UNIVERSITE DE
LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
Département des Sciences Economiques
0Incidence de la politique monétaire sur la
croissance économique en République Démocratique du
Congo
De 2003 à 2018
Septembre 2019
ParMASHALA WA MASHALA Shadrack
Mémoire présenté et défendu
en vue del'obtention du titre de licencié ensciences
économiques.
Option : Economie Monétaire
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
Département des Sciences Economiques
0Incidence de la politique monétaire sur la
croissance économique en République Démocratique du
Congo
De 2003 à 2018
ParMASHALA WA MASHALA
Shadrack
Mémoire présenté et défendu
en vue del'obtention du titre de licencié ensciences
économiques.
Option : Economie Monétaire
Directeur : Pr KWESELE CHOMACHOMA Bruno
Septembre 2019
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
I
LISTE DES FIGURES
IV
LISTE DES ACRONYMES
V
EPIGRAPHE
VI
DEDICACE
VII
REMERCIEMENTS
VIII
INTRODUCTION GENERALE
1
I. PRESENTATION DU SUJET
1
II. REVUE DE LITERATURE
1
III. PROBLEMATIQUE
4
IV. HYPOTHESES
4
V. CHOIX ET INTERET DU SUJET
5
VI. OBJECTIFS POURSUIVIS
6
VII. METHODES ET TECHNIQUES
6
VIII. DELIMITATION DU SUJET
7
IX. PLAN SOMMAIRE
8
CHAPITRE 1 : APERÇUS SUR LA POLITIQUE
MONETAIRE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
9
1.1. LA POLITIQUE MONETAIRE
9
1.1.1. LES APPROCHES THEORIQUES DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
9
1.1.2. OBJECTIFS ET ROLES DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
13
1.1.3. LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
15
1.1.4. LES CANAUX DE TRANSMISSION DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
16
1.2. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
19
1.2.1. APPROCHES THEORIQUES DE LA
CROISSANCE
20
1.2.2. INDICATEUR DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
26
1.2.3. LES FACTEURS DE CROISSANCE
ECONOMIQUE
28
1.3. IMPACTS THEORIQUES DE LA POLITIQUE
MONETAIRE SUR LA CROISSANCE
33
1.3.1. DU POINT DE VUE CONSOMMATION ET
PRODUCTION
33
1.3.2. DU POINT DE VUE EPARGNE
34
1.3.3. DU POINT DE VUE REVENU
34
1.3.4. DU POINT DE VUE DU CREDIT
35
CONCLUSION PARTIELLE
36
CHAPITRE 2 : SITUATION MONETAIRE ET PERFORMANCE
ECONOMIQUE DE LA RDC
37
2.1. POLITIQUE MONETAIRE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
DU CONGO
37
2.1.1. CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC
37
2.1.2. ÉVOLUTION DES AUTRES VARIABLES DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
50
2.2. ÉVALUATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
EN RDC DE 2003 A 2018
57
2.2.1. ANALYSE SECTORIELLE DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
58
2.2.2. ANALYSE DE LA DEMANDE GLOBALE
65
CONCLUSION PARTIELLE
71
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE L'INCIDENCE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC
72
3.1. SPECIFICATION DU MODELE
73
3.1.1. FORME FONCTIONNELLE
73
3.1.2. MODELE D'ANALYSE
75
75
3.2. ANALYSES PRELIMINAIRES
76
3.2.1. SOURCES DES DONNEES
76
3.2.2. ANALYSE DE LA STATIONNARITE
78
3.3. CORRELATION ET CAUSALITE
79
3.3.1. CORRELATION
79
3.3.2. CAUSALITE
81
3.3. DETERMINATION DE DECALAGE TEMPOREL PAR LE
CORRELOGRAMME
83
3.4. MODELISATION ARIMA
85
3.4.1. ESTIMATION DES MODELES
87
3.4.2. DIAGNOSTIC DES MODELES
88
3.4.3. INTERPRETATIONS DES MODELES
90
3.5. RESUME
92
3.6. DISCUTIONS DES RESULTATS
93
3.7. RECOMMANDATIONS
94
CONCLUSION PARTIELLE
94
CONCLUSION GENERALE
95
BIBLIOGRAPHIE
98
ANNEXES
100
Liste des tableaux
Tableau 1-1 Formule de calcul du P.I.B
1
Tableau 2-1 Objectifs final, intermédiaires
et opérationnels de la politique monétaire
44
Tableau 2-2 Evolution des facteurs des
liquidités (flux en milliards de CDF)
46
Tableau 2-3 Evolution des facteurs autonomes de la
liquidité (flux en milliards de CDF)
47
Tableau 2-4 Evolution des facteurs institutionnels
de la liquidité (flux en milliards de CDF)
48
Tableau 2-5 Evolution des Agrégats
Monétaire de la BCC de 2010 à 2017 (en millions de CDF)
50
Tableau 2-6 Evolution du crédit aux
entreprises et aux particuliers (en millions de CDF)
56
Tableau 2-7 Evolution du PIB en RDC de 2000 à
2018
57
Tableau 2-8 Contribution des différents
secteurs à la croissance économique (en point de croissance) de
2007 à 2012
59
Tableau 2-9 Contribution des différents
secteurs à la croissance économique (en point de croissance) de
2013 à 2017
59
Tableau 2-10 Contribution des différents
secteurs à la croissance économique (en point de croissance et en
pourcentage)
60
Tableau 2-11 Contribution des différentes
composantes de la demande globale à la croissance du Produit
Intérieur Brut de 2000 à 2007 (en pourcentage du PIB à
prix courants)
65
Tableau 2-12 Contribution des différentes
composantes de la demande globale à la croissance du Produit
Intérieur Brut de 2008 à 2017 (en pourcentage, aux prix de
2005)
66
Tableau 2-13 Contribution des composantes de la
demande globale à la croissance(en points de croissance)
67
Tableau 2-14 Evolution des composantes de la
demande intérieure
68
Tableau 2-15 Evolution des composantes de la demande
extérieure
69
Tableau 3-1 Opérationnalisation des
variables
75
Tableau 3-2 Statistique descriptive
76
Tableau 3-3 Test de Dickey Fuller
augmentés
78
Tableau 3-4 Matrice des corrélations entre
variables
80
Tableau 3-5 causalité au sens de Granger
81
Liste des figures
Figure 2-1 Evolution de l'objectif final de la
politique monétaire de la BCC
1
Figure 2-2 Evolution de l'objectif
intermédiaire (la masse monétaire) de la politique
monétaire de la BCC
42
Figure 2-3 Evolution de l'objectif opératoire
(la base monétaire) de la politique monétaire de la BCC
43
Figure 2-4 Evolution des mécanismes de
transmission de la politique monétaire à la BCC de 2008 à
2018 (en %)
48
Figure 2-5 Evolution du volume annuel du
refinancement (en milliards de CDF)
51
Figure 2-6 Volume annuel des transactions
interbancaires (en milliards de CDF)
51
Figure 2-7 Volume annuel des ventes du Bon BCC (en
milliards de CDF)
52
Figure 2-8 Evolution de l'encours du Bons BCC
52
Figure 2-9 Taux moyen pondéré du Bon
BCC à 7 jours et du marché Interbancaire (en pourcentage)
53
Figure 2-10 Taux d'intérêt de la BCC et
des banques commerciales (en pourcentage)
53
Figure 2-11 Taux d'intérêt réels
(en pourcentage)
54
Figure 2-12 Evolution de l'encours des
crédits (en pourcentage du PIB)
55
Figure 2-13 Structure générale des
crédits octroyés par le système bancaire (en
pourcentage)
55
Figure 2-14 Structure du crédit suivant la
monnaie (en pourcentage)
55
Figure 2-15 Structure des dépôts
suivant la monnaie (en pourcentage du total)
56
Figure 2-16 Evolution du taux de croissance du
PIB
58
Figure 2-17 Contribution des différents
secteurs à la croissance économique (en pourcentage) 2014 et
2016
60
Figure 2-18 Contribution des composantes de la
demande globale à la croissance (en points de croissance)
67
Figure
3-1 Modèle théorique d'analyse
75
Figure 3-2 Evolution graphique des variables
77
Figure 3-3 Courbes d'évolution des
séries stationnaires
79
Figure
3-4 Causalité entre variables
82
Figure 3-5 Correlogramme du taux de croissance
83
Figure 3-6 Correlogramme du taux Bon BCC
83
Figure 3-7 Correlogramme du niveau des
crédits
84
Figure 3-8 Correlogramme du coefficient de
réserve obligatoire
84
Figure 3-9 Correlogramme du taux directeur
85
Liste des acronymes
ADF
AEN AIC
AIN
APN ARIMA BCC
BCM
BM
BNC
CDF
CNE Css
EIC
FBCF
gn
gw
hab
IDH IMF INSEE
IPC
Lbnbcc
Lcred
Lro
Ltdir
ME
MN PIB PNB PP RDC
RNB
RO SIC Txdir
USD
|
Dukey Fuller Augmenté
Avoirs extérieurs net Critères d'information
d'Akaike
Avoirs intérieurs net
Autres postes net AutoRegressive - Integrated - Moving
Average Banque Centrale du Congo
Banques créatrices de monnaie
Base monétaire
Banque nationale duCongo
Congo Démocratique franc (franc congolais)
Crédit net à l'Etat Croissance
économique
Etat indépendant du Congo
Formation brute de capital fixe
Taux de croissance naturel
Taux de croissance garanti
Habitants
Indice de développement humain Institutions de micros
finances Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
(France)
Indice des prix à la consommation
Logarithme du taux des Bons BCC
Logarithme des crédits accordé à
l'économie
Logarithme du coefficient de réserve obligatoire
Logarithme du taux directeur
Monnaies étrangères
Monnaie nationale Produit intérieur brut Produit
national brut Phillips - Perron République Démocratique du
Congo
Revenu national brut
Réserve obligatoire Critère d'information de
Schwarz
Taux directeur
United States Dollar (dollar des Etats Unis)
|
EPIGRAPHE
«
La
difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais
d'échapper aux idées anciennes »
John Maynard Keynes
DEDICACE
A Mes chers parents, Pierre Mashala et Régine
Mputu,
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
Au bout de cinq années de travail, joie, peine, mais
surtout de formation et d'orientation, nous voilà au terme de notre
parcours académique, fruit d'efforts multiples et d'un dur labeur
consentis. Cela aura été difficile certes, mais nous ne pouvons
que reconnaitre son apport positif dans plusieurs aspects de notre vie. C'est
ainsi que dans le but de l'obtention de notre diplôme de License en
économie monétaire au sein de la faculté des sciences
économiques et de gestion, il nous est demandé de rédiger
ce présent en guise de mémoire.
Ce ne pas exclusivement par nos propres efforts qu'a pu naitre
ce travail, mais plutôt par la contribution de plus d'une personne que
nous ne pouvons énumérer explicitement. Ainsi qu'il nous soit
permis d'exprimer à l'endroit des personnes qui, activement ou
passivement, ont contribué à la rédaction du
présent ouvrage nos sincères remerciements.
Au Dieu tout puissant, créateur du ciel et de la terre,
pour le souffle de vie quotidien, pour son orientation dans toutes nos
activités, pour l'amour inconditionnel du seigneur Jésus-Christ
et son soutien depuis notre naissance.
A monsieur le Professeur KWESELE CHOMACHOMA Bruno, pour avoir
accepté la direction du présent travail malgré ses
multiples occupations, nous exprimons nos vifs sentiments de remerciements,
également à Monsieur CHALWE Davidpour son suivi et son
encadrement.
Au corps académique et scientifique de la
faculté des sciences économiques et de gestion, plus
particulièrement à ceux du département d'Economie, pour
toutes les dispositions mises en place pour notre formation et notre suivi, nos
remerciements vous sont adressés.
A tous les miens que j'aime tant, ma famille, mon père
Pierre MASHALA, ma mère Régine Mputu, mes frères et
soeurs, Patience, Patrick, Godefroy, Clémence, Elda, Jénovic et
Benjamin (MASHALA). A tous mes amis du plus proche au simple collègue
d'auditoire, (Abigail Tshikaji, Mike Amani, Depy Mbala, Heiz Mwehu, Amisi
Kawaya, Zoe Mulumba, Garix Madimba, Victor Fungamali, Cedrick Imbi, Youri
Mwenda, Mathieu Kabangu, Remy Cimungu, Gilbert Tumbula, Guenole Mban, Carlos
Kabulo, Rodrigue Itono, Elie Mayo, Dan Murisho, Ozé, Daniel, Huguette
Meta, Diems Mbembe, Jordi, Patient Gindu) le nombre est si grand que je ne
saurais tous les citer, je vous aime et vous remercie pour votre concours
à cette oeuvre.
MASHALA WA MASHALA Shadrack
INTRODUCTION GENERALE
I.
PRESENTATION DU SUJET
Ayant connu de nombreuses mutations, l'économie
congolaise a souvent été buttée à des
problèmes liés à sa conduite ; de ce fait, elle se doit
d'optimiser tous ses instruments de façon à atteindre les quatre
objectifs macroéconomiques qui sont le plein emploi, l'équilibre
extérieur, la stabilité des prix et plus particulièrement
la croissance, car cette dernière est sans doute la plus importante pour
accéder au développement.
La République Démocratique du Congo est
contrainte à faire face aux multiples fluctuations, sa croissance
évolue en dents de scie. Cela est sans doute dû au fait que
l'économie est totalement extravertie, la balance commerciale est
déficitaire car le pays importe plus qu'il n'exporte. Un changement par
exemple du prix des produits miniers fixé par le marché
international affecte de façon profonde l'équilibre
général de l'économie nationale.
Dans le but d'atténuer les fluctuations en ce qui
concerne la croissance à court terme, les dirigeants en charge des
politiques économiques utilisent les divers instruments sous forme des
politiques conjoncturelles qui sont la politique budgétaire et la
politique monétaire.
La politique monétaire poursuit les objectifs de toute
politique conjoncturelle, mais l'un de plus important pour elle est sans doute
la stabilité des prix. De ce fait le plus difficile pour la R.D.Congo
est l'arbitrage entre croissance et inflation car pour obtenir un
équilibre au niveau des prix il faut renoncer à un certain niveau
de croissance du fait que cette dernière évolue dans le
même sens que l'inflation.
Il est ainsi question dans ce travail d'identifier, d'analyser
et d'expliquer l'apport de la politique monétaire dans sa conduite par
la Banque Centrale du Congo (B.C.C) sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo.
II. REVUE
DE LITERATURE
1. Revue théorique
La théorie classique : La
théorie quantitative de la monnaie tire son fondement des travaux de
l'économiste J.B.SAY(1767-1832) qualifiés de loi de
débouchés qui se résume par les formules suivantes :
« l'offre crée sa propre demande » et « les produits
s'échangent contre des produits » et qui est basée sur
l'équation quantitative formulée sous sa forme la plus connue par
FISCHER (1911). Selon la théorie quantitative la monnaie est neutre et
n'agit pas sur le niveau de la production et des échanges. De ce fait,
la politique monétaire ne peut influencer que le niveau des prix et cela
uniquement à court terme.
La théorie Keynésienne(les
principes de l'action par la monnaie, la politique monétaire dans le
cadre du modèle IS-LM) : J.M Keynes (1923) a montré les limites
de la loi des débouchés, la monnaie peut être
recherchée pour elle-même. Pour lui la politique monétaire
doit consister en une interventioncontracyclique. Il met en concurrence la
politique monétaire avec l'autre grande politique budgétaire. Si
l'action par le budget estpréférable, la politique
monétaire doit être accommodante. De ce fait la politique
économique doit rechercher un dosage adéquatde ces deux
politiques (le «POLICY MIX).D'autre part, le taux d'intérêt
joue un rôle central dans la conduite de la politique économique,
et ce, en faisant varier la quantité de monnaie disponible. Mais
surtout, le taux d'intérêt influence le coût du capital et
agit sur la décision d'investir : un bas taux d'intérêt est
favorable pour les investissements, dès lors que ceux-ci sont
décidés en comparant le taux de rendement interne et le taux
d'intérêt ambiant. Et par le jeu du multiplicateur de
dépenses, ces investissements supplémentaires accroissent le
revenu global. C'est l'ensemble de ces relations que le modèle IS-LM
formalise.Le modèle IS-LM est celui de la « synthèse
classico-keynésienne », la demande de monnaie keynésienne
est située dans un cadre d'équilibre général des
marchés de type walrassien. Le modèle repose sur la distinction
dans l'économie entre deux secteurs, celui réel et celui
monétaire.
L'approche monétariste : neutraliser l'influence
déstabilisante de la monnaie
Les monétaristes (économistes libéraux)
sont contre l'intervention de l'Etat dans l'économie. Seule la politique
monétaire est tolérée si elle met fin aux variations
désordonnées de l'offre de monnaie qui provoquent les
fluctuations de la production et des prix. La politique monétaire
monétariste critique et part en l'encontre de celle keynésienne.
M.FRIEDMAN et F.HAYEK, sont d'avis que les politiques keynésiennes sont,
dans les meilleurs des cas, inefficaces. Au pire, elles viennent aggraver les
difficultés qu'elles prétendent résoudre tel dans les
années soixante-dix (dérapages inflationnistes) durant la crise
du choc pétrolier. Les raisons théoriques de la critique reposent
principalement sur la contestation du rôle des taux
d'intérêt. La demande de monnaie est, selon M.FRIEDMAN, faiblement
élastique au taux d'intérêt dont les variations n'ont que
peu d'impact sur la demande globale.
Une autre critique tient au fait que la création
monétaire est aux mains des autorités, ce qui leur confie un
pouvoir trop grand. Ils sont en effet tentés d'assujettir
l'émission monétaire à leurs objectifs de survie
politique.
2. Etat de la question
KIBABELA P. R. (2009), dans son travail
intitulé « Incidence de la politique monétaire sur le niveau
général de prix en R.D.Congo de l998 à 2009 »,
affirme que la politique monétaire de la BCC agit inefficacement sur le
niveau général des prix. Le caractère inopérant de
la politique monétaire sur le niveau général des prix en
République Démocratique du Congo découle du mauvais
agencement des instruments directs et indirects (mauvaise politique
d'encadrement des crédits, absence de la politique d'open Market).
BAHATI R. (2010), dans son mémoire
« Politique monétaire et croissance économique en
RDC », est parti d'un constat selon lequel la politique
monétaire à travers ses objectifs a eu une incidence sur la
croissance économique dans l'ensemble du pays au moment où le
pays venait de traverser une grande période de conflit armé dans
certaines provinces. En outre, la dollarisation de l'espace monétaire
engendre une dépréciation de la monnaie nationale, tous ces
facteurs rendent la politique de réforme monétaire en R.D.Congo
moins influente sur les agrégats économiques du pays.
UWIRA W. J.C. (2016) dans son mémoire
« Efficacité de la politique monétaire sur la
stabilité de taux de change en République démocratique du
Congo de 1998 à 2014 » affirme que de 1998 à
2014, la masse monétaire a influencé positivement (apport
négatif) le taux de change de la RDC, ses analyses ont
démontré que si la masse monétaire augmente de 10%, il y
aura aussi une augmentation du taux de change de 482 %. Pour lui, ce
phénomène prouve que la politique monétaire de la Banque
Centrale du Congo en matière de la stabilité de taux de change
n'est pas efficace car une petite augmentation de la masse
monétaire entraine une augmentation très sensible du taux de
change.
En outre, il affirme également que le taux
d'intérêt a influencé négativement (apport positif)
le taux de change de la RDC durant sa période d'étude,
ses analyses ont démontré qu'une augmentation du taux
d'intérêt de 10% entraine une diminution du taux de change de
21,8%. Cette diminution du taux de change de 21,8% par le taux
d'intérêt n'est pas efficace par rapport à son augmentation
de 482% par la masse monétaire. C'est ce qui entraine une
instabilité du taux de change car son influence positive par la masse
monétaire n'est pas équilibrée avec son influence
négative par le taux d'intérêt.
III.
PROBLEMATIQUE
La problématique est définie comme étant
la présentation d'un problème sous différents
aspects ; pour un travail scientifique, elle est l'ensemble des questions
auxquelles le chercheur va tâcher de répondre le long de son
travail.
Les politiques économiques ont pour but d'atteindre les
quatre objectifs macroéconomiques. De ce fait, elles usent des divers
instruments tels que le taux d'intérêt directeur pour la politique
monétaire. En République Démocratique du Congo
l'institution en charge de la politique monétaire est la Banque Centrale
du Congo (BCC).
La BCC, depuis quelques années, s'est vue prendre une
place très importante dans la conduite de l'économie nationale.
De lors, nous avons remarqué que le pays connaît une croissance
effective. Bien qu'accompagné des fluctuations, le PIB réel sur
base de l'année 2005 est passé de 4 602 626,4 millions de CDF en
2000 à 10 092 840,2 millions de CDF en 2014 (rapport annuel BCC 2017).
Cela prouve à suffisance les efforts fournis par le pouvoir public pour
réaliser les objectifs économiques malgré l'inflation qui,
évoluant dans le même sens que la croissance économique,
rend un tout petit peu mitigé le bilan de la BCC.
Ainsi après avoir observé tout cela, nous nous
devons de répondre aux questions suivantes:
- Quel est apport total de la politique
monétaire menée par la BCC dans l'évolution du PIB en
R.D.Congo ?
- Quels pourraient être les
éléments qui limitent les effets de cette
dernière ?
IV.
HYPOTHESES
Dans le cadre de la présente étude, nous
signalons dès le départ que la politique
monétairemenée par la BCC, malgré le fait qu'elle tend
à atteindre ses objectifs n'a pas d'impacts considérables sur le
développement économique de la République
Démocratique du Congo. Eu égard aux problèmes ainsi
évoqués, quelques hypothèses peuvent être
formulées :
? Il est évident que la politique monétaire en
R.D.Congo peut avoir un impact positif sur le niveau de production en usant des
bons instruments, et en optant pour des meilleures voies de transmission. Ainsi
les entreprises pourront avoir facilement accès aux crédits, cela
grâce à un encadrement et une sélectivité des
crédits optimal;
? Une bonne politique de gestion de crédit permettrait
aux banques commerciales d'avoir plus de garantie pour poursuivre leurs
activités et diminuer considérablement un certain nombre des
risques bancaires. Le crédit permet d'accroitre le niveau de la demande
(consommation et investissement) qui, comme le montre la théorie
keynésienne, stimule la production ;
? Une gestion parfaite du taux directeur a un impact non
négligeable sur la production, car ce dernier détermine le niveau
des investissements. Il en est de même pour la quantité de la
masse monétaire, plus de monnaie en circulation incite à la
consommation et à la production ;
? Parmi les limites de la politique monétaire en
R.D.Congo, il y a sa non-indépendance, la prédominance de la
politique budgétaire, le faible taux de bancarisation, le niveau
élevé du secteur informel et surtout le taux élevé
du niveau de dollarisation de l'économie ;
? Le secteur minier est le principal acteur de la croissance
en R.D.Congo. Le boom minier de la fin de la première décennie
du 21e siècle a fortement influé sur le PIB. En outre,
l'apport du système financier n'est pas à négliger, la
naissance de plusieurs banques commerciales a conduit à la bancarisation
des divers agents et a permis à ce que la banque puisse retrouver sa
place d'intermédiaire dans le circuit économique. Ainsi la BCC a
pu bénéficier de cette situation pour mener à bien sa
politique monétaire ;
? Le rôle de la politique monétaire est en
continuel accroissement, le système financier commence à
être de plus en plus indispensable dans la conduite de l'économie
et permet ainsi de donner à la BCC une plus grande marge de manoeuvre
dans sa politique monétaire.
V. CHOIX
ET INTERET DU SUJET
La croissance économique conduisant à un
progrès durable est le fruit d'une bonne gouvernance, mais
également d'un bon usage des politiques économiques. Ces
dernières doivent être conduites de façon efficace.
a. Personnel
Dans un cadre privé, nous avons opté pour ce
sujet parce qu'il nous est demandé à la fin de notre parcours
académique de rédiger un travail scientifique se basant sur une
situation réelle observée. La situation monétaire en
République Démocratique du Congo nous a toujours tenus à
coeur, l'étudier et l'analyser est une tâche enthousiasmante pour
nous. Cette étude nous permettra en même temps d'évaluer et
d'améliorer les acquis obtenus durant notre cursus académique.
b. Scientifique
Cette étude nous motive car elle nous permet ainsi de
contribuer tant soi peu à cette oeuvre générale et
collective qui est la continuité et l'évolution de la science.
Nous espérons de ce fait que nos analyses et résultats aiderons
et permettrons à d'autres scientifiques d'approfondir le sujet.
c. Pratique
Il y a quelques années, la Banque Centrale du Congo fut
reformée et a retrouvé sa place qu'elle avait dû perdre
dans le passé suite aux instabilités politiques. Vu les enjeux
induits par ce changement dans l'économie nationale et
la croissance que connait le pays depuis le début du XXIe
siècle, il est judicieux d'analyser le lien existant entre ce deux
phénomènes.
VI. OBJECTIFS POURSUIVIS
a. Objectif général
L'objectif général de notre travail est
d'évaluer l'apport que pourrait avoir la politique monétaire sur
croissance économique en RDC.
b. Objectif spécifique
Comme objectif spécifique, notre étude cherche
à analyser les impacts de la politique monétaire menée par
la BCC, par le canal du crédit, sur la croissance via l'optique de la
demande. Plus précisément, ce travail vise à
évaluer les effets des instruments de la politique monétaire sur
le niveau des crédits accordés à l'économie.
VII.
METHODES ET TECHNIQUES
La méthode scientifique désigne l'ensemble des
canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances
scientifique et la technique est la somme des procédés mis en
oeuvre dans un métier, un art, une science, etc.
a. La méthode
Pour ce travail nous avons opté pour les
méthodes systémique, inductive et
démonstrative.
L'analyse systémique est toute
recherche théorique ou empirique qui, partant du postulat de la
réalité, présente le caractère d'un système,
interprète et explique les phénomènes par des liens
d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une
totalité. L'application de cette méthode en sciences
économiques est décisive pour les performances des notions et des
recherches économiques.
En effet, cette méthode nous permettra de
considérer la notion de systèmes qui est constituée des
éléments liés les uns aux autres et entretenant des
rapports tels que si une perturbation affectait l'un d'eux, c'est tout le
système qui est perturbé.
La méthode démonstrative
consiste à démontrer un fait, donc à le
vérifier, puis à le prouver. Cette opération peut
être mathématique lorsqu'elle est basée sur des
données chiffrées, et non mathématique dans le cas
contraire.
Dans notre analyse, cette méthode nous permettra de
faire une analyse des données chiffrées pour en déduire
des significations précises.
La méthode inductive, quant à
elle, consiste à partir d'une observation, d'une expérience pour
élaborer ensuite des concepts, des théories. Elle est une
méthode scientifique qui obtient des conclusions générales
à partir des prémisses individuelles. Nous procèderons par
inférence.
L'inférence est l'opération mentale qui consiste
à tirer une conclusion ou une conséquence à partir d'un
fait, d'un événement ou d'un énoncé.
b. La technique
En ce qui concerne la technique de recherche nous utiliserons
principalement la technique documentaire qui est un ensemble des techniques
permettant le traitement permanent et systématique des documents ou des
données incluant la collecte, le signalement, l'analyse, le stockage, la
recherche, la diffusion de ceux-ci pour l'information des usagers, et la
technique de l'observation directe par des enquêtes sur terrain.
Ces deux techniques nous permettrons de mener à bien
notre étude du fait qu'elles facilitent l'accès aux
données. Elles présentent divers avantages tels que la
simplicité et permettent un gain de temps considérable.
VIII.
DELIMITATION DU SUJET
Délimiter un sujet c'est le situer de façon
temporelle et spatiale.En ce qui concerne notre étude, les analyses sont
faites par série des périodes. En terme générale
ce travail portera sur une période de 16 ans allant de 2003 jusqu'en
2018.
Néanmoins, par manque des certaines données
antérieurs nécessaires, certaines variables serons
analysées sur des durées plus courtes.
Notre étude porte principalement sur la politique
monétaire menée par la Banque Centrale en République
Démocratique du Congo, cela dans un cadre macroéconomique.
IX. PLAN
SOMMAIRE
Outre l'introduction et la conclusion, le travail se
subdivise en trois chapitres qui se présentent de de la manière
suivante :
- Le premier chapitre porte sur les notions des bases et les
théories en rapport avec la politique monétaire et la croissance
économique.Il est subdivisé en trois parties ;la
première partie est consacrée à la politique
monétaire, la deuxième à la croissance économique
et la troisième partie démontre de façon théorique
l'apport que peut avoir la politique monétaire sur la croissance;
- Le deuxième chapitre, quant à lui, porte sur
l'évaluation de la politique monétaire et l'évolution de
la croissance économique pour la période sous étude.
Dans sa première partie de ce chapitre, nous
présenterons la Banque Centrale du Congo et nous analyserons sa
conduite. Quant à sa dernière partie, elle sera consacrée
à l'analyse de la croissance économique dans son optique de
production et de demande.
- Le troisième et dernier chapitre de ce travail
analysera, à l'aide de l'économétrie, l'incidence de la
politique monétaire sur la croissance économique via le canal de
transmission du crédit. Ensuite nous présenterons les
résultats sur lesquels nous discuterons.
CHAPITRE
1 :APERÇUS SUR LA POLITIQUE MONETAIRE ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Dans ce chapitre il sera question de présenter la
politique monétaire, ses approches théoriques, ses objectifs ses
instruments ainsi que ses différents moyens de transmission. Ensuite
nous nous attèlerons sur la croissance économique (approche
théorique, facteur et mesure) et nous finirons par démontrer
l'incidence que peut avoir la politique monétaire dans la croissance sur
le plan théorique.
1.1. LA
POLITIQUE MONETAIRE
La politique monétairese définit comme
étant l'ensemble des moyens dont disposent les Etats ou
lesautorités monétaires (la banque centrale), pour agir sur
l'activité économique par l'intermédiairede l'offre de
monnaie.Son objectif est en règle générale, d'assurer la
stabilité des prix qui estconsidérée comme un
préalable au développement de l'activité
économique. Elle tâche également d'atteindre les autres
objectifs de la politique économique, qualifiés de triangle
keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre
extérieur.
La politique monétaire est l'une des composantes de la
politique économique. Elle et la politique budgétaire constituent
la politique conjoncturelle à laquelle s'ajoute la politique
structurelle pour constituer la politique économique dans son ensemble.
La politique monétaire est de la responsabilité
des banques centrales, qui doivent à la fois favoriser la
prospérité économique grâce à leur action sur
la monnaie, et veiller sur la stabilité monétaire et
financière, mais sans agir sur les lois, les investissements publics, la
fiscalité, l'organisation du travail qui sont du domaine de
l'État.
1.1.1.
LES APPROCHES THEORIQUES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
A.
LA THEORIE CLASSIQUE : Théorie quantitative de la monnaie
La théorie quantitative de la monnaie s'appuie sur les
thèses de l'économiste J.B.SAY(1767-1832) qualifiées de
loi de débouchés qui se résume par les formules suivantes
« l'offre crée sa propre demande » et « les produits
s'échangent contre des produits ». Dans cet univers où
l'équilibre est toujours réalisé, la monnaie ne peut
être que neutre sur le plan de la production et des revenus. On en
déduit une approche des phénomènes monétaires dont
la forme la plus élaborée est fournie par FISCHER(1911) : Il a
traduit la théorie quantitative de la monnaie intuitivement
perçue par J.BODINet formulée littérairement par J
B.Saysous une forme mathématique : MV=PT,
équation dans laquelle M représente la masse
monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie,
P le niveau général des prix et
T le volume des transactions. M est en général
assimilé à l'agrégat monétaire M1
(billets, pièces et dépôts à vue).
Pour FISHER, V est stable (au moins à court terme car
elle dépend des habitudes de paiement et de données
psychologiques invariables à court terme). T est également
stables car les capacités de production sont utilisées à
plein et ne peuvent varier à court terme. La démarche
quantitativiste a fait apparaître la notion très importante de la
vitesse de circulation de la monnaie (V) mais l'a également
occulté en la supposant constante. Vu que les débouchés de
la production sont automatiquement assurés, celle-ci ne peut varier que
si les capacités de production, salaire et capital, s'accroissent ; on
en déduira qu'une variation de M n'agit que sur le niveau des prix.
En ce qui concerne le de taux d'intérêt pour les
classiques, si il s'élève, on épargne davantage.
En résumé, les classiques ont été
convaincus de la dichotomie entre les sphères réelles et
monétaires de l'économie. En conséquence, le niveau
général des prix dépend directement et uniquement de la
masse monétaire. Pour contrôler l'inflation il suffit que la
banque centrale contrôle l'évolution de la masse monétaire.
Selon la théorie quantitative la monnaie est neutre et n'agit pas sur le
niveau de la production et des échanges. De ce fait la politique
monétaire ne peut influencer que le niveau des prix et cela uniquement
qu'à court terme. La neutralité de la monnaie chez les classiques
a été remise en cause par la théorie
keynésienne.
B.
LA THEORIE KEYNESIENNE
1°) Les principes de l'action par la monnaie
:
J.M Keynes (1923) a montré les limites de la loi des
débouchés. Il aexpliqué que si les individus
thésaurisent l'argent gagné afin d'attendre de meilleures
occasions(dans ce cas, la monnaie est recherchée pour elle-même),
toutel'offre ne pourra pas être écoulée. Ce qui
mènera à unesurproduction donc la monnaie est d'après lui
active.Selon la conception keynésienne le mouvement spontané
desmarchés, le jeu libre des comportements privés conduisent
à unesituation d'équilibre macroéconomique qui, sauf
exception, n'aaucune raison d'assurer le plein emploi de la main d'oeuvre. Il
y'aéquilibre de sous-emploi lorsque l'équilibre de l'offre et de
lademande globales sur le marché des biens est associé à
un excèdentd'offre sur le marché du travail : le niveau de
production estinsuffisant pour assurer le plein emploi. En sens inverse, il
y'aéquilibre de suremploi lorsque la totalité de la main d'oeuvre
estemployée mais la production réalisée est insuffisante
pour satisfairetoute la demande. Le rôle dévolu à la
politique économique est alorsfacile à définir : il doit
consister en une interventioncontracyclique : relance en situation de
sous-emploi et stabilisationen situation de plein emploi inflationniste. Dans
cette actionrégulatrice du niveau d'activité, la monnaie est
appelée à jouer unrôle.
La régulation conjoncturelle par la monnaie
présente plusieurscaractéristiques: Elle est en premier lieu
faite d'interventionsdiscrétionnaires, et écarte toute
idée de permanence, oud'automaticité. Elle est, en second lieu
pragmatique et flexible. Elleest enfin mise en concurrence, pour atteindre
l'objectif fixé, avec l'autre grande politique budgétaire. Selon
les circonstances, l'actionpar la monnaie peut être jugée la
meilleure pour stimuler (oufreiner) le mouvement de l'économie. Si
l'action par le budget estpréférable, la politique
monétaire doit être accommodante. Plusfréquemment la
politique économique recherche un dosage adéquatde ces deux
politiques : le «POLICY MIX ».
Les mécanismes qui sous-tendent le jeu de la politique
monétairesont les suivants :
o D'une part, il est pleinement reconnu que la monnaie peut
exercer des effets réels, ce qui constitue une remise en cause de la
théorie quantitative.
o D'autre part, le taux d'intérêt joue un
rôle central dans la conduite de la politique économique, et ce,
en faisant varier la quantité de monnaie disponible, les
autorités peuvent corriger les variations du taux d'intérêt
qu'elles jugent indésirables. Un accroissement de la quantité de
monnaie est de nature à satisfaire la préférence pour la
liquidité des agents, et est donc, toute chose égale par
ailleurs, un facteur de baisse du taux d'intérêt. Cette baisse
peut, d'autre part, favoriser l'activité réelle. Les canaux de
transmission de la politique monétaire « c'est à dire les
voies par lesquelles la politique monétaire influe sur le niveau et/ou
la structure de la demande et de l'offre et par là sur les objectifs
finaux de la politique économique », reposent principalement sur le
taux d'intérêt.Celui-ci exprime le choix entre détention de
monnaie et placement financier, et conditionne ainsi la substitution entre la
monnaie et les titres.Mais surtout, le taux d'intérêt influence le
coût du capital et agit sur la décision d'investir :un bas taux
d'intérêt a pour effet de rendre viable un plus grand nombre de
projets d'investissement, dès lors que ceux-ci sont
décidés en comparant le taux de rendement interne et le taux
d'intérêt ambiant. Et par le jeu du multiplicateur de
dépenses, ces investissements supplémentaires accroissent le
revenu global. C'est l'ensemble de ses relations que le modèle IS-LM
formalise.
2°)La politique monétaire dans le cadre du
modèle IS-LM :
Le modèle IS-LM est celui de la « synthèse
classicokeynésienne » : la demande de monnaie keynésienne
est située dans un cadre d'équilibre général des
marchés de type walrassien. Le modèle repose sur la distinction
dans l'économie ente deux secteurs, un secteur réel (le
marché des biens et services) et un secteur monétaire (le
marché de la monnaie). L'équilibre de l'offre et de la demande
globale sur le marché des biens et des services est donné, sous
forme réduite, par l'égalité de l'investissement I et de
l'épargne S. L'investissement I est une fonction décroissante du
taux d'intérêt i. L'épargne S est une fonction croissante
du revenu Y. En portant les valeurs du revenu en abscisse, et celle du taux
d'intérêt en ordonné, on représente la courbe IS ;
qui décrit l'ensemble des couples de valeurs de Y et de i pour
lesquelles on a égalité entre I et S. La courbe IS est
décroissante : un taux d'intérêt élevé
conduit à un investissement faible, et donc (par le jeu de
multiplicateur) à un revenu faible. Inversement, de faibles valeurs du
taux d'intérêt sont associées à des valeurs
élevées du revenu global d'équilibre.
Sur le marché de la monnaie s'opère
l'équilibre entre l'offre de la monnaie M (déterminée par
les pouvoirs publics, c'est-à-dire exogène) et la demande de
monnaie L. Celle-ci dépend des différents motifs de la
préférence pour la liquidité : une partie de la monnaie
demandée obéit aux motifs de transactions et de
précaution, et est proportionnelle au niveau du revenu global.L'autre
partie de la monnaie obéit au motif de spéculation, et est donc
une fonction décroissante du taux d'intérêt. La courbe LM
est le lieu des couples de valeurs Y et de i correspondant à
l'équilibre du marché de la monnaie.
Lorsque le niveau de revenu est bas, le montant des encaisses
de transaction est faible et corrélativement la demande de monnaie de
spéculation est forte, ce qui doit être associé à un
niveau faible du taux d'intérêt. Lorsque le revenu
s'élève, les encaisses de transaction s'accroissent au
détriment des encaisses de spéculation, ce à quoi doit
correspondre un taux d'intérêt élevé.
La courbe LM exprime donc une liaison croissante entre le
revenu et le taux d'intérêt. Mais elle dispose dans la
construction de J.HICKSd'une portion presque horizontale vers la gauche, et
presque verticale vers la droite. La partie horizontale de la courbe traduit le
fait qu'il existe un niveau minimum au-dessous duquel le taux
d'intérêt ne descendra jamais.
En reportant, avec Hansen, sur le même graphique les
courbes des différents équilibres réels et
monétaires, on obtient le diagramme IS-LM. L'intersection des deux
courbes définit le niveau de revenu et la valeur du taux
d'intérêt correspondant à l'équilibre
macroéconomique.
C. LA POLITIQUE MONETAIRE D'INSPIRATION MONETARISTE :
neutraliser l'influence déstabilisante de la monnaie
Economistes Libéraux, les monétaristes sont
contre l'intervention de l'Etat dans l'économie. Pour peu que les prix
soient flexibles et que les marchés fonctionnement librement. Seule la
politique monétaire est tolérée, si elle met fin aux
variations désordonnées de l'offre de monnaie qui provoquent les
fluctuations de la production et des prix. La politique monétaire
d'inspiration monétariste développe une critique
sévère de son homologue keynésienne. Elle tend à
lui substituer la définition de règles peu nombreuses et à
caractère automatique.
M.FRIEDMAN, comme d'ailleurs F.HAYEK, sont d'avis que les
politiques keynésiennes sont, dans les meilleurs des cas, inefficaces.
Au pire, elles viennent aggraver les difficultés qu'elles
prétendent résoudre. Elles sont notamment tenues pour
responsables des dérapages inflationnistes intervenus dans les
années soixante-dix. Les raisons théoriques de la critique
reposent principalement sur la contestation du rôle des taux
d'intérêt. La demande de monnaie est, selon M.FRIEDMAN, faiblement
élastique au taux d'intérêt dont les variations n'ont que
peu d'impact sur la demande globale. Le taux d'intérêt est de plus
contraint par les variations de la masse monétaire : une augmentation de
celle-ci provoque, dans un premier temps, et de façon temporaire, une
baisse du taux nominal. Puis le taux d'intérêt remonte, sous
l'influence de l' « effet Fisher » : le taux nominal incorpore les
anticipations d'inflation que la croissance de la masse monétaire fait
naître. Pour ces raisons il ne peut jouer le rôle de levier dans
l'action par la monnaie.
Une autre critique tient au fait que la création
monétaire est aux mains des autorités, ce qui leur confie un
pouvoir trop grand. Ils sont en effet tentés d'assujettir
l'émission monétaire à leurs objectifs de survie
politique. S'ajoute à cela une difficulté technique : les effets
de la politique monétaire se manifestent avec les délais
variables, allant d'un à plusieurs trimestres, et les interventions
à caractère contracyclique sont difficiles à organiser
correctement dans les temps. Dans ce contexte, faute de pouvoir prévoir
avec exactitude le moment où les effets attendus se manifesteront, toute
action discrétionnaire risque d'aggraver les perturbations de
l'économie.
La cause des déséquilibres étant d'ordre
monétaire, les remèdes doivent être trouvés du
côté de la monnaie. Et, puisque le déséquilibre le
plus grave qu'il faille combattre étant l'inflation, la politique
monétaire doit se voir confier un unique objectif, celui
d'empêcher la dérive des prix.
1.1.2.
OBJECTIFS ET ROLES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1.1.1.1. LES OBJECTIFS FINAUX
Maintenir lesconditions de croissance optimum (faible
in?ation, plein emploi) était l'objectif final de la politique
monétaire.Toutefois, trop de crédit et de monnaie contribuent
à l'accroissement excessif de la demande, provoquantune pression sur
l'appareil productif, avec des risques d'inflation et de déficit
extérieur. Inversement, peu de crédit et demonnaie peuvent
limiter le développement de la demande à unpoint où les
capacités de production ne seraient pas pleinementutilisées et
donc provoquer le sous-emploi et le chômage.
Actuellement, l'objectif final de toute politique
monétaire donne unepriorité non équivoque à la
maîtrise de l'in?ation. La recherche de cet objectif répond au
souci de créer les conditionsd'une croissance économique durable,
permettant de concilier lesautres préoccupations de la politique
monétaire, à savoir le pleinemploi et l'équilibre
extérieur.
1.1.1.2. LES OBJECTIFS INTERMEDIAIRES
Les objectifs intermédiaires de la politique
monétaire sontde trois sortes et sont ciblés sur des variables
mesurant desquantités ou des prix:les agrégats monétaires
(définition de la masse monétaire ou ducrédit), les taux
d'intérêt, et les taux de change.
Maîtriser l'accroissement de la masse monétaire
est l'undes objectifs privilégiés des monétaristes. Il
faut que la croissancede la masse monétaire soit égale au taux de
croissance del'économie réelle pour éviter toute tension
inflationniste.
Le niveau des taux d'intérêt nominaux est
l'instrument privilégiédes keynésiens : l'idée est
qu'une baisse des taux d'intérêt doit conduire à une
reprise de l'activité économique.
Il existe plusieurs types de taux d'intérêt : les
taux débiteurs et créditeurs appliqués par les banques
à leurs clients à l'occasion d'un crédit ou d'un
dépôt, le taux de refinancement appliqué aux prêts de
la banque centrale aux banques. Ce taux joue le rôle de taux directeur
car c'est lui qui influe sur les taux débiteurs et créditeurs.
Dans des économies ouvertes et de taille relativement
petite, la stabilité des taux de change est devenue un objectif
intermédiaire fondamental. Il s'agit de trouver le taux de change
d'équilibre. Un taux de change faible favorise les exportations mais est
source de tensions inflationnistes et n'incite pas à
l'amélioration des gains de productivité des entreprises
nationales, protégées de la concurrence internationale. Un taux
de change trop élevé, renchérit les exportations et risque
de conduire les entreprises les moins concurrentielles à la faillite.
Mais une relative surévaluation de la monnaie ralentit les risques
inflationnistes.
Pour ce qui est du choix des objectifs
intermédiaires,lorsque l'intermédiation bancaire est le principal
circuit de financement de l'économie, un agrégat mesurant le
crédit bancaire peut apparaître comme le meilleur objectif
intermédiaire. Ce rôle sera plutôt dévolu au taux
d'intérêt si la finance directe de marché joue un
rôle prépondérant. Lorsqu'un pays opte pour un
régime de changes fixes (comme le système européen), le
taux de change peut être retenu comme un objectif
intermédiaire.
L'intérêt majeur des objectifs
intermédiaires est d'être des variables monétaires sur
lesquelles les banques centrales peuvent agir. La politique monétaire
peut en effet influencer les fluctuations de la masse monétaire, des
taux d'intérêt et du taux de change, alors qu'elle ne peut agir
directement sur le niveau des prix, de la production ou des salaires. La
seconde utilité est d'être un « affichage » de la
stratégie de la politique monétaire.
1.1.1.3. LES OBJECTIFS OPERATIONNELS
Ce sont des variables « indicatrices » de
l'état de la politiquemonétaire. Deux séries de raisons
amènent les autorités monétairesà utiliser ces
objectifs :Les variables retenues comme objectifs intermédiaires ne
donnentpas une mesure assez précise et rapide du caractère plus
au moinsrestrictif de la politique monétaire ; les autorités
monétaires peuvent avoir besoin d'envoyer dessignaux rapides clairs et
précis et surtout munis d'un caractèreprédictif.
1.1.3.
LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE
C'est sontdes variables directement sous contrôle de la
banque centrale.Il existe deux principauxmoyens d'action pour la banque
centrale : L'action par la liquidité bancaire, par laquelle la banque
centraleagit sur les banques de second rang en les rendant plus ou moins
liquides ; et l'action par les taux, où la banque
centrale joue sur les trois tauxdirecteurs qu'elle contrôle (taux de
facilité de prêt marginal, taux defacilité de
dépôt, taux des opérations d'Open Market). Les variations
deces taux modifient le comportement des banques de second rang.
A. APPROCHE DIRECTIVE : elle repose sur des
instruments administratifs, desmesures règlementaires.
o Le contrôle du crédit : le premier instrument
est l'encadrement du crédit dont l'objectif est de limiter les
crédits distribués par les banques, principale source de
création monétaire. Il affecte à chaque banque une
enveloppe de crédit à octroyer. En cas de dépassement de
cette dernière des sanctions s'imposent. Avec l'encadrement du
crédit, l'Etat contrôle non seulement l'évolution globale
du créditmais influence également la répartition de
celui-ci entre les agentséconomique.
o Le contrôle des changes : c'est un dispositif ayant
pour but de limiter ou d'interdire certaines opérations nuisibles
à la stabilité des changes. Un groupe de mesure limite les
possibilités de termaillage, c'est-à-dire les achats
anticipés de devises par les importateurs ou les ventes retardées
de celles-ci par les exportateurs, opérations qui pèsent sur le
taux de change. La réglementation des changes a été
levée dans tous les pays industrialisés à économie
de marché au cours des années quatre-vingts.
B. L'APPROCHE SUGGESTIVE : repose sur des
instruments de marché, enl'occurrence le pilotage des taux courts sur le
marché interbancaire.
La banque centrale est en mesure d'orienter la
liquidité desbanques des seconds rangs parce qu'elle émet le
« high money power»,
· Réserves obligatoires : Permet aux
autorités monétaires d'agir sur lacréation
monétaire et sur les taux d'intérêt. Cet instrument
faitobligation des banques de maintenir à leur compte à la
banquecentrale un solde proportionnel à l'encours des
dépôts liquides effectués dans les banques par les agents
non bancaires.
Les réserves obligatoires ont un double rôle,
d'une part, destabilisateur automatique, et d'autre part, de frein à la
création monétaire en ponctionnant la
liquiditébancaire.
· Refinancement des banques (taux d'escompte) : le taux
d'intérêtqu'elle applique aux banques commerciales. Le
réescompte est une opération qui consiste, pour une banque
centrale, à acheter un effet avant son échéance à
une banque ou à un organisme financier qui l'a déjà
escompté, en remettant le montant de la créance, déduction
faite du taux d'escompte officiel, appelé taux de réescompte et
fixé par la banque centrale. Le réescompte est utilisé par
les banques pour se refournir en liquidité auprès de la banque
centrale.
· Opérations d'Open Market :
la banque centrale propose des liquidités aux
établissements de crédit en échange d'actifs donnés
temporairement en garantie par ceux-ci.
1.1.4.
LES CANAUX DE TRANSMISSION DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1.1.1.4. LE CANAL DES TAUX D'INTERET ET
DES PRIX D'ACTIF
Le canal du taux d'intérêt est dans le
modèle néo-keynésien IS-LM, le mécanisme principale
de transmission de la politique monétaire. La banque centrale use du
taux directeur pour influencer le taux d'intérêt des banques
commerciaux, et ainsi diriger l'économie selon son optique. En ce sens,
elle peut soit diminuer le taux d'intérêt pour impulser
l'investissement et la demande, soit augmenter ce dernier en période de
forte inflation pour rééquilibrer l'offre et la demande.Utiliser
le taux d'intérêt pour influencer l'économie à un
effet sur le coût du capital. Le modèle IS-LM standard regorge en
son sein plusieurs limites. Il n'y a qu'un seul taux d'intérêt qui
est le taux nominal déterminé sur le marché
monétaire. Or, si les autorités monétaires
contrôlent ce dernier à court terme sur le marché
monétaire, ce sont surtout les taux d'intérêt à long
terme sur les marchés financiers qui affectent les décisions
d'investissement des entreprises.
L'usage du taux d'intérêt comme outil de
transmission de la politique monétaire à un effet de
revenu sur le patrimoine des agents économiques. Par exemple
une hausse des taux d'intérêt augment le revenu des
créanciers et par conséquent diminue celui des débiteurs.
Et une baisse de ce dernier diminue le revenu des créanciers et est
favorable aux débiteurs.
La transmission de la politique monétaire par le taux
d'intérêt conduit à l'analyse des deux autres canaux qui
lui sont intimement liés à savoir :
a) Le canal du cours des actions et le « q »
de Tobin : La théorie de l'investissement de Tobin
décrit un canal par lequel la politique monétaire affecte les
entreprises par le biais de ses effets sur la valorisation des actions. Tobin
définit le coefficient « q » comme
étant le rapport entre la valeur boursière et le coût de
renouvellement du capital. Une hausse de « q » signifie que les
nouveaux investissements productifs deviennent moins onéreux par rapport
à la valeur boursière des entreprises. Ces dernières
peuvent alors émettre des actions et en obtenir un prix
élevé. Les dépenses d'investissement augmentent par suite
de la diminution du coût relatif du capital productif. La politique
monétaire peut affecter le cours des actions et donc les dépenses
d'investissement des entreprises. Selon la conception keynésienne dans
laquelle s'inscrit Tobin, une baisse des taux d'intérêt induite
par une politique monétaire expansionniste réduit l'attrait des
obligations dont le rendement diminue par rapport à celui des actions,
ce qui suscite une hausse des cours de ces dernières.
b) Le canal du taux de change : Ce dernier
devient de plus de plus important suit à l'ouverture des
économies. Il est fortement influencer par les effets du taux
d'intérêt. Une basse du taux directeur par la banque centrale
suscite des arbitrages défavorables sur la monnaie nationale. L'attrait
des dépôts dans cette monnaie diminue par rapport aux
dépôts en devises étrangères, ce qui entraîne
une offre excédentaire sur le marché des changes dans cette
monnaie dont le taux de change se déprécie. La
dépréciation de la monnaie abaisse les prix des biens nationaux
par rapport aux biens étrangers, les exportations nettes augmentent et
par conséquent la production nationale. Ce canal joue un rôle
important dans la façon dont la politique monétaire affecte les
économies nationales. Ce rôle est également majeur sur les
prix : une appréciation du taux de change entraîne une
désinflation importée dans la mesure où elle ramène
une baisse des importations exprimée en monnaie nationale.
1.1.1.5. LES CANAUX DE CREDIT
En Usant du taux d'intérêt et du coefficient des
réserves obligatoires, La banque centrale impacte les bilans des banques
commerciales. Ces dernières quant à elle jouent un rôle de
premierplan dans le processus de financement par l'intermédiaire de
l'octroi de crédits. A cet effet, lesystème bancaire n'est plus
neutre dans la transmission de la politique monétaire. En cas
dedurcissement de la politique monétaire, les banques vont ajuster leurs
conditions débitrices :augmentation du taux d'intérêt sur
les nouveaux crédits et/ou une diminution des crédits offerts.Les
agents économiques les plus fréquemment touchés sont les
ménages et les petites et moyennes entreprises. Ainsi, la transmission
de l'action monétaireà la sphère réelle
s'opère par les variations de l'offre de crédit.
a) Le canal étroit du crédit bancaire
:
En se basant sur cette approche, la politique monétaire
influence l'économie en agissant directement sur le volume des
crédits offerts par les banques aux agents non financiers. Le
crédit bancaire et les titres sont deux modalités de financement
imparfaitement substituables. Cette substituabilité est, en e?et,
inexistante pour les particuliers et souvent faible pour les entreprises, dans
la mesure où la capacité à émettre des titres pour
se financer est généralement nulle pour les particuliers et
faible pour la plus part des entreprises. Il en résulte que la politique
monétaire affecte le comportement des agents non financiers beaucoup
plus par son effet sur la quantité de crédit disponible que par
son influence sur les taux d'intérêt.
Une politique monétaire expansionniste, qui contribue
à accroître la liquidité bancaire, augmente la
quantité des prêts bancaires disponibles. Cette augmentation
contribuera à une hausse des dépenses d'investissement et de
consommation du fait que les banques jouent un rôle important en tant que
prêteur à une certaine catégorie d'emprunteurs.
b) Le canal large du crédit (canal du bilan)
:
Le déclin de l'importance du crédit bancaire a
amené à introduire une seconde approche du canal du
crédit, mieux adaptée à la réalité actuelle
des marchés de capitaux. C'est le canal large du crédit ou canal
du bilan. Il prend en compte l'ensemble des financements des entreprises. Les
entreprises ont le choix entre le financementinterne (autofinancement) et un
financement externe qui est pluscoûteux. La différence de
coût est appelée la prime de financementexterne. Celle-ci trouve
son origine dans l'existence d'asymétriesd'information dans la relation
entre prêteurs et entreprises. D'unepart les prêteurs sont moins
bien informés que l'entreprise quiemprunte sur sa situation
réelle et sur le caractère plus ou moinsrisqué de ses
projets (sélection adverse). D'autre part, les prêteursne peuvent
pas contrôler parfaitement l'action de l'entreprise unefois les
prêts accordés. Le danger est qu'elle adopte uncomportement
imprudent qui pourrait affecter sa capacité deremboursement
(aléas de moralité).Les prêteurs sont amenés alors
à intégrer dans le coût du créditune prime de
financement externe qui correspond aux risques denon-recouvrement. Cette prime
reflète la solidité financière et lacapacité
à apporter des garanties. Dans ce cadre, en affectant lesbilans des
entreprises, la politique monétaire est susceptible d'agirsur leurs
financements et leurs dépenses d'investissement.
Une politique monétaire expansionniste qui
entraîne unebaisse des taux d'intérêt et une hausse des
cours des actions ce quiaméliore la situation nette des entreprises et
conduit à uneaugmentation des dépenses d'investissement. Les
effets de lapolitique monétaire sont alors amplifiés par le canal
large ducrédit : à la baisse des taux d'intérêt
s'ajoute la diminution de laprime de financement.
1.1.1.6. LE CANAL DES ANTICIPATIONS ET LES
EFFETS D'ANNONCE
A la différence des deux canaux
précédents, les effets d'annonce fonctionnent même lorsque
les anticipations des agents ne changent pas, ils ont pour objectif d'agir sur
les anticipations. En modifiant certains variables sous leur contrôle,
chargées d'un fort degré de signification, les autorités
monétaires indiquent aux agents privés leurs intentions futures.
L'importance de ce canal est double : d'une part, toutes les prévisions
sur le futur ont un impact immédiat sur la situation présente et
d'autre part, leur dimension « autoréalisatrice ». La
puissance des marchés est devenue telle que le moindre doute des
opérateurs sur les intentions des autorités monétaires
peut avoir des effets dévastateurs, d'où l'intérêt
de communiquer avec les marchés en leur envoyant des signaux clairs et
crédibles. En effet, si les agents économiques ont confiance dans
l'efficacité de la politique monétaire, ils adopteront d'eux
même des comportements moins inflationnistes (s'endetter moins ;
reconstituer leur épargne; ...).
1.2. LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance économique désigne la variation
positive de la production de
biens et
de
services
dans une
économie sur
une période donnée, généralement une période
longue.Pour rendre compte du changement de dimension d'une économie, on
a trèssouvent recours à des agrégats mesurant
l'évolution de l'ensemble desproductions tels que le PIB (Produit
Intérieur Brut). Le taux de croissance se définit alors comme la
variationrelative du PIB en volume d'une année sur l'autre. Pour
apprécier le niveau de vie d'un pays, on rapporte le PIB à la
population totale, on obtientainsi le produit par tête (ou encore revenu
moyen par habitant).
1.2.1.
APPROCHES THEORIQUES DE LA CROISSANCE
1.1.1.7. PREMIERES
THEORIES (SMITH, MALTHUS, RICARDO ET MARX)
a. La division internationale d'Adam Smith
(1776)
Dans son ouvrage sur la nature et les causes de la Richesse
des Nations (1776), Adam Smith démontre le rôle de la division du
travail (surplus, marché, gains de productivité) comme facteur de
croissance. Cette division du travail se trouve renforcée par la
participation du pays au commerce international (théorie des avantages
absolus). Pour Smith la croissance peut être illimitée (elle dure
tant que l'on peut étendre la division du travail et le
marché).
b. Le principe de population de Thomas Malthus
(1796)
Dans son Essai sur le principe de population(1796), T. Malthus
considère que la croissance est limitée en raison de la
démographie galopante. Il attribue la misère en Angleterre au
décalage entre deux lois : la loi de progression arithmétique des
subsistances et la loi de progression géométrique. La sortie de
cet état passe par la mortalité, la baisse de la natalité
et le célibat.
c. Les rendements décroissants de David Ricardo
(1817)
David Ricardo souligne que la croissance est limitée
par la loi des rendements décroissants. La valeur ajoutée se
répartit entre trois agents : les propriétaires fonciers (rente
foncière), salariés (salaire de subsistance) et le capitaliste
(profit). Le profit des capitalistes est résiduel, c'est-à-dire
qu'il intervient une fois le salaire et la rente foncière payés.
Lorsque la population s'accroît, il convient d'augmenter la production
agricole, or les nouvelles terres mises en culture sont de moins en moins
productives. Le coût de production va donc s'élever,
entraînant inévitablement la hausse des salaires et de la rente
foncière. Les profits vont se réduire jusqu'au moment où
les capitalistes ne seront plus incités à investir.
L'économie atteint la situation d'état stationnaire. Afin de
retarder cette situation, Ricardo préconise d'augmenter les gains de
productivité dans l'agriculture grâce au progrès technique
et de s'ouvrir au commerce international.
d. La destruction du capitalisme selon Marx (1844)
Karl Marx a été le premier économiste
à proposer un modèle formel de croissance, à l'aide de ses
schémas de reproduction élargie. Il considère que la
croissance est limitée dans le mode de production capitaliste en raison
de la baisse tendancielle des taux de profit. En effet, la recherche d'une
plus-value toujours plus importante (notamment grâce à des
salaires bas, Minimum de Subsistance) et la concurrence entre capitalistes
devraient provoquer une paupérisation des ouvriers et un blocage dans le
développement du système capitaliste (crise).
1.1.1.8. LE ROLE DE L'ENTREPRENEUR, SCHUMPETER (1911)
Dans son ouvrage, Capitalisme, Socialisme et
démocratie,Joseph Schumpeter (1942) fait
duprogrès industriel la clé du changement. Le progrès
industriel est porté par des innovateurs qui cherchent à emporter
legros lot (Schumpeter compare le jeu des affaires au poker).L'analyse
schumpetérienne est intéressante car elle ne repose pas seulement
sur le progrèstechnique, sur l'évolution des connaissances ou les
grandes inventions (avec le cycle desrévolutions industrielles
successives). Schumpeter y ajoute un héros -le chef d'entreprise
quiprend le risque de lancer un nouveau produit ou une nouvelle façon de
produire , et unestructure (la concurrence monopolistique) qui assure à
celui qui a réussi son pari d'enpercevoir une rétribution
financière. Mais attention, il y aura peu d'élus pour
beaucoupd'appelés. La « Destruction - créatrice »
laissera certains derrière elle, cependant elle finirapar être
bénéfique pour tous. Le système tout entier produira plus
de richesse.
1.2.1.1. MODELES DE CROISSANCE POST-KEYNESIENS
(DOMAR ET HARROD)
De nombreux économistes inspirés par les travaux
de J.M Keynes à la suite de la crise de 1929, vont s'interroger sur les
possibilités d'une croissance équilibrée. Les
modèles de Domar et Harrod vont chercher à rendre compte des
conditions et caractéristiques essentielles de l'équilibre d'une
économie capitaliste en croissance.
Le point de départ de Domar (1946) est de
considérer que l'investissement exerce une double influence sur
l'économie (Muet, 1993). Du côté de la demande (et à
court terme), la variation de l'investissement détermine, via le
principe du multiplicateur, le niveau de revenu et de la demande globale. Du
côté de l'offre (et à long terme), l'investissement
accroît la capacité de production. L'effet capacité stipule
que l'investissement doit engendrer une stimulation de la capacité de
production, via le mécanisme de l'accélérateur. Le
problème de Domar prend ainsi la forme suivante : « A quelle
condition la hausse de la demande issue de la variation de l'investissement
est-elle compatible avec l'accroissement de la capacité de production
résultant de l'investissement ? ». Pour qu'il y ait croissance
équilibrée, il faut que les revenus supplémentaires
engendrés par l'effet multiplicateur permettent d'absorber la production
supplémentaire obtenue. En d'autres termes, l'effet de revenu doit
être égal à l'effet de capacité. Cette condition est
vérifiée si l'investissement augmente à un taux constat
égal au rapport entre la propension marginale à épargner
et le coefficient de capital.
Alors que Domar met en évidence la
nécessité pour le capital et la production de croître
à untaux constant, Harrod va montrer que la croissance est par nature
instable. Selon Pierre Alain (Muet, 1993), Harrod aurait
été conduit à poser deux problèmes «dont l'un
est la stabilité de la croissance, l'autre est la possibilité
de maintenir le plein emploi».
En introduisant les anticipations de croissance dans la
détermination de l'investissement,Domar arrive à la conclusion
que la relation déterminant le taux de croissance par le rapportdu taux
d'épargne au coefficient de capital (taux de croissance garanti) est
fondamentalementinstable. La raison sera que l'effet multiplicateur serait sans
commune avecl'effet accélérateur, sauf pour une valeur bien
particulière correspondant au régime decroissance
équilibrée.
En confrontant letaux de croissance garanti, gw(qui
équilibre l'offre et la demande sur lemarché des biens) etle taux
de croissance naturel, gn(qui équilibre l'offre et la demande surle
marché du travail), Harrod met en évidence un paradoxe de la
théorie keynésienne. Si gwest supérieur à gn, le
rythme élevé de croissance pourra permettre de réduire le
chômage.Mais lorsque l'économie tend vers le plein emploi, letaux
de croissance effectif gsera limitépar le taux naturel. La croissance
réelle devient inférieure au taux garanti. Harrod en conclutque
l'économie tendra progressivement vers la dépression du fait de
l'insuffisance de lademande. Ainsi, un taux d'épargne
élevé (ou insuffisant) serait néfaste au plein
emploi.L'épargne est une vertu si gw est inférieur à
gn.
1.1.1.9. LE MODELE NEOCLASSIQUE : L'APPROCHE DE SOLOW
Le modèle néoclassique, tel que l'on
conçoit aujourd'hui, a été développé
successivement parRamsey (1928), Solow (1956), Swan (1956), Cass (1965) et
Koopmans (1965).
Robert Solow1(*) en est la figure pensante. Son article
intitulé« A Contribution to theTheory of Economic Growth
»et paru en 1956 dans theQuarterly Journal of
Economics, attribue l'origine de la croissance par
tête au montant de capital technique investi(machines,
équipements, logiciels, infrastructures...). Lorsque l'investissement
par tête dépasse le montant de la dépréciation du
capital par tête existant, chaque travailleur dispose d'un
équipement plus performant et peut produire davantage. Toutefois,
lorsqu'on augmente le capital par tête, la production augmente, mais pas
de façon proportionnelle (c'est le principe des
rendements décroissants). Ainsi à force d'augmenter le capital
par tête, va venir un moment où la production par tête
augmentera moins vite que cela ne coûte. La croissance par tête va
cesser, c'est que Solow appelle l'état régulier. L'état
régulier dépend du coût relatif du capital. Si ce dernier
diminue (un renchérissement du coût du travail incitera les
entreprises à substituer du capital au travail), alors l'investissement
par tête va augmenter de nouveau jusqu'à ce qu'un nouvel
état régulier soit atteint. Le modèle de Solow repose sur
des hypothèses de type néoclassique : toute l'épargne est
investie, les rendements sont décroissants, la substitution du capital
au travail, la concurrence empêche l'existence de rentes de monopole et
de comportements price-maker. Il rend également compte de plusieurs
faits importants :
Ø Le niveau de production d'un pays est
déterminé par l'investissement par tête qui y est
effectué. Tant que le niveau d'état régulier n'est pas
atteint, un investissement supplémentaire est toujours
générateur de croissance économique.
Ø Il explique les phénomènes de
rattrapage des pays qui ont commencé leur croissance économique
plus tardivement. L'hypothèse retenue par ce modèle, c'est la
propriété de convergence(plus le niveau de départ du
PIB/hab est faible, plus le taux de croissance attendu est
élevé). Le modèle de Solow délivre un message
optimiste : tous les pays qui font un effort d'investissement, sont
susceptibles de connaître une croissance économique. A terme, on
se dirige vers une convergence, puisque tous les pays proches de leur
état régulier connaissent, pour un taux d'investissement
donné, une croissance plus faible que celles des pays qui en sont moins
proches. Si tous les pays étaient identiques (à l'exception de
leur intensité de départ en capital) : la croissance des pays les
plus pauvres serait plus rapide que celle des pays les plus riches.
Ø Le modèle de Solow met en lumière la
règle d'or. Cette dernière consiste à déterminer le
taux d'épargne s associé au capital par tête k qui permet
la plus grande consommation par tête à chaque instant. Ce taux
d'épargne est tel qu'il conduit à une formation de capital dont
la productivité marginale est égale au taux de croissance de
l'économie. La règle d'or s'écrit alors
:Productivité marginale du capital = Taux de croissance de
l'économie. Si on suppose que le taux d'intérêt réel
est donné par la productivité marginale du capital2(*), la règle d'or devient :
Taux d'intérêt réel = Taux de croissance de
l'économie.
Ø Enfin, le modèle néoclassique
dépasse le simple cadre des biens physiques pour inclure le capital
humain sous toutes ses formes: niveau d'éducation, d'expérience,
santé (Lucas, 1988). Si l'économie tend vers un ratio
d'équilibre stable entre capital humain et capital physique, ce ratio
peut au départ s'écarter de sa valeur de long terme. L'ampleur de
cet écart affectera la vitesse à laquelle le produit/habitant se
rapproche de son niveau d'équilibre. (ex: ratio capital humain/capital
physique élevé). Ainsi le taux de croissance d'une
économie sera d'autant plus sensible à son niveau de
départ de production/habitant que son stock de capital humain le sera.
Le modèle de Solow s'est cependant écarté
de la réalité en considérant que la croissance
économique par tête devait peu à peu diminuer et finir par
cesser de progresser : ainsi en l'absence d'innovations technologiques
continues, la croissance du produit/hab cesse(application de l'hypothèse
des rendements décroissants et d'une croissance limitée : Ricardo
et Malthus). Les observations ont montré que la croissance
économique progressait même à un rythme ralenti et
demeurait un fait majeur de toutes les économies
développées.
Arrow (1962) et Sheshinski (1967) ont alors proposé des
modèles dans lesquels les découvertes étaient des
retombées de la production ou de l'investissement (mécanisme
décrit comme l'apprentissage). Chaque découverte a des
retombées immédiates sur l'économie (diffusion rapide). Le
modèle de Solow fût enrichi en y intégrant la notion
d'investissement en capital humain. Sous l'impulsion de Gregory Mankiw, David
Romer et David Weil (1992), la notion d'investissement en capital humain
fût assimilée à un investissement de court terme. Si une
formation permet de transformer du travail non qualifié en travail plus
qualifié, donc d'utiliser des équipements plus complexes et d'en
tirer meilleur parti, le niveau technologique du pays augmente du même
coup son état régulier et son rythme de croissance.
1.1.1.10. L'ECOLE DE LA REGULATION ET LE
REGIME D'ACCUMULATION
La théorie de régulation est le fruit d'un
programme de recherches lancé à la fin des années 60.
Robert Boyer (1993) rappelle que la question était de savoir «
si la croissance que les pays industrialisés avaient connue depuis
le lendemain de la Second guerre mondiale allait durer ». Michel
Aglietta, puis Robert Boyer furent ainsi conduits à introduire la notion
de régime d'accumulationafin de souligner que la
généralisation de l'échange marchand pouvait rendre les
crises possibles.
Durant les Trente Glorieuses, le régime d'accumulation
qui s'est imposé, fût le régime fordiste. Le monde fordiste
était caractérisé par une autorégulation des
rapports sociaux, entre, d'une part, le mouvement ouvrier et sa
représentation syndicale, et, d'autre part, un capitalisme
managérial qui pouvait servir d'interlocuteur au mouvement ouvrier,
parce qu'il en partageait fondamentalement les principes aspirations :
protéger la firme des aléas économiques dus à la
concurrence et au cycle des affaires. D'un point de vue social, le travail
à la chaine pouvait se comprendre comme une manière de rendre
productif les travailleurs a priori les plus démunis. La parcellisation
des tâches permettait de rendre utilisable une main d'oeuvre non
qualifiée. Cette intégration s'effectuait également par
les plans de carrière qui protégeaient les salariés des
aléas de l'existence. Le fordisme reposait ainsi sur un contrat
implicite : l'obéissance (voire l'aliénation) en échange
d'une protection contre les aléas de l'existence. Or c'est
précisément ce contrat tacite qui a été remis en
cause avec la crise du fordisme. Il n'y a plus de carrière
assurée et on fait reposer sur l'individu l'effort de
l'intégration dans l'entreprise. La théorie de la
régulation s'est ainsi proposé de concevoir les outils qui
permettraient d'analyser la crise du régime de croissance fordiste et
d'imaginer le régime qui lui succéderait. La notion de
régime d'accumulation a notamment permis d'introduire le concept de
formes institutionnelles, définies comme la codification d'un ou
plusieurs rapports sociaux fondamentaux. Robert Boyer (1986) introduit cinq
formes institutionnelles (la monnaie, le rapport salarial, la concurrence, les
modalités d'adhésion au régime international, l'Etat)
intervenant dans la détermination du régime d'accumulation.
1.1.1.11. LA CROISSANCE ENDOGENE
Pour les tenants de la théorie de la
croissanceendogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La
croissance est ainsi assimilée à unphénomène
autoentretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : la technologie,
lecapital physique, le capital humain et le capital public. Le rythme
d'accumulation de cesvariables dépend de choix économiques, c'est
pourquoi on parle de théories de la croissanceendogène.
1. Le capital physique
C'est l'équipement dans lequel investit une entreprise
pour la production de biens et de services. Romer (1986) a cependant
renouvelé l'analyse en proposant un modèle qui repose sur les
phénomènes d'externalitésentre les firmes : en
investissant dans de nouveauxéquipements, une firme se donne les moyens
d'accroître sa propre production mais égalementcelles des autres
firmes concurrentes ou non. L'investissement a un double effet : il agit
directement sur la croissance et indirectement sur le progrès
technique.
2. La technologie
Chaque changement technique provient d'une idée mise en
forme et testée. Le progrès existe,et est d'autant plus intense
que le nombre de chercheurs est élevé et le stock de
connaissances important. Le nombre de chercheurs dépend de la
capacité du système économique à leur offrir des
rentes de monopole en cas de réussite. Ainsi pour Romer, le rythme de
croissance ne va pas en déclinant au fur et à mesure que l'on
s'approche de l'état régulier, comme le prétendait Solow.
Il dépend de la capacité des rendements croissants de la
recherche à compenser les rendements décroissants de
l'investissement matériel. Contrairement aux approches
néoclassiques, Romer reconnaît que le marché ne suffit pas
à assurer une croissance maximale à long terme. L'Etat a un
rôle important à jouer, non par le biais de la dépense
publique envers la recherche, mais en venant au secours des innovateurs par le
biais d'une fiscalité compensatrice, de mesures juridiques incitant la
recherche développement et les externalités de connaissances, de
mesures anti-concurrentielles non dissuasives.
3. Le capital humain
Il a été mis en évidence par deux
économistes de l'Ecole de Chicago, Theodor Schultz et Gary Becker, et
est au centre des études menées par R.E Lucas (Prix Nobel en
1995). Le capital humain désigne l'ensemble des capacités
apprises par les individus et qui accroissent leur efficacité
productive. Chaque individu est propriétaire d'un certain nombre de
compétences, qu'il valorise en les vendant sur le marché du
travail. Dans ce cas, l'éducation est un investissement dont l'individu
attend un certain retour. Il est alors évident que la tendance à
un allongement de la durée de la scolarité est une cause non
négligeable de la croissance.
4. Le capital public
Il correspond aux infrastructures de communication et de
transport. Elles sont au coeur du modèle élaboré par
R.J Barro. En théorie, le capital public n'est qu'une forme de
capital physique. Il résulte des investissements opérés
par l'Etat et les collectivités locales. Le capital public comprend
également les investissements dans les secteurs de l'éducation et
la recherche. Tous ces travaux ont été poursuivis par Grossman
et Helpman (1991), Aghion et Howitt (1992), Barro et Sala-i-Martin (1995)...Le
progrès technique résulte ainsi d'un objectif fixé en
recherche-développement, activité récompensée selon
Schumpeter (1934) par la détention d'une forme de pouvoir monopolistique
ex-post. S'il n'y a pas de tendance à l'épuisement de ces
découvertes, les taux de croissance peuvent rester positifs à
long terme. Dans ce cas, le taux de croissance à long terme
dépend des actions des gouvernements. Les théories de la
croissance endogène reposeraient donc sur l'idée que la
concurrence parfaite est mortifère, et que l'activité
économique a besoin de concurrence imparfaite et d'intervention
publique.
1.2.2.
INDICATEUR DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
1.1.1.12. LE PRODUIT INTERIEUR BRUT
(P.I.B)
Le Produit Intérieur Brut mesure la valeur de tous les
biens et services d'un pays, produits en un an. Il est un résultat en
dollars, et la variation de ces dollars d'une année à l'autre
nous donne les pourcentages de croissance. Par exemple, un pays
présentant une croissance du PIB de 2,3% en 2017 par rapport au PIB de
2016. Cela veut dire que ce pays va produire 2,3% de biens/services de plus
qu'en 2016. Puisque le dit pays va produire plus de services, il y a donc une
croissance économique et le bien-être de la population est
supposé être plus grand.
a. Mesures du Produit Intérieur
Brut
Tableau 1-1 Formule de calcul du
P.I.B
PAR LES DEPENSES
|
PIB = C + G + I + (X - M)
|
Où C : Dépenses de consommation;
G : Dépenses gouvernementales;
I : Investissements privés et publics;
X : Exportations ; M : Importations
|
PAR LES REVENUS
|
PIB = Sal + RM + EBE + Tin
|
Où Sal : Total de la rémunération des
travailleurs; RM : Revenu mixte net des entreprises non
incorporées; EBE : Excédents bruts d'exploitation ;
Tin : Taxes indirectes nettes sur la production et les importations
|
PAR LA VALEUR AJOUTEE
|
PIB = Coût final - Prix des matières
premières et des étapes intermédiaires + Taxes
|
|
CALCUL DU TAUX DE CROISSANCE : (PIBt -
PIBt-1 / PIBt-1) X 100
b. Les limites du Produit Intérieur Brut
Le calcul du PIB s'appuie sur la
comptabilité
nationale, donc sur ce qui est déclaré à l'Etat. Il ne
prend pas en compte le
travail non
rémunéré, celui que l'on fait pour soi-même, le
bénévolat,
la production encaissée en liquide et non déclarée, le
travail "au noir", les activités illégales...
Le PIB n'intègre pas, du fait qu'il ne mesure que des
flux annuels de production et non un
patrimoine, les
dégâts causés à l'
environnement,
les richesses naturelles ou leur épuisement, l'
impact d'une
catastrophe naturelle, d'une guerre, les créances douteuses. Il ignore
aussi ce qui est qualitatif, comme le bien-être, les loisirs, la
sécurité,
le niveau d'
éducation,
la
liberté...
Les économistes sont conscients des limites du PIB et
s'intéressent davantage à son évolution qu'à son
niveau absolu, l'important étant qu'il soit calculé de la
même manière d'une année sur l'autre. Par ailleurs, ils
considèrent en général que la croissance du PIB et la
diminution du
chômage sont
corrélées (loi d'Okun).
Etant avant tout une mesure comptable, le Produit
intérieur brut ne peut prétendre mesurer le bien-être et
encore moins le bonheur. C'est la raison pour laquelle commencent à
apparaître de nouveaux indicateurs comme l'
IDH (indice de
développement humain) qui tentent de mieux appréhender le
bien-être social.
1.1.1.13. PRODUIT NATIONAL BRUT
(PNB)
Le produit national brut (PNB) est un indicateur
économique qui correspond à la richesse produite au cours d'une
année par l'ensemble des résidents et des ressortissants d'un
pays. Il permet donc de mesurer la richesse produite par un pays.
Le PNB est calculé en fonction des ressortissants d'un
pays, indépendamment de leur lieu de résidence.
PNB = PIB + les revenus en provenance des
opérateurs nationaux basés à l'étranger - les
revenus issus des opérateurs étrangers sur le territoire
national.
Le PNB ne fournit qu'une mesure très approximative du
bien-être des habitants. Il ne fournit en effet qu'une agrégation
comptable des valeurs des différents
biens et
services marchands produits, quelles que soient les utilités de ces
productions.
1.1.1.14. LE REVENU NATIONAL BRUT
(RNB)
Le RNB est une valeur assez proche du PNB. Il correspond
à la somme des revenus (salaires et revenus financiers) perçus,
pendant une période donnée, par les
agents
économiques nationaux. Le RNB est la somme du PIB et du solde des
flux de
revenus primaires
avec le reste du monde.
RNN = RNB - Consommation de capital fixe.
1.2.3.
LES FACTEURS DE CROISSANCE ECONOMIQUE
La dynamique de croissance repose sur plusieurs
déterminants économiques. L'analyse des facteurs de croissance
permet de distinguer et de mesurer les contributions du facteur travail et du
facteur capital. Le progrès technique joue un rôle essentiel dans
la croissance car il pérennise.
La croissance résulte tout d'abord de l'augmentation
des deux facteurs de production que sont le travail et le capital. La
théorie économique modélise ce lien par une fonction de
production notée Q?=?f?(K,?L) où K et L
représentent respectivement le capital et le travail. Mais leur
contribution n'explique pas toute l'augmentation des richesses
créées.
1.1.1.15. LES FACTEURS TRAVAIL
(ressources humaines)
Au sens économique, le travail est l'activité
rémunérée qui permet la production de biens et services.
Il s'agit de l'intervention de l'homme dans le processus de production, il est
le seul facteur actif qui permet de produire la richesse, soit une application
directe soit indirecte d'instruments façonnés par l'homme. C'est
le marché du travail qui est le lieu de rencontre entre l'offre et la
demande, les offreurs et demandeurs d'emploi vont se trouver et que va se fixer
le montant de salaire. Dans la population totale, on appelle population active,
l'ensemble des personnes exerçant un emploi ou en recherchant un emploi
de façon active. Donc, sont exclus les incapables juridiques (mineurs,
retraités ...).
Le travail se réalise au sein d'une organisation et
ouvre droit au versement d'une rémunération. La taille de la
population active et son taux d'activité déterminent la
quantité de travail disponible pour alimenter la croissance. Sur le plan
qualitatif, plus la qualification professionnelle des individus est
élevée plus la croissance sera favorisée.
Les économistes classiques (Adam Smith, David Ricardo,
Stuart Mill), à la fin du XVIIIe et au début du
XIXesiècle, et Karl Marx (1818-1883) considèrent que seul le
travail est productif de richesses, en particulier letravail dans l'industrie.
Marx va distinguer :
Ø Le travail qui correspond auxquantités
d'heures passées dans l'entreprise pour produireen sachant quela
durée du travail est déterminée par les
propriétaires des moyens de production et que, depuis le débutdu
XXe siècle, elle est encadrée par la loi (durée
légale du travail) ;
Ø La force de travail (capacités physiques et
intellectuelles) que le travailleur mobilise aumoment de son travail.Le
salarié loue sa force de travail contre un salaire qui tend à
être égal à la valeurdes biens de consommation
nécessaires à la reproduction du travailleur et de sa famille.
Autrement dit, lesalaire est proche du minimum vital dans une
société donnée.
Le capitaliste loue la force de travail pour en extraire une
valeur supérieure à son coût. Il va donc fairetravailler le
salarié le temps nécessaire pour que ce dernier crée une
valeur supérieure à la valeur de saforce de travail (le salaire).
La plus-value est donc égale à la différence entre la
valeur créée par le travailleuret sa propre valeur (son salaire).
Lorsque le capitaliste vend les biens ou services qu'il a fait produire, il
transforme laplus-value en un profit qui va servir à accumuler du
capital et des richesses. Le travail est donc au coeur dela dynamique du
capitalisme.
Au niveau macroéconomique, le facteur travail
correspond principalement à la quantité de travail qui prenden
compte le nombre de travailleurs mobilisés dans une activité
rémunérée (la population active occupée) et
ladurée annuelle effective du travail.
Quantité de travail = Nombre d'actifs occupés
X Durée annuelle moyenne effective du travail
Quantité de travail = Nombre d'emplois X
Durée annuelle moyenne effective du travail
La population active occupée correspond à
l'emploi global. Les économistes ne retiennent que le travail
rémunéré.
L'importance et de la croissance de la population en âge
de travailler (15-64 ans) dépendent de la croissance naturelle
(naissances - décès) de la population et au solde migratoire
(immigration - émigration). Une population jeune, dynamique en
matière de naissance et au solde migratoire positif aura une croissance
potentielle supérieure à une population vieillissante. On
comprend ainsi pourquoi la croissance des pays émergents est
supérieure à celle de la vieille Europe.
Le taux d'emploi de la population en âge de travailler
dépend de l'âge d'entrée (emploi des juniors) et de
l'âge de sortie de la vie active (emploi des séniors) et du taux
d'emploi féminin. Plus le taux d'emploi est élevé, plus la
production sera importante. Dans tous les pays, le taux d'emploi des juniors
diminue car la durée des études augmente. En revanche, le taux
d'emploi des seniors augmente à la suite des réformes de la
retraite qui repoussent à plus tard l'âge de sortie. De
même, la mobilisation de la main d'oeuvre s'est accrue au cours du temps
avec l'entrée massive des femmes sur le marché de l'emploi. Les
taux d'emploi sont plus élevés aux Etats-Unis, au Japon et dans
les pays scandinaves que dans la Zone euro. Ainsi, la croissance potentielle de
la Zone euro souffre d'un sous-emploi des jeunes et des personnes de plus de 55
ans.
Taux d'emploi = Population active occupée / Population
en âge de travailler x 100
L'augmentation de la quantité de travail (population
active occupée et durée annuelle du travail) explique, toutes
choses égales par ailleurs, la croissance économique,
c'est-à-dire l'augmentation durable de la production au cours du temps,
car la force de travail est plus nombreuse et plus qualifiée pour
participer à la production qu'auparavant. La contribution de la
quantité de travail à la croissance économique a
été significative au XIXe siècle (croissance
extensive)3(*). Elle est
beaucoup moins importante au XXe siècle, particulièrement en
Europe (croissance intensive)4(*). Cependant, avec l'essor du secteur des services, la
croissance de la fin du XXe siècle est redevenue plus intensive en
emploi.
1.1.1.16. LE FACTEUR CAPITAL (ressources
en capital)
Le facteur capital correspond à l'augmentation des
biens nécessaires à la production. Il comprend le capital
technique (machines, outillages, bâtiments...) et le capital circulant
(matière première, énergie..). Le capital financier
représente les ressources financières de l'entreprise. C'est la
valeur des capitaux propres de l'entreprise. On distingue également la
quantité de capital (fixe + circulant) et la qualité du capital
(savoir-faire, connaissances technologiques, brevet...).
Le capital physique ou technique prend la forme d'un stock de
biens et de services servant à la production. Il comprend:
ü Le capital circulant : stock de biens et de services
détruits ou transformés au cours de la production, ce qui
correspond aux consommations intermédiaires.
ü Le capital fixe : stock de biens d'équipement
durables, de bâtiment et de logiciels utilisé plus d'un an dans le
processus de production.
Pour analyser la croissance d'un pays, les économistes
néo-classiques s'intéressent essentiellement au rôle du
capital fixe dans la production. La quantité de capital au sens strict
correspond au stock de capital fixe que possèdent les agents
économiques d'un pays. Ce stock comprend les biens d'équipement
durable (durée de vie est supérieure à 1 an) ; les
bâtiments (bureaux, usines, établissements scolaires...) ; les
logiciels.
L'investissement au sens strict est un flux de nouveaux biens
d'équipement, de bâtiments et de logiciels qui viennent renouveler
le stock de capital fixe déjà existant ou s'y ajouter.
Pour mesurer l'investissement, la comptabilité
nationale utilise la notion de formation brute de capital fixe (FBCF) qui
correspond à l'achat, par les agents économiques
résidents, de capital fixe dont la durée de vie est
supérieure à 1 an et dont la valeur est supérieure
à 500 €. Le capital fixe comprend:
· Des actifs corporels = machines, bâtiments,
routes, ponts etc...
· Des actifs incorporels = depuis 1995, les logiciels,
les permis de prospection pétrolières, les oeuvres
récréatives, littéraires ou artistiques qui produisent des
services pendant plusieurs années sont inclus dans la FBCF.
La FBCF est un agrégat. On calcule donc la FBCF de
chaque agent économique ; puis on fait la somme de toutes les FBCF de
l'ensemble des agents résidents sur le territoire économique
national.
L'accumulation du capital fixe correspond donc à
l'investissement net ou à la formation nette de capital fixe,
c'est-à-dire la différence entre le flux positif qui augmente le
stock de capital fixe (FBCF) et le flux négatif qui le diminue
(Amortissement ou consommation de capital fixe). Elle permet de mesurer la
hausse du stock de capital fixe.
L'augmentation de la production ne repose pas seulement sur la
croissance de la quantité de travail car les travailleurs ont besoin de
biens d'équipement, d'outils, de bâtiments, de moyens de transport
pour produire. La croissance de la population active occupée doit donc
s'accompagner d'une croissance du stock de capital fixe qui dépend du
rythme des investissements au sens large.
1.1.1.17. LE FACTEUR NATUREL (ressources
naturelles)
La terre (nature) se présente comme un facteur
originaire c'est-à-dire qu'il n'a pas été produit et plus
particulièrement il n'a pas été produit à des fins
économiques. Il est de plus en plus aménagé par la main de
l'homme et est aujourd'hui plutôt considéré comme une
composante foncière du capital, soit une composante d'un facteur nature
plus large (ressources naturelles ou capital naturel). Il faut alors que la
terre soit propice à la production. Signalons que les ressources
naturelles de la RDC sont parmi les plus riches et les plus variées au
monde ; regorgeant plus de 70% des terres arables constituant ainsi un
potentiel incommensurable pour l'industrie agricole, comportant une
biodiversité non négligeable ; la forêt
équatoriale est le deuxième poumon au monde après celle de
l'Amazonie. Son sous-sol regorge plusieurs minerais.
1.1.1.18. LE PROGRE TECHNIQUE
Encore appelé « capital
immatériel » terme développé par
l'économie du savoir qui correspond à la valeur accumulée
par une entreprise sous forme d'organisation, de savoir-faire, accumulés
ou d'image de marque. L'économie des pays développés
dépend de plus en plus du capital immatériel (progrès
technique ou scientifique). On parle aussi du capital social et du capital
culturel, comme variables explicatives de l'amélioration de la
productivité ne résultant pas d'autres facteurs.
Les experts estiment que le capital immatériel
représente entre 60% et 70% de la valeur des entreprises. Certains
mettent la connotation de ce facteur dans le
concept « management ». Notons que c'est la formation
et l'investissement dans la recherche scientifique qui permettent l'acquisition
du savoir-faire. La formation est incontournable, car l'information est
considérée comme un flux et la connaissance est
considérée comme un stock.
1.3.
IMPACTS THEORIQUES DE LA POLITIQUE MONETAIRE SUR LA CROISSANCE
1.3.1.
DU POINT DE VUE CONSOMMATION ET PRODUCTION
La théorie keynésienne démontre qu'en
usant d'une politique monétaire expansionniste, la banque centrale peut
impulser la demande globale. En effet, une politique monétaire
expansionniste provoque une baisse des taux d'intérêtet donc du
coût du capital. Ce qui entraîne une hausse de dépenses de
consommations et d'investissement et par conséquent de la production
(augmentation du revenu). Elleconduit également les entreprises à
anticiper une augmentation des prix et cela influence leur quantité de
production à la hausse.
L'analyse keynésienne a montré qu'une
distribution de revenus supplémentaires dans l'économie
entraîne une augmentation de consommation des ménages et induit,
grâce au jeu du multiplicateur, un effet bénéfique sur
l'activité économique (politique de relance par la consommation).
Une politique de relance par la consommation consiste à augmenter les
revenus des ménages afin qu'ils dépensent davantage et on peut
accroître la demande à travers la politique monétaire en
augmentant la quantité de monnaie en circulation.
L'accroissement de l'offre de monnaie a pour objectif de faire
baisser les taux d'intérêts. Disposant de liquidités plus
abondantes, les ménages vont placer davantage d'épargne qu'avant
sur le marché financier en recherchant à acheter des actions et
des obligations, ce qui va peser sur le taux d'intérêt. A son tour
la baisse du taux d'intérêt doit inciter les entreprises à
investir (réduction de leurs coûts d'endettement).
La consommation est l'une des composantes de la demande
globale (avec l'investissement et l'exportation). Elle présente donc un
facteur important de la croissance économique. Les ménages
peuvent aussi acquérir des équipements en biens durables
(équipements ménagers et automobiles) à travers un
crédit bancaire.
La demande est l'un des déterminants de
l'investissement car les entreprises investissent si elles prévoient des
débouchés nouveaux pour leur production (effet
accélérateur où la demande anticipée
détermine l'investissement).
1.3.2.
DU POINT DE VUE EPARGNE
L'épargne étant un préalable à
l'investissement et que son accumulation (donc du capital) est à
l'origine de la croissance, il est donc clair qu'une politique monétaire
la favorisant peut avoir, surtout à long terme un impact
considérable dans l'accroissement du revenu. La banque centrale en
fixant un taux d'intérêt directeur élevé (taux de
refinancement des banques de second rang) va inciter les banques commerciales
à revoir à la hausse leurs taux d'intérêt
(créditeur et débiteur) et par conséquent inciter les
agents économiques (en particulier les ménages) à
épargner d'avantage.
La politique monétaire menée par la banque
centrale permet au système bancaire d'assurer le financement
monétaire et non monétaire de l'économie. Ce dernier joue
le rôle d'intermédiaire entre les préteurs et les
entrepreneurs puisqu'il fournit des crédits à plus ou moins long
terme grâce aux dépôts des agents économiques. Le
rôle d'intermédiation des banques de second rang se double d'une
activité que l'on nomme « transformation ». En
effet les épargnants et agents confient généralement leurs
ressources pour des courtes échéances, en revanche, les
emprunteurs s'endettent plutôt à moyens et long termes. La
transformation bancaire consiste ainsi à utiliser des ressources de
court terme pour financer les crédits à moyen et long terme.
Lorsque l'on calcule après une période comme une
année, les grandeurs économiques comme la production,
l'épargne, consommation et l'investissement, on constate que
l'épargne est toujours égale à l'investissement.
1.3.3.
DU POINT DE VUE REVENU
La transmission de la politique monétaire par le canal
large du crédit et celui du prix d'autres actifs financiers (prix des
actions, de change, les effets de richesses) peut grandement influencer le PIB
vu dans son optique du revenu. Car elle affecte positivement le bilan des
entreprises et celui des ménages comme nous l'avons
démontré dans la partie consacrée aux canaux des
transmissions.
La production des biens et des services par les entreprises
permet la distribution des revenus à tous ceux qui ont participé
à la production. Plus précisément, toute la production
peut être décomposée en revenus perçus par
différents acteurs de l'économie.
Considérons une économie fermée, l'offre
globale est la production nationale(Y) celle-ci a deux utilisations à
savoir la consommation(C) et l'investissement(I). Comme ces revenus sont soit
consommés(C), soit épargnés(S) on a finalement :
Y =C+S
La consommation est fonction de revenu, alors le revenu
devient un déterminant dans le processus de croissance dans la mesure
où les gens consomment plus quand leurs revenus augmentent, c'est qui
constitue des débouchés pour les entreprises.
Dans une optique de politique monétaire expansive, une
offre excédentaire de monnaie entraîne une demande
excédentaire de tous les biens et services. Suite à un
accroissement de la liquidité bancaire, les banques peuvent accorder ou
accroitre les crédits qu'elles accordent et favoriser ainsi la
consommation et l'investissement ; c'est qui est une condition sine qua
none de la croissance économique.
La création monétaire par le système
bancaire constitue le mécanisme propre aux banques qui leur permet
d'activer la croissance économique à travers les revenus qu'elles
redistribuent ou injectent dans l'économie.
1.3.4.
DU POINT DE VUE DU CREDIT
Le modèle de stock flux basé sur le circuit de
la finance, de l'investissement et de l'épargne introduit la finance
dans le processus de multiplication pour expliquer comment l'épargne est
générée à travers la création des revenus.
Ce modèle nous permet de développer une approche
systématique du rôle de la politique monétaire via les
institutions de financement dans le processus de croissance économique.
Les crédits accordés au secteur privé
induisent positivement la croissance économique grâce à
l'accumulation de l'épargne, en outre d'une certaine manière la
monnaie répond plus vite que les crédits à des chocs
exogènes sur le PIB ; les deux agrégats sont reliés
par la contrainte de bilan des banques et sont fortement colinéaires.
Empiriquement on trouve que la monnaie (M1ou M2)
répond immédiatement à une restriction de la politique
monétaire en se contractant, les crédits bancaires
réagissent plus tard en diminuant en même temps que la production
d'où la masse monétaire M2 induit positivement la croissance
économique car cet agrégat permet de mieux réaliser les
investissements à long terme.
Il sied de souligner que toute création de monnaie par
la banque centrale d'un pays aboutit par un processus itératif à
une émission supplémentaire de crédits dans
l'économie par les établissements de crédits qui peut
être bien plus importante que la monnaie émise initialement. Le
supplément de crédit dans l'économie peut être
amplifié par l'effet multiplicateur résultant d'une augmentation
de la monnaie banque centrale ; les autorités peuvent utiliser le
niveau de réserves obligatoires pour promouvoir les investissements.
La contribution du système financier à la
croissance repose sur le fait que ce dernier permet d'assurer un système
de paiement efficace et évolutif qui mobilise l'épargne et
améliore son affectation à l'investissement. Pour
renchérir, R. MCKINON et E.SHAW(1973)
estiment : « qu'on peut accroitre le niveau
d'investissement interne en stimulant l'accumulation de l'épargne qui
aboutit à un meilleur octroi des crédits et une incitation
à la concurrence des institutions financières ».
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre nous avons exposé les notions
concernant la politique monétaire et la croissance économique.
Nous avons également démontré sur le plan théorique
l'apport que peut avoir la politique monétaire sur la croissance
économique.
Selon l'approche classique, fondée sur la
théorie quantitative de la monnaie, l'équilibre
macroéconomique est toujours réalisé et cela sans aucune
action sur la monnaie car cette dernière est neutre. Les
Keynésiens, quant à eux, s'opposent à cela ; pour eux
la monnaie joue un rôle primordiale, elle peut être utilisée
pour relancer l'activité économique. De ce fait, la politique
monétaire trouve sa place en agissant via le taux d'intérêt
nominal. Les deux approches (keynésienne et classique) sont
formalisées dans le modèle IS-LM. L'approche monétariste
quant à elle limite le rôle de la monnaie qu'à la
stabilisation des prix, elle prétend que l'action par la monnaie n'a pas
d'impact considérable sur le niveau de l'activité, elle
créerait plutôt de l'inflation.
Pour ce qui est de la croissance, nous avons
présenté ses différentes approches, ses composantes et ses
méthodes de calcul.
Finalement nous avons démontré l'incidence qu'a
la politique monétaire sur la croissance. En nous basant sur la
théorie keynésienne, nous avons démontré comment
une politique monétaire expansionniste pourrait affecter positivement la
croissance dans ses différentes optiques, principalement celle des
dépenses (investissement et consommation) et celle du revenu.
En outre une politique monétaire favorisant
l'épargne peut avoir également un effet positif sur la croissance
à long ou à moyen terme, cela par le fait que l'épargne
d'aujourd'hui constitue l'investissement de demain.
CHAPITRE 2 : SITUATION MONETAIRE ET PERFORMANCE
ECONOMIQUE DE LA RDC
Dans cette partie nous présenterons l'institution en
charge de la politique monétaire en RDC ainsi que la conduite de cette
dernière. Nous nous attellerons également sur les origines et
l'évolution de la croissance économique dans le pays.
2.1.
POLITIQUE MONETAIRE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
En République Démocratique du Congo la politique
monétaire est de la responsabilité de la Banque Centrale du Congo
et a pour objectif finale la stabilité des prix.
2.1.1.
CONDUITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC
2.1.1.1. PRESENTATION LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
(B.C.C)
Son siège social est établi à Kinshasa,
sur le boulevard Colonel TSHATSHI, n°563, dans la commune de la Gombe.
La BCC fut créée par le décret-loi du 23
Février 1961 mais n'entra en activité que le 22 Juin 1964. Le décret-loi N° 005/2002 du 7 Mai 2002
relative à la constitution, à l'organisation et au fonctionnement
de la BCC reconnaît l'indépendance de celle-ci dans
l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique monétaire
visant à stabiliser le niveau général des prix. La banque
centrale est indépendante et dispose d'une autonomie de gestion dans
l'accomplissement de ses objectifs et devoirs. Elle permet des interventions
sur le marché de change en opérant l'achat de devises
étrangères et leurs ventes lorsque le franc congolais
s'apprécie ou se déprécie. Elle est également
chargée de maintenir la valeur externe du franc congolais, c'est dans
cette optique qu'elle règlemente l'activité des
établissements de crédit. Elle assure le bon fonctionnement du
système bancaire et financier, établit et impose à toute
banque de respecter un ensemble des règles d'activités.
Le gouverneur de la banque dans une autorisation
appelée « acte d'agrément », promulgue
la liste des banques et fixe les modalités requises pour l'exercice de
l'activité bancaire. La banque dispose D'une direction HOTEL DE MONNAIE
pour l'impression de documents de sécurité et la fabrication
outre des billets de banque, des passeports, des vignettes, des diplômes,
des chèques, des documents infalsifiables.
a. Objet Principal
La Banque Centrale du Congo a pour objectif la
définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire du pays
dont la finalité est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix. Elle est indépendante dans la
réalisation de cette charge. (Disposition de la loi, article 3). De
ceci, elle doit veiller à la variation des prix des biens et services
sur le marché.
b. Historique
A la conférence de Berlin de 1885 qui occasionna
ledépeçage de l'Afrique par les grandes puissances, le Congofut
érigé en Etat indépendant puis et cédé comme
propriétéprivée au roi LEOPOLD II de Belgique.Le 27
juillet 1885, le monarque décrète alors la créationdu
franc congolais qui avait la même valeur que le francbelge et qui devait
circuler et faciliter les échanges dans lenouvel Etat. Le franc
était défini comme la 3100ème parie d'unkilogramme d'or
titre de 9 /10.
En 1886, la monnaie futintroduite dans l'Etat
indépendant du Congo par soninitiateur le roi Léopold II. Les
MITOKOS qui étaient alors enusage furent dotés d'une valeur de
15centimes. En 1908, l'E.I.C est cédé à
la Belgique et devient unecolonie belge sur la dénomination, Congo
belge. Cetteannexion ouvrit la nouvelle colonie à toute sorte
descourants commerciaux et lui fera jouir grâce à la
chartecoloniale, d'une autonomie financière.
Le développement des échanges commerciauxpousse
le colonisateur à créer la banque du Congo belge le11 janvier
1909 ; elle sera chargée, entre autres, d'organiserla circulation
fiduciaire dans la colonie.La BCCBRU, entant que Banque Centrale
publique,devait travailler dans le sens de la politique économique de la
colonie (développement économique, pleinement,
stabilitémonétaire de l'étalon...).
Le 15 novembre 1960, une convention de liquidationde la BCCBRU
est signée à New York, en marge ducontentieux belgo congolais
consécutif à l'accession à lasouveraineté
internationale le 30 juin 1960, du reste précédépar la
création, le 03 octobre 1960, du conseil monétairechargé
de préparer la structure de la future banque nationaledu Congo.Le 23
février 1961, la banque nationale duCongo(BNC) est créée
mais elle n'ouvrira ses guichets quele 22 juin 1964 compte tenu de nombreux
problèmessociopolitiques. Le 22 juin 1967 : modification des statuts
debanquier de l'Etat : Banque des banques ; protecteur del'épargne
publique ; gestionnaire des réserves de change etréserves en or
de la République. En raison du changementintervenu le 27 octobre 1971
dans la dénomination du pays,la BNC fut rebaptisé Banque
Nationale du Zaïre.Le changement de régime politique survenu le
17mai 1997 entraîna en même temps le changement du nomdu pays de la
République du Zaïre en RépubliqueDémocratique du
Congo ainsi que la transformation de labanque centrale du Congo (BCC).
c. Rôles et importance de la BCC
La banque centrale du Congo, « BCC », est
une institution de droit public dotée d'une autonomie de gestion, et
elle a pour objet essentiel la mise au point et l'application de la politique
monétaire de la république démocratique du Congo. De la se
dégage d'autres aspects non moins importants qui sont : maintenir
la stabilité monétaire, mettre au point une politique de
crédit et du change favorable au développement
équilibré de l'économie, etc...
d. Missions de la Banque Centrale du Congo
Aux termes de la Loi n°005/2002 du 07 mai 2002 portant
constitution, organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, il
est dévolu à cette dernière les missions suivantes :
· mettre en oeuvre la politique monétaire du pays
dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix donc, assurer la stabilité interne et
externe de la monnaie nationale ;
· détenir et gérer les réserves
officielles de la République ;
· édicter les normes et règlements
concernant les opérations sur les devises étrangères ;
· participer à la négociation de tout
accord international comportant des modalités de paiement et en assurer
l'exécution ;
· élaborer la réglementation et
contrôler les établissements de crédit, les institutions de
micro-finance et les autres intermédiaires financiers ;
· promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
compensation et de paiement ;
· promouvoir le développement des marchés
monétaires et des capitaux.
e. Fonctions de la banque centrale
Sans préjudice de l'objectif principal de
stabilité du niveau général de prix, la BCC, accomplie
toutes les missions d'une Banque Centrale, notamment :
§ Institut d'Emission : La Banque
Centrale est seule habilitée, sur le territoire national, à
émettre des billets et pièces de monnaie ayant cours
légal, libellés dans l'unité monétaire de la RDC,
le Franc Congolais ou dans ses sous-unités. Elle assure la
stabilité interne et externe de monnaie nationale ;
§ Banque des Banques : La B.C.C
contrôle le système bancaire et la distribution du crédit
par les institutions financières bancaires et non bancaires ;
§ Caissier de l'Etat :
La BCC accepte et effectue les paiements pour le compte de l'Etat.
Elle peut, à cette fin, désigner les Etablissements de
crédit habilités à agir en son nom et pour compte dans les
localités où elle n'est pas représentée. Assure le
service de la dette publique, administre tout compte spécial de l'Etat,
en accord avec le ministère intéressé ;
§ Conseiller de l'Etat : En sa
qualité de conseiller du gouvernement en matière
économique, monétaire et financière ; la BCC peut
d'office ou à la demande du gouvernement émettre des avis ou des
conseils sur toute politique ou mesure que le gouvernement envisage de
prendre ;
§ Gestionnaire des Réserves Officielles en
Or et en Devises de la République : La Banque Centrale
détient et gère les réserves en or et devises de la
République Démocratique du Congo (article 6 alinéa 2).
2.1.1.2.DISPOSITIF INSTITUTIONNEL
L'indépendance de la Banque Centrale du Congo lui a
été conférée par le décret n° 005/002
du 07 mai 2002. Cette indépendance concerne tant le choix des
instruments que la définition des objectifs de la politique
monétaire jusqu'à l'objectif intermédiaire.
En effet, en ce qui concerne l'objectif final, il est
défini en concertation avec le Gouvernement. Cette indépendance
permet à la BCC d'observer la règle qu'elle définit et
qu'elle entend respecter.
2.1.1.3. LA STRATÉGIE
Depuis 2001, la Banque Centrale du Congo a amorcé un
processus d'amélioration de la transparence de sa politique
monétaire. Dans ce cadre, elle applique la stratégie de la
règle, consistant à l'annonce préalable des objectifs
qu'elle entend atteindre et de toutes les mesures qu'elle mettra en oeuvre pour
les réaliser, avec un engagement ferme de s'en tenir au dispositif
annoncé.
Cette stratégie est attestée par les
interventions régulières de Monsieur le Gouverneur sur les
médias publics et privés, à travers notamment des
discours, des interviews ainsi des communiqués et points de presse.
2.1.1.4. OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCC
a. Objectif final
Comme pour toute politique monétaire au monde, la
banque centrale du Congo a pour objectif final la maitrise du taux d'inflation.
Figure 2-1 Evolution de l'objectif final de la
politique monétaire de la BCC
Source : Elaboré sur base des données
de la BCC (tableau 2-1)
Selon les prévisions de la Banque Centrale,
sous-tendant la loi des finances 2019,il est prévu une
décélération du rythme des formations des prix sur le
marché desbiens et services en 2018 et 2019 comparativement à
2016 et 2017. En effet, venantde 54,7% en 2017, le taux d'inflation à la
fin décembre 2018 s'établirait à 13,6% etpourrait se
situer à 11,2% à la fin décembre 2019, face à un
objectif de moyen termede 7,0%.Cette évolution favorable des prix
à la consommation, dans un contexte dedollarisation de l'économie
congolaise, serait consécutive au maintien de la stabilité de la
monnaie nationale qui résulterait de l'amélioration des
conditions intérieureset de la poursuite de la coordination efficiente
des politiques macroéconomiques.
b. Objectifs
intermédiaires : la masse monétaire moins les
dépôts en devises et les provisions pour importations.
Pour ce qui est des objectifs intermédiaires, en
analysant les différents rapports annuels de la banque centrale
congolaise (pour la période allant de 2003 à 2018), il est clair
que cette dernière a clairement optée pour le niveau de la masse
monétaire.
Cet objectif à court terme permet de déterminer
la politique monétaire en vigueur selon la conjoncture
économique. En période de forte inflation, la politique
monétaire ne doit pas être accommodante (expansive), mais
plutôt restrictive et donc les niveaux de la masse monétaire via
le taux directeur se verra revu à la baisse (par la hausse du taux
d'intérêt). En outre, pour une politique monétaire ayant
pour but de soutenir la croissance économique, le niveau de la masse
monétaire (taux intérêt rabaissé) sera revu
à la hausse.
Figure 2-2 Evolution de l'objectif intermédiaire
(la masse monétaire) de la politique monétaire de la BCC
Source : Elaboré sur base du tableau
2-1
En 2017 la politique monétaire serait conduite dans un
environnement caractérisé par leralentissement du rythme de
dépréciation de la monnaie nationale sur le marchédes
changes, couplé à une relative stabilité des prix sur le
marché des biens etservices.Dans ce contexte, la Banque Centrale du
Congo poursuivrait une politique monétaireprudente de manière
à préserver la stabilité du cadre macroéconomique
et à créerles conditions favorable pour soutenir la croissance
économique à moyen terme. Dans ce cadre, l'Autorité
monétaire, dans un contexte d'anticipation sur la poursuitede la baisse
des poussées inflationnistes, postule pour 2018 et 2019, un
niveauprévisionnel de croissance de la masse monétaire (M2)
compatible avec l'atteintede l'objectif de moyen terme de 7% en 2020.
c. Objectif opératoire
La base monétaire. Il s'agit plus exactement de la base
monétaire au sens strict.
Figure 2-3 Evolution de
l'objectif opératoire (la base monétaire) de la politique
monétaire de la BCC
Source : Elaboré sur base du tableau
2-1
d. Processus de détermination des
objectifs de la politique monétaire
Les cibles quantitatives annuelles des objectifs de la
politique monétaire (intermédiaire et opératoire) sont
déterminées à partir d'un exercice de cadrage global
lequel couvre les 4 principaux secteurs macroéconomiques, à
savoir le secteur réel, les finances publiques, la balance des paiements
et le secteur monétaire.
Les cibles de la politique monétaire ne peuvent
être déterminées qu'après la projection des
éléments ci-après :
§ la croissance attendue du PIB réel (sur la base
des perspectives sectorielles, de l'évolution future de la conjoncture
intérieure et extérieure) ;
§ les recettes, dépenses et soldes globaux
attendus de l'Etat et de la Banque centrale ;
§ les flux extérieurs (flux entrants et sortants
attendus.
Les projections de soldes de trois secteurs
précités permettent de réaliser une programmation
monétaire à travers le jeu des relations entre les soldes des
finances publiques et de la balance des paiements avec les contreparties de la
masse monétaire. A ce niveau, le flux annuel de l'objectif
intermédiaire (la masse monétaire M2) est
déterminé.
L'objectif opératoire (base monétaire) est
déterminé à partir des projections des facteurs autonomes
et institutionnels de la liquidité. Ces projections sont
dérivées des prévisions annuelles du budget en devises, du
plafond du financement attendu du Trésor public via la Banque centrale
et du plan de trésorerie annuel de l'Institut d'émission.
Le tableau ci bas nous expose l'évolution des
différentes variables permettant de déterminer les objectifs
intermédiaires de la politique monétaire de la banque centrale du
Congo.
Tableau 2-1 Objectifs final,
intermédiaires et opérationnels de la politique
monétaire
|
IPC (inflation)
|
Masse Monétaire
|
Base Monétaire
|
Taux directeur
|
Cible
|
Réalisé
|
Cible
|
Réalisé
|
Cible
|
Réalisé
|
2018
|
7,0
|
7,2
|
|
|
|
|
14,00
|
2017
|
7,0
|
54,7
|
10,7
|
17,2
|
14,6
|
21,2
|
20,00
|
2016
|
4,2
|
23,6
|
8,7
|
27,6
|
7,7
|
27,6
|
7,00
|
2015
|
3,5
|
0,8
|
24,2
|
14,7
|
14,2
|
13,3
|
2,00
|
2014
|
3,7
|
1,0
|
11,1
|
9,8
|
13,9
|
11,3
|
2,00
|
2013
|
4,0
|
1,1
|
21,3
|
18,3
|
15,3
|
17,0
|
2,00
|
2012
|
9,9
|
2,7
|
18,8
|
12,3
|
14,6
|
6,3
|
4,00
|
2011
|
17,0
|
15,4
|
17,1
|
11,8
|
23,2
|
30,2
|
20,00
|
2010
|
9,9
|
9,8
|
40,3
|
30,1
|
31,0
|
29,6
|
22,00
|
2009
|
48,7
|
53,4
|
33,8
|
48,2
|
19,6
|
24,9
|
70,00
|
2008
|
23,5
|
27,6
|
26,0
|
58,5
|
22,3
|
33,1
|
40,00
|
2007
|
|
|
|
|
|
|
25,50
|
2006
|
|
|
|
|
|
|
40,00
|
2005
|
|
|
|
|
|
|
28,80
|
Sources : Indicateurs du développement dans le
monde (banque mondiale) et BCC
Commentaire : Après la crise de
2008-2009, la politique monétaire menée par la banque centrale du
Congo s'est remobilisée, ses résultats en ce qui concerne ses
objectifs (intermédiaire, final et opérationnel) ont
été en majorité atteint, cela jusqu'en 2015. En 2016,
aucun des trois cibles (objectifs) n'a été réalisé.
L'accélération de l'inflation au cours de l'année 2016 est
expliquéenotamment par le financement monétaire du déficit
du Trésor ayant entrainé la pertede la valeur de la monnaie
nationale. Puis en 2018 la BCC a presque, si pas totalement,
réalisé son objectif en ce qui concerne le taux d'inflation. Cela
grâce à la bonne dynamique économique, le bon comportement
des produits miniers, et le niveau maintenu du taux de change.
2.1.1.5. LE CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE
C`est l`ensemble des instrumentsde la politique
monétaire et leurs capacités à juguler l`inflation.
La banque centrale du Congo utilise comme instruments ; le
taux directeur, le coefficient de réserves obligatoire (coefficient ou
assiette) appliquée sur les dépôts de la clientèle
des banques, tant en monnaie nationale qu'en devises et le bon BCC.
Encadré 1 : L'instrument Bon de la
Banque Centrale du Congo (bon BCC) avait été introduit en
décembre 2002.
A cette occasion, les liquidités excédentaires
des banques pouvaient être placées à la banque centrale. A
partir de2008, les opérations sur ce titre sont soumises au processus
d'adjudication et dont le volume à ponctionner
estdéterminé par la Banque Centrale après une analyse des
prévisions de la liquidité. En 2013, les tiers (ménages
etentreprises commerciales) sont exclus de la souscription. Le titre
étant entièrement réservé aux banquescommerciales
en tant que canal de transmission des impulsions de la politique
monétaire.
Avec la promulgation de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002
sur la Banque Centrale, un contenu clair a été
donnéà la mission principale de la BCC, en son article 3, qui
stipulait que la mission première de l'Institut d'Emissionest de
définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays
dont l'objectif principal est la stabilité duniveau
général des prix.
Source : COMESA, étude sur l'efficacité de
la politique monétaire de la banque centrale du Congo. Juillet
2014
a. Taux directeur
C'est le taux d'intérêt appliqué sur
lerefinancement des banques commerciales. La fixation de ce taux est en
relation avec letaux d'inflation et actuellement le tauxdirecteur est à
14%.
b. Bon BCC
Sous la forme d'appels d'offre (vente aux enchères),
C'est un actif que vend la BCC pour réguler la liquidité. Lorsque
la liquidité est trop abondante, la BCC émet les bons pour
ponctionner et lorsque la liquidité est moindre, la BCCinjecte (en
remboursant) la liquidité.La BCC fourni la liquidité aux banques
commerciales en échange de titre pour une durée de 7, 28 et 84
jours. Donc trois maturités.L`économie congolaise est
actuellement sous liquide (M2/PIB), La BCCprocède à des
injections pour couvrir cette sous liquidité. Mais le remarque estque
les banques au lieu d`octroyer des crédits, elles achètent des
Bons BCC.La BCC décide de baisser négativement les taux de Bons
BCC de 7 et 28 jours pour décourager les banques à acheter ces
Bons et pour les inciter à octroyer des crédits afin d`augmenter
la liquidité dans l`économie.
c. Coefficient de réserve
obligatoire
C'est une fraction des dépôts bancaires que
cesderniers doivent déposer à la BCC obligatoirement.Les
augmentations des réserves obligatoires peuventservir à favoriser
une baisse de l'inflation. Elles exercentdes effets tels que : elles
réduisent la masse monétairegarantie par un montant donné
de réserve ; ellesdiminuent le coefficient multiplicateur de
monnaie(Masse monétaire/Base monétaire).Actuellement le
coefficient de réserve obligatoire estdiscriminatoire en raison du
processus de lade dollarisation.
2.1.1.6. EVALUATION DES FACTEURS DE LA LIQUIDITE BANCAIRE
La liquidité bancaire est mesurée par la somme
des avoirs des établissements de crédit auprès de la
banque centrale. Les facteurs qui affectent la liquidité bancaire sont
les suivants.
o Facteurs autonomes de la liquidité :
ils sont liés aux opérations avec la clientèle et
indépendants des interventions de la Banque centrale sur le
marché interbancaire, et ils peuvent être induits par les
décisions de la Banque centrale agissant sur les réserves.Les
principaux facteurs de liquidité bancaire sont : les mouvements de
billets, le solde des opérations avec l'extérieur et le solde des
opérations du trésor public.
o Les facteurs institutionnels sont
appelés aussi facteurs non autonomes car leur évolution
dépend des décisions de la banque centrale et de la politique
monétaire. Les facteurs institutionnels de liquidité essentiels
utilisés par la BCC sont le taux de réserve obligatoire et les
Bons BCC. La réglementation bancaire impose aux banques la constitution
des réserves obligatoires qui agissent sur la liquidité bancaire.
En effet, les R.O sont des avoirs en monnaie centrale que les banques doivent
conserver en compte bloqué à la banque centrale, c'est donc une
réserve de liquidité destinée à garantir les
déposants.
Tableau 2-2 Evolution des
facteurs des liquidités (flux en milliards de CDF)
|
1. Facteurs autonomes
|
2. Facteurs institutionnels
|
Impact (1-2)
|
2014
|
Programmation
|
144,6
|
46,1
|
98,5
|
Réalisation
|
14,6
|
-110,3
|
124,9
|
Ecart
|
-130,1
|
-156,5
|
26,4
|
2015
|
Programmation
|
190
|
80,2
|
109,8
|
Réalisation
|
82,6
|
-39,4
|
122
|
Ecart
|
-107,1
|
-119,6
|
12,5
|
2016
|
Programmation
|
55,5
|
102,9
|
-47,4
|
Réalisation
|
366,6
|
215,1
|
151,5
|
Ecart
|
311,1
|
112,2
|
198,9
|
2017
|
Programmation
|
174,61
|
34,41
|
140,2
|
Réalisation
|
367,55
|
30,69
|
336,87
|
Ecart
|
192,95
|
-3,72
|
196,67
|
Source: Banque Centrale du Congo.
A fin 2017, l'interaction entre les facteurs autonomes et
institutionnels de la liquiditébancaire s'est traduite par une injection
de 336,9 milliards de CDF alors qu'il étaitattendu un flux de 140,2
milliards. L'essentiel de cette injection a été
réalisé par lesfacteurs autonomes avec un import net de 367,6
milliards.
Tableau 2-3 Evolution des
facteurs autonomes de la liquidité (flux en milliards de CDF)
Flux
|
Facteurs autonomes1
|
a) Avoirs extérieurs nets
|
b) Avoirs intérieurs nets
|
b.1. Crédits intérieurs
|
* Crédit net à l'Etat
|
* Créances/BCM (RME)
|
* Créances/sect. privé
|
b.2. Autres postes nets hors Bons BCC
|
2010
|
Programmation
|
137,7
|
595,7
|
-458
|
-183,2
|
-183,2
|
0
|
0
|
-274,8
|
Réalisation
|
-29,8
|
479,6
|
-509,4
|
-516,5
|
-541,7
|
24,1
|
1,1
|
7,1
|
2014
|
Programmation
|
144,6
|
207,4
|
-62,8
|
-36,1
|
-0,2
|
-43
|
7,1
|
-26,6
|
Réalisation
|
14,6
|
-28,4
|
43
|
90,5
|
40,2
|
44,9
|
5,5
|
-47,5
|
Ecart
|
-130,1
|
-235,9
|
105,8
|
126,7
|
40,3
|
87,9
|
-1,5
|
-20,9
|
2015
|
Programmation
|
190
|
77,1
|
112,9
|
112,9
|
155,3
|
-44
|
1,6
|
0
|
Réalisation
|
82,6
|
-238,4
|
321
|
291,3
|
216,1
|
75,2
|
0
|
29,7
|
Ecart
|
-107,1
|
-315,5
|
208,1
|
178,4
|
60,8
|
119,2
|
-1,6
|
29,7
|
2016
|
Programmation
|
55,5
|
-306,1
|
361,6
|
300,6
|
191,1
|
111,3
|
111,3
|
61
|
Réalisation
|
366,7
|
-556,7
|
923,4
|
686,4
|
511,2
|
175,8
|
175,8
|
237
|
Ecart
|
311,2
|
-250,6
|
561,8
|
385,8
|
320,1
|
64,5
|
64,5
|
176
|
2017
|
Programmation
|
174,6
|
-120,3
|
294,9
|
478,6
|
443,5
|
35
|
0
|
-183,7
|
Réalisation
|
367,6
|
-120,8
|
488,4
|
252,5
|
-46,8
|
293,1
|
6,2
|
235,9
|
Ecart
|
192,9
|
-0,5
|
193,5
|
-226
|
-490,3
|
258,1
|
6,2
|
419,5
|
Source: Banque Centrale du Congo.
Commentaire :L'année 2017 a
été marquée par une double injection de liquidité.
La première, au premier semestre de 113,7 milliards de CDF par les
facteurs autonomes alors qu'il était attendu unretrait de 61,3
milliards. Cela suit à une expansion des avoirs intérieurs net
(AIN)de 379,4 milliards de CDF, soit 307,7 milliards de plus que prévu.
La seconde injection fut de 253,9 milliards de CDF supérieur au niveau
programmé à la suite d'une expansiondes AEN (avoirs
extérieurs net) de 144,9 milliards. Les ponctions quant à elles
ont été premièrement de 265,7 milliards de CDF induites
par les AEN contre celle programméede 133,1 milliards. Il sied de
rappeler que le CNE (crédit net à l'Etat) a reculé de
118,6milliards de CDF, suite principalement aux mesures d'ajustement
budgétaireprises conjointement par le Gouvernement et la Banque
Centrale, à partir dumois de juillet.
Pour ce qui est de l'année 2016, au second semestre, la
réalisation des facteurs autonomes a largement été
au-delàdu niveau projeté. En effet, l'explosion du crédit
net à l'Etat pour 364,3 milliardsde CDF et des APN (autres postes net)
hors bon BCC, largement au-delà des niveaux attendus,ont expliqué
le dépassement enregistré de 312,0 milliards dans un
contexted'importante contraction des AEN.
Tableau 2-4 Evolution des
facteurs institutionnels de la liquidité (flux en milliards de
CDF)
|
Facteurs institutionnels
|
Bon BCC
|
Réserve obligatoire
|
Refinancement
|
2014
|
Programmation
|
46,1
|
47,4
|
26,7
|
28
|
Réalisation
|
-110,3
|
-56,9
|
16,1
|
69,5
|
Ecart
|
-156,5
|
-104,3
|
-10,6
|
41,5
|
2015
|
Programmation
|
80,2
|
78,4
|
48,4
|
46,6
|
Réalisation
|
-39,4
|
-60,4
|
7,7
|
-13,3
|
Ecart
|
-119,6
|
-138,3
|
-40,8
|
-59,9
|
2016
|
Programmation
|
102,8
|
23,5
|
144,5
|
65,2
|
Réalisation
|
215,1
|
-38,5
|
197,4
|
-56,2
|
Ecart
|
112,3
|
-62
|
52,9
|
-121,4
|
2017
|
Programmation
|
34,4
|
71,5
|
96
|
133,1
|
Réalisation
|
30,7
|
26,5
|
27
|
22,8
|
Ecart
|
-3,7
|
-45
|
-69,1
|
-110,3
|
Source: Banque Centrale du Congo.
Commentaire : En 2018, en
réaction à l'injection de la liquidité
opérée par les facteurs autonomes, les facteursinstitutionnels
ont réalisé une ponction bien qu'inférieure à celle
programmée. En effet, ces facteurs de politique monétaire ont
retiré 30,7 milliards de CDF contre unobjectif de 34,4 milliards. Cette
situation tient de retraits de la liquidité via la
réserveobligatoire et le bon BCC avec des ponctions respectives de 27,0
milliards de CDF et26,5 milliards alors que le refinancement a injecté
22,8 milliards.
2.1.1.7. LES CANAUX DE TRANSMISSION
Les canaux de transmission sont le lien par lequel une
impulsion infligée à l'instrument (sur lemarché
monétaire) affecte la variable-objectif (fondamental de
l'économie réelle). La banquecentrale du Congo utilise comme
instruments ; le taux directeur, le coefficient de réservesobligatoire
et le bon BCC. Ces instruments passent par le canal du taux
d'intérêt, le canal descrédits et le canal des prix
d'autres actifs à travers notamment : la variation de l'offre demonnaie,
le taux directeur réel, le taux moyen pondéré du bon BCC
et le taux de change pourenfin agir sur le secteur réel.
Figure 2-4 Evolution des
mécanismes de transmission de la politique monétaire à la
BCC de 2008 à 2018 (en %)
Source : élaboré sur base des données du
rapport de la BCC 2017
1. Canaux du taux d'intérêt : La
politique monétaire de la BCC repose presqueexclusivement sur une action
sur les taux d'intérêt directeur, le taux moyen du bon BCC etle
contrôle de la base monétaire (BM). Son efficacité
dépend donc étroitement de l'impactde ces taux sur les agents
économiques.Selon la théorie économique, la variation des
crédits évolue inversement au taux d'intérêt.Cette
hypothèse est valable pour la BCC sur les périodes 2007-2013 et
2015-2017. A partirde 2015, les données de la BCC, font abstraction
à la théorie Keynésienne de la trappe
àliquidité. La modification des taux nominaux n'a pas
été à mesure d'influencer la courbede taux
réel5(*)dans le sens
voulu par la banque centrale, celle-ci a vu son taux réel
traverserlafrontière zéro suite à la volatilité du
taux d'inflation. Ainsi la banque centrale du Congoa perdu la capacité
d'utiliser le canal du taux d'intérêt.
2. Canal du crédit : Injecter ou
ponctionner la liquidité sur les marchés interbancaire
accroît(diminue) les réserves des banques qui devraient augmenter
(réduire) leur offre de crédit.En nous basant sur le graphique 1,
l'injection massive de liquidité (l'accroissement de labase
monétaire), induit l'accroissement des crédits, dans ce cas la
politique monétaire obéità la théorie du
multiplicateur de crédit selon laquelle « une hausse du volume de
la monnaiebanque centrale, détermine une augmentation d'un montant plus
élevé des crédits ausecteur non financier. »La
tendance baissière du volume des crédits amorcés depuis
2010 jusqu'à 2015, est dû à lacrise de confiance en la
monnaie nationale. Celle-ci constitue un grand danger pour lescanaux de
transmission traditionnels. L'injection massive de liquidités par la
banquecentrale du Congo, matérialisée par la croissance de la
base monétaire, n'a pas généré lacroissance
économique, par contre, l'inflation. Face à cette crise, et
étant donné que la BCCne dispose pas des instruments efficaces
pour agir sur la liquidité bancaire, celle-ci à duerevoir son
taux d'intérêt réel à la baisse jusqu'à
être négatif. Les politiques des tauxnégatifs6(*)étant assimilés
à l'achat des titres pour diminuer la liquidité en circulation
etenfin remonter le taux d'intérêt suite à la carence de
liquidité sur le marché.
3. Canal des prix des actifs (versus du canal de taux
de change) : En réduisant le tauxd'intérêt, la
politique monétaire expansionniste incite les opérateurs
économiques à setourner vers les placements à
l'étranger générant des rendements supérieurs. Ces
opérationsnécessitent l'acquisition des monnaies
étrangères contre le franc congolais, ce qui entraineune
dépréciation du franc congolais. Il en résulte une nette
amélioration de la compétitivitédes échanges
internationaux favorisant les exportations et une hausse des prix des
biensimportés entrainant une hausse de prix sur le territoire national.
Notons que ceci neconstitue à lui seul la cause de l'inflation en RDC,
et de loin le moteur de la croissanceéconomique. Car ces derniers sont
dus en grande partie à des causes exogènes, comme lafluctuation
des prix des matières premières, la faible participation de
l'investissement privénational, l'environnement politique...
2.1.2.
ÉVOLUTION DES AUTRES VARIABLES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
a. Les agrégats monétaires
En 2017, il s'est observé globalement une
évolution haussière des agrégats monétaires.La
hausse de la base monétaire a été expliquée par
l'augmentation des avoirsintérieurs nets, tandis que celle de la masse
monétaire était portée principalementpar la forte
croissance des avoirs extérieurs nets. Ainsi, le multiplicateur
monétaires'est légèrement accru, s'écartant de sa
trajectoire baissière observée à partir de2015.
Tableau 2-5 Evolution des
Agrégats Monétaire de la BCC de 2010 à 2017 (en millions
de CDF)
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Base monétaire
|
621
|
809
|
857,1
|
994,4
|
1 134,00
|
1 267,70
|
1 619,90
|
1 983,70
|
Base monétaire sens strict
|
612,2
|
798,8
|
849,2
|
988,3
|
1 110,30
|
1 262,30
|
1 610,70
|
1 952,00
|
Circulation fiduciaire
|
510,1
|
647,5
|
642,6
|
760,5
|
817,4
|
868,1
|
1 153,30
|
1 454,80
|
Dépôt des banques
|
116,3
|
151,2
|
206,6
|
210,5
|
272,3
|
374,4
|
438,8
|
477,6
|
Dépôts en devises
|
5
|
6,5
|
4
|
2
|
20,1
|
2,2
|
5,1
|
25,6
|
Provision pour importation
|
3,9
|
3,8
|
3,9
|
4,1
|
3,6
|
3,3
|
4,1
|
6,1
|
Variation base monétaire en %
|
|
30,27
|
5,95
|
16,02
|
14,04
|
11,79
|
27,78
|
22,46
|
Masse monétaire M2
|
2 008,60
|
2 443,60
|
2 956,70
|
3 470,70
|
3 948,00
|
4 355,80
|
5 337,80
|
7 609,90
|
Masse monétaire (sens strict)
|
705,10
|
790,00
|
887,30
|
1 072,60
|
1 181,60
|
1 324,90
|
1 674,90
|
1 985,30
|
Circulation fiduciaire
|
489,40
|
615,30
|
595,20
|
692,90
|
742,50
|
781,90
|
1 073,40
|
1 355,20
|
Dépôts à vue
|
215,70
|
174,70
|
292,10
|
379,70
|
67,00
|
543,10
|
601,40
|
630,10
|
Quasi-monnaie
|
1 258,60
|
1 628,40
|
2 046,70
|
2 398,10
|
2 766,40
|
3 015,00
|
3 636,30
|
5 594,50
|
Dépôts à terme en MN
|
8,50
|
17,50
|
25,70
|
30,40
|
35,60
|
72,80
|
58,20
|
45,80
|
Dépôts en devises
|
1 250,10
|
1 610,80
|
2 020,90
|
2 367,70
|
2 730,80
|
2 942,20
|
3 578,10
|
5 548,70
|
Dépôts en devises (en %)
|
99,32
|
98,92
|
98,74
|
98,73
|
98,71
|
97,59
|
98,40
|
99,18
|
Provision pour importation
|
45,00
|
25,20
|
22,80
|
21,70
|
17,60
|
15,90
|
26,60
|
30,10
|
Variation M2 en %
|
|
21,66
|
21,00
|
17,38
|
13,75
|
10,33
|
22,54
|
42,57
|
Multiplicateur Monétaire
|
3,23
|
3,02
|
3,45
|
3,49
|
3,48
|
3,44
|
3,30
|
3,84
|
Source : Elaboré sur base des données
de la BCC.
Commentaire : En observant les
données du tableau ci-haut nous pouvons clairement remarquer le taux de
croissance excessive des agrégats monétaires. Pour la
période allant de 2010 à 2017, la masse monétaire M2 a une
croissance moyenne d'environ 21% tandis la croissance moyenne du PIB pour la
même période a été d'environ 7%. Cela est une
situation néfaste pour la maitrise de l'inflation car c'est un facteur
d'accentuation du taux de ce dernier du fait que la sphère
monétaire évolue plus vite que celle réelle.
b. Marché en Banque
En 2017, le refinancement des banques a atteint un volume de
transaction de2.365,1 milliards, affichant une légère baisse de
1,6% par rapport à l'année 2016.Ces opérations ont
été réalisées à concurrence de 69,1% dans le
guichet des prêtsà court terme et de 30,9% dans celui des
facilités permanentes.
Figure 2-5 Evolution du volume
annuel du refinancement (en milliards de CDF)
Source: Banque Centrale du Congo.
Figure 2-6 Volume annuel des
transactions interbancaires (en milliards de CDF)
Source: Banque Centrale du Congo.
Commentaire : Le guichet interbancaire a
été très dynamique au cours de l'année 2017,
enregistrant un volume global des transactions de 6.575,0 milliards de CDF
contre 1.338,4 milliards à fin décembre 2016. Cela est
certainement due à la hausse des taux t'intérêt de la BCC
(le taux directeur a atteint 20%) dans le cadre de la politique
monétaire restrictive pour maitriser la flambée des prix qu'a
connu le pays durant l'année 2016.
Figure 2-7 Volume annuel des
ventes du Bon BCC (en milliards de CDF)
Source: Banque Centrale du Congo.
Figure 2-8 Evolution de
l'encours du Bons BCC
Source: Banque Centrale du Congo.
Commentaire Graphiques 2-7 et 2-8 : En
2017, le volume des transactions sur le Bon BCC s'est chiffré à
517,3 milliardsvenant de 741,3 milliards de CDF en 2016. Le resserrement des
fourchettes d'appelsd'offres malgré la hausse du taux directeur explique
cette évolution.A fin décembre 2017, l'encours s'est
établi à 35,0 milliards de CDF, enregistrant uneponction de 26,5
milliards par rapport à fin 2016
Figure 2-9 Taux moyen
pondéré du Bon BCC à 7 jours et du marché
Interbancaire (en pourcentage)
Source: Banque Centrale du Congo.
Après son relèvement à 7,0% en septembre
2016, le taux directeur a été ajusté àdeux reprises
en 2017, passant de 7% à 14,0% en janvier, puis à 20,0% en
juin,dans un contexte de surchauffe sur les principaux marchés.Le taux
moyen pondéré du Bon BCC est passé de 4,2% à fin
décembre 2016 à15,1% à fin décembre 2017, dans un
environnement marqué par la hausse du tauxdirecteur.De même, le
taux sur le marché interbancaire a suivi la tendance du taux
directeur,s'établissant en moyenne autour de 14,4% contre 3,5% une
année auparavant.
Figure 2-10 Taux
d'intérêt de la BCC et des banques commerciales (en
pourcentage)
Source: Banque Centrale du Congo.
Figure 2-11 Taux
d'intérêt réels (en pourcentage)
Source: Banque Centrale du Congo.
Excepté au mois de janvier, le taux directeur
réel est demeuré négatif sur le restede l'année
2017. Il en a été de même pour les taux moyens
pondérés réels du BonBCC ainsi que pour les taux
débiteurs et créditeurs réels des banques. La
forteaccélération de l'inflation a été le principal
facteur explicatif de ce comportement, tel été également
le cas en 2009.
c. Activité bancaire en 2017
En 2017, l'activité bancaire a été plus
dynamique qu'en 2016 attestée par l'expansiondes crédits et
dépôts, en dépit de l'environnement économique
morose marqué parune forte dépréciation du franc
congolais.Ainsi, l'encours global des crédits à l'économie
s'est accru de 11,8% par rapportà l'année
précédente, représentant 7,1% du PIB contre 9,4% en 2016.
En outre,l'encours global des dépôts bancaires a
augmenté de 46,6% contre un accroissementde 19,2% en 2016. Comme
l'année précédente, les dépôts à vue
et en monnaiesétrangères sont demeurés
prépondérants.Par ailleurs, quoique demeurant positif, la
variation de l'encours global descrédits à l'économie a
été faible par rapport à celle des dépôts.
Dans ce contexte,l'institut d'émission a procédé notamment
à la création de la centrale des risques,l'introduction du
crédit-bail et des facilités des prêts spéciaux.
Figure 2-12 Evolution de
l'encours des crédits (en pourcentage du PIB)
Source: Banque Centrale du Congo.
Au terme de l'année 2017, l'encours global des
crédits à l'économie s'est établi à3.925,2
milliards de CDF, soit une augmentation de 11,8% par rapport à
l'annéeprécédente. Rapporté au PIB, le
crédit à l'économie n'a représenté que 7,1%
contre9,4% en 2016.
Figure 2-13 Structure
générale des crédits octroyés par le système
bancaire (en pourcentage)
Source: Banque Centrale du Congo.
Le crédit à décaissement s'est
établi à 3.175,3 milliards de CDF, soit 80,9% du totalcontre
85,0%, une année plus tôt.
Figure 2-14 Structure du
crédit suivant la monnaie (en pourcentage)
Source: Banque Centrale du Congo.
En raison de la forte dollarisation de l'économie
congolaise, le crédit à décaissementalloué aux
entreprises privées et ménages est resté essentiellement
dominé par lecrédit en monnaies étrangères dont la
part a été de 92,6% de l'encours total, soitune hausse de 2,4
points de pourcentage par rapport à 2016.
Tableau 2-6 Evolution du
crédit aux entreprises et aux particuliers (en millions de CDF)
Source: Banque Centrale du Congo.
Figure 2-15 Structure des
dépôts suivant la monnaie (en pourcentage du total)
Source: Banque Centrale du Congo.
Selon la monnaie de constitution, les dépôts
restent dominés par ceux en devises. Eneffet, les dépôts en
devises ont représenté 89,4% du total en 2017 contre 84,8%
en2016. Il se dégage ainsi une hausse du taux de dollarisation de
l'économie nationalede 5,4 points.
2.2.
ÉVALUATION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC DE 2003 A 2018
La République Démocratique du Congo après
son indépendance (1960) a connu une infime période de dynamisme
économique puis a subi une sévère
dépression
entre le milieu des
années 1980
et le milieu des
années
2000, liée aux instabilités politiques et
sécuritaires. Avec une
croissance
économique de 8,2 % en 2008, la RDC a ensuite été
l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la
crise
de 2008-2009 et a vu sa croissance baissée à 2,7 % en
2009.
Entre 2010 et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de
7,9% avec un pic de 9,5% en 2014 et une inflation largement
maîtrisée. Avec la chute du prix des matières
premières et la crise politique en 2016, le taux de croissance
n'était plus que de 2,4% avant de remonter à 3,4% en 2017.
Malgré cela, la RDC s'est tant soit peu modernisée et affiche une
évolution positive dans le développement de l'
IDH
en 2016. De nombreux projets ont renforcé le système de
santé notamment maternelle et infantile, et ont amélioré
l'accès à l'électricité et l'approvisionnement en
eau dans le cadre de programmes de réhabilitation urbaine et sociale.
Tableau 2-7 Evolution du PIB en
RDC de 2000 à 2018
Années
|
PIB ($ US courants)
|
PIB ($ US constants de 2010)
|
PIB par habitant ($ US constants de 2010)
|
Croissance du PIB (% annuel)
|
2000
|
19 088 046 306
|
13 660 045 127
|
289,9863199
|
-6,91
|
2001
|
7 438 189 100
|
13 373 160 544
|
276,1421088
|
-2,10
|
2002
|
8 728 038 525
|
13 767 369 914
|
276,0559456
|
2,95
|
2003
|
8 937 567 060
|
14 535 289 345
|
282,6470668
|
5,58
|
2004
|
10 297 483 481
|
15 514 731 493
|
292,3508371
|
6,74
|
2005
|
11 964 484 668
|
16 466 583 722
|
300,5624225
|
6,14
|
2006
|
14 451 902 468
|
17 342 767 277
|
306,5282607
|
5,32
|
2007
|
16 737 071 816
|
18 428 333 938
|
315,2638635
|
6,26
|
2008
|
19 788 515 874
|
19 575 662 525
|
324,0403128
|
6,23
|
2009
|
18 648 373 312
|
20 134 560 220
|
322,4182544
|
2,86
|
2010
|
21 565 720 044
|
21 565 720 044
|
334,0215726
|
7,11
|
2011
|
25 839 749 199
|
23 048 292 323
|
345,2661148
|
6,87
|
2012
|
29 306 235 826
|
24 681 701 508
|
357,5982959
|
7,09
|
2013
|
32 679 745 298
|
26 775 192 727
|
375,2191755
|
8,48
|
2014
|
35 909 040 266
|
29 310 880 617
|
397,3416705
|
9,47
|
2015
|
37 917 704 900
|
31 338 076 170
|
411,0205731
|
6,92
|
2016
|
37 134 799 974
|
32 089 995 419
|
407,2896431
|
2,40
|
2017
|
38 019 265 626
|
33 285 972 750
|
408,9247934
|
3,73
|
2018
|
47 227 535 291
|
35 202 556 672
|
418,7386231
|
5,76
|
Sources : Elaboré sur base des données
de : Indicateurs du développement dans le monde (banque
mondiale)
Figure 2-16 Evolution du taux de
croissance du PIB
Sources : Elaboré sur base des données
de : Indicateurs du développement dans le monde (banque
mondiale)
Commentaire Tableau 2-7 et Graphique
2-16 :les données du tableau ci-dessus indiquent que
l'activité économique a repris un trend haussier à partir
de 2017, après le ralentissement notéune année auparavant
dû à la baisse du prix des matières premières. La
baisse de 2009 quant à elle était due à la crise
économique mondiale de 2008. Dès 2017, l'économie
congolaise a enregistré une croissancedu PIB réel, le taux de
croissance est passé à 3,7% contre 2,4% en 2016.Cette
évolution tient d'un environnement extérieur plus favorable,
caractérisé par laconsolidation de l'activité
économique dans les pays avancés. Il s'en est suivi unehausse de
la demande des principaux produits miniers exportés par la R.D.C
(notamment le Cobalt) etl'amélioration de l'investissement
privé.
2.2.1.
ANALYSE SECTORIELLE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
En 2017, suivant l'approche par la production, la croissance a
été soutenueprincipalement par le secteur primaire dont la
contribution s'est élevée à 2,3 pointsde croissance contre
0,3 point en 2016. Cet affermissement du secteur primaireest expliqué
par le regain de dynamisme dans la branche «Extraction », dont
lacontribution a été de 2,0 points de croissance contre une
contribution négative de0,2 point une année auparavant, suite
à l'entrée en phase de production et la reprise des
activités de certaines entreprises, dans un contexte d'embellie des
cours desprincipaux métaux d'exportations dont le cuivre et le
cobalt.
Les secteurs secondaire et tertiaire ont contribué,
chacun, à hauteur de 1,1 et 1,0point de croissance contre respectivement
0,4 point et 1,3 point en 2016. Le boncomportement observé dans le
secteur secondaire est consécutif au dynamisme dela branche
«Bâtiments et Travaux publics ». Par contre, la baisse de la
contributionà la croissance observée dans le secteur tertiaire
est expliquée notammentpar le ralentissement des activités de
«Commerce» ainsi que «Transports
etTélécommunications».
Tableau 2-8 Contribution des
différents secteurs à la croissance économique (en point
de croissance) de 2007 à 2012
Branches d'activité
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Secteur primaire
|
0,7
|
1,5
|
2,4
|
9,6
|
5,5
|
2,9
|
Agriculture, foret, élevage,
chasse et pêche
Agriculture vivrière
rente
sylviculture
élevage, pèche et chasse
Extraction
|
0,6 0,6 0,6 0,0 0,0 0,0 0,1
|
0,6 0,6 0,6 0,0 0,0 0,0 1,0
|
0,6 0,5 0,5 0,0 0,0 0,0 1,8
|
0,7 0,7 0,7 0,0 0,0 0,0 8,8
|
0,7 0,7 0,7 0,0 0,0 0,0 4,8
|
0,7 0,6 0,6 0,0 0,0 0,0 2,3
|
Secteur secondaire
|
1,3
|
0,4
|
-1,4
|
-0,4
|
0,8
|
1,2
|
Industries manufacturières
Industries alimentaires, boissons et tabac
Autres industries manufacturières
Bâtiments et travaux publics
Electricité, gaz, vapeur et eau
|
1,1 0,8 0,2 0,2 0,0
|
0,2 0,1 0,1 0,1 0,0
|
-1,4 -1,1 -0,3 0,2 -0,2
|
-0,4 0,1 -0,5 0,0 0,0
|
0,2 -0,2 0,4 0,6 -0,0
|
0,6 0,8 -0,3 0,6 0,0
|
Secteur tertiaire
|
4,9
|
4,2
|
1,8
|
-2,2
|
0,4
|
2,7
|
Commerce
Transports et télécommunications
Autres services hors adm. publique
Services d'administration publique
SIFIM
|
1,7 2,3 0,8 0,4 -0,2
|
1,6 1,4 0,8 0,7 -0,2
|
1,5 -0,4 0,4 0,4 -0,1
|
-0,4 -0,8 -0,6 -0,3 0,0
|
0,1 0,1 0,2 0,1 -0,0
|
1,6 0,7 0,4 -0,1 -0,0
|
PIB au coût des facteurs
|
6,9
|
6,1
|
2,8
|
7,1
|
6,7
|
6,8
|
Taxes sur les produits
|
-0,6
|
0,1
|
0,1
|
0,1
|
0,2
|
0,3
|
PIB aux prix constants du marché
|
6,3
|
6,2
|
2,9
|
7,1
|
6,9
|
7,1
|
Source: Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (C.E.S.C.N)
Tableau 2-9 Contribution des
différents secteurs à la croissance économique (en point
de croissance) de 2013 à 2017
Branches d'activité
|
2 013
|
2 014
|
2 015
|
2 016
|
2 017
|
Secteur primaire
|
3,2
|
5,5
|
2
|
0,4
|
2,2
|
Agriculture, Chasse, Sylviculture et Pêche
Industrie extractive
|
0,8 2,4
|
0,8 4,7
|
0,7 1,3
|
0,6 -0,2
|
0,2 2,0
|
Secteur secondaire
|
1,7
|
1,2
|
1,2
|
0,4
|
1,2
|
Industries manufacturières
Electricité, gaz et eau
Bâtiments et Travaux publics
|
1,1 0,0 0,6
|
1,1 0,0 0,1
|
1,5 -0,0 -0,3
|
1,0 0,1 -0,7
|
0,3 0,1 0,8
|
Secteur tertiaire
|
3,2
|
2,6
|
3,5
|
1,7
|
1,2
|
Transports et communications
Commerce de gros et de détail
Autres
|
1,2 1,2 0,8
|
0,8 0,7 1,1
|
1,2 1,5 0,8
|
0,4 0,9 0,4
|
0,3 0,7 0,2
|
PIB au prix de base
|
8,1
|
9,3
|
6,7
|
2,5
|
4,6
|
Taxes sur les produits
|
0,4
|
0,2
|
0,2
|
-0,1
|
-0,9
|
PIB aux prix constants du marché
|
8,5
|
9,5
|
6,9
|
2,4
|
3,7
|
Source: Commission d'Etudes Statistiques et des Comptes
Nationaux (C.E.S.C.N)
Commentaires des tableaux 2-8 et 2-9 :
En observant l'évolution des contributions par secteurs
d'activité à la croissance nous pouvons remarquer que la
croissance en RDC est en grande partie alimentée soit par le secteur
primaire soit par celui secondaire. Cela peut s'expliquer par le faible niveau
de l'industrialisation du pays. Cette situation n'est pas
bénéfique pour le PIB car le pays est contraint à ne
vendre en majorité que des matières premières qui ont des
prix bien plus bas que les produits finis qui en découlent.
Tableau 2-10 Contribution des
différents secteurs à la croissance économique (en point
de croissance et en pourcentage)
Croissance par secteur d'activité
|
2014
|
2017
|
en point
|
en %
|
en point
|
en %
|
Secteur primaire
|
5,5
|
58
|
0,4
|
17
|
Secteur secondaire
|
1,2
|
13
|
0,4
|
17
|
Secteur tertiaire
|
2,6
|
27
|
1,7
|
71
|
Taxes sur les produits
|
0,2
|
2
|
-0,1
|
-4
|
Croissance totale
|
9,5
|
100
|
2,4
|
100
|
Sources : Elaboré sur base du Tableau 2-8 et
2-9
Figure 2-17 Contribution des
différents secteurs à la croissance économique (en
pourcentage) 2014 et 2016
Sources : Elaboré sur base du Tableau
2-10
Commentaires du Tableau 2-10 et Graphique 2-17 :
Les deux graphiques et le tableau ci-haut nous exposent la
contribution des différents secteurs d'activités dans la
croissance économique pour deux années des
références entre 2002 et 2018. Nous avons opté pour 2014
parce que c'est l'année ayant connu la plus forte croissance durant la
période sous études et 2016 car c'est l'année de la
dernière grande inflation qu'a connu le pays. En analysant ces
données, elles nous montrent clairement que les deux secteurs qui
alimentent le plus la croissance sont les secteurs primaire et tertiaire comme
nous l'avons dit plus haut. Mais le constat est que le secteur primaire dans le
pays est plus productif que celui tertiaire car l'année durant laquelle
il a connu un sérieux recule (suit à la baisse des prix des
produits miniers induit par la conjoncture internationale) la croissance a
été gravement affectée (négativement). Cette
dernière est passée de 6,9% en 2015 à 2,4% en 2016 et
l'inflation a atteint 43% l'année suivante (2017). En outre, nous
pouvons clairement remarquer que dans le secteur primaire c'est plus
l'industrie extractive qui domine et impulse le plus la croissance durant les
années ou les pays à connu des pics des croissances tel qu'en
2010 (7,1%) ou encore en 2014 (9,5%). Et pour ce qui est du secteur tertiaire
c'est un peu plus équilibré entre le commerce et transports, et
les communications malgré une légère domination des
commerces et transports.
2.2.1.1. SECTEUR PRIMAIREen 2017
a. Agriculture, Forêt, Elevage,
Pêche et Chasse
Le ralentissement de la branche «Agriculture,
Forêt, Elevage, Pêche et Chasse »,entamé depuis 2016
s'est poursuivi en 2017. En effet, la valeur ajoutée de cettebranche a
progressé de 1,6% en 2017 contre 3,3% en 2016, portant sa
contributionà la croissance du PIB à 0,3 point contre 0,5 point
en 2016.Par ailleurs, la contribution de cette branche à la croissance a
été soutenue par lasous-branche agriculture, notamment à
travers les filières de culture vivrière. Cetteévolution
est consécutive aux effets des mesures de riposte prises au niveau
local,en vue de lutter contre les aléas négatifs plombant ce
secteur et à l'accompagnementde certains partenaires techniques et
financiers, dont principalement l'Organisationdes Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
b. Extraction
En 2017, la croissance de la valeur ajoutée de la
branche «Extraction » s'est situéeà 7,8% après
une contraction de 0,7% en 2016. Cet accroissement a induit unecontribution de
2,0 points à la croissance, représentant 52,8% du taux de
croissanceéconomique global du pays.L'évolution ci-dessus est
liée à l'entrée en phase de production de certaines
entrepriseset la reprise des cours mondiaux de certains produits phares,
spécialement le cuivreet le cobalt, à la suite de la forte
demande des industries de l'automobile électrique.
Les activités d'extraction des métaux non
ferreux se sont bien comportées au cours de l'année 2017 par
rapport à l'année précédente. En effet, l'indice
d'activité de la sous-branche s'est élevé à 138,4
points en 2017 contre 124,9 points, l'annéeprécédente.
Après un repli en 2016, la production totale du cuivre
s'est améliorée au cours del'année 2017. En effet, la
production s'est chiffrée à 1.094,6 milliers de tonnes en 2017,
soit une augmentation de 6,9%.Il sied, par ailleurs, de relever une forte
progression de la production de la Gécaminesen 2017, soit 51,9% contre
une baisse de 37,9% en 2016, situant la production à 15,9 milliers de
tonnes. En dépit de cette évolution, sa part dans la production
totale reste marginale, soit 1,4%. La production des partenaires de la
Gécaminesa enregistré une faible augmentation de son volume, soit
6,5%, mais a représenté98,6% de la production totale.
En 2017, la production du cobalt s'est élevée
à 82,5 milliers de tonnes venant de 68,8 milliers une année
auparavant. A l'instar des années précédentes, la
production des partenaires de la Gécamines constitue la
quasi-totalité de la production nationale,avec une part de 99,8% du
marché, soit 82,3 milliers de tonnes.
En 2017, la production totale du zinc a poursuivi sa tendance
baissière amorcée depuis 2015. En effet, avec un niveau de
production de 12.337,0 tonnes en 2017, il s'est dégagé une
contraction de 2,0% par rapport au volume de production de2016. Cette baisse
est expliquée par la contreperformance des partenaires de
laGécamines dont la production a reculé de 10,8% au cours de
l'année sous examen.Les activités de production des minerais
regroupés dans la sous branche «Autresproduits d'extraction»
ont enregistré une reprise significative. Leur indice deproduction s'est
situé à 86,8 points en 2017 contre 84,0 points en
2016.L'évolution de la production de diamant corrobore celle de l'indice
d'activité de la sous branche. En effet, la production du diamant s'est
accrue de 21,7%, se chiffrantà 18.891 milliers de carats en 2017.La
production industrielle est passée d'un niveau de 3.146 milliers de
carats à 3.488 milliers de 2016 à 2017, tandis que la production
artisanale s'est chiffrée à 15.404 milliers de carats en 2017
contre 12.377 milliers en 2016.
En 2017, la production de l'or s'est établie à
295 kilos contre 442 kilos réalisée en 2016. La multiplication
des cas d'insécurité affecte sensiblement les activités
dansce secteur.
La production de pétrole brut a poursuivi sa tendance
baissière observée depuis quelques années. Ainsi, il a
été noté un repli de 3,9% en 2017, attesté par
unvolume de production chiffrée à 7.536 milliers de baril.
2.2.1.2. SECTEUR SECONDAIREen 2017
a. Industries manufacturières
En 2017, la valeur ajoutée de la branche
«Industries manufacturières » a connu une progression de 2,4%
contre 8,6% en 2016, correspondant à un niveau decontribution à
la croissance de 0,3 point.
Pour sa part, l'indice global d'activité de cette
branche a renseigné une légère amélioration de
0,5%, s'établissant à 88,9 points.
L'activité des «Industries Alimentaires, Boissons
et Tabacs» a sensiblement ralenti en 2017, avec une hausse de 1,3% de sa
valeur ajoutée contre 9,3% en 2016. Il sied de noter que la production
de l'Industrie Alimentaire a enregistré une hausse de 1,4%, alors que
celle des boissons a connu une baisse de 0,4% et, celle de Tabacs,un niveau de
production quasi-nulle. Toutefois, d'une année à l'autre,
l'indiced'activité de la sous-branche s'est raffermi de 0,6%.L'indice
d'activité des «industries Alimentaires » a connu une
amélioration de 1,4% en 2017, se fixant à 128,5 points. Seuls le
pain, la margarine, les aliments pour animaux et la pêche lacustre ont
enregistré une évolution positive de leursproductions, soit en
moyenne 3,0%. Les autres produits ont indiqué une baisse de11,2% pour la
«chocolaterie et biscuiterie » et 6,4% pour les «Graisses et
huilesde table ». Par contre, l'huile de palme et la farine de froment ont
gardé presque lemême niveau de production renseigné en
2016.Pour sa part, l'indice de production des «industries des
Boissons» s'est contracté de0,4% en 2017, se situant à 100,2
points. Comme en 2016, la production des boissonsalcoolisées et celle
des boissons gazeusesont enregistré des évolutions
négativesrespectivement de 0,3% et 0,7%. Cette situation reste
consécutive notamment à la concurrence de certains produits
importés, au déficit de l'énergie électrique etaux
difficultés d'approvisionnement des produits dans certaines parties du
territoirenational, essentiellement à l'Est.
L'activité dans les «Autres industries
manufacturières » s'est nettement améliorée en 2017.
En effet, la valeur ajoutée de cette sous-branche a progressé de
8,4% après 5,0% une année auparavant, résultant de la
bonne performance de ses principales composantes. Son indice de production
s'est légèrement affermi de 0,4% en 2017,s'établissant
à 101,6 points. En effet, à l'exception de l'industrie de
«Chaussures et cuirs », de «Confection et bonneterie, tissage et
impression de tissu », de «Minéraux non métalliques
», de«Fabrications métalliques légères » et
de «Chimie de consommation », lesquellesont accusé des
évolutions négatives respectives de 40,0%, 16,1%, 9,3%, 3,8%et
3,7%. Les autres industries, par contre, ont indiqué des
améliorations. Il s'agitde celles des «Autres non classées
ailleurs » (8,1%), de «Fabrication métalliqueslourdes »
(5,2%), de «Fabrication des produits pétroliers raffinées
» (3,0%), de«Fabrication des papiers, cartons et d'articles en papier
et carton » (3,0%), de «Matériel de transport» (2,6%), de
«Transformation de bois » (1,8%) et «Edition, imprimerie et
reproduction» (1,7%). Par ailleurs, l'industrie de «Plastique »
aenregistré un niveau de progression quasiment nul.
b. Electricité, gaz, vapeur et
eau
L'activité de production et de distribution d'eau et
d'électricité a connu une décélération au
cours de l'année 2017. En effet, la valeur ajoutée de cette
branche a dégagé une croissance de 5,3% au cours de
l'année sous analyse contre 9,3% en2016. Sa contribution à la
croissance a été quasi nulle comme en 2016.
2.2.1.3. SECTEUR TERTIAIREen 2017
a. Bâtiments et travaux
publics
Après la baisse observée de 19,6% en 2016, la
valeur ajoutée des activités de construction s'est accrue
substantiellement de 31,4% en 2017 tel que l'atteste la consommation du ciment
gris dans le secteur privé, laquelle s'est améliorée
de283,4%.
b. Commerce
Les activités de commerce, quoi qu'en ralentissement,
sont restées dynamiquesen 2017. En effet, la valeur ajoutée de
cette branche s'est accrue de 4,7% en 2017 après 6,4% une année
plus tôt, ramenant sa contribution à la croissance à
0,7point de pourcentage après 0,9 point en 2016. La poursuite de son
dynamismerésulte notamment du raffermissement des activités
minières, lesquelles recourentactivement aux biens d'équipement
importés, ainsi qu'au développement desactivités de
commerce sur toute l'étendue du pays.
c. Transports et
Télécommunications
La valeur ajoutée de la branche «Transport et
Télécommunications » s'est accrue de 2,6% en 2017 contre
3,5% en 2016. Sa contribution à la croissance a été de
0,3point contre 0,4 en 2016.
L'activité de transport a globalement renseigné
une évolution mitigée en 2017, concernant le comportement de
ses principaux postes à savoir «le trafic desmarchandises et des
personnes » ainsi que «la manutention dans les principauxports
». En effet, les mouvements des marchandises et des personnes ont
été lesplus dynamiques durant l'année sous analyse,
dégageant ainsi des contributionssupérieures aux manutentions.
En 2017, le service de trafic des marchandises et des
personnes a vu son activité s'accroitre, attesté par la hausse
de 29,7% de son indice d'activité. En effet, le volume des marchandises
s'est considérablement accéléré durant
l'année sousrevue, s'établissant à 30,7% venant de 5,8% en
2016. Cette évolution a résultédu bon comportement
observé dans les transports ferroviaire, routier et
aérienenregistrant des accroissements respectifs de 57,9%, 30,9 et 24,4%
contre 0,1%,5,9% et 7,8%.Le trafic des voyageurs a quant à lui
enregistré une hausse de 19,6% contre 9,1% uneannée auparavant.
Les activités des voyageurs ont été vigoureuses dans leur
globalité,enregistrant des variations de 21,0%, 19,0%, 15,0% et 6,0%
respectivement pour les transports aérien, ferroviaire, routier et
fluvial, par rapport à l'année précédente. Cette
situation est attribuable notamment à la politique d'acquisition des
nouveaux aéronefs mise en oeuvre par la compagnie nationale d'aviation
en vue d'élargir sonréseau régional et international.Les
activités de manutention ont renseigné une baisse de 36,7% de
leur indiced'activité en 2017 contre celle de 20,7% en 2016. En effet,
les quantités des marchandises manutentionnées auxports de
Matadi, Boma et Kinshasa ont régressérespectivement de 38,4%,
11,4 et 13,1%. Il convient de noter que ce ralentissementdes activités
de la manutention est attribuable notamment à la vétusté
des grues parmanque d'entretien.
Télécommunications
En dépit de la légère baisse du nombre
d'abonnés en 2017, l'activité de télécommunication
a révélé une consommation de 19,2 milliards de minutes,
enhausse de 12,1% par rapport à 2016. Ce niveau est attribuable à
l'augmentation dunombre d'appels durant l'année sous analyse.
d. Autres services hors Administration
publique
La valeur ajoutée de la branche «Autres Services
hors Administration publique » s'est accrue de 2,0% en 2017 contre une
hausse de 3,1% observée une année plus tôt, induisant une
légère baisse de sa contribution à la croissance à
0,2 point contre0,3 point une année plutôt.
e. Services d'Administration
publique
La branche «Services d'Administration publique» a
été marquée en 2017 par des facteurs de perturbation,
comparativement à l'année 2016. En effet, la valeur
ajoutée de cette branche a reculé de 1,0% contre un accroissement
de 3,9% une année plus tôt. Ce recul des services d'administration
publique tient en partie des multiplesgrèves des personnels soignants et
éducatifs.
2.2.2.
ANALYSE DE LA DEMANDE GLOBALE
La croissance économique à partir de 2017 a
été tirée essentiellement par la demandeextérieure
nette, laquelle a connu une amélioration de 17,4% contre 8,6% en
2016.Cette évolution est consécutive particulièrement
à la consolidation des exportationsdes biens et services, dans un
contexte de montée des cours des matières premièressur le
marché mondial. Pour sa part, la demande intérieure s'est
légèrementaméliorée de 1,0% après 0,9% une
année auparavant, en raison notamment du boncomportement des
investissements et consommation privés, avec une contributionpositive
à la croissance globale de 1,2 point.
Tableau 2-11 Contribution des
différentes composantes de la demande globale à la croissance du
Produit Intérieur Brut de 2000 à 2007 (en pourcentage du PIB
à prix courants)
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
1. CONSOMMATION FINALE DES MÉNAGES 2. CONSOMMATION
FINALE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES 3. FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE
4. VARIATION DE STOCKS 5. EXPORTATIONS DES BIENS ET SERVICES 6.
IMPORTATIONS DES BIENS ET SERVICES 7. EXPORTATIONS NETTES DES BIENS
SERVICES
|
81,7 7,5 10,5 0,6 6,5 6,7 -0,2
|
88,2 4,9 7,6 0,5 14,2 15,4 -1,2
|
82,6 5,2 8,6 0,7 24,4 21,5 2,9
|
81,4 12,0 12,5 1,2 26,8 33,9 -7,1
|
67,0 16,1 18,5 1,2 35,1 38,0 -2,8
|
57,0 21,3 19,9 1,2 34,5 33,8 0,6
|
64,2 21,7 20,7 1,1 36,1 43,7 -7,7
|
72,1 18,5 19,5 1,0 65,6 76,7 -11,1
|
PRODUIT INTERIEUR BRUT
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport annuel
2007
Tableau 2-12 Contribution des
différentes composantes de la demande globale à la croissance du
Produit Intérieur Brut de 2008 à 2017 (en pourcentage, aux prix
de 2005)
Composantes
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Demande intérieure
|
48,8
|
329,9
|
189
|
177
|
225,9
|
117
|
88,1
|
35,4
|
41,5
|
31,1
|
Consommation
|
34,5
|
5,5
|
145
|
-61,1
|
209,2
|
120
|
69,8
|
77,7
|
-69
|
-28
|
Consommation publique
|
26,8
|
-56,9
|
67,9
|
9,7
|
50,9
|
7,6
|
7
|
4,9
|
-154
|
-76
|
Consommation privée
|
7,7
|
62,4
|
76,9
|
-70,9
|
158,3
|
113
|
62,9
|
72,8
|
84,9
|
48,4
|
Investissements bruts
|
14,4
|
324,4
|
44,2
|
239
|
16,7
|
-3,1
|
18,3
|
-42
|
110,5
|
58,9
|
FBCF
|
14,3
|
324,3
|
43,9
|
238
|
15,6
|
-3,3
|
18,8
|
-44
|
118,1
|
58,9
|
Secteur public
|
3,6
|
101,9
|
-13,7
|
57,7
|
3,4
|
3,7
|
11,6
|
-50
|
-42,1
|
-63
|
Secteur privé
|
10,8
|
222,4
|
57,6
|
180
|
12,2
|
-7
|
7,2
|
6,5
|
160,2
|
122
|
Variation des stocks
|
0
|
0,1
|
0,3
|
0,6
|
1,1
|
0,1
|
-0,5
|
1,3
|
-7,6
|
0
|
Demande extérieur nette
|
51,2
|
-229,9
|
-89
|
-77,3
|
-125,9
|
-16,9
|
11,9
|
64,6
|
58,5
|
68,9
|
Exportations de biens et services
|
17,7
|
-229,9
|
88,2
|
76,3
|
39,5
|
31,7
|
58,7
|
17,1
|
-10,2
|
68
|
Exportations des biens
|
15,2
|
-199,3
|
106
|
68,2
|
39,1
|
35,2
|
60,6
|
19,5
|
-6,1
|
59,9
|
Produits miniers
|
18,5
|
-140,4
|
105
|
65,9
|
37,2
|
34
|
53
|
18,8
|
-6,6
|
52,8
|
Autres produits
|
-3,3
|
-58,9
|
1,7
|
2,3
|
1,9
|
1,2
|
7,6
|
0,7
|
0,5
|
7,1
|
Exportations des services
|
2,5
|
-30,6
|
-18,1
|
8,1
|
0,4
|
-3,5
|
-1,9
|
-2,4
|
-4,1
|
8,1
|
Importations de biens et services
|
33,4
|
0
|
-177
|
-154
|
-165,4
|
-48,6
|
-47
|
47,5
|
68,7
|
0,8
|
Importations des biens
|
29,9
|
0
|
-159
|
-149
|
-105,2
|
-21,1
|
-25
|
12,1
|
113
|
-18
|
Consommations
|
7,6
|
0
|
3,3
|
-0,9
|
-11,9
|
-7,6
|
-3,9
|
-8,8
|
-73,9
|
-1,6
|
Equipements
|
26,5
|
0
|
-134
|
-41,8
|
-2,8
|
1,3
|
-6,1
|
24,9
|
-11,4
|
-9,4
|
Intermédiaires
|
-4,1
|
0
|
-28,1
|
-106
|
-90,5
|
-14,9
|
-15
|
-4
|
198,4
|
-7,3
|
Importations des services
|
3,5
|
0
|
-18,4
|
-4,6
|
-60,2
|
-27,5
|
-22
|
35,4
|
-44,3
|
19,1
|
Produit Intérieur Brut
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Banque Centrale du Congo, Rapport annuel
2007
Commentaires tableaux 2-11 et 2-12 : En
analysant ces deux tableaux ci-haut, il est clair que la demande
extérieure en RDC est souvent négative, cela suit au grand nombre
des exportations. Cet état des choses influence négativement le
PIB et l'une de ses causes est le faible niveau de développement du
secteur secondaire (plus particulièrement les industries
manufacturées) car la faible quantité de fabrication des produits
finis (de consommation intermédiaire ou final) pousse les agents
économiques à tourner leurs regards vers l'extérieur pour
satisfaire à leurs besoins. Ce manque d'industrialisation réduit
également la quantité des exportations et leur valeur car le pays
ne vend en grande partie que des produits miniers non transformés
coûtant de loin moins chers que les produits finis provenant de ces
mêmes matières.
La demande intérieure est, quant à elle, plus
alimentée par les dépenses des consommations privées, et
cette dernière comme on peut le voir en observant le tableau N°7
(2000 à 2007), a le plus contribué au PIB durant cette
période.
La formation brute du Capital a en général une
pente positive malgré une diminution de sa contribution au PIB en 2017
par rapport à 2016, année durant laquelle elle a connu son taux
le plus élevé (de contribution au PIB).
Tableau 2-13 Contribution des
composantes de la demande globale à la croissance(en points de
croissance)
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
Consommation publique
|
1,7
|
-1,6
|
4,8
|
0,7
|
3,6
|
0,6
|
0,7
|
0,3
|
-3,7
|
-2,8
|
Consommation privée
|
0,5
|
1,8
|
5,5
|
-4,9
|
11,2
|
9,5
|
6,0
|
5,0
|
2,0
|
1,8
|
FBCF
|
0,9
|
9,3
|
3,1
|
16,3
|
1,1
|
-0,3
|
1,8
|
-3,0
|
2,8
|
2,2
|
Exportations de biens et services
|
1,1
|
-6,6
|
6,3
|
5,2
|
2,8
|
2,7
|
5,6
|
1,2
|
-0,2
|
2,5
|
Importations de biens et services
|
2,1
|
0,0
|
-12,6
|
-10,6
|
-11,7
|
-4,1
|
-4,4
|
3,3
|
1,6
|
0,0
|
Taux de croissance PIB
|
6,2
|
2,9
|
7,1
|
6,8
|
7,0
|
8,5
|
9,5
|
6,8
|
2,6
|
3,7
|
Source : Elaboré sur base du tableau
2-12
Figure 2-18 Contribution des
composantes de la demande globale à la croissance (en points de
croissance)
Source : Elaboré sur base du tableau
2-13
Commentaires Tableau 2-13 et Graphique
2-18 : les données ci-dessus nous montrent l'apport
négatif (plus particulièrement sur le graphique 2-18) qu'ont les
importations sur la croissance du fait qu'elles sont souvent supérieures
aux exportations. En 2014, année durant laquelle le pays a connu le plus
grand taux de croissance, la contribution des exportations (5,6) en points de
croissance a été supérieure en valeur absolue que celle
négative des importations (-4,4) contrairement à 2008-2009,
années durant lesquelles le pays à subit un fort taux
d'inflation. Une demande extérieure positive a un impact positif sur la
croissance contrairement à celle négative.
En outre, les dépenses des consommations totales et les
investissements ont un apport considérable sur la croissance
malgré une légère prédominance de la consommation
privée surtout durant les années de forte croissance comme en
2010, 2012, 2013 ou encore 2014.
2.2.2.1. DEMANDE INTERIEURE
Tableau 2-14 Evolution des
composantes de la demande intérieure
|
Dépenses de consommation finale des ménages
($ US constants de 2010)
|
Variation (en %)
|
Dépenses de consommation finale des administrations
publiques ($ US constants de 2010)
|
Variation (en %)
|
Formation brute de capital fixe ($ US constants de 2010)
|
Variation (en %)
|
2000
|
10 701 147 943
|
|
402 680 146
|
|
1 286 455 788
|
|
2001
|
10 616 850 313
|
-0,79
|
263 824 924
|
-34
|
1 379 934 072
|
7
|
2002
|
9 562 347 031
|
-9,93
|
430 816 600
|
63
|
2 038 452 095
|
48
|
2003
|
11 819 557 684
|
23,61
|
380 024 821
|
-12
|
2 105 172 654
|
3
|
2004
|
12 363 515 492
|
4,60
|
582 826 528
|
53
|
1 970 689 027
|
-6
|
2005
|
13 229 589 780
|
7,01
|
719 615 366
|
23
|
2 300 618 718
|
17
|
2006
|
13 244 033 505
|
0,11
|
898 749 566
|
25
|
2 740 366 281
|
19
|
2007
|
14 215 611 290
|
7,34
|
968 435 820
|
8
|
3 077 431 334
|
12
|
2008
|
14 296 134 810
|
0,57
|
1 161 974 566
|
20
|
3 274 386 939
|
6
|
2009
|
14 615 857 447
|
2,24
|
961 746 580
|
-17
|
5 443 098 514
|
66
|
2010
|
15 624 114 747
|
6,90
|
1 573 242 920
|
64
|
6 194 086 993
|
14
|
2011
|
14 661 497 113
|
-6,16
|
1 664 155 919
|
6
|
10 413 293 604
|
68
|
2012
|
17 030 395 581
|
16,16
|
2 186 979 024
|
31
|
10 717 960 025
|
3
|
2013
|
19 187 430 253
|
12,67
|
2 286 543 697
|
5
|
10 636 105 117
|
-1
|
2014
|
20 679 169 142
|
7,77
|
2 397 469 168
|
5
|
11 205 908 145
|
5
|
2015
|
22 054 596 965
|
6,65
|
2 459 564 488
|
3
|
10 150 212 622
|
-9
|
2016
|
22 587 422 036
|
2,42
|
1 731 536 285
|
-30
|
11 212 600 482
|
10
|
2017
|
23 121 264 040
|
2,36
|
1 162 901 548
|
-33
|
13 824 836 621
|
23
|
2018
|
23 545 076 498
|
1,83
|
1 260 076 651
|
8
|
14 632 386 013
|
6
|
Source : Elaboré sur base des données
de : Indicateurs du développement dans le monde
Commentaire Tableau 2-14 :En
général les éléments de la demande
intérieure ont une progression positive malgré les quelques
années où leurs variations ont été négative
telle qu'en 2009 pour les dépenses de consommation finale des
administrations publiques qui ont subi une réduction de 17% par rapport
à 2016. Cela était dû aux politiques économiques
restrictives pour lutter contre l'élévation du taux d'inflation
induite par la crise économique internationale de 2008. Le point le plus
positif dans l'évolution de ses trois composantes est la très
grande progression des investissements, la formation brute de capital fixe est
passée de 1 286 455 788 US contant de 2010en 2000 à 14 632
386 013 US constant de 2010 en 2018.
Situation de la demande intérieure en 2017
En 2017, la demande intérieure a été
soutenue par l'investissement et la consommationprivés, dans un contexte
de ralentissement de la consommation publique.Globalement, la consommation
finale s'est repliée de 1,2% en 2017 contre un replide 2,5% en 2016,
avec une contribution négative de 1,0 point de pourcentage à
lacroissance.En poursuivant sa tendance baissière, la consommation
publique a été la faiblecomposante de la demande
intérieure, avec une décroissance de 32,8% et unecontribution
négative à la croissance de 2,8 points, en raison essentiellement
desmesures prises par le Gouvernement pour contenir certaines dépenses
courantes,dans un contexte de faible mobilisation des recettes publiques.En ce
qui concerne la consommation privée, elle a enregistré une hausse
de sonrythme de croissance, soit 2,3% contre 2,4% l'année
précédente, consécutive àl'évolution
modérée des revenus des ménages, de la persistance du
niveau élevé duchômage et de poussées
inflationnistes enregistrées au cours de la période.Concernant
les investissements, la formation brute de capital fixe (FBCF)
aenregistré une progression de 7,5%, en volume, après 9,7% en
2016, en liaisonavec le raffermissement des investissements privés,
lesquels ont progressé de 17,3%après 16,8% en 2016. Cette
évolution est corollaire à la reprise du dynamisme
del'activité extractive favorisé par le relèvement des
cours de produits de base. Enrevanche, les investissements publics ont
baissé de 73,6% en 2017 sous l'effet dela non-exécution de
certains projets publics. A la faveur de cette évolution, le taux
d'investissement s'est ressorti à 30,3% du PIB après 29,2% en
2016.
2.2.2.2. DEMANDE EXTERIEURE
Tableau 2-15 Evolution des
composantes de la demande extérieure
|
Exportations de biens et de services ($ US constants de
2010)
|
Variation (en %)
|
Importations de biens et de services ($ US constants de
2010)
|
Variation (en %)
|
Demande extérieure
|
Variation (en %)
|
2000
|
3 786 405 822
|
-3,63
|
2 432 037 317
|
13,29
|
1 354 368 505
|
-24,00
|
2001
|
3 048 261 727
|
-19,49
|
1 873 156 998
|
-22,98
|
1 175 104 729
|
-13,24
|
2002
|
5 562 280 274
|
82,47
|
2 641 466 115
|
41,02
|
2 920 814 158
|
148,56
|
2003
|
6 382 440 380
|
14,75
|
5 555 714 250
|
110,33
|
826 726 130
|
-71,70
|
2004
|
6 557 293 958
|
2,74
|
5 439 902 949
|
-2,08
|
1 117 391 009
|
35,16
|
2005
|
7 409 634 526
|
13,00
|
6 719 969 292
|
23,53
|
689 665 234
|
-38,28
|
2006
|
6 715 584 858
|
-9,37
|
5 930 563 552
|
-11,75
|
785 021 306
|
13,83
|
2007
|
8 510 660 691
|
26,73
|
7 713 529 191
|
30,06
|
797 131 500
|
1,54
|
2008
|
8 909 385 144
|
4,69
|
7 180 469 323
|
-6,91
|
1 728 915 822
|
116,89
|
2009
|
6 389 761 812
|
-28,28
|
7 180 469 323
|
0,00
|
-790 707 511
|
-145,73
|
2010
|
8 865 916 412
|
38,75
|
10 704 459 171
|
49,08
|
-1 838 542 759
|
132,52
|
2011
|
11 083 967 084
|
25,02
|
13 869 099 191
|
29,56
|
-2 785 132 107
|
51,49
|
2012
|
12 349 643 744
|
11,42
|
17 622 802 354
|
27,07
|
-5 273 158 610
|
89,33
|
2013
|
13 649 643 546
|
10,53
|
19 035 638 524
|
8,02
|
-5 385 994 978
|
2,14
|
2014
|
16 568 876 722
|
21,39
|
20 684 175 569
|
8,66
|
-4 115 298 847
|
-23,59
|
2015
|
17 247 853 116
|
4,10
|
19 345 887 174
|
-6,47
|
-2 098 034 059
|
-49,02
|
2016
|
17 096 830 235
|
-0,88
|
18 627 983 169
|
-3,71
|
-1 531 152 934
|
-27,02
|
2017
|
18 352 462 301
|
7,34
|
20 442 951 882
|
9,74
|
-2 090 489 582
|
36,53
|
2018
|
20 945 499 531
|
14,13
|
21 412 189 109
|
4,74
|
-466 689 578
|
-77,68
|
Source : Elaboré sur base des données
de : Indicateurs du développement dans le monde
Commentaire : Le tableau ci-haut nous expose
l'évolution de la demande extérieure pour la période sous
étude, et cette dernière est en grande partie négative
surtout à partir de 2009. Cette situation est conséquente, entre
autres, de l'augmentation des importations et de la dévaluation de la
monnaie locale (Congo Démocratique Franc) par rapport aux dollars
américain ou encore d'autres devises ; ce qui augmente de ce fait
la valeur des importations vu qu'elles coûtent plus chers lorsque la
monnaie locale perd en valeur tel qu'en 2009 ou encore en 2016.
Cette demande extérieure négative est
également due à la non-diversification des produits et services
exportés. Les produits miniers représentent presque la
quasi-totalité des exportations de la République
Démocratique du Congo, et par conséquent, de qu'à
l'internationale leurs cours subissent des fluctuations, c'est
l'économie générale du pays qui est affectée
(dévaluation monétaire, inflation) comme en 2016.
Situation de la demande extérieure en 2017
Les exportations totales de biens et services ont connu une
reprise de 9,3% contreune régression de 0,9% en 2016, induisant une
contribution positive à la croissancede 2,5 points de pourcentage,
faisant de cette composante le principal moteur dela croissance en 2017. Cette
évolution est consécutive notamment à la vigueur
del'activité extractive, laquelle a induit une hausse des exportations
du cuivre et du cobalt.
Par ailleurs, les importations des biens et services, quant
à elles, ont légèrement chuté de 0,1%, après
le recul de 3,7% en 2016, renseignant une contribution quasi nulle à la
croissance, suite essentiellement à la baisse drastique des importations
des services (-8,9%).
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre nous avons présenté la
politique monétaire de la Banque Centrale du Congo et
procédé à l'évaluation de la croissance
économique en République Démocratique du Congo.
La politique monétaire menée par la BCC a pour
objectif final la maitrise de l'inflation. Pour ce qui est des objectifs
intermédiaire et opératoire, elle a opté pour la masse
monétaire et la base monétaire, ce qui prouve qu'elle tend plus
à une politique monétaire d'obédience monétariste.
Elle use des taux de réserve obligatoire, du Bon BCC et du taux
directeur comme instruments. Pour sa transmission, elle passe par le canal du
taux d'intérêt, le canal du crédit et celui de change.
Depuis 2010 elle tend à réaliser la majorité de ses
objectifs, hormis en 2016-2017, période à laquelle le pays
à subit un fort taux d'inflation. Mais à partir de 2018 la
situation semble revenir à la normale.
En outre, elle est confrontée à des nombreuses
limites et contraintes telles que le niveau dedollarisation élevé
(plus de 80 %), la dominance budgétaire, le manque
d'indépendance, leniveau élevé de l`économie
informelle, le faible taux de bancarisation (moins de 10%), le financement
monétaire du déficit budgétaire etl'absence d`un bon
état du système financier.
Pour ce qui est de la croissance économique en
R.D.Congo, elle présente une progression positive et est en grande
partie soutenue par le secteur primaire (extraction minière).
Néanmoins, elle est freinée par le manque
d'industrialisation dans le pays, la non diversification des productions et
également par le faible niveau de la demande extérieure, cette
dernière est restée négative jusqu'en 2017,
conséquence du niveau exagéré des importations.
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE L'INCIDENCE DE LA POLITIQUE
MONETAIRE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC
Dans ce chapitre nous chercherons à évaluer
l'apport qu'a la politique monétaire menée par la Banque Centrale
du Congo sur l'évolution du PIB. Pour ce faire, nous utiliserons
l'économétrie pour le traitement de nos variables via le
modèle ARIMA sur logiciels Eviews. L'évaluation de la politique
monétaire se fera par l'analyse de l'un de canaux de transmissions
utilisés par la BCC à savoir, le canal du crédit. Nous
avons opté pour ce dernier car c'est par lui que sont transmis les
effets de la politique monétaire à l'économie
réelle (via l'optique de la demande) en jouant sur le niveau des
crédits.
Le crédit bancaire à un impact
considérable sur la croissance économique, il permet de stimuler
la demande (investissement et consommation), qui à son tour stimule la
production. La politique monétaire via ses différents taux
(directeur, de réserve obligatoire) impacte les taux
d'intérêts des banques commerciales qui, à leur tour
influent sur le niveau des emprunts.
Pour notre étude, nous avons allons analyser le lien
entre le taux directeur, le coefficient de réserve obligatoire, les taux
des Bon BCC, le niveau des crédits à l'économie et la
variation du PIB.
Le taux directeur est le taux de refinancement des banques de
second rang. Ce dernier est plus ou moins étroitement
corrélé aux taux de crédit et d'épargne. En effet,
les banques commerciales empruntent aux banques centrales au taux directeur si
elles en ont besoin. Le taux directeur fixé par la banque centrale
influence indirectement les taux d'intérêts qui seront
proposés aux ménages et aux entreprises par les banques
commerciales. Le taux d'intérêt étant un des
déterminants des décisions d'investissement (lorsqu'elles sont
financées par un crédit), la banque centrale régule
l'investissement lorsqu'il y a lieu, ou encourage l'investissement dans les
périodes de creux économiques. Les
autorités
monétaires peuvent faire varier le montant des réserves
obligatoires en fonction de leur volonté de limiter l'expansion du
crédit.
La politique monétaire peut influencer la
quantité des crédits accordés à l'économie
en jouant sur ses différents taux, principalement le coefficient de
réserve obligatoire et le taux directeur. Les crédits bancaires
quant à eux, ont un effet direct sur la demande qui, peut influencer
positivement ou négativement le niveau de production.
3.1. SPECIFICATION DU MODELE
L'une des hypothèses du modèle classique de
régression linéaire, l'hypothèse 9, est que le
modèle utilisé dans l'analyse est
« correctement » spécifié. Si ce n'est pas le
cas, on rencontre le problème de l'erreur de spécification du
modèle ou biais de spécification du modèle (Damodar,
2003).
3.1.1.
FORME FONCTIONNELLE
Comme vu précédemment,selon la théorie de
la synthèse classico-keynésienne représentée par le
modèle IS -LM, les chocs monétaires sont transmis à la
sphère réelle à travers le taux d'intérêt. Il
existe une relation décroissante entre masse monétaire et taux
d'intérêt : plus les taux sont hauts, plus la masse
monétaire est basse et réciproquement. Il y a diverses origines
à cela, la première étant ce que font les agents de leur
épargne, la seconde étant que la création monétaire
par l'emprunt dépend des taux d'intérêts.
En premier lieu, les taux influencent la manière dont
les agents répartissent leur patrimoine entre monnaie et actifs. Pour
simplifier les explications, on suppose que l'argent des agents
économiques se répartit entre obligations et monnaie, la
répartition dépendant des taux en vigueur. Si les taux varient,
les agents vont alors remplacer de la monnaie par des obligations
(rémunérées par un intérêt), ou
inversement.
Dans les faits, il existe une relation entre les taux
directeurs et ceux pratiqués par les banques commerciales. Rappelons
quelques faits : les banques commerciales font face à une demande
de crédits de la part des agents économiques souhaitant
emprunter. Elles répondent à cette demande en fournissant une
partie des emprunts demandés. Autrement, une demande de crédits
fait face à une offre bancaire de crédits. L'intersection entre
cette offre et cette demande donne le volume total de crédit circulant
dans l'économie, c'est -à -dire la masse monétaire.
Le taux directeur va moduler l'offre de crédit et les
taux d'intérêts bancaires, par deux mécanismes : le
premier mécanisme impose un taux plancher, tandis que l'autre impose un
taux plafond.
Commençons par expliquer pourquoi les taux de la banque
centrale servent de plancher. Cela provient du fait suivant : les banques
commerciales prêtent l'argent qu'elles empruntent à la banque
centrale. Prenons l'exemple d'une entreprise qui souhaite emprunter 100.000 CDF
à sa banque. Si la banque n'a pas les fonds nécessaires pour ce
prêt, elle les emprunte sur le marché monétaire. Et seule
la banque centrale peut créer la monnaie demandée si celle-ci
vient à manquer dans le système économique. La banque
commerciale va donc emprunter de l'argent à la banque centrale et le
prêter à des entreprises ou des ménages. Évidemment,
la banque centrale ne prête pas ses réserves à taux
zéro, mais charge ses prêts au taux directeur. Ce système
n'est rentable que si le taux du prêt est plus important que le taux
directeur. Emprunter à 1% pour prêter à 2 ou 3% est
rentable, mais emprunter à 2% pour le prêter à 1% signifie
une perte pour la banque.
L'existence d'un taux plafond est lié au fait que les
banques commerciales sont toutes en concurrence, ce qui les pousse à
baisser leurs taux ou tout au moins à les garder proches des taux des
autres banques. Une banque ne peut pas augmenter ses taux trop haut, sous peine
de perdre ses clients, partis voir la concurrence. Cela impose en quelque sorte
des taux les plus bas possibles, le plus bas possible étant très
proche des taux directeurs.
Etant donné que le niveau de crédits à
l'économie a un impact considérable sur la consommation et
l'investissement (PIB par la demande), notre analyse se chargera d'analyser
cette relation à deux niveaux.
Premièrement (notre première équation),
nous allons évaluer l'effet des instruments directs (le taux directeur,
le coefficient de réserve obligatoire et le Bon BCC) de la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo sur le niveau des
crédits à l'économie. Signalons que nous avons opté
pour le canal étroit du crédit et non celui large (du bilan) du
fait que les marchés des capitaux ne sont pas développés
en République Démocratique du Congo.
Equations mathématiques
Equation 1: Lcred = f (lro, ltdir, lbnbcc)
Equation 2: Css=f (lcred)
Equation économétrique
Lcred t = C(1) + C(2)*lrot +
C(3)*ltdirt - C(4)*lbnbcct + ?t
Signalons que :
o Lcred t= logarithme des
crédits accordé à l'économie au temps t
o lrot= logarithme du coefficient
de réserve obligatoire au temps t
o ltdirt= logarithme du taux
directeur au temps t
o Css= la croissance économique
o ?t = erreurs du
modèle
o C(1) = Constante
o C(2), C(3) et c(4) = respectivement les
élasticités des crédits accordé à
l'économie, du coefficient de réserve obligatoire et du taux
directeur en l'absence des retards qui sont analysés dans la
quatrième partie de ce chapitre.
Figure 3-1 Modèle théorique
d'analyse
3.1.2. MODELE D'ANALYSE
Variable dépendante
ou expliquée
Variable indépendante ou explicative
Croissance économique
Canal du crédit
Politique monétaire
0
Comme toute politique économique, la politique
monétaire de la BCC a aussi pour but de soutenir la croissance
économique dans le pays. Pour transmettre ses impulsions, la politique
monétaire passe par divers canaux, tel que le canal étroit du
crédit. Ainsi elle affecte la demande des agents économiques et
influe indirectement sur le PIB.
A cet effet, nous allons voir le sens de causalité des
variables avec le test de causalité de GRANGER puis estimer ARIMA.
Nous signalons que pour traiter les données
utilisées dans ce travail, nous avons utilisé le logiciel EVIEWS
9. Cet outil d'économétrie qui constitue sans doute un
véritable support à l'analyse économique de ce genre, nous
a permis de répondre efficacement à la question de recherche de
notre étude.
Tableau 3-1
Opérationnalisation des variables
Variables
|
indicateurs
|
Politique monétaire
|
· Taux directeur
· Taux de réserve obligatoire
· Taux bon BCC
|
Canal de crédits
|
· Volume des crédits accordé à
l'économie
|
Croissance économique
|
· Taux de croissance économique
|
Source : Auteur (sur base de la théorie)
3.2. ANALYSES PRELIMINAIRES
3.2.1. SOURCES DES DONNEES
Les données des séries sous-examen sont des
données secondaires que nous n'avons pas directement
récoltées sur base d'une quelconque enquête ou recensement,
mais plutôt elles proviennent principalement des rapports de la Banque
Mondiale et de la Banque Centrale du Congo. Ces données sont par
différentes simulations trimestrialisées en commençant par
l'année 2003 jusqu'en 2018, soit l'équivalent de 64
observations.
Tableau 3-2 Statistique descriptive
|
CSS
|
LBNBCC
|
LCRED
|
LRO
|
LTXDIR
|
Mean
|
5.866875
|
1.988702
|
13.48945
|
1.751137
|
2.496991
|
Median
|
6.290625
|
2.553631
|
13.81896
|
1.945910
|
2.853050
|
Maximum
|
9.712500
|
4.325052
|
15.20750
|
2.612475
|
4.339518
|
Minimum
|
1.614687
|
-1.948448
|
10.28861
|
0.584843
|
0.497403
|
Std. Dev.
|
2.041820
|
1.613655
|
1.453109
|
0.611865
|
1.125470
|
Skewness
|
-0.320953
|
-0.777257
|
-0.591013
|
-0.619612
|
-0.425183
|
Kurtosis
|
2.454187
|
2.777847
|
2.135091
|
2.276539
|
2.021730
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
1.893216
|
6.575637
|
5.720672
|
5.490854
|
4.480358
|
Probability
|
0.388055
|
0.037335
|
0.057250
|
0.064221
|
0.106439
|
|
|
|
|
|
|
Sum
|
375.4800
|
127.2769
|
863.3245
|
112.0728
|
159.8074
|
Sum Sq. Dev.
|
262.6487
|
164.0445
|
133.0261
|
23.58587
|
79.80098
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
64
|
64
|
64
|
64
|
64
|
Source : auteur (à l'aide d'Eviews
9) Il ressort du tableau ci-dessus que le taux de croissance
économique est plus volatile que d'autres variables ; aussi, l'on
note que toutes les variables sous-étude sont normalement
distribuées (Prob. Jarque-Bera <5%).
Figure 3-2 Evolution graphique des variables
Source : auteur (à l'aide d'Eviews 9)
Sur la période allant de 2003 à 2018, le taux de
croissance économique ressort une moyenne de 5.866875 dans chaque
trimestre, avec une forte volatilité traduit par un écart type de
2.041820%.
Comme il se laisse voir dans les graphiques ci-haut, la
courbedes crédits présente une évolution linéaire
et celle du taux de réserve obligatoire une évolution
quasi-linéaire. Par contre les autres variables sous-examen
présentent des courbes avec tendance ou saisonnalité. De ce fait,
nous pouvons alors faire présomption de non-stationnarité pour
les séries CSS (croissance économique), LBNBCC (Bon BCC) et
LTXDIR (Taux directeur) et présomption de stationnarité pour les
séries lcred (crédits à l'économie) et lro
(coefficient de réserve obligatoire).
3.2.2.
ANALYSE DE LA STATIONNARITE
La plupart des données temporelles
macroéconomiques sont des réalisations des processus non
stationnaires (NELSON et PLOSSER, 1982). Lorsqu'on travaille avec des
séries temporelles, il faut vérifier au préalable que
celles-ci sont stationnaires. S'il s'avère que ce n'est pas le cas, il
faut trouver une bonne façon de les rendre stationnaires. C'est pour
cette raison qu'avant tout traitement économétrique, il convient
de s'assurer de la stationnarité des variables. Une série
chronologique est donc stationnaire si son espérance et sa variance
restent inchangées dans le temps(Bourbonnais, 1998).
En d'autres termes, une série stationnaire ne comporte
ni saisonnalité, ni tendance. Dickey Fuller ainsi que Phillips et
Perron ont mis au point un test permettant non seulement de détecter
l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la bonne
manière de stationnariser une série. Cette condition de
stationnarité doit être vérifiée pour chacune
des séries afin d'éviter des régressions fallacieuses
pour lesquelles les résultats pourraient être «
significatifs », alors qu'ils ne le sont pas. La
stationnarité renvoie au caractère infiniment persistant des
séries à la suite d'aléa. Cette propriété
estsouhaitée dans le cadre des estimations sur les données
temporelles car elle évite les risques de régressions
fallacieuses. Il existe une grande variété de tests de
stationnarité des variables. Ainsi, les tests usuels sont ceux
d'ADF et PP suite à leur simplicité. Dans le cadre de
ce travail, nous procèderons par le test de Dickey Fuller
augmenté.
Tableau 3-3 Test de Dickey
Fuller augmentés
Variables
|
A niveau
|
En différence 1ere
|
En différence 2nd
|
Constat
|
CSS
|
-0.959149
(0.2973)
|
-1.963887
(0.0482)**
|
|
I(1)
|
LBNBCC
|
-1.168533
(0.2185)
|
2.348632
(0.0195)**
|
|
I(1)
|
LCRED
|
-4.357775
(0.0009)
|
|
|
I(0)
|
LRO
|
-3.493347
(0.0502)
|
-1.017734
(0.2740)
|
-6.768039
(0.0000)*
|
I(2)
|
LTXDIR
|
-1.012808
(0.2762)
|
-2.259952
(0.0242)**
|
|
I(1)
|
Source : auteur (nos estimations sur Eviews 9)
(.) : Probabilités ; * : stationnaire à 1% ;
** : stationnaire à 5%
De ce tableau, en employant le test de racine unitaire de
Dickey-Fuller augmenté (DFA), La croissance économique, le bon
BCC et le taux directeur sont stationnaire après une
différenciation première tandis que la série taux
directeur est intégrée d'ordre I(2). Ces résultats peuvent
être vus en comparant les valeurs observées (en termes absolus)
des statistiques de DFA aux valeurs critiques au seuil de 5 %. Et que donc,
l'hypothèse de non stationnarité est rejetée puisque
toutes les variables ont été rendue stationnaires après
leurs intégrations appart CRED qui l'était déjà
à niveau.
Figure 3-3 Courbes d'évolution des séries
stationnaires
Source : Auteur (A l'aide d'Eviews 9)
Les graphiques ci-dessus nous montre l'évolution de
courbes des séries stationnaire(CRED) et rendues stationnaire
après une différenciation première appliquées sur
(CSS, LBNBCC et TXDIR) et une intégration d'ordre deuxième sur la
première série (LRO).
3.3. CORRELATION ET CAUSALITE
3.3.1. CORRELATION
En probabilités et en statistique, la
corrélation entre plusieurs variables aléatoires ou statistiques
est une notion de liaison qui contredit leur indépendance. Cette
corrélation est très souvent réduite à la
corrélation linéaire entre variables quantitatives,
c'est-à-dire l'ajustement d'une variable par rapport à l'autre
par une relation affine obtenue par régression linéaire. Pour
cela, on calcule un coefficient de corrélation linéaire quotient
de leur covariance par le produit de leurs écarts types. Son signe
indique si des valeurs plus hautes de l'unecorrespondent en moyenne à
des valeurs plus hautes ou plus basses pour l'autre.
La valeur absolue du coefficient, toujours comprise entre 0 et
1, ne mesure pas l'intensité de la liaison mais la
prépondérance de la relation affine sur les variations internes
des variables. Un coefficient nul n'implique pas indépendance, car
d'autres types de corrélation sont possibles.
Le fait que deux variables soient « fortement
corrélées » ne démontre pas qu'il y ait une
relation de causalité entre l'une et l'autre. Le contre-exemple le plus
typique est celui où elles sont en fait liées par une
causalité commune. Cette confusion est connue sous l'expression Cum hoc
ergo propter hoc.
Tableau 3-4 : Matrice des
corrélations entre variables
|
CSS
|
LBNBCC
|
LCRED
|
LRO
|
LTXDIR
|
CSS
|
1
|
-0,19543
|
-0,13868
|
-0,30003
|
-0,45328
|
LBNBCC
|
-0,19543
|
1
|
-0,08053
|
0,206941
|
0,749533
|
LCRED
|
-0,13868
|
-0,08053
|
1
|
-0,01511
|
-0,1361
|
LRO
|
-0,30003
|
0,206941
|
-0,01511
|
1
|
0,193135
|
LTXDIR
|
-0,45328
|
0,749533
|
-0,1361
|
0,193135
|
1
|
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Le tableau ci-dessus dénote une corrélation
négative entre le taux du Bon BCC, le coefficient de réserve
obligatoire, le taux directeur et le niveau de crédit à
l'économie. Cette situation est normale et confirme la théorie,
car l'évolution des taux d'intérêt est en sens inverse du
niveau des crédits à l'économie. La Banque Centrale du
Congo pour réduire ou augmenter le niveau de masse monétaire joue
sur le niveau de ses différents taux d'intérêts,
principalement le taux directeur. C'est ainsi qu'en 2017, pour lutter contre la
forte poussée inflationniste de l'époque, la BCC à
majoré le taux directeur de 7% à 20% et le Bon BCC (à 7
jours) de 4% à 15% dans le but de ponctionner la liquidité et
réduire ainsi la masse monétaire.
Les instruments de la politique monétaire (de la BCC)
quant à eux, ont une corrélation positive, surtout le taux
directeur et le taux du Bon BCC (cela peut s'expliquer par le fait que les deux
sont des taux à court terme et sont utilisés presque
simultanément à chaque choc économique). Par contre leurs
corrélations avec le taux de croissance économique est
négative, ce qui confirme encore une fois la théorie, du fait que
la demande conditionne la production, si cette dernière diminue, par
exemple suite à une politique monétaire restrictive (hausse du
taux directeur, Bon BCC...), il y a une forte probabilité que le revenu
national soit négativement affecté.
3.3.2. CAUSALITE
La causalité a été introduite dans l'
analyse
économétrique par
Wiener (1956) et
Granger (1969).
À l'origine, on retrouve la formalisation de la notion de
causalité en
physique, notamment dans
les travaux d'
Isaac Newton sur la
force motrice (cause) et le changement de mouvement (effet). Dans ce cas, la
notion de causalité traduit un principe d'après lequel si un
phénomène est la cause d'un autre phénomène,
nommé "effet", alors ce dernier ne peut pas précéder la
cause. Cependant, sa définition conceptuelle remonte aux discours d'
Aristote ou de
David Hume.
Transposée en économie, la notion de
causalité revêt une connotation technique spécifique. En
effet, si une variable causait une autre variable, alors nécessairement
les deux variables doivent être corrélées. À
l'inverse, il ne suffit pas que deux variables soient corrélées,
pour qu'il y ait causalité (corrélation n'est pas
causalité).Toutefois, l'idée de base de la causalité au
sens de Granger est qu'une série temporelle x1, t causerait
une autre série x2, t lorsque la connaissance du
passé de x1, t entraîne une prévision distincte
de celle fondée uniquement sur le passé de x2, t.
Autrement dit, une série chronologique x1, t cause au sens de
Granger une autre série x2, t, si conditionnée aux
valeurs passées de x1, t l'erreur quadratique moyenne de
prédiction de x2, t+1 est inférieure par rapport
à celle où les informations relatives aux valeurs passées
de x1, t étaient omises.
Tableau 3-5 causalité au
sens de Granger
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 09/17/19 Time: 02:55
|
Sample: 2003Q1 2018Q4
|
|
Lags: 20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LBNBCC does not Granger Cause CSS
|
43
|
1170.47
|
0.0009
|
CSS does not Granger Cause LBNBCC
|
8358.23
|
0.0001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCRED does not Granger Cause CSS
|
43
|
2.23867
|
0.3540
|
CSS does not Granger Cause LCRED
|
2.80212
|
0.2958
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LRO does not Granger Cause CSS
|
42
|
653.070
|
0.0308
|
CSS does not Granger Cause LRO
|
3.62878
|
0.3946
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTXDIR does not Granger Cause CSS
|
43
|
56.3575
|
0.0176
|
CSS does not Granger Cause LTXDIR
|
107.276
|
0.0093
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCRED does not Granger Cause LBNBCC
|
43
|
22.9
514
|
0.0425
|
LBNBCC does not Granger Cause LCRED
|
14.6519
|
0.0658
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LRO does not Granger Cause LBNBCC
|
42
|
28.0758
|
0.1478
|
LBNBCC does not Granger Cause LRO
|
31.1289
|
0.1404
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTXDIR does not Granger Cause LBNBCC
|
43
|
35.0589
|
0.0281
|
LBNBCC does not Granger Cause LTXDIR
|
29.3581
|
0.0334
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LRO does not Granger Cause LCRED
|
42
|
259.790
|
0.0489
|
LCRED does not Granger Cause LRO
|
1169.70
|
0.0230
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTXDIR does not Granger Cause LCRED
|
43
|
57.2028
|
0.0173
|
LCRED does not Granger Cause LTXDIR
|
15.4130
|
0.0626
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTXDIR does not Granger Cause LRO
|
42
|
0.70217
|
0.7533
|
LRO does not Granger Cause LTXDIR
|
1170.07
|
0.0230
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Il ressort du test de causalité au sens de Granger ce
qui suit :
- Le taux de croissance explique, et est expliqué par
la totalité des instruments de la politique monétaire (taux
directeur, taux Bon BCC et coefficient de réserve obligatoire) mais il
n'est pas expliqué, ni n'explique, le niveau de crédit à
l'économie.
- Le niveau de crédit accordé à
l'économie présente la même situation que le taux de
croissance.
- Le taux directeur est expliqué par le taux de
croissance économique et ce dernier est expliqué à son
tour par le taux directeur (présence d' « effet feedback
»). Il est également expliqué (le taux directeur) par le
taux du Bon BCC et vice-versa.
- Le taux du Bon BCC est expliqué par le crédit
à l'économie mais ce dernier (le crédit) ne l'explique
pas. Par contre il est (taux du Bon BCC) est expliqué par le taux de
croissance et vice versa.
- Le coefficient de réserve obligatoire explique, et
est expliqué par le niveau de crédit accordé à
l'économie, il explique également la croissance et le taux
directeur.
Schématiquement, ces liens se traduisent comme suit :
Figure 3-4 : Causalité entre
variables
Le fait que les instruments de la politique monétaire
menée par la Banque Centrale du Congo expliquent le taux de croissance
du PIB, alors que le niveau ne crédit accordé à
l'économie ne l'explique pas, peut sembler anormal. Mais cela pourrait
être expliqué par le fait que le niveau de crédit
n'explique pas la croissance économique dans le pays, d'autres
éléments entrent en compte. Mais le lien de causalité
entre le taux directeur, le taux du Bon BCC et le coefficient de réserve
obligatoire peut s'expliquer par le fait que la BCC adapte sa politique
monétaire en fonction du taux de croissance. Dans ce cas, il sera
primordial de tenir compte du temps de réaction de différentes
variables en ce qui concerne leurs causalités pour mieux cerner leurs
relations.
3.3.
DETERMINATION DE DECALAGE TEMPOREL PAR LE CORRELOGRAMME
Figure 3-5 Correlogramme du taux de croissance
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Ce tableau montre que l'autocorrélation partielle pour
la variable CSS (taux de croissance du PIB) présente 4 pics qui sortent
de l'intervalle. De ce fait, la variable sera retardée de 4
périodes (trimestres).
Figure 3-6 Correlogramme du taux Bon BCC
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Ce tableau montre que l'autocorrélation partielle pour
la variable LBNBCC (taux du Bon BCC) présente 5 pics qui sortent de
l'intervalle. De ce fait, la variable sera retardée de 5 périodes
(trimestres).
Figure 3-7 Correlogramme du niveau des
crédits
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Ce tableau montre que l'autocorrélation partielle pour
la variable LCRED (niveau de crédit accordé à
l'économie) présente 1 pic qui sort de l'intervalle. De ce fait,
la variable sera retardée d'une période (trimestres).
Figure 3-8 Correlogramme du coefficient de
réserve obligatoire
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Ce tableau montre que
l'autocorrélation partielle pour la variable LRO (coefficient de
réserve obligatoire) présente 4 pics qui sortent de l'intervalle.
De ce fait, la variable sera retardée de 4 périodes
(trimestres).
Figure 3-9 Correlogramme du taux directeur
Source : Auteur (à l'aide d'eviews9)
Ce tableau montre que l'autocorrélation partielle pour
la variable LTXDIR (taux directeur) présente 4 pics qui sortent de
l'intervalle. De ce fait, la variable sera retardée de 4 périodes
(trimestres, donc une année).
3.4.
MODELISATION ARIMA
Il existe une catégorie de modèles qui cherche
à déterminer chaque valeur de la série en fonction des
valeurs qui la précède (yt = f(yt-1, yt-2, ...)). C'est le cas
des modèles ARIMA ("AutoRegressive - Integrated - Moving Average").
Cette catégorie de modèles a été popularisée
et formalisée par Box et Jenkins (1976).
Le choix d'un modèle est surtout théorique:
est-il raisonnable de penser que dans un phénomène donné,
les points sont fondamentalement fonction des points précédents
et de leurs erreurs, plutôt qu'un signal, périodique ou non,
entaché de bruit.
On peut noter cependant que souvent, on a recours à
l'analyse de variance pour traiter les séries temporelles. Or une des
assomptions majeures de l'ANOVA est que les résidus
desdifférentes mesures ne sont pas auto-corrélés. Ce n'est
évidemment pas le cas si laperformance à l'essai t est
liée à la performance réalisée à l'essai
t-1.
Les processus autorégressifs supposent que chaque point
peut être prédit par la sommepondérée d'un ensemble
de points précédents, plus un terme aléatoire d'erreur.
Le processus d'intégration suppose que chaque point
présente une différence constante avec lepoint
précédent.
Les processus de moyenne mobile supposent que chaque point est
fonction des erreursentachant les points précédents, plus sa
propre erreur.
Un modèle ARIMA est étiqueté comme
modèle ARIMA (p,d,q), dans lequel:p est le nombre de
termes autorégressifs, d est le nombre de
différences et q est le nombre de moyennes mobiles.
L'estimation des modèles ARIMA suppose que l'on
travaille sur une série stationnaire. Cecisignifie que la moyenne de la
série est constante dans le temps, ainsi que la variance. Lameilleure
méthode pour éliminer toute tendance est de différencier,
c'est-à-dire de remplacerla série originale par la série
des différences adjacentes. Une série temporelle qui a
besoind'être différenciée pour atteindre la
stationnarité est considérée comme une version
intégréed'une série stationnaire (d'où le terme
Integrated).
La correction d'une non-stationnarité en termes de
variance peut être réalisée par destransformations de type
logarithmique (si la variance croît avec le temps) ou à
l'inverseexponentielle. Ces transformations doivent être
réalisées avant la différenciation.
Une différenciation d'ordre 1 suppose que la
différence entre deux valeurs successives de y estconstante.
yt - yt-1 = + t
est la constante du modèle, et représente la
différence moyenne en y. Un tel modèle est unARIMA(0,1,0). Il
peut être représenté comme un accroissement linéaire
en fonction du temps.Si est égal à 0, la série est
stationnaire.
Les modèles autorégressifs supposent que yt est
une fonction linéaire des valeursprécédentes.
Littérairement, chaque observation est
constituée d'une composante aléatoire (choc aléatoire,) et
d'une combinaison linéaire des observations
précédentes.
Les modèles à moyenne mobile suggèrent
que la série présente des fluctuations autour d'unevaleur
moyenne. On considère alors que la meilleure estimation est
représentée par lamoyenne pondérée d'un certain
nombre de valeurs antérieures (ce qui est le principe
desprocédures de moyennes mobiles utilisées pour le lissage des
données). Ceci revient en fait àconsidérer que
l'estimation est égal à la moyenne vraie, auquel on ajoute une
sommepondérée des erreurs ayant entaché les valeurs
précédentes.
3.4.1.
ESTIMATION DES MODELES
a. Estimation du premier modèle ARIMA
(1,3,4,5)
Dependent Variable: LCRED
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/18/19 Time: 19:10
|
|
|
Sample (adjusted): 2004Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 58 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCRED(-1)
|
0.969759
|
0.007915
|
122.5248
|
0.0000
|
LRO
|
0.064200
|
0.151457
|
0.423886
|
0.6739
|
LRO(-1)
|
0.038525
|
0.155122
|
0.248349
|
0.8051
|
LRO(-2)
|
0.049927
|
0.155491
|
0.321091
|
0.7498
|
LRO(-3)
|
0.111981
|
0.153060
|
0.731613
|
0.4686
|
LRO(-4)
|
-0.473798
|
0.217329
|
-2.180092
|
0.0355
|
LTXDIR
|
0.007348
|
0.098880
|
0.074315
|
0.9411
|
LTXDIR(-1)
|
0.041441
|
0.103804
|
0.399224
|
0.6918
|
LTXDIR(-2)
|
0.011781
|
0.092516
|
0.127345
|
0.8993
|
LTXDIR(-3)
|
0.017942
|
0.091422
|
0.196256
|
0.8454
|
LTXDIR(-4)
|
-0.094294
|
0.084295
|
-1.118626
|
0.2698
|
LBNBCC
|
-0.022189
|
0.042752
|
-0.519007
|
0.6065
|
LBNBCC(-1)
|
-0.008759
|
0.044598
|
-0.196409
|
0.8453
|
LBNBCC(-2)
|
-0.002416
|
0.032204
|
-0.075018
|
0.9406
|
LBNBCC(-3)
|
-0.007857
|
0.031974
|
-0.245727
|
0.8071
|
LBNBCC(-4)
|
-0.022817
|
0.039158
|
-0.582687
|
0.5633
|
LBNBCC(-5)
|
-0.004697
|
0.028526
|
-0.164642
|
0.8700
|
C
|
0.485753
|
0.108984
|
4.457116
|
0.0001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.997350
|
Mean dependent var
|
13.77390
|
Adjusted R-squared
|
0.996315
|
S.D. dependent var
|
1.202687
|
S.E. of regression
|
0.073004
|
Akaike info criterion
|
-2.157277
|
Sum squared resid
|
0.218511
|
Schwarz criterion
|
-1.553354
|
Log likelihood
|
79.56102
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.922036
|
F-statistic
|
964.3118
|
Durbin-Watson stat
|
1.046272
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La lecture des
résultats de cette régression mettant en relation le niveau de
crédit à l'économie (LCRED) parrapport à l'ensemble
des variables exogènes (les instruments de la politique monétaire
de la BCC, à savoir le taux directeur, le coefficient de réserve
obligatoire et le taux du Bon BCC), il ressort que la variable endogène
(le niveau de crédit) est expliquée à 99,63% par les
variables explicatives ou indépendantes (de la politique
monétaire) du modèle. Egalement, on remarque que globalement le
modèle est significatif car la valeur associée à la
probabilité de Fisher (F-stat = 0,000000) est inférieure à
0,05.
b. Estimation du deuxième modèle ARIMA
(4,1)
Dependent Variable: CSS
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/18/19 Time: 19:25
|
|
|
Sample (adjusted): 2004Q2 2018Q4
|
|
Included observations: 59 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CSS(-1)
|
0.395416
|
0.117629
|
3.361553
|
0.0014
|
CSS(-2)
|
0.162563
|
0.129116
|
1.259047
|
0.2135
|
CSS(-3)
|
0.081030
|
0.129056
|
0.627865
|
0.5328
|
CSS(-4)
|
-0.471223
|
0.117138
|
-4.022818
|
0.0002
|
LCRED
|
1.773005
|
0.929686
|
1.907100
|
0.0619
|
LCRED(-1)
|
-1.786379
|
0.934335
|
-1.911926
|
0.0613
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.472306
|
Mean dependent var
|
-0.082855
|
Adjusted R-squared
|
0.422524
|
S.D. dependent var
|
0.751961
|
S.E. of regression
|
0.571429
|
Akaike info criterion
|
1.814793
|
Sum squared resid
|
17.30618
|
Schwarz criterion
|
2.026068
|
Log likelihood
|
-47.53639
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.897266
|
Durbin-Watson stat
|
1.675371
|
|
|
|
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|
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|
|
|
La lecture des résultats de cette régression
mettant en relation le taux de croissance économique (LCSS) par rapport
à lavariable exogène (le niveau de crédit accordé
à l'économie), il ressort que la variable endogène (la
variation du PIB) est expliquée à 42,25% par la variable
explicative ou indépendante (le niveau de crédit à
l'économie) du modèle. Egalement, on remarque que globalement le
modèle est significatif car la valeurassociée à la
probabilité de Fisher (F-stat = 0,000000) est inférieure à
0,05.
3.4.2.
DIAGNOSTIC DES MODELES
Le diagnostic permet de déterminer le niveau de
validité économétrique du modèle au moyen des
différents tests.
a. SPECIFICATION
Dans les études de données de panel, il apparait
nécessaire de s'assurer de la spécification homogène ou
hétérogène du processus générateur des
données, (Doucouré, 2008). Cela revient à tester
l'égalité des coefficients du modèle étudié
dans la dimension individuelle.
1er modèle
Ramsey RESET Test
|
|
|
Equation: UNTITLED
|
|
|
Specification: LCRED LCRED(-1) LRO LRO(-1) LRO(-2) LRO(-3)
LRO(-4) LTXDIR
|
LTXDIR(-1)
LTXDIR(-2) LTXDIR(-3) LTXDIR(-4) LBNBCC LBNBCC(-1)
|
LBNBCC(-2)
LBNBCC(-3) LBNBCC(-4) LBNBCC(-5) C
|
Omitted Variables: Squares of fitted values
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
Value
|
df
|
Probability
|
|
t-statistic
|
0.140776
|
40
|
0.8888
|
|
F-statistic
|
0.019818
|
(1, 40)
|
0.8888
|
|
Likelihood ratio
|
0.028729
|
1
|
0.8654
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2e modèle
Ramsey RESET Test
|
|
|
Equation: UNTITLED
|
|
|
Specification: CSS CSS(-1) CSS(-2) CSS(-3) CSS(-4) LCRED
LCRED(-1)
|
Omitted Variables: Squares of fitted values
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Value
|
df
|
Probability
|
|
t-statistic
|
1.231934
|
52
|
0.2235
|
|
F-statistic
|
1.517662
|
(1, 52)
|
0.2235
|
|
Likelihood ratio
|
1.697312
|
1
|
0.1926
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
b. HETEROSCEDASTICITÉ DES
MODÈLES
L'identification de
l'hétéroscédasticité peut être faite à
l'aide de plusieurs tests, par exemple les tests de Breusch-Pagan, test de
Goldfeld, test de Gleisjer et test de White. Dans notre étude, nous
prenons le test de Breusch-Pagan pour tester
l'hétéroscédasticité, le problème du test
est le suivant :
· H0 : homoscédasticité
· H1 : hétéroscédasticité
Si la probabilité associée au test est
inférieure à á, on rejette l'hypothèse
d'homoscédasticité (H0). En revanche, si la probabilité
est supérieure à á, l'hypothèse nulle est
vérifiée et nous pouvons supposer
l'homoscédasticité des résidus. Avec á = 5% = seuil
de significativité.
1er modèle
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.281599
|
Prob. F(16,41)
|
0.9959
|
Obs*R-squared
|
5.742686
|
Prob. Chi-Square(16)
|
0.9906
|
Scaled explained SS
|
13.23849
|
Prob. Chi-Square(16)
|
0.6552
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2e modèle
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
1.149335
|
Prob. F(6,52)
|
0.3476
|
Obs*R-squared
|
6.908184
|
Prob. Chi-Square(6)
|
0.3294
|
Scaled explained SS
|
19.63751
|
Prob. Chi-Square(6)
|
0.0032
|
|
|
|
|
|
Les tableaux ci-dessus nous renseignent l'absence
d'autocorrélation des erreurs dans les deux modèles,
l'absenced'hétéroscédasticité des modèles
estimés. Ce qui confirme que nos deux modèles sont bien
spécifiés.
c. STABILITE DES MODELES
Le test CUSUM permet d'étudier la stabilité
structurelle du modèle estimé au cours du temps. Ce test nous
a permis de voir si les modèles estimés sont stables pendant les
années d'étude. L'hypothèse nulle est un modèle
structurellement stable contre l'hypothèse alternative qui stipule un
modèle structurellement instable.
1er modèle et 2e
modèle
Test de Cusum
Si la courbe sort du corridor, il y a instabilité du
modèle. Ici, nous constatons que les courbes de nos deux modèles
nesortent pas des bandes des corridors. Ainsi, nous concluons que les
modèles sont stables au seuil de5% sur toute la période.
3.4.3.
INTERPRETATIONS DES MODELES
1er Modèle (relations entre le
niveau de crédit et les instruments de la politique
monétaire)
Substituted Coefficients:
=========================
LCRED = 0.969759093722*LCRED(-1) + 0.0642003039652*LRO +
0.0385245145212*LRO(-1) + 0.0499266415973*LRO(-2) + 0.111980908804*LRO(-3)
-0.4737983248511*LRO(-4) + 0.00734819513439*LTXDIR + 0.041440804949*LTXDIR(-1)
+ 0.0117813890311*LTXDIR(-2) + 0.017942185718*LTXDIR(-3) -
0.0942942243976*LTXDIR(-4) - 0.0221887452012*LBNBCC -
0.0087594384803*LBNBCC(-1) - 0.00241590063548*LBNBCC(-2) -
0.00785693309401*LBNBCC(-3) - 0.0228167877102*LBNBCC(-4) -
0.00469659419271*LBNBCC(-5) + 0.485753224554
Il ressort du premier modèle que :
- Le niveau de crédit accordé à
l'économie par le système financier en RDC est expliqué
par son niveau antérieur avec un retard d'un trimestre. Donc une
variation antérieure d'un trimestre de 1 point explique la variation
actuelle pour l'ordre de 0,9 (~1) point.
- Une augmentation d'un point du niveau du coefficient de
réserve obligatoire antérieur de quatre trimestres (une
année) explique une variation négative actuelle du niveau des
crédits de -0.5 point.
- Pour le taux directeur, son augmentation d'un point, quatre
trimestres dans le passé (une année) explique une variation
négative de -0.1 point du niveau des crédits actuels.
- Une augmentation de l'ordre d'un point du taux du Bon BCC
quatre trimestres auparavant explique une variation négative de -0.2
point du niveau des crédits actuels.
Le crédit dans le système financier congolais
est mieux expliqué par luis même à très court terme.
Pour ce qui est des instruments de la politique monétaire, le
coefficient de réserve obligatoire est la variable qui explique le mieux
le niveau de crédit. Cela avec retard de quatre trimestres.
En outre, le fait que les variations pour des périodes
moins courtes (un trimestre ou deux) des instruments de la politique
monétaire soient positives et varient dans le même sens que le
niveau des crédits peut paraitre anormal. Cela du fait que la
théorie préconise que ces dernières (taux directeur,
coefficient de réserve obligatoire) évoluent en sens inverse avec
le niveau de la masse monétaire. Cette situation peut s'expliquer par le
temps d'adaptation du système financier. En effet, la Banque Centrale du
Congo, en fixant un taux de coefficient de réserve obligatoire
élevé, n'affectera pas le niveau des crédits
accordé à l'économie par le système financier
directement, les effets ne pourront qu'être retardés suite au
temps d'adaptation. Donc à très court terme (moins d'un an), la
politique monétaire n'a pas d'effets sur le niveau des crédits,
c'est le crédit lui-même qui s'explique. Elle (la politique
monétaire) affecte ce dernier en moyenne après une durée
d'une année environ.
2e Modèle (relations entre le niveau de
crédit et croissance économique)
Substituted Coefficients:
=========================
CSS = 0.395415545489*CSS(-1) + 0.16256347649*CSS(-2) +
0.0810299297468*CSS(-3) - 0.471223407058*CSS(-4) + 1.77300515761*LCRED -
1.78637928426*LCRED(-1)
Il ressort du second modèle que :
- Le niveau de croissance à l'instant présent
est expliqué par des taux de croissance antérieurs. Une variation
de l'ordre d'un point dans le passé (un trimestre) explique une
variation positive de 0.4 point dans le présent.
- Pour le niveau des crédits accordés à
l'économie, une augmentation d'un point de ce dernier dans l'instant
présent explique l'augmentation de 1.8 points du taux de croissance.
Mais une majoration d'un point de ce dernier un trimestre auparavant explique
une réduction de -1.8 du PIB dans le présent. De ce fait dans
l'espace d'un trimestre, les deux effets s'annulent et en définitive, le
niveau de crédit n'a pas d'impact considérable sur le taux de
croissance.
RESUME
Notre étude consistait à évaluer
l'incidence de la politique monétaire dans la variation du PIB. Pour ce
faire, nous avons analysé cette relation en passant par le canal
étroit du crédit. Nous avons opté pour ce dernier,
premièrement (de façon spécifique) car la Banque Centrale
du Congo n'use pas du canal large du crédit (du bilan) du fait que les
marchés des capitaux ne sont pas développés dans le pays.
Deuxièmement nous avons opté pour le canal du crédit (de
façon générale, comparativement aux autres canaux) car il
exprime directement le niveau de la demande (de consommation et
d'investissement) même si elle n'est pas totale. Mais également
dans le but de limiter notre travail (se limiter en un seul point pour ne pas
le rendre exhaustif).
Pour déterminer l'apport de la politique
monétaire dans la croissance économique, notre analyse empirique
a été faite en deux étapes.
En premier lieu, nous avons évalué si la
politique monétaire de la Banque Centrale du Congo avait de l'impact sur
le niveau de crédit accordé à l'économie
congolaise. Après analyse économétrique, il s'est
avéré que le résultat était positif. Les
instruments de la politique monétaire (taux de réserve
obligatoire, taux directeur et coefficient de réserve obligatoire)
menée par la BCC influence le niveau de crédit à
l'économie (plus de 90%) cela avec effets retardés d'environ
quatre trimestres en moyenne. A très court terme le crédit est
expliqué par lui-même.
Deuxièmement, nous avons cherché à voir
si la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo en passant par
les crédits (que cette dernière influence) avait de l'impact sur
la variation de la production. Après analyse
économétrique, il s'est avéré que l'apport des
crédits à la croissance économique n'était pas
significatif. La politique monétaire menée par la BCC n'influence
pas le niveau de la production. Cela du fait que la croissance
économique en R.D.Congo est plus portée par d'autres facteurs
tels que le secteur minier (les exportations) ou encorela politique
budgétaire.
Comme résultat général de notre
étude, la politique monétaire de la BCC n'a pas d'incidence
considérable par son canal du crédit sur les variations du
produit intérieur brut en République Démocratique du
Congo. Elle impacte les crédits mais ces dernier quant à eux
n'ont qu'une incidence minime sur la croissance économique. Cela peut
être expliqué par la faible dynamique du système bancaire
(faible taux de bancarisation) et le niveau élevé de
l'économie informelle.
3.5.
DISCUTIONS DES RESULTATS
Nos résultats vont dans le même sens que la
théorie keynésienne (1923) et celle de la synthèse
classico-keynésienne du fait que ces dernières préconisent
que le taux d'intérêt à un effet sur le niveau de la masse
monétaire. Car la Banque Centrale du Congo, comme le montrent nos
résultats, influence le niveau des crédits accordés
à l'économie et donc la masse monétaire.
En outre, nos résultats confirment l'hypothèse
de Friedman, car selon lui la demande de monnaie est faiblement
élastique au taux d'intérêt dont les variations n'ont que
peu d'impact sur la demande globale. La demande globale étant un
déterminant de la croissance, la BCC ne l'influence pas de façon
considérable comme l'ont attesté nos résultats, la
politique monétaire via ses instruments n'a pas d'incidence sur la
croissance en R.D.Congo.
Pour ce qui est des autres travaux empiriques, KIBABELA P. R.
(2009) affirme que la politique monétaire de la BCC est inefficace. Le
caractère inopérant de la politique monétaire sur le
secteur réel en République Démocratique du Congo
découle du mauvais agencement des instruments directs et indirects
(mauvaise politique d'encadrement des crédits, absence de la politique
d'Open Market). Ses résultats ne vont pas totalement dans le même
sens que les nôtres, car la politique monétaire de la BCC n'est
pas totalement inefficace du fait qu'elle agit sur le niveau des
crédits. Ses difficultés à affecter de façon
considérable la demande globale réside dans le fait que le niveau
de bancarisation est trop faible et la part du secteur informelle dans
l'économie nationale est élevée.
BAHATI, R. (2010) est parti quant à lui d'un constat
selon lequel la politique monétaire à travers ses objectifs a eu
une incidence sur la croissance économique dans l'ensemble du pays au
moment où celui-ci venait de traverser une grande période de
conflit armé dans certaines provinces. En outre, la dollarisation de
l'espace monétaire engendre une dépréciation de la monnaie
nationale. Tous ces facteurs rendent la politique de réforme
monétaire en R.D.Congo moins influente sur les agrégats
économiques du pays. Ses résultats vont presque dans le
même sens que les nôtres du fait que dans les deux cas, ce sont des
facteurs exogènes ou quasi-exogènes qui rendent la politique
monétaire inefficace.
3.6.
RECOMMANDATIONS
L'importance de notre recherche n'est pas seulement de rendre
compte de l'incidence de la politique monétaire sur la croissance
économique en RDC, mais aussi de formuler des recommandations à
la lumière desrésultats obtenus.
Parmi les éléments qui rendent inefficace
l'apport de la politique monétaire sur la croissance, de façon
spécifique et la politique monétaire en général,
nous pouvons citer : le niveau de dollarisation élevé
(85,7%), la dominance budgétaire, l'illusion de l`indépendance de
la politique monétaire, le niveau élevé de
l`économie informelle, la faible dynamique du système bancaire et
l'absence d`un bon état du système financier.
Les autorités de la politique monétaire doivent,
quant à elles, prendre des mesures pour la réduction de la
dollarisation (dedollarisation) par exemple en exigent aux commerçants
de ne ventre qu'en monnaie nationale (le CDF) ; familiariser les agents
économiques aux banques commerciales (stimuler les agents
économiques à la culture bancaire), augmenter la taille du
marché monétaire et encourager laconcurrence, dynamiser la
production domestique, développer un marché des titres,
développer l`architecture du système financier, etc.
En outre, la politique monétaire est très
fragile, on ne peut laisser à elle seule de booster l`économie
congolaise, l`économie doit se développer pour permettre à
la politique monétaire debien exercer son travail et assurer une
croissance durable à long terme.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre nous avons établi la causalité
au sens de Granger et modéliser premièrement la relation entre
instruments de la politique monétaire et le niveau des crédits
à l'économie, puis celle entre le niveau des crédits et la
croissance économique en R.D.Congo par le modèle ARIMA.
Ensuite nous avons présenté nos
différents résultats, avant de les discuter par rapport,
premièrement aux théories économiques (de Keynes et
Friedman) et deuxièmement aux autres travaux empiriques cités
dans l'introduction.
En définitive, nous avons trouvé que la
politique monétaire avait un impact sur le niveau des crédits
accordés à l'économie mais pas sur la croissance
économique. En outre, les instruments de la politique monétaire
s'adaptent en fonction du niveau de croissance.
CONCLUSION GENERALE
Nous voici donc au terme de notre étude qui
s'était assignée comme objectif de percevoir l'incidence de la
politique monétaire sur la croissance économique en
République Démocratique du Congo en utilisant des données
trimestrielles pour la périodeallant de 2003 à 2018, via le canal
de transmission du crédit (étroit).
Ce travail est compartimenté en trois chapitres hormis
l'introduction et la conclusion :
Dans le premier chapitre, nous avons eu à
présenter les différentes théories et notions
économiques en rapport avec la politique monétaire et la
croissance économique. Nous avons également expliqué de
façon théorique les liens pouvant exister entre la politique
monétaire et la croissance économique.
Au second chapitre nous avons présenté la
situation monétaire en République Démocratique du Congo
pour la période sous-étude et les performances
économiques.
Et pour finir, au troisième chapitre, nous avons
procédé à l'évaluation de l'incidence qu'a la
politique monétaire de la BCC sur la croissance. Pour ce faire, nous
avons usé de l'économétrie.
Nous sommes partis de l'observation selon laquelle la
politique monétaire en R.D.Congo pourrait avoir un impact positif sur le
niveau de production. En usant de façon optimale du canal de
crédit, elle se donnera les moyens d'influencer considérablement
la demande globale et donc le niveau de production pour l'ensemble du pays.
C'est ainsi que sont nées en nous ces quelques interrogations :
Quel est apport total de la politique monétaire menée par la BCC
dans l'évolution du PIB en R.D.Congo ? Quels pourraient être les
éléments qui limitent les effets de cette dernière? A ces
interrogations nous avons estimé que la politique monétaire n'a
pas d'impact considérable sur la production. En outre, ses actions
seraient limitées par une forte dollarisation de l'économie, un
faible taux de bancarisation et une forte prédominance du secteur
informelle. De fait, en résolvant ces problèmes, elle peut
grandement impacter l'économie réelle de façon positive.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons fait
usage des méthodes systémique, inductive et
démonstrative soutenues par les techniques d'observation directe et
documentaire.
Nous avons développé dans le cadre de cette
étude deux modèles économétriques basés sur
le modèle ARIMA afin de nous rendre compte de la causalité au
sens de Granger de cesdeux variables principales que sont la politique
monétaire et la croissance économique.
Lalittérature économique, via le modèle
IS-LM, confirme le fait que la politique monétaire par
l'intermédiaire du taux d'intérêt peut avoir de l'effet sur
la sphère réelle.
Pour ce qui a été de notreétude, nous
l'avons faite en utilisant deux modèles. Le premier a
évalué les effets des instruments de la politique
monétaire de la BCC, à savoir : le taux directeur, le
coefficient de réserve obligatoire et le Bon BCC sur le niveau des
crédits accordés à l'économie. Le second, quant
à lui, s'est chargé d'évaluer l'incidence des
crédits accordés à l'économie sur la variation de
la production.
Les résultats de notre première analyse ont
été positifs, il en est sorti que la politique monétaire
de la Banque Centrale du Congo avait un impact via ses instruments sur le
niveau des crédits accordés à l'économie. Notre
modèle après avoir subi différents tests
économétriques s'est avéré optimal et explicatif.
Les variations du taux directeur, du coefficient de réserve obligatoire
ou encore du Bon BCC influencent en sens inverse le niveau de crédits
accordés à l'économie dans un délai de quatre
trimestres. Cela s'explique par le fait qu'à très court terme
(moins d'une année) le niveau des crédits est expliqué par
lui-même et qu'il faut toujours un temps d'adaptation pour les banques
commerciales afin d'appliquer les nouvelles normes.
Les résultats de notre deuxième et principale
analyse ont étés quant à eux négatifs, il en est
sorti que la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo n'avait
pas d'impact majeur sur le taux de croissance économique. Malgré
le fait que notre second modèle après avoir subi
différents tests économétriques s'est avéré
optimal. Le lien de causalité entre les deux variables n'a pas
été significatif. La croissance économique serait donc
mieux expliquée par d'autres facteurs tels que l'extraction
minière. En outre, cette faible incidence de la politique
monétaire peut-être expliquée par le faible taux de
bancarisation, le pays n'a pas une grande culture bancaire, également le
niveau élevé du secteur informel. Ce qui réduit le champ
d'action via le canal étroit du crédit de la politique
monétaire menée par la Banque Centrale du Congo.
Ces résultats confirment nos hypothèses.
La politique monétaire menée par la BCC pourrait
avoir un apport considérable sur la croissance économique, le
fait qu'elle influence le niveau des crédits accordés à
l'économie est d'ores et déjà un point positif. En
développant le système financier dans le pays et en
l'élargissant, la politique monétaire pourrait agrandir son champ
d'action et influencer mieux l'activité réelle.
Il faut signaler que la politique monétaire en
République Démocratique du Congo est sur une dynamique positive.
De jour en jour, elle devient de plus en plus indépendante et tend
à réaliser les objectifs qu'elle se fixe à
différents niveaux.
Pour clore ce travail, disons que c'est ici son aboutissement
heureux d'un long et difficile parcours jonché d'embuches et d'obstacles
de toutes sortes ; de ce fait, nous ne prétendons pas avoir
épuisé notre étude, c'est pourquoi nous prions le lecteur
attentif d'être indulgent pour les erreurs et omissions
éventuelles, notre responsabilité de chercheur restant pleine,
toutes les remarques et suggestions seront les bienvenues pour pallier aux
dites lacunes.
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Mémoire UNIKIS.
5. RAPPORTS
BCC, 2006-2017. Rapports annuels
BCC, 2009.Notes de conjoncture.
BCC, 2018.Rapport sur la politique
monétaire au premier semestre 2018.
6. SITES WEB
www.bcc.cd
www.insee.fr
www.memoireonline.com
www.perspective.usherbrooke.ca
www.researchgate.net
www.wikipedia.org
7. DICTIONNAIRES
Dictionnaire 36. 2018. dictionnaire et recueils de
correspondances.
Dictionnaire Le Petit Larousse 2010.
Annexes
A. ANALYSE DE LA STATIONARITE
A.1 CSS (Croissance économique)
CSS à niveau sans tendance ni constance
Null Hypothesis: CSS has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 9 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
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|
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|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-0.959149
|
0.2973
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.608490
|
|
|
5% level
|
|
-1.946996
|
|
|
10% level
|
|
-1.612934
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(CSS)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:05
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CSS(-1)
|
-0.010602
|
0.011054
|
-0.959149
|
0.3427
|
D(CSS(-1))
|
0.703874
|
0.132994
|
5.292526
|
0.0000
|
D(CSS(-2))
|
0.146384
|
0.139140
|
1.052061
|
0.2985
|
D(CSS(-3))
|
0.042183
|
0.141077
|
0.299009
|
0.7663
|
D(CSS(-4))
|
-0.973929
|
0.146505
|
-6.647737
|
0.0000
|
D(CSS(-5))
|
0.705037
|
0.178102
|
3.958602
|
0.0003
|
D(CSS(-6))
|
0.073763
|
0.140533
|
0.524880
|
0.6023
|
D(CSS(-7))
|
0.012824
|
0.141675
|
0.090517
|
0.9283
|
D(CSS(-8))
|
-0.711354
|
0.157091
|
-4.528291
|
0.0000
|
D(CSS(-9))
|
0.537907
|
0.147490
|
3.647070
|
0.0007
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.658426
|
Mean dependent var
|
-0.084740
|
Adjusted R-squared
|
0.588559
|
S.D. dependent var
|
0.785433
|
S.E. of regression
|
0.503805
|
Akaike info criterion
|
1.632322
|
Sum squared resid
|
11.16807
|
Schwarz criterion
|
2.000653
|
Log likelihood
|
-34.07270
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.774373
|
Durbin-Watson stat
|
2.079698
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CSS en différence première sans tendance ni
constance
Null Hypothesis: D(CSS) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 8 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.963887
|
0.0482
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.608490
|
|
|
5% level
|
|
-1.946996
|
|
|
10% level
|
|
-1.612934
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(CSS,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:08
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(CSS(-1))
|
-0.476197
|
0.242477
|
-1.963887
|
0.0557
|
D(CSS(-1),2)
|
0.185175
|
0.208146
|
0.889638
|
0.3784
|
D(CSS(-2),2)
|
0.327944
|
0.203201
|
1.613890
|
0.1135
|
D(CSS(-3),2)
|
0.363175
|
0.202131
|
1.796732
|
0.0791
|
D(CSS(-4),2)
|
-0.618014
|
0.203596
|
-3.035495
|
0.0040
|
D(CSS(-5),2)
|
0.092137
|
0.142927
|
0.644643
|
0.5224
|
D(CSS(-6),2)
|
0.164409
|
0.142061
|
1.157314
|
0.2533
|
D(CSS(-7),2)
|
0.173627
|
0.143861
|
1.206910
|
0.2338
|
D(CSS(-8),2)
|
-0.540790
|
0.147328
|
-3.670646
|
0.0006
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.648513
|
Mean dependent var
|
-0.011007
|
Adjusted R-squared
|
0.586027
|
S.D. dependent var
|
0.782330
|
S.E. of regression
|
0.503357
|
Akaike info criterion
|
1.615978
|
Sum squared resid
|
11.40158
|
Schwarz criterion
|
1.947475
|
Log likelihood
|
-34.63141
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.743824
|
Durbin-Watson stat
|
2.068400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.2 LBNBCC (taux du Bon BCC)
LBNBCC à niveau sans tendance ni constance
Null Hypothesis: LBNBCC has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 9 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.168533
|
0.2185
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.608490
|
|
|
5% level
|
|
-1.946996
|
|
|
10% level
|
|
-1.612934
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LBNBCC)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:13
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LBNBCC(-1)
|
-0.025168
|
0.021538
|
-1.168533
|
0.2489
|
D(LBNBCC(-1))
|
0.696219
|
0.135485
|
5.138701
|
0.0000
|
D(LBNBCC(-2))
|
0.167748
|
0.142478
|
1.177360
|
0.2454
|
D(LBNBCC(-3))
|
0.058949
|
0.144696
|
0.407396
|
0.6857
|
D(LBNBCC(-4))
|
-1.081963
|
0.144538
|
-7.485668
|
0.0000
|
D(LBNBCC(-5))
|
0.756907
|
0.187162
|
4.044130
|
0.0002
|
D(LBNBCC(-6))
|
0.103419
|
0.143303
|
0.721683
|
0.4743
|
D(LBNBCC(-7))
|
0.029240
|
0.144028
|
0.203016
|
0.8401
|
D(LBNBCC(-8))
|
-0.615956
|
0.142829
|
-4.312548
|
0.0001
|
D(LBNBCC(-9))
|
0.430058
|
0.136170
|
3.158253
|
0.0029
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.693985
|
Mean dependent var
|
-0.031418
|
Adjusted R-squared
|
0.631391
|
S.D. dependent var
|
0.615837
|
S.E. of regression
|
0.373894
|
Akaike info criterion
|
1.035886
|
Sum squared resid
|
6.151052
|
Schwarz criterion
|
1.404217
|
Log likelihood
|
-17.96893
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.177937
|
Durbin-Watson stat
|
2.053745
|
|
|
|
LBNBCC en différence première avec tendance et
constance
Null Hypothesis: D(LBNBCC) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 8 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.348632
|
0.0195
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.608490
|
|
|
5% level
|
|
-1.946996
|
|
|
10% level
|
|
-1.612934
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LBNBCC,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:21
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LBNBCC(-1))
|
-0.573021
|
0.243981
|
-2.348632
|
0.0233
|
D(LBNBCC(-1),2)
|
0.260374
|
0.208728
|
1.247431
|
0.2187
|
D(LBNBCC(-2),2)
|
0.414989
|
0.205627
|
2.018160
|
0.0496
|
D(LBNBCC(-3),2)
|
0.455124
|
0.206955
|
2.199141
|
0.0330
|
D(LBNBCC(-4),2)
|
-0.648925
|
0.205470
|
-3.158245
|
0.0028
|
D(LBNBCC(-5),2)
|
0.095886
|
0.139867
|
0.685551
|
0.4965
|
D(LBNBCC(-6),2)
|
0.194367
|
0.139627
|
1.392043
|
0.1708
|
D(LBNBCC(-7),2)
|
0.214097
|
0.140790
|
1.520686
|
0.1353
|
D(LBNBCC(-8),2)
|
-0.415180
|
0.136122
|
-3.050046
|
0.0038
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.702631
|
Mean dependent var
|
-0.012906
|
Adjusted R-squared
|
0.649765
|
S.D. dependent var
|
0.634345
|
S.E. of regression
|
0.375409
|
Akaike info criterion
|
1.029411
|
Sum squared resid
|
6.341940
|
Schwarz criterion
|
1.360908
|
Log likelihood
|
-18.79410
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.157257
|
Durbin-Watson stat
|
2.022600
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.3 LCRED (niveau des crédits accordés
à l'économie)
LCRED à niveau avec constance sans tendance
Null Hypothesis: LCRED has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 8 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.357775
|
0.0009
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.555023
|
|
|
5% level
|
|
-2.915522
|
|
|
10% level
|
|
-2.595565
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LCRED)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:26
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q2 2018Q4
|
|
Included observations: 55 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LCRED(-1)
|
-0.036544
|
0.008386
|
-4.357775
|
0.0001
|
D(LCRED(-1))
|
0.446521
|
0.128657
|
3.470638
|
0.0012
|
D(LCRED(-2))
|
0.199485
|
0.144189
|
1.383496
|
0.1733
|
D(LCRED(-3))
|
0.102486
|
0.145439
|
0.704666
|
0.4846
|
D(LCRED(-4))
|
-1.004966
|
0.137742
|
-7.295978
|
0.0000
|
D(LCRED(-5))
|
0.314475
|
0.138369
|
2.272720
|
0.0279
|
D(LCRED(-6))
|
0.139659
|
0.145536
|
0.959621
|
0.3424
|
D(LCRED(-7))
|
0.076717
|
0.144429
|
0.531178
|
0.5979
|
D(LCRED(-8))
|
-0.447108
|
0.129838
|
-3.443576
|
0.0013
|
C
|
0.594038
|
0.130801
|
4.541552
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.732942
|
Mean dependent var
|
0.067449
|
Adjusted R-squared
|
0.679530
|
S.D. dependent var
|
0.079739
|
S.E. of regression
|
0.045140
|
Akaike info criterion
|
-3.195125
|
Sum squared resid
|
0.091693
|
Schwarz criterion
|
-2.830155
|
Log likelihood
|
97.86593
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.053988
|
F-statistic
|
13.72252
|
Durbin-Watson stat
|
1.841220
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.4 LRO (taux du coefficient de réserve
obligatoire)
LRO à niveau avec tendance et constance
Null Hypothesis: LRO has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 9 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.493347
|
0.0502
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.137279
|
|
|
5% level
|
|
-3.495295
|
|
|
10% level
|
|
-3.176618
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LRO)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:27
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LRO(-1)
|
-0.111596
|
0.031945
|
-3.493347
|
0.0011
|
D(LRO(-1))
|
0.662966
|
0.115537
|
5.738135
|
0.0000
|
D(LRO(-2))
|
0.169449
|
0.099603
|
1.701245
|
0.0963
|
D(LRO(-3))
|
0.116711
|
0.100497
|
1.161341
|
0.2521
|
D(LRO(-4))
|
-1.059319
|
0.102859
|
-10.29874
|
0.0000
|
D(LRO(-5))
|
0.758620
|
0.148938
|
5.093517
|
0.0000
|
D(LRO(-6))
|
0.094570
|
0.097681
|
0.968153
|
0.3385
|
D(LRO(-7))
|
0.061263
|
0.098127
|
0.624321
|
0.5358
|
D(LRO(-8))
|
-0.673348
|
0.102087
|
-6.595801
|
0.0000
|
D(LRO(-9))
|
0.495259
|
0.104962
|
4.718456
|
0.0000
|
C
|
0.135205
|
0.031029
|
4.357351
|
0.0001
|
@TREND("2003Q1")
|
0.002530
|
0.000961
|
2.631447
|
0.0118
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.850510
|
Mean dependent var
|
0.036746
|
Adjusted R-squared
|
0.811358
|
S.D. dependent var
|
0.074937
|
S.E. of regression
|
0.032547
|
Akaike info criterion
|
-3.819108
|
Sum squared resid
|
0.044492
|
Schwarz criterion
|
-3.377112
|
Log likelihood
|
115.1159
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.648648
|
F-statistic
|
21.72321
|
Durbin-Watson stat
|
2.251481
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LRO en différence première sans tendance ni
constance
Null Hypothesis: D(LRO) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 8 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.017734
|
0.2740
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.608490
|
|
|
5% level
|
|
-1.946996
|
|
|
10% level
|
|
-1.612934
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LRO,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:29
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LRO(-1))
|
-0.126813
|
0.124603
|
-1.017734
|
0.3142
|
D(LRO(-1),2)
|
0.051206
|
0.128605
|
0.398163
|
0.6924
|
D(LRO(-2),2)
|
0.129846
|
0.127159
|
1.021135
|
0.3126
|
D(LRO(-3),2)
|
0.146242
|
0.127933
|
1.143115
|
0.2590
|
D(LRO(-4),2)
|
-1.026712
|
0.129354
|
-7.937200
|
0.0000
|
D(LRO(-5),2)
|
0.030763
|
0.101845
|
0.302051
|
0.7640
|
D(LRO(-6),2)
|
0.079529
|
0.101208
|
0.785804
|
0.4361
|
D(LRO(-7),2)
|
0.087908
|
0.102246
|
0.859767
|
0.3945
|
D(LRO(-8),2)
|
-0.659730
|
0.103499
|
-6.374284
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.790180
|
Mean dependent var
|
-0.000154
|
Adjusted R-squared
|
0.752879
|
S.D. dependent var
|
0.076791
|
S.E. of regression
|
0.038174
|
Akaike info criterion
|
-3.542319
|
Sum squared resid
|
0.065576
|
Schwarz criterion
|
-3.210822
|
Log likelihood
|
104.6426
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.414474
|
Durbin-Watson stat
|
2.219603
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LRO en différence seconde sans tendance ni
constance
Null Hypothesis: D(LRO,2) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 7 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.768039
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.608490
|
|
|
5% level
|
|
-1.946996
|
|
|
10% level
|
|
-1.612934
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LRO,3)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:31
|
|
|
Sample (adjusted): 2005Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 54 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LRO(-1),2)
|
-2.665969
|
0.393906
|
-6.768039
|
0.0000
|
D(LRO(-1),3)
|
1.629761
|
0.364543
|
4.470693
|
0.0001
|
D(LRO(-2),3)
|
1.672494
|
0.319914
|
5.227955
|
0.0000
|
D(LRO(-3),3)
|
1.730753
|
0.266811
|
6.486807
|
0.0000
|
D(LRO(-4),3)
|
0.614808
|
0.216756
|
2.836413
|
0.0068
|
D(LRO(-5),3)
|
0.607945
|
0.190346
|
3.193890
|
0.0025
|
D(LRO(-6),3)
|
0.649365
|
0.150760
|
4.307267
|
0.0001
|
D(LRO(-7),3)
|
0.698734
|
0.096179
|
7.264933
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.917909
|
Mean dependent var
|
-0.002715
|
Adjusted R-squared
|
0.905417
|
S.D. dependent var
|
0.124173
|
S.E. of regression
|
0.038189
|
Akaike info criterion
|
-3.556600
|
Sum squared resid
|
0.067085
|
Schwarz criterion
|
-3.261936
|
Log likelihood
|
104.0282
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.442959
|
Durbin-Watson stat
|
2.259729
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.5 LTXDIR (taux directeur)
LTXDIR à niveau sans tendance ni constance
Null Hypothesis: LTXDIR has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 5 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-1.012808
|
0.2762
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.605442
|
|
|
5% level
|
|
-1.946549
|
|
|
10% level
|
|
-1.613181
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LTXDIR)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:33
|
|
|
Sample (adjusted): 2004Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 58 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTXDIR(-1)
|
-0.008530
|
0.008422
|
-1.012808
|
0.3158
|
D(LTXDIR(-1))
|
0.705277
|
0.128163
|
5.502965
|
0.0000
|
D(LTXDIR(-2))
|
0.176527
|
0.138348
|
1.275965
|
0.2076
|
D(LTXDIR(-3))
|
0.052633
|
0.140325
|
0.375079
|
0.7091
|
D(LTXDIR(-4))
|
-0.587642
|
0.138541
|
-4.241661
|
0.0001
|
D(LTXDIR(-5))
|
0.389492
|
0.129765
|
3.001521
|
0.0041
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.591583
|
Mean dependent var
|
-0.006143
|
Adjusted R-squared
|
0.552313
|
S.D. dependent var
|
0.257431
|
S.E. of regression
|
0.172245
|
Akaike info criterion
|
-0.582097
|
Sum squared resid
|
1.542759
|
Schwarz criterion
|
-0.368948
|
Log likelihood
|
22.88081
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.499071
|
Durbin-Watson stat
|
2.010728
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LTXDIR en différence sans tendance ni constance
Null Hypothesis: D(LTXDIR) has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 4 (Automatic - based on SIC, maxlag=10)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.259952
|
0.0242
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.605442
|
|
|
5% level
|
|
-1.946549
|
|
|
10% level
|
|
-1.613181
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(LTXDIR,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/17/19 Time: 02:35
|
|
|
Sample (adjusted): 2004Q3 2018Q4
|
|
Included observations: 58 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LTXDIR(-1))
|
-0.293286
|
0.129775
|
-2.259952
|
0.0280
|
D(LTXDIR(-1),2)
|
-0.000615
|
0.132686
|
-0.004634
|
0.9963
|
D(LTXDIR(-2),2)
|
0.174680
|
0.132134
|
1.321988
|
0.1918
|
D(LTXDIR(-3),2)
|
0.221553
|
0.132890
|
1.667198
|
0.1014
|
D(LTXDIR(-4),2)
|
-0.376137
|
0.129124
|
-2.912978
|
0.0052
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.400110
|
Mean dependent var
|
-0.008671
|
Adjusted R-squared
|
0.354835
|
S.D. dependent var
|
0.214495
|
S.E. of regression
|
0.172287
|
Akaike info criterion
|
-0.597045
|
Sum squared resid
|
1.573193
|
Schwarz criterion
|
-0.419421
|
Log likelihood
|
22.31431
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.527857
|
Durbin-Watson stat
|
1.989906
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B. Autres Variables
Années
|
PIB en millions de CDF (taux de constants 2010)
|
taux de change
|
Balance Commerciale (en Millions d'USD)
|
Masse monétaire (en Millions de CDF
|
Crédits accordés aux entreprises et
ménages (en millions de CDF)
|
Taux directeur
|
taux Bons BCC (annuel) à 7 jours
|
Coefficient de réserve obligatoire Dépôt
en ME
|
Coefficient de réserve obligatoire Dépôt en
MN
|
2000
|
12 374 634,88
|
21,82
|
571
|
23558
|
2 656
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2001
|
12 114 746,14
|
206,62
|
613
|
77144
|
14 744
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2002
|
12 471 860,41
|
346,48
|
721,9
|
98833
|
17 369
|
-
|
-
|
-
|
-
|
2003
|
13 167 518,62
|
405
|
917,8
|
130 119
|
39 026
|
8
|
4
|
2
|
2
|
2004
|
14 054 795,26
|
398,3
|
-92,6
|
222 227
|
73 794
|
14
|
11
|
2
|
2
|
2005
|
14 917 078,19
|
473,8
|
-201,2
|
277 111
|
113 863
|
28,80
|
24,75
|
2
|
2
|
2006
|
15 710 812,88
|
468
|
-675,6
|
436 922
|
183 469
|
40,00
|
41
|
4
|
4
|
2007
|
16 694 227,71
|
516,7
|
-350
|
658 834
|
278 438
|
25,50
|
15,5
|
4
|
4
|
2008
|
17 733 592,68
|
561,1
|
144
|
1 041 377
|
598 484
|
40
|
33,16
|
5
|
5
|
2009
|
18 239 898,10
|
806,5
|
-578
|
1 543 536
|
546 700
|
70
|
68,27
|
7
|
7
|
2010
|
19 536 385,79
|
905,9
|
435,4
|
2 009 609
|
815 367
|
22
|
18,16
|
7
|
7
|
2011
|
20 879 448,01
|
919,4
|
556,3
|
2 443 614
|
1 217 875
|
20
|
15,24
|
7
|
7
|
2012
|
22 359 153,40
|
919,4
|
66,1
|
2 952 900
|
1 661 610
|
4
|
0,2
|
7
|
7
|
2013
|
24 255 647,09
|
919,7
|
804,5
|
3 493 216
|
2 093 524
|
2
|
1,72
|
8
|
7
|
2014
|
26 552 726,75
|
925,2
|
-385,1
|
3 965 647
|
2 240 450
|
2
|
1,82
|
8
|
0
|
2015
|
28 389 163,20
|
926
|
-289,8
|
4 355 824
|
2 326 986
|
2
|
0,47
|
8
|
0
|
2016
|
29 070 326,85
|
1 010,30
|
-263,3
|
5 337 764
|
3 511 916
|
7
|
4,22
|
12
|
2
|
2017
|
30 153 762,71
|
1 465,90
|
208,2
|
7 609 896
|
3 925 185
|
20
|
15,13
|
12
|
2
|
2018
|
31 889 996,09
|
1622,52
|
208,3
|
9 489 071
|
-
|
14,00
|
8,09
|
13
|
2
|
MN = Monnaie Nationale, ME = Monnaie étrangère
|
Source: BCC et Banque mondiale
|
C. Evolution des taux d'intérêt
Rubriques
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
TAUX DÉBITEUR BCC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banque centrale - Taux directeur
|
8,00
|
14,00
|
28,80
|
40,00
|
22,50
|
40,00
|
70,00
|
22,00
|
20,00
|
4,00
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
7,00
|
20,00
|
Banque centrale - Facilités permanentes
|
13,00
|
19,00
|
31,25
|
42,50
|
25,00
|
42,50
|
72,50
|
24,50
|
22,50
|
5,25
|
3,00
|
3,00
|
3,00
|
10,50
|
21,00
|
TAUX CRÉDITEUR BCC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux annuel des Bons BCC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
à 7 jours
|
4,00
|
11,00
|
24,75
|
41,00
|
15,50
|
33,16
|
68,27
|
18,16
|
15,24
|
0,20
|
1,72
|
1,82
|
0,47
|
4,22
|
15,13
|
à 14 jours
|
6,00
|
13,00
|
26,75
|
43,00
|
17,50
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
à 28 jours
|
8,00
|
14,00
|
28,75
|
45,00
|
19,50
|
25,50
|
65,00
|
19,10
|
17,32
|
2,13
|
1,63
|
1,58
|
0,51
|
0,00
|
20,00
|
à 84 jours
|
|
|
|
|
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
1,72
|
0,38
|
0,00
|
0,00
|
TAUX SUR LE MARCHÉ INTERBANCAIRE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux moyen
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5,22
|
1,88
|
1,61
|
1,69
|
2,59
|
15,17
|
Taux moyen pondéré
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4,91
|
1,94
|
1,59
|
1,73
|
2,64
|
14,34
|
TAUX D'INTÉRÊT DÉBITEUR
BANQUES COMMERCIALES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banques commerciales - Taux crédits - MN
|
38,00
|
28,00
|
32,00
|
44,40
|
41,30
|
44,38
|
69,77
|
44,69
|
40,61
|
22,51
|
19,18
|
20,13
|
19,04
|
15,73
|
21,47
|
Banques commerciales - Taux crédits - ME
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
0,00
|
16,98
|
18,90
|
19,22
|
15,93
|
14,84
|
14,77
|
14,23
|
14,53
|
15,57
|
AUX D'INTÉRÊT CRÉDITEUR
BANQUES COMMERCIALES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banques commerciales - Taux dépôts - MN
|
18,00
|
13,00
|
22,00
|
22,40
|
15,00
|
15,00
|
19,03
|
11,57
|
14,58
|
6,10
|
3,87
|
4,93
|
3,29
|
1,39
|
4,13
|
Banques commerciales - Taux dépôts - ME
|
|
|
|
|
|
|
3,55
|
2,87
|
3,30
|
3,35
|
3,19
|
3,47
|
3,18
|
3,15
|
3,64
|
DIFFÉRENCE ENTRE TAUX DÉBITEUR
ET CRÉDITEUR EN MN
|
|
|
|
|
|
29,38
|
50,74
|
33,12
|
26,03
|
16,41
|
15,31
|
15,20
|
15,75
|
14,80
|
17,34
|
COEFFICIENT DE RÉSERVES OBLIGATOIRES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dépôts à vue MN
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
4,00
|
4,00
|
5,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
5,00
|
2,00
|
0,00
|
0,00
|
Dépôts à terme en MN
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
4,00
|
4,00
|
5,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
0,00
|
0,00
|
2,00
|
2,00
|
Dépôts à vue en ME
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
4,00
|
4,00
|
5,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
8,00
|
8,00
|
8,00
|
12,00
|
12,00
|
Dépôts à terme ME
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
4,00
|
4,00
|
5,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
13,00
|
13,00
|
Source: Banque centrale du Congo
|
* 1Prix Nobel d'économie
en 1987
* 2Ceci est la traduction de la
règle : tous les facteurs de production sont
rémunérés à la productivité
marginale,l'intérêt réel étant la
rémunération du capital.
* 3 La croissance extensive est
la part de la croissance économique qui découle d'une
augmentation des facteurs de production au sein de l'économie. Il s'agit
d'augmenter la masse de production par un investissement dans le capital
productif et dans l'augmentation du facteur travail.
* 4 La croissance intensive
correspond à l'augmentation de la productivité du travail et du
capital et à l'amélioration de la combinaison entre ces deux
facteurs. Elle est plus pérenne que la croissance extensive. Ce mode de
croissance est à privilégier car en augmentant la
productivité par travailleur, elle contribue à l'augmentation du
niveau de vie.
* 5Le taux
d'intérêt réel (??), est la différence entre le taux
nominal (le taux directeur ??) et le taux d'inflation (??), pour la BCC ce
taux ??est devenu négatif. ?? = ?? - ??
* 6Un taux
d'intérêt négatif signifie que l'agent qui prête son
argent, autrement dit la banque qui dépose unesomme sur les comptes de
la banque centrale en supplément de ses réserves obligatoires,
récupère in fine moinsqu'il n'a prêté,
c'est-à-dire qu'il perd de l'argent.
|
|