CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1.1. CONTEXTE, JUSTIFICATION ET PROBLEMATIQUE
Longtemps considérés comme secondaires dans
l'ensemble des responsabilités communales, laissés « en
friche », les cimetières sont désormais revenus au centre
des attentes de la population et des services en charge de leur gestion
(DEFLORENNE, 2002). Lieux spécifiques
dédiés à l'ensevelissement des défunts et au
recueillement, et équipements indispensables aux communautés
à cause du rôle non négligeable qu'ils jouent dans
l'assainissement du territoire. Les cimetières sont aujourd'hui sujets
à des pressions d'ordres divers. En effet, avec l'accroissement de la
population et l'augmentation des décès, les aires
sépulcrales connaissent une dynamique assez remarquable qui influence
largement leur mode de gestion et invite à la réflexion. Les
cimetières sont des espaces d'accumulation par nature, qui ne cessent de
se densifier et de s'étendre (PHILIFERTI,
2002). Ainsi, au fil du temps, les superficies communales qui
leur sont préalablement affectées ne suffisent plus pour couvrir
les besoins des populations. Les cimetières se saturent, l'espace
devient rare et de nouvelles décisions doivent être prises par les
gestionnaires pour faire face à la demande. La saturation des
cimetières est une problématique difficile à contourner
à laquelle les communes font face depuis des années
(BERLIER, 2016). Elle est un sujet un peu
délicat auquel il est essentiel de trouver des solutions
(ROOSEN, 2016).
Aussi, l'absence d'une cartographie de l'évolution de
l'occupation des espaces des cimetières ou l'inexistence de plans
actualisés montrant les différents emplacements rend-elle souvent
difficile la réalisation de toute opération de planification et
l'orientation au sein des cimetières.
Du côté des services administratifs en charge de
la gestion des complexes funèbres, le volume de données à
gérer et de besoins à satisfaire augmente quotidiennement. En un
temps relativement court, ces services se retrouvent à faire le suivi
administratif d'une multitude de fosses. L'archivage des données devient
de plus en plus complexe et les recherches d'informations nécessitent
davantage de temps.
Au Bénin, et plus précisément dans la
capitale économique, l'influence de l'explosion démographique sur
le remplissage des cimetières s'observe de plus en plus. Les
différents
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espaces aménagés par la Mairie de Cotonou pour
l'ensevelissement des défunts se sont au fil du temps remplis avec les
besoins croissants des populations.
Des échanges réalisés avec le
chargé du Service Affaires Funèbres de la mairie de Cotonou, il
ressort que la mairie, la plupart du temps, surprise par l'atteinte du seuil
d'accueil de ses cimetières et ne disposant pas du temps
nécessaire pour préparer un nouvel emplacement à cause des
demandes qui l'abondent, attribue aux populations, pour l'inhumation des
nouveaux défunts, les allées préalablement prévues
pour la circulation des personnes et des visiteurs. L'accès aux tombes
devient alors très difficile et presque acrobatique. Déambulant
dans les allées, sans orientation précise, les populations ont
davantage de la peine à retrouver les tombes de leur parent ou ami(e).
Parfois, sans l'aide des agents des cimetières, certains visiteurs
fatigués sont obligés de rebrousser chemin. Les plus patients qui
arrivent finalement à retrouver l'emplacement recherché, sont
souvent contraints de réduire leur temps de recueillement afin de vaquer
aux autres tâches planifiées.
Au sein de la Mairie de Cotonou, la formalisation des
opérations funèbres et leur suivi procèdent toujours d'une
gestion classique des données avec des méthodes d'archivage
manuel. Les fiches d'attribution de fosses ou celles des demandes d'exhumation
ou d'aménagement s'empilent, encombrant les locaux et les recherches
d'information nécessitent plus de temps.
Faute d'outils adéquats de suivi et planification, les
deux grands cimetières de Cotonou sont aujourd'hui saturés. Seul
le complexe funèbre de Somè est fonctionnel et capable de
répondre encore aux besoins des populations.
Aménager et organiser l'espace funèbre,
actualiser continuellement l'inventaire des fosses, évaluer, planifier
et anticiper les besoins, faciliter la recherche d'information devient alors
une nécessité pour le service en charge de la gestion des
cimetières.
Aussi, le recours aux sciences de l'information
géographique pour la gestion des complexes funèbres est-il devenu
une technique innovante à laquelle il est judicieux que la Mairie de
Cotonou s'intéresse pour une meilleure administration et suivi du
cimetière de Somè. En effet, la capacité de stockage, de
traitement et d'analyse des SIG font d'eux des outils adéquats pour
l'organisation et le suivi des espaces. Dans le cas des cimetières via
un système informatique, les données sépulcrales
recensées sont fiabilisées et l'accès à
l'information thématique
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souhaitée est quasi-immédiat. La mémoire
des informations du cimetière n'est plus tributaire d'une personne mais
simplement de la bonne sauvegarde des données enregistrées
(AMJ GROUPE, 2016).
Face à la problématique que suscitent le mode de
gestion et de suivi des complexes funèbres au Bénin et surtout
à Cotonou, les objectifs de travail suivants sont émis.
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