4.4. DISCUSSION ET PERSPECTIVES
4.4.1. Discussion
Dans son rôle de gestionnaire de cimetières, la
Mairie de Cotonou et plus précisément le Service de Affaires
Funèbres, fait appel à trois outils essentiels pour
l'enregistrement et le stockage des informations relatives aux espaces de
cimetière.
- Les formulaires papiers d'enregistrement des
opérations d'attributions, de demandes d'exhumation / transformation et
d'aménagement de fosse ;
- le registre des inhumés contenant les noms et
prénoms des inhumés,
- le registre des inhumations contenant les statistiques
annuelles des opérations d'inhumation réalisées dans
l'enceinte du complexe.
Ces outils, dans leur ensemble, permettent d'une part à
la Mairie de disposer de toutes les informations administratives
nécessaires à la formalisation des opérations
funèbres et de pouvoir d'autre part produire des statistiques
périodiques (nombre de fosses attribuées, nombre de fosses
utilisées en une période donnée, etc.). Cependant, ils ne
collectent et ne fournissent aucune information de type géographique
pouvant permettre la géolocalisation d'une fosse ou le suivi de
l'évolution des aires sépulcrales.
Outre les numéros de fosses inscrits sur les actes
d'attributions et sur les fosses, aucune liaison concrète n'est
établie entre les données administratives enregistrées au
format papier au
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niveau de la Mairie et les données géographiques
présentes dans l'enceinte des cimetières de telle sorte que :
- partant du nom d'un défunt, l'on puisse
instantanément localiser sa tombe, visualiser ses informations, celles
du titulaire de la fosse et les données relatives à l'acte
d'attribution de la fosse ou,
- connaissant l'emplacement, l'on puisse aussi rapidement
retrouver les défunts déjà enfermés dans la fosse
et les titulaires définis sur l'acte d'attribution ou
- connaissant le numéro de l'acte d'attribution, l'on
puisse immédiatement localiser la fosse et citer les noms des personnes
inhumées dans la sépulture.
Les informations sépulcrales disponibles au niveau de
la mairie de Cotonou ne sont en effet pas structurées et
centralisées dans une base de données à
référence spatiale. Elles existent juste en version papier. Cette
méthode de gestion pose non seulement un problème d'archivage
mais également de sauvegarde.
De plus, au niveau spatial, les quatre espaces affectés
par la mairie de Cotonou pour les opérations inhumations se sont
progressivement remplis voire même saturés sans qu'aucune
cartographie montrant l'évolution de leur occupation n'ait
été établie. L'absence de plans de cimetières ou
l'inexistence au niveau de la Mairie de supports cartographiques rend difficile
la réalisation de toute opération de planification et favorise
largement la saturation des cimetières (figure 52 et 53).
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Figure 52 : Aperçu du cimetière Akpakpa de
Cotonou Source : Google earth
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Figure 53 : Aperçu du cimetière PK 14 de
Cotonou
Source image Google
En effet, combinés aux données statistiques
existantes, les supports cartographiques s'ils existaient, auraient permis
à la Mairie de Cotonou d'avoir une idée générale de
la capacité d'accueil de chacun de ses sites, de définir sur la
base d'analyse le rythme d'occupation des espaces, le taux d'accroissement des
demandes et d'estimer le temps de saturation de chaque cimetière.
La solution proposée rassemble, structure, relie et
stocke toutes les données du cimetière (plan, registre des
inhumés, fiche d'attribution, etc...) dans un même système
de gestion, assurant ainsi au mieux l'archivage des données, leur
sauvegarde et surtout le suivi de l'espace sépulcrale pour des
opérations de planification. Le volet cartographique présente
l'étalement des fosses dans l'espace du complexe permettant ainsi aux
administrateurs de pouvoir non seulement localiser une fosse à partie
d'une information donnée mais aussi évaluer les
disponibilités en matière de superficie et faire des
prévisions.
Une lecture des statistiques annuelles d'inhumation obtenues
auprès de la Mairie, nous a par exemple permis de constater que 332
opérations d'inhumations sont en moyenne effectuées par an dans
l'enceinte du complexe funèbre de Somè. Soit une utilisation d'au
moins une fosse par jour. Au plan spatial, en nous basant sur les
photographies, les superficies déjà exploitées du complexe
ont été estimées. La superficie couverte en fosse du
complexe de Somè qui était de 16.749 m2 en 2013 est
passée à 19.218 m2 en 2015 et est aujourd'hui de
21.495 m2 pour 4094 fosses. Face aux besoins à satisfaire, la
superficie disponible de Somè se réduit progressivement à
un rythme qu'il conviendrait à la Mairie de déterminer afin
d'éviter toute saturation du domaine.
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La combinaison des données statistiques et des
données géographiques du volet spatial du système
développé permettra donc à la mairie de faire de la
prospective et de pouvoir anticiper les besoins des populations.
Tout comme les SIG de « Prairie Home Cemetery
» et de « St Michael's Cemetery », la base de
données du GESCOF gère les informations relatives aux
emplacements géographiques de chaque fosse, les prénoms, noms,
années de naissance et de décès, âge et sexe des
inhumés. Mais en plus de celles-ci, elle gère aussi les photos
des inhumés, les copies de leurs actes de décès, les noms
et prénoms de leur parent, les informations relatives aux agents des
cimetières (régisseurs, gardien, etc...) et aux infrastructures
présentes dans l'enceinte du complexe (puits). En matière de
recherche, elle offre beaucoup plus de possibilités que le SIG de «
Prairie Home Cemetery » qui lui ne permet d'effectuer des
recherches que par les nom et prénoms des inhumés.
Un autre atout important de l'outil réalisé est
son architecture qui est du type client-serveur. Depuis leurs postes, les
différents utilisateurs peuvent établir une connexion
sécurisée au serveur de données et effectuer des actions
en fonction des permissions qui leur sont accordées. De plus, les
différentes applications entrant dans cette architecture ne
nécessitent pas l'acquisition de licences sauf le logiciel winDev.
L'orientation vers le libre minimise largement le coût de
déploiement de l'outil.
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