Année Universitaire 2018-2019
République Tunisienne
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
***********
UNIVERSITE DE CARTHAGE
INSTITUT DES HAUTES ETUDES COMMERCIALES DE
CARTHAGE
***********
Mémoire fin de d'étude pour l'obtention de master
de recherche en : « Analyse et ingénierie
économique »
Ciblage de l'inflation
Théories et réalité en
Tunisie
Elaboré par : Sous la direction de monsieur :
Wajdi HAMMOUDA Hamadi FEHRI, professeur
Remerciements
Je voudrais tout d'abord remercier et adresser toute ma
gratitude à Mr. Hamadi Fehri, professeur à l'IHEC de Carthage et
directeur de ce mémoire pour l'aide qu'il a fourni et les connaissances
qu'il a su me transmettre. Je le remercie également pour sa
disponibilité et la qualité de ses conseils.
Je voudrais aussi exprimer ma reconnaissance à ma
famille, particulièrement ma mère et mon père pour leur
amour ainsi que leur soutien inconditionnel tout au long de mes
études.
Enfin, je tiens à remercier mes amis pour leur soutien
moral et intellectuel ainsi que leurs encouragements
Dédicace
Je dédie ce travail avec un très grand plaisir en
signe de
la reconnaissance et de gratitude à
Mon cher père Rafik
Ma chère mère Souad
Mon cher frère Majdi
Et toute ma famille et tous mes amis.
Sommaire
Introduction générale
|
.05
|
Chapitre 1- les stratégies monétaires : quelle
efficacité ?
|
07
|
Section 1 - La politique monétaire : un jeu contre la
nature
|
07
|
Section 2 -la politique monétaire un jeu de
stratégie
|
.11
|
Section 3- le ciblage de l'inflation
|
.18
|
Chapitre- 2- politique monétaire en Tunisie
|
..31
|
Section -1- statut de la BCT
|
31
|
Section 2- Les opportunités de mise en oeuvre d'une
politique de ciblage d'inflation
en Tunisie
41
|
|
Chapitre 3 - étude empirique et méthodologie
|
45
|
Section 1 la méthodologie de la recherche
|
..45
|
Section 2 -structure et identification du modèle VAR
à estimer
|
48
|
Section 3-résultats des estimations
|
. 51
|
Conclusion générale
|
...55
|
Bibliographie
|
56
|
Annexes
|
...59
|
Table des matières
|
.. 63
|
5
Introduction générale
L'objet de ce mémoire est d'étudier
l'opportunité du ciblage de l'inflation en Tunisie. Ce sujet
présente un double intérêt : théorique et
empirique.
Au plan théorique, le ciblage de l'inflation est une
stratégie monétaire qui, théoriquement, favoriserait
l'efficacité de la politique monétaire. En effet, en fixant une
cible ou une fourchette d'inflation, la banque centrale, en se liant les mains,
gagne en crédibilité et son action en efficacité.
Le ciblage de l'inflation est toutefois sujet à des
critiques. Des politiques alternatives (fixation de règles de taux
d'intérêt ou de progression de la masse monétaire par
exemple) pourraient assurer l'objectif de stabilité des prix
assigné aux banques centrales.
Au plan empirique, nombreuses sont les économies qui
ont optées pour les ciblages de l'inflation1.
La recrudescence de l'inflation en Tunisie, au cours de la
période récente, pourrait placer la Banque Centrale de Tunisie
(BCT) face à ce choix de la stratégie monétaire à
adopter.
Notre réflexion s'inscrit justement dans ce cadre en
apportant un éclairage concernant l'opportunité de la
stratégie de ciblage de l'inflation dans le contexte Tunisien.
Ce mémoire comporte trois chapitres.
Le premier chapitre repend les principaux débats
théoriques relatifs à l'efficacité des stratégies
monétaires mises en oeuvre dans différents environnements
institutionnels. Fondamentalement, il s'agit de résoudre le
problème de l'incohérence temporelle de la politique optimale mis
en évidence par kydlan et Perscott (1977) et appliqué à la
politique monétaire par Barro Gordon.
Le deuxième chapitre s'intéresse au conduit de
la politique monétaire pour le cas actuel de la Tunisie. Pour commencer,
nous nous basons sur le statut de la banque centrale, notamment,
l'indépendance de la banque centrale Tunisienne, la stabilité des
prix comme objectif principal de la politique monétaire, cadre
opérationnel de la politique monétaire et les actions de la
banque centrale, nous montrons ensuite les opportunités de mise en
oeuvre d'une politique de ciblage d'inflation en Tunisie. Cette partie traite
la conduite de la politique monétaire et la vérification des
conditions d'application du ciblage d'inflation en Tunisie.
1 C'est le cas de Nouvelle-Zélande (1990) ;
Canada (1991) ; Royaume Uni (1992) ; Suède (1993) ; Australie (1993) ;
Islande (2001) ; Norvège (2001) ont joué un rôle
décisif dans l'adoption dans les pays émergents République
Tchèque (2001), Pologne (1998), Brésil (1999), Chili (1991),
Colombie (1999), Afrique du Sud (2000), Thaïlande (2000), Corée du
Sud (2001), Mexique (1999)).
6
Le troisième chapitre se fonde sur une
modélisation de type SVAR, nous tentons d'évaluer les canaux de
transmission de la politique monétaire et de dégager les
conditions pour parvenir l'adoption du régime de ciblage d'inflation.
Nous montrons que certaines conditions nécessaires doivent être
créées pour dépasser les objectifs d'inflation. Une plus
grande flexibilité du taux de change devrait être utilisée
pour promouvoir les exportations et atténuer les pressions sur les taux
d'intérêt. En conséquence, la Tunisie peut se concentrer
sur l'inflation tout en réduisant le PIB et les coûts de l'emploi.
Cette transition doit s'accompagner d'ajustements fiscaux.
La conclusion générale récapitule nos
principaux résultats et indique les limites de ce travail.
7
Chapitre 1- les stratégies monétaires :
quelle efficacité ?
Introduction
Les thèses monétaristes, popularisées
notamment par Friedman (1968), ont ramené aux devants de la scène
théorique la thématique de l'efficacité de la politique
monétaire pour la régulation conjoncturelle, voire structurelle
de l'économie. Même si Lucas (1976) insiste sur le fait que la
politique monétaire est inefficace du fait de la rationalité des
anticipations des agents économiques, nombres d'autres tels Taylor
(1993, 1995), Bernanke et Gertler (1995), Mishkin (1996) croient à la
transmission des impulsions monétaires de la banque centrale à
travers plusieurs canaux possibles. Dès la fin des années 1980,
les études s'intéressèrent à la manière de
conduire la politique monétaire pour optimiser ses effets
escomptés.
Ce chapitre passer en revue les grands débats autour de
stratégies et de la conduite de la politique monétaire.
Fondamentalement, il s'agit de revenir au débat
`règles versus discrétion' (kydland et prescott,1977).
Examinée sous cet angle, la politique monétaire
est-elle un problème de détermination de l'instrument optimal
pour assurer la stabilité des prix ? objectif principal mais non unique
des banques centrales ? ou plutôt, est-elle un jeu de stratégies
entre agents rationnels ?
La politique monétaire est-elle plutôt un jeu de
stratégies entre agents rationnels ?
Ou ce qui revient au même à envisager la politique
monétaire comme un jeu contre la nature.
Section 1 - La politique monétaire : un jeu
contre la nature
La politique monétaire est une composante importante de
la politique économique d'ensemble. La Banque centrale est
généralement chargée d'exécuter cette politique.
Elle doit coopérer avec les autres autorités pour atteindre les
objectifs recherchés compte tenu de l'interdépendance entre les
différentes politiques économiques (en particulier, la politique
budgétaire). S'agissant de la mise en place de la politique
monétaire, les dernières décennies ont été
marquées par la large adhésion des banquiers centraux aux trois
principes suivants :
· à long terme, l'objectif principal de la
politique monétaire est de stabiliser la valeur de la monnaie. Il n'en
demeure pas moins que la Banque centrale doit s'occuper de la stabilité
du système financière dans son ensemble ;
· la règle de la politique monétaire est
préférable à la politique discrétionnaire ;
·
8
la crédibilité de la Banque centrale est
considérée comme une condition majeure pour atteindre l'objectif
recherché. A ce propos, l'indépendance de la banque centrale a
été considérée comme le gage de sa
crédibilité.
Dans les années quatre-vingt-dix, un large consensus
s'est dégagé sur la politique monétaire visant à
fournir à l'économie la masse monétaire nécessaire
à la croissance économique et au plein emploi tout en maintenant
la stabilité. Le montant d'argent au niveau national (stabilité
des prix) et externe (stabilité du taux de change). Dans ce cas, il n'y
a pas de politique monétaire sans débat théorique sur le
rôle de la monnaie (monnaie passive ou active). C'est ce débat qui
a enrichi la réflexion sur la politique monétaire contemporaine.
Les autorités supérieures et les autorités
compétentes fixent leurs propres objectifs monétaires
(contrôler la croissance de la masse monétaire et ajuster les taux
d'intérêt). Pour atteindre et mettre en oeuvre ces objectifs,
elles doivent s'appuyer sur un certain nombre d'outils spécifiques.
La présente section analyse l'efficacité de la
politique monétaire à travers les différentes
écoles de pensée, on constate qu'il y a principalement quatre
écoles de pensé qui font activement la concurrence et sont en
relation les unes avec les autres. La première école de
pensée, issue de la théorie quantitative de la monnaie, qui dit
que maîtrise de l'évolution des prix, et l'objet principale de la
politique monétaire. Une deuxième école, d'inspiration
keynésienne conteste toutefois cet élargissement en identifiant
des circonstances importantes dans lesquelles il est clair que la politique
monétaire est inefficace.
Une troisième école, dite «
monétarisme », précise qu'elles doivent être les
règles de bonne gestion d'une banque centrale lorsque l'économie
est en croissance, si l'on veut éviter l'inflation. Enfin l'analyse
monétariste a été rénovée récemment
par le courant des anticipations rationnelles, qu'on a, dès lors,
qualifié de nouveaux classiques.
1-1-La théorie quantitative de la monnaie
Celle-ci est d'abord apparue au XVIe siècle lorsque
l'afflux des métaux précieux d'Amérique latine provoqua en
Europe de très fortes augmentations des prix. L'augmentation des prix
fut alors justifiée par l'augmentation du stock de monnaie en
circulation. Il appartient à l'économiste «Irving
Fisher» d'obtenir mis en forme cette idée, au début du XXe
siècle, avec une Équation :
Mx v= Px T
M est la masse monétaire en circulation
;
V est la vitesse de circulation de la monnaie ;
P le niveau général des prix ; T
le volume des transactions.
9
Pour comprendre le concept de vitesse de circulation, on peut
concevoir une position où les prix et la quantité de monnaie sont
constants ; si la vitesse de circulation de la monnaie est multipliée
par deux, les billets, par exemple, circulent deux fois plus vite et permettent
d'acheter deux fois plus de biens.
Suivant la théorie quantitative de la monnaie, quand le
volume des transactions et la vitesse de rotation de la monnaie ne se modifient
pas, une variation de la quantité de monnaie entraîne une
variation des prix. Par suite, la quantité de monnaie doit s'ajuster aux
échanges de biens dans une économie afin d'éviter
l'inflation. La masse monétaire ne doit donc pas accroître plus
vite que l'activité économique (taux de croissance du PIB par
exemple).
1-2-Le monétarisme
Milton FRIEDMAN a proposé de réhabiliter la
théorie quantitative sous une forme nouvelle ; il l'a fait dès
les années 1950, mais ses idées ont obtenu un certain
succès surtout depuis la décennie 1970, et elles ont donné
depuis une vigueur nouvelle au monétarisme.
Sur la base de la « courbe de Philips », qui indique
une relation empirique inverse entre le taux de chômage et l'inflation,
il note que cette courbe ne fonctionne que pendant une courte période.
Selon lui, les opérateurs économiques ne sont que temporairement
victimes de "l'illusion monétaire" dans le cas d'une politique
monétaire expansionniste, de sorte que le taux de chômage atteint
rapidement son niveau « naturel », tandis que l'inflation est
poussée à un niveau supérieur.
Pour mettre fin à ce cercle vicieux d'inflation,
Friedman plaide pour l'abandon de la "politique monétaire
discrétionnaire" et l'adoption de règles fixes. Il a
suggéré de fixer un objectif de croissance de la masse
monétaire pour la maintenir en ligne avec le taux de croissance moyen de
la production afin d'assurer la stabilité des prix à long
terme.
Selon cette logique, si la croissance dépasse son taux
de croissance potentiel structurel, la masse monétaire deviendra
insuffisante et les taux d'intérêt augmenteront, ce qui ralentira
la croissance et évitera une surchauffe de l'inflation. À
l'inverse, si les taux de croissance sont inférieurs à leur
potentiel à long terme, la baisse des taux d'intérêt
soutiendra l'activité économique.
La gestion de l'offre de monnaie par la banque centrale doit
se limiter, selon FRIEDMAN, à permettre le maintien et l'augmentation du
niveau de l'activité globale qui se réalise spontanément ;
elle ne doit pas entraver cet accroissement par une offre de monnaie trop
restrictive (qui provoquerait de la déflation), ni par une offre trop
abondante (qui susciterait l'inflation).
Selon FRIEDMAN, « la politique monétaire doit
consister à faire croître l'offre de monnaie à un taux qui,
majoré du taux de variation de la vitesse de circulation de la monnaie,
serait égal à celui de la croissance du produit national en
termes réels ; le respect de cette règle simple donne les
meilleures chances que cette croissance se réalise effectivement, et
sans inflation ».
1-3-Les Nouveaux classiques
Le « nouveau classique » a radicalisé la
théorie du monétarisme, en supposant que les sujets
économiques clarifieraient leur comportement sur la base d'attentes
rationnelles, ce qui a conduit à une politique monétaire non
seulement inefficace à long terme, mais aussi subjective à court
terme. Les termes réels ne peuvent pas être trompés par la
politique monétaire. Dans ces méthodes, la
crédibilité des décisions de politique monétaire
est très importante dans la lutte contre l'inflation, et c'est son seul
objectif. Par conséquent, la transparence et l'indépendance de la
banque centrale sont des caractéristiques jugées essentielles par
l'école néoclassique.
1-4-La politique monétaire selon les
keynésiens
Pour les keynésiens, la politique monétaire est
un outil de politique conjoncturelle dont on présente
généralement le rôle dans le cadre du modèle
IS/LM.
10
Source : philippe guillot,op. cit.
p25.
Figure n°1 :
Croisement des courbes IS et LM, se trouvent les points
où l'équilibre épargne-investissement, en termes
réels, cela signifiant sur le marché des biens et services, est
réalisé. Quand le taux d'intérêt augmente,
l'épargne est stimulée, mais l'investissement se
réduit.
Y : le revenu national.
i : le taux d'intérêt.
L'équilibre général de l'économie
est l'équilibre à la fois sur le marché monétaire
et sur le marché des biens et services, est reçu au croisement
des deux courbes. Il peut s'agir d'un équilibre de sous-emploi, dans ce
cas on devra avoir recours d'un côté, à des mesures de
politique budgétaire, par exemple des investissements autonomes de
l'État, pour déplacer la courbe IS d'autre part, à des
mesures de politique monétaire pour déplacer la courbe LM. Cette
politique monétaire doit faire en sorte que le niveau de revenu,
grâce à un augmentation
11
du volume global de la masse monétaire, s'approche du
niveau de revenu de plein emploi. Figure n° 2 :
Trois situations sont possibles, qui correspondent à
l'endroit où IS coupe LM
1) dans la partie verticale de LM où les taux
d'intérêt sont élevés, la politique monétaire
doit être efficace : toute augmentation de monnaie accroît
l'épargne et réduit les taux d'intérêt, ce qui doit
stimuler l'investissement ;
2) dans la partie centrale de LM, la spéculation
risque d'absorber une partie de la quantité de monnaie injectée
dans la mesure où une partie des agents s'attend à ce que les
taux d'intérêt remontent : par rapport à la situation
précédente, les taux d'intérêt baissent moins, et la
production nationale, qui équivaut au revenu national, augmente moins
;
3) dans la partie horizontale, où les taux
d'intérêt sont très bas, l'augmentation de monnaie va
être absorbée en totalité par la demande d'encaisses
spéculatives : il y a là une telle préférence des
agents pour la liquidité qu'aucun placement financier n'est
réalisé ; c'est la situation de la trappe à la
liquidité.
Pour les keynésiens est inefficace pour deux raisons :
La trappe à la liquidité : qui surgit à la
baisse au-dessous d'un certain niveau du taux d'intérêt et
empêche toute action de celui-ci d'être efficace.
La faiblesse de l'élasticité de l'investissement
par rapport aux variations du taux de l'intérêt ; beaucoup plus
importantes sont les anticipations des entrepreneurs quant au rendement futur
de l'investissement. Donc la politique monétaire à peu
d'efficacité sur l'inflation.
Section 2 -la politique monétaire un jeu de
stratégie 2-1-Règle versus discrétion
La politique monétaire doit-elle être conduite de
manière discrétionnaire ou suivre des règles fixées
à l'avance ? Cette grande interrogation a suscité nombre de
contributions durant les années 1980. Si la politique
discrétionnaire est un ajustement au cas par cas des
déséquilibres qui affectent l'économie (une politique
conjoncturelle), l'adoption d'une règle, est basée sur une
politique systématique duquel les arguments sont connus par les agents
économiques qui les intègrent dans leurs anticipations. Dans une
logique discrétionnaire, la banque centrale cherche à
améliorer son comportement période après période en
fonction du type de chocs imprévisibles affectant l'économie.
Alors, l'attitude des autorités monétaires de la période
courante peut changer de celle de la période suivante selon que le
niveau de l'activité est jugé insuffisant (la logique de
l'arbitrage par la courbe de Phillips tient ici).
Dès la fondation du débat, Kydland et Prescott
(1977) critiquent cette manière de guider le système en la taxant
d'incohérence temporelle (ou dynamique). Pour eux, la conduite de la
politique monétaire n'est pas un jeu contre la nature, mais plutôt
contre des agents rationnels. De ce fait, dans un environnement où les
anticipations des agents privés sur la valeur des grandeurs futures
aident à déterminer les grandeurs contemporaines, les
autorités monétaires sont dans l'impossibilité d'atteindre
la cible d'inflation socialement optimale. A la suite de cette remise en cause
de la discrétion, Barro et Gordon (1983) prouvent que cette
dernière introduit
12
un « biais inflationniste . En effet, il existe ex post
une différence positive entre l'inflation observée et l'inflation
cible du fait que le gouvernement est tenté de renoncer à sa
cible (pourtant fixée ex ante) pour accroître le niveau
d'activité. Toutefois selon ces auteurs, la crédibilité de
la règle par rapport à la discrétion doit être
subordonnée par un système de contraintes afin d'éviter
toute déviation ultérieure.
D'autres auteurs comme Rogoff et Walsh cités par
Mourougane (1997) ont spécifié les conditions pour garantir la
supériorité de la règle sur la discrétion. Rogoff
(1985a) montre que la nomination d'un banquier central « conservateur
», qui accorde plus de poids au conflit sur l'inflation que la
société, ferait baisser les attentes des agents
économiques. Ce résultat est à relativiser en
économie ouverte (Rogoff, 1985b). Aussi, Walsh (1995) montre que le
gouvernement peut par le biais d'un contrat inciter le banquier central
à choisir l'inflation socialement optimal. Le contrat stipule que la
banque centrale doit maximiser la différence entre le montant des
transferts qui lui sont applicables et les coûts sociaux de l'inflation
et du travail. Cependant, il est nécessaire de s'en tenir aux limites de
ce résultat. D'une part, elle repose sur des hypothèses
très fortes, notamment la nature paramétrique de la fonction de
coût. De plus, le gouvernement n'a pas forcément la
capacité de se dépasser, dans ce cas, aucune règle n'est
acceptable, et même si elle n'est pas optimale, elle ne peut que mettre
en oeuvre des politiques discrétionnaires.
Les années 1980 se terminent avec un consensus sur la
supériorité de la règle vis-à-vis de la
discrétion. Donc, le débat a été orienté sur
l'analyse de la nature et de la forme des règles dans la conduite de la
politique monétaire.
2-2 Règles monétaires
Selon Bordes (1997), une règle monétaire
consiste pour la banque centrale à déceler une fonction de
réaction indicatrice du mécanisme dont elle peut stabiliser le
système économique. La gestion du système est rendue
possible par la référence à un but de production que l'on
souhaite rendre compatible avec un objectif nominal, en général
la maîtrise des prix. Plusieurs ont enrichi le panier des règles
à telle enseigne qu'il en existe globalement trois catégories.
Donc, les règles passives s'opposent aux règles
actives dites aussi règles d'instrument et aux règles de «
ciblage d'inflation anticipée ».
Les règles passives duquel la littérature est
peu fournie sont basées sur la croissance monétaire. La
principale règle de ce type est celle de Friedman ou règle du
k-pourcent. Elle stipule dans une vision monétariste que la masse
monétaire devrait grandir au même taux que la production de telle
sorte à annihiler toute tendance inflationniste. Autrement, la base
monétaire devrait augmenter à un taux constant, signalant le taux
de croissance de long terme de l'économie.
13
2-2-1-Les règles d'instruments
Les règles d'instrument ont pour objet de
préserver l'inflation au taux ciblé, sans toutefois exciter les
fluctuations de la production (Svensson, 1997). Ces règles peuvent
être tacites ou explicites, selon qu'elles sont définies avec ou
sans les variables attendues.
L'activisme monétaire a conduit la banque centrale
à rechercher en permanence la stabilité des prix et de
l'activité. On peut noter deux règles importantes : McCallum
(1987) et Taylor (1993) et leurs règles de dérivation.
Cette règle est également appelée
règle du revenu nominal. Elle a inséré des amendements aux
règles de Friedman et utilisé le taux de croissance trimestriel
de la base monétaire.
De cette règle, il vient que la Banque centrale
observera une progression constante de la base monétaire (règle
de Friedman) lorsque la vitesse de circulation monétaire est constante
au cours des 16 derniers trimestres (4 ans) et l'économie sur un sentier
d'équilibre.
Mais dès qu'il subsiste un écart au niveau de la
circulation monétaire et de la production à la suite d'un choc
perturbateur, les autorités monétaires réagissent en
modulant la croissance monétaire. Si la vitesse de circulation augmente,
la Banque réduit la croissance de la base monétaire (et
inversement). En contrepartie si la production se rapproche de son niveau
potentiel, le rythme de croissance s'accélère. On peut voir que
plus le taux de réponse aux activités est élevé,
plus la réponse de la banque centrale à l'écart de PIB est
forte.
L'un des principaux avantages de cette règle est sa
flexibilité. Bordes (1997) déclare que cette flexibilité
offre aux autorités l'efficacité d'une production stable et
évite également le risque d'incohérences temporelles.
Cependant, la règle de McCallum comporte des
inconvénients. En effet, l'instrumentation de la base monétaire
nécessite un contrôle direct (gestion administrative) de la masse
monétaire, et de nombreuses banques centrales se sont tournées
vers la gestion indirecte. Ce n'est pas propice à l'envie de transmettre
de telles règles. Depuis les années 80, la vitesse de circulation
et la demande de monnaie sont devenues très volatiles. Selon Estrella et
Mishkin (1996) et Bordes (1997), l'innovation financière au fil des ans
a rendu difficile la définition d'agrégats à tous les
niveaux et leur affaiblissement. Il y avait un lien entre eux et
l'inflation.
Bien que les changements financiers des années 80
semblent avoir affaibli l'efficacité de la gestion de la politique
monétaire par le biais d'instruments, en particulier les taux
d'intérêt, certaines recherches tentent encore de
révéler leur pertinence par rapport à l'objectif ultime
(stabilité des prix et de l'activité). La réflexion de
Taylor en faisait partie.
14
2-2-2-La règle de Taylor et ses limites
???? = ??* + ????+ ??(????- ??*) + ??(????- ??*)
???? : taux d'intérêt directeur nominal en t ;
??* : taux d'intérêt réel d'équilibre
(ou encore taux naturel) ;
???? : taux d'inflation en t ;
??* : cible de taux d'inflation ;
???? : taux de croissance économique ;
??* : cible de taux de croissance économique ;
?? : coefficient de pondération de l'objectif d'inflation
;
?? : coefficient de pondération de l'objectif de
croissance économique.
Cette règle approxime la conduite de la politique
menée par la Reserve Fédérale (FED) des États-Unis
durant la période 1987-1992 sous la houlette d'Allan Greenspan. Selon
Taylor, la FED module son taux d'intérêt directeur nominal en
fonction du gap du taux d'inflation et de la production par rapport à
leurs niveaux cibles (inflation cible et production potentielle).
La nature de la politique de la Fed est alors
déterminée par la différence entre le taux effectivement
fixé et le taux déduit par la règle. Cette politique
s'appelle accommodante si le taux effectif est inférieur au taux
théorique. La règle de Taylor indique que la banque centrale doit
diminuer ses taux directeurs lorsque l'inflation et le niveau d'activité
sont bas et les soulever dans le cas contraire pour permettre le retour
à l'équilibre. Donc dans cette logique, cette règle est
basée sur le mécanisme traditionnel du canal du taux
d'intérêt : une augmentation du taux directeur renchérit
les coûts de refinancement des banques secondaires auprès de la
Banque centrale ainsi que dans l'interbancaire. Cette situation
génère un relèvement des taux débiteurs offerts aux
entreprises et aux ménages, lesquels sont désincités
à emprunter sur le marché monétaire. La conséquence
finale est que la demande de monnaie se déprime et les tensions
inflationnistes s'atténuent sur le marché des biens et services,
parce que les comportements d'investissement et de consommation se
réduisent du fait de l'augmentation du taux d'intérêt
réel. Le coût du capital et le coût du crédit
à la consommation étant renchéris. Le résultat
inverse est obtenu lorsque les taux baissent.
L'un des avantages de la règle de Taylor est sa
clarté et sa simplicité. En effet, sa simplicité
d'écriture mathématique lui confère une certaine
appropriation par les agents économiques qui peuvent toutefois en juger
le respect. Au demeurant, la crédibilité et la transparence de la
politique monétaire se renforcent. Aussi selon McCallum (1999), Clarida,
Gali&Gertler (1999), McCallum et Nelson (2004), Les règles de
Taylor, qui ne retiennent qu'un nombre limité de
15
variables, sont faciles à appliquer et offrent de
bonnes performances de stabilisation dans différents cas.
Néanmoins, quelques critiques émanent de la littérature
vis-à-vis de la règle Taylor et appellent au développement
des « Taylor-type rules »
Donc, les règles d'instruments soulèvent un
certain nombre de critiques entre autres le fait de ne tenir compte que d'un
trop petit nombre d'indicateurs dans l'orientation des actions
monétaires. Aussi, la critique de Lucas (1976), l'économie ne
réagit qu'aux changements de production ou d'inflation en
adhérant à des règles rétrogrades. En
présence d'autres types de choc, la Banque centrale qui s'appuie sur un
tel modèle ne peut pas atteindre à son objectif de
stabilité des prix. Ainsi certains auteurs proposent la version
Forward-looking. Cette forme de règle fait l'hypothèse que la
banque centrale ne dispose pas des données courantes sur les variables
lors de ses prévisions. Alors, celle-ci formule son impulsion
monétaire en intégrant les valeurs anticipées en vue
d'influer les objectifs dans le moyen terme.
Pour être crédibles (c'est-à-dire non
inflationnistes et sensibles à l'évolution des conditions
économiques), ces règles doivent être pertinentes et
transparentes pour fonctionner (Pollin, 2002, 2005, 2008). Pour les tenants de
la règle d'objectif, l'approche par les objectifs intermédiaires
sont qualifiées de sous optimaux pour atteindre l'objectif fixé
(Tenou, 2002 ; Sirri, 2007 ; Ftiti et Goux, 2011).
2-2-3- Les règles d'objectifs
Les règles objectives sont basées sur la
réalisation d'un objectif fixé par les autorités
monétaires (Rudebusch et Svensson, 1998 ; Svensson, 2005). La
littérature économique identifie deux types de concepts : les
variables cibles et les niveaux cibles attendus de variables (sur la base des
informations pertinentes disponibles). La règle d'objectif vise alors
à réduire la différence entre le niveau attendu de la
variable cible et le niveau cible de la variable via une fonction de perte
(Svensson, 2005). Le but ultime est de contrôler l'inflation.
L'une des règles cibles qui a produit de nombreuses
publications ces dernières années est la règle cible du
taux d'inflation. En conséquence, certaines banques centrales ont
spécifiquement choisi des cibles d'inflation depuis le début des
années 90 (Siklos, 1999 ; Svensson, 2010).
Les promoteurs de la règle d'objectif indiquent que la
Banque centrale ne cible pas les variables intermédiaires, mais elle
doit opérer directement sur l'objectif d'inflation. En vue de cela,
faute d'un consensus sur un canal de transmission prédominant à
travers lequel la politique monétaire opère au sein de
l'économie, c'est la prévision de l'inflation qui tient lien
d'objectif intermédiaire. La Banque centrale doit donc veiller à
l'évolution d'un certain nombre d'indicateurs reconnus comme
étant aptes à prévoir l'inflation pour parvenir à
contrecarrer les tensions inflationnistes avant qu'elles ne se
concrétisent. L'intervention de la Banque centrale sur le marché
monétaire vise dans ce cas à ramener le taux d'inflation
anticipé proche de l'inflation ciblée (Svensson, 1997 ; Gregory,
2003 ; Agenor, 2008).
16
La définition de la règle de l'objectif
d'inflation peut être attribuée à deux conditions
(Rudebusch et Svensson, 1998). Le premier est que les objectifs d'inflation
doivent être quantifiés. Il peut s'agir d'un point bien
défini dans la règle de Taylor (point d'inflation cible) ou d'une
plage de points (fourchette cible). La seconde est que les institutions
financières doivent être en mesure d'estimer les niveaux
d'inflation futurs sur la base d'informations internes et conditionnelles. Le
niveau d'inflation attendu représente un objectif
intermédiaire.
Les principales caractéristiques du système de
ciblage de l'inflation sont une transparence et une responsabilisation
élevées. Par conséquent, les banques centrales ayant des
objectifs d'inflation sont tenues de publier une déclaration d'inflation
et d'expliquer leurs politiques. Cette transparence en soi signifie un
engagement à minimiser la fonction de perte.
Lorsque l'objectif d'inflation est le seul objectif de la
Banque centrale, il s'agit d'un régime strict de ciblage d'inflation.
Par contre, si la Banque Centrale poursuit d'autres objectifs tels que la
stabilisation de la production ou du taux d'intérêt, il s'agit
d'un régime flexible de ciblage d'inflation. Dans ce dernier cas, la
politique monétaire est moins activiste, dans le sens où les
instruments sont faiblement ajustés par rapport à un choc
donné, et le niveau d'inflation s'ajuste progressivement au niveau
objectif ou cible de l'inflation. Il en résulte que l'horizon de
l'ajustement du niveau de l'inflation à la cible est plus long.
Dans un régime flexible de ciblage d'inflation, il y a
asymétrie entre l'inflation et la production dans la fonction de perte.
En effet, pour l'inflation, il s'agit à la fois d'un objectif de niveau
(la cible fixée) et de stabilité (écart entre le niveau
anticipé de la variable cible et l'objectif fixé de ladite
variable). Mais pour la production, on ne retient que l'objectif de
stabilité.
En effet, cette approche est formalisée selon
l'expression de Bernanke et Mishkin (1997) comme un cadre de «
discrétion contrainte ». Il s'agit de fixer des objectifs et de
déterminer avec précision le poids de ces objectifs (minimisant
ainsi la perte de fonctionnalité) pour les autorités
monétaires, tout en leur permettant de percevoir les directions en
utilisant toutes les informations qu'elles jugent pertinentes. Attentes des
agents, donc pouvoir choisir l'orientation future de la politique
monétaire (Bernake et al., 1999 ; Pollin, 2005, 2008). Ces informations
comportent plusieurs indicateurs, financiers et réels, susceptibles de
rendre compte des origines multiples de l'inflation et d'éclairer les
autorités monétaires sur l'évolution future de l'inflation
(Cecchetti, et al., 2000 ; Payelle et al., 2001 ; Mishkin, 2004 ; Brand, 2008 ;
Diane, 2011).
D'autre part, dans cette nouvelle formulation, la recherche
est portée sur les indicateurs qui peuvent bien anticiper l'inflation,
tandis que dans le cas des objectifs intermédiaires la variable doit
avoir une relation structurelle causale avec l'inflation. C'est le pouvoir de
prédiction et le fait de ne pas être directement sensibles aux
manipulations des instruments, et non plus la relation de causalité
structurelle, qui devient la caractéristique la plus importante
(Allegret et Goux, 2003 ; Layouni, 2007).
Donc, la pertinence d'un indicateur est jugée à
partir de son pouvoir de prédiction qui détermine la
qualité du signal et l'information qu'il peut renvoyer. Ce pouvoir de
prédiction est d'autant
17
plus précieux qu'il est avancé dans le temps.
À cet effet, l'idéal serait que cette avance dans le temps
correspond aux délais de transmission des actions de la politique
monétaire jusqu'à l'objectif final pour que la Banque centrale
ait le temps de l'exploiter pleinement et surtout de réagir (Allegret,
1999).
Avec cette approche pour garder la réputation, la
crédibilité et l'engagement de la banque centrale à faible
inflation, stabilité et prévisibilité, il y a le
privilège de discrétion qui leur permet de concilier la poursuite
des prix à long terme et la stabilisation du PIB réel à
court terme.
Par ailleurs, dans un environnement caractérisé
par une hétérogénéité de l'information
(Morris et Shin, 2002), source de la non neutralité de la monnaie, la
politique monétaire ne doit pas seulement reposer sur ses actions, mais
la priorité à la communication est essentielle pour aider les
entreprise et les ménages à mieux prédire ses
interventions futures ; ce qui permet de réduire l'incertitude (Croce et
al., 2000 ; Baeriswil et Cornand, 2008 ; Cateau et Murchison, 2010).
Puisque le ciblage de l'inflation est une stratégie de
moyen et long terme pour la politique monétaire, elle
présenterait un certain nombre d'avantages et d'inconvénients.
En effet, l'un des principaux avantages en faveur de la cible
d'inflation est que celle-ci accroît la confiance des agents
économiques dans la stabilité des prix futurs. Elle contourne en
outre le lien incertain établi entre la croissance monétaire et
l'inflation et évite par conséquent le problème
d'instabilité des fonctions de demande de monnaie lié au ciblage
d'agrégat monétaire. Elle est plus proche de l'objectif final et
accorde une grande importance à la transparence de la prise de
décision et à la communication régulière avec les
agents privés. Ce régime permet éventuellement de
réagir face à des chocs macroéconomiques imprévus,
de manière plus flexible (Lecarpentier-Moyal et al., 2001 ; Mishkin,
2007 ; Stuckey, 2011).
Le principal inconvénient de cette politique
réside dans la longueur des délais existant dans la transmission
des effets de la politique monétaire, il faut attendre longtemps pour
voir les conséquences de la manipulation du taux directeur sur
l'inflation. Dans ces conditions les agents privés ne sont pas
conscients de l'impact immédiat de la politique monétaire et les
signaux des agrégats monétaires, des prix des actifs ou des
objectifs de taux de change sont immédiatement transmis au
marché. De plus, des facteurs exogènes à la politique
monétaire peuvent intervenir pendant l'intervalle de temps
nécessaire à l'action de cette dernière, remettant en
cause les résultats escomptés de la politique monétaire et
sa crédibilité. L'inflation observée peut s'écarter
de l'inflation anticipée en raison des chocs affectant le niveau
général des prix (Lecarpentier-Moyal et al., 2001 ; Mishkin, 2007
; Bousrih, 2011).
Dans cette configuration, le prix courant des actions peut
contenir une information supplémentaire sur l'inflation future, soit
parce qu'il reflète les anticipations du marché, relatives aux
évolutions économiques, soit en raison de son incidence sur les
évolutions économiques. Ce qui conduit à une dynamique
déstabilisante de l'économie débouchant sur d'amples
fluctuations des prix d'actifs. La crise financière de 2007-2009 a remis
en question le comportement que doit adopter la Banque centrale pour limiter
les fluctuations des prix des
18
actifs, qui exercent des effets aussi bien sur les
activités de production que sur le système économique dans
son ensemble. D'où l'intérêt de la construction d'une
règle d'objectif spécifique intégrant l'objectif de
stabilisation des prix des actifs (Goodhart et Hofmann, Durré, 2001 ;
2001 ; Myftari et Rossi, 2010 ; EngoneMvé, 2013).
Après cette présentation des règles
d'instrument et de ciblage, nous pouvons conclure que de façon
générale, dans un modèle donné, une règle
d'objectif fait appel à une règle d'instrument, cette
dernière étant implicite (Huchet, 2003 ; Pollin, 2008). Ainsi, au
lieu de travailler sur des règles de ciblage qui dans leur application
posent le problème de transparence et de responsabilité de la
part des autorités monétaires, il est préférable de
retenir des règles d'instruments. Surtout que, la banque centrale ne
retient aucun élément qu'elle manipule plus ou moins directement,
quotidiennement ou hebdomadairement, pour atteindre des objectifs
spécifiques. (McCallum, 1997).
Les règles d'instruments sont
préférées aux règles de ciblage d'autant plus
qu'une règle fait appel à l'autre même de manière
implicite.
En résumé, les règles activistes
d'instrument permettent une meilleure représentation du comportement des
Banques centrales. Cependant, ces règles sont formulées à
partir d'une fonction de perte et ont un caractère particulier qui nous
montrons dans la seconde articulation de cette section.
Ainsi, après ces débats, il convient à
présent de statuer sur les caractéristiques propres à la
formulation d'une règle monétaire.
Section 3- le ciblage de l'inflation
Depuis le début des années 90, la
nécessité de modifier la politique monétaire a
été fortement ressentie. Le taux de change et l'ancrage global
des devises n'ont pas donné de résultats satisfaisants. De
nombreux marchés émergents choisiront l'inflation pour
résoudre leurs problèmes de stabilité des prix.
Par exemple, comme défini par Svensson (2002), les
objectifs d'inflation exigent des objectifs d'inflation quantifiés ou
sous forme d'intervalles, et il n'y a pas d'autre inflation nominale, la
prévision d'inflation joue un rôle majeur dans l'inflation, le
processus de prise de décision de la banque centrale. Notons qu'à
cet égard, selon Svensson (2002), les anticipations d'inflation sont
traitées comme des cibles intermédiaires plutôt que comme
des indicateurs.
Cette section analyse dans quelle mesure les règles de
ciblage de l'inflation dans le contexte de la politique monétaire
récente constituent des alternatives appropriées contre les
discrétions avant de se concentrer sur les motivations et les conditions
pour la mise en place d'un régime cible l'inflation.
Par conséquent, l'analyse présentée dans
cette section est axée sur essentiellement sur les aspects conceptuels
du ciblage de l'inflation, inspirés du concept construit
théoriquement. Bien que cette section se concentre principalement sur
les aspects conceptuels du ciblage de l'inflation décrits
théoriquement par F. Kydland et E. Prescott (1977), R. Barro et D.
Gordon
19
(1983), J. Taylor (1993), L. Svensson (1993, 2002), B.
Bernanke et F. Mishkin (1997), L. Ball et N. Sheridan (2003), M. Woodford
(2004) et autres.
3-1- Ciblage d'inflation : Aspects conceptuels
Le contexte théorique du régime cible
l'inflation est fondée sur une condition fondamentale, à savoir
la réalisation et le maintien de la stabilité des prix en tant
qu'objectif ultime de la politique monétaire. Selon plusieurs
théoriciens et praticiens du monde des affaires, cette vision s'explique
par environ cinq thèses principales :
Le premier est basé sur la neutralité
monétaire à moyen et long terme. En d'autres termes, une
augmentation de la masse monétaire dans l'économie entraîne
immédiatement la même augmentation des niveaux de prix. À
long terme, l'inflation est la seule variable macroéconomique que la
politique monétaire peut affecter.
Le deuxième argument suggère qu'un taux
d'inflation modeste peut compromettre l'efficacité économique et
la croissance, car l'inflation peut conduire à une allocation des
ressources sous-optimale. En maintenant une inflation stable et
modérée, d'autres objectifs macroéconomiques peuvent
être atteints. Par conséquent, la stabilité des prix doit
être acceptée comme objectif ultime de la politique
monétaire.
Troisièmement, la monnaie n'est pas neutre à
court terme et affecte donc les variables économiques telles que le
chômage et la production. En règle générale, les
connaissances sur le transfert des modifications de la masse monétaire
aux mécanismes de transmission de l'économie réelle et aux
délais personnalisés sont très limitées.
Quatrièmement, le délai de transmission de la
politique monétaire est long et variable, son efficacité
étant liée aux conditions macroéconomiques réelles.
Le dernier concerne le phénomène de "biais d'inflation". Les
politiques discrétionnaires et l'absence d'engagement crédible
des autorités monétaires à l'égard de l'objectif de
stabilité des prix ont contribué au biais d'inflation. Nous
notons donc que la marge de discrétion et le manque de
crédibilité de la politique monétaire sont liés au
problème d'incohérence dans le temps décrit par F. Kydland
et E. Prescott (1977) 24, R. Barro et D. Gordon (1983) et C. Guillermo
(1983).
Ce problème actuel de contradiction ou de
crédibilité est lié au comportement asymétrique des
banquiers centraux qui ne respectent pas les décisions de politique
monétaire ou qui mènent des politiques restrictives (qui ne
provoqueront pas de biais d'inflation) ou qui poursuivent des objectifs
établis (tels que l'inflation). À d'autres fins
économiques (production, emploi, etc.). Le ciblage de l'inflation
contribue à réduire le pouvoir discrétionnaire en fixant
l'objectif ultime de la politique monétaire et en forçant la
banque centrale à adopter une politique "forward looking". La
crédibilité des autorités monétaires est le
résultat d'objectifs d'inflation, permettant aux agents de comprendre et
de faire confiance à la stratégie de la banque centrale.
3-1-1- Le régime de ciblage d'inflation
L'accent mis directement sur l'inflation est un cadre de
politique monétaire sur la base de la prévision d'inflation pour
laquelle l'approche forward-Iooking est pertinente. En ce sens, les
20
prévisions d'inflation devraient être
contrôlables et prévisibles, et devraient être liées
aux principaux indicateurs tout en restant cohérentes avec les
perspectives de politique monétaire. Selon F. Mishkin (2000) et B.
Bernanke (1999), l'objectif d'inflation est un cadre de politique
monétaire fondé sur cinq caractéristiques :
· annoncer publiquement les objectifs d'inflation
officiels. La cible d'inflation peut prendre la valeur, le centre de la bande
de volatilité ou la zone cible, et est définie pour une ou
plusieurs périodes ;
· engagement clair en faveur d'une inflation faible et
stable comme principal objectif de politique monétaire. D'autres
objectifs macroéconomiques sont subordonnés au principal objectif
de stabilité des prix ;
· compréhension du fonctionnement des
mécanismes de transfert de politique économique et
monétaire avec des capacités de modélisation
avancées et des prévisions d'inflation;
· l'indépendance de la banque centrale dans les
instruments électoraux et sa responsabilité dans la
réalisation des objectifs d'inflation ;
· communication complète entre les autorités
monétaires et les acteurs privés concernant le choix des
objectifs et des outils de politique monétaire, soutenant les
décisions de responsabilité et de crédibilité des
banques centrales dans la réalisation de cet objectif, et les
décisions démontrant leurs actions en faisant rapport au
Parlement et au public .
3-1-1-1-Définition alternative du ciblage
d'inflation
|
B. BERNANKE
|
L.SVENSSON
|
Stabilité des prix comme principale cible de Politique
monétaire
|
Oui
|
Oui
|
Annonce d'une cible
numérique
|
Oui
|
Oui
|
Cible à moyen terme
|
Oui
|
Oui
|
Communication intensive avec le public
|
Oui
|
Oui
|
Publication des prévisions d'inflation et de l'output
|
Non requis
|
Oui
|
Cible fixée par le
Gouvernement
(dépendance d'objectif)
|
Oui
|
Non requis
|
Indépendance des
instruments
|
Oui
|
Oui
|
|
Source : Bernanke & al (1999),
Svensson (2003).
21
La théorie anti-inflation a commencé avec
Leiderman et Svensson (1995), Svensson (1997, 1998, 1999), Bernanke et Mishkin
(1997), Bernanke et al. (1999). Ce sont ces auteurs qui ont créé
la première définition d'une stratégie de positionnement.
Le premier livre, publié dans les années quatre-vingt-dix, montre
quelques différences dans les définitions des politiques
d'inflation. Ce n'est qu'au début des années 2000 qu'il y a eu
convergence dans la définition commune de la politique. Nous allons
commencer notre analyse présente les principales définitions de
la directive sur l'inflation, chacune ayant une caractéristique
spécifique de la directive sur l'inflation. Ensuite, nous proposons une
définition résumant les points clés auxquels la plupart
des économistes se raccrochent.
Leiderman et Svensson (1995)
suggèrent une définition plus précise ou moins complet en
raison d'expériences vécues en Nouvelle-Zélande, au
Canada, en Finlande et en Angleterre : "Le régime de ciblage d'inflation
a deux caractéristiques : une cible d'inflation numérique
explicite en précisant l'indice, le niveau de la cible, l'intervalle de
tolérance, l'horizon et la définition des situations possibles
où les autorités monétaires modifieront la cible. . . [Et]
l'absence d'une cible explicite intermédiaire telle que le ciblage
d'agrégat monétaire ou le ciblage de taux de change."
Dans une étude récente, Eichengreen,
Masson, Savastano et Sharma (1997) examinent quatre piliers des
politiques anti-inflation "Le ciblage d'inflation repose sur la
définition d'une cible explicite d'inflation, . . .[la
définition] des indications claires et non ambiguës qui constituent
les objectifs fondamentales conduisant à la stabilité
d'inflation[. . .]La méthodologie de prévision d'inflation
consiste à exploiter toutes les informations susceptibles de fournir des
indications sur l'inflation anticipée et à mettre en oeuvre une
procédure Forward-Looking pour gérer l'instrument de conduite qui
dépendra de l'évaluation du taux anticipée par rapport
à la cible prédéfinie".
Bernanke et Mishkin (1997) ont
proposé une définition plus détaillée des objectifs
d'inflation. Ils estiment que la politique d'objectif d'inflation est le cadre
de l'analyse de la politique monétaire, qui se caractérise par
l'annonce formelle et quantitative d'un ou de plusieurs objectifs (ou
fourchettes d'objectifs d'inflation), et reconnaissent qu'une inflation faible
et stable est une priorité absolue. L'une des principales
caractéristiques de la politique de la banque centrale est son effort
important pour communiquer avec le public sur les objectifs des projets et de
la politique monétaire. Bernanke et al. (1999) ont fait valoir que
l'objectif d'inflation n'est pas seulement une instruction à la banque
centrale, mais également une exigence de recours général
au jugement et à toute information susceptible de contribuer aux
objectifs de stabilisation des prix.
Cottarelli and Giannini (1997)
définissent le ciblage d'inflation comme suit : "Le ciblage
d'inflation n'est pas uniquement une pure annonce faite par le gouvernement
pour quelques niveaux d'inflation cible sur le court terme [. . .] mais
plutôt c'est l'annonce d'une allure cible d'inflation pour quelques
années couplées avec une procédure de surveillance
concernant le suivi des objectifs de la politique monétaire."
Selon Mishkin (2000) "le ciblage d'inflation
est une stratégie de politique monétaire qui englobe cinq
éléments essentiels :
· une annonce d'une cible d'inflation numérique pour
le moyen-terme ;
·
22
un engagement institutionnel à considérer la
stabilité des prix comme l'objectif primordial de la politique
monétaire auquel sont subordonnés les autres objectifs ;
· une stratégie d'information au sein de laquelle
plusieurs variables sont utilisées (non pas uniquement les
agrégats monétaires, le taux de change) pour se décider de
la mise en oeuvre de l'instrument politique ;
· la hausse du degré de la transparence via la
communication avec le public et avec le marché sur les plans, les
objectifs et les décisions des autorités monétaires ;
· la hausse de la responsabilité de la banque
centrale afin d'atteindre les objectifs d'inflation.
Svensson (2002) a proposé une
définition basée sur ses travaux antérieurs (1997, 1998,
1999). L'objectif d'inflation de Swenson (2002) est basé sur trois
points. Tout d'abord, il s'agit d'une seule ancre nominale : l'ancre de
l'inflation. Deuxièmement, l'objectif d'inflation repose sur le fait que
la banque centrale doit se concentrer sur un seul objectif : la
stabilité des prix. Troisièmement, la stratégie de cible
d'inflation est définie comme une sorte de politique monétaire,
et sa prévision joue un rôle important dans la mise en oeuvre des
outils de politique monétaire.
Il continue de parler des conditions nécessaires,
sinon nous ne pourrons plus discuter des objectifs d'inflation.
Premièrement, les autorités monétaires ont
été obligées d'annoncer des objectifs d'inflation
numérique avec ou sans tolérance. Ensuite, ils devront garantir
un haut degré de transparence et de communication. Deuxièmement,
le ciblage des objectifs d'inflation nécessite au moins quelques
réformes institutionnelles pour mettre en oeuvre ses outils, comme
l'indépendance de la banque centrale. Enfin, l'objectif est de
déterminer les termes de référence de la politique
monétaire afin de lutter contre l'inflation et d'assurer sa
stabilité.
La Banque centrale européenne (BCE) a
adopté une définition qui peut être
considérée comme proche de Svensson (2002). Dans son rapport
(2004), l'objectif d'inflation a été défini comme une
stratégie de politique monétaire conçue pour maintenir la
stabilité des prix en se concentrant sur l'écart entre les
prévisions d'inflation et les objectifs annoncés. D'autres
économistes ont suggéré d'élargir la
définition des politiques de ciblage de l'inflation. En fait, certains
auteurs évoquent la possibilité d'une inflation implicite aux
États-Unis.
Bofinger (2001) a proposé une
définition de l'objectif d'inflation, qui est très similaire
à celle de Bernanke et al. (1999), mais distingue deux objectifs
d'inflation. Le premier système est un système de règles
claires qui maintient le taux d'inflation attendu proche du taux d'inflation
cible. Si les anticipations d'inflation conditionnelle sont supérieures
(inférieures) à l'objectif, le deuxième système
appliquera des règles implicites pour augmenter (diminuer) les taux
d'intérêt. Alan Greenspan (2001) a proposé
des définitions pour de nombreuses banques centrales, comme la Banque
centrale européenne, la Banque fédérale de réserve
de Nouvelle-Zélande, la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon. Il
définit l'objectif d'inflation comme une politique monétaire qui
utilise l'inflation comme variable principale et vise à accroître
la crédibilité. Elle est considérée comme une
structure de politique monétaire très simple, soigneusement
élaborée d'une manière assez prudente, et nécessite
l'exécution de jugements complexes. Les facteurs
23
qui distinguent Alan Greenspan des pratiques et
définitions ci-dessus dépendent du niveau de prudence
employé dans le système de ciblage de l'inflation.
King (2005) a proposé une nouvelle
définition différente de la définition ci-dessus. Il
définit l'objectif d'inflation comme un cadre analytique dont l'objectif
principal est la stabilité des prix. Il a deux définitions. Le
premier problème consiste à déclarer des objectifs clairs
pour l'inflation numérique. Le deuxième point concerne la
réponse aux chocs à court terme. Selon King (2005), "le ciblage
d'inflation fournit une règle modélisant le cadre d'analyse de la
politique monétaire selon laquelle le secteur privé peut ancrer
ses anticipations de l'inflation future. . . [Il] soutient l'idée que la
gestion de la politique de ciblage d'inflation incorpore un certain
degré de discrétion pour permettre à la banque centrale
d'apporter des réponses efficaces aux chocs et par la suite d'adapter sa
stratégie de politique monétaire aux différentes
informations. . .La grande attraction de la politique de ciblage d'inflation
est qu'elle est une structure qui n'a pas besoin de changer chaque fois que
l'on apprend que certains aspects de l'économie ont changé tels
que la vélocité de la monnaie, le taux de croissance de
productivité tendanciel."
Nous introduisons la dernière définition
proposée par Angeriz et Arestis (2007), qui contribue
à la définition qui vient d'être citée. Son
intérêt réside dans l'identification de trois approches
différentes de l'introduction de stratégies de ciblage de
l'inflation. Angeriz et Arestis (2007) définissent ce système
comme une structure de politique monétaire visant à corriger
l'inflation. « Les pays poursuivant le ciblage d'inflation s'engagent
à considérer la stabilité des prix comme leur objectif
primordial. Ils considèrent l'inflation comme l'unique point d'ancrage
nominal sur le moyen-terme. Les auteurs signalent qu'il y a certaines
différences entre les pays de ciblage d'inflation. Les principales
divergences résident dans le degré de clarté du cadre
monétaire, dans l'engagement institutionnel envers l'objectif de
stabilité des prix. «. En se basant à la fois sur la
pratique de ciblage d'inflation et sur la définition de Angeriz et
Arestis (2007) distinguent trois types de ciblage l'inflation : "The
Full-fledged Inflation-Targeting", "Lite Inflation-Targeting" et le dernier
type est "Electic Inflation-Targeting".
1-The Full-fledged Inflation-Targeting:
Ce type de régime monétaire touche les pays
dotés d'un degré de crédibilité et de clarté
moyen à élever et d'un cadre transparent permettant à la
banque centrale d'atteindre son objectif. Les pays qui utilisent ce type de
contrôle de l'inflation ne peuvent pas atteindre et maintenir de faibles
niveaux d'inflation sans un engagement clair en faveur de la stabilité
des prix. En d'autres termes, ils sont contraints d'abandonner la stabilisation
de la production à des degrés divers.
2-Lite Inflation-Targeting :
C'est le moment où un pays applique une politique
anti-inflationniste relativement crédible. Il s'agit d'un système
monétaire caractérisé par le fait que la banque centrale
ne peut pas atteindre la stabilité des prix en raison de sa faible
crédibilité. Ce système monétaire est
spécialement conçu pour les pays gravement touchés par les
chocs et caractérisé par des institutions financières
faibles et des conditions financières instables.
24
3- Electic Inflation-Targeting :
C'est le moment où la politique anti-inflationniste
est adoptée avec un très haut degré de
crédibilité, conforme à l'objectif de stabilité des
prix, sans avoir à adhérer à une règle
anti-inflationniste stricte. De cette façon, ces pays peuvent poursuivre
d'autres objectifs secondaires, tels que la stabilisation de la production.
3-2- Les prérequis institutionnels et les choix
stratégiques de la politique de ciblage d'inflation
La définition que nous avons présentée
dans la section précédente se concentre sur certains des
attributs qui sont essentiels à la mise en oeuvre de politiques
axées sur l'inflation. Cependant, le cadre institutionnel et le
processus décisionnel que la plupart des banques centrales appliquent
dans leurs politiques d'inflation sont en contradiction avec les principes de
base des objectifs d'inflation. Par conséquent, certaines conditions
doivent être remplies pour garantir efficacement l'objectif de
stabilité des prix. Le succès de la politique monétaire a
deux aspects importants. Les autorités monétaires doivent remplir
certaines conditions institutionnelles et structurelles pour mettre en oeuvre
la politique monétaire. La mise en oeuvre du ciblage de l'inflation
n'implique cependant pas un succès mécanique, mais dépend
du meilleur choix stratégique.
3-2-1- Les conditions structurelles et
institutionnelles
Les principales contributions à la question du ciblage
de l'inflation institutionnelle sont Eichengreen et al. (1999) Mishkin (2000),
Batini et Laxton (2006). Sur la base de ce travail, quatre conditions peuvent
être identifiées : l'autonomie de la banque centrale, des
infrastructures techniques avancées, une structure économique
stable et un système financier solide.
1- L'autonomie de la banque centrale :
Commençons par la définition d'une banque
centrale autonome. Si la banque centrale est libre de mettre en oeuvre des
instruments de politique monétaire, elle est alors
considérée comme autonome ou indépendante. En d'autres
termes, aucune charge externe n'est prise en compte. Cependant, l'autonomie de
la banque centrale n'empêche pas la communication entre les
décideurs de la banque centrale et ceux du gouvernement (par exemple, le
ministère des Finances). Cependant, la préparation des plans et
les mesures à prendre les ont empêchés d'intervenir dans la
mise en oeuvre des instruments de politique monétaire.
La banque centrale étant dépendante du pays, la
politique monétaire est sous pression, ce qui va à l'encontre de
l'objectif de stabilité des prix. Ces pressions proviennent de deux
sources principales. Obligations fiscales ou volonté des politiques
d'atteindre certains objectifs, comme un faible taux de chômage au prix
d'une faible inflation. Cependant, dans le contexte de la lutte
25
contre l'inflation, la banque centrale s'est limitée
à atteindre avec succès son principal objectif de
stabilité des prix. Par conséquent, il doit éviter tous
les facteurs et toutes les sources de pression qui peuvent entrer en conflit
avec les principaux objectifs de la politique monétaire. Outre l'absence
d'obligations financières et de contraintes politiques dans la mise en
oeuvre de la politique monétaire, d'autres indicateurs sont
également essentiels pour l'éligibilité à une
banque centrale autonome. D'une part, nous avons cité la
sécurité de l'emploi des autorités de la banque centrale.
D'un autre côté, la nécessité d'une autorisation est
que l'objectif de stabilité des prix soit la seule priorité qui
puisse être garantie.
Ces indicateurs doivent être définis dans un
cadre juridique garantissant l'autonomie de la banque centrale, auquel cas les
actions des décideurs doivent être créditées.
2-Des infrastructures techniques avancées
:
L'une des principales caractéristiques de l'objectif
d'inflation est de concentrer les mesures sur l'inflation future. La banque
centrale doit disposer de prévisions fiables. Par conséquent,
l'infrastructure doit être pleinement développée pour
réaliser ces prévisions.
Ces infrastructures bien développées reposent
sur la capacité à collecter des données, d'une part,
l'expertise requise pour utiliser efficacement ces données, et d'autre
part, la possibilité de définir des modèles de
prédiction conditionnelle.
3-Un système financier et bancaire solide
:
La crédibilité et la transparence des
politiques d'objectifs d'inflation reposent sur le fait que les marchés
(banques et financières) sont la relation entre les marchés et
les mesures prédéterminées pour atteindre ces objectifs.
La relation entre la politique monétaire et le marché est forte.
Il est donc important de maintenir ces marchés stables pour minimiser
l'impact de la politique monétaire.
Différentes normes ont été
proposées dans la littérature, en particulier Batini et Laxton
(2006) ont proposé différentes normes pour juger de la
stabilité des systèmes financiers et bancaires. Le premier
critère concerne le ratio des réserves de capital-risque. Selon
Batini et Laxton (2006), le seuil minimum pour une économie stable est
de 10%. Le deuxième critère implique l'asymétrie
monétaire. En cas d'asymétrie des monétaire, le
marché financier puis le marché bancaire ont mal réagi aux
variations des taux de change.
4-Une structure d'économie stable :
L'objectif principal de la politique cible d'inflation est la
stabilité des prix, c'est-à-dire le maintien d'un niveau
d'inflation bas et stable. Il est donc important de ne pas fixer de prix.
Proposé par Batini et Laxton (2006), Changements dans les taux de change
et les prix dans l'économie devrait être minime. En d'autres
termes, la réaction de la balance commerciale aux variations des taux de
change devrait également être faible.
26
Outre ces conditions institutionnelles, le succès du
ciblage de l'inflation dépend également de certains choix
stratégiques ou approches méthodologiques appelées
institutions monétaires.
3-2-2- Les conditions méthodologiques
La politique de cibles d'inflation comprend des annonces
numériques claires des cibles d'inflation. Cependant, les
autorités monétaires obligé d'identifier certaines options
stratégiques avant d'annoncer des objectifs d'inflation.
Avant de les discuter, citez-les. La première
étape consiste à déterminer le choix de l'indice, à
calculer l'inflation en général et la cible en particulier, puis
à déterminer l'horizon de la cible. Ensuite, il est
nécessaire de choisir le niveau de la cible et sa plage de
tolérance, qui convient à l'objectif de stabilité des
prix. Enfin, ces informations devraient être publiées,
résumant les différentes décisions stratégiques.
1-Choix de l'indice du prix :
Le choix de l'indice des prix indique qu'il existe des
différences de taux d'inflation cibles entre les pays lors du calcul de
l'indice des prix à la consommation (IPC) et de leur sensibilité
relative aux chocs d'offre. Il peut y avoir deux indices pour calculer
l'inflation : l'indice des prix à la consommation (IPC) et le
déflateur du PIB (DPIB). Bien que ce dernier soit plus susceptible de
refléter l'inflation intérieure, la plupart des banques centrales
utilisent l'IPC ou différents types d'IPC. Il y a plusieurs raisons
à ce choix.
D'une part, c'est l'indice le plus connu du public, d'autre
part, il est calculé sur une base mensuelle, ce qui permet de le
surveiller régulièrement et de ne pas le réviser dans le
temps. La plupart des banques centrales publient des séries d'inflation
dans leurs bases de données. Cependant, les décideurs utilisent
des mesures de l'inflation potentielle fondées sur l'IPC. La
dernière mesure est le calcul du taux d'inflation sur la base de l'IPC
après soustraction du prix de certaines composantes à
comportement imprévisible, comme les versements hypothécaires,
les prix de l'énergie et le prix de certains aliments. Le choix de
l'inflation sous-jacente est influencé par un certain nombre de facteurs
:
· d'une part, les composantes non prises en compte par
la mesure de l'inflation présentent les caractéristiques
suivantes : à court terme, la réponse à ces changements
à court terme a conduit à l'instabilité de la politique
monétaire puis à l'échec de la politique monétaire.
Objectif de stabilisation des prix ;
· en revanche, le taux d'inflation sous-jacent ne
comprend pas les déterminants non monétaires du taux d'inflation.
Par exemple, la Nouvelle-Zélande n'inclut pas le coût des services
de crédit. Le Canada et la Finlande n'incluent pas les impôts
indirects. Par conséquent, la politique monétaire est
complètement indépendante de la politique budgétaire.
27
2- Le niveau de la cible :
Le ciblage est l'un des problèmes fondamentaux de la
solution : le succès ou l'échec de la politique monétaire.
Une traduction littéraire du terme "stabilité des prix" signifie
que l'indice des prix est fixe. Par conséquent, son taux de croissance
correspondant à l'inflation devrait être nul ou proche de
zéro. Mais économiquement, la stabilité des prix se
réfère au taux de croissance de l'indice des prix positif.
Diverses études ont montré qu'une inflation proche de zéro
n'est pas souhaitable.
Selon la pratique de la politique cible d'inflation, nous
pouvons parvenir à un consensus sur le niveau d'inflation cible,
généralement de 2% à 4%.
3-La fourchette cible :
Certaines banques centrales, comme l'Australie et la Finlande,
ont décidé de cibler l'inflation au comptant. D'autres banques
telles que la Banque fédérale de réserve de
Nouvelle-Zélande, la Banque du Canada et la Banque d'Angleterre ont
décidé de travailler dans une fourchette ou une tolérance
cible.
4-L'horizon de la cible :
Une fois l'indice des prix sélectionné et la
cible prédéterminée, la portée de la cible doit
être déterminée. Cette question répond à la
question : quand prévoyons-nous d'atteindre ou d'atteindre cet objectif
? Un champ de vision court peut conduire à la
contrôlabilité et à la faisabilité de la cible.
Mishkin (2000) résout trois problèmes possibles. Le premier
problème est l'instabilité de la politique monétaire. En
effet, si les décideurs politiques réagissent à court
terme, cela entraînera des ajustements fréquents, parfois
contradictoires. Un tel comportement peut conduire à une
instabilité monétaire et miner la crédibilité des
politiques mises en oeuvre. Le deuxième problème est l'indication
de la fonction de perte de la banque centrale, qui prend en compte la
stabilité des revenus. À court terme, le poids de l'écart
de production s'affaiblit et la production devient instable. Cet effet a
conduit à l'instabilité économique et à
l'échec de la politique monétaire. La troisième et
dernière question concerne la difficulté d'atteindre l'objectif
à court terme. La politique monétaire signifie que les objectifs
d'inflation changeront fréquemment à court terme. Ces changements
d'objectif itératifs rendent difficile la réalisation des
objectifs de prix.
En plaçant ces questions dans une perspective à
court terme, nous pouvons facilement comprendre les processus de toutes les
banques utilisant le ciblage de l'inflation. En effet, ce choix peut être
démontré par la notion de mécanisme de transmission de la
politique monétaire. La définition d'une fourchette cible
inférieure à la durée d'un transfert de prix de
transaction en devises est incohérente. Dans la plupart des pays
industrialisés, le délai de transmission est de 18 à 36
mois, et parfois 60 mois. Nous avons justifié le choix de plusieurs
banques, comme la Nouvelle-Zélande.
28
5-Le communiqué de presse joint :
L'une des principales caractéristiques du ciblage de
l'inflation est d'assurer un haut degré de transparence. Cette
caractéristique est basée sur le fait que les décideurs
doivent expliquer au public les étapes, les objectifs, les projets et
les engagements de la politique monétaire. Les définitions des
objectifs et des stratégies (choix : indicateurs, niveaux cibles,
périmètres et périmètres) que nous venons
d'analyser sont confiées à un comité composé de
deux groupes : Le gouverneur de la banque centrale est le premier dirigeant
global du gouverneur, et le second est composé de fonctionnaires du
ministère des Finances et présidé par le ministre.
La tâche du comité est de discuter et de
solliciter les vues de tous les membres sur les objectifs de la politique
monétaire. La Commission a été contrainte de publier un
communiqué de presse en raison de restrictions à la transparence
de la politique cible d'inflation, dans laquelle tous les points cibles
d'inflation doivent être déclarés : objectifs de politique
monétaire, niveaux cibles, champ d'application et outils et leurs
actions. La déclaration a été signée par le
gouverneur de la banque centrale et le ministre des finances. Le document est
simple, concis et clair pour la compréhension du public. Il joue un
rôle important dans l'amélioration de la crédibilité
et de la transparence de la politique monétaire.
3-3-Avantages et inconvénients de ciblage
d'inflation
La différence entre le ciblage de l'inflation et les
politiques antérieures réside dans la prémisse
institutionnelle et l'approche stratégique dont nous avons
discuté ci-dessus. Ces conditions sont utilisées pour
débloquer les limites des stratégies passées. Cependant,
ils ont des inconvénients.
3-3-1- Avantages de la politique de ciblage
d'inflation
Les avancées dans la structure et les méthodes
de la politique d'inflation apporteront de nombreux avantages. L'une des
caractéristiques de la cible d'inflation est qu'elle repose sur
l'élimination des limitations des politiques passées sans les
priver de leurs avantages. Dans cette section, nous tenterons de décrire
les principaux avantages des politiques de ciblage de l'inflation.
Contrairement aux politiques précédentes, le
ciblage de l'inflation prend en compte les chocs internes. Les
réponses de ciblage d'inflation ne sont pas restreintes à
certains chocs spécifiques. Par conséquent, par rapport
à la politique précédente, le type de choc envisagé
par cette politique monétaire est le premier avantage de cette politique
monétaire. Par exemple, les directives sur l'inflation permettent
à l'inflation de s'écarter de ses objectifs en réponse aux
chocs de l'offre.
Le type de choc auquel le ciblage de l'inflation réagit
présente un deuxième avantage : sa flexibilité.
Par exemple, après un choc d'offre (augmentation des prix de
l'énergie ou des surtaxes), les décideurs ont le droit de
modifier les plans et d'expliquer leurs actions au public. Dans le même
scénario de choc, Mishkin (1999) souligne que la vitesse du choc est
inefficace car les stratégies de politique monétaire ne sont pas
liées à des variables individuelles. En revanche, les
autorités monétaires peuvent utiliser n'importe quelle variable
et information
29
pouvant assurer la stabilité des prix pour l'inflation.
Tous ces facteurs reflètent la flexibilité de répondre
à l'inflation et donc leur capacité à fournir la meilleure
réponse.
Le troisième avantage s'ensuivre à
l'horizon de l'action de la politique de ciblage d'inflation.
Comme mentionné dans la section précédente, l'objectif de
stabilité des prix est un objectif à
moyen terme. Cette fonctionnalité présente
plusieurs avantages. Premièrement, les actions à
moyen terme peuvent empêcher des variations
fréquentes de la monnaie à court terme. Le deuxième
avantage est de ne pas perdre de crédibilité après un
court choc. Ceux-ci ne feront
que détourner l'inflation de leurs objectifs à
court terme. Par conséquent, si la politique monétaire est
adoptée à moyen terme, ces chocs n'auront aucun impact sur la
politique monétaire. Depuis lors, l'économie n'a pas compromis
les objectifs de crédibilité et de stabilité des prix.
Un quatrième avantage découle du
degré de crédibilité et de transparence,
La politique d'inflation repose sur plusieurs rencontres entre la banque
centrale et les autorités monétaires
du ministère des finances. Certaines réunions
sont régies par la loi, tandis que d'autres sont
organisées à la demande de l'une d'entre elles.
Deux parties des actions et décisions prises dans ces communications
sont publiées dans un document intitulé " Inflation Reports or
Policy
Target Agreement". Ce document présente les
éléments et objectifs de la politique monétaire de
manière claire et complète, ce qui a accru la transparence des
actions des décideurs et renforcé la confiance du public.
Le cinquième avantage que nous montrons porte sur
la responsabilité de la banque centrale envers l'objectif de
stabilité des prix. Les progrès en matière de
crédibilité, de transparence
et de communication publique ne feront qu'augmenter la
responsabilité et l'engagement de la
banque centrale de stabiliser l'inflation. Ce terme est
clairement reflété dans le "Rapport sur l'inflation"
publié et la publication d'autres documents pendant son mandat, afin de
justifier les
progrès de la stabilité des prix ou d'expliquer
d'autres mesures prises pour renforcer la stabilité
des prix. Une méthode de stabilisation des prix. Le
niveau d'engagement varie selon les pays. La personne qui reconnaît le
plus haut niveau d'engagement est la Nouvelle-Zélande et se
caractérise par un "Punishment effect". Cette
dernière demande notamment au ministre des
Finances de démissionner de son poste de gouverneur de
la Federal Reserve Bank de Nouvelle-Zélande si l'inflation
s'écarte de l'objectif et de la plage de tolérance pendant plus
d'un quart du
temps. Cependant, cela ne s'est jamais produit. Cet engagement
ne fera qu'augmenter la confiance du public dans les autorités
monétaires. En conséquence, leurs anticipations d'inflation ont
eu tendance à être cohérentes, puis ont atteint l'objectif
de stabilisation des prix.
Un sixième avantage de la politique de ciblage
d'inflation est qu'elle n'ignore pas les objectifs de stabilisation
traditionnels. Nous parlons ici de la possibilité d'utiliser
différents systèmes
pour les objectifs d'inflation : souples, flexibles et pas
seulement stricts (Svensson, 1997). Dans la pratique actuelle des pays
industrialisés, toutes les banques ont, sans exception, un objectif
autre que le deuxième objectif en matière de politiques ciblant
les cibles d'inflation. Leur objectif principal est la stabilité des
prix. Ces objectifs secondaires à suivre sont la stabilité de la
production.
30
3-3-2- Inconvénients de la politique de ciblage
d'inflation
Selon la littérature économique sur l'inflation,
il n'y a pas de restrictions évidentes à l'approche de
l'inflation dans les pays industrialisés. Pour les pays
développés, ces potentiels sont importants, et parfois même
pas importants. Certains inconvénients ne concernent que les pays
émergents.
Nous avons montré que certaines structures
institutionnelles sont essentielles à la mise en oeuvre de politiques
ciblées. Cependant, leur installation est coûteuse pour
l'économie. Lors de l'introduction d'objectifs d'inflation pour
l'autorité monétaire, il est important de déterminer si
les effets attendus de ces introductions incluent les coûts de mise en
oeuvre. D'une part, la pratique a montré que la fixation de l'objectif
d'inflation s'accompagne de l'arrivée de la période d'inflation.
Bien que ce phénomène réduise l'inflation, il
réduit considérablement les niveaux de production. Deux
inconvénients peuvent être identifiés.
Le premier est le niveau de production sacrifié en vue
de la mise en oeuvre des objectifs d'inflation. La seconde est le risque de
récession, mais oui une fois que les faibles niveaux d'inflation ont
été identifiés, la production est terminée. Dans la
plupart des pays industrialisés, la période de déflation
est suivie par la croissance économique par rapport à la
période antérieure à l'environnement déflation.
L'un des inconvénients particuliers des pays émergents est leur
difficulté à créer un environnement déflationniste.
Il n'est pas facile pour ces pays de réduire l'inflation.
Le troisième inconvénient est le signal au
public en réponse à l'inflation. Dans le contexte de la politique
monétaire ciblée, toutes les actions de politique
monétaire se poursuivront en raison de la relation étroite
existant entre la monnaie et l'inflation.
Conclusion
Les objectifs et les instruments de la politique monétaire
sont divers et ne présentent pas toujours l'efficacité et la
cohérence que l'on pourrait souhaiter. C'est pourquoi les choix des
gouvernements et des autorités monétaires en matière sont
largement discutés et régulièrement remis en question. Le
choix des instruments, en effet n'est pas neutre et il dénote des
orientations générales de la politique monétaire choisie
par les autorités monétaires et qui n'est pas toujours en totale
cohérence avec les objectifs gouvernementaux. Cela est d'autant plus
vrai aujourd'hui que la plupart des banques centrales sont
indépendantes, c'est dire que la mise en oeuvre de la politique
monétaire est délicate, et qu'elle est sujette à de
nombreuses évolutions et modifications, tant pour satisfaire en
fonctionnement général de l'économie et à son
évolution, que pour répondre aux souhaits des pouvoirs
publiques.
La stratégie de cible d'inflation a été
établie pour orienter la politique monétaire vers la
stabilité des prix. Cela dépend du degré
d'indépendance de la banque centrale et de sa volonté
d'éliminer tout type d'ingérence susceptible d'exprimer des
pressions inflationnistes, ce qui compliquera la gestion des stratégies
de ciblage.
31
Chapitre- 2- politique monétaire en Tunisie
Introduction
La conduit de politique monétaire est un exercice
difficile et complexe en périodes tranquilles.
Il l'est encore plus par temps d'incertitudes
économiques et politiques. Le changement politique de 2011 et
bouleversements qui s'en sont suivis en Tunisie l'illustrent parfaitement.
La Banque Centrale de Tunisie (BCT) s'est effectivement
trouvée depuis face à de nouveaux défis, non
statutairement précisés, faisant de la conception, de la mise en
oeuvre de la politique monétaire et de son efficacité de
débats et controverses.
Ce chapitre passer en revue les grands débats autour de
statut de la BCT et de la conduite de la politique monétaire ainsi que
les opportunités de mise en oeuvre d'une politique de ciblage
d'inflation en Tunisie.
Section -1- statut de la BCT
Le statut de la BCT lui confère la stabilité des
prix comme objectif principal mais non unique. Ce statut a été
modifié à deux reprises (en 2006 et 2016). En accordant par
l'indépendance à la BCT dans le but d'attendre l'objectif
fixé.
1-1 -Indépendance de la banque centrale
Tunisienne
Pour l'examiner de la situation de l'indépendance de la
Banque Centrale Tunisienne (BCT), nous soutenons sur les critères
conçus par Cukierman et al (1992).
1-1-1- Indépendance légale de la BCT
En 1988, il y a eu un amendement du statut de la BCT. Une
nouveauté figure dans le texte de la loi 88-119. Celle-ci attribue
à la BCT clairement et principalement la poursuite de l'objectif de
contrôle des prix. Cette fondation a donc pour tâche
générale de secourir la valeur de la monnaie et de garder
à sa stabilité ; donc d'après la réglementation de
Cukierman et al (1992) la BCT possède un score élevé
d'indépendance légale en matière d'objectif de la
politique monétaire. En 2005, le gouvernement tunisien a fondé un
deuxième corps législatif (La chambre des conseillers) qui, selon
Moser (1999), garantir plus d'autonomie à l'institution
d'émission.
Malgré cela, la traque d'un objectif de
stabilité de prix reste condamnée par la dominance de
l'exécutif sur l'activité de la banque centrale. Selon le statut
de la BCT, la direction, l'administration et la surveillance de la banque
centrale ont garantis respectivement par un gouverneur, un conseil et un
censeur. Pour chacun de ces éléments on va tenter d'identifier
les éléments qui déterminent l'indépendance
légale de la BCT.
1-
32
la nomination ainsi que le licenciement du gouverneur font par
décret, pour un mandat de 6 ans renouvelable une ou plusieurs fois.
L'allusion ici est une contestation au niveau de l'indépendance. D'un
côté, le terme du mandat permet au gouverneur d'escorter un
ensemble d'actions sur une période moyennement longue. De l'autre
côté, l'incertitude due à sa destitution fait que ce
dernier prend compte de l'appréciation de ses choix par le gouvernement.
Dans sa mesure de l'indépendance réelle Cukierman (1992) a
calculé la durée effective du mandat du gouverneur de la banque
centrale (indice TOR) ; il supposé qu'un niveau élevé du
TOR signifie une faible indépendance de la banque centrale.
Alors que, ajoute Cukierman (1992) un long mandat n'est pas
nécessairement signe d'indépendance : par crainte de destitution
le gouverneur se soumet plus facilement à la volonté de
l'exécutif. Cukierman (1992 n'a pas calculé le TOR pour la BCT,
cet indice a été calculé plus tard par De Haan & Kooi
(2000), pour une période allant de 1980 jusqu'à 1989 ; en voici
quelques valeurs pour notre pays et d'autres pays partenaires et
concurrents.
Tableau : L'indice TOR (De Haan & Kooi ; 2000)
Pays
|
Tor De Haan & Kooi (2000)
|
Pays
|
Tor De Haan & Kooi (2000)
|
Chypre
|
0.10
|
Maroc
|
0.20
|
Egypte
|
0.10
|
Tunisie
|
0.40
|
Iran
|
0.30
|
Turquie
|
0.30
|
Jordanie
|
0.30
|
Liban
|
0.10
|
|
Source: De Haan & Kooi (2000)
Journal of Banking & Finance 24 p 660-661
2- le conseil de la banque centrale s'assemble d'un
gouverneur, vice-gouverneur et de huit conseillers. Nommé par
décret sur proposition du gouverneur, le vice-gouverneur est à la
tête de la banque centrale en cas d'absence de son président. Les
huit conseillers sont désignés pour trois ans renouvelables par
décret du Premier Ministre :
- quatre conseillers sont choisis en raison des hautes
fonctions qu'ils exercent dans les administrations économiques,
financières et sociales de l'Etat ou les organismes publics ou
semi-publics participant au développement économique du pays.
- quatre conseillers sont sélectionnés en raison
de leur expérience professionnelle dans les secteurs économiques
et financiers.
33
Malgré que les conseillers soient indépendants
des services, associations, syndicats ou organismes auxquels ils peuvent
être et ne peuvent subir aucun préjudice de carrière ou
autre, en raison des opinions ou avis qu'ils sont amenés à
émettre. le concept étant semblable au cas du gouverneur, la
nomination reste toujours dans les mains du gouvernement ce qui limite la
portée de l'indépendance légale.
3- La surveillance de la Banque Centrale est exercée
par un juge nommé par décret sur proposition du Ministre des
Finances. Le juge exerce un contrôle général sur tous les
services et sur toutes les opérations de la Banque Centrale.
On constate que la BCT reste malgré sous la tutelle de
l'exécutif surtout en matière de désignation ou de
licenciement et de contrôle. Dans la course d'une politique
monétaire de long terme reste exclusivement trop influencée par
ces considérations chez les membres du conseil. Sous des telles
conditions l'objectif de long terme est difficilement atteint. La
facilité d'annulation délimite les choix de ces membres, qui
enfin de compte seront peut-être dans un état d'arbitrage entre
les intentions du gouvernement et les nécessités de
l'activité économique.
1-1-2- L'indépendance instrumentale de la
BCT
La Circulaire BCT 89-14 sur la structure du marché
monétaire définit des instruments de politique monétaire
qui sont des mécanismes de refinancement fondés sur le
marché (appels d'offres, accords de revente, opérations d'open
market). La loi de septembre 1958 stipulait que le conseil d'administration de
la BCT fixait les taux d'intérêt et les commissions perçus
lors du fonctionnement de la banque centrale, cela montre les
caractéristiques de l'opération. Actuellement la politique
monétaire tunisienne favorise le taux d'intérêt, comme
instrument, pour assurer un rôle déterminant dans la mobilisation
de l'épargne et l'allocation optimale des ressources. Selon l'article
26, paragraphe 7, la BCT jouit d'un certain degré d'indépendance
instrumentale au niveau de la fixation des instruments de la politique
monétaire, selon la conjoncture économique et monétaire du
pays.
1-1-3- La publication des informations comme gage de
crédibilité
La Tunisie est inscrite aux programmes NSDD (Norme
Spéciale de Diffusion des Données) et SGDD (Système
Général de Diffusion des Données). Ces deux programmes
garantissent des normes de transparence pour la diffusion des données
macro-économiques. Ils ont pour but d'améliorer
l'accessibilité aux données statistiques qui sont à jour
et exhaustives et par là, de contribuer à la conduite des
politiques macro-économiques saines. Par une propagation des
données aux organismes nationaux et internationaux et aux publics,
suivant un calendrier et des normes bien précisé ; la
transparence assure que les prospectives des agents seront effectuées
avec le maximum des informations disponibles et correctes. Actuellement, un
calendrier fixe de publication et de diffusion des données de la banque
centrale est annoncé à l'avance. On y trouve les bilans mensuels
de la banque centrale et du système bancaire global qui sont
publiés dans statistiques financières, le bulletin trimestriel de
statistiques financières de la BCT.
34
Étant une petite économie, la Tunisie poursuit
sa progression d'ouverture sur l'extérieur. Le niveau de
l'indépendance de la BCT reste néanmoins assez faible, la
conduite de la politique monétaire n'est pas encore totalement
détachée de l'exécutif. Le secteur financier du pays n'a
pas atteint le seuil d'un groupe d'intérêt qui fait pression
(argument de Posen (1995)). Cependant, d'autres facteurs encouragent plus
d'autonomie à la BCT sont absents, entre autres, la culture d'inflation
chez le public et l'absence de la participation des ménages sur le
marché boursier, l'épargne sous forme d'actions ou d'obligations
n'est affaire qu'à un nombre limité de gens. Finalement, pour
garder une flexibilité face aux chocs, le gouvernement prend à sa
charge la conduite de la politique monétaire.
1-2-La stabilité des prix comme objectif principal
de la politique monétaire
La stabilité des prix est un objectif principal mais
non unique de la politique monétaire en Tunisie. L'article 7 de la loi n
2016-35(avril 2016) relatif au dernier amendement du statut de la BCT lui
assigne aussi de contribuer à la stabilité financière de
manière à soutenir la politique économique de l'Etat en
termes de croissance et d'emploi. L'article 22 stipule que la politique de
change est conçue par la BCT en coordination avec le gouvernement. Par
contre, le troisième paragraphe de l'article 10 interdit toute relation
directe entre la BCT et le Trésor public, éliminant ainsi le
recours systématique au seigneuriage (la planche à billes) pour
le financement du déficit budgétaire.
Il convient à ce niveau de remarquer que :
· La multiplicité des objectifs
(déjà énoncée au niveau de l'article 33 des statuts
de 2006) pose problème. Le BCT, désormais indépendante
(consacré dans plusieurs articles notamment le deuxième), en
poursuivant son objectif principal de stabilité des prix, pourrait
toujours se justifier, en cas d'échec, par la recherche de l'atteinte
d'un autre objectif (croissance économique par exemple). La BCT peut
décliner, dans ce cas toute responsabilité tout en étant
redevable.
· La stabilité des prix, objectif de premier rang
de la politique monétaire, n'est accompagnée d'aucune mesure
chiffrée (« cible » ou « fourchette d'inflation »
à atteindre sur horizon temporel déterminé) contrairement
aux nombreuses banques centrales de pays développés et en
développement qui ont adopté le ciblage de l'inflation comme
stratégie monétaire. En l'absence de l'annonce d'une cible
d'inflation, le maintien de la stabilité des prix signifierait que BCT
devrait éviter l'inflation et la déflation même si, de
manière générale, la stabilité des prix est souvent
confondue avec une inflation modérée, stable et
prévisible.
Actuellement, les débats à l'échelle
internationale portent moins sur les sur les objectifs de la politique
monétaire que sur les modalités pour les atteindre. Il existe
pratiquement un consensus sur la réalisation de stabilité des
prix et, depuis la dernière crise financière mondiale, sur la
stabilité du système financier. Les débats portent
plutôt sur les moyens pour atteindre ces
35
objectifs. des thèmes anciens, au centre du
débat théorique entre monétaristes et keynésiens
revoient alors le jour : la banque centrale doit-elle adopter des règles
ou agir de manière discrétionnaire ? quels types de règles
retenir ? la banque centrale doit-elle être indépendante pour
atteindre l'objectif de stabilité des prix ? si oui ,
l'indépendance a-t-elle un cout en termes de croissance
économique ? la politique monétaire et la politique
budgétaire doivent-elles être coordonnées ? quelques
questions restent ouvertes comme le degré de « conservatisme »
du banquier central et l'importance du suivi des prix des actifs immobiliers
dans la stratégie de politique monétaire. La
réglementation prudentielle figure aussi au centre des
préoccupations internationales. Il y'aurait même, depuis
l'éclatement de la crise financière de 2007, pour certains un
« retour du keynésianisme ».
1-3- Cadre opérationnel de la politique
monétaire
H.Fehri (2019) affirme que la conduite de la politique
monétaire est modélisée sous la forme d'une minimisation
d'une fonction de perte dont les arguments sont l'output (écart entre la
production effective et la production potentielle) et l'écart entre
l'inflation effective et inflation cible. Le poids de chaque argument
dépend des préférences de l'autorité
monétaire. Un banquier central conservateur, par exemple, accordera plus
de poids à lutte contre l'inflation. A contrario, la stabilisation de
l'output est de l'apanage d'un gouverneur plutôt laxiste. En pratique, la
conduite de la politique monétaire est régie par un cadre
législatif qui précise son cadre opérationnel.
Le cadre opérationnel de la politique monétaire
a progressivement évolué avec la transition d'une économie
d'endettement vers une économie de marché financier. Les taux
d'intérêt, administrativement fixés jusqu'au milieu 'au
milieu des années quatre-vingt, sont désormais libres. La BCT
influence cependant le comportement des banques par la fixation du taux
directeur. Ainsi, en fonction de ses anticipations sur l'inflation et la
croissance économique, la BCT ajuste le niveau de son taux directeur qui
influence directement le taux du marché monétaire (TMM),
considéré comme cible opérationnelle de la politique
monétaire. Le TMM influence, à son tour, la structure par terme
des taux ce qui permet infinie d'agir sur les conditions de financement de
l'ensemble des acteurs économiques. Le cadre opérationnel de mise
en oeuvre de la politique monétaire repose aussi sur les réserves
obligatoires et sur deux facilités permanentes (introduites en 2009)
disponibles à l'initiative des banques.
Les banques sont assujetties à l'obligation de
constituions de réserves obligatoires sous forme de dépôts
auprès de la Banque Centrale Tunisie. Le système de
réserves obligatoires vise essentiellement à stabiliser les taux
du marché monétaire grâce au mécanisme de
constitution en moyenne et à créer ou accentuer le besoin en
monnaie centrale afin de permettre à la montant de la réserve
obligatoire est déterminé par l'application à l'assiette
constituée par les dépôts en dinar tunisien d'une grille de
taux déterminée.
Les facilités permanentes permettent aux banques, au
jour le jour (c'est-à-dire pour 24 heures), d'obtenir auprès de
la banque centrale des liquidités (facilité de prêts) ou
d'en déposer (facilité de dépôts) si elles sont
excédent de liquidités. Ces prêts et dépôts
sont rémunères à des taux fixés par la BCT. Ces
taux bornent le corridor à l'intérieur duquel fluctue le TMM. La
BCT centrale peut, à tout moment, modifier les conditions des
facilités permanentes ou les suspendre.
36
Le conseil d'Administration de la Banque Centrale de Tunisie
décide régulièrement des taux d'intérêt
applicables aux facilités permanentes et de la date de leur
entrée en vigueur.
37
Catégories d'opérations de
politique monétaire
|
Type d'instruments
|
Echéance
|
Fréquence
|
Procédure
|
|
Retrait de
liquidité
|
|
Opérations
principales de refinancement
|
Opérations de cession
Temporaire
|
-
|
Une semaine
|
Hebdomadai re
|
Procédures d'appels d'offres
|
|
Opérations de cession
Temporaire
|
-
|
Trois mois
|
Mensuelle
|
Procédures d'appels d'offres
|
|
Opérations
de cession temporaire
|
-
|
Non
standardisée
|
Non
standardisée
|
Procédures
d'appels d'offres
ou bilatérales
|
|
Swaps de
change
|
Non
standardisée
|
Non
standardisée
|
|
Reprises de liquidité en blanc
|
Non
standardisée
|
Non
standardisée
|
|
Achats fermes
|
Ventes fermes
|
-
|
Non
standardisée
|
Procédures
d'appels d'offres
ou bilatérales
|
|
Swaps de
change
|
Non
standardisée
|
Non
standardisée
|
Procédures
d'appels d'offres
ou bilatérales
|
|
Reprises de liquidité en blanc
|
Non
standardisée
|
Non
standardisée
|
Procédures d'appels d'offres
|
|
Emissions de certificats de dette
|
Inférieur à
12 mois
|
Non
standardisée
|
Procédures d'appels d'offres
|
|
Opérations
de cession temporaire
|
-
|
Vingt-quatre heures
|
Accès à l'initiative des contreparties
|
Facilités
permanent es
|
Facilité de dépôt
|
-
|
Dépôts
|
Vingt-quatre heures
|
Accès à l'initiative des contreparties
|
|
Source : circulaire 2017-02,
BCT
38
1-4-La BCT en action
La révolution a fait l'effet d'un choc négatif
sur l'économie tunisienne. La politique monétaire joue, depuis,
un rôle de régulation conjoncturelle dans un environnement
difficile caractérisé par une accélération de
l'inflation et du chômage sur fond d'assèchement des
liquidités. Concrètement, la BCT s'est particulièrement
attachée à maintenir la stabilité à tout prix
(juguler l'inflation et préserver la stabilité du système
monétaire et financier). Elle a en particulier usé du taux
directeur et de l'assouplissement monétaire quantitatif pour atteindre
les objectifs assignés.
1-4-1-Maintenir la stabilité des prix
Sur la longue période (1984-2010), la moyenne du taux
d'inflation a été de 4.9%. En tendance, la moyenne la plus faible
est enregistrée durant la période s'étalant de 1996
à 2005 avec un taux d'inflation de 2.9%. Durant cette période,
l'inflation a été en Tunisie inférieure à
l'inflation mondiale. Fait intéressant à relever : cette
performance a été réalisée en dépit de la
politique de libéralisation enclenchée en 1986.
Depuis 2011, l'inflation gagne du terrain avec un changement
de palier depuis 2015.elle atteint 7.5% en décembre 2018 (et pour toute
l'année 2018) après une légère accalmie
enregistrée sur trois derniers mois (7.4%) ce taux d'inflation est plus
élevé depuis 2011.
fig1-Taux d'inflation
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
4
7
6
5
3
0
2
1
3,9
5,9 5,7
4,8
4,1 4,2
6,4
Source : INS
L'accélération de l'inflation s'explique par
plusieurs facteurs dont certains échappent au contrôle de la
banque centrale. L'inflation est due à l'augmentation des couts de
production,
Particulièrement le cout de l'énergie, des
matières premières et des produits semi-finis.
39
L'augmentation des salaires (sans augmentation
équivalente de la productivité) est également en train de
placer l'économie dans une spirale salaires-inflation. L'inflation est
aussi engendrée par des mécanismes économiques distordus
en relation avec secteur informel, les circuits de distribution
cartellisés via en particulier des filières de contrebande,
largement favorisées par les défaillances de contrôle aux
frontières terrestres. Du point de vue de la politique monétaire,
il serait donc plus pertinent pour la banque centrale suivre l'évolution
de l'inflation sous - jacente (hors alimentation et énergie qui sont les
composantes les plus volatiles), qui indique la tendance lourde ou persistante
de l'inflation et sur laquelle elle pourrait avoir une emprise et donc qu'elle
serait susceptible d'influencer indirectement par le biais de ses instruments
de contrôle. Il est à remarque que le taux d'inflation
sous-jacente connaissant un important dérapage, dépasse, depuis
l'année 2012, celui de l'inflation globale, celui de l'inflation
globale.
En juillet 2019, l'inflation sous-jacente atteint 6.5 %.
1-4-2-préserver la stabilité et la
sécurité du système financière
Les perturbations économiques de 2011 furent suivies
d'une « ruée des déposantes sur les guichets » qui
n'est pas sans implications sur la conduite de la politique monétaire.
La fuite vers la liquidité risquait alors de mettre en péril le
système bancaire et par effets de débordements le système
productif dans son ensemble. Cette préférence individuelle pour
la liquidité était alors source l'illiquidité sociale
(bancaire). Les besoins de liquidité des banques étaient aussi
exacerbés par forte chute des entrées de devises ainsi que la
souscription des banques au financement de l'Etat. Ces trois facteurs autonomes
de la liquidité ont été très restrictifs au cours
de la première année de la révolution. Elles continuent de
peser sur la situation des banques jusqu'en 2018.
1-4-3 -le « forward guidance » : nouvel
instrument de politique monétaire en Tunisie
Dans un environnement économique turbulent, la
compréhension par public des décisions de la politique
monétaire est difficile car la banque centrale recourt à des
instruments non traditionnels. La communication est dès lors importants
pour ancrer les anticipations et instaurer un climat de confiance favorable
à l'efficacité de la politique monétaire. La communication
et
40
son corolaire, la transparence permettent ainsi le comprendre
la fonction de réaction de la banque centrale.
Les banques centrales n'ont pas toujours été
très ouvertes au public. La monnaie serait très importante et ne
peut être que l'apanage de quelques initiés.
Jusqu'au début des années 90, les banques
centrales avaient tendance à être des institutions plutôt
secrètes. Rappelons que ce n'est qu'en 994 que le Réserve
fédérale a décidé de rendre publiques ses
décisions en matière de taux d'intérêt. Au paravent
les marches devaient deviner si le FOMC avait modifié son objectif de
taux des fonds fédéraux.
Depuis la crise financière, les banques centrales ont
réagi et se sont ouvertes. Elles ont compris qu'elles seraient plus
susceptibles de remplir leur mandat si elles informaient le public et les
marchés de leurs stratégies, évaluations et
décisions politiques de manière ouverte, claire et rapide. En
outre, l'octroi d'une plus grande indépendance, aux banques centrales a
nécessité une responsabilisation accrue à l'égard
du grand public.
La BCE a été pionnière en la
matière. Elle est la première banque centrale à tenir une
conférence de presse régulière immédiatement
après ses réunions mensuelles de politique pour expliquer ses
décisions en temps réel. Elle fait également
régulièrement rapport au parlement européen.
Le comportement de la BCE se justifie notamment en raison des
défis particuliers posées par la légitimité
démocratique dans une union monétaire multi-pays.
· le forward guidance « qualitatif
» dans lequel de la banque centrale ne donne aucune indication
précise concernant des taux d'intérêt directeur ;
· le forward guidance « fondé sur un
calendrier » où la banque centrale présente
l'évolution future probable des taux d'intérêt en termes
calendrier ;
· le forward guidance « fondé sur
des données » dans lequel les changements futurs de taux
d'intérêt dépendent de l'évolution des variables
macroéconomiques spécifiques. Dans son communiqué de
novembre 2009, la Comité de politique monétaire précise
que les conditions économiques guidant les orientations de la politique
monétaire portent sur un faible taux d'utilisation des capacités
de production, une inflation tendancielle modérée et des
anticipations d'inflation stables (Yellen ,2011). Ce pendant la communication
de FOMC demeure conditionnée à une période de temps comme
le suggère le communiqué d'aout 2011 où il est fait
explicitement référence à une date pour le maintien des
taux d'intérêt directeurs (mi-2013).
41
Section 2- Les opportunités de mise en oeuvre
d'une politique de ciblage d'inflation en Tunisie
La politique monétaire de la Tunisie continue
d'évoluer. Depuis 1986, la mise en oeuvre du plan de réforme
monétaire fait partie d'une contribution efficace aux besoins
économiques du système monétaire et financier. Avant les
réformes de 1986, la politique monétaire était passive et
instable. Après 1986, la politique monétaire est devenue
indépendante et la Banque centrale de Tunisie s'est
intéressée aux objectifs et aux effets de la politique
monétaire.
L'objectif de la BCT est la stabilité
monétaire. À cette fin, il s'est concentré sur la
définition d'une norme de croissance monétaire
2-1- la conduite de la politique monétaire
Avant la réforme de la politique monétaire en
1986, l'État jouait un rôle déterminant dans la mise en
oeuvre et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Ceux-ci sont
placés sur des instruments directs qui peuvent influencer le
comportement des agents économiques. Ces outils sont essentiellement une
vérification de la liquidité bancaire et un suivi du
crédit. Toute la réforme a été mise en oeuvre en
1986 et le comportement de la politique monétaire tunisienne a subi de
très profonds changements. Selon la théorie du temps, l'objectif
principal des autorités est de remplacer les outils directs et
discrétionnaires en intervenant sur le marché
monétaire.
Désormais, les autorités auront tendance
à stabiliser les attentes des entités économiques. Ils
tenteront de limiter les surprises qui affectent l'évolution des prix,
des salaires et des taux, afin que les transactions puissent se dérouler
comme prévu par les opérateurs économiques.
Les modifications de la réglementation
monétaire ont conduit les autorités monétaires à ne
définir que l'objectif ultime de la politique monétaire, qui vise
à stabiliser les taux de change et à minimiser l'inflation.
En fait, la cible intermédiaire désignée
est une mesure de l'augmentation de l'agrégat M2. Cela signifie qu'en
examinant le montant total de la monnaie, la stabilité de la vitesse de
circulation de la monnaie affecte l'évolution de la quantité et
des prix réels. L'objectif intermédiaire
sélectionné est démontré par la relation
étroite et relativement stable entre cette augmentation du produit
intérieur brut et la croissance du produit intérieur brut.
Afin d'éliminer l'excès de liquidité des
années précédentes et de réduire les écarts
d'inflation avec les pays partenaires, les autorités monétaires
ont fixé la croissance monétaire globale à deux points de
pourcentage de plus que la croissance du PIB. La Banque souhaite clairement
maintenir l'inflation au même niveau que les pays partenaires et
concurrents. Il publie des prévisions pour les agrégats
monétaires généralisés M2, M3 et M4.
Son objectif est donc de guider les attentes des agents
économiques en leur offrant la possibilité de définir des
politiques et ainsi de renforcer leur crédibilité. La nouvelle
politique encourage les mesures sur les taux d'intérêt du
marché monétaire. Le taux d'intérêt est
considéré comme un objectif (stabilisation du taux
d'intérêt nominal) et un moyen (pour contrôler
l'évolution des objectifs intermédiaires). Contrairement à
ce qui était reconnu dans les années 1970, la banque centrale est
parvenue à un accord sur l'objectif ultime. Il doit parvenir à
atteindre et à maintenir la stabilité du niveau
général des prix (objectif macro monétaire).
42
Les autorités interviennent sur les marchés
monétaires pour déterminer les taux d'intérêt et
atteindre les objectifs de stabilisation. Conformément à
l'article 33 de la loi n O 2006-26 du 15 mai 2006, la loi n O 1958-90 du 19
septembre 1958 a été modifiée, ce qui implique la
création et l'organisation de la BCT, c'est-à-dire que la
politique monétaire a pour objectif de maintenir le prix Politique
stable. À cette fin, les émetteurs utilisent les taux
d'intérêt comme un outil de base, afin de pouvoir réagir
aux prix en ajustant le niveau des taux d'intérêt. La suppression
progressive du modèle de banque centrale sélective,
c'est-à-dire la détermination du public à l'égard
de la banque centrale et sa capacité à atteindre ses objectifs
déclarés, éclipseront la nouvelle politique.
Sur le plan pratique, l'adoption de ce nouveau cadre aura
conçu en deux étapes :
· dans un premier temps, la BCT soutiendra des
méthodes quantitatives basées sur la base monétaire
(considérées comme des cibles efficaces) et mettra en oeuvre des
opérations d'open market dans le suivi de la liquidité bancaire ;
et
· dans la deuxième étape, l'Institut
d'émission adoptera une politique ciblant l'inflation.
La Tunisie s'oriente progressivement vers un affaiblissement
total du taux de change et la fixation d'un cadre pour les objectifs
d'inflation. La perspective d'inflation reste sans aucun doute une
activité clé pour la BC de Tunisie (BCT), car le transfert de la
politique monétaire à l'économie, et en particulier
à l'inflation, est retardé.
La BCT doit donc s'abstenir de fonder ses décisions de
politique monétaire sur les anticipations d'inflation plutôt que
sur l'inflation passée, la précision de ces prévisions
étant un élément clé du cadre de l'objectif
d'inflation.
En ce qui concerne la Tunisie, le changement de politique
monétaire est évident, comme expliqué dans le document de
la BCT :
· dans un premier temps, la BCT soutiendra des
méthodes quantitatives basées sur la base monétaire
(considérées comme des cibles efficaces) et mettra en oeuvre des
opérations d'open market dans le suivi de la liquidité bancaire;
et
· dans la deuxième étape, l'Institut
d'émission adoptera une politique ciblant l'inflation.
2-2- La vérification des conditions d'application
du ciblage d'inflation en Tunisie
La politique tunisienne de ciblage de l'inflation reste une
opportunité intéressante pour atteindre la stabilité des
prix. En effet, le mécanisme de ciblage permet à
différentes parties prenantes au pays et à l'étranger de
créer des prévisions précises, offrant ainsi de bonnes
attentes pour l'environnement économique dans lequel elles investiront.
La directive a encore des exigences nationales très strictes, donc les
marchés de capitaux tunisiens n'ont ni la profondeur ni
l'efficacité requises pour mettre en oeuvre la procédure.
43
2-2-1-Les conditions institutionnelles et
économiques
Aux niveaux institutionnel et économique, les efforts
modernes consistent à permettre à la banque centrale de passer du
contrôle traditionnel du développement des agrégats
monétaires à l'utilisation du taux d'intérêt comme
instrument fondamental évoluant avec le changement. Leur niveau
dépend des transactions économiques et du niveau des prix.
Les points suivants résument les principaux facteurs de
réussite de la politique :
· environnement macroéconomique stable et
conditions budgétaires équilibrées pour stabiliser les
déficits budgétaires à un niveau tolérable;
· système financier durable
développé, qui donne au mécanisme de transmission de la
politique monétaire un certain degré de liquidité, de
sorte que la bourse dynamique a une valeur de marché plus
élevée et un marché secondaire dynamique;
· comprendre les différentes relations entre les
variables économiques et l'inflation afin de mieux comprendre et mesurer
l'impact de la politique monétaire et sa transmission sur
l'économie. Capacité à faire des prévisions fiables
et à prendre des décisions appropriées ; et
· analyse des composantes de l'inflation en publiant des
rapports réguliers, en clarifiant la mise en oeuvre de la politique
monétaire, en discutant des décisions des banques centrales et en
convenant de la transparence de la mise en oeuvre de la politique
monétaire. Cela renforce la confiance des entreprises et la
crédibilité de la politique monétaire.
2-2-2- Les conflits entre les objectifs de la
politique monétaire en Tunisie
La politique monétaire vise à atteindre
l'objectif ultime de maîtrise de l'inflation, qui doit être proche
des objectifs des pays partenaires et concurrents. Cette formulation permet un
certain degré d'élasticité de l'inflation que les
autorités monétaires jugent acceptable.
En effet, l'objectif spécifique de la politique
monétaire tunisienne est de stabiliser l'écart d'inflation entre
les pays concurrents et concurrents. Cependant, si le taux d'inflation dans ces
pays (en particulier l'Union européenne) est faible, les
autorités monétaires tunisiennes ajusteront le taux de change de
manière ordonnée pour maintenir la différence de taux
d'inflation, assurant ainsi la compétitivité extérieure du
pays. La poursuite des deux objectifs de lutte contre l'inflation et de
protection de la compétitivité a, dans certains cas, rendu
difficile une politique monétaire cohérente.
En pratique, la tâche des autorités
monétaires est de suivre l'évolution de la masse monétaire
par une politique active de crédit bancaire visant à
éviter l'accumulation de dettes improductives tout en apportant les
liquidités nécessaires au financement de l'activité sur le
plan économique. À la fin des années 90, lorsque les
banques disposaient de liquidités excessives, elles empruntaient trop
facilement pour financer des projets souvent incertains. Malgré les
efforts de la Colombie-Britannique pour freiner le phénomène,
celui-ci demeure fermement ancré dans sa stratégie de
rehaussement de crédit. Dans le même temps, les autorités
monétaires ont influencé le ralentissement économique et
ont tenté de protéger le système bancaire des risques
systémiques, ce qui les a empêchées de mener une politique
monétaire fixe contre l'inflation.
44
Conclusion
La Banque Centrale de Tunisie a pour un objectif principal
d'assurer la stabilité des prix, et de contribuer à la
stabilité financière de manière à soutenir la
politique économique de l'Etat en termes de croissance et d'emploi. En
contribuant à la réalisation d'une croissance économique
saine, soutenue, durable et non inflationniste, la politique monétaire
favorise un niveau d'emploi élevé et soutient la
compétitivité de l'économie nationale.
Pour atteindre son objectif ultime, la stabilité des
prix, la Banque Centrale de Tunisie utilise le taux d'intérêt en
tant qu'instrument privilégié de conduite de la politique
monétaire. Ainsi, en fonction de ses anticipations sur l'inflation et la
croissance économique, la Banque Centrale de Tunisie ajuste le niveau de
son taux directeur qui influence directement le taux interbancaire au jour le
jour, considéré comme cible opérationnelle de la politique
monétaire. Celui-ci influence, à son tour, la structure par terme
des taux ce qui permet in fine d'agir sur les conditions de financement de
l'ensemble des acteurs économiques.
45
Chapitre 3- étude empirique et
méthodologie
Introduction
Comprendre le mécanisme de transmission de la monnaie
est très utile pour évaluer l'utilisation du ciblage de
l'inflation. Par conséquent, des études
économétriques sont nécessaires pour identifier deux
canaux principaux, à savoir le canal du taux de change et le canal du
taux d'intérêt. À l'époque, les autorités
monétaires ont également affecté la contraction de
l'économie. Protéger le système bancaire des risques
systémiques en empêchant les banques d'adopter une politique
monétaire robuste contre l'inflation.
Section-1- la méthodologie de la
recherche
1-1- revue de la littérature
Le modèle VAR proposé par Christopher A. Sims
(1986) peut remplacer le modèle macroéconomique structurel, dont
la performance empirique s'est révélée peu satisfaisante,
imposée aux autres par sa souplesse et sa pertinence. L'analyse
nécessaire du mécanisme de transmission de la politique
monétaire. En fait, cette spécification permet d'absorber
efficacement les chocs structurels. À cette fin, l'autorité
monétaire s'est appuyée sur un nombre limité de
contraintes théoriques, améliorant ainsi sa facilité
d'utilisation.
En raison de ses avantages indéniables, la
méthodologie VAR a ouvert la voie à une abondante
littérature sur les mécanismes de transmission monétaire
et le choix des outils et des objectifs. Des études récentes
utilisent des modèles VAR pour évaluer le succès du
régime d'inflation dans les pays en développement (voir Stephen
G. Cecchetti 1999, Soyoung Kim et Nouriel Roubini 2000, Jan Gottschalk et David
Moore 2001, Piti Disyatat et Pinnarat Vongsinsirikul 2003, Adam Elbourne et
Jakob de Haan 2004, duo Qin et al. 2005).
Cecchetti (1999) utilise le modèle SVAR et soutient
qu'il existe des différences systématiques dans les
mécanismes de transfert monétaire des onze anciens États
membres de l'UE. Ces pays varient en taille, disponibilité des fonds,
concentration et systèmes bancaires.
De même, Kim et Roubini (2000) ont proposé la
perspective SVAR pour mettre fin aux anomalies causées par l'influence
de la politique monétaire du G7 (sauf aux États-Unis). Ils
utilisent des modèles basés sur le rôle
réactionnaire des autorités monétaires pour identifier les
chocs politiques. Ils soulignent que l'impact des chocs monétaires sur
les variables macroéconomiques est le même que prévu par
les modèles théoriques.
Gottschalk et Moore (2001) ont examiné la relation
entre les instruments de politique monétaire polonais et les objectifs
d'inflation. Leur analyse est basée sur la recherche de la relation
entre les taux d'intérêt à court terme comme outil
politique. La politique monétaire et l'inflation sont les objectifs. Le
principal résultat des recherches de Gottschalk et Moore est que le taux
de change est le principal outil de la politique monétaire. Dans les
années 90, le lien entre les taux d'intérêt à court
terme et l'inflation était négligeable.
46
Disyatat et Vongsinsirikul (2003) ont analysé le
mécanisme de transmission de la politique monétaire
thaïlandaise. En utilisant les modèles VAR et VECM, les auteurs
peuvent constater que les investissements sont particulièrement
sensibles aux chocs monétaires et que les banques jouent un rôle
important dans le processus de transfert.
Elbourne et de Haan (2004) ont étudié la
relation entre la transmission monétaire et la structure
financière entre les nouveaux et les futurs membres de l'UE. Dans leurs
exemplaires, ils montrent des estimations des transferts de capitaux de 10 pays
en transition. Comme Kim et Roubini (2000), ils ont utilisé SVAR pour
tester l'effet des variations des taux d'intérêt sur la production
et l'inflation. Contrairement aux conclusions de Cecchetti (1999), ils ont
constaté un lien faible entre les indicateurs financiers et la
transmission de la politique monétaire dans les économies en
transition.
Qin et al. (2005) ont approfondi le mécanisme de
transmission de la politique monétaire chinoise à partir de
l'expérience. Dans le modèle VAR, la loi du contrôle
quantitatif direct des taux d'intérêt, des ratios de
réserves obligatoires et de la demande de base en monnaie constitue
l'instrument de politique monétaire le plus efficace de la Chine. Les
modèles de simulation montrent que ces outils sont les plus efficaces
pour allouer de l'argent et des prix, mais qu'ils ont un impact moindre sur
l'économie réelle à long terme.
Dans cette littérature, cet article vise à
aider le débat récent à comprendre le mécanisme de
transmission de la politique monétaire tunisienne et à
évaluer le succès du système de ciblage de l'inflation.
1-2- méthodologie empirique
La transition vers un système d'inflation comprend le
mécanisme de transfert monétaire. À cette fin, nous
utilisons des modèles VAR et des fonctions de réponse
impulsionnelle pour comprendre la transmission monétaire et les
mécanismes cibles.
Le modèle VAR peut être exprimé comme la
matrice suivante :
???? = ? ????????-??
?? + ???? (1) ??=0
Avec X est un vecteur colonne des variables, A est la matrice
carrée des coefficients à estimer, ?? est le vecteur des
résidus et n est le nombre de retards.
L'équation (1) prouve que chaque variable
endogène du modèle dépend de son propre passé et
des valeurs retardées des autres variables. Le vecteur des
résidus a une valeur de ????à chaque instant t, ce qui ne peut
pas être prouvé dans le passé de X. ainsi, ??
reflète des impulsions inattendues sur chaque variable du
modèle.
La représentation VAR peut aussi s'écrire sous la
forme :
??(??)???? = ???? (2) Avec A(L) est un polynôme de
retard tel que :
??(0) = ???? Et ??(????) = 0 et ??(????, ????') = ??
Avec In est la matrice d'identité. L'écriture
de la moyenne mobile de cette représentation VAR présente un
intérêt particulier et donne lieu à une VAR canonique ou
structurelle, selon que des contraintes d'impulsion sont imposées ou
non. Après décomposition de Wold, la représentation de la
moyenne mobile du VAR s'écrit :
xt = C(L)ft =
A(L)-ift (3)
C (L) est la matrice de coefficients cils. En fait, le
multiplicateur dynamique cils est un élément de la ligne i et e
de la colonne j de la matrice cs. cils traduit l'effet
d'un choc de la variable j sur
la variable i pour un horizon s. La matrice cs
traduit ensuite les réponses de la variable xt aux
innovations. Cependant, dans le cas où les arriérés
(innovations) sont corrélés, l'estimation directe du
modèle n'a plus aucune signification économique.
Dorénavant, on ne peut plus séparer l'influence d'une innovation
sur une variable du changement qu'elle peut associer à toutes les
innovations impliquées. En supposant que ce problème
d'autocorrélation des résidus, Sims propose une
représentation récursive des résidus. Sur la base d'une
décomposition de type Choleski de la matrice de covariance des
innovations, nous obtenons un VAR récursif sous la forme suivante :
fit = Ait
f2t = m2i+Azt
.
.
fnt = mniAit + mn2A2t +
· · · + mn,n-1An-1,t + Ant
A est le vecteur de chocs structurels non liés, qui
constitue l'impulsion réelle.
Ce type d'identification récursive est critiqué
car la restriction n'aboutit pas toujours à une matrice triangulaire M
de coefficients. De plus, la limite de temps du choc d'impulsion
nécessite un débit de données plus élevé.
Les critiques travaillant sur la forme récursive d'identification des
chocs ont conduit les chercheurs à développer de nouvelles
méthodes au-delà de la triangularité de la matrice M.
Parmi les chercheurs figurent Sims (1986), Olivier J. Blanchard et Danny Quah
(1989) et Jordi Gali (1992) ont utilisé les contraintes à long
terme et à court terme pour identifier les chocs structurels
At. Pour expliquer ces nouvelles approches, nous partons d'une forme
structurelle et réduite du modèle, exprimée comme suit
:
Xt = Ei=i Aixt-i + MAt (4)
47
Avec ft = MAt ;MM' = E
;At sont les chocs structurels.
48
Sous la forme moyenne mobile, nous obtenons la forme suivante
:
???? = ??(??)????= ??(??)???? = ??(??)????
La transformation de la forme VAR standard vers la forme
structurelle consiste à trouver le lien entre l'innovation ???? et le
choc structurel ????. Cette identification est basée sur la
détermination des coefficients qui traversent la matrice M.
Comme l'égalité MM'=?? et la symétrie de ??
fournit ??(??+1)
2 restrictions, l'identification exige
l'imposition de ??(??-1)
2 , avec n : le nombre de variables.
En se référant à Gali (1992), on peut
imposer des contraintes à la fois à long terme et à court
terme à Blanchard et Kwa (1989). En fait, selon Blanchard et Quah
(1989), les contraintes à long terme indiquent que certains chocs
nominaux ou chocs de demande n'ont pas d'impact à long terme sur le
niveau de certaines variables. Les contraintes à court terme, quant
à elles, reflètent l'effet instantané de certaines
impulsions structurelles sur certaines variables, et donc l'inefficacité
de certains coefficients. Après l'afflux de capitaux, l'utilisation de
la méthode des vecteurs autorégressifs pour analyser les
fluctuations cycliques de la Tunisie nécessite de réguler la
structure du modèle VAR à utiliser. Depuis le modèle VAR
sera utilisé.
Comme le modèle VAR ne fonctionne bien qu'avec un
nombre limité de variables, vous devez les choisir judicieusement. Afin
de sélectionner les variables les plus appropriées, il est
nécessaire d'étudier à l'avance les différents
types de chocs affectant l'économie tunisienne.
Section 2- structure et identification du
modèle VAR à estimer
2-1- Choix et caractéristique des variables
Étant donné que la méthode VAR ne
s'applique qu'à un nombre limité de variables, il convient de
choisir judicieusement des variables reflétant les principaux chocs et
impulsions auxquels l'économie tunisienne est confrontée.
2-1-1- choix des variables
Dans nos travaux, nous avons sélectionné :
indice de production industrielle (IP), taux de change réel (TCR),
indice des prix à la consommation (IPC) et taux du marché
monétaire (TMM). En fait, l'IP reflète l'activité
économique ou le développement économique du pays. En
spécifiant le VAR structurel, la variable IP peut donc
générer une innovation qualifiée du choc d'offre
reflétant l'évolution de la productivité ou des chocs
réels. En ce qui concerne les variables TCR, TMM et IPC, ils nous
informent des chocs causés par la politique monétaire, la
politique monétaire et la politique de lutte contre l'inflation
poursuivie par les autorités monétaires. La variable TCR
décrit les ajustements du taux de change nominal opérés
par les
49
autorités, en particulier les dévaluations ou
dépréciations qui en résultent, ainsi que le régime
et la politique de taux de change utilisés. Quant à la variable
TMM, elle reflète le choc de change. Par conséquent, la hausse du
TMM reflète une politique monétaire restrictive. Toutes les
variables sauf TMM sont logarithmiques et l'étude sera menée sur
la période 2000-2018 (données trimestrielles).
2-1-2- caractéristiques des séries :
test de racine unitaire
En se référant aux tests de lissage
améliorés de Dickey-Fuller (ADF) et Kwiatkowski, Phillips,
Schmidt et Shin (KPSS), nous avons constaté que la série n'est
stationnaire et stationnaire dans la première différence. Puisque
la ligne est intégrale de premier ordre, nous pouvons ajuster le
modèle vectoriel autorégressif (VAR).
2-2- Identification des chocs et construction des
contraintes
Le modèle VAR retenu peut s'écrire sous une
forme matricielle, dans laquelle le vecteur colonne des variables
expliquées Xt = (DIPt, DIPCt,
DTMMt, DTCRt) dépend des m retards de ce
même vecteur, comme suit :
Xt= C+ E'l'_`iAiXt-i+
ft (5)
Où c est le vecteur colonne des constantes,
Xt est la matrice carrée des coefficients à
estimer et ft est un vecteur des résidus de
l'estimation tel que :
ft = (fDIPt, fDIPCt, fDTMMt, fDTCRt)
ft Reflète à chaque instant
t la valeur de Xt inexpliquée par le comportement
passé de X. les résidus peuvent etre ainsi
considérés comme des innovations ou des impulsions. À
partir de vecteur X des variables sélectionnées :
Xt = (DIPt'DIPCt,
DTMMt,DTCRt)
Nous identifions les différents chocs comme suit :
· le résidu de la première équation
est un choc d'offre ou d'activité ;
· le résidu de la deuxième équation
est un choc de demande agrégée ou de demande de monnaie ou
d'inflation ;
· le résidu de la troisième
équation est un choc d'offre de monnaie ou choc nominal ;et
· le résidu de la quatrième
équation est un choc de change ou de demande .
Cependant, étant donné que les résidus
du VAR canonique sont corrélés, la définition simple de
l'impact donnée ci-dessus sera fausse et les estimations directes
d'équations et de coefficients seront biaisées. Pour cette
raison, si l'innovation encourage un changement de toutes les innovations qui
lui sont associées, la réponse de la variable à une
innovation donnée ne peut plus être exclue. Déterminer
l'impact structurel nécessite des contraintes. À cette fin, nous
utilisons la reconnaissance de Blanchard-Quah (1989) pour imposer des
contraintes de
50
reconnaissance à long terme. Notez que cette
méthode est la méthode la plus couramment utilisée car
elle établit des limites basées sur la théorie
économique. Ensuite, notre pratique consiste à estimer le
modèle de structure VAR, la forme de la matrice est la suivante :
??t= G(L) * At (6)
G (L) est une matrice de coefficients dépendant du
retard (9lu). Il propose des restrictions à long terme qui seront
établies sur la base de l'identification avec Blanchard-Quah (1989).
Notez que i représente la variable soumise à l'impact et j
représente la nature de l'impact. Pour un système de variables
sélectionnées, nous identifions différents chocs de la
matrice G (L) ci-dessous :
911
921
G(L) = (
931
941
|
912 922 932 942
|
913 923 933 943
|
914
924
934 )
944
|
|
??t représente le vecteur des variables du
système VAR proposé. Il s'écrit comme suit :
???? ??t
????????t
( ????????t )
????????t
(At) est le vecteur des chocs structurels. Il se
présente de la manière suivante :
A??????t
A????????t
( ) A????????t
A???? ????t
4(4 - 1)
=
2
= 6
L'identification des chocs dans un modèle VAR à
quatre variables nécessite six contraintes ; le nombre de contraintes
étant égal à :
??(??- 1)
2
Afin de construire la matrice G (L) du coefficient 9lu, nous
citons un ensemble de théories économiques, telles que la
théorie du cycle réel et l'effet Fisher. La base de ces
théories économiques a été introduite comme
hypothèse pour déterminer les contraintes à long terme de
Blanchard-Quah (1989). Sur la base de la théorie du cycle réel ou
des tendances des RBC, nous supposons que seuls les chocs d'offre affectent
l'activité à long terme. Les chocs d'offre sont
considérés comme des chocs structurels : ils sont durables et ont
des effets durables. Cette affirmation fait que les coefficients 912, 913, 914
de la matrice G (L) sont nuls.
Cependant, selon les tendances de RBC, les chocs de demande
et de change dus au taux de change réel (TCR) et à l'indice des
prix à la consommation (IPC) n'auront pas d'effet durable sur
l'activité économique du pays. En plus du coefficient 933, il
entraîne également la réinitialisation du coefficient 93u
à vide, car la monnaie n'agit que sur elle-même. Nous
51
supposons également que les chocs d'offre et de change
n'affecteront pas directement l'inflation, nous pouvons donc supprimer le
coefficient ????3.
Néanmoins, en ce qui concerne l'effet Fisher
(décrivant notamment la relation entre les taux d'intérêt
et l'inflation à long terme), nous rejetons l'invalidité du
coefficient ??24. En fait, l'influence de Fischer a éliminé
l'effet de l'inflation attendue sur le niveau des taux d'intérêt
nominaux. Les prêteurs sont déterminés par le taux
d'intérêt réel qu'ils souhaitent atteindre. Ils ont
trouvé le taux d'intérêt nominal annoncé aux
emprunteurs, ainsi que le taux d'intérêt réel et le taux
d'inflation attendu. L'effet Fisher indique que toute augmentation du taux
d'inflation attendu d'un pays entraînera une augmentation similaire des
dépôts en monnaie nationale et, de même, une baisse du taux
d'inflation attendu entraînera une réduction du taux
d'inflation.
Notre matrice de base G(L) peut s'écrire de la
manière suivante :
??(??)
|
=
|
1
( 0
0
0
|
0
1
??32
0
|
0 ??23 1 0
|
0
??24 ) 0
1
|
|
Section 3-résultats des estimations
Chaque ligne s'applique à l'effet d'une variable et
chaque colonne à l'effet du même choc sur différentes
variables
3-1-résultats
3-1-1-choc d'offre agrégée
Sur le graphique de la fonction de réponse
impulsionnelle, nous pouvons voir qu'à court terme, le choc total sur
l'offre provoqué par les augmentations de productivité
entraînera une augmentation de la production. Cela a toujours un effet
positif sur les niveaux de prix. Selon les prévisions théoriques,
l'impact sur les taux d'intérêt reste faible.
À moyen terme, les chocs d'offre globale n'auront
d'incidence que sur les niveaux de production et les taux de change. En
regardant le graphique fourni par la réponse impulsionnelle, nous
concluons que l'impact des chocs d'offre sur la production a tendance à
diminuer. En fait, les fluctuations des niveaux de production ont
diminué. On peut en conclure qu'à long terme, les chocs d'offre
sont absorbés.
3-1-2- choc de demande agrégée
Le choc de la demande globale causé par l'accumulation
des prix a exacerbé les niveaux de production, ce qui semble être
bénéfique pour notre pays. La hausse des prix due à
Graphs by irfname, impulse variable, and response
variable
-.2
-.4
-.2
-.4
-.2
-.4
-.2
-.4
.4
.2
.4
.2
.4
.2
.4
.2
0
0
0
0
0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8 0 2 4 6 8
varbasic, DlnTMM, DlnIP
varbasic, DlnTCR, DlnIP
varbasic, DlnIPC, DlnIP
varbasic, DlnIP, DlnIP
95% CI orthogonalized irf
varbasic, DlnTMM, DlnIPC
varbasic, DlnTCR, DlnIPC
varbasic, DlnIPC, DlnIPC
varbasic, DlnIP, DlnIPC
step
varbasic, DlnTMM, DlnTCR
varbasic, DlnTCR, DlnTCR
varbasic, DlnIPC, DlnTCR
varbasic, DlnIP, DlnTCR
varbasic, DlnTMM, DlnTMM
varbasic, DlnTCR, DlnTMM
varbasic, DlnIPC, DlnTMM
varbasic, DlnIP, DlnTMM
52
l'augmentation de la demande a mécaniquement
réduit la liquidité réelle et entraîné une
hausse des taux d'intérêt. L'inflation et les taux
d'intérêt font allusion à la tristement
célèbre hypothèse de Fisher selon laquelle, lorsque nous
examinons cet effet, l'inflation devra se refléter dans les taux
d'intérêt à moyen terme. En raison de l'impact de la
macroéconomie sur l'inflation et les taux d'intérêt, nous
constatons que les tendances de l'inflation se reflètent bien dans les
taux d'intérêt.
3-1-3- choc de la politique monétaire
La contraction de la monnaie liée à la hausse
inattendue des taux d'intérêt intérieurs a aggravé
l'activité économique. A moyen terme, ce phénomène
est évident pour la Tunisie.
53
Les restrictions monétaires dues à la hausse des
taux d'intérêt impliquent également une réduction
des niveaux de prix à moyen terme, réduisant ainsi l'inflation.
Au fil du temps, les effets de l'inflation seront inversés et les effets
de la contraction des monnaies sur la production et les taux
d'intérêt seront masqués.
À long terme, la baisse de la masse monétaire
causée par les taux d'intérêt se reflète pleinement
dans la baisse proportionnelle des niveaux de prix (l'inflation est la source
de la monnaie, Friedman). Par conséquent, cela n'a aucun effet sur les
niveaux de production et les taux d'intérêt. À long terme,
c'est cette monnaie qui n'a pas assez d'influence sur le taux
d'intérêt, c'est pourquoi nous pensons que la monnaie est neutre
à long terme.
3-1-4- choc de taux de change
Comme prévu, le choc de change a un effet positif : la
hausse des taux de change ou la dépréciation des monnaies locales
accroît la compétitivité extérieure et
l'activité économique.
La hausse des taux de change a peu d'effet sur les taux
d'intérêt à long terme et la production à moyen
terme. Veuillez noter que la reprise de l'activité économique due
à la dépréciation de la monnaie n'a pas d'effet sur le
niveau des prix, car elle produit un certain niveau d'inflation, ce qui est
évident à moyen terme. Cependant, les chocs peuvent être
absorbés pendant longtemps.
3-2- interprétation des résultats
Nos résultats décrivent le rôle dominant
de la demande globale et de la demande de monnaie sur l'inflation en Tunisie.
Dans ce cas, il est clair qu'une politique anti-inflation est
nécessaire. Par conséquent, afin d'éviter l'impact de
l'inflation du côté de la demande, les politiques monétaire
et budgétaire semblent être des alternatives.
Les graphiques et les estimations suggèrent que
l'efficacité du canal des taux d'intérêt n'est pas
surprenante, car la Tunisie vise à augmenter les taux
d'intérêt sur les exportations et le P113. Le problème est
que, compte tenu de l'impact sur la croissance du P113 réel, il est
possible de passer à l'objectif d'inflation.
Sur la base de la situation économique actuelle, il
reste à voir si la Tunisie peut faire la transition. Des conditions
doivent être établies pour l'adoption d'objectifs d'inflation. Une
plus grande flexibilité des taux de change devrait être
utilisée pour stimuler les exportations et atténuer les pressions
sur les taux d'intérêt. En conséquence, la Tunisie peut
passer au ciblage de l'inflation tout en réduisant le P113 et les
coûts de l'emploi. Cette transition doit être accompagnée
d'ajustements fiscaux.
54
Conclusion
Ce chapitre tente d'évaluer les canaux de transmission
de la politique monétaire tunisienne afin de déterminer les
conditions nécessaires à la réussite de l'adoption du
ciblage de l'inflation. Pour résoudre ce problème, nous avons
adopté un cadre de modélisation VAR structuré (SVAR). Dans
l'analyse documentaire, nous avons constaté que le ciblage de
l'inflation peut améliorer l'efficacité de la politique
monétaire, tandis que la politique monétaire totalitaire
accroît l'incertitude.
Pour mettre en oeuvre cette stratégie, la Tunisie doit
respecter certaines conditions, à savoir l'indépendance de la
banque centrale, la flexibilité du taux de change et l'ajustement
fiscale.
55
Conclusion générale
Aux termes de ce travail, nous concluons qu'un objectif
important de la politique monétaire devrait être
évitée les fluctuations non anticipées du niveau des prix.
Celle-ci est un ensemble des mesures destinées à la
régulation de la création monétaire à court terme,
moyen et long terme, ce qui permettrait de justifier la stabilité des
prix comme principal objectif à long terme de la politique
monétaire. Au cours de ces dernières années, les banques
centrales ont opté pour un régime de ciblage d'inflation pour
mettre davantage l'accent sur la stabilité des prix comme principal
objectif à long terme de la politique monétaire.
Le concept de ciblage de l'inflation est de fixer un taux
d'inflation au débat de chaque année administrative à tout
l'exercice. Les avantages sont nombreux le plus important consiste dans la
responsabilisation, sur un pied d'égalité, des monétaires
et budgétisés appelés à coordonner leur action afin
de réaliser moyennant un faible taux de fluctuation, le taux inflation
est préalablement fixé.
La mise en oeuvre d'un tel règlement suppose que
certaines conditions soient préalablement remplies. La théorie
les résume comme suit :
· un degré élevé d'indépendance
de la banque centrale ;
· une structure technique appropriée ;
· stabilité du cadre macroéconomique -Un
marché financier développé ;
· un taux de change fluctuant ;
· l'existence d'une relation stable et prévisible
entre les instruments de politique monétaire et l'inflation, ainsi que
des choix stratégiques tels que la définition de l'objectif, le
choix de la marge, l'horizon de l'objectif et le communiqué de
presse.
Ce document tente d'évaluer les canaux de transmission
de la politique monétaire tunisienne pour déterminer les
conditions nécessaires à la réussite de l'introduction des
objectifs d'inflation.
Pour remédier à ce problème, nous avons
constaté dans le cadre de la modélisation structurelle du VAR
(SVAR) que le ciblage de l'inflation améliore l'efficacité de la
politique monétaire, par opposition aux politiques monétaires
discrétionnaires qui augmentent l'incertitude.
Pour y parvenir, un engagement institutionnel doit être
pris pour garantir que la stabilité des prix est l'objectif principal de
la banque centrale. Ceci est particulièrement important sur les
marchés émergents, où la politique monétaire a
souvent engendré des problèmes de gestion. L'engagement
institutionnel implique le soutien d'une banque centrale indépendante
par le biais de la législation, dont la constitution comporte deux axes
principaux :
· isoler complètement les comités
décisionnels de la banque centrale des autorités politiques ;
· donner à la banque centrale la liberté
de contrôler les instruments de politique monétaire.
56
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59
Annexes
Annexe 1 Analyse descriptive des variables
Annexe 2 test de racine unitaire
60
61
Annexe 3 Fonction de réponse
impulsionnelle
modelo, DlnIPC, DlnIP
modelo, DlnTCR, DlnIP
.5
0
-.5
-1
modelo, DlnTMM, DlnIP
.5
0
-.5
-1
step
Graphs by irfname, impulse variable, and response
variable
0 2 4 6 8
95% CI impulse-response function (irf)
0 2 4 6 8
62
modelo, DlnIP, DlnIPC
modelo, DlnTCR, DlnIPC
5
0
-5
modelo, DlnTMM, DlnIPC
5
0
-5
step
Graphs by irfname, impulse variable, and response
variable
0 2 4 6 8
95% CI impulse-response function (irf)
0 2 4 6 8
modelo, DlnIPC, DlnTMM
modelo, DlnIP, DlnTMM
10
5
0
-5
10
5
0
-5
step
Graphs by irfname, impulse variable, and response
variable
0 2 4 6 8
modelo, DlnTCR, DlnTMM
95% CI impulse-response function (irf)
0 2 4 6 8
63
modelo, DlnIP, DlnTCR
modelo, DlnIPC, DlnTCR
.4
.2
0
-.2
.4
.2
0
-.2
step
Graphs by irfname, impulse variable, and response
variable
0 2 4 6 8
modelo, DlnTMM, DlnTCR
95% CI impulse-response function (irf)
0 2 4 6 8
64
Table de matières
Introduction générale
|
..05
|
Chapitre 1- les stratégies monétaires : quelle
efficacité ?
|
07
|
Introduction
|
..07
|
Section 1 - La politique monétaire : un jeu contre la
nature
|
07
|
1-1-La théorie quantitative de la monnaie
|
08
|
1-2-Le monétarisme
|
.09
|
1-3-Les Nouveaux classiques
|
..10
|
1-4-La politique monétaire selon les keynésiens
|
.10
|
Section 2 -la politique monétaire un jeu de
stratégie
|
11
|
2-1-Règle versus discrétion
|
..11
|
2-2 Règles monétaires
|
..12
|
2-2-1-Les règles d'instruments
|
.13
|
2-2-2-La règle de Taylor et ses limites
|
.14
|
2-2-3- Les règles d'objectifs
|
.15
|
Section 3- le ciblage de l'inflation
|
18
|
3-1- Ciblage d'inflation : Aspects conceptuels
|
19
|
3-1-1- Le régime de ciblage d'inflation
|
19
|
3-1-1-1-Définition alternative du ciblage d'inflation
|
...20
|
1-The Full-fledged Inflation-Targeting
|
23
|
2-Lite Inflation-Targeting
|
...23
|
3- Electic Inflation-Targeting
|
...24
|
3-2- Les prérequis institutionnels et les choix
stratégiques de la politique de ciblage
|
|
d'inflation
|
24
|
3-2-1- Les conditions structurelles et institutionnelles
|
24
|
1- L'autonomie de la banque centrale
|
24
|
2-Des infrastructures techniques avancées
|
.25
|
3-Un système financier et bancaire solide
|
..25
|
4-Une structure d'économie stable
|
.25
|
3-2-2- Les conditions méthodologiques
|
..26
|
1-Choix de l'indice du prix 26
2-Le niveau de la cible 27
3-La fourchette cible ..27
65
4-L'horizon de la cible
...........................................................................................27
5-Le communiqué de presse joint
...........................................................................28
3-3-Avantages et inconvénients de ciblage d'inflation
28
3-3-1- Avantages de la politique de ciblage d'inflation
..28
3-3-2- Inconvénients de la politique de ciblage
d'inflation .30
Conclusion 30
chapitre- 2- politique monétaire en Tunisie .31
Introduction .31
Section -1- statut de la BCT .31
1-1 -Indépendance de la banque centrale Tunisienne
31
1-1-1- Indépendance légale de la BCT 31
1-1-2- L'indépendance instrumentale de la BCT .33
1-1-3- La publication des informations comme gage de
crédibilité .33
1-2-La stabilité des prix comme objectif principal de
la politique monétaire 34
1-3- Cadre opérationnel de la politique
monétaire 35
1-4-La BCT en action 38
1-4-1-Maintenir la stabilité des prix .38
1-4-2-préserver la stabilité et la
sécurité du système financière 39
1-4-3 -le « forward guidance » : nouvel instrument
de politique monétaire en Tunisie 39
Section 2- Les opportunités de mise en oeuvre d'une
politique de ciblage d'inflation en
Tunisie 41
2-1- la conduite de la politique monétaire 41
2-2- La vérification des conditions d'application du
ciblage d'inflation en Tunisie 42
2-2-1-Les conditions institutionnelles et économiques
.43
2-2-2- Les conflits entre les objectifs de la politique
monétaire en Tunisie 43
Conclusion 44
Chapitre 3- étude empirique et méthodologie
45
Introduction ..45
Section-1- la méthodologie de la recherche .45
1-1- revue de la littérature ...45
1-2- méthodologie empirique ..46
Section 2- structure et identification du modèle VAR
à estimer 48
2-1- Choix et caractéristique des variables .48
2-1-1- choix des variables 48
2-1-2- caractéristiques des séries : test de
racine unitaire 49
2-2- Identification des chocs et construction des contraintes
..49
Section 3-résultats des estimations .51
3-1-résultats 51
3-1-1-choc d'offre agrégée ..51
3-1-2- choc de demande agrégée .51
3-1-3- choc de la politique monétaire ..52
3-1-4- choc de taux de change 53
3-2- interprétation des résultats 53
66
Conclusion
|
..54
|
Conclusion générale
|
55
|
Bibliographie
|
56
|
Annexes
|
..59
|
67
68
|