2.4.2 Ressources en eau de
surface
Les eaux de surface sont représentées par les
formes d'écoulement que sont les fleuves, les lacs, les rivières.
Dans l'ensemble, il faut remarquer que le réseau hydrographique de la
zone de recherche se résume au fleuve Ouémé, la lagune de
Porto-Novo, le lac Nokoué et l'eau douce de la petite rivière de
Boué.
2.4.2.1 Eau du fleuve Ouémé
L'Ouémé, qui est le plus grand fleuve du
Bénin (510 km), reçoit deux affluents importants : l'Okpara (200
km) sur la rive gauche et le Zou (150 km) sur la rive droite. Il subit les
influences des climats soudanien et subéquatorial, mais son
régime est plutôt tropical. L'influence subéquatoriale est
faible et n'existe que sur un petit parcours à l'approche de
l'embouchure. Il draine le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo qui lui
servent de relais vers la mer.
L'eau du fleuve Ouémé (et même celle de la
lagune de Porto-Novo) est perçue comme une eau qui n'est pas sale,
notamment pour les pêcheurs. Les entretiens réalisés dans
les trois arrondissements de la Commune des Aguégués
révèlent des concordances comportementales chez les populations
de pêcheurs quant à la nocivité de cette eau pour la
santé. Cette perception vient de l'idée de la mobilité de
l'eau du fleuve qui n'est pas la même à tout moment.
L'écoulement de l'eau est signe de sa purification
progressive des déchets divers qui y sont déversés. En
apparence, la propreté perçue de l'eau est fonction de soi
même et non des autres. Si les déchets éjectés par
l'individu s'éloignent, il semble penser que ceux des autres ne sont pas
inquiétants tant qu'on ne les voit pas soi-même ; ce qui
explique une certaine tendance à la culturalisation primaire par
l'incorporation psychologique d'une certaine résistance naturelle des
`'toffinou`' aux maladies hydriques.
La Commune des Aguégués, de part sa situation
géographique, utilise l'eau de la vallée de l'Ouémé
pour la pêche, le bain, la lessive, etc. Quand la période de la
crue s'annonce les adeptes du Vodoun Tolègba font des sacrifices pour
exorciser tout le mal que devrait apporter cette crue comme les naufrages, la
faim, les maladies, etc. Mais qu'elle apporte de la richesse pour qu'à
la décrue l'on puisse avoir beaucoup de poissons dans les plans d'eau et
autres.
De même, lorsque les femmes constatent que la crue
commence par sécher, elles apprêtent des bidons de 20 litres ou
plus qu'elles remplissent pour les utiliser à la décrue car juste
à la décrue, l'accès à l'eau du fleuve est
difficile. La photo 1 présente la méthode de mobilisation de
l'eau du fleuve dans la Commune des Aguégués.
251662336
Photo1: Méthode de
mobilisation de l'eau du fleuve Ouémé à
Akpoloukomè
Prise de
vue : Ahlonsou, Août. 2019
La photo 1 montre la manière dont l'eau du fleuve
Ouémé est approvisionnée pendant la crue par la
population des Aguégués. Elles mettent des bassines dans leur
pirogue pour venir les remplir sur le fleuve afin de l'utiliser pour leurs
activités domestiques.
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