REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE
L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR DE COMMERCE DE KINSHASA
« I.S.C./KIN »
Kinshasa/Gombe
SECTION : SCIENCES COMMERCIALES, FINANCIERES ET
INFORMATIQUE DE
GESTIONS
CYCLE DE LICENCE
IMPACT DE LA MONNAIE ELECTRONIQUE : MOBILE-MONEY SUR LES
ACTIVITES DES IMF DE 2012 A 2016.
CAS De LA MECRECO/COOCEC.
Par
Désiré BASHONGA
MURHULA
Gradué en Sciences Commerciales et
Financières
Mémoire présenté et défendu en
vue de l'obtention du titre de
Licencié en Sciences Commerciales et Financières.
Option : Microfinance et
Entrepreneuriat
Directeur: P.O. Edgard MAKUNZA KEKE.
Année Académique:
2018-2019
[1]
EPIGRAPHE
Seigneur, si un jour je devrais perdre espoir,
aide-moi à me rappeler que tes plans sont plus grands que mes
rêves.
Désiré BASHONGA.
« UN GAGNANT EST UN REVEUR QUI N'A
JAMAIS ABANDONNE ! »
Nelson MANDELA.
[2]
DEDICACE.
A l'Eternel Dieu, tout
puissant créateur du ciel et de la terre, donateur de tout don
parfait, &
A mon défunt Père Christophe BASHONGA
CIBIKA, pour avoir pris
l'initiative d'opter pour nous,
et sans faille, la vie de
l'instruction et pour avoir, de son vivant,
eu à nous témoigner quotidiennement un amour
considérable.
A ma Chère Mère Célestine
NYAMIHIRWA BASHONGA pour sa tendresse maternelle et
l'amour qu'elle ne cesse de nous
témoigner.
A ma très Chère épouse Françoise
SANYAMBO pour son amour indéfectible et tant de privation,
surtout d'accompagnement. Que ce
travail soit le couronnement de ses
peines.
A tous mes enfants pour tant d'amour et
d'attachement. Que ce travail soit pour vous un exemple
à suivre.
A Monsieur Déo KATULANYA ISU,
pour avoir pris l'initiative de
créer une institution financière au service de la population
à faibles revenus devenue le plus grand réseau des
coopératives de crédit de la RDC.
A notre couple parrain
Monsieur Dieudonné BAGULA et Jacquie
RUKUBANUKA pour leur encadrement.
A tous mes grand-frères,
soeurs, cousins et
cousines pour la
chaleur fraternelle.
A tous ceux qui de loin où de près nous ont
soutenus matériellement, financièrement
où moralement pour la réalisation de notre
travail.
A vous tous ci-haut cités, je
dédie ce mémoire.
Désiré BASHONGA MURHULA
[3]
REMERCIEMENTS
Au seuil de notre travail qui nous a valu un surcroît
d'effort et de sacrifice, nous devons remercier toutes les personnes qui,
chacune dans sa sphère, nous ont apporté leur précieuse
assistance.
Nous rendons d'abord un vibrant hommage à toutes les
autorités académiques et administratives, ainsi qu'au corps
académique et scientifique de l'Institut Supérieur de Commerce en
général et ceux de la section licence soir en particulier, pour
leur apport scientifique dans notre formation intellectuelle.
Un sentiment de vif remerciement à notre très
chère épouse Françoise SANYAMBO pour son soutien et
encouragement inlassables, toute notre gratitude.
Nos vifs et sincères remerciements de franche gratitude
s'adressent au Professeur Ordinaire Edgard MAKUNZA KEKE et au Chef de Travaux
Paul MAKAMU qui ont bien voulu assumer la direction de ce mémoire
malgré leurs innombrables occupations et sollicitations.
Nous ne pouvons pas passer sous silence l'apport intellectuel
et moral de Monsieur Jean Jacques LUBAMBA à la réalisation de ce
mémoire.
Nous restons reconnaissants à Monsieur Rigobert
ZIHINDULA pour son assistance multiple.
Ensuite, cette même reconnaissance nous la devons
à tous nos parents, frères et soeurs pour leur affection à
notre endroit.
Que nos camarades et compagnons de lutte : Evariste KABASELE
KALE, Léon ILUNGA MALUMBA et Danny KANDE KASANGU, trouvent ici
l'expression de notre amitié.
Grand merci à nos Collègues de service et
responsables de la MECRECO pour leur assistance, nous pensons à
Messieurs Noël MUYUMBA, Jean-Jean CHIRUZA, etc.
Enfin que tous ceux dont les noms ne sont pas repris ici et
qui nous ont été fortement attachés soient rassurés
de notre sympathie.
[4]
ACRONYME
ACRONYME
AG : Assemblée Générale
ANIMIF : Association Nationale des Institutions de Microfinace
APROCEC : Association Professionnelle des Coopératives
d'Epargne et de
Crédit
ASBL : Association Sans But Lucratif
BCC : Banque Centrale du Congo
BCDC : Banque Commerciale du Congo
CADECO : Caisse d'épargne du Congo
CAP : Comité d'Administration Provisoire
CONACEC : Confédération Nationale des
Coopératives d'Epargne et de crédit
COOCEC : Centrale des Coopératives d'Epargne et de
Crédit
COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit
FNM : Fonds National de la Microfinance
FPI : Fonds de Promotion de l'Industrie
GAMF : Groupe d'Acteurs de Microfinance
IFS : Institution Financière Spéciale
IMF : Institution de Microfinance
MECRE : Mutuelle d'Epargne et de Crédit
MECRECO : Mutuelle d'épargne et de crédit du
Congo
MECREBU : Mutuelle d'épargne et de crédit de
Bukavu
MECREKIN : Mutuelle d'épargne et de crédit de
Kinshasa
MECREGO : Mutuelle d'épargne et de crédit de
Goma
MPME : Micro, Petite et Moyenne Entreprise
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation des droits des
Affaires
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PASMIF : Programme d'Appui au Secteur de la Microfinance
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PO : Professeur Ordinaire
RDC : République Démocratique du Congo
UCCEC : Union des Coopératives Centrales d'Epargne et de
Crédit
[5]
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Volume
des transactions de la monnaie électronique de 2012 à 2016
67
Tableau n°2 : Les
activités des microfinances de 2012
à 2016 74
Tableau n°3 : Les
activités des messageries financières de 2012 à 2016
78
Tableau n°4 :
Ouverture des comptes bancaires de 2012 à 2016
81
Tableau n°5 : Quelques
indicateurs MECRECO de 2012 à 2016 85
68
69
70
75
[6]
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique n°1 : Evolution des clients de la monnaie
électronique enregistrés de
2012 à2016
Graphique n°2 : Evolution des clients de la monnaie
électronique actifs de 2012
à 2016
Graphique n°3 : Evolution des valeurs des transactions de la
monnaie
électronique de 2012 à 2016
Graphique n°4 : Evolution des ouvertures des comptes en
microfinance de 2012
à 2016
Graphique n°5 : Evolution des épargnes des membres de
2012 à 2016 76
Graphique n°6 : Evolution des crédits aux membres de
2012 à 2016 77
Graphique n°7 : Evolution des disponibles de 2012 à
2016 77
Graphique n°8 : Evolution des transferts reçus en USD
de 2012 à 2016 79
Graphique n°9 : Evolution du nombre des comptes bancaires de
2012 à 2016 82
Graphique n°10 : Evolution des dépôts dans les
banques de 2012 à 2016 83
Graphique n°11 : Evolution des épargnes MECRECO de
2012 à 2016 86
Graphique n°12 : Evolution du nombre des membres MECRECO de
2012 à 2016 87
Graphique n°13 : Evolution de l'encours crédit
MECRECO de 2012 à 2016 88
Graphique n°14 : Evolution des bénéficiaires
de crédit MECRECO de 2012 à 2016 89
Graphique n°15 : Evolution du taux d'affectation des
épargnes dans les crédits
de 2012 à 2016
|
90
|
Graphique n°16 : Evolution de la trésorerie de 2012
à 2016 90
Graphique n°17 : Evolution du taux de liquidité de
2012 à 2016 91
[7]
0. INTRODUCTION GENERALE
Comme dans d'autres pays en voie de développement,
l'économie de la République
Démocratique du Congo (RDC) est dominée par les
activités informelles, c'est-à-dire, des MPME et PME qui n'ont
pas d'existence juridique et qui échappent au contrôle des
services de l'Etat.
A cause de la faiblesse des revenus de leurs
d'activités et le manque des garanties réelles, cette franche de
la population est exclue des services financiers (épargne,
crédit, assurance, etc.), offerts par le système financier
classique. Et cela constitue un frein au développement de leurs
activités et à l'amélioration de leurs conditions de
vie.
Les Institutions de MicroFinance ont vu le jour pour
résoudre le problème d'accès aux services financiers par
la population à faibles revenus. C'est pourquoi la microfinance est
considérée par ses partisans comme un outil efficace de lutte
contre la pauvreté.
Pour Benoit Kudinga, Le Potentiel 03.10.2006,
depuis les années 1990, l'émergence de la « microfinance
» en RDC passe pour une véritable bouée de
sauvetage1.
Avec l'introduction de la monnaie électronique,
appelée Mobile-money, une part importante des épargnes et
transferts échappent aux IMF parce que la population et certains clients
des sociétés de télécommunication
préfèrent garder leurs épargnes dans le
téléphone pour une utilisation future (porte monnaie
électronique).
Cette nouvelle technologie impacte négativement les
activités des IMF dans la mesure où les épargnes de la
population à faible revenus sont collectées par les banques
classiques via les sociétés de télécommunication,
privant ainsi les IMF les moyens d'accorder les microcrédits à
cette population.
Pour certaines personnes, ces fonds ne peuvent pas être
considérés comme une épargne mais plutôt un
portefeuille électronique. Tandis que pour les
1 Benoit KUDIANGILA, Le Potentiel du 04 Octobre
2006.
[8]
économistes, l'épargne correspond à la
partie du revenu disponible des Agents économiques qui n'est pas
consacrée à une consommation immédiate.
Selon le dictionnaire Petit Robert, « l'épargne
est la partie du revenu mise à part pour un besoin futur
»2.
1. PROBLEMATIQUE
Bien que le mobile-money soit considéré, comme
un moyen d'améliorer l'inclusion financière, il empêche le
développement des activités de la population à faibles
revenus et l'amélioration des conditions de vie des ménages rendu
possible par l'octroi des microcrédits par les IMF.
Le questionnement qui constitue notre problématique et
qui mérite d'être posé se résume de cette
manière:
Ø Comment l'avènement de la monnaie
électronique a-t-il contribué à la réduction des
activités des IMF?
Ø Comment les IMF n'ont pas pu résister aux
activités de la monnaie électronique ?
2. HYPOTHESES
Ø La population aurait préféré se
promener avec son porte-monnaie dans son téléphone portable que
de laisser son argent dans les IMF;
Ø La population aimerait faire des transferts ou des
retraits d'argent à moindre frais et y accéder facilement ;
Ø Gagner du temps.
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
La situation économique de la RDC est un
phénomène inquiétant au point que tout Congolais doit se
sentir impliqué dans la recherche des voies et moyens pouvant l'aider
à améliorer l'état dans le quelle il se trouve.
2 Dictionnaire Petit ROBERT 1
[9]
L'investissement étant un élément capital
pour le développement, les Institutions de MicroFinance parviennent
à soutenir les PME, exclus du système financier classique, ayant
des problèmes d'ordre financier en les octroyant des crédits.
L'introduction de la monnaie électronique contribue au
ralentissement de l'élan déjà atteint par ces structures
en détournant une partie de ses épargnes pour les placer dans les
banques classiques sans trouver des solutions à leurs problèmes
financiers.
C'est pourquoi nous avons trouvé utile d'aborder dans
notre étude l'impact de la monnaie électronique sur les
activités des IMF en RDC.
L'option de travailler sur la MECRECO est justifiée par
le fait que la cette institution des type mutualiste a eu un impact lie
à la présence de la monnaie électronique, ce qui est en
partie la source de la crise de liquidité de 2016.
4. METHODES ET TECHNIQUES.
L'élaboration d'un travail scientifique requiert
l'utilisation des méthodes appropriées et des techniques qui
permettent de puiser des informations en vue d'aboutir à des conclusions
pertinentes.
4. 1. Méthodes
Pour le Professeur José KAPUTA LOTA,
la méthode désigne l'ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à étudier
les vérités qu'elle poursuit, le vérifier et le
démontrer3.
Dans ce travail nous allons utiliser :
· La méthode
historique: elle a pour objet l'explication des époques,
des faits des événements passés et de leur
enchaînement pour aboutir à une vérité des faits et
ce pour l'utilisation systématique et la critique des
documents4.
3 Professeur José KAPUTA LOTA, Cours de
Méthode de recherche scientifique, 1ère Licence
ISC 2017-2018.
4 MARRON. H.T., De la connaissance historique,
Paris 1954 ; cité par le Prof J. KAPUTA.
[10]
· La méthode descriptive:
elle permet de décrire certaines données chiffrées afin de
les confronter pour obtenir un résultat par période.
· La méthode analytique:
elle consiste à décomposer les éléments d'un
système afin de les définir et d'en dégager les
spécificités ou les particularités.
· La méthode dialectique :
la méthode dialectique est utilisée ici pour nous
permettre de rechercher l'éclaircissement par la discussion ou le
dialogue.
Par technique nous entendons l'ensemble de
procédés exploités par le chercheur dans la phase de
collecte des donnés qui intéressent son étude.
Pour Goode J. William, cité par le Prof J.
KAPUTA, les techniques sont les outils utilisés dans la
collecte des informations (chiffrées ou non) qui devront plus tard
être soumises à l'interprétation et à l'exploitation
grâce aux méthodes5.
Ainsi, dans notre travail nous allons user de la technique
documentaire et la technique d'interview.
Ø Technique documentaire
Elle consiste à la recherche des informations sur base
des documents existant dans les Bibliothèques, notes de cours, les
anciens TFC et mémoires, l'Internet et autres documents traitant des
thèmes en rapport avec notre sujet.
Ø Technique d'interview
La notion d'interview désigne un
tête-à-tête au cours duquel l'enquêté donne
oralement des informations à l'enquêteur.
Pour PINTO. R et GRAWITZ. M, cité par le Prof
J. KAPUTA, l'interview désigne une forme de communication
établie entre deux personnes qui ne se connaissent pas, ayant pour but
de recueillir certaines informations concernant un objet
précis6.
5 J. WILLIAM, cité par le Prof. J. KAPUTA, Op.
Cit.
6 PINTO. R et GRAWITZ. M, cité par le Prof. J.
KAPUTA, Op. cit.
[11]
5. DELIMITATION
Parlant de la délimitation, notre travail s'effectue
dans la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo
où se trouve le siège de la MECRECO et s'étend sur la
période de 2012 à 2016.
6. CANEVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comprend
trois (3) chapitres.
Le premier chapitre va traiter de la
généralité des IMF qui va parler essentiellement de
l'historique, des catégories et des objectifs des IMF.
Le deuxième va parler de la présentation de la
Mutuelle d'Epargne et de Crédit du Congo : son historique, son champ
d'action, sa vision, le type d'activités exercés et sa cible.
Le troisième chapitre sera consacré à
l'impact de la monnaie électronique sur les activités des IMF.
[12]
Chapitre I : GENERALITES SUR LES IMF.
I.1. Définition d'une IMF
L'on peut définir une IMF comme une organisation
dédiée à l'offre presque exclusive de services financiers
de proximité, afin de promouvoir l'activité économique des
populations à faibles revenus, qui n'ont généralement pas
ou difficilement accès au secteur bancaire formel7.
Hamsatou Djibo est encore plus explicite dans la
définition des IMF qui dit que les IMF sont des institutions mises en
place par un Etat, une organisation non gouvernementale (ONG) ou des bailleurs
de fonds en vue de participer à la promotion et à la croissance
de l'initiative privée.
Ces institutions ont pour rôle d'attribuer des
crédits à court terme à des particuliers (ménages)
ou à des PME. Elles permettent de palier la difficulté
liée à l'accès aux banques qui en général,
sont très formalistes et possèdent des procédures plus ou
moins longues, tout ceci est couronné par une étude de
crédibilité de fond en comble du dossier objet de la demande de
crédit8.
Pour le P.O. MAKUNZA, une institution de microfinance est une
organisation qui offre des services financiers à des personnes à
faibles revenus qui n'ont pas accès ou difficilement accès au
secteur financier formel (banques classiques)9
Avec le temps et le développement du secteur de la
microfinance, les activités des IMF se sont élargies pour inclure
une gamme de services plus variées des services financiers aux
populations démunies où exclus des institutions
financières classiques (le crédit, l'épargne, le transfert
d'argent et la micro assurance). C'est pourquoi aujourd'hui une
séparation nette est entrain de se créer entre IMF et COOPERATIVE
D'EPARGNE ET DE CREDIT.
En République Démocratique du Congo, le
législateur fait une séparation entre les IMF et les COOPEC, une
loi spécifique a été édictée pour les COOPEC
: la loi
7 Micro
World.org
8 HAMSATOU Djibo : Le financement des PME au
Sénégal ; Mémoire on line.
9 P.O. MAKUNZA KEKE : Cours de « Fondement de la
microfinance » éd. 2018, 1ère Licence ISC.
[13]
002/2002 du 02 février 2002 portant dispositions
applicable aux Coopératives d'Epargne et de Crédit.
D'autres lois traitent des IMF en général et
des établissements de crédit ; telle les lois 003/2002 du 02
février 2002 portant sur le contrôle des établissements de
crédit et 11/020 du 15 septembre 2011 fixant les règles relatives
à l'activité de la microfinance en RDC.
Marc Labie (1999) insiste sur le développement des
activités et la personne bénéficiaire du service en disant
qu'on appelle microfinance, l`octroi de services financiers
(généralement du crédit et/ou de l`épargne),
à des personnes développant une activité économique
productive, le plus souvent de l`artisanat ou du commerce, et n`ayant pas
accès aux institutions financières commerciales en raison de leur
profil socio-économique (il s`agit des pauvres, sans revenus fixes, qui
n`offrent aucune des garanties en vigueur dans les institutions bancaires
commerciales).
I.2. Catégorie des IMF
Les institutions de financement de proximité peuvent
revêtir plusieurs formes légales dans le contexte congolais.
Il existe une diversité de catégories possibles
pour consentir du crédit et réaliser tout ou partie des
opérations de microfinance au regard de la réglementation
financière. La loi bancaire n°003-2002 prévoit cinq (5)
catégories : banque, coopérative d'épargne et de
crédit, caisse d'épargne, institution financière
spécialisée et société financière.
En plus de ces cinq catégories, on trouve
essentiellement les institutions de microfinance (IMF) subdivisées en
trois niveaux, les messageries financières, les organismes sans but
lucratif consentant du « crédit social » et le service des
comptes chèques postaux.
Les banques
agréées, sont constituées sous
forme de SARL. Le capital minimum prévu est la contrepartie en francs
congolais de 1,5 million USD.
Le processus pour créer une SARL peut être long
car, il suppose une autorisation de l'Exécutif, octroyée
autrefois par ordonnance ou décret présidentiel
[14]
et, depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle
constitution, en principe par un décret gouvernemental.
Les banques peuvent exercer l'ensemble des opérations
bancaires. Il existe en RDC une banque spécialisée dans la
microfinance, et d'autres banques ont rajouté des services de
microfinance à leurs opérations; il s'agit principalement de
l'épargne. Ce produit constitue une source de financement pour les
banques classiques.
Nous pouvons citer en exemple :
- Pour la BCDC :
> Epargne éléphant,
> Epargne éléfanto,
> Epargne Bosomi et
> Compte Jeune Masta
- Pour la RAWBANK :
> Compte Smiley,
> Compte Académia, > Compte d'épargne.
- AFRILAND FIRST BANK:
> Compte flash-Cash,
> Compte d'épargne sur livret.
- FBNBank :
> Compte d'épargne,
> Compte jeunes: Kidsfirst, Mefirst, Xplorefirst.
Ce qui différencie ces comptes de ceux des
Coopératives d'épargne, est la limitation des retraits sans frais
de trésorerie ; pas plus de 3 fois par mois, tandis que pour les
Coopératives d'épargne et de crédit le retrait sans frais
est illimité.
Les coopératives d'épargne et de
crédit, font en outre l'objet d'une loi
spécifique (loi 002-2002 du 2 février 2002) ; il n'est pas
prévu de capital minimum. Les coopératives financières de
premier niveau (« COOPEC ») peuvent s'organiser en réseaux,
avec des structures de deuxième niveau (« COOCEC ») et de
troisième niveau (« UNION »). Elles peuvent recevoir des
dépôts de leurs membres et leur consentir du crédit, mais
leur compétence financière est limitée : elles ne sont pas
intégrées au système national de paiement.
[15]
La réglementation applicable présente certaines
limites, par rapport aux enjeux de la croissance et de la professionnalisation
de l'activité. Comme exemple, bien qu'elle prévoie l'organisation
en réseau, il n'est pas intégré de disposition
spécifique permettant une planification de la structuration et de la
concentration de la multitude des « COOPEC » éparses à
travers le pays.
La prise en compte par les textes réglementaires de
ces dimensions dans le cadre d'une vision stratégique du secteur et de
la supervision à moyen et long terme constitue un enjeu majeur pour
cette catégorie d'établissements de crédit.
La CADECO (Caisse d'Épargne du Congo), est un
établissement public dont la vocation est de collecter l'épargne
populaire. Elle se trouve en situation de quasi-cessation d'activité
depuis plusieurs années.
Les institutions
financières spécialisées
(IFS), sont le plus souvent des structures
publiques « auxquels l'État a confié une mission
d'intérêt public », comme par exemple le Fonds de
Promotion de l'Industrie (FPI). Il n'existe aucune IFS en microfinance.
Les sociétés
financières, ne peuvent en principe pas recevoir de
dépôts à vue du public, et « ne peuvent effectuer
que les opérations de banque résultant soit de la décision
d'agrément qui les concerne soit des dispositions légales et
réglementaires qui leur sont propres ». Les
sociétés financières sont ouvertes aux investisseurs
privés pour réaliser des activités de crédit en
RDC.
De par le monde, les sociétés de crédit
à la consommation et de leasing / crédit bail sont souvent
agréées en tant que société
financière. Cette catégorie peut aussi abriter des
établissements spécialisés dans le microcrédit.
Les institutions de
microfinance (IMF) ne font pas partie des établissements
de crédits relevant de la loi bancaire n° 003-202 et
sont régies plutôt par
l'instruction n°001 aux IMF.
Les IMF sont classées en trois niveaux par l'instruction
n°001 :
- les Entreprises de microcrédit de première
catégorie (IMF 1)
- les Entreprises de microcrédit de deuxième
catégorie (IMF 2)
- les Sociétés de microfinance (IMF 3)
Enfin les « organismes sans but
lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour des
motifs d'ordre social, accordent sur leurs ressources propres, des prêts
à
[16]
Depuis la réforme de décembre 2005,
les IMF 1 ne peuvent plus recevoir de
dépôts du public, et leur capital minimum a été
porté à 15 000 USD. La forme juridique est libre, sous
réserve du droit des personnes morales ; pour cette raison la BCC estime
que la forme associative / ONG n'est pas possible et demande la constitution
sous forme de société (simple société civile ou
mieux, sous forme de SPRL). Les opérations de crédit sont
plafonnées à 250 USD par client.
Les IMF 2 ne peuvent recevoir de
dépôts du public que par accessoire et par dérogation de la
BCC.
En application du droit des sociétés, pour
recevoir des fonds du public elles devraient être constituées sous
forme de SARL. Leur capital minimum est de 50 000 USD.
Enfin, les sociétés de microfinance
(IMF 3) sont des SARL autorisées à collecter
l'épargne du public et à leur octroyer du crédit. Leur
capital minimum est de 100 000 USD.
Le capital des IMF, lorsqu'il est constitué sous forme
de société, est ouvert aux investisseurs privés nationaux
et internationaux, y compris aux ONG nationales ou internationales intervenant
en microfinance.
Les messageries financières
ne sont pas des établissements de crédit en
application de l'article 5 de la loi 003-2002, qui les exclut d'octroyer des
crédits au même titre que d'autres structures. Elles demeurent
soumises aux obligations déclaratives demandées par la BCC, et
sont soumises plus spécifiquement à l'instruction administrative
BCC n° 006. Une messagerie financière peut être
constituée sous forme de SPRL. Afin de renforcer la force obligatoire et
la stabilité de la réglementation, il est prévu de
légiférer dans ce domaine.
Un intermédiaire financier autre qu'une banque
pourrait utiliser cette catégorie pour disposer d'un outil
habilité à effectuer des transferts de fonds. Cette
catégorie pourrait être utilisée par les banques et
institutions financières dotées d'un réseau d'agences
restreint, pour étendre leurs services financiers auprès d'une
plus grande fraction de la population dans le cadre d'une approche de «
banque sans agence » utilisant les services de revendeurs
détaillants pour la gestion du service de caisse.
[17]
des conditions préférentielles à
certains de leurs membres » ne sont pas réglementés.
Cette catégorie, issue de la législation
bancaire française et fréquente en zone francophone, peut
permettre à une ONG, association sans but lucratif (ASBL) voire à
une association coopérative de consentir du crédit à ses
membres « pour des motifs d'ordre social ». En principe
elles ne pourraient pas consentir de microcrédit pour des
activités génératrices de revenus aux taux du
marché.
Toutefois on peut penser que nombre d'ONG pourrait exciper de
cet article pour exercer une activité de microcrédit sans entrer
dans une catégorie réglementée.
I.3. Historique des IMF
Il est important de connaitre l'historique,
l'évolution et l'état actuel des Institutions de Micro-finance
dans le monde et en République Démocratique du Congo avant
d'aborder notre étude. L'idée des microcrédits semble
avoir pris l'avance par rapport à l'épargne qui s'est
imposée suite aux difficultés de financement des IMF et qui a
pris finalement de l'ampleur au point où le nombre des
coopératives d'épargne et de crédit est plus important que
les IMF. Par exemple en République Démocratique du Congo, sur 179
institutions financières agréées par la BCC, les
Coopératives d'épargne et de crédit comptent
12610, soit 70,39 %.
C'est ce qui justifie le faite que le législateur
congolais a voté une loi spécifique pour les Coopératives
d'épargne et de crédit : Loi 002/2002 du 02 février 2002
portant dispositions applicables aux coopérative d'épargne et de
crédit.
Etant donné que notre travail est axé sur une
Coopérative d'épargne et de crédit, il est important que
dans cette partie nous jetions un regard intéressé sur
l'historique des Coopératives d'épargne et de Crédit ;
COOPEC.
Ainsi, ce paragraphe aura deux sous points: l'historique des
IMF dans le monde et l'historique des COOPEC.
10 Global Findex 2014-RDC.
http://datatopies.word/dbank.org.
[18]
I.3.1. Historique des COOPEC.
I.3.1.1. Historique des coopératives
d'épargne et de crédits dans le monde.
Tout le monde s'accorde à dire que les
coopératives d'épargne et de crédits sont les plus
anciennes des institutions de la micro finance formelles et semi- formelles.
D'où l'on saurait comprendre le contexte
d'émergence de la micro finance en dehors de celle de
coopératives d'épargne et de crédits dont les origines
sont lointaines et dépassent le cadre continental
Africain11.
En 1831 un philosophe homme politique François Philippe
BUCHEZ, un des inspirateurs du socialisme chrétien établit les
règles de la coopération ouvrière de la production.
En 1844 un petit groupe de tisserands Anglais de la ville de
Rochdale lança la première coopérative de consommation.
Cette société coopérative qui s'occupait au départ
d'une coopérative des produits alimentaires et d'autres articles des
ménages fut créée pour certaines règles dont les
succès fut tel qu'elle se transforma en un mouvement national.
Profitant ainsi cette réussite des Anglais, les
Français qui leur pays était le premier à créer une
coopérative de production ont approfondi les recherches qui ont abouti
en 1934 à la réalisation du système des
coopératives de production qui est devenu mondial.
C'est en Allemagne où les premières formes de
coopérative d'épargne et de crédit ont vu le jour au
XIXème siècle. Mal payés, les ouvriers et les
petits fonctionnaires avaient beaucoup de difficultés et de mal à
nouer les deux bouts du moi. La sécurité sociale n'existait pas
et pour octroyer les crédits, les banques exigeaient des garanties
fortement coûteuses. Cette catégorie des personne ne
11 DESROCHE, Pourquoi et comment constituer une
société coopérative, 2è éd. J. Delmans,
Paris, 1976, P33.
[19]
pouvait obtenir des crédits qu'en recourant au service
des usuriers qui pratiquaient des taux d'intérêts très
élevés12.
Ainsi pour venir en aide à cette masse de personnes
HERMANN CHULZE - DELITZSCH et FRIEDRICH WILHEM RAIFFENSEN, ont crée des
coopératives permettant aux pauvres de mettre ensemble leurs
économies pour avoir un crédit facilement et à moins
cher.
Il s'agissait d'apprendre aux économistes faibles
d'économiser non pas pour devenir riche mais pour subvenir aux besoins
primaires. Ils devraient pour cela, mettre en commun les avoirs de tout un
chacun au profit de l'ensemble13.
Les actions de RAIFFEISEN se rependirent vite en Allemagne et
poussèrent d'autres pays d'Europe à les adopter; en Italie sous
l'impulsion de Léon WOLLEMBOURG, en Belgique sous la conduite de
l'abbé MALLAERTS.
En 1900, l'Europe comptait quelque 8000
sociétés coopératives d'épargne et de
crédit. De l'Europe, le mouvement gagna le continent Américain et
surtout le Canada où en 1900 Alphonse Desjardins fonda la
première caisse populaire à Lévis au
Québec14.
Desjardins est considéré comme fondateur des
coopératives d'épargne et de crédit tel que nous le
connaissons aujourd'hui. Le mouvement Desjardins est conçu comme une
synthèse originale des différents modèles d'institutions
d'épargne et de crédit Européen.
Les associations d'épargne et de crédit
prennent différentes dénominations en Afrique: caisse populaire
d'épargne et de crédit, coopérative de crédit
mutuels, ou mutuels de crédit, banque populaire,...
Malgré toutes ces différentes
dénominations, elles poursuivent les mêmes objectifs de mettre
ensemble les économies des gens d'une communauté et le
gérer ensemble. Elles sont populaires car elles sont ensembles ouvertes
à tout le monde, elles deviennent rurales quand elles sont
créées en milieux ruraux par des paysans.
12 GITON et VITRY, Les banques et les
Coopératives modernes, 1995, P77.
13 GITON et VITRY, Op. cit.
14 GITON et VITRY, Op. Cit.
15 P.0. José KAPUTA LOTA, «
Identité Africaine et Occidentalité. Une Rencontre toujours
dialectique ». Ed. L'Harmattan, P47.
[20]
1.3.1.2. En Afrique et surtout en RDC.
Si nous remontons dans l'histoire de l'Afrique nous allons
constater que le système Coopératif a existé depuis la
négritude. La solidarité africaine qui a existée bien
avant la colonisation, qui était caractérisée par la mise
ensemble des richesses et la conjugaison des efforts des peuples travaillant
ensemble, cultivant ensemble, pêchant ensemble, récoltant en
groupe ; donc chacun travail pour tous et tous travail pour chacun.
En Afrique, chacun travaillait pour tous et tous
travaillaient pour chacun. Un tel travail réalisé dans des telles
conditions causait un véritable plaisir à ses exécutants.
Dans le domaine agricole par exemple, on avait des champs communautaires que
tous et chacun cultivaient uniquement pour l'intérêt de toute la
communauté et des champs privés que, à tour de rôle,
tous ensemble labouraient pour l'intérêt d'une famille
déterminée à laquelle revenaient simplement les travaux de
finissage et de semage mais aussi la moisson15. Le système
coopératif actuel qui vise la mise ensemble des épargnes pour
distribuer des petits crédits (microfinance) tire ses origines, de cet
esprit communautaire.
En République Démocratique du Congo un groupe
des mamans s'organisaient pour labourer toute ensemble le champ de chaque
membre à tour de rôle.
Si pendant l'époque coloniale les coopératives
d'épargne et de crédit avait été favorablement
accueillie dans les colonies anglaises, au Congo par contre leur naissance
à l'époque coloniale avait été tardive. Que
signifie un tel oubli ? Exposant le problème de Coopec en RDC Moeller
constata dans les années 1940 l'inexistence d'endettement et de l'usure
au près de la population congolaise de la colonie belge.
Aussi ne croit- il guère d'avoir justifié la
nécessité de la création de ce type d'organisation
coopérative, car selon lui, la Coopec n'est envisagée et
conçue qu'en fonction d'un état d'endettement et d'usure au lieu
de servir ou à fournir aux organisations indigènes les
premières mises de fonds nécessaires à la formation de
leur capital à l'installation et à l'achat des
matériels.
[21]
L'appréhension d'un échec l'écarta de
cette voie afin qu'un désastre éventuel, estime-t-il
détruise dans l'esprit de l'indigène tout les avantages de
l'épargne. Cette position fut enfin, celle du conseil colonial lorsqu'il
fut question des associations coopératives indigènes
écartant ainsi la création des coopératives au Congo.
Quand l'opportunité d'une politique des crédits
fut reconnue, elle fut préconisée que celle-ci sera
réalisée par deux voies : Un fonds spécial des
crédits indigènes qui permettrait de distribuer les
crédits aux agriculteurs ; et des caisses administratives qui pourraient
aussi dans certains cas leur fournir des avantages.
Malgré les limites connues et imposées à
ces deux institutions qui n'ont pas parvenues à êtres populaires
et la convention de la création des coopératives d'épargne
et de crédit telle que préconisée et
réalisée en faveur des colonies Anglaises constitueraient une
excellente mesure, Mr Willaert écartant cette dernière solution,
pour très simple raison mais significative : « On pourrait arriver
plus facilement aux mêmes résultats en créant au Congo une
caisse d'épargne sur le modèle de caisse d'épargne et de
retrait de la Belgique » ( Mémoire on line).
Manifestement, les problèmes des coopératives
et des crédits étaient à la fois en rapport avec la
politique des crédits et de financement des coopératives
indigènes16.
L'histoire des Coopératives d'Epargne et de
Crédit (COOPEC) est souvent rattachée à celle des IMF par
certain chercheurs pour ce qui concerne le République
Démocratique du Congo. Cette situation se justifie par le faite qu'en
RDC c'est l'esprit coopératif qui a vu le jour avant les IMF avec
l'idée du Professeur Muhammad Yunus. Pendant la période
coloniale, et même avant, les ménages étaient nourrit par
les produits des champs, la richesse se mesurait donc en terme de la production
agricole, d'où le système de travaux communautaires qui fait
barrière aux financements par l'argent. C'est ce qui fait que les IMF
ont eu du mal à se développer en RDC.
16 SHERBROOK, Développement international
des banques et Coopératives, 2002, Mémoire on line.
17 P.O. Edgard MAKUNZA KEKE : Les fondamentaux
de la Microfinance, notes de cours ed. 2018 ; L1 ISC-Gombe. P41
[22]
Ø Evolution des Coopératives d'Epargne et
de Crédit en RDC.
L'histoire de l'évolution des COOPEC en RDC se
subdivise en trois périodes, à savoir17 :
- De la période coloniale à 1970 ; - De 1970
à 1990 ;
- De 1990 à nos jours.
Ø De la période coloniale à
1970
Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a
organisé la création et le fonctionnement des «
sociétés coopératives indigènes » dont l`objet
social était de promouvoir, par la mise en oeuvre des principes de la
coopération, les intérêts économiques et sociaux de
leurs membres exclusivement.
Toutes les sociétés de type coopératif,
y compris les coopératives d`épargne et de crédit ou
COOPEC, étaient assujetties à cette loi et placées sous la
tutelle du Gouverneur de province.
De cette période, aucune structure financière
de proximité formelle d`initiative privée n`a été
agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la
Caisse d`Epargne du Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de
collecter les petites épargnes.
Après l`indépendance, en 1969
précisément, la première COOPEC congolaise, « la
Caisse Populaire Coopérative » fut créée à
Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne
fût pas concluante faute de cadres compétents.
Ø De 1970 à 1990
Cette période est caractérisée par
l`émergence des coopératives d`épargne et de crédit
(COOPEC), en raison notamment de l`accessibilité des services offerts
aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus reculés du
pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal
spécifique, ces dernières
[23]
continueront à se conformer aux dispositions du
décret de 1956 et de ce fait seront désormais placées sous
la tutelle du Ministère du Développement Rural.
Le mouvement coopératif congolais se développa
donc autour de trois foyers principaux notamment Basankusu (Equateur) en 1970,
Bukavu (Kivu) et Kinshasa en 1971 avec la création du réseau
« Fédération des Caisses Populaires de Crédit
LUYMAS/CBCO ». Dès ce moment, le mouvement s`est répandu sur
tout le territoire national et plus sensiblement à Kinshasa, dans les
provinces du Bas-Congo, du Bandundu et du Kivu.
La structure des COOPEC congolaises est
caractérisée par une organisation à trois niveaux, le
niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (Centrale) et le niveau
tertiaire (Union ou Fédération).
Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des
crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont
elles assurent entre autres la cohésion. L`Union a plusieurs missions
dont celle de représentation et de coordination des activités du
réseau.
En 1987, les coopératives détenaient
l`équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles
étaient pour la plupart affiliées à des centrales
provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une
Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit «
UCCEC ». En 1989, l`UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux
totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions
de dollars américains d`épargne (Lebughe M. et al, 2003).
Ø De 1990 à nos jours
Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique
difficile caractérisé notamment par les pillages,
l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et
l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le
système financier en RDC et particulièrement les COOPEC.
Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993,
près de 80 % de leur clientèle et 66 % des fonds placés
dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de
méfiance des membres envers ce mouvement (Lebughe M. et al, 2003).
[24]
Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées
en 15 centrales et ont adhéré à des structures
faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des
Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC) et la
Confédération Nationale des Coopératives d`Epargne et de
Crédit (CONACEC).
I.3.2. Historique des IMF.
La microfinance a existé sous différentes
formes depuis bien longtemps. On estime même que des mécanismes
informels de prêt et d'emprunt ont existé en Asie depuis plusieurs
millénaires. En 1849, F.W. Raiffeisen créé en Suisse la
première société coopérative d'épargne et
crédit. En France, les frères Pereire sont à l'origine des
premières expériences de mutualisme bancaire créant les
Sociétés de Crédit Mutuel. Plus tard dans les
années 1960 et 1970 d'autres tentatives de banques publiques de
crédit voient le jour dans les pays en voie de développement.
Cependant, on considère généralement que
la microfinance « moderne » est apparue au milieu des années
1970 en Asie et en Amérique latine. On retient en priorité
l'exemple du Bangladesh et de la Grameen Bank fondée en 1978 par le Dr
Muhammad Yunus, professeur d'économie à l'université de
Chittagong. Le Dr Yunus cherchait une réponse concrète à
la crise famine que traversait alors son pays.
Déterminé à expérimenter des
solutions pratiques, le professeur Yunus commença à visiter des
villages bangladais. Lors d'une de ces visites à Jorba, il trouva un
groupe de 42 femmes qui fabriquaient des tabourets en bambou. Parce qu'elles
n'avaient pas de fonds propres pour acheter la matière première,
elles avaient conclu un marché avec des commerçants locaux qui
leur prêtaient de quoi acheter la matière première en
échange de quoi elles devaient leur vendre les tabourets à un
prix déterminé, à peine supérieur au prix de cette
matière première.
Le professeur Yunus fut surpris de découvrir que le
montant total des besoins de ces 42 femmes pour développer leur
activité de manière indépendante était de 27 $. Il
leur prêta l'argent de sa propre poche, sans intérêt,
permettant ainsi au groupe de vendre leurs tabourets à de meilleurs prix
et sortir de ce cycle d'endettement qui les liait aux marchands locaux.
[25]
C'est ainsi que la Grameen Bank (la « banque de village
») est née et popularise le crédit solidaire, un
crédit alloué à un groupe dont chacun de ses membre est
solidaire des autres, pour le mettre à profit et le rembourser.
Désormais des bureaux de la Grameen Bank sont présents dans plus
de 80 000 villages, et compte plus de 6 millions d'emprunteurs. En 2006, le
professeur Yunus a reçu le prix Nobel de la Paix.
Inspirées par les succès de la Grameen Bank, de
nombreuses institutions de microfinance (IMF) sont apparues dans les
années 1970 et 1980. La plupart d'entre elles ont démarré
leurs activités en tant qu'ONG et ont été financées
par des subventions provenant de fonds publics et privés, elles sont
devenues rentables et ont augmenté rapidement le nombre de leurs
clients. Elles ont permis de démontrer que les pauvres étaient
solvables bien qu'ils ne puissent offrir de garanties financières.
Ainsi, la microfinance s'est avérée un business viable, et les
pauvres constituent aujourd'hui un véritable marché.
Plus tard, dans les années 1990, on s'est rendu compte
que l'industrie de la microfinance ne pouvait pas compter que sur le
financement par subventions. En conséquence, certaines institutions se
sont restructurées afin d'attirer des investissements commerciaux
publics ou privés. Des structures spécialisées dans le
financement des IMF apparaissent. Elles proposent des prêts aux IMF qui
prêtent ensuite à leurs clients.
En 1997, c'est le premier sommet du microcrédit
à Washington c'est un véritable tournant dans l'histoire du
microcrédit.
Et c'est dans ce contexte qu'en 1998, l'ONG Positive Planet
est créée par Jacques Attali et Arnaud
Ventura. L'un de ses objectifs initiaux était d'utiliser
Internet et les nouvelles technologies de communication afin de renforcer la
capacité d'action des institutions de microfinance dans plusieurs
secteurs. Ce modèle initial a évolué vers l'ONG telle
qu'on la connaît aujourd'hui et dont la mission est de lutter contre la
pauvreté à travers le développement de la microfinance et
de ses nombreux services.
[26]
Au fur et à mesure que l'intérêt pour la
microfinance grandit, d'autres modèles en dehors des ONG, sont
encouragés, afin de créer une industrie économiquement
viable, capable d'offrir aux populations défavorisées des
services financiers complets à des prix justes, tout en garantissant un
retour raisonnable aux investisseurs commerciaux. En plus des nombreuses
entreprises de microfinance qui existent aujourd'hui, plusieurs grandes
institutions bancaires sont également entrées sur le
marché de la microfinance, telles que le Crédit Suisse, la
Deutsche Bank et Citigroup. Petit à petit, la microfinance
s'intègre au système financier classique.
Fin 2008, presque 15 milliards de dollars avaient
été investis dans la microfinance à travers les
institutions de microfinance, la majorité provenant d'organisations en
faveur du développement telles que la banque mondiale, mais avec une
part non négligeable provenant d'une variété de sources
privées et à but commercial. Egalement, d'autres services
financiers tels que la « micro-épargne » et «
micro-assurance » sont venus enrichir l'offre de services de la
microfinance.
Ø La microfinance en République
Démocratique du Congo
En République Démocratique du Congo, il est
généralement reconnu que l`histoire de la microfinance est
dominée par les COOPEC dont l'idée remonte depuis la
période coloniale.
Les Institutions de microfinance autres que les COOPEC, se
sont développées en RDC dans les années 1990, dans le
secteur informel. Elles sont l`Suvre, dans la quasi majorité des cas,
des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des initiatives
locales de Développement18.
C'est vers les années 2000 que les institutions de
microfinance commencent à se réorganiser dans sa forme actuelle
à l'exemple de FINCA.
Le 13 septembre 2003, l'instruction N°1 aux IMF fixe la
catégorisation des IMF tel que nous allons le voir dans les paragraphes
suivants.
La réforme de 2005 détermine les attributions de
chaque catégorie des IMF.
18 P.O. Edgard MAKUNZA KEKE, Op. cit.
19 YAV & ASSOCIATES, La microfinance en
République Démocratique du Congo; cadre légal,
Règlementaire et institutionnel. 23/08/2014.
[27]
Nous pouvons retenir, pour les IMF, des objectifs
généraux et des objectifs spécifiques; à savoir:
- Objectifs généraux.
Dans le cadre des objectifs du millénaires qui
prévoient la réduction de la réduction de l'extrême
pauvreté, la micro finance est l'un des programmes qui étaient
pris en compte.
A cet effet, l'un des objectifs généraux de la
microfinance est : « la lutte contre la pauvreté », dans son
volet social. A côté de celui-ci, dans sont volet
économique, le second objectif de l'IMF est celui de la «
réalisation de bénéfices » pour être
pérenne.
Nous ne pouvons pas parler de la lutte contre la
pauvreté sans que celles-ci (IMF) n'arrivent pas à être
rentables. C'est vraiment impossible de lutter durablement contre la
pauvreté sans tenir compte de la pérennité de l'IMF.
- Objectifs spécifiques.
Fournir des services financiers de base à la
population à faibles revenus exclue du système financier
classique (épargne, crédit, transfert de fonds et
micro-assurance) ;
Fournir des services non financiers à ses membres
(Formation financière, encadrement en gestion des activités).
1.5. Cadre légal et institutionnel en République
Démocratique du Congo19.
|
|
La République Démocratique du Congo (RDC)
présente la particularité de disposer de trois textes
légaux et des instructions de la Banque Centrale pour régir la
famille de structures de financement de proximité :
Le Ministère de Petites et Moyennes Entreprises et de
l'Industrie est en charge de la promotion du secteur de la microfinance en
RDC.
[28]
· Loi 002/2002 du 02 février 2002 portant
dispositions applicables aux Coopératives d'Epargne et de Crédit
(COOPEC) ;
· Loi 003/2002 du 02 février 2002 relative
à l'activité et au contrôle des établissements de
crédit;
· Loi 11/020 du 15 septembre 2011 fixant les
règles relatives à l'activité de la microfinance en
République Démocratique du Congo.
Une série d'instructions aux Coopératives
d'épargne et de crédit ainsi qu'aux institutions de microfinance
régissent les domaines ci-après :
· Les normes prudentielles de gestion (Instruction
n°002) ;
· La classification et provisionnement des crédits
(Instruction n°003) ;
· Les indicateurs de performance (Instruction n°004)
;
· Le financement des immobilisations (Instruction
n°005) ;
· L'utilisation du Plan Comptable des COOPEC et IMF
(Instruction n°006) ;
· La gouvernance (Instruction n°007) ;
· Le contrôle interne (Instruction n°008) ;
· La transmission des situations périodiques
(Instruction n°009) ;
· La fixation du capital minimum des IMF (Instruction
n°010) ;
· Le fonctionnement des faîtières (Instruction
n°011).
Pour plus de détails, les textes sont disponibles sur
le site de la Banque Centrale du Congo dédié à la
microfinance.
Un recueil des textes réglementaires des
coopératives d'épargne et de crédit ainsi que des
institutions de microfinance, a été publié par la BCC en
mars 2013.
Sur le plan institutionnel, le Ministère des finances
assure la tutelle juridique et la responsabilité globale du secteur
financier en RDC. Il constitue aussi la tutelle de la Banque Centrale du
Congo.
La Banque centrale du Congo est l'autorité de
réglementation, d'agrément et de supervision de tous les
établissements financiers.
[29]
La loi congolaise ne permet pas aux Associations sans but
lucratif d'effectuer des opérations de microfinance à titre
habituel.
La RDC dispose d'associations professionnelles auquel chaque
établissement de crédit doit adhérer :
· Association Congolaise des Banques (ACB), composée
de 18 banques;
· Association Professionnelle des Coopératives
d'Epargne et de Crédit de la République Démocratique du
Congo (APROCEC-RDC), composée de 126 membres;
· Association Nationale des Institutions de Microfinance
(ANIMF), composée de 23 institutions;
· Groupe d'acteurs de Microfinance du Sud Kivu (GAMF),
groupement régional composé 12 membres.
Présentation du cadre légal et
réglementaire des institutions de Microfinance en RDC20
:
Ø Sociétés
financières spécialisées
· Forme juridique: société commerciale,
format à étudier avec la BCC Mission d'intérêt
public
· Activités autorisées: crédit; autres
activités possibles, pas d'épargne à vue
· Niveau min. de capital : à étudier avec la
BCC
Ø Coopérative
d'Epargne et de Crédit; COOPEC
· Forme juridique: coopérative
· Activités autorisées: épargne et
crédit
· Niveau min. de capital: aucun
Ø Sociétés de
Microfinance
· Forme juridique: société par actions
à responsabilité limitée (SARL) Actuellement
appelée SA selon le droit OHADA
20 Global Findex 2014-RDC.
http://datatopies.word.org
Néanmoins, le taux de pénétration reste
extrêmement faible, soit 5,7% d'après les données de la
Banque Centrale du Congo.
[30]
· Activités autorisées: épargne et
crédit
· Niveau min. de capital: 350 000 USD
Ø Entreprise de microcrédit
· Forme juridique: libre, mais doit être compatible
avec le droit des personnes morales
· Activités autorisées: crédit
(épargne possible uniquement sur autorisation spéciale de la
BCC)
· Niveau min. de capital: 100 000 USD
Ø Caisse d'épargne
· Forme juridique: société privée ou
publique
· Activités autorisées: épargne
· Niveau min. de capital : à étudier avec la
BCC
Ø Sociétés financières
· Forme juridique: société commerciale,
format à étudier avec la BCC; Publique ou privée
· Activités autorisées: crédit; autres
activités possibles, pas d'épargne à vue
· Niveau min. de capital : à étudier avec la
BCC
I.6.Organisation des IMF en RDC
Selon les statistiques de la Banque Centrale du Congo
dédié à la microfinance, fin 2013, le pays compte 126
coopératives d'épargne et de crédit et 23 institutions de
microfinance agréées par la Banque Centrale du Congo. Il existe,
en outre, un grand nombre de systèmes informels tels que des tontines,
des groupes d'entraide ou des fournisseurs informels d'intrants à
crédit.
[31]
Afin d'optimiser la généralisation des services
de microfinance dans le pays, l'accent doit être mis sur une
professionnalisation accrue du secteur et des prestataires.
Les prestataires de services financiers sont fortement
concentrés à Kinshasa, Goma, Bukavu ainsi que dans le Bas Congo.
Quelques banques ont aussi ouvert des agences dans d'autres villes importantes
comme Lubumbashi, Kisangani, Mbuji-Mayi et Kananga.
Selon la même source, sur la totalité des
prestataires de services financiers, les COOPEC - coopératives
d'épargne et de crédit - sont majoritaires et représentent
85% de l'ensemble du secteur de la microfinance du pays. La RDC dispose de deux
centrales des coopératives d'épargne et de crédit qui sont
des faitières des COOPEC.
Il s'agit des Mutuelles d'Epargne et de Crédit du Congo
(MECRECO) avec 21 COOPEC agréées et de la Centrale des
Coopératives d'Epargne et de Crédit du Kivu (COOCEC-Kivu),
composée de 16 COOPEC agréés.
Les services sont principalement desservis en zones urbaines.
Et en dépit de programmes de microfinance initiés par des
ministères nationaux comme le Fonds National de la Microfinance (FNM),
le secteur est dominé par les initiatives privées.
Le crédit individuel est la méthodologie la plus
utilisée par les établissements de microfinance. Le crédit
solidaire est proposé dans les villages 'banking de Finca', mais aussi
par les Banques de Communautés de Hope RDC et par HEKIMA.
Une association professionnelle à vu le jour pour
mutualiser les problèmes des Coopératives d'épargne et de
crédit, APROCEC, en sigle.
L'Association professionnelle des Coopératives
d'Epargne et de Crédit de la République Démocratique du
Congo a été créée le 16 août 2012 par la
volonté des Coopératives d'épargne et de crédit en
vu de combler le vide constaté dans le secteur de la microfinance
où les pouvoirs publics et les partenaires techniques et financiers
manquaient d'interlocuteur légal pouvant faciliter l'examen, l'analyse
de certains problèmes concernant le secteur congolais de la
microfinance.
[32]
Son siège est situé sur la rue Funa n° 102,
Commune de Kinshasa, Ville de Kinshasa, République Démocratique
du Congo.
Notons en outre que la mise en place de cette Association est
le fruit d'un partenariat agissant entre le Programme d'Appui au secteur de la
microfinance dans sa seconde phase (PASMIF II), un programme financé par
le Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD), le United
Nations Capital Development Fund ( UNCDF), la Coopération
Suédoise et la Coopération Belge.
Source : Secrétariat Général de
l'APROCEC.
[33]
Chapitre II : PRESENTATION DE LA MUTUELLE D'EPARGNE ET DE CREDIT DU CONGO;
(MECRECO/COOCEC).
|
La MECRECO/COOCEC est une coopérative centrale
d'épargne et de Crédit du type mutualiste regroupant à son
sein 21 Coopératives d'épargne et de crédit ayant 42
points de vente de ses services appelés agences
disséminées à travers le RDC.
Elle est reconnue par la Banque Centrale du Congo sous le
numéro d'agrément Gouv./D.14/N°00893 et dispose de 4 organes
à savoir: l'assemblée générale, le conseil
d'administration, le conseil de surveillance et la commission de
crédit.
Il sera question, dans ce chapitre de parler de la centrale des
Mutuelles d'épargne et de crédit : donc son historique, son
champs d'activité, sa raison d'être, son type d'activité,
sa cible ainsi que son organisation.
II.1.Historique de la MECRECO/COOCEC21
Au début des années 2000, le Congo, en proie
à de vives tensions, est quasiment coupé en deux : l'Ouest,
contrôlé par Kinshasa, et l'Est, aux mains des rebelles du RCD.
Perplexe et inquiet, Déo Katulanya, un jeune quadragénaire
diplômé de l'Ecole de Santé publique de l'ULB et fondateur
de l'Institut supérieur d'informatique et de gestion de Goma (Nord-Kivu,
Est du Pays), constate que ce climat délétère n'est pas
propice à la confiance des exclus dans les banques. Qui irait confier un
centime à une institution financière (pour autant qu'il ait un
peu d'argent!) alors que tout peut survenir dans un pays en pleine
ébullition? D'ailleurs, à cette époque, beaucoup de
banques ne peuvent plus restituer normalement leur argent aux
épargnants&
Une idée surgit dans la tête de Déo
Katulanya Isu : pourquoi ne pas créer une banque dont les clients
seraient aussi les propriétaires? On le traita de fou, d'apprenti
sorcier. Avec deux compagnons, Paul Mitsindo Mutaka et Cléon Masumbuko
Mufungizi, il souhaite, en fait, organiser une banque en miniature
destinée spécifiquement à ceux qui, pour des raisons
liées à la pauvreté ou à l'éloignement
géographique, n'ont accès ni à l'épargne ni au
crédit.
21 Dépliant MECRECO 2008.
Toutes ses structures étaient créées et
regroupé progressivement dans une faitière de fait
dénommée Centrale des Mutuelles d'Epargne et de Crédit du
Congo,
[34]
Grâce à son opiniâtreté et ses
réseaux, il arrive à ses fins : en janvier 2001, la Mutuelle
d'épargne et de crédit (Mecre) de Goma est lancée sur les
fonts baptismaux. Les débuts sont timides. Mais l'éruption du
volcan Nyiragongo, qui anéantit 13% de Goma et ravage à 80%
l'économie de cette ville d'un million d'habitants, s'avère
paradoxalement un cadeau du ciel. Alors que tous les épargnants,
fatalistes, s'attendent à voir leurs fonds détruits par
l'éruption, ceux-ci échappent au ravage. Les responsables de la
Mecre font alors circuler le message selon lequel l'épargne peut
être retirée normalement. Or c'est tout le contraire qui se passe!
Jouissant soudain d'un capital de confiance inespéré, la jeune
mutuelle voit les fonds affluer de partout, montant en puissance et
démultipliant ses activités partout dans la région de
Goma, puis à Kinshasa et à Bukavu.
Près de dix ans plus tard, c'est un véritable
réseau, connu sous le nom Mecreco/Coocec (Coopérative Centrale
des Mutuelles d'Epargne et de Crédit du Congo), qui agit dans le pays:
près de 100.000 coopérateurs actifs sont répartis dans six
provinces de RDC, à travers 21 Mecre, dont 16 agréées par
la Banque centrale du Congo. Selon celle-ci (rapport 2010), Mecreco/Coocec est
le deuxième plus grand réseau de micro- finance du pays. Sa
raison d'être : accorder des prêts à faible montant aux
petites et moyennes entreprises, aux groupes de mamans et aux salariés
désireux de développer une activité artisanale ou
économique, de se créer un fonds de commerce, etc.
Les activités de MECREGO montent tellement vite qu'une
seule agence n'est plus capable de supporter le flux. Tout naturellement,
l'organisation est contrainte à l'extension de ses activités.
MECRE KATINDO et MECRE VIRUNGA sont créées en 2003 dans la
même ville.
En 2004 MECREKIN est créée à Kinshasa et
en 2005 MECREBU à Bukavu. Compte tenu du travail de qualité
réalisé par ces MECRE, les demandes d'ouverture d'autres MECRE
vont fuser de partout. C'est ainsi que d'autres MECRE seront
créées au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans la ville province de
Kinshasa au départ de celles existantes. L'organigramme en bas montre
bien la date de création de chaque structure ainsi que leur nombre en
aout 2008.
[35]
en sigle MECRECO. La MECRECO regroupe 23 MECRE et 12 guichets
dont 12 MECRES agréées par la Banque Centrale du Congo.
En janvier 2008, les MECRES agréées, on
créés officiellement la Centrale des Mutuelles d'Epargne et de
Crédit du Congo, en sigle MECRECO/COOCEC. Le réseau a obtenu son
agrément par la Banque Centrale du Congo en date du 07/09/2009 sous la
référence Gouv. ID.14/N°000893 en tant que
coopérative centrale d'épargne et de crédit,
conformément à la loi n°005/2002 du 07/05/2007 relative
à la constitution à l'organisation et au fonctionnement de la
banque centrale du Congo ainsi que de la loi n°002/2002 portant
dispositions applicables aux coopératives d'épargne et de
crédit.
En 2008, avec la mise en place des structures de la
Faitière, la MECRECO commence la phase de la consolidation :
organisation de la Direction Générale et renforcement des
capacités.
En 2012 commencent les tractations pour la création de
la MECRECO Holging qui devait devenir progressivement une banque populaire. Les
Assemblée Générales des Mecres sont organisées pour
adopter le projet mais malgré cette adoption par toutes les Mecres et
l'Assemblée Générale de la MECRECO, le projet n'a pas
réussi à constituer un fonds propre suffisant en payant la part
sociale complémentaire votée aux Assemblées
Générales.
En 2016 une crise de trésorerie frappe la MECRECO en
commençant par les Mecres de l'Est. Cette crise est provoquée par
des retraits massifs des membres à la suite d'une information faisant
état de la fermeture de la MECRECO alors qu'il s'agissait de son
partenaire STC Sarl qui s'est vu obligé de réduire ses points de
service suite à la chute des activités de transfert.
Le 19 Octobre 2016 la MECRECO et toutes les Mecres
affiliées sont placées sous gestion de la Banque Centrale du
Congo pour protéger les épargnes des membres et faire un
état des lieux dont le rapport devait permettre de prendre une
décision sur la suite du réseau. Un Comité
d'Administration Provisoire est mis en place en remplacement des organes
statutaires, suivant l'ordre de service n°285/16 du 19 octobre 2016
signé par le Gouverneur de la BCC.
[36]
En mars 2017 des assemblées générales
sont organisées dans toutes les Mecres pour obtenir des membres leurs
avis sur la continuité où non des activités de MECRECO
après présentation du rapport sur l'état des lieux. Les
membres décident à l'unanimité de continuer le
redressement de la MECRECO sous la direction du comité provisoire mis en
place par la Banque Centrale du Congo.
Nous pouvons ainsi conclure que la MECRECO a franchie
certaines phases de la vie d'une organisation : la création, la
croissance, l'expansion, la consolidation et le déclin. La stabilisation
et la relance est en cours sous la gestion de la BCC à travers le
Comité d'Administration Provisoire.
Le tableau ci-après montre les trois premières
phases de la vie de la MECRECO22.
Fig. 1 : phases de l'histoire du
réseau
PHASE 1 CREATION
PHASE 2 EXPANSION
PHASE 3
CONSOLIDATION
Au 31 Décembre 2011 le réseau MECRECO
compte 21 membres (Mecre)
2005 à 2008
Elle marque l'expansion autour des trois grandes Mecre
:
la transformation des grandes agences existantes la
création de nouvelles
Résultat 1 :
20 Mecre
Résultat 2 : 2 Centrales
régionales sont créées pour fédérer les
MECRE de Kinshasa et du Kivu.
2008 à 2009
L'évolution rapide a fait germer le besoin de
création d'une centrale capable de porter stratégiquement
l'ensemble du réseau pour une harmonisation de pratiques de
gestion.
Résultat 1 : concrétisation de
la centrale en 2009
Résultat 2 : informatisation du
système et lancement du renforcement des capacités des
cadres
2001 à 2005
Correspond à la phase de création de
grandes Mecre de base:
MECREGO MECREKIN MECREBU.
Source: Document de politiques et procédures de
crédit MECRECO, p 7
De 2001 à 2005, est marqué par la phase de
création des grandes Mecres : au Nord-Kivu la MECREGO, au Sud-Kivu la
MECREBU et à Kinshasa la MECREKIN.
22 MECRECO : Manuel de politiques et procédures
de crédit Mecre, p 7. Inédit.
[37]
De 2005 à 2008, c'est la période d'expansion
autour des 3 grandes Mecres ; 20 autres Mecres sont créées et 2
centrales sont créées pour fédérer les Mecres de
Kinshasa et du Kivu.
De 2008 à 2009, marque la phase de consolidation des
acquits, les besoin de la création d'une Centrale capable de porter
stratégiquement l'ensemble du réseau pour une harmonisation des
pratiques de gestion. La création de la Centrale se concrétise en
2009.
C'est le début de l'informatisation du système
de gestion et lancement des formations pour le renforcement des
capacités des cadres.
En 2010, suite au besoin manifesté par les notables du
Bas-Congo; la MECRE MATADI voit le jour et ramène le nombre des Mecres
à 20.
2012 à 2013 est marqué par le renforcement
institutionnel. Une fois les Mecres mis ensemble à travers la Centrale
MECRECO et vu que cette dernière a pour mission principale l'encadrement
des entités de base que sont les Mecres et leurs Agences, il est apparu
important d'avoir une Direction Générale de grande
qualité. Il a été mis en place un programme de
renforcement institutionnel avec l'appui du partenaire principal qu'est le FPM.
Ce plan est mis en oeuvre grâce à un Assistant technique
(Consultant) qui fait office de Directeur Général.
- Résultat 1 : conception et mise en place des outils
institutionnels pour toutes les fonctionnalités,
- Résultat 2 : renforcement des capacités des
responsables à divers niveaux et surtout des Directeurs techniques,
- Résultat 3 : amélioration des performances
commerciales du réseau.
[38]
II. 1.1. Schéma synthèse du
déploiement du réseau par année de création
Figure 2.
2004 Ville de Kinshasa
2001 Nord KIVU
2008 Province Orientale
2008 MANIEMA
2012 BAS CONGO
2005 Sud KIVU
2005 MECREBU
Agence NYAWERA
2007 MECRE IBANDA
2007 MECRE KADUTU
2007 MECRE UVIRA
Agence MULONGWE
Agence KABINDULA
2008 MECRE KAVUMU
2003 MECRE KATINDO
2003 MECRE VIRUNGA
2005 MECRE MABANGA
2001 MECREGO
2003 Agence ALANINE
2003 Agence PRINCIPALE
Agence NOTRE DAME
Agence NDOSHO
Agence MARCHE
Agence TROIS
MECRECO
2004 MECREKIN
2004 Agence GOMBE
2008 Agence LINGWALA
2008 Agence BANDAL
2008 Agence MATETE
2010 Agence UNIKIN
2013 Agence ZANDO
2006 MECRE KINTAMBO
2006 MECRE TSHANGU
2006 MECRE MATONGE
2006 MECRE NGALIEMA
2008 MECREKIS
2008 MECRE KINDU
2012 MECRE MATADI
2008 MECRE BUNIA
Agence BAGIRA
Agence MUHANZI
Agence ESSENCE
2005 MECRE BIRERE
2005 MECRE RUTSHURU
2005 MECRE BENI
Agence SAKE
Agence DU LAC
Agence MATONGE
Agence BUTEMBO
Agence PRINCIPALE
Agence MANGINA
Agence MARCHE
Agence KIBABI
[39]
II. 1.2. Evolution de croissance des Mecres. Figure 3 :
Evolution de croissance des Mecres
Evolution de la croissance des MECRE
20
19
16
12
7
2010
|
1
|
|
|
2008
|
|
|
|
|
|
3
|
2007
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
2006
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
2005
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
2004
|
1
|
|
|
4
2
2003
nouvelles créations taille du
réseau
2001
II.2. Champs d'action
II.2.1. ZONE DE COUVERTURE PAR MECRECO EN RDC.
La MECRECO compte à ce jour vingt (20) MECRE
répartie dans six des provinces sur onze de la R.D Congo. Ces vingt
MECRE desservent la clientèle à travers des Agences qui sont
définies comme des points de vente des produits historiques de la
MECRECO que sont l'épargne et le Crédit soit 41 au total.
Face à l'étendu du pays et la distance
relativement énorme qui séparent deux provinces de la R.D Congo,
et dans le souci d'apporter un encadrement plus rapproché aux MECRE de
base qui y sont, il est mis en place une stratégie de découpage
du territoire couvert; ainsi nous avons actuellement des regroupements
appelés Coordinations.
Une coordination est donc une structure
décentralisée de la Direction générale qui a
à charge l'encadrement d'un ensemble des MECRE et Agences
opérant
[40]
sur un territoire bien défini. On distingue
actuellement à la MECRECO quatre coordinations. Voir tableau 1
ci-dessous:
La MECRECO se présente alors comme suit:
Figure 4 : Présentation de MECRECO
RÉSEAU
|
COORDINATION
|
MECRE
|
AGENCES
|
1
|
4
|
20
|
41
|
|
|
|
|
|
|
Elle est donc repartie en 4 zones de concentration :
- l'Ouest composé de Kinshasa et le Bas-congo: 5 Mecres et
10 Agences,
- le Sud-Kivu: 5 mecres avec 10 Agences,
- le Nord-Kivu: 7 mecres avec 11 Agences et
- le Grand-Nord : 3 mecre avec 6 Agences.
Ce qui fait 4 Coordinations, 20 Mecres et 37 Agences.
[41]
Figure 5 : Zone de couverture en RDC
Actuellement le réseau MECRECO couvre 6 provinces
sur les 11 que compte la RD Congo
1
5
MECRE
2
1
5
6
Source : Document de présentation de MECRECO à BRS,
2016.
[42]
II.2.2. Représentation régionale du
réseau en RDC. Figure 6 : Représentation régionale du
réseau en RDC
Représentation régionale du
réseau
10
Agences
5 MECRE
Ouest
10
Agences
5 MECRE
Sud Kivu
11
Agences
7 MECRE
Nord Kivu
6
Agences
3 MECRE
Grand Nord
20
37
4
Source: Document de présentation de MECRECO
à BRS, 2016
II.3. Raison d'être de la MECRECO.
II. 3.1. Vision > BUT
Devenir le meilleur réseau fédéré
des Coopec en RDC qui contribue efficacement à la réduction de la
pauvreté et au développement du pays. Le réseau
fédéré est celui où il existe un lien très
fort les unités des base et dans lequel par consensus ces unités
de base ont conféré un pouvoir à la faitière qui
doit l'exercer dans la rigueur et la discipline.
> MISSION
Développer les mutuelles d'épargne et de
crédit de proximité efficaces et efficientes et mettre à
leurs dispositions des capacités leur permettant d'assurer
[43]
leur pérennité et de participer efficacement
à l'amélioration des conditions sociales et économiques
des membres.
II.3.2. Valeur de la MECRECO
- La proximité : chercher par tous les
moyens à se rapprocher le plus possible des membres pour mieux les
servir. Ceci justifie la nécessité de couvrir tout le territoire
ou l'on est implanté
- La flexibilité : être toujours
à l'écoute du membre pour mieux le servir ;
- L'honnêteté : dans toute action,
avoir pour guide la vérité et la transparence, savoir patienter
par rapport au gain matériel, ne s'approprier qu'auquel on a droit ;
- La célérité :
rapidité dans le traitement des dossiers ; la sécurisation des
épargne, la liquidité a tout le temps, mesures efficaces de
protections des épargnes des membres.
- L'efficience : obtenir le plus possible du
résultat sur base des moyens limités II.3.3. Objectifs
stratégiques du réseau
1. Professionnaliser les mecres et leur faitière
2. Atteindre l'autonomie financière et
opérationnelle du réseau
3. Accroitre le nombre des caisses et des membres.
4. Participer au développement et à la
réduction de la pauvreté en R.D.C
II.4. Type d'activité
II.4.1. Produits offerts,
La Centrale des Mutuelles d'Epargne et de Crédit du
Congo offre deux principaux produits principaux à ses membres à
travers les caisses primaires.
Il s'agit de :
- Produits d'épargne, - Produits de crédit.
II.4.1.1. Produits d'épargne
Il existe 5 comptes d'épargne à ses membres.
[44]
Il s'agit du compte épargne jeunesse, compte
épargne liberté, du compte épargne enfant ; du compte
épargne gagnant 12% et du compte dédié projets.
II.4.1.1.1. Compte jeunesse
C'est un compte qui est destiné aux étudiants,
élèves et toute autres catégorie de la Jeunesse, sont
objectif est d'apprendre la culture de l'épargne aux jeunes.
Avantage:
- Pas de frais d'ouverture de compte ;
- Pas de commission sur dépôt ni sur retrait ;
- Pas de frais de tenue de compte ;
- Sécurité garantie.
II.4.1.1.2. Compte liberté
Il concerne toutes les catégories des épargnes sans
spécification, il est destiné aux employés,
commerçants, Sociétés, Institutions publiques et
privés, ONG, etc.
Avantage:
- Pas de frais d'ouverture de compte ;
- Pas de commission sur dépôt ni sur retrait ;
- Pas de frais de tenue de compte ;
- Solde minimum 1$ ;
- Sécurité et rapidité ;
- Retrait illimité.
II.4.1.1.3. Compte enfant
Ce compte est destiné aux enfants mineurs qui sont encore
sous tutelle des parents, il est ouvert par les membres en vu de
préparer la scolarité et d'autres projets de leurs enfants
jusqu'à l'âge de la maturité, 18 ans.
Avantage:
- Pas de frais d'ouverture de compte ;
- Pas de commission sur dépôt ni sur retrait ;
- Solde minimum 1$ ;
- Taux d'intérêt de 6% l'an ;
[45]
- Compte pour enfant ; - Sécurité garantie.
II.4.1.1.4. Compte gagnant 12%
C'est le compte appelé communément
dépôt à terme, 12 % parce sont taux d'intérêt
est de 12 % l'an. Il est destiné à toutes personne physique
où morale qui vaut fructifier sont argent.
Avantage:
- Pas de frais d'ouverture de compte ;
- Solde minimum 20$ ;
- Durée à partir de 1 mois ;
- Pas de frais de tenue de compte ;
- Taux d'intérêt de 12% l'an ;
- Sécurité garantie.
II.4.1.1.5. Compte dédié
projets
Ce compte est destiné à toute personne physique
où morale pour préparer un investissement où une
dépense importance qui nécessite un fonds important qu'on ne peut
réunir du coup.
Avantage:
- Taux d'intérêt de 6% ;
- Durée minimum 3 mois ;
- C'est un type de compte caméléon qui prend le nom
selon que le projet
est lié à la scolarité ou à la
construction.
II.4.1.2. Les produits de crédit
La Centrale des Mutuelles d'Epargne et de Crédit du Congo
octroie 5 sortes de crédit à ses membres, à travers les
caisses primaires. A avoir :
II.4.1.2.1. Crédit à la
consommation
Ce type de crédit cible les salariés qui ont
domicilié leurs salaires et primes à la MECRE avec une
échéance de 12 mois et un taux débiteur qui varie entre de
2,5 et 3 % dégressif.
[46]
II.4.1.2.2. Crédit à la
production
Ce type de crédit cible les MPME qui ont
domicilié leurs recettes à la MECRECO avec une
échéance de 12 mois et un taux débiteur qui varie entre 3
de 4,8% dégressif.
II.4.1.2.3. Crédit aux groupes
Ce type de crédit cible les mamans ayant des
activités génératrices de revenus (AGR) ou autres MPME qui
se constituent en groupe solidaire avec une échéance de 6 mois et
un taux débiteur de 4% dégressif.
II.4.1.2.4. Crédit aux SYSCOFOP
Ce type de crédit cible les MPME tenanciers de petites
unités de production ayant souscrit au système de collecte de
fonds sur place, SYSCOFOP en sigle.
II.4.2. Conditions d'adhésion,
II.4.2.1. Personne morale:
- Photocopie des Statuts de l'entreprise;
- Photocopie du règlement d'ordre intérieur;
- Photocopie du registre de commerce où autre document
officiel autorisant
le fonctionnement de l'entreprise ;
- Photocopies des cartes d'électeurs des signataires
où cosignataires au
compte;
- Photo passeports à prendre sur place où à
scanner dans le logiciel ;
- La lettre de demande d'adhésion et du formulaire
d'adhésion.
II.4.2.2. Personne physique:
- photocopie de la carte d'électeur du titulaire
et/où cosignataire au compte;
- photo passeport à prendre sur place où à
scanner dans le logiciel ;
- dépôt de la demande d'adhésion et du
formulaire d'adhésion;
- l'acte de naissance délivré par l'autorité
compétente pour les mineurs.
[47]
II.4.3. Conditions d'accès au
crédit23.
II.4.3.1. Crédit individuel.
- Etre majeur et capable de contracter;
- Etre membre de la MECRECO pendant au moins 3 mois et effectuer
des
opérations de dépôt et de retrait;
- Ne pas avoir un crédit en délinquance au sein du
réseau MECRECO ;
- S'informer au service de crédit de la MECRECO sur la
politique de crédit;
- Avoir une garantie morale ;
- Avoir une garantie matérielle dont la valeur est
supérieure ou égale à 200
% du montant de crédit sollicité ;
- Pour les mariés, avoir la signature du conjoint;
- Présenter un où plusieurs moyens de paiement
jugés suffisants;
- Avoir pris connaissance du contrat, l'accepter et le signer.
II.4.3.2. Crédit des groupes à caution
solidaire.
- Etre membre de la MECRECO pendant au moins trois mois avant
de demander le crédit;
- Bénéficier d'une garantie collective ;
- Affecter le crédit aux activités
génératrices de revenus;
- Avoir dans le compte collectif un montant minimum de 10 % du
montant sollicité lors de l'étude du dossier.
II.4.3.3. Autres conditions.
- Le taux d'intérêt varie entre 3 et 4,8 % par
mois le crédit à la production pendant 12 mois, 2,5 à 3 %
par mois pendant 12 mois pour le crédit à la consommation avec
domiciliation des salaires et 4 % par mois pendant 6 mois pour le crédit
aux groupes et tout est dégressif;
- Le mode de remboursement est mensuel en capital et
intérêts;
- Les frais d'ouverture du dossier sont de 6 $us pour le
crédit individuel et 3 $us pour le crédit de groupe à
caution solidaire. Le membre autorise à la MECRE de les retirer sur son
compte lors de l'introduction de la demande;
23 Dépliant MECREKIN Juillet 2009
Dans le cadre de notre travail, nous présentons les
deux structures organisationnelles pour permettre à nos lecteur de
comprendre le fonctionnement
[48]
- Les frais d'étude du dossier sont fixés à
0,75 % du montant accordé et sont payés lors du
décaissement.
II.5.Cibles
Pour assurer son bon fonctionnement la MECRECO vise :
1. les enseignants (primaire, secondaire et
universités)
2. les autres fonctionnaires
3. les salariés des entreprises publiques, privés
et des ONG
4. les micro- petites et moyennes entreprises (éducation,
santé, commerce agriculture, transport, transformation, production,
distribution et service).
5. les organisations non gouvernementales (locales,
internationale et l'église)
6. les agents économiques individuels
7. les groupements des mamans exerçantes des AGR.
II.6.Organisation
Depuis le 19 octobre 2016, la MECRECO/COOCEC a
été mise sous gestion de la Banque Centrale du Congo suite
à une crise de trésorerie dont elle était victime depuis
2016. Cette crise avait paralysée toutes les activités de la
Mecreco et toutes les Coopératives primaires membres du réseau la
rendant incapable de servir ses membres au guichet et même l'octroi des
crédits.
La mise sous gestion été décidée
par le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo par le note de service
n°285 du 19 octobre 2016 avec comme objectif principal ; sécuriser
les épargnes des membres et proposer un plan de redressement pour la
reprise des activités. Un Comité d'Administration Provisoire
avait été mis sur pieds par la même note de service. Ce
Comité d'Administration Provisoire devra laisser la place aux organes
statutaires qui seront élus pour continuer les actions de
redressement.
Ce qui sous entend que la structure organisationnelle de la
MECRECO/COOCEC et de toutes les Mecres membres du réseau seront
rétablies après le départ du Comité
d'Administration Provisoire institué par la BCC.
[49]
de la MECRECO en temps normal suivant la loi 002/2002 du 02
février 2002, portant organisation et fonctionnement des
coopératives d'épargne et de crédit et durant la
période sous gestion par la BCC.
II.6.1. ORGANISATION STATUTAIRE DE LA MECRECO
La MECRECO/COOCEC est une centrale des Mutuelles d'Epargne et
de Crédit dont les membres sont les Coopératives d'Epargne et de
crédit qui fonctionne sous sa supervision. Les COOPEC sont donc
affiliées à la faitière MECRECO. A titre organisationnel,
les Coopératives d'épargne, appelé MECRE, sont des
Coopératives qui ont leur autonomie tout en étant membres de la
COOCEC MECRECO, elles sont appelées des mecres primaires tandis que la
faitière MECRECO est la mecre de première degré.
II.6.1.1. GOUVERNANCE ET MANAGEMENT DU RESEAU
II.6.1.1.1. Fonctionnement des organes de prise de
décision. La centrale est gérée de la
manière suivante:
· L'ensemble des MECRE agréées constituent
l'assemblée générale (AG) du réseau;
· Un conseil d'administration de 7 membres est élu
par l'assemblée générale (AG) ;
· Une commission de crédit du réseau
constituée de 3 membres;
· Un conseil de surveillance constitué de 3
membres;
· Une cellule d'appui à la stratégie (CAS)
· La Direction Générale réunit les
directeurs techniques.
II.6.1.1.2. Structure et composition des organes
exécutifs.
La Mutuelle d'épargne et de crédit au Congo
dispose d'une direction générale dans laquelle est inclue six
directions techniques géré et coordonné par un Directeur
assisté par des Chefs de service, à savoir:
1. La Direction d'Administration ;
2. La Direction des opérations;
3. La Direction de comptabilité et finance;
4. La Direction de système d'information et de gestion
;
5. La Direction de risques.
6. La Direction d'Audit Interne
[50]
II.6.1.1.3. Gestion d'une MECRE.
Chaque MECRE est gérée par les organes suivants
:
· Une assemblée générale (AG) de
tous les membres qui se réunit au moins une fois l'an ;
· Un conseil d'administration élu par
l'assemblée générale (AG) qui se réunit au moins 4
fois l'an ;
· Un conseil de surveillance élu par
l'assemblé général qui veille à la bonne gestion de
la MECRE ;
· Une commission de crédit élue par
l'assemblé générale et octroie les crédits;
· Un comité de gestion présidé par
le gérant et gère les affaires courantes de la MECRE dont le mode
de gestion est collégial.
Dans les lignes qui suivent un organigramme définira
clairement l'organisation de la MECRE en ce qui concerne les
responsabilités et la hiérarchie. Les décisions sont
prises selon une démarche d'analyse des causes et de recherche des
solutions appropriées
II.6.1.2. LE CONTRÔLE INTERNE.
Un système de gestion des risques opérationnels
est en place et fonctionne à 5 niveaux. Les 3 premiers niveaux se
passent dans la MECRE, l'audit interne est effectué par la centrale et
l'audit externe est confié aux bureaux d'études par la Banque
centrale du Congo (BCC) en plus des supervisions et contrôles
d'elles-mêmes. Cet arsenal des solutions permet de détecter
à temps les manquements, insuffisances et fraudes.
II.6.1.3. LE SYSTÈME D'INFORMATION DE GESTION
DE L'ENTREPRISE.
Le système d'information de gestion est
informatisé au logiciel « SMAT MFO ». Plus de 90% des agences
sont informatisées.
[51]
Fig 7 : Organigramme statutaire de la
Faitière
[52]
Figure 8 : Organigramme statutaire de la
MECRE
[53]
II.6.2. ORGANISATION DE LA MECRECO SOUS GESTION BCC.
Depuis la mise sous gestion de la MECRECO et les MECRE
affiliées du Comité d'Administration Provisoire par la BCC,
l'organisation statutaire était réputée
démissionnaire dans toutes les MECRE et à la MECRECO.
Désormais le CAP remplace tous les Dirigeants
statutaires jusqu'à l'élection des nouveaux, la structure de la
faitière et des MECRE a été adaptée à la
situation actuelle suivant les organigrammes ci-dessous.
[54]
Figure 9 : Organigramme de la
faitière MECRECO sous le CAP
[55]
Figure 10 : Organigramme d'une mecre multi-agences sous
le CAP.
[56]
Figure 11 : Organigramme d'une MECRE mono-agence sous le
CAP.
[57]
Chapitre III: IMPACT DE LA MONNAIE
ELECTRONIQUE SUR LES ACTIVITES DES IMF DE 2012 A
2016.
|
|
Selon certains penseurs « la monnaie électronique
est une solution pour booster l'inclusion financière en RDC »,
c'est peut être une confusion entre deux concepts; le mobile-money qui
est la monnaie électronique et le mobile-banking. Nous savons que c'est
en 2012 la BCC a mis en place les dispositifs réglementaires du
mobile-banking en RDC.
En effet, on parle de mobile-banking lorsque la carte SIM de
l'usager du téléphone mobil est connectée à son
compte bancaire. Il se fait que c'est le mobile-money qui s'est
développé en République Démocratique du Congo avec
ses conséquences.
C'est pourquoi nous parlons dans notre travail de la monnaie
électronique au lieu du « mobile banking ».
Nous allons remarquer, dans la suite de notre travail, qu'en
Afrique la monnaie électronique a remplacé le «
mobile-banking » et qu'après les IMF c'est sont les banques et
autres sociétés de transfert comme Westren-Union et Money-gram,
qui seront impactées parce que la population ne va pas ouvrir des
comptes bancaires; mais va de plus en plus faire leurs opérations par
téléphone : transfert et épargne. La monnaie
électronique va rendre les sociétés de
télécommunication de plus en plus puissantes
financièrement et incontournables.
Dans ce chapitre nous allons parler de la
généralité sur la monnaie électronique, de
l'évolution de quelques indicateurs de la Mecreco ; ce qui va nous
permettre, à partir des analyses, de mesurer l'impact de la monnaie
électronique sur les activités de la MECRECO.
Il va se clôturer par la détermination des
implications des effets produits sur la population.
III.1. Généralité sur la monnaie
électronique.
La monnaie électronique est une forme de monnaie mise
en place par le progrès technologique mais dont l'utilisation, et
même l'acceptation pose encore d'énormes problèmes. Nous ne
pouvons pas aborder la généralité de la monnaie
électronique sans parler de la monnaie en général : sa
définition, ses fonctions et les différentes formes.
[58]
III.1.1. Définition de la monnaie.
La monnaie peut être définie comme tout bien ou
instrument qui est généralement accepté par une
collectivité en paiement de biens et services où
créances24.
Ø Définition de la monnaie
électronique.
Plusieurs littératures ont parlé de la monnaie
électronique vu que c'est un nouveau mode de paiement et de transfert
d'argent. Elle permet aussi de conserver les avoirs financiers.
Ø Pour Michel Aglietta et
Laurence Scialom : la monnaie électronique, au sens
étroit, mobilisable dans les paiements de détail peut être
définie comme un stock électronique de valeur monétaire
qui peut être largement utilisé pour effectuer des paiements. Il
s'agit d'un instrument prépayé au porteur dont l'usage n'implique
pas nécessairement les comptes bancaires des parties impliquées
dans le paiement25.
Ø La monnaie électronique est,
légalement, une monnaie stockée sur des mémoires
électroniques de façon indépendante d'un compte bancaire.
Dans les catégories de la masse monétaire, elle s'oppose à
la monnaie fiduciaire (pièces et billets) ou à la monnaie
scripturale (compte de dépôt)26.
Ø D'un point de vue légal, le
législateur européen a donné sa propre définition,
transposée en France dans l'article L315-1 du Code monétaire et
financier (loi française no 2013-100 du 28 janvier 2013, lois
belges du 21 décembre 2009 [archive] et du 27 novembre 2012 [archive]):
"La monnaie électronique est une valeur monétaire qui est
stockée sous une forme électronique, y compris magnétique,
représentant une créance sur l'émetteur, qui est
émise contre la remise de fonds aux fins d'opérations de paiement
définies à l'article L.
24 Prof. MABI MULUMBA Evariste : op. cit. P2
25 Michel Aglietta et Laurence Scialom : Le
défis de la monnaie électronique pour les banques centrales.
P7
26 Htts://
fr.wikipedia.org/wiki/monnaie
électronique/
[59]
133-3 et qui est acceptée par une personne physique ou
morale autre que l'émetteur de monnaie
électronique27.
Ø Pour la Banque Centrale du Congo: la monnaie
électronique est toute valeur monétaire représentant la
créance sur l'émetteur, qui est:
· Chargé sur un support électronique, y
compris magnétique:
· Emise contre remise de fonds dont la valeur est
égale à la valeur monétaire émise;
· Acceptée comme moyen de paiement par une personne
physique ou morale autre que l'émetteur28. III.1.2.
Différentes formes de la monnaie.
La monnaie se présente sous les formes suivantes 29:
Ø Les pièces de métal,
frappées en alliages vulgaires (cupronickel p.e.) servant de monnaies
divisionnaires et d'appoint et n'ont aucun rôle déterminant dans
la création de la monétaire;
Ø La monnaie fiduciaire, en fait
exclusivement composée de la monnaie de papier dont chaque billet
représente des unités monétaires. Le billet de banque,
dans sa forme moderne, n'est plus convertible en métal et ne peut
être refusé (il a « cours forcé ») ;
Ø La monnaie scripturale, monnaie impalpable,
abstraite, consistant en des sommes d'unités monétaires inscrites
sur des comptes convertibles en billet des banques;
Ø La monnaie électronique:
l'innovation technologique qui permet de stocker un pouvoir d'achat dans une
carte prépayée a conduit à l'apparition de ce que certains
auteurs qualifient de « monnaie électronique ».
27
https://fr.wikipedia.org op.
cit
28 BCC. INSTRUCTION N°24 du 11 novembre 2011
relative à l'émission de monnaie électronique et aux
établissements de monnaie électronique.
29 Prof. MABI MULUMBA Evariste :
Théories monétaires: notes de cours destiné aux
étudiants de 2è Licence ISC/Gombe 2018-2019. P10
[60]
Ø Forme de Monnaie
électronique30.
La première génération de monnaie
électronique est constituée de modes de paiement opérant
dans les réseaux fermés et contrôlés par les
banques. On trouve dans cette catégorie les dépôts directs
et les paiements pré-autorisés. Ceux-ci sont largement
utilisés par les employeurs, les agences gouvernementales et d'autres
organisations effectuant des paiements où prélèvements
réguliers.
Pour les paiements de détail, les cartes plastiques
sont les instruments électroniques des consommateurs. Cette forme de
monnaie a une acceptabilité plus étendue que les chèques
et représente pour les banques un coût de traitement bien
inférieur à celui de la monnaie scripturale.
Insérées dans des lecteurs de signaux inscrits
sur leur bande magnétique, ces cartes permettent, dans certaines
limites, de convertir des dépôts en billets.
L'interbancarité permet d'effectuer ces retraits 24 heures su 24 dans un
grand nombre de guichets automatiques ainsi que de régler directement
des commerçants habilités à accepter ce mode de paiement
par transfert immédiat de fonds du compte bancaire de l'acheteur vers
celui du vendeur.
Ces paiements électroniques de première
génération s'inscrivent dans les circuits fermés dont les
banques sont les passages obligés de connexion.
L'efficience du système de paiement (réduction
des coûts de traitement, accroissement de la sécurité et de
la rapidité) a été accrue par la génération
de cette monnaie électronique de première
génération, mais la structure du système de paiement n'a
pas été fondamentalement modifié, elle demeure
hiérarchisée. Les banques endossent la responsabilité de
la sécurisation des paiements de détail par carte : elles ont le
droit de regard sur l'habilitation d'un commerçant à être
payé par carte, elles imposent des limites de crédit à
chaque détenteur de carte et elles garantissent la finalité des
paiements pour le payé en cas de défaut du payeur.
Ainsi, les systèmes de paiements électroniques
de première génération qu'ils soient de détail
où de gros peuvent être contrôlés et
sécurisé. Un double niveau de hiérarchisation permet
d'assurer la sécurité des paiements et de séparer les
risques posés par le paiement au détail et ceux qui concernent
les paiements en gros.
Actuellement la monnaie électronique de seconde
génération permet la dissémination de la création
monétaire et n'est régulée par aucune contrainte de
30 Michel Agliette et Laurence Scialom : Op. cit. P7
à 8
[61]
service. Seule la prudence de l'émetteur qui peut
être bancaire ou non bancaire tient lieu de dispositif de limitation des
risques.
Plus concrètement, deux forme de monnaie
électronique distinctes sont susceptibles de concurrencer
potentiellement la monnaie fiduciaire : le « e-cash » ou porte
monnaie électronique et la « monnaie réseau ».
Ø La porte monnaie électronique, «
e-cash », désigne des cartes à circuits
intégrés, multi-usage, rechargeable, stockant une valeur
monétaire sur des supports qui sont la propriété des
détenteurs et sont donc détachés des comptes bancaires.
Ø La « monnaie réseau » est
une forme de monnaie électronique qui grâce à des logiciels
spécialisés intégrés aux ordinateurs personnels,
peut être transférée pour s'acquitter de paiement via des
réseaux de télécommunication comme internet.
Ces deux formes de monnaie électronique ont des
caractéristiques communes, comme le pré-paiement des valeurs
monétaires stockées et l'utilisation de la cryptographie pour
l'authentification et la protection de la confidentialité et
l'intégrité des données.
III.1.3. Les fonctions de la monnaie31.
La monnaie joue essentiellement trois fonctions dans
l'économie :
Ø La fonction de numération ou
étalon de valeur: les échanges constituent une vente et un
achat portent sur une série de biens hétérogènes de
telle sorte que pour qu'il y ait échange, il faudrait une commune
mesure, un étalon de valeur. De par son indétermination, la
monnaie remplit cette fonction.
Ø La fonction d'intermédiaire
d'échange: les biens et services peuvent s'échanger les uns
contre les autres. C'est le troc. Pour que celui-ci ait lieu, il faut une
adaptation mutuelle des besoins des coéchangistes.
La multiplication des biens et services
échangés rend quasi irréalisable de telles transactions.
Ce qui entrave l'échange et ralentit la circulation des biens. Ainsi
s'explique le désir d'un instrument d'échange, fonction
essentielle de la monnaie. Cette fonction
31 Prof. MABI MULUMBA Evariste : op. cit. P11
[62]
d'échange suppose que la monnaie joue en même
temps le rôle de numération et qu'elle est une réserve de
valeur.
Ø La fonction de réserve de valeur: la
monnaie étant un instrument d'échange de biens et services, il
s'impose qu'elle soit une réserve de valeur. En effet, tous les
échanges ne s'effectuent pas sur un même marché ni au
même moment. L'unité monétaire acquise aujourd'hui par la
vente doit permettre d'acheter un autre bien demain par exemple. Pour cela,
elle doit garder sa valeur. Donc située dans le temps et dans l'espace,
la monnaie est une réserve de valeur.
III.2. Historique de la monnaie
électronique.
III.2.1. HISTORIQUE DE LA MONNAIE ELECTRONIQUE32.
Depuis plusieurs années déjà, le pouls
économique de l'Afrique s'est accéléré, impulsant
au continent une nouvelle dynamique de croissance. Parmi les mutations les plus
spectaculaires observées, le secteur bancaire est sans doute l'un de
ceux qui ont connu les plus importantes transformations. Pourtant, la majeure
partie des africains ne possède toujours pas de comptes bancaires
classiques et doit encore trop souvent compter sur des paiements en
espèces ou passer par des services informels, afin de réaliser
quotidiennement leurs transactions et autres paiements. Face à ce faible
niveau d'inclusion financière, une opportunité a vu le jour pour
les oubliés du système bancaire : le mobile money ou l'argent
mobile. Lancé pour la première fois au Kenya en 2007 par
l'opérateur Safaricom (filiale du groupe britannique de
télécommunication Vodafone), le mobile money est aujourd'hui un
franc succès, dont le modèle est désormais reproduit dans
89 pays à travers le monde. L'Afrique, qui a vu naitre cette solution en
reste cependant le fer de lance avec plus de 80% du continent couvert par des
services d'argent mobile.
C'est sous la forme d'un projet pilote initié en 2005
au Kenya que l'idée de l'argent mobile voit le jour. À l'origine,
ce projet qui a rassemblé 500 personnes avait pour objectif de faciliter
le remboursement de microcrédits, octroyés par l'institution de
microfinance Faulu Kenya, à l'aide du réseau de revendeurs de
crédits de communication de Safaricom. Durant six mois, les deux
organisations ont
32 http://www.innogenceulse.com/ la
révolution du paiement mobile en Afrique.
La monnaie électronique remonte en 2004 avec la
création par la Société de télécommunication
CELTEL, d'une banque appelée « Banque CELPAY ».
[63]
réalisé un test pilote au cours duquel, les
clients de l'institution de microcrédits ont utilisé les services
de l'opérateur mobile pour rembourser leurs prêts. Pourtant, alors
que le projet est encore à l'essai, sa simplicité pousse
rapidement les clients à se détourner de l'usage originel,
effectuant des opérations qui n'avaient pas été
prévues au départ comme des paiements de biens et services entre
participants du test pilote ou des reconversions de la monnaie
électronique en temps de communication envoyé à des
membres de leur famille.
À l'issue du test, Safaricom décide alors de
modifier entièrement sa stratégie et de recentrer le service sur
la fonction qui est sienne aujourd'hui : le paiement mobile.
M-Pesa (M pour « mobile », PESA pour «
argent » en langue swahili) est ainsi officiellement lancé en mars
2007 par Safaricom, premier opérateur mobile au Kenya.
L'opération connait un succès immédiat et M-Pesa capta
rapidement une part significative du marché des transferts d'argent au
Kenya. Aujourd'hui le service compte plus de 18 millions d'utilisateurs qui
effectuent près de 8 millions de transactions par jour.
Cette « success story » de l'opération
kenyane eût un écho retentissant et les plus importants
opérateurs mobiles du continent, accompagnés
d'établissements bancaires se sont successivement lancés sur ce
qui est considéré aujourd'hui comme l'une des plus importantes
innovations africaines de l'histoire. Ainsi, un an après sa cousine
kenyane, l'opérateur mobile français Orange lance lui aussi son
service « Orange money » présent aujourd'hui dans 14
pays dans le monde dont 11 en Afrique. Comme elle, une liste très longue
de groupes de télécommunications propose désormais des
services similaires à travers le continent. C'est le cas notamment de
l'indien Airtel, de l'Emirati Etisalat, du Sud-Africain MTN et de plusieurs
autres opérateurs nationaux et internationaux.
III.2.2. La monnaie électronique en
République Démocratique du Congo,
[64]
Cette banque a été acceptée par la
population, les Sociétés et même par le gouvernement. La
première rémunération grâce au
téléphone mobil a été réalisée par la
CONADER grâce à Celpay.
Avec l'appui de la Banque mondiale, un contrat de partenariat
portant sur la rémunération des anciens combattants a
été signé, vendredi 10 juin 2005, entre Celpay et la
Commission nationale de désarmement, démobilisation et
réinsertion ; Conader en sigle. La salle de conférences de
Conader a servi de cadre à cette cérémonie.
La rémunération mensuelle et autre frais de la
retraite des hommes en uniforme qui ont servi sous le drapeau national, sont
désormais confiés au bon soin de Celpay. Cette entreprise
assurera la transaction bancaire des fonds destinés aux anciens
combattants grâce au téléphone cellulaire. Cette mesure qui
est une grande première dans les systèmes de paiement en RDC,
permet de réduire la fraude et d'éviter les retraités
fictifs et fantômes33.
Celpay était accepté 24h/24h et 7 jours sur 7
chez: GHK, MEMLING, GB, TELESAT, AFRICA QUEEN, IBIZA BAR, 5 A SEC, MIDEMA,
ALIMENTATION JAMBO, BRALIMA, etc; et il était possible de
vérifier le solde de son compte à distance34.
CELTEL, était donc la première
société de télécommunication à utiliser la
monnaie électronique.
La monnaie électronique dans sa phase actuelle a
été lancée par Airtel-Congo avec ses 7 millions
d'abonnés crée « Airtel-money » le 20 mars 2012, Tigo :
6,6 millions d'abonnés lance « Tigo-cash » le 20 juillet 2012.
Le 20 juillet 2012, le leader dans la téléphonie cellulaire en
RDC, Vodacom avec plus de 11 millions d'abonnés crée «
M-pesa » en novembre 2012. Orange RD Congo, 5,2 millions d'abonnés
largue « Orange-Money » en 2015. Depuis fin mars 2016, Africell a
lancé à Kinshasa « Afrimobile-Money ».
On estime aujourd'hui à 2 millions, les utilisateurs
actifs des services financiers à partir du téléphone en
RDC sur un total de 35 millions d'abonnés à la
téléphonie cellulaire35.
33 Rich NGAPI : Journal « Le Potentiel » du
14 Juin 2005
34
www.pagewebcongo.com
35
https://www.financialafrik.com.
Amedé MWARABU : L'inclusion financière par le mobile-banking. 08
juillet 2016.
[65]
III.2.2.1. Cadre légale et
règlementaire.
Depuis fin 2011 la République Démocratique du
Congo est entré dans l'ère de la monnaie électronique, se
mettant ainsi au même diapason que les autres pays qui ont
accédé à ce système de paiement ancré sur
les nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Un acte d'engagement des parties prenantes intitulé
« cadre réglementaire de l'activité de monnaie
électronique en RDC » est signé par la haute direction de la
Banque centrale du Congo en date du 11 novembre 2011.
L'élaboration de cette réglementation hybride
inspirée de deux modèles stratégiques différents de
Kenya et de Philippines, a été confiée, à un groupe
de travail baptisé, « Comité mobile banking Task force
». Celui-ci comprenait en son sein, des organes de l'Etat, des
établissements de crédit, la Société congolaise des
postes, téléphones et télécommunication (SCPT),
l'autorité de régulation des postes, téléphones et
télécommunication (ARPTC), et des opérateurs de
téléphonie mobile.
Le modèle Kenya repose sur la transaction
financière proprement dite et appelé tantôt «
modèle transactionnel », tantôt « modèle non
bancaire ». Le modèle philippin se rapporte au modèle dit
« additionnel » ou « modèle bancaire ». Il est ainsi
dénommé parce qu'il offre une gamme de services financiers aux
clients des banques.
Selon le gouverneur de la banque centrale du Congo, le projet
de mobile banking représente des enjeux technologiques, commerciaux et
économiques importants, qui posent problèmes de choix
opérationnels sous la pression de l'innovation.
S'il est admis que le développement de la nouvelle
technologie de l'information et de la communication offre beaucoup
d'opportunités au secteur financier, l'autorité monétaire
relève qu'il n'en demeure pas moins que d'importantes questions
relatives aux risques, continuent de se poser dans le domaine de
l'émission de la monnaie électronique.
[66]
Voilà pourquoi la Banque centrale du Congo n'est pas
restée indifférente à la nécessité
d'approfondir la réflexion, afin d'identifier le plus clairement
possible les risques y afférents. Ainsi les services
spécialisés de l'institut d'émission envisagent des
règles aussi bien au plan national qu'international pour sauvegarder la
maitrise de l'émission et la gestion de la monnaie électronique
en optant pour des choix rationnels par rapport à l'environnement de la
RDC.
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo estime pour sa
part que dans ces conditions, afin de mieux encadrer l'activité
d'émission de la monnaie électronique et de garantir la confiance
du public dans ces nouveaux instruments de paiement et par conséquent,
de contribuer à la modernisation du système financier congolais,
il est tout à fait normal que soient appréhendés par le
nouveau cadre réglementaire différents points liés
notamment à la nature de la monnaie électronique, au statut de
l'émetteur et du distributeur, aux règles prudentielles de
gestion, au contrôle interne et externe, ainsi qu'à la lutte
contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Un texte réglementaire qui défini la monnaie
électronique, les conditions de sa création et de sont
utilisation est mis sur pieds, l'instruction N°24 du 11 novembre 2011,
relative à l'émission de la monnaie électronique et aux
établissements de monnaie électronique en République
Démocratique du Congo.
III.2.2.2. Etablissements de monnaie
électronique agrées36.
Au cours de l'exercice 2012, le paysage financier national
s'est enrichi d'une nouvelle catégorie d'intermédiaires
financiers.
En effet, depuis 2012, la Banque centrale du Congo a mis en
place les dispositifs réglementaires pour l'encadrement du lancement du
mobile-banking en RDC.
Au terme de l'exercice 2012, 3 établissements de
monnaie électronique ont été agréés par la
BCC:
Ø Airtel avec AIRTEL-MONEY : agrée le 04 mai 2012,
à ce jour avec 1.284.682 clients ;
36 BCC: Rapport de supervision des
intermédiaires financiers 2012, p73.
[67]
Ø Tigo avec TOGO-CASH: agrée le 26 mars 2012,
à ce jour avec 210.183 clients ;
Ø Vodacom avec VODACASH : agrée le 30 juillet
2012, à ce jour avec 133.023 clients.
Le volume des transactions du secteur a atteint 5.381.391 $us
en une année dont en grande partie réalisé au Katanga.
Au cours de l'exercice 2016 un établissement de
monnaie électronique a été agréé, partant le
nombre à 4 EME ; il s'agit de « Orange-Money ».
III.2.2.3. Volume global des transactions de la
monnaie électronique.
Tableau n°1 : Volume global des transactions de la
monnaie électronique.
AIRTEL MONEY
Nombre des clients
enregistrés 1 284 682 1 254 069 5 079 179 2 705 169 4 173
140
Nombre des clients actifs 89 928 159 534 845 000 228 839 529
434
Valeur des transactions 4 251 299 26 796 197 11 888 000 6 215
673 33 484 210
TIGOCASH
Nombre des clients
enregistrés 210 183 708 980 1 719 552 901 723 1 391
046
Nombre des clients actifs 42 037 159 534 662 889 182 030 421
141
Valeur des transactions 699 580 4 382 045 10 798 889 5 525 043
29 763 743
VODACASH
Nombre des clients
enregistrés 133 023 866 629 3 313 780 1 750 403 2 700
267
Nombre des clients
actifs 19 954 54 639 422 691 114 419 264 717
Valeur des transactions 430 512 4 415 283 11 069 741 5 697
701 30 693 860
TOTAUX PAR RUBRIQUE
Total des clients
enregistrés 1 627 888 2 829 678 10 112 511 5 304
254 8 182 627
Total des clients actifs 151 919 373 707 1 930 580
520 088 1 203 260 Total valeur des
transactions 5 381 391 35 593 525 33 756 630 17 265
761 93 011 696
INSTITUTION/RUBRIQUE
2012
2013 2014
215
2016
Source: BCC, rapport sur la supervision des intermédiaires
financiers 2012, 2013-2014 et 2015-2016.
Au regard du tableau ci-dessus, les activités de la
monnaie électronique sont croissantes durant les 3 premières
années. Les clients enregistrés sont passés de 1.627.888
en 2012 à 10.112.511 en 2014, soit un accroissement de 522 % suivant les
rapports de la BCC. Les clients actifs sont passés de 151.919 à
1.930.580, soit une
[68]
croissance de 1.171 %, tandis que la valeur des transactions
a enregistré une croissance de 528 %, soit de 5.381.391 $us à
33.756.630 $us à fin 2014.
Le rapport de 2015-2016 renseigne une décroissance de
tous les trois indicateurs et une contradiction entre les données de
2014 dans les deux rapports successifs. Ce qui nous fait penser à une
erreur qui se serait glissé dans les rapports. Considérant la
tendance sur terrain, la courbe reste croissante sur toute la
période.
Graphique n°1 : Evolution des clients
enregistrés de 2012 à 2016
Source: Données du tableau n°1.
Les comptes enregistrés sont des SIM abonnées
sur le réseau de la monnaie électroniques, il s'agit des
abonnés qui sont des utilisateurs potentiels de la monnaie
électronique.
De 2012 à 2013 l'acroissement est de 73,83 %,
tandisque de 2013 à 2014 elle est de 257,37 %. Le rapport de 2015-2016
est presque contradictoire avec le précédant parce qu'il
renseigne 3.313.780 comptes enregistrés au lieu de 10.112.511, soit un
écart de 6.798.731 comptes.
[69]
Graphique n°2 : Evolution des clients actifs de
2012 à 2016.
Source: Données du tableau n°1.
Il s'agit des clients qui utilisent déjà la
monnaie électronique dans leurs téléphones, la croissance
d'année en année est de 150 % en 2012 et 416,60 en 2014. Cette
évolution est justifiée par l'adhésion massive de la
population au système de la monnaie électronique.
La confidentialité, la facilité et la
sécurité sont les raisons qui poussent la population à
faible revenus à utiliser la monnaie électronique sous forme
d'épargne.
Suivant le rapport BCC de 2013-2014, les comptes actifs
à fin 2014 est de 1.930.580 ; tandis que le nombre renseigné dans
celui de 2015-2016 est de 422.691 comptes. L'écart est de 1.507.889
comptes.
Pour l'association d'Appui au Développement Autonome,
ADA en sigle, L'inclusion financière est l'ensemble
des dispositifs mis en place pour lutter contre
[70]
Graphique 3 : Evolution des valeurs des transactions de
2012 à 2016.
Source: Données du tableau n°1.
III.3. Monnaie électronique et inclusion
financière.
La monnaie électronique, dans sont utilisation
actuelle, est considérée par certains auteurs et chercheurs comme
une solution à l'inclusion financière ; donc elle permet aux
exclus des banques classiques d'accéder aux services financiers de base.
Cette affirmation est à notre sens discutable dans la mesure où
la monnaie électronique n'offre pas tous les services financiers dont la
population à faibles revenus a besoin pour le développement de
ses activités.
Il est important d'analyser la compréhension du terme
inclusion financière et c'est quoi les services financiers de base pour
les exclus du système financier classique.
L'inclusion financière est le faite de donner
accès aux services financiers de base à un plus grand nombre de
la population, spécialement à faible revenus. Ces services sont
l'épargne, le crédit, l'assurance et le transfert.
[71]
l'exclusion bancaire et financière. Elle englobe toute
une gamme de produits et services financiers et non financiers
rendus accessibles aux populations pauvres.
Parmi les services financiers, nous pouvons
citer:
· la micro-assurance avec toutes les variantes possibles
liées aux assurances (risque climatique, décès, etc.)
· les différents produits de crédit
· la pension
· les produits d'épargne
· le transfert d'argent
Les services non financiers couvrent quant
à eux un champ plus vaste. Il peut en effet s'agir de :
· formations (en gestion d'entreprise, en risques, en
gouvernance, etc.)
· logiciels d'aide à la prise de décision
(SIMFI, Microfact, etc.)
· conseil et l'expertise technique
· éducation financière et la
sensibilisation37.
Pour la Banque mondiale, l'inclusion financière est
définit comme la possibilité pour les individus et les
entreprises d'accéder à moindre coût à toute une
gamme de produits et de service financiers utiles et adaptés à
leurs besoins (transactions, paiements, épargne et assurance)
proposé par les prestataires fiables et responsables38.
Toutes ces définitions de l'inclusion financière
fixe l'opinion sur l'apport de la monnaie électronique à
l'inclusion financière.
L'élément matériel qui permet de tester
la réussite de l'inclusion financière est le nombre des comptes
ouverts dans les institutions financières : banques et Coopec. Or, la
grande majorité de la population bénéficiaire des services
de la monnaie électronique la pas de compte bancaire et ne
bénéficie pas des services prévus par l'inclusion
financière.
37 https/ :www.ada-microfinance.org,
38 https/ :www.banquemondiale.org
[72]
Les services rendus à la population utilisatrice de la
monnaie électronique retenus par notre analyse sont le transfert et la
conversion que nous pouvons appeler abusivement « épargne
».
Ø Il est vraie que le transfert est facilité par
la monnaie électronique, mais limité; selon les informations, pas
plus de 3.000 dollars par jour. Le comble est que celui qui transfert tout
comme celui qui reçoit ont tous un coût à payer. Il peut se
faire à tout moment et partout à condition que le réseau
de son fournisseur de service de télécommunication soit
disponible.
Ø La facilitation de transformer la monnaie judiciaire
en monnaie électronique, ce qui facilite le transport et donne la
sécurité grâce au système de code
personnalisé : « mot de passe ». Pour toute utilisation il y a
un prix à payer, sauf pour l'achat des unités de
communication.
On ne peut donc pas parler de l'inclusion financière
parce que l'utilisateur de la monnaie électronique n'a pas accès
aux autres services : pas de compte bancaire, pas de crédit, pas
d'assurance, ni des autres services non financiers. Nous pouvons parler d'une
collecte des épargnes de la population à faible revenu pour
l'orienter vers les banques classiques par le canal des sociétés
de télécommunication sans lui faire bénéficier des
avantages liés à l'épargne : crédit. Ce que nous
avons dit dans notre introduction, la monnaie électronique est une
source de financement des banques classiques : « argent froid ».
La monnaie électronique est donc juste un «
porte-monnaie électronique » parce qu'elle
provient de la conversion de votre monnaie fiduciaire, cette conversion peut se
faire aussi avec un compte bancaire pour faciliter certaines transactions en
monnaie électronique.
Pour contribuer à l'inclusion financière, il faut
encourager le « mobile-banking », banque mobile. C'est le projet
initial de la Banque Centrale du Congo et c'est la mission confiée au
« Comité mobile banking Task Force ». Le mobile-bankig permet
de relier le numéro de la carte SIM au compte bancaire de façon
à permettre de mouvementer le compte bancaire à partir du
téléphone. C'est donc le Mobile-banking qui peut contribuer
à l'inclusion financière.
[73]
III.4. La monnaie électronique et les IMF.
La monnaie électronique constitue, au regard de notre
analyse, une partie des sources de la baisse, si pas la disparition des
activités des institutions de microfinance. Les différents
rapports qui nous allons livrer ci-dessous vont illustrer cet affirmation.
III.4.1. La monnaie électronique et les
Coopératives d'Epargne et de Crédit.
Les Coopératives d'Epargne et de Crédit ont pour
mission principale, la collecte des épargnes de ses membres en vue de
les redistribuer sous forme de crédit à ses membres qui
présentent des projets bancables. C'est ce qu'on appel «
financement de la pauvreté rentable ».
Avec le manque de la culture à l'épargne, la
population à faible revenus s'est détournée d'avantage des
coopératives d'épargne et préfère convertir leurs
ressources en monnaie électronique pour le garder dans le
téléphone qu'il peut utiliser à tout moment vue que les
Agent distributeurs de la monnaie électronique se trouvent à
partout. Ce qui ne favorise donc pas l'épargne productive.
Les épargnes de la population à faibles revenus
se situe entre 1 et 1.000 dollars par moi, c'est la dans fourchette du montant
autorisé pour être gardé dans en monnaie
électronique. Les épargnes étant en baisse, il n'est pas
possible de maintenir la distribution des crédits au
bénéfice des membres des Coopératives d'épargne vu
que le crédit provient des épargnes et si un membre qui est sous
crédit n'épargne plus il y a accroissement des impayés.
C'est ce qui contribue à la faible rentabilité des
coopératives d'épargne et de crédit.
Avec cette la rouée à la monnaie
électronique, les opérateurs de communication deviennent des
banques en remplacement des Coopec, la banque mobile est la nouvelle
stratégie mise en place par les différents opérateurs de
téléphonie mobile qui est devenue une sorte de banque de poche
qui permet le paiement par téléphone portable. C'est un business
juteux qui augmente les chiffres d'affaires de ces opérateurs, ils
semblent avoir trouvé leur poule aux oeufs d'or. On peut se demander
jusqu'où s'arrêteront-ils quand on sait que c'est un
phénomène qui est en plein essor sur le continent.
[74]
En 2014, le nombre total des transactions se chiffrent
à 16,3 milliard de dollars39.
L'évolution des activités des
Coopératives d'épargne et de crédit
présentée ci-dessous donne la tendance des institutions
mutualistes de 2012 à 2016.
Tableau n°2 : Les activités des microfinances
en dollars de 2012 à 2016.
OUVERTURE DES
COMPTES 1 052 069 1 471 464 1 781 924 1 851 044 1 901
022
COOPEC 593 721 839 941 1 155 314 1 179 511 1 190 540
IMF 458 348 631 523 626 610 671 533 710
482
EPARGNES DES
MEMBRES 144 041 239 162 288 984 177 297 402 177 223
481 167 999 145 CREDITS AUX
MEMBRES 93 228 870 117 658 654 134 743 254 162 174
030 136 959 963
DISPONIBLES 58 488 932 69 425 608 67 599 211 63 075
469 48 015 779
RUBRIQUES
EVOLUTION DES ACTIVITES DES MICROFINANCES EN
DOLLARS
2012
2013 2014 2015 2016
Source: BCC, Rapport sur les activités de la
microfinace 2015, p41 à 42.
La tendance globale des activités de la microfinance
est baissière durant toute la période sous examen, malgré
la croissance continue du nombre des membres qui est passé de 1.052.069
membres en 2012 à 1.901.022 en 2016, soit 848.953 adhésions sur
les 5 années, où encore 14.150 membres qui adhèrent chaque
mois. Mais en observant les adhésions d'année en année, la
variation est décroissante, ce qui fait penser à un
désintéressement de la population vis-à-vis des
microfinances.
Les épargnes ont gardé une tendance croissante
jusqu'à fin 2015, passant de 144.041.239 $us à 177.223.481 en
2015. C'est en 2016 qu'elles sont passées à 167.999.145 $us, soit
une baisse de 9.224.336 $us qui représente 5,20 % par rapport à
l'encours épargne de 2015. Cette situation se justifie par des retraits
massifs enregistrés dans certaines institutions, particulièrement
à l'est, principalement la MECRECO. Il en est de même de l'encours
crédit qui est passé de 93.228.870 $us, en 2012 à
162.174.030 à fin 2015 et qui a chuté à 136.959.963 $us en
2016, soit 25.214.067 $us en une année qui représente 15,55 % par
rapport à l'encours crédit
39
https://www.Innogencepulse.com:
la révolution du paiement mobile en Afrique.
[75]
de 2015. La crise de liquidité dans la plus grande
institution des coopératives d'épargne et de crédit n'a
pas permit l'accroissement de l'encours crédit.
La liquidité a été décroissante
depuis 2013 passant de 69.425.608 en 2013 à 67.599.211 en 2014,
63.075.469 en 2015 pour chuter à 48.015.779 $us. La crise de
liquidité observée dans certaines institutions des COOPEC
justifie cette baisse.
Le ratio de liquidité immédiate est passé
de 40,60 % en 2012 à 28,58 % en 2016 et la moyenne sur toute la
période en étude est de 37,14 %, ce qui est largement
supérieur à la norme minimale de 20 %. Ce qui signifie que
certaines institutions ont détenu des liquidités qu'elles
auraient dû affecter aux emplois productifs.
Graphique n°4 : Evolution des ouvertures des comptes
de 2012 à 2016.
Source: Données du tableau n°2.
La tendance du graphique est haussière mais la
variation des adhésions annuelle est baissière. La population
commence à se désinterreser aux activités de institutions
mutualistes à partir de 2014 où les adhésions annuelles
ont sensiblement baissées, de 2013 à 2014, 310.460 membres ont
adhéré dans les coopératives. De 2014 à 2015,
69.120 adhésions et de 2015 à 2016 seulement 49.978 membres ont
adhérés.
[76]
Graphique n°5 : Evolution des épargnes des
membres de 2012 à 2016.
Source: Données du tableau n°2
Malgré la croissance des adhésions, les
épargnes des membres ont commencées à chuter à
partir de 2014 jusqu'à attendre presque le niveau de 2013 en 2016. De
2015 à 2016 la baisse des épargnes est de 9.224.336 dollars us.
Cette tendance se traduit au niveau de la trésorerie dans le même
sens.
Source: Données du tableau n°2
[77]
Graphique n°6 : Evolution des crédits aux
membres de 2012 à 2016.
Source: Données du tableau n°2
Suite à la reduction des épargnes, les
Coopérative d'épargne et de crédit sont dévenues
incapables d'accorder des nouveaux crédits à leurs membres. En
fin 2016 l'encours crédit a baissé de 25.214.067 dollars US.
Cette situation se justifie par la crise de traisorerie qui a ffrapé
certaines institutions mutualiste, particulièrement à l'Est.
Graphique n°7 : Evolution des disponibles de 2012
à 2016.
[78]
La crise de confiance vis-à-vis de certaines
institutions mutualistes se manifeste dans la trésorerie par des
retraits des épargnes suite à la fermeture de quelques
coopératives d'épargne et de crédit en 2013. Cette
situation s'est accentuée de 2015 à 2016 suite à la crise
de trésorerie qui a frappé les Coopératives membres de la
MECRECO/COOCEC en 2016. Entre 2015 et 2016 la trésorerie à
baissé de 15.059.690 dollars US.
III.4.2. La monnaie électronique et les messageries
financières.
Depuis la mise en circulation de la monnaie
électronique la population a apprécié la facilité
avec laquelle les opérations se font et dans toute
confidentialité, ce qui a provoqué le
désintéressement vis-à-vis des messageries
financières dont les coûts des opérations sont
supérieurs à celui exigé par la monnaie
électronique. C'est ce qui a entrainé la baisse très
sensible des activités de la plupart des messageries financières,
et la fermeture des autres. Les rapports des activités des messageries
financières montrent comment elles ont évoluées durant la
période en étude.
Tableau n° 3 : Les activités des messageries
financières de 2012 à 2016.
EVOLUTION DES ACTIVITES DES MESSAGERIES
FINANCIERES
2012
2013
2014
2015
2016
USD
USD
USD USD USD
INSTITUTION
Société de
Transfert du Congo 61 513 996 93 972 581 64 972
650 207 522 475 65 178 765
BIAC/WU 27 678 077 65 964 516 45 607 871 142 301
126 44 694 010
SOFICOM
TRANSFERT 44 756 114 45 830 879 31 687 473
100 796 631 31 658 257
SOLIDAIRE
TRANSFERT 4 942 104 20 023 467 13 844 226 47
433 408 14 898 003
AGENCE AIGLON
SERVICES 0 0 0 0 0
MONEY TRANS 0 0 0 0 0
AMI FIDELE
TRANSFERT 5 766 013 10 441 398 7 219 183 23
716 854 7 449 001
FIBANK/Money
Gram 0 0 0 0 0
BCDC/WU 14 086 628 39 193 112 27 097 462 71
150 865 22 347 008
Totaux transferts
reçus USD
158 742 932
275 425 953
190 429 525
592 921 359
186 225 044
Source: BCC, Rapports sur la supervision des
intermédiaires financiers 2012 à 2016.
Transferts reçus
[79]
Au regard du tableau ci-dessus, les transferts domestiques ont
enregistré une croissance de $us 363,54 entre 2014 et 2015. Par contre,
ils ont connu une baisse de $us 344,48 millions à fin 2016. Cette
contraction est attribuée notamment à la concurrence avec les
établissements de monnaie électronique40.
La monnaie électronique constitue donc un coup dur pour
la messagerie financière au regard des données de divers rapports
et à l'engouement de la population.
Graphique n°8 : Evolution des transferts
reçus en USD de 2012 à 2016.
Source : données du tableau n°3
III.5. La monnaie électronique et les
Banques.
Contrairement à la monnaie scripturale et la monnaie
électronique de la première génération, la monnaie
électronique de la seconde génération est émise par
les « établissements de monnaie électronique »,
conformément à l'instruction de la BCC n°24 du 11 novembre
2011.
L'émission et la distribution de la monnaie
électronique sont sous la responsabilité des ces
établissement à caractère privé, dans les limites
fixées par la
40 BCC, Rapport sur la supervision des
intermédiaires financiers 2015-2016, p36
[80]
Banque Centrale du Congo. En RDC, ce sont les
sociétés de télécommunication qui ont reçu
l'agrément, à l'instar des autres pays africains; le cas du
Kenya.
Suivant l'article 17 de l'instruction N°24, « la
valeur de monnaie électronique incorporée dans un instrument
émis par les établissements émetteur de monnaie
électronique ne peut excéder en aucun moment l'équivalent
de 3.000 $us, sauf autorisation expresse de la Banque Centrale du Congo. Le
plafond des paiements par jour ne peut dépasser 500 $us et le plafond
des paiements mensuels ne peut dépasser 2.500 $us »41.
Cette instruction est violée chaque jour, mais là n'est pas
l'objectif de notre travail.
La fourchette de ces transactions se situe dans la
catégorie des revenus de la population exclue du système
financier classique. C'est même leur épargne moyenne.
Notre étude relève que 80 % des clients des
établissements de monnaie électronique est constitué de la
population à faible revenus. Cette population considère la
monnaie électronique un nouveau moyen de sécuriser les avoirs
financiers, donc l'épargne. Ces épargnes une fois converties en
monnaie électronique, la monnaie fiduciaire est déposée
dans les comptes bancaires des différents établissements
émetteurs de la monnaie.
Cette opération n'a pas d'impact sur l'évolution
des comptes bancaires, donc pas d'impact sur l'inclusion financière.
Elle constitue, néanmoins, une source de financement gratuit pour les
banques classique et un financement des activités des
sociétés de télécommunication, nous avons fait
allusion à la « poule aux oeufs d'or ».
L'évolution des comptes bancaires durant la
période sous examen montre l'absence d'impact de la monnaie
électronique sur la croissance du nombre des comptes.
41 BCC, Instruction N°24 du 11 novembre 2011
Relative à l'émission de monnaie électronique et aux
établissements de monnaie électronique.
[81]
III.5.1. Evolution des comptes dans les banques
commerciales de 2012 à 2016.
Tableau n°4 : Ouverture des comptes bancaires de
2012 à 2016.
Nombre des comptes
bancaires 1 274 034 2 016 018
Dépôts de la clientèle
(en
millions de USD) 4 955,54 5 639,50 6 268,21 6 792,44
6 132,37
EVOLUTION DES COMPTES BANCAIRES ET DES DEPÔTS DE
2012 A 2016
2012
2013
2014
2 035
089 2 203 857 2 925 446
2015
2016
Source: BCC, Rapport sur la stabilité
financière 2016, p65. Rapport sur la supervision des
intermédiaires financiers 2015-2016 P18.
Le nombre des comptes bancaires a connu une progression de 3,9
%, passant de 2.026.018 fin décembre 2013 à 2.096.585 en 2014,
soit 79,667 nouveaux comptes ouverts dans le secteur bancaire.
Cette évolution positive est consécutive au
processus de bancarisation de la paie des fonctionnaires de l'Etat
déclenché depuis le premier semestre de l'année
201242. Au cours de la période de 2015 à 2016, il a
été observé que le nombre des guichets des banques a
augmenté plus proportionnellement que celui des agences, en raison
principalement des coûts d'investissement et d'exploitation moins
onéreux des guichets ainsi qu'au recours aux agents bancaires par
certaines banques43.
La baisse observée des dépôts en 2016 est
justifiée par:
Ø La baisse des dépôts du secteur
étatique dû à la diminution des revenus du pouvoir public
et des difficultés d'exploitation enregistrées par les
entreprises étatiques;
Ø Les entreprises privées non financières
ont éprouvé, dans l'ensemble, des difficultés
énormes découlant des effets néfastes de la basse
conjoncture qui ont débouché sur un ralentissement du niveau de
leurs activités ;
Ø Les dépôts des entreprises
privées non financières ont chuté de 4% en 2016, suite
à la volatilité du taux de change et de la montée de
l'inflation et les indices de la déprime de la plupart de ces
entreprises qui ont conduit à : (i) la dégradation de leur
rentabilité, (ii) la baisse de leurs chiffres d'affaires, (iii)
42 BCC: Rapport sur la stabilité
financière 2015, P69.
43 BCC, Rapport sur la supervision des
intermédiaires financiers 2015-2016, p18
[82]
la contraction de leurs bilans ainsi que (iv) la réduction
de leur niveau d'épargne44.
Graphique n°9 : Evolution du nombre des comptes
bancaires de 2012 à 2016.
Source: Données du tableau n°4.
Le nombre de guichets s'est accru de 52,00 % et 15,80 %
respectivement en 2015 et 2016 et celui des agences a progressé de 14,7
% et 3,8 % au cours des mêmes périodes45, ce qui
justifie l'augmentation du nombre des comptes bancaires ouverts.
44 BCC: Rapport sur la stabilité
financière édition 2016, p18
45 BCC: Rapport sur la supervision des
intermédiaires financiers 2015-2016, p18
[83]
Graphique n°10 : Evolution des dépôts
de la clientèle des banques de 2012 à 2016
Source: Donnée du tableau n°4.
Pour anticiper sur les risques liés au
développement de la monnaie électronique, la Banque Centrale du
Congo a mis en place une forme de feuille de route fixant les règles sur
l'émission, l'utilisation, le fonctionnement et les normes prudentielles
à travers l'instruction N°24 du 11 novembre 2011.
Les perspectives de développement affiché par la
monnaie électronique fait appel à des enjeux prudentiels
important dans le domaine des systèmes de paiement, des systèmes
bancaires, de la protection du consommateur et de la lutte contre la fraude. De
plus, le développement de la monnaie électronique serait
susceptible d'avoir des conséquences significatives sur les objectifs et
la conduite de la politique monétaire.
Une étude de la Banque Centrale du Kenya montre que 37%
des transactions mobiles sont frauduleuses, contre 1% seulement au niveau des
banques classiques46. Ce qui laisse entrevoir que la monnaie
électronique de la seconde génération comporte
d'énormes risques par rapport à la première et les
opérations bancaires. La raison reste le faite que la monnaie
électronique de la seconde génération n'est
46
https://www.bbccom/afrique: la
monnaie électronique pour booster la bancarisation.
[84]
pas sécurisée. Certains analystes pensent,
d'ailleurs, qu'il faut classer les EME dans les établissements de
crédit, ainsi seront régit par la loi n°003/2002 du 02
févier 2002 relative à l'activité et au contrôle des
établissements de crédit.
L'institut d'émission : la Banque Centrale du Congo,
classe les établissements d'émission de la monnaie
électronique dans la catégorie des intermédiaires
financiers, mais qui ne sont, jusque là pas régit par une loi si
ce n'est l'instruction n°24 relative à l'émission de monnaie
électronique et aux établissements de monnaie
électroniques. Au regard de tous les risques autour de cette monnaie et
le rythme de son développement, il serait urgent de voter une loi qui va
régir les EME à l'instar des autres intermédiaires
financiers.
III.6. La monnaie électronique et la
population.
La population apprécie la monnaie électronique
parce qu'elles la considèrent comme un moyen de paiement rapide, commode
et confidentiel, à l'instar de l'argent comptant.
La population à faibles revenus considère la
monnaie électronique comme un moyen sûr de sécuriser leur
argent; certains à cause de la déception par les institutions de
microfinance qui ont souvent de problèmes de gestion et d'autres par
manque de culture à l'épargne.
La monnaie électronique répond aux besoins des
consommateurs qui désirent préserver la confidentialité de
leurs renseignements personnels ou bancaires lorsqu'ils font des achats en
ligne.
Dans la vie de tous les jours, certains
préfèrent utiliser de la monnaie électronique plutôt
que de devoir transporter et compter des billets de banque et des pièces
de monnaie. Les commerçants, quant à eux, sont à
même de réaliser des économies car ils n'ont plus à
rendre la monnaie où à traiter des espèces.
Ces différentes raisons soutiennent le faite que la
monnaie électronique ne contribue pas à l'inclusion
financière.
En résumé, vu que la population à faible
revenus considère la monnaie électronique comme un moyen
sûr de conserver l'argent; donc leurs épargnes, et un moyen facile
et moins couteux pour faire le transfert et quelques achats, il s'agit
[85]
uniquement d'un porte monnaie électronique qui freine
l'élan de l'inclusion financière en collectant les
épargnes de la population à faibles revenus pour les
déposer dans les banques classiques sans contrepartie ;
c'est-à-dire les autres services liés à l'inclusion
financière.
III.7. Evolution de quelques indicateurs de la MECRECO.
|
Tableau n°5 : Quelques indicateurs MECRECO DE 2012
à 2016
36 791 928
38 106 241
172 418
182 571
22 939 541
22 541 890
18 319
17 952
5 306 757 0,14
5 652 423 0,15
0,62
0,59
|
|
|
|
|
14 414
|
|
|
|
|
2016
|
24 749 496
|
|
226 267
|
11 714 244
|
|
2 378 894
|
0,10
|
0,47
|
ANNEE
2012
2013
VOLUME EPARGNES
29 777 160
36 103 692
NOMBRE DES MEMBRES
126 921
145 198
EVOLUTION DE QUELQUES INDICATEURS MECRECO
24 473 342
25 063 340
VOLUME CREDIT
NBRE BENEFICIAIRES
21 388
20 130
TRESORERIE
4 116 813
4 410 131
Taux de liquidité
0,14
0,12
Taux AFFECTATION EPARGNES DANS
LES CREDITS
0,82
0,69
2014
2015
Source: Rapports annuels Mecreco consolidés.
Le nombre des membres de Mecreco sont en constante
augmentation durant toute la période de notre étude. Ça se
justifie par le faite que quand ont devient membre d'une Coopérative
d'épargne est de crédit, on le reste quand bien même le
solde est nul. Généralement le solde minimum est de 1 Dollar.
Parce qu'il s'agit d'une société mutualiste, la procédure
de retrait est autorisée par l'Assemblée Générale
sur demande écrite du membre.
La centrale des Mutuelles d'Epargne et de Crédit du
Congo, MECRECO/COOCEC en sigle est le plus grand réseau mutualiste de la
RDC, le nombre des membres et les témoignages reçu de la
population bénéficiaire de ses services exprime le poids ce cette
institution dans le domaine des COOPEC.
Le volume des est épargnes est croissant jusqu'en 2016
où ils ont chutées de 35,05 %, tandis que le volume des
crédits a évolué en dents de scie avant de baisser
jusqu'à 48,03 %.
[86]
Il s'est observé une croissance de la trésorerie
de 2012 à 2015, à fin 2016 la baisse est de 57,71 % suite aux
retraits massifs qui ont conduit à la crise de liquidité.
Le taux de liquidité de cette institution durant toute
la période de notre étude montre une exposition à une
crise de trésorerie éventuelle, c'est-à-dire qu'elle
n'était pas capable de résister à un choc lié
à un retrait massif. Ce ratio a varié entre 10 et 15 % sur toute
la période avec une moyenne de 13 % de loin inférieure à
la norme de 20 %.
Tout en étant d'accord qu'aucune institution
financière ne peut résister pendant longtemps devant des retraits
massifs de ses clients, néanmoins il faut rester dans les normes
prudentielles.
Le taux d'affectation des épargnes dans les
crédits le plus haut a atteint 82 % et le plus bas 47 %, ce qui laisse
croire qu'il n'y a pas une politique de distribution des crédits par
rapport à la norme.
Graphique n° 11 : Evolution du volume des
épargnes Mecreco de 2012 à 2016.
Source: Sur base des données des rapports Mecreco
du tableau n°5.
La MECRECO est le plus important réseau des mutuelles
d'épargne et de crédit bénéficiant de
l'adhésion populaire de la population. Le nombre de ses membres et le
volume d'épargne atteint en 2015, avant la crise en témoignent
:
[87]
38.106.241 Dollars et 226.267 membres. L'épargne moyen en
décembre 2015 est de 123,46 $us en décembre 2015 et 109,38 $us en
décembre 2016.
Le volume des épargne est passé de 38.106.241 en
décembre 2015 à 24.749.496 $us. La baisse se justifie par le
retrait massif des membres au cours de l'année à la suite des
soupcons de fermeture de Mecreco.
La variation entre le volume des épargnes à fin
décembre 2015 et celui de décembre 2016 constitue la part
retirée durant la période, soit 13.356.745 $us qui est de 35 %
par rapport à l'encours épargne de décembre 2015.
Grahique n°12 : Evolution du nombre des membres
Mecreco de 2012 à 2016
Source: Sur base des données des rapports Mecreco
du tableau n°5.
Le nombre des membres est toujour croissant parce que la
Mecreco ne supprime pas le compte d'un membre même s'il n'épargne
plus, c'est un compte à vie qui est hérité pas la personne
désignée à l'adhésion advenant la mort du
membre.
Aussi, il y a des membres qui continuent à faire
confiance à Mecreco par des nouvelles adhésions et les
épargnes dans les Mecre.
[88]
Graphique n°13 : Evolution de l'encours
crédit Mecrco de 2012 à 2016
Source: Sur base des données des rapports Mecreco
du tableau n°5.
Avec la crise de liquidité, la Mecreco n'était plus
en mesure d'accorder des nouveaux crédits afin d'accroitre son encours.
Sur le solde dû à fin décembre 2015, 10.824.646 $us ont
été remboursés jusque fin décembre 2016.
Si nous comparons la variation des épargnes entre les deux
dernières années sous examen, il y a lieu de dire que tous les
fonds remboursés ont été orientés au guicher pour
les retraits des membres.
[89]
Graphique n°14 : Evolution des
bénéficiares des crédits de 2012 à
2016.
Source: rapports consolidés Mecreco 2012 à
2016, tableau n°5.
Sur 17.952 bénéficiares de crédit à
fin décembre 2015, 3.538 membres ont soldé leurs prêts en
2016, soit 14.414 étaient redevables à la Mecreco pour un montant
de 11.714.244 $us.
Il y a lieu de constater que depuis 2012, le nombre des
bénéficiares crédit a une tendence baissière mais
pas au même rythme que l'encours crédit.
Par rapport au nombre des bénéficiares, le
crédit moyen de la période est de 1.141,49 $us.
[90]
Graphique n°15 : Evolution du taux d'affectation des
épargnes dans le crédit
Source: rapports Mecreco consolidés, tableau
n°5.
La MECRECO a affecté 82 % des épargnes dans le
crédit en 2012, ce taux a baissé d'année en année
jusqu'à atteindre 47 % en 2016, ce qui sous entend qu'il y aurait moins
de problème de trésorerie.
Graphique n°16 : Evolution de la
trésorerie
Source: Données du tableau n°5.
Ce système de paiement comporte beaucoup de risque vu
qu'il est ouvert, donc pas contrôlé par l'autorité
monétaire. Il est géré par les sociétés
privées qui
[91]
Le plus bas niveau de trésorerie atteint par la Mecreco
est de 10 %, ce qui a conduit à la crise de liquidité en 2016.
Les mecres membres du réseau ne pouvaient plus ni servir leurs membres
aux guichets, moins encore distribuer des nouveaux crédits.
Cette situation a provoqué un manque de confiance de la
plupart des membres en leurs institutions, d'où plus
d'épargnes.
Graphique n°17 : Evolurion du taux de
liquitidé
Source: données consolidées
Mecreco
Le taux de liquidité de la MECRECO depuis 2012
était en dessous de la norme de 20 %, ce qui l'exposait à une
crise de liquidité.
III.8. Impact de la monnaie électronique sur les activités de
la MECRECO/COOCEC.
|
Grace à l'évolution de la technologie, il s'est
développé un nouveau système de paiement
électronique appelé « Monnaie électronique ». Ce
système est entrain de prendre de l'ampleur au point d'impacter
même tout le système financier. En RDC l'autorité
monétaire l'a classé parmi les autres intermédiaires
financiers : AIF.
[92]
ont reçu l'agrément de la Banque Centrale du
Congo, qu'on appel « Etablissement de Monnaie Electronique » EME.
Si la monnaie électronique n'est pas bien
gérée elle risque d'impacter durement tout le système
financier du pays.
L'objectif de notre sujet est de relever l'impact de la
monnaie électronique sur les activités des Institutions de la
Microfinance, particulièrement MECRECO/COOCEC.
Vu le développement de la monnaie électronique
et l'adhésion populaire dans le monde, particulièrement en
Afrique où la bancarisation est trop faible, toute les institutions
financières seront touchées si aucun palliatif n'est
trouvé. Les IMF sont les premiers en commençant par les
messageries financières locales, les sociétés mutualistes,
les messageries financières internationales et les banques
classiques.
La banque centrale ne sera pas épargnée, parce
que la monnaie fiduciaire va disparaitre au fil du temps parce que la monnaie
électronique va prendre la place. C'est donc aussi une ressource de
l'autorité monétaire qui sera touchée parce que la monnaie
fiduciaire et la monnaie scripturale risqueront de ne plus être
sollicitées. C'est en vu de palier ce risque que la BCC a mis en place
l'instruction n°24 du 11 novembre 2011.
Il est vraie que la gestion prudentielle de la MECRECO, au
regard de leurs rapport, avait des problèmes qui pouvait entrainer une
crise de liquidité à la longue, voir le tableau de
l'évolution de quelques indicateurs Mecreco.
Cette crise a été précipitée par
les retraits massifs constaté en au cours de l'année 2016.
Les rapport de l'historique des activités des
microfinance indiquent une baisse de leurs activités à partir de
2015, année durant laquelle les activités de la monnaie
électronique ont commencé à prendre de l'ampleur en RDC.
Notre analyse relève un impact de la monnaie électronique sur les
épargnes des COOPEC dans la mesure où la population à
faibles revenus commence à utiliser la monnaie électronique sous
forme d'épargne. Ce qui contribue à la baisse des épargnes
dans les COOPEC et par implication il y aura moins des crédits
distribués, d'où le manque de performance de ces institutions.
[93]
III.10.Implications de la monnaie
électronique.
Notre étude n'a pas la prétention de bloquer les
activités de la monnaie électronique, mais étant dans le
domaine de la microfinance avec l'ambition de l'expertise nous avons
analysé les faits qui rongent les activités de ce domaine, en
dehors des problèmes récurrents de la gouvernance.
Le développement de la technologie crée toujours
des victimes, hier le Comptable pouvait faire un mois entrain de
préparer les états financiers, aujourd'hui avec l'ordinateur et
des logiciels de comptabilité mis en place il suffit d'une
procédure informatique pour produire tous les états. Il en est de
même des usines de montage où on avait besoin de plusieurs
machinistes pour soit soulever un poids, où faire le montage d'un
moteur, aujourd'hui une personne et des robots suffisent pour faire cette
tâche.
Ceci n'empêche pas aux analystes de faire des
études sur l'implication de la technologie sur l'homme.
Concernant la monnaie électronique et les
activités des IMF, nous avons relevé les implications
suivantes:
Ø Réduction des activités des
messageries financières: nous l'avons constaté dans
divers rapports et soutenu par la BCC, que la concurrence est accrue entre la
monnaie électronique et les messageries financières. C'est la
monnaie électronique qui l'emporte parce que, « la bonne monnaie
chasse la mauvaise » dit-on. La monnaie électronique accorde des
facilités que les messageries financières n'offrent pas.
Coût abordable pour le transfert, facilité et rapidité,
confidentialité, etc.
Ø Réduction des épargnes dans
les institutions mutualistes: les institutions mutualiste sont
entrain de perdre la confiance de la population à cause des
problèmes lié à la gouvernance qui impacte leur
pérennité, d'où la fermeture de certains sans rembourser
les épargnes des membres. Ce qui justifie la préférence de
la monnaie électronique pour les épargnes.
Ø Réduction de l'encours
crédit: le crédit provenant de l'épargne,
les institutions mutualistes ne peuvent pas octroyer les crédits sans
épargnes.
Ø Augmentation des
impayés: le remboursement des crédits se fait sur
les épargnes, tant que le membre n'épargne pas et
n'éprouve pas l'intérêt pour
[94]
le faire, le remboursement va nécessiter un suivi
permanant, d'où l'accroissement du taux des impayés.
Ø Réduction de l'inclusion
financière: nous avons démontré que la
monnaie électronique ne contribue pas à l'inclusion
financière. Le nombre des comptes créés dans les banques
et les IMF, la réduction de l'encours crédit comparés au
nombre des comptes créé par la monnaie électronique,
prouve que la monnaie électronique écarte d'avantage la
population à faible revenus des services financiers offerts. Voir la
définition de l'inclusion financière qui est « la
possibilité pour un individu et les entreprises d'accéder
à moindre coût à toute une gamme de produits et services
financiers utiles et adaptés à leurs besoins ;(transferts,
paiement, épargne, crédit et assurance) proposés par les
prestataires fiables et responsables. La question est de savoir si la monnaie
électronique offre tous ces services; la réponse est non selon
notre étude.
Ø Réduction des
emplois: avec la fermeture des agences et/où la fermeture
des Sociétés de messageries financières, la mise en
congé technique observé dans touts les Mecres affiliées
à la MECRECO, ce sont de emplois qui sont supprimés.
[95]
CONCLUSION
Nous n'avons pas la prétention d'avoir
clôturé ce sujet sur la monnaie électronique, qui est,
d'ailleurs un sujet récent et d'actualité. Le débat et les
recherches restent ouverts à cause des multiples risques que comporte
l'utilisation de ce nouveau moyen de paiement.
Notre étude a donc comme objectif d'analyser les
implications de ce système électronique des opérations
financières sur les IMF.
La mise en application de cette nouvelle technologie de
paiement constitue un grand problème : l'utilisation de la monnaie
électronique, au lieu du mobile-banking qui était pris comme
moyen d'encourager l'inclusion financière. La monnaie
électronique en soi n'est qu'un porte-monnaie électronique qui
vient remplacer la monnaie fiduciaire.
Le nouveau système de paiement électronique a
donc impacté négativement les activités des IMF,
particulièrement celles de la MECRCO au regard de l'analyse des
données mises à notre disposition.
Les institutions de microfinance, particulièrement les
Coopératives d'épargne et de crédit, présentaient
déjà une fragilité due principalement aux faiblesses
internes de gestion au point où elles ne peuvent plus résister au
moindre déséquilibre financier. C'est le cas principalement de la
MECRECO ; les rapports tant de la Banque Centrale du Congo que celui de
l'institution sous examen sont très éloquents.
Au regard des données chiffrées des
différents rapports, la réduction des activités de la
MECRECO avait des causes endogènes et exogènes :
1. Causes endogènes:
Ø La création d'une branche d'activités
de transfert de fonds au sein de MECRECO qui n'a pas pu évoluer à
cause du rétrécissement du marché ;
Ø Le manque d'information par les membres sur le
fonctionnement de la Coopérative est aussi à l'origine de ce
genre de réaction;
Ø Mauvaise gouvernance ;
Cette intervention est urgente au regard du
développement rapide des opérations en monnaie
électronique.
[96]
2. Causes exogènes:
> Le développement des activités de mobile-money
au détriment de mobile-banking ;
> Inadaptabilité des IMF à la nouvelle
technologie ;
Suggestions:
> La limitation stricte du montant maximum à
transférer et à garder dans le téléphone est un des
moyens de limiter les risques liés à l'utilisation de la monnaie
électronique ;
> Exiger un compte bancaire dans une institution
financière pour boucler une opération de transfert
électronique, car cette exigence va encourager la population à
ouvrir des comptes dans les IMF ou dans les Banques.
> Améliorer la gouvernance des IMF;
> Les IMF doivent s'adapter à la nouvelle
technologie et intégrer le système de monnaie électronique
pour ne pas disparaître.
La monnaie électronique est stockée sur un
support magnétique, généralement la carte SIM d'un
téléphone, en échange avec la monnaie fiduciaire et permet
de faire des paiements au détail et les transferts de fonds.
Les rapports de la BCC sur les différentes supervisions
des intermédiaires financiers relèvent le poids de cette
concurrence qui a conduit à la fermeture de certaines institutions de
messagerie et/où la réduction des activités des autres.
Voir tableau n°3 de notre rapport.
Tout en encourageant l'évolution de la technologie dans
la gestion des institutions de microfinance, nous constatons que la monnaie
électronique constitue un frein au développement des
activités de ces dernières. Il importe donc que le gouvernement,
à travers la Banque Centrale du Congo, trouve un moyen de soutenir les
institutions de microfinance qui ont montré leur capacité de
participer à l'amélioration des conditions de vie de la
population à faible revenus réduction par l'octroi des
microcrédit.
[97]
Les institutions de microfinance, eux-mêmes doivent
faire un plaidoyer dans ce sens mais surtout signer des accords de partenariat
avec les EME dans le sens de la distribution de la monnaie électronique.
C'est possible grâce à une organisation administrative
déjà existante par rapport au « agents de distribution
actuel. »
Le sujet sur la monnaie électronique est vaste et
nécessite l'attention tant des utilisateurs que de l'autorité
publique à travers la Banque Centrale du Congo.
9. SHERBROOK, Développement international des banques et
Coopératives, 2002, Mémoire on line;
[98]
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. AGLIETTA Michel et SCIALOM Laurence:
Les risques de la monnaie électronique ; 2002/2 n°14, Ed.
L'Economie Politique, Paris; 2002.
2. DESROCHE, Pourquoi et comment
constituer une société coopérative, 2è
éd. J. Delmans, Paris, 1976,
3. DIAS, Denise et Stéfan Stachen :
Guide de la supervision des émetteurs de la monnaie
électronique, Ed. Guide technique, Washington : CGAP, Déc.
2018.
4. GITON et VITRY, Les banques et les
Coopératives modernes, Ed. , 1995,
5. GODEFFROY Jean-Michel et MOUTOT Philippe:
Monnaie électronique : enjeux prudentiels et impact sur la politique
monétaire, Ed. Revue d'économie financière, Paris,
2002.
6. KAPUTA LOTA José, «
Identité Africaine et Occidentalité. Une Rencontre toujours
dialectique », Ed. L'Harmattan, Paris, 2006
7. PFAFF SELLER Adrian et Jules NDAMBU :
Les perspectives du numérique en République
Démocratique du Congo, ELAN RDC, Kinshasa; Déc. 2018.
II. Cours
1. KAPUTA LOTA José, Méthode de
recherche scientifique, 1ère Licence ISC, 2017-2018.
2. MABI MULUMBA Evariste : Théories
monétaires: 2ème Licence ISC/Gombe, 20182019 ;
3. MAKUNZA KEKE Edgard: Les fondamentaux de la
Microfinance, L1 ISC-Gombe, 20172018
III. Rapports, Documents et mémoire
1. BCC: Rapport de supervision des intermédiaires
financiers 2012,
2. BCC: Rapport de supervision des intermédiaires
financiers 2013-2014 ;
3. BCC, Rapport sur la supervision des intermédiaires
financiers 2015-2016,
4. BCC, Rapport sur les activités de la microfinance
2015-2016 ;
5. BCC, Rapport sur la stabilité financière
2015 et 2016 ;
6. MECRECO : Rapports consolidés 2012 à 2016
:
7. MECRECO : Manuel des politiques et procédures de
crédit.
8. Petit Robert 1 : Dictionnaire ;
[99]
IV. Revues
1. Benoit KUDIANGILA, Le Potentiel du 04
Octobre 2006.
2. Rich NGAPI : Journal « Le Potentiel
» du 14 Juin 2005.
3. AGLIETTA Michel et SCIALOM Laurence: Le
défis de la monnaie électronique pour les banques centrales, 21
mars 2011.
V. Documents juridiques
1. BCC. INSTRUCTION N°24 du 11 novembre 2011 relative
à l'émission de monnaie électronique et aux
établissements de monnaie électronique.
2. BCC, loi 002/2002 du 02 février 2002 portant
dispositions applicables aux Coopératives d'épargne et de
crédit,
3. BCC, loi 003/2002 du 02 février 2002 portant sur le
contrôle des établissements de crédit,
4. BCC, loi 11/020 du 15 septembre du 2011 fixant les
règles relatives à l'activité de la microfinance en RDC
;
5. JO du 28 mars 2014, la règlementation des changes en
République Démocratique du Congo; n° spécial
55è année;
6. Recueil des textes réglementaires des
coopératives d'épargne et de crédit ainsi que des
institutions de microfinance. Mars 2013.
VI. Webographie
1. Htts://
fr.wikipedia.org/wiki/monnaie
électronique/ consulté le 21 août 2019.
2. Global Findex 2014-RDC.
http://datatopies.word.org,
consulté le 21 août 2019
3. http://www.innogenceulse.com/ la révolution du
paiement mobile en Afrique, consulté le 23 décembre 2018.
4.
https://www.financialafrik.com.
Amedé MWARABU : L'inclusion financière par le mobile-banking. 08
juillet 2018.
5.
https://www.bbccom/afrique: la
monnaie électronique pour booster la bancarisation, consulté le
07 juillet 2018.
6. https/ :www.ada-microfinance.org, consulté le 21
septembre 2018
7. https/ :www.banquemondiale.org, consulté le 23 juillet
2019
[100]
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE 1
DEDICACE. 2
REMERCIEMENTS 3
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES GRAPHIQUES 6
0.INTRODUCTION GENERALE 7
1. PROBLEMATIQUE 8
2. HYPOTHESES 8
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 8
4. METHODES ET TECHNIQUES. 9
4. 1. Méthodes 9
4. 2. Techniques 10
5. DELIMITATION 11
6. CANEVAS DU TRAVAIL 11
Chapitre I : GENERALITES SUR LES IMF. 12
I.1. Définition d'une IMF 12
I.2. Catégorie des IMF 13
I.3. Historique des IMF 17
I.3.1. Historique des COOPEC. 18
I.3.1.1. Historique des coopératives d'épargne
et de crédits dans le monde. 18
1.3.1.2. En Afrique et surtout en RDC. 20
I.3.2. Historique des IMF 24
I.4. Objectifs des IMF 27
I.5. Cadre légal et institutionnel en
République Démocratique du Congo 27
I.6.Organisation des IMF en RDC 30
Chapitre II : PRESENTATION DE LA MUTUELLE 33
II.1.Historique de la MECRECO/COOCEC 33
[101]
II. 1.1. Schéma synthèse du déploiement
du réseau par année de création 38
II. 1.2. Evolution de croissance des Mecres. 39
II.2. Champs d'action 39
II.2.1. ZONE DE COUVERTURE PAR MECRECO EN RDC. 39
II.2.2. Représentation régionale du
réseau en RDC 42
II.3. Raison d'être de la MECRECO. 42
II. 3.1. Vision 42
II.3.2. Valeur de la MECRECO 43
II.3.3. Objectifs stratégiques du réseau 43
II.4. Type d'activité 43
II.4.1. Produits offerts, 43
II.4.1.1. Produits d'épargne 43
II.4.1.1.1. Compte jeunesse 44
II.4.1.1.2. Compte liberté 44
II.4.1.1.3. Compte enfant 44
II.4.1.1.4. Compte gagnant 12% 45
II.4.1.1.5. Compte dédié projets 45
II.4.1.2. Les produits de crédit 45
II.4.1.2.1. Crédit à la consommation 45
II.4.1.2.2. Crédit à la production 46
II.4.1.2.3. Crédit aux groupes 46
II.4.1.2.4. Crédit aux SYSCOFOP 46
II.4.2. Conditions d'adhésion, 46
II.4.2.1. Personne morale : 46
II.4.2.2. Personne physique : 46
II.4.3. Conditions d'accès au crédit 47
II.4.3.1. Crédit individuel. 47
II.4.3.2. Crédit des groupes à caution
solidaire. 47
[102]
II.4.3.3. Autres conditions 47
II.5.Cibles 48
II.6.Organisation 48
II.6.1. ORGANISATION STATUTAIRE DE LA MECRECO 49
II.6.1.1. GOUVERNANCE ET MANAGEMENT DU RESEAU 49
II.6.1.1.1. Fonctionnement des organes de prise de
décision. 49
II.6.1.1.2. Structure et composition des organes
exécutifs. 49
II.6.1.1.3. Gestion d'une MECRE. 50
II.6.1.2. LE CONTRÔLE INTERNE
50
II.6.1.3. LE SYSTÈME D'INFORMATION DE GESTION DE
L'ENTREPRISE. 50
II.6.2. ORGANISATION DE LA MECRECO SOUS GESTION BCC. 53
Chapitre III : IMPACT DE LA MONNAIE ELECTRONIQUE SUR LES
ACTIVITES DES IMF DE
2012 A 2016 57
III.1. Généralité sur la monnaie
électronique. 57
III.1.1. Définition de la monnaie. 58
III.1.2. Différentes formes de la monnaie. 59
III.1.3. Les fonctions de la monnaie. 61
III.2. Historique de la monnaie électronique. 62
III.2.1. HISTORIQUE DE LA MONNAIE ELECTRONIQUE. 62
III.2.2. La monnaie électronique en République
Démocratique du Congo, 63
III.2.2.1. Cadre légale et
règlementaire. 65
III.2.2.2. Etablissements de monnaie électronique
agrées. 66
III.2.2.3. Volume global des transactions de la monnaie
électronique. 67
III.3. Monnaie électronique et inclusion
financière. 70
III.4. La monnaie électronique et les IMF. 73
III.4.1. La monnaie électronique et les
Coopératives d'Epargne et de Crédit. 73
III.4.2. La monnaie électronique et les messageries
financières. 78
III.5. La monnaie électronique et les Banques. 79
[103]
III.5.1. Evolution des comptes dans les banques commerciales
de 2012 à 2016. 81
III.6. La monnaie électronique et la population. 84
III.7. Evolution de quelques indicateurs de la MECRECO. 85
III.8. Impact de la monnaie électronique sur les
activités de la MECRECO/COOCEC .91
III.10.Implications de la monnaie électronique. 93
CONCLUSION 95
BIBLIOGRAPHIQUE 98
TABLE DES MATIERES 100
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