1.1.1.5. LES CANAUX DE CREDIT
En Usant du taux d'intérêt et du coefficient des
réserves obligatoires, La banque centrale impacte les bilans des banques
commerciales. Ces dernières quant à elle jouent un rôle de
premierplan dans le processus de financement par l'intermédiaire de
l'octroi de crédits. A cet effet, lesystème bancaire n'est plus
neutre dans la transmission de la politique monétaire. En cas
dedurcissement de la politique monétaire, les banques vont ajuster leurs
conditions débitrices :augmentation du taux d'intérêt sur
les nouveaux crédits et/ou une diminution des crédits offerts.Les
agents économiques les plus fréquemment touchés sont les
ménages et les petites et moyennes entreprises. Ainsi, la transmission
de l'action monétaireà la sphère réelle
s'opère par les variations de l'offre de crédit.
a) Le canal étroit du crédit bancaire
:
En se basant sur cette approche, la politique monétaire
influence l'économie en agissant directement sur le volume des
crédits offerts par les banques aux agents non financiers. Le
crédit bancaire et les titres sont deux modalités de financement
imparfaitement substituables. Cette substituabilité est, en e?et,
inexistante pour les particuliers et souvent faible pour les entreprises, dans
la mesure où la capacité à émettre des titres pour
se financer est généralement nulle pour les particuliers et
faible pour la plus part des entreprises. Il en résulte que la politique
monétaire affecte le comportement des agents non financiers beaucoup
plus par son effet sur la quantité de crédit disponible que par
son influence sur les taux d'intérêt.
Une politique monétaire expansionniste, qui contribue
à accroître la liquidité bancaire, augmente la
quantité des prêts bancaires disponibles. Cette augmentation
contribuera à une hausse des dépenses d'investissement et de
consommation du fait que les banques jouent un rôle important en tant que
prêteur à une certaine catégorie d'emprunteurs.
b) Le canal large du crédit (canal du bilan)
:
Le déclin de l'importance du crédit bancaire a
amené à introduire une seconde approche du canal du
crédit, mieux adaptée à la réalité actuelle
des marchés de capitaux. C'est le canal large du crédit ou canal
du bilan. Il prend en compte l'ensemble des financements des entreprises. Les
entreprises ont le choix entre le financementinterne (autofinancement) et un
financement externe qui est pluscoûteux. La différence de
coût est appelée la prime de financementexterne. Celle-ci trouve
son origine dans l'existence d'asymétriesd'information dans la relation
entre prêteurs et entreprises. D'unepart les prêteurs sont moins
bien informés que l'entreprise quiemprunte sur sa situation
réelle et sur le caractère plus ou moinsrisqué de ses
projets (sélection adverse). D'autre part, les prêteursne peuvent
pas contrôler parfaitement l'action de l'entreprise unefois les
prêts accordés. Le danger est qu'elle adopte uncomportement
imprudent qui pourrait affecter sa capacité deremboursement
(aléas de moralité).Les prêteurs sont amenés alors
à intégrer dans le coût du créditune prime de
financement externe qui correspond aux risques denon-recouvrement. Cette prime
reflète la solidité financière et lacapacité
à apporter des garanties. Dans ce cadre, en affectant lesbilans des
entreprises, la politique monétaire est susceptible d'agirsur leurs
financements et leurs dépenses d'investissement.
Une politique monétaire expansionniste qui
entraîne unebaisse des taux d'intérêt et une hausse des
cours des actions ce quiaméliore la situation nette des entreprises et
conduit à uneaugmentation des dépenses d'investissement. Les
effets de lapolitique monétaire sont alors amplifiés par le canal
large ducrédit : à la baisse des taux d'intérêt
s'ajoute la diminution de laprime de financement.
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