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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.


par Dado Fabrice DEGBEDJI
Université d'Abomey-Calavi - Master en économie industrielle 2019
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DU BENIN

**********

 

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE

**********

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

(UAC)

**********

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

******************

ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

************

LABORATOIRE DE RECHERCHE EN FINANCES ET FINANCEMENT DE
DEVELOPPEMENT (LARFFID)

**********

NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE INTERUNIVERSITAIRE EN ECONOMIE

(NPTCI)

**********

Pays membres : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon,
Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal,
Tchad, Togo
CINQUIEME PROMOTION
************
MEMOIRE DE DIPLOME D'ETUDES APPROFONDIE/MASTER EN ECONOMIE

Option: Economie Industrielle

THEME

SERVICES FINANCIERS MOBILES, INCLUSION FINANCIERE ET CROISSANCE DES DEPOTS BANCAIRES DANS L'UEMOA

Présenté et soutenu par : Sous la direction de :

Prof Denis ACCLASSATO HOUENSOU,

Dado Fabrice DEGBEDJI

Professeur Titulaire des Sciences Economiques

Composition du Jury :

Président : Membre :

Prof Denis ACCLASSATO HOUENSOU Dr Achille ASSOUTO

Rapporteur :

Dr Abraham AMOUSSOUGA GERO

Date de soutenance : Mardi 05 novembre 2019

Année académique 2018 - 2019

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

L'ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
DE L'UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI N'ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION OU IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE
MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME
PROPRES A LEUR AUTEUR.

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI i

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI ii

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

DEDICACE

A

V' Mon père DEGBEDJI Benoît et ma mère TCHOKPONHOUE Cessito Marie, vous qui aviez tant souhaité me voir parvenir au terme de cette formation après tant de sacrifices consentis, que ce travail soit le fruit de votre effort ;

V' Mes frères et soeurs pour l'assistance à la réalisation de ce travail.

Fabrice Dado DEGBEDJI

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI iii

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

REMERCIEMENTS

Avant tout propos, nous tenons, au terme de cette expérience de recherche, à exprimer toute notre gratitude à tous les membres du jury qui ont bien voulu accepter d'apprécier ce travail de recherche. Nous adressons nos sincères remerciements :

V' Au Professeur feu Fulbert AMOUSSOUGA GERO, pour avoir accepté notre candidature au PTCI, que la terre vous soit légère ;

V' Au Professeur Denis ACCLASSATO HOUENSOU, Titulaire des Sciences Economiques, Directeur du Laboratoire de Recherche en Finances et Financement de Développement (LARFFID), Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi pour avoir encadré avec rigueur, probité, dévouement et abnégation ce mémoire de recherche ;

V' Au professeur Augustin Foster CHABOSSOU pour m'avoir orienté au NPTCI ;

A tous les enseignants de la FASEG pour avoir contribué à notre formation;

V' A Monsieur Melain Modeste SENOU pour ses conseils et apports très importants dans

la bonne marche de ce travail. Recevez ici, les expressions de nos profondes gratitudes ; V' Aux Messieurs Fidel SALIGA et Sylvain HEKPONHOUE pour leurs contributions

dans la rédaction de ce mémoire ;

V' A tous les membres du Laboratoire de Recherche en Finances et Financement du Développement pour leurs contributions dans la rédaction de ce mémoire ;

V' A tous les auditeurs de ma promotion de DEA-NPTCI, particulièrement Gessika MOUANDA, Emile SONEHEKPON, Abdel Wariss ALAO FARI, Gildas AKOUTA, pour les moments heureux, de sollicitude et de tristesse passés ensemble ;

V' A Monsieur Servais DEGBEDJI, Chargé de prêt à l'UNACREP Bénin, pour son soutien financier inestimable ;

V' A monsieur Alfred AYEDOUN pour son soutien indéfectible ;

V' A tout le personnel de l'Ecole Doctorale de la FASEG, notamment le personnel du secrétariat du Directeur ;

A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce mémoire.

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

LISTE DES SIGLES

AFI : Alliance for Financial Inclusion

AR Autorégressif

ARMA : Autorégressif et Moyenne mobile

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale

CGAP : Consultative Group to Assist the Poor

CNSMO : Comités Nationaux de Suivi et de la Mise en OEuvre

EME : Etablissement de Monnaie Electronique

EMF : Etablissement de Microfinance

FINTECH : Technologie Financière

FMI : Fonds Monétaire International

GLS : Generalized Least Squares

GPFI : Global Partnership for Financial Inclusion

IFC : International Finance Corporation

IMF : Institution de Microfinance

ITU ou UIT : Union Internationale des Télécommunications

MAT : Modèle d'Acceptation de la Technologie

MM : Masse Monétaire

MMG : Méthode des Moments Généralisés

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le développement de l'Agriculture

NTIC : Nouvelle Technologie de l'Information et de la Communication

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique

PIB : Produit Intérieur Brut

SMS : Short Message Service

TAR : Théorie de l'action Raisonnée

TBE : Taux de Bancarisation Elargi

TBS : Taux de Bancarisation Strict

TCP : Théorie du Comportement Planifié

TDI : Théorie de Diffusion de l'Information

TGUSF : Taux Global d'Utilisation des Services Financiers

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

TIC : Technologie de l'Information et de la Communication

TUSME : Taux d'Utilisation de Services de Monnaie Electronique

UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest Africaine

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Présentation des variables et les effets attendus 20

Tableau 2 : Evolution des services financiers via la téléphonie mobile dans l'UEMOA, de 2013

à 2017 23

Tableau 3 : Statistique descriptive des variables 31

Tableau 4 : Estimation GMM en Système de Arellano-Bover/ Blundell et Bond 32

Tableau 5: Estimation de la croissance des dépôts bancaires par la méthode GLS (Generalized

Least Squarres) 37

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière dans l'UEMOA de 2010 à 2018 24
Graphique 2 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière au Bénin de 2010 à 2018 25
Graphique 3 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière dans l'UEMOA de 2010 à 2018 25
Graphique 4 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière en Côte d'Ivoire de 2010-2018 26
Graphique 5 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière en Guinée-Bissau de 2010 à 2018 27
Graphique 6 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière au Mali de 2010 à 2018 27
Graphique 7 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière au Niger de 2010 à 2018 28
Graphique 8 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière au Niger de 2010 à 2018 29
Graphique 9 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion

financière au Togo de 2010 à 2018. 29

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

SOMMAIRE

INTRODUCTION 1

Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de l'étude 5

Section 1 : Problématique, objectifs et hypothèses 5

Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de recherche 8

Chapitre II : Analyse empirique de l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la

croissance des dépôts bancaires 22

Section1 : présentation des services financiers mobiles dans l'UEMOA, analyse des résultats de l'étude

et Suggestions 22

Section 2: Vérification des hypothèses et Suggestions 37

Conclusion 40

Références bibliographiques 41

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI viii

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

RESUME

La rapide progression des services financiers mobiles conjuguée à l'ambition de rendre universel les services financiers pour tous nous a amené à réaliser cette étude. Elle vise ensuite à analyser l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans les pays de l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). En utilisant à la fois des données issues de la base de données de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et de la Banque Mondiale, nous avons d'abord effectué une analyse graphique puis une analyse économétrique par la méthode des moments généralisés (GMM) pour déterminer l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière. Les résultats montrent que le taux global d'utilisation des services financiers, la masse monétaire, le taux d'utilisation des services de monnaie électronique et le taux d'alphabétisation des adultes expliquent positivement l'inclusion financière dans l'UEMOA. De plus, la méthode des moindres carrés généralisés (GLS) en panel nous a permis de mesurer l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts bancaires. Il ressort que le taux global d'utilisation des services financiers explique positivement la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.

Mots clés : Services financiers mobiles ; inclusion financière ; croissance des dépôts

ABSTRACT

The rapid growth of mobile financial services combined with the ambition to make universal financial services for all led us to carry out this study. It then aims at analyzinge the effect of mobile financial services on financial inclusion and the growth of bank deposits in the West African Monetary Union (WAEMU). Using both data from the Central Bank of West African States (BCEAO) and the World Bank databases, we first performed a graphical analysis and then an econometric analysis using the Generalized Moment Method (GMM) to determine the effect of mobile technology on financial inclusion. The results show that the Global Rate of Financial Services Utilization, the money supply, the Rate of Use of Electronic Money Services and the adult literacy rate positively explain financial inclusion in WAEMU. In addition, the Generalized Least Squares (GLS) panel method was used to measure the effect of mobile financial services on the growth of bank deposits. It appears that the Global Rate of Financial Services Utilization positively explains the growth of bank deposits in WAEMU.

Key words: Mobile financial services; financial inclusion; deposit growth

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

INTRODUCTION

Le progrès de la technologie a ouvert de nouvelles perspectives économiques, donnant à cet effet naissance à de nouveaux produits, services, et méthodes de travail (Madjid, 2013). Aujourd'hui étant dans une ère nouvelle de gestion des affaires, les opérateurs de téléphonie mobile, les institutions bancaires et financières ont compris que la pérennité et la survie de leurs activités, repose sur la maitrise et l'adaptation des technologies de l'information et de la communication (TIC). En effet, les TIC ont révolutionné les modèles économiques classiques, ce qui a obligé, le secteur financier entre autres, à subir des changements structurels dans la gestion de ses activités. La digitalisation gagne fortement le secteur des services financiers. Les cas concrets d'application se multiplient : paiements mobiles, sans contact ou instantanés ; les services d'épargne et de crédit, agrégation de l'information relative aux comptes bancaires, etc. Ainsi, les TIC, plus précisément l'industrie mobile, jouent désormais un rôle de premier plan dans le développement économique. En contribuant à l'émergence et la diffusion de l'innovation dans le commerce, l'agriculture, les services financiers, ou le transport, et à la modernisation des administrations publiques, notamment fiscales, la digitalisation de l'économie est en passe de révolutionner les échanges économiques et de stimuler la croissance, l'emploi, la réduction de la pauvreté, l'inclusion sociale et financière (Banque Mondiale, 2016 ; Hjort et Poulsen, 2016 ; Andrianaivo et Kpodar, 2011 ; Cariolle et al., 2007).

Depuis ces débuts, la finance mobile n'a cessé d'évoluer et de s'adapter aux modes et aux changements socioculturels. Née avec la grande consommation, des démarches et des méthodes ne cessent d'être formulées pour démocratiser et professionnaliser cette nouvelles technologies en finance, d'où l'apparition d'une vision moderne des institutions financières et bancaires (Madjid, 2013). Cette dernière n'est plus au centre de son environnement, mais elle est plutôt tournée vers un marché sur lequel agissent directement les concurrents, les clients et tout autre acteur. Ainsi, la notion de marché va profondément modifier le fonctionnement des sociétés qui ont désormais comme seul et unique objectif, le client et la satisfaction de celui-ci.

Cependant, Gervais (2009) affirme que le secteur bancaire a su imprimer une certaine dynamique grâce à une meilleure définition des procédés en vigueur et une meilleure structuration du système en général. Sa préoccupation majeure est : comment l'intégration des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) apporte une réponse supplémentaire au problème de la saturation des canaux naturels de distribution de services bancaires?

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

La croissance accélérée de la demande de services financiers et bancaires fera que les banques des pays en développement devront faire face au problème épineux de la saturation des canaux traditionnels de distribution de services financiers et bancaires, c'est ainsi qu'elles doivent donc se préparer aux nouvelles donnés qui se dessinent de façon à être plus compétitive et ainsi, la définition d'un cadre financier de plus en plus technologique et innovateur leur permettra de répondre aux exigences actuelles et futures du marché (Madjid, 2013).

En revanche, plusieurs auteurs dans la littérature ont défini la technologie financière. Selon Kannya (2018), la technologie financière est une application technologique en finance. Abondant dans le même sens, Wilson (2017) trouve que, la technologie financière est une entreprise qui utilise principalement la technologie pour générer des revenus en fournissant des services financiers aux clients. Pour Kominfo (2017), la technologie financière est un phénomène de fusion qui se produit entre une technologie aux caractéristiques financières qui modifient le modèle économique et l'affaiblissement des barrières à l'entrée.

Par ailleurs, prenant conscience de l'effet des services financiers fournis par le biais de la technologie sur les économies, Guerineau et Jacolin (2014) notent que les pays qui disposent de systèmes financiers suffisamment développés, par exemple en Asie du Sud-Est, bénéficient d'une croissance de long terme plus élevée que les pays où la profondeur financière est plus faible en particulier ceux situés en Afrique Subsaharienne. De même, la Banque de France (2014) souligne que l'accès aux services financiers permet aux populations à faible revenu de lisser leur contrainte budgétaire et leur consommation, évitant ainsi de tomber dans des « trappes à pauvreté » à la suite d'un choc exogène. Plusieurs facteurs sont à l'origine du sous-développement du secteur financier (Nkouka, 2019). A cet effet, Beck et Cull (2014) ont noté quatre facteurs spécifiques qui ont freiné le développement bancaire en Afrique par rapport aux autres régions en développement. Premièrement, la taille restreinte de nombreuses économies ne permet pas aux prestataires de services financiers de tirer parti des économies d'échelle. Deuxièmement, un grand nombre d'agents économiques opèrent dans le secteur informel et ne disposent pas des documents officiels requis pour les transactions financières. Troisièmement, la volatilité à la fois au niveau individuel, liée aux fluctuations des flux de revenus d'un grand nombre de micro entreprises et de foyers, et au niveau global, liée à la dépendance de nombreuses économies africaines vis-à-vis des exportations de produits de base, augmente encore les coûts et les risques pour les prestataires de services financiers. Enfin, quatrièmement, les problèmes de gouvernance continuent d'affaiblir de nombreuses institutions financières

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

privées et publiques. Ainsi, le développement rapide du secteur de l'informel en particulier les services financiers fournis par les opérateurs mobiles constitue-t-il une opportunité pour les exclus d'accéder aux services financiers formels ?

L'inclusion financière est devenue depuis le début des années 2000, l'un des piliers de l'agenda international pour le développent (Nkouka, 2019). Le sujet est aujourd'hui au centre des préoccupations des Banques centrales à qui il incombe d'une part, de contribuer à la mise en place des règles, mécanismes et outils appropriés en vue d'améliorer l'accès aux services financiers et d'autre part, à la création d'un environnement sain et propice au développement du secteur financier. Pour tenir compte de ce défi majeur, le Conseil des Ministres de l'UEMOA a adopté le document-cadre de politique et de stratégie régionale d'inclusion financière visant à promouvoir le renforcement de l'accès des populations aux services financiers dans l'Union.

Toutefois, malgré ce mouvement mondial en faveur de l'inclusion financière responsable, d'importantes divergences persistent dans la diversité, la qualité et l'utilisation des services financiers disponibles sur le marché (Klapper, 2015). Les personnes pauvres et à faibles revenus, en particulier les femmes, les jeunes et les habitants des zones rurales, sont les plus exclus et dépendent de mécanismes informels moins faibles et souvent plus coûteux pour gérer les besoins financiers. On se pose la question aujourd'hui de savoir si les services financiers mobiles ne permettent pas une inclusion financière responsable garantissant la croissance des dépôts bancaires. C'est dans cette perspective que la présente étude est initiée dont le thème est intitulé : « Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA ». Cette étude se propose d'analyser l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.

Notre étude utilise une estimation en données de panel sur les (08) Etat membres de l'UEMOA, notamment le Bénin, le Burkina, la Cote d'Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo sur la période allant de 2010 à 2018.

La présente étude est structurée en deux (02) chapitres. Le premier chapitre est consacré au cadre théorique et méthodologique de l'étude. Quant au dernier chapitre, il porte sur l'analyse empirique des résultats de l'étude ainsi qu'à la formulation des suggestions.

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

CHAPITRE I :

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

DE L'ETUDE

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de l'étude

Ce chapitre présente dans une première section la problématique, les objectifs et les hypothèses formulées dans cette étude. Dans la seconde section, il est question de présenter la revue de littérature et la méthodologie de recherche.

Section 1 : Problématique, objectifs et hypothèses

Nous présentons dans cette section, la problématique de recherche ainsi que les objectifs et les hypothèses formulées.

Paragraphe 1 : Problématique de recherche

Un secteur financier développé est la composante essentielle d'une économie. En effet, Levine (2005) soutien qu'un vaste développement financier induit la croissance économique. C'est dans cet esprit que, Schumpeter (1934) dans sa théorie du développement économique a montré l'importance de l'innovation et du crédit pour les agents économiques. Toutefois, il est à craindre que ce développement financier n'ait pas été suffisamment significatif dans les pays en développement (Enrique, 2014). Selon un rapport de la Banque Mondiale, plus de la moitié de la population mondiale adulte manque d'accès aux services financiers formels (Banque Mondiale, 2014). Cette majorité d'exclus du système financier se trouve dans les zones en développement en général et en Afrique en particulier. Les secteurs financiers en Afrique figurent parmi les moins développés du monde malgré un développement de la capacité de ces secteurs au cours de la dernière décennie (Banque Européenne d'Investissement, 2018 ; Fonds Monétaire International, 2016). De plus, selon le rapport de la Banque Mondiale sur l'inclusion financière, seulement 41% des adultes dans les économies en développement possèdent des comptes dans une institution financière formelle, contre 91% dans les pays développés. Plusieurs raisons expliquent cette exclusion, telles que le manque de confiance dans les banques, l'absence d'une pièce d'identité, la distance physique séparant les usagers potentiels des banques, et les coûts des transactions bancaires. De même, 65% des usagers potentiels déclarent ne pas avoir des ressources financières suffisantes pour ouvrir un compte. Cette situation est particulièrement inquiétante pour les populations vivant avec moins de 2 dollars par jour, dont seulement 10% ont accès aux services financiers formels (Arcand et al., 2013).

Sous l'effet de la rapide pénétration du téléphone portable, la finance mobile fait son apparition comme un produit financier innovant dans les pays en développement. La diffusion rapide des technologies d'information et de la communication dans ces pays est associée à une

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

augmentation plus rapide qu'ailleurs dans le monde du nombre d'abonnés téléphonique (GSMA, 2014). Les services financiers mobiles constituent aujourd'hui une réelle opportunité pour accélérer la croissance et le développement socioéconomique (GPFI, 2010). Ils offrent de nouvelles possibilités pour l'inclusion financière en facilitant l'accès aux services de dépôt, de crédit et de paiement (Busch et al., 2017), contrairement aux prestataires de services bancaires et financiers traditionnels. Dans le même esprit, Diniz et al. (2011) montrent que les services financiers mobiles ont permis d'améliorer non seulement l'accès aux services financiers, mais ont également renforcé la dotation en infrastructures et ont conduit à un développement économique et sociale (Diniz et al., 2011). Abondant dans le même sens, Klein et Mayer (2011) postulent que les services mobiles permettent aux exclus du système de disposer de compte électronique qui s'apparente au compte classique et concourent à un enracinement de la culture (éducation) financière (Klein et Mayer, 2011). De plus, l'essor notoire qu'a connu les services financiers mobiles et la révolution qui s'en est suivie dans l'industrie financière ont ouvert de nouvelles niches et des nouvelles pistes en matière d'inclusion pour les exclus du système financier formel.

Partant du constat relevé dans le document-cadre de politique et de stratégie d'inclusion financière dans l'UEMOA, la technologie mobile contribue à hauteur de 27,2% en 2014 aux initiatives des autorités monétaires pour booster le taux d'inclusion financière. Alors que, le secteur bancaire et la microfinance contribuent respectivement à 15,7% et 18,7% (CNSMO1, 2018). De même, la BCEAO (2017) indique que, au cours de l'année 2017, le nombre de souscripteurs de comptes de monnaie électronique dans l'UEMOA est ressorti à 50,5 millions, contre 36,5 millions en 2016, soit une hausse de 38,48%. Ainsi, ces résultats impliquent que les IMF ne sauraient expliquer à elle seule la progression rapide du taux d'inclusion financière dans l'Union au cours des dix (10) dernières années. En outre, certains auteurs suggèrent que les services financiers mobiles ont contribué significativement au relèvement du taux d'inclusion financière dans l'UEMOA en particulier et en Afrique en général. Par ailleurs, depuis le succès spectaculaire de M-PESA au Kenya dans les années 2007, la finance mobile fait partie des options de politique priorisée par les décideurs publics afin de combler le retard d'accès des populations aux services financiers. Plusieurs acteurs, notamment les opérateurs GSM et bancaires, misent sur la téléphonie mobile pour accroitre le taux d'inclusion en Afrique (GSMA, 2018). Le développement rapide de la téléphonie mobile en Afrique et en particulier

1 CNSMO : Comités Nationaux de Suivi de la Mise en OEuvre de la stratégie d'inclusion financière dans l'UEMOA

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

dans l'UEMOA a convaincu ces acteurs de la nécessité d'utiliser ce moyen de communication afin de réduire l'exclusion financière en Afrique (GSMA, 2018). La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) abondera dans le même sens et va inclure dans ses plans d'actions pour la bancarisation et l'accès aux services financiers, la promotion des services financiers mobiles (BCEAO, 2016).

On s'aperçoit que l'expansion rapide des services financiers mobiles pourrait déstabiliser le système financier en ce qui concerne plus la mobilisation des dépôts des banques et IMF qui verront leur client délaisser les services financiers formels. Dans le même esprit, Pickens (2009) soupçonne que, l'expansion des services financiers mobiles ces dernières décennies a désavantagé les banques commerciales en raison du vol indirect de leurs liquidités. Par exemple, la baisse drastique du nombre de transactions de prêts de 15% entre juillet et décembre 2011 dans les banques commerciales Ougandaises est attribuée à la réduction des liquidités (Nuwagaba, 2012). Dans l'UEMOA, la Guinée-Bissau, le Togo, le Burkina et le Niger ont enregistré en 2017 une baisse de taux de dépôts à vue respectivement de 54,0%, 28,0%, 13,8% et 7,2% (BCEAO, 2017). Les raisons de ces baisses pourraient être attribuées fondamentalement aux services financiers mobiles qui ont dominé le secteur financier. Néanmoins, cette affirmation manque de preuves empiriques crédibles dans la littérature bancaire car les recherches scientifiques visant le niveau d'association entre les services financiers mobiles et les dépôts dans les pays en développement sont rares (Maurer, 2008).

C'est dans cette perspective que nous avons décidé de porter notre thème de recherche sur : « Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA». Face au manque d'études dans l'UEMOA, cette étude se pose les questions suivantes dont la question centrale se présente comme suit: quel est l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA ?

Ainsi découlent de cette question centrale de recherche les questions spécifiques de recherche suivantes :

y' quel est l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière ? y' quel est l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts bancaires?

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche

Nous présentons ici, les objectifs fixés et les hypothèses formulées dans le cadre de ce travail de recherche.

1. Objectifs

Les objectifs sont déclinés en objectif général et objectifs spécifiques. Ainsi l'objectif général de ce travail consiste à analyser l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.

De façon spécifique, il s'agit de :

? déterminer l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière ;

? mesurer l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts bancaires.

2. Hypothèses

Pour atteindre les objectifs de cette étude, les hypothèses suivantes, faisant l'objet de vérification ont été formulées.

H1 : la technologie mobile influence positivement et significativement l'inclusion financière ;

H2 : les services financiers mobiles ont un effet négatif sur la croissance des dépôts bancaires. Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de recherche

Cette section est subdivisée en deux paragraphes. Le premier est consacré à la présentation de la revue de littérature de l'étude. Quant au second paragraphe, il est question de présenter l'approche méthodologique utilisée dans cette étude.

Paragraphe 1 : Revue de littérature

Il s'agit ici de présenter les concepts de l'étude. Ensuite, il est question de présenter la revue théorique et empirique relative à cette étude organisée par thématique.

1. Clarification des concepts 1.1. Services financiers mobiles

Les services financiers mobiles sont des services financiers fournis via des téléphones mobiles, des ordinateurs personnels, Internet ou des cartes liées à un système de paiement numérique fiable (Ozili, 2018). Selon Gomber et al., (2017), les services financiers mobiles englobent une

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Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

multitude de nouveaux produits financiers, activités financières, logiciels liés à la finance, ainsi que de nouvelles formes de communication et d'interaction client fournies par les sociétés de technologie financière et les fournisseurs de services financiers innovants. Bien qu'il n'existe pas de définition standard des services financiers mobiles, il existe un consensus sur le fait que les services financiers mobiles comprennent tous les produits, services, technologies et infrastructures permettant aux particuliers et aux entreprises d'avoir accès à des moyens de paiement, d'épargne et de crédit via Internet sans avoir besoin de visiter une agence bancaire ou sans traiter directement avec le prestataire de services financiers.

1.2. Inclusion financière

L'inclusion financière définit la possibilité pour les individus et les entreprises d'accéder à moindre coût à toute une gamme de produits et de services financiers utiles et adaptés à leurs besoins (transactions, paiements, épargnes, crédit et assurance...) proposés par des prestataires fiables et responsables (world Bank, 2012). Klapper & Singer (2014) définissent l'inclusion financière comme l'accès et l'utilisation de services financiers appropriés, accessibles et abordables. Elle peut être également définie comme l'utilisation de services financiers formels par les pauvres (Beck, Demirguèc-Kunt & Levine, 2007; Bruhn & Love, 2014). L'inclusion financière implique donc l'augmentation du nombre d'individus (principalement pauvres) ayant accès à des services financiers formels, principalement par le biais de comptes bancaires formels, ce qui contribue à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique (Beck et al., 2007; Bruhn & Love, 2014).

1.3. Dépôts bancaires

Selon la BCEAO (2010), les dépôts bancaires sont une somme reçue de la clientèle par une banque, avec ou sans stipulation d'intérêt, et le droit pour la banque d'en disposer pour les besoins de son activité, mais sous la charge d'assurer au déposant un service de caisse. Les dépôts peuvent êtres des dépôts à vue (comptes chèques, comptes courants, et les comptes sur livrets d'épargne) dont le propriétaire a la libre disposition à tout moment, ou des dépôts à terme (compte à terme, bon de caisse, etc.) que le client ne peut réclamer avant un certain délai. Diamond et Dybvig (1983) donnent une définition plus nuancée et considère que les dépôts bancaires constituent des fonds reçus du public par une banque sous forme de dépôts avec le droit de disposer pour son propre compte mais à charge de restituer. Pour ces auteurs, les dépôts constituent le principal engagement de la banque.

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2. Eléments de littérature sur le lien ente finance mobile et inclusion financière

La théorie relative à la technologie numérique et à l'inclusion financière commence par le fait que la plupart des exclus financiers ont au moins un téléphone portable comme atout et que la fourniture de services financiers par cette technologie pourrait accélérer l'inclusion financière des pauvres (Banque mondiale, 2014b). En effet, Ozili (2018) a montré que la finance numérique a un impact sur l'inclusion financière grâce à l'accès des communautés vulnérables aux services financiers ainsi qu'à la rentabilité des banques en raison des avantages tirés de la non-installation de nouvelles agences. De même, Chu (2018) considère que la technologie mobile est un tremplin pour l'inclusion financière numérique. En effet, il montre que les facteurs clés de la prolifération des technologies mobiles, tels que l'accessibilité, la disponibilité et le caractère abordable d'un écosystème financier ouvert, sont également les facteurs déterminants d'une inclusion financière numérique forte et durable (Chu, 2018). La technologie mobile est donc apparue comme une meilleure alternative pour corriger les imperfections de la finance formelle (Alexandre & Eisenhart, 2013). Par exemple, le Partenariat mondial pour l'inclusion financière a mis l'accent sur le développement et la pénétration rapide d'innovations numériques dans le secteur financier afin d'accélérer la fourniture de services financiers. De même, en analysant l'impact des envois de fonds sur l'inclusion financière en El Salvador sur 937 ménages à l'aide d'une technologie à variable instrumentale, Anzoategui, Demirguc-kunt et Periåla (2014) ont découvert un impact positif des envois de fonds sur l'inclusion financière en termes d'augmentation des dépôts des ménages, effet malheureusement non significatif et robuste sur les crédits. Pour ces auteurs, une forte inclusion financière par le biais de la technologie numérique peut réduire les coûts d'envoi et de réception des transferts, ce qui pourrait davantage motiver les migrants à envoyer et les ménages à recevoir des envois de fonds. Dans le même esprit, Ravi et Gakhar (2015) montrent que l'avantage comparatif en termes d'infrastructure et de réseau de clients permet aux technologies numériques d'accélérer l'accès aux services financiers. De plus, Björkegren et Grissen (2015) estiment que l'accès au crédit via les technologies numériques est une promesse d'inclusion financière. Ainsi, utiliser le téléphone mobile pour obtenir du crédit peut aider à prévoir les paiements de crédit des ménages et à éviter les défauts de paiement. De même, Sinha et Highet (2017) soutiennent que la technologie mobile dans les pays en développement favorise une pénétration effective du système de financement auprès des populations mal desservies. Par exemple, avant l'introduction de MPESA au Kenya, seuls 26,4% des adultes avaient accès à des services financiers formels en 2006. Ce taux était passé à 66,7% en 2013 (Muthiora, 2015).

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Cependant, au-delà de l'adoption de la technologie numérique, une inclusion numérique complète d'une économie nécessite l'extension des services de télécommunication aux pauvres des zones rurales, ce qui est très important pour la création d'une plate-forme de communication numérique entre les clients et les agents d'argent mobile en zones rurales. Cette inclusion numérique appelle dès lors la mise en place d'un système de paiement sur la base de ces services de télécommunication établis et contrôlés par la réglementation, afin de clarifier les exigences relatives à la connaissance du client et au statut juridique des agents d'argent mobile (AFI, 2018). Et enfin, l'accès des pauvres à tous leurs besoins financiers et non financiers en ligne (Koh, Phoon et Ha, 2018). Les auteurs font également valoir que les effets positifs de la finance numérique sur le bien-être sont perçus par l'accès aux comptes d'épargne, l'inclusion sociale et institutionnelle et l'accès à une gamme diversifiée et améliorée de services financiers tels que les paiements, l'épargne et le microcrédit. En ce qui concerne le volet institutionnel, Djankov et al., (2005) ont enquêté sur le crédit privé dans 129 pays et ont découvert que les droits de protection des créanciers et la disponibilité des institutions diffusion l'information ont favorisé une croissance financière inclusive. Ensuite, en tenant en compte l'aspect institutionnel, Demirguç-Kunt et al., (2013) affirment que pour stimuler l'inclusion financière, il y a un besoin de réduire les défaillances du marché et favoriser la transparence dans la circulation de l'information. Le NEPAD et l'OCDE (2009) ont souligné que l'intermédiation financière a progressé dans les pays dotés d'institutions juridiques solides alors qu'elle demeure embryonnaire dans les autres malgré les réformes substantielles qui ont été accomplies dans le sens d'une plus grande libéralisation.

Cependant, compte tenu du développement rapide de la technologie mobile dans les pays en développement, de nombreuses études ont mis en évidence le rôle croissant de la technologie mobile dans l'inclusion financière et le développement inclusif en Afrique (Adrianaivo & Kpodar, 2012; Beck, Senbet et Simbanegavi, 2014; Cull, Gine , Harten, Heitmann et Rusu, 2018). En effet, Adrianaivo et Kpodar (2012) ont étudié l'impact de la téléphonie mobile sur la croissance économique de 44 pays africains entre 1988 et 2007. Ils ont découvert, à l'aide d'un système GMM, que l'expansion rapide de la téléphonie mobile avait un impact positif et significatif sur la croissance économique grâce à l'inclusion financière. De même, Senou et al., (2019) ont évaluer le rôle croissant des technologies numériques utilisant le taux de pénétration du téléphone mobile et l'utilisation d'Internet comme indicateurs généraux de la dynamique de l'inclusion financière dans l'UEMOA entre 2006 et 2017. Ils ont trouvé, à l'aide d'un système GMM, qu'outre les effets spécifiques de la pénétration du téléphone mobile et de l'utilisation

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d'Internet, l'utilisation conjointe de ces deux technologies est essentielle à l'inclusion financière dans les pays de l'UEMOA. Beck et al. (2014), dans une étude sur le comportement financier des ménages kényans, ont révélé que la possession d'un téléphone mobile augmentait les probabilités d'accéder à des services financiers au Kenya. En outre, le Mobile Money Global Event (2017) organisé par la GSMA en Tanzanie confirme ces résultats et montre que les progrès de l'adoption et de l'utilisation efficace de l'argent mobile au cours des dernières décennies sont une promesse pour les décennies à venir (GSMA, 2017).

La technologie numérique est d'autant plus importante qu'elle accélère les opérations de transfert international en termes de coût et de délai de livraison. À cette fin, une étude réalisée par la Banque mondiale en 2016 a montré que le système de transfert traditionnel facturait près de 10% de frais de transfert pour un délai de livraison minimal d'un jour, tandis que le Bit Pesa en Afrique orientale et le Rebit aux Philippines facturaient moins 3% de frais de transfert pour une livraison immédiate (Banque mondiale, 2016). Par exemple, l'expéditeur au Royaume-Uni achète et envoie des bitcoins qui sont immédiatement transformés en shilling kenyan lors d'une réception au Kenya par le destinataire (Sapovadia, 2018). De même, Alampay et al., (2017), dans une revue systématique de 2 758 études empiriques sur l'impact des services financiers mobiles dans les pays à revenus moyens et faibles, ont révélé que les utilisateurs de services financiers mobiles recevaient un montant de transfert plus élevé que celui des non-utilisateurs. De plus, ils constatent que l'argent mobile induit une augmentation de l'épargne. Dans le même esprit, Jack et Suri (2014) montrent que le MPESA est utilisé de plus en plus pour épargner. Ils notent également que les transferts via MPESA sont rapides, instantanés et moins chers. Ainsi, lors d'un événement malheureux, les individus bénéficient de certains transferts de leurs proches via l'argent mobile (Jack & Suri, 2014). L'argent mobile a également réduit les pratiques d'épargne informelle consistant à économiser de l'argent sous des matelas ou à participer à des systèmes de tontines, ce qui a entraîné une demande accrue de services bancaires (Jack & Suri, 2014; Osafo-Kwaako al., 2018). Dans le même sens, Shem et al., (2017) ont étudié le rôle des services financiers mobiles dans le développement de l'inclusion financière et la promotion de l'épargne dans certains pays d'Afrique subsaharienne à partir de données provenant du Kenya, de l'Ouganda, du Malawi et de la Zambie. Les résultats ont montré que la disponibilité et l'utilisation de téléphones mobiles pour fournir des services financiers augmentent les probabilités d'épargne au niveau des ménages. En examinant l'impact de l'argent mobile sur le transfert de ménage en Ouganda, Munyegera et Matsumoto (2014) ont constaté que les utilisateurs de MPESA, en particulier les personnes travaillant dans les villes et ayant des

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parents dans les villages, effectuent plus de transferts que les non-utilisateurs de MPESA. De même, Ghosh (2012) montre que les Ougandais utilisent leur porte-monnaie électronique pour économiser de l'argent. Au Bangladesh, un guide préparé par Sinha et Highet (2017) sur l'inclusion financière des femmes par le biais des technologies mobile montre que l'utilisation de ces technologies a augmenté les transferts, l'épargne des femmes et même l'accès au crédit; ce qui crée de nombreuses opportunités pour l'autonomisation de ces femmes. De plus, les paiements en ligne deviennent de plus en plus importants. Ceci est conforme au rapport de 2015 de la Banque mondiale intitulé «Mécanismes innovants de paiement numérique prenant en charge l'inclusion financière», qui montre que l'argent mobile n'est pas seulement un outil de transfert, mais induit également une économie, un accès au microcrédit et des transferts internationaux accrus (Gas, 2017).

3. Eléments de littérature sur le lien entre Finance mobile et dépôt dans les banques

Les banques jouent un rôle très important dans l'économie. Plus précisément, les banques ont un double rôle à remplir : accepter des dépôts et effectuer des investissements pour le compte des investisseurs ; des engagements bancaires, ou des créances sur ces dépôts, facilitent les échanges avec des tiers (Gu et al., 2012). En séparant ces deux fonctions de base, placer de l'argent dans une banque élimine presque le risque de perte ou de vol. L'importance de l'accès des agents aux services bancaires (en gros, les services financiers) a été soulignée à maintes reprises dans la littérature, à travers différents domaines de l'économie (Levine, 2005 ; 2007). A cet effet, Cumming et al., (2014) soulignent l'importance de l'accès au financement afin d'encourager les entrepreneurs à prendre des risques, à investir davantage et à contribuer positivement à la croissance. Par ailleurs, la rapide pénétration du téléphone portable dans les pays en développement a entraîné l'apparition de la finance mobile en tant que produit financier innovant facilitant l'accès des agents économiques aux services bancaires et financiers formels (GSMA, 2014).

En effet, l'avènement des services financiers mobiles, une plateforme qui permet aux exclus d'utiliser leur téléphone portable comme portefeuille pour transférer de l'argent, payer des biens et services, a commencé à avoir un effet de transformation plus rapide que prévu (Kulabako, 2010). Cette plate-forme offre de nouveaux services permettant de transférer de l'argent d'un endroit à l'autre et constitue de nos jours une alternative aux systèmes de paiement existants. Par ailleurs, les changements technologiques rapides ont influencé la nouvelle orientation du secteur bancaire allant du guichet unique à la banque à distance (Dahlberg & Mallet, 2008). A

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cet égard, Kassim (2005) explique que la révolution technologique a entraîné un nouveau développement dans le secteur bancaire. En effet, James et al., (2014), dans leur étude sur l'effet des services d'agent mobile sur la performance des institutions bancaires de la ville de Kakamega, ont utilisé des données de 13 répondants qui sont des institutions bancaires de la ville. Les résultats ont montré que l'introduction des services d'argent mobile a eu une incidence positive sur la performance financière des institutions bancaires de la ville. L'auteur attribut la performance financière à la solidité financière lorsque les fonds des déposants sont en sécurité dans un système bancaire stable. De même, Jack et Suri (2014) ont montré que les services financiers mobiles ont réduit les pratiques d'épargne informelle consistant à économiser de l'argent sous des matelas ou à participer à des systèmes de tontines, ce qui a entraîné une demande accrue de services bancaires. En outre, Han & Melecky (2013) ont démontré que le fait d'être inclus financièrement offre la possibilité de sauver l'avenir, ce qui favorise la stabilité des finances personnelles et un niveau élevé des dépôts bancaires.

Idowu et al., (2002) ont réalisé une étude sur les effets des technologies de l'information sur la croissance du secteur bancaire au Nigéria. Les résultats de l'analyse du questionnaire administré aux clients de cinq grandes banques du Nigeria ont montré que les technologies de l'information (TI) ont énormément contribué à la croissance du secteur bancaire au Nigeria. De même, Adewale et Afolabi (2013) ont mené une étude sur les effets des technologies de l'information et de la communication (TIC) sur la croissance du secteur bancaire nigérian à l'aide de cinq banques cotées. Les résultats ont révélé que les services bancaires électroniques ont amélioré la satisfaction de la clientèle. De plus, Wario et Okibo (2014), utilisant un échantillon de 135 répondants, ont étudié les effets de la banque en ligne sur la croissance de la clientèle des banques kenyanes. Les résultats ont révélé que la banque en ligne a renforcé la croissance de la clientèle des institutions bancaires au Kenya. En outre, Abubakar (2014a) a étudié les effets de la banque électronique sur la croissance des banques de dépôts au Nigeria, en utilisant la technique de régression multiple. L'étude a révélé l'existence de relations positives entre les services bancaires mobiles et le total des dépôts, ainsi qu'entre les services bancaires en ligne et le total des actifs. En revanche, il n'y a pas de relation significative entre les services bancaires en ligne et le total des dépôts, ni entre les services bancaires mobiles et le total des actifs.

Hassan et al. (2013) ont étudié les produits bancaires électroniques et la performance des banques de dépôts nigérianes. L'étude a utilisé les données secondaires de six (6) banques entre 2006 et 2011 et a révélé que l'adoption de produits bancaires électroniques a eu un impact fort

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et significatif sur les performances des banques nigérianes, d'une part, d'autre part, les résultats ont montré que les alertes e-direct et SMS n'avaient pas eu d'incidence significative sur les performances des banques. De plus, Meihami et al., (2013) ont examiné l'effet de l'utilisation des services bancaires électroniques sur la rentabilité des banques à l'aide de statistiques descriptives et inférentielles. Les résultats ont montré que les services bancaires électroniques ont amélioré la performance des banques mesurée par leurs revenus. Aduda et Kingoo (2012) ont mené une étude sur la relation entre les opérations bancaires électroniques et la performance financière parmi les banques commerciales au Kenya. En utilisant le rendement des actifs comme indicateur indirect de la performance financière et des investissements dans la banque en ligne, le nombre de guichets automatiques et le nombre de cartes de débit émises aux clients en remplacement de la banque en ligne, les résultats révèlent une relation positive entre la banque en ligne et la performance bancaire.

Selon Sivapragasam (2010) les services d'argent mobile ont constitué un nouveau canal de livraison pour remplacer les services bancaires existants, au point que certaines personnes trouvent qu'il est inutile de payer beaucoup d'argent ou de parcourir de longues distances pour placer de petites sommes sur un compte. C'est dans cet esprit que, Pickens (2009) soupçonne que l'expansion des services financiers mobiles a désavantagé les banques commerciales en raison du vol indirect de leurs liquidités. Cependant, Nixon et al., (2012) ont examiné dans quelle mesure les services monétaires mobiles ont affecté la liquidité des banques commerciales Ougandaises. A l'aide des statistiques descriptives ainsi que des tests de régression linéaire, ils ont découvert, que les banques commerciales Ougandaises sont en crise de liquidité, un phénomène qui a limité leur capacité de prêt. Ils ont découvert également, que les ratios de liquidité des banques commerciales sont inférieurs au ratio de 20% fixé par la Banque Ougandaise, soit un ratio du total des actifs liquides sur le total des passifs-dépôts. Or, Pandey (2010) trouve que la liquidité est extrêmement essentielle pour qu'une entreprise soit en mesure de faire face à ses obligations au moment voulu. Pour l'auteur, les ratios de liquidité mesurent la capacité d'une entreprise à respecter ses obligations actuelles. Dans le même esprit Neaime et Gaysset (2017) trouvent qu'en absence de liquidité, les banques peuvent avoir du mal à continuer à prêter. Ils soutiennent que les dépôts sont un canal pour le crédit.

Cette section souffre de manque d'études permettant d'expliquer à quel point la finance mobile a affecté la liquidité en termes de dépôts des banques commerciales des pays en développement. Ce qui précède souligne la nécessité d'explorer les lacunes en matière de recherche découlant

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du manque d'études documentées dans des résultats empiriques sur le niveau d'association entre la finance mobile et la liquidité dans les banques commerciales.

Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche

Ce paragraphe est consacré à l'approche méthodologique qui est utilisée pour analyser l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA. Il comprend les stratégies empiriques d'estimation et les sources de données.

1. Stratégies empiriques d'estimation

Afin de déterminer l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière, cette étude s'inspirera de l'approche de Andrianaivo et Kpodar (2011, 2012) et Lundqvist et Erlandson (2014) qui ont investigué la relation entre inclusion financière et mobile money en utilisant un modèle économétrique de la forme :

Flit = a0 + a1MMit + ? Xit

?? i=1 + £t (1)

Avec Flit le log de l'inclusion financière, MMit représente le log des indicateurs du mobile money, Xit les autres variables de contrôle telles que la masse monétaire au sens large M2, le PIB par tête, la population, le taux d'inflation, le taux d'alphabétisation et £tle terme d'erreur aléatoire.

La démarche adoptée dans cette étude passe par trois étapes. Premièrement, à cause de la composante temporelle des séries en panel, il est impérieux de faire d'abord le test de racine unitaire qui n'est rien d'autre qu'une extension du test de Dicker Fuller Augmenté pour les séries longitudinales. Les deux types de test de racine unitaire les plus utilisés en panel sont : le test de Levine, Lin et Chu (LLC) pour les panels homogènes et le test d'Im, Pesaran et Shin (IPS) pour les panels hétérogènes (Baltagi, 1995). Etant donné que l'échantillon est constitué des pays ayant en commun la même monnaie, c'est-à-dire le FCFA, l'approche de Levine, Lin et Chu (LLC) s'avère la plus appropriée pour tester les racines unitaire. Ces auteurs considèrent trois modèles de test de racine unitaire selon la forme que revêt la composante déterministe.

Modèle1 : 1.Yi,t = PYi,t-i + £i,t (2)

Modèle 2 : 1.Yi,t = ai + PYi,t-i + £i,t (3)

Modèle 3 : 1.Yi,t = ai + 13it + PYi,t-i + £i,t (4)

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Avec i = 1, N et t = 1,.....T et où les termes d'erreur ????,?? sont distribués indépendamment

entre les individus i et suivant un processus ARMA stationnaire et inversible admettant une représentation AR (8) du type :

8

????,?? = ? ????,?? ????,??-?? + ????,?? (5)

??=1

La deuxième étape consiste à estimer un modèle à effet fixe ou aléatoire selon les indications du test de Hausman(1979) sur le choix entre le modèle à effet fixe ou le modèle à effet aléatoire bien que la dimension temporelle très courte de notre échantillon d'étude présage déjà la pertinence du modèle à effet aléatoire (Andrianaivo et Kpodar, 2011). Cependant, le modèle à effet aléatoire impose la stricte exogénéité des variables indépendantes signifiant qu'elles doivent être non corrélées avec les effets spécifiques pays et les effets spécifiques temporels. Dans le cas contraire, le model à effet aléatoire devient biaisé et inconsistant (Baltagi, 2009). Nous estimons ce modèle statique juste pour évaluer l'effet de l'implémentation de la finance mobile sur l'inclusion financière dans l'UEMOA.

La troisième étape de la démarche économétrique de cette étude consistera alors à évaluer la robustesse des estimations en permettant une dynamique dans l'analyse de la relation entre l'inclusion financière et la technologie mobile dans l'UEMOA. A cet effet, il sera estimé un modèle de panel dynamique. Selon Baltagi (2005), la plupart des relations macroéconomiques sont dynamiques en nature et un des avantages de la modélisation en panel est de permettre au chercheur de bien comprendre la dynamique des ajustements. L'intérêt de l'introduction de la dynamique dans cette analyse est de capter les effets dynamiques des chocs actuels et passés dans le model (Hsiao, 1986), contrôler les variables inobservées et manquantes et même permettre l'identification des effets spécifiques pays (Arellano-Bond, 1991; Pesaran, Smith, Im, Matyas & Sevestre, 1996). Il sera à cet effet estimé le système GMM. Ce dernier parce que l'inclusion financière pouvant dépendre de ces valeurs passées crée le problème d'endogénéité.

De façon plus simple, un modèle de panel dynamique peut être représenté comme suit :

????,?? = ??????,??-1 + ??????,?? + u??,?? (6)

Où ?? et ?? sont des scalaires et u??,?? est le iém effet individuel. La spécification empirique du modèle de panel dynamique peut être écrite comme suit :

?r?????? = ??0 + ??1??????,??-1 + ??2??????,?? + ? ????????????

?? + ????,?? (7)
??=3

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FlIt dénote l'inclusion financière mesurée par le taux global d'utilisation des services financiers (TGUSF)2 ou taux d'inclusion financière. FlI,t_1 est la variable de l'inclusion financière retardée d'une période. MMI,t représente la mesure le nombre d'abonnés Mobile Money approximé par le taux d'utilisation des services de monnaie électronique (TUSME)3. xI??t désigne les autres variables de contrôle qui sont présentées. Cependant, incluant la variable dépendante retardée d'une période dans le modèle, la régression de panel dynamique est caractérisée par deux sources de persistance temporelles : L'autocorrélation due à la présence de la variable dépendante retardée parmi les régresseurs et les effets individuels caractérisant l'hétérogénéité parmi les individus (Baltagi, 2005). La littérature a évoqué un certain nombre de problèmes qui pourraient entraver la robustesse du modèle. Ainsi, plusieurs techniques d'estimation telles que le système GMM de Arellano & Bond (1991), Arellano & Bover (1995), ou encore de Blundell & Bond (1998) sont proposées pour résoudre le problème.

Cette étude utilise l'approche de Blundell & Bond (1998) plutôt que celle d'Arellano & Bond (1991) parce que la première est plus adaptée lorsque le nombre de périodes du panel est très petit. De plus, la validité des instruments utilisés doit être vérifiée pour être sure que les résultats sont valides. Selon Roodman (2009), le système GMM doit être utilisé avec beaucoup d'attention et plusieurs tests doivent être faits pour s'assurer de la consistance des résultats surtout lorsque le nombre de périodes T est petit et le nombre d'instruments est élevé. Ceci parce que beaucoup d'instruments entraineraient des résultats biaisés (Roodman, 2009). Nous adoptons ainsi le système GMM en deux étapes de Windmeijer (2005) avec option robuste conforme aux échantillons de petite taille.

Par ailleurs, dans le but d'évaluer l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts bancaires cette étude s'inspirera du modèle de Simon Neaime et Isabelle Gaysset (2017) qui ont examiné comment la pénétration des banques, l'accès aux services financiers et une intégration financière accrue peuvent promouvoir la croissance des dépôts en utilisant un modèle économétrique de la forme :

2 Taux Global d'Utilisation des Services Financiers (TGUSF) base comptes de monnaie électronique ouverts = Nombre total de particuliers titulaires de comptes ouverts au niveau des banques, de la Poste, des caisses nationales d'épargne, du Trésor, des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) et des Etablissements de Monnaie Electronique (EME) sur la population adulte.

3 Taux d'Utilisation des Services de Monnaie Electronique (TUSME) base comptes ouverts = Nombre de personnes physiques titulaires de comptes de monnaie électronique auprès des Etablissements de Monnaie Electronique, des banques émettrices de monnaie électronique et d'autres institutions financières sur la population adulte.

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crdepotl = a + blTGUSFl + E j1 cliXl1 + pl (8)

où l'indice i représente les pays de l'UEMOA respectifs, crdepot est l'écart type du taux de croissance des dépôts bancaires entre 2010 et 2018, TGUSFl mesure l'inclusion financière digitale, et Xli est un vecteur de j facteurs se rapportant au pays i comprenant : (1) le log de la taille de la population ; (2) le log de la croissance moyenne du revenu national brut, francs CFA constants par habitant ; (3) inflation moyenne pendant la période 2010-2018. a, bl et clé sont des paramètres, et pl est un terme d'erreur. La variable crdepot mesure la volatilité dans les pays i montants total des dépôts des banques commerciales entre 2010 et 2018. Il est important de souligner que le modèle (8) n'est pas fonction du temps et ne changent que d'un pays à l'autre. Toutes les variables seront basées sur leurs valeurs moyennes entre 2010 et 2018. Pour éviter les problèmes de multicolinéarité, le modèle est estimé à l'aide de la procédure d'estimation GLS pour les modèles dans le contexte des données de panel. La méthode d'estimation du modèle permet la présence d'autocorrélation de type AR (1) au sein des panels et la corrélation transversale, ainsi que l'hétéroscédasticité entre les panels.

2. Données et ses sources

Les données utilisées dans le cadre de cette étude proviennent de la base de données de la BCEAO, de la Banque Mondiale. Elles couvrent la période de 2010 à 2018. Ces données sont donc des données secondaires et concernent le taux global d'utilisation des services financiers, le taux d'utilisation des services de monnaie électroniques, la masse monétaire, le produit intérieur brut par habitant, la population, le taux d'inflation moyen, le taux d'alphabétisation des adultes, le revenu national brut par habitant, le montant des dépôts bancaires des clients et la croissance des dépôts banacires. Cette étude utilise les données de panel pour les huit (08) Etats membres de l'UEMOA, issues de la base de données de la BCEAO et de la Banque Mondiale.

Les variables de cette étude et leurs sources sont présentées dans le tableau 1 ci-après en y faisant figurer les signes attendus.

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Tableau 1 : Présentation des variables et les effets attendus

Variables Définitions L'unité Sources Signes attendus

TGUSF Taux Global d'Utilisation des Pourcentage BCEAO

Services Financiers

Expliquée (modèle 7)
+ (modèle 8)

TUSME

Taux d'Utilisation des Services Pourcentage BCEAO

de Monnaie Electronique +

LNMM Logarithme Népérien de la Milliards FCFA BCEAO +

Masse Monétaire

Logarithme Népérien du Produit

LNPIBH Milliards FCFA BCEAO +
Intérieur Brut par habitant

LNPOP Logarithme Népérien de la Habitants BCEAO

Population +/-

Taux d'Inflation Moyen Pourcentage BCEAO +/-

TINFLM

TAA

Taux d'alphabétisation des Pourcentage Banque Mondiale +

adultes

LNRNBH Logarithme Népérien du Revenu Milliards FCFA Banque Mondiale +

National Brut Habitant

LNMDC

Logarithme Népérien du Millions FCFA BCEAO

Montant des dépôts des clients +

crdepot Croissance des dépôts bancaires Millions FCFA BCEAO Expliquée (modèle 8)

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 20

Source : Auteur, juillet 2019

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CHAPITRE II :

ANALYSE EMPIRIQUE DE L'EFFET DES SERVICES
FINANCIERS MOBILES SUR L'INCLUSION FINANCIERE
ET LA CROISSANCE DES DEPOTS BANCAIRES

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Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 22

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Chapitre II : Analyse empirique de l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et la croissance des dépôts bancaires

Ce chapitre est consacré à la présentation et à l'analyse des résultats et termine par quelques suggestions.

Section1 : présentation des services financiers mobiles dans l'UEMOA, analyse des résultats de l'étude et Suggestions

Nous présentons dans un premier paragraphe les services financiers mobiles dans l'UEMOA, ensuite, dans un deuxième paragraphe l'analyse des résultats d'estimation de l'étude.

Paragraphe 1 : présentation des services financiers mobiles dans l'UEMOA

Nous présentons ici dans un premier temps l'évolution des services financiers via la téléphonie mobile dans l'UEMOA de 2013 à 2017 et dans un second temps la contribution de ses services à l'inclusion financière de 2010 à 2018.

1. Evolution des services financiers via la téléphonie mobile dans l'UEMOA de 2013-2017.

Le secteur, actuellement caractérisé par la diminution des partenariats entre les opérateurs de téléphonie mobile et les institutions financières (BCEOA, 2017), a enregistré l'arrivée de nouveaux acteurs que sont : MTN Mobile Money au Bénin, Orange Money au Burkina, MTN MFS et SGBCI YUP en Côte d'Ivoire, Ecobank en partenariat avec le groupe Orange en Guinée-Bissau, BIMAO et SGBS-YUP au Sénégal, ainsi que BTCI au Togo.

Le tableau suivant fait le point de l'évolution entre 2013 et 2017 en termes de nombre de comptes de monnaie électronique ouverts, du taux d'activité des souscripteurs, de nombre de points de services, de volume des tractions et enfin, de la valeur des transactions. Les années 2010, 2011, 2012 et 2018 sont écartées dans ce tableau pour faute d'inexistence de données.

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Tableau 2 : Evolution des services financiers via la téléphonie mobile dans l'UEMOA, de 2013 à 2017

Variables

2013

2014

2015

2016

2017

Nombre de comptes de monnaie électronique ouverts

11.069.154

18.233.444

25.571.883

36.462.265

50.494.200

Taux d'activité (%)

50,63

58,76

38,78

34,60

36,75

Nombre de points de services

44.743

93.621

164.281

183.274

312.376

Volume des transactions

106.450.160

259.354.452

501.238.841

735.295.071

1.254.464.732

Valeur des transactions (milliards FCFA)

1.606

3.760

7.415

11.501

16.943

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, Juillet 2019

Il ressort de l'analyse de ce tableau que, au cours de l'année 2017, le nombre de souscripteurs de comptes de monnaie électronique dans l'UEMOA est ressorti à 50,5 millions, contre 36,5 millions en 2016, soit une hausse de 38,48%. Le nombre de transactions en 2017, s'est chiffré à environ 1.254,5 millions contre 735,2 millions un an plus tôt, soit une progression de 70,6%. La valeur de ces transactions a augmenté au cours de la période sous revue, en passant de 11.501 milliards de F CFA en 2016 à 16.943 milliards de F CFA en 2017. Donc, les transactions effectuées par le biais de la téléphonie mobile présentent une évolution significative dans l'Union.

Nous retenons de ce tableau qu'il y a une évolution très considérable des services financiers via la téléphonie mobile ces cinq (05) dernières années dans l'UEMOA.

2. Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière de 2010 à 2018.

L'utilisation des services financiers dans l'UEMOA est suivie par trois indicateurs qui permettent d'appréhender son évolution (BCEAO, 2018) à savoir : le taux de bancarisation strict (TBS)4, qui mesure le pourcentage de la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d'épargne et le Trésor ; le taux de bancarisation élargi (TBE)5, qui complète le taux de bancarisation strict par le pourcentage de la population adulte détentrice d'un compte dans les institutions de microfinance et du taux global d'utilisation des services financiers (TGUSF) ou taux d'inclusion financière, qui constitue

4 Taux de Bancarisation Strict (TBS) = Nombre de personnes physiques titulaires de comptes de dépôt ou de crédit dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d'épargne et le Trésor sur la population adulte.

5 Taux de Bancarisation Elargi (TBE) = Nombre de personnes physiques titulaires de comptes de dépôt ou de crédit dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d'épargne et le Trésor et les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) sur la population adulte.

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 23

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 24

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

le cumul du taux de bancarisation élargi et du pourcentage de la population adulte titulaire d'un compte dans les établissements de monnaie électronique (EME).

Pour ce faire, nous présentons ici la contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière dans l'Union de façon générale et dans chaque Etats membres à partir du TGUSF, du TBE et du TBS.

Union Economique et monétaire Ouest Africaine (UEMOA)

Graphique 1 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion fiancière dans l'UEMOA de 2010 à 2018

90 80 70 60 50 40 30 20 10

 
 
 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

22,319

28,088

31,467

38,363

47,574

54,068

58,673

77,283

44,72938

TBE

25,68

27,34

28,43

30,88

32,24

33,83

35,27

35,88

31,19375

TBS

10,79

12,96

12,94

13,97

14,71

15,45

16,57

16,99

14,2975

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers, qui s'est établi à 77,283% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 16,99% et élargi de 35,88%.

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 25

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Bénin

Graphique 2 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière au Bénin de 2010 à 2018

90 80 70 60 50 40 30 20 10

 
 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

45,406

44,891

44,734

53,637

59,749

67,942

70,585

85,113

59,007125

TBE

52,92

52,26

52

62,24

64,61

65,11

63,15

64,04

59,54125

TBS

21,55

22,61

23,22

25,36

26,32

26,35

26,74

27,17

24,915

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, Juillet 2019

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 85,113% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 27,17% et élargi de 64,04%.

Burkina-Faso

Graphique 3 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière dans l'UEMOA de 2010 à 2018

120 100 80 60 40 20

 
 
 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

23,657

24,121

27,849

35,644

39,634

45,953

57,821

96,53

43,901125

TBE

27,38

27,04

30,65

32,04

34,07

37,86

40,05

41,07

33,77

TBS

12,99

12,84

14,74

15,4

16,9

19,81

22,03

22,15

17,1075

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2O19

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 26

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 96,53% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 22,15% et élargi de 41,03%.

Côte d'Ivoire

Graphique 4 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière en Côte d'Ivoire de 2010-2018

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10

 
 
 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

18,588

38,098

41,473

51,285

58,766

63,437

67,622

87,007

53,2845

TBE

21,69

26,99

24,08

22,28

21,62

23,03

25,72

24,92

23,79125

TBS

11,47

19,45

16,46

16,51

15,62

15,83

17,8

16,65

16,22375

TGUSF TBE TBS

Sources : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 87,007% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 16,65% et élargi de 24,92%.

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 27

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Guinée-Bissau

Graphique 5 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière en Guinée-Bissau de 2010 à 2018

20 18 16 14 12 10

8

6

4

2

 
 

0

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

 

TGUSF

4,117

4,932

5,864

10,504

13,318

18,614

17,302

9,844625

 

TBE

4,8

5,75

6,84

8,02

9,79

11,84

11,53

7,92

 

TBS

3,72

4,63

5,76

6,88

8,61

10,72

10,4

6,81625

 

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 17,32% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 10,04% et élargi de 11,53%.

Mali

Graphique 6 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière au Mali de 2010 à 2018

70

60 50 40 30 20 10

 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

19,839

22,136

24,561

28,394

48,089

58,049

60,553

62,992

40,576625

TBE

21,73

21,93

22,34

22,78

21,71

23,21

23,89

25,13

22,84

TBS

8,07

8,53

9,01

9,5

9,52

10,58

11,12

13,32

9,95625

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 28

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 62,992% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 13,32% et élargi de 25,13%

Niger

Graphique 7 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière au Niger de 2010 à 2018.

25 20 15 10

5

 
 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

6,807

8,112

10,973

13,022

17,021

19,793

19,722

18,61

14,2575

TBE

7,94

7,79

11,03

12,58

14,08

16,71

16,64

14,68

12,68125

TBS

1,82

2,16

2,78

3,39

4,45

5,49

5,72

4,06

3,73375

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 19,793% en 2015 et à 19,722% en 2016, pour des taux de bancarisation strict respectifs de 5,49% et de 5,72 % et élargi respectivement de 16,71% et de 16,64%.

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 29

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

Sénégal

Graphique 8 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière au Niger de 2010 à 2018.

120

100

80 60 40 20

 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

27,31

31,278

38,538

44,849

61,73

65,388

70,141

96,286

54,44

TBE

30,96

33,8

36,48

40,81

45,1

43,35

45,84

47,88

40,5275

TBS

10,61

11,79

13,01

15,93

18,34

16,98

17,72

19,64

15,5025

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 96.286% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 19,64% et élargi de 47,88%.

Togo

Graphique 9 : Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière au Togo de 2010 à 2018.

140 120 100 80 60 40 20

 
 

0

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

TGUSF

35,649

38,709

42,648

53,772

59,412

75,836

82,694

122,129

63,856125

TBE

41,94

45,54

50,17

61,1

65,17

68,06

70,78

73,67

59,55375

TBS

17,09

17,34

17,16

18,55

20,39

21

21,43

24,27

19,65375

TGUSF TBE TBS

Source : Réalisé par l'auteur à partir des données de la BCEAO, juillet 2019

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 30

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

L'utilisation de la téléphonie mobile par le secteur financier a contribué, de manière significative, au relèvement du taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, qui s'est établi à 122,129% en 2017, pour un taux de bancarisation strict de 24,27% et élargi de 73,67%.

En effet, l'analyse de la contribution des services financiers mobiles à l'inclusion financière dans l'UEMOA à partir des indicateurs cités plus haut, laisse apparaître, globalement que, les services financiers mobiles ont contribué fortement au relèvement du taux d'inclusion financière dans l'Union. Ce résultat corrobore avec l'étude de GSMA (2014) qui a montré que les services financiers mobiles contribuent à l'inclusion financière et au développement économique. De même, CNSMO (2018) a démontré que les services monétaires par téléphonie mobile assurent mieux l'accès aux services financiers, contrairement aux prestataires de services bancaires et financiers traditionnels. Cette même source indique que, en dépit des différentes initiatives des autorités monétaires dans l'espace UEMOA pour booster le taux d'inclusion financière, le poids du secteur de la technologie mobile est ressortie à 27,2% environ en 2014 dans la décomposition du taux global d'utilisation des services financiers qui s'est affiché à 61,7%. Un taux de contribution qui passe largement en tête par rapport aux taux de contribution du secteur bancaire et de la microfinance qui s'élèvent respectivement à 15,7% et 18,7%. Dans le même esprit, BCEAO (2018) trouve que les services financiers via la téléphonie mobile contribuent à enrichir le paysage financier et à améliorer la situation de l'inclusion financière dans l'UEMOA. En effet, les travaux d'Andrianaivo et Kpodar (2012) ont confirmé que le développement de la téléphonie mobile contribue de manière significative à la croissance économique des pays africains. Ces auteurs soulignent également que, l'effet positif de la pénétration mobile sur la croissance provient d'une plus grande inclusion financière. En conclusion, malgré que les services financiers mobiles dans l'UEMOA affichent des dynamiques différentes, ces derniers contribuent significativement au taux d'inclusion financière dans l'Union (BCEAO, 2017).

Paragraphe 2 : Analyse des résultats d'estimation de l'étude

Ce point analyse et commente les résultats d'estimation de l'étude. Nous présentons d'abord la statistique descriptive des variables. Ensuite, les résultats d'estimation du modèle (7) et (8).

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans

l'UEMOA

1. Statistique descriptive des variables

Le tableau 3 ci-dessous présente les statistiques descriptives des variables. Ces variables ont été utilisées dans les estimations des équations (7) et (8). Il ressort de ce tableau que parmi les variables endogènes le taux global d'utilisation des services financiers (TGUSF) qui mesure l'inclusion financière à une valeur maximum le plus élevée que la croissance des dépôts bancaires (crdepot). Cela montre que les valeurs moyennes des deux variables ne sont pas égales. Le taux d'alphabétisation des adultes (TAA) a une valeur moyenne plus élevée. Son écart-type est également élevé. Cela veut dire elle est la variable exogène la plus volatile. Parmi les variables qui ont des valeurs moyennes élevées après le taux d'alphabétisation des adultes, il y a la croissance des dépôts bancaires suivi du taux global d'utilisation des services financiers dont son écart-type est le plus élevé.

Tableau 3 : Statistique descriptive des variables

Variable

Moyenne

Ecarts-types

Minimum

Maximum

LNMDC

10,59953

2,160964

5,087596

12,56963

TGUSF

42,39595

25,71671

4,106

122,129

LNPOP

15,6519

0,7549137

13,65719

16,40126

LNMM

7,343273

0,9761107

4,717811

9,182317

LPIBH

13,07471

1,093394

11,84223

15,8094

TINFLM

1,351389

1,57328

-1,8

6,7

TAA

47,02264

20,52291

20,78504

95

LNRNBH

12,4258

0,571

11,07

13,516

T USME

16,70953

19,79432

0

16,61

crdepot

46,07

24,31

0,012

112,90

Source : Réalisé par l'auteur, juillet 2019

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 31

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 32

Services financiers mobiles, inclusion financière et croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA

2. Résultats d'estimation de l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière

Le tableau 4 ci-dessous présente les résultats des estimations du modèle à effet aléatoire et du modèle dynamique Arellano-Bover/ Blundell-Bond.

Tableau 4 : Estimation GMM en Système de Arellano-Bover/ Blundell et Bond

 
 

VARIABLES

(1)

Random

(2)

Arellano-Bover/
Bundell-Bond

Taux global d'utilisation des services financiers (-1)

 

0.184**

 
 

(0.0802)

Logarithme de la Masse Monétaire

41.23***

57.87***

 

(6.721)

(12.40)

Taux d'utilisation des services de monnaie électronique

-0.120

0.359*

 

(0.112)

(0.201)

Logarithme du produit intérieur brut par habitant

-27.20***

-41.97***

 

(6.675)

(8.484)

Logarithme de la population

-36.55***

-66.96***

 

(13.35)

(16.77)

Taux d'inflation moyen

-1.070

-1.286

 

(1.341)

(1.504)

Taux d'alphabétisation des adultes

1.138***

1.464***

 

(0.208)

(0.252)

Constant

617.2**

1,146***

 

(242.1)

(273.6)

Observations

72

63

Wald chi2

101,23***

57,78***

Number of Annes

9

9

Test de Sargan

 

18,422*

*,

** et *** indiquent respectivement la significativité des variables à 10%, 5% et 1%

Source : Réalisé par l'auteur à partir du logiciel Stata 13, juillet 2019

Réalisé par Dado Fabrice DEGBEDJI 33

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l'UEMOA

Le tableau 4 ci-dessus présente les résultats des estimations du modèle à effet aléatoire (colonne 1) et du modèle dynamique Arellano-Bover/ Blundell-Bond (colonne 2). Nous utilisons le taux global d'utilisation des services financiers (TGUSF) comme indicateur de l'inclusion financière. La statistique de Wald a été utilisée pour tester l'hypothèse nulle selon laquelle tous les coefficients étaient simultanément égaux à zéro. Les résultats de ce test montrent que le modèle est globalement significatif au seuil de 1%. Plusieurs variables du modèle (2) sont significatives. Premièrement, la variable endogène retardée d'une période est significative au seuil de 5% et son coefficient se situe entre 0 et 1. Cela signifie donc que le taux d'inclusion financière des périodes précédentes détermine de manière significative le taux d'inclusion financière actuel et suggère un effet de rattrapage. Un coefficient nul indiquerait un rattrapage complet, tandis qu'un coefficient compris entre 0 et 1 indique un rattrapage partiel (Senou et al., 2019). Sur le plan économique, ces coefficients indiquent que les pays à forte inclusion financière ont tendance à couvrir la majeure partie de leur déficit d'inclusion financière passé. Deuxièmement, la masse monétaire au sens large est significative. Le signe de son coefficient est positif, il est attendu. Donc, il existe un lien positif entre l'inclusion financière et la masse monétaire. C'est-à-dire, plus la quantité de monnaie en circulation dans une économie est élevée, plus les pauvres ont accès aux services financiers formels. Ce résultat corrobore avec l'étude de Nkouka (2019) qui porte sur les déterminants de l'inclusion financière dans les pays de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC). De même, Senou et al., (2019) ont découvert que la masse monétaire détermine significativement la dynamique de l'inclusion financière dans l'UEMOA. De plus, comme Adrianaivo et Kpodar (2012) la masse monétaire au sens large est un facteur déterminant de l'accès aux services financiers.

Troisièmement, la variable taux d'utilisation des services de monnaie électronique (TUSME) est significatif et positivement corrélé à l'inclusion. Cela signifie que la fourniture de services financiers via les technologies mobiles affecte de manière positive et significative l'inclusion financière dans les pays de l'UEMOA au seuil de 10%. Ce résultat corrobore avec l'étude de GSMA (2014) qui a montré que les services financiers mobiles contribuent à l'inclusion financière et au développement économique. De même, nos conclusions sont conformes à celles d'Adrianaivo et Kpodar (2012), qui ont indiqué que les technologies de l'information et de la communication sont un vecteur d'inclusion financière et, partant, un développement inclusif. Dans le même esprit, Jack & Suri (2011) et Ndung'u (2018) ont indiqué que sans les technologies numériques, l'inclusion financière en Afrique et en particulier dans les pays de l'UEMOA serait un mythe.

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Quatrièmement, le produit intérieur brut par habitant, il est significatif et négativement corrélé à l'inclusion financière. Cela signifie que, les pays de l'UEMOA ont un niveau de P11B par habitant moins inclusif sur le plan financier. Ce résultat a été obtenu dans plusieurs études récentes (Olaniyi, 2016, Okoroafor et al., 2018, KazeemAjide, 2017, Bhawna ,2017). De même, nos conclusions sont en accord avec ceux de Sarma et Pias (2011) qui ont confirmé que les pays où le produit intérieur brut (P11B) par habitant est faible semblent être moins inclusifs sur le plan financier.

Cinquièmement, la variable population, elle est significative et négativement corrélée à l'inclusion financière. Cela signifie que, la croissance démographique est fortement défavorable à l'inclusion financière. Ce résultat contraste malheureusement avec ceux de Chithra et Selvam (2013) qui ont montré que la croissance démographique était l'un des déterminants clés d'inclusion financière. Ce résultat indique que dans les pays en développement, comme l'UEMOA, la démographie génère davantage de pauvres qui n'ont pas nécessairement accès aux services financiers formels. Cependant, avec les technologies numériques telles que la téléphonie mobile permettant des services financiers, ces populations exclues peuvent facilement et adéquatement accéder aux services financiers.

Sixièmement, le taux d'alphabétisation des adultes (TAA), il est significatif et positif. Cela signifie que le taux d'alphabétisation des adultes à tendance à augmenter le nombre de personnes ayant accès aux banques commerciales. Il est un indicateur dans l'explication du comportement financier des individus sur le plan macroéconomique et microéconomique. Une personne instruite par rapport à une autre non instruite, serait mieux informée de l'existence des différentes institutions financières et des opportunités qu'elles offrent. Elle serait davantage disposée à assimiler les procédures et les principes de fonctionnement, à apprécier les bénéfices et pourrait de ce fait décider du volume de ces opérations avec l'institution (Boukary Ouedraogo, 2008). Aussi, les personnes ayant un niveau d'éducation plus élevé sont plus susceptibles d'avoir accès à l'éducation financière et ont donc un niveau d'instruction financière plus élevé, ce qui peut aider à améliorer la prise de décision concernant des questions financières (Shem et al., 2017). Comme Rogers (1995), Allen et al., (2016) dans le monde, Zins et Weill (2016) dans le monde, Fungacova et Weill (2015) en Chine, Soumaré et al., (2016) dans l'UEMOA et dans la CEMAC, nous constatons que plus d'adultes éduqués sont plus susceptibles d'accéder aux services financiers mobiles et d'être ainsi inclus financièrement. De même, nos conclusions sont en accord avec ceux de Domeher et al., (2014) qui indiquent que

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les clients instruits sont susceptibles de comprendre les risques et les avantages liés à un produit financier innovant. Donc, l'éducation est positivement et significativement associée à l'inclusion financière.

Par à la suite, nous nous sommes intéressé aux choix entre le modèle à effets fixe et le modèle à effets aléatoire à partir du test de Hausman. Le test de spécification d'Hausman (1978) est un test général qui peut être appliqué à de nombreux problèmes de spécification en économétrie. Mais son application la plus répandue est celle des tests de spécification des effets individuels en panel. Il sert à discriminer les effets fixes et aléatoires. Les hypothèses du test sont les suivantes :

H0 : Modèle à effets aléatoires (Estimateur des moindres carrés généralisés)

H1 : Modèle à effets fixes (Estimateur Within)

Les résultats du test sont présentés en annexe. Pour l'échantillon considéré, la réalisation de la statistique du test de Hausman est de -1,98. Cette statistique est inférieure à la statistique de Khi-Deux lu sur la table statistique (ch2(6)=12,59 au seuil de 5%). L'hypothèse nulle d'absence de corrélation entre les effets individuels et les variables explicatives n'est pas rejetée. Nous pouvons donc privilégier l'adoption d'un modèle à effets aléatoire et retenir l'estimateur des moindres carrés généralisés. Donc, le modèle à effets aléatoires est le meilleur modèle pour estimer l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière dans l'UEMOA.

Par ailleurs, l'efficacité de l'estimation des GMM repose sur la validité de deux tests. Le test de Sargan/Hansen qui nous permet de tester la validité de la variable retardée que nous utilisons comme instrument. Ce test est construit sur l'hypothèse que le terme d'erreur ne doit pas être corrélé avec l'ensemble des variables exogène si les instruments sont valides. En effet, la statistique du test de Sargan/Hansen effectué sur les restrictions est de 18,422 (tableau 4) et la probabilité critique est de 0,0613 (Prob > chi2 = 0,0613). Ainsi, le test de Sargan/Hansen (Prob = 0,0613) ne permet pas de rejeter l'hypothèse de validité de la variable retardée en niveau et en différences comme instruments.

3. Effet des services financiers mobiles sur la de croissance des dépôts bancaires

Le tableau ci-dessous présente les résultats de l'estimation de l'équation de la croissance des dépôts bancaires.

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Tableau 5 : Estimation de la croissance des dépôts bancaires par la méthode GLS (Generalized least Squares)

(1)

VARIABLES Croissance

des dépôts bancaires

Taux global d'utilisation des services financiers 0.367***

(0.127)

Population -6.887

(6.888)

Logarithme du revenu national brut par habitant 4.344

(4.530)

Taux d'inflation moyen -5.422**

(2.137)

Constant 70.90

(132.2)

Observations 72

*, **et *** indiquent respectivement la significativité des variables à 10%, 5% et 1%

Source : Réalisé par l'auteur à partir du logiciel Stata 13, juillet 2019

Le tableau 5 ci-dessus présente les résultats de l'estimation de l'équation de la croissance des dépôts bancaires. Le modèle est significatif car sa probabilité associée au test de chi 2 est égale à zéro (0) (inférieur au seuil de 5%). Deux variables sont significatives. Premièrement, la variable taux global d'utilisation des services financiers (TGUSF) qui mesure l'inclusion financière digitale, explique positivement la croissance des dépôts bancaires. Cela signifie que l'inclusion financière à partir de la technologie mobile contribue positivement la croissance des dépôts des banques commerciales de l'UEMOA. Ce résultat corrobore avec ceux de Jack et Suri (2014), Osafo-Kwaako et al., (2018) qui ont montré que l'argent mobile a réduit les pratiques d'épargne informelle consistant à économiser de l'argent sous des matelas ou à participer à des systèmes de tontines entraînant une demande accrue de services bancaires. De même, Han & Melecky (2013) ont démontré que le fait d'être inclus financièrement offre la possibilité de sauver l'avenir, ce qui favorise la stabilité des finances personnelles et un niveau élevé des dépôts bancaires. Mais ce résultat reste en désaccord avec ceux de Nixon et al., (2012), qui ont découvert que les services monétaires mobiles ont entrainé une crise de liquidité dans les banques commerciales Ougandaises. Cependant, il convient de noter que la variable taux global d'utilisation des services financiers devrait avoir un effet négatif sur la croissance des dépôts bancaires. Malheureusement, cette variable est significativement positive dans le modèle de la croissance des dépôts bancaires. Bien que paradoxal, ce résultat justifie la rude concurrence dans le secteur financier des pays en développement qui force les institutions à

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adopter de nouvelles technologies afin d'élargir la portée de la clientèle. Dans cet esprit, James et al., (2014) ont montré que l'utilisation de la technologie mobile dans le secteur bancaire est devenue une pratique courante ces dernières années pour fidéliser la clientèle. Ces auteurs soutiennent que les nouveaux systèmes innovants (tels que les services bancaires mobiles) ciblent en particulier les populations des zones rurales qui sont difficiles à atteindre.

Deuxièmement, le taux d'inflation moyen (TINFLM) est significatif et négativement corrélé à la croissance des dépôts. Autrement dit, lorsque le taux d'inflation augmente, le pouvoir d'achat des ménages diminue (Neaime et Gaysset, 2017), ce qui empêche la croissance des dépôts dans les banques commerciales.

Section 2: Vérification des hypothèses et Suggestions

Cette section s'articule autour de deux paragraphes que nous présentons ci-dessous. Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses

Au terme de l'analyse des résultats ci-dessus obtenus, il est devenu impératif de tester les hypothèses émises au début de notre recherche. A cet effet, nous procédons à la vérification hypothèse par hypothèse.

1. Vérification de l'hypothèse H1

La première hypothèse émise est la suivante : « la technologie mobile influence positivement et significativement l'inclusion financière ».

L'analyse de la contribution des services financiers mobiles à l'inclusion financière dans l'UEMOA à partir du taux global d'utilisation des services financiers, du taux de bancarisation strict et élargi révèle que les services financiers mobiles ont contribué fortement au relèvement du taux d'inclusion financière dans l'Union. Il s'est avéré aussi que l'estimation de l'effet des services financiers mobiles effectuée a révélé une incidence positive et significative du taux d'utilisation des services de monnaie électronique sur l'inclusion financière. Nous pouvons donc conclure sans ambiguïté que l'hypothèse H1 émise est confirmée.

2. Vérification de l'hypothèse H2

La deuxième hypothèse de notre étude se présente comme suit : « les services financiers mobiles ont un effet négatif sur la croissance des dépôts bancaires ».

Il ressort des résultats d'estimation de l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts bancaire, que le taux global d'utilisation des services financiers qui mesure l'inclusion financière digitale, explique positivement la croissance des dépôts bancaires. Ce qui

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signifie que l'inclusion financière à partir de la technologie mobile contribue positivement la croissance des dépôts des banques commerciales de l'UEMOA. On retient donc que cette deuxième hypothèse est infirmée.

On retient donc de tout ce qui précède que la première hypothèse émise est validée et la seconde est infirmée. Il s'avère donc important de faire quelques suggestions à l'endroit des autorités de l'Union et à l'ensemble des fournisseurs de services financiers.

Paragraphe 2 : Suggestions

Pour que les services financiers mobiles soient vraiment vulgarisés et bénéficient aux populations exclues du système financier traditionnel, des mesures ciblées doivent être prises à la fois par les autorités de l'Union et par l'ensemble des fournisseurs de services financiers. L'étude suggère en particulier les actions suivantes :

y' Assurer l'interopérabilité des services par la mise en place d'un communicateur national dans chaque Etat membre de l'Union pour faciliter l'interopérabilité et l'interbancarité des services financiers mobiles ;

y' Faciliter l'accès des populations aux services par la baisse des coûts des services financiers mobiles ;

y' Etendre la gamme de services offerts afin de promouvoir le canal mobile transactionnel financier habituel et non plus marginal. C'est-à-dire l'offre de services financiers mobiles dans l'UEMOA doit aller au-delà des transferts domestiques pour permettre aux personnes non ou sous bancarisées d'accéder à des services financiers afin de faciliter l'adoption par l'ensemble de la population du canal mobile comme un canal transactionnel financier habituel et non plus marginal ;

y' Elargir le champ de couverture des services mobiles dans l'espace communautaire (développement des infrastructures de réseaux d'accès) ;

y' Améliorer la distribution : la confiance et la confidentialité des opérations sont des facteurs clefs. De même, les points de distributions doivent être diversifiés avec une bonne couverture dans chaque Etat membres de l'Union, afin de favoriser la sécurité, la proximité et la facilité d'usage ;

y' Préserver une régulation incitative des marchés des services financiers électroniques ;

y' Mieux communiquer et éduquer les clients : il est, par conséquent, nécessaire d'éduquer davantage et de mieux accompagner les utilisateurs pour une meilleure maîtrise et ainsi une augmentation de l'utilisation des services financiers mobiles. Des actions publicitaires ciblées sont aussi nécessaires pour obtenir l'adhésion des non-utilisateurs.

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Pour cela, les acteurs (banques, postes, opérateurs téléphoniques, IMF) doivent adopter leur communication selon les populations cibles ;

y' Améliorer l'expérience client : les services doivent être accessibles non seulement en termes de prix mais également par rapport au mode opératoire, les processus sont à simplifier en diminuant le nombre d'étapes avant la validation d'une opération, en offrant des alternatives autres que les SMS

y' Etc.

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Conclusion

La rapide progression des services financiers mobiles conjuguée à l'ambition de rendre universel les services financiers pour tous nous a amené à réaliser cette étude. Elle a visé à déterminer dans un premier temps l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière et dans un second temps à mesurer l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts.

Afin d'atteindre ces objectifs, nous nous sommes basé sur une revue qui a abordé aussi bien les aspects théoriques qu'empiriques et qui montre le rôle des services financiers mobiles pour l'inclusion financière et la croissance des dépôts.

En effet, pour déterminer l'effet de la technologie mobile sur l'inclusion financière, nous avons effectué d'abord une analyse graphique pour évaluer la contribution des services financiers mobiles à l'inclusion financière dans chaque Etat membres de l'UEMOA à partir de trois indicateurs à savoir : le taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière, le taux de bancarisation strict et le taux de bancarisation élargi. Il ressort de cette analyse que l'utilisation des services financiers mobiles a contribué de manière significative au taux d'inclusion financière, au taux de bancarisation strict et au taux de bancarisation élargi dans l'Union. Nous avons estimé par la suite le système GMM inspiré des travaux de Blundell et Bond (1998). A cette fin, les données issues à la fois de la base de données de la BCEAO et de la Banque mondiale sont utilisées. Les résultats montrent que le taux global d'utilisation des services financiers, la masse monétaire, le taux d'utilisation des services de monnaie électronique et le taux d'alphabétisation des adultes expliquent positivement l'inclusion financière. De plus, afin de mesurer l'effet des services financiers mobiles sur la croissance des dépôts, nous nous sommes basés sur le modèle de Neaime et Gaysset (2017) qui est estimé par la méthode GLS en panel. Nous avons trouvé que le taux global d'utilisation des services financiers ou taux d'inclusion financière explique positivement la croissance des dépôts bancaires dans l'UEMOA.

Cependant, notre recherche a enregistré certaines insuffisances surtout liées à la méthodologie, en occurrence la non prise en compte de certaines variables dans le modèle de l'inclusion financière. Par conséquent, dans nos futures recherches, ces variables seront prises en compte afin de mesurer leurs influences sur l'inclusion financière. Aussi, la période relativement courte de notre étude s'explique par la non disponibilité des données.

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ANNEXES

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES SIGLES iv

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vi

SOMMAIRE vii

RESUME viii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION 1

Chapitre I : Cadre théorique et méthodologique de l'étude 5

Section 1 : Problématique, objectifs et hypothèses 5

Paragraphe 1 : Problématique de recherche 5

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche 8

1. Objectifs 8

2. Hypothèses 8

Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de recherche 8

Paragraphe 1 : Revue de littérature 8

1. Clarification des concepts 8

1.1. Services financiers mobiles 8

1.2. Inclusion financière 9

1.3. Dépôts bancaires 9

2. Eléments de littérature sur le lien ente finance mobile et inclusion financière 10

3. Eléments de littérature sur le lien entre Finance mobile et dépôt dans les banques 13

Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche 16

1. Stratégies empiriques d'estimation 16

2. Données et ses sources 19

CHAPITRE II : 21

Chapitre II : Analyse empirique de l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière et

la croissance des dépôts bancaires 22

Section1 : présentation des services financiers mobiles dans l'UEMOA, analyse des résultats de

l'étude et Suggestions 22

Paragraphe 1 : présentation des services financiers mobiles dans l'UEMOA 22

1. Evolution des services financiers via la téléphonie mobile dans l'UEMOA de 2013-2017 22

2. Contribution des services financiers via la téléphonie mobile à l'inclusion financière de 2010 à

2018. 23

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Paragraphe 2 : Analyse des résultats d'estimation de l'étude 30

1. Statistique descriptive des variables 31

2. Résultats d'estimation de l'effet des services financiers mobiles sur l'inclusion financière 32

3. Effet des services financiers mobiles sur la de croissance des dépôts bancaires 35

Section 2: Vérification des hypothèses et Suggestions 37

Paragraphe 1 : Vérification des hypothèses 37

1. Vérification de l'hypothèse H1 37

2. Vérification de l'hypothèse H2 37

Paragraphe 2 : Suggestions 38

Conclusion 40

Références bibliographiques 41

ANNEXES ix

TABLE DES MATIERES xv






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry