas évident, pas
évident... Informés bien sûr si on se base sur la
prévention. Moi ça m'est arrivé de faire une visite avec
des parents pour la prévention des accidents domestiques parce qu'il y
avait les fenêtres, les produits... et là « je reviens vous
voir et si vous voulez, ensemble, on va voir comment vous pouvez faire pour
sécuriser ».
Après, pour la conduite à tenir en cas
d'ingestion moi c'est le numéro du centre antipoison que je donne quand
on parle d'ingestion de produits ou de médicaments, tout simplement
parce qu'il y a trop en fonction de ce qu'ils avalent il y a trop de marches
à suivre qui sont différentes. Ça c'est pareil, pour les
assistantes maternelles on leur demande d'avoir un affichage numéros
d'urgence, SAMU, numéros des familles, et moi dedans je leur demande
d'avoir le numéro du centre antipoison.
AR : La question suivante c'est : Les
professionnels de la petite enfance que vous rencontrez vous semblent-ils
suffisamment formés aux gestes de premiers secours ?
IPDE 3 : Alors nous c'est vrai qu'on a pas
d'EJE sur notre territoire en PMI. Ça peut nous arriver quand on va
faire un tour en crèche mais c'est plus quand on fait des liens sur des
familles...
Alors les assistantes maternelles, elles sont formées,
elles l'ont toutes la formation, en Isère ça fait partie des
obligations préalables à l'agrément après ...
euh... Mais de plus en plus je trouve maintenant avec les relais d'assistantes
maternelles, elles mettent à jour leurs connaissances mais quand on va
en visite et qu'on va aborder certains points de sécurité pour la
prévention des accidents domestiques, moi je trouve qu'il y a certaines
assistantes maternelles qui sont dans la négociation par rapport
à ça. Pour moi ce n'est pas tolérable, il y a des choses
qui ne se négocient pas... si tu habites au troisième
étage il y a des bloque-fenêtres aux fenêtres et c'est tout
! Moi j'en ai eu des négociations, oui les médicaments sont hors
de portée mais ils ne sont pas hors de vue et des petites boites de
couleur comme ça c'est attirant pour les enfants donc mettez-les dans un
carton, une petite boite fermée.
Mais c'est vrai qu'on passe pour des rabat-joies parfois quand
même...
AR : Ça fait partie du métier
aussi [rires].
IPDE 3 : Oui ça fait partie du
métier mais ce que je leur dis souvent vous savez quand il y a un
accident ce n'est jamais dans des périodes où tout était
normal... chez les assistantes maternelles c'est parce qu'il y avait un enfant
en plus, ou un enfant a chuté et s'est fait mal alors j'étais en
train de mettre de la glace et l'autre en a profité pour ... Parce que
souvent leur discours c'est de dire « Ah bah ils ne l'ont jamais fait !
».
AR : Merci... ensuite c'est par rapport
à la PMI, d'après vous la PMI est-elle connue du grand public
pour ses actions de prévention et de soutien ?
IPDE 3 : Grande question ! Ça pourrait
être le sujet d'un mémoire tout entier ça. On est en pleine
démarche petits pas grands pas, prévention, je ne sais pas si
certaines collègues t'en ont parlé, qui est l'idée d'aller
le plus tôt possible, de mettre les parents en lien avec la PMI.
XX
Moi je suis sur un territoire qui réalise des liaisons
maternité auprès des mamans, c'est-à-dire qu'on ne va pas
juste récupérer les fiches avec les informations pour les
distribuer, on récupère les informations et on va voir chaque
maman hospitalisée avec son bébé le jour de notre passage.
Nous on passe deux fois par semaine, sur chaque maternité de la ville,
à la clinique et à l'hôpital : le mardi et le vendredi.
L'objectif de ce passage c'est de venir présenter la PMI aux mamans qui
sont à la maternité et qui ont accouché. Il y en a, grosso
modo, une moitié qui connaît déjà pour des
aînés ou sinon c'est pendant l'accompagnement sage-femme de la
grossesse où on leur a expliqué que dès la naissance elle
pourrait aller à la PMI. Nous on colle dans le carnet de santé du
bébé l'adresse de la PMI de son secteur et le numéro pour
les joindre. En fait moi quand je vais à la maternité je leur
présente la PMI.
Des fois on a aussi des gens un peu en mode retrait : «
mais pourquoi vous venez me voir ? est-ce qu'on m'a signalé ? »,
non non on va voir tout le monde. La PMI c'est un service public, c'est gratuit
on est payé par vos impôts, des fois on se demande à quoi
ça sert, ça sert à ça aussi de payer des
impôts, ça sert à avoir un service public et de rencontrer
une puéricultrice, pouvoir bénéficier d'une visite
à domicile sans avoir à débourser d'argent.
Sur ce territoire où je travaille c'est vraiment une
excellente porte d'entrée parce qu'en plus on fait ça dans un
lieu qui est neutre, c'est-à-dire que c'est pas intrusif, on ne va pas
directement à la maison, on ne fait pas un premier lien par
téléphone où souvent les mamans nous disent non mais j'ai
la sage-femme qui vient c'est bon je n'ai pas besoin. Là, la plupart du
temps elles sont plutôt disponibles, en plus en ce moment, merci covid,
il y a peu de visites à part du papa, il y a peu de monde, les
sages-femmes ont beaucoup de travail et nous du coup on peut prendre le temps
de tirer la chaise cinq minutes de s'asseoir, d'échanger, et je trouve
que ça c'est très important d'avoir quelqu'un d'avenant qui vient
présenter la PMI et prendre des nouvelles du bébé. Parfois
quand j'entre dans une chambre je sens les parents un peu réfractaires
et quand je sors ils sont plutôt souriants, ils ont effacé un peu
l'image de on va placer les bébés et on est un service de cas
sociaux.
AR : Super.. bon je vous pose ma
dernière question. C'est juste pour finir, quel est votre parcours
professionnel ?
IPDE 3 : Alors, moi j'ai été
diplômée infirmière en 2007, j'ai travaillé à
l'hôpital, principalement chez les adultes, j'ai fait des urgences en
gros j'avais un 80% aux urgences neuro-vasculaire parce que j'étais
à temps plein de nuit ; j'ai fait ça pendant quatre ans. Ensuite
je suis partie travailler un an en Nouvelle-Calédonie dans un
hôpital local de brousse, en revenant j'ai fait une année de
libéral mais salariée par une mutuelle ; c'était la
mutualité française en fait qui avait des cabinets et du coup
c'était un vrai boulot de libéral sauf qu'au lieu de facturer
à mon nom je facturais au nom de la mutuelle et il me reversait en
salaire un certain pourcentage et pendant que j'étais là-bas j'ai
passé mon concours d'école de puéricultrice. Je suis
rentrée à l'école de puéricultrice en 2014, j'en
suis sortie diplômée et j'ai attaqué en PMI en mars
2015.
AR : D'accord très bien.
IPDE 3 : En fait je n'ai pas
d'expérience pédiatrique à l'hôpital, depuis que je
suis puéricultrice je n'ai fait que de la PMI.
AR : Super, c'est tout bon pour moi, merci
encore pour votre participation et si vous avez des éléments
à ajouter n'hésitez pas.
IPDE 3 : Eh bien non, juste bonne
continuation, bon courage à toi et n'hésites pas si tu as besoin
de quoi que ce soit tu me fais un petit mail.
Entretien D
AR : Si tu es prête on va commencer.
IPDE 4 : Oui vas-y quand tu veux.
XXI
AR : Alors, bonjour, moi c'est Ariane et je
suis étudiante puéricultrice à l'école du CHU de
Grenoble. On se rencontre aujourd'hui dans le cadre de mon projet professionnel
sur les ingestions accidentelles, mais aussi un peu sur les accidents
domestiques en général. C'est vraiment un échange qui va
me permettre d'étayer ma réflexion. C'est un entretien qui dure
environ quinze minutes, qui est anonyme mais enregistré. Merci d'avance
pour votre contribution et l'aide que vous m'apportez.
Donc la première question c'est : En tant que
puéricultrice de PMI, dans quelles situations êtes-vous
concernée par la prévention ?
IPDE 4 : Alors je pense qu'on est
concerné au niveau des suivis des enfants donc dès qu'on peut
faire des suivis à domicile, donc des visites à domicile sur des
suivis courants, sur les moments où on est en consultation aussi, c'est
vrai que c'est un âge ou on peut aussi aborder ça avec les parents
mais aussi avec les assistants familiaux et les assistants maternels, c'est
important au niveau de la sécurité donc on est obligé
d'aborder ça avec eux.
AR : Et sinon est-ce qu'il y a d'autres grands
thèmes que tu abordes régulièrement ?
IPDE 4 : Par rapport aux accidents
domestiques on va faire attention vraiment aux produits ménagers en
essayant du coup de sensibiliser les familles pour que ce soit hors de
portée, en faisant en sorte aussi qu'ils ne transvasent pas et ne
mettent pas dans des bouteilles, pour des enfants qui seraient plus grands par
exemple, des choses comme ça...
Après, on fait aussi attention à, même si
ce n'est pas forcément ton sujet, à tout ce qui est
sécurité de l'environnement, de l'aménagement : les
escaliers, les barrières, tous les coins où l'enfant pourrait
chuter, aussi le comportement que l'adulte pourrait avoir envers l'enfant donc
qui pourrait être insécure ou autre, comme le fait de toujours
avoir une main sur l'enfant : tous les parents ne sont pas toujours
opérationnels là-dessus, ils n'ont pas toujours la notion de
ça en fait donc ça fait aussi parti de la prévention qu'on
fait.
AR : D'accord super ! Ensuite, dans le cadre
de votre travail, pensez-vous être un soutien à la
parentalité ?
IPDE 4 : Moi je pense que oui, je pense que
c'est la base de notre métier, qu'on est là en accompagnement et
en soutien des parents. La plupart du temps ils leur manquent des clés
et nous on est là pour les accompagner et les soutenir à ce
niveau-là. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses sur lesquelles on
peut jouer : dans le développement de l'enfant, qui va aider les parents
ça peut être sur plein de choses, sur le développement
psychomoteur, sur la diversification, même tous les conseils qu'ils
peuvent nous demander aussi. On a un accompagnement, je trouve, assez large des
familles, on est aussi là pour répondre à leurs demandes,
oui on va amener des choses mais on est aussi en priorité là pour
les accompagner selon leurs besoins.
AR : Oui c'est vrai, c'est très
important. Ensuite, d'après votre expérience, les accidents
domestiques du jeune enfant sont-ils un problème fréquent que
vous rencontrez ?
IPDE 4 : Alors moi personnellement de mon
côté je n'en ai pas eu couramment. Je pense qu'il peut il y en
avoir mais que l'on est pas forcément informé non plus, et
surtout on essaie de faire en sorte que cela n'arrive pas. On essaie de
prévenir bien pour faire en sorte que ça n'arrive pas mais moi de
mon côté je n'en ai pas eu personnellement.
Je pense que si on en est informé c'est vraiment par
l'hôpital en fait, par d'autres professionnels qui ont été
alertés.
AR : Oui finalement c'est plus sous forme de
signalement en fait... Sinon, dans le cadre des ingestions accidentelles
mettez-vous en place des actions de prévention ?
IPDE 4 : On peut en mettre en place, sinon ce
que je disais c'est de sécuriser les produits ménagers ça
peut être mettre un bloque-porte, mettre en hauteur ou dans un cellier
fermé à
XXII
clé. C'est expliquer aux parents aussi pourquoi, quel
est le risque c'est leur en parler, c'est leur donner des liens, qui appeler
quand ça arrive parce qu'on sait que même si on fait attention
ça peut arriver, autant chez les parents que chez les assistantes
maternelles. Le principe c'est que cela n'arrive pas donc on essaie de faire en
sorte, un maximum, que les produits soient sécurisés et
inaccessibles aux enfants.
AR : D'accord merci. La question suivante
c'est plus par rapport aux parents : pensez-vous que des parents
informés sont plus à même d'avoir des réactions
adaptées face aux ingestions accidentelles de leur enfant ?
IPDE 4 : Clairement oui, parce que quand on
prévient les parents sur comment agir c'est plus facile de
réagir. On sait que quand des personnes vivent des situations complexes
qui du coup peuvent entrainer des réactions d'urgence, en fait le corps
réagit différemment mais de manière inconsciente. Tu peux
très bien être tétanisé, avoir une sidération
ou très bien réagir parce qu'il y a une montée
d'adrénaline ; voilà il y a des réactions vraiment
différentes. Il y a des personnes qui en sont tout à fait
inconscientes et lorsqu'on les a prévenues en amont elles sont plus en
phase d'être en conscience avec ce qu'il se passe et du coup savoir
réagir. Comme les assistantes maternelles, on leur dit très bien,
elles ont toujours une feuille pour avoir les liens d'urgence et du coup c'est
plus facile de dire je vais vite appeler là ; quand on en a pas
parlé on ne sait pas ce qu'il faut faire.
AR : Oui c'est vrai... ensuite on revient un
peu sur les assistantes maternelles : les professionnels de la petite enfance
que vous rencontrez vous semblent-ils suffisamment formés aux gestes de
premiers secours ?
Je pose la question aussi par rapport aux EJE et auxiliaire de
puériculture mais visiblement vous n'intervenez pas trop en
crèche.
IPDE 4 : Non pas vraiment en crèche.
Mais pour moi je dirais oui parce que ce sont des professionnels de la petite
enfance et qui ont dans leur cursus une formation spécifique du PSC1
basé sur l'enfance donc elles sont censées avoir les
compétences requises en sachant qu'elles ne sont pas obligées de
le mettre à jour non plus. Après ça dépend, je
pense qu'elles ont les moyens mais qu'après c'est aussi du savoir
être et qu'elles ne sont pas toutes en capacité de
réagir.
AR : D'accord. Une autre question, c'est par
rapport à la PMI. D'après vous, la PMI est-elle connue du grand
public pour ses actions de prévention et de soutien ?
IPDE 4 : Je pense que l'on est pas encore
assez connue, alors là quand même je suis surprise parce que
là souvent j'appelle des jeunes mamans qui ont déjà
entendu parler de la PMI... Alors des fois c'est aussi grâce aux
sages-femmes de PMI, en amont, qui ont fait une première
présentation et qui ont fait un lien. Mais effectivement dans mon
contexte personnel je trouve que la PMI n'est pas encore assez connue ni assez
valorisée au niveau national.
AR : Oui et quand elle est connue il y a
toujours cette association avec l'aide sociale à l'enfance et le terme
de protection.
IPDE 4 : Oui quand c'est connu il y a aussi
cette notion un peu péjorative de c'est l'ASE, on va nous retirer les
enfants et moi dans mon métier, là où je suis actuellement
mes collègues m'ont dit tu verras les sages-femmes du secteur il y en a
certaines qui nous dévalorisent et qui disent de ne pas aller voir la
PMI parce qu'on allait leur retirer leur enfant. On est pas du tout
là-dedans ! C'est aussi dommage qu'il y ai des professionnels qui en
rajoutent et ne travaillent pas en collaboration.
AR : Oui c'est un vaste sujet, il y a encore
beaucoup d'évolutions à avoir je crois. Du coup, la
dernière question c'est : quel est votre parcours professionnel ?
XXIII
IPDE 4 : Mon parcours professionnel alors...
j'ai fait mon BAFA avant mon BAC, j'ai passé mon école
d'infirmière avec divers stages en pédiatrie,
pédopsychiatrie et PMI aussi parce que je savais que c'était mon
projet professionnel. Là j'ai travaillé en intérim pendant
mes deux mois parce que j'ai passé le concours de puéricultrice
et j'ai eu l'école. Donc diverses missions parce que l'intérim
ben voilà... donc médecine générale, soins de suite
et de réadaptation, de la maison d'accueil spécialisée
avec des polyhandicapés voilà des choses comme ça.
Après je suis allée à l'école de
puéricultrices, on a eu la crise sanitaire et du coup je suis
allée faire un mois en néonatologie pendant la crise sanitaire et
de nuit, voilà, après j'ai eu mon diplôme donc en 2020 et
je suis allée en PMI vu que c'était mon projet.
Voilà...
AR : Eh bien merci beaucoup c'était
intéressant.
IPDE 4 : Avec plaisir, si tu as besoin pour
quelque chose tu me dis. Je te souhaite bon courage pour ton mémoire,
surtout pour l'analyse ! [rires]
AR : [rires] Oh oui je vais en avoir besoin,
merci beaucoup ! Bonne fin de journée.
XXIV
ANNEXE VII. GRILLE D'ANALYSE DES ENTRETIENS
Question 1- Prévention en PMI
|
Coeur de métier
|
Public
|
Actions
|
Thèmes
|
Prévention
|
Protection
|
EA
|
RA1 : Notre travail c'est un travail de
prévention
|
RA1 : Parents, 0-6 ans pour les
puéricultrices Maman/couple en prénatal pour les sages-femmes
|
RA1 : VAD, consultations, permanences, B4 en
école maternelle
|
RA1 : Soutien à la parentalité,
PEC de l'enfant
Partir de leurs besoins, répondre à leurs
attentes
|
RA1 : Primaire et secondaire
4 Donner une chance à tous
|
RA1 : Tertiaire = protection
Rôle de l'ASE
|
EB
|
RB1 : Base de notre boulot, au quotidien, tout
le temps
|
RB1 : Enfants/bébés indirectement
Parents Assistantes maternelles
|
RB1 : VAD, permanences, conseils, explications
avec exemples
|
RB1 : Couchage/MIN, chutes, développement
psychomoteur et sécurité du logement
|
RB1 : Évolution des conseils avec
expérience
|
RB1 :
Ingestion de cannabis, piles plates.
4 Signalement de l'hôpital à la PMI.
Conséquences dramatiques
|
EC
|
RC1 : Toutes situations
|
RC1 : Parents Assistantes maternelles
|
RC1 : VAD, permanences, consultations,
conseils
|
RC1 : Couchage/MIN, attachement
mère/enfant, compétences du bébé,
sécurité du transport, écrans, bébé
secoué
|
RC1 : Livret ministériel comme support
Rares actions collectives
|
RC1 : Placement = protection Différent de
la prévention
|
ED
|
|
RD1 : Enfants Parents Assistants maternels et
familiaux
|
RD1 : Suivis à domicile, consultations
|
RD1 : Sécurité du logement
|
RD1 : Vigilance autour de l'attitude parentale
Parents n'ont pas toujours conscience
|
|
Question 2 - Soutien à la parentalité en
PMI
|
Coeur de métier
|
Attitude puéricultrice
|
Conseils/prévention
|
Intérêt pour parents
|
Attitude parentale
|
EA
|
|
RA2 : Ne pas faire à la place des
parents, soutenir les compétences parentales
|
RA2 : Évaluer enfants en
difficultés
|
RA2 : Outils adaptés, pouvoir
répondre de manière adapter aux besoins de l'enfant
|
RA2 : Aux parents de se saisir de ce qu'on leur
apporte
|
EB
|
RB2 : Base de notre travail
|
RB2 : Accompagner
|
RB2 : Explications missions de la PMI,
conseiller, reformuler les dires des médecins
|
RB2 : Ressources et conseils
|
RB2 : Contents d'avoir un soutien
|
EC
|
R : C'est pour cela que je me lève le
matin
|
R : Accompagner, Importance des mots pour
véhiculer la bienveillance
|
|
R : Intérêt et soutien à la
parentalité pour la plupart des familles
|
R : Parfois échec du lien et
méfiance
|
ED
|
RD2 : Base de notre métier
|
RD2 : Accompagner selon les besoins, soutenir
les compétences parentales
|
RD2 : Apporter des connaissances et des conseils
aux parents Développement de l'enfant, diversification
|
RD2 : Répondre à leurs demandes,
peuvent aborder tous les sujets qu'ils souhaitent
|
|
Question 3 - Accidents domestiques
|
Fréquence
|
Public touché
|
Types d'accidents
|
Prévention
|
Protection
|
Attitude parentale
|
EA
|
RA3 :
|
RA3 : 0 - 1 an
|
RA3 : Ingestion
|
RA3 : MIN ; selon
|
RA3 :
|
RA3 :
|
|
Accidents peu
|
|
boulettes de cannabis
|
attitude des parents
|
Information
|
Méconnaissance du
|
|
fréquents, prévention quotidienne, pas toujours
|
|
= accidents auxquels on pense peu, « nouveaux dangers
»
|
Ne pas être trop intrusif, sujets délicats
abordés en VAD Mégots cigarettes
|
systématiqu e de la PMI si accident relève de la
|
danger parfois, positif quand les parents ont le
réflexe d'emmener l'enfant à l'hôpital
|
|
informée quand
|
|
Chutes de tables à langer
|
nocifs
|
protection de l'enfance
|
|
XXV
|
survenue d'un accident
|
|
|
|
|
|
EB
|
RB3 : Accidents pas quotidiens mais
prévention quotidienne
|
RB3 : 0 - 1 an
1 à 6 ans
|
RB3 : Chutes (poussettes, tables à
langer, défenestration)
Brûlures, ingestion cannabis et piles plates
|
RB3 : Attacher les enfants dans les poussettes,
ne pas les laisser sans surveillance
Prévenir du risque, avoir conscience que
précarité limite les mesures de prévention
|
|
RB3 : Méconnaissance développement
psychomoteur
Accident malgré comportement « aménageur
»
|
EC
|
RC3 : Pas toujours informée
quand accident domestique, vu dans le carnet de santé
|
RC3 : 1 an à 6 ans
|
Brûlure (charbons à chicha pour encens) Ingestion
produit caustique
|
Mettre hors de portée Intransigeante sur la
sécurité du domicile des assistantes maternelles
Demandeurs d'asiles en logement sociaux, adaptation des conseils
à leurs conditions de vie
|
|
|
ED
|
RD3 : Pas toujours informée
quand accident domestique
|
|
|
RD3 : Conseille pour faire en sorte
d'éviter les accidents
|
RD3 : Information par autres professionne ls de
santé alertés par la situation
|
|
Question 4 - Ingestion accidentelle
|
Action collective
|
Action individuelle
|
Quelle occasion ?
|
Quel message transmis ?
|
EA
|
RA4 : Pas d'action collective dans la PMI
actuelle, mais 1 il y a longtemps auprès d'assistantes maternelles
|
RA4 : Auprès des parents
|
RA4 : Systématique suite à un
accident domestique
|
RA4 : Livret sur les accidents domestiques
Discussion autour de l'accident : comprendre la situation,
déculpabiliser ?
|
EB
|
RB4 : 1 fois tous les 2 à 3 mois «
café papote », a déjà été fait sur les
accidents domestiques en présence de parents et d'assistantes
maternelles
|
RB4 : Auprès des parents lors de
l'accompagnement
|
RB4 : Accompagnement de parents selon âge
de l'enfant et risque perçu
|
RB4 : Selon âge, conseils et
échange
|
EC
|
|
RC4 : Auprès des parents
|
RC4 : VAD, selon observation et situations
dangereuses
|
RC4 : On ne pense pas que les enfants ne seront
pas surveillés, mais ils sont rapides pour agir et ni les parents ni les
assistantes maternelles n'ont d'yeux derrière la tête
|
ED
|
|
RD4 : Auprès des parents et des
assistantes maternelles
|
RD4 : VAD
|
RD4 : Comment sécuriser les produits
|
Question 5 - Réactions des parents face aux
ingestions
|
Action
|
Réaction
|
Attitude parentale
|
Favoriser bonne réaction
|
EA
|
RA5 : Ce qui est mis en place pour éviter
l'ingestion
Meilleur aménagement de l'environnement
|
RA5 : Avoir des gestes de secours adaptés
lors de l'accident ou immédiatement après
|
RA5 : Adhésion des parents non
systématiques aux conseils de prévention Agissent après un
premier accident
|
RA5 : Conseils donnés, pas de gestes de
premiers secours enseignés
|
EB
|
RB5 : Aménagement et sécurisation
de l'environnement
|
|
RB5 : Adhésion non systématique
des parents aux conseils de prévention, parfois peu convaincus
|
RB5 : Informations, exemples simples, faire
prendre conscience du risque aux parents.
|
XXVI
|
|
|
|
Répétitions des conseils pour permettre un
cheminement de pensée
|
EC
|
RC5 : Informer, faire de la prévention
Accompagner parent dans sécurisation du domicile
|
RC5 : Réagir au moment de l'accident ou
dans les suites immédiates
|
|
RC5 : CAT en cas d'ingestion = centre antipoison
à appeler Pas de gestes particuliers car trop spécifiques selon
les situations
|
ED
|
RD5 : Prévenir en amont,
réfléchir à que faire en cas de besoin
|
RD5 : Comprendre la situation et ce qu'il se
passe
|
RD5 : Difficile de connaître la
réaction de chacun face à un accident : tétanie,
sidération
|
RD5 : Si parents informés de comment
agir, il sera plus facile pour eux de réagir
|
Question 6 - Formation des professionnels
|
Corps de métier
|
Formation
|
Amélioration ?
|
EA
|
RA6 : Puéricultrice
Assistantes maternelles
|
RA6 : Pendant l'école et formation
continue après le diplôme
Mises à jour proposées
PSC1 7h obligatoire à l'agrément
|
RA6 : Formation peu spécifique aux
enfants, souvent PSC1 adulte
Renouvellement non obligatoire, préconisation Ressenti de
l'IPDE : prévention plutôt nécessaire auprès des
parents que des assistantes maternelles
|
EB
|
RB6 : Assistantes maternelles
|
RB6 : Diplôme PSC1 à
l'agrément
|
RB6 : Non obligatoire pour renouvellement,
incitation à le faire tous les 2 à 5 ans
|
EC
|
RC6 : Assistantes maternelles
|
RC6 : Formation obligatoire en Isère pour
agrément
|
RC6 : RAM permet mise à jour
régulière de leurs connaissances
Parfois manque de rigueur malgré formation PSC1 :
négociation des mesures de sécurité Difficultés des
IPDE pour la prévention, passent pour des rabat-joie
|
ED
|
RD6 : Professionnels de la petite enfance
|
RD6 : Formation obligatoire PSC1 basée
sur l'enfance
|
RD6 : Ont les compétences requises
mais pas l'obligation de renouveler leur diplôme
Ont les moyens mais pas toujours la capacité de
réagir
|
Question 7 - Connaissance de la PMI par le grand
public
|
Connaissance
|
Représentations
|
Méconnaissance
|
Freins
|
Leviers
|
EA
|
RA7 : Ceux qui connaissent savent pour les
actions de prévention et de soutien
|
|
RA7 : Peu connu en général
|
RA7 : Peu développé même sur
internet
Problème de communication connu par le département
mais aucune action établie Réception tardive fiches de liaisons
en Isère et fiches de liaisons uniquement pour situations fragiles en
Savoie
|
RA7 : Bouche à oreille
|
EB
|
RB7 : Grâce aux IPDE de liaisons PMI
(hospitalisation en pédiatrie et néonat)
|
RB7 : Mot « protection » dans PMI =
association à l'ASE et au placement
|
RB7 : PMI encore méconnue
|
RB7 : Liaisons PMI permettent la rencontre avec
les sages-femmes mais pas avec les parents
|
RB7 : Rapport des 1000 premiers jours, loi
Peyron
|
EC
|
RC7 : Moitié des personnes connaissent la
PMI par sage- femme de PMI ou précédents enfants
|
RC7 : Personnes en retrait :
« pourquoi moi ? » « on m'a signalé ?
»
Parents réfractaires, plus souriants après
explications. Effacent de leur esprit l'image du service social
|
RC7 : Moitié des personnes ne connaissent
pas la PMI avant passage de l'IPDE en maternité
|
|
RC7 : Démarches petits pas grands pas
Liaisons maternité fréquentes et auprès des mamans
N° PMI laissé dans carnet de santé
Maternité = lieu neutre, disponibilité des parents, avant
sage-femme libérale
|
ED
|
RD7 : De plus en plus de maman ont
déjà entendu parler de la PMI
|
RD7 : Association placement et PMI, même
par des professionnels de santé
|
RD7 : PMI encore méconnue, pas assez
valorisée au niveau national
|
RD7 : Sages-femmes du secteur
dévalorisent le travail de la PMI
|
RD7 : Sages-femmes de PMI font un premier lien
en anténatal, intérêt d'un travail en collaboration
|
XXVII
|
|
Notion
péjorative ASE, placement...
|
|
|
|
Question 8 - Parcours professionnel
|
Diplôme
|
PMI
|
Pédiatrie
|
Néonat/maternité
|
Crèche
|
Adulte
|
EA
|
RA8 : Diplôme
IPDE en 1992
|
RA8 : 20 ans de
PMI, 15 ans dans la Drôme et
5 ans dans
l'Isère toujours en poste
|
|
|
|
RA8 : Bloc-opératoire,
Urgences, Chirurgie
digestive
Mais identifiée comme
IPDE donc appelée quand enfant à prendre en
charge
|
EB
|
RB8 : Diplôme
IDE en 2006, diplôme IPDE en 2007
|
RB8 : PMI
depuis
septembre 2015
|
|
RB8 : 7 ans en service de
médecine et soins intensifs néonataux
|
|
|
EC
|
RC8 : Diplôme
IDE en 2007, diplôme IPDE en 2014
|
RC8 : PMI
depuis mars
2015
|
|
|
|
RC8 : Urgences neuro- vasculaires,
hôpital local de brousse en Nouvelle-
Calédonie, 1 an de libéral
|
ED
|
RD8 : Diplôme
IDE en 2019, diplôme IPDE en 2020
|
RD8 : PMI
depuis diplôme
en 2020
|
|
RD8 : 1 mois en
néonatologie
|
|
RD8 : Médecine
générale, SSR, MAS
|
La question 9 étant dédiée aux informations
complémentaires, les réponses des puéricultrices ont
été intégrées aux autres tableaux.
XXVIII
ANNEXE VIII. DEPLIANT « INGESTIONS
ACCIDENTELLES
AU DOMICILE »

ANNEXE IX. POUR ALLER PLUS LOIN

"Pour aller plus loin"
XXIX
XXX
ANNEXE X. QUESTIONNAIRE DE SATISFACTION
Merci d'avoir participé à cet atelier sur le
thème des ingestions accidentelles, inclus dans la journée de
prévention autour de la mort inattendue du nourrisson.
Dans un objectif d'amélioration continue, nous serions
ravis d'avoir un retour de votre part sur cet atelier.
Vous pouvez, si vous le souhaitez, remplir le questionnaire
suivant, anonyme et de quelques minutes.
1. Êtes-vous satisfaits du contenu de l'atelier
?
2. Qu'aurions-nous pu améliorer ?
3. Avez-vous appris de nouveaux éléments
en participant à cette journée ?
4. Avez-vous d'autres remarques à ajouter
?
5. Participez-vous en tant que ... ? :
LI Parent LI Professionnel de santé LI Étudiant LI
Autre (précisez)
ANNEXE XI. GRILLE D'EVALUATION
Objectifs
|
Critères d'évaluation
|
Outils
|
Objectif
spécifique 1
Enrichir les
connaissances
des parents sur
les ingestions
accidentelles du
jeune enfant
Retour des
parents et des
autres
participants
Questionnaires
de satisfaction
diffusés
aux
parents
Objectif
spécifique 2
Promouvoir la
prévention
des
ingestions
accidentelles du
jeune enfant et
notions
associées
Nombre de participants à l'atelier
|
|
Décompte
|
Nombre de flyers « Pour aller plus loin »
remis
|
|
Objectif
spécifique 3
Permettre aux
parents d'avoir
un
support
récapitulatif sur
les ingestions
accidentelles
du
jeune enfant
Nombre de
dépliants
«
Ingestions
accidentelles au
domicile » remis
lors de l'atelier
Décompte
Objectif
spécifique 4
Promouvoir
indirectement le
service de PMI et
informer
les
parents du rôle de
la puéricultrice
Nombre de PMI
ayant adopté le
dépliant sur
les
« Ingestions
accidentelles au
domicile »
Questionnaires
diffusés au PMI
XXXI
Résultats
escomptés
Que 50% des
parents ayant
participé aient
vu
leurs
connaissances
s'enrichir
Que 75% des
parents aient saisi
l'enjeu de
la
prévention contre
les ingestions
accidentelles
et
véhiculent le
message
Que 75% des
parents estiment
ce support
comme
ressource et e
conservent à leur
domicile
Que 50% des PMI utilisent le dépliant sur les ingestions
accidentelles et le
proposent aux
parents
SYNTHESE DU CADRE EMPIRIQUE 33
Table des matières
INTRODUCTION 1
CADRE THEORIQUE 3
CADRE CONTEXTUEL 3
I. L'infirmière puéricultrice en PMI
3
1. Cadre législatif 3
2. Histoire de la PMI 3
3. Rôle de la puéricultrice en PMI 4
4. Situation en Isère 4
II. La cellule familiale 4
1. L'enfant 4
2. Les parents 6
III. L'accident domestique 7
1. L'accident 7
2. Épidémiologie 8
3. Facteurs de risque 9
CADRE CONCEPTUEL 11
IV. Oralité 11
V. Accident 11
1. Approche multidimensionnelle du concept 11
2. Prévention 12
3. Limites de la prévention 14
VI. Parentalité 15
1. Définition 15
2. Accompagnement et soutien à la parentalité
15
3. Compétences parentales 16
4. Responsabilité 16
5. Culpabilité 17
CONCLUSION DU CADRE THEORIQUE 17
CADRE EMPIRIQUE 19
VII. Choix de l'outil d'enquête 19
VIII. Questionnaires 19
1. Méthodologie 19
2. Présentation des résultats 20
3. Synthèse des résultats 25
IX. Entretiens 26
1. Méthodologie 26
2. Description des entretiens 27
3. Analyse des entretiens 29
4. Synthèse des résultats d'analyse 32
PROJET PROFESSIONNEL 34
X. Diagnostic et identification des besoins
34
XI. Propositions de projets 34
XII. Choix du projet 35
XIII. Objectifs 38
XIV. Échéanciers 38
XV. Moyens et personnes ressources 39
XVI. Évaluation 39
1. Évaluation par le public 39
2. Auto-évaluation 40
CONCLUSION 40
BIBLIOGRAPHIE 1
ANNEXE I. Tableau de synthese des etapes du
developpement de l'enfant de 6 mois a 4 ans
I
ANNEXE II. Liste non exhaustive des objets et produits
frequemment mis en cause lors
d'ingestions accidentelles II
ANNEXE III. Questionnaire a destination des parents
IV
ANNEXE IV. Resultats des questionnaires
VI
ANNEXE V. Guide d'entretien X
ANNEXE VI. Retranscription des entretiens
XI
ANNEXE VII. Grille d'analyse des entretiens
XXIV
ANNEXE VIII. Depliant « ingestions accidentelles
au domicile » XXVIII
ANNEXE IX. Pour aller plus loin XXIX
ANNEXE X. Questionnaire de satisfaction
XXX
ANNEXE XI. Grille d'evaluation XXXI
Keywords : accidental ingestion, prevention, pediatric
nurse, maternal and child protection, parenting support
RÉSUMÉ
Derrière les traumatismes, les intoxications et les
ingestions accidentelles sont la deuxième cause d'accident de la vie
courante chez l'enfant et représentent un enjeu majeur de santé
publique en terme de prévention. Malgré la prévention
active des professionnels de santé et passive du gouvernement, les
accidents domestiques, notamment par ingestion n'ont fait qu'augmenter sur les
périodes de confinement dues au coronavirus.
Nous nous sommes alors demandés : « En quoi le
professionnalisme de la puéricultrice de PMI peut-il avoir un
retentissement sur la diminution de survenue des ingestions accidentelles par
les enfants de six mois à quatre ans ? ».
Nous avons interrogés cinquante-deux parents d'enfants
âgés de moins de cinq ans puis quatre puéricultrices de
PMI. L'analyse de nos enquêtes a permis d'identifier trois besoins pour
les parents : être sensibilisés de manière
générale à la problématique des ingestions
accidentelles du jeune enfant, être sensibilisés à son
développement psychomoteur et bénéficier d'un support
récapitulatif.
Du côté des puéricultrices, au-delà
d'un besoin, c'est un souhait commun qui a émergé : promouvoir le
service de protection maternelle et infantile auprès des familles.
Notre projet s'est donc porté sur ces différents
axes. Nous avons organisé un atelier autour des ingestions accidentelles
lors d'une journée de prévention prévue au sein de
l'hôpital couple enfant de Grenoble. Cette campagne a eu pour but de
sensibiliser les parents aux dangers potentiels du domicile tout en leur
proposant des pratiques sûres et adaptées.
À l'issue de cet atelier, un dépliant leur a
été remis reprenant les éléments essentiels
à nos yeux : un schéma du développement psychomoteur de
l'enfant, les numéros d'urgence ainsi qu'une carte de l'Isère
représentant les différentes antennes de PMI.
Mots-clefs : ingestion accidentelle, prévention,
puéricultrice, protection maternelle et infantile, soutien à la
parentalité
ABSTRACT
Intoxications and ingestions are the second most common cause
of domestics accidents for children. Preventing these disasters represents a
public health challenge.
Despite governmental engagement and healthcare professionals'
mobilization, domestics' accidents have increased during lockdowns periods.
Therefore, we asked ourselves : « How pediatric
nurses in maternal and child protection can reduce accidental ingestions by
children between six months and four years ? ».
We interviewed fifty-two parents of children under five years
old and four pediatric nurses from maternal and child protection. Theirs
answers allowed us identifying three specials parents' needs : first to be
informed about ingestions risks, second to be informed about psychomotor
development and third to receive a summary of these risks.
Our project was focused on these needs. With healthcare
professionals of Grenoble couple/children hospital, we organized a prevention
workshop about accidentals ingestions of children. Our objective is to make
aware parents about domestics' risks and allow them to avoid dangerous
behaviors.
We also gave them a summary leaflet grouping emergencies
numbers, psychomotor development and a departmental card of differents
locations of maternal and child protection.