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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET
ADMINISTRATIVES
Département de Relations Internationales
(...) les autorités centrales et régionales des
divers pays étaient condamnées à mener une lutte à
somme nulle pour l'accès au système internationale, les
premières cherchant à empêcher les dernières de
jouer un rôle dans l'élaboration de la politique
étrangère et à limiter toute intervention de leur part sur
la scène internationale.
Brian HOCKING
Epigraphe
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DEDICACE
Merci à DIEU de m'avoir tant donné
Merci à ma famille d'être là tout
simplement pour moi,
Merci à ma mère, Zena VUMILIYA
MAHINANDA, qui fut mon premier «coatch». Depuis mes premiers
pas difficiles à l'école primaire, tu fus présente pour
m'encadrer et me supporter dans ces si nombreuses douleurs que j'ai connues,
que ce soit de rapports interpersonnels ou de difficultés si grandes
d'apprentissage. Merci de m'avoir si souvent encouragé à
persévérer dans ce qui, aujourd'hui, me permet d'être fier.
Enfin, merci, d'avoir cru en moi sans jamais en douter.
Un merci tout spécial à mon père,
Elisha MIDENDE CHABENE, qui fut à mes
côtés dans ces si nombreux combats depuis l'école
primaire à aujourd'hui, à encaisser les coups avec moi et
même parfois pour moi, se retirant, restant dans l'ombre, dans
mes moments de gloire me laissant seul tous les honneurs. Tout au long de ma
vie, il fut présent, se battant avec moi dans ces luttes, pour mes
aspirations, comme si c'était les siennes. J'ai toujours écrit
avec l'impression que mon père était derrière
mon épaule, à me relire, en me demandant ce qu'il en
penserait. Mais surtout, je remercie le père exceptionnel qui a
toujours eu cette confiance aveugle en mes capacités, qui
fut toujours inconditionnellement dévoué à sa famille,
qui m'a toujours supporté et encouragé sans réserve et
qui, à de si nombreuses reprises, a mis de côté ses
projets pour faire fructifier les miens. Merci! Un grand merci à
mes grands parents au couple MUHINDO MIDENDE ARONI
et MWA-MUCHINDI, au feu MAHINANDA NGEBUKA
et à la veuve MWA-MALIZA, Merci
également à mes frères et soeurs Jimmy BISIMWA
CHABENE, Christian CINJA MIDENDE, David AMANI CHABENE, Arsène AKONKWA
CHABENE, Olivier MUGISHO CHABENE, Raha SERGE CHABENE, Gloria
CHABENE, Amina CHABENE, Naomi BASHOMBE, Demas MULINDWA MURHABAZI
; Discrets mais solidaires, vous avez toujours été
présents pour moi. Merci également de m'avoir toujours
laissé autant de place, que je monopolisais et monopolise
encore souvent, mais qui m'a permis, j'en suis convaincu, de
m'épanouir socialement et académiquement. Je puise en vous
l'amour et la force pour avancer.
Jackson CABENE GANZA
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AVANT-PROPOS
Au terme de notre cycle de licence en relations
internationales à l'Université de Lubumbashi, il parait opportun
de remercier et d'exprimer notre gratitude à toutes les personnes qui
nous ont aidés d'une manière ou d'une autre dans la
réalisation de ce travail.
Merci à mon directeur de mémoire, professeur
NGOIE TSHIBAMBE Germain. Merci de m'avoir encadré avec autant de rigueur
et de m'avoir pris sous ton aile, merci pour le livre que je considérais
comme une bible, Merci de m'avoir donné ma chance dans ce domaine de
recherche. Merci pour ton appui dans les moments où
émotionnellement je fus déchiré.
Merci au corps professoral, vous êtes ces piliers sans
lesquels mes rêves ne seraient d'éphémères
châteaux de cartes, nous pensons aux professeurs Germain NGOIE TSHIBAMBE,
MWAYILA TSHIYEMBE, TSHIMPANGA MATALA, KADONY NGUWAY KPALAINGU, George
MULUMBENI, José NSABUA TSHIABUKOLE, LWAMBA MUGANZA, Jean MBAYO NGOIE, le
feu professeur Florent KABONGO MAKANDA MWADIANVITA, Adrien MULUMBATI NGASHA,
Bernard OBOTELA LINGULE, ...
Merci à la famille Simon BASHIMBIRWE, nous pensons
à maman Charlotte, Byamungu B., Debby B., Feza B., Bintu B., Baraka B.,
Sifa B., Binja B., Edith B. ma tente chérie ; nos vifs remerciements
vont également à la famille Bonne-année BABUGUZA, à
nos oncles et tentes ; cousin et cousine, je pense notamment à Fiston
NDUGU, Fiston MUHINDO, Ami MUHINDO, Patrick MUHINDO, Patron BAWA, Alliance
BASHOMBE, Ahadi BIMULE, Julien OLINDE, Safi, Sheila MAHINANDA, Christian
BYAMUNGU, Janvier BYAMUNGU, Chance BYAMUNGU, Fiston BARAKA KANYEGERE, Alain
MBIRIZE,...
Merci à tous mes compagnons de lutte : Ketia BARAKA
SANGWA, Damas MASTAKI ZAGABE DAGOBERT, Patrick KASEBA, Innocent MUZINDUSI,
Chance MUSAADA NTAKURHEBE, James MIDUMBI MAZAMBI, Fabrice BOKO MUKINI, Jully
OKITO TUNDA, Lajoie KIMANDA MWEPU, Olivier MULAMBA, Bosco KAHINDO KAKINA, Amani
MASHENGO, Nixon MBALE EPAMBILO, Gervais BIRHUMANA MUSAKA, Patient TSHIBANGU
MBAYA, Joseph MBAV MUTEB, Rodrigue NGONJO, Jeancy BULUKANI KONSO, Patricia
SALIMA MI-ANA,
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Soyons fous ! Disons-le nous! Tant que nous sommes encore
vivants :) A mes amis, Michel SAMBU MALANDA, Damas MASTAKI, Alain SANZIMWAMI,
Ketia BARAKA SANGWA, Christelle CIZUNGU, Esther BASH, Grace KABILAMBALI,
Olivier BIRINGANINE, Chance MUSAADA NTAKURHEBE, Innocent MUZINDUSI, Janvier
BALUNGWE, YACINE Alice, Trinité PINEDA, Maggy KASALI... merci
d'être ce miroir qui me donne la bonne réflexion et face auquel je
peux me montrer sous mon vrai jour. You are my priceless.
A ma famille de coeur, merci de faire partie de ma vie.
Je partage donc avec vous aujourd'hui cet honneur. Vous,
grâce à qui la réalisation de ce mémoire fut
possible. Il me reste donc alors à vous remercier, du fond du coeur, et
à vous faire publiquement, en témoignage personnel de gratitude,
la promesse d'aider, comme vous l'avez fait pour moi, ceux qui, au cours de ma
vie future, auront besoin de mon soutien.
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INTRODUCTION
1. Présentation générale du
sujet
Le système des relations internationales -en fait il
serait plus juste de parler des relations interétatiques- remontent au
traité de Westphalie (1648). La création même de l'Etat
cherchait non seulement à organiser des unités administratives
intérieures, mais aussi -et peut-être surtout- à stabiliser
les rapports entre divers acteurs détenteurs d'un pouvoir sur un
territoire et une population donnés. Du coup le cadre international
reconnaissait les Etats en leur donnant des leviers nécessaires à
leurs transactions. Or, ces paramètres ne définissaient qu'un
type d'Etat, "Etat unitaire" ; ils ne pouvaient tenir compte d'un
nouveau type d'acteur, soit l'Etat fédéral qui ne devait voir le
jour plus d'un siècle plus tard. En effet, à l'époque, les
entités fédérées n'étaient pas reconnus par
ces traités ; et pour cause : il n'y a aucune fédération
en existence. La première fédération, les Etats-Unis, ne
verra le jour qu'un bon siècle plus tard.1
De plus, la politique étrangère est, en principe
réservée au gouvernement central. Néanmoins, des
collectivités fédérées de plus en plus nombreuses
disposent de réels pouvoirs en matière de politique
internationale : elles concluent des accords internationaux, elles
siègent au sein des organisations internationales, elles envoient leurs
propres représentants à l'étranger, elles nouent des liens
avec d'autres acteurs internationaux, supranationaux ou transnationaux. Elles
développent ainsi des modes inédits de diplomatie souvent
qualifiés de paradiplomatie. Par certaines de leurs activités,
toutefois, «elles ébranlent les colonnes du temple» car elles
obligent à reconsidérer les dogmes de la souveraineté que
les juristes ne manquent pas de privilégier même lorsqu'il s'agit
d'Etats à structure complexe.2
Les relations internationales, quant à elles, font
références à la notion de puissance et de
pouvoir.3 A cause du biais stato-centrique de la discipline, on
minimise souvent l'importance des entités sub-étatiques car,
elles n'ont pas encore réuni les qualités requises pour
être considérés comme des véritables acteurs
internationaux, ces entités sont méconnus par les droit
international mais le phénomène qu'elles
1 Bernard Fournier, Min Reuchamps(dir), Le
fédéralisme en Belgique et au Canada, comparaison
sociopolitique, Ed De Boeck université, 1ère
édition , 2009 , p 186-187.
2 Bernard Fournier, Min Reuchamps (dir), op
cit, p 173.
3 Paquin Stéphane, régionalisation et
fédéralisme, Bruxelles, Peterlang, 2004, P244.
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représentent est presque devenu banal ; la ville de San
Francisco sanctionne un pays qui ne respecte pas le droit de l'homme, le
gouvernement du Québec inaugure une saison culturelle à Paris,
les entités sub-étatiques flamande et wallonne forment la
délégation belge à l'Organisation Mondiale du
Commerce,...
De nos jours, l'Etat se trouve soumis à des pressions
à la fois centralisatrices, puisque devant parler d'"une seule voix
afin d'avoir une politique internationale cohérente", et
décentralisatrice puisque "la mondialisation pousse dans le sens
d'une extension quantitative et qualitative des rôles internes et
internationaux des acteurs sub-étatiques principalement par le
déploiement d'une paradiplomatie."
La paradiplomatie résulte, en effet, des
activités sub-étatiques (infra-étatique) sur la
scène internationale, avec d'autres acteurs nationaux, gouvernementaux
ou non. Ces activités touchent à des nombreux domaines, plus ou
moins sensibles au regard de la structure centrale, conduisant parfois à
une concurrence, parfois à une complémentarité des
connaissances dans certains domaines.
Pour autant, la paradiplomatie ne cherche pas à
attaquer de front la souveraineté dominante, mais elle s'affaire sans
cesse à assimiler des fragments d'une souveraineté qui ne lui
était pas impartie à la source.4 La paradiplomatie met
principalement l'accent sur les questions de low politics (qui
s'intéressent par définition à l'économie, au
commerce, au social, aux droits de la personne, à l'environnement, etc.)
et se désintéresse généralement des questions
de high politics (comme les questions de sécurité
militaire).
Toutefois, ce phénomène comporte un certain
nombre de risques pouvant engendrer désordre et conflits entre les
divers paliers de gouvernement. Le danger du phénomène
paradiplomatie, est que son développement peut créer certaines
tensions entre le gouvernement central qui cherche à conserver ses
prérogatives internationales en luttant énergiquement contre les
forces centrifuges ainsi que les mouvements nationalistes sub-étatiques
qui, de leur coté s'efforceraient d'édifier leur identité
comme acteur internationaux distincts, échappant en partie au
contrôle des Etats-territoriaux.
Le phénomène paradiplomatique sous toutes ses
formes, est important ; il est intensif, extensif et permanent. Les acteurs de
la paradiplomatie ont une bonne
4 Jean-François Payette, les relations internationales
du Québec et l'élaboration d'une paradiplomatie identitaire,
mémoire présenté comme exigence partielle de la
maîtrise en science politique à l'Université du
Québec à Montréal, mai 2006, P 23.
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marge d'autonomie, des nombreuses ressources, souvent plus que
la vaste majorité des Etats souverains et ils ont de plus en plus
d'influence sur la politique internationale.
Enfin, l'objectif des acteurs paradiplomatiques est
d'encourager la collaboration transnationale, parfois même avec des
acteurs qui cherchent également à s'émanciper de leur
cadre territorial national qui limite leurs ambitions internationales.
2. Problématique et hypothèse
a. Problématique
La problématique est une question de départ qui
fixe une ligne ou une orientation sur laquelle graviteront tous les points du
travail. Ainsi, partant de l'objectif des acteurs paradiplomatiques,
(encourager la collaboration transnationale), nous nous sommes
posé deux questions principales à savoir :
- Quelles sont les contraintes auxquelles les acteurs
paradiplomatiques font face pour atteindre leur objectif ?
- Quelles en sont les opportunités ?
b. Les hypothèses
Comme tentative des réponses à nos questions,
- Contraintes : les acteurs
paradiplomatiques dans leurs activités sur la scène
internationales font face à des multiples obstacles. Comme ils ne sont
pas sujets de droit international donc ne sont pas
responsables vis-à-vis du droit international, ils doivent
négocier avec les autorités du gouvernement central une partie de
leurs actions internationales comme, les relations formelles avec les
représentants des pays souverains ou d'organisations internationales
sans basculer dans le conflit. De plus, ces entités ne sont pas encore
répertoriées sur la liste d'acteurs des relations internationales
du fait que l'Etat doit parler d'une seule voix sur la scène
internationale afin d'avoir une politique internationale cohérente car
on ne peut pas restreindre la politique étrangère à la
diplomatie d'un Etat.
- Opportunités : ces
entités disposent des ressources et influences, qu'elles sont en mesure
de mobiliser pour la poursuite de leurs objectifs internationaux, des
5 Ph. Braillard, Théories des relations
internationales, cité par Philippe Marchesin dans Introduction aux
relations internationales, Editions Karthala, mars 2008, P.17.
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ressources territoriales, institutionnelles (pouvoir
législatif), financières, démographiques,... qui leur
procurent beaucoup d'autonomie.
3. Cadre théorique
Le cadre théorique fait partie de ce qu'on appelle les
méthodes. En relations internationales, il y a plusieurs cadres
théoriques dans lesquels on peut se positionner pour trouver la grille
explicative à tel ou tel problème.
De façon générale, une théorie est
une «expression qui se veut cohérente et systématique de
notre connaissance de ce que nous nommons la réalité. Elle
exprime ce que nous savons ou ce que croyons savoir de la
réalité».5
En effet, dans le cadre de ce travail, nous allons asseoir nos
recherches sur la théorie libérale car, pour les
libéraux, les relations internationales sont perçues comme un
facteur de progrès et de changement. Au niveau international comme au
niveau national, les libéraux mettent l'accent sur la notion de pouvoir
et de contrepouvoir, ils insistent sur le rôle de l'opinion publique, du
droit et des institutions internationales qui viennent limiter le pouvoir des
Etats.
Les libéraux sont pluralistes. Pour eux, les relations
internationales ne dépendent pas seulement des Etats ; un monde plus
interdépendant conduit à la formation d'une société
internationale et est porteur de paix, justice et prospérité. La
coopération par les échanges est un jeu à somme
positive.
4. Choix et intérêt du sujet
Le choix de ce sujet présente un grand
intérêt pour nous parce que, traitant d'une question pertinente
mais, très peu étudié en Relations Internationales. Les
questions de paradiplomatie ont très souvent été
perçues par les spécialistes internationaux comme des
épiphénomènes. L'essentiel de la littérature est
constitué de livres, articles ou revues savantes qui renferment
plusieurs études de cas.
Les intérêts sont entre autre ; académique,
scientifique et social.
- Sur le plan académique, ce sujet constitue le
couronnement de nos études à l'Université de Lubumbashi,
faculté des sciences sociales, politiques et administratives, au
département des Relations Internationales durant une période de
cinq ans.
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- Sur le plan scientifique, il est plus que temps de concilier
la théorie à la pratique. Ainsi, nous voulons mettre à la
portée des autres chercheurs qui veulent aborder ce sujet un instrument
scientifique de référence en vue d'un éventuel
approfondissement et d'une possible consultation. Par cette étude, nous
voulons rendre disponible les informations générales sur la
paradiplomatie dans les relations internationales, mais également
apporter une nouvelle donne à la discipline au sein du
département des Relations Internationales.
- Sur le plan social, nous trouvons pertinent de
réfléchir sur le phénomène car, il est bel et bien
réel et inévitable mais peu médiatisé. Notons
également que ces genres de thèmes sont souvent
sous-estimés voire négligés par certains chercheurs en
relations internationales en ignorant que les relations internationales sont un
facteur de progrès et de changement, surtout que nous sommes à
l'ère de la mondialisation (globalisation).
5. Délimitation du spatio-temporelle
Le sujet est assez grand pour être embrassé dans
son intégralité. Le champ d'investigation de ce travail portera
sur la province du Québec au Canada et la région flamande en
Belgique parce que, sont parmi les joueurs non souverains les plus en vue sur
la scène internationale, reconnues à certains égards ;
mais également de la province du Katanga en République
Démocratique du Congo, la province la plus riche du pays où les
tendances sécessionnistes sont notoires.
De plus, ce travail s'étend sur une période
allant de la décennie 19801990, décennie des séquelles des
grandes crises des années 1971 et 1973, mais aussi de l'apparition du
néologisme "paradiplomatie" dans la littérature scientifique,
jusqu'en 2013, année qui sanctionne nos études de deuxième
cycle. Toutes fois, nous tiendrons en considération des certains
événements historiques qui constituent les soubassements ou les
racines du phénomène.
6. Plan sommaire du travail
Ce travail est divisé en trois chapitres ; le premier,
porte sur les "considérations générales",
le deuxième, les "acteurs de la paradiplomatie" et
enfin, le troisième des "problèmes et perspectives de la
paradiplomatie".
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Chapitre 1. CONSIDERATIONS GENERALES
Depuis les années 1980, les relations
extérieures des entités infra-étatiques et leurs
interventions sous différentes formes de coopération avec les
acteurs supranationaux, nationaux et infranationaux dans divers domaines ont
connu une tendance à la hausse. A l'instar des Etats-nations et les
organisations internationales, les Etats fédérés et les
régions dotées du pouvoir législatif sont de plus en plus
proactifs à l'égard de problèmes d'envergure mondiale.
Grâce à la signature des traités et accords avec leurs
homologues étrangers, à leur participation à des
associations régionales et à certaines organisations
internationales, à l'ouverture de représentation à
l'étranger, ... les régions vont au-delà de leurs
compétences
constitutionnelles. Elles conduisent à
l'étranger des activités qui peuvent
être complémentaires, parallèle ou contraires à
celles de l'Etat. Afin de refléter à la fois la
subsidiarité et le parallélisme de leur politique
étrangère ce phénomène a été
appelé paradiplomatie.6
Section 1. Le concept "paradiplomatie"
§1. Définition et présentation
générale du phénomène de paradiplomatie
L'expression «paradiplomatie» provient de
l'abréviation de «parallel diplomacy »7 il
s'agit donc d'une diplomatie de « seconde Zone » qui reflète
tant l'idée de parallélisme que de subsidiarité, la
diplomatie en elle-même peut se définir comme l'ensemble des
moyens et activités qu'un Etat consacre à la gestion de sa
politique étrangère. Panayotis définit la paradiplomatie
comme étant une poursuite directe et à divers degrés, de
la part des Etats fédérés d'activités
étrangères.8
Le concept de «paradiplomatie» consacre la
présence d'entités régionales sur la scène
internationale, ce qui, par conséquent, vient concurrencer les
fondations conceptuelles des relations internationales qui établissent
une distinction
6 Soldatos, Duchacek, Lecours, cité par Elena
Albina, les relations extérieures du Tatarstan, Laboratoire
d'étude sur les politiques publiques et la mondialisation, mai, 2010,
p3.
7 David Criekemans, cité par CEDRIC DIENER,
les régionalisations de la mondialisation : blocs
économiques, paradiplomaties et souveraineté étatiques
dans le Droit Internationale Economique, université du Québec
à Montréal, octobre 2007, p 103 et Suivantes, disponible sur
http://www.diplomacy.edu/ConferencesIIvIFA/papers/criekemans.pdf
8 Stéphane Paquin et Annie chaloux, la
diplomatie parallèle des Etats américains, Bulletin
d'histoire politique, volume 17, N° 1.
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entre acteurs étatiques et non étatiques. Ces
entités ne sont pas souveraines mais elles disposent toutes les fois de
certaines prérogatives territoriales et institutionnelles relatives
à la souveraineté, sans que cela ne permette pour autant de leur
consacrer le statut d'acteur légitimes à l'international. La
paradiplomatie constitue donc un enjeux majeur pour les entités
sub-étatiques, car elle résulte d'une représentation des
politiques internes sur la scène internationale sans passer par
intermédiaire de l'Etat, les entités sub-étatiques
transgressent donc les frontières internes en entreprenant diverses
activités telles qu'une représentation à
l'étranger, la signature des traités, la participation à
des organisations régionales et internationales et d'entrer en relation
avec d'autres Etats ou gouvernements régionaux.
De plus, en Belgique, il existe un principe fondamental selon
lequel les deux niveaux de pouvoir sont et doivent rester sur un pied
d'égalité, « la constitution qui est règle
distributrice se veut aussi règle égalisatrice. Elle n'inscrit
pas l'Etat fédéral, les communautés et les régions
dans une structure pyramidale. Elle ne donne pas à l'un des partenaires
le droit du dernier mot. Elle les place dans une structure plane
».9 Ainsi, nous allons le développer dans le
deuxième chapitre, le cas de la Flandre qui profite de cette faiblesse
constitutionnelle pour extérioriser ses ambitions politiques,
économiques et culturelles sur la scène internationale.
Le phénomène «paradiplomatie» existait
bien avant l'apparition du concept «paradiplomatie» dans la
littérature scientifique. Aux Etats-Unis et au Canada par exemple on a
vu les Etats fédérés conduire une diplomatie
parallèle à l'Etat fédéral après la seconde
guerre mondiale avec le développement des blocs régionaux comme
l'accord de libre échange et son successeur accord de
libre-échange Nord-Américain (ALENA).
En effet, le néologisme «paradiplomatie»
apparait dans la littérature scientifique dans les années 1980.
Le concept s'inscrivait dans le renouveau de l'étude du
fédéralisme et de la politique comparée. Il servait
à décrire les activités internationales des entités
fédérées canadiennes et américaines dans le
contexte de la mondialisation.10 Les avis des auteurs de relations
internationales restent encore partagés sur le développement du
phénomène, certains avancent que la paradiplomatie
9 Jean François Gradreault-Debiens, Fabien
Gelinas (Dir), le fédéralisme dans tous ses Etats :
gouvernance, identité et méthodologie, Edition Yvon, Blais,
Bruyant, Bruxelles, 2005, p 196.
10 Stéphane Paquin, Paradiplomatie et
relations internationales. Théories des stratégies
internationales des régions face à la mondialisation, Presse
interuniversitaire européennes, Bruxelles, 2004, p16.
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peut rendre la politique étrangère de
l'Etat-nation plus efficace par une action concentrée de tous les ordres
de gouvernements qui favorisent la coopération entre le centre et ses
périphéries et diminuent donc les tensions car tous le monde y
trouverait son compte, par contre, d'autres la considèrent comme
synonyme de tension et de lutte de pouvoir, ils considèrent plutôt
que les mouvements nationalistes, faute de pouvoir orienter les politiques du
gouvernement central, sont tentés de développer les relatons
internationales qui échappent partiellement au contrôle de l'Etat
territoriale ; le phénomène fait encore débat qu'une
science n'est pas une parole d'évangile.
§2. La classification des types de
paradiplomatie11
La paradiplomatie est une notion complexe. Il est pertinent de
procéder au classement des types des relations paradiplomatiques afin
d'établir un lien entre le degré d'autonomie des subdivisions
internes et le niveau d'activités pradiplomatiques de ces subdivisions.
Nous verrons ainsi quels sont les types d'entités
sub-étatiques les plus actives sur la scène
internationale. Les relations paradiplomatiques sont de trois types.
- La paradiplomatie transfrontalière
: est celle qui s'effectue entre les régions
frontalières, comme la région Nord Pas-de-Calais et la
communauté flamande ou entre les régions appartenant à des
pays limitrophes comme la région Île-de-France et la communidad
Autonoma de madrid ;
- La paradiplomatie transrégionale
: qui concerne l'échange et les relations entre
régions de différents pays non frontaliers, par exemple des
relations entre le Québec et la Flandre, et
- La paradiplomatie globale : qui
est liée à une problématique planétaire comme le
développement durable par exemple.
Pour autant, les activités entreprises varient en
fonction du degré d'intensité du mode opératoire, de la
fréquence et des buts des entités, ce qui
permet de classer la pradiplomatie, en utilisant le
modèle de Philippart12 en paradiplomatie minimale,
mineure, majeure, maximale et protodiplomatie. Ces
critères permettent une appréhension globale de
l'importance des activités
11 Cedric Diener, op cit, p105 et suivantes.
12 Eric Philippart cité par Cedric Diener,
op cit, aux pp 106-107.
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pradiplomatiques, de par le degré de concurrence envers
l'Etat central, et l'importance de développement de l'entité
s'adonnant à une telle pratique.
- La paradiplomatie minimale : elle
se cotonnerait, en principe, dans un cadre transfrontalier, permettant qu'un
gain limité de développement des entités concernées
et procéderait selon un mode opératoire et coopératif.
- La paradiplomatie mineure : dans
ce cas, les entités sub-étatiques connaissent un
développement moyen et coopèrent d'un point de vue
économique, sans entrer dans le politique, dans un cadre transfrontalier
voire transrégional.
- La paradiplomatie majeure : elle
concerne des entités disposant d'une conscience régionale. Ces
entités qui sur un plan national, doivent faire face à une
incapacité majeure, cherchent un développement sur tous les types
d'extension géographique, développement sur un mode
coopératif, tendant parfois, sur certains dossiers, vers des actions
conflictuelles.
- La paradiplomatie maximale : ce
phénomène se produit en présence d'un régionalisme
fort, donc une forte croissance des entités sub-étatiques. Ces
dernières afin de pallier les vides institutionnelles
et incertitudes constitutionnelles, entreprennent leur développement
en tenant compte de deux paramètres : une extension
géographique et différents modes
opératoires. De ce fait, se produit un «
rééquilibrage des rapports de force entre niveau national et
infranational pour maximiser les gains régionaux».
- Enfin, la protodiplomatie : elle
concerne tous les types d'extension géographique. Elle vise des
objectifs d'avantages liés à des revendications nationales en vue
de l'accession à l'indépendance en utilisant tous les modes
opératoires « mais de façon instable avec une tendance
structurelle à l'escalade conflictuelle».
Cette brève présentation des aspirations des
entités sub-étatiques nous permet de constater qu'il n'y a aucun
modèle préétabli, chaque gouvernement local, en suivant
des aspirations conduira des politiques visant à une plus grande
indépendance face à l'Etat central. La protodiplomatie est le
type d'activité conduisant aux revendications les plus contestataires,
puisque fondée sur des revendications nationales les subdivisions
internes allant jusqu'à chercher la sécession et la
souveraineté étatique.
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§3. Le développement de la pradiplomatie
Le rôle des "composantes territoriales" des
systèmes fédéraux ou régionalisés a, en
effet, été le plus souvent occulté au nom de
considérations méthodologiques, mais surtout en vertu de
postulats ayant longtemps dominé la discipline.13 Un
réaliste conçoit l'Etat-nation de façon unitaire et
homogène, il ignore et minore l'importance des activités
économiques, de l'idéologie de la culture..., il a tendance
à minimiser l'importance des actions internationales des entités
sub-étatiques et la diversité culturelle de la scène
nationale. S'il y a paradiplomatie, ce qui est contesté, c'est en raison
de la volonté de l'Etat territorial d'instrumentaliser les actions des
gouvernements locaux et régionaux.
L'approche du «Two level Games » de Robert
D Putnam est certainement la plus typique sur cette question.14 Les
décideurs de l'Etat central négocieraient presque
simultanément avec les acteurs étrangers et avec les groupes
responsables de la politique du pays.15 Cette approche décrit
les politiques des gouvernements centraux comme instrumentalisant les
régions quand les autres outils de
la politique étrangère s'avèrent moins
intéressants ou moins performants. La paradiplomatie est ainsi un
multiplicateur de puissance lorsque l'Etat central ne peut agir seul. Les
tenants de cette approche suggèrent que les acteurs sub-étatiques
ne s'engagent dans une politique internationale que lorsque le gouvernement
central fait la requête, ils peuvent également s'engager dans une
action internationale lorsque les gouvernements étrangers les prennent
pour cible.
Avec le développement de la mondialisation et du
développement des blocs régionaux. Les entités
sub-étatiques ont été appelé à se
développer une politique étrangère dans leur champ de
compétence et un peu plus. Aux Etats-Unis, de nombreux Etats et villes
émettent même des politiques dans le domaine de droit de l'homme,
de l'environnement et même sur les questions plus traditionnellement
associées à la sécurité militaire. Les 21300 Etats,
comités et villes américaines ont une latitude non
négligeable en matière de relations internationales. En 2001 les
Etats
américains détenaient approximativement 183
représentations à l'étranger comparativement à
quatre en 1970. Tous les Etats américains ont conclut des ententes
13 Eric Philippart cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 31.
14 Robert Putnam cité par Stéphane
Paquin, op cit, p32.
15 Stéphane Paquin, op cit p 32 et
Suivantes.
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internationales avec des Etats souverains comme le Mexique ou
avec les entités sub-étatiques comme le gouvernement du
Québec. Les cinquante Etats américains ont également
développé, conséquence de l'Accord de Libre Echange
Nord-Américain (ALENA), des relations transfrontalières
très denses avec les provinces canadiennes et les Etats Mexicains.
Au sein de l'Union Européenne, les entités
sub-étatiques bénéficient des divers canaux de
représentation dont la portée symbolique et pratique est
variable. La paradiplomatie n'est pas une nouveauté mais depuis plus
d'une décennie, il semble qu'il soit à la mode d'ouvrir les
bureaux à l'étranger, de s'immiscer dans les Organisations
Internationales ou prendre part sans relâche à des
conférences. Cette activité porte ses fruits, comme
l'introduction dans la convention de Lomé IV avec les pays de l'ACP
(Afrique, caraïbes et pacifique) du concept
«décentralisé» dans l'Union Européenne, ce qui a
permis à des organisations étrangères du gouvernement
central d'utiliser les ressources destinées par la commission à
la coopération. L'objectif des efforts de la paradiplomatie des
régions européennes est donc indiscutable, même si celle-ci
se déploie dans les domaines culturels, sociaux ou politiques.
Plus encore, depuis le traité de Maastricht, les
représentants d'organismes régionaux ou infra-étatiques
peuvent faire partie des délégations nationales qui
négocient au sein du conseil de l'union.
Les entités sub-étatiques possèdent
souvent d'imposants réseaux de représentation à
l'étranger, souvent plus important que ceux de nombreux Etats
souverains.
Enfin, plusieurs facteurs permettent d'expliquer le
développement de la paradiplomatie mais nous n'en retenons seulement que
trois importants dont "le nationalisme", "la régionalisation et la
construction des blocs régionaux" et "les facteurs
économiques".
Section 2. Paradiplomatie : Facteurs explicatifs
Trois motivations principales poussent les entités
sub-étatiques à une extension internationale : le
nationalisme, la régionalisation et la construction des blocs
régionaux et les facteurs économiques.
Page | 16
§1. Le nationalisme
Les entrepreneurs identitaires ont comme mission fondamentale
"la reconnaissance". Les nations minoritaires sont devenues de plus en
plus actifs en relations internationales développant une politique
étrangère au niveau infra-étatique dont l'objectif est le
renforcement ou la construction de la nation minoritaire dans le cadre d'un
pays multinational cherchant ainsi les ressources qui leur font défaut
à l'interne en plus de tenter de se faire reconnaitre comme nation
à l'échelle internationale. Faut-il encore définir les
besoins ou les intérêts de la nation ?
Lorsque les régions opèrent en relations
internationales, elles sont obligées de se définir un
"intérêt national" qui peut entrer en contradiction avec
celui de l'Etat central ; ( les écossais par exemple sont plus
favorables à l'intégration européenne que leur voisin du
Sud, au canada également, l'appui unanime des partis politiques
Québécois à l'ELENA a facilité sa ratification et
déclenché des nombreuses tensions avec le reste du pays).
Les questions les plus importantes dans le débat sur
les relations centre-régions sont de savoir si ces dernières sont
conflictuelles ou placées sous les signes de la coopération et
quel est le rôle, dans cet enjeu, du sous-nationalisme comme forme
d'identité politique.
Le nationalisme est la variable la plus importante de la
pradiplomatie étant donné que c'est une forme d'identité
politique, il entraine des luttes de pouvoir et une politique de mobilisation
territoriale qui peuvent également être étendues au domaine
des relations internationales.
L'un des facteurs pouvant contrebalancer l'impact des tensions
attribuables au nationalisme est l'institutionnalisation des relations entre le
centre et les régions comme Soldatos l'affirme, si les relations
centre-régions sont rationnelles et coordonnées par le
gouvernement fédéral dans des accords-cadres ou par le
mécanisme d'institutions fédérales- provinciales et de
missions conjointes, la paradiplomatie sera dite de type coopératif. Si
les relations centre régions sont
caractérisées par une bureaucratisation
excessive et une réaction hostile du gouvernement
fédéral envers ses entités fédérées
la paradiplomatie sera fragmentée et pourra déboucher à
une crise de l'Etat-nation. En d'autres termes, la rationalisation des
relations centre-régions peut compenser la spontanéité de
tout mouvement social ascendant. Ainsi les entités qui ont la même
culture et langue sont plus susceptible
Page | 17
de tenter le diable sur l'échiquier international afin
de trouver les ressources qui leur font défaut à l'interne. C'est
en partie un problème lié à
l'"ethnogenèse". On ne tenait pas compte des identités
culturelles lors de découpage territorial.
Les entrepreneurs identitaires les plus actifs en relations
internationales sont : le Québec, la Flandre
et la Catalogne mais seul les cas de deux
premières concernent notre travail et seront développés au
deuxième chapitre.
Pour autant, le développement de la paradiplomatie
identitaire n'est pas seulement conflictuel car en Espagne, le
développement des relations internationales par le gouvernement catalan
est un multiplicateur de puissance.
Le Québec possède, dans le domaine culturel sa
propre originalité fondée sur l'usage de la langue
française que l'on trouve à la fois dans les arts, la
littérature, musique et cinéma, il édifiera très
rapidement un ensemble de politique de coopération (échange
d'étudiants et des professeurs, rencontre alternée des premiers
ministres...) avec la France et les autres pays francophones pour renforcer la
langue française et l'idée de nation québécoise.
Quant à la Flandre, c'est la région
néerlandophone de la Belgique avec cinq provinces (Anvers, Brabant
flamand, Flandre-Occidentale, Flandre-Orientale et Limbourg). Elle dispose de
six grands domaines de compétences exclusives ; La culture
(la sauvegarde du patrimoine culturel, le tourisme et les
médias) ; l'emploi des langues ;
les matières personnalisables (jeunesse,
famille et accueil d'enfants, l'intégration des immigrés...)
l'enseignement la politique scientifique et
les affaires extérieures et la coopération
(dans les matières relevant de ses
compétences). La Flandre cherche également à
développer dans les ambassades néerlandaises, des points
d'ancrage permanents sur le modèle de maison de la culture à
l'étranger.
§2. La régionalisation et la construction
des blocs régionaux
1. La régionalisation
La régionalisation dont il est question correspond
à l'émergence de nouveaux lieux de production des
normes.16 Elle contribue par le fait même à affaiblir,
tant la centralité du pouvoir que le pouvoir de l'Etat lui-même.
Au niveau sub-étatique, cela se manifeste à partir de la
décentralisation ainsi que des activités de la
16 CEDRIC DIENER, op cit, 86.
Page | 18
paradiplomatie résultent d'un phénomène
complexe et systématique, remettant en question l'image de l'Etat
monolithique du Droit International Public. De l'autonomie des autorités
décentralisées de l'Etat à leur représentation sur
la scène internationale, des formes stratifiées de gouvernance se
mettent en place comme le cas de l'Union Européenne (UE). Au sein de
l'UE, les régions disposent de plusieurs canaux pour s'exprimer.
a. Le comité des régions
Le comité des régions, c'est l'assemblée
des représentants locaux et régionaux de l'Union
Européenne. Créé à la suite du traité de
Maastricht, le 9 mars 1994, il est l'assemblée politique qui fait
entendre la voix des collectivités territoriales, y compris les
régions ultrapériphériques au sein de
l'Union.17 Actuellement, il compte 344 membres (conseiller)
constituant son assemblée plénière. Ils se
réunissent cinq fois par an en session plénière à
Bruxelles pour l'examen et l'adoption des avis, de rapports et
résolution. A cette occasion, des membres de la commission
européenne et des représentants de la présidence du
conseil de l'union sont souvent invités à venir débattre
de questions qui intéressent particulièrement les régions
et les villes. Le comité des régions a été
crée afin d'aborder deux grandes questions.
- Environ trois quarts de la législation communautaire
sont mis en oeuvre au niveau local ou régional, il est logique
dès lors que les représentants des collectivités locales
et régionales aient leur mot à dire dans l'élaboration des
nouvelles lois communautaires.
- On craignait à l'époque que les citoyens ne
soient laissés à l'écart de la construction de l'Union.
Associer le niveau de gouvernement élu le plus proche du citoyen
était l'une des manières de combler ce fossé.
Ainsi, trois principes fondamentaux sont au coeur des travaux
du comité des régions.18
- Principe de subsidiarité :
inscrit dans les traités dès la création du comité
des régions, signifie que les décisions au sein de l'UE doivent
être prises au niveau le plus proche du citoyen. L'UE ne doit pas
intervenir si les objectifs de l'action envisagée peuvent être
mieux réalisés au niveau de l'administration nationale et
locale.
17 Europa.
eu/about-eu/institution-bodies/cor/index-fr.htm. 14mars 2013.
18
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Comité
des régions&oldid=89500429
Page | 19
- Principe de proximité :
tous les niveaux de gouvernement doivent viser à être proche du
citoyen, notamment en organisant de manière transparente leurs travaux
afin que les citoyens puissent identifier facilement les responsables et
sachent comment faire entendre leur voix.
- Principe de partenariat : la bonne
gouvernance européenne suppose que les différents niveaux de
gouvernement (européen, national, régional et local) travaillent
ensemble, ils sont tous quatre indispensables et doivent être
associés tout au long du processus décisionnel.
Les traités de Maastricht de 1992 et d'Amsterdam de
1997 imposent à la "commission
européenne" et au "conseil de
l'Union" de consulter le comité des régions
pour toute décision ayant des répercussions au niveau local dans
les domaines de cohésion économique et social, santé,
éducation et culture.
L'opinion du comité est également
sollicité par le parlement européen
et il peut émettre des avis de sa propre initiative,
qui lui fournissent l'accession d'inscrire à l'ordre du jour de l'union
des questions préoccupant les pouvoirs locaux et régionaux.
En décembre 2007, le traité de la Lisbonne
(Portugal) confirme le droit du comité des régions de saisir la
cour de justice des communautés européennes pour la
sauvegarde de ses péjoratives ainsi que du principe de
subsidiarité, droit déjà reconnu par la convention
sur l'avenir de l'Europe (2002-2003). Cette nouvelle attribution
renforcera son rôle politique, en lui permettant d'agir plus efficacement
en faveur des collectivités territoriales sur la scène
européenne. Le traité de Lisbonne porte le mandant des membres de
quatre à cinq ans.
Notons, enfin que c'est à partir des années 1980
que des nombreuses entités sub-étatiques ont établi
à Bruxelles des représentations pour faire du Lobby et
développer les réseaux avec d'autres acteurs sub-étatiques
et l'UE. De nos jours, il existe plus moins 200 représentations
régionales à Bruxelles.
2. La construction des blocs
régionaux
La prolifération des blocs régionaux face
à la mondialisation constitue un atout au développement de la
paradiplomaite. L'Accord de Libre Echange Nord-Américain (ALENA) a ainsi
révolutionné les Etats américains et les provinces
canadiennes. Ces derniers sont de plus en plus conscients de la nouvelle
scène
Page | 20
internationale. L'ALENA a également des effets
considérables sur le
développement de la paradiplomatie. Sur le plan
juridique, l'ALENA n'offre que peu d'occasions d'influences, sauf par
l'intermédiaire des Etats, néanmoins les cinquante Etats
américains ont développé, conséquence de l'ALENA
des relations transfrontalières très denses avec les provinces
canadiennes et les Etats mexicains, ainsi ces derniers sont liés les uns
aux autres par environs 400 ententes. La plupart des Etats du nord des
Etats-Unis et toutes les provinces de l'Est du Canada participent à des
réunions annuelles depuis 1973. La conférence de gouverneurs
de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'Est du Canada ont
conclu des ententes sur de nombreux sujets comme institutions
d'éducation supérieure ; la cote Ouest des Etats-Unis comme
l'Etat de Washington, L'Oregon, Idaho, Montana et Alaska se joindront à
Alberta et à la Colombie-Britannique pour créer en 1991 le
"Pacific Norhwest Economic Region" (PNWER) dont le
siège social est à Seattle (ville de Washington aux Etats-Unis)
avec comme objectif prioritaire de Stimuler l'essor économique.
L'Union Européenne(UE) est le model par excellence de
l'intégration économique, elle a facilité le
développement de la paradiplomatie sur la scène
européenne. Les régions, pour agir sur la scène
européenne coopèrent alors que au sein de l'ALENA, les Etats
fédérés américains, canadiens et mexicains sont en
concurrence, ainsi presque tous ces Etats ont au moins un «
Etat frère » ou « Sister
State ».19
Au sein des organisations d'intégration
économique ou politique la réalité est que le
développement des provinces frontalières des Etats membres
dépend, en partie des échanges que ces dernières
entretiennent avec leur homologues voisins ou Etats souverains frontalier.
Cette réalité reste encore inévitable bien que, elle peut
être absente, dans l'esprit des traités ou accords liant les
Etats. De plus, très peu d'Etats reconnaissent jusqu'à ces jours
à leurs provinces une diplomatie provinciale dans leur champ de
compétence. Nous le verrons dans notre deuxième chapitre lorsque
nous aurons à aborder les défis de la régionalisation en
République Démocratique du Congo.
19 Stéphane Paquin, op cit, p 36 et
Suivantes.
Page | 21
§3. Les facteurs économiques
Le phénomène d'actualité à
consonances politiques, économiques et juridiques, la mondialisation et
la régionalisation (dans leur formes supra et infra-étatiques),
l'érosion de l'Etat par le haut et par le bas, la
décentralisation, la crise de l'Etat-nation et perte ou abandon de la
souveraineté viennent également remettre en question la place
prépondérante de l'Etat en matière économique et
commerciale.
L'émergence des entités sub-étatiques en
relations internationales est en effet liée à la crise de l'Etat.
Après les crises économiques de la décennie 1970-1980, les
Etats occidentaux ont complètent repensé leur rôle dans
l'économie à travers la privatisation des entreprises et la
libéralisation du marché dans certains domaines. Ces politiques
seront adoptées en Allemagne, au Japon, au Canada, En France, aux
Etats-Unis en Grande-Bretagne.
Les transformations internationales sur le plan
économique conduisent à une nouvelle division internationale du
travail : la concurrence entre les Etats souverains pour l'acquisition de
nouveaux territoires est aujourd'hui remplacé par la concurrence entre
les Etats sub-étatiques et les grands espaces métropolitains pour
l'acquisition des parts de marchés mondiales.20
La crise de l'Etat profitera ainsi en premier lieu aux firmes
multinationales, lesquelles avec la mondialisation de l'économie sont
devenues les acteurs économiques majeurs, conséquences, elles
appliquent une approche sélective dans leurs politiques
d'investissement, de cette hypothèse provient le concept de
«l'économique globale qui est une économique de concurrence
acharnée entre les firmes, la concurrence entre les firmes induit une
concurrence entre les territoires qui cherche à attirer les
implantations de ces dernières, c'est ainsi que les provinces et les
villes qui ont les "moyens" agiront sur la scène internationale
pour attirer les investisseurs étrangers et leurs centres de
décisions ».
En Belgique par exemple, les entités
sub-étatiques détiennent davantage des responsabilités
en matière de commerce international que le gouvernement belge, la
Flandre est déjà un très grand exportateur.
Il existe alors une logique fonctionnaliste évident qui
explique la projection internationale des entités
sub-étatiques, «les besoins de développement et de la
croissance économique», les gouvernements sub-étatiques
sont forcés de faire de
20 Stéphane Paquin, op.cit. , p36 et
suivantes.
Page | 22
la représentation auprès de ces entreprises pour
inciter leurs implantations ou leur maintien dans leur région. Attirer
une grande multinationale dans sa région est même un motif de
fierté pour les politiciens qui en sont responsables. Les entités
sub-étatiques d'un même pays sont en concurrence entre elles pour
gagner les investissements étrangers, mais faut-il que ces
entités remplissent certaines préalables, notamment la
stabilité politique, système judiciaire efficace,
stabilité économique, ...
Certaines entités ont développé des
mécanismes pour promouvoir le commerce en leur sein ; les agences de
promotion des investissements. La catalogne a mis sur pied plusieurs
administrations chargées des questions de commerce et d'investissement,
le CIDEM (centre d'informacio desenvolupament Empresarial) ou le
(centre de développement de l'information pour les investisseurs
étrangers), ce centre est présent dans les grands centres
commerciaux, nous avons aussi le COPCA, c'est un consortium de promotion
commerciale de la catalogne. Le gouvernement du Québec dispose
également des agences de promotion commerciale et d'investissement.
Les gouvernements mettront également sur pied des
multiples services aux investisseurs, que ce soit, avant, pendant et
après les investissements afin de procurer aux investisseurs de l'aide
juridique pour leur assurer une meilleur compréhension de la
législation et des règlements.
D'autres ont élaboré des nombreux incitatifs
financiers afin d'attirer sur leur territoire une entreprise. Les Etats et les
villes américaines par exemple dépensent annuellement des
milliards pour attirer et maintenir les entreprises étrangères.
Exemple de l'Alabama, le gouvernement de cet Etat a offert à
Mercedes-Benz la somme approximative de 300 millions de dollars pour quelle
s'installe sur son territoire.21 Les autorités locales
fondaient leurs espoirs pour faciliter la création d'au moins 1500
emploies ; le gouvernement de Kentucky a également offert 150 millions
de dollars à la compagnie Toyota dans les années 1990, la
compagnie Nissan choisira le Tennessee pour ouvrir une usine. Cet Etat offrira
en incitatif l'équivalent de 11000 dollars par emploie,... aux
Etats-Unis c'est une compétition entre les Etats
Enfin, les régions transfrontalières mettront en
oeuvre des politiques transfrontalières pour déployer des
infrastructures de communication comme des
infrastructures routières. Il existe déjà
entre le Canada et les Etats-Unis une
21 Stéphane Paquin, op.cit., p48.
Page | 23
vingtaine de corridors de commerce entre les provinces
canadiennes et les Etats américains crées suite à la
ratification de l'Accord de Libre-Echange et l'intensification du commerce
transfrontalier Nord-Sud.
Section 3. Les relations internationales
contemporaines
En général, la coutume fait débuter
l'histoire des relations
internationales aux traités de Westphalie en 1648 au
moment ou le système d'Etats au sens moderne du terme s'est
affirmé. Les traités de Westphalie ont institué le concept
légal de souveraineté, c'est-à-dire le pouvoir
suprême reconnu à l'Etat qui implique l'exclusivité de sa
compétence sur le territoriale national et son indépendance
internationale, ou il n'est limité que par ses propres
engagements.22 La souveraineté permet de fonder
l'égalité souveraine des Etats, principe cardinal des relations
au sien de la société internationale.23 Les relations
internationales ont connu un développement exceptionnel après la
seconde guerre mondiale à travers la mondialisation des échanges
et des communications.
Actuellement les relations internationales constituent en
elle-même un sujet immense, elle ne se limite pas à la
sphère étatique et concernent toutes sortes d'activités
humaines, les flux migratoires dont le tourisme, les relations culturelles,
les
activités économiques.24 L'Etat est
ainsi défié par les acteurs primordialités
subnationaux (clans, ethnies, tribus, minorités qui
s'érigent en "peuple") ou transnationaux sur le plan religieux ou
linguistique.
§1. Tentative de définition
En relations internationales, la définition du fait
"international" n'est pas évidente. La
définition classique assimile relations internationales et
relations diplomatiques ou interétatiques. C'est une
approche qui privilégie le rôle de l'Etat, de la diplomatie, de la
paix et de la guerre dans la vie internationale25. Elle minore et
ignore l'importance des activités économiques, de
l'idéologie, de la culture...
22 Petit Larousse 2013.
23 Frank Attar, dictionnaire des relations
internationales de 1945 à nos jours, édition du seuil, 27
rues Jacob, Paris VIe, 2009, p892.
24 Maurice vaisse, les relations internationales
depuis 1945, Armand colin, Paris, 2008, p4.
25 Dr Vohn GODONOU DOUSSOU, Théories des
relations internationales,
Page | 24
Pour les libéraux, en l'occurrence Hugo Grotius, ils
estiment que les relations internationales doivent être régies par
des règles de droit au 20ième siècle, les
idées de Woodrow Wilson, l'homme de quatorze points de la SDN, ont
joué un rôle déterminant sur le libéralisme en
relations internationales les libéraux sont pluralistes et pour eux les
relations internationales ne dépendent pas seulement des Etats.
De nos jours, on entend par relations internationales,
l'ensemble des relations qui se déroulent au delà de l'espace
contrôlé par les Etats pris individuellement, quel que soit
l'acteur "étatique ou non" concerné par ces relations et
quelle que soit la nature "politique ou autre" de ces
relations.26 Les relations internationales sont l'expression et
l'articulation des interactions de toutes sortes qui se font et se
défont entre les acteurs supra-étatiques ou
infra-étatiques.27 Certains suggèrent même le
remplacement du concept "relations internationales" par "politique
mondiale" (global politiques) signifiant que le jeu du pouvoir et
l'exercice de l'autorité ne se définissent plus à
l'intérieur des frontières nationales et que la division
traditionnelle entre Etats et acteurs non-étatiques n'a plus de
pertinence.28
La crise du paradigme fondateur de la discipline
(compétition anarchique entre Etats souverains territorialement
organisés) a entrainé des conséquences en chaine
amenant à modifier les divisions du monde et les programmes de
recherche. Le constat selon Marie Claude Smouts est que le système que
l'on dit Westphalien ne s'est pas écroulé mais il s'est
transformé, l'Etat n'a pas disparu mais il n'a plus le même sens.
La puissance classique territoriale et politico-militaire, se voit concurrencer
par les jeux informels animés par des réseaux avec lesquels
l'Etat doit composer. Le rapport entre les revendications identitaires et le
territoire est particulièrement complexe. D'une part la multiplication
des espaces crées par la mondialisation a pour effet d'affaiblir les
relations du citoyen à l'Etat, de l'autre, les revendications
nationalistes poussent à la consolidation d'espaces politiques inscrits
dans une réalité territoriale la plupart du temps à
réinventer.
26 Dario Batistella, Théories des relations
internationales, 2ième édition, Revue et
augmentée-Paris, Presses des sciences politiques, 2006, p 26.
27 Germain NGOIE TSHIBAMBE, la RDC dans les
relations interafricaines : la trajectoire d'une impossible quête de
puissances, Editions laboratoire des sciences sociales appliquées,
novembre 2005, p 17.
28 Smouts Marie-Claude (dir), les nouvelles
relations internationales, Paris, Presse de science politique, 1998, p 23
et suivantes.
Page | 25
§2. Les facteurs des relations internationales29
Pour comprendre la société internationale
contemporaine, il faut d'une part prendre en considérations les facteurs
qui influent sur son fonctionnement et d'autre part, analyser sa structure,
c'est-à-dire identifier les acteurs du jeu.
Les principaux facteurs qui influencent le fonctionnement de
la société internationale et qui commande le comportement des
acteurs sont les facteurs géographiques,
démographiques,
économiques,
techniques, idéologiques
et juridiques.
Le poids de ces catégories de facteurs varie
naturellement dans le temps et dans l'espace. On doit y ajouter aussi la
personnalité et le rôle de l'homme d'Etat, nous ne oublions pas
également le facteur militaire
(géostratégique) dont le
rôle est de première importance à l'ère
nucléaro-spatial.
Chacun des facteurs exerce une influence sur le fonctionnement
de la société internationale. Ils agissent tantôt
conjointement, tantôt isolement. Les points de vue des théoriciens
et historiens des relations internationales diffèrent lorsqu'ils
abordent ce sujet.
§3. Les acteurs des relations internationales30
La désignation des acteurs représentent une
étape importante pour qui étudie la scène internationale.
Il s'agit de se demander qui anime concrètement les relations
internationales.
En relations internationales, on considère comme acteur
« toute entité dont les actions transfrontalières
affectent la distribution des ressources et la définition des valeurs
à l'échelle planétaire». La question des acteurs
permet de mieux comprendre les théories puisque chaque théorie ne
met pas l'accent sur les mêmes acteurs.
1. L'Etat
On connait la définition classique de l'Etat
proposé par les juristes un territoire, une population et un
gouvernement la combinaison de ces trois éléments permet à
l'Etat de revendiquer la souveraineté.
29 Labana lasay'abar, les relations
internationales : présentation panoramique et approches
théoriques, mediaspaul, kinshasa (RDC), 2006, P19 et suivantes.
30 Philippe Marchesin, introduction aux relations
internationales, Ed Karthala, 2008, p 69 et suivantes.
Page | 26
Le processus de centralisation de l'Etat s'identifie tout
d'abord à la notion d'espace, des étendues jusque-là
éparses, sont unifiées par l'administration étatique qui
en fait un seul territoire délimité par une frontière. La
clôture de l'espace permet particulièrement au pouvoir central de
surveiller efficacement ses sujets. C'est d'autant plus qu'il revendique
à leur égard une contrainte légitime.
L'Etat, porteur de la responsabilité est un tout
unique, un acteur en charge de tous les autres, de toutes les activités
se déroulant sur son territoire. Pourtant l'Etat est un tout sauf une
entité unique, il est décentralisé en régions,
provinces, Etats fédérés,... l'Etat porteur de la
responsabilité n'est donc qu'une fiction nécessaire au
fonctionnement du Droit International
Le triomphe de l'Etat comme mode d'organisation
privilégié des sociétés (et par
là-même, la mise en place des relations interétatiques)
trouvent leurs origines dans les traités de Westphalie de 1648
consacrant la disparition de l'ordre médiéval à travers
l'affaiblissement des pouvoirs du pape et du morcellement du saint empire
Romain Germanique.
En outre, l'expansion du model étatique se
réalise par la diffusion de l'Etat nation à partir de la fin du
XVIII siècle, Jean-Jacques Roche identifie à ce sujet cinq vagues
de construction nationale, établissant le lien organique entre l'Etat et
la nation et illustrant la dimension anti-impériale de la
souveraineté. Les cinq vagues correspondent à cinq moments
historiques de la création groupées d'Etats31 la
révolution américaine puis la révolution
Française, l'indépendance de l'Amérique latine
dans la première moitié du XIX siècle, les
révolutions démocratiques du milieu du XIXème
siècle en Europe centrale et orientale, les vagues de
décolonisation après la seconde guerre mondiale, l'implosion de
l'union soviétique. Symbole de cette prolifération
étatique les Nations-Unies, qui comptaient 51 membres en 1945 en
rassemblent 194 en 2013.
? La double remise en cause de
l'Etat
Il s'agit de faire référence au
dépassement (par le haut) et au dépècement
(par le bas) de l'Etat.
- La remise en cause de l'Etat par le
haut. Elle renvoie à la mondialisation et la
régionalisation. La mondialisation met à jour, à travers
l'universalisation
31 JJ-ROCHE, cité par Philippe marchesin, op
cit, p72.
Page | 27
progressive du libéralisme économique,
l'incapacité de l'Etat à contrôler les multiples flux
transnationaux économiques qui pénètrent quotidiennement
son territoire, parallèlement à la mondialisation,
l'intégration régionale illustre le dépassement de l'Etat
par le haut. Cette phase de
«néo-régionalisme» renvoie à ce que
Marie-Claude Smouts appelle la «Quête de l'espace pertinent pour
l'action ». Entre l'exiguïté du cadre étatique et
la vastitude de l'espace ouvert
par la mondialisation, l'entité régionale peut
apparaitre comme l'unité pertinente de régulation
politico-économique, seule capable de composer avec la montée en
puissance des flux transnationaux. L'intégration européenne par
exemple.
- La remise en cause de l'Etat par le bas
; les appels identitaires de nature primordialiste viennent
également à défier l'Etat, tout particulièrement
depuis, la disparition de l'ordre bipolaire. Nonobstant, cette donnée
conjoncturelle, Walker Connor estime que ce mouvement est lié plus
généralement à la modernisation. Cette dernière
incite les groupes nationaux, face à la dilution relative à la
mondialisation, à prendre davantage conscience de leurs
spécificités et à organiser pour les préserver.
Ajoutons à cet éventail de mobilisations identitaires, une
perspective plus matérialiste, développé notamment par E
Gellner qui met l'accent sur les risques de fragmentation des Etats en
présence d'inégale distribution des ressources économiques
sur un territoire données.32
2. L'élargissement de la scène
internationale
L'Etat n'a en réalité jamais été
le seul protagoniste des relations internationales. Il suffit de rappeler par
exemple le rôle joué dans l'histoire internationale par
l'église de Rome ou les grandes compagnies maritimes.
2.1.Les organisations internationales
(OI)
Les Organisations Internationales envisagées dans ce
point sont uniquement les organisations interétatiques qui peuvent
être définies «comme une association volontaire d'Etats,
dotée d'une administration permanente qui coordonne leurs ressources et
leurs actions afin de réaliser des objectifs communs». Sa
création,
32 E. Gellner, cité par Philippe marchesin,
op.cit., p80.
Page | 28
entendue comme institutionnalisation d'une volonté
manifeste, procède d'un acte fondateur, dénommée acte
constitutif (traité, charte, convention) qui suppose la
constitution d'une infrastructure permanente impliquant siège,
financement et personnel.
2.2.Les firmes transnationales
Les firmes transnationales occupent sans conteste une place
centrale sur la scène économique internationale. Plusieurs
observateurs n'hésitent pas à ce sujet à reconnaitre que
l'essor des firmes transnationales est l'un des principaux
phénomènes caractéristiques de la mondialisation. Pour
illustrer cette montée en puissance des firmes transnationales, Bill
Clinton avait coutume de dire qu'elles ont pratiquement un droit de veto
sur les politiques économiques américaines.
Une firme transnationale est une entreprise, le plus souvent
de grande taille qui à partir d'une base nationale a implanté
à l'étranger plusieurs filiales dans plusieurs pays, avec une
stratégie et une organisation conçue à l'échelle
mondiale. Sa qualité d'acteurs des relations internationales est
largement reconnue. Josépha Laroche affirme ainsi que l'entreprise est
devenue le grand ordonnateur de l'économie et de la politique
internationale.
2.3.Les Organisations Non Gouvernementales
(ONG)
Selon le dictionnaire des relations internationales, une ONG
est une association volontaire de membres de la société civile
(individu, association) -ce qui n'exclut pas la participation d'Etats ou de
leurs démembrements- poursuivant la réalisation d'un objectif
commun par le déploiement d'une activité transnationale à
but
non lucratif.33 Celles qui interviennent dans le
fonctionnement des relations internationales, les OING (Organisation
Internationales Non Gouvernementales), elles exercent leurs activités
dans plusieurs pays et remplissent des missions d'intérêt
général, le CICR (Comité International de la Croix Rouge)
par exemple.
33 Frank Attar, dictionnaire des relations
internationales de 1945 à nos jours, édition du seuil, 27 rue
Jacob, Paris VIe, 2009, p717.
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2.4.Les individus
La question d'individu acteur propre des relations
internationales est récente. L'action de certains individus de par leur
notoriété ou leur compétence, peut avoir un impact sur la
politique des Etats. Nous emprunterons ici deux exemples tirés du manuel
de Josépha Laroche, les prix Nobel et les experts
internationaux.
Pour autant, les libéraux considèrent
l'individu rationnel comme étant l'acteur central des
relations internationales.
2.5.Les groupes terroristes et du crime
organisé
Les groupes terroristes et le crime organisé ont pris
une importance particulière au cours des dernières années
et même actuellement dans les relations internationales. Il n'est que de
rappels les conséquences des attentats du 11 septembre 2001, le
récent attentat au marathon de Boston en mai 2013 ou la place prise par
le crime organisé dans l'économie internationale.
Ces violences privées qui ressortent de la
Clandestinité échappent à tout contrôle de l'Etat ;
la nuisance met en échec la puissance, des acteurs sociaux,
désorganisés ou décentralisés, atomisés, peu
visible et faiblement institutionnalisés défient les puissances
nucléaires qui ne parviennent même pas à les localiser.
La paradiplomatie est animée par les acteurs, et ces
acteurs sont principalement les entités sub-étatiques. Par
entité sub-étatique on entend la composition géopolitique
interne de l'Etat et donc les acteurs infra-étatiques, en d'autres
termes ; les Etats fédérés dans un Etat
fédéral, les régions/communautés dans un Etat
régional/communautaires ou les provinces et les entités
territoriales décentralisées dans un Etat unitaire. Il ne sera
pas question d'entrer en profondeur de ces différents concepts dans le
chapitre suivant, mais il sera plutôt question de cibler deux
entités parmi les grands en démontrant leurs actions sur le
contexte international, nous allons également parler d'un cas atypique
de la République Démocratique du Congo, mon pays.
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Chapitre 2. LES ACTEURS DE LA PARADIPLOMATIE
Les entités sub-étatiques participent aux
activités nationales voire
internationales, soit en essayant d'influencer le processus de
décision du
gouvernement central, à travers la pratique du lobbying
sur les branches exécutives et législatives du gouvernement,
soit en passant outre les mécanismes du gouvernement central et en
entretenant des relations avec d'autres acteurs régionaux ou
internationaux. Ainsi en est-il des actions extérieures des
collectivités locales, à savoir les actions qu'elles conduisent
à l'étranger ; elles peuvent résulter d'une
coopération décentralisée, soit qu'elles regroupent des
"actions de coopération
internationale menées entre un ou plusieurs
collectivités territoriales", soit d'une coopérations
transfrontalière par la mise en place de partenariats avec des
régions voisines voire d'une coopération inter-régionale
recouvrant toute coopération entre
entités de taille régionale. Pourtant cette
décentralisation opérée par la paradiplomatie peut
conduire à une perte de crédibilités sur la scène
internationalité tant pour les entités sub-étatiques que
pour l'Etat central34.
Section 1. La paradiplomatie au Canada ; le
Québec en perspective
L'intervention de l'Etat québécois sur la
scène internationale est ambivalente.35 Entité
fédérée à l'intérieur du Canada, le
Québec ne dispose pas de l'attribut légal fondamental que
constitue la souveraineté pour entretenir des relations internationales
stricto sensu avec des entités homologues ou souveraines.
Néanmoins,
profitant d'un certain flou constitutionnel, un ensemble de
dispositifs publics d'intervention à l'international a
été mis en place et ne cesse de se renforcer, surtout dans un
espace international confronté au phénomène
communément appelé "mondialisation".
§1. Les fondements de l'action internationale
Selon la doctrine, la légitimité de
l'intervention d'une entité infra-étatique sur la scène
internationale suit l'un ou l'autre des quatre cas de figures.
- L'autonomie : la constitution le permet,
comme en Belgique ; les entités fédérées belges ont
un pouvoir d'influence directe sur le contexte international.
34 Cedric Diener, op cit, p 107.
35 MARC T, Boucher et Nelson Michaud, les relations
internationales du Québec comparées : l'observatoire de
l'administration publique, ENAP, automne 2006, p2 et suivantes.
Page | 31
- L'intégration : l'organisation
constitutionnelle, telle que celle de la fédération allemande
notamment, fait en sorte que l'entité fédérée soit
en mesure
d'influencer formellement et significativement les
relations intergouvernementales et ainsi de faire valoir ses points de vue
dans le contexte international.
- L'émancipation : la conclusion
d'ententes administratives entre l'Etat fédéral (Afrique du sud)
ou central (Espagne) et les entités fédérées,
octroie à ces dernières la possibilité d'intervenir sur la
scène internationale. C'est le cas du Québec au Canada concernant
le dossier particulier de la francophonie.
- Le consensus : en l'absence des
dispositions constitutionnelles qui structurent les relations internationales
des entités fédérées. Ces dernières sont le
fait d'accommodements administratifs réciproques entre l'Etat
fédéral et l'Etat
fédéré, selon le sujet abordé ou
les circonstances du moment. Le fonctionnement de la
fédération australienne procède essentiellement de ce
dernier cas de figure.
I. Les accommodements réciproques
Québécois et canadiens
Selon l'obédience de la majorité
gouvernementale, souverainiste ou fédéraliste, la politique
internationale québécoise agit plus ou moins en
complémentarité avec les orientations de la politique
étrangère canadienne. Lors de leurs différents mandats,
les responsables du parti québécois ont privilégié
une approche unilatérale de l'élaboration de la politique
internationale québécoise.
I.1. Le cadre constitutionnel et
législatif
Du point de vue constitutionnel, au Canada, la
compétence en matière de politique étrangère et de
relations internationales n'est attribuée à aucun de deux ordres
de gouvernements. Les lois constitutionnelles sont muettes à ce
sujet.
La loi constitutionnelle de 1867 a néanmoins
une incidence sur le pouvoir du Québec de conclure des traités.
En effet, une décision du comité judiciaire du conseil
privé à Londres de 1937 a déterminé qu'il
appartient au gouvernement fédéral de conclure les traités
(comprenant leur négociation, leur signature et leur ratification), mais
que leur mise en oeuvre revient soit aux assemblées législatives
des provinces, soit au parlement fédéral selon que le sujet
traité relève du provincial ou
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du fédéral, en vertu de la loi constitutionnelle
de 1867. Ainsi un traité conclu par le gouvernement du Canada
n'est pas automatiquement intégré en droit interne
québécois, puisqu'il doit être adopté par
l'assemblée nationale du Québec lorsqu'il concerne un domaine de
compétence provinciale. Par ailleurs, l'article 92.4 de la loi
constitutionnelle de 1867 fournit également le cadre juridique
nécessaire à l'établissement des bureaux à
l'étranger par les juridictions provinciales, une possibilité
dont le Québec se prévaut depuis longtemps. Ainsi le
Québec entretenait des relations internationales bilatérales bien
avant que les pouvoirs d'agir sur la scène internationale eussent
été reconnus au dominion canadien par le traité de
Westminster de 1931 paradoxalement, Gérin-Lajoie,
ministère de l'éducation du Québec, indiquera plus tard
dans sa doctrine que depuis le statut Westminster, en 1931, rien n'indiquerait
que le gouvernement fédéral avait seul la charge des affaires
internationales. Il ajouta enfin qu'il fallait qu'une révolution
constitutionnelle se produise.36
Outre le cadre constitutionnel, certaines lois fournissent
également des assises aux interventions du Québec sur la
scène internationale, dont la plus importante est sans doute, la "loi
constitutive du ministère des relations internationales (MRI)", cette
loi fixe les conditions nécessaires aux engagements internationaux du
Québec et encadre la négociation, les conditions de
validité et la mise en oeuvre des ententes internationales au
Québec ainsi que la mise en oeuvre des traités signés par
le Canada. Cette loi encadre également l'orientation et la pratique des
relations internationales du gouvernement du Québec, de ses
ministères et de ses organismes, la représentation du
Québec à l'étranger et l'établissement des fonds
spéciaux.
I.2. La doctrine mise en oeuvre au
Québec
L'action du Québec sur la scène internationale
repose également sur des fondements d'ordre pratique dont la
doctrine Gérin-Lajoie constitue la pierre angulaire. Dans
un discours prononcé devant les membres du corps consulaire de
Montréal le 12 avril 1965, M Paul Gerin la joie, alors vice premier
ministre et ministre de l'éducation, déclarait : «en fait,
le Québec ne fait qu'utiliser des pouvoirs qu'il détient. J'irai,
dit-il, jusqu'à dire que le Québec commence seulement à
utiliser pleinement les pouvoirs qu'il détient. Ce n'est pas parce qu'il
a négligé dans le passé
36 Luc Bernier cité par Jean-François
PAYETE, les relations internationales du Québec et
l'élaboration d'un paradiplomatie identitaire, université du
Québec à Montréal, mai 2006, p 14.
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d'utiliser ces pouvoirs qu'ils ont cessé d'exister.
Dans tous les domaines qui sont complètement ou partiellement de sa
compétence, le Québec entend désormais jouer un rôle
direct, conforme à sa personnalité et à la mesure de ses
droits».37 Il faut aussi souligner l'impact de la
révolution tranquille sur l'intensification des actions du
Québec de nature internationale comme il l'a fait à
l'intérieur de ses frontières dans les domaines qui
relèvent de ses compétences.
En février 2004, dans un discours prononcé
à l'école nationale de l'administration publique (ENAP) de
Québec, le premier ministre du Québec a même laissé
entendre que le gouvernement du Québec voulait aller encore plus loin
déclarant «ce qui est de compétence québécoise
chez nous est de compétence québécoise
partout».38 Ça semble être une nouvelle doctrine,
qualifiée de «Gérin-Lajoie plus», qui
constitue, selon certains auteurs, «davantage l'affirmation d'une
politique étrangère que d'une politique internationale».
Le Québec se distingue des autres provinces et
territoires canadiens par la pérennité de sa doctrine en
matière des relations internationales et la constance de ses
interventions dans le domaine nonobstant les effets des alternances politiques,
sinon le cadre constitutionnel au Canada est commun, que ça soit au
Québec ou ailleurs au Canada.
II. Des fondements constitutionnels plus explicites
à l'international
En Belgique, le fédéralisme offre plus
d'autonomie aux entités fédérées dans la conduite
des relations internationales, plus des détails dans le deuxième
chapitre, c'est claire dans la constitution.
En Espagne, les interventions des 17 communautés
autonomes sur la
scène internationale résultent d'un long
processus de négociation politiques consolidées par plusieurs
décisions du tribunal constitutionnel espagnol et toute une série
d'ententes-cadres, des commissions ad hoc et de conférences sectorielles
car l'article 149.1.3 de la constitution espagnole prévoit que
les relations internationales
sont une compétence exclusive de l'Etat central
néanmoins sur le plan des interventions au niveau de l'Union
Européenne, les communautés autonomes disposent
grâce à la jurisprudence constitutionnelle, des
possibilités d'interventions non négligeables.
37 Http : //
www.mri.gouv.qc.ca/fr/ministre/documentation/discours
Paul Gérin-Lajoie. Asp, avril 1965.
38 Http: //www.premier
gouv.qc.ca/général/discours/2004/novembre/dis
20041108.htm.
Page | 34
En Allemagne, les règles et procédures
applicables aux relations de Lander avec les Etats étrangers sont
prévues dans la constitution de l'Etat. Elle établit clairement
que les affaires étrangères sont une matière qui
relève de la compétence fédérale, or dans la mesure
ou les engagements internationaux touchent des éléments qui
nécessitent l'approbation des assemblées législatives, la
loi reconnait un droit participation générale à l'exercice
des relations extérieurs aux länder.
§2. Les motifs de l'intervention du Québec
sur la scène internationale et les principaux acteurs
I. Les motifs de l'intervention sur la scène
internationale
Au départ, le Québec s'est impliqué sur
la scène internationale en raison d'initiatives de certains acteurs
clés de l'époque et par l'ouverture de la société
québécoise sur le monde avec le développement des moyens
de transport et de communication évidemment avec l'appui et
l'encouragement de la France.
Aujourd'hui les intérêts du Québec pour
s'impliquer sur le plan international sont nombreux étant donné
que celui-ci dispose de plusieurs prérogatives juridictionnelles et que
l'avancement de la mondialisation a contribué à multiplier les
dossiers où les responsabilités du gouvernement provincial sont
affectées par les actions des différents acteurs de la
scène internationale. Les intérêts suivants militent pour
l'action internationale du Québec :
- Intérêt politique ;
le Québec veut être reconnu comme " nation", il veut
être intégré de facto au groupe d'Etats
souverains,
- Intérêts économiques
; à travers les investissements, les échanges,
la coopération avec d'autres Etats et de transfert de technologie,
- Intérêts culturels ; via
la langue française et ses expressions artistiques et
- Intérêts administratifs
; le Québec entend également exporter son savoir
faire en administration publique.
II. Principaux acteurs
institutionnels
«Le ministre des relations internationales, de la
Francophonie et du commerce extérieur» est le maitre d'oeuvre de la
politique étrangère québécoise. En vertu de sa loi
constitutive et à titre de coordinateur de l'action internationale du
gouvernement et celle de ses ministères et organismes, a pour mission de
promouvoir
Page | 35
et de défendre les intérêts du
Québec au plan international, en s'assurant du respect de ses
compétences et de la cohérence de l'action gouvernementale.
L'exercice de cette mission implique une concertation
étroite avec tous les partenaires gouvernementaux interpellés par
les questions internationales39 il appartient au ministre de
planifier, d'organiser, de diriger et de coordonner l'action internationale du
gouvernement du Québec ainsi que celle de ses ministères,
organismes et sociétés d'Etat.
Le ministère des affaires gouvernementales, crée
en 1967, fût la première autorité ministérielle en
charge des relations internationales, en 1984, ce ministère fût
démantelé en un ministère des relations internationales et
un secrétariat des affaires, intergouvernementales canadiennes...
c'était une volonté du gouvernement de
consolider la visibilité internationale du
Québec. Le ministère assume les responsabilités
suivantes :
- Conseiller le gouvernement et développer des
politiques sur toute question ayant
trait aux relations internationales, l'exportation et au
commerce extérieur ; - Etablir et maintenir les relations avec les
gouvernements étrangers et les
organisations internationales ;
- Veiller à la négociation et à la mise en
oeuvre d'ententes internationales ;
- Veiller aux intérêts du Québec lors de
la négociation d'accords internationaux et au respect de ses engagements
internationaux ;
- Assurer de la mise en oeuvre de la politique internationale du
Québec ;
- Soutenir l'exportation et le commerce extérieur dans
une perspective de création d'emploi, de prospérité
économique et de développement durable ;
- Elaborer et mettre en oeuvre, en collaboration avec les
ministères et organismes concernés, des stratégies et
des programmes d'aide au développement de marchés et d'
- Assurer la représentation du Québec à
l'étranger.
La mise en oeuvre de l'action internationale du Québec
fait appel à la collaboration de nombreux partenaires dont les villes et
les régions, les organismes de jeunesse, les milieux culturels, les
institutions d'enseignements, des associations professionnelles et
syndicales.
39 Http : //
www.mrifce.gouv.qc.ca/ministère/mission,
dernière mise à jour, le 28 mars 2013.
Page | 36
L'actuel ministre des relations internationales, de la
francophonie et du commerce extérieur répond au nom de
Jean-François Lisée, sa vision est de faire une expertise, un
réseau pour le développement du Québec.40
§3. La mise en oeuvre de la politique des relations
internationales
Dévoilé le 26 mai 2006, l'actuelle politique
internationale du Québec s'inscrit en continuité avec les termes
du plan stratégique publiée en 2001 et des gestes posés au
cours de cinq dernières années. Par rapport à celles qui
l'ont précédé, cette politique est unique en raison de
deux principaux éléments :
- La place accordée aux questions de
sécurité : Etablissant un lien entre la
sécurité et la prospérité, la politique fait une
place sans précédant à la problématique de la
sécurité en prévoyant la mise pied d'un "centre de
gestion intégrée de l'information de
sécurité".
- La reconnaissance du rôle des villes, des
régions et des institutions d'enseignement supérieur dans le
contexte international. Considérées comme des acteurs importants
liés au développement de la prospérité, à
l'innovation, à l'attraction des investissements étrangers et au
développement du capital humain, les villes, les régions et les
institutions d'enseignement supérieur sont considérés dans
la politique.
Ici, l'on remarque que la politique étrangère
québécoise se caractérise par une nette continuité,
notamment par la volonté de mieux coordonner l'action de la quinzaine de
ministères québécois qui ont vocation à intervenir
sur la scène internationale. L'horizontalité de l'action
internationale du Québec s'appuie sur quatre leviers : le maintien d'une
présence consulaire à l'étranger, la promotion d'acteurs
internationaux sur le territoire québécois, l'entretien des
relations internationales bilatérales et multilatérales.
a. L'importance de la présence officielle
à l'étranger
Le Québec dispose d'un réseau des
représentations à l'étranger bien structuré et dont
la mise en place remonte au début de la confédération,
soit en 1872 en Irlande, en Angleterre, en Ecosse,... les représentants
remplissaient un mandat limité à la politique d'immigration. La
nomination d'un représentant attitré du gouvernement
40 Http : //
www.mrifce.gouv.qc.ca./fr/ministère/ministère,
le 1 mai 2013.
Page | 37
du Québec à Paris en 1882, était porteuse
d'une dimension politique beaucoup plus marquée, puisque le
représentant, Hector Fabre, avait pour mandat d'effectuer toutes les
négociations qui ressortissent des attributions de la province.
En 1940, le Québec adopte une loi relative à la
nomination d'agents généraux à l'étranger en vue de
promouvoir le développement du Québec en favorisant les
exportations, l'immigration, le tourisme, les investissements et les rapports
avec les marchés financiers. Nous avons à titre d'exemple la
nomination d'un agent à New-York en 1940.
En 2006, le réseau des représentants du
Québec à l'étranger comptait 27 établissements
auprès de 10 pays différents. Le Québec veut ainsi
intensifier ses relations avec les autres pays de l'Amérique du Sud, par
ailleurs, les bureaux de Beijing et de Shanghai verront leur personnel
augmenter de quatre personnes étant donné que le gouvernement
chinois ne reconnait que l'autonomie des Etats centraux, ces bureaux sont
logés au sein des ambassades canadiennes.
b. La promotion des acteurs
internationaux
Le gouvernement du Québec a également conclu
plusieurs ententes permettant à des organisations internationales et
organisations non gouvernementale
d'avoir leur siège ou bureaux sur son territoire.
L'accueil des organisations internationales constitue d'ailleurs un des
nombreux volets de la politique internationale du Québec et est
stipulé comme étant une fonction du ministre, l'article 14
alinéas 2 de la loi sur le Ministère des Relations
Internationales (MRI) favorise l'établissement sur le territoire du
Québec d'organisations internationales et des représentants des
gouvernements étrangers. Il reconnait officiellement une quarantaine
d'organisations internationales et non gouvernementales établies sur le
territoire du Québec.
c. Les relations bilatérales
Le Québec entretient des liens, depuis fort longtemps
avec la France et les États-Unis, traditionnellement, ces relations sont
fortement orientées vers la culture et l'éducation en ce qui a
trait à la France, alors qu'elles concernent plutôt les dossiers
économiques par rapport aux États-Unis. Par ailleurs, dans la
perspective
d'une éventuelle campagne référendaire sur
la souveraineté du Québec, la
Page | 38
reconnaissance d'un Etat du Québec indépendant
par ces deux puissances, membres notamment du conseil de sécurité
de l'ONU, est perçue par plusieurs comme un
réquisit,41 une hypothèse.
Les relations avec les États-Unis et la France sont de
première importance pour le Québec. La plus importante
délégation générale du Québec se trouve
à Paris alors que la France compte deux consulats au Québec, une
soixantaine d'ententes bilatérales lient les deux gouvernements.
Actuellement, il semble que le Québec se dirige vers un renforcement des
liens économiques avec la France.
Au delà de ces deux grands partenaires, entre 1964 et
2003, le gouvernement du Québec a conclu plus de 550 ententes avec les
gouvernements de 79 pays et des nombreux Etats fédérés.
À ce jour, le Québec a conclu plus de 714 ententes
internationales dont 368 sont en vigueur.42 En 2005, le
Québec entretenait des relations bilatérales avec 26 Etats
souverains, de plus, le gouvernement du Québec
est engagé dans un projet de coopération
intergouvernementale au sein de la conférence des chefs de
gouvernement des régions partenaires qui regroupe en sus de celui du
Québec, les chefs de gouvernement de la Haute-Autriche, de la
Bavière, du Cap occidental, du Shandong, de Sao Paulo.
Vingt six pourcent des investissements étrangers au
Québec étant Européens, le gouvernement du Québec
souhaite resserrer ses liens avec un certain nombre de pays en Europe.
d. Les relations
multilatérales
Au Québec, les relations multilatérales sont
limitées au domaine culturel et dépendant de la propension du
fédéral à reconnaitre leur bien fondé. Le
Québec participe à un forum international pour la première
fois lors de la conférence des ministres de l'éducation de la
langue française qui a lieu à Libreville au Gabon du 5 au
10 février 1968. Le Gabon s'abstient même
d'inviter le Canada. Cet incident diplomatique choque le Canada à un
point tel que ce dernier rompe symboliquement pendant un certain moment ses
relations diplomatiques avec le Gabon. C'est la
41 Anne Légaré, le Québec
otage de ses alliés, les relations avec la France et les Etats unis,
Montréal: Éditions VLB Éditeur, 2003, p 34.
42
http://www.mrifce.gouv.qc.ca/fr/ententes-et-engagements/presentation,
ententes internationales, le 14juin 2013.
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conséquence majeure de l'absence de mécanismes
formels permettant la participation pleine et entière des Etats
fédérés dans les relations multilatérales.
Dans la politique adoptée en 2006, le gouvernement du
Québec réaffirme ses revendications concernant la reconnaissance
du droit du Québec de donner son accord lorsque le canada signe des
obligations internationales ou se déclare lié par celles-ci.
En règle générale, deux conditions sont
préalables à la participation d'un Etat
fédéré à des forums internationaux. L'une se
rapporte à la doctrine fédérale en matière des
relations extérieures, c'est à dire l'Etat fédéral
accorde à l'entité fédérée la
possibilité de participer, et l'autre à l'offre institutionnelle
des forums à l'égard des Etats fédérés. Le
forum (organisation, conférence, sommet...) accepte la venue de la
nouvelle entité.
Répondant à ces deux conditions, le
Québec est membre à part entière de deux organisations
internationales gouvernementales (OIG), soit l'Organisation Internationale de
la Francophonie (OIF) et l'Association Internationale Permanente des
Congrès de la Route (AIPCR).
Compte tenu du cadre juridique auquel le gouvernement du
Québec est assujetti, la participation pleine et entière du
Québec à l'agence de la francophonie est possible grâce
à une entente conclue entre le Québec et Ottawa. Dans les faits,
la charte de ce qui était auparavant l'Agence de coopération
culturelle et technique a même été élaborée
en prévoyant dans ses statuts (article 3.3) un mécanisme qui
permettrait au Québec d'y prendre part en tant que parti prenante, et
ce, même s'il s'agissait d'une entité
fédérée.
En vertu d'une autre entente avec Ottawa, le Québec est
également en mesure de participer au sommet de la francophonie
(conférence des chefs d'Etats et des gouvernements ayant en commun
l'usage du français) les principes de cette entente signée en
1985 prévalent encore aujourd'hui. La conséquence de cette
appartenance est que le Québec est membre de la conférence des
ministres de l'éducation des pays ayant le français en partage
(CONFEMEN) et de la conférence des ministres de la jeunesse, de sport de
pays ayant le français en partage (CONFEJES). Le Québec occupe
même une place de choix au sein de la délégation canadienne
à l'UNESCO, une façon de promouvoir la diversité
culturelle de ses expressions et ce, depuis une entente signée le 5 mai
2006.
Page | 40
De ce fait, gouvernement du Québec formule les
revendications suivantes :
- Un statut de membre à part entière au sein des
délégations canadiennes et une responsabilité exclusive
quant à la désignation de ses représentants en leur sein
;
- L'accès à toute information et la
participation en amont de la négociation à l'élaboration
de la position canadienne ;
- Le droit de s'exprimer de sa propre voix au sein des
organisations et conférences internationales ;
- Le droit du Québec à donner son assentiment
avant que le Canada ne signe un traité ou un accord ou se déclare
lié par celui-ci ;
- Lorsqu'il est mis en cause ou lorsque ses
intérêts sont en jeu, le droit du Québec d'exprimer ses
positions lors des comparutions au Canada devant les instances de
contrôle des organisations internationales.
Enfin le gouvernement du Québec entretient aussi des
liens avec certains gouvernements d'Etats fédérés, dont
les Etats américains. Il est ainsi membre depuis 1973 (date de la
création), de la conférence des gouverneurs de la
Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'est du Canada et membre
associée de la commission des grands lacs. Le premier ministre du
Québec est également membre associé du conseil des
gouverneurs des Grands-lacs. À ce jour, le Québec s'est
déclaré lié par 30 conventions
internationales.43
Les relations multilatérales entretenues par les autres
provinces canadiennes consistent essentiellement en une participation
à des forums régionaux (la Pacific Northwest Economic
région et le Council of state governments-west).
43
http://www.mrifce.gouv.qc.ca/fr/ententes-et-engagements/presentation,
conventions multilatérales, le 14juin 2013.
Page | 41
Section 2. La paradiplomatie en Belgique : la Flandre
en perspective
La nature hybride des entités
fédérées belges -qui découle de l'étendue
des pouvoirs dont elles disposent- explique la difficulté à les
nommer dans la sphère internationale autrement qu'à l'aide d'une
forme contractée. Aussi, des documents issus de la plume de dirigeants
de la communauté française de Belgique et de la région
wallonne utilisent une expression quelque peu inhabituelle et ambiguë pour
identifier les composantes de l'Etat belge. Elles sont qualifiées non
pas de sujet de droit international mais d'«acteurs de droit
international», une formule à bien des égards
équivoque qui ne manque pas cependant de mettre en évidence
l'essence particulière de ces nouveaux intervenants sur la scène
internationale que sont les composantes de l'Etats
belges.44
§1. Prologue
Selon la réforme constitutionnelle de 1993,
adoptée en 1944 et entrée en vigueur le 1 janvier 1955, la
Belgique est devenu un Etat fédéral constitué de trois
régions économiquement autonomes (la région flamande, la
région wallonne et la région Bruxelles-capitale) et de trois
communautés linguistiques (la communauté française, la
communauté flamande et la communauté germanophone). La Belgique
est donc à la fois un Etat fédéral régional et
communautaire.45 Chacune des régions avec son propre
gouvernement et parlement, pour la communauté flamande, ceux-ci ont
toutefois été réunis en parlement flamand et un
gouvernement flamand.46 En d'autres termes, la communauté
flamande a absorbée la région du même nom. Les deux
entités demeurent séparées selon la constitution mais il y
a sur terrain, une unité institutionnelle. Ainsi la cohésion est
plus grande car il n'y a qu'un seul exécutif (réforme de
1980).
De plus, dans la réforme de 1993, à l'article
167 de la constitution belge, elle reconnait la coopération
internationale au gouvernement fédéral, aux régions et aux
communautés chacune dans les limites de ses compétences
respectives, y compris
44 Bernard Fournier et Min Reuchamps (dir), op
cit, p174.
45 L'Etat belge, situation géopolitique,
une fédération des régions et des communautés,
Dernière mise à jour: 26 janv. 2013.
46 La structure étatique de Belgique et de la
Flandre.
47
http://www.flandre.be, Réseau
international de représentants des pouvoirs publics flamands, avril
2013.
48 Stéphane Paquin, op cit, p 123.
Page | 42
conclusion des traités. Raison pour laquelle les Etats
fédérés belge disposent d'une personnalité
juridique internationale et peuvent en pratique conclure des traités
avec les membres reconnus de la société internationale. Avec la
signature des accords de Lambermont en juin 2001, le commerce extérieur
est également une compétence régionale. Ainsi les
entités fédérées belges (dont la Flandre) peuvent
également intervenir au niveau international pour leur propre compte
dans le champ de leur compétence. Elles sont actives dans les forums
internationaux et Européens, et peuvent conclure des traités. Ce
droit conventionnel est unique au monde. Aucun autre pays ne reconnait
constitutionnellement en vertu du principe « in foro interno, in foro
externo » que chaque niveau administratif peut mener sa propre politique
à l'étranger en ce qui concerne les compétences
intérieures.47 Les représentations sont, en d'autres
termes une conséquence directe des compétences des pouvoirs
publics flamands et ce, tant pour les domaines internationaux (commerce
extérieur, tourisme, etc.) que pour les aspects internationaux des
domaines politiques généraux (innovation, infrastructure
portuaires et voiries "voies navigables" enseignement, environnement
etc.). Les entités fédérées belges sont souveraines
dans leurs champs de compétence et cela s'applique également aux
relations internationales. En Belgique on note une absence hiérarchique
entre les différents paliers de gouvernements en matière de
relations internationales,48 donc la Flandre a aussi une propre
politique étrangère. Elle joue un rôle important dans la
présidence belge de l'Union Européenne.
L'histoire nous révèle que la Flandre a fait
l'objet de certaines discriminations en Belgique. Vers les années 1970
les régions flamande et wallonne s'inscrivent dans un
fédéralisme de confrontation. Dans ce contexte, les relations
internationales sont un domaine parmi d'autres, où la
conflictualité des rapports communautaires s'expose.
Dans ces rapports de confrontation, la communauté
flamande est la plus revendicatrice. Ses revendications ont un trait à
la question de promotion et de protection des caractéristiques
linguistiques des belges néerlandophones. Au cours des années
suivant la création du royaume de Belgique en 1830, les flamands ont
été la cible d'une stratégie de dévalorisation
systématique de leur langue vernaculaire. L'élite politique et
administrative bruxelloise, l'élite catholique et conservatrice flamande
et
Page | 43
l'élite bourgeoise libérale se sont
alliées pour imposer le français en tant que creuset de
l'identité nationale belge, au détriment des dialectes issus du
néerlandais et des idiomes wallons issus du latin.
Au cours de la seconde moitié du
19ième siècle, alors que le flamand s'uniformisait
progressivement avec les néerlandais, la communauté flamande a
toutefois acquis plusieurs droits linguistiques, ce qui
déboucha en 1894, sur la reconnaissance du flamand en tant
deuxième langue officielle du royaume.
Ce processus de reconnaissance de néerlandais en
Belgique a notamment bénéficié depuis les années
1930, de la coopération internationale entre la Flandre et le Pays-Bas,
par l'intermédiaire de l'organisme "Nerlandse Taalunie". Les
motivations de l'action internationale flamande s'inscrivent dans le mouvement
d'internationalisation de l'économie de la Flandre. Ici, il faut
souligner que la Flandre était une des régions d'Europe à
l'avant-garde en matière de commerce international depuis le
XVème siècle et incidemment, une des régions
les plus riches continent ; son économie excelle dans le domaine de
transport maritime (Anvers étant le quatrième port mondial) et du
cabotage par route. Elle enregistre ainsi le plus haut taux d'exportation au
monde et monopolise, plus de 75 % des exportations de la Belgique après
1945. Ainsi la part de la Flandre dans la production intérieur brute de
la Belgique est passe de 43% en 1955 à 53 % alors que celle de la
Wallonie passait de 30 % à 22 % et de Bruxelles était stable de
20 %.49
En Wallonie, l'influence externe dans le domaine linguistique
et l'internationalisation de l'économie sont également des
facteurs qui motivent l'action internationale de la communauté
française de Belgique et de la région Wallonne. La Wallonie
profite notamment comme la région flamande, du transfert de
compétence réalisé à son profit en 2001 en
matière de commerce extérieur. La Flandre mobilise plus des
ressources financières et symboliques pour agir dans le contexte
international. Elle opte pour une présence visible dans les pays avec
lesquels elle entretient des liens étroits et partage plusieurs
dossiers.
49 Institut des comptes nationaux, cité
par le centre de la recherche sur l'économie wallonne.
Page | 44
§2. Les autorités responsables des relations
internationales en Flandre
En Flandre, la politique étrangère relève
principalement du ministre président. Il conduit les affaires
internationales et les affaires liées à l'Union
Européenne.
Sous la conduite de l'ancien ministre-président de la
Flandre, Luc Van Den Brande, la priorité du gouvernement flamand
était de mettre la Flandre sur la carte internationale et de faire
connaitre au monde le système belge concernant la politique
internationale.
Vu que la Flandre dispose des possibilités
constitutionnelles quasiment illimitées en matière de politique
extérieure, ce qui est sans doute son principal atout qu'elle exploite
considérablement, la politique étrangère de la Flandre a
été mise au service d'une stratégie identitaire. Ainsi, le
ministre-président a mis en place des nombreuses politiques afin de
promouvoir l'image de la Flandre à l'étranger. Luc Van den Bande
a ainsi cherché à devenir un membre très actif du
comité des régions de l'Union Européenne ; il a
nommé les "ambassadeurs culturels", il a mis sur pied une
fondation internationale, l'"Europe des cultures" en 2002 pour
promouvoir l'image de la Flandre à l'étranger. M. Kris Peeters,
l'actuel ministre-président du gouvernement flamand, ministre flamand de
l'économie, de la politique extérieure, de l'agriculture et de la
ruralité, compétent pour :
- La politique générale du gouvernement,
- L'agriculture et la pêche,
- Les affaires étrangères,
- La politique en matière de ruralité et de
l'économie ;
Est au pouvoir depuis le 11 juillet 2009 et le restera
jusqu'en 2014 avec le plan d'avenir du gouvernement flamand, baptisé la
"Flandre en action" vise à élever la Flandre au rang des
régions leaders en Europe d'ici 2020.50 Ainsi, nous
constaterons qu'il y a une continuité dans la vision des
autorités flamandes en ce qui concerne les relations internationales.
50
http://www.Flandre.be>
autorité> membres et compétences du gouvernement flamand
2009-2014.
Page | 45
§3. La mise en oeuvre des relations internationales en
Flandre
a. Les relations bilatérales
La politique étrangère de la Flandre a une
vaste portée. La Flandre entretient des relations bilatérales
avec les pays voisins à savoir le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la France,
l'Autriche et l'Allemane. Présent également aux Etats-Unis, au
Japon, en Afrique australe (Afrique du sud, Mozambique et Malawi) et
auprès des institutions européennes de Bruxelles, les
représentants diplomatiques ont un champ d'action qui s'étend
à tous les domaines de compétences intérieurs de la
Flandre.51
Accordant une importance considérable aux pays de
l'Europe central et orientale, la Flandre a des relations soutenues avec la
Pologne et la Hongrie depuis 1994, les trois états baltes (les
républiques d'Estonie, de Lituanie et de Lettonie) depuis 1996, la
Slovénie depuis 1998, la Bulgarie en2001, la Slovaquie en 1998 et la
république Tchèque depuis 2002.52 Elle coopère
également avec le Chili.
La Flandre dispose d'un réseau d'une centaine de
représentants économiques à l'étranger dont le
mandat premier consiste à promouvoir et à examiner les
possibilités liées aux exportations et au commerce
extérieur. C'est à ainsi qu'elle a mis sur pied un réseau
de onze prospecteurs en investissement à l'étranger dont le
mandat est de détecter et de convaincre les candidats investisseurs
d'investir en Flandre. En 2010 elle comptait 120 représentants à
l'étranger.
b. Les relations
multilatérales
Sur le plan des relations multilatérales les
entités fédérées de la Belgique sont
présentées au sein de l'ONU et de ses institutions. Elles sont
présentes même au sein de l'organisation à vocation
régionale. En pratique, à la suite d'une coordination avec les
départements sectoriels et les cabinets ministériels
concernés, la participation des entités
fédérées consiste à envoyer un représentant
aux réunions des comités préparatoires. Les lignes
directrices devant guider le processus préparatoires et
l'élaboration du document final sont déterminés à
l'occasion de cette coordination.
Lorsque les forums internationaux concernent des sujets
à juridiction mixtes, il y a une collaboration entre les Etats
fédérés et le ministère des affaires
étrangères fédérale, premier responsable. La
représentation des entités fédérées belges
auprès des
51 Marc T Boucher, op cit, p 23.
52 Idem.
Page | 46
institutions européennes bénéficient en
outre d'un statut particulier. Dans les champs de compétence des
régions et communautés, les conditions de représentation
de ces entités et de la Belgique sont prévues par des accords de
coopération. En matière d'enseignement par exemple, la Belgique
est représenté au sein du Conseil Européen de
l'enseignement en alternance par le ministre flamand responsable et par son
homologue francophone.
- La Flandre et l'union
européenne
L'union européenne (UE) a une grande influence sur la
politique flamande, la Flandre est aussi responsable de l'approbation de
traités Européens (comme le traité de Lisbonne) et de la
transposition de directives européennes qui ont trait aux
compétences flamandes. C'est pourquoi, il est important que des
ministres flamands siègent aussi au conseil, où sont prises les
grandes décisions relatives à la nouvelle règlementation
de l'Union Européenne.
La Belgique, peut en effet tant être
représentée par un ministre fédéral que par un
ministre régional au conseil, en fonction de la répartition des
compétences en Belgique. Les régions et les communautés
jouent donc aussi un rôle important pendant la présidence belge au
conseil.
La Flandre suit pro activement la politique européenne.
Tout comme les autres régions et communautés, la Flandre a par
conséquent une propre représentation flamande au sein de la
représentation permanente de la Belgique auprès de l'union. Elle
est dirigée par un représentant diplomatique du gouvernement
flamand, les attachés flamands participent à différents
groupes de travail du conseil et procèdent au suivi des dossiers qui
sont importants pour la Flandre.
Les représentants du gouvernement flamand à la
Haye, à Paris, à Londrès, à Berlin, à
Vienne, à Pretoria, à Varsovie, à Madrid... et
auprès des organisations internationales à Genève peuvent
être considérés comme des "ambassadeurs
flamands".
Par ailleurs, un accord général de
coopération entre la Flandre et l'Unesco a été conclu en
1998. Cette entente avec l'Unesco diffère de celle conclue par
Québec en mai 2006 du fait qu'elle a été conclue
directement avec l'Unesco alors que l'entente conclue au Québec est une
entente de type intergouvernementale conclue entre le gouvernement du Canada et
le gouvernement du Québec. Disposant à
Page | 47
cet égard d'une autonomie plus grande que le
Québec, la Flandre a conclu directement
le même type d'accord avec l'Organisation Internationale
de Travail (OIT) et l'Organisation de Coopération et de
Développement Economique (OCDE). En fin, la Flandre entretient des liens
étroits de collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) et de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en vue de contribuer au
développement des compétences de divers pays de l'Afrique. Elle
mise ainsi sur sa collaboration avec les organisations multilatérales
citées.
Section 3. Paradiplomatie en Afrique : la
République Démocratique du Congo en
perspective
§1. Considérations générales
A la lecture des livres et des articles consacrés
à la paradiplomatie, on ressent la nette impression que ce
phénomène est essentiellement occidental. La paradiplomatie n'est
cependant pas un phénomène strictement occidental, il est
également présent dans l'espace post-soviétique, en Asie
du Sud-Est, en Amérique latine et en Afrique.53
En Afrique, Stéphane Paquin indique que l'Afrique n'est
pas un terrain fertile pour le développement de la para
diplomatie54 mais il y a ce pendant quelques brins de soleil en
Afrique du Sud dont certaines régions cherchent à entretenir des
relations avec d'autres régions pour favoriser le développement
économique et pour renforcer le corridor Johannesburg-Maputo. Dans
d'autres cas comme le Rwanda et le Burundi, la Sierra Léone et le
Liberia, les dynamiques transfrontalières semblent être plus
fortes que les gouvernements centraux. Au soudan du sud, en Angola ou en
République Démocratique du Congo où les frontières
sont l'objet de disputes, les flux transnationaux, sont tout simplement
ignorés par les autorités centrales.55
Pour autant, la république démocratique du Congo
est un cas atypique pour le développement de la paradiplomatie,
cependant, elle dispose des atouts constitutionnels énormes pouvant
faciliter ses provinces à développer ce
phénomène.
§2. La problématique de la
régionalisation en République Démocratique du
Congo
53 Stéphane Paquin, op. cit. p 103.
54 Stéphane Paquin, op.cit. p 107.
55 Noé Carnago cité par Stéphane
Paquin, op.cit. p 108.
Page | 48
La décentralisation/régionalisation est une
dialectique des mutations sociétales liant les économies
nationales à la régionalisation de l'économie
mondiale.56 Dès lors qu'une société
florissante, est une société ou toutes les provinces ou toutes
les régions sont armées pour mettre à profit les
opportunités de progrès que la mondialisation peut apporter.
L'objectif primordial de la régionalisation de l'Etat est le
développement provincial lequel doit viser la création des
richesses et la valorisation des atouts de la province et des entités
territoriales décentralisées. L'enjeu est en effet, l'attraction
des investissements productifs et la création ou le renforcement des
entreprises locales. Donc il faut mettre à profit les
possibilités d'ouverture des provinces à l'étranger en
incitant les régions à envisager les opportunités
transfrontalières qui ont un sens économique, étant
donné que l'économie mondiale se caractérise par les
réseaux des villes et des régions. Rappelons que c'est l'Union
Européenne qui a innové en la matière.
En effet, l'Union Européenne a adopté, une
politique régionale visant à aider chaque région à
exploiter son potentiel, à renforcer la compétitivité et
l'emploi au niveau régional, en investissant dans les domaines à
fort potentiel de croissance, etc.
Pour ce qui est de la République Démocratique du
Congo (RDC), le constituant congolais n'a pas utilisé le terme
régionalisation pour désigner le processus de
recomposition géopolitique interne de la RDC en 2006. Il a fallu
attendre la "loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre
administration des provinces" de juillet 2008, pour voir le
législateur utiliser le terme
régionalisme, lorsqu'il précise que le
«statut, l'organisation et le fonctionnement de la province
procèdent des dispositions constitutionnelles qui instituent le
régionalisme politique en république démocratique du
Congo, déterminent les institutions politiques de la province et
répartissent les compétences entre elle et le pouvoir
central».57 L'objectif est d'éradiquer à la
source l'ingouvernabilité et le sous-développement de ce pays.
En effet, le chaos permanent en RDC est même dû
à la désorganisation et à l'absence de l'esprit des lois
qui fondent l'ingouvernabilité en tant que vulnérabilité
absolue depuis cinquante ans. C'est ainsi que certains auteurs, sur base de
certaines analyses concluent qu'en RDC, tout est possible sauf l'organisation.
A notre humble
56 M Tshiyembe, Régionalisme et
problèmes d'intégration économique ; Alena, Mercosur,
Union Européenne, Union Africaine, l'Harmattan, 2012, p 171.
57 Exposé des motifs, loi n°08/012
portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des
provinces, col.1. 31 juillet 2008, p1.
Page | 49
avis, nous estimons que c'est aberrant tout en rejetant cette
hypothèse dans la mesure où une révolution
constitutionnelle peut tout remettre en place.
L'enjeu de la régionalisation est la
gouvernabilité et le développement durable et non
l'éthnicisation de la République Démocratique du Congo,
même si le maillage territorial donne, une fois de plus, une
visibilité supplémentaire aux ethnies en tant que peuples
précoloniaux ou marqueur social incontesté.58
Selon le constituant congolais, les vecteurs du
développement durable sont les provinces et les entités
territoriales décentralisées, désormais, conçues
comme des centres d'impulsion et de développement à la base,
dotés de la personnalité juridique exerçant des
compétences de proximité, conformément à la loi,
dans le but, d'une part de consolider l'unité nationale mise à
mal par des guerres successives et, d'autre part, de créer des centres
d'impulsion et de développement à la base, le constituant a
structuré administrativement l'Etat congolais en 25 provinces plus la
ville de Kinshasa dotée de la personnalité juridique et
exerçant des compétences de proximité
énumérées dans la présente
constitution.59
La régionalisation et le développement durable
vont de paire avec les besoins vitaux des citoyens et des peuples du Congo,
membres de la nouvelle société démocratique en gestation,
dont, il faut assurer les besoins élémentaires de manger, boire,
se vêtir, se loger se soigner, travailler et éduquer leurs
enfants. La durabilité du développement dépend de la
capacité des générations futures, or, l'horizon du
développement durable est celui de l'industrialisation du Congo, c'est
à dire la transformation en produits finis des potentialités du
sol et du sous-sol inexploitées ou male exploitées sous forme des
matières premières brutes exportées sans valeurs
ajoutées. Chemin faisant, la régionalisation soulève, pour
première fois une question de fonds à laquelle il faut
répondre : "Comment la régionalisation peut-elle mettre
à profit l'attractivité de la RDC en ce début du 21
siècle pour attirer les investissements directs étrangers au
niveau régional et local ? C'est-à-dire arrimer
qualitativement et quantitativement l'économie congolaise à la
globalisation par des partenariats stratégiques gagnants/gagnants".
La première tâche consiste à créer
ou à promouvoir les entreprises congolaises, acteurs
privilégiés de la création des richesses, au profit duquel
il importe
58 M Tshiyembe, Op cit, p 176.
59 M Tshiyembe, Op cit, p 178.
Page | 50
de mettre les moyens de la puissance publique, une politique
économique innovante touchant tous secteurs (formel et informel). Les
nouvelles formes de coopérations techniques Nord-Sud ou Sud-Sud doivent
être imaginés et orientées vers les industries
agro-alimentaires à commencer par les produits vivriers, impliquant
entrepreneurs, investisseurs, commerçants, industriels, formateurs,...
cet effort de modernisation économique et industrielle doit être
étendu à tous les secteurs vitaux du pays dont l'exploitation
forestière, minière, énergétique
(pétrolière et gazière), culturelle et artistique,
touristique... lequel doit mobiliser des ressources dans la caisse nationale de
péréquation.
L'une des innovations majeures de la régionalisation
congolaise est le découpage territorial en trois blocs constitutionnels.
Le bloc de l'Etat, le bloc des provinces, le bloc des entités
territoires décentralisées (villes, communes, chefferies), en
tant que variables dépendantes de la gouvernabilité et du
développement durable. Chaque bloc constitutionnel est soumis aux
principes de personnalité juridique, libre administration et autonomie
de gestion des ressources économiques, humaines,
financières et techniques, égalité de
traitement (constitution 2006 article 1,3) ; à chaque bloc
constitutionnel correspond des compétences exclusives et des
compétences
partagées ou concurrentes ayant une portée
générale (constitution, articles, 201,203,204).
§3. Défi de la régionalisation en
République Démocratique du Congo
Eu égard, à ce qui précède, il
manque un aspect important pour arrimer le bouleversement de la
géopolitique interne aux bouleversements de la géopolitique
régionale et mondiale. Il en est du "basculement
géopolitique des provinces frontalières et la
problématique d'une diplomatie provinciale".
L'une des conséquences attendues de la
régionalisation en RDC est le "basculement
géopolitique des provinces
frontalières".60 En effet, bien que ce
phénomène ne soit pas nouveau, il risque d'être
porté au zénith soit, pour répondre au besoin ardent de
développement local et donc l'accès aux marchés
extérieurs, soit pour
désenclaver les provinces anciennes ou nouvelles en
quête d'opportunités pour rentabiliser la nouvelle dynamique
spéciale.
60 M Tshiyembe, op cit, p 191-192.
Le Katanga est la province la plus méridionale de la
République Démocratique du Congo, limitée par la Tanzanie
à l'Est, par la Zambie à l'Est et au Sud,
Page | 51
Par basculement géopolitique des provinces
frontalières, il faut entendre l'optimisation de la dynamique spatiale
d'extraversion vers les Etats voisins, appréhendées comme portes
d'ouverture sur le monde. Ce basculement géopolitique concernera les
provinces telles que le Nord-Ubani, le Sud-Ubangi, et le
Bas-Uélé, tournées vers la Centrafrique, le
Haut-Uélé vers le Sud-Soudan, l'Ituri vers l'Ouganda, le
Nord-Kivu et le Sud-Kivu vers l'Ouganda le Rwanda et le Burundi, le Tanganyika
vers la Tanzanie, (port de Dar-es-Salam et de Mombasa), le Lualaba vers
l'Angola (port de Lobito), le Kasaï-Occidental vers l'Angola (port de
Luanda), le Kwando et le Kongo-central vers l'Angola, l'Equateur et le
Maïn-dombe vers la République du Congo (par le port de point
noire).
De ce jeu de bascule émerge une responsabilité
inattendue : la mise en pratique des principes de personnalité
juridique, de libre administration et d'autonomie de gestion, mettra nez
à nez, des nouvelles autorités provinciales et locales avec les
autorités des pays étrangers, qu'il s'agisse des questions de
maintien de l'ordre, de migration, de circulation, de travail transfrontalier
de petit commerce, de visa, etc.
A ce jour, pourtant, les autorités provinciales et
locales n'ont pas des compétences diplomatiques pour traiter directement
avec les autorités des pays étrangers. Une diplomatie provinciale
devra voir le jour ou à défaut, une délégation de
certaines compétences diplomatiques de l'Etat à la province, si
l'on souhaite responsabiliser et rendre efficace l'action des provinces et des
entités territoriales décentralisées.
Autrement dit, la recomposition géopolitique interne et
le réaménagement géopolitique régional, sous-entend
la politique transnationale de grandes infrastructures routières
ferroviaires, fluviales et aéroportuaires, donc l'enjeu est à la
fois mobilité et l'arrimage des territoires congolais à l'espace
monde.
Pour autant, les mêmes provinces frontalières
entretiennent les relations de coopération avec leurs homologues des
pays voisins à travers la signature des accords de jumelage ou de
coopération mixte, le cas du Katanga par exemple.
§4. Quid de la paradiplomatie au Katanga
Page | 52
et par l'Angola à l'Ouest. Sa superficie est de 497 000
km2, soit environ la taille de l'Espagne. Les riches ressources
minérales du Katanga soutiennent l'économie du pays. Dans la
partie orientale de la région, se trouvent de grandes réserves de
cuivre, de cobalt, d'uranium, de cadmium, d'étain, d'or et d'argent.
Poumon économique de la République Démocratique du
Congo (RDC), La province congolaise du Katanga et celle sud-africaine du
Gauteng ont signé un accord de jumelage un certain mercredi 31 octobre
2007 à Lubumbashi, capitale provinciale du
Katanga.61 Il procéderait de la maxime
qui veut "que ce qui se ressemble puisse s'assembler".
Gauteng (Johannesburg) vaut pour l'Afrique du Sud ce que
représente le Katanga pour la RDC. Deux provinces, les plus riches de
leurs pays respectifs.
La déclaration d'intention de jumelage, signée
par le gouverneur du Katanga, Moise Katumbi Chapwe, et celui du Gauteng,
Mbazima Shilowe, visait à promouvoir des échanges commerciaux et
les relations de coopération entre les deux provinces
considérées comme les locomotives du développement dans
leurs pays respectifs.
Le gouverneur du Katanga, a indiqué que cette
déclaration d'intention de jumelage est un atout majeur pour la relance
de l'économie de la province du Katanga et ouvre une page de la
coopération Sud-Sud. Il a vanté les atouts du Katanga, notamment
les potentialités naturelles de cette province dont le sous-sol est
riche de minerais de toutes sortes, mais également les atouts en
matière environnementale, notamment une flore abondante, une faune
diversifiée et plusieurs espèces de poissons.
Pour sa part, M. Mbazima Shilowe, s'est déclaré
satisfait de l'accord de jumelage qu'il a situé dans le cadre de
l'application des accords de coopération bilatérale signés
en août de la même année par les présidents Joseph
Kabila Kabange de la RDC et Thabo Mbeki de la République sud-africaine,
Il a souhaité que cet accord puisse apporter à court terme des
solutions dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, l'accès
de la population à l'eau potable et à l'électricité
et promouvoir l'éducation dans la province du Katanga. M. Mbazima
Shilowe a invité les hommes d'affaires du Gauteng qui ont
effectué avec lui le déplacement du Katanga, à saisir
cette opportunité pour examiner avec leurs collègues congolais
les possibilités d'investir dans différents domaines au Katanga.
Cinq ans après, soit en octobre 2012, Le Gouverneur de la
61
http://www.katanga.info. La
chronique du Katanga, Vendredi, 7juin 2013.
Page | 53
province Sud-africaine de Gauteng, Madame Nomvula Mokonyane
successeur de M. Mbazima Shilowe est arrivée à Lubumbashi le
lundi 8 octobre 2012 pour sceller le jumelage entre sa province et le Katanga.
Sur ce, les deux provinces ont signé un traité de collaboration
multisectorielle.62
Le renforcement de cette coopération bilatérale
vise le développement des deux provinces par la promotion de
l'investissement. Ce traité s'étale sur onze axes, à
savoir : la promotion de l'industrie et petites et moyennes entreprises, la
promotion du secteur minier, des infrastructures et du tourisme; la promotion
de l'agriculture à travers les échanges d'expérience entre
les fermiers de l'Afrique du Sud et ceux de la province du Katanga ; la
promotion de la bonne gouvernance ; de la santé ; de l'environnement ;
du secteur de transport ; de genre, famille et enfants ; de la jeunesse, sport
et loisir ; de l'emploi et du social.
Dans son mot de circonstance, le gouverneur du Katanga,
Moïse Katumbi Chapwe s'est engagé à redynamiser les
relations multisectorielles qui existent avec la province de Gauteng. Il a
rappelé que la coopération entre les deux provinces ne date pas
d'aujourd'hui. Déjà, au mois d'octobre 2007, une
déclaration d'intention avait été signée à
Lubumbashi entre les deux provinces. Plusieurs secteurs de coopération
avaient été identifiés. C'est entre autres: le secteur de
l'éducation, de transport, de la santé, de
l'électricité et des infrastructures, pour sa part, Mme Nomvula
Mokonyane, gouverneur de Gauteng, a précisé que ce traité
vise l'examen des priorités sélectionnées afin de
consolider les relations entre les deux provinces. Elle a indiqué que
les deux provinces ont la responsabilité de promouvoir la croissance en
combattant le sous-développement et la pauvreté. Elle a
également invité le Katanga à la célébration
du centenaire de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le 26 octobre
2012.
Outre la province sud-africaine de Gauteng, la province du
Katanga entretient des relations bilatérales avec les provinces
frontalières Zambiennes à travers des commissions mixtes. Les
plus importantes sont celles de la (7ème session de la commission mixte
Katanga - Copperbelt et La neuvième commission permanente mixte entre le
Katanga et quatre provinces zambienne).
Au cours de la 7ème session de la commission mixte
Katanga - Copperbelt, les travaux ont eu lieu à l'hôtel Karavia de
Lubumbashi du 27 au 30
62 Http : //www.Katanganews, Protocole d'accord
multisectoriel entre le Katanga et la province de Gauteng: le premier journal
en ligne de la province du Katanga, vendredi 7 juin 2013.
Page | 54
novembre 2007. Les provinces zambiennes de Luapula, Northen et
Western qui partagent également la frontière avec le Katanga, y
ont pris part. L'objectif poursuivi par la dite commission permanente est
renforcement de la coopération multisectorielle entre les deux
provinces, l'échange d'informations et l'intensification de la
collaboration dans la lutte contre la criminalité et d'autres actes
inciviques perpétrés à la frontière, le vol des
véhicules en Zambie, le trafic frauduleux des minerais à
l'état brut sur le territoire congolais, la détention des
citoyens congolais dans des conditions difficiles en Zambie et la fraude
douanière de part et d'autre de la frontière.63
Enfin, La neuvième commission permanente
mixte entre le Katanga et quatre provinces zambiennes, tenue 15
mars 2009, les délégués de quatre provinces zambiennes
séjournaient à Lubumbashi, au Katanga, où se tenaient les
travaux de la 9èm commission mixte régionale avec leurs
collègues de la province congolaise du Katanga. Le but: renforcer les
relations bilatérales entre la RDC et la Zambie, les Zambiens souhaitent
aborder les questions qui sont liées notamment à la fraude et au
déchargement illégal des marchandises dans la zone neutre,
à Kasumbalesa et dans d'autres postes frontaliers. L'insuffisance des
marchés communs, la promotion du commerce bilatéral et le
paiement des dettes figurent aussi à l'ordre du jour.
Sur le plan sécuritaire, les deux parties vont discuter
sur le renforcement des mesures à prendre en vue d'endiguer les
problèmes communs qui se posent dans ce cadre aux frontières de
deux pays.
Au plan social et culturel, les deux parties ont
échangé des informations sur l'organisation des activités
artistiques et culturelles à tous les niveaux par les deux peuples. Les
provinces zambiennes présentes à ces assises sont celles du
Cooperbelt, Luapula, Northen et North Western.64
En revanche, la province du Katanga présente une
politique occulte ; celle de se détacher de l'ensemble et devenir un
Etat à part entière, comme preuve, nous ne pouvons que citer
"l'organisation du Référendum
d'autodétermination qu'ils revendiquent depuis le 20 décembre
2003 à l'ONU par leur lettre" dont copie en annexe en ses
points trois et cinq stipule que «le Katanga
était un pays à part, qui a été annexé de
force à l'Etat Indépendant Congo (EIC) par le roi Léopold
II...», la preuve en est que (au point cinq) «la Belgique, qui dans
sa gestion du Congo mettra en place
63 ACP, via
mediacongo.net, mardi 4 juin
2013.
64 Radio Okapi (RDC), 16.03.11, Media for Peace and
Human Dignity,Copyright (c) 2013 Fondation Hirondelle - Avenue du Temple 19c -
CH 1012 Lausanne, mardi 4 juin 2013.
Page | 55
une seule colonie du Congo-belge mais fera de
sorte que le Katanga ait un statut spécial en plaçant à la
tête de celui-ci un vice-gouverneur général
dépendant directement du ministère des colonies à
Bruxelles, de même que le gouverneur général du Congo
à Léopoldville qui dépendait également du
ministère des colonies à Bruxelles», une autre
tentative occulte de sécession d'avril 2005 mené par André
TSHOMBE le fils de Moise TSHOMBE et le récent émeute
de bakatakatanga du 23 mars 2013 avec tous ce qu'il y a comme
séquelles.
Eu égard à ce qui précède, vous
constaterez avec nous que la paradiplomatie n'a pas un model
préétablit, c'est un phénomène fort complexe.
Normalement les entités sub-étatiques devraient mettre à
profit ce phénomène en fonction du poids des compétences
transférées par le centre, mais souvent, elles vont
au-delà de leurs compétences devenant ainsi source des tensions
et conflits avec le centre, alors que la paradiplomatie est un instrument de
coopération et multiplicateur de puissance. Évidement, les
entités sub-étatiques, bien que disposant des nombreux atouts,
font face à des multiples obstacles avant d'atteindre leurs objectifs
internationaux. Ainsi, ces derniers feront l'objet de notre troisième
chapitre.
Page | 56
Chapitre 3. PROBLEMES ET PERSPECTIVES DE LA
PARADIPLOMATIE
Section 1. Contraintes
§1. Contraintes
Les acteurs paradiplomatiques connaissent des nombreuses
contraintes qui vont au-delà de la difficulté de se faire
reconnaitre comme acteur international. Malgré la transformation du
système international, l'Etat demeure le principal acteur et sujet de
Droit International. Donc les acteurs paradiplomatiques ne sont pas des
entités reconnus par le Droit International, ils doivent négocier
avec les autorités du gouvernement central, les limites d'une partie de
leur activité internationale, comme les relations formelles avec des
représentants de pays souverains ou d'Organisation
Internationales.65
Malgré qu'ils disposent une certaine autonomie,
ressources et influences, les Etats sub-étatiques font face à de
nouveaux problèmes sur le plan environnemental, à
l'échelle des infrastructures communes, sur le plan de mouvement des
marchandises, de services mais également des capitaux. En
général, la coopération transfrontalière vise
à régler des problèmes conjoints comme la
dépollution d'une rivière, la protection des espèces
menacée mais également l'édification d'infrastructures
conjointes comme les autoroutes, des ponts ou des liaisons ferroviaires. De
même, lorsque des ensembles culturels sont séparés par une
frontière, des politiques de promotion de la culture, des associations
de chercheurs, des échanges d'étudiants sont créés
mais il se fait que les disparités institutionnelles et politiques entre
les régions peuvent gêner l'action des pouvoirs politiques
sub-étatiques. Il en irait ainsi pour une région comme la
Flandre, qui dispose des ressources financières, politiques et
organisationnelles consistantes, et des régions transfrontalières
françaises dépendantes des échelons local et national pour
la mise en oeuvre d'un programme ou d'un projet d'infrastructure.
65 Stéphane Paquin, les actions
extérieures des entités sub-étatiques : quelle
signification pour la politique comparée et les relations
internationales, in Revue international de politique comparée, vol
58 2005- p135.
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§2. De la participation aux Organisations
Internationales
La diplomatie multilatérale est un des
éléments les plus importants de la politique
étrangère contemporaine. Aucun aspect de la politique des
gouvernements n'échappe à l'activité d'une ou plusieurs
organisations. Selon la logique du Droit international seuls les Etats
souverains détiennent le monopole de la représentation dans ces
forums, la participation d'autres acteurs que l'Etat est
exceptionnelle.66
Les entités sub-étatiques qui revendiquent avec
plus d'instance leur participation à certaines organisations
internationales ont toujours eu de la difficulté à se faire
accepter dans ces forums. Sur le plan politique, le Droit International
prédomine au sein des organisations multilatérales ce qui
signifie que l'accès aux organisations internationales en tant qu'acteur
politique relève du domaine (quasi) réservé des
Etats-nations. C'est ce qui explique l'obstruction créée aux
entités sub-étatiques mais non pas exemple aux ONG reconnues.
Puisque les organisations internationales formulent des propositions qui
touchent aux champs de compétence de nombreuses entités
sub-étatiques il est permis de se demander combien de temps cette
politique peut encore tenir ?67
L'exclusion des entités sub-étatiques au sein
des organisations internationales se fonde sur un triple raisonnement ; dans un
premier temps, il est
postulé que les nations détiennent le monopole
des relations internationales. On soutient que le fonctionnement même
des relations internationales est basé sur cette logique. Dans un
deuxième temps, la multiplication des pays souverains, et dont la plus
grande diversité de points de vue complique l'activité des
organisations internationales, un engagement de plus en plus poussé des
entités sub-étatiques rendrait encore plus difficile le
fonctionnement de ces institutions. Finalement comme le souligne Daniel
Latouche, on cherche généralement à préserver la
souveraineté des Etats et l'intégrité
territoriale.68 La crainte de créer des
précédents est forte. Si une entité sub-étatique
obtenait le droit de devenir membre d'une organisation internationale, d'autres
entités du même genre pourraient, elles aussi demander un statut
similaire. Les organisations multilatérales veulent éviter de
contrarier les Etats membres en satisfaisant aux inspirations d'une
entité fédérée.
66 Daniel Dormony, cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 125.
67 Stéphane Paquin, idem.
68 Daniel Latouche, cité par Stéphane
Paquin, idem.
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Par contre, sur le plan technique la situation est bien
différente. David Criekemans et Timo Bo. Salomon Son affirment que les
entités fédérées sont reçues à
"bras ouverts" lorsqu'elles posent leur candidature en tant que
donatrices pour de fins de coopération à certains programmes ou
projets ou encore lorsqu'elles concluent des partenariats. C'est dans cette
optique que le gouvernement flamand a mis sur pied le "fonds fiduciaire flamand
de la banque mondiale" le " healthy cities network" de
l'Organisation Mondiale de la Santé ou encore l'accord
de coopération avec l'Unesco.69 La présence
d'experts provenant des entités sub-étatiques, que ce soit des
fonctionnaires ou des politiciens est également appréciée
dans le groupe de travail
technique des différentes organisations
internationales. Plusieurs membres d'organisations internationales
soutiennent que ces échanges sont en quelque sorte l'extension des
partenariats avec les entités régionales et locales. Certaines
organisations parlent même des partenariats de l'avenir. D'autres, comme
l'Unesco dont les activités dépendent le plus de la
coopération avec les administrations des entités
sub-étatiques sont généralement celles qui sont le plus
ouvertes aux entités sub-étatiques. Contrairement à ce
qu'affirment de nombreux auteurs, il arrive de plus en plus fréquemment
que des entités sub-étatiques soient représentées
au sein d'organisations internationales. Les Etats fédérés
du Québec, du nouveau Brunswick et Wallonie-Bruxelles sont
représentées dans l'Organisation Internationale de la
Francophonie.70 Même la France "unie et indivisible"
permet à ses territoires d'outre-mer de Nouvelle-Calédonie
et de Polynésie d'avoir un siège propre au sein de la
conférence du pacifique du sud71 aux côtés des
pays souverains comme l'Australie, la nouvelle Zélande et les
Etats-Unis. Il faut noter ici que les tendances sécessionnistes sont
notoires en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. Au Quai D'Orsay
on avance que cette politique vise à favoriser l'intégration
régionale. On sait également que le gouvernement du Texas a
participé à des nombreuses rencontres de l'OPEP. De
nombreux leaders sub-étatiques participent régulièrement
à des rencontres internationales comme le World Enconomic Forum de
Davos.
Ces dernières peuvent aussi accéder aux
Organisations Internationales par l'entremise de leur Etat. Le gouvernement
australien par exemple, s'est déjà fait
69 David Criekment et Timon Bo Salomonson cité
par Stéphane Paquin, op cit, p126 suivantes.
70 MASSART PIERAD et cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 128.
71 Christian Rioux cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 127.
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représenter par une entité sub-étatique
lors d'une conférence de l'ONU sur le développement et
l'environnement.
C'est en Belgique que l'accès aux Organisations
Internationales par les entités sub-étatiques est le plus
fréquent. Les entités belges ont le droit d'établir
directement des politiques dans le domaine multilatéral. Aucun pays ne
va cependant aussi loin que la Belgique. Le 30 juin 1994, un accord-cadre a
été promulgué concernant la participation de la Belgique
et de ses entités fédérés aux Organisations
Internationales. Cet accord-cadre impose une concertation
générale systématique, horizontale et verticale,
préalable à chaque réunion ministérielle d'une
organisation internationale, c'est ainsi que certains auteurs soulignent que
« faute de hiérarchie entre ces autorités
fédérales, les communautés et les régions, le bon
fonctionnement du système de coopération dépend
entièrement de la bonne volonté des différentes
autorités. De plus, il existe des accords pour les organisations
internationales qui traitent des matières mixtes, les entités
fédérées belges siègent au sein des organisations
internationales, il leur arrive même de présider des rencontres et
de conclure des traités. Des accords ont été conclus avec
l'ONU, le conseil de l'Europe, l'OCDE, OIT, la CNUCED, UNESCO, OMS, l'OMC, le
BENELUX,...72
Enfin il existe des organisations qui traitent des
matières exclusivement communautaires ou régionales comme la
Nederlandse Taalunie ou l'Unesco. Dans ce cas, la Belgique n'est
représentée par les Etats fédérés.
§3. La paradiplomatie risque de conflit
Le développement de la paradiplomatie est
également une lutte de pouvoir entre les mouvements nationalistes
sub-étatiques et les acteurs du centre. De plus, un autre trait
significatif du nationalise est la définition des besoins ou des
intérêts de la nation lorsque les régions opèrent en
relations internationales, elles sont obligées de se définir un
intérêt national, lequel peut entrer en contradiction avec celui
de l'Etat central au Canada par exemple ; l'appui unanime des partis politiques
québécois à L'ALENA a facilité sa ratification et
déclenché des nombreuses tensions avec le reste du pays.
72 François Massart-PIENARD cité par
Stéphane Paquin, op cit, p 128.
Page | 60
L'attitude des gouvernements centraux à l'égard de
l'intrusion des
mouvements nationalistes sub-étatiques dans leur chasse
gardée, la politique étrangère et la
représentation du pays à l'étranger est au départ,
essentiellement négative. Les gouvernements centraux voient dans la
perte du monopole un grand danger pour l'unité national et pour l'image
du pays.
Rappelons également que les acteurs du centre sont
nationalistes. L'attitude hostile des gouvernements centraux donne l'occasion
aux entrepreneurs identitaires de mettre en oeuvre une mobilisation sociale
contre la prétention hégémonique du centre. Puisque la
politique étrangère est perçue comme un domaine
réservé de l'Etat, le développement de la paradiplomatie
devient, dans ce contexte, une lutte de pouvoir et de
légitimité.73
Pour autant, le développement d'une paradiplomatie
identitaire n'engendre cependant pas obligatoirement une escalade des conflits.
Les catalans par exemple ont réussi à consolider leurs relations
internationales tout en favorisant une normalisation des rapports avec le
gouvernement espagnol. L'étude détaillée du cas catalan
permet de constater que, d'une relation très conflictuelle dans les
années 1980, les relations se sont aujourd'hui normalisées. On ne
constate en effet plus de litiges devant les tribunaux et contrairement aux
premières années, très peu de positions internationales
divergentes et davantage des tentatives sérieuses pour baliser les
actions internationales du gouvernement catalan.74 Avant la
normalisation, quatre enjeux étaient particulièrement
conflictuels, la réception de chef d'Etats étrangers par l'ancien
président Jordi Pujol, Louverture de représentation de la
catalogne à l'étranger, la participation du gouvernement catalan
à des conférences et à des organisations internationales
ou régionales et finalement la conclusion d'ententes ou d'accords
internationaux. Sur tous ces enjeux on note une baisse structurelle des
conflits, même s'il peut y avoir périodiquement des tensions.
Il est cependant plus difficile de déterminer à
quand remonte cette normalisation. Il s'agit d'un processus évolutif. Il
y a bien sûr des négociations officielles et officieuses sur les
rapports entre Madrid et Barcelone. Notons cependant que les décisions
du tribunal constitutionnel, en clarifiant les rôles des acteurs ont
facilité le processus de normalisation et de routinisation. le tribunal
constitutionnel a en
73 André Lecours et luis Moreno, cité
par Stéphane dans paradiplomatie identitaire, le Québec, la
Catalogne et la Flandre en relations internationales, politiques et
societes, vol, 23, n°2-3, 2004, p226.
74 Cateria Gracia, i séjour cité par
Stéphane Paquin, idem.
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effet rendu à la fin des années 1980 et au
début des années 1990, des jugements de très grande
importance dans ce processus de normalisation des rapports entre Madrid et
Barcelone en accordant un rôle en relations internationales aux
communautés autonomes.75
Pour ce qui est du Québec, depuis le
référendum de 1995, le gouvernement Canadien s'est même
lancée dans une offensive agressive afin de limiter l'accès du
Québec aux décideurs internationaux, les conflits avec le
gouvernement canadien sont en effet trop important même s'il n'y a peu
des litiges devant les tribunaux (aucun des deux ordres de gouvernement n'ayant
l'assurance de gagner), les gouvernements du Québec et du Canada ont
à l'occasion des positions internationales divergentes. Le gouvernement
du Québec a soutenu, par exemple, lors du forum économique
mondial en 2002, que le Dollar canadien était en sursis, minant du coup
la politique internationale du gouvernement canadien qui cherchait à
dynamiser sa monnaie alors en chute libre.76
Mis à part les accords sur l'immigration avec le
Québec, la participation des provinces dans les processus de prise de
décisions en politique étrangère au Canada est davantage
ponctuelle que permanente et stable. Il faut ainsi négocier à
chaque fois le rôle de la place de chacun, ce qui est souvent source de
conflit.
Les politiciens du gouvernement canadien ont toujours
adopté sous les libéraux fédéraux, une attitude
hostile à l'égard de la progression des relations internationales
du gouvernement du Québec, sans égard pour le parti au pouvoir.
On suppose à Ottawa que toute action internationale du Québec
favorisera inévitablement les déchirements nationaux et les
revendications autonomistes. Les conflits politiques ne se transposent pas
toujours sur le plan administratif sauf s'il s'agit des questions culturelles.
Dans l'ensemble, le développement d'une paradiplomatie identitaire par
le gouvernement du Québec alimente les déchirements nationaux et
peut difficilement être considéré comme une multiplication
de puissance pour la politique étrangère
canadienne.77
Le gouvernement canadien tente toujours de baliser les
relations internationales du Québec. Historiquement la réponse
des autorités gouvernementales du Québec varie, elle se veut un
mélange d'accommodation et d'intransigeance en
75 Stéphane Paquin, op cit, p 226.
76 Stéphane Paquin, op cit, p 230.
77 Stéphane Paquin, op cit, p 92.
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fonction de "qui" se trouve au pouvoir dans les deux
capitales ainsi que des sujets de discorde.78 Pour ce qui est du
commerce et d'investissement, les relations entre le gouvernement
fédéral et les gouvernements provinciaux au canada sont
généralement bonnes. De plus comme le soutient GRAHAM FRASER dans
la préface du livre de LUC Bernier sur «la politique internationale
du Québec», souvent dans les postes moins sensibles que Paris, les
relations entre les délégations du Québec et l'Ambassade
du Canada sont caractérisées par l'amitié et la
coopération.79
Dans son énoncé intitulé «le Canada
dans le monde» de 1995, le gouvernement canadien mettait à l'avant
trois objectifs de sa politique étrangère. Le premier objectif
concernait la promotion de la prospérité et de l'emploi, le
deuxième ; la protection de la sécurité canadienne dans un
monde stable et le troisième ; la protection des valeurs et de la
culture canadienne dans le monde. Le gouvernement du Québec, se veut
solidaire des deux premiers objectifs. En ce qui concerne le troisième,
cependant, le différend est total. La politique du gouvernement canadien
parle de promotion de la culture canadienne et non pas des cultures au canada
(...)
Les relations Québec-Ottawa se dégradent
sérieusement lorsqu'on aborde les sujets très sensibles tels que
les rapports politiques avec des pays souverains comme la France ou la
participation du Québec à des organisations multilatérales
comme la francophonie. En effet, sur ces questions, une lutte s'instituera
entre le gouvernement fédéral, qui cherche à
préserver ses présumés prérogatives internationales
en combattant activement les actions internationales du gouvernement du
Québec qui échapperaient particulièrement au
contrôle du canada.80
Le tableau n'est pas toute à fait noir. Les deux ordres
de gouvernement collaborent à l'occasion. Les gouvernements canadiens et
québécois concluent par exemple des accords administratifs en
matière d'immigration, ils mettent régulièrement sur pied
des missions internationales conjointes dans les voyages économiques.
En Belgique, on ne note pas de conflits devant les tribunaux,
et les entités sub-étatiques belges jouissent aujourd'hui de plus
d'autonomie que toutes les autres entités sub-étatiques en ce qui
concerne la paradiplomatie. Il arrive cependant que la Belgique et la Flandre,
prennent des positions internationales divergentes. L'Etat
fédéral belge, n'est plus le seul acteur capable de s'engager
contractuellement avec les
78 Idem.
79 Ibidem.
80 Louis Belanger cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 231.
Page | 63
acteurs internationaux, il ne détient plus le monopole
de la représentation internationale, il ne peut même pas
désavouer une politique ou la signature d'un traité par les
acteurs sub-étatiques dans leurs champs de compétences. Pour
autant, la responsabilité internationale incombe à l'Etat
belge.
Le nouveau système belge, qui se veut une
réponse aux conflits antérieurs, peut également
s'avérer une nouvelle source de tensions. Eric Philippart affirme que :
«le système est devenu plus lourd à manoeuvre car il suppose
de multiples mobilisations verticales et horizontales, il est aussi diffus,
privé de leadership et de centre de gravité.81 Sur les
questions européennes par exemple, il y a obligation de consensus, ce
qui signifie que les communautés et les régions belges ont un
droit de veto sur une bonne partie de la politique européenne de l'Etat
belge. La loi oblige, en effet, les différents gouvernements à
s'informer mutuellement des affaires étrangers à s'accorder sur
la politique à suivre où à conclure des accords de
coopération. De cette manière, croit-on, la cohérence de
la politique étrangère n'est pas mise en péril ?
Dans la pratique, on constate également que peu de
problèmes apparaissent en la matière et qu'il existe une
concertation permanente entre les Etats fédérés et le
niveau fédéral et entre les Etats fédérés
eux-mêmes.82 Il y a bien eu des conflits concernant des
questions d'environnement ou d'énergie, il est également
arrivé que l'Etat fédéral contracte un accord sans en
avoir les pleins pouvoirs, mais, à chaque fois, les problèmes ont
été résolus soit par les instances politiques, soit par
des collaborateurs des ministres. Dans un cas, il a même fallu un avis du
conseil d'Etat, que les parties en cause ont ensuite respecté.
En Belgique, les conflits entre le gouvernement
fédéral et les entités fédérés
demeurent également limités du fait que les coalitions
gouvernementales ont tendance à s'en tenir de façon
simultané aux plans national et fédéral, une sorte de
connivence s'installe, par exemple, entre élus flamands de deux ordres
de
gouvernement pour favoriser un maximum d'autonomie pour les
actions internationales de la Flandre mais au-delà de tout ce qui
vient d'être développé, le roi ou le gouvernement
fédéral conduit toujours les relations extérieurs et
conservent les prérogatives en matière de défense et de
représentation diplomatique proprement dite.
81 Eric Phillipart cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 235.
82 Bart karremano cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 234 et suivantes.
Page | 64
La politique étrangère belge subit
également les effets de la crise politique entre les communautés,
conflit qui ne s'est pas apaisé depuis plus de quarante ans. Les
flamands, par exemple ne souhaitent pas que la Belgique s'engage dans les
actions en Afrique centrale qui sont surtout justifier par le maintien d'une
influence francophone. Parfois, la Belgique et la Flandre prennent des
positions internationales, divergentes, la condamnation par exemple de la
position belge par la Flandre vis-à-vis du boycotte de l'Autriche
après les élections législatives du 3 octobre 1999 qui ont
propulsé à l'avant-scène le parti libéral
(FPÖ) de Jorg Haider.
Enfin, le cas du Québec, de la Flandre et de la
Catalogne sont riches d'enseignement en ce qui concerne le
phénomène "paradiplomatie" d'où
les conflits ne sont pas inévitables. Pour prévenir ces conflits,
les gouvernements sont tenus de s'informer mutuellement de leurs politiques
étrangères. Ils doivent s'entendre sur la politique à
suivre au sein du comité interministériel pour la politique
étrangère ou pour conclure les accords de coopération.
Les entités sub-étatiques n'ont pas que des
contraintes, elles disposent également diverses opportunités qui
leurs permettent d'effectuer une extension de leurs activités sur le
contexte international.
Section 2. Les opportunités de la
paradiplomatie
Par opportunités, nous entendons analyser les atouts de
la paradiplomatie, les instruments que disposent les entités
sub-étatiques pour atteindre leur objectif ; celui de favoriser les
échanges et/ou la coopération transnationale.
§1. L'autonomie, les ressources et influences
Les acteurs de la paradiplomatie ont une bonne marge
d'autonomie, de nombreuses ressources, souvent plus que la vaste
majorité des Etats souverains et ils ont de plus en plus d'influence sur
la politique internationale, leur action international souvent
déterminé par les ressources qu'elles sont en mesure de mobiliser
pour la poursuite de leur objectifs internationaux. L'influence de chaque
acteur tient à sa capacité à faire la différence
dans un contexte et sur une question donnée.83 Ces ressources
procurent beaucoup d'autonomie. Certaines régions comme le
Québec, la
83 SMITH et Hocking B cité par Stéphane
p. Dans, les actions extérieures des entités
sub-étatiques, revue internationale de politique comparée,
vol. 12, n°2, 2005. P 136 et suivantes.
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catalogne, la Flandre, la Wallonie, la Californie ou la
Bavière (Bayern) bénéficient, à ce chapitre, de
plus en plus de ressources que des nombreux pays souverains.
En termes de production annuelle de biens et services, deux
Etats (Californie et New-York) pourraient occuper l'une de dix premières
places au monde, dix Etats américains se classeraient parmi les 25
premiers, 33 parmi les 50 premiers et les 50 Etats parmi les 70 premiers
Etats-nations de la planète ; la Californie, pourrait même faire
partie du G7. Son Produit Intérieur Brut étant comparable
à celui de la France !84 La Californie a un PIB
supérieur à ceux du canada et du Mexique réunis ! Le
budget de la Californie est supérieur à celui du Mexique qui
possédait lors de son inclusion dans l'ALENA une économie de la
taille de l'Etat de Massachussetts ! Le budget de la Californie est
légèrement inférieur à celui de la Russie, alors
que celui de l'Etat de New-York est supérieur à celui des
philippines, ne prenons même pas des Etats africains en comparaison.
En somme, certaines entités sub-étatiques et
certaines grandes municipalités sont à compter au nombre de plus
puissants acteurs économiques au monde, mais la puissance
financière en soit n'est pas tout. Il existe une ressource que les
entités sub-étatiques possèdent également :
l'expertise dans des domaines qui ne relèvent pas ou plus du champ de
compétence de l'Etat central. C'est souvent le cas en matière
d'éducation, de formation de la main d'oeuvre ou de santé. Le
gouvernement canadien n'a pas par exemple, de ministre de l'éducation.
Lorsque les questions d'éducation font l'objet d'une conférence
internationale, les provinces canadiennes sont d'un recours indispensables. Des
organisations comme l'Unesco ou l'Organisation Internationale du Travail
oeuvrant davantage dans les champs de compétence de nombreux Etats
fédérés que dans ceux des gouvernements centraux.
§2. Le partage des responsabilités en politique
étrangère
Actuellement suite, aux enjeux de la mondialisation, les Etats
sont contraint de partager une partie des responsabilités avec les
entités sub-étatiques en politique étrangère. C'est
en Europe que le phénomène est plus flagrant et il ne se limite
pas qu'à la Belgique, les länders allemands et autrichiens ont
négocié avec l'Etat central des mesures qui leurs assurent un
accès aux institutions internationales par l'entremise de l'Etat nation.
En Espagne et en Italie les régions ont réussi à se
faire
84 Fry E, cité par Stéphane Paquin,
idem.
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reconnaitre un rôle en politique européenne
quoique non constitutionnellement.85 En règle
générale, le rôle des entités sub-étatiques
est vital lorsqu'il est question de mettre en oeuvre les politiques
européennes, les régions ont pu ainsi assurer leur rôle
auprès de l'Etat pour déterminer la politique européenne
de celui-ci en matière des fonds structuraux.86 C'est le cas
en France, au Pays-Bas et au Royaume-Uni.
Malgré les variations, les régions
européennes ont généralement réussie à se
faire reconnaitre un rôle en ce qui concerne la politique
européenne des Etats. Dans certains cas, on a institutionnalisé
des canaux d'accès aux processus de prise de décisions
européens. Partout, le monopole étatique été remis
en question. En cassant, le monopole étatique garantissant à
l'Etat central le rôle unique d'interlocuteur des institutions de l'Union
Européenne, les entités sub-étatiques ont
créé un nouveau système, très variable selon les
pays ou les autorités centrales et sub-étatiques agissent de plus
en plus en interactions.87
L'attrait de ce phénomène en Europe s'explique
en partie par la prétention des nombreuses régions de
présenter les politiques européennes non plus comme des questions
internationales mais comme des questions intérieurs. C'est ainsi que les
länders allemands soutiendront que dans leur champ de compétence
ils doivent participer au processus de prise de décision même si
cela doit se faire à l'échelon Européen.88 En
Belgique, en Autriche, en Espagne, et en Italie on prétend que les
questions européennes sont désormais domestiques. Suivant ce
constat, les entités, sub-étatiques revendiqueront le droit de
participer à la politique étrangère des Etats dans leurs
champs de compétence.89 De nombreux Etats édifieront
des structures entre l'Etat central et les entités sub-étatiques
pour permettre à ces dernières d'avoir plus d'influence en
politique européenne.
En Belgique, par exemple, la délégation belge
est souvent composée des représentants des instances
sub-étatiques. Pour s'assurer de la bonne conduite des
opérations, on mettra sur pied un système de concertation et de
coordination qui, même s'il donne un rôle important au
ministère des affaires étrangères ne lui accorde aucune
prépondérance. En pratique, il y a obligation de consensus, ce
qui signifie en clair que les communautés et les régions belges,
nous l'avons de déjà indiqué, ont un droit de
85 Stéphane Paquin, op cit, p134.
86 Charlie Jeffery, cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 135.
87 Stéphane Paquin, idem.
88 Idem.
89 Philippart E, cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 136.
Page | 67
veto sur une bonne partie de la politique européenne de
l'Etat belge c'est-à-dire que leurs parlements peuvent refuser de donner
leur assentiment à un traité qui ne couvre que partiellement les
matières régionales ou communautaires (traité
qualifié de «traité mixte»). En effet, comme les
communautés et les régions sont invitées à toutes
les réunions de coordination, elles pourraient chercher à exerce
une influence sur des aspects internationaux qui ne relèvent pas de leur
compétence. Pour l'instant, les acteurs sub-étatiques font preuve
de retenue lorsqu'un sujet qui ne les concerne pas est abordé même
s'il est vrai que les communautés et les régions ont des
compétences considérables sur le plan des relations
extérieures. C'est toujours comme nous l'avons dit
précédemment, le roi ou le gouvernement fédéral qui
conduisent les relations extérieures et conservent les
prérogatives en matière de défense et de
représentation diplomatique proprement dite. De ce fait, le niveau
fédéral a le même but, d'assurer la cohérence de la
politique étrangère. Sur ce, une solution pragmatique a
néanmoins été recherchée en vue de permettre aux
collectivités fédérées d'obtenir une
représentation diplomatique. Le principe établit est celui de
l'«unicité du poste diplomatique» mais des
représentants des entités fédérées
nommées par leurs autorités sont accueillis en son sein. Les
attachés régionaux et communautaires sont placés sous
l'autorité diplomatique mais non fonctionnelle du chef en poste (accord
de coopération du 18 mai 1995).90
De plus, l'Etat belge reste responsable vis-à-vis de
l'étranger de l'application des traités. Aussi,
bénéficie-t-il, dans des conditions strictement définies,
d'un pouvoir de substitution temporaire dans le cas où l'une ou l'autre
entité fédérée fait preuve de
défaillance.
Au Canada, la constitution n'a pas encore tranché tous
les problèmes, elle se réserve encore le droit de renforcer les
compétences des provinces canadiennes en relations internationales,
c'est ainsi que le Québec profite de ce flou constitutionnel.
Enfin, en République Démocratique du Congo, la
constitution de 2006 est claire en la matière, les relations
internationales sont un domaine exclusif de l'Etat central néanmoins les
pouvoirs accordés aux provinces les contraignent ou les soumettent
à un jeu de bascule géopolitique les tournant vers la
réalité internationale.
90 Bernard Fournier et Min Reuchamps (dir), op
cit, p179.
Page | 68
§3. Autres opportunités
L'ambiguïté du statut international des
entités sub-étatiques leur confère un avantage inconnu aux
Etats souverains pour opérer à l'intérieur des
différents réseaux. Les entités sub-étatiques
peuvent, à l'instar du gouvernement du Québec, participer
simultanément au sommet de Davos en Suisse et de Porto-Alègre au
Brésil.
Elles sont également des acteurs internationaux
importants parce qu'elles sont souvent la cible et un canal pour la politique
d'autres acteurs
internationaux. Les entités sub-étatiques sont
la cible de la politique des firmes internationales, des ONG, mais
également de pays souverains.
Les firmes transnationales les prendront comme cible afin de
les forcer à modifier leur réglementation. Ce changement de
perspectives reflète l'importance grandissante des politiques
réglementaires.
Les ONG feront pression sur les entités
sub-étatiques en matière des droits de l'homme et sur les
questions environnementales. Depuis les années 1980, les Etats
australiens du Queensland et de Western-Australia s'attireront les foudres du
World Council of Churches et d'Amnistie Internationale au sujet du traitement
réservés à la population aborigène.91 Le
gouvernement du Québec a également été la cible des
mouvements similaires en provenance de la Nouvelle-Angleterre. Certains ONG
cibleront également des Länders allemands afin de promouvoir leur
cause en faveur de pays du Tiers monde. En matière d'environnement, de
nombreuses ONG dont Greenpeace cibleront le gouvernement de la
Colombie-Britannique pour dénoncer les pratiques de
déforestation.
Des pays souverains peuvent cibler les régions afin de
mettre en oeuvre une politique étrangère. La France en
établissant des fortes relations avec le
gouvernement du Québec dans les années 1960,
deviendra un partenaire incontournable de la diplomatie canadienne afin de
démontrer au québécois que le gouvernement canadien
représente également leurs intérêts.
Le cas de Taiwan est également très
intéressant. Taiwan n'est pas reconnu par la communauté des
nations comme un Etat souverain. Pour obtenir un maximum de visibilité,
les autorités taiwanaises cibleront les gouvernements
sub-étatiques pour renforcer leur image et les liens commerciaux avec
les Etats-Unis.
91 Stéphane Paquin, op cit, p 114 et
suivantes.
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Les entités sub-étatiques sont des acteurs
importants lorsqu'il est question de créer des régimes
internationaux pour le commerce international ou encore l'environnement nous
l'avons dit. L'engagement politique d'une telle situation se traduit par une
entente internationale sur l'environnement qui serait le produit des politiques
des entités sub-étatiques. Autrement dit, le succès d'une
entreprise internationale sur des questions environnementales est
déminé en large partie par les «coalitions qui ont un droit
de veto». Ces coalitions sont souvent formées par de nombreux
acteurs dont les entités sub-étatiques.92
En ce qui concerne les questions commerciales, le gouvernement
du Québec tout comme celui des autres provinces canadiennes n'est pas
tenu d'appliquer un traité international qui a des effets dans ses
champs de compétence. Cela limite d'autant le champ d'action du
gouvernement canadien et oblige à obtenir l'appui des provinces avant et
pendant les négociations de libéralisation commerciale.
Le phénomène paradiplomatie est aussi permanent.
Il est vrai que des nombreuses représentations internationales de
certaines entités sub-étatiques ont été
fermées. Cas du Québec, en raison de la crise des années
1930 ses représentations à Londres, et à Bruxelles ont
été fermées mais également celle de Paris en 1940.
Le Québec est actif en relations internationales depuis maintenant
environs 50 ans, la Flandre et la majorité des régions d'Europe
depuis une trentaine d'années. Penser que le phénomène
n'est pas permanent est une erreur car cette opinion ne tient pas compte du
nouvel environnement international.
Section 3. Les perspectives
§1. La paradiplomatie et le nouvel agenda
sécuritaire
Les entités sub-étatiques sont devenues des
acteurs valables en matière de sécurité humaine notamment
dans la réduction des tensions entre communautés ethniques. Elles
sont des actrices de la diplomatie préventive, notamment en
matière de mise en oeuvre des politiques de sécurité
humaine et de rétablissement de la paix. La paradiplomatie est
aujourd'hui un instrument utile, malgré ses limites, pour
rétablir la confiance entre les communautés et garantir la
stabilité de certaines régions. Des
92 Stéphane Paquin, op cit, p 143.
Page | 70
nombreux aspects des politiques de rétablissement de la
paix relèvent du champ de compétence et d'expertise d'acteurs
sub-étatiques.93
Le rôle des entités sub-étatiques est
considérable. Celles-ci possèdent souvent l'expertise
nécessaire pour mettre ces actions en place. Le gouvernement du
Québec est mieux placé que celui du Canada pour former et pour
mettre sur pied des corps policiers compétents. Ce sont ces corps
spécialisés qui formeront en partie les policiers haïtiens
après le rétablissement de la paix en 1994. Les forces
policières seront même mobilisées pour maintenir l'ordre et
la sécurité des citoyens pendant la transition.
L'action des entités sub-étatiques peut
également être considérable dans la surveillance des
élections et pour établir un nouveau régime juridique.
Leur utilité est reconnue dans le rétablissement des bases de
certains systèmes judiciaires, dans la reconstruction des
infrastructures de transport, l'établissement d'institutions
financières et économiques nécessaires au
développement. Depuis les années 1990 en coopération avec
le ministère des affaires étrangères, le länd du Bade
Wurtemberg participe aux missions d'intervention humanitaire au Bangladesh, en
Russie, en Bosnie-Herzégovine, au Burundi et en Tanzanie. Le
gouvernement allemand est généralement favorable à une
intervention conjointe dans ces domaines ou les länders et l'Etat allemand
agissent de concert et de façon complémentaire.94
§2. La paradiplomatie face à la
réduction des conflits ethniques
La paradiplomatie peut être un outil de réduction
des conflits ethniques. En Europe par exemple, lorsque les minorités
transcendent une frontière, on a recours à la paradiplomatie
comme instrument de réduction des tensions. Cette expérience a
été tentée en Italie et en Autriche entre la région
du Tyrol et de la région germanophone de Bolzano en Italie. Dans ce
dernier cas, après la seconde guerre, le gouvernement italien a
empêché les contacts transnationaux. Le mécontentement de
la minorité germanophone poussera l'Autriche à faire part de la
situation à l'ONU dans les années 1970. Cette pression politique
et l'émergence du terrorisme persuaderont le
gouvernement italien de reconnaitre des droits spéciaux
pour la minorité
93 CORNAGO N. cité par Stéphane
Paquin, op cit, p 142.
94 MAGESCMIOT, cité par Stéphane Paquin,
idem.
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germanophone. Le gouvernement italien tolérera
également le développement de liens
transnationaux.95
Les relations entre groupes culturels appartenant à
deux régions différentes représentent un
phénomène fréquent en Europe c'est le cas entre les deux
pays basques, entre l'Alsace et la région allemande du Bade-Wurtemberg,
entre la Flandre et le Pays-Bas... le Québec a également
établi une relation particulière avec la France.
Le développement de relations paradiplomatiques entre
régions ayant des traits culturels commun est un facteur de
réduction des conflits potentiels mais peut également alimenter
des déchirements nationaux. Comme dans le cas des relations entre le
Québec et la France, le gouvernement canadien voit d'un très
mauvais oeil les actions du Québec en France et dans la francophonie.
En matière de réduction des conflits entre
minorités ethniques au sein d'un même pays, on constate qu'une
certaine tolérance vis-à-vis du développement d'une
paradiplomatie constitue un facteur d'apaisement potentiel dans les relations
centre-périphérie. Le but visé par les minorités
nationales en développant la paradiplomatie n'est pas toujours
d'internationaliser leurs problèmes et d'attirer dans le conflit une
puissance étrangère.96
95 Stéphane Paquin, op cit, p159.
96 Stéphane Paquin, op cit, p161.
Page | 72
CONCLUSION
Dans ce travail, nous avons jugé utile de traiter un
thème peu spectaculaire mais représentant certainement un
changement important sur le plan de l'étude de la politique
étrangère et des relations internationales, (la
paradiplomatie dans les relations internationales contemporaines ; "contraintes
et opportunités"). En effet, les actions
extérieures des entités sub-étatiques fréquentent
de plus en plus les politiques étrangères des Etats alors que ces
dernières appartiennent à leurs systèmes de politiques
étrangères.
Nous avons soulevé une question à deux volets,
à savoir, quelles sont les contraintes et les opportunités
auxquelles ces entités font face pour l'accomplissement de leurs
objectifs internationaux ? À cette question, comme contrainte, nous
avons évoqué leur irresponsabilité vis-à-vis du
droit international, en d'autres termes, on peut les appeler abusivement
acteurs de droit international mais ne sont pas sujet de droit international,
par conséquent, ils doivent négocier avec les autorités du
gouvernement central une partie de leurs actions internationales comme, les
relations formelles avec les représentants de des pays souverains ou
d'organisations internationales sans basculer dans le conflit, de plus il y a
encore un débat sur leur reconnaissance comme acteur des relations
internationales avec tout ce qui peut découler comme conséquence
notamment le dépècement de la souveraineté étatique
par le bas. Les opportunités sont les ressources et influences, qu'elles
sont en mesure de mobiliser pour la poursuite de leurs objectifs
internationaux, des ressources territoriales, institutionnelles,
financières, démographiques... souvent même un pouvoir
législatif. Notons qu'en République Démocratique du Congo,
les provinces légifèrent par et à travers les
édits.
Ainsi, pour mieux mener nos investigations, nous avons fait
recours à la théorie libérale, laquelle perçoit les
relations internationales comme un facteur de progrès et de changement.
C'est ainsi que pour les libéraux, les relations internationales ne
dépendent pas seulement des Etats, un monde plus interdépendant
conduit à la formation d'une société internationale et est
porteur de paix, justice et prospérité. La coopération par
les échanges est un jeu à somme positive.
Notre travail a porté sur trois chapitres, le premier a
traité des considérations générales, le
deuxièmes, des acteurs de la paradiplomatie et le troisième des
problèmes et perspectives de la paradiplomatie.
Page | 73
Face à notre problématique, nous concluons que
les autorités centrales et locales sont amenées à
coopérer et à toujours chercher un compromis du fait que les
contraintes viennent principalement du niveau national et du système
international. Les entités sub-étatiques peuvent être en
même de surmonter ces contraintes si elles arrivaient à faire
reconnaitre leur autorité en certaines matières à travers
des accords-cadres ou mécanismes d'institutions centre-région, ce
qui leur permettrait d'exercer certaines formes de souveraineté. A cette
hauteur là, la paradiplomatie sera dite de type coopératif et
facteur multiplicateur de puissance d'un Etat.
Cette conclusion à la problématique
annoncée ne touche pour autant qu'une partie de ce
phénomène fort complexe. D'autres études qui
s'intéresseraient à cette question du point de vue du droit, de
l'histoire ou de la sociologie pourraient apporter des réponses
différentes et complémentaires.
Le sujet est donc loin d'être épuisé et
l'analyse qu'offre ce travail au Canada, en Belgique et en République
Démocratique du Congo, permet de saisir dans quelle mesure autant les
Etats que leurs entités infra-étatiques ont tous
intérêt à y consacrer une part d'attention.
Face aux pressions qu'impose la mondialisation en interpellant
de plus en plus les entités sub-étatiques, toute
négligence à cet égard porte le risque de voir la
nécessite prendre le pas sur la raison.
Page | 74
BIBLIOGRAPHIE
1. Documents officiels
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principes fondamentaux relatifs à la libre administration des
provinces, col.1. 31 juillet 2008.
2. Ouvrages
- Anne Légaré, le Québec otage de ses
alliés, les relations avec la France et les Etats unis,
Montréal: Éditions VLB Éditeur, 2003.
- Bernard Fournier, Min Reuchamps (dir), Le
fédéralisme en Belgique et au Canada, comparaison
sociopolitique, Ed De Boeck université, 1ère
édition, 2009.
- Cédric Diener, les régionalisations de la
mondialisation : blocs économiques, paradiplomaties et
souveraineté étatiques dans le Droit Internationale
Economique, université du Québec à Montréal,
octobre 2007.
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internationales, 2ième édition, Revue et
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mondialisation, mai, 2010.
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novembre 2005.
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- MARC T, Boucher et Nelson Michaud, les relations
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- Smouts Marie-Claude (dir), les nouvelles relations
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- Stéphane Paquin, régionalisation et
fédéralisme, Bruxelles, Peterlang, 2004.
3. Articles et revues
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fédération des régions et des communautés,
Dernière mise à jour: 26 janv. 2013.
- Stéphane Paquin et Annie Chaloux, la diplomatie
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- Stéphane Paquin, paradiplomatie identitaire, le
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revue
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n°2, 2005.
4. Travaux probatoires
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http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Comité_des_régions&oldid=89500429
- Radio Okapi (RDC), 16.03.11, Media for Peace and
Human Dignity, Copyright (c) 2013 Fondation Hirondelle - Avenue du Temple 19c -
CH 1012 Lausanne.
6. Dictionnaire
- Petit Larousse 2013.
- Frank Attar, dictionnaire des relations internationales
de 1945 à nos jours, édition du seuil, 27 rues Jacob, Paris
VIe, 2009.
Page | 77
PLAN DU TRAVAIL
INTRODUCTION 5
1. Présentation générale du sujet 5
2. Problématique et hypothèse 7
a. Problématique 7
b. Les hypothèses 7
- Contraintes 7
- Opportunités 7
3. Cadre théorique 8
4. Choix et intérêt du sujet 8
5. Délimitation du spatio-temporelle 9
6. Plan sommaire du travail 9
Chapitre 1. CONSIDERATIONS GENERALES 10
Section 1. Le concept "paradiplomatie" 10
§1. Définition et présentation
générale du phénomène de paradiplomatie 10
§2. La classification des types de paradiplomatie 12
§3. Le développement de la pradiplomatie 14
Section 2. Paradiplomatie : Facteurs explicatifs 15
§1. Le nationalisme 16
§2. La régionalisation et la construction des blocs
régionaux 17
1. La régionalisation 17
2. La construction des blocs régionaux 19
§3. Les facteurs économiques 21
Section 3. Les relations internationales contemporaines 23
§1. Tentative de définition 23
§2. Les facteurs des relations internationales 25
§3. Les acteurs des relations internationales 25
1. L'Etat 25
2. L'élargissement de la scène internationale
27
2.1. Les organisations internationales (OI) 27
2.2. Les firmes transnationales 28
2.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) 28
2.4. Les individus 29
2.5. Les groupes terroristes et du crime organisé 29
Chapitre 2. LES ACTEURS DE LA PARADIPLOMATIE 30
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Section 1. La paradiplomatie au Canada ; le Québec en
perspective 30
§1. Les fondements de l'action internationale 30
I. Les accommodements réciproques Québécois
et canadiens 31
I.1. Le cadre constitutionnel et législatif 31
I.2. La doctrine mise en oeuvre au Québec 32
II. Des fondements constitutionnels plus explicites à
l'international 33
§2. Les motifs de l'intervention du Québec sur la
scène internationale et les
principaux acteurs 34
I. Les motifs de l'intervention sur la scène
internationale 34
II. Principaux acteurs institutionnels 34
§3. La mise en oeuvre de la politique des relations
internationales 36
a. L'importance de la présence officielle à
l'étranger 36
b. La promotion des acteurs internationaux 37
c. Les relations bilatérales 37
d. Les relations multilatérales 38
Section 2. La paradiplomatie en Belgique : la Flandre en
perspective 41
§1. Prologue 41
§2. Les autorités responsables des relations
internationales en Flandre 44
§3. La mise en oeuvre des relations internationales en
Flandre 45
a. Les relations bilatérales 45
b. Les relations multilatérales 45
- La Flandre et l'union européenne 46 Section 3.
Paradiplomatie en Afrique : la République Démocratique du Congo
en
perspective 47
§1. Considérations générales 47
§2. La problématique de la régionalisation en
République Démocratique du Congo 47
§3. Défi de la régionalisation en
République Démocratique du Congo 50
§4. Quid de la paradiplomatie au Katanga 51
Chapitre 3. PROBLEMES ET PERSPECTIVES DE LA PARADIPLOMATIE 56
Section 1. Contraintes 56
§1. Contraintes 56
§2. De la participation aux Organisations Internationales
57
§3. La paradiplomatie risque de conflit 59
Section 2. Les opportunités de la paradiplomatie 64
§1. L'autonomie, les ressources et influences 64
§2. Le partage des responsabilités en politique
étrangère 65
Page | 79
§3. Autres opportunités 68
Section 3. Les perspectives 69
§1. La paradiplomatie et le nouvel agenda sécuritaire
69
§2. La paradiplomatie face à la réduction des
conflits ethniques 70
CONCLUSION 72
BIBLIOGRAPHIE 74
1. Documents officiels 74
2. Ouvrages 74
3. Articles et revues 75
4. Travaux probatoires 75
5. Webographie 75
6. Dictionnaire 76
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