ANNEXES
Annexe 1 : Grille
d'analyse
Cette grille d'analyse est constituée pour
répertorier les réalisations des politiques culturelles en faveur
de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle prend en compte aussi
les subventions obtenues grâce aux politiques culturelles. Il s'agit
d'identifier les évènements artistiques qui ont participé
à l'émergence de l'art contemporain dans la région et qui
ont été organisés où soutenus par les politiques
culturelles. Il s'agira ensuite d'identifier les lieux construits ou
dédiés en faveur de l'art contemporain. Cette grille d'analyse va
enfin nous permettre d'avoir une lecture claire sur l'impact des politiques
culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en
Auvergne-Rhône-Alpes.
N°
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Sujets
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Noms
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Lieux
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Périodes
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Spécialités
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Obs.
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1
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Lieux d'expositions institutionnelles (musées)
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2
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Lieux d'enseignement
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3
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Centre d'arts contemporains
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4
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Centres de recherche
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5
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Frac/fonds régional d'art contemporain
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6
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Manifestation, biennale et festival
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7
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Les salons, foires et marchés
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8
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Les galeries
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9
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Les artothèques
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Annexe 2 : Guide
d'entretien
Ce guide d'entretien va compléter la grille d'analyse.
L'objectif est de faire parler le « vivant » afin de faire des
croisements entre les données collectées. Ce croisement va nous
permettre d'infirmer ou de confirmer voire de clarifier les effets induits par
les politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en
Auvergne-Rhône-Alpes. Ce guide va aussi nous permettre de rentrer en
contact direct avec les professionnels de l'art contemporain, comme dit un
proverbe « quand une chèvre est présente, nul ne peut
bêler à sa place ». Ce sont les acteurs de l'art
contemporain qui vont nous éclairer sur l'impact des politiques
culturelles dans leur pratique.
Mots clés de l'entretien :
lesFondsrégionauxd'artcontemporain,
lacommandepublique, le 1% artistique, les aides à la recherche
et la formation des artistes, les mesures fiscales et juridiques, les
subventions, la mondialisation, les artistes ...
Nous avons choisi de ne pas publier ici les questions
d'entretien. L'idéal, c'est d'instaurer une discussion libre avec les
enquêtés sur des mots clés sans tenir compte des
contraintes chronologiques des questions à poser.
Annexe 3 : Extraits
d'entretiens
Entretien N° 1
Enquêteur : Bonjour, je vous
remercie de m'avoir accordé cet entretien. Je suis étudiant
inscrit en master 2 Sociologie à l'Université Jean Monnet de
Saint-Etienne ; actuellement, je prépare mon mémoire de
recherche dont le thème porte sur le rôle des politiques
culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en
Auvergne-Rhône-Alpes.Avant d'aborder la première question, je vais
vous demander de vous présenter si ça vous parait
nécessaire sinon on peut passer directement aux questions car
l'entretien reste anonyme.
Enquêté : euh j'ai 50ans,
je suis artiste plasticien, j'ai une formation de spécialisation de
l'art contemporain.
Enquêteur :
commentdéfiniriez-vous l'art contemporain ?
Enquêté :
Déjà je parle d'un point de vue, en tant que producteur d'art
mais aussi en tant que rédacteur de textes critiques, en tant qu'acteur
dans une organisation professionnelle de militant dans une
fédération et donc ce n'est évidemment pas un point de vue
de naïf.
Je pense que dans votre intitulé le rôle des
politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain, qui me
semble un intitulé beaucoup trop vague. Pour reprendre, chacun des
termes, le terme art contemporain, il y a plusieurs mythologies, plusieurs
légendes autour de ce nom, il y a évidemment ce qui se passe avec
la focalisation de paris jusqu'à New-York après la seconde guerre
mondiale donc un foyer de tension et avec aussi euh...par exemple des marqueurs
très forts comme euh...Rauschenberg à la biennale de Venise.
C'est aussi le développement d'un marché qui différencie
de l'art moderne, c'est aussi aux institutions qui vont s'emparer de cet
intitulé qui n'est pas art moderne mais art contemporain.Je pense que
c'est en soi déjà un foyer de recherche très grand,
déjà on pourrait isoler ça.
Pour moi simplement l'art contemporain, c'est aussi le moment
où le musée d'art moderne mystifié par le musée
d'art moderneouvre en 29 n'est plus l'écrin adéquat pour des
oeuvres. Ces oeuvres qui dans les années 50, 60 particulièrement
vont sortir de la cimaise, formalise, modernise et vont sortir de l'atelier,
sortir du musée, avec pratique, Happening, l'Agenda Arte, art conceptuel
et ...là encore c'est beaucoup très vague.
Enquêteur : A partir de quelle
période peut-on parler de l'émergence de l'art
contemporain ?Pouvez-vous nous citer des dates précises qui ont
marqué l'art contemporain ?
Enquêté :La
périodisation, c'est l'affaire des historiens et les historiens d'art
contemporain qui débattent quel est le baptême entre
l'évènement, la mise à jour de ce terme qui existe bien
avant les années 60, donc ça c'est pour moi, je pense que le
terme art contemporain , ce que c'est vraiment les années 60, qui sont
vraiment, euh il faut creuser là où il y a une certaine
généralisation mais, il apparait dans les politiques culturelles
en France pas dans les années 60 mais dans cette période des
années 70 très complexe avec Pompidou, avec Giscard
d'Estaing.Vraiment c'est le choix du ministère de la culture, avec
l'arrivée de la gauche au pouvoir. C'est véritablement le maitre
en exergue de cet art contemporain et de la reconnaître et de surtout de
la placer sous la protection de l'Etat et ça peut être pour la
première fois dans les politiques culturelles en France. Avec des
mesures très fortes, déjà de doter le ministère de
la culture, d'un budget extrêmement conséquent qui va s'appeler...
ça c'est extrêmement intéressant, qui va avoir plusieurs
appellations : ministère de la culture et de la communication
ensuite il y a eu le bicentenaire, ça c'est aussi une chose en termes
determinologie qui peut donner des indications. Alors cette date, des
années 80, c'est aussi des décisions qui sont raccordées
à ce ministère de la culture qui vont créer d'ailleurs une
délégation, la DAP (la Délégation des Arts
Plastiques) absolument dédiée à l'art contemporain. Avec
des commandes, donc la création du CNAP (le Centre National des Arts
Plastiques), la création, alors c'est très important puisqu'on
est en France dans un pays Jacobin.Cette tentative à la fois de
centraliser avec le CNAP, la DAP à Paris et de créer aussi dans
les délégations régionales des affaires culturelles des
services des arts plastiques avec des personnes dédiées
s'est-il-dire des conseillers arts plastiques, des fonctionnaires du
ministère de la culture qui vont dans les différentes
régions, jusqu'au plus les 13 régions actuelles, il va y avoir
des conseillers arts plastiques qui vont souvent dans les déserts
culturels amener l'art contemporain un peu comme le bon grain. Et ils vont
s'appuyer sur des expériences parfois d'association, ça a
été le cas de euh... je ne sais pas un exemple à Lyon, il
y avait une association d'artistes qui s'appelait, euh, dont j'ai oublié
le nom. Et petit àpetit, il va y avoir ce phénomène
d'institutionnalisation, d'encrage sur le territoire de cette forme d'art
contemporain. La deuxième chose c'est que la création des Drac
là il y a une littérature incroyable en plus, il y a des noms un
peu plus complexes puisque les premiers Drac, c'est-à-dire doter chaque
région autour d'une convention qui unissait les régions d'une
part et l'Etat, d'une collection publique était un fond mobile d'une
oeuvre qui devait circuler sur le territoire et souvent un fonds très
important. Quelques années plus tard, il va y avoir les Drac des
premières générations qui vont avoir déjà
des réserves constituées et des premiers espaces d'expositions
jusqu'à des Drac de trirème génération qui
aujourd'hui ont des missions élargies, des missions un peu proches des
centres d'arts. Je vois aussi, je reviens au Drac, les Drac ça va
être aussi de considérer que sur les territoires, il y a des
artistes contemporains qu'il faut aider par les différentes formes
d'aide, il va y avoir des aides à la création une manière
pour aider les artistes, il va y avoir aussi des mesures fiscales et juridiques
incitatives pris pour la maison des artistes, il va y avoir aussi des
subventions qui vont être dirigé vers les lieux d'art
contemporain. Les premiers centres d'art en France notamment à en
Rhône-Alpes datent certains d'avant l'arrivée de la gauche au
pouvoir. Avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, il va y avoir la
création de nombreux centres d'art qui vont être souvent sous
forme associative avec l'implication d'acteurs locaux, d'artistes sur le
territoire etc... donc il y a quand même énormément, euh
donc je pense si vous vous focalisez par exemple une première coupe sur
ce qui se passe dans ces années 80 avec cette naissance de la
délégation des arts plastiques. Les politiques culturelles en
France ne sont pas du tout les mêmes en Allemagne puisque l'Allemagne a
par exemple de Lander, ce n'est pas du tout les mêmes en Angleterre
puisqu'il y a une tradition de la philanthropie des arts. On est en France, on
est dans la république des arts donc il y a cette espèce de
retour d'Etat qui va spécifier.
Enquêteur : Pensez-vous que les
nouvelles pratiques des artistes contemporains sont à l'origine de
l'émergence de l'art contemporain ? Ne serait-ce pas plutôt
les politiques culturelles qui sont à l'origine de cette
émergence ? Quel est votre point de vue ?
Enquêté :Je n'ai pas de
point de vue puisque ce que vous avez énoncé, il y a
énormément de choses qui sont de différents registres, ce
qui est sûr ce qu'on peut dire aujourd'hui on est plus du tout dans une
situation de défrichage, on pourrait dire pionnière, d'amener
euh... la France notamment la région Auvergne-Rhône-Alpes s'est
dotée des structures d'art contemporain avec des biennales, avec la
biennale de Lyon, la biennale de Saint-Etienne dans le design. C'est une
histoire quand même extrêmement complexe. Qu'est-ce que dans cet
intitulé, euh... quel est le mot clé ? La question du
rôle, la question des politiques, la question des expériences, les
significations des politiques culturelles. Cette question de l'émergence
est intéressante et je vais revenir là-dessus elle apparait pas
du tout dans les années 80, ce n'est pas un terme.
Enquêteur : Il n'était pas
utilisé dans les années 80 ?
Enquêté : Non, c'est euh,
il y a la mode.La mode ici on parle de créateurs émergents. On
dit en fait souvent les personnes qui ont des formations assez complexes soit
dans les écoles d'art territoriales ou nationales soit dans les
facultés mais plutôt dans les écoles et en fait on peut
dire que c'est la sortie de lieu de formation initiale et qui crée de
créateurs qu'on dit émergents. Ce sont des modes qui ont 15 ans
d'âge. La restauration intellectuelle, elle met de garantie. Donc
voilà il faut savoir aussi que l'émergence en fait, je ne sais
pas si le problème de l'émergence est-ce que l'émergence
continue est-ce que les artistes de l'émergence de 90 ans ou je pense
que le terme émergent n'est pas opératoire en terme
intellectuelle.
Enquêteur : Pensez-vous que le
dispositif 1% artistique a favorisé l'émergence de l'art
contemporain ? Avez-vous bénéficié de ce
dispositif ?
Enquêté : Le hasard fait
que moi je suis depuis longtemps, dans les commissions de 1% c'est un sujet que
je connais bien. Ce 1% est lié à un travail de la commande, la
commande publique qui est née déjà par exemple dans la
troisième République, la demande de décoration dans les
salles de mairie.Il y a toute une tradition dont le front populaire en 37, le
ministre Jean Jay travaille beaucoup sur ce qui convient un peu les artistes
dans un moment de crise économique dans la décoration des
bâtiments publics. Il y a la vision de la guerre en 51, il y a le projet
de loi du 1% qui commence surtout avec le euh donc là il y a les
études avec les livres qui référencent ça et le
problème avec le 1% c'est que ça va devenir on pourrait dire
enfin ça fait partie des choses qui existent avant cette coupure des
années 80. Ce qui a quand même produit des artistes contemporains,
c'est-à-dire qui travaillent actuellement et qui produisent et qui sont
presque spécialisés dans le 1%.Malheureusement beaucoup de ces
artistes, on essaie de..., le ministre a essayé de recoller faire le
collectage de ces 1% qui sont parfois détruits.
Aujourd'hui ce dispositif, il est un peu en crise puisque la
loi a été mal faite. Puisqu'il y a une loi mais il n'y a pas de
pénalité pour les gens qui n'appliquent pas les 1%. Vous imaginez
s'il y avait une pénalité, il aurait beaucoup plus de travail
sauf que la menace c'est une sorte d'un art un peu standardisé bah c'est
ça.
Enquêteur : Comment analysez-vous
la place des subventions que les politiques culturelles accordent à
l'art contemporain ?
Enquêté : Alors il y a
différents types de subventions, le terme subvention est très
vague. Ça peut être les subventions pour l'équipement pour
créer un bâtiment, ça peut être le cas autour des
années 97 avec le frac de Villeurbanne qui est vraiment une commande de
subventiondédiée à une commande sur un bâtiment
dédié avec un lieu d'exposition, avec les réserves, les
bureaux et la documentation. Ça peut-être aussi des subventions de
fonctionnement, ça peut-être aussi des subventions aux projets,
déjà trois termes de subventions et puis ça peut
être la subvention même si ce n'est pas ce terme, ça peut
être une somme d'argent qui est réservée pour les
fonctionnaires.Je parlais tout à l'heure des conseillers en arts
plastiques dans toutes les Drac euh ça peut être euh voilà.
De toute évidence, ces subventions ont joué un rôle non
négligeable dans ce processus d'émergence de l'art
contemporain.
Enquêteur : Quelle analyse
faites-vous entre les différentes périodes de l'art contemporain
en relation avec les politiques culturelles ? Précisément,
quelle est la période où les politiques culturelles se sont
beaucoup plus intéressées aux artistes ?
Enquêté : Alors si je euh,
je ne sais pas si je comprends bien votre question mais je pense que c'est vrai
que justement il y a eu dans les années 80 une opportunité pour
les artistes qui étaient jeune à l'époque mais moins jeune
aussi qui avaient été hein... je pense aux artistes de la
Figuration libre ou à des artistes comme Arroyo, Gui, Aléchaine
Ski qui n'étaient pas du tout à une autre
génération vraiment. Il y a eu un moment où ils (les
artistes en général) ont été véritablement
soutenus par différentes choses par exemple la commande publique qui est
une initiative du ministère de la culture, avec par exemple ça ne
n'est pas uniquement le 1%.Ce sont des aides très particulières
qui sont orchestrées par le CNAP (Centre National des Arts plastiques).
Et je pourrais quand même sans nostalgie, quand même, je trouve que
c'est intéressant de revenir quand même à cette
époque. Aujourd'hui par exemple il y a une chose qu'il faut absolument
prendre en compte : le privé.C'est le monde des entreprises, le
monde de fonction qui vient en fait entrer dans ce jeu de politique culturel.
Sinon on parle en général, François Pinaud après
avoir était à Venise a rattaché la bourse du commerce
à Paris au coeur de la rue du Louvre et crée une grande fondation
d'arts privés, comme celle de Vitaux en Bois de Boulogne. Normalement on
est en fait, il n'y en a pas de cloison étanche aujourd'hui entre le
privé et le public.Ça c'est une des grandes
caractéristiques, si on fait cette coupe en gardant cette coupe
aujourd'hui.
Enquêteur : Des nombreuses
polémiques apparaissent pendant les années 90 sur l'intervention
de l'Etat dans le domaine de l'art contemporain, quel est votre point de vue
sur ces controverses ?
Enquêté : Alors là
j'ai un point de vue, il y a deux choses, alors en 91, il y a une crise qui est
menée dans la Revue Esprit avec certains intellectuels qui s'appellent
la crise de l'art contemporain, euh Jean-Philippe Dôme, Régis, euh
il y a plusieurs personnes en fait. Ça c'est intéressant de
revenir, pourquoi y a crisede confiance, on pourrait dire 10 ans avant dans les
années 80, il y a des intellectuels qui sont un peu, on peut dire anti
moderne, se mettent à conspirer l'art contemporain en disant que c'est
un art euh notamment, il y a une tribune de gens Bordière en
Libération qui parlent de la nullité de l'art contemporain. Donc
ça c'est un moment aussi extrêmement intéressant à
voir, il n'empêche qu'à cette époque les politiques
culturelles si je reviens à votre sujet continue ah... il y a quand
même un soutien mais il y a des formes de résistances assez
récentes et nauséabondes. Il y a aussi en dehors de ces
intellectuels d'autres groupes ou d'autres personnes qui encore aujourd'hui
continuent à rentrer dans la brèche de l'art contemporain, je
cite les gens qui sont liés au Front National.
Enquêteur : A votre avis, quels
sont les effets induits par les écoles d'arts, particulièrement,
les aides à la recherche et à la formation des artistes dans
l'émergence de l'art contemporain ?
Enquêté : Alors ça
c'est très intéressant, c'est de voir dans les écoles
d'art en France, il y avait un retard extrêmement fort par rapport
à d'autres pays, d'autres traditions ou à des foyers
d'éducation. Le Black Mondain au collège aux Etats-Unis, la
scène martin School à Londres etc. Il y a eu longtemps une sorte
d'académisme dans les écoles d'art qui sont depuis
complètement informées qui sont vraiment de foyers de
création d'art contemporain.
Entretien N° 2
Enquêteur : Bonjourjevousremercie de
m'avoir accordé cet entretien. Je suis étudiant inscrit en master
2 Sociologie à l'Université Jean Monnet de Saint-Etienne ;
actuellement, je prépare mon mémoire de recherche dont le
thème porte sur le rôle des politiques culturelles dans
l'émergence de l'art contemporain en auvergne-Rhône-Alpes. Mais
avec vous, je vais prendre le côté opposé de la chose.
C'est-à-dire, voir quels autres facteurs explicatifs de
l'émergence de l'art contemporain en dehors de seules politiques
culturelles. Avant d'aborder la première question,je vais vous demander
de vous présenter si ça vous parait nécessaire sinon on
peut passer directement aux questions car l'entretien reste anonyme.
Enquêté : euh on pourra
revenir après ...
Enquêteur : selon vous, en dehors
des effets induits par les politiques culturelles, quels sont les facteurs qui
pourraient expliquer l'émergence de l'art contemporain ?
Enquêté : euh...c'est tout
un tas des choses. Maispeut-être dans un premier temps on peut interroger
les expériences. Mon idée part d'une vieille lecture.Si je peux
le dire de cette question du travail précaire, c'est au fond depuis les
années 70 finalement les syndicalistes, les militants, les sociologues
parlent du travail précaire. Et donc c'est une première
catégorie du mot précaire. Il y a eu également, c'est
aussi sur ce point que je m'encline plus particulièrement dans ma
réflexion.La question précaire a été
provoquée à la fois comme une condition d'une situation, comme
une expérience de terme à vivre autour des années 80 et au
début des années 80.Cette dimension a été
suffisamment présent par les exploits d'artistes.Mais aux espoirs d'un
certain nombre des courants comme par exemple l'autonomie disons des
années 80 et puis à la fin des années 80 de manière
passive, la question de la précarité fondamentalement, la
pauvreté est apparue.Je crois aujourd'hui il faut
réfléchir sur trois catégories euh, mais seulement penser
à partir de catégorie de euh...c'est ce que j'ai essayé
constamment de faire pour précisément, essayer de
réfléchir sur le potentiel alternatif de ce qui était que
l'expérience précaire finalement de ces vies précaires.
Enquêteur : Hormis les points que
vous citez sur ces expériences, quels autres éléments sur
lesquels on peut mettre l'accent ?
Enquêté : euh, c'est une
suite logique mais c'est de prendre en compte justement cette idée de
tension. La catégorie d'ambivalence, c'est-à-dire
spécialement ces formes alternatives, ces formes de manière et de
vivre autrement, de travailler autrement et bien elles sont dans une situation
ambivalence. Il y a un certain nombre d'enjeu de droit, en termes de
collectivité et de répétitive collective qui sont des
points fondamentaux de sortir dans cette situation d'ambivalence sera justement
les conditions telles que les ambivalences à travailler autrement que
les formes précaires de vie à l'emploi.Alors donc la
révolution précaire telles qu'elles essayaient de plus suivre ces
expériences de travail et notamment ces travailleurs de la culture et
des arts. C'est un certain nombre d'aspiration, se manifester du
côté d'une certaine autonomie du travail, d'une certaine critique
de la subordination. Et les tensions justement des contradictions que cela a
imposé, alors premier élément au fond que la vie a
été....On voit bien ces désirs là mais aussi
d'intention au fond.C'est l'idée aussi que le travail ne soit pas
seulement un moyen de spécialité évidement ça va de
soit un projet d'artiste ; c'est un enjeu d'artiste de travailleur
d'enjeu, que le travail ne soit une finalité mais un moyen, un moyen de
vivre à l'occurrence. Pour donner un exemple simple ,une praticienne de
formation extrêmement difficile,relativement compliqué, elle
était à la fois à mi-temps par son temps,elle se
concentrait par son activité d'artiste, ou de moment un certain nombre
de ces oeuvres qui étaient remarquables et au fond ce qu'elle me disait
à force de finalement dans ce rapport distancie à la question de
la marchandise, au fond ce qu'elle avait du mal à euh...je crois qu'on
reviendra là-dessus car c'est un enjeu important des traditions
aujourd'hui il y a un certain nombre de travailleurs. L'autre
élément s'est échappé de la subordination qui au
fond on peut réinvestir des possibilités d'empire autonome.
C'est aussi la question de la pluriactivité et de la
poly-active. Pratiquement tous les régimes de la culture, enfin beaucoup
de régimes de la culture, il y a beaucoup qui sont du travail des
artistes passifs qui sont fait par une certaine pluriactivité donc,
c'est un moyen d'acquérir aussi d'expérience d'artiste mais ce
qu'on voit longuement dans ces tensions que j'évoquais et dans ces
formes de précarisation et la poli-activité, c'est-à-dire
tous les gens qui, à la fois sont artistes mais qui peuvent vendre des
chaussures. Par exemple un artiste qui était intérimaire, en
fait, elle était hôtesse d'accueil intérimaire à
certain moment ou autre forme à la fois entre la poli-activité.Un
photographe qui était à la fois un photographe un artiste, un
artiste photographe est puis en même temps un chef. Il faudra dire assez
vague une forme de redistribution familiale de quelqu'un qui 40 ans mais qu'il
essayait de vivre en terme matériel là euh en faisant des
photographies, des peintures pour une galerie en lien avec le musée sur
la toile. Donc, on a effectivement ces formes de tension et qui sont aussi
évidement des formes euh de précarisation.
Dernière point extrêmement important et qui
concerne les plasticiens, c'est un certain nombre de sociologues qui ont
réussi sur le nombre de travail et la domestication du travail,
c'est-à-dire de plus en plus c'était claire pour les
fétichistes, je pense que c'est en rapport avec le cas d'autre formes
dont le plasticien, c'est-à-dire les gens qui travaillent chez soi.
Cette notion de travailler chez soi elle apparait comme une possibilité
d'une autre économie de notre rapport à l'énergie, dont
évidement la manière dans sa temporalité, la
manière on s'autoorganise, la manière dont on peut aussi euh...
finalement penser sa relation à sa propre consommation.
Enquêteur : On voit bien une
nouvelle réorientation de l'activité artistique, est-ce un
élément déclencheur ?
Enquêté : Disons, euh, ces
nouvelles formes de vie, ces nouvelles quotidiennetés qui sortaient dans
l'activité et bien ce qu'elle est effectivement inscrite dans une
ambivalence qui pourrait être source de souffrance, effectivement des
pauvretés même et je vais les citer.
- La première forme d'ambivalence justement celle qui
concerne directement cette domestication du travail. Vous voyez
apparaître aussi ces formes d'internement lié à cette
domestication du travail par ce qu'on peut appeler une insolation
c'est-à-dire l'idée que cela soit une sorte de micro entreprise
et à travers ces formes de situation l'enfermement notamment je pense
aux euh...on pourrait trouver encore une fois des exemples chez les plasticiens
qui sont d'ailleurs dans des espaces extrêmement réduits qui
devaient de ressources en suivant dans des conditions parfois
pathogènes.
-Deuxième élément c'est tout ce que j'ai
un peu évoqué tout à l'heure, c'est ce qui relève
de la mise en disposition des formes d'insécurité
c'est-à-dire que finalement lorsqu'on est dans ces formes
d'indépendance à la fois on peut-être dépendant de
la commande et à ce moment-là, il s'agit de manifester
constamment la solidité de la commande (ce point est très
important). Donc voilà c'est un élément de ces tensions
mais aussi quelque chose qui a été évoqué c'est
l'économie de la promesse, c'est-à-dire l'idée du gratuit
faite au boulot, fais-moi un projet et puis on va voir si on vous prend et ...
et on voit comme ça, comment un certain nombre de travailleurs sont
à la fois des projets constamment ou sont constamment dans la
gratuité pour rencontrer dans un marché interne pour pouvoir
justement rentrer éventuellement dans une entreprise, dans une structure
et au fond sont prisonniers finalement de cette relation à la promesse.
Par exemple, il y avait un jeune graphiste qui avait fait pompier-apprenti dans
lequel ils ont présenté comme gratuite en expliquant les actes
à savoir que finalement on lui demandait un logo alors effectivement
euh...on lui demandait qu'est-ce que se faire un logo, s'il peut le faire
gratuitement et...on lui demandait un logo et finalement, il ne nous
intéressait pas et le logo quelques mois après finalement
utilisé par une entreprise. Donc c'est toute cette forme
d'économie qui apparaisse à l'intérieure des modes de
fonctionnement et également euh...cette dimension me semble
importante.
- Le dernier point c'est la question des intensités.
Justement au fond euh... ce que, si on sortait euh du domaine des arts et de la
culture, ce qui se passe aujourd'hui dans le capitalisme c'est sa
capacité à capter au fond des intensités de travail et si
vous pensez par exemple à des jeunes gens dans le capitalisme du
travail, dans le fond on voit que ce sont des indépendants qui nous font
travailler et vont dans les formes d'activités ou l'enjeu de la
réalisation, l'enjeu d'émotion apparait un élément
fondamental et bien euh...cette émotion, ce désir de faire et
bien peut-être parfois absorber par des organismes capitalistes, des
structures capitalistes.
Donc c'est cette tension-là qui me semble importante et
c'est une tradition qui me semble importante de pointer mais en même
temps justement je euh... je pense qu'il faut effectivement aujourd'hui prendre
en charge cette tension, ce désir d'affirmation d'une autre
manière de travailler, ce désir également
échapperà une certaine vénalité effectivement du
travail, de ces oeuvres qui vont dans la tension qu'il y a
aujourd'huimêmesi c'est relativement faible.
Enquêteur :Dans votre analyse, il
y a la question de travailler ensemble, a-t-elle eu un effet dans
l'émergence de l'art contemporain ?
Enquêté : Euh... l'un des
enjeux fondamentaux, dans un premier temps, c'est la question du groupe. C'est
la question... incitation de son expérience et cela ça pourrait
être une politisation du travail euh ou tout simplement aussi dans les
réseaux collectifs. Je crois qu'il y a quelque chose encore plus
fondamentale, être concentré et travailler ensemble. C'est
l'intensité dans sa propre condition. Au fond on voit bien comment les
collectifs de travail, pas seulement les collectifs de représentation ou
une collective de lutte au fond sont aussi de réflectivité. Je
pense qu'il faut prendre au sérieux même s'il y a une
ambiguïté que cela, il faut prendre au sérieux les pouvoirs
qui émergent dans les politiques qui émergent.
L'autre élément c'est la question des
coopératifs, des formes coopératives qui émergent. Mais en
tout cas il y en a qui ont émergé, je pense à la
coopérative. Donc cette forme d'organisation me semble
intéressante. Donc voilà la question, euh...je ne parle pas parce
que je ne peux pas en parler dans une certaine mesure, je ne parle pas de
professionnels scientifiques en tel mais il va de soi et je trouve en tout cas
ce qui a été suffisamment quelque chose de très
important.La question de la représentation est un enjeu fondamental, la
représentation au sens sur des nouvelles formes de syndicalisme.
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