UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
(FASEG)
Mémoire de Master 2
Option : Méthodes Statistiques et
Econométriques
Thème :
IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
SENEGAL
Présenté par : Sous la direction
du :
Mmadi HOUSSEINE Pr. Chérif Sidy
KANE,
Directeur du CREFDES
ANNEE ACADEMIQUE :2014 - 2015
DEDICACE
Nous rendons grâce à Dieu pour nous avoir
donné le courage et la volonté de mener cette formation à
terme.
Nous dédions ce travail :
v A nos parents, M.MmadiMoissuli et ZainabaIsmael paix
à son âme,en guise de reconnaissance de l'immense bien qu'ils ont
fait pour nous concernant notre éducation, qui aboutit aujourd'hui
à la réalisation de ce travail. Nous vous exprimons toute notre
gratitude et nos profonds sentiments.
v Aux membres de la famille, pour les encouragements et la
confiance qu'ils ont placés en notre personne. Vous étiez
toujours présents quand nous avions besoin de vous, nous n'aurions
jamais achevé ce travail sans votre générosité et
votre affection. Que Dieu vous protège.
v A ma Tante Aminata Soilihi et à Mon oncle Mohamed
ElhadIsmael pour leurs encouragements et leurs soutiens financiers pour le
déroulement de mes études.
v A ma grand-mère Sandia Mmadi et à ma bien
aimée Soeur, Sara Mmadi dont une mention spéciale leur ait
réservée.
v A nos amis, dont nous nous réservons de citer les
noms au risque d'en oublier certains.
REMERCIEMENTS
Je remercie tout d'abord ALLAH, le tout puissant, de m'avoir
donné la force et le courage d'arriver jusqu'ici et d'accomplir ce
travail.
Mes remerciements s'adressent :
v Au Pr.ChérifSidyKANE, Professeur agrégé
à l'Université Cheikh AntaDiop de Dakar(UCAD), Directeur du
Centre de Recherche et de Formation pour le Développement Economique et
Social(CREFDES) et de mémoire. Vous nous avez accordé la
confiance en acceptant de diriger ce mémoire malgré vos
occupations. Votre ouverture d'esprit et rigueur traduisent l'aboutissement de
ce travail. Nous vous témoignons notre profonde gratitude et nos
sincères remerciements.
v Au Dr Fodiyé Bakary Doucouré responsable du
master, et qui est le premier à nous faire découvrir les
études statistiques et économétriques
v A M.AliouneBadara SECK, Economiste et Assistant deRecherche
au Laboratoire d'Analyse de Recherche et d'Etudes du Développement
(LARED-CREA) pour sa disponibilité et son sens du devoir. Il n'a
jamaiscessé de nous prodiguer de bons et précieux conseils tout
au long de ce travail. Sa rigueur dans l'encadrement nous a permis de
comprendre votre qualité professionnelle et intellectuelle.
Permettez-nous de vous témoigner notre profonde gratitude.
v A l'ensemble des corps administratif et professoral de la
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion(FASEG) de
l'Université Cheikh AntaDiop de Dakar(UCAD) et du Centre de Recherche et
de Formation pour le Développement Economique et Social (CREFDES).
v A M.Mamadou Laye Ndoye, Economiste au Laboratoire d'Etudes
Quantitatives, qui n'a cessé de ménager aucun effort pour toute
aide nécessaire.
v A l'ensemble des agents de la
Direction de la Prévision et des Etudes Economiques(DPEE), pour leurs
disponibilités et conseils qui nous ont été très
bénéfiques. Mentions spéciales à M.BaroMBAYE,chef
de la division des synthèses conjoncturelles et M.AliouneDiop
responsable du bureau de la conjoncture intérieure.
v A tous nos camarades de classe.
v A tous ceux qui de près ou de loin ont apporté
leur contribution à l'aboutissement de ce travail. Nous vous prions de
trouver l'expression de notre reconnaissance.
SIGLES ET ACRONYMES
ADEPME : Agence de Développement et
d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises
ADF : AugmentedDickey-Fuller
AGETIP : Agence d'Exécution des
Travaux d'Intérêt Public
ANSD : Agence Nationale de la Statistique
et de la Démographie
APD : Aide Publique au
Développement
APIX : Agence Nationale chargée de
la Promotion de l'Investissement et des Grands Travaux
BAD : Banque Africaine de
Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etas de
l'Afrique de l'Ouest
BIT : Bureau International de Travail
BM : Banque Mondiale
CECO : Crédit à l'Economie
CNUCED : Conférence des Nations-Unies sur
le Commerce Et le Développement
CREA : Centre de Recherche Economiques
Appliquées
CREFDES : Centre de Recherche et de
Formation pour le Développement Economique et Social
CV : Critical Value
DPEE : Direction de Prévision et
d'Etudes Economiques
DT : Dépenses Publiques Totales
ECM : Modèle à Correction
d'Erreur
ENES : Enquête Nationale sur l'Emploi
au Sénégal
ESPS : Enquête de Suivi de la
Pauvreté au Sénégal
FASEG : Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion
FCFA : Franc de la Coopération
Financière d'Afrique
FNAE : Fonds National d'Action pour
l'Emploi
IDE : Investissements Directs Etrangers
KH : Capital Humain
LARED : Laboratoire d'Analyse de Recherche
et Etude du Développement
LR : Likelihood Ratio
MCE : Modèle à Correction
d'Erreur
MSE : Méthodes Statistiques et
Econométriques
NINEA : Numéro d'Identification
National des Entreprises et des Associations
NPA :Nouvelle Politique Agricole
NPI :Nouvelle Politique Industrielle
NPNE : Nouvelle Politique Nationale de
l'Emploi
OCDE : Organisation de Coopération
et de Développement Economique
OIT : Organisation Internationale du
Travail
PAML : Plan d'Ajustement Economique et
Financier à Moyen et Long terme
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PIBRH : Produit Intérieur Brut
Réel par Habitant
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PP : Phillips-Perron
PSE : Plan Sénégal Emergent
R et D : Recherche et
Développement
SCA : Stratégie de la Croissance
Accélérée
LISTE DES FIGURES ET
TABLEAUX
· FIGURES
Figure 1 :Dynamique du taux d'emploi et du
taux de croissance
2
Figure 2 :Evolution du taux de
chômage
12
Figure 3 :Evolution du taux de croissance
18
Figure 4 :Evolution des IDE en pourcentagedu
PIBR
20
Figure 5 : Test de Jarque-Bera
50
Figure 6 : Test de CUSUM
54
Figure 7 : Test de CUSUM Carré
55
TABLEAUX
Tableau 1 : Statistiques descriptives
2
Tableau 2 : Résumé du test de Student
2
Tableau 3 : Résumé du test de FISHER
2
Tableau 4 : Test de White
2
Tableau 5 : Test d'ARCH
2
Tableau 6 : Breusch-Goffrey
2
Tableau 7 : Test de Ramsey
2
Tableau 8 : Estimation des variables
2
SOMMAIRE
DEDICACE
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ACRONYMES
iv
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
vi
SOMMAIRE
vii
RESUME
x
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : POLITIQUE DE CROISSANCE
ECONOMIQUE ET D'EMPLOI AU SENEGAL
7
SECTION I : HISTORIQUE DES POLITIQUES D'EMPLOI
AU SENEGAL
8
1.2. Panorama des politiques d'emploi
9
1.3. Les Programmes de promotion de l'emploi
10
1.4. Le Fonds National d'Action pour
l'emploi(FNAE)
10
1.5. Evolution des indicateurs des politiques
d'emploi
10
1.6. L'Agence de Développement et
d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises(ADEPME) et Les politiques
actives de création d'emplois
13
SECTION II: ANALYSE DESCRIPTIVE DES POLITIQUES DE
CROISSANCE AU SENEGAL
13
2.1. Les programmes d'ajustement structurel
14
2.2. Le plan d'ajustement économique et
financier à moyen et long terme
14
2.3. La stratégie de la croissance
accélérée
16
2.4. La croissance économique depuis la mise
en oeuvre des différents programmes
18
2.5. Evolution de la croissance
économique
18
2.6. Part des investissements directs
étrangers dans la Croissance économique
20
SECTION III : PLACE DE L'EMPLOI ET DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE PLAN SENEGAL EMERGENT
21
3.1. Les Stratégies de politique d'emploi
dans le PSE
22
3.2. Création massive d'emplois dans le PSE,
les grands projets du chef de L'Etat et dans les systèmes
économiques traditionnels
22
3.3. Développement de programmes publics
spécifiques de création d'emploi décents
23
3.4. Développement de programme d'emploi
local
23
3.5. Amélioration et développement
des relations formation/emploi
24
3.6. Amélioration de l'organisation du
marché du travail et du dialogue social
24
Conclusion
25
CHAPITRE II : REVUE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE
L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
26
SECTION I. ANALYSE THEOTIQUE DE L'EMPLOI ET LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
26
1.1. Fondements théoriques
26
1.2. Développements théoriques
récents
29
SECTION II. EVIDENCES EMPIRIQUES ENTRE EMPLOI ET
CROISSANCE ECONOMIQUE
33
2.1. Aspects empiriques de l'impact positif de
l'emploi et la croissance économique
34
2.2. Aspects empiriques de l'impact négatif
de l'emploi et la croissance économique
37
CONCLUSION
41
CHAPITRE III : EVALUATION EMPIRIQUE DE
L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
42
SECTION I. CADRE THEORIQUE
42
1.1. Présentation du modèle
théorique
42
1.2. Présentation du modèle
empirique
43
1.3. Choix des variables
45
1.4. Description des variables
45
1.5. Source des données
46
1.6. Statistiques descriptives
46
SECTION II : RESULTATS EMPIRIQUES ET IMPLICATION
DES POLITIQUES ECONOMIQUES
47
2.1. Présentation des résultats
47
2.2. Tests Statistiques
48
a-Test de significativité
48
b- Test de normalité des erreurs
49
c-Test d'homocédasticité des
erreurs
50
d-Test d'autocorrélation des erreurs de
Breusch-Godfrey
52
2.3. Validation du modèle
56
2.4. Résultats
56
2.5. Interprétation économique des
paramètres
57
2.6. Implication en termes de politiques
économiques
58
Conclusion
61
CONCLUSION GENERALE
62
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
63
ANNEXES
68
RESUME
L'objectif principal de ce travail est de déterminer
l'impact de l'emploi sur la croissance économique au
Sénégal, mais aussi les effets des autres variables
macroéconomiques.
Pour étudier leur impact sur la croissance
économique, nous avons pris des données réelles allant de
1991 à 2015.Une étude approfondie nous a permis d'avoir une image
sur l'emploi au Sénégal et de son impact sur la croissance
économique.
Après une revue théorique et empirique portant
sur notre recherche, nous avons construit un modèle log-linaire simple
afin d'analyser les relations de ces deux variables ainsi que les autres
variables du modèle. Et en utilisant la méthode des Moindres
Carrés Ordinaires pour estimer le modèle, nous avons
trouvé que l'emploi a un impact positif et significatif sur la
croissance économique (PIB).
Ainsi que les autres variables explicatives sauf les
dépenses publiques. Ceci à cause d'un important privilège
des dépenses de consommation au détriment de celles
d'investissement.
Toute fois, le lien négatif qui existe des
investissements directs étrangers peut s'expliquer par une entrée
très faible des stocks d'IDE au Sénégal mais aussi par une
mauvaise gestion de ceux qui entrent.
A la suite de ces résultats, nos recommandations
tournent autour de l'augmentation de l'embauche, de l'élargissement de
la scolarisation surtout des jeunes et de la bonne gestion des investissements
venant de l'étranger.
Mots clés : impact, emploi,
croissance économique, Sénégal.
ABSTRACT
The main objective of this work is to determine the impact of
employment on economic growth in Senegal, but also the effects of other
macroeconomic variables.
To study their impact on economic growth, we took real data
from 1991 to 2015. An in-depth study allowed us to have an image on employment
in Senegal and its impact on economic growth.
After a theoretical and empirical review of our research, we
constructed a simple log-linear model to analyze the relationships of these two
variables as well as the other variables of the model. And using the Least
Squares method to estimate the model, we found that employment has a positive
and significant impact on economic growth (GDP).
As well as the other explanatory variables except public
expenditure. This because of an important privilege of consumer spending at the
expense of investment.
However, the negative link that exists with foreign direct
investment can be explained by a very low entry of FDI stocks in Senegal but
also by poor management of those who enter.
Following these results, our recommendations revolve around
increasing hiring, expanding enrollment, especially for young people, and
managing investments from abroad.
Key words: impact, employment, economic
growth, Senegal.
INTRODUCTION GENERALE
Dans les pays à faible revenu, diverses politiques sont
mises en place par les autorités publiques pour tenter de
rétablir les grands équilibres macroéconomiques et
améliorer ainsi la situation économique du pays (Shari Spiegel,
2007). Ces équilibres sont principalement ceux du carré magique
de Kaldor(1960) à savoir, le plein emploi, la croissance
économique, la stabilité des prix et l'équilibre
extérieur. En effet, dans le fameux carré magique
théorisé par l`économiste britannique Kaldor(1960) qui
définit les quatre grands objectifs de la politique économique,
la lutte contre le chômage donc la promotion de l'emploi occupe toute sa
place à côté de la croissance.
L'emploi est un ensemble d'activités,
supposé réalisable par une personne, un "professionnel", dans le
cadre d'un poste de travail dont le contenu est défini
précisément par l'organisationde La gestion
prévisionnelle de l'emploi et des compétences. L'emploi
traduit l'agrégation de postes de travail suffisamment proches dans la
mise en oeuvre de techniques, d'outils et de méthodes pour être
regroupés et analysés de façon globale.
Autrement dit, c'est le plus grand
« dénominateur commun » d'activités et de
compétences au-delà de la diversité des structures et des
situations de travail. Généralement l'emploi peut être
regroupé sous deux secteurs : le secteur formel et le secteur
informel.
L'emploi demeure en réalité l'une des questions
les plus pressantes de la vie en société et regroupe aussi bien
une dimension individuelle que globale. La dimension « Individuelle »
s'explique par le fait que tout individu, en un moment ou à un autre de
sa vie, aspire à un emploi décent ; celle « globale »
se justifie par le fait que les questions de l'emploi et du chômage font
partie des priorités majeures pour les gouvernements et
représentent surtout un facteur de cohésion sociale.
En science économique, depuis Smith (1776)avec sa
théorie de la main invisibleconduisant au plein-emploi, à Keynes
(1936)jusqu`aux récents prix Nobel de 2010
récompensés(Diamond, Mortensen et Pissarides) pour leurs travaux
sur le marché de l'emploi, la problématique de l'emploi a
toujours été l'une des principales préoccupations des
économistes.
Aujourd'hui plus que jamais, le niveau de l'emploi d'un pays
est indubitablement l'une des variables macroéconomiques les plus
suivies, en raison de son impact sur le bien-être de la
société. Au-delà de son aspect purement lié
à la politique macroéconomique, un emploi décent permet
à l'homme de satisfaire ses besoins de base et de lutter contre la
pauvreté mais aussi procure une estime de soi, une dignité et une
meilleure intégration sociale.Pour Mankiw (1999), le chômage est
le phénomène macroéconomique qui affecte le plus
directement et le plus gravement les individus. Pour la plupart des gens, la
perte d'un emploi signifie une baisse du niveau de vie mais également
une détresse psychologique.
Cependant,selon Perroux (1990), la croissance
économique correspond à «l'augmentation soutenue pendant une
ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une
nation, le produit global net en termes réels». Vraisemblablement,
la croissance économique, a toujours occupé l'esprit des nombreux
économistes et continue encore aujourd'hui de faire débatsur les
méthodes et les stratégies de sa mise en place. Elle est
fondée sur la mesure de la richesse d'un pays, octroyant un
aperçue àl'évolution de grandeurs macroéconomiques
qui amorce l'activité économique d'un pays.Elle correspond au
taux de la croissance du PIB mesuré durant une année civile. La
richesse d'un pays dépend du taux de croissance enregistré, plus
le taux est élevé plus le pays devient de plus en plus riche.
Parmi les théories qui cherchent les causes de la croissance, celle
de Solow (1956)est la référence pour l'économie
néoclassique. A partir de plusieurs hypothèses, reposant en
grande partie sur le progrès technique exogène, le modèle
de Solow (1956)considère la croissance comme équilibrée et
stable à long-terme.Dans cette perspective théorique, le
rôle de l'emploi est marginal et ne se transmet qu'au cours de la
transition vers l'équilibre de long terme.
Toutefois, le rôle de l'emploi prendra un élan
particulier à travers les théoriciens de la croissance
endogène (Romer, 1986 ;Lucas, 1988 et BARRO, 1981).La
croissance endogène a pour objet d'expliquer la croissance
économique à partir de processus et de décisions
microéconomiques fondées sur l'idée d'une croissance
auto-entretenue contrairement aux théories antérieures, notamment
celle de Solow (1956).
En effet,Comme l'a admis Solow dans sa conférence Nobel
de 1987, le développement d'un nouveau modèle de croissance
était, à cette époque, une réaction contre
l'incomplétude de la tradition (Harrod-Domar-Hicks, 1948,1950) construit
comme sous-produit de la grande dépression qui imprègne la
pensée économique préexistante pendant la seconde guerre
mondiale.
L'importance de l'emploi public dans l'emploi total et son
impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité
théorique à travers les travaux deTcherneva (2012) qui
préconise qu'on peut envisager des interventions publiques directes
permanentes sur les marchés du travail du secteur privé et du
secteur public, pour faire face aux fluctuations conjoncturelles de l'emploi
privé et de l'emploi global.
Des études du Fonds Monétaires
International(FMI), avril 2014, menées sur les pays en
développement montrent que la croissance économique est plus
rapide si les politiques des Etats sont bonnes.La recherche d'une croissance
soutenue pour réduire la pauvreté reste encore une
préoccupation des autorités étatiques et pour atteindre
cet objectif, les gouvernements peuvent y contribuer fortement.
En effet, au Sénégal, comme dans beaucoup de
pays en développement, le salaire est la principale source de revenus
des ménages. Les niveaux de vie sont ainsi conditionnés par le
mode d'insertion des individus sur le marché de l'emploi.
De nos jours, Chaque fois que l'économie tente de
sortir d'une récession, on assiste à beaucoup de discussions sur
le lien entre la création d'emplois et la croissance
économique.
Cette fois encore, on remet en question la solidité de
la récession, car l'emploi n'a pas encore réagi à la
croissance observée récemment.
Plusieurs auteurs comme (Marc Desnoyers ,2011)
considèrent que le taux de chômage est un indicateur
« en retard » (laggingindicator), car lorsqu'il commence
à réagir à une reprise économique, cette
dernière est déjà bien installée. En fait, les
entreprises attendent d'être relativement convaincues que la reprise est
solide avant de recommencer à embaucher, et plusieurs chômeurs qui
avaient abandonné leur recherche et qui étaient donc exclus des
statistiques sur le chômage reviennent sur le marché de
l'emploi, gonflant par le fait même le taux de chômage. De nos
jours, l'analyse s'oriente également vers la relation causale entre le
niveau de croissance et l'emploi généré. La croissance
produit aussi des effets sur la structure et la nature des emplois. Plus
spécifiquement, la croissance économique permet de créer
des emplois mais peut aussi en supprimer si elle est ralentie. En principe, la
création de richesses stimule l'emploi. A court terme, la croissance
économique permet de mobiliser du facteur travail supplémentaire.
A long terme, elle peut aussi en créer en permettant le financement de
mesures ayant un impact sur l'emploi. Mais elle peut aussi en être
faiblement créatrice. Le contenu en termes d'emplois de la croissance
peut être relativement faible et le niveau de la croissance aujourd'hui
doit être supérieur d'un point à celui de la fin du
siècle dernier si l'on veut assister à des créations
d'emplois. Par exemple selon une étude du Fonds monétaire
international(FMI), en Afrique du Sud, en Australie et au Canada, une hausse de
1 % du PIB s'est accompagnée d'une augmentation d'au moins
0,6 % de l'emploi (Loungani et Mishra, 2016).Il faut aussi prendre en
compte les gains de productivité pour générer de la
croissance afin de constater des créations d'emplois effectives. Si ces
gains sont plus importants que le volume des richesses à créer,
l'impact à court terme sur le volume de l'emploi sera négatif.
Elle génère aussi des effets sur la structure et la nature de
l'emploi.
Au vue des nombreux clivages dans la littérature
économique, nous nous sommes posé la question suivante :
quels sont les effets de l'emploi sur lacroissance économique
sénégalaise ? Ce travail s'inscrit dans cette
problématique générale.
L'objectif général de notre recherche est
d'analyser l'impact de l'emploi sur la croissance économie
sénégalaise. Et de façon spécifique :
· Identifier les variables qui captent l'emploi sur la
croissance économique
· Mesurer l'impact de l'emploi sur croissance
économique.
Dans ce cadre de cette recherche, l'analyse repose sur
l'écriture d'un modèle standard de croissance reliant l'emploi et
la croissance.
Notre champ d'investigation va porter sur le
Sénégal pour les raisons suivantes :
- Les pays en développement qui prétendent
émerger dans un futur proche font de croissance annuelle à deux
chiffres pendant une longue période. Aujourd'hui ce
phénomène d'émergence fait la une dans la zone, et devenu
le projet inébranlable pour les Etats. Depuis l'accession à
l'indépendance, le Sénégal a défini plusieurs
politiques de croissance économique et qui n'ont pas atteint les taux
initialement fixés (7à8%)
- De plus, les politiques de stabilisation mises en oeuvre
à la fin des années 70(programme de stabilisation à court
terme, 1979-1980) et les programmes d'ajustement structurel adoptés au
milieu des années 80 au Sénégal ont certes
contribué à une nette amélioration du cadre
macroéconomique du pays mais n'ont pas permis d'atteindre les
performances économiques aptes à répondre aux attentes des
populations. Au plan macroéconomique, l'économie
sénégalaise a été caractérisée durant
la période 1979-1993(Programme de stabilisation à court terme,
Plan à moyen terme de Redressement Economique et Financier, Programme
d'Ajustement structurel à Moyen et Long Terme et Plan d'Urgence
mort-né) par un net ralentissement de la croissance économique en
termes réels, voireune contraction qui a conduit à la mise en
place d'un plan d'urgence visant la restauration des finances publiques.
Il a fallu attendre la dévaluation du franc CFA en
Janvier 1994 pour enregistrer une reprise de la croissance avec un PIB qui
passe de 2,9% à plus de 5% par an dans la période 1995-2001.
Ce travail sera organisé en trois chapitres :
d'abord dans le premier chapitre, nous mettons en évidence les
politiques de l'emploi et de la croissance sur l'économie
sénégalaise.
Ensuite, le deuxième chapitre décrira lesrevues
théoriques et empiriques.
Enfin, le troisième chapitre sera consacré
à l'évaluation empirique de l'effet de l'emploi sur la croissance
économique.
CHAPITRE I : POLITIQUE
DE CROISSANCE ECONOMIQUE ET D'EMPLOI AU SENEGAL
Au lendemain de l'indépendance, le
Sénégal a hérité de plusieurs programmes suivis par
la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International dans le but de
corriger les déséquilibres macroéconomiques survenus
durant la période coloniale. En effet, le pays a connu une
dégradation de sa situation économique, notamment une baisse du
taux de croissance moyen annuel qui passe de 2,5% dans la période
1960-1970 à 1,8% entre 1975-1980,ainsi qu'une accentuation des
déficits chroniques et cumulatifs des finances publiques et de la
balance des paiements, rendant inévitable le processus de stabilisation
et d'ajustement structurel(Moustapha KASSE,2008).Pour la réussite d'une
telle politique, le gouvernement devait faire des compromis, entre autres,
comprimer ses dépenses publiques et bloquer les recrutements dans les
fonctions publiques. Après le choc pétrolier(1974),la
facilité aux aides publiques et emprunts a été
constatée grâce à la baisse des taux
d'intérêt.Cependant,l'arrivée des marchés financiers
n'a pas été favorable surtout pour les pays comme le
Sénégal qui n'est pas producteur de pétrole, dans la
mesure où les taux d'intérêt ont haussé,
dépassant non seulement l'inflation, mais aussi la croissance.
Par ce chapitre, nous allons présenter dans une
première section les différentes politiques de croissance, et
dans une seconde, les caractéristiques générales de
l'emploi au Sénégal.
Ce chapitre permet d'analyser la conjoncture du marché
de l'emploi, et permet aussi d'apprécier les facteurs pouvant peser sur
les perspectives en matière de croissance et de politiques de
créations d'emplois. Il est reparti en trois sections. Dans la
première, nous allons exposer l'historique des politiques d'emploi au
Sénégal. Dans la deuxième, nous aborderons les
caractéristiques actuelles et l'évolution des indicateurs des
politiques d'emploi sur la croissance économique
sénégalaise. Au niveau de la troisième section, nous
mettrons l'accent sur l'emploi dans le Plan Sénégal Emergent.
SECTION I : HISTORIQUE
DES POLITIQUES D'EMPLOI AU SENEGAL
Après une définition de quelques concepts
clés du marché de l'emploi, nous allons passer à
l'historique des politiques de l'emploi au Sénégal.
1.1. Définition des concepts du marché de
l'emploi
Dans cette partie nous allons définir certains concepts
clés utilisés sur le marché de l'emploi. Les cinq
premières définitions ont été établies
conformément à celles retenues par le Bureau International de
Travail(BIT) et dans les cinq dernières, nous allons utiliser les
définitions de l'ENES 2015 menées par l'ANSD.
Population potentiellement active ou en âge de
travailler : c'est l'ensemble des personnes âgées de 15 et
plus.
Chômeur : personne faisant partie de la population
potentiellement active qui remplit les trois critères suivants :
v Ne pas avoir travaillé au moins une heure durant les
sept derniers jours précédents l'enquête ;
v Etre activement à la recherche d'emploi ;
v Etre prêt à travailler dans deux semaines
suivant l'enquête.
Occupé : personne faisant partie de la population
potentiellement active ayant travaillé au moins une heure au cours des
sept derniers jours précédant l'enquête.
Population active : c'est l'ensemble des chômeurs
et des occupés
Population inactive : c'est la population
potentiellement active ôtée de la population active. Elle est
composée des personnes au foyer, élèves et
étudiants, handicapés, retraités, rentiers et toutes
personnes se trouvant dans une situation d'inactivité similaire.
Jeune : Nous adapterons la définition de la
charte africaine de la jeunesse de l'Union Africaine qui considère la
population jeune comme l'ensemble des individus âgés de 15
à 35 ans
Population active occupée du moment : une partie
des individus actifs du moment est occupé, c'est-à-dire
formée par des personnes qui, durant les 7 derniers jours,
disposent :
· D'un emploi salarié ;
· Ou d'un emploi non salarié.
Population active habituellement occupée : une
partie des individus habituellement actifs est occupé,
c'est-à-dire formé par des personnes qui durant la période
de référence disposent :
v d'un emploi salarié : personnes qui ont
effectué un travail moyennant un salaire ou traitement en espèce
ou en nature ;
v ou d'un emploi non salarié : personnes qui ont
effectué un travail en vue d'en tirer bénéfice ou un gain
familial, en espèce ou en nature.
Population au chômage habituel : cette population
est formée d'actifs habituels qui, au cours de la période de
référence, n'ont jamais occupé un emploi pour une
durée donnée et sont à la recherche active d'un emploi
qu'ils sont disponibles à occuper.
Population au chômage du moment : cette population
active du moment qui, au cours des 7 derniers jours, n'ont jamais occupé
un emploi pour une durée d'au moins une heure et sont à la
recherche active d'un emploi qu'ils sont disponibles à occuper.
Activité économique : par activité
économique, il faut retenir le travail exercé par une personne
dans le but de produire des biens et services destinés à vendre
ou à l'autoconsommation des ménages.
1.2. Panorama des politiques
d'emploi
L'emploi des jeunes est donc au coeur des préoccupations
des pouvoirs publics. Dans cette sous-section nous allons d'abord passer en
revue les programmes de promotion de l'emploi. Ensuite, les structures
d'accompagnements créées par l'Etat pour promouvoir
l'accès à l'emploi et la création d'entreprises par les
jeunes.
1.3. Les Programmes de
promotion de l'emploi
Les autorités du Sénégal ont lancé
énormément de programme de promotion de l'emploi
disséminés à travers un réseau complexe de
ministères et d'agences. Nous allons présenter l'importance de
ces programmes.
1.4. Le Fonds National d'Action
pour l'emploi(FNAE)
Le FNAE a été créé en 2000 pour le
financement du projet d'auto-emploi, la convention
nationale « Etat-employeurs » pour l'emploi des
jeunes, et a bénéficié d'une dotation cumulé de
près de deux milliards de FCFA pour le financement des actions
d'auto-emploi. Il a également permis à 15 000 jeunes de
bénéficier des stages dans des entreprises, dont 60% ont eu la
chance d'être recrutés au terme de leur stage.
1.5. Evolution des indicateurs
des politiques d'emploi
Nous allons faire une présentation sur
l'évolution du taux d'emploi et du taux de chômage en
général qui sont parmi les principaux indicateurs utilisés
pour comprendre ou mesurer la situation de la population face à l'emploi
et au chômage.
Figure 1 : Dynamique du taux d'emploi et du taux de
croissance
Source : calcul de l'auteur à partir des
données de la Banque Mondiale (1991-2015)
La Figure 1 explique l'évolution du taux de l'emploi et
celui de la croissance du PIB durant la période 1991 à 2015.
Pour le taux d'emploi,l'année 1992 correspond à
la valeur la plus faible (-2%) du taux d'emploi, mais nous constatons
après une légère hausse jusqu'en 1995. Entre la
période 1996 à 1997 nous constatons une chute brutale. Et un taux
d'embauche très important entre 1998 et 2006 qui tournent autour de 0,9%
à 2,1%.Ce qui veut dire que plus le taux d'emploi est
élevé, plus la production sera importante.
En 1991, on observe un taux decroissancede -0,53% avant de
rechuter d'une manière spectaculaire de -1,78% à -2,84% entre
1992 à 1994.Ce qui s'explique un niveau de vie très
précaire avant 1994.La dévaluation du FCFA en 1994, avait entre
autre pour ambition, accélérer le rythme de la croissance
économique. Certes, elle a permis une reprise de cette croissance, mais
cette relance s'est avérée trop faible par rapport aux objectifs
visés d'atteindre le taux de croissance de 7 à 8%, et aussi ne
permettait pas de diminuer sensiblement la pauvreté.
Sur toute la période, la croissance de l'emploi est
inférieure à celle de la création de richesse. Ceci veut
dire que la croissance économique ne traduit pas nécessairement
par la création de nouveaux emplois. Dans la réalité, plus
le taux de croissance est élevé, plus la pauvreté
augmente.
Figure 2 : Evolution du
taux de chômage
Source : calcul de l'auteur à partir des
données de la Banque Mondiale (1991-2015)
La Figure 2 fait état de la situation du taux de
chômage au Sénégal de 1991 à 2015.Pendant la
période de l'étude, le taux de chômage évolue
presque en dans de scie. Nous constatons que 1991 correspond au taux de
chômage le plus élevé au Sénégal de 10,47%
durant notre période d'étude, mais suivi d'une
légère baisse en 1992 de 7,94%.Mais de 1993 à 2002 nous
constatons également un fluctuation qui tourne autour de 8,17% à
5,65% en 2002 qui correspond à l'année ou l'économie a
enregistré le faible taux de chômage 5,65% .
Nous constatons que cette légère baisse est
provoquée par les initiatives de politique d'emploi visant à
créer des agences et engager des fonds pour les jeunes entre 2000 et
2002 (création de l'APIX,AJEB,FNEJ,ANEJ,...), mais aussi que beaucoup
des personnes ont renoncé à chercher du travail par l'absence
d'opportunités d'emplois sur le marché de travail. Nous
constatons également une augmentation du taux de chômage sur la
période allant de 2003 à 2015.Par conséquent les jeunes
préfèrent émigrer, parfois au péril de leur vie
ceci malgré les politiques de lutte contre le chômage
menées par les autorités après 2002.
1.6. L'Agence de
Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes
Entreprises(ADEPME) et Les politiques actives de création d'emplois
L'ADEPME mène ses activités d'appui aux micros,
petites et moyennes entreprises allant de la formation en gestion et à
la facilitation de l'accès aux services de conseils et au financement.
Son dispositif d'appui s'est bonifié avec l'ouverture de deux antennes
en vue d'accroitre la démarche de proximité et d'étendre
son champs d'activité. Des résultats importants ont ainsi
été notés dans le cadre de la promotion de
l'employabilité des jeunes, grâce notamment au soutien de la
coopération sénégalo-allemande de l'employabilité
en milieu urbain, en favorisant la conception d'outils et de modules
standardisés de formation et en occasionnant le renforcement des
compétences de 401 micro-entreprises.
Pour lutter efficacement contre les difficultés
liées aux chômages, et permettre à chacun d'obtenir un
emploi décent, l'Etat du Sénégal avait mis en oeuvre
plusieurs politiques de l'emploi depuis l'accession à
l'indépendance jusqu'à nos jours.
SECTION II: ANALYSE
DESCRIPTIVE DES POLITIQUES DE CROISSANCE AU SENEGAL
L'accession à l'indépendance a permis au
Sénégal de bénéficier de programmes et de
stratégies de développement qui visent à
accélérer sa quête de l'émergence. Les
premières mesures de redressement sont prises en 1979, avec un plan de
stabilité à court terme d'un an ; qui sera suivi d'un plan
de redressement économique et financier et d'un plan d'ajustement
à moyen et long terme. Par la suite, la dévaluation du FCFA
intervient pour corriger la dégradation des termes de l'échange.
A Sénégal, c'est la période 1981-1991, qui constituer le
premier programme d'ajustement structurel : le PREF. Cependant, d'autres
programmes ont vu le jour après les PAS, notamment la stratégie
de la croissance accélérée. Dans cette section, il s'agit
de décrire ces différentes politiques et de donner une analyse
des résultats qui se sont affichés.
2.1. Les programmes
d'ajustement structurel
Dans les années 1978, l'économie
sénégalaise a connu une crise profonde avec une
dépréciation de l'ensemble du cadrage macroéconomique. Les
principaux indicateurs macroéconomiques laissaient apparaitre une
stagnation de la production en terme réels, un déficit chronique
de la balance commerciale et des finances publiques, une
détérioration des avoirs extérieurs nets et d'importantes
difficultés de la balance des paiements (KASSE, 2008).Ces
déséquilibres ont conduit aux programmes d'ajustement structurel.
Des politiques qui devaient rétablir l'équilibre
macroéconomique et ainsi promouvoir une croissance économique
durable. On distingue principalement le plan de redressement économique
et financier et le plan d'ajustement économique et financier à
moyen et à long terme.
2.2. Le plan d'ajustement
économique et financier à moyen et long terme
La mise en oeuvre du PREF(plande redressement
économique et financier) n'ayant pas conduit à des
résultats satisfaisants, les réformes de structures sont
accentuées par un nouveau programme : le Plan d'Ajustement
Economique et Financier à Moyen et Long terme (PAML) (1985-1992).Ce plan
comme tout autre avaient ses objectifs, considérés comme
meilleurs que ceux du PREF. Ils sont de deux types et se situent à deux
niveaux : un niveau conjoncturel et un niveau structurel. Pour le premier
niveau, il s'agissait de redresser les finances publiques en priorité
par la réduction du rythme de croissance de la consommation publique par
an, la réduction de la part des salaires dans les dépenses
courantes, la réduction du rythme de la consommation des ménages,
la réduction du déficit extérieur et la hausse de la part
de l'épargne dans le PIB.
Pour le second niveau :
· consolider les bases de la croissance économique
dans l'agriculture, l'industrie, le commerce, l'emploi ;
· améliorer la programmation des investissements
publics par la réorganisation du système de planification, qui
devra accorder la priorité aux projets rentables ;
· préserver les bases de la croissance à long
terme, par le développement du potentiel humain ;
· réduire le taux de croissance
démographique.
Les mesures prises pour la réussite du PAML sont :
une nouvelle politique agricole, une nouvelle politique industrielle, la
restructuration du secteur parapublic, le redressement des finances publiques.
La NPA, adoptée au milieu des années 80, pour responsabiliser les
producteurs ruraux à travers une politique des prix incitatifs et la
rationalisation de la distribution du crédit et des intrants agricoles.
Cette politique a été ensuite renforcée par l'adoption au
début des années 90, du programme d'ajustement sectoriel de
l'agriculture, dans le but de renforcer l'orientation libérale de
l'activité agricole. Pour la réussite de la nouvelle politique
agricole (NPA), il faut : la réorganisation du monde rural par la
constitution de groupements de producteurs
appelés « sections villageoises »ayant
directement accès au crédit bancaire ; la restructuration
des sociétés rurales d'intervention selon deux modalités
qui sont, le désengagement de l'Etat dans certaines et allègement
de l'encadrement dans d'autres. C'est la SONAR (Société nationale
d'assistance au monde rural) et la STN (Société des terres
neuves) sont dissous en 1985 et en 1987 respectivement. La SODEVA
(Société de développement et de vulgarisation) subit une
déflation de personnel de 75%, étalée sur une
période de 5 ans. La SOMIVAC (Société de mise en valeur de
la Casamance) et la SODAGRI (Société de développement
agricole et industrielle) se sont fusionnées, ce qui a engendré
des compressions importantes de personnel. D'autres mesures sont
également prises en compte, notamment, la réforme de la gestion
des facteurs de production (semences et engrais).Ainsi, la gestion des engrais
passe de la SONAR aux huileries ; les engrais sont vendus directement aux
paysans ; la subvention publique est supprimée, ce qui a
entrainé une augmentation sensible des charges d'exploitation.
Quant à la nouvelle politique industrielle(NPI), elle
vise à redynamiser l'industrie, par des mesures fiscales et
douanières et par la révision du code de travail. Ces mesures
sont : la suppression des restrictions quantitatives d'importation pour
certains produits, notamment les métaux, les emballages, les
matériaux de construction, des produits de l'agro-industrie, la
libéralisation des prix, la mise en place d'un nouveau code des douanes
qui réduit et harmonise les droits, tout en renforçant la lutte
contre la fraude et la révision de la procédure de subvention
à l'exportation. Une réforme du code du travail est
envisagé pour faciliter les employeurs à recruter d'avantage
à des contrats de durées temporaires, tout en sachant que le
service de la main d'oeuvre n'a plus le monopole du placement des travailleurs
et à procéder à des licenciements, sans consulter les
délégués du personnel.
Les mesures de restriction du secteur parapublic n'ont pas pu
être menées à bien pendant la période du PREF. Avec
le PAML, ces mesures sont mises en oeuvre. Le PAML comporte aussi des mesures
de redressement des finances publiques, par le gel des dépenses
salariales, le recrutement dans la fonction publique étant
bloqué, les retraités ne sont pas remplacés.Cependant,
pour réduire son déficit budgétaire, l'Etat a eu recours
à la fiscalité.
2.3. La stratégie de la
croissance accélérée
A la suite des nombreux programmes adoptés par le
Sénégal pour promouvoir sa croissance économique durable,
le résultat n'a pas été satisfaisant. Une nouvelle
politique a été adoptée pour parfaire cette
ambition : la stratégie de la croissance
accélérée. Dans cette nouvelle vision, le gouvernement a
eu l'appui du secteur privé et des partenaires au développement.
La SCA (Stratégie de la Croissance Accélérée)
cherche à doubler le PIB sur une période de dix ans et s'articule
autour de deux axes fondamentaux notamment : la promotion de
l'investissement privé et le développement de cinq grappes
disposant d'un potentiel important de croissance tirée essentiellement
par les exportations. Le premier défi de la SCA est la question de la
démographie. En effet, la population du pays affichait une nette
croissance et des prévisions ont même élaboré
qu'elle allait doubler en 2030, ce qui affecterait réellement les
demandes sociales.
Le deuxième est relatif à la
détérioration continue des ressources naturelles : les zones
forestières connaissent une réduction et la fertilité du
sol baisse, ce qui a engendré une faiblesse des rendements et la
migration des populations vers des zones encore fertiles.
Le troisième concerne le déclin de certains
secteurs créateurs de richesse comme l'arachide ou le phosphate.
Principal poumon de l'économie agricole, l'arachide n'a pas pu
préserver son importance dans l'économie du
Sénégal. Cette filière a connu une profonde crise sans
solution. Le quatrième défi est relatif à l'immigration
dont les conditions se sont durcies avec la montée des nouvelles
barricades au niveau des pays d'accueil. Ce secteur fournit des ressources
financières et assure la survie de certaines régions et contribue
aux petits investissements locaux.
Le dernier défi était relatif à
l'énergie car le Sénégal n'étant pas producteur de
pétrole, devait faire face à une augmentation de sa facture
pétrolière avec le choc pétrolier qui a engendré
une augmentation des cours mondiaux. Toutes ces préoccupations ont
poussé l'Etat à adopter cette stratégie de croissance
accélérée et son intervention s'articule autour de deux
logiques : la logique territoriale et la logique sectorielle. Or la
réussite de cette politique, l'accentuation est mise sur la seconde
logique. L'objectif de l'Etat était d'ajuster la reproduction des
secteurs ciblés à des objectifs globaux de l'économie
nationale, suivent la création de richesses, l'accroissement des volumes
de production, l'amélioration de la productivité, la contribution
aux emplois, aux équilibres macroéconomiques, financiers ou
commerciaux. Le gouvernement du Sénégal, en partant du cadrage
macroéconomique, a mis en oeuvre une série de réformes
institutionnelles afin d'atteindre un environnement des affaires favorable. Or
cela, la promotion de la croissance économique et le
développement des grappes sectorielles ont été des
objectifs majeurs.
Pour un environnement des affaires favorable, le plan d'action
comportait quatre volets :
· Une mise à niveau de l'environnement
administratif et réglementaire et un meilleur accès au
financement : dans cette perspective, le gouvernement a lancé un
programme de modernisation par la gestion informatisée des
procédures de délivrance des actes. Depuis le 1er
janvier 2002, le NINEA (Numéro d'Identification National des Entreprises
et des Associations) est l'identifiant unique de tous les usagers de
l'administration relevant du Ministère de l'Economie et des Finances,
par la fusion du compte contribuant, du NTI et du NINEA.
· Ensuite, une maitrise du foncier, la mise à
niveau des infrastructures physiques et l'aménagement du territoire ont
été observé : accès au foncier et
renouvellement des infrastructures a été primordial.
· La sécurité juridique et
judiciaire : les traitements des contentieux étaient lents car le
nombre des magistrats étaient réduit. En effet, le magistrat se
retrouvait avec la tache de s'occuper de plusieurs sénégalais, ce
qui ralentissait le travail. D'ou la nécessité d'instaurer un
environnement fiable avec une transparence juridique et judiciaire.
· Enfin, le développement des ressources humaines
et la promotion de l'emploi : dans ce cas, l'Etat s'est vu dans
l'obligation de reformer le code du travail et instaurer un meilleur
système pour la formation professionnelle, afin de promouvoir le capital
humain.
Outre l'environnement des affaires, on assiste aux
développements des grappes sectorielles pour réussir à
parfaire la SCA. Cinq grappes jugées potentielles sont
considérées : l'agro-industrie et l'agroalimentaire, les
produits de la mer, du tourisme artisanat d'art et industries culturelles, du
coton-textile-habillement et des TIC et télé-services. Pour la
réussite du développement de ces grappes, divers programmes ont
été proposés, pour rehausser significativement sa
contribution à la croissance, afin de s'insérer harmonieusement
dans la SCA.
2.4. La croissance
économique depuis la mise en oeuvre des différents programmes
Le Sénégal a hérité de plusieurs
politiques de croissance économique dans le but de promouvoir une
croissance durable et d'atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement. Cependant, dans l'ensemble, on observe une
évolution instable du taux de croissance, qui ne permet pas d'attendre
pleinement ces objectifs.
L'économie sénégalaise a
été marquée par une progression assez lente du PIB, une
hypertrophie des activités tertiaires et informelles, un bas niveau des
taux d'épargne et d'investissement et une forte incidence de la
pauvreté et des inégalités.
2.5. Evolution de la croissance
économique
Figure 3 :Taux de croissance
Source : calcul de l'auteur à partir des
données de la Banque Mondiale (1991-2015)
La Figure 3 fait état de la situation du taux de
croissance par habitant de1991 à 2015.
De toute évidence, l'économie
sénégalaise n'a cessé de surprendre dans le monde et dans
la sous-région dans tous les domaines.
Bien entendu, le niveau de vie mesuré par le PIB
par habitant (au prix constant de 2010) est un revenu moyen et il
permet donc de mesurer ce qu'en moyenne une personne peut consommer pour
satisfaire ses besoins matériels (se nourrir, se vêtir, etc.).
Malgré l'étendue et la gravité de la
pauvreté ont nécessité la mise en place de politiques de
développement marquée par la définition de la
communauté internationale des Objectifs du Millénaire pour le
Développement(OMD), dont la vocation première demeure une
réduction de moitié de l'extrême pauvreté, le taux
de croissance réel par habitant a connu lors des vingt-quatre
dernières années une évolution cyclique.
En 1991, il est de -0,53% avant de rechuter d'une
manière spectaculaire de -1,78% à -2,84% entre 1992 à
1994.Ce qui s'explique un niveau de vie très précaire avant
1994.La dévaluation du FCFA en 1994 a permis une reprise de la
croissance, mais cette reprise a été très faible. Nous
constatons aussi quelques pics de croissance 3,84% et 3,94% allant de 1999
à 2003 mais qui n'ont pas longtemps tenu à cause de l'inexorable
recul du secteur agricole (arachide, coton...), l'effondrement de l'industrie
chimique en 2006, le développement insuffisant du secteur tertiaire ou
l'engorgement persistant de la capitale.L'augmentation du coût de la vie,
notamment liée à la hausse des cours du pétrole, suscite
des manifestations de rue en novembre 2007. Le taux de croissance
économique s'est, ainsi établi à -0,41% en 2009
après 8,8% en 2008 année de la crise de crédit qui enfonce
beaucoup plus la vie quotidienne des ménages. La faiblesse de la
croissance s'est sans doute répercutée sur le plan social. La
proportion de sénégalais en dessous du seuil de pauvreté
est passée de 67,9% d'après l'Enquête
Sénégalaise Auprès des Ménages(ESAM1) en 1994
à 57,1% d'après l'ESAM 2 réalisée en 2002 mais a
baissé de moins de deux points de pourcentage entre 2006 et 2011 en
passant de 48,3% d'après l'Enquête Sur les Priorités (ESP
1) à 46,6%(ESP2).
Tout d'abord, un revenu moyen élevé peut cacher
de fortes inégalités et donc, ne pas refléter
fidèlement le niveau de vie de la population : une petite partie de
la population peut très percevoir une grande partie des revenus.
Et, ce qui est malheureusement le cas en Afrique en
général et au Sénégal en particulier.
2.6. Part des investissements
directs étrangers dans la Croissance économique
Figure 4 :Evolution des IDE en % du PIBR
Source : calcul de l'auteur à partir des
données de la CNUCED (1991-2015)
Avant le début des années 90, les IDE
(Investissements directs étrangers) au Sénégal
étaient très faible par rapport à certains pays de
l'Afrique comme le Ghana, l'Afrique du Sud, le Nigéria,..., etc. Cette
faiblesse a commencé à disparaitre grâce auxpolitiques
d'attraction du pays mais aussi par la considération et à la
confiance accordé aux bailleurs de fond et partenaires
étrangers.
Ainsi, le pays commence à se développer
rapidement avec une croissance qui atteint un seuil favorabledepuis maintenant
plus de 10 ans.
Afin de vérifier cette théorie
précédente sur le changement de la tendance des IDE entre avant
les années 90 et après, nous allons suivre l'évolution des
stocks entrants des IDE au Sénégal sur une période de 24
ans (1991 à 2015).Cette période sera également celle qui
portera tout notre travail.
Depuis 1991 jusqu'à 2015, les stocks entrant des
investissements directs étrangers en pourcentage du PIBR sont en
moyenne de 3%.Cette évolution part à côté de la
moyenneen 1991 (-0,134%) pour monter 0,36% l'année suivante
avant de raccrocher jusqu'en 1993 de-0,01%. Depuis la période de la
dévaluation jusqu'en 1998, les stocks des IDE entrant en % du PIB
étaient en dessus de la moyenne. Ce qui traduit une forte
entrée des investisseurs étrangers après cette crise de
la dévaluation. Les entrées des IDE poursuivent ainsi leurs
trajectoires en dents de scie jusqu'en 2006
De cette période les stocks des IDE ont pris une
trajectoire ascendante et vont jusqu'à 3,09% et plus en 2008.
Les politiques d'attractionemployées par le Sénégal durant
ces périodes montrent leur efficacité.
SECTION III : PLACE DE
L'EMPLOI ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LE PLAN SENEGAL EMERGENT
Dans cette section, nous allons faire une présentation
générale du PSE et ensuite nous allons parler de la place de
l'emploi dans le PSE.
Le PSE est le nouveau cadre de référence des
politiques économiques et sociales à moyen et court terme
initié par le « Gouvernement du Président
MackySall »visant à conduire le Sénégal sur la
voie de l'émergence à l'horizon 2035.Le Sénégal
fait face à des défis critiques, et s'engage à mener un
programme ambitieux à travers de transformations du tissu
économique et social, pour se diriger surement vers l'émergence.
La lutte contre les inégalités et les injustices sociales, la
promotion de l'emploi pour les jeunes est au coeur de ce projet politique. Ce
dernier vise également à donner un nouveau visage à
l'économie et à la société
sénégalaise grâce à son impact en termes de taux de
croissance, comme en termes de redistribution équitablede la richesse
nationale.
Pour réussir cette initiative, le Gouvernement a mis
d'abord au niveau du PSE, un ensemble des projets structurants à fort
contenu de valeur ajoutée et de création d'emplois qui doivent
être mis en place d'ici 2023.
Le PSE repose sur trois(03) piliers ou axes
stratégiques :
v La transformation structurelle des bases de l'économie
et de croissance :
La construction d'un modèle de croissance et de
développement susceptible d'impacter les secteurs créateurs de
richesse, d'emplois d'inclusion sociale et à forte capacité
d'attraction et d'exportation d'investisseurs. Elle entend également
opérer une transition progressive et souple de l'économie vers le
secteur formel, en augmentant la part des emplois formels. Ces
réalisations permettront ainsi de stimuler le développement sur
l'ensemble du territoire.
v La promotion du capital humain, protection sociale et
développement durable :
Une lutte plus soutenue contre les inégalités au
sein de la société, l'amélioration des conditions de vie
des populations en favorisant l'émergence de territoires viables. Ainsi
ce pilier mis sur promotion du capital humain, de l'économie verte et du
développement durable. Avec un taux d'alphabétisation
considérable, une politique de promotion de l'éducation repose
entre autres sur la mise en place d'un cycle fondamental d'éducation de
base de 10 ans, la promotion de politique de formation professionnelle
orientée vers le marché de l'emploi et l'efficience du
système éducatif.
v La bonne gouvernance, institutions, paix et
sécurité
Le PSE a défini des objectifs stratégiques
relatifs au renforcement de la sécurité et la stabilité,
la protection des droits et libertés, la consolidation de l'Etat de
droit, et la création de meilleures conditions de paix dans la
société. Dans le domaine de la gouvernance stratégique,
l'amélioration des finances publiques, la lutte contre la corruption et
la non-transparence ainsi que l'amélioration de la gouvernance
économique, restent des objectifs et des prés requis
incontournables à la mise en oeuvre du PSE.
3.1. Les Stratégies de
politique d'emploi dans le PSE
L'emploi plus particulièrement celui des jeunes reste
un des objectifs clés du Plan Sénégal Emergent. Ce dernier
est composé de plusieurs éléments pertinents en
matière d'emplois qui sont : le cadre macroéconomique, les
orientations en matière de promotion d'emploi et les aspects relatifs au
développement du secteur privé. Comme nous sommes dans le cadre
d'étude sur l'emploi, dans cette sous-section, nous avons choisi de
présenter seulement les orientations en matière de promotion
d'emploi, qui seront basé sur la nouvelle politique nationale de
l'emploi couvrant la période 2015-2019.Sous cet angle, nous allons
présenter les 6 stratégies en matière de politique
d'emploi dans le Plan Sénégal Emergent.
3.2. Création massive
d'emplois dans le PSE, les grands projets du chef de L'Etat et dans les
systèmes économiques traditionnels
Cette stratégie constitue la base de la NPNE et doit
assurer la création massive d'emplois productifs et durables au
bénéfice de différentes catégories de demandeurs
d'emploi et dans tous les secteurs. Le PSE prévoitdans sa
première phase (2014-2018) de créer 661 000 emplois à
travers notamment la mise en place du projet d'agrégation des
filières à haute valeur ajoutée et l'élevage. Ainsi
grâce à ces projets et programmes, l'économie aura la
capacité de générer des centaines de milliers d'emplois.
Cette stratégie a pour objectif général le renforcement
des capacités de formation, d'organisation, de financement et de gestion
d'actions d'amélioration des emplois existants dans le secteur agricole
et informel. Le défi concernant la création d'emplois dans le
secteur formel est d'autant plus élevé car, durant la
période 2001-2009, près de 99% des emplois créés
l'ont été dans le secteur informel.
3.3. Développement de
programmes publics spécifiques de création d'emploi
décents
Cette stratégie consiste, d'une part à
rechercher de meilleures garanties de réalisation des objectifs
d'emplois sur le double plan quantitatif et qualitatif, d'autres part à
créer les conditions d'efficacité, d'efficience et le
renforcement des ressources financières et humaines.
L'objectif général de cette stratégie est
l'amélioration quantitative du niveau et de la structure
économique et professionnelle des emplois créent.
Mais aussi il a comme principale orientation et
l'élargissement des objectifs, champs et moyens des programmes de
création directe d'emplois mis en oeuvre par les ministres assurant la
tutelle en matière d'emploi et le ministre de la fonction publique.
3.4. Développement de
programme d'emploi local
Dans cette stratégie les autorités vont utiliser
les collectivités locales au niveau de la promotion d'activités
économiques et d'emplois. Mais également les communes vont
bénéficier d'une autonomie qui leur permet de jouer un rôle
majeur dans la promotion d'emplois. Cette stratégie permet aussi de
répondre aux besoins des populations qui ont une position active et
responsable, ainsi d'inscrire la lutte contre la pauvreté et contre les
inégalités dans les actions de proximités. L'objectif de
cette stratégie est de permettre l'intégration économique
territoriale, une meilleure orientation spatiale des investisseurs, la
valorisation des ressources humainesetl'éclosion de l'initiative locale,
avec comme impact la constitution d'un puissant facteur de croissance et un
levier essentiel pour créer des emplois et fixer les habitants dans leur
localité.
3.5. Amélioration et
développement des relations formation/emploi
L'adéquation entre formation et emploi est parmi les
critiques énoncés par les entrepreneurs à l'encontre des
jeunes sortants des universités et instituts de formation. Donc cette
stratégie est directement centrée sur la solution d'une meilleure
adéquation entre les formations dispensées par le système
éducatif d'une part et les emplois créés par le
système économiques productifs d'autre part. Ainsi elle a comme
ambition de contribuer à combler les lacunes constatées en
matière de relations formation-emploi dans tous les secteurs de
l'économie et aussi elle cherche à renforcer les décisions
en matière de créations d'emplois.
Elle a également comme objectif général la
mise à niveau progressive et durable des produits fournis par les
systèmes de formation par rapport aux exigences techniques
professionnelles des systèmes de l'emploi.
3.6. Amélioration de
l'organisation du marché du travail et du dialogue social
La stratégie s'intéresse au renforcement d'un
dispositif institutionnel participatif et le développement du
système d'information sur le marché de l'emploi, car
l'information est parmi les principaux handicapes constatés sur le
marché de l'emploi.
L'objectif soutenu est de promouvoir la transparence du
marché afin qu'il soit la courroie de transmission essentielle de
l'expression des besoins en ressources humaines de l'ensemble des entreprises
du Sénégal. Pour atteindre à cet objectif il est utile de
renforcer les capacités de veille sur l'évolution de l'offre et
de la demande de travail, les questions liées au développement de
l'entreprise, ainsi que les effets de la croissance économique et le
renforcement du dialogue social.
Conclusion
Le Sénégal a toujours jouit d'instruments et de
politiques lui permettant d'accélérer son processus de
développement. Cependant, dans l'ensemble, les résultats
s'avèrent non satisfaisants. Les profils de la croissance et de l'emploi
au Sénégal se sont caractérisés par une
évolution faible de l'activité économique. Ainsi, le pays
ne cesse de chercher lesmeilleurs moyens en sa disposition pour
accélérer son émergence. On note le Plan
Sénégal Emergent, qui est mis en oeuvre principalement pour
aspirer à l'émergence rapide du pays, ainsi, développer
des centres d'activité encore attractifs qui seraient un atout pour ce
pays dans ses objectifs. Après avoir analysé les politiques
d'emploi dès les années 60, nous sommes amenés à
faire une approche théorique de l'emploi et de la croissance
économique.
CHAPITRE II : REVUE
THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La contribution de l'emploi dans la croissance
économique préoccupe beaucoup les autorités publiques. Le
rôle de l'Etat est considérablement pris en compte dans le
développement du pays à travers ses différentes
politiques. L'idéal, pour un pays serait une croissance
élevée, une inflation faible et un chômage faible.
Cependant, les gouvernements ne peuvent pas atteindre ces objectifs
simultanément pour aspirer au développement. L'analyse de
l'impact de l'emploi sur la croissance économique
sénégalaise se fera en deux(02) grandes sections. Une
première section qui abordera l'analyse théorique de l'emploi et
la croissance économique. Une deuxième section qui met en exergue
les aspects empiriques entre emploi et croissance économique.
SECTION I. ANALYSE
THEOTIQUE DE L'EMPLOI ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Dans cette section nous
allons exposer dans la première partie, les fondements
théoriques, et dans la seconde partie nous effectuerons un survol des
différentes interventions des économistes sur les
développements théoriques récents.
1.1. Fondements
théoriques
Le lien entre l'emploi et la croissance économique
compte parmi les thèmes traditionnels de l'analyse économique.
Tout d'abord avant toucher les différents approches de
notre étude, nous allons passer en revue la théorie du capital
humain, puisque le développement du secteur de l'emploi commence par un
capital humain de bonne qualité. Présentée dans les
années soixante et soixante-dix par Schultz (1961), Mincer (1958, 1974)
et Becker (1964,1975), cette théorie a contribué à
expliquer d'une part la croissance économique, et d'autre part la
formation et la distribution des rémunérations. En publiant en
1964, « Human capital, Atheorical and EmpiricalAnalysis (capital
humain, analyse théorique et empirique) ». Le capital humain
peut être défini comme l'ensemble des capacités productives
de l'individu rendu possibles grâce à ses aptitudes personnelles
au sens le plus large : connaissances générales ou
spécifiques, savoir-faire, expériences professionnelles, etc. Par
analogie au capital physique, le capital humain est considéré
comme un stock. Il s'agit d'un stock qu'on peut constituer, accumuler, user et
qui possède deux caractères essentiels : d'une part, il est
largement immatériel, composé avant tout d'acquis mentaux, et
d'autre part, il est inséparable de son détenteur. Ces deux
remarques qui sont triviales vont se révéler d'une grande
importance lors de l'analyse économique de la gestion du capital
humain.
Le point de départ de cette relation vient d'un auteur
classique Okun (1962), dont la célèbre loi, est formulée
dans la relation entre taux de chômage et la croissance du PIB.
Théoriquement la loi d'Okun (962) est le lien entre la courbe d'offre et
la courbe de Phillips. Effectivement, en utilisant des données
trimestrielles de l'économie américaine durant la période
1947-957, Okun réussit à montrer qu'il existe une relation
inverse d'à peu près 1 pour 3 entre le taux de chômage et
la croissance. En d'autres termes, une réduction de 1% du taux de
chômage provoque une hausse de la production de 3% et vice-versa. Ainsi,
un niveau stable de la main d'oeuvre et une augmentation de la production
conduisent à une augmentation de l'emploi. Sur cette démarche
Okun communique, en indiquant que l'élasticité de l'emploi
à la croissance varie de 0,35 et 0,40. Il faut noter que, la croissance
peut être riche ou moins riche en emploi. Ce phénomène est
bien illustré sur la comparaison France/Etats-Unis, et celle de 1964.
Sur ces comparaisons l'idée retenue est qu'il ne suffit pas d'une
croissance élevée pour lutter contre le chômage, mais il
faut une croissance riche en emploi.
Pour stimuler la croissance et donc la production, Keynes
(1936) met l'accent sur la nécessité d'augmenter la demande, par
conséquent augmenter d'abord les salaires. Les recommandations
keynésiennes sont différentes de celles des néoclassiques
qui estiment que les salaires doivent être flexibles et s'adapter aux
conditions de l'offre et aux fluctuations économiques. En effet, les
keynésiens affirment qu'une baisse des salaires (dans l'optique de
créer de l'emploi) peut avoir des conséquences néfastes
sur la demande, ce qui diminuerait la production et aboutirait
éventuellement à une diminution de l'emploi. Les
keynésiens insistent sur le rôle de l'Etat pour stimuler la
demande. Ses interventions passent par la mise en place d'activités dans
le secteur public et par la promotion des investissements, ce qui augmente la
demande des biens de consommation (amplifiée par l'effet
multiplicateur). Ces politiques d'intervention de l'Etat, en plus d'avoir un
effet à court terme sur l'économie via la demande, joue
également sur les conditions de l'offre à long terme. En effet,
ces modes d'investissements publics en infrastructure, en capital humain etc.,
entrainent un accroissement de la productivité.
Keynes (1936) dans son ouvrage « la
théorie générale de l'emploi, de l'intérêt de
la monnaie » qui a pour vocation de présenter le
fonctionnement du système économique, parue en 1936, a
développé l'hypothèse que « la demande est le
principale facteur déterminant le niveau de la production et par
conséquent de celui de l'emploi ». Cette théorie sera
reprise par le prix Nobel d'économie 2010 (Diamond, Mortensen,
Pissarides) récompensés pour leurs travaux portant sur le
marché de l'emploi. Dans une perspective keynésienne, on o
longtemps considéré que c'était l'emploi qui
dépendait de la croissance, tout simplement parce que ce sont les
entreprises qui décident de l'embauche en fonction de leurs perspectives
de production.
Mais le raisonnement classique conduit à renverser
cette causalité : c'est le niveau de production qui dépend
du niveau de l'emploi et celui-ci est déterminé par le
marché du travail. Si ce marché fonction efficacement, on se
rapproche du plein emploi et par conséquent de la croissance
potentielle.
A part la croissance économique, le cout salarial est
considéré par la théorie économique comme
étant les déterminants importants de la création
d'emplois. Selon l'auteur du courant classique, A. Pigou (1905)
dans « the theory of unemployement », le niveau de
l'offre de travail est déterminé par égalisation du
salaire marginal d'une heure supplémentaire de travail et
l'utilité marginale d'une heure de loisir. Cette confrontation entre
l'offre et la demande de travail détermine le salaire
d'équilibre. De ce fait, tout individu souhaitant travailler avec ce
salaire trouve un emploi. D'où la conclusion de Pigou que l'absence de
rigidité dans l'économie, conduit automatiquement à un
équilibre de plein emploi, et donc tout chômage ne peut être
que volontaire. Mais plus tard un autre néoclassique
renchérira : « on peut affirmer sans se tromper que si
les taux de salaire étaient beaucoup plus flexibles, le chômage se
trouverait considérablement diminué... ». En plus de
cette baisse de salaire, il faut selon les néoclassiques, se garder de
toute intervention étatique et patienter jusqu'à la reprise. En
un mot laissé jouer les marchés et réduire les
dépenses publiques.
1.2. Développements
théoriques récents
Plusieurs économistes tels que : Attfied et
Silvestre (1997), Freeman (2001), Soguer et Stiassny (2002) incorporent le
capital et le travail pour augmenter l'estimation de la fonction de production
avec la loi d'Okun, alors que la formulation reste un cas particulier dans
lequel les autres variables ne suivent pas un sentier d'équilibre (Okun,
1970). Cependant, quoique le risque que le coefficient d'Okun soit
spécifié, Perman et Tavera (2005) suggère que la
simplicité de la loi d'Okun peut être interprétée
comme l'effet net de plusieurs paramètres structurels
macroéconomiques. Cette approche qui a longtemps concerné l'offre
fut réorientée par Prachowny (1993) qui par la déviation
du taux de chômage de son sentier naturel entraine aussi la
déviation de la croissance. Les débats se poursuivent dans le
sens de la relation de causalité sur laquelle le taux de chômage a
été endogèneisé pendant que le taux de croissance
du PIB est devenu une variable exogène (Dopke, 2001) ; (Gabrish et
Brescher, 2005).
Cette relation qualifiée de la loi d'Okun a
véritablement gagné la sympathie des économistes à
en croire Gordon (1984). Selon celui-ci : « cette relation
est devenue populaire en macroéconomie par ce que d'une part elle s'est
avérée suffisamment stable et fiable durant ces vingt
dernières années pour être érigée en loi, et
d'autre part, elle a court-circuité toutes les autres études les
unes aussi complexes que les autres, qui ont analysé et expliqué
la relation croissance économique-chômage.
Par contre selon les travaux d'Aghion et Howwit (1992), qui en
utilisant la version schumpétérienne du modèle de
croissance endogène montrent que lorsque la croissance est
essentiellement portée par le progrès technique, le processus de
« destruction créatrice » énoncé par
Schumpeter (1942), peut générer un haut niveau de chômage
durant les périodes ou les nouvelles technologies remplacent les
anciennes. C'est ce processus de destruction qui
« révolutionne incessamment de l'intérieur la structure
économique » en écartant régulièrement
les structures vieilles au profit des éléments neufs. Cependant,
comme le montre Konings et Faggio (2001), à long terme, la
création d'emplois est plus importante que la destruction.
Pour Bénédicte Maillard-Adamiak dans
« analyse théorique et application en France » parue
en 2008, il démontre que « le chômage s'aggraverait
seulement lorsque la croissance économique fléchissait, et qu'il
se résorbait lorsque la croissance reprenait son essor ». Pour
lui « depuis près de trente ans, la relation entre
chômage et croissance est devenue fortement instable. Le chômage
n'est plus le reflet inversé de la conjoncture économique et
aussi pas seulement du à l'insuffisance de la croissance, mais que ces
origines sont principalement structurelles : ces causes ne sont pas
seulement à rechercher dans un ralentissement de l'activité
économique des pays, mais principalement dans le monde de fonctionnement
de leur travail ».
Cependant, il est de plus en plus admis à la suite des
travus de Pistarides (1990), qu'à court terme la croissance
économique peut favoriser une destruction d'emplois, créant ainsi
un chômage frictionnel. Cette vision nous permet de dire, que
l'arrivé des nouvelles technologies dans le marché de travail
conduit à l'inutilité de tous les emplois afférents
à l'ancienne technologie. Par exemple l'arrivé de l'ordinateur
qui est en mesure, à la fois de faire un traitement de texte, du
graphisme, de l'arithmétique conduit de faire à une perte d'au
moins deux emplois relatifs à ces différentes taches. Ainsi, un
employeur préférera recruter une secrétaire qui fera
à la fois du traitement de texte, du graphisme et de
l'arithmétique. Par ailleurs, la nouvelle technologie peut créer
des nouveaux emplois, dans la mesure ou, en se référant à
exemple précédant, l'arrivé d'un ordinateur suppose la
nécessité de recruter des agents de maintenance, des analystes
programmateurs ; sans compter les métiers et autres emplois
indirects (relevant de la généralisation et de l'usage de l'outil
informatique). Ainsi dans son ouvrage « la France de l'an
2000 », Alain Mincer affirme : « la machine ne tue
pas l'emploi, elle l'oblige à se déplacer et à se
récompenser, il suffit que des incitatives soient prises en vue de
répondre à des nouveaux besoins pour que des nouveaux emplois se
créent, compassant la disparition des anciens ».
Lorezin et Bourlès en 1995 notent que le choc
technique, à court terme introduit toujours une baisse de l'emploi, et
le nouvel emploi apparait ensuite comme la résultante de la
réorganisation du travail et des normes de consommations, mais à
long terme, le système retrouve un nouveau sentier d'équilibre
mais à un niveau inférieur.
En somme, la croissance étant alimentée par le
processus de destruction créatrice, peut générer une perte
élevée (un gain élevé) d'emplois, tout
dépend alors du rapport entre l'emploi crée et le nombre d'emploi
détruits. Dans la même logique, Pissarides et Mortensen (1994)
développent un modèle évaluant entre l'effet de
capitalisation et l'effet de destruction créatrice. Pour ces auteurs,
tout va se jouer sur l'attitude avec laquelle les firmes se déplacent
vers la frontière technologique. Sur ce point, on peut noter que la
vitesse d'innovation au sein d'une entreprise détermine la vitesse de
création ou encore de destruction des emplois. Cependant, la suite des
travaux de Pissarides (1990) relèvent qu'à court terme, la
croissance économique peut générer une destruction
d'emplois, créant ainsi un chômage frictionnel. Mais à long
terme la croissance est favorable à l'emploi.
Erickson (1997) pense que la question pertinente n'est pas
celle de savoir si la croissance crée ou détruit des emplois,
mais de connaitre sous quelles conditions un arbitrage est possible entre
croissance et emploi. En d'autres termes, peut-on simultanément
accroitre la production et l'emploi ? il se sert pour répondre
à cette préoccupation, d'un modèle sur la base de celui de
Pissarides (1990), mais intégrant des préférences
conformes au modèle optimal de Ramsy. Le modèle de Pissarides
décrit un marché du travail dans lequel la recherche et
l'ajustement entre postes vacants et emplois demandés se fait à
travers un processus de recherche à l'initiative du quel se trouve
chacun des protagonistes. Le volume de l'emploi ainsi égal à la
différence entre le nombre de postes vacants pourvus, et le nombre des
postes libérés. Cette analyse est très pertinente dans la
mesure ou elle met en évidence l'étendue et la complexité
du marché du travail, plus précisément l'interrelation
entre l'offre et la demande qualitative de travail, la spécification des
préférences individuelles et la relation salariale dans un
processus de long terme.
Dans la lignée des travaux de Sargent et Ljunqvist
(1998, 2002) et Charlot (2005) ont étudié les effets d'une
baisse de la stabilité d'emplois, capturée par une augmentation
permanente du taux de destruction d'emplois. De façon alternative, ils
se sont intéressés également aux effets d'une baisse de la
productivité de l'ensemble des emplois, liés par exemple un
ralentissement général de l'activité économique.
Ils montrent alors que la hausse des destructions d'emplois tous comme la
baisse de la productivité des postes engendre trois
phénomènes. Tout d'abord la rentabilité attendue de tout
appariement diminue, ce qui déprime les créations d'emplois.
Ensuite, les firmes sont plus sévères sur l'âge de
l'embauche de leurs salariés. En fin, les incitations à prolonger
la durée de scolarité augmente. On peut expliquer le dernier
phénomène de la façon suivante : l'éducation
peut alors être expliquée par une entrée tardive dans la
vie active, une difficulté accrue à trouver un emploi et une du
marché de travail.
Guy Aznar (1996) fait partie des auteurs qui ont
élucidé cette relation. Dans son ouvrage
« Emploi : la grande mutation » il explique
que : « le rythme de la croissance de l'activité
entraine automatiquement une augmentation du volume de l'emploi : on
embauche plus on produit plus. Cette augmentation s'explique en millions
d'heures de travail par an ». Par contre Martine Aubry (1994),
résume sur ce point que : « les problèmes du
chômage et de l'exclusion ne seront pas réglés par la seule
croissance économique. Néanmoins la croissance est indispensable
pour générer de l'activité et des emplois. Elle accroit le
volume des biens et services disponibles pour répondre aux besoins et
facilité les évolutions dans la mesure où elle crée
des surplus... ».
Selon des nouveaux travaux du FMI (2016) se penchant sur la
loi d'Okun et qui posent la question de savoir si à partir des
données on peut affirmer que la croissance va créer de l'emploi.
Ils révèlent une différence frappante, selon les pays,
à travers l'effet de la croissance du PIB au cours d'une année.
Dans certains pays, lorsque la croissance reprend, l'emploi augmente et le
chômage recule, dans d'autres la réaction est plus
modérée. Un redressement de la croissance par une politique de
stimulation de la demande, en augmentant les dépenses publiques
créera d'emplois.
Le désir d'accroitre l'emploi décent est parmi
les principales politiques macroéconomiques tenues par les
gouvernements. Les efforts de ces politiques dans de nombreux pays en
développement n'ont pas eu beaucoup d'impacts, car il existe un
écart important entre l'emploi disponible et le nombre de demandeurs
d'emplois qui cherchent activement du travail dans la plupart des pays pauvres.
Non seulement le niveau d'emplois décents diminue, mais les défis
liés à la mondialisation et à la libéralisation
économique ont engendré des nouvelles réalités
ayant des implications incertaines pour la création d'emplois dans de
nombreux pays en développement.
SECTION II.EVIDENCES
EMPIRIQUES ENTRE EMPLOI ET CROISSANCE ECONOMIQUE
L'examen de cette littérature a permis la mise en
évidence de controverses importantes entre les économistes. Si
certains montrent en se basant sur des analyses un impact positif entre emploi
et croissance économique, d'autres en disconviennent. Dans cette
section, nous allons exposer dans un premier temps, les aspects
théoriques de l'effet positif entre l'emploi et la croissance
économique. Et dans un deuxième temps, mettre l'accent sur les
approches théoriques de l'impact négatif de l'emploi et la
croissance économique.
2.1. Aspects empiriques de
l'impact positif de l'emploi et la croissance économique
Padalino et Vivarelli (1997) montrent comment
l'élasticité de l'emploi par rapport à la croissance
augmente du fait que les formes courantes des changements technologiques
avaient affaibli ou limité la corrélation positive entre la
croissance et l'emploi pendant la période de l'âge d'or du
fordisme. Ils présentent les fondements théoriques de la
théorie de la régulation, expliquent profondément pourquoi
et comment la relation évolue suivant la crise des formes de
régulations fordistes. Empiriquement ces auteurs calculent
l'élasticité de l'emploi sur la période de 1960 à
1994 et choisissent deux sous-groupes (1960-1973 et 1980-1994) sur la
période fordiste et post fordiste respectivement. Ils utilisent la
formule de l'élasticité respectant la relation de long terme et
la corrélation de l'emploi et le taux de croissance annuel du PIB pour
le court terme. Ils appliquent aussi la régression des séries
temporelles sur le taux de croissance de l'emploi et le taux de croissance du
PIB.
Dans la même logique, concernant les déterminants
de l'emploi dans l'Union Européenne qui avaient été
analysés par Dopke (2001). Dans son étude, il montre que la part
des services dans la croissance du PIB, les couts réels du travail,les
institutions du marché du travail et le ratio de volatilité du
taux de change sont donnés comme déterminants potentielles de
l'intensité de l'emploi. Dopke trouve qu'une augmentation des secteurs
services conduit une augmentation de l'emploi par rapport à la
croissance. Dans plusieurs pays, il trouve une relationnégative entre le
cout réel du travail et l'intensité de l'emploi et constate qu'en
général une grande flexibilité du marché du travail
conduit à une intensité en emploi de la croissance
élevée.
Plusieurs analyses mettant en liaison la croissance et les
effets employés ont été effectuées dans
différents régions du monde. Ces études récentes
ont plutôt étudié l'élasticité de l'emploi
à la place de la loi d'Okun ;on peut citer ici Padalino et
Vivarrlli (1997), Pehekonen (2000), Piacentini et Pini (2000),Dopke (2001),
Mourre(2004), Kapsos (2005), et Seyfried (2006).
En effet,Kapsos calcule l'élasticité Arc 42 et
montre que la mesure déjà calculée par Islam(2004) et
Islam et Nazara(2004) est instable. Conséquemment, il porte sa
régression sur le logarithe de la croissance du PIB avec un pays comme
variable dummy. Dans cet ordre, il estime l'élasticité point pour
un seul pays ; après il étudie l'élasticité
par secteur d'activité. Il montre aussi que le tissu de la structure
d'échange permet de mieux comprendre la croissance de la
productivité et la croissance de l'emploi dans les différents
secteurs de l'économie. Selon ces auteurs l'outil
économétrique est alors le meilleur moyen de remédier
à ce problème d'instabilité.
Bruno et al (2001), ont analysé le lien entre
l'ouverture économique et l'élasticité de la demande de
travail. Ils argumentent que l'ouverture économique peut permettre
à la firme d'utiliser plus le capital physique dans la production, ce
qui peut conduire sensiblement à la réduction de la demande de
travail dans la croissance économique.
Choi et Chang (2007), montrent l'effet de l'emploi sur la
croissance économique, qu'ils appellent élasticité de
l'emploi. Ils étudient particulièrement les déterminants
de l'emploi.
Surjadarma et Suryahadi (2007), ont développé un
modèle qui décrit l'impact des différents secteurs sur la
croissance économique. Ils utilisent un panel de données
provinciales et trouvent que la croissance de l'emploi en zone urbaine et
rurale diffère selon les stratégies utilisées et que
l'augmentation des services a un impact positif sur l'emploi en zone urbaine
pendant que l'agriculture reste la meilleure stratégie d'augmentation de
l'emploi en zone rurale.
S'agissant de la question des déterminants de
l'élasticité de l'emploi, plusieurs auteurs se sont
penchés dessus. Pour Dopke (2001), après avoir estimé les
différentes formes de la loi d'Okun, il analyse la relation de long
terme entre le logarithme de l'emploi et le logarithme du PIB pour un seul
pays. Pour cela, il utilise les séries temporelles. Après avoir
vérifié l'ordre d'intégration des deux variables, il test
leur Co-intégration ; la relation est d'abord estimée avec
les valeurs ajoutées des variables par les régressions simples,
dans cet ordre, il capture l'influence exogène des changements des
techniques de production. Après il démontre (test de Wald) que le
pays considéré à des niveaux d'élasticité
significativement différents, ensuite il cherche à
déterminer les déterminants de l'élasticité de
l'emploi, incluant aussi la part du secteur des services, les couts
réels du travail, la flexibilité des institutions du
marché du travail et le taux de volatilité des
échanges.
Lee (2000) a calculé le coefficient d'Okun pour tous
les pays de l'OCDE et il a souligné que la relation n'est pas constante
dans le temps, mais l'influence de la croissance sur l'emploi est
confirmée et varie d'un pays à l'autre. Bien qu'Okun ne donne
aucune explication à ces différences, l'estimation de ce
coefficient reste considérée comme un outil
macroéconomique mesurant la relation du chômage sur la croissance
de la production.
Pehekonen (2000) après avoir critiqué la
spécification statistique du modèle économétrique
utilisant les données trimestrielles sur la Finlande pour la
période de 1975 à 1996 a estimé le modèle à
correction d'erreur distinguant l'impact à long terme et à court
terme de la croissance sur l'emploi.
Selon les travaux de Vincent Bodart, Philippe Ledent et
FatemehHadman (2008) sur la Belgique, ils analysent la relation emploi et
croissance économique à l'aide d'un modèle statistique
dynamique, dit modèle VAR qui leur a permis de déterminer
précisément avec que délai la variation de l'emploi
réagit à celle de l'activité économique. Dans ce
modèle dynamique, chaque variable sélectionnée est
déterminée par son propre passé, par les autres variables
et les chocs aléatoires. Ils indiquent de combien le taux de croissance
trimestriel de l'emploi varie suite à une variation permanentede
pourcentage de taux de croissance trimestrielle de l'activité
économique.
Après l'estimation du modèle, ils montrent que
la croissance économique a effectivement un effet positif sur la
croissance de l'emploi, qui s'observe tant au niveau national qu'au niveau
sectoriel. Ainsi une hausse permanente d'un point de pourcentage du taux de
croissance du PIB donne lieu, à long terme à une hausse de 0,86
point de pourcentage du taux de l'emploi total.
Dans un rapport de recherche FEMISE (2012) de Berthomieu,
Bakardhzieva, Abouli, Benslimane, Bentahar, Essid, Goaied et Lankaoui sur
l'Egypte, le Maroc et la Tunisie. Des investigations empiriques ont
été menées en trois étapes, d'abord sur large panel
de pays en développement, ensuite sur un panel composé uniquement
des pays du Moyen-Orient et Afrique du Nord et finalement en séries
temporelles, pays par pays, sur les trois économistes. Ces recherches
parviennent à ressortir le lien positif en te PIB par tête et
l'emploi, ainsi qu'un lien entre celui-ci et l'ouverture vers
l'extérieur. Mais l'intensité de ces liens
d'élasticité, mesurée dans leurs tests
économétriques, est faible, pour la plupart de ces liens.
Swane et Vistrand (2006) ont examiné la relation entre
PIB et l'emploi en Suède, en utilisant le rapport emploi-population
comme mesure de l'étendu de création d'emplois. Ils observent une
relation significative et positive entre le PIB et la croissance de l'emploi.
Cette conclusion soutient le volet théorique suggérant que la
relation positive entre PIB et l'emploi est normale et que tout rapport de la
croissance sans emploi pourrait être une déviation temporaire. Il
faut cependant une suggestion utile pour des recherches sur la relation de
causalité entre emploi et croissance.
2.2. Aspects empiriques de
l'impact négatif de l'emploi et la croissance économique
Cependant, Walterskirchen(1999) trouve que l'augmentation de
l'offre de l'emploi tend à augmenter l'élasticité de
l'emploi et réduit la productivité.
Les économistes classiques montrent que l'augmentation
de l'offre conduit à la baisse des salaires et ultimement à la
croissance de la demande de travail.
Beaudry et Collard(2000) examinent les liens entre la
croissance de la force de travail et la productivité et trouvent une
relation négative entre ces variables. Toutefois, ilssuggèrent
que si l'économie domestique est intégrer dans l'économie
mondiale, cet effet diminue dû au fait de la convergence des capitaux
entre les pays. Pour ces mêmesauteurs, la croissance annuelle moyenne de
la population en âge de travailler a été choisie comme
l'offre de main d'oeuvre. Le principal aperçu dans ce travail est qu'une
offre de main d'oeuvre plus importante et plus croissante devrait conduire
à une croissance plus intensive de l'emploi (faible
productivité).
Pour Mourre(2004), après avoir fait l'analyse des
performances dans les économies de la zone euro et trouvant que
l'intensité du travail de la croissance est élevée dans le
secteur des services. Il trouve une corrélation négative entre le
ratio de la taxe sur le marché du travail et de l'emploi à long
terme, ce qui le pousse à examiner les effets des législations
sur l'intensité du travail. Il a également testé la
stabilité globale de l'emploi en utilisant des estimations
récursives des coefficients, afin de tenir compte de
l'hétérogénéité entre les pays, il a aussi
utilisé un modèle de régression à effets fixes de
l'emploi pour les 20 pays. Engénéral, les résultats
trouvés étaient mitigés, leurs effets étaient
négatifs, mais les résultats de Mourre ne sont pas
statistiquement significatifs. Enfin, Mourre(2004) a également
tenté d'expliquer l'évolution de la composition sectorielle de
l'emploi dans la zone, concernant l'impact des politiques actives du
marché du travail. Il confirme sur les derniers résultats que les
couts réels du travail augmentent l'élasticité de l'emploi
dans la zone, et suggère que les reformes du marché du travail et
les changements structurels pourraient avoir joué un rôle dans la
performance de l'emploi dans la zone euro au cours desannées1990.
Dansuneétude empirique sur le lien entre l'emploi et la
croissance dans les pays d'Afrique subsaharienne, Yogo(2008) montre que les
questions d'emploi en Afrique subsaharienne sont essentiellement des questions
de qualité plus que de quantité. Selonlui, la raison
delafaiblesse observée dans les performancesde l'emploi ne se trouve pas
dans la rigidité du marché du travail, mais que l'augmentation
observée des travailleurs pauvres pourrait s'expliquer par la faiblesse
de la croissance économique au fil du temps.
Concernant les données nigérianes sr le niveau
d'emploi et le PIB réel, les récentes tendances de la croissance
économique ont été insuffisantes pour avoir un impact
appréciable sur la création d'emplois et la réduction du
de la pauvreté. Dans cette optique, SODIPE et ORGURINOL(2011), dans un
article sur l'emploi et la croissance au Nigeria, montrent
qu' «économétriquement il existe une relation positive
et statistiquement significative entre le niveau d'emploi et de la croissance
économique au Nigeria, alors qu'une relation négative a
été observée entre le taux de croissance de l'emploi et
celui de la croissance du PIB dans l'économie ».
Pini(1997) a fait une étude sur l'estimation des
élasticités de l'emploi dont, il a observé une diminution
en France, en Suède et aux Etats-Unis. Mais il a également
détecté la présence des élasticités
négatives de l'emploi en Italie et en Suède sur la période
1990-1995.Dans ce mêmesens, pourPinata,Evangelista,Perani (1996) ont
découvert des éléments de preuve suggérant que les
principaux secteurs économiques réduisent la relation entre
croissance économique et emploi.
Un rapport de l'Organisation Internationale du Travail(OIT) en
1996, conclut que la croissance de l'emploi n'a pas diminué dans
l'ensemble des pays industrialisés. Maistoutefois, une analyse pays par
pays a révélé des résultats mitigés avec peu
de relation en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni dans les années
90, cequi implique une reprise sans emploi.
Plusieurs études empiriques antérieures ont
analysé la relation entre l'emploi et la croissance économique
dans divers pays. SelonKapsos(1995), qui a estimé les
élasticités de l'emploi pour 139 pays sur la période
1991-2003.Ces résultats suggèrent que la relation entre l'emploi
et la croissance économique s'est affaiblie dans un grand nombre de pays
à travers le monde au cours de la mêmeperiode.Heintz(2006) a
constaté une baisse généralement semblable sur
l'élasticité de l'emploi sur la croissance économique dans
le temps en utilisant les données des secteurs manufacturiers formels de
51 pays.
Dans une étude qui a été faite par
N'zué Felix Fofana(2012) en Côte d'Ivoire entre la période
allant de 1975-1995, en utilisant un modèle à correction
d'erreur. Il parvient à montrer que la croissance économique et
l'emploi dans le secteur moderne privé n'évoluent pas ensemble
dans le long terme. Il défend donc la possibilité de croissance
sans emploi en Côte d'Ivoire. Maiségalement, il montre qu'il y a
une corrélation négative entre le taux de croissance
économique et l'aide publique au développement.
Harman (2011) a analysé empiriquement l'effet de la
croissance économique sur l'emploi dans les pays de l'Union
Européenne, entre 2000 et 2010.Il a trouvé l'existence d'une
faible élasticité de l'emploi par rapport à la croissance
économique. Dans cette situation il montre également que l'un des
principaux problèmes des pays européens est leur capacité
à créer de l'emploi avec l'existence d'un processus de croissance
économique. Il montre également que l'aide publique au
développement reçue n'a pas été utilisée
pour l'emploi en général.
Selon Leshoro(2014) en examinant l'élasticité de
l'emploi par rapport à la croissance pour le Botswana en utilisant des
données sur la période allant de 1980 à 2011.Il montre que
la dynamique à court terme de l'effet des variations du PIB total et
sectoriel sur l'emploi donne la vitesse d'ajustement à
l'équilibre en raison d'un choc dans le long terme. Il montre
également que l'élasticité de l'emploi par rapport
à la croissance du PIB total a été jugée
négative. Mais concernant l'emploi sectoriel, l'élasticité
de la croissance était positive et très faible.
CONCLUSION
Beaucoup d'études sont menées pour
déceler l'impact que peut avoir l'emploi sur la croissance
économique. Nous avons remarqué que tout au long de ce chapitre,
les ambiguïtés n'en manquent guerre à cette question. Aucune
conclusion ferme n'a été élaborée. Cependant, dans
le cas du Sénégal, nous ne pouvons-nous prononcer qu'en faisant
des tests statistiques qui découlent d'un modèle assez
significatif avec des variables pertinents. C'est l'objet du troisième
chapitre : à partir d'un modèle de base, déterminer
l'impact de l'emploi sur la croissance économique, afin d'en donner une
conclusion quant au comportement de l'emploi au Sénégal.
CHAPITRE III :
EVALUATION EMPIRIQUE DEL'IMPACTDEL'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Le chapitre précédent nous a permis de mettre en
évidence certains facteurs déterminants de la croissance ainsi
que les liens qui peuvent exister entre cette croissance et l'emploi. Dans le
présent chapitre, il nous importe de déterminer l'influence de
l'emploi sur la croissance. Ainsi, pour s'y faire, nous allons dans une
première section présenter et estimer le modèle, et dans
une seconde, interpréter les résultats afin de pouvoir en
formuler des recommandations de politiques économiques.
SECTION I.CADRE
THEORIQUE
Le chapitre précédent de la revue de la
littérature a permis de connaitre les relations possibles entre l'emploi
et la croissance économique. L'objectif de celui-ci est de
déterminer l'impact de l'emploi sur la croissance économique au
Sénégal. Pour atteindre notre objectif, nous présentons
dans un premier temps le cadre théorique du modèle, dans un
second temps faire une analyse des résultats et des recommandations.
1.1. Présentation du
modèle théorique
Le modèle théorique d'une fonction de type Cobb
Douglas à trois facteurs à savoir : le capital physique, le
capital humain et le travail. La fonction de Cobb Douglas est une fonction
largement utilisée en économie pour représenter le lien
qui existe entre intrant et extrant.
Cette fonction a été proposée et
testée économétriquement par P. Douglas et C. Cobb en
1928. Elle permet de déterminer les causes de la croissance et de
répondre à des multiples questions (Fruit René, 1962).
L'apport essentiel de ces auteurs intéresse l'économie dans la
mesure où ils ont été les premiers à tenter de
calculer les valeurs numériques des coefficients de la fonction de
production dans le but de vérifier la validité de la
théorie de la productivité dans le domaine de la
répartition. L'intérêt de ces travaux réside autant
dans les efforts entrepris pour calculer les coefficients de la fonction pour
une économie concrète que dans la mise au point d'un type
particulier de fonction, conforme aux théories économiques
généralement admises. L'expression mathématique de la
fonction est donnée par :
Y = AKaHbWc (1)
Avec K : le capital physique
H : le capital humain
W : le travail
A : le progrès technique
Par linéarisation, on obtient :
LOG (Y) = LOG(A.Ka.HbWc) =
LOG (A) +a.LOG(K) + b.LOG(H) +c.LOG (W)
(2).
L'avantage de la linéarisation est qu'elle permet
d'avoir des élasticités, qui permettent de mesurer la variation
d'une variable explicative par rapport à la variation de la variable
à expliquer. Ici, la croissance est mesurée par le PIB
réel par habitant (PIBRH), qui constitue la variable à expliquer.
Le capital physique est supposé dépendre de l'investissement
privé et public réel à long terme.
A partir d'un modèle d'accélérateur
simple, l'auteur a montré l'effet de l'investissement public sur
l'investissement privé et en découle que l'investissement
privé réel dépend de l'investissement public, des
dépenses courantes (dépenses publiques de l'Etat).
1.2. Présentation du
modèle empirique
Dans cette sous-section, nous allons présenter le
modèle empirique de la croissance économique au
Sénégal. L'équation(2) constitue notre modèle
théorique pour expliquer la croissance au Sénégal.
Dans notre modèle
empirique, Y = PIBRH représente la croissance économique
étalé sur l'ensemble de la population, W = TE taux d'emploi, H =
KH capital humain approximé au taux de scolarisation secondaire et K =
IDE et DT représente les investissements étrangers directs et les
dépenses publiques totales.
LOG (PIBRH)= a+b LOG(TE)+c LOG(KH)+d LOG(IDE)+e LOG(DT)
(5).
Afin de donner une image à notre travail, nous allons
décrire le modèle économétrique qui est celui qui
va initier notre travail empirique. Les régressions porteront ainsi sur
la transformation log-linéaire de la variable PIB. Notre modèle
sera donc écrit sous la forme semi-log-linéarisé. En
effet, l'un des avantages de l'utilisation de la forme semi-logarithmique
linéaire est qu'elle permet d'exprimer les résultats en termes de
pourcentage, dans lesquels une augmentation de 10% d'une des variables
explicatives conduit à un certain changement de pourcentage de la
variable expliquée.
Nous estimons pour cette étude une
équation à k variables exogènes en fonction de la
disponibilité des données de la forme suivante:
????????????= â0 + ???? + ????
Où t = temps d'étude (1991 à 2015), 1991
= t = 2015 ;
â0 : La constante du modèle et ut le
terme d'erreur ;
âi (i=1,.........k) représente les
différents paramètres du modèle et k le nombre de
ces paramètres.
X représente les variables explicatives du
modèle et Ln l'expression du logarithme népérien.
Pour le traitement de nos données, nous allons nous
référer à la méthode la plus utilisée en
économétrique pour le traitement des modèles linaires
simples. Celle que nous avons choisie est la méthode d'estimation
classique des modèles économétriques est l'estimation par
les Moindres Carrés ordinaires (MCO). Cette méthode, qui consiste
à empiler les données, suppose l'homogénéité
des comportements sectoriels et temporels (Sarah COFFY, Laurent POUQUET, Anna
SIENKIEWICZ, Décembre,2007).
1.3. Choix des variables
Tenant compte de la situation économique du
Sénégal et de notre savoir-faire dans le domaine de
l'économétrie, nous avons décidé de prendre un
modèle économétrique, Modèle Linéaire Simple
(MLS) qui met en relation le PIB au prix constant par habitant, l'emploi (taux
d'emploi), le capital humain (taux de scolarisation secondaire), les stocks
entrants des IDE et les dépenses publiques.
1.4. Description des
variables
Cette partie fera l'objet de l'explication des
différentes variables.
Dans notre cas, le modèle log-linéaire se
présente comme suit :
??????????RHt= â0+
â1????TEt+ â2????????t+
â3????IDE??+
â4DT??+??t
Avec Ln : expression du logarithme népérien et
??0est le terme constant et ??t le terme d'erreur.??? (i=1,........,4) :
paramètres du modèle.
Ø La variable dépendante ou
endogène
Le Produit intérieur brut (PIBRH)
réel par habitant est la variable la plus couramment utilisée
pour évaluer la croissance économique des pays sur une
période donnée.
Ø Les variables explicatives ou
exogènes
o TE : Le TE représente le taux
d'emploi qui est ici obtenu à partir du rapport entre la population
active occupée et celle en âge de travailler (15 ans et plus)
o KH :Le KH représente le Capital
Humain(taux de scolarisation secondaire) qui est l'ensemble des aptitudes et
expériences que peuvent avoir un individu pour pouvoir entreprendre pour
lui-même et pour les autres et ce qui fait que, plus un pays est bien
éduqué plus il se porte bien économiquement.
o IDE: Les IDE représentent ici les
stocks entrant des Investissements Directs Etrangers.
o DT : Les dépenses publiques
totales constituent les dépenses effectuées par les
autorités publiques (dépenses de consommation et
d'investissement).Elles sont généralement
considérées comme un levier à la disposition des pouvoirs
publics pour agir sur l'activité économique et l'emploi.
1.5. Source des
données
Nos données proviennent principalement du site de la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest(BCEAO).Cependant, certaines
variables dont les valeurs ne s'y trouvaient pas ont été
récoltées ailleurs. Ainsi, les données relatives aux
dépenses publiques(DT)proviennent de la BCEAO.
Celles relatives aux investissements directs
étrangers(IDE), le produit intérieur brut
réel par habitant(PIBRH)et du taux d'emploi
(TE) proviennent du site de la Banque Mondiale(WDI), et celles
du capital humain (taux de scolarisation secondaire) (KH)
proviennent du site de la CNUCED(UNCTAD).
1.6. Statistiques
descriptives
Modèle semi-logarithmique linéaire
Log(PIBRHt)=â0+â1Log(TEt)
+ â2Log(KHt) +
â3Log(IDEt) +
â3DTt+??t
Tableau 1 :Statistiques Descriptives
Statistiques
|
LOG(PIBRH)
|
LOG(TE)
|
LOG(KH)
|
LOG(IDE)
|
LOG(DT)
|
Mean
|
6.815694
|
3.462184
|
4.269494
|
5.768151
|
6.784171
|
Median
|
6.815915
|
3.452081
|
4.299188
|
5.683546
|
6.784171
|
Maximum
|
6.959359
|
3.504295
|
4.476200
|
6.824863
|
7.788004
|
Minimum
|
6.672666
|
3.433213
|
3.999851
|
4.712499
|
5.733665
|
Std.Dev.
|
0.091435
|
0.023029
|
0.169601
|
0.698705
|
0.681821
|
Skewness
|
-0.117758
|
0.397427
|
-0.360710
|
0.158328
|
-0.036759
|
Kurtosis
|
1.517165
|
1.721527
|
1.656100
|
1.828107
|
1.634843
|
Observations
|
25
|
25
|
25
|
25
|
25
|
Source : calcul de l'auteur à partir d'Eviews6
La dispersion de la croissance du PIB tourne au tour de
0,09%.Elle enregistre aussi une moyenne faible 6,81% durant la période
de référence, avec une valeur minimale de 6,67% et une valeur
maximale de 6,95%.Nous constatons que le Sénégal est loin de
réaliser un taux de croissance à deuxchiffres. Toutefois, on
remarque une évolution du taux de croissance.
Le taux d'emploi au Sénégal enregistre une
moyenne de 3,46% ; sa valeur maximum est de 3,50% avec un minimum de
3,43%.Donc, la moyenne du taux d'emploi est inférieure à 50%.Nous
pouvons donc conclure qu'on a moins de 50% de la population active
exerçant un emploi durant notre période de
référence. L'écart-type qui mesure la déviation
moyenne par rapport à la moyenne est de 0,02%.
Le taux de scolarisation secondaire moyen durant la
période de notre étude est de 4,26% avec une dispersion qui
tourne autour de 0,16%.La scolarisation secondaire est faiblement
élevée avec une valeur maximale de 4,47%, mais d'autre part, on
constate également une valeur minimale considérable de 3,99%.Nous
constatons que le Sénégal enregistre un faible taux de
scolarisation.
Les investissements directs étrangers enregistrent
durant la période de référence une valeur maximale de
6,82% par rapport au PIB et une valeur minimale de 4,71%.Nous constatons
également une moyenne faible de 5,76%, avec une dispersion qui avoisine
les 0,69%.Un pays comme le Sénégal qui vit sous dépendance
étrangère surtout en investissement doit avoir une grande part de
ces investissements dans son PIB malheureusement ce n'est pas le cas faute
d'une mauvaise gérance et distribution de ces aides
étrangères.
La proportion des dépenses publiques enregistre durant
la période de référence une moyenne de 6,78%, avec une
valeur maximale de 7,78% et une valeur minimale de 5,73%.Nous pouvons donc
affirmer que beaucoup de ces dépenses sont plus utilisées en
consommation et moins en investissements du secteur privé au niveau
national. Avec une dispersion qui tourne autour de 0,68%.
SECTION II : RESULTATS
EMPIRIQUES ET IMPLICATION DES POLITIQUES ECONOMIQUES
2.1. Présentation des
résultats
Nous allons d'abord effectuer les différents tests de
validation du modèle, ensuite interpréter les résultats
des estimations, et formuler des implications des politiques économiques
enfin.
2.2. Tests Statistiques
Modèle semi-logarithmique linéaire
Log(PIBRHt)=â0+â1Log(TEt)
+ â2Log(KHt) +
â3Log(IDEt) +
â3DTt+??t
Pour tous les tests qui vont suivre, on prendra comme seuil de
significativité 5% et la règle de décision sera la
suivante et la même.
Règle de décision
- Si Probabilité > 5%, on ne rejette pas H0
- Si Probabilité = 5%, on rejette H0
a-Test de
significativité
· Test de Student
Le test de Student permet d'apprécier la qualité
individuelle des coefficients du modèle ou bien d'apprécier la
significativité des variables explicatives.
Les hypothèses du test sont :
H0 : ??? = 0 (la variable n'est pas significative)
H1 : ??? ? 0 (la variable est significative)
Tableau 2 : Résumé du test de Student
Variable
|
Coefficient
|
Pro
|
LOG(TE)
|
0.881755
|
0.0003
|
LOG(KH)
|
0.498752
|
0.00000
|
LOG(IDE)
|
-0.026952
|
0.0011
|
DT
|
1.66E-05
|
0.4245
|
Source de l'auteur par Eviews6
D'après les valeurs extraites de l'estimation du
modèle linaire simple par la MCO, nous trouvons que les
variables log(TE),log(KH) et log(IDE) ont une influence significative sur
la croissance économique car leur probabilité respective est
inférieure à 5%.Par contre, la variable dépenses
publiques n'a pas d'influence significative car sa probabilité est
supérieure à 5%.
Ainsi, nous constatons que certaines variables ont une
influence significativement positive et La variable IDE à une influence
négative sur la croissance économique. En effet, une augmentation
des IDE réduit par conséquent le PIB. Ce qui se traduit par une
baisse de la croissance économique du pays à court terme.
Avec les nouvelles technologies, le KH se doit de prendre une
ligne ascendante, cette hausse rend la création d'emploi et la
participation de la population au développement du pays. Ce qui
réduit le chômage, la pauvreté et donc la contribution
à la croissance économique du pays.
Toutefois, ce test ne permet pas de faire une conclusion sur
la significativité du modèle. Afin de tester globalement la
significativité, nous allons nous servir du test de Fisher.
· Test de Fisher
Ce test nous renseigne sur la significativité globale du
modèle.
Les hypothèses du test sont :
H0 : ??1= ??2= ? = ??4= 0 (aucune significativité du
modèle)H1 : il existe au moins un paramètre non nul (le
modèle est globalement significatif)
Tableau 3 : Résumé du test de FISHER
FISHER TEST
|
|
|
|
F-statistic
|
436.8196
|
Prob (F-statistic)
|
0.000000
|
Source de l'auteur à partir du logiciel Eviews6
La probabilité de Fisher Prob
(F-statistic) = 0,000000 est inférieur à 5%. Alors il
existe au moins un paramètre non nul dans le modèle. Ce qui nous
amène à conclure que le modèle est globalement
significatif.
b-Test de normalité
des erreurs
· Test de Jarque-Bera
Ce test a été proposé par Jarque et Bera
(1980) pour caractériser la symétrie et l'aplatissement. Une loi
normale a un coefficient de dissymétrie(ou d'asymétrie) nul et un
coefficient d'aplatissement égal à 3.
Les hypothèses du test sont :
H0 : les erreurs suivent une loi normale
H1 : les erreurs ne suivent pas une loi
normale
Les résultats du test sont présentés dans le
graphique suivant :
Figure 5 : Test de Jarque-Bera
Source : réalisé par l'auteur sur Eviews6
La probabilité critique de Jarque-Bera est de 0,959.Elle
est supérieure au seuil de 5% .Alors on ne rejette pas
l'hypothèse de normalité des erreurs. Donc, nous pouvons conclure
que les erreurs du modèle suivent une loi normale.
c-Test
d'homocédasticité des erreurs
· Test de White
Le test de White (1980) est basé sur la comparaison de
variances estimées des erreurs lorsque le modèle est
estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires sous
l'hypothèse d'homocédasticité.
Les hypothèses du modèle sont :
H0 : les erreurs sont homocédastiques
H1 : les erreurs sont
hétéroscédastiques
Tableau 4 : Test de White
Heteroskedasticitytest:White
|
F-statistic
|
0.241167
|
Prob. F(14,10)
|
0.9920
|
Obs*R-squared
|
6.310277
|
Prob. Chi-Square(14)
|
0.9581
|
Scaled explained SS
|
3.504457
|
Pro. Chi-Square(14)
|
0.9978
|
Source : Estimation par l'auteur Eviews6
Le test de White (crossterms) donne une probabilité (Prob
= 0,992). Nous constatons que cette probabilité est supérieure au
seuil designificativité (5%). Alors onne rejeter H0. Les erreurs du
modèle sont donc homocédastiques.
· Test ARCH
Les modèles d'ARCH ont été introduits par
Engle en 1982.Ils permettent de modéliser des chroniques qui ont une
volatilité instantanée qui dépend du passé. Ce test
est fondé aussi sur le Multiplicateur de Lagrange.
Les hypothèses du modèle sont :
H0 : les erreurs ne suivent pas un modèle
ARCH(les erreurs sont homocédastiques)
H1 : les erreurs suivent un modèle
ARCH(les erreurs sont hétéroscédastiques)
Tableau 5 : Test d'ARCH
HeteroskedasticityTest :ARCH
|
|
|
|
F-statistic
|
2.514136
|
Prob. F(1,22)
|
0.1271
|
Obs*R-squared
|
2.461407
|
Prob.ChiSquared(1)
|
0.1167
|
Source : Estimation de l'auteur à partir du logiciel
Eviews6
Les deux probabilités (Prob=0,127 et Prob=0,117) sont
supérieures au seuil de 5%.Les erreurs ne suivent pas un modèle
d'ARCH d'ordre 1.
Donc, l'hypothèse d'hetérocédasticité
conditionnelle est rejetée. Les erreurs du modèle sont
homocédastiques.
d-Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
Ce test nous permet de déceler la présence
d'auto-corrélation d'ordre supérieur à 1 restant valide
lorsque le modèle comporte la variable endogène retarde dans les
variables explicatives.
Les hypothèses du test sont :
H0 : les erreurs sont non
corrélées
H1 : les erreurs sont corrélées
Les résultats du test sont présentés dans le
tableau suivant :
Tableau 6 : Breusch-Goffrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
F-statistic
|
1.317576
|
Prob. F(2,18)
|
0.2924
|
Obs*R-squared
|
3.192552
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.2026
|
Source : Estimation de l'auteur à partir du logiciel
Eviews6
Le test de Breusch-Godfrey obtenu à partir des MCO (lags =
2) donne deux probabilités (Prob = 0,292 etProb=0,203).
Nous constatons que ces deux probabilités sont
supérieures à 5%.
Alors on ne rejette pas H0. Les erreurs du modèle ne sont
pas corrélées. Les estimations obtenues par les MCO sont donc
optimales.
· Test de Ramsey
Ce test nous renseigne sur la spécification d'un
modèle.
Les hypothèses du modèle sont :
H0 : le modèle est bien
spécifié
H1 : le modèle est mal
spécifié
Les résultats du test de Ramsey sont consignés dans
le tableau suivant :
Tableau 7 : Test de Ramsey
Ramsey RESET Test :
|
|
|
|
F-statistic
|
0.538000
|
Prob F(1,19)
|
0.4722
|
Log likelihood ratio
|
0.698058
|
Prob Chi-Square(1)
|
0.4034
|
Source : Estimation de l'auteur à partir du logiciel
Eviews6
Le test de Ramsey obtenu à partir des MCO (lags = 1) donne
les deux probabilités (Prob =0,472 et 0,403).Nous constatons que les
probabilités sont supérieures à 5%.Alors on ne rejette pas
H0. Ce qui nous amène à dire que le modèle est bien
spécifié.
e-Test CUSUM de stabilité (Brown, Durbin,
Ewans)
· Test de CUSUM
Ce test permet de détecter d'éventuels mouvements
dans des coefficients reflétant une position d'instabilités
structurelles du modèle.
Les hypothèses du test sont :
H0 : le modèle est structurellement
stable
H1 : le modèle est structurellement
instable
La règle de décision est la suivante :
v Si la courbe ne coupe pas les bornes du corridor, alors le
modèle est stable
v Si la courbe coupe les bornes du corridor, alors le
modèle est instable
Les résultats du test sont présentés dans le
graphique suivant :
Figure 6 : Test de
CUSUM
Source : réalisé par l'auteur sur l'Eviews6
Conclusion : la courbe ne coupe pas le corridor, donc le
modèle est structurellement stable.
· Test de CUSUM Carré
Ce test permet de détecter les instabilités
ponctuelles du modèle.
Les hypothèses du test sont :
H0 : le modèle est ponctuellement
stable
H1 : le modèle est ponctuellement
instable
La règle de décision est la suivante :
v Si la courbe ne coupe pas les bornes du corridor alors le
modèle est stable
v Si la courbe coupe les bornes du corridor alors le
modèle est instable. Dans ce cas, la courbe indique la période
d'instabilité.
Figure 7 : Test de CUSUM Carré
Source : réalisé par l'auteur sur l'Eviews6
Conclusion :Le test de CUSUM carré appliqué
aux MCO donne la courbe de CUSUM carré ci-dessus. Cette courbe ne sort
pas du corridor. Nous ne rejetons pas alors H0. Le modèle est donc
ponctuellement stable.
Les tests statistiques effectués sur notre
modèle ont tous répondus présent. Ce qui permet d'affirmer
que le modèle est significatif globalement, mais également stable
structurellement et ponctuellement.
Après les tests de Ramsey et Breusch-Godfrey,
nous pouvons de même affirmer que notre modèle est bien
spécifié et dispose des estimations optimales (BLUE).
Toutefois nous constatons qu'avec le test de student, certaines
variables exogènes n'ont pas d'influence individuelle sur la variable
endogène (PIB).
2.3. Validation du
modèle
Tout d'abord, les différents tests de validations du
modèle présentés ci-haut sont en annexes aussi. Rappelons
ensuite que notre modèle est valable au seuil de 5% car respect tous les
tests.
2.4. Résultats
Avant d'utiliser la méthode des moindres carrés
ordinaires (MCO), nous avons vérifié tous les testes.
Ainsi, les résultats de l'estimation du modèle
apparaissent dans le tableau suivant :
Tableau 8 : Estimation des variables
Dependant :Variable :LOG(PIBRH)
|
|
|
Method : Least Squares
|
|
|
Date : 01/22/18 Time : 01:46
|
|
|
Sample : 1991 2015
|
|
|
Included observations : 25
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Prob
|
C
|
1.770778
|
0.0647
|
LOG(TE)
|
0.881755
|
0.0003
|
LOG(KH)
|
0.498752
|
0.00000
|
LOG(IDE)
|
-0.026952
|
0.0011
|
DT
|
1.66E-05
|
0.4245
|
R-squared
|
0.988683
|
6.815694
|
Ajusted R-squared
|
0.986420
|
0.091435
|
S.E. of regression
|
0.010655
|
-6.068671
|
Sumsquaredresid
|
0.002271
|
-5.824895
|
Log likelihood
|
80.85838
|
-6.001058
|
F-statistic
|
436.8196
|
1.916656
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
Source : Estimation de l'auteur à partir
d'Eviews6
LOG(PIBRH) = 1.771 +
0.882LOG(TE) + 0.499LOG(KH) -
0.027LOG(IDE) + 1.665e-05DT
2.5. Interprétation
économique des paramètres
· â1=
= :élasticité du PIB par rapport au taux d'emploi
On a: =â1*
â1*= 0,882? Une augmentation de 100% du taux
d'emploi entrainera aussi une augmentation de 88,2% de la croissance
économique.
Economiquement ceci veut dire que, plus les gens travaillent
plus ils auront un revenu qui leur permettra de consommer davantage et lorsque
la consommation augmente la production l'est aussi et ce qui engendre une
croissance économique.
· â2=
= :élasticité du PIB par rapport au capital humain
On a: =â2*
â2*=0,499? si le capital humain
représenté ici par le taux de scolarisation secondaire augmente
de 100% alors le PIB augmentera de 49,9%.
Et ce qui veut dire que l'investissement en capital humain
consiste alors à acquérir de nouvelles connaissances de nouveaux
savoirs et savoir-faire de sorte à accroitre la capacité de
productive et innovatrice de la main d'ouvre. Par conséquent, si
l'ensemble de la population est très éduquée et
compétente, la productivité par tête et le PIB seront
très élevés. Car plus le niveau du capital humain est
élevé, plus le niveau de richesse est élevé. En
effet, un niveau élevé d'éducation et de
compétences à plusieurs effets positifs sur la
productivité et la croissance du PIB.
· â3
= asticité du PIB parrapport aux investissements directs
étrangers
On a: =â3*
â3*=-0,027? si les IDE augmente de 100% alors le
PIB diminuera de 2,7%.
Ceci est du normalement par une male gérance de ces IDE
et d'une mauvaise politique économique de ces derniers puisque le
capital fixe est un facteur de production. L'augmentation de la quantité
de capital c'est-à dire du stock de capital fixe, provoque une hausse de
la production car l'investissement est un facteur de croissance
économique.
· = :élasticité du PIB par rapport aux dépenses
publiques
On a: =â4*
â3*=0,0000165? si les dépenses augmentent
de 100% alors le PIB augmentera de 0,00165%.
Economiquement ce sont les dépenses d'investissement
qui stimulent bien la croissance économique et pour un pays comme le
Sénégal comme la plus part des Pays en voie de
développement,leurs dépenses sont beaucoup penchées
à celles de consommations et le Sénégal n'a pas
échappé à cela et c'est la raison de cette faible part de
celles-ci dans le développement de la croissance économique.
On constate que R²=0,989.Cela signifie que 98,9% des
fluctuations de la variable à expliquer PIBRH sont expliquées par
le taux d'emploi, le capital humain, les IDE et les dépenses
publiques.
2.6.Implication en termes de
politiques économiques
Dans cette section nous formulerons quelques recommandations
de politiques économiques pour promouvoir la création d'emplois
et améliorer de façon durable et soutenable les conditions de vie
des sénégalais.
§ Amélioration du niveau
d'emploi :
Comme les résultats ont montré qu'une
augmentation de l'emploi va entrainer une augmentation de la croissance,donc,il
faut tout faire pour augmenter le niveau d'emploi et mettre en oeuvre des
politiques qui permettront aux Jeunes d'avoir un accès facile à
l'emploi. Par ceque si tous les Jeunes ou bien si la majeure partie de la
population a un emploi, cela aura un effet positif sur la croissance
économique.
Il revient à l'Etat de mettre en oeuvre des politiques
susceptibles de développer le secteur manufacturier, qui est parmi les
secteurs générateurs d'emplois et susceptibles d'absorber le
chômage des jeunes car, tant que nous ne développons pas le
secteur manufacturier, la production locale c'est-à-dire procéder
à une substitution de la production locale à la production
étrangère. Il faut faire en sorte que la finance soit nationale
avec des ressources propres, car celles-ci vont entrainer la
compétitivité des entreprises et augmenterons leurs productions.
Par conséquent, l'accroissement de production va, par la suite,
générer des emplois pour les jeunes.
§ Promouvoir des politiques assurant et valorisant
une meilleure adéquation entre Capital humain et niveau de
richesse :
La valorisation du capital humain constitue un des principaux
moteurs de la croissance économique. Il est désormais
généralement reconnu que le développement des ressources
humaines d'un pays est essentiel à la prospérité et
à la croissance de même qu'à l'emploi efficace de son
capital physique. La valorisation du capital humain fait donc partie
intégrante de tout effort de développement.
Comme les résultats nous montrent une
corrélation positive entre le taux de scolarisation (capital humain) et
la croissance, donc des politiques éducatives qui permettront aux gens
d'être alphabétisés durablement sont vraiment
nécessaires.Et, le Sénégal doit approfondir sa politique
de scolarisation des jeunes car en effet c'est l'un des facteurs qui influe
plus sur la croissance du PIB et attire un maximum d'IDE.Pour cela, il faut
améliorer la qualité de l'enseignement et les conditions de vie
de l'enseignement pour en récolter une augmentation de son rendement. En
effet, l'éducation au Sénégal est un objectif de
première importance pour le gouvernement.
Cependant, faute de moyens, il devient de plus en plus
difficile d'acquérir ce capital humain. Bien qu'il existe plusieurs
écoles et universités privées, qui ont un véritable
succès, le gouvernement a du mal à en faire autant avec les
universités publiques.L'Etat doit mettre en place des formations de
qualité pour les jeunes surtouts ; des formations qui doivent
répondre aux exigences des entreprises, c'est-à-dire l'Etat doit
faire en sorte qu'il y ait une adéquation entre formation et emploi.
Car, aprèstout, enAfrique, plusparticulièrement au
Sénégal, lechômage des jeunes est lié à
l'inadéquation de la formation, avec la réalité du
marché du travail. Quant à la production élevée des
jeunes qui abandonnent les études sans qualification, les
autorités doivent mettre également des dispositifs qui auront
comme priorité l'accès des jeunes les moins qualifiés,
à des formations professionnelles qualifiantes, adaptées à
leurs niveaux d'études pour ainsi espère voir ces jeunes
s'épanouir sur le marché de travail.
A cet égard, les jeunes actifs en situation
d'illettrisme, ils doivent être repérés orientés le
plutôt possible vers une structure d'insertion professionnelle ou
éducative ; de préférence une structure appliquant
une pédagogie de l'alternance.
Ainsi, un pays bien éduqué, l'est aussi
économiquement.
§ La mise en place d'une commission de
contrôle pour la gestion des investissements directs
étrangers :
Les autorités sénégalaises doivent mettre
en place une institution pour le contrôle et le suivi de la gestion de
l'aide publique au développement. Ceci pour non seulement luttercontre
les détournements des fonds publics mais aussi, pour investir ces fonds
dans des secteurs créateurs d'emplois décents. Par ce que,
plusieurs études empiriques montrent que l'efficacité de l'aide
dépend de la qualité des politiques économiques.
§ La mise en place de nouvelles réformes pour
soutenir les politiques d'investissements :
Favoriser les dépenses d'investissement par rapport aux
dépenses de consommation. Certes, ces dernières sont
indispensables, mais ne sont pas productives et occupent plus de 50% des
dépenses publiques, ce qui n'est pas favorable pour le pays. L'Etat
devrait donc améliorer la gestion de ses finances publiques de
façon à consacrer une bonne partie de son budget aux financements
des infrastructures (de santé, d'éducation, de transport).Ces
nouvelles réformes doivent faciliter l'investissement des bailleurs de
fond et les jeunes entrepreneurs nationaux en allégeant le taux
d'imposition. Ceci contribuera à la réduction du taux de
chômage des jeunes qui ne cesse d'augmenter au fil du temps. Dans cette
logique, nous pouvons parler de la politique de protection des industries
naissantes, puisque sans cette stratégie, il ne peut y avoir de
l'industrialisation au Sénégal.
Conclusion
La création des emplois décents et le taux de
croissance économique constituent de nos jours, malgré les
débats, un critère de choix pour évaluer les performances
d'un pays. Nous avons abordé un aspect spécifique de cette
question dont l'objectif est de savoir l'effet de l'emploi et les autres
variables de contrôles sur la croissance économique au
Sénégal. Les résultats obtenus dans le cadre du
Sénégal n'ont pas vérifié la totalité des
hypothèses fixées au début de cette étude.
Après les estimations, l'hypothèse émit dans le cadre de
la croissance économique n'est pas vérifiée.Il existe donc
une possibilité de croissance sans emploi pour le Sénégal.
Ce qui nous montre que la croissance économique est obtenue en
générale dans les secteurs qui ne génèrent pas
suffisamment d'emplois. Les résultats nous montrent aussi d'une part que
le taux d'emploi, le taux de scolarisation secondaire et les investissements
directs étrangers sont les principaux facteurs favorables pour la
création de richesse.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude nous a permis de mettre en évidence
le rôle de l'emploi dans la performance économique au
Sénégal entre 1991 et 2015.Tout au long de cette
rédaction, il s'agit d'analyser l'impact de l'emploi sur la croissance
économique. Pour notre étude, les estimations des moindres
carrés ordinaires effectuées à partir d'un modèle
linéaire simple (log-linéaire) avec cinq(5) variables donnent les
résultats suivants. Ainsi ces résultats montrent que les
principaux facteurs ayant une influence sur la croissance économique
sont : le taux d'emploi, le capital humain, les investissements directs
étrangers Par contre les dépenses publiques totales, selon le
modèle, présentent un frein à la création de
richesse.
Dès lors, les priorités publiques doivent
concentrées sur les trois(3) variables du modèle : le taux
d'emploi, le capital humain et les investissements directs étrangers,
pour promouvoir une croissance durable et soutenue.
L'Etat doit assurer des formations qui répondent aux
exigences des employeurs. Il doit aussi mener des politiques visant à
créer une croissance inclusive, lutter contre la corruption,
protéger les industries naissantes, développer le secteur
manufacturier, faisant en sorte que la finance soit locale, mais
également le recours aux technologies intensives en main d'oeuvre.
Toutefois,notrerecherche présente quelques limites qui
peuvent faire l'objet des recherches ultérieures. En effet,d'autres
facteurs internes tels que le niveau de démocratisation dansles
institutions, les variables démographiques, d'autres variables
macroéconomiques(les crédits à l'économie, l'indice
harmonisé des prix à la consommation), la bonne gouvernance, la
vulnérabilité au choc peuvent jouer un rôle important dans
la création d'emploi et booster la croissance économique.
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Note d'analyse des comptes nationaux définitifs
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décrit les comptes nationaux du Sénégal comme le
PIB et le taux de croissance économique, publié par l'ANSD
en Août 2010.
Note d'analyse des comptes nationaux définitifs
2008, semi-définitifs 2009 et provisoire 2010,
décrit les comptes nationaux du Sénégal comme le
PIB et le taux de croissance économique, publié par l'ANSD
en Septembre 2011.
Note d'analyse des comptes nationaux définitifs
2009, semi-définitifs 2010 et provisoire 2011,
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PIB et le taux de croissance économique, publié par l'ANSD
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ANNEXES
Statistiques
|
LOG(PIBRH)
|
LOG(TE)
|
LOG(KH)
|
LOG(IDE)
|
LOG(DT)
|
Mean
|
6.815694
|
3.462184
|
4.269494
|
5.768151
|
6.784171
|
Median
|
6.815915
|
3.452081
|
4.299188
|
5.683546
|
6.784171
|
Maximum
|
6.959359
|
3.504295
|
4.476200
|
6.824863
|
7.788004
|
Minimum
|
6.672666
|
3.433213
|
3.999851
|
4.712499
|
5.733665
|
Std.Dev.
|
0.091435
|
0.023029
|
0.169601
|
0.698705
|
0.681821
|
Skewness
|
-0.117758
|
0.397427
|
-0.360710
|
0.158328
|
-0.036759
|
Kurtosis
|
1.517165
|
1.721527
|
1.656100
|
1.828107
|
1.634843
|
Observations
|
25
|
25
|
25
|
25
|
25
|
Dependant :Variable :LOG(PIBRH)
|
|
|
Method : Least Squares
|
|
|
Date : 01/22/18 Time : 01:46
|
|
|
Sample : 1991 2015
|
|
|
Included observations : 25
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Prob
|
C
|
1.770778
|
0.0647
|
LOG(TE)
|
0.881755
|
0.0003
|
LOG(KH)
|
0.498752
|
0.00000
|
LOG(IDE)
|
-0.026952
|
0.0011
|
DT
|
1.66E-05
|
0.4245
|
R-squared
|
0.988683
|
6.815694
|
Ajusted R-squared
|
0.986420
|
0.091435
|
S.E. of regression
|
0.010655
|
-6.068671
|
Sumsquaredresid
|
0.002271
|
-5.824895
|
Log likelihood
|
80.85838
|
-6.001058
|
F-statistic
|
436.8196
|
1.916656
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
Heteroskedasticitytest:White
|
|
|
|
F-statistic
|
0.241167
|
Prob. F(14,10)
|
0.9920
|
Obs*R-squared
|
6.310277
|
Prob. Chi-Square(14)
|
0.9581
|
Scaled explained SS
|
3.504457
|
Pro. Chi
Square(14)
|
0.9978
|
HeteroskedasticityTest :ARCH
|
|
|
|
F-statistic
|
2.514136
|
Prob. F(1,22)
|
0.1271
|
Obs*R-squared
|
2.461407
|
Prob.ChiSquared(1)
|
0.1167
|
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
F-statistic
|
1.317576
|
Prob. F(2,18)
|
0.2924
|
Obs*R-squared
|
3.192552
|
Prob. Chi-Square(2)
|
2026
|
Ramsey RESET Test :
|
|
|
|
F-statistic
|
0.538000
|
Prob F(1,19)
|
0.4722
|
Log likelihood ratio
|
0.698058
|
Prob Chi-Square(1)
|
0.4034
|
|