2.3. La stratégie de la
croissance accélérée
A la suite des nombreux programmes adoptés par le
Sénégal pour promouvoir sa croissance économique durable,
le résultat n'a pas été satisfaisant. Une nouvelle
politique a été adoptée pour parfaire cette
ambition : la stratégie de la croissance
accélérée. Dans cette nouvelle vision, le gouvernement a
eu l'appui du secteur privé et des partenaires au développement.
La SCA (Stratégie de la Croissance Accélérée)
cherche à doubler le PIB sur une période de dix ans et s'articule
autour de deux axes fondamentaux notamment : la promotion de
l'investissement privé et le développement de cinq grappes
disposant d'un potentiel important de croissance tirée essentiellement
par les exportations. Le premier défi de la SCA est la question de la
démographie. En effet, la population du pays affichait une nette
croissance et des prévisions ont même élaboré
qu'elle allait doubler en 2030, ce qui affecterait réellement les
demandes sociales.
Le deuxième est relatif à la
détérioration continue des ressources naturelles : les zones
forestières connaissent une réduction et la fertilité du
sol baisse, ce qui a engendré une faiblesse des rendements et la
migration des populations vers des zones encore fertiles.
Le troisième concerne le déclin de certains
secteurs créateurs de richesse comme l'arachide ou le phosphate.
Principal poumon de l'économie agricole, l'arachide n'a pas pu
préserver son importance dans l'économie du
Sénégal. Cette filière a connu une profonde crise sans
solution. Le quatrième défi est relatif à l'immigration
dont les conditions se sont durcies avec la montée des nouvelles
barricades au niveau des pays d'accueil. Ce secteur fournit des ressources
financières et assure la survie de certaines régions et contribue
aux petits investissements locaux.
Le dernier défi était relatif à
l'énergie car le Sénégal n'étant pas producteur de
pétrole, devait faire face à une augmentation de sa facture
pétrolière avec le choc pétrolier qui a engendré
une augmentation des cours mondiaux. Toutes ces préoccupations ont
poussé l'Etat à adopter cette stratégie de croissance
accélérée et son intervention s'articule autour de deux
logiques : la logique territoriale et la logique sectorielle. Or la
réussite de cette politique, l'accentuation est mise sur la seconde
logique. L'objectif de l'Etat était d'ajuster la reproduction des
secteurs ciblés à des objectifs globaux de l'économie
nationale, suivent la création de richesses, l'accroissement des volumes
de production, l'amélioration de la productivité, la contribution
aux emplois, aux équilibres macroéconomiques, financiers ou
commerciaux. Le gouvernement du Sénégal, en partant du cadrage
macroéconomique, a mis en oeuvre une série de réformes
institutionnelles afin d'atteindre un environnement des affaires favorable. Or
cela, la promotion de la croissance économique et le
développement des grappes sectorielles ont été des
objectifs majeurs.
Pour un environnement des affaires favorable, le plan d'action
comportait quatre volets :
· Une mise à niveau de l'environnement
administratif et réglementaire et un meilleur accès au
financement : dans cette perspective, le gouvernement a lancé un
programme de modernisation par la gestion informatisée des
procédures de délivrance des actes. Depuis le 1er
janvier 2002, le NINEA (Numéro d'Identification National des Entreprises
et des Associations) est l'identifiant unique de tous les usagers de
l'administration relevant du Ministère de l'Economie et des Finances,
par la fusion du compte contribuant, du NTI et du NINEA.
· Ensuite, une maitrise du foncier, la mise à
niveau des infrastructures physiques et l'aménagement du territoire ont
été observé : accès au foncier et
renouvellement des infrastructures a été primordial.
· La sécurité juridique et
judiciaire : les traitements des contentieux étaient lents car le
nombre des magistrats étaient réduit. En effet, le magistrat se
retrouvait avec la tache de s'occuper de plusieurs sénégalais, ce
qui ralentissait le travail. D'ou la nécessité d'instaurer un
environnement fiable avec une transparence juridique et judiciaire.
· Enfin, le développement des ressources humaines
et la promotion de l'emploi : dans ce cas, l'Etat s'est vu dans
l'obligation de reformer le code du travail et instaurer un meilleur
système pour la formation professionnelle, afin de promouvoir le capital
humain.
Outre l'environnement des affaires, on assiste aux
développements des grappes sectorielles pour réussir à
parfaire la SCA. Cinq grappes jugées potentielles sont
considérées : l'agro-industrie et l'agroalimentaire, les
produits de la mer, du tourisme artisanat d'art et industries culturelles, du
coton-textile-habillement et des TIC et télé-services. Pour la
réussite du développement de ces grappes, divers programmes ont
été proposés, pour rehausser significativement sa
contribution à la croissance, afin de s'insérer harmonieusement
dans la SCA.
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