CONCLUSION GENERALE
Nous voici arrivés au
terme de notre mémoire intitulé « Analyse
comparative de l'applicabilité du système de gestion
budgétaire dans les institutions sanitaires publiques et privées
de Kinshasa : étude menée à l'Hôpital
Général de Référence de NDJILI et la Clinique
BONDEKO en 2014 »
Toute entreprise, soucieuse de
son devenir est sensé s'interroger : où
vais-je aller ?, avec quels moyens ?,
comment et quand arriver ? La gestion
budgétaire est l'outil idéal pour répondre à toutes
ces questions. C'est en cela que notre travail consistait à savoir si
ces deux institutions utilisent les principes de la gestion budgétaire
comme outil de pilotage de leurs activités.
En effet, le but poursuivi par cette étude est de
rationaliser la politique budgétaire de la Clinique BONDEKO et de
l'hôpital Général de Référence de NDJILI. En
plus avec comme objectif général d'améliorer la politique
de gestion budgétaire de la Clinique BONDEKO et de l'Hôpital
Général de Référence de NDJILI.
C'est pourquoi, ce mémoire a été
initié pour répondre aux questions suivantes :
v Le système de gestion budgétaire est-il
complet ou partiel à la Clinique BONDEKO et à
l'Hôpital Général de Référence de
NDJILI?
v Comment fonctionne ce système ?
v Y-a-t-il équilibre budgétaire au cours de
l'année retenue ?
v Quelles sont les difficultés que la Clinique
BONDEKO et l'hôpital général de référence de
NDJILI rencontrent en matière de gestion
budgétaire ?
v Que faut-il faire pour palier à ces
difficultés en vue d'une gestion budgétaire
rationnelle ?
Dans ce fil d'idée, nous avions
réservés provisoirement les réponses
suivantes :
v Nous présumons que ce système de gestion
budgétaire serait complet et fonctionnerait correctement ;
v Nous pensons que leurs budgets seraient
déséquilibrés et En plus, en respectant la
conformité budgétaire, nous osons croire que cette
prévision budgétaire serait réalisée
conformément aux objectifs fixés.
v Aucune structure ne peut aboutir à des bons
résultats sans contraintes, nous pensons que la non maitrise des outils
budgétaires pourrait constituée une barrière. Bref, ces
difficultés seraient d'ordre socio-économique.
v Nous présumons que si la Clinique BONDEKO et
l'Hôpital Général de Référence de NDJILI
disposeraient toutes les ressources nécessaires à la gestion
budgétaire de leurs activités, ils réussiraient de
corriger toutes ces imperfections.
A travers cette étude, nous avons combiné
différentes méthodes et techniques scientifiques suivantes :
la Méthode descriptive ; la Méthode analytique; la
Méthode comparative ; la technique d'analyse documentaire ; la
technique d'interview libre ; la technique d'enquête par
questionnaire et le test statistique.
Vu les imperfections constatées en matière
de gestion budgétaire dans le domaine sanitaire (faible taux et faible
réalisation) nous avons bien voulu mener une étude du
système de gestion budgétaire, en cherchant à identifier
les enjeux qui bloquent le bon fonctionnement de la Clinique BONDEKO et de
l'Hôpital Général de Référence de
NDJILI.
Ainsi, cette étude nous aidera à comprendre
le type de politique de gestion budgétaire adoptée par ces
institutions de santé.
En outre, elle permettra aux autorités de la
Clinique BONDEKO et de l'Hôpital Général de
Référence de NDJILI de faire des analyses sur la façon
d'élaborer, d'exécuter et de contrôler leurs
différents budgets, de gérer de manière rationnelle, les
moyens qui sont mises à leur disposition pour atteindre les objectifs
qu'elles se sont assignés.
En fin, elle constitue une base des données
indispensable aux futurs chercheurs qui voudront aborder un thème dans
le domaine de gestion et de finance.
Ce mémoire s'est
axé sur quatre chapitres dont :
v Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature : Dans ce chapitre, nous avons situé la gestion
budgétaire dans le management de l'entreprise et nous avons
défini quelques concepts de base à savoir : la gestion, le
budget et la gestion budgétaire ;
v Le second chapitre expose les
généralités sur la Clinique BONDEKO et l'Hôpital
Général de Référence de NDJILI et l'approche
méthodologique; nous avons décri le fonctionnement et
l'organisation de nos sites d'investigations, la mission et la capacité
d'accueil ;
v Le troisième quant à lui,
s'intéresse de la présentation des résultats de la
recherche; nous avons analysé l'applicabilité du système
de gestion budgétaire dans nos sites d'investigations et de
recettes et dépenses de chaque institution retenue ; nous avons
présenté l'organisation et fonctionnement de section de
comptabilité de la clinique Bondeko et du service de
budget-contrôle de l'hôpital général de
référence de Ndjili.
v Le quatrième et dernier chapitre, Porte sur les
discussions et interprétations de résultats : dans ce
chapitre, nous avons fait une analyse comparative de l'applicabilité du
système de gestion budgétaire à la clinique Bondeko et
à l'hôpital général de référence de
Ndjili et nous avons aussi comparés le niveau des recettes et
dépenses.
Après observation et
analyse, nous avons abouti aux résultats ci-après : Ces deux
institutions n'arrivent pas à respecter l'équilibre
budgétaire car, sur les recettes totales prévues de la Clinique
qui est de 1 786 918 263,40 Franc congolais,
elle a réalisée 2 097 500 176,00
Franc congolais, soit 117,38% qui a
dégagé un écart très favorable de +
310 581 912,6 Franc congolais ;
De même sur les recettes
totales prévues de l'Hôpital Général de
Référence de Ndjili qui s'élèvent à
1 154 093 941,00 Franc Congolais et n'a
réalisé que 657 549 701,00 Franc
Congolais, soit 56,97% avec un écart
défavorable de - 496 544 240,00 de
Franc Congolais ;
Et, sur la prévision
et réalisation de dépenses ;
La clinique a prévues
dépensé 1.621.860.614,40 Franc Congolais et a
réalisé 1 614 498 690,00 Franc
Congolais soit 99,54% dont un écart favorable de
- 7 361 924,4 Franc congolais a été
enregistré ;
L'Hôpital
général de référence de Ndjili a prévu
dépensé également 747 525 578,77
de Franc Congolais et a effectivement réalisé
741 696 880,77 franc Congolais soit 99,22%
comme dépenses annuelles dont un écart favorable de
- 5 828 698,00 franc Congolais.
Nous avons constaté ce qui suit :
A la Clinique
Bondeko :
1. Elaboration
v Points
forts
Pour élaborer le budget
global de la Clinique, le coordonateur :
· Se réfère
de données du passées donc les données de l'année
N-1 ;
· Le rapport
financier ;
· Chiffre
d'affaire ;
· Tient compte du niveau
d'encaissement ;
· Tient compte du niveau
de décaissement ;
· L'approbation du
comité de gestion.
v Points
faibles
Au coté des points
forts, viennent de points faibles qui se résumes comme
suit :
· Pendant le processus
d'élaboration du budget, l'avis de chefs de services et autres ne sont
pas pris en compte ;
· Pas de débat
budgétaire ;
· Le chef comptable
élabore seul le budget global de la Clinique ;
· Le budget retenu n'est
pas publié ;
2. Exécution
v Points
forts
· La Clinique
réalise moins ce qui a été prévu : les
dépenses globales sont inférieures aux recettes globales :
équilibre budgétaire ;
· L'exécution du
budget est faite sur base des crédits alloués.
v Points
faibles
· Les recettes et les
dépenses des autres services ne sont visibles ;
· Il n'y a pas
d'affectation des ressources dans différents centres de
responsabilité ;
· 20 à 50% de
dépenses sont faites hors budget.
3. Contrôle
budgétaire
Signalons à ce niveau
que ce contrôle consiste avant tout à faire le programme de la
répartition budgétaire. La division de comptabilité qui
s'en charge de cette tâche, est tenue de suivre la consommation des
crédits en établissant une fiche budgétaire pour chaque
compte.
v Points
forts
· Les dépenses sont enregistrées au jour
le jour ;
· Les documents de
gestion sont établis : La mise à disposition de fonds(MDF),
l'ordonnance de paiement(OP) et l'ordonnance de
régularisation(OR);
· Toutes dépenses
sont accompagnées par une pièce justificative.
v Points
faibles
· Pas de service de
budget-contrôle ;
· Pas de suivi
permanant
A l'Hôpital
Général de référence de Ndjili :
1. Elaboration du
budget
v Points
forts
Pour élaborer le budget
global de l'hôpital, les autorités tiennent compte
de :
· Recettes et
dépenses de l'année N-1 ;
· Ressources
disponible ;
· Etat
financier ;
· Le rapport
financier ;
· L'approbation du
comité de gestion.
v Points
faibles
· Pendant le processus
d'élaboration du budget, l'avis de chefs de services et autres ne sont
pas pris en compte ;
· Pas de débat
budgétaire ;
· Le chef de service de
budget-contrôle élabore seul le budget global de
l'hôpital;
2. Exécution
budgétaire
v Points
forts
· L'hôpital
réalise moins ce qui a été prévu : les
dépenses globales sont inférieures aux recettes globales :
équilibre budgétaire ;
· L'exécution du
budget est faite sur base des crédits alloués ;
· Aucune dépense
n'est réalisée hors budget.
v Points
faibles
· Les recettes et les
dépenses des autres services ne sont pas visibles ;
· Il n'y a pas
d'affectation des ressources dans différents centres de
responsabilité ;
3. Contrôle
budgétaire
Signalons à ce niveau
que ce contrôle consiste avant tout à faire le programme de la
répartition budgétaire. La division de comptabilité qui
s'en charge de cette tâche, est tenue de suivre la consommation des
crédits en établissant une fiche budgétaire pour chaque
compte.
v Points
forts
· Les dépenses sont enregistrées au jour
le jour dans la fiche budgétaire;
· Les documents de
gestion sont établis : La mise à disposition de fonds(MDF),
l'ordonnance de paiement(OP) et l'ordonnance de
régularisation(OR);
· Toutes dépenses
sont accompagnées par une pièce justificative.
v Points
faibles
· Pas de suivi
permanant ;
Les budgets établis
échappent au contrôle et au principe de concertation des
différents chefs de services : la collecte des états de
besoins de chaque service et voir même les avis de ces derniers posent
problème.
En effet, l'approche gestion
budgétaire est connue par le personnel de nos sites d'investigations
mais son applicabilité effective est une problématique dans ces
sites qui ont fait l'objet de notre recherche.
Nous avons découvert
que dans ces deux institutions, le système de gestion budgétaire
n'est pas d'application car, il exige de présenter la production et la
consommation de chaque service de manière claire et précise mais
nous avons constaté qu'elles n'arrivent pas à présenter la
production et la consommation de chaque service.
En plus, à ce qui
concerne l'élaboration, les avis de chefs de services et autres ne sont
pas pris en compte.
Eu égard à ce
qui précède, nous suggérons ce qui suit aux
autorités de la clinique BONDEKO de:
· Envisager la mise en
place d'un système de gestion budgétaire complet car il permet
et participe au pilotage des activités dans une
organisation;
· Envisager la mise en
place d'un service de budget-contrôle pouvant suivre l'évolution
du budget dès son élaboration jusqu'à son
contrôle ;
· Projeter un fonds
important en vue d'atteindre un niveau de rentabilité économique
plus élevé ;
· Présenter de
manière claire et vérifiable la production et la consommation de
chaque service en vue d'apprécier le niveau de performance de leurs
activités ;
· Avec l'aide du
responsable financier, la direction doit faire une programmation des moyens
nécessaires à la réalisation des objectifs sur les cinq
prochaines années.
De même nous
suggérons aussi aux autorités de l'Hôpital
Général de Référence de NDJILI de :
· Envisager
l'applicabilité du système de gestion budgétaire de
manière complète car, il facilité le pilotage des
objectifs d'une institution sanitaire et autre institution ;
· Mettre les moyens et
outils nécessaires pouvant permettre aux agents de l'hôpital en
général, de budget-contrôle en particulier de travailler de
manière adéquate en vue d'atteindre les objectifs
poursuivis ;
· Laisser la main libre
aux agents de budget-contrôle d'exercer correctement leurs tâches
à savoir : participer à l'élaboration de budget,
suivre son évolution jusqu'au contrôle ;
· Présenter
clairement la production et consommation de chaque centre de
responsabilité de manière séparé à fin de
manière globale.
Vu tout ce qui
précède, nous pouvons confirmer notre deuxième,
troisième et quatrième hypothèse car, leurs budgets sont
déséquilibrés et les recettes
régénérées ont été
dépensées pour une cause justifiée qui est le bon
fonctionnement de leurs activités. En outre, Ces deux institutions sont
confrontées au manque et à la non maitrise d'outils et leurs
contraintes sont classées à l'ordre socio-économique.
En plus, si ces deux
institutions sanitaires mettaient en place le système de gestion
budgétaire complet et toutes les nécessités pour son bon
fonctionnement, elles arriveraient à corriger toutes ces failles. Notre
première hypothèse est rejeté car, le système de
gestion budgétaire n'est pas complet et ne fonctionne pas correctement.
Tels est le résultat final de nos investigations,
car, notre mémoire n'est qu'un premier pas dans l'univers du savoir,
loin de nous est donc la prétention d'avoir mieux dit ou tout dit sur
l'analyse comparative de l'applicabilité du système de gestion
budgétaire à la Clinique BONDEKO et à l'Hôpital
Général de Référence de NDJILI , d'autres
chercheurs pourront apporter leur contribution sur les autres institutions
sanitaires publiques et privées de la République
Démocratique du Congo en général, de Kinshasa en
particulier afin d'enrichir la question.
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