Rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.par Salmane DIALLO Université Jean Monnet de Saint-Etienne - Master 2 Recherche Formes et Outils de l’Enquête en Sciences Sociales 2019 |
Révolution française de 1789Il n'est étrange pour personne que la Révolution française de 1789 est un évènement majeur. Cette révolution qui est née des contestations d'un régime dictatorial et des difficultés de la monarchie, marque une rupture absolue avec le régime précédent dans tous les domaines notamment dans le domaine culturel. Une rupture qui pose la question de la liberté de la création mais aussi de la gestion du patrimoine. Comme en témoigne Emmanuel Négrier « l'histoire de la politique culturelle française puise ses origines dans la Révolution française, lorsqu'un abbé du tiers Etats, l'abbé Grégoire, eut l'idée de confier à l'Etat la charge, au nom de la nation, de protéger et de conserver le patrimoine jadis propriété monarchique et aristocratique, et d'en ouvrir l'accès au plus grand nombre, plutôt que d'en organiser la destruction »13(*). A la veille de la révolution, « il n'existe pas en France de dépôt central unique des archives comme en Espagne ou encore en Autriche. Dès le 29 juillet 1789, l'assemblée nationale se dote d'un service d'archive. A partir du 04 août 1789, les archives de justice seigneuriales, les titres des biens ecclésiastiques, les archives des anciennes administrations seigneuriales et les archives de la Couronne sont considérées comme appartenant désormais à la Nation »14(*). C'est dans ce processus que se créent la Bibliothèque nationale, les Archives nationales et le Museum central des Arts. Sur la question de la liberté de la création, plusieurs dispositions certifient de la place capitale qu'occupe la culture dans la visée de refondations révolutionnaires. Ce sont notamment le décret du 13 janvier 1791 ordonnant la liberté des théâtres « tout un chacun a à présent la liberté et le droit d'ouvrir un théâtre partout en France, par simple déclaration auprès des autorités municipales » et celui du juillet 1793 sur la propriété intellectuelle. Avec la révolution, il ya bien eu des acquis considérables sur le plan culturel dans le sens où la vie intellectuelle et artistique s'émancipe et s'enracine à travers de nombreuses oeuvres par rapport au régime précédent mais une question divise les intellectuels : c'est le vandalisme révolutionnaire qui consiste à détruire des oeuvres d'art portant la marque de la royauté. Deux auteurs (F.Souchal et S. Bianchi) se divisent sur la question, nous restitue Philippe Poirrier. L'un qualifie le vandalisme révolutionnaire d'une bêtise « une bêtise vulgaire, basse, la bêtise qui consiste à démolir les clochers parce qu'ils sont attentatoires au principe de l'égalité, la bêtise qui brule les statues de vierges vénérées au cours des siècles par des générations et des générations des fidèles. Le vandalisme de la révolution a été un des grands cataclysmes de l'histoire de la culture et de l'art de la France et de l'Occident » et l'autre d'une révolution culturelle « la révolution culturelle doit détruire les signes, symboles, croyance, valeur de l'époque des ténèbres et du fanatisme. Il faut éliminer les vestiges `'gothiques'', `'barbares'', de la monarchie, de la féodalité, de la religion traditionnelle, autant de facteurs de `'dégradation pour l'espèce humaine''. Tant que persistent les germes de l'ancien système social et de la `' superstition'' la révolution ne sera pas fondée [...]15(*) ». Il faut noter toutefois, bien que ce vandalisme ait eu un effetdestructif mais il a participé à l'apparition d'une nouvelle conscience voire même une politique patrimoniale qui est sans doute l'un des acquis les plus importants de la Révolution. * 13Emmanuel Négrier, « le ministère de la culture et la politique culturelle en France?: exception culturelle ou exception institutionnelle?? » (Janvier 2017), https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01442310, p. 1. * 14Philippe Poirrier, Histoire des politiques culturelles de la France contemporaine (Dijon : Université de Bourgogne, 1998), p. 24. * 15Philippe Poirrier, Histoire des politiques culturelles de la France contemporaine (Dijon : Université de Bourgogne, 1998), p. 24. |
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