La mise en oeuvre de la couverture maladie universelle au profit des travailleurs du secteur privépar PICHIO KONE Ecole Nationale d'Administration de Côte d'Ivoire - Brevet du Cycle Moyen Supérieur 2016 |
ANNEXE IIITERMES DE REFERENCE
Date: Lieu: (à voir). I.CONTEXTE ET JUSTIFICATION . II. OBJECTIFS DES AWARDS2.1. Objectif général 2.2. Objectifs spécifiques 1- 2- 3- III- METHODOLOGIEIV. RESULTATS ATTENDUS 1- 2- 3-
VI- PARTICIPANTS
ANNEXE IVMINISTER DE L'EMPLOI, REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE ET DE LA PROTECTION SOCIALE Union- Discipline- Travail DIRECTION GENERALE DU TRAVAIL Dossier n° DIRECTION DE L'INSPECTION DU TRAVAIL INSPECTION DU TRAVAIL DE YOPOUGON TEL : 23453695 N° /MEPS/DGT/DIT/IT-YOP PROCES-VERBAL DEFINITIF DE L'an deux mille. .et le du mois de ont comparu devant nous Inspecteur du Travail et des Lois Sociales dûment assermenté, M Employeur BP d'une part, et M Fonction Catégorie Un accord a été réalisé sur les points ci-dessous : DECOMPTE Ancienneté du Travailleur Salaire TOTAL : Par cet accord, les parties s'engagent et s'obligent à renoncer à toute action devant le Tribunal du Travail se rapportant aux points ci-dessus cités. L'EMPLOYEUR LE TRAVAILLEUR L'INSPECTION DU TRAVAIL MINISTERE DE L'EMPLOI ET DE REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE LA PROTECTION SOCIALE Union- Discipline- Travail Abidjan, DIRECTION GENERALE DU TRAVAIL DIRECTION DE L'INSPECTION DU TRAVAIL A INSPECTION DU TRAVAIL DE YOPOUGON Monsieur TEL : 23453695 N° /MEPS/DGT/DIT/IT-YOP Objet : Avis de contrôle de votre entreprise M. Conformément aux dispositions de l'article 91-8 de la loi 2015-532 du 20 juillet 2015 portant code du travail, j'ai l'honneur de vous faire connaître que mes services vont procéder à un contrôle au sein de votre entreprise le , à heures Pour se faire, je vous invite à tenir à la disposition de mes collaborateurs, les documents ci-après : - Attestation de déclaration de votre entreprise auprès de l'Inspection du Travail du ressort (article 92-1 du code du travail) - Le registre employeur (article 92.3 du code du travail, article 2 du décret n°96-209 du 7 mars 1996) - Le règlement intérieur de votre entreprise visé par l'Inspection du Travail du ressort (article 16-1 du code du travail, décret n° 96-197 du 7 mars 1996 relatif au règlement intérieur) - Le procès-verbal de la dernière élection de délégués du personnel (décret n°96-207 du 7 mars 1996) NB : cette liste n'est pas exhaustive. Par ailleurs, le contrôle portera sur les conditions d'hygiène, de santé et de sécurité au travail. Je vous remercie par avance des dispositions utiles que vous voudriez bien prendre en vue de réserver un accueil courtois à mes collaborateurs. Je vous prie de recevoir, M. ...... l'expression de ma considération distinguée Abidjan le / / L'Inspecteur du Travail 30 BIBLIOGRAPHIEI. TEXTES DE LOIS
- Convention collective interprofessionnelle du 20 juillet 1977. II. OUVRAGES SPÉCIALISÉS - Le guide pratique des relations de travail, DJE ULRICH. - Méthodes et Techniques d'Inspection du Travail, KREMAN 31 TABLE DES MATIÈRES DEDICACE REMERCIEMENTS AVANT-PROPOS TABLE ET SIGLES ET ABRÉVIATIONS SOMMAIRE INTRODUCTION 1 PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DES STRUCTURES D'ACCUEIL CHAPITRE I : PRÉSENTATION DE LA CNAM 3 SECTION I : HISTORIQUE ET MISSIONS 3 Paragraphe I : Historique 3 Paragraphe II : Missions 4 SECTION II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT 4 Paragraphe I : Conseil d'Administration 4 Paragraphe II : Direction Générale 5
DE L'INSPECTION DU TRAVAIL DE YOPOUGON 7 SECTION I : HISTORIQUE ET MISSIONS 7 Paragraphe I : Historique 7 Paragraphe II : Missions 8
SECTION II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'IT DE YOPOUGON 9 Paragraphe I : Direction 9
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Paragraphe II : Service Technique et le Service Courrier et des Plaintes 10
DEUXIÈME PARTIE : DESCRIPTION DES TÂCHES EFFECTUÉES CHAPITRE I : DESCRIPTION DES TÂCHES EFFECTUÉES À LA CNAM 13 SECTION I : TÂCHES EFFECTUÉES AU SEIN DU SERVICE JURIDIQUE 13 SECTION II : LES TÂCHES DE REPRÉSENTATION 14 CHAPITRE II : TÂCHES EFFECTUÉES À LA SOUS-DIRECTION DU L'INSPECTION DE TRAVAIL DE YOPOUGON 15 SECTION I : TÂCHES ADMINISTRATIVES 15 Paragraphe I : Réception des usagers 15 Paragraphe II : Saisie de courriers et des actes administratifs 15 SECTION II : TÂCHES TECHNIQUES 15 Paragraphe I : Règlement de conflit individuel 15 Paragraphe II : Participer aux élections de délégués du personnel 16 Paragraphe III : Participer à un contrôle d'entreprise 16 TROISIÈME PARTIE : CRITIQUES ET SUGGESTIONS CHAPITRE I : CRITIQUES 18 SECTION I : AU NIVEAU DE LA CNAM 18 Paragraphe I : Au niveau de ressources humaines et sur le fonctionnement 18
Paragraphe II : Au niveau de ressources matérielles et techniques 19
TRAVAIL DE YOPOUGON 19 Paragraphe I : Au niveau des ressources Humaines et du fonctionnement 20 A. Déficit en personnel 20 33 B. Faiblesse au niveau du fonctionnement 20 Paragraphe II : Au niveau des moyens de travail 20
D'ACCUEIL 23 SECTION I : SUGGESTIONS RELATIVES À LA CNAM 23 Paragraphe I : Gestion des ressources humaines 23 Paragraphe II : Communication 23 Paragraphe III : Renforcement du matériel 24 Paragraphe IV : Au niveau technique 24 Paragraphe V : Accroître et faire des facilitations au niveau du budget 24 Paragraphe VI : Sur le fonctionnement 25 SECTION II : SUGGETIONS RELATIVES À L'INSPECTION DU TRAVAIL DE YOPOUGON 25 Paragraphe I : Ressources Humaines 25 Paragraphe II : Réhabilitation de l'IT de Yopougon 25 Paragraphe III : Dématérialisation des procédures 26 Paragraphe IV : Dispositif juridique 26 Paragraphe V : Relation entre l'Inspection du Travail et les partenaires sociaux 26 CONCLUSION 28 ANNEXES 29 BIBLIOGRAPHIE 30 TABLE DES MATIÈRES 31
MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE RÉPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union - Discipline - Travail
MÉMOIRE PROFESSIONNEL Sous la direction Présentés par : KONE Pichio Fonctionnaire - Élève Coordonnateur de stage MME. COULIBALY Bintou Directeur Général du Travail Administrateur Principal du Travail et des Lois Sociales Maitre de Stage M. Mamadou KONE Directeur des Affaires Administratives CNAM M. COULIBALY Obéton Administrateur Principal du Travail et des Lois Sociales Encadreur Académique Mars 2019 M.KOKOUNSEU Madé Benson Inspecteur Pédagogique de l'Enseignement Secondaire Chargé de Cours à l'ENA TABLE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS AMO : Assurance Maladie Obligatoire BIT : Bureau International du Travail CNAM : Caisse Nationale d'Assurance Maladie CAPSU : Caisse Autonome de Protection Sociale CCMS : Conseil Consultatif de la Mutualité Sociale CEDEAO : Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest CIPRES : Conférence Interafricaine de la Prévention Sociale CMSS : Caisse Malienne de Sécurité Sociale CMU : Couverture Maladie Universelle CM-UEMOA : Conseil des Ministres de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine COM-UEMOA : Commission de l'Union Économique et Monétaire Ouest Africaine DECAM : Décentralisation de la Couverture Maladie Universelle DGT : Direction Générale du Travail DPES : Document de Politique Économique et Social FNSS : Fonds National de Solidarité Sociale ICAMO : Institut de coordination de la l'assurance maladie obligatoire IEC/CCC : Information Éducation et Communication /Communication pour le Changement de Comportement INFS : Institut National de Formation Sociale IPS : Institution de Prévoyance Sociale IPS-CGRAE : Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Générale des Retraités et Agents de l'État IPS-CNPS : Institution de Prévoyance Sociale-Caisse Nationale de Prévoyance Sociale IT : Inspection du Travail MGFAE : Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l'État MUGEF-CI : Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l'État de Côte d'Ivoire OGD : Organisme de Gestion Délégué OIT : Organisation Internationale du Travail OMS : Organisation Mondiale de la Santé OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement PCMS : Plan Comptable des Mutuelles Sociales PMB : Paquet Minimum de Bénéfices PNDS : Plan National de Développement Stratégique PPTD : Programme Pays pour le Travail Décent RAM : Régime d'Assistance Médical RGB : Régime Général de Base SARA: Service Availability Readiness Assessment SNDES : Stratégie Nationale de Développement Économique et Social SYSCOA : Système Comptable Ouest Africain TIC : Technologie de l'Information et de la Communication UAM-AFRO : Union Africaine de la Mutualité-Afrique de l'Ouest UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine SOMMAIRE INTRODUCTIONPREMIÈRE PARTIE : SITUATION ACTUELLE DE LA COUVERTURE DU RISQUE MALADIE CHAPITRE I : LES SYSTÈMES DE COUVERTURE EXISTANTS CHAPITRE II : DIAGNOSTICS DE LA COUVERTURE ACTUELLE DU RISQUE MALADIE DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DE COUVERTURE DU RISQUE MALADIE AU PROFIT DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ : CAS DE LA CMU CHAPITRE I : RÉFORME DE LA CSU EN CICHAPITRE II : CONTRIBUTION DE L'INSPECTION DU TRAVAIL A L'ENRÔLEMENT DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ CAS DE LA ZONE INDUSTRIELLE DE VRIDI TROISIÈME PARTIE : ÉCUEILS ET RECOMMANDATIONS CHAPITRE I : ÉCUEILS A LA MISE EN OEUVRE DE LA COUVERTURE MALADIE DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ CHAPITRE II : RECOMMANDATIONSCONCLUSIONINTRODUCTION1 Les partenaires au développement dont l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et la Banque Mondiale, entre autres, incitent les gouvernements des pays à assurer la protection financière contre le risque maladie et faciliter l'accès aux soins de santé de qualité des populations à travers des initiatives en faveur de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU). Le Gouvernement Ivoirien s'est donc engagé depuis 2000 dans la lutte contre la pauvreté avec notamment, l'instauration d'un système d'assurance maladie obligatoire, dénommé Couverture Maladie universelle (CMU). Celle-ci est instituée par la loi N°2014131 du 24 mars 2014 et vient compléter le paysage de la couverture du risque-maladie en Côte d'Ivoire où divers mécanismes de type volontaire et obligatoire existent déjà. La couverture du risque maladie est donc au coeur des priorités définies dans les différents documents de politique économique et sociale de la Côte d'Ivoire. Cette dynamique a été confortée par la vision du Président de la République, Monsieur Alassane OUATTARA, qui à l'occasion de la commémoration de la fête du travail du 1er mai 2018, a soutenu les propos suivants : «Aussi, afin de garantir le droit à la santé pour tous, tel que consacré par notre Constitution, j'ai pris l'engagement de favoriser une plus large utilisation des services de santé par les populations, en mettant en place la Couverture Maladie Universelle.1» Cette réforme de l'assurance maladie obligatoire s'inscrit dans cette dynamique de couverture maladie universelle. Pour atteindre cet objectif de couverture maladie universelle, l'implication de chaque acteur est essentielle pour assurer aux populations cibles, une couverture efficace et efficiente. Par ailleurs, cette réforme contribuera à améliorer le système de protection sociale et à atteindre l'objectif du travail décent, à lutter contre la pauvreté, à renforcer la justice et la paix sociale, car la 1Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d'ivoire, discours fête du Travail,1er mai 2018. 2 maladie est l'un des principaux facteurs aggravant la pauvreté des familles. Une majorité des pays africains, à l'indépendance avait opté pour la gratuité des soins pour leur population. En Côte d'Ivoire, cela a donné naissance en 1973 à la MUGEF-CI pour les fonctionnaires et à la CNPS pour les travailleurs du privé dans le cadre des accidents de travail et des maladies professionnelles. Cependant vu la recrudescence de l'accès aux soins, la couverture maladie à toute la population et en particulier aux travailleurs du secteur privé s'impose. La santé des travailleurs du secteur privé, force ouvrière impactant l'activité économique demeure préoccupante pour le gouvernement. De ce qui précède, quelques hypothèses sont à émettre : Quelle est la situation actuelle de la couverture contre le risque maladie dans le pays ? La CNAM à elle seule peut-elle enrôler les travailleurs du secteur privé ? L'Inspecteur du Travail ne peut-il pas contribuer à l'enrôlement des travailleurs du secteur privé ? Telles sont les questions essentielles auxquelles notre étude se propose de répondre. Notre sujet revêt un intérêt du point de vue institutionnel, académique et social. Au niveau institutionnel, cette étude permettra de mieux connaître la structure de gestion et de formuler les propositions pour l'amélioration de la couverture maladie des travailleurs du secteur privé. Sur le plan académique, elle nous aidera à approfondir les notions de droits des obligations, de droit du travail et de la sécurité sociale. Sur le plan social, la présente étude précisera le rôle de l'État à travers l'Administration du Travail dans la sensibilisation et l'enrôlement à la 3 couverture du risque maladie des travailleurs du secteur privé en Côte d'ivoire ainsi que pour les bénéficiaires de voir leurs besoins satisfaits. Nous avons rencontré quelques difficultés lors de cette étude. D'abord nous n'avons pas pu réaliser à temps les rencontres vu l'indisponibilité de certaines structures pour cas de vacance ou mutation. Ensuite, nous n'avons pas pu obtenir le nombre d'entreprises effectif, ainsi que l'effectif des travailleurs avec l'Inspection du Travail. Enfin, nous n'avons pas pu avoir le nombre d'établissements de soins de santé des entreprises privées. La direction de la Médecine du Travail n'a pas pu nous fournir cette information. Pour la réalisation de ce travail nous avons procédé à des méthodes de recherche documentaire, statistiques, comparatives et la collecte de données .Ce qui a servi à l'analyse documentaire. Les entreprises et les travailleurs des zones industrielles d'Abidjan en occurrence celle de Vridi qui a servi à cette étude. Nous avons effectués des visites en entreprise, échangé de même avec les acteurs (employeur et travailleur). Pour répondre à la préoccupation de la non existence de couverture conte le risque maladies des travailleurs du secteur privé, nous procèderons d'abord à l'analyse des différents régimes existants de protection contre le risque de maladie en Côte d'Ivoire. Ensuite, faire le bilan de la mise en oeuvre de la couverture maladie universelle en générale et au profit des travailleurs du secteur privé. Enfin nous allons relever les écueils à sa mise en oeuvre et faire des recommandations visant l'amélioration de la mise en oeuvre de la CMU.
5 CHAPITRE I : SYSTÈMES DE COUVERTURE EXISTANTSLa première partie de notre étude consiste à faire l'état des lieux de la couverture du risque maladie en Côte d'Ivoire. Cet état des lieux permet de définir les acteurs, ensuite définir les bénéficiaires et enfin présenter les différents régimes existants ainsi que leurs limites. La couverture du risque maladie est assurée en Côte d'Ivoire par plusieurs acteurs, à travers des systèmes assurantiels publics et privés ; l'Etat prenant directement en charge, les frais de santé de certaines catégories de citoyens. Plusieurs régimes de protection contre le risque- maladie existent en Côte d'Ivoire. Avant de traiter les différents types de régimes de protection contre les risques maladies, il nous faut définir la notion de couverture maladie. Qu'est-ce qu'une couverture maladie ?2 La couverture maladie est un dispositif permettant à une personne de manière stable et régulière de bénéficier d'une sécurité sociale pour ses dépenses de santé. C'est donc une assurance maladie qui permet à l'individu de se prendre en charge contre le risque maladie, cette assurance est chargée de protéger l'individu face à des risques financiers de soins en cas de maladie. Elle est souvent caractérisée par un régime de base et /ou un régime contributif, ce qui donne droit à des prestations de soins de santé, prise en charge des frais de soins et achats de médicaments à travers un ticket modérateur. À la suite de cette définition, il est important que nous présentions les différents systèmes existants en Côte d'Ivoire. Nous verrons d'abord les régimes obligatoires (MUGEFCI, CNPS, CGRAE, Fonds et Mutuelles de services, Médecine du Travail). Ensuite les régimes volontaires (Assurances privées, 2 La couverture maladie selon le grand Larousse, est un dispositif permettant à une personne de manière stable et régulière de bénéficier d'une sécurité sociale pour ses dépenses de santé. 6 Mutuelles privée de Santé, ESCOM etc...) et leurs limites. Dans ce chapitre, nous verrons l'ensemble des régimes du système de couverture du risque maladie en Côte d'Ivoire. Nous avons deux grands régimes qui sont les régimes de couverture publics et les régimes de couverture volontaires ou privés. Section I : RÉGIMES PUBLICSDans le secteur public, les Institutions de Prévoyance sociale (IPS) assurent l'administration des régimes de protection sociale. Il s'agit de la Caisse nationale de Prévoyance sociale (CNPS) et de la Caisse générale de Retraite des Fonctionnaires et Agents de l'État (CGRAE). Il existe aussi des mutuelles des Employées du public qui assurent le risque-maladie. Paragraphe 1 : Régime de protection des fonctionnairesLa MUGEFCI est la structure qui a en charge la gestion du système d'assurance-maladie des fonctionnaires et agents de l'État. Celle-ci offre un régime de base obligatoire qui couvre un certain nombre de prestations limitées à la prise en charge des frais pharmaceutiques des soins et prothèses dentaires et d'optique. La loi du 7 novembre 1962 sur les pensions civiles et le décret 68-82 du 9 février 1968 pris pour son application, organisent un régime spécial de réparation pécuniaire accordée au fonctionnaire en cas d'invalidité résultant de maladie ou d'accident survenus dans l'exercice de ses fonctions. Le statut général de la Fonction Publique, prévoit en ses articles 65 et suivants, un régime de congé maladie en faveur du fonctionnaire atteint d'une maladie non professionnelle ou professionnelle et du fonctionnaire victime d'un accident du travail. Il existe également un régime complémentaire et volontaire qui prend en 7 charge un panier de soins plus élaboré. Au 30 juillet 2018, la MUGEFCI couvrait environ 319 562 (fonctionnaires et agents de l'Etat) soit 246 870 adhérents en activité 72 692 qui sont admis à faire valoir leur droit à la retraite et au total environ 700 000 bénéficiaires. Il existe d'autres mutuelles des agents du secteur public (Mutuelle des Agents du Trésor, Mutuelle des Agents de la Direction Générale des Impôts, Fonds de Prévoyance de la Police nationale, Fonds de Prévoyance militaire, etc.). De façon générale, ces mutuelles sont financées par les cotisations des assurés (définies comme une part de leur salaire ou pension), et les prestations s'étendent à leurs ayant-droits. Quant à la CGRAE, elle est la caisse de retraite qui assure le régime des pensions publiques de retraite. Elle recouvre les cotisations des retraités et les achemine vers la Mutuelle générale des Fonctionnaires et Agents de l'État de Côte d'Ivoire (MUGEFCI). Paragraphe 2 : Régime général des travailleurs du secteur privé et assimilés Le régime général des travailleurs du secteur privé et assimilés prend en compte le système de couverture sociale assuré par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (L'IPS-CNPS) et les dispositions législatives régissant la Médecine d'Entreprise. A. Couverture maladie assurée par la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale Elle gère un régime général de protection sociale des travailleurs des entreprises privées déclarés à la CNPS et assimilés. Les prestations maladie 8 accordées par la CNPS se fondent sur : la loi n°99-477 du 02 août 1999, portant Code de Prévoyance Sociale. Cette loi définit les branches de prestations gérées par la CNPS ; La loi n° 95-15 du 12 Janvier 1995, portant Code du Travail (art. 23.6, instituant l'assurance maternité au profit de la femme salariée). Les prestations relatives à la maladie concernent les accidents de travail et les maladies professionnelles, ainsi que les périodes d'invalidité. La CNPS accorde, en plus, d'autres indemnités telles que les indemnités liées à l'accouchement. À la date du deuxième trimestre 2018, cette IPS couvrait 554967 travailleurs, 39 309 conjoints et 173 562 enfants. Le financement de ces branches est exclusivement à la charge de l'employeur.
Les prestations offertes dans les établissements de santé des entreprises sont les soins d'urgence, les consultations et les soins infirmiers. La loi ne fait pas une liste exhaustive des prestations. Cependant elle donne le personnel médical et sanitaire exigé en fonction de l'effectif des travailleurs. Ainsi, on distingue cinq catégories d'établissements de santé avec les offres de soins de santé minima. - Catégorie 1 : 1000 travailleurs et plus. Le centre doit disposer d'un 9 médecin et de deux infirmiers en permanence et d'un infirmier supplémentaire par tranche de 500 travailleurs au-dessus de 1000. - Catégorie 2 : 750 à 999 travailleurs, un médecin et deux infirmiers permanents. - Catégorie 3 : 250 à 749 travailleurs, un médecin périodique et un service infirmier permanent. - Catégorie 4 : 100 à 249 travailleurs, un infirmier permanent. - Catégorie 5 : moins de 100 travailleurs, présence périodique d'un infirmier. Ces prestations sont destinées aux travailleurs et leurs familles et les dépenses sont exclusivement à la charge de l'employeur. Selon les données de la CNPS, on compte 1418 entreprises de plus de 50 travailleurs, soit 4,55% des entreprises déclarées. Ce qui nous amène à estimer à environ 1418 établissements de santé des entreprises si l'on s'en tient à la loi précitée. D. Dépenses de prestations et la taille de la population couverte Les dépenses des soins de santé des entreprises s'élèvent à 131,6 milliards de FCFA en 2014.3 Ce montant couvre les frais des soins des assurances privées, des mutuelles de santé et les frais au titre des prestations de soins des établissements de santé des entreprises. Cependant, il n'a pas été possible de déterminer la part des dépenses de prestations de soins des établissements de santé des entreprises, qui elles sont exclusivement à la charge de l'employeur. Selon les chiffres de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), l'effectif des travailleurs salariés en activité est de 674 176 personnes au 31 décembre 2015. Cependant 521 967 travailleurs, soit 77,42% des travailleurs 3 RASS 2015 ;Rapport Annuel sur le Système de Santé 10 déclarés sont susceptibles de bénéficier des prestations de soins de santé des établissements de santé des entreprises comme le mentionne la loi. La taille moyenne des ménages selon le RGPH 2014 est de 5,4. Ce qui donne une estimation des bénéficiaires des soins de santé des établissements des entreprises à environ 2,8 millions de personnes, soit 12,4% de la population ivoirienne couverte par le régime de soins de santé des établissements des entreprises privées. Par ailleurs, la CNPS prend en compte les frais de transports pour les soins médicaux et d'autres biens comme des chaussures et des montures le cas échéant. Au total, les régimes obligatoires couvrent essentiellement les salariés du secteur formel et les personnes à leur charge. Section II : RÉGIMES D'ASSURANCE VOLONTAIRESIl existe des compagnies d'assurance privées et des mutuelles de santé aussi bien du secteur formel que du secteur informel, dont l'adhésion se fait sur une base volontaire, avec une couverture élargie aux membres de la famille de l'adhérent. L'assurance privée peut être contractée individuellement ou en groupe. Elle est financée par une prime d'assurance qui est généralement très élevée, ce qui en exclut une importante frange de la population. Les mutuelles de santé sont peu nombreuses au niveau national. En 2015, pour l'ensemble des 30 mutuelles de santé recensées, selon le MEMEASFP estimait le nombre des bénéficiaires à 326 699, dont 48 647 cotisants, soit environ 1,44 % de la population totale du pays en 2015. Paragraphe 1 : Régimes Privés d'Assurance MaladieLa Côte d'Ivoire se place en tête du marché des assurances dans la zone CIMA (Conférence Interafricaine des Marchés des Assurances) avec 23,9% de 11 part. Au niveau du marché ivoirien, le taux de pénétration reste faible et est estimé à 3%. Ce qui représente environ 680 140 bénéficiaires d'un régime d'assurance maladie par rapport à la population ivoirienne totale. Les chiffres d'affaires des sociétés d'assurance maladie concernant la branche Accidents corporels et Maladie s'élèvent à 38,7 milliards de francs CFA, dont 90% pour la branche maladie, soit 37,8 milliards de francs CFA. Les régimes d'assurances maladie privés offrent une large gamme de soins de santé au profit de leurs bénéficiaires et pour toutes les pathologies. Cependant, la prise en charge de certaines pathologies est soumise à entente préalable. Il s'agit des maladies chroniques comme le diabète et les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, en dehors des hospitalisations qui sont généralement couvertes à 100%, les autres prestations et actes médicaux sont couverts à 80%. Il en est de même pour les médicaments qui sont couverts à 70% en général. Paragraphe 2 : Régimes Communautaires De Couverture Maladie A. Population couverte et les ressources des mutuelles 1. Population couverteSelon les données de l'Agence de Régulation de la Mutualité Sociale (AIRMS), 48 mutuelles sont fonctionnelles et déclarées aux registres. Ces mutuelles sont exclusivement du secteur formel. Il n'existe aucune mutuelle du secteur informel, agricole et en zone rurale. Nous présentons dans le tableau ci-dessous le nombre de bénéficiaires, les dépenses de soins de santé, les prestations couvertes et le taux de prise en charge des assurés des mutuelles dont les rapports d'activités sont disponibles. 12 Tableau 1 : Synthèse des activités des mutuelles en 2015
Selon les données de l'AIRMS, 17 mutuelles ont déposé leur rapport d'activités (voir liste en annexe) pour 2015. Le nombre de bénéficiaires des mutuelles est 916 269 personnes, soit 4% de la population ivoirienne. Ce chiffre ne devrait guère dépasser un million de personnes si on estime le nombre de bénéficiaires des autres mutuelles qui n'ont pas déposé leur rapport d'activités. En effet, en dehors de la Mutuelle Générale des Fonctionnaires et Agents de l'État de Côte d'Ivoire (MUGEF-CI) qui totalise 718 847 bénéficiaires, les autres mutuelles ont un effectif qui varie entre 500 et 4000 personnes. Si l'on tient compte de ces estimations, on pourrait dire que les mutuelles de santé couvrent moins de 5% de la population ivoirienne. 2. Ressources des mutuellesLes cotisations de l'ensemble des mutuelles en 2015 s'élèvent à 38,25 milliards de FCFA, soit $ US 65,9 millions. Les dépenses de soins de santé enregistrées par les mutuelles sont estimées à 29,7 milliards de FCFA, soit $ US 51,2 millions. Les ressources des mutuelles sont composées des cotisations des employés et en général de la part de l'employeur, sauf la MUGEF-CI où l'État de Côte d'Ivoire ne contribue pas. Les taux de cotisation varient entre 3 à 7,5 % du revenu de base. Il existe aussi des cotisations fixes qui varient entre 500 FCFA (mutuelle des handicapés) 13 à environ 80 000 FCFA (Mutuelle de la Société Ivoirienne de Raffinage). Cependant la majorité des cotisations des adhérents se situent entre 7000 à 15 000 FCFA par mois. 3. Prestations et le taux de prise en chargeLes prestations offertes par les mutuelles demeurent pratiquement identiques à celles des assurances privées. Il s'agit des consultations, des hospitalisations, des examens biologiques, de l'imagerie médicale, de l'optique et des médicaments. En dehors des hospitalisations qui sont couvertes à 100% dans les hôpitaux- publics, toutes les autres prestations sont couvertes entre 70 à 80%. À cela, il faut ajouter la maternité qui est également couverte à 100% dans les structures publiques ou bénéficie d'un forfait assez variable d'une mutuelle à une autre dans les cliniques privées. Nous avons noté que certaines mutuelles offrent des prestations sociales comme le soutien en cas de décès, de naissance, etc. B. Mécanismes De Prépaiement1. Présentation du Projet Santé Abidjan Le Projet Santé Abidjan (PSA) est un projet bilatéral entre la Côte d'Ivoire et la France. Il a été mis en oeuvre par le Ministère en charge de la Santé de la Côte d'Ivoire et la Coopération française depuis 1992. Ce projet vise la création de plusieurs formations sanitaires avec la particularité d'être à base communautaire et à but non lucratif. Ce sont les Établissements de Santé Communautaires (ESCOM). Les ESCOM, à but non lucratif, devraient offrir un système d'abonnement sous forme de pré paiement non mutualisé, une gestion communautaire bénévole et un système d'adhésion des populations.
Les ressources financières des ESCOM se composent des recettes des prestations, des droits d'adhésion et des droits de renouvellement des adhésions. Les droits d'adhésion varient entre 1000 à 6 000 FCFA. De même, les renouvellements des adhésions varient également de 1000 à 6 000 FCFA selon les localités. Les budgets de fonctionnement varient entre 16 millions et 200 millions selon les ESCOM. Par ailleurs, les recettes des ESCOM varient également d'un centre à un autre. 15 5. Faiblesses du système de prépaiementLe système de pré paiement tel que préconisé par le PSA devrait permettre aux populations de l'aire de l'ESCOM de bénéficier d'un système de protection contre le risque maladie à partir d'une adhésion. Le constat des décennies plus tard montre que les populations n'ont pas vraiment adhéré au projet. On le voit par le faible taux d'adhésion constaté dans tous les ESCOM. Une étude commandée par la Direction Générale de la Santé (DGS), avec le financement de l'Union Européenne à travers le Projet d'Appui à la Redynamisation du Système de Santé Ivoirien (PARSSI) a montré de grosses lacunes en gestion et en gouvernance. Ce qui explique le désintérêt des populations pour ce système de pré paiement qui augurait un engouement certain. En définitive, les ESCOM n'ont pas répondu aux attentes suscitées par leur création, à savoir offrir un système de protection contre le risque- maladie par le prépaiement. 16 Résumé du système de protection sociale Ivoirien17 CHAPITRE II : DIAGNOSTICS DE LA COUVERTURE ACTUELLE DU RISQUE MALADIE Sous cette rubrique, il s'agit de mettre en exergue, les dysfonctionnements inhérents aux systèmes actuels de couverture du risque maladie en Côte d'Ivoire ; dysfonctionnements qui se saisissent tant du point de vue de l'applicabilité des dispositions législatives et réglementaires que du point de vue du niveau réel de la couverture (personnes couvertes, panier des prestations offertes). Section I : AU NIVEAU DES RÉGIMES PUBLICSParagraphe 1 : Couverture assurée par l'ÉtatLes difficultés liées au système de couverture assurée par l'État, sont principalement dues à l'amenuisement des ressources publiques. Cette situation a pour corollaire la réduction des investissements publics affectés au secteur de la santé, ce qui se traduit non seulement par une dégradation de l'offre public de soins, mais aussi par l'institution de la politique de recouvrement des coûts de santé. Si le premier facteur crée à l'évidence la perte de confiance dans les structures sanitaires publiques, le deuxième rend caduque certaines dispositions réglementaires, qui consacrent la gratuité des soins de santé pour les fonctionnaires,4 dans les structures sanitaires publiques. Paragraphe 2 : Couverture assurée par la CNPSLa législation qui régit le régime de protection sociale géré par la CNPS, ne prévoit pas la couverture maladie en tant que telle. Les dépenses de santé sont assurées incidemment à travers la branche des prestations familiales y compris l'assurance maternité et la branche des risques professionnels. Par ailleurs, la gratuité des soins prônée par la législation en faveur des travailleurs du secteur privé dans le cadre de la politique d'action sanitaire et sociale n'est plus une réalité, du fait de l'institution du ticket contributif depuis 1992. En outre, la 4 Statut général de la fonction publique 18 condition de mariage pour bénéficier des prestations familiales de la CNPS, exclut de nombreux travailleurs assujettis au régime et enfin les difficiles conditions d'accès au droit (lenteur et lourdeur administrative) découragent les bénéficiaires. Paragraphe 3 : Médecine d'EntrepriseDe nombreux employeurs ne respectent pas malheureusement les prescriptions légales en la matière, aggravé en cela par le manque cruel de moyens d'intervention des services de l'inspection du travail. Ce système, quoique d'un apport indéniable, sur le plan de la couverture sanitaire des travailleurs, reste tout de même limité du point de vue de la couverture sociale de la santé, en ce sens qu'elle est exclusivement réservée aux travailleurs de l'entreprise et aux membres de leurs familles. Les prestations offertes restent également encore très limitées (premiers soins en cas d'accidents, soins infirmiers généralement). Section II : AU NIVEAU DES RÉGIMES VOLONTAIRESParagraphe 1 : Assurances privéesLa part des assurances privées dans le dispositif global de couverture du risque est peu significative en raison de leur faible degré de pénétration des populations et du coût très élevé des produits développés. Le prix moyen du contrat d'assurance maladie varie entre 13.000 FCFA et 18.000 FCFA par mois selon qu'il s'agit d'un contrat individuel ou d'un contrat groupe. De sorte que c'est seulement 0,97 % de la population qui souscrit à ces contrats. La clientèle constituée concerne encore malheureusement une minorité de privilégiés, capable de s'acquitter du paiement des primes au taux prohibitif pour le grand public. Il faut par ailleurs noter que les procédures d'indemnisation et de remboursement sont longues et non incitatives. 19 Paragraphe 2 : Mutuelles de santéEn l'absence d'une réglementation spécifique à la mutualité, c'est la loi sur les associations qui sert de cadre légal à l'existence des organisations mutualistes. Cette loi prescrit l'autorisation préalable de l'administration pour le démarrage des activités de toute association. Toutefois, cette obligation légale n'est pas respectée, dans la mesure où la plupart de ces organisations mènent leurs activités sans avoir été enregistrées au Ministère de l'Intérieur. Par ailleurs certaines mutuelles dérogent aux principes fondamentaux de la mutualité en instituant des adhésions obligatoires ; ce qui est contraire aux principes mutualistes qui prônent la liberté et la responsabilité. Dans ces conditions, les mutuelles de santé qui devaient pallier les insuffisances de la couverture assurée par l'Etat n'ont pas pu émerger véritablement. Au regard donc du constat sur le système actuel de la couverture maladie, il y a lieu de reconnaître que la situation est caractérisée par une grande insécurité sociale puisque 85% à 90% de la population ne bénéficient d'aucune couverture sociale, notamment les populations du milieu rural, les travailleurs du secteur informel, les indigents ou demandeurs sociaux. Nous notons dans cette partie l'existence de deux régimes de couverture sociale : une obligatoire et l'autre volontaire. Le premier régime est né de la volonté de l'État en vue d'assurer un minimum de couverture sociale aux agents du secteur public que privé. La seconde est du fait des contrats d'adhésion entre particulier et assurance privée. Nous pouvons dire qu'il existe plusieurs régimes sectoriels de protection contre le risque maladie qui s'adressent très majoritairement aux travailleurs du secteur formel. Ces régimes couvrent ainsi moins de 6% de la population ivoirienne. Pour remédier aux coûts très élevés des assurances privées et pour pallier le manque d'accès aux soins de santé, la Côte d'Ivoire a opéré une réforme pour tendre vers la CSU. En effet, la CSU vise à donner à tous l'accès à des services de santé de qualité (promotion, 20 prévention, traitement, soins palliatifs et de rééducation) sans risque de difficultés financières. Elle repose de ce fait sur trois axes que sont l'accès de l'ensemble de la population aux soins de santé, l'intégralité de l'offre de services de santé et la protection contre le risque financier ;d'où la nécessité de la mise en oeuvre de la couverture maladie universelle au profit des populations en général et particulièrement des travailleurs du secteur privé .La mise en oeuvre de cette couverture au profit des travailleurs du secteur privé est une nécessité vue que la majorité n'en possède pas, que la couverture est limitée pour certains ou l'absence totale de couverture maladie pour d'autre. Pour atteindre cet objectif, la réforme s'appuie principalement sur la mise en oeuvre de la Couverture Maladie Universelle pour permettre à toute la population d'avoir accès aux soins de santé usuels de qualité à des coûts abordables. Nous présentons d'abord les principales orientations de la stratégie de CSU relativement aux trois axes mentionnés. Ensuite la stratégie de CMU de la Côte d'Ivoire. Et enfin la contribution de certains acteurs à la mise en oeuvre de la CMU au profit des travailleurs du secteur privé.
22 CHAPITRE I : RÉFORME DE LA COUVERTURE SANITAIRE UNIVERSELLE EN CÔTE D'IVOIRE Section I : PRINCIPALES ORIENTATIONS DE LA CSU Paragraphe 1 : Présentation de la stratégie de disponibilité de l'offre de soins La stratégie mise en place en vue d'assurer la disponibilité de l'offre de soins de santé dans le cadre de la CSU se décline en cinq points : > Réviser la carte sanitaire en vue d'améliorer la couverture sanitaire et garantir l'équité dans l'accès aux services de santé aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine ; > Améliorer la disponibilité sur l'ensemble du territoire des ressources humaines de santé (RHS) de qualité et motivées ; > Définir les postes en ressources humaines en adéquation avec les plateaux techniques des structures de soins ; > Rendre disponibles et accessibles les médicaments essentiels et autres intrants stratégiques ; > Améliorer la qualité des prestations à travers l'élaboration de guide harmonisé de bonnes pratiques et d'un cahier de charge pour l'accréditation des structures sanitaires publiques et privées. Paragraphe 2 : Stratégie de protection contre le risque financier La stratégie de protection contre le risque financier développée dans le cadre de la CSU se présente comme suit : > Soutenir les études actuarielles et de faisabilité pour l'élaboration de programmes de prépaiement ; > Adopter une méthode d'identification de l'indigent en Côte d'Ivoire ; 23 ? Promouvoir une culture de l'assurance maladie comprenant des programmes publics/privés et communautaires ; ? Gérer efficacement les coûts administratifs associés à la collecte, la mise en commun et l'achat ; ? Réduire les coûts administratifs liés à l'introduction de différentes formes de programmes d'assurance maladie, en particulier l'assurance maladie communautaire ; ? Réviser le mécanisme de gratuité ciblée en cours en vue de le rendre soutenable par l'État. Paragraphe 3 : Objectifs de la stratégieLa stratégie relative à la disponibilité de l'offre de soins pourrait se résumer en une meilleure répartition de l'offre de soins et des ressources humaines en santé sur l'étendue du territoire ; élaborer des outils d'évaluation de la performance du système de santé. Cependant, un aspect qui nous parait important est d'une part l'adaptation de la formation des professionnels de santé aux défis de santé des populations à court, moyen et long terme et la qualité de cette formation et d'autre part la mise en place d'un mécanisme de formation continue des professionnels de santé. Le non-respect de la pyramide sanitaire par les populations crée un déséquilibre organisationnel du système de santé. Ce qui est source d'inefficacité et d'inefficience de l'offre de soins dans la CSU. De plus, la stratégie ne fait pas mention des soins de santé spécifiques aux personnes âgées quand on sait que le vieillissement de la population demeure un problème de santé publique. Ces quelques points constituent des faiblesses dans la stratégie de l'offre de soins de la CSU. 24 Section II : COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE« La santé est un droit fondamental dont doit jouir toute population sans distinction » cf. déclaration universelle des droits de l'homme est adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris au palais de Chaillot par la résolution 2175. Paragraphe 1: Présentation des principes de la CMUPar la loi 2014-131 du 24 mars 20146 (Voir Annexe I), la Côte d'Ivoire instituait un régime de Couverture Maladie Universelle au profit de tous les résidents sur le territoire ivoirien. La gestion de la CMU est confiée à une Institution de Prévoyance Sociale dénommée Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM). Les articles 2 et 4 de la loi sur la CMU précisent son caractère obligatoire. Elle s'impose de ce fait à toutes les personnes qui résident sur le territoire ivoirien. De plus, chaque assuré disposera d'un numéro d'immatriculation unique. Selon l'article 27 de la loi sur la CMU, ce numéro d'immatriculation constituera l'identifiant unique du système de sécurité sociale de la Côte d'Ivoire et remplacera de facto tous les autres numéros existants. L'article 10 du chapitre III de la loi 2014-131 stipule que la CMU repose sur les principes de solidarité nationale, d'équité et de mutualisation des risques. La CMU comprend deux régimes dont un Régime Général de Base (RDB) contributif alimenté par les cotisations des ménages et des employeurs et un Régime d'Assistance Médicale (RAM) destiné aux personnes identifiées comme indigentes. Les ressources du RAM sont assurées par le budget de l'État. Les deux régimes bénéficient de ressources financières additionnelles pour 5Adoption de la déclaration universelle des droits de l'homme, Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948 à Paris au palais de Chaillot par la résolution 217. 6 Loi 2014-131 du 24 mars 2014 instituant la Couverture maladie universelle en Côte d'ivoire. 25 assurer l'équilibre entre les dépenses et les recettes de la CNAM. Dans la réalisation de sa mission, la CNAM s'appuie sur des Organismes Gestionnaires Délégués (OGD). Ces OGD ont en charge le recouvrement des cotisations des assurés et de liquidations des prestations de soins de santé. Les OGD identifiés pour le recouvrement des cotisations des travailleurs en activités et à la retraite du secteur privé formel sont la CNPS. La Solde Civile et Militaire et la Caisse Générale de Retraite des Agents de l'État (CGRAE) ont en charge les fonctionnaires et agents de l'État respectivement en activité et à la retraite. Les assurances et les gestionnaires de portefeuille sont pressentis pour la gestion des prestations de soins de santé. Il s'agit ici de s'appuyer sur les structures qui existent et qui ont développé une solide expérience soit dans le recouvrement des cotisations soit dans des prestations de soins de santé. 26 Le graphique ci-dessous présente les articulations de la CMU7. Quelques faiblesses constatées : Nous relevons quelques insuffisances au niveau de l'architecture de la CMU : - D'abord au niveau de la contribution des ménages : la loi mentionne le principe de solidarité, cependant nous avons une cotisation fixe de 1000 FCFA, soit $ US 1,7 par habitant et par mois. Ce qui pose un crucial problème d'équité. En effet, la réalité sociologique montre que les populations rurales et les travailleurs du secteur informel ont une taille de ménage largement au-dessus de la moyenne de 5,4 personnes. Ces ménages auront une contribution assez importante alors que les ménages 7 Présentation de l'architecture de la CMU, séminaire de formation des acteurs de la société civile, Hôtel Pullman,24/08/2015 27 urbains et en général les travailleurs du secteur formel ont une taille de ménage en dessous de la moyenne. Ainsi, les populations rurales avec un revenu faible et irrégulier contribueront plus que les ménages ayant un revenu intermédiaire ou élevé. - La CMU s'adresse à toute personne résidant sur le territoire ivoirien. Le seul handicap c'est que l'on pourrait assister à une transhumance des patients, passant d'un pays à un autre selon ses problèmes de santé. Ce qui pourrait être source de déséquilibre financier. - Enfin, les OGD ont été prévus pour les travailleurs du secteur formel privé et des fonctionnaires. Il n'y a pas d'OGD prévu dans la prise en compte des travailleurs du secteur informel, agricole et rural. Paragraphe 2 : État d'avancement de la mise en oeuvre de laCMU au profit des travailleurs du secteur privé A. Stratégie d'enrôlement des populationsL'opération d'enrôlement a été confiée à une société privée. Cette société dispose 450 kits d'enrôlement dont 250 kits fixes et 150 kits mobiles. Chaque kit a une capacité d'enrôlement de 50 personnes par jour. C'est principalement avec cette disposition que se déroule l'opération d'enrôlement des populations. Les populations sont invitées à se faire enrôler à leur guise, de façon volontaire, cela pour donner suite aux séances de sensibilisations menées par la CNAM. Par ailleurs, concernant les entreprises et travailleurs du secteur privé, la CNAM a décidé d'aller au sein des entreprises afin d'impacter sur le bon déroulement des activités de celles -ci.
Les prestations de soins couvertes sont celles en vigueur dans les assurances maladies privées. Il s'agit des consultations de médecine générale et de spécialiste, des examens biologiques et radiologiques, des 48 premières heures des urgences, des hospitalisations et des médicaments. La constitution du panier de soins a tenu compte des pathologies de santé 29 publique en Côte d'Ivoire. Ainsi, 15 pathologies ont été identifiées. Ce sont les actes médicaux, examens biologiques, radiologique, les hospitalisations, les chirurgies et les médicaments relatifs à ces pathologies qui ont servi de base de travail pour la constitution du panier de soins de la CMU. Les actes médicaux du panier de soins représentent 15% de l'ensemble des actes médicaux offerts en Côte d'Ivoire. Le panier de soins est évolutif et sera fonction des ressources financières additionnelles qui seront mobilisées. La tarification des actes médicaux en vigueur date de 1998. Une étude d'analyse des coûts des soins de santé est en cours actuellement. Cela permettra à la CNAM et à tous les acteurs de disposer d'une base de négociation pour fixer les tarifs des prestations. Le taux de remboursement retenu dans les calculs actuariels est de 70%. Cependant, les indigents bénéficiaires du RAM sont couverts à 100% et sont orientés exclusivement dans les établissements publics de soins de santé. E. Phase expérimentale de mise en oeuvre de la CMU Initialement prévue en septembre 2015, le démarrage de la phase expérimentale a été reporté à Janvier 2017. Quinze centres de santé ont été identifiés avec la répartition suivante : Centres de santé de niveau 1 : 7 centres de santé universitaires Centres de santé de niveau 2 : 3 Hôpitaux Généraux et 3 Centres Hospitaliers Régionaux ; Centres de santé de niveau 3 : 2 Centres Hospitaliers Universitaires. Le cout de l'opération s'élève à 2,5 milliards de FCFA répartis comme suit : Neuf cents millions de francs CFA pour les cotisations de 150.000 étudiants sur six mois ; Un milliard six cents millions de francs CFA pour la réhabilitation et l'équipement des centres de santé. Dans le cadre du Comité Technique interministériel, une étude terrain d'évaluation a été lancée depuis le mois de 30 Mai 2016 sur un échantillon de 378 centres de santé dont les centres de santé de la phase expérimentale. Les résultats seront disponibles en fin juin 2016 pour les établissements de la phase expérimentale. La phase expérimentale étant une étape cruciale du projet et un prérequis indispensable à la généralisation, le Comité de Pilotage mis en place pour donner suite à la réunion interministérielle tenue le 1er février 2016 à la Présidence de la République, a décidé de la prise en charge, par l'État, de son financement. Paragraphe 3 : Qualité des soins de santéA. Quelques notions théoriques sur la qualité des soins 1. Définition de la qualité La qualité des soins est une notion qui a fait l'objet de plusieurs définitions, de celle de l'OMS à celle de l'Institut de Médecine des Etats-Unis (TOM), en passant par celle de Avedis Donabedian. Nous n'allons pas nous lancer dans une revue de ces différentes définitions. Cependant, la définition proposée par l'IOM semble largement partagée et acceptée par la communauté scientifique. L'IOM définit la qualité des soins comme « la capacité des services de santé destinés aux individus et aux populations d'augmenter la probabilité d'atteindre les résultats de santé souhaités, en conformité avec les connaissances professionnelles du moment ». Cette approche couvre cinq principales dimensions de la qualité que sont l'efficacité, la sécurité, la réactivité, l'accessibilité et l'efficience. Evaluer la qualité des soins revient donc à mesurer les indicateurs relatifs à ces cinq dimensions. 31 Nous présentons très brièvement les définitions de ces dimensions et les indicateurs permettant de les mesurer afin de les comparer à ceux de la Côte d'Ivoire. 2. Dimensions de la qualité et leurs mesures ? L'efficacité des soins : l'efficacité traduit la capacité du système de santé à produire des soins de santé adaptés aux besoins des populations en se basant sur des données probantes. Les taux de mortalité, de morbidité et de prévention par cause et par groupe cible sont ceux couramment utilisés pour apprécier l'efficacité du système de santé. ? L'accessibilité : c'est la facilité d'accès à des soins de santé au moment opportun. Nous mettons l'accent ici sur l'accessibilité géographique et la disponibilité de l'offre à priori. Cela traduit la distribution des soins de santé entre les populations quelles que soient leur situation géographique. Nous avons comme outils de mesure le délai d'attente aux services de santé, la distance entre les populations et les centres de santé, le temps d'attente entre deux consultations, les délais d'attentes aux urgences, le temps d'accès aux médecins généralistes et spécialistes, etc. ? La réactivité : c'est une dimension qui renvoie aux notions de respect du patient, à la dignité, à la confidentialité, l'écoute du patient, l'empathie et aussi l'information à mettre à la disposition du patient relativement à sa maladie et la possibilité pour lui de faire un choix éclairé. On peut utiliser comme indicateur le temps passé avec le patient, la continuité des soins, l'acceptabilité des soins, le taux de personnes ayant reçu une explication claire de son problème de santé par le médecin. 32 ? L'efficience : elle réfère à l'utilisation optimale et rationnelle des ressources disponibles pour obtenir de meilleurs résultats. Il peut s'agir soit d'une sous ou d'une sur utilisation des ressources financières rapportée aux résultats globaux du système de santé. Nous avons comme indicateur la part des dépenses totales dans le PIB, la part des dépenses courantes dans le PIB, la part des dépenses publiques dans le PIB et certaines dépenses spécifiques comme les médicaments. B. Qualité des soins en Côte d'ivoire
Nous examinerons quelques taux de mortalité et de morbidité aussi bien de manière globale que spécifique que nous comparerons aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et aux objectifs nationaux. ? Taux brut de mortalité : Ce taux est de 14 p.1000 contre 12,4 et 13,9 respectivement en 2013 et 2014. On note un accroissement de ce taux par rapport aux années précédentes. ? Taux de mortalité maternelle : le taux de mortalité maternelle en 2015 est 199 pour 100 000 naissances vivantes contre 131 en 2014. Ces résultats sont loin des OMD qui se sont fixé un taux de 149 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Notons que même si ce taux semble se 33 rapprocher des OMD, d'énormes disparités existent entre les régions. Certaines régions affichent des taux avoisinant 400 pour 100 000 naissances vivantes. Le taux le plus faible est de 64 p. 100 000 dans la région d'Abidjan. ? Couverture nationale : cet indicateur qui permet d'apprécier le suivi de la grossesse se situe à 38% en 2015 contre 35% en 2014. Ce qui est largement en deçà des objectifs de 70% du PNDS 2013-2015. ? Taux d'accouchement assisté par le personnel de santé (sage-femme, infirmier, médecin) est de 55% contre 69% fixé dans les objectifs du PNDS 2013-2015. ? Taux de mortalité infanto-juvénile : ce taux 125%o naissances vivantes, caractérisée par une forte mortalité néonatale qui est de 41%o naissances vivantes. Même si l'on observe une tendance à la baisse, ce taux est encore loin des OMD établi à environ 50%o naissances vivantes en 2015. Comme on peut le constater, les indicateurs d'efficacité montrent que les objectifs fixés ne sont pas atteints. Ce qui présume de l'incapacité du système de soins de santé à répondre aux besoins et problèmes de santé des populations. Les causes de cette inefficacité du système de soins de santé sont multiples. Nous garderons d'aborder cet aspect. 3. Accessibilité aux soins de santé Nous examinerons quelques taux de mortalité et de morbidité aussi bien de manière globale que spécifique que nous comparerons aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et aux objectifs nationaux. 34 ? Taux brut de mortalité : Ce taux est de 14 p.1000 contre 12,4 et 13,9 respectivement en 2013 et 2014. On note un accroissement de ce taux par rapport aux années précédentes. ? Taux de mortalité maternelle : le taux de mortalité maternelle en 2015 est 199 pour 100 000 naissances vivantes contre 131 en 2014. Ces résultats sont loin des OMD qui se sont fixé un taux de 149 pour 100 000 naissances vivantes en 2015. Notons que même si ce taux semble se rapprocher des OMD, d'énormes disparités existent entre les régions. Certaines régions affichent des taux avoisinant 400 pour 100 000 naissances vivantes. Le taux le plus faible est de 64 p. 100 000 dans la région d'Abidjan. ? Couverture nationale : cet indicateur qui permet d'apprécier le suivi de la grossesse se situe à 38% en 2015 contre 35% en 2014. Ce qui est largement en deçà des objectifs de 70% du PNDS 2013-2015. ? Taux d'accouchement assisté par le personnel de santé (sage-femme, infirmier, médecin) est de 55% contre 69% fixé dans les objectifs du PNDS 2013-2015. ? Taux de mortalité infanto-juvénile : ce taux 125%o naissances vivantes, caractérisée par une forte mortalité néonatale qui est de 41%o naissances vivantes. Même si l'on observe une tendance à la baisse, ce taux est encore loin des OMD établi à environ 50%o naissances vivantes en 2015. Comme on peut le constater, les indicateurs d'efficacité montrent que les objectifs fixés ne sont pas atteints. Ce qui présume de l'incapacité du système de soins de santé à répondre aux besoins et problèmes de santé des populations. Les causes de cette inefficacité du système de soins de santé sont multiples. Nous garderons d'aborder cet aspect.
Ces indicateurs traduisent un système de soins peu efficace, insuffisant, inégalement réparti et inefficient. On en déduit que le système de soins de santé est de mauvaise qualité. Quoi que nous n'abordions pas les causes directes et indirectes de cette mauvaise qualité, nous notons que le sous financement et probablement une utilisation non rationnelle des ressources financières disponible, et surtout les crises politico militaires successives traversées par le pays ont fortement contribué à la dégradation du système de soins. 36 Tous les objectifs de santé fixés dans le PNDS 2013-2015 et dans les OMD n'ont pas été atteints. On note au niveau des ressources humaines des professionnels de santé, l'atteinte des normes de l'OMS en ce qui concerne le ratio personnel de santé-population ne signifie pas une amélioration du système de soins. Pour ce faire, un autre indicateur préconisé par l'OMS est la disponibilité du personnel de santé. On utilise la charge de travail du personnel de santé comme indicateur de leur disponibilité. En effet, un médecin, un infirmier ou une sage-femme peut être dans un centre de santé sans pour autant fournir les services de soins au moment opportun, si cette ressource humaine est permanemment absente. L'absence d'études sur la qualité des soins ne permet pas aux décideurs d'identifier les sources de non qualité afin d'élaborer des stratégies pour l'amélioration du système de soins. Notons que la Côte d'Ivoire vient d'achever sa première enquête sur la disponibilité et l'opérationnalité des services de santé (SARA). Cela pourrait combler ce déficit d'étude sur la qualité des soins. Cependant depuis son lancement, l'on constate au niveau de certaines entreprises privées un blocage soit à recevoir les équipes en charge de la sensibilisation et de l'enrôlement. On enregistre des difficultés pour finaliser l'enrôlement de leur personnel malgré les nombreuses communications, les courriers, les échanges téléphoniques, les visites et séances de travail. Nous notons que sur un effectif de 554.967 travailleurs provenant des fichiers de la CNPS, l'on a recensé à ce jour 108.223 au 30 juillet 2018. Pour trouver des solutions à ces blocages qui sont pour la plupart volontaire, la contribution de certains acteurs du monde du travail s'avère nécessaire particulièrement, l'appui de l'Administration du Travail à travers ces démembrements entre autres, les Services d'Inspections du Travail. C'est dans ce cadre qu'à la faveur du stage de fin de cycle de l'ENA, que l'élève Inspecteur du Travail a bien voulu inclure une phase expérimentale de 37 collaboration entre l'Inspection du Travail de la zone Industrielle de Vridi avec la CNAM. Cette phase expérimentale a pour but de communiquer, de conseiller les partenaires sociaux, de relever les écueils et faire des recommandations pour améliorer le processus et booster l'enrôlement des travailleurs du secteur privé. 38 CHAPITRE II : CONTRIBUTION DE L'INSPECTEUR DU TRAVAIL DANS LE PROCESSUS D'ENÔLEMENT À LA COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE AU PROFIT DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ (cas de la Zone Industrielle de Vridi). Dans cette section, nous avons choisi de mettre une phase expérimentale qui sûrement pouvait pour certain ne pas être utile. À la faveur des missions qui sont propres aux activités de l'Inspecteur du Travail, nous nous sommes dit qu'il est opportun d'initier un tel projet surtout pour voir notre contribution à la réalisation de la mission confiée par l'État à la CNAM. Nous avons donc préparé une note technique à l'attention du Directeur Général de ladite structure afin d'obtenir son accord. La Phase expérimentale Vu les difficultés rencontrées avec les entreprises soit à recevoir les équipes en charge de la sensibilisation et l'enrôlement, soit pour finaliser l'enrôlement de leur personnel malgré les nombreuses communications, les courriers, les échanges téléphoniques, les visites et séances de travail sur un effectif fichiers CNPS de 554.967 travailleurs, l'on a recensé que 108.223 au 30 juillet 2018. En vue de trouver des solutions à ces blocages la contribution des services de l'Inspection du Travail de Vridi a été sollicitée. Ces services dans le cadre de leur mission règlementaire ont aidé à détecter les entreprises, à favoriser l'accès des agents de la caisse aux entreprises de ladite zone, et booster le processus d'enrôlement. Une liste de (50) entreprises seront visitées avec l'aide de l'Inspection du Travail de Vridi et contribuer à l'enrôlement des travailleurs du secteur de son ressort sur 3 mois. 39 Avant l'exécution de cette phase, il est bon que nous rappelions les missions de l'Inspecteur du Travail, mission qui devrait contribuer à l'atteinte de l'objectif qui est d'enrôler les travailleurs du secteur privé. Section I : Missions de l'Inspecteur du TravailCette section traitera des missions dévolues à l'Inspection du Travail. Ce sont : La mission de contrôle, la mission de conciliation et la mission d'information et de conseil appelés communément les trois (3) C. En plus de celle-ci, il est bon de relever la Promotion du Dialogue Sociale. Ces missions sont fixées par la convention N° 81 de l'Organisation International du Travail 8(OIT) adoptée en 1947 à Genève en Suisse et par la loi N° 2015-532 du 20 juillet 2015 portant code du travail. Paragraphe 1 : Contrôle de l'application de la législation du travail C'est la mission classique et principale de l'IT est de veiller à l'application de la législation et de réglementation en matière de travail. Ainsi l'article 91.8 de la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 portant code du travail dispose que les inspecteurs du travail et des lois sociales ont le pouvoir de pénétrer librement sans avertissement préalable à toute heure du jour comme de la nuit dans tout établissement assujetti au contrôle de l'IT. Paragraphe 2 : Conciliations en matière de conflitsindividuels et collectifs À l'instar de toutes les IT, les Sous-directions de l'IT Yopougon règlent des différends collectifs et individuels opposant les partenaires sociaux par 8Missions de l'inspecteur du Travail, Convention N° 81 de l'Organisation International du Travail (OIT) adoptée en 1947 à Genève en Suisse. 40 devers des séances de conciliation. Cette mission assignée à l'IT est consacrée par les articles 81 et 82 de la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 portant code du travail. Les articles sus cités disposent que les litiges individuels ou collectifs qui surviennent en cours d'emploi ou à l'occasion de la rupture du contrat de travail sont soumis avant toute saisine du Tribunal du travail, à l'inspecteur du travail et des lois sociales pour tentative de règlement à l'amiable. Paragraphe 3 : Conseils et les informationsLa mission de conseil et d'information est une mission importante au même titre que le contrôle et la conciliation. Elle s'inscrit dans une perspective de prévention et consiste à faire connaître aux partenaires sociaux l'existence des dispositions légales, réglementaires et conventionnelles. Au travers de cette mission, les services d'accueil s'évertuent à mieux éclairer les partenaires sociaux sur le contenu des textes de lois afin de mieux les orienter. L'Inspection du Travail de Vridi regorge de plus de (500) cinq cents Entreprises pour un effectif de 9 Inspecteurs du travail (le Directeur, 2 administrateurs,3 attachés et 2 contrôleurs). Ils effectuent (2) deux contrôles par semaine par (3) trois équipes dont 24 entreprises par mois. Section II : Plan d'Action (Voir Annexe II)Comme plan d'actions nous avons : - Rencontre avec la direction de Vridi et informer la hiérarchie ; - Sélectionner les entreprises ; - Former les Inspecteurs du Travail sur le mécanisme de la CMU (Voir Annexe III) ; - Informer les partenaires sociaux sur la nécessité de la CMU, surtout sur le 41 protocole d'accord entre le patronat et les groupements syndicaux (Voir Annexe IV) et établir le programme de visite ; - Préparer et Effectuer le contrôle avec l'Inspection du ressort ; - Définir un chronogramme pour l'enrôlement et sur les étapes de l'enrôlement (Voir Annexe V) ; - Remise du récépissé (Voir Annexe VI) et Fin de l'enrôlement ; - Faire le suivi et évaluation pour tirer les leçons et y apporter des solutions (mise sur pied d'un comité bipartite). La rencontre avec le Directeur de l'Inspection du Travail a permis aux agents de la CNAM d'expliquer leur mission et leurs activités. Ce qui a permis à l'Inspecteur de poser toutes ces inquiétudes et ces suggestions avant de donner son accord pour la phase expérimentale dans sa zone. La sélection des entreprises avec la contribution des agents de l'Inspection du Travail, les critères retenues sont entre autres, relevé du ressort territorial de la zone industrielle de Vridi ; avoir en moyenne 50 salariés comme effectifs. Il s'agissait pour nous de former les inspecteurs du travail de Vridi. Cette formation a pour but de leur donner des informations nécessaires relatives au cadre règlementaire à travers la loi portant couverture maladie universelle, le décret sur l'assujettissement, le protocole d'accord entre le patronat et les syndicats ; afin qu'ils puissent dans le cadre de leurs missions contribuer à l'enrôlement des salariés de ladite zone. Dans cette même optique, informer les partenaires sociaux consiste à leur donner toutes les informations relatives au fonctionnement de la couverture maladie universelle. Ces informations partent d'abord de la présentation de l'Institution en charge de la gestion de la CMU. Ensuite, de la présentation des textes réglementaires et juridiques sur la 42 CMU en Côte d'Ivoire ;Partant de la loi portant Couverture Maladie Universelle en Côte d'Ivoire ainsi que des différents textes de loi faisant obligation aux Employeurs et Travailleurs de se faire enrôler et de contribuer pour chacun à hauteur de 50% soit 500 Francs CFA part employeur et de 500 Francs CFA pour le travailleur avec la prise en charge de 6 membres de sa famille étant entendu que la cotisation est de 1000 Francs CFA. Enfin expliquer l'articulation de la CMU avec les assurances médicales existantes dans certaines entreprises au profit de leurs travailleurs. Tableau 3 : Synthèse des travailleurs enrôlés dans la zone de VRIDI
À la lecture de ce tableau nous pouvons dire qu'après la formation des inspecteurs du travail de Vridi sur le processus de la CMU, depuis la date du 23 août 2018 sur 50 entreprises nous avons pu rencontrer 18 entreprises soit 36% d'exécution pour les séances de travail et certaines sensibilisations. Nous attendons cependant l'effectivité de l'enrôlement. Face à l'absence de véhicule, la CNAM accompagnait ceux-ci avec un véhicule de l'affiliation ce qui a facilité les activités. Cependant cela ne permet pas la dynamique de l'activité en ce sens que les Inspecteurs après donc la formation, les séances de travail, doivent faire le suivi et s'assurer des enrôlements effectués. En dépit de l'implication des inspecteurs du Travail de Vridi à l'entame de cette phase des écueils sont soulevés au niveau du cadre réglementaire, des moyens matériels et financiers, au niveau de la communication etc.
44 CHAPITRE I : ÉCUEILS RENCONTRÉSDans cette partie nous avons relevé des difficultés pendant cette phase expérimentale et avons fait des recommandations pour pallier celles-ci. Ces difficultés résident tant au niveau du cadre réglementaire, que dans le manque de moyens matériels et financiers ainsi que le défaut de communication. Section I : Absence de cadre réglementaire et Faiblesse des moyens Matériels Paragraphe 1 : Absence de cadre réglementaireL'inspection du Travail dans ses missions rencontrent des difficultés à faire exécuter certaines de ses décisions car n'ayant pas de grand pouvoir coercitif surtout vu le caractère obligatoire de la CMU. Paragraphe 2 : Faiblesse des moyens matérielsNous avons constaté et même lors des échanges avec les Inspecteurs du Travail qu'il y'a d'énormes difficultés dans l'accomplissement de leurs tâches. Ainsi dans le cadre de leurs missions habituelles de contrôle il leur sera très difficile ou quasiment impossible de contribuer à booster la mise en oeuvre de la CMU. L'inexistence de véhicule et de matériels didactiques pour ses missions sont une entrave à sa collaboration dans le cadre de l'enrôlement des travailleurs de ladite zone. Outre les insuffisances précitées, le matériel de communication fait défaut alors que dans le cadre du travail, les agents doivent constamment émettre des coups de fil pour faire preuve de diligence et de pro activité. 45 Section II : Faiblesse en effectifs et insuffisance d'information Paragraphe 1 : Faiblesse en effectifs Nous avons de même constaté une faiblesse des effectifs car bien qu'ayant élaboré les programmes de séances de travail de commun accord, les agents techniques n'ont pu effectuer les rencontres avec l'équipe de la CNAM. Ce qui nous obligeait à être toujours avec ces derniers en entreprises ou souvent seuls pour les rencontres. Aussi certains sont gagnés par le découragement par faute de moyen d'incitations entre autres, la non prise du décret liés aux indemnités comme signifié dans le Code du Travail. Paragraphe 2 : Insuffisance d'informationIl nous a été donné de constater un manque réel d'information pour beaucoup d'entreprises, des salariés et même des Inspecteurs du Travail quoique pour certains des courriers ou des séances de travail avaient été faits. Section III : Faiblesse du budget alloué par l'ÉtatDe ce point de vue, nous avons noté que les difficultés financières qu'éprouve l'Inspection du Travail de Vridi sont en partie le corollaire de l'insuffisance des montants alloués à ces services. En effet, vu la multiplication des activités économiques, les fonds alloués au service pour son fonctionnement s'avèrent signifiants. Au vu des écueils relevées lors de la phase expérimentale avec l'implication de l'Inspection du Travail à l'enrôlement des salariés du secteur privé dans la zone de Vridi, il nous parait opportun d'émettre des recommandations pouvant améliorer la collaboration et booster l'enrôlement des salariés de ladite zone et partant des autres zones. 46 CHAPITRE II : RECOMMANDATIONSDans ce chapitre nous nous appliquerons à faire des recommandations au niveau du cadre réglementaire, au niveau des moyens matériels et financiers, aux renforcements des capacités des acteurs, au niveau de la communication etc... Section I : Amélioration du cadre et dispositifs réglementaireLa Direction Générale du Travail (DGT) a besoin d'un appui institutionnel et cela à travers l'élaboration de convention qui lui permet d'avoir tous les moyens surtout de coercition à l'intention des employeurs et des travailleurs vis-à-vis de l'application de cette loi. Paragraphe 1 : Mise à disposition des moyens conséquents Matériels, financiers et Création d'un service National d'appui et de contrôle des entreprises L'Inspection du Travail ne peut pas exercer efficacement ses missions si elle ne dispose pas des moyens essentiels et indispensables pour communiquer avec les partenaires sociaux, les contrôler et assurer le suivi. Il serait souhaitable d'allouer aux services de l'Administration de Travail des moyens de locomotion (véhicule simple pour certains services et de type 4x4 pour d'autres) de matériels didactiques et logistiques. Aussi l'accompagnement des Inspecteurs du Travail à travers l'octroi de primes d'intéressement ou de carburant afin de faciliter leur déplacement dans leurs zones de compétences. La mise sur pied du service National d'appui et de contrôle permettra aux Inspecteurs du Travail accompagnés les Agents de la CNAM d'assurer efficacement leurs missions de conseil, d'information, de contrôle et de suivi des entreprises. 47 Paragraphe 2 : Renforcement des capacités des acteurs et mise en place d'un réseau de communication performant Au titre du renforcement des capacités des acteurs, nous suggérons : Organisation d'un atelier de formation des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail sur les aspects techniques et le mécanisme d'enrôlement. - Organisation d'un atelier de formation et de mise à niveau des partenaires sociaux sur la collaboration des Inspecteurs du Travail à l'enrôlement à la CMU. Ces deux formations entrent dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs. Elles permettront : - Aux Inspecteurs et Contrôleurs du Travail d'assurer efficacement leurs missions de conseil, d'information, de contrôle et de suivi des entreprises. - Aux partenaires sociaux de bénéficier d'une mise à niveau sur les aspects techniques et la gestion de la CMU. - Élaboration d'un recueil des textes juridiques et d'un guide pratique à mettre à la disposition des Inspecteurs du Travail. - Atelier de vulgarisation du recueil et du guide. Pour ce qui est du réseau de communication, nous suggérons : - Une approche expérimentale, - Mise en oeuvre d'un plan de communication sur l'implication des Inspecteurs du Travail au processus d'enrôlement des salariés du secteur privé à la CMU à travers la diffusion de spots publicitaires, des affiches, des dépliants etc. - Une approche communicationnelle participative et efficiente, - Un système d'information de gestion adapté aux besoins avec des indicateurs de suivi et de performance ; 48 - Mise en place d'une base de données électronique pour le fichier national des entreprises visitées et des travailleurs enrôlés ; - Organisation d'une campagne nationale de contrôle et de suivi avec la collaboration des services de l'Inspection du Travail et des agents CNAM. Cette campagne nationale permettra d'accompagner les Inspecteurs du Travail et des Lois Sociales pour : - Contrôler les entreprises qui ne se sont pas acquittées de leurs obligations afin qu'elles affilient leurs travailleurs ; - Étude pour l'extension de la couverture maladie aux travailleurs non permanents ; - Atelier de partage et de validation de l'étude sur la couverture maladie des travailleurs. Paragraphe 3 : Au niveau de la Médecine du TravailLa loi sur les soins de santé des travailleurs n'est pas appliquée par toutes les entreprises. Seule une partie des entreprises déclarées à la CNPS offrent des soins de santé à leur personnel et leur famille. Même les entreprises qui disposent d'un service de santé n'offrent pas la totalité des services requis selon la loi. Un suivi de l'exécution de cette loi pourrait accroitre le nombre de personnes bénéficiaires des soins de santé. Section II : Autres recommandationsParagraphe 1 : Au niveau des programmes publics de santé et des ESCOM Les programmes publics de santé offrent des services et des soins de santé vers des populations et pour des pathologies spécifiques. Leur financement est tributaire des ressources financières des Partenaires au Développement. Il est bon de trouver des sources de financement internes autonomes et pérennes pour la mise en oeuvre de ces programmes. Par ailleurs, les soins et services de santé de ces programmes devraient être intégrés à la CMU. Une 49 analyse de l'espace budgétaire pourrait permettre de dégager des ressources financières additionnelles au profit de la CMU pour la prise en compte de ces programmes. Le système de pré paiement était une alternative de protection contre le risque maladie. Malheureusement, la mauvaise gouvernance des ESCOM n'a pas permis à ce projet d'atteindre les objectifs escomptés. Le Ministère en charge de la santé doit s'employer à corriger les dysfonctionnements des ESCOM. Ce qui peut inciter les populations à adhérer à ce système de pré paiement. Le renforcement de la gouvernance et la gestion des ESCOM contribue à accroitre le nombre d'adhérents. Paragraphe 2 : Au niveau des assurances privées et desmutuelles de santé Les assurances privées marquent toujours des difficultés à accroitre leur part de marché au niveau des régimes maladie. Cela est dû aux primes qui sont élevées et ne sont pas à la portée de tous les ménages surtout ceux du secteur agricole et informel. Une réduction des primes peut accroitre le nombre d'assurés. En effet, l'évaluation des coûts des prestations en cours dans le cadre de la CMU permettra de mieux apprécier les coûts de production des actes médicaux et donc réajuster les primes. Les mutuelles de santé qui sont viables se trouvent dans le secteur formel qui offre plus de facilité. L'absence d'appui de la part de l'Etat n'incite pas leur trop grande expansion surtout dans le secteur informel et agricole. L'État doit trouver la meilleure stratégie d'assurer l'arrimage entre la CMU et les mutuelles de santé dans la mise en oeuvre de la CMU. De plus, le règlement communautaire de l'Union Économique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) relativement aux mutuelles sociales est un atout pour inciter à la création de plus de mutuelles. 50 CONCLUSIONAu terme de ce travail de recherche, force est de constater qu'il n'existe pas de régime unique de protection contre le risque maladie pour toute la population dans notre pays. Cependant, le système de soins de santé présente un état de dégradation dû au sous financement et aux nombreuses crises politico militaires. Ce qui altère la qualité des soins de santé. Dès lors Il convient d'oeuvrer à assurer la qualité des soins et rétablir la confiance entre les populations et le système de santé. Néanmoins à travers notre étude, nous notons que les effets positifs des expériences mutualistes en Côte d'Ivoire sont pluridimensionnels. Ils se traduisent par l'amélioration de l'accès au soin de santé de qualité pour faire face aux coûts de dépenses de santé, aux problèmes financiers ainsi qu'aux déséquilibres à la fois structurel et conjoncturel qui affectent la sécurité sociale en vue du bien-être des populations. On enregistre également l'existence de système de couverture contre le risque maladie tel que les régimes publics assurés par l'État ainsi que des régimes d'assurances volontaires. Cependant, le diagnostic nous a permis de relever des insuffisances au niveau des infrastructures, au niveau des couches limitées et surtout du coût très élevé des assurances privées de ce qui est de la prise en charge du risque maladie. Pour pallier cela, l'État de Côte d'Ivoire a institué la Couverture Maladie Universelle qui a pour mission d'offrir des soins de santé de qualité à des coûts accessibles au profit de toute la population. 51 En définitive la mise en place d'une couverture maladie universelle au profit des travailleurs du secteur privé aura un impact non négligeable dans l'amélioration du secteur sanitaire en vue de redonner à ceux-ci une plus grande espérance de vie. Ce qui va inéluctablement conduire la Côte d'Ivoire à l'émergence sanitaire et améliorer la productivité en entreprise. La Couverture Maladie Universelle demeure avant tout est un instrument de justice sociale. 52 ANNEXESANNEXE IIPLAN D'ACTION
ANNEXE IIITERMES DE REFERENCE FORMATION DES INSPECTEURS DU TRAVAIL DE LA ZONE DE VRIDI Date: 17 août 2018 Lieu: (Siège CNAM). far#15i ; .t* ]li%tl° d[' I R pf15£ _n C iargP. LfemTAD),r:s ,r urtv d2. rentrenri;t. #,ur, cteijoint IsVtlfrie r~ SiX{5i
tire La ehfan# ;a he 'eS #dht €.eua a sa alZii7e Jusa.i'a .et: 71 er veto:it- FTryrJ S_LEnq .oemcnt des Paptennitt5sodaux PirtCniires Sociaux, mernbreni de la Garrurrission Irrdcpendante Permanente de Conccrtatici (=CI .-engagent é twirl I iJI Joue !e r=,crst. #rat;,coin e'accurd dürnu re'.4tu de le- Si ta res, au gsrdstre en crarrye des Af#air s. Socla3es paw a [rise dcs man dâaA llon del?, ICI sur la Cu,.tie+Carr t iadie Ur, ,iersee Pair a # rd]d.-5 1e 05 A4M1i' I5 flit F!rur I, Patronat
.. Jean K oatt D ÂGOit Prr errt de Ea CGEC1 Joseph BOfUIFt } P esiderr# de fa FIPM ç -. -. -/ bre Ivo4rr wrinv 1r41Oylr,i'L C bl' 22 <1 b 9 r C.prnnvioderf dedppendarrr`r reez a+rerrarr de Carrcr titrerr (am)ANNEXE VCNAM A L'ATTENTION DES ENTREPRISES PRIVES A ENROLEMEh1T DU TRAVAILLEUR Dans le cadre de Is mise en oeuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) Instituée par le lai n° 21J14-131 du 24 mars 2014, toutes les entreprises privées an Côte d'Ivoire ont l'obligation da falre enrôler leur personnel, Pow ce faire, et dans l'optique de faciliter le processus d'enrôlement, la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (NAM), offre aunt entreprises da recevoir sur leurs sites, des équipes criargees de la sensibilisation et de l'enr 1errient de leurs travailleurs. L'en£$ler enl a la CMII est obligatoire conformément euk dispositions de la 1ci qui l'insbtue. Ainsi, le décret N'2417-46 du 25 janvier 2017 définissant les Conditions et les modalités de l'assujettissement disposa en son article 19 qu'au demerragc effectif de ia CMLJ « la mise en oeuvre de toute couverture complémentaire n'est autonsëe qu'au bénéfice des personnes assujetties la CMU et en règle vis-a-vis de celle-ci A. Le méthodologie adoptée pour la préparation de l'opération d'enrr5lement
53 BIBLIOGRAPHIE :I. Textes législatifs
- Loi n° 2016-886 du 08 novembre 2016 portant Constitution de la République de Côte d'Ivoire ; - Loi n° 2014-131 du 24 mars 2014 instituant la Couverture Maladie Universelle 2014 ; - Décret n° 65-210 du 17 juin 1965 fixe les modalités d'exécution de l'obligation faite à tout employeur d'assurer un service médical (code du travail) ; - Décret n° 2014-395 du 25 juin 2014 portant création de la CNAM ; - Décret n° 2017- 46 du 25 janvier 2017 portant assujettissement à la CMU ; - Décret n° 2017-123 du 22 février 2017 portant cotisation à la CMU ; - Convention CGECI ET SYNDICATS ; - Statut Général de la Fonction Publique Côte d'Ivoire ; 54 II. Mémoires, Thèses et Rapport Salumu IBRAHIMU « Couverture du risque maladie des fonctionnaires militaires dans les pays des grands lacs » (R. D. Congo, Rwanda, Burundi) Université Catholique de Bukavu Licence 2007 Mémoire Mamadou Aguibou DIALLO « La protection sociale au Sénégal : l'exemple des ouvriers du bâtiment à Dakar » (Université de Bretagne Occidentale sous le sceau de l'Université européenne de Bretagne, Présentée par Préparée au CRBC, EA 4451) SORO Mamadou « Mise en oeuvre de la Couverture Maladie Universelle (CMU) dans le contexte du Règlement communautaire de la mutualité de l'UEMOA » Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines Faculté de droit et de science politique Master 2 Professionnel « Gouvernance Mutualiste » Promotion 2014-2015 Bamba K, Ouegnin G, Yapi AM, Doucoure I, Kouye P. La Couverture du Risque Maladie en Côte d'Ivoire. Dans: Rapport Pays [En ligne]. Paris, France: Ministère de la Solidarité, de la Sécurité Sociale et des Handicapés, République de Côte d'Ivoire; 2004 [cité le 4 sept 2013 Rapport d'activités de l'Agence Ivoirienne de Régulation de la Mutualité Sociale Joachim KOFFI Economiste de Santé .Rapport D'étude situation Actuelle Et Projetée De La Couverture Sanitaire Universelle En Côte D'ivoire ,24 juillet 2014 Plan stratégique de développement de la Couverture Maladie Universelle au Sénégal 2013-2017
www.gipspsi.org www.ilo.org/ STEP 56 TABLE DES MATIÈRESDÉDICACE AVANT-PROPOS REMERCIEMENTS SOMMAIRE INTRODUCTION 1 CHAPITRE I : SYSTEMES DE COUVERTURE EXISTANTS 5 Section I : RÉGIMES PUBLICS 6 Paragraphe 1 : Régime de protection des fonctionnaires 6 Paragraphe 2 : Régime général des travailleurs du secteur privé et assimilés 7
Section II : RÉGIMES D'ASSURANCE VOLONTAIRES 10 Paragraphe 1 : Régimes Privés d'Assurance Maladie 10 Paragraphe 2 : Régimes Communautaires De Couverture Maladie 11 A. Population couverte et les ressources des mutuelles 11
B. Mécanismes De Prépaiement 13
57
CHAPITRE II : DIAGNOSTICS DE LA COUVERTURE ACTUELLEDU RISQUE MALADIE 17 Section I : AU NIVEAU DES RÉGIMES PUBLICS 17 Paragraphe 1 : Couverture assurée par l'État 17 Paragraphe 2 : Couverture assurée par la CNPS 17 Paragraphe 3: Médecine d'entreprise 18 Section II : AU NIVEAU DES RÉGIMES VOLONTAIRES 18 Paragraphe 1 : Assurances privées 18 Paragraphe 2 : Mutuelles de santé 19 DEUXIÈME PARTIE : ANALYSE DE LA MISE EN OEUVRE DE COUVERTURE DU RISQUE MALADIE AU PROFIT DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ : CAS DE LA CMU CHAPITRE I : RÉFORME DE LA CSU EN CI 22 Section I : PRINCIPALES ORIENTATIONS DE LA CSU 22 Paragraphe 1 : Présentation de la stratégie de disponibilité de l'offre de soins 22 Paragraphe 2 : Stratégie de protection contre le risque financier 22 Paragraphe 3 : Objectifs de la stratégie 23 Section II: COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE 24 Paragraphe 1 : Présentation des principes de la CMU 24 Paragraphe 2 : État d'avancement de la mise en oeuvre de la CMU au profit des travailleurs du secteur privé 27
58
Paragraphe 3 : QUALITÉ DES SOINS DE SANTÉ 30 A. Quelques notions théoriques sur la qualité des soins 30
B. Qualité des soins en Côte d'ivoire 32
CHAPITRE II : CONTRIBUTION DE L'INSPECTION DU TRAVAIL À L'ENRÔLEMENT DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ CAS DE LA ZONE INDUSTRIELLE DE VRIDI 38 Section I : Missions de l'Inspecteur du Travail 39 Paragraphe 1 : Contrôle de l'application de la législation du travail 39 Paragraphe 2 : Conciliations en matière de conflits individuels et collectifs 39 Paragraphe 3 : Conseils et les informations 40 Section II : PLAN D'ACTION 40 TROISIÈME PARTIE : ÉCUEILS ET RECOMMANDATIONS CHAPITRE I : ÉCUEILS À LA MISE EN OEUVRE DE LA COUVERTURE MALADIE DES TRAVAILLEURS DU SECTEUR PRIVÉ 44 Section I : Absence de cadre réglementaire et faiblesse desmoyens matériels 44 59 Paragraphe 1 : Absence de cadre réglementaire 44 Paragraphe 2 : Faiblesse des moyens matériels 44 Section II : Faiblesses en effectifs et insuffisance d'information 45 Paragraphe 1 : Faiblesses en effectifs 45 Paragraphe 2 : Insuffisance d'information 45 Section III : Faiblesse du budget alloué par l'État 45 CHAPITRE II : RECOMMANDATIONS 46 Section I : Amélioration du cadre et dispositifs réglementaire 46 Paragraphe 1 : Mise à disposition des moyens conséquents matériels, financiers et Création d'un service national d'appui et de contrôle des entreprises 46 d'un réseau de communication performant 47 Paragraphe 3 : Au niveau de la Médecine du Travail 48 Section II : AUTRES RECOMMANDATIONS 48 Paragraphe 1 : Au niveau des programmes publics de santé et des ESCOM 48 de santé 49 CONCLUSION 50 ANNEXES 52 BIBLIOGRAPHIE 53 TABLE DES MATIÈRES 56 60 Ce mémoire précédé d'un rapport est le fruit de six mois de stage passé dans deux administrations à savoir la Caisse Nationale Assurance Maladie et à la Sous-Direction de l'Inspection du Travail de Yopougon. Notre thème de mémoire s'intitule « La mise en oeuvre de la couverture maladie universelle au profit des travailleurs du secteur privé ». La Côte d'ivoire, à l'instar des autres pays africains s'est inscrite dans la dynamique de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU). Nous avons identifié deux grands régimes de protection contre le risque maladie. Il s'agit du régime obligatoire (les fonctionnaires et agents de l'État et les travailleurs du secteur privés) et du régime volontaire (assurance privée et autres régimes communautaires de couverture maladie) couvre moins de 10% de la population. Comme on peut le constater, il n'existe pas un régime unique de protection contre le risque maladie. C'est cette insuffisance que l'État de Côte d'Ivoire entend pallier par la mise en place de la Couverture Maladie Universelle (CMU).
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