Incidence de la politique monétaire sur la croissance en république démocratique du Congo de 2003 à 2018.par Shadrack Mashala Université de Lubumbashi - Licence en économiie monétaire 2019 |
2.2. ÉVALUATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC DE 2003 A 2018La République Démocratique du Congo après son indépendance (1960) a connu une infime période de dynamisme économique puis a subi une sévère dépression entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000, liée aux instabilités politiques et sécuritaires. Avec une croissance économique de 8,2 % en 2008, la RDC a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009 et a vu sa croissance baissée à 2,7 % en 2009. Entre 2010 et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de 7,9% avec un pic de 9,5% en 2014 et une inflation largement maîtrisée. Avec la chute du prix des matières premières et la crise politique en 2016, le taux de croissance n'était plus que de 2,4% avant de remonter à 3,4% en 2017. Malgré cela, la RDC s'est tant soit peu modernisée et affiche une évolution positive dans le développement de l' IDH en 2016. De nombreux projets ont renforcé le système de santé notamment maternelle et infantile, et ont amélioré l'accès à l'électricité et l'approvisionnement en eau dans le cadre de programmes de réhabilitation urbaine et sociale. Tableau 2-7 Evolution du PIB en RDC de 2000 à 2018
Sources : Elaboré sur base des données de : Indicateurs du développement dans le monde (banque mondiale) Figure 2-16 Evolution du taux de croissance du PIB Sources : Elaboré sur base des données de : Indicateurs du développement dans le monde (banque mondiale) Commentaire Tableau 2-7 et Graphique 2-16 :les données du tableau ci-dessus indiquent que l'activité économique a repris un trend haussier à partir de 2017, après le ralentissement notéune année auparavant dû à la baisse du prix des matières premières. La baisse de 2009 quant à elle était due à la crise économique mondiale de 2008. Dès 2017, l'économie congolaise a enregistré une croissancedu PIB réel, le taux de croissance est passé à 3,7% contre 2,4% en 2016.Cette évolution tient d'un environnement extérieur plus favorable, caractérisé par laconsolidation de l'activité économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi unehausse de la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C (notamment le Cobalt) etl'amélioration de l'investissement privé. 2.2.1. ANALYSE SECTORIELLE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUEEn 2017, suivant l'approche par la production, la croissance a été soutenueprincipalement par le secteur primaire dont la contribution s'est élevée à 2,3 pointsde croissance contre 0,3 point en 2016. Cet affermissement du secteur primaireest expliqué par le regain de dynamisme dans la branche «Extraction », dont lacontribution a été de 2,0 points de croissance contre une contribution négative de0,2 point une année auparavant, suite à l'entrée en phase de production et la reprise des activités de certaines entreprises, dans un contexte d'embellie des cours desprincipaux métaux d'exportations dont le cuivre et le cobalt. Les secteurs secondaire et tertiaire ont contribué, chacun, à hauteur de 1,1 et 1,0point de croissance contre respectivement 0,4 point et 1,3 point en 2016. Le boncomportement observé dans le secteur secondaire est consécutif au dynamisme dela branche «Bâtiments et Travaux publics ». Par contre, la baisse de la contributionà la croissance observée dans le secteur tertiaire est expliquée notammentpar le ralentissement des activités de «Commerce» ainsi que «Transports etTélécommunications». Tableau 2-8 Contribution des différents secteurs à la croissance économique (en point de croissance) de 2007 à 2012
Source: Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (C.E.S.C.N) Tableau 2-9 Contribution des différents secteurs à la croissance économique (en point de croissance) de 2013 à 2017
Source: Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes Nationaux (C.E.S.C.N) Commentaires des tableaux 2-8 et 2-9 : En observant l'évolution des contributions par secteurs d'activité à la croissance nous pouvons remarquer que la croissance en RDC est en grande partie alimentée soit par le secteur primaire soit par celui secondaire. Cela peut s'expliquer par le faible niveau de l'industrialisation du pays. Cette situation n'est pas bénéfique pour le PIB car le pays est contraint à ne vendre en majorité que des matières premières qui ont des prix bien plus bas que les produits finis qui en découlent. Tableau 2-10 Contribution des différents secteurs à la croissance économique (en point de croissance et en pourcentage)
Sources : Elaboré sur base du Tableau 2-8 et 2-9 Figure 2-17 Contribution des différents secteurs à la croissance économique (en pourcentage) 2014 et 2016 Sources : Elaboré sur base du Tableau 2-10 Commentaires du Tableau 2-10 et Graphique 2-17 : Les deux graphiques et le tableau ci-haut nous exposent la contribution des différents secteurs d'activités dans la croissance économique pour deux années des références entre 2002 et 2018. Nous avons opté pour 2014 parce que c'est l'année ayant connu la plus forte croissance durant la période sous études et 2016 car c'est l'année de la dernière grande inflation qu'a connu le pays. En analysant ces données, elles nous montrent clairement que les deux secteurs qui alimentent le plus la croissance sont les secteurs primaire et tertiaire comme nous l'avons dit plus haut. Mais le constat est que le secteur primaire dans le pays est plus productif que celui tertiaire car l'année durant laquelle il a connu un sérieux recule (suit à la baisse des prix des produits miniers induit par la conjoncture internationale) la croissance a été gravement affectée (négativement). Cette dernière est passée de 6,9% en 2015 à 2,4% en 2016 et l'inflation a atteint 43% l'année suivante (2017). En outre, nous pouvons clairement remarquer que dans le secteur primaire c'est plus l'industrie extractive qui domine et impulse le plus la croissance durant les années ou les pays à connu des pics des croissances tel qu'en 2010 (7,1%) ou encore en 2014 (9,5%). Et pour ce qui est du secteur tertiaire c'est un peu plus équilibré entre le commerce et transports, et les communications malgré une légère domination des commerces et transports. 2.2.1.1. SECTEUR PRIMAIREen 2017a. Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et ChasseLe ralentissement de la branche «Agriculture, Forêt, Elevage, Pêche et Chasse »,entamé depuis 2016 s'est poursuivi en 2017. En effet, la valeur ajoutée de cettebranche a progressé de 1,6% en 2017 contre 3,3% en 2016, portant sa contributionà la croissance du PIB à 0,3 point contre 0,5 point en 2016.Par ailleurs, la contribution de cette branche à la croissance a été soutenue par lasous-branche agriculture, notamment à travers les filières de culture vivrière. Cetteévolution est consécutive aux effets des mesures de riposte prises au niveau local,en vue de lutter contre les aléas négatifs plombant ce secteur et à l'accompagnementde certains partenaires techniques et financiers, dont principalement l'Organisationdes Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). |
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