CHAPITRE
1 :APERÇUS SUR LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Dans ce chapitre il sera question de présenter la
politique monétaire, ses approches théoriques, ses objectifs ses
instruments ainsi que ses différents moyens de transmission. Ensuite
nous nous attèlerons sur la croissance économique (approche
théorique, facteur et mesure) et nous finirons par démontrer
l'incidence que peut avoir la politique monétaire dans la croissance sur
le plan théorique.
1.1. LA
POLITIQUE MONETAIRE
La politique monétairese définit comme
étant l'ensemble des moyens dont disposent les Etats ou
lesautorités monétaires (la banque centrale), pour agir sur
l'activité économique par l'intermédiairede l'offre de
monnaie.Son objectif est en règle générale, d'assurer la
stabilité des prix qui estconsidérée comme un
préalable au développement de l'activité
économique. Elle tâche également d'atteindre les autres
objectifs de la politique économique, qualifiés de triangle
keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre
extérieur.
La politique monétaire est l'une des composantes de la
politique économique. Elle et la politique budgétaire constituent
la politique conjoncturelle à laquelle s'ajoute la politique
structurelle pour constituer la politique économique dans son ensemble.
La politique monétaire est de la responsabilité
des banques centrales, qui doivent à la fois favoriser la
prospérité économique grâce à leur action sur
la monnaie, et veiller sur la stabilité monétaire et
financière, mais sans agir sur les lois, les investissements publics, la
fiscalité, l'organisation du travail qui sont du domaine de
l'État.
1.1.1.
LES APPROCHES THEORIQUES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
A.
LA THEORIE CLASSIQUE : Théorie quantitative de la monnaie
La théorie quantitative de la monnaie s'appuie sur les
thèses de l'économiste J.B.SAY(1767-1832) qualifiées de
loi de débouchés qui se résume par les formules suivantes
« l'offre crée sa propre demande » et « les produits
s'échangent contre des produits ». Dans cet univers où
l'équilibre est toujours réalisé, la monnaie ne peut
être que neutre sur le plan de la production et des revenus. On en
déduit une approche des phénomènes monétaires dont
la forme la plus élaborée est fournie par FISCHER(1911) : Il a
traduit la théorie quantitative de la monnaie intuitivement
perçue par J.BODINet formulée littérairement par J
B.Saysous une forme mathématique : MV=PT,
équation dans laquelle M représente la masse
monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie,
P le niveau général des prix et
T le volume des transactions. M est en général
assimilé à l'agrégat monétaire M1
(billets, pièces et dépôts à vue).
Pour FISHER, V est stable (au moins à court terme car
elle dépend des habitudes de paiement et de données
psychologiques invariables à court terme). T est également
stables car les capacités de production sont utilisées à
plein et ne peuvent varier à court terme. La démarche
quantitativiste a fait apparaître la notion très importante de la
vitesse de circulation de la monnaie (V) mais l'a également
occulté en la supposant constante. Vu que les débouchés de
la production sont automatiquement assurés, celle-ci ne peut varier que
si les capacités de production, salaire et capital, s'accroissent ; on
en déduira qu'une variation de M n'agit que sur le niveau des prix.
En ce qui concerne le de taux d'intérêt pour les
classiques, si il s'élève, on épargne davantage.
En résumé, les classiques ont été
convaincus de la dichotomie entre les sphères réelles et
monétaires de l'économie. En conséquence, le niveau
général des prix dépend directement et uniquement de la
masse monétaire. Pour contrôler l'inflation il suffit que la
banque centrale contrôle l'évolution de la masse monétaire.
Selon la théorie quantitative la monnaie est neutre et n'agit pas sur le
niveau de la production et des échanges. De ce fait la politique
monétaire ne peut influencer que le niveau des prix et cela uniquement
qu'à court terme. La neutralité de la monnaie chez les classiques
a été remise en cause par la théorie
keynésienne.
|