UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
(UAC)
*********
CENTRE UNIVERSITAIRE D'ADJARRA
(CUA)
***********
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES
HUMAINES
(FLASH)
***********
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU
TERRITOIRE
(DGAT)
***********
MEMOIRE DE LICENCE
OPTION : Géographie Physique
STRATEGIES DE MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES
EN EAU DANS LA COMMUNE DES AGUEGUES
Réalisé par :
AHLONSOU H. S. Dieudonné
Sous la direction du :
Dr Akibou AKINDELE
Maitre-Assistant UAC/FLASH/DGAT
Soutenu, le 30/11/2019
Chapitre 1 Sommaire
Dédicace.....................................................................................
|
3
|
Sigles et
acronymes.........................................................................
|
4
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Remerciements..............................................................................
|
5
|
Résumé/Abstract............................................................................
|
6
|
Introduction......................................................................................
|
7
|
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE.............
|
9
|
1.1 Cadre
théorique........................................................................
|
9
|
1.2 Approche
méthodologique..................................................................
|
18
|
CHAPITRE II
FACTEURS DE DISPONIBILITE ET
TYPOPOLOGIES DES RESSOURCES EN
EAU.................................................................
|
25
|
2.1 Situations géographiques et administrative de la
Commune des Aguégués...
|
25
|
2.2 Facteurs
biophysiques.................................................................
|
27
|
2.3 Facteurs
humain.....................................................................
|
30
|
2.4 Typologies des ressources en
eau....................................................
|
32
|
CHAPITRE III
STRATEGIES ENDOGENES ET CONTRAINTES DE
MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN
EAU.................................
|
45
|
3.1 Stratégies endogènes de gestion des
ressources en eau...........................
|
45
|
3.2 Contrainte de mobilisation et de
gestion...........................................
|
50
|
3.3 Caractéristiques physico-chimique et
bactériologique............................
|
54
|
3.4 Pathologies liées à l'utilisation de
l'eau.............................................
|
56
|
3.5 Mesures de
renforcement...........................................................
|
57
|
Conclusion
.................................................................................
|
61
|
Bibliographie................................................................................
|
62
|
Liste des
tableaux...........................................................................
|
66
|
Liste des
figures.............................................................................
|
66
|
Liste des
planches..........................................................................
|
61
|
Liste des
photos.............................................................................
|
66
|
Annexes
...................................................................................
|
67
|
Table des
matières...........................................................................
|
73
|
Chapitre 2 Dédicace
A :
- mon père AHLONSOU Joël, pour les efforts
consentis pour m'assurer une éducation de qualité ;
- ma mère ZOSSOU Clémentine, pour son amour et
son soutien.
Chapitre 3 Sigles et acronymes
ABE
|
:
|
Agence Béninoise pour l'Environnement
|
ADEL
|
:
|
Action Intégrée pour le Développement
Local
|
AEV
|
:
|
Adduction d'Eau Villageoise
|
ASECNA
|
:
|
Agence pour la Sécurité de la Navigation
Aérienne en Afrique et à Madagascar
|
BF
|
:
|
Borne Fontaine
|
CIPCRE
|
:
|
Cercle International pour la Promotion et de la
Création
|
CUA
|
:
|
Centre Universitaire d'Adjarra
|
DEA
|
:
|
Diplôme d'Etude Approfondie
|
DGAT
|
:
|
Département de Géographie et Aménagement du
Territoire
|
DGEau
|
:
|
Direction Générale de l'Eau
|
FLASH
|
:
|
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
|
FPMH
|
:
|
Forage de Pompe à Motricité Humaine
|
GIRE
|
:
|
Gestion Intégrée des Ressources en Eau
|
GPS
|
:
|
Global Positoning System
|
INSAE
|
:
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
|
LNCQM
|
|
Laboratoire des Normes et Contrôle de Qualités
Microbiologiques
|
OMS
|
:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONG
|
:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PEA
|
:
|
Point d'Eau Autonome
|
RGPH
|
:
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitation
|
SWOT
|
:
|
Strengts, Weakness, Opportunities and Threats
|
UAC
|
:
|
Université d'Abomey-Calavi
|
UNDP
|
:
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
Chapitre 4 Remerciements
La présente recherche a été
réalisée grâce à l'apport d'un certain nombre de
personnes à qui il est important de témoigner une profonde
reconnaissance.
A mon maitre de mémoire, Dr. Akibou AKINDELE,
Maitre-Assistant et chef de Département de Géographie et
Aménagement du Territoire du Centre Universitaire d'Adjarra, dont la
rigueur scientifique a été d'un apport considérable.
Malgré ses multiples occupations, il n'a pas marchandé sa
disponibilité à diriger ce travail. Recevez ici mes profondes
gratitudes et mes sincères remerciements.
J'exprime aussi toutes mes sincères gratitudes à
Monsieur Julius ZOSSOU, pour avoir lu et apporté ses observations pour
la qualité scientifique de ce travail.
Mes mots de remerciements vont aussi à l'endroit de
tous les Collaborateurs du Dr Akibou AKINDELE pour leur contribution et leur
soutien indéfectible pour la réalisation de ce mémoire.
Mes sentiments de gratitude vont aussi à l'endroit de
Monsieur Elidja ZOSSOU, Directeur de l'ONG CIPCRE-Bénin pour ses
conseils et ses soutiens matériels et financiers m'ont été
très précieux. Trouvez en ce travail, le résultat de vos
sacrifices consentis.
Mes mots de reconnaissances envers tous mes frères et
soeurs en particulier à AHLONSOU Egbémimon Daniel; ceci en
souvenir des jours heureux mais aussi les plus difficiles que nous avons
passés ensemble. Vos encouragements, vos soutiens m'ont
été très précieux pour cette aventure en
Géographie.
Chapitre 5 Résumé
La méconnaissance de l'ampleur des modes de
mobilisation et de gestion de l'eau est un frein au développement local,
dans les pays africains en général et au Bénin en
particulier. Ainsi, la présente recherche vise à étudier
les stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des
ressources en eau en vue de contribuer à une gestion efficace et durable
de l'eau dans la Commune des Aguégués.
Pour atteindre cet objectif, l'approche méthodologique
adoptée repose sur la recherche documentaire, les travaux de terrain
réalisés suivant un échantillon de 170 ménages, le
traitement des données, l'analyse des résultats
réalisée grâce au modèle SWOT.
A l'issue de l'étude, les résultats se
résument par l'inventaire de la typologie des ressources en eau, pour un
taux de déserte de 11,73 % avec 36 points d'eau dont 15 sont en panne.
Ensuite, les stratégies de gestion des ressources sont
répertoriées, et les difficultés y afférentes sont
identifiées. Par ailleurs, la gestion faite des ressources en eau
respecte à peine les normes internationales et les principes du
développement local durable. De plus, cette gestion ne garantit pas la
pérennité de l'eau potable dans le milieu d'étude. Enfin,
des mesures de renforcement telles que la planification rationnelle de
l'utilisation, de la protection des ressources en eau ont été
faites pour une gestion efficace et durable.
Mots clés
: Commune des Aguégués,
stratégies endogènes, mobilisation et gestion des ressources en
eau
Chapitre 6 Abstract
Ignorance of the extent of water mobilization and management
is a brake on local development, in African countries in general and in Benin
in particular. Thus, the present research aims to study the endogenous
strategies of mobilization and management of water resources in order to
contribute to an efficient and sustainable water management in the
Aguégués Commune.
To achieve this objective, the methodological approach adopted
is based on documentary research, fieldwork carried out according to a sample
of 170 households, data processing, analysis of the results carried out using
the SWOT model.
At the end of the study, the results are summed up by the
inventory of the typology of water resources, for a desert rate of 11.73% with
36 water points of which 15 are out of order. Then, the resource management
strategies are listed, and the related difficulties are identified. On the
other hand, the management of water resources barely respects international
standards and the principles of sustainable local development. Moreover, this
management does not guarantee the sustainability of drinking water in the study
environment. Lastly, reinforcement measures such as rational planning of use,
protection have been made for effective and sustainable management of water
resources.
Key words: Commune of the
Aguégués, endogenous strategies, mobilization and management of
water resources
Chapitre 7 Introduction
L'eau est manifestement un besoin naturel : tout le monde
a besoin d'eau et il n'existe guère d'activités
économiques qui n'en dépendent d'une manière ou d'une
autre (H. Dupriez et al, 1990, p. 141). Elle demeure une
ressource stratégique dont la maitrise constitue une clé du
développement durable (OMS, 1996).
La variation des ressources en eau dans le monde est
liée aux changements climatiques et à l'accroissement
démographique. La pollution aussi affecte dangereusement la
qualité des ressources en eau disponibles et hypothèque
l'approvisionnement en eau potable dans le monde. Le Bénin n'est pas
épargné par ces difficultés (L. Odoulami, 2009, p. 11).
Aucune vie n'est possible sans l'eau ; les plantes, les
animaux en ont besoin. Si les premières collectivités humaines
ont été fondées le long des cours d'eau, il est encore
vrai aujourd'hui que l'eau reste et demeure un facteur important de
progrès. Aucune communauté ne peut se développer sans un
approvisionnement adéquat permettant à ses membres de vivre
sainement et confortablement. Et s'il est nécessaire de pourvoir l'eau
en quantité suffisante, il est également requis que cette eau
soit saine et pure car l'eau constitue aussi le vecteur le plus commun et le
plus remarquable de la transmission des maladies (S. C. Hedible, 2007, p.
11)
La question de l'eau est l'une des questions les plus
stratégiques de notre temps et les plus difficiles parce qu'elle est
associée à la vie et qu'elle n'est pas le produit de l'homme
(Tazi Sadeq, 1998). Les usages de l'eau sont multiples et couvrent la
totalité de l'activité humaine (AGCD, 1982). « La mise
en valeur efficace des ressources en eau est reconnue comme une composante
clé d'un développement durable sur le plan environnemental. Une
mauvaise gestion de la ressource peut devenir un frein au développement
socio-économique » (Commission Européenne, 1999).
Le problème de la maîtrise humaine des ressources
en eau, pris ici comme capacité des sociétés à
mobiliser et à contrôler l'eau douce à travers le temps et
l'espace, représente un outil de développement
socio-économique durable (Julien, 2006). Il importe donc de circonscrire
l'ampleur des impacts des modes de mobilisation et de gestion de l'eau sur la
population humaine puisqu'il est paradoxal que l'eau
dite ; « source de vie» est actuellement la
première cause de mortalité dans le monde à cause du
manque d'accès à l'eau potable et à l'assainissement
(Camdessus et al, 2004). Ainsi donc, la gestion de l'eau est
la source de nombreux problèmes sur la planète.
L'enjeu de la maîtrise de l'eau et de sa gestion avec
efficacité et équité est planétaire. Toutefois,
c'est à l'échelle locale que se gère l'eau (Giroult et
Seux, 2002). Le présent document s'articule autour de trois chapitres
:
- le premier présente le cadre théorique et
l'approche méthodologique ;
- le deuxième porte sur les facteurs de
disponibilité et typologie des ressources en eau dans la Commune ;
- le dernier énumère les différentes
stratégies endogènes de gestion, les contraintes de mobilisation
et propose des mesures pour une meilleure gestion des ressources en eau.
CHAPITRE I
Chapitre 8 CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Pour ce chapitre, il est développé le cadre
théorique de la recherche et l'approche méthodologique qui a
permis d'atteindre les résultats.
1.1.Cadre théorique
Il comprend l'état des connaissances, la clarification
des concepts et la problématique.
1.1.1. Etat des connaissances
L'importance de l'eau dans la vie a amené bon nombre
d'organismes et auteurs d'ouvrages à réaliser des études
sur le devenir du monde dans la perspective de la pénurie de l'eau de
bonne qualité. Parmi ceux-ci, nous présentons quelques-uns.
Selon M. Idieti (2004, p. 14), l'eau est d'une
nécessité incontournable à tous les aspects de la vie. De
ce fait les ressources en eau constituent un élément très
important de tous les écosystèmes terrestres. La rareté de
plus en plus accentuée de l'eau exige une intégration de la
planification et de la gestion des ressources en eau.
F. Cocker (2007, p. 10), a montré que la
satisfaction des besoins en eau est non seulement fonction de la
disponibilité des ressources en eau, mais aussi de la qualité et
de la quantité de ces ressources, fer de lance du développement
économique et de l'épanouissement de l'Homme. Mais il se trouve
que les ressources hydrographiques sont inéquitablement réparties
dans l'espace. L'eau est abondante à certains endroits et sous plusieurs
formes mais bien rare dans d'autres.
Pour F. Blot (2004) cité par Akpona et
al. (2015, p. 10), la gestion endogène de l'eau à
Savè peut être appréhendée comme le produit d'une
relation où l'eau devient réelle par des pratiques sociales
construites collectivement qui lui confèrent non seulement une dimension
instrumentale et politique, mais surtout une dimension religieuse et
symbolique.
Pour M. Eliade (2009), la gestion et la
régulation endogènes de l'eau à Savè est alors un
acte éminemment sacré qui renouvelle un pacte entre les hommes et
les dieux.
W. Boko (2009, p. 6) montre que la
responsabilité effective des populations à la base est l'une des
conditions incontournables pour accroître les chances de succès
d'un développement qui ne peut ni s'administrer, ni s'imposer tout
simplement parce qu'on ne développe pas, mais on se développe.
Pour lui, parmi les principaux problèmes qui freinent le
développement à la base, on note en bonne place celui de l'eau.
Il note enfin que la gestion sectorielle des ressources en eau,
caractérisée par une multiplicité des centres de
décision, la faible implication des acteurs et des usagers dans la prise
de décision et la gestion des conflits entre agriculteurs et pasteurs
sont à la base de la mauvaise gestion des ressources en eau dans la
vallée de l'Ouémé.
A. Adjajo (1998) cité par M. Djedji (2011, p. 11) pour
sa part, a identifié les ressources en eau et leur utilisation par la
population de la sous-préfecture de Bantè. Il a
énuméré plusieurs maladies liées a l'eau (la
diarrhée, le paludisme, etc.) qui sont surtout dues aux comportements
des populations, donc au mode de gestion de cette eau.
Gandin (1976) cité par M. Djedji (2011, p. 11) a
traité la notion de l'eau dans toutes ses dimensions dont celles
spirituelle, domestique, agricole, économique, sociale, etc. Il a
montré l'importance et le rôle de l'eau dans les différents
domaines et a souligné que cette précieuse ressource est
gérée de manière peu orthodoxe par les populations.
O. Azonnakpo (2005, p. 13) a montré que les facteurs
physiques et humains sont les éléments qui
conditionnent la disponibilité des ressources en eau dans une
localité. Par ailleurs, il a fait remarquer que la population utilise
anarchiquement l'eau, sans aucun contrôle et qu'il n'y a pas de
planification dans sa gestion, des quantités importantes d'eau sont
déversées dans la nature sans aucune possibilité de les
conserver et de les gérer rationnellement. L'auteur a eu le
mérite de montrer les difficultés d'approvisionnement en eau dans
une Commune située à une altitude plus élevée que
celle de la zone objet d'étude. Mais il n'a pas du tout travaillé
sur la gestion qui implique les savoirs faire des populations en la
matière.
F. Boko (2012) cité par A. Kanhonou (2012, p.
9) dans son étude portant sur : « la contribution
à la mobilisation et à la gestion des eaux pluviales dans
l'arrondissement de Banikoara », estime que les modes de gestion des eaux
pluviales doivent passer notamment par la modification des techniques
culturales au niveau des versants et la mobilisation des eaux de pluies. Pour
l'auteur, la meilleure gestion des eaux passe par un suivi rationnel des
techniques de gestion par les populations de la commune.
Chleq et al. (1997) et Geny (1992)
cité par A. Kanhonou (2012, p. 11) ont élaboré un guide de
gestion des ressources naturelles à partir de l'étude des
relations de l'homme avec l'environnement, de l'analyse des ressources
naturelles des composantes de l'environnement et des stratégies de
gestion des ressources en eau. Ces auteurs pensent que la gestion durable des
ressources en eau d'une localité dépend des modes de gestion
pratiqués dans cette localité.
J. Oucho (1999) dans son article intitulé `'L'eau
douce et la dynamique démographique en Afrique'', a analysé
la relation d'interaction entre les ressources en eau et l'évolution
démographique en Afrique. En se fondant sur les travaux de UNDP
(Programme des Nations Unies pour le Développement), il a
montré les difficultés d'accès à l'eau potable des
populations en Afrique. Cela lui a permis de classifier en 5 catégories
les pays africains selon leur accessibilité à l'eau potable
(très difficile, difficile, bon, très bon et excellant). Cette
étude décrit une situation qui pourrait compliquer la vie sur la
terre puisque l'eau doit être non seulement disponible mais de bonne
qualité pour sa consommation.
R. Vilagnes (2000), dans son ouvrage intitulé
`'Eau, environnement et santé publique'' après avoir
évoqué l'évolution de l'eau entre l'hydrosphère,
l'atmosphère et la lithosphère (eaux
atmosphérique, superficielles et souterraines) et le principe pollueur
payeur mis en vigueur pour la gestion des eaux en France, a
montré la relation entre l'eau et la santé publique
à partir des maladies hydriques et parasitaires. Il a
présenté ensuite les consommations d'eaux dans
l'industrie et à domicile, quelques types de pollution par les
micropolluants et les méthodes de traitement des eaux. Parmi
ces méthodes, il est revenu sur celles de l'assainissement
(individuel et collectif) et des eaux destinées à la consommation
humaine.
Selon C. J. Houssou (2010, p. 8) la gestion de l'eau est donc
entendue comme la gestion des eaux pluviales, des eaux de surface et des eaux
souterraines. L'interaction des ressources en eau avec d'autres ressources
naturelles et les différents milieux écologiques ont conduit
à une prise de conscience internationale de la nécessité
d'associer à la gestion des ressources en eau la prise en compte de la
dimension environnementale de l'eau d'où la naissance du concept de
gestion intégrée des ressources en eau.
Enfin, T. Yamongbe (2011) cité par A. Kanhonou (2012,
p. 11) souligne dans son mémoire de maîtrise que les
problèmes de gestion de l'eau que rencontre la Commune de Zè sont
liés à la mauvaise utilisation des modes de gestion des
ressources en eau et aux manques d'entretien des points d'eau par la
population. Il fait d'abord l'état des lieux des sources
d'approvisionnement de la commune et a montré ensuite que la
multiplicité des sources d'approvisionnement doit
bénéficier d'une gestion particulière des utilisateurs.
L'auteur pense que les propositions de solution à préconiser
comporteront : l'accessibilité à l'eau potable, la
sensibilisation des populations pour l'adoption de meilleure politique de
gestion des eaux dans la Commune de Zè.
La présente recherche montre de façon
spécifique, les stratégies endogènes de mobilisation et de
gestion des ressources en eau dans la Commune des Aguégués
à travers l'association des populations à la base.
1.1.2. Clarification des concepts
L'étude de la gestion des ressources en eau requiert la
connaissance des concepts ci-après: ressources en eau, gestion des
ressources en eau, gestion endogène.
Ressources en eau
: C'est l'ensemble des potentialités
hydriques qu'offre le milieu naturel et que l'on peut exploiter à des
fins sociales et économiques.
Il existe trois (03) sortes de ressources en eau à
savoir : les ressources en eau atmosphérique, les ressources en eau de
surface et les ressources en eau souterraine (M. Idieti, 2004, p. 4).
Houanou (2010) définit les ressources en eau comme
l'ensemble de la quantité des eaux de surface et souterraine disponible
dans une région et susceptible de satisfaire les besoins domestiques,
industriels, agricoles. L'idée de la ressource en eau fait appel
à toutes les disponibilités en eau, aussi bien souterraines que
superficielles de la terre pouvant faire l'objet d'une exploitation (W. Boko,
2009, p. 24).
Dans le cadre de cette recherche, les ressources en eau
comprend donc les eaux atmosphériques (eau de pluie), les eaux
superficielles et souterraines de la localité, utiles et disponibles
pour l'homme et les écosystèmes.
Gestion des ressources en eau : La Gestion
des Ressources en Eau peut être définie comme "un processus qui
permet le développement et la gestion coordonnée de l'eau et des
ressources associées"(S. Zannou, 2013, p. 9). Selon A. Afouda (2007, p.
7), la gestion des ressources en eau est la représentation prospective
de technique de mobilisation, d'approvisionnement et d'usage agricole,
domestique etc. Dans ce travail, la gestion intégrée des
ressources en eau est définie comme une philosophie holistique de la
gestion des ressources en eau qui cherche à intégrer la
planification, le développement et la gestion traditionnelle des
ressources en eau dans tous les secteurs d'utilisation.
Gestion endogène
: C'est la manière de gérer dans
un milieu sans interventions externes. C'est l'ensemble des connaissances, des
croyances, des pratiques d'exploitation et des stratégies d'adaptation
d'une communauté d'hommes (un groupe socioculturel) concernée par
le potentiel écologique en question (ici les ressources en eau) par sa
position géographique (résident de la commune), sa connaissance
du milieu (M. Fakorede, 2002) cité par M. Idieti, (2004, p. 5). Pour S.
Zannou (2009, p. 11), la gestion endogène se réfère aux
techniques locales par opposition à celle qui ont été
introduite par les organes de développement.
Dans ce cadre de recherche, la gestion endogène
comprend les pratiques, les techniques endogènes pour la mobilisation et
la gestion des ressources en eau.
1.1.3. Problématique
Cette rubrique présente la justification du sujet, les
hypothèses de travail et les objectifs de recherche.
1.1.3.1 Justification du sujet
Le Bénin dispose d'énormes ressources en eau du
Nord au Sud. Indispensable pour le développement de la vie, abritant une
partie de la faune et de la flore, vecteur de matières qui
érodent et modifient les paysages, élément vital
d'alimentation ; l'eau devient, avec l'accroissement de la population, une
denrée de plus en plus convoitée. Les ressources sont mal
gérées, faute de politique de gestion et faute
d'équipement de transport qui, lorsqu'il existe, n'est que traditionnel
et coutumier. Mais, les activités économiques obligent
désormais les populations à monopoliser et à s'approprier
l'espace public, pour devenir progressivement maître des lieux,
accentuant encore plus leur pression sur toutes les ressources au cours de ces
dernières vingt années (A. L. Sossou-Agbo, 2013, p. 13).
L'eau est une ressource vitale indispensable à la vie.
Elle constitue un bien précieux et nécessaire à tous les
écosystèmes (Arayé, 2008) cité par M. Afouda (2010,
p. 4). C'est pourquoi l'un des principaux défis auxquels se heurtent la
plupart des pays en général et le Bénin en particulier en
matière de lutte pour le développement économique et
social est la gestion de l'eau (Ahamidé, 2007) cité par M. Afouda
(2010, p. 8).
Ainsi, Barret et al (2003) trouvent que
l'accès à l'eau et à ses bénéfices a
toujours été une préoccupation centrale des
sociétés humaines qui cherchent à disposer de la
qualité d'eau dont elles ont besoin. La ressource eau, malgré son
existence en termes de quantité constitue une source de problèmes
aux communautés locales. Sa rareté et les déficits
critiques liés à la satisfaction équitable des besoins
sont souvent source de tragédie. Aussi, la pérennisation des
ressources en eau est devenue un sujet d'intérêt national dans le
cadre du développement durable et de la gestion intégrée
des ressources en eau (W. Boko, 2009, p. 16).
L'eau source de vie est perçue par la communauté
internationale comme le bien le plus cher, le plus indispensable au bien
être de l'Homme au point de lui décréter une journée
mondiale. Il est facile de penser que les sociétés humaines
entourées par des espaces aquatiques sont les plus heureuses du monde. A
partir de cette vision apparente, on pourrait croire que les populations
lacustres du Sud-Bénin sont plus heureuses que celles vivant en terre
ferme. Il faudra donc comprendre qu'il ne suffit pas d'être
entouré d'eau pour être épargné des
difficultés existentielles (F. Cocker, 2007, p. 27).
Le gouvernement béninois, conscient de l'ampleur des
problèmes de pénuries, d'inondations, de
détérioration de la qualité de l'eau et des divers enjeux
de développement liés à l'eau, a opté pour la
« Gestion Intégrée des ressources en Eau »
(Ahamidé, 2007) cité par M. Afouda (2010, p. 8).
Le Bénin dispose d'une potentialité en eau
très importante qui s'explique par la présence d'un réseau
hydrographique très important et son climat. Au Bénin, la
Direction Générale de l'Eau (DG eau) estime les ressources en eau
de surface disponible pouvant alimenter toute la population en eau potable,
à 13 milliards de m3 en moyenne de ressources
renouvelables chaque année avec deux millions de m3 de
recharge. Le niveau de mobilisation de ces ressources est de l'ordre de 5 % (R.
Arayé, 2008).
Les ressources en eau superficielles et souterraines ont
été évaluées respectivement à dix (10)
milliards et vingt (20) milliards de mètres cubes (Agenda 21 National,
1997). La mobilisation de ces ressources en eau est très
dépendante de deux facteurs à savoir le contexte climatique et le
développement socio-économique de la région
considérée (F. Bensaoula, 2008, p.
3).
Ces chiffres pourraient donner de l'espoir, mais le
problème du mode de mobilisation et de gestion des ressources en eau
continue de se poser.
Aux Aguégués, la question de l'eau se pose moins
en termes d'accessibilité de part sa situation géographique.
L'un des paradoxes de la commune des Aguégués, c'est le mode de
mobilisation et de gestion de ces ressources.
La réflexion sur les problèmes de mobilisation
et de la gestion des ressources en eau conduit à certaines
interrogations :
- quelles sont les sources d'eau existantes dans la Commune
des Aguégués ?
- quelles sont les stratégies endogènes de
mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune ?
- les stratégies utilisées sont-elles efficaces
pour la durabilité de ces ressources ?
C'est pour répondre à ces interrogations, que le
sujet : «Stratégies endogènes de mobilisation et
de gestion des ressources en eau dans la Commune des
Aguégués» a été choisie.
Les réponses à ces différentes
interrogations ont conduit à formuler certaines hypothèses de
recherche.
1.1.4 Hypothèses de recherche
- la Commune dispose
d'une multitude de sources (atmosphérique, superficielles et
souterraines) d'approvisionnement en eau ;
- les populations développent des
stratégies (puits, AEV, gouttière) pour mobiliser et
gérer les ressources en eau ;
- les modes endogènes de mobilisation
et de gestion des ressources en eau ne sont pas efficaces et nécessitent
certaines améliorations.
De ces hypothèses découlent
des objectifs de recherche.
1.1.5 Objectif de recherche
De façon spécifique, il
s'agit de :
- identifier les ressources en eau disponibles dans la Commune
desAguégués ;
- analyser les différentes méthodes
endogènes de mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la
Commune des Aguégués ;
- proposer des mesures de gestion intégrée des
ressources en eau pour ladite Commune.
Pour atteindre ces objectifs, l'approche méthodologique
suivante a été adoptée.
1.2 Approche méthodologique
L'étude des stratégies endogènes de
mobilisation et de gestion des ressources en eau nécessite une
démarche scientifique pour atteindre les objectifs fixés sans
difficulté, qui est basée sur les données
utilisées, la collecte des données, le traitement des
données et l'analyse des résultats.
1.2.1. Données utilisées
Les données utilisées dans le cadre de ce
travail sont :
- les données sur les statistiques climatiques
disponibles à l'ASECNA (moyenne mensuelle des précipitations
entre 1981 et 2013 puis la moyenne mensuelle des températures entre 1981
et 2013) pour la détermination de la quantité de pluie dans le
secteur de recherche, sont obtenues à l'ASECNA. Les relevés ont
été faites à la station synoptique de Porto-Novo ;
- les statistiques démographiques de la Commune des
Aguégués reçues à l'INSAE, ont permis de connaitre
l'effectif des ménages de la Commune des Aguégués ;
- les données
socio-anthropologiques relatives aux acteurs du secteur
de l'eau, le mode de gestion, les contraintes, les problèmes que
rencontrent les acteurs de l'eau et les suggestions apportées par ces
derniers sur la base d'un questionnaire établi au
préalable ;
- les informations relatives aux ressources en eau disponible,
aux modes de gestion adoptés sont collectées sur le
terrain ;
- des données sur les caractéristiques
physico-chimiques et bactériologiques ont été
reçues au Laboratoire des Normes et Contrôle de Qualités
Microbiologiques (LNCQMNP) sur l'eau du fleuve et celle de la borne fontaine
utilisée par la population des Aguégués, pour
vérifier la qualité de l'eau.
1.2.2 Collecte des données
Ces données ont été collectées
à travers la recherche documentaire et l'enquête de terrain.
1.2.2.1 Recherche documentaire
Dans un travail de recherche, la documentation est d'une
importance capitale. L'exploration documentaire est faite à l'issue des
visites dans certaines unités documentaires de la place. Ceci a permis
de faire l'état des lieux de la recherche sur la question et de mieux
cibler les contours du thème de recherche à partir de la revue
de littérature. Le tableau I présente la synthèse de
la recherche documentaire.
Tableau I : Synthèse de la
recherche documentaire
Centres parcourus et institutions
visités
|
Natures des documents
|
Informations recueillies
|
Centre de documentation de la l'ABE
|
Mémoire DEA, Thèse.
|
Information générales sur les modes de gestion des
ressources en eau. Les techniques de l'élaboration de la démarche
méthodologique etc.
|
Bibliothèque de l'Université d'Abomey Calavi
(UAC)
|
Ouvrages généraux, thèse
|
Informations générales et à caractère
méthodologique
|
Centre de documentation de la FASHS
|
Livre, mémoire, rapport et article
|
Informations générales et à caractère
méthodologique
|
Bibliothèque de la Mairie
|
Ouvrages généraux, et publication
|
Les données hydrographiques
|
INSAE
|
Atlas monographique des communes du Bénin, rapport et
publication
|
Les données démographiques de la Commune,
|
ASECNA
|
Fichiers de relevé des données climatiques
|
Statistique climatique de la zone d'étude
|
Source : Résultats
d'enquête, février 2019
Cette recherche documentaire a permis de faire le point des
recherches antérieures se rapportant au sujet. Elle a été
complétée par les enquêtes de terrain.
1.2.2.2 Enquêtes de terrain
Couvrent la période d'octobre 2018
au février 2019 et les outils tels que les guides d'entretiens, les
questionnaires et les grilles d'observations, l'appareil photo ont
été utilisées. Un échantillonnage a
été nécessaire.
- Echantillonnage
Afin de déterminer la taille de l'échantillon
(effectif des ménages), la méthode GNANSSA (2011) a
été utilisé ;
Calcul de la taille de l'échantillon
T= M F
Avec T= la taille de l'échantillon
M= l'effectif des ménages
F= le taux de nombre de ménage est fixé dans ce
cas actuel à 2 %
Exemple de l'arrondissement de Houédomè
T= 2743 2/100
T= 55
Tableau II : Répartition des
ménages enquêtés par Arrondissement dans la Commune
Commune
|
Arrondissements
|
Nombre de ménage
|
Taille de l'échantillon (%)
|
Aguégués
|
Avagbodji
|
2739
|
55
|
Houédomè
|
2743
|
55
|
Zoungamè
|
2981
|
60
|
Total
|
3
|
8463
|
170
|
Source : Résultats
d'enquête, novembre 2018
L'examen de ce tableau montre que l'échantillon
comporte 170 ménages enquêtés. En dehors ces personnes, 12
autorités locales et municipales ont été
interviewées. L'objectif de ce travail est de compléter les
informations bibliographiques, de mieux connaitre les perceptions de la
population de la Commune des événements et d'apprécier les
stratégies endogènes mises en place par la population.
- Techniques de collecte de
données
Ce travail de recherche a été aux moyens des
techniques suivantes :
- l'entretien semi-direct individuel, au moyen d'un guide
d'entretien avec des personnes ressources telles que : chef
d'arrondissement ou chef village, le médecin chef du centre de
santé de Houédomè et les agents intervenant dans la
gestion des ressources hydriques ;
- l'observation directe lors de la visite de terrain a permis
d'identifier les types d'eau dont dispose la Commune des
Aguégués et de déterminer les maladies hydriques
engendrées par la consommation des eaux de surface ;
- l'observation participante a permis de vivre les
réalités du milieu à travers les stratégies
endogènes mises en oeuvre par les populations ;
Par ailleurs, la recherche a été
réalisée aux moyens de certains outils.
- Outils de collecte de données
Plusieurs outils ont servi à la collecte des
données. Il s'agit :
- des questionnaires adressés aux populations,
autorités locales et aux acteurs en charge de la gestion des ressources
en eau, pour recueillir les informations relatives aux aspects physiques,
humains, les infrastructures hydrauliques et les stratégies de
résolution des problèmes liés à leur Commune ;
- d'un guide d'entretien qui a permis de recueillir les
informations relatives aux informations géographiques,
démographiques et organisationnelles. Il est adressé aux
autorités locales et aux personnes en charge de la gestion des
ressources en eau dans la Commune ;
- d'un guide d'observation qui a permis d'identifier les
sources d'eau existante.
- Matériels de collecte de
données
Plusieurs matériels ont servi à la collecte des
données. Il s'agit :
- l'appareil photographique a permis de prendre les images des
différents types d'ouvrages hydrauliques et sources d'approvisionnement
en eau présents dans l'ensemble de la Commune.
- d'un GPS pour prendre les coordonnées
géographiques des points d'eau de la Commune pour la réalisation
de la carte de la spatialisation des points d'eau.
- d'une carte hydrographique pour avoir une idée du
réseau hydrographique
1.2.3 Traitement des données
Cette étape de la méthodologie s'est
déroulée en deux phases :
La première phase consiste en la codification des
réponses et le dépouillement des questions.
La codification des réponses consiste à
définir pour chaque type de réponse donnée par
l'enquêté un code suivant la réponse. Elle a
facilité le dépouillement.
Le dépouillement des questions consiste à
l'élaboration d'une fiche de dépouillement pour trouver les
réponses des questionnaires afin de les quantifier et de les qualifier.
Le dépouillement des données recueillies sur le terrain a
également conduits à l'élaboration des tableaux, des
figures devant illustrer le mémoire. Les conseils et les suggestions des
professeurs ont été d'un apport précieux.
La seconde phase est celle des analyses comportant la grille
de dépouillement. Elle a été aussi bien qualitative que
quantitative. La présente recherche n'a pas la prétention d'avoir
trouvé de solutions à tous les problèmes liés au
secteur de l'eau dans la Commune des Aguégués. Cela comporte
aussi des imperfections car nombreux étaient les obstacles et les
difficultés.
Le traitement des données a abouti au croisement des
données et l'élaboration des tableaux statistiques qui ont
été utilisés dans le cadre de cette recherche. Il a
été procédé aussi à la sélection des
photos illustratives des faits divers, tandis que les autres figures et calculs
sont effectués grâce au logiciel Excel.
Des données sur les caractéristiques
physicochimiques et bactériologiques reçue au Laboratoires des
Normes et Contrôle de Qualités M icrobiologiques (LNCQMNP) ont
été comparées à la norme exigée par le
Bénin pour vérifier la qualité.
1.2.4. Analyse des résultats
Quant à l'analyse des résultats, elle a
consisté à la description au commentaire et à
l'interprétation des différentes figures et séries
statistiques en vue de mettre en relief l'évolution dans l'espace et
dans le temps des variables observées.
Pour évaluer les impacts des activités sur la
ressource en eau dans la Commune des Aguégués, le modèle
SWOT (Strengts Opportunities and Threats) est utilisé pour l'analyse
intégrée des phénomènes environnementaux et
sociaux. Il a permis également de faire une évaluation aux fins
d'une meilleure appréhension de la dynamique de certaines composantes du
milieu et d'identifier les facteurs (physiques et humains) qui influencent la
disponibilité des ressources en eau dans la zone d'étude (tableau
III).
Tableau III : Modèle
d'analyse : SWOT
|
Forces
|
Faiblesses
|
Facteurs
internes
|
Les conditions favorables à la disponibilité des
ressources en eau dans la Commune des Aguégués
|
Les conditions défavorables à la
disponibilité des ressources en eau dans la Commune des
Aguégués
|
|
Opportunités
|
Menaces
|
Facteurs
externes
|
Les avantages de la disponibilité des ressources en eau
dans la Commune des Aguégués
|
Les inconvénients de la disponibilité des
ressources en eau dans la Commune des Aguégués
|
Source :
Présentation du modèle d'analyse SWOT
Les facteurs internes concernent les forces et faiblesses
tandis que les facteurs externes sont les opportunités et menaces qui
agissent sur le système. Ceci a ainsi permis l'analyse des
résultats obtenus sur le terrain.
La présente recherche met en évidence les
stratégies endogènes de mobilisation et de gestion des ressources
en eau dans la Commune des Aguégués. Plusieurs hypothèses
ont été mises, des objectifs ont été fixés.
Pour atteindre ces objectifs, une démarche méthodologique a
été adoptée. L'utilisation de cette démarche
méthodologique a permis d'apprécier les problèmes
d'accessibilité à l'eau dans la Commune des
Aguégués, d'analyser les stratégies
développées par la population pour résoudre les
problèmes de pénuries d'eau.
CHAPITRE II
FACTEURS DE DISPONIBILITE ET TYPOLOGIE DES RESSOURCES
EN EAU
L'espace étant l'objet de la géographie, ce
deuxième chapitre présente le milieu de recherche et prend en
compte les aspects physiques et humains. De la même façon, il fait
l'état des ressources en eau de la Commune puisqu'en la matière,
la connaissance du comportement de l'eau dans son milieu naturel est
nécessaire.
2.1 Situations géographique et administrative
de la Commune des Aguégués
La Commune lacustre des Aguégués, avec une
superficie de cent trois (103) km², est située entre 6° 23'
55'' et 6° 33' 10'' de la latitude nord et 2° 28'et 2° 35' de
longitude est, localisée au sud-ouest du département de
l'Ouémé, au Sud-est du Bénin et dans la partie basse du
fleuve Ouémé à la même latitude que la
municipalité de Porto-Novo.
C'est un ensemble d'îlots d'accumulation alluviale
logé dans la partie basse du fleuve Ouémé submergé
par les crues de trois à cinq mois par an et cet ensemble est
limité :
- au nord par les Communes de Dangbo et
d'Akpro-Missérété ;
- au sud par le lac Nokoué et la Commune de
Sèmè-Podji ;
- à l'est par la lagune de Porto-Novo et la
municipalité de Porto-Novo ;
- et à l'ouest par le lac Nokoué et la Commune
lacustre de Sô-Ava.
Comme l'indique la figure 1 ci-dessous.
Figure 1 : Situations
géographique et administrative de la Commune des
Aguégués
La Commune sur le plan administratif est divisée en
trois (03) Arrondissements que sont : Avagbodji, Houédomè et
Zoungamè. Ces arrondissements sont subdivisés en 23 villages
INSAE (2012).
2.2 Facteurs biophysiques
Il prend en compte le climat, le réseau hydrographique,
et le sol.
2.2.1 Aspects climatiques
Les pluies constituent l'élément principal du
climat, puisqu'elles déterminent les saisons comme partout en milieu
tropical (Boko, 2004) cité par M. T. Wankpo (2012, p. 26). La figure 2
présente la variabilité inter mensuelle des pluies (1981-2013)
dans la Commune des Aguégués.
Figure 2 :
Variabilité inter mensuelle des pluies aux
Aguégués
Source : ASECNA,
2019
De l'analyse de la figure 2, la Commune lacustre des
Aguégués présente un climat de type tropical humide
caractérisé par deux (02) saisons de pluie et deux (02) saisons
sèches d'importance inégale et montre que le mois de Juin est le
mois le plus arrosé avec un extremum de 310,1 mm qui diminue jusqu'au
mois d'août puis une reprise qui fait apparaitre le second pic au mois
d'octobre avec une valeur de 147,50 mm. La Commune des Aguégués
est caractérisée par le régime bimodal qui
détermine le climat subéquatorial à quatre saisons :
Le régime pluviométrique prédispose la
Commune des Aguégués à un potentiel hydrique très
important et favorise la disponibilité des ressources en eau.
2.2.2 Réseau hydrographique
Le principal cours d'eau qui traverse les
Aguégués est le delta de l'Ouémé. La zone
d'habitation constitue le bourrelet de terre et la vaste plaine de bas-fonds
marécageux qui séparent la lagune de Porto-Novo et le lac
Nokoué. Le grand canal de Totchè est sa ligne de
démarcation au Sud avec la Commune de Sèmè-Podji voir
figure 3.
Figure 3 : Réseau hydrographique
de la Commune des Aguégués
De l'analyse de la figure 3, il ressort que le réseau
hydrographique est constitué de plusieurs cours d'eau dont : le
fleuve Ouémé, la lagune de Porto-Novo, le lac Nokoué et la
rivière Boué ce qui justifie la disponibilité des
ressources eau dans la Commune.
2.2.3 Aspects pédologiques
La Commune des Aguégués a des sols hydromorphes
à argile noire aptes à l'agriculture. Ces sols reçoivent
annuellement des dépôts alluvionnaires, lors de la crue, qui
maintiennent sa fertilité. Ce type de sol intervient dans le processus
d'infiltration des eaux à travers sa propriété de
perméabilité dépendante de sa structure ou de son
texture ; ce qui justifie la présence des eaux souterraines.
2.3 Facteurs humains
Cette partie prend en compte l'évolution
démographique et les différentes activités que la
population mène dans la Commune en rapport avec le sujet
traité.
2.3.1 Evolution
démographique
La population de la Commune lacustre des
Aguégués est de 21 333 habitants en 1992, de 26 650
habitants en 2002 et est de 44 562 en 2013 selon les résultats de RGPH
(2013). La figure 4 présente l'évolution de la population de
1992-2025
Figure 4 :
Evolution de la population de la Commune des Aguégués de
1992 -2025
Source : INSAE,
2013+projection
Il ressort de l'analyse de la figure 4 que la population de la
Commune des Aguégués à une évolution exponentielle.
Cette évolution de la population entraine une augmentation des besoins
en eau et une dégradation de la ressource en eau. L'effectif des femmes
représentent 51 % de la population alors que les hommes
représentent 49 % (RGPH-2013). Majoritairement, elles sont très
peu représentées dans les différents comités de
gestion des ressources en eau.
Les femmes, selon le troisième principe de la GIRE,
jouent un rôle central dans l'approvisionnement, la gestion et la
sauvegarde de l'eau. Elles sont des « fournisseurs », et
utilisatrices de l'eau. Elles jouent un rôle majeur dans la collecte et
la sauvegarde de l'eau pour les utilisations domestiques et dans de nombreuses
activités économiques. Mais elles ont un rôle beaucoup
moins influent que les hommes dans la gestion, l'analyse des problèmes
et les processus de prise de décisions relatives aux ressources en
eau.
2.3.2 Activités
économiques
L'eau est une nécessité vitale pour l'homme.
Elle est à la base de plusieurs activités domestiques et
économiques. Aux Aguégués, nombreuses sont les
activités génératrices de revenu qui impliquent
l'utilisation de l'eau telles que la pêche, l'agriculture et autres. La
pêche est la principale activité de cette population. En dehors de
la pêche, d'autres activités se pratiquent telles que le transport
fluvial par barque et l'élevage des bovins, des porcins, des lapins et
des volailles.
L'activité des villages est ordonnée par le
rythme de la crue. A la période d'inondation correspondent des moments
de vie léthargique. A la décrue s'ouvrent, par contre, des mois
d'activités notamment la pêche, et les cultures de décrue.
Ces ressources en eau sont quotidiennement exploitées par les
populations pour mener à bien les diverses activités
socio-économiques.
2.4 Typologies des ressources en eau
La population de la Commune des Aguégués utilise
différentes sources d'eau pour s'approvisionner en eau.
Les ressources en eau sont très abondantes dans la
Commune et permettent les activités de pêche qui se font dans les
trois arrondissements de la Commune toute l'année.
Sur le plan environnemental, la Commune des
Aguégués est inondée tous les ans par les eaux du fleuve
Ouémé de juillet à novembre mis à part le village
Agbodjèdo. Les ressources en eau de la Commune des
Aguégués sont constituées par les eaux
atmosphériques, les eaux de surface et eaux souterraines.
2.4.1 Ressources en eau atmosphériques
Les pluies représentent les eaux atmosphériques.
Elles commencent en avril jusqu'à juillet, recommencent en octobre et
prennent fin en novembre.
Le climat des Aguégués est tropical.
Aguégués affiche 30° C de température en moyenne sur
toute l'année. Chaque année, les précipitations sont en
moyenne de 1 304 mm (ASECNA, 2018). Au cours des enquêtes, les personnes
interrogées estiment que la pluie est un moyen pour alléger les
tâches aux femmes qui sont d'ailleurs responsables en approvisionnement
de l'eau.
La récupération et le stockage des eaux
pluviales se font également avec les bassines quelques fois, avec les
jarres de façon permanente. Ce sont des systèmes très
simples qui permettent de recueillir l'eau de pluie : on dispose les
récipients, tonneaux et/ou jarres sous les écoulements ou
déversoirs des toits pour recueillir l'eau. L'eau tombée sur les
toits emporte les micro-organismes qui la polluent puisque les surfaces de
captage et les réservoirs de stockage sont exposés et sont de
véritables sources de pollution.
La récupération et le stockage de l'eau sont une
véritable tâche à laquelle s'adonnent les femmes sous la
pluie. Cette activité permet de récupérer une très
petite quantité de pluie et la plus grande partie coule vers les cours
d'eau ou plans d'eau ou s'infiltre vers les nappes souterraines.
Dans cette Commune, il existe plusieurs manières de
mobiliser les eaux pluviales. La planche 1 montre le dispositif de conservation
des eaux pluviales.
1.2
1.1
Planche 1 : Dispositif de conservation
des eaux pluviales à Aholoukomè
Prise de vues : Ahlonsou,
octobre 2018
La photo 1.1 montre les récipients remplis d'eau
pluviale recueillie. En effet dans la Commune des Aguégués, 70 %
de maisons sont couvertes de tôles dotées des gouttières
et 30 % sont couvertes en paille, de matériaux communément
appelés `'Ki'' qui conduisent les eaux de pluie dans les
récipients comme la photo 1.2 où les récipients sont en
contacts avec le sol, et après la réception elle est
conservée dans des jarres et autres pour être utilisée
comme l'indique la photo 1.1.
S'agissant de l'approvisionnement en eau de pluie, des
systèmes ont été adoptés suivant les moyens de
chaque ménage.
Dans le cas de la rareté des pluies, les adeptes du
vodoun `'aylowèdo`' se c
nsacrent à des offres de sacrifices pour implorer leur
divinité pour qu'il ait pluie pour les cultures.
2.4.2 Ressources en eau de
surface
Les eaux de surface sont représentées par les
formes d'écoulement que sont les fleuves, les lacs, les rivières.
Dans l'ensemble, il faut remarquer que le réseau hydrographique de la
zone de recherche se résume au fleuve Ouémé, la lagune de
Porto-Novo, le lac Nokoué et l'eau douce de la petite rivière de
Boué.
2.4.2.1 Eau du fleuve Ouémé
L'Ouémé, qui est le plus grand fleuve du
Bénin (510 km), reçoit deux affluents importants : l'Okpara (200
km) sur la rive gauche et le Zou (150 km) sur la rive droite. Il subit les
influences des climats soudanien et subéquatorial, mais son
régime est plutôt tropical. L'influence subéquatoriale est
faible et n'existe que sur un petit parcours à l'approche de
l'embouchure. Il draine le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo qui lui
servent de relais vers la mer.
L'eau du fleuve Ouémé (et même celle de la
lagune de Porto-Novo) est perçue comme une eau qui n'est pas sale,
notamment pour les pêcheurs. Les entretiens réalisés dans
les trois arrondissements de la Commune des Aguégués
révèlent des concordances comportementales chez les populations
de pêcheurs quant à la nocivité de cette eau pour la
santé. Cette perception vient de l'idée de la mobilité de
l'eau du fleuve qui n'est pas la même à tout moment.
L'écoulement de l'eau est signe de sa purification
progressive des déchets divers qui y sont déversés. En
apparence, la propreté perçue de l'eau est fonction de soi
même et non des autres. Si les déchets éjectés par
l'individu s'éloignent, il semble penser que ceux des autres ne sont pas
inquiétants tant qu'on ne les voit pas soi-même ; ce qui
explique une certaine tendance à la culturalisation primaire par
l'incorporation psychologique d'une certaine résistance naturelle des
`'toffinou`' aux maladies hydriques.
La Commune des Aguégués, de part sa situation
géographique, utilise l'eau de la vallée de l'Ouémé
pour la pêche, le bain, la lessive, etc. Quand la période de la
crue s'annonce les adeptes du Vodoun Tolègba font des sacrifices pour
exorciser tout le mal que devrait apporter cette crue comme les naufrages, la
faim, les maladies, etc. Mais qu'elle apporte de la richesse pour qu'à
la décrue l'on puisse avoir beaucoup de poissons dans les plans d'eau et
autres.
De même, lorsque les femmes constatent que la crue
commence par sécher, elles apprêtent des bidons de 20 litres ou
plus qu'elles remplissent pour les utiliser à la décrue car juste
à la décrue, l'accès à l'eau du fleuve est
difficile. La photo 1 présente la méthode de mobilisation de
l'eau du fleuve dans la Commune des Aguégués.
251662336
Photo1: Méthode de
mobilisation de l'eau du fleuve Ouémé à
Akpoloukomè
Prise de
vue : Ahlonsou, Août. 2019
La photo 1 montre la manière dont l'eau du fleuve
Ouémé est approvisionnée pendant la crue par la
population des Aguégués. Elles mettent des bassines dans leur
pirogue pour venir les remplir sur le fleuve afin de l'utiliser pour leurs
activités domestiques.
2.4.2.2 Lagune de Porto-Novo et le lac
Nokoué
Situés au Sud-est du Bénin (6° 25' N,
2° 36 E), le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo (environ 180
km² pour l'ensemble en période d'étiage) forment la plus
importante superficie d'eaux saumâtres du Bénin
(Lalèyè, 1995). Les pêcheurs des plans d'eau du
Sud-Bénin sont de véritables professionnels très inventifs
qui excellent dans le métier et l'exercent de manière
individualisée ou collective. Elle est la principale ressource
utilisée par les trois quart (3/4) des pêcheurs des
Aguégués. Les pêcheurs, quant ils vont à la
pêche ils utilisent cette eau pour leurs besoins (cuisine, boisson).
2.4.2.3 Eau de la rivière Boué
L'eau de Boué cristallise autour d'elle plusieurs
perceptions et son accès est aussi hybride en ce sens qu'il peut
être à la fois gratuit et libre d'une part et payant d'autre part.
C'est à la fois une eau normale considérée comme potable
suivant les normes locales de qualité, une eau thérapeutique, une
eau bénite mais aussi une eau commercialisée. Autrefois, l'eau de
Boué était prioritairement utilisée pour la boisson et la
cuisson des aliments en période de crue, et en second lieu pour le bain,
la lessive et la vaisselle, au moment de la salinité de l'eau du fleuve.
De même, les pisciculteurs de la Commune des Aguégués
utilisent cette eau Boué dans leurs enclos pour sauver leurs poissons ou
pour sauvegarder leur rentabilité. La photo 2 montre l'état de
cette eau.
251655168
Photo 2 : la rivière
Boué
Prise de vue :
Ahlonsou, mars 2019
La photo 2 montre l'état de la rivière
boué qui est utilisé par la population des Arrondissements de
Houédomè et Zoungamè de janvier en mars lors de la
salinité de l'eau du fleuve. Car en cette période, l'eau de mer
se draine jusqu'au niveau du fleuve ; ce qui fait que l'eau du fleuve
devient salée et justifie l'absence des infrastructures
hydrauliques dans ces deux Arrondissements selon 30 % des personnes
enquêtées à Houédomè et Zoungamè.
2.4.3 Ressource en eau souterraine
Les ressources en eau souterraines sont constituées par
les différents aquifères continus du sous-sol de la Commune. Les
eaux souterraines proviennent de l'infiltration des eaux de pluies dans le sol.
Celles-ci s'insinuent par gravité dans les pores, les microfissures et
les fissures des roches, humidifiant des couches de plus en plus profondes,
jusqu'à rencontrer une couche imperméable. Là elles
s'accumulent, remplissant le moindre vide, saturant d'humidité le
sous-sol, formant ainsi un réservoir d'eau souterraine appelé
aquifère. Les stratégies de mobilisation des eaux souterraines
dans la Commune des Aguégués se font par les puits, les
adductions d'eau villageoise (AEV) et des forages. Ces forages permettent
d'accéder au ressource en eau des aquifères profondes.
2.4.3.1 Puits
Les puits sont forés par les puisatiers
spécialisés avec des outils rudimentaires (pioches, houe, pelle,
sceau, marteau). La planche 2 présentent les puits que disposent la
Commune des Aguégués, ils sont généralement de
forme cylindrique et couvrent 20 % des besoins en eau du village
Agbodjèdo dans l'arrondissement de Houédomè et sont les
seul puits dans la Commune des Aguégués.
2.2
2.1
Planche 2 : Puits à
Agbodjèdo
Prise de vue : Ahlonsou,
juillet19
La photo 2.1 présente un puits non couvert de forme
cylindrique réalisé en 1999 est d'une profondeur de 5 m tandis et
est considéré comme un puits moderne et peu entretenu. La photo
2.2 montre un puits traditionnel réalisé en 1993. Cet ouvrage qui
sert de source d'approvisionnement aux populations de ce village est
très peu entretenu et a pour profondeur 2 m. La population le
préfère du faite que l'eau issue de ce puits est toujours
fraiche.
2.4.3.2 Pompe à motricité humaine
Une pompe à motricité humaine est un ouvrage de
captage des eaux souterraines à diamètres réduit
permettant une meilleure exploitation des potentialités aquifères
d'une formation. Elles sont munies d'un matériel non motorisé. La
Commune des Aguégués dispose de 05 forages de pompe à
motricité humaine (FPMH) dont 03 fonctionnels. Ces infrastructures se
trouvent dans l'arrondissement d'Avagbodji précisément dans les
villages de Djèkpe et Akpadon. La photo 3 montre un forage à
motricité humaine.
Photo 3 : Forage de pompe à
motricité humaine à Akpadon (Avagbodji)
Prise de vue :
Ahlonsou, juillet 2019
La photo 3 présente un forage à
motricité humaine couvert qui sert les populations d'akpadon et est
toujours fonctionnel. Cet ouvrage est géré par une dame et est
bien protégé, les usagers se déchaussent habituellement
avant de monter pour approvisionner.
En outre, certains forages, par manque d'entretien, ne sont
plus opérationnels et sont donc abandonnés par les populations.
Dans l'ensemble, les forages équipés de pompes, par leur nombre
restreint, n'ont pas comblé les attentes des populations qui,
aujourd'hui, préfèrent d'autres types d'ouvrages plus modernes.
2.4.3.3 Adduction d'eau villageoise (AEV)
L'AEV est généralement constituée d'un
forage équipé d'un système de pompage motorisé
relié à un réservoir de stockage et à un
réseau de distribution. Ce type d'ouvrage est préconisé
pour une population relativement importante (environ 2 000 personnes) comme le
montre la planche 3.
3.2
3.1
Planche 3 : Système pompage des
villages Akpadon et Djèkpé
Prise de vue : Ahlonsou,
juillet 2018
La photo 3.1 montre l'AEV d'Akpadon réalisé en
brique relié à un système de pompage tandis que celle de
la photo 3.2 est réalisée avec des fers métalliques et un
système de pompage dans le village Djèkpé. Cet ouvrage
fantastique est bien apprécié par les populations et permettent
à la population de s'approvisionner en eau potable. Mais son coût
de réalisation très exorbitant (40 a 60 millions de francs CFA)
rend difficile son acquisition. C'est ce qui explique qu'il n'y a que trois
(3) dans la Commune dont 2 sont fonctionnelles.
2.4.3.4 SONEB
Le nombre de ménage couvert par la SONEB est
très faible (Tableau IV). Très faible car seul les
arrondissements de Houédomè et de Zoungamè sont desservis
par le réseau de la SONEB depuis sa station de pompage de Porto-Novo
depuis 1996. Au total, 118 abonnés de la SONEB dont 61 sont fonctionnels
et 57 sont non fonctionnels.
Tableau IV :
Situation des abonnés du réseau SONEB en 2018
Nombre d'abonnés
|
Personnel
|
communautaire
|
|
Fonctionnel
|
Non fonctionnel
|
Fonctionnel
|
Non fonctionnel
|
Houédomè
|
20
|
13
|
12
|
15
|
Zoungamè
|
08
|
3
|
21
|
26
|
Total
|
28
|
16
|
33
|
41
|
Source : SONEB,
2019
L'analyse du tableau IV montre que depuis 1996 jusqu'en 2011,
118 branchements seulement ont été opérés par la
SONEB pour un nombre de ménages estimés à 5 724 en 2013.
De nos jours, il n'existe que 61 branchements fonctionnels donc 57 lignes ont
été résiliées pour faute de non payement de
facture ; ce qui amène la population à faire aux autres
sources d'eau.
2.4.3.5 Répartition spatiale des points d'eau
aux Aguégués
Ces ressources en eau sont peu importantes et leur effectif
est très réduit par rapport à celui de la population.
L'entretien en état de ces différentes sources d'eau se fait
selon le type d'organisation existant au niveau de chaque localité de la
Commune. C'est ainsi qu'il est constaté une
inefficacité de fonctionnement des comités de gestion des points
d'eau dans certaines localités et la quasi-inexistence de ces
comités dans d'autres. Le tableau V illustre bien l'état des
points d'eau et leur répartition dans les différentes
localités de la Commune.
Tableau V : Types d'ouvrages
hydrauliques rencontrés dans la Commune des Aguégués.
Arrondis
|
Pop
|
Besoin en eau
|
Point d'eau
|
Taux de desserte (%)
|
Existant
|
Fonct
|
Panne
|
FPMH
|
PEA
|
P
|
BF
|
AEV
|
Avagbodji
|
12 335
|
50
|
5
|
1
|
0
|
21
|
3
|
17
|
13
|
34
|
Houédomè
|
14 782
|
59
|
2
|
2
|
2
|
0
|
0
|
4
|
2
|
6,77
|
Zoungamè
|
17 445
|
70
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
-
|
-
|
0.0
|
Total
|
44 562
|
179
|
7
|
3
|
2
|
21
|
3
|
21
|
15
|
11,73
|
Source : DGEau,
septembre 2019 (Actualisé par données de terrain 2019)
FPMH : Forage équipé de Pompe a Motricité
humaine ; P: Puits ;
AEV : Adduction d'Eau Villageoise ; BF : Borne Fontaine ;
PEA : Point d'Eau Autonome, 1PE donne de l'eau à 250 habitants.
La lecture du tableau V montre que le taux de desserte total
en eau de la Commune est de 11,73 %. Malgré la présence
d'adduction d'eau par la SONEB dans la Commune, la couverture des besoins en
eau restent encore inadéquate dans la mesure où cette adduction
ne couvre que deux arrondissements et il existe encore des abonnés qui
n'ont pas d'eau (les non actifs) et des points non fonctionnels. En somme, la
couverture des besoins en points d'eau qui est de 11,73 % est inadéquate
à l'échelle Communale (il faudrait qu'elle atteigne 98 à
100 % afin de dire qu'il y a adéquation). Les forages sont donc
globalement insuffisants dans la Commune des Aguégués. Les
besoins en eau varient au fil des années puisque la population
croît alors que la réalisation des points d'eau et leur mise en
service n'évolue pas au même rythme. La figure 5 présente
la spatialisation de ces points d'eau dans la Commune des
Aguégués.
Figure 5 : Spatialisation des points
d'eau dans la Commune des Aguégués
L'analyse de la figure 5 montre que les ressources en eau de
la commune sont inégalement réparties dans les arrondissements.
Dans l'ensemble de la commune, les synthèses de l'année 2019
montrent une inégale répartition sur le territoire des points
d'eau et sont plus concentrés dans l'Arrondissement d'Avagbodji.
L'arrondissement de Houédomè est peu couvert en point d'eau alors
que Zoungamè ne disposent aucun ouvrage hydraulique. Ceci peut
s'expliquer par la mauvaise politique de répartition des ouvrages
hydrauliques et aussi, la position géographique de certains
arrondissements de la commune.
Chapitre 9
STRATEGIES ET CONTRAINTES DE MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN
EAU
Les ressources en eau font l'objet de plusieurs
aménagements, d'utilisation, de conservation et de contrôle. Le
présent chapitre présente les différentes
stratégies de gestion et de mobilisation ainsi que leurs contraintes
dans la Commune des Aguégués.
3.1 Stratégies endogènes de gestion des
ressources en eau
Les modes de gestion des ressources en eau varient suivant les
différentes sources d'eau.
3.1.1 Gestion des ressources en eau de surface
Il prend en compte les ressources en eau du fleuve
Ouémé, de l a rivière Boué, la lagune de Porto-Novo
et lac Nokoué.
3.1.1.1 Ressource en eau du fleuve
Ouémé
Selon les localités et les acteurs et en fonction de la
disponibilité ou non d'une source alternative d'approvisionnement en
eau, les perceptions autour du mode de gestion diffèrent. La relation
entre mouvement de l'eau et purification va au-delà de la simple
justification de la consommation du fleuve Ouémé. Cette
idée articule aussi tout un univers spirituel dans une dialectique de
pollution/ purification des espaces aussi bien individuels que collectifs.
.
Se laver certaines parties du corps à l'aide de l'eau
du fleuve qui coule est supposé être un antidote contre certains
maléfices.
Ainsi, en cas d'incendie toujours perçu comme un
malheur exprimant la colère des vodouns ou le châtiment d'un
mauvais comportement social, toute personne ayant contribué à son
extinction devra alors se purifier. Ce rituel consiste à se laver les
mains, les pieds, le visage et la tête dans l'eau du fleuve avant de
retourner vers sa propre demeure, afin de se débarrasser de l'esprit
maléfique envoyé à la victime à travers l'incendie
de sa maison et se protéger des effets boomerangs que son coup de main
à une victime de châtiment pourrait lui causer.
La même idée de mouvement de l'eau comme
source/facteur de purification est présente dans le rituel propitiatoire
de nouvel an qui se déroule dans les Aguégués à
travers « Tovosinsan ». En effet, chaque début/fin
d'année dans le village de Zinviékomè dans
l'arrondissement de Houédomè s'organise la
cérémonie de « Tovosinsan », qui consiste
à consulter l'oracle `'fa'' pour savoir le signe sous lequel sera
placée la nouvelle année. C'est un rituel de formulation de
meilleurs voeux pour toute la Commune des Aguégués et qui
s'achève par une offrande à la divinité
« Tolègba » dont l'autel se trouve dans la cour des
bureaux de l'arrondissement de Houédomè comme le montre la photo
4.
Photo 4 : Autel du
vodoun Tolègba devant l'arrondissement de Houédomè
Prise de
vue : Ahlonsou, janvier 2019
La photo 4 montre l'autel de la
divinité « Tolègba » où se fait
chaque année le sacrifice pour la purification de l'eau ainsi que les
ressources qui y sont.
Entre juillet et fin octobre ou mi-novembre qui correspond
à la grande période de crue, 97 % des populations utilisent
directement l'eau de la cour de leurs maisons sur pilotis pour leurs
différents besoins (bain, vaisselle, lessive, mais aussi
défécation) comme l'indique la photo 5. Les risques liés
à cet usage multiple de l'eau, à des fins qui sont
contradictoire, ne sont pourtant pas perçus comme dangereux car pour la
population le courant d'eau est fort et draine loin tous les déchets qui
s'y trouvent en cette période.
Photo 5: Utilisation de
l'eau de la crue pour le bain dans le village Aholoukomè
Prise de vue :
Ahlonsou, Septembre2018
La photo 5 montre des enfants qui se lavent dans l'eau devant
leur maison car c'est la période de la crue et l'accès à
l'eau pour leur besoin est plus facile.
Mais à la décrue une série
d'interdictions sont édictées pour assurer un usage collectif
plus ou moins hygiénique de l'eau du fleuve. Ces prescriptions
étaient considérées comme édictées par les
divinités protectrices du fleuve et révélées aux
anciens par l'oracle. Leurs transgressions étaient
considérées comme sources de malheur pour la communauté.
Pour ceux qui transgressaient ces règles, la société
sécrète² des `'Zangbéto`'(les gardiens de la nuit)
était chargée de l'application des sanctions. Le
`'zangbéto `' peut donc dénoncer un fautif en criant haut son nom
la nuit dans tout le village pendant des heures, en racontant la faute commise
et les dangers de malheur encourus si lapersonne concernée et les siens
ne se rapprochaient pas des responsables `'Zangbéto `' pour demander
clémence et payer une pénalité. Les témoignages
concordants recueillis dans la communauté attestent que les
règles de protection de l'eau sont respectées.
3.1.1.2 Gestion des ressources en eau du complexe lac
Nokoué-lagune de Porto-Novo
La gestion des ressources naturelles était
fondée sur un arsenal d'interdits et tabous portant sur les ressources
naturelles. Le viol de ces tabous était sévèrement puni.
Deux jours de repos sur cinq étaient accordés par respect aux
divinités (K. Imorou, 1996). La crainte des sanctions divines et la
forte croyance des populations en leur vodoun maintenaient en respect tous ceux
qui risquaient de compromettre le système. Véritable protection
de l'environnement, cette coutume a permis pendant des siècles, une
régulation et une restauration des écosystèmes
naturels.
Pendant la période de crise issue, les populations
riveraines invoquaient et louaient tout simplement leurs dieux lacustres pour
la résolution des problèmes. Elles n'ont pas manqué de
multiplier les interdits. Malheureusement, les années 70 ont
marqué un tournant historique dans cette approche traditionnelle de
gestion des ressources naturelles. La rigueur traditionnelle se trouve
confrontée à d'autres réalités. La mondialisation
informationnelle a drainé une prolifération des sectes
religieuses (chrétiennes et musulmanes) avec une conversion de la
majorité des populations. Cette conversion aux religions
importées a complètement changé la configuration de la
scène traditionnelle. Un syndrome de mouvements religieux affecte les
populations riveraines mettant en péril la capacité de support
des ressources naturelles.
Les règles de gestion du plan d'eau portent
sur :
- l'interdiction d'accès aux femmes en
menstrues ;
- l'interdiction des engins de pêche prohibés.
Ces règles ne sont plus respectées de nos
jours ; ce qui a conduit à la diminution des ressources
halieutiques.
En ce qui concerne la gestion du transport sur la lagune, il y
a des redevances qui sont payées à la mairie des
Aguégués.
3.1.1.3 Gestion de la rivière Boué
Cette source est utilisée depuis les temps ancestraux
par les populations de Houédomè et de Zoungamè comme
alternative à l'eau du fleuve Ouémé quand cette
dernière devient salée entre janvier et juillet. La
rivière Boué située à quelques kilomètres
de Houédomè est située dans les marais au large du
village de Vakon dans la Commune voisine
d'Akpro-Missérété. Elle est accessible par voie fluviale
à partir d'un bras du fleuve Ouémé qui débouche sur
la lagune de Porto-Novo.
De nombreuses perceptions sont construites autour de ce point
d'eau. L'eau de la rivière Boué est réputée pour
avoir des vertus thérapeutiques du fait de l'apparence de
décoction ou de tisane qu'elle offre à cause de la
présence d'un certain nombre de plantes aquatiques
considérées comme médicinales. L'eau a une coloration
variant entre le jaune clair et le rougeâtre, suivant le degré de
macération et la saison en cours (pluvieuse ou sèche). La femme
qui accouche commence son bain et celui de son bébé par l'eau de
Boué, ce qui lui permet d'avoir la bonne forme et la santé.
De nombreux interdit entourent également l'eau de cette
rivière alimentée par une source d'eau qui n'est rien d'autre
qu'une nappe phréatique qui affleure. De ce fait l'eau de la
rivière Boué est considérée comme
mystérieuse. Un vodoun lui est même consacré, à
savoir la divinité « dan » (serpent) localement
dénommée `'vodoun Kindjinou`'. Des prêtres `'vodoun`' de
Vakon (Commune d'Akpro-Missérété) organisent depuis des
générations un rite sacrificiel annuel au bord de cette
rivière en l'honneur de cette divinité. Cette dernière
reçoit en offrande souvent des bananes et du miel. L'accès
à l'eau de Boué est frappé d'interdit aux femmes en
menstrues. Si elles transgressent cette interdiction, elles verront un serpent
passer devant sa pirogue et l'entraver dans sa progression sur l'eau, ou si
elle puise l'eau, son gout sera salé, ce qui va la contraindre à
évoluer en profondeur sur la rivière avant de réussir
éventuellement à avoir de l'eau douce.
3.1.2 Gestion des eaux atmosphériques
Les eaux pluviales constituent la principale source
d'approvisionnement en eau de consommation et d'usage pour les activités
domestiques. Les méthodes de collecte des eaux de pluie sont multiples.
Au cours des enquêtes, 90 % des personnes enquêtées estiment
que c'est un moyen pour alléger les tâches aux femmes qui sont
d'ailleurs responsables de cette activité. Les eaux de pluie, dans la
commune des Aguégués ne font pas encore l'objet d'une gestion
efficace. Ainsi, au niveau des ménages, l'eau de pluie est recueillie
par endroits, grâce à des gouttières, dans des jarres pour
les usages domestiques. La grande partie des eaux pluviales qui tombent dans
les villages de la commune, ne recevant aucune autre attention, se frayent
elles-mêmes leur chemin pour rejoindre le fleuve, d'autres se stagnent et
rendent les villages inaccessibles.
3.1.3 Gestion des eaux souterraines
Il existe en général quatre (04) modes de
gestion des ressources en eau au Bénin : le contrat tripartite ; le
contrat production-distribution ; le contrat Association de Consommateurs et le
contrat fermier.
Mais aux Aguégués, certaines ouvrages
hydrauliques sont gérés par les communautés
elles-mêmes constituées en comité selon 90 % des personnes
enquêtées. Cette approche d'avant décentralisation qui
consiste à laisser la gestion des ouvrages à quelques individus
constitué en association ou comité, n'a pas encore
évolué dans la Commune des Aguégués.
Seules les Bornes Fontaines réalisés en 2017
sont gérées avec le mode de contrat fermier. Dans ce mode de
gestion, les consommateurs n'ont pas de rôle direct et ne sont pas
constituée en association. La Commune signe un contrat d'affermage
directement avec un opérateur privé (fermier). Le fermier
à plusieurs rôles qui sont :
- exploiter les ouvrages et vendre l'eau aux consommateurs
à un tarif fixé par le contrat ;
- assurer le fonctionnement, l'entretien courant et la
maintenance du système ;
- verser, au démarrage du contrat, une caution sur le
compte « Eau » de la Commune ;
- verser une redevance pour le renouvellement et les
extensions à la Commune assise sur le nombre de m3 produit et
verser une redevance au budget Communal ;
- éventuellement, verser une redevance dans le cadre de
la loi sur l'eau.
Dans ce mode, c'est la Commune qui à la charge du
renouvellement du système de pompage et de réalisation des
extensions éventuelles.
3.2 Contraintes de mobilisation et de gestion des
ressources en eau dans la Commune des Aguégués
Les contraintes de mobilisation et de gestion des ressources
en eau dans la Commune des Aguégués sont multiples et
spécifiques à chaque type de ressource en eau.
3.2.1 Eau atmosphérique
Diverses contraintes sont liées à la
récupération des eaux pluviales: les méthodes de collecte
des eaux de pluie. Le caractère aléatoire des
précipitations, la rareté du système de collecte d'eau
dans certaines localités, sont autant de contraintes à
surmonter.
Les populations doivent observer certaines règles ou
certains rituels et faire des sacrifices avant d'avoir accès à
l'eau. D'un autre côté, le désintéressement des
jeunes des pratiques occultes ne permet pas un transfert de connaissances. De
même, l'efficacité des formes de gestion endogènes des eaux
est aléatoire. La figure 6 présente la perception de la
population par rapport au retard de la pluie.
Figure 6 : Perception
par rapport au retard de la pluie
Source : Travaux de
terrain, mars 2019
L'analyse de la figure 6 révèle la perception de
la population par rapport au retard de la pluie dans la Commune des
Aguégués. Auparavant, selon les 45 % des personnes
âgées rencontrées au cours des travaux de terrain,
après les rituels pour implorer la divinité à donner
l'eau, il pleuvait immédiatement, ce qui n'est plus le cas
aujourd'hui.
Cette situation est diversement interprétée :
selon les 24 % des personnes enquêtés c'est à cause du
non-respect des interdits.
Par contre, 60 % sont cartésiens et estiment que c'est
la détérioration de l'environnement, qui serait à la base
des difficultés d'eau aux Aguégués.
Après une brève analyse des informations
reçues au cours des enquêtes en ce qui concerne les interdits, il
n'y a pas une explication rationnelle qui pourrait soutenir ces
prescriptions.
De même, les variations constatées par rapport
aux saisons avec l'irrégularité des précipitations,
constituent la difficulté majeure des populations. Ces variations se
traduisent de plusieurs manières : l'irrégularité des
pluies, l'allongement de la saison sèche, le raccourcissement de la
saison des pluies et le bouleversement du calendrier agricole, ce qui met le
paysan dans une incertitude presque totale. Les paysans sont donc animés
de sentiment de défaitisme face à ces variations
pluviométriques.
Par ailleurs, l'eau pluviale provoque l'insalubrité un
peu partout dans la Commune car les gouttes d'eau qui tombent n'arrivent pas
à vite s'infiltrer et deviennent des eaux stagnantes ce qui constitue
une préoccupation pour les populations. Dans les périodes
où il devrait avoir normalement la pluie, elle est arrêtée
par les `'Bokonon`' pour les cérémonies dites `' Ago''.
3.2.2 Eau de surface
Le caractère oral des connaissances endogènes
rend difficile leur transmission et est à la base de diverses
interprétations dans le milieu.
Les connaissances endogènes subissent des mutations
à cause de la disparition des supports de l'information et de la
régression des impacts socio-psychologiques de gestion des ressources en
eau. Les règles communes pour certains cours d'eau, c'est l'interdiction
de chercher l'eau du fleuve et autres la nuit. Mais aujourd'hui, avec
l'avancée grandissante du christianisme et la prolifération des
églises évangéliques, ces interdictions sont
foulées au pied ; ce que 60 % des personnes âgées
rencontrées prennent comme la cause des problèmes d'eau et
même du manque des ressources halieutiques aujourd'hui aux
Aguégués.
Les personnes âgées détentrices des
connaissances et pratiques utilisées par les ancêtres
disparaissent sans léguer leurs savoirs. Le
désintéressement et le non-respect des jeunes vis à vis
des pratiques ancestrales et des personnes âgées justifient le
manque de transfert des connaissances. L'efficacité des formes de
gestion endogène des ressources en eau est de nos jours mise en doute.
Autrefois, les "impacts rituels seraient plus palpables et immédiats".
Aujourd'hui, ils sont aléatoires.
Les peines des femmes augmentent car il faut ramer pendant une
heure et demie pour aller chercher l'eau de Boué lorsque la
période de l'eau salée arrive.
En cas de crue, les risques d'accident sont
élevés. Des inondations sont ainsi enregistrées dans la
zone inondable où les cultures sont détruites.
Bien qu'il y ait des coïncidences des faits qui
justifient l'efficacité des pratiques, des croyances et attitudes
populaires, la gestion endogène n'offre pas une garantie suffisante pour
la maîtrise des ressources en eau. En outre, les acquis culturels en
matière de l'eau ne sont pas mis en valeur.
L'eau, dans son cycle habituel s'infiltre dans le sous-sol
vers les nappes souterraines.
3.2.3 Eau souterraine
De nombreux risques environnementaux menacent les ressources
en eau de la commune. Plusieurs facteurs de pressions agissent sur ces
ressources. Entre autre, les actions anthropiques (activités humaines)
et le mode de gestion utilisé. Les ressources en eau subissent des
pressions de plus en plus fortes de la part des populations qui en tirent une
partie de leur revenu. On note une faible mobilisation sociale autour des
programmes de développement liés aux ressources en eau et des
difficultés d'accès aux points d'eau pendant la crue et les
ouvrages hydrauliques qui tombent régulièrement en panne.
L'inexistence d'une politique et/ou stratégie claire et
bien documentée de gestion des potentialités en eau (absence
d'instruments de gestion des ressources et d'outils d'aide à la
décision) empêche les autorités locales et les
gestionnaires d'eau dans leur action dans la Commune. Aussi, le manque
d'information et de connaissances sur les principes et orientations sectoriels
et la protection des ressources en eau au niveau des collectivités
locales, la faible implication des acteurs et des usagers dans les prises de
décisions menacent également la gouvernance des ressources en
eau.
Les autorités locales ont une faible connaissance des
ressources d'eau disponibles dans la commune et ne s'intéressent pas
à la promotion des eaux souterraines. L'accès difficile des
populations aux infrastructures adéquates d'alimentation en eau potable
et d'assainissement, à cause des manques d'investissements, l'absence
d'assistance technique et financière aux fermiers et aux
gestionnaires.
3.3 Caractéristiques physico-chimiques et
bactériologiques
L'hygiène exige que cette eau réponde à
certains critères physiques, chimiques et bactériologiques
établis par l'OMS. C'est dans ce sens que l'eau du fleuve et celle du
Borne fontaine ont été prélevée pour
contrôler la qualité de ces sources d'eau.
3.3.1 Analyses physico-chimiques
Les analyses physico-chimiques effectuées sur des
échantillons d'eau ont donné des résultats
consignés dans le Tableau VI.
Tableau VI : Synthèse de
l'analyse physico-chimique des échantillons d'eau prélevés
à Houédomè et Avagbodji
Variable
|
Normes béninoises
|
Source d'eau
|
Eau du fleuve
|
Borne fontaine
|
T°C
|
-
|
29
|
28
|
CE ìS/cm (Conductivité)
|
1500
|
0,5
|
95,3
|
pH
|
6,5<pH<8,5
|
6,9
|
7,1
|
NO-3 mg/L (Nitrate)
|
45
|
4,2
|
11,9
|
NO2- mg/L (Nitrite)
|
3,2
|
0,34
|
0,031
|
Ca²+ mg/L (Calcium)
|
100
|
78,4
|
18,7
|
Turbidité (UTN)
|
5
|
38
|
0
|
MES
|
-
|
18
|
0
|
H4+ mg/L (Ammonium)
|
0,5
|
0,003
|
0,009
|
Source : LNCQMNP,
2017 (extrait des résultats d'analyse hydrique)
Les résultats des analyses physico-chimiques indiquent
que le pH de l'eau varie entre 6,9 et 7,1. En dessous de 6,5, l'eau est
corrosive et au-dessus de 8,5, il y a risque d'entartrage. L'analyse des eaux
de consommation révèle que l'eau du fleuve présente des
matières en suspension. La turbidité des eaux analysées
est comprise entre 0 et 38 UTN et l'eau du fleuve a des turbidités qui
dépassent les normes. Ceci est causé par la présence de
matière en suspension.
Ces caractéristiques physico-chimiques ont
été complétées par l'analyse
bactériologique.
3.3.2Analyses bactériologiques
Les valeurs obtenues par le dénombrement des
micro-organismes dans les eaux analysées sont consignées dans le
Tableau VII.
Tableau VII : Synthèse de
l'analyse bactériologique des échantillons d'eau
Variables
|
Normes béninoises
|
Source d'eau
|
Eau du fleuve
|
Borne fontaine
|
Coliformes totaux
|
10/100ml
|
325
|
22
|
Coliformes fécaux
|
0/100ml
|
90
|
10
|
Streptocoques fécaux
|
0/100ml
|
195
|
15
|
Source : LNCQMNP, 2017
(extrait des résultats d'analyse hydrique)
Sur le plan bactériologique, l'eau du fleuve est plus
contaminée que celle des bornes fontaine par les germes coliformes
totaux, fécaux et des streptocoques fécaux. Il ressort des
résultats des analyses physico-chimiques et bactériologiques que
les eaux de la borne fontaine sont moins contaminées que celle du fleuve
qui traverse la Commune. La consommation de ces eaux explique la
prévalence des maladies diarrhéiques et des affections
gastro-intestinales dans le secteur de recherche.
3.4 Pathologies liées à l'utilisation
de l'eau
La consommation de ces eaux polluées engendre la
prolifération des maladies d'origine hydrique au sein de la population.
La figure 7 présente la fréquence des maladies selon les types
d'affections.
Figure 7 : Fréquence des maladies
selon les types d'affections
Source : Résultat
d'enquête de terrain, mars 2019
De l'observation de la figure 7, sur la fréquence des
maladies caractéristiques du milieu, on constate que c'est le paludisme
qui est en tète de liste avec près de 60 % des cas, la
diarrhée suit avec 20 % des cas, ensuite les affections dermatologiques
avec 10 % et enfin la toux qui est à 10 % des cas. Les marécages
et la verdure, inhérents aux milieux lacustres favorisent la
prolifération des moustiques. On comprend aisément la
prévalence dans ce milieu du paludisme dont le vecteur est
l'anophèle. Les maladies diarrhéiques et les autres pathologies
similaires sont souvent dues aux mauvaises conditions d'hygiènes et le
manque d'eau potable.
3.5 Mesures de renforcement
Eu égard à tout ce qui précède, il
est important de définir certaines approches de solutions ou
stratégies à l'endroit de tous les acteurs intervenant dans la
gouvernance locale des ressources en eau de la Commune des
Aguégués :
3.5.1 A l'endroit des autorités Communales
En vue d'améliorer les conditions de vie des
populations en matière des ressources en eau dans la Commune des
Aguégués, il importe de :
- renforcer les capacités des acteurs de l'eau dans la
mise oeuvre efficace de la GIRE ;
- promouvoir une approche dynamique, interactive et
multisectorielle de la gestion des ressources en eau, et notamment l'inventaire
et la protection des sources potentielles d'approvisionnement en eau, en tenant
compte des aspects techniques, socio-économiques, environnementaux et
sanitaires
- sensibiliser les acteurs et les usagers de l'eau à
prendre en charge la gestion des ressources en eau surtout celles des sources
d'eau superficielles ;
- faire appel à des partenaires techniques et
financiers pour voir dans quelles mesures ils pourront aider la population pour
l'approvisionnement des villages non desservis et dépourvus d'eau
potable ;
- rompre avec la gestion communautaire ;
- renouveler les équipements, revoir le prix de l'eau
pour faciliter l'accès à l'eau ;
- suivre la gestion de l'AEV après la
délégation de la gestion à un exploitant ;
- initier des campagnes de sensibilisation pour l'éveil
de la conscience des populations sur la gouvernance locale des ressources en
eau ;
- documenter les mesures endogènes d'adaptation des
communautés au phénomène d'inondation.
3.5.2 A l'endroit des partenaires
En vue d'améliorer les conditions de vie des
populations en matière des ressources en eau dans la Commune des
Aguégués, il importe de
- réaliser des études de faisabilité pour
la réalisation des travaux d'aménagement des forages
artésiens ;
- appuyer les Mairies à la promotion des pratiques
d'hygiène et d'assainissement dans les localités ;
- étudier la dynamique locale d'animation des cadres de
concertation ;
- appuyer les Mairies à la réalisation
d'études détaillées sur les sites présentant des
opportunités de promotion de la GIRE.
3.5.3 A l'endroit de la population
En vue d'améliorer les conditions de vie des
populations en matière des ressources en eau dans la Commune des
Aguégués, il importe de
- éviter l'utilisation abusive des eaux superficielles
;
- utiliser rationnellement les ouvrages hydrauliques et
surtout les sources d'eau superficielles ;
- regrouper la population en association ou comité de
gestion des points d'eau ;
-créer et mettre en place des mécanismes de
prévention et de règlement des conflits autours des ressources en
eau ;
- mobiliser la participation financière pour la
maintenance des ouvrages d'approvisionnement en eau ;
- créer un comité conseil pour
l'amélioration de la qualité de l'eau à usage domestique
;
- participer activement aux travaux de réhabilitation
et de nettoyage des ouvrages hydrauliques et des sources d'eau
superficielles.
L'analyse diagnostique des ressources en eau dans sa
globalité a été guidée par la méthode SWOT
(Strenghs, Weakness, Opportunities, Threads), ce qui signifie FFOM (Forces,
Faiblesses, Opportunités, Menaces) en français. Cette
méthode, développée selon une approche participative, a
permis de réaliser le diagnostic interne des ressources en eau par
l'identification de ses forces et faiblesses, et son diagnostic externe
à travers l'identification des opportunités et menaces. Ce qui a
conduit à l'élaboration du tableau VIII.
Tableau VIII : Matrice FFOM
|
Forces
Faiblesses
|
Facteurs
Internes
|
Le climat ; les eaux atmosphériques ; les eaux
de surfaces ; les eaux souterraines
|
Les actions anthropiques ; l'ignorance, la mauvaise
gestion ; la démographie et la structure
géomorphologique,
|
|
Opportunités
Menaces
|
Facteurs
Externes
|
Réalisation des ouvrages hydrauliques ; accès
à l'eau ; disponibilité en eau atmosphérique, de
surface et en eau souterraine ; mesures endogène ; mesure de
correction ; sensibilisation sur la bonne gestion de l'eau.
|
Dégradation des ressources en eau ; pollution et
ensablement des cours d'eau ; mauvaise gestion des ouvrages hydrauliques,
le rapprochement des maisons des points d'eau ainsi que des tas d'ordure ;
la pauvreté.
|
Source : Travaux de
terrain, mars 2019
Le tableau VIII présente le modèle SWOT
appliqué à l'analyse des stratégies endogènes de
mobilisation et de gestion des ressources en eau dans la Commune des
Aguégués.
Il montre les facteurs internes (physiques, humains et
socioéconomiques) qui influencent la mobilisation et la gestion des
ressources en eau de la Commune des Aguégués et les facteurs
externes (les menaces et les opportunités) qui agissent sur ces
ressources en eau. L'identification de ces différents facteurs permet de
définir des stratégies efficaces telles que :
l'amélioration des modes de gestion des ressources en eau,
l'amélioration des revenus, l'association de la population à la
gouvernance locale des ressources en eau, la sensibilisation des gestionnaires
et des utilisateurs et la gestion rationnelle des ressources en eau dans la
Commune des Aguégués. Ces différentes stratégies
peuvent maximiser les forces et les opportunités, minimiser l'impact des
faiblesses et des menaces et si possible, les transformer en forces ou
opportunités.
Conclusion
L'eau, une richesse essentielle à la vie,
présente dans diverses activités humaines et composante
primordiale pour l'habitat de nombreuses espèces, et par là
même, un instrument économique et géopolitique puissant. Le
mode d'approvisionnement et de gestion des ressources en eau constituent un
sujet de réflexion.
L'approche méthodologique adoptée dans le cadre
de cette étude a consisté à collecter des données
dans certain centre de documentaire, ainsi que sur le terrain à base
d'un échantillonnage pour être traité et analysé
suivant le modèle SWOT.
Les résultats révèlent que la Commune des
Aguégués dispose de nombreuses ressource en eau telle que :
les eaux atmosphériques, de surfaces et souterraines. Et pour
s'approvisionner en ces sources d'eau les populations mettent en places
diverses stratégies pouvant leur permettre d'avoir accès à
ces différents d'eau par la réalisation des ouvrages hydraulique,
l'utilisation de l'eau de surface pour leurs activités domestique. Dans
le but de pérenniser ces points d'eau des interdits et autres
stratégies sont observées. L'utilisation de certains source
d'eaux dans beaucoup de ménages est l'origine des maladies hydriques
telles que le paludisme, le choléra, les diarrhées, ce qui a
amené à faire l'analyse physico-chimique et
bactériologique. L'objectif général est de veiller
à ce que l'ensemble de la population dispose en permanence
d'approvisionnements suffisants en eau de bonne qualité tout en
préservant les fonctions hydrologiques, biologiques et chimiques des
écosystèmes, en adaptant les activités humaines à
la capacité de la nature et en luttant contre les vecteurs des maladies
liées à l'eau. Des techniques novatrices, notamment la
modernisation des techniques nationales, sont nécessaires pour utiliser
pleinement des ressources en eau limitées et les préserver de la
pollution.
Chapitre 10 Bibliographie
AGCD (1982) : L'eau. 47
p.
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Liste des tableaux
Tableau 1
|
:
|
Synthèse de la recherche documentaire
|
19
|
Tableau 2
|
:
|
Répartition des ménages enquêtés
par Arrondissement
|
20
|
Tableau 3
|
:
|
Modèle d'analyse SWOT
|
24
|
Tableau 4
|
:
|
Situation des abonnés du réseau SONEB en 2018
|
41
|
Tableau 5
|
:
|
Types d'ouvrages hydrauliques aux Aguégués
|
42
|
Tableau 6
|
:
|
Synthèse d'analyse physico-chimique des eaux
prélevées
|
55
|
Tableau 7
|
:
|
Synthèse d'analyse bactériologique des eaux
prélevées
|
56
|
Tableau 8
|
:
|
Matrice FFOM
|
59
|
Liste des figures
Figure 1
|
:
|
Situation géographique et administrative de la Commune
des Aguégués
|
26
|
Figure 2
|
:
|
Variation inter mensuelle de la Commune des
Aguégués
|
27
|
Figure 3
|
:
|
Carte du réseau hydrographique de la Commune des
Aguégués
|
29
|
Figure 4
|
:
|
Evolution de la population des Aguégués de
1992-2025
|
30
|
Figure 5
|
:
|
spatialisation des points d'eau dans la Commune des
Aguégués
|
43
|
Figure 6
|
:
|
perception par rapport au retard de la pluie
|
51
|
Figure 7
|
:
|
fréquence des maladies selon les types d'affection
|
56
|
Liste des photos
Photo 1
|
:
|
méthode de mobilisation de l'eau du fleuve
Ouémé
|
35
|
Photo 2
|
:
|
Eau de la rivière Boué
|
36
|
Photo 3
|
:
|
forage de pompe à motricité humaine à
Akpadon
|
39
|
Photo 4
|
:
|
Autel du vodoun Tolègba devant les bureaux
l'arrondissement de Houédomè
|
45
|
Photo 5
|
:
|
Utilisation de l'eau de la crue pour le bain à
Aholoukomè
|
46
|
Liste des planches
Planche 1
|
:
|
dispositif de conservation des eaux de pluie
|
33
|
Planche 2
|
:
|
puits à Agbodjèdo
|
38
|
Planche 3
|
:
|
système de pompage de l'eau
|
40
|
Annexes
Questionnaire d'enquête
I- Questionnaire aux populations toute
catégorie confondue
1.1 Questionnaire
général
Commune : ..................Arrondissement :
............... Village/localité :
1) Date de l'enquête :
................................
2) Nom et Prénoms de l'enquêté :
...................................................
Sexe : M F
3) Age : ...........................
4) Situation matrimoniale :
5) Profession :
................................................
6) Confession
religieuse :.....................................
7)
Ethnie :.......................................................
8) Nombre
d'épouses :.........................................
9) Nombre d'enfants (âge et
sexe) :................................................
10) Depuis combien de temps habitez-vous ici ?
...............
11) Combien de personnes vivent dans votre maison ?
.........
12) Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau ?
.....................
13) Quelles sont les sources d'approvisionnement en eau de la
population en générale ? ......
14) Disposez-vous d'un point d'eau à domicile?
- Si oui,
Comment contrôlez-vous la qualité de
l'eau ?
- Si non,
Pourquoi ?................................................................
15) Comment détectez-vous l'existence de nappe
souterraine ? ..... ...
16) Quelles sont les profondeurs approximatives de captage
dans la localité ?
17) Quelles sont les difficultés fondamentales que les
puisatiers ou foreurs rencontrent lors des travaux ? .........
18) Comment assurez-vous l'entretien de vos ouvrages
d'eau ?..........
19) Quels avantages la réalisation de ces ouvrages vous
a apporté ? ..........
1.2 Questionnaire
spécifique
Eau
atmosphérique
1) Quelles utilisations faites-vous des eaux de pluie ?
...................
2) Quelles sont les méthodes de mobilisation des eaux
atmosphériques ? ........
3) Quelles sont les contraintes d'accès à l'eau
atmosphérique ?
4) Quels avantages sont liés à l'exploitation
des eaux atmosphériques ?
5) Selon votre mode de conservation pouvez-vous
apprécier la qualité de l'eau ?
6) Quelles sont les maladies liées à
l'utilisation de l'eau stockée ?..........................
7) il y a-t-il des interdits autours de ces ressources en
eau ?
Si oui
Les quels ?
Eau de surface
1) Quelles utilisations faites-vous des eaux de surface ?
......................
2) Comment conservez-vous l'eau et comment
appréciez-vous la qualité de l'eau ?
3) Quelles sont les méthodes de mobilisation des eaux
de surface ? ...
4) Quelles sont les contraintes d'accès à l'eau
de surface ?
5) Quels avantages liés à l'exploitation des
eaux de surface ? ..................
6) Quelles sont les modes de mobilisation et de gestion de
l'eau dont disposez-vous ?......
7) Quelles sont les maladies liées à
l'utilisation de l'eau stockée ?
8) il y a-t-il des interdits autours de ces ressources en
eau ?
Si oui
Les quels ?
Dynamique
climatique
1) Comment appelez-vous : la pluie, la rosée, les
nuages, le vent dans votre langue ? ....
2) Expliquer la formation de la pluie, de la rosée, des
nuages et du vent ?........................
3) Comment pouvez-vous prévoir la pluie et
l'orage ? ........................
4) Pouvez-vous prévoir une bonne saison des pluies et
une mauvaise saison des pluies ? .....
5) Est-ce que vous remarquez des changements ou des variations
climatiques depuis certaines années dans votre village/localité
?
- Si oui comment s'expliquent ces changements ?
- Si non pourquoi ?
.....................................................................
6) Comment faites-vous pour vous adapter aux variations
climatiques ?
7) Qu'est-ce qui vous permet de mieux gérer les
sécheresses et/ou les inondations ? ......
E: GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES AUTORITES (chef de
village, autorités chargées de la gestion environnementale
à la mairie)
Fiche N° :
Date :
Arrondissement : Village :
Localité :
Nom et prénoms de l'enquêté :
Statut/Fonction de l'enquêté :
1-Quels sont les cours d'eau et plans d'eau qui arrosent votre
village/localité ?
R :
2-Comment sont-ils gérés ?
R :
3-Quelle est l'importance économique, historique,
touristique et sociale de ces cours d'eau ?
R :
4-Existe-t-il des systèmes de canalisation des eaux de
pluie dans votre village/localité ? Comment sont-ils entretenus ?
R :
5-Quels sont les impacts des eaux de pluie dans votre
village/localité ?
R :
6-Quels sont les impacts de la gestion des cours d'eau dans
votre village ?
R :
7-Que faites-vous à votre niveau pour réduire ou
éviter ces impacts ?
R :
8-Existe-il une politique de gestion des eaux de pluie dans la
commune?
R :
9-Existe-il une politique de gestion des cours d'eau et des
plans d'eau dans la commune ?
R :
10-Connaissez-vous le sigle GIRE ?
R :
11-Existe-t-il des actions de la GIRE dans la Commune ?
Sont-elles sur des initiatives privées ou publiques ?
R :
12-Existe-t-il des conflits liés à la gestion
actuelle des cours d'eau ? Quelles sont leur ampleur 2et leur
fréquence ?
R :
13-Quelles en sont les principales causes ?
R :
14-Quelles sont les solutions que vous apportez à ces
conflits
R :
Table des matières
Sommaire..................................................................................
|
2
|
Dédicace....................................................................................
|
3
|
Sigles et
acronymes.....................................................................
|
4
|
Remerciements............................................................................
|
5
|
Résume/Abstract.........................................................................
|
6
|
Introduction.................................................................................
|
7
|
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE........
|
9
|
1-1 CADRE
THEORIQUE..........................................................
|
9
|
1.1.1 Etats des connaissances
..........................................................
|
9
|
1.1.2 Clarification des
concepts....................................................
|
13
|
1.1.3
Problématique...................................................................
|
14
|
1.1.3.1 Justification du
sujet...........................................................
|
14
|
1.1.4 Hypothèse de
recherche.........................................................
|
17
|
1.1.5 Objectif de
recherche.............................................................
|
17
|
1.2 APPROCHE
METHODOLOGIQUE........................................
|
18
|
1.2.1 Données
utilisées...............................................................
|
18
|
1.2.2 Collectes de
données.............................................................
|
19
|
1.2.2.1 Recherche
documentaire.................................................
|
19
|
1.2.2.2 Enquête de
terrain...........................................................
|
20
|
1.2.3 Traitement des données
........................................................
|
22
|
1.2.4 Analyse des
résultats.............................................................
|
23
|
CHAPITRE II
FACTEURS DE DISPONIBILITE ET TYPOLOGIE DES RESSOURCES
EN
EAU..............................................................
|
25
|
2.1 Situation géographique et administrative de la
commune.......................
|
25
|
2.2 Facteurs
biophysiques...............................................................
|
27
|
2.2.1 Aspects
Climatique................................................................
|
27
|
2.2.2 Réseau
Hydrographique.........................................................
|
28
|
2.2.3 Aspects
Pédologique............................................................
|
30
|
2.3 Facteurs
humain...................................................................
|
30
|
2.3.1 Evolution
démographique......................................................
|
30
|
2.3.2 Activités
économiques............................................................
|
31
|
2.4 Typologie des ressources en
eau..................................................
|
32
|
2.4.1 Ressources en eau
atmosphérique...............................................
|
32
|
2.4.2 Ressources en eau de
surface...................................................
|
34
|
2.4.2.1 Eau du fleuve
Ouémé...........................................................
|
34
|
2.4.2.2 complexe lac Nokoué -lagune de
Porto-Novo.................................
|
36
|
2.4.2.3 Eau de la rivière
Boué...........................................................
|
36
|
2.4.3 Eau
souterraine.....................................................................
|
37
|
2.4.3.1
Puits..............................................................................
|
38
|
2.4.3.2 Pompe à motricité
humaine....................................................
|
39
|
2.4.3.3 Adduction d'eau
villageoise...................................................
|
40
|
2.4.3.4
Soneb..............................................................................
|
41
|
2.4.3.5 Répartition spatiale des points
d'eau.........................................
|
41
|
CHAPITRE III
STRATEGIES ENDOGENES ET CONTRAINTES DE
MOBILISATION ET DE GESTION DES RESSOURCES EN
EAU.................................................................................
|
44
|
3.1 Stratégies endogènes de gestion des
ressources en eau........................
|
44
|
3.1.1 Gestion des eaux de
surface....................................................
|
44
|
3.1.1.1 Ressource en eau du fleuve
Ouémé..........................................
|
44
|
3.1.1.2 Gestion des ressources en eau du complexe lac
Nokoué -lagune de
|
48
|
3.1.1.3 Eau de la rivière
Boué.........................................................
|
48
|
3.1.2 Eau
atmosphérique.................................................................
|
49
|
3.1.3 Eau
souterraine.....................................................................
|
50
|
3.2 Contrainte de mobilisation et de
gestion.........................................
|
51
|
3.2.1 Eau
atmosphériques...............................................................
|
51
|
3.2.2 Eau de
surfaces..................................................................
|
52
|
3.2.3 Eau
souterraine.....................................................................
|
54
|
3.3 Caractéristiques physico-chimique et
bactériologique........................
|
55
|
3.3.1 Analyse
physico-chimique......................................................
|
55
|
3.3.2 Analyse
bactériologique...........................................................
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56
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3.4 Pathologies liées à l'utilisation de
l'eau...........................................
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56
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3.5 Mesure de
renforcement............................................................
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57
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3.5.1 A l'endroit de la
Commune......................................................
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57
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3.5.2 A l'endroit des
partenaires......................................................
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58
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3.5.2 A l'endroit de la
population......................................................
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58
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Conclusion
..............................................................................
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62
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Bibliographie..............................................................................
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63
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Liste des
tableaux.........................................................................
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68
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Liste des
figures.........................................................................
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68
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Liste des
planches.......................................................................
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68
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Liste des
photos...........................................................................
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68
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Annexes
.................................................................................
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69
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Table des
matières........................................................................
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75
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