1.3.3.
DU POINT DE VUE REVENU
La transmission de la politique monétaire par le canal
large du crédit et celui du prix d'autres actifs financiers (prix des
actions, de change, les effets de richesses) peut grandement influencer le PIB
vu dans son optique du revenu. Car elle affecte positivement le bilan des
entreprises et celui des ménages comme nous l'avons
démontré dans la partie consacrée aux canaux des
transmissions.
La production des biens et des services par les entreprises
permet la distribution des revenus à tous ceux qui ont participé
à la production. Plus précisément, toute la production
peut être décomposée en revenus perçus par
différents acteurs de l'économie.
Considérons une économie fermée, l'offre
globale est la production nationale(Y) celle-ci a deux utilisations à
savoir la consommation(C) et l'investissement(I). Comme ces revenus sont soit
consommés(C), soit épargnés(S) on a finalement :
Y =C+S
La consommation est fonction de revenu, alors le revenu
devient un déterminant dans le processus de croissance dans la mesure
où les gens consomment plus quand leurs revenus augmentent, c'est qui
constitue des débouchés pour les entreprises.
Dans une optique de politique monétaire expansive, une
offre excédentaire de monnaie entraîne une demande
excédentaire de tous les biens et services. Suite à un
accroissement de la liquidité bancaire, les banques peuvent accorder ou
accroitre les crédits qu'elles accordent et favoriser ainsi la
consommation et l'investissement ; c'est qui est une condition sine qua
none de la croissance économique.
La création monétaire par le système
bancaire constitue le mécanisme propre aux banques qui leur permet
d'activer la croissance économique à travers les revenus qu'elles
redistribuent ou injectent dans l'économie.
1.3.4.
DU POINT DE VUE DU CREDIT
Le modèle de stock flux basé sur le circuit de
la finance, de l'investissement et de l'épargne introduit la finance
dans le processus de multiplication pour expliquer comment l'épargne est
générée à travers la création des revenus.
Ce modèle nous permet de développer une approche
systématique du rôle de la politique monétaire via les
institutions de financement dans le processus de croissance économique.
Les crédits accordés au secteur privé
induisent positivement la croissance économique grâce à
l'accumulation de l'épargne, en outre d'une certaine manière la
monnaie répond plus vite que les crédits à des chocs
exogènes sur le PIB ; les deux agrégats sont reliés
par la contrainte de bilan des banques et sont fortement colinéaires.
Empiriquement on trouve que la monnaie (M1ou M2)
répond immédiatement à une restriction de la politique
monétaire en se contractant, les crédits bancaires
réagissent plus tard en diminuant en même temps que la production
d'où la masse monétaire M2 induit positivement la croissance
économique car cet agrégat permet de mieux réaliser les
investissements à long terme.
Il sied de souligner que toute création de monnaie par
la banque centrale d'un pays aboutit par un processus itératif à
une émission supplémentaire de crédits dans
l'économie par les établissements de crédits qui peut
être bien plus importante que la monnaie émise initialement. Le
supplément de crédit dans l'économie peut être
amplifié par l'effet multiplicateur résultant d'une augmentation
de la monnaie banque centrale ; les autorités peuvent utiliser le
niveau de réserves obligatoires pour promouvoir les investissements.
La contribution du système financier à la
croissance repose sur le fait que ce dernier permet d'assurer un système
de paiement efficace et évolutif qui mobilise l'épargne et
améliore son affectation à l'investissement. Pour
renchérir, R. MCKINON et E.SHAW(1973)
estiment : « qu'on peut accroitre le niveau
d'investissement interne en stimulant l'accumulation de l'épargne qui
aboutit à un meilleur octroi des crédits et une incitation
à la concurrence des institutions financières ».
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