ÉCOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION PUBLIQUE DU
QUÉBEC
LA GESTION PAR RÉSULTATS : UN LEVIER POUR UNE
MEILLEURE COORDINATION DES INTERVENTIONS DE LA DIRECTION GÉNÉRALE
DE LA MICROFINANCE AU BÉNIN
TRAVAIL PRÉSENTÉ
À MONSIEUR STÉPHANE TREMBLAY, Ph. D
COMME RAPPORT FINAL
DU SÉMINAIRE D'INTÉGRATION POUR L'OBTENTION DE
LA
MAÎTRISE EN ADMINISTRATION PUBLIQUE (M.A.P)
PROFIL GESTIONNAIRE
PAR
KOMI FRÉDÉRIC DADE
AOÛT 2019
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ACDI
|
|
Agence canadienne de développement international
|
AOF
|
|
Attributions, organisation et fonctionnement
|
AQOCI
|
|
Association québécoise des organismes de
coopération internationale
|
CAFRAD
|
|
Centre africain de formation et de recherche administratives
pour le développement
|
CNM
|
|
Comité National de Microfinance
|
DG
|
|
Directeur général
|
DGM
|
|
Direction générale de la microfinance
|
DIFAE
|
|
Direction de l'inclusion financière et de
l'autonomisation économique
|
DPM
|
|
Direction de la promotion de la microfinance
|
ÉNAP
|
|
École nationale d'administration publique
|
FNM
|
|
Fonds national de microfinance
|
GAR
|
|
Gestion axée sur les résultats
|
GIPR
|
|
Gestion intégrée par résultats
|
GPR
|
|
Gestion par résultats
|
IMF
|
|
Institution de microfinance
|
MASM
|
|
Ministère des affaires sociales et de la
microfinance
|
MCM
|
|
Ministère chargé de la microfinance
|
MTFPAS
|
|
Ministère du travail, de la fonction publique et des
affaires sociales
|
NGP
|
|
Nouvelle gestion publique
|
OIF
|
|
Organisation internationale de la francophonie
|
ONU
|
|
Organisation des Nations unies
|
PTA
|
|
Plan de travail annuel
|
PTF
|
|
Partenaires techniques et financiers
|
SCT
|
|
Secrétariat du Conseil du trésor du
Québec
|
SFD
|
|
Systèmes financiers décentralisés
|
SGG
|
|
Secrétariat général du gouvernement
|
UNCDF
|
|
United Nations capital developmentfund / Fonds
d'équipements des Nations unies
|
UNICEF
|
|
United Nations of international children's emergency fund /
Fonds des Nations unies pour l'enfance
|
Table des matières
INTRODUCTION
3
1. CONTEXTE DE L'ÉTUDE
3
1.1. Présentation de la Direction
générale de la microfinance (DGM)
3
1.1.1. Aperçu historique de la DGM
3
1.1.2. Mission de la DGM
4
1.1.3. Activités et services de la
DGM
4
1.1.4. Ressources de la DGM
4
1.1.5. Clientèle de la DGM
5
1.1.6. Structure administrative de la DGM
5
1.2. Description du problème
organisationnel
6
1.3. Pertinence de l'étude en lien
avec les objectifs du programme de Maîtrise
6
2. CADRE CONCEPTUEL
8
2.1. Présentation des principaux
auteurs, modèles, théories et principes liés à la
problématique
8
2.1.1. Nouveau management public (NMP)
8
2.1.2. Gestion axée sur les
résultats (GAR)
9
2.1.3. La gestion par résultats
(GPR)
11
2.1.4. L'approche politique, les conflits
dans l'organisation
13
2.1.5. L'approche structurelle, la vision
rationnelle
13
2.1.6. Le modèle systémique de
l'organisation
14
2.1.7. L'approche ressources humaines ou
modèle humaniste
15
2.2. Choix du modèle théorique
pour la classification et l'analyse des résultats
15
3. MÉTHODOLOGIE
18
3.1. Approche méthodologique
18
3.2. Méthodes et instruments de
collecte des données
18
3.2.1. Recension des documents
18
3.2.2. Observation participante
19
3.2.3. Entrevue semi-dirigée
19
3.3. Méthode de cueillette des
données
19
3.4. Méthode d'analyse et de
traitement des données
20
3.5. Limites de l'étude
20
4. RÉSULTATS
21
4.1. Présentation et analyse des
résultats
21
4.1.1. Facteur organisationnel :
connaître l'organisation
21
4.1.2. Facteur managérial :
manager l'organisation
23
4.1.3. Facteur adaptatif : adapter
l'organisation
26
4.1.4. Facteur évaluatif :
évaluer l'organisation
28
4.1.5. Coordination des actions
29
4.2. Liens entre le problème
organisationnel, le cadre conceptuel, la méthodologie et les
résultats
30
4.3. Objectifs de l'étude
30
5. RECOMMANDATIONS
31
5.1. Présentation des
recommandations
31
5.1.1. La réalisation de la
planification stratégique
31
5.1.2. La Déconcentration du pouvoir
de décision
31
5.1.3. La formation du personnel
32
5.1.4. Le développement du
leadership
32
5.2. Les conditions de mise en oeuvre
33
CONCLUSION
34
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
36
ANNEXES
43
INTRODUCTION
Dans la vague des réformes de
modernisation de l'administration publique au cours des années 1990, le
« Nouveau management public » est apparu comme un
nouveau paradigme de gouvernance publique (Mazouz et al., 2006, p.
1 ; Mercier, 2002, p. 14). La Gestion par résultats (GPR),
considérée comme l'un des éléments dominants de ce
nouveau paradigme (Proulx et Machiavelli, 2005, p. 42), est
devenuel'alternative aux problèmes de performance de l'appareil public
(Mazouz et Rochet, 2005, p. 70). Elle est un cadre de gestion fondé sur
la réalisation des engagements de résultats préalables
dans un souci permanent de transparence à travers la reddition de
comptes, la responsabilité et l'imputabilité, en vue de fournir
des services de qualité aux citoyens (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 184).
Implantée dans la structure publique, la GPR permetde dépasser
les considérations légales et formelles, d'instaurer une synergie
d'action, de rationaliser les ressources disponibles et d'atteindre les
objectifs fixés en termes d'efficacité et d'efficience (Proulx et
Machiavelli, 2005, p. 43).
Au Bénin, la Gestion axée sur les
résultats a été instituée en 2005 par Décret
n° 2005-789 du 29 décembre 2005 portant Cadre de réforme de
la gestion budgétaire axée sur les résultats (CAFRAD,
2013, p. 2), avant d'être renforcée en 2013 par la Loi n°
2013-14 du 27 septembre 2013 portant loi organique relative aux lois de
finances (Kakpo, 2015, p. 14). Mais force est de constater que
malgré ces dispositions, les outils et les concepts résultants de
la GPR ne sont pas intégrés de la même façon dans
les différents niveaux hiérarchiques des organisations. Il en
découlequ'il n'existe pas un modèle officiel contextualisé
de gestion axée sur les résultats au Bénin, soit les
gestionnaires n'adhèrent pas aux principes de la GPR perçus trop
exigeants, soit ils ne comprennent pas les concepts et outils. Ce qui les
empêche alors d'implanter une stratégie de GPR dans leur
structure. En effet, la Direction générale de la microfinance
(DGM) est actuellement confrontée à cette situation. On remarque
principalement une absence de synergie entre les actions des différentes
directions et services qui composent l'organisation. Des activités
similaires orientées vers les mêmes cibles et clientèles,
se retrouvent dans le même Plan annuel de travail (PTA) de la Direction.
De même, les objectifs et les résultats pour lesquels ces
activités sont prévues ne sont pas clairement définis. Ce
qui contraste avec la vision du Gouvernement qui consiste à rationaliser
les ressources pour répondre aux besoins réels de la population
(PAG 2016-2021). C'est fort de ces constats et pour remédier au
problème que notre projet se focalise sur le sujet
intitulé : « La Gestion par
résultats : un levier pour une meilleure coordination des
interventions de la Direction générale de la microfinance au
Bénin ».
L'objectif de cette étude est d'analyser la mise en
oeuvre de la gestion par résultats au sein de la DGM et de voir de
quelles façons ses composantes sont présentes et
appliquées au regard du contexte et du modèle choisi. Elle se
fixe également comme objectif d'arriver à persuader les
dirigeants et autres membres de la DGM de la nécessité d'adopter
et d'intégrer la GPR comme cadre de gestion et du changement pour une
meilleure coordination des actions.
Le développement du projet permettra non seulement
à la DGM de prendre conscience des problèmes de gouvernance dont
elle fait face, mais aussi à tous ses membres de savoir ce que signifie
la GPR, ses différents facteurs et ses produits. Il a également
pour bénéfice de les amener à comprendre le processus
d'intégration de la GPR et les mécanismes qui permettent de la
pérenniser (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 359).
Le présent rapport est structuré en cinq
parties. La première étape va consister à présenter
le contexte de l'étude à travers la présentation
générale de l'organisation, la description du problème
organisationnel et l'établissement du lien entre le projet et les
objectifs du programme de maîtrise. La deuxième étape va
aborder le cadre conceptuel en recensant les écrits des auteurs, les
modèles et théories en lien avec le sujet de l'étude, et
en opérant un choix du modèle sur lequel vont fonder l'analyse
des résultats et les recommandations. À la troisième
étape, le rapport va s'intéresser à la démarche
méthodologique utilisée pour la réalisation du rapport
ainsi que les limites de l'étude. Dans la quatrième partie, les
résultats de l'étude seront présentés. Enfin, la
cinquième et dernière étape sera consacrée aux
recommandations et aux conditions de mise en oeuvre.
1. CONTEXTE DE
L'ÉTUDE
Le contexte de l'étude sera présenté
à travers la présentation générale de
l'organisation, la description du problème organisationnel et enfin la
présentation de la pertinence du projet en lien avec les objectifs du
programme de maîtrise.
1.1. Présentation de
la Direction générale de la microfinance (DGM)
Cette présentation se fera par un aperçu
historique de l'organisation, sa mission, ses activités et services, ses
ressources, sa clientèle et sa structure administrative.
1.1.1. Aperçu historique
de la DGM
Les origines de la DGM remontent à 2006. La
proclamation de l'année 2005 par l'Organisation des Nations unies (ONU)
comme « Année internationale du
microcrédit », a été le facteur
déclencheur de l'attention portée à la microfinance dans
les « pays moins avancés » (Gouvernement du
Bénin, 2007, p. 14).Ainsi, pour la première fois après
l'élection présidentielle de 2006 au Bénin, le
Ministère Délégué chargé de la Microfinance,
de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises a été
créé pour s'occuper spécifiquement de la microfinance. Ce
Ministère changera de dénomination par la suite, mais garde
toujours son autonomie administrative jusqu'en 2016.
Au lendemain de l'élection présidentielle de
mars 2016, on assiste à la fusion de certains ministères et
à la suppression d'autres (Secrétariat général du
gouvernement [SGG], 2016, p. 1). C'est à cette occasion que le
Ministère en charge de la microfinance sera supprimé. Toutefois,
ses attributions sont désormais confiéesau Ministère du
travail, de la fonction publique et des affaires sociales (MTFPAS) (SGG, 2016,
p. 5). Sous le MTFPAS, l'ex-Ministère de la microfinance devient la
Direction générale de l'emploi et de la microfinance (DGEM). En
octobre 2017, suite au remaniement du Gouvernement, la microfinance
apparaîtra dans la dénomination d'un ministère (SGG, 2017,
p.1). Il s'agit du Ministère des affaires sociales et de la microfinance
(MASM). C'est sous ce nouveau ministère que naîtra la Direction
générale de la microfinance (MASM, 2018, p. 21).
1.1.2. Mission de la DGM
Se référant aux dispositions de l'article 61 du
Décret n° 2018-064 du 28 février 2018 portant attributions,
organisation et fonctionnement (AOF) du Ministère des affaires sociales
et de la microfinance, la DGM a pour mission « la conception, la mise
en oeuvre et le suivi-évaluation de la politique de l'État en
matière de microfinance et de l'inclusion financière,
conformément aux lois et règlements en vigueur au Bénin et
aux visions et politiques de développement du Gouvernement. »
(MASM, 2018, p. 25).
1.1.3. Activités et
services de la DGM
Pour s'acquitter de sa mission, l'intervention de la DGM se
manifeste concrètement par :
- la conception, la vulgarisation et la mise en oeuvre des
stratégies, politiques et programmesde développement de la
microfinance et de l'inclusion financière ;
- la coordination et l'harmonisation des actions de tous les
intervenants du secteur ;
- la création et l'amélioration continue d'un
environnement favorable à l'émergence et au développement
des systèmes financiers décentralisés (SFD) ;
- l'appui-conseil et la formation des promoteurs
d'institutions de microfinance ;
- l'appui et l'accompagnement de toutes démarches de
développement de produits financiers innovants adaptés aux
besoins des acteurs du secteur ;
- lasensibilisationde la population sur l'éducation
financière.
1.1.4. Ressources de la DGM
Pour accomplir sa mission, la DGM dispose de ressources
humaines, financières et matérielles. Concernant les ressources
humaines, la DGM compte au 31 juillet 2019, vingt-six agents (DGM, 2019). Cet
effectif était de 43 en 2018. Réparti selon le statut
professionnel, le personnel est composé de vingt-deux agents permanents
et de quatre agents contractuels.
Au chapitre des ressources financières et
matérielles, le budget de la DGM est constitué majoritairement
des ressources du budget national auxquelles s'ajoutent les appuis financiers
des partenaires. Pour l'exercice 2019, les ressources financières de la
DGM imputées au budget national est de233 902 000
francs CFA (MASM, 2019, p. 190-194). Ces ressources sont principalement
allouées aux dépenses de fonctionnement.Par rapport aux
ressources matérielles, la DGM dispose de deux véhicules et de
deux bâtiments administratifs loués. Elle dispose également
des téléphones, des matériels informatiques et
bureautiques nécessaires à l'accomplissement de ses
tâches.
1.1.5. Clientèle de la
DGM
La clientèle de la DGM est composée largement de
l'ensemble des acteurs du secteur de la microfinance et de l'inclusion
financière au Bénin. Plus particulièrement, les services
de l'organisation sont offerts aux SFD et aux clients et consommateurs des
services financiers et non financiers de ces SFD. Elle fournit également
des services aux Opérateurs de téléphonie mobile (OTM),
aux banques et aux Organisations non gouvernementales de microfinance. Enfin,
la DGM travaille aussi avec d'autres structures étatiques et organismes
internationaux opérant dans le secteur.
1.1.6. Structure administrative
de la DGM
Afin de fournir ses services, la DGM, outre le
Secrétariat de direction et les organes directement rattachés au
Directeur général,est structurée en deux directions
techniques :
- la Direction de la promotion de la microfinance (DPM) qui
est chargée du volet des actions de professionnalisation du secteur et
d'accompagnement des acteurs ;
- la Direction de l'inclusion financière et de
l'autonomisation économique (DIFAE) qui s'occupe des questions
d'innovation financière et d'entrepreneuriat.
Chaque direction technique comprend, en dehorsdu
secrétariat, quatre services subdivisés en divisions (annexe 1).
Qui plus est, la DGM comprend le Comité national de microfinance (CNM)
auquel elle assure le fonctionnement (MASM, 2018, p. 26).
1.2. Description du
problème organisationnel
Les réformes institutionnelles et administratives
introduites à partir de 2016 au Bénin, ont bouleversé
l'organisation et le fonctionnement de plusieurs secteurs notamment celui de la
microfinance. Jadis confié à un ministère, l'institution
du secteur est réduit actuellementà une Direction
générale. En effet, les difficultés de performance
affichées par l'évaluation des politiques et programmes du
secteur (MASM, 2019, p. 23-25) ont amené le Gouvernement à
relayer le secteur au second plan de ses priorités. Pour le nouveau
régime, la microfinance a été utilisée par les
Gouvernements antérieurs comme un « instrument de populisme et
de propagande » (MASM, 2019, p. 23). Pour preuve, depuis 2016, en
dehors de son voeu dans le Programme d'actions du Gouvernement (PAG 2016-2021),
les documents de politique sectorielle de développement de la
microfinance et de l'inclusion financière ne sont pas encore
élaborés(UNCDF, 2019, p. 4 ; MASM, 2019, p. 6). Or, ces
documents de politiques doivent définir la vision du secteur, les
objectifs stratégiques, et constituer l'instrument d'orientation
générale des actions de tous les intervenants.Une
évaluation récente du secteur a montré qu'il est
confronté à de sérieux problèmes de coordination
(MASM, 2019, p. 24). Ainsi, malgré l'existence d'un Comité
national de microfinance (CNM), les actions des différentes structures
publiques notamment celles de la DGM sont éparses sans aucune
orientation. On remarque des chevauchements d'activités au sein du
même plan annuel de travail (MASM, 2019, p. 190 ; 193). Ce qui
démontre aisément que malgré les exigences de la Loi
organique relative aux lois de finances de 2013, la budgétisation
axée sur les résultats n'est pas véritablement mise en
application dans l'organisation. Cette situation ne favorise guère la
concentration des énergies et des ressources pour l'atteinte des
objectifs (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 221). Il en résulte qu'il y a
défaillance voire inexistenced'un cadre de gestion susceptible
d'orienter et de fédérer les interventions à la
DGM.
1.3. Pertinence de
l'étude en lien avec les objectifs du programme de Maîtrise
Le programme de Maîtrise en administration publique de
l'École nationale d'administration publique (ÉNAP) vise à
doter les gestionnaires publics d'habiletés nécessaires pour
surmonter les limites de la bureaucratie
« wébérienne » (Bélanger et Mercier,
2006, p. 71).Ils doivent pouvoir agir sur leur contexte afinde livrer des
services de qualité, adaptés et mesurables à la
clientèle (Mazouz, 2008, p. 2). Le gestionnaire doit être capable
de mener l'organisation vers l'atteinte de la performance à travers la
détermination et la résolution des problèmes
organisationnels, le tout dans une démarche inclusive (Gagnon, 2010, p.
13-14).La présente étude s'insère dans cette
perspective.
Le présent projet d'étude cadre parfaitement
avec les objectifs du programme de Maîtrise en ce sens qu'il sollicite le
recours de plusieurs des enseignements reçus au cours du programme. Tout
d'abord, pour traiter le sujet, le cours de Principes et enjeux de
l'administration publique a été mobilisé pour
comprendre les défis auxquels sont confrontées les
administrations publiques contemporaines et les solutions trouvées pour
y faire face telles que la décentralisation, la gestion axée sur
les résultats (Côté, 2014, p. 222 ; 249-251 ;
Michaud, 2011, p. 306). Ensuite, le cours de Gestion par
résultats sera mobilisé afin de saisir la signification du
concept de GPR, ses origines, ses composantes, ses outils ainsi que les
concepts et modèles développés autour de lui. Ce module
nous fournit aussi les conditions d'implantation de la GPR au sein de
l'organisation (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 402). Par la suite, le module sur
le Management des organisations publiquesa été
sollicité pour comprendre les différentes théories de
fonctionnement des organisations publiques, et le lien entre la Nouvelle
gestion publique (NGP) et la GPR. Qui plus est, il a été
très utile dans la définition du rôle de la tâche de
coordination dans la fonction administrative et dans la GPR. Il a servi
à comprendre l'activité de la planification stratégique
ainsi que l'intérêt de l'alignement stratégique. En outre,
l'exploitation du cours de Planification stratégique des ressources
humaines a permis de cerner le modèle systémique de
l'organisation, et l'importance des ressources humaines dans le processus de la
performance organisationnelle (Lemire et al., 2015, p. 223). Enfin, le
cours de Principes, processus et méthodes d'évaluation des
programmes publics a été très utile pour la
mobilisation des méthodes, techniques et outils de recherche
(Éva, 2017).
Cette partie a exposé l'origine de la DGM, sa mission,
ses activités, ses ressources et sa composition. Le problème de
l'organisation a été décrit. Et enfin, la pertinence du
sujet en lien avec le programme de maîtrise a été
ressortie. À présent que le contexte est cerné, qu'en
est-il des contributions des auteurs et des modèles qui traitent de la
problématique ?
2. CADRE CONCEPTUEL
Cette section sera consacrée à la recension des
écrits des auteurs, des théories, des modèles liés
au sujet de l'étude. Un choix de modèle sera opéré
par la suite et sur la base de laquelle la classification et l'analyse des
résultats se feront. Enfin, un lien sera établi entre le
modèle théorique et la réalité de l'organisation en
étude.
2.1. Présentation des
principaux auteurs, modèles, théories et principes liés
à la problématique
La crise de l'État-providence dans les années
1970 a soumis les États au déficit financier et budgétaire
et au problème d'efficacité des interventions (Côté,
2014, p. 189).Ces problèmes ont créé une sorte de
« cynisme » des citoyens qui ont perdu tout espoir en la
sincérité du discours des gouvernants (Fortier, 2003, p. 4-5).
Face à cette situation où les citoyens deviennent de plus en plus
exigeants, les États, les chercheurs, les experts et les praticiens vont
se soumettre à la recherche de solutions pour bien gérer les
affaires et délivrer des services de qualité. C'est à
l'aune de ces solutions que des réformes seront impulsées pour
moderniser l'administration publique avec comme leitmotiv,
« faire plus et mieux avec moins » (Mazouz et
Leclerc, 2008, p. 69 ; Bartoli et al., 2011, p. 630). Dans cette
vague de réformes,des théories, des modèles, des concepts
et des outils vont être développés aussi bien par les
chercheurs que par les agences gouvernementales et internationales (Mazouz et
al., 2006, p. 19-20 ; Ika, 2007, p. 166). Certains de ces
théories et modèles en lien avec notre projet seront
présentés dans les lignes qui suivent.
2.1.1. Nouveau management public
(NMP)
Le Nouveau management public (NMP) ou la Nouvelle gestion
publique (NGP) est unethéorie développée au début
des années 1980 pour pallier aux reproches et critiques adressés
au modèle de gestion bureaucratique (Charbonneau, 2012, p. 1). Ce
concept a été pour la première fois dénommé
par Christopher Hood en 1991 (Salambéré, 2017, p. 7). Le NMP est
né dans la perspective d'intégrer les pratiques de gestion du
secteur privé au secteur public (Savoie, 2005, p. 53). Comme le
soulignent Facal et Bernier (2008, p. 496), les principaux traits
caractéristiques du NMP sont: la réduction des coûts et la
recherche de l'efficience, la privatisation, la reddition des comptes, les
contrats de performance, l'assouplissement des règles, la
décentralisation et la déconcentration,l'imputabilité par
rapport aux résultats, la forte préoccupation pour le client.
Le NMP a pour avantage d'avoir introduit une certaine
autonomie et une flexibilité dans la gestion des affaires publiques
auparavant axée sur le contrôle et les règles rigides
(Salambéré, 2017, p. 8). Il a permis de limiter le gaspillage des
ressources afin de réaliser des économies, et de se concentrer
surles besoins réels (Mazouz et al., 2006, p. 20).
Il faut noter cependant que la faiblesse du NMP est la
substitution du « citoyen » par le
« client », et la confusion que cela a créé
(Charbonneau, 2012, p. 2). Qui plus est, il accorde un plus grand
privilège aux clients au détriment des décideurs
politiques et desgestionnaires qui fournissent les prestations (Savoie, 2005,
p. 53). Une autre limite du NMP est sa plus grande tendance à vouloir
transposer l'intégration des « règles du
marché » dans le secteur public sans véritablement
tenir compte des particularités et spécificités de ce
dernier (Facal et Bernier, 2008, p. 495 ; Savoie, 2005, p.
56 ;Rouillard, 2003, p. 29). Ce qui fait qu'on assiste à la
pluralité des outils rendant ainsi difficiles la réalisation des
activités et l'évaluation des résultats (Charbonneau,
2012, p. 2).
2.1.2. Gestion axée sur
les résultats (GAR)
Axer la gestion sur les résultats signifie gérer
et mettre en oeuvre les actions en se concentrant sur les résultats
visés et en utilisant les données disponibles en vue
d'améliorer les processus de décision (Site Eval consulté
le 20 août 2019). Déjà en vogue dans les pays de
l'Organisation de coopération pour le développement
économique (OCDE) dans les années 1990 (Mazouz et al.,
2006, p. 19), la GAR n'a connu véritablement son épilogue dans
les pays moins avancés qu'après la Déclaration de Paris de
2005 sur l'efficacité de l'aide au développement (OCDE, 2014, p.
9).
Pour l'AQOCI, la GAR réfère à la conduite
d'un projet dont les résultats attendus sont liés à un
changement descriptible, mesurable, occasionné par une relation de cause
à effet (2008, p. 9). Les principes de la GARsont le partenariat,
la responsabilité, la transparence, la simplicité, la souplesse
et l'apprentissage sur le tas (AQOCI, 2008, p. 7).
Selon certains auteurs, la GAR s'identifie à travers le
cadre de rendement, le cadre logique et le cadre de mesure de rendement (AQOCI,
2008, p. 13 ; ACDI, 2008, p. 2). Ce qui fait que dans les organisations,
elle tourne autour de la « chaîne de
résultats »constituéedes intrants, des
activités, des extrants (produits), des effets (résultats
intermédiaires), et de l'impact (résultats ultimes ou finaux)
(OIF, p. 23, ACDI, 2008, p. 3) (annexe 2).
En revanche, d'autres utilisent le même concept de GAR
et empruntent une démarche un peu différente. C'est le cas du
Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) qui définit la
gestion axée sur les résultats comme une approche fondée
sur la réalisation des objectifs à travers l'atteinte des
résultats basés sur les attentes exprimées des citoyens
(2014, p. 5). Pour le SCT (2014, p. 12), la GAR doit placer au coeur de
l'action, le « citoyen ».Son processus se déroule en
quatre phases : apprendre et s'adapter (1), s'engager (2), réaliser
(3) et rendre compte (4). Chaque phase doit livrer des produits
spécifiques (annexe 3). C'est un modèle fondé sur les
principes tels que l'atteinte des résultats pour le citoyen, la
responsabilisation des acteurs concernés, la transparence et
l'imputabilité dans la gestion publique (SCT, 2014, p. 5). Il sert de
référence à tous ministères et organismes
publics.
L'UNICEF s'inscrit également dans la logique du SCT en
définissant la GAR comme une stratégie de gestion dans laquelle
tous les acteurs directs ou indirects s'assurent que leurs processus, produits
et services permettent d'obtenir les résultats escomptés, et que
les données de ces résultats permettent de prendre des
décisions judicieuses (2017, p. 6). Pour cette organisation, la
stratégie GAR se déroule en neuf étapes : comprendre
la situation (1), hiérarchiser les problèmes (2), créer
une théorie du changement (3), définir les résultats
souhaités (4), aligner les résultats, les stratégies et
les financements (5), évaluer les hypothèses et les risques (6),
regrouper tous les éléments (7), élaborer un plan de suivi
(8) et enfin déterminer l'évaluabilité (9). (UNICEF, 2017,
p. 24) (annexe 4).
Les différents modèles et théories de la
GAR montrent qu'elle offre deux types de systèmes : un
système de gestion et un système d'information. La GAR permet
d'avoir une autre culture quant à l'utilisation des ressources
publiques. Elle a permis de révolutionner la pratique traditionnelle de
gestion axée sur les moyens et d'avoir désormais les yeux
fixés sur les résultats et la satisfaction du citoyen (OCDE,
2014, p. 16).Un autre avantage est que tous les modèles de la GAR
prônent une théorie de changement. Mais, sa faiblesse est de trop
se figer sur les résultats liés uniquement aux
bénéficiaires, et de les considérer comme « une
finalité en soi » (Mazouz, 2012, p. 6). Ce qui fait qu'on
assiste à la pluralité des indicateurs qui étouffent le
processus (OCDE, 2014, p. 25). Cependant, les récents modèles de
la GAR développés par les organismes internationaux et les
institutions gouvernementales intègrent d'autres paramètres de
gestion qui la transforment de plus de plus en GPR.
2.1.3. La gestion par
résultats (GPR)
La GPR est une résultante de la fusion de deux
approches en matière de gestion à savoir : la Gestion par
objectifs (GPO) et la Gestion de la qualité totale (QTM) (Emery, 2005,
p. 2 ; Leclerc, 2002 cité par Mazouz, 2017, p. 1).
Considérée comme l'un des piliers du NMP, la GPR est
constituée d'un cadre stratégique qui définit
l'orientation de l'organisation et les moyens de la mettre en oeuvre
(Bourgault, 2004, p. 72). Elle met l'accent sur la délégation,
l'habilitation, la responsabilisation, la concentration sur les
résultats, et la création du système de communication
(Proulx et Machiavelli, 2005, p. 44). Pour Mazouz et Leclerc, la GPR est un
cadre de gestion transparente articulé autour des engagements de
résultats préalables, la reddition de comptes,
l'imputabilité, et la qualité des services aux citoyens (2008, p.
184). Plusieurs modèles de GPR ont été
élaborés, mais deux sont présentés
ci-après.
Modèle Mazouz-Leclerc de « gestion
intégrée par résultats »
Tout organisme public recherche la performance
(efficacité, efficience). Selon Mazouz et Rochet, cette performance ne
pourra être atteinte sans la mise en place d'un cadre de gestion ayant
à son centre, les « résultats » (2005, p.
70). Pour Mazouz et Leclerc, l'institutionnalisation d'une GPR suppose la
conjonction d'un certain nombre de facteurs qui expliquent à la fois
l'efficacité, l'efficience et l'équité dans la
sphère publique (2008 cité par Mazouz et Tardif, 2010, p. 38).
Ces facteurs qui fondent l'essentiel de leur modèle sont : le
facteur organisationnel (connaître), le facteur managérial
(manager), le facteur adaptatif (adapter) et le facteur évaluatif
(évaluer) (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 167 ; Mazouz et Tardif,
2010, p. 39 ; Mazouz, 2012, p. 4). Ces facteurs comprennent des
constituantes qui doivent obligatoirement exister et coexister dans
l'organisation. Ils sont interdépendants, et sont intimement liés
aux résultats de prestation, de gestion, d'orientation et
d'amélioration globale à produire par les organisations publiques
(Mazouz, 2012, p. 5) (annexe 5). La force du modèle est d'avoir offert
un aperçu global des éléments de l'organisation et de les
intégrer au processus. Cependant, il manque au modèle la
précision sur les instruments concrets à produire à chaque
étape.
Modèle de « gestion par
résultats » de Marie-Hélène Jobin
Pour Jobin, la GPR est « une approche
intégrée qui permet de favoriser la création de valeur et
de mobiliser les efforts de chacun vers cet objectif. » (2002, p.
41).Développé en 2002, le modèle de Jobin fonde sa
philosophie sur la « création de valeur ». Il
découpe l'ensemble de la démarche de gestion par résultats
en blocs plus petits et suggère une démarche en étapes
vers une meilleure création de valeur (Jobin, 2002, p. 45). Il se
déroule en cinq étapes qui partent de la mission de
l'organisation pour procéder à la planification
stratégique et à la planification opérationnelle. Ensuite,
viennent l'assignation des responsabilités et la négociation des
attentes pour finir sur la mesure des résultats, tout ceci relié
à la déclaration des services aux citoyens.
Laparticularitéde ce modèle, et en même temps sa force, est
l'intégration de « l'analyse
fonctionnelle » à la démarche (annexe 6). Celle-ci
consiste à identifier les fonctions et les sous-fonctions qui
découlent de la mission de l'organisation, et permet d'assurer une
cohérence entre la mission et les activités de la planification
opérationnelle (Jobin, 2002, p. 51). Cependant, le champ d'analyse du
modèle est restreint et ne permet pas d'aborder certaines variables de
gestion de la performance organisationnelle telles que les compétences
et les comportements (Mazouz et Tardif, 2010, p. 38).
De façon générale, la force de la GPR est
d'avoir cerné tous les aspects de l'organisation en définissant
les différents domaines de résultats à réaliser
concernant les bénéficiaires, le personnel, la
société et les performances-clés (Emery, 2005, p. 5). Elle
a l'avantage d'offrir aux gestionnaires et à leurs unités, une
autonomie dans la gestion, etune capacité d'adaptation et d'innovation.
Accordant une place importante au système informel, elle se
présente comme une attitude.Réfutant toute démarche
mécanique et structurelle, la GPR se positionne comme un processus de
changement culturel (Proulx et Machiavelli, 2005, p. 44). En outre, la GPR
accorde une place prépondérante aux gestionnaires publics
puisqu'il leur revient d'assumer des responsabilités organisationnelles
(Mazouz et Tardif, 2010, p. 35). Mais, sa plus grande faiblesse est qu'elle
implique des négociations trop complexes (Proulx et Machiavelli, 2005,
p. 45).
2.1.4. L'approche politique, les
conflits dans l'organisation
Pour Proulx (2010, p. 17), chaque individu dans l'organisation
perçoit ses activités comme plus importantes, en
surévaluant ce qu'il fait par rapport à ce que font les autres.
Pour cet auteur, les buts organisationnels émergent de plusieurs
processus de négociation et de luttes pour obtenir une meilleure
position. Ils sont rarement le fruit d'un consensus. Il faut donc discuter et
accepter de faire des compromis. Il s'agit de disposer des stratégies
susceptibles de mobiliser les intérêts des uns et des autres
à l'atteinte des résultats.
2.1.5. L'approche structurelle,
la vision rationnelle
Selon l'approche structurelle de Bolman et Deal (1984), nous
vivons dans le monde de la logique et il y a des besoins qui sont
éprouvés par des clients. Il faut leur offrir des produits et des
services pour combler leurs besoins. Donc, les organisations existent pour
atteindre des résultats, et si elles n'y arrivent, elles devront
disparaître (Proulx, 2010, p. 14). Ainsi, pour travailler efficacement,
il faut minimiser les préférences personnelles à l'aide
des normes rationnelles et avoir une structure qui s'adapte continuellement
à son environnement pour survivre (Proulx, 2010, p. 14). La
coordination, le contrôle, la satisfaction des clientsreprésentent
les qualités de ce modèle (Proulx, 2010, p. 15).
Pour une efficacité structurelle, il faut
obligatoirement une meilleure coordination des actions. Henri Fayol (1916)
considère la « coordination » comme une tâche
essentielle dans l'administration (Bélanger et Mercier, 2006, p. 58).
Selon Fayol, « coordonner, c'est relier, unir, harmoniser tous les
actes et tous les efforts » (Bélanger et Mercier, 2006, p.
88). D'après Mintzberg (2004 cité par Proulx, 2010, p. 119),
toute activité humaine donne naissance à deux besoins
fondamentaux contradictoires : la division des tâches et la
coordination de ces tâches pour une action collective. À cet
effet, il distingue cinq mécanismes de coordination : l'ajustement
mutuel, la supervision directe, la standardisation du travail ou des
procédés, la standardisation des résultats ou produits, la
standardisation des qualifications et des normes (Proulx, 2010, p.
120-122 ; Sadli, 2014, p. 6). Ces mécanismes coexistent ensemble
dans l'organisation. Chaque mécanisme prédomine dans
l'organisation selon le type de structure dans lequel il est
déployé (Proulx, 2010, p. 123).Sadli postule qu'une meilleure
coordination dépend de la structure, celle-ci dépendant à
son tour de la stratégie de l'organisation (2014, p. 7).
La force de l'approche rationnelle est d'avoir
prédéterminé les actions dans l'organisation. Les
rôles et les comportements sont connus à l'avance. C'est ce qui
limite au même moment son efficacité en ce sens qu'elle accorde
peu d'importance à la présence des éléments
informels dans l'organisation (Proulx, 2010, p. 114).Sa vision
réductionniste ne lui permet pas de tenir compte du rôle important
que peut jouer l'environnement dans le fonctionnement de l'organisation
(Salambéré, 2017, p. 10).
2.1.6. Le modèle
systémique de l'organisation
Issue des travaux de Von Bertalanffy (1996 cité par
Proulx, 2010, p. 20), l'approche systémique est « basée
sur l'idée que l'organisation est un système et les
caractéristiques et les propriétés des systèmes
s'appliquent in extenso à l'organisation ». Pour la
théorie des systèmes, les organisations n'existent pas en huis
clos. Elles sont des systèmes ouverts qui entretiennent des relations
dynamiques de transaction avec l'environnement dans lequel elles
évoluent. L'environnement influence l'organisation et est
influencé à son tour par celle-ci. Les échanges et les
transactions qui définissent la relation de l'organisation avec son
environnement sont essentiels pour assurer la viabilité de
l'organisation, sa capacité d'adaptation et de transformation
(Salambéré, 2017, p. 16). En principe, toute organisation essaie
de connaître ce qui se passe à l'extérieur de ses
frontières afin d'obtenir les ressources nécessaires. Cette
fonction de l'organisation se nomme le système d'adaptation à
l'environnement. Ainsi, pour qu'une organisation puisse s'adapter à son
environnement, elle doit développer une stratégie
générale et un plan stratégique(Lemire et al.,
2015, p. 162).
Ce modèle a l'avantage de placer l'organiser dans une
dynamique permanente. Il cerne l'organisation dans sa globalité et donne
une place importance aux interférences. Ce qui permet à
l'organisation de se maintenir en équilibre malgré les diverses
pressions (Mercier, 2002). En revanche, il offre peu d'outils pour comprendre
le changement dans l'organisation(Salambéré, 2017, p. 16). Ce
modèle est présenté en annexe 7.
2.1.7. L'approche ressources
humaines ou modèle humaniste
Selon la théorie des relations humaines
développée par Elto Mayo, les organisations et les individus ont
besoin les uns des autres (Bélanger et Mercier, 2006, p. 129). Les
individus travailleront bien s'ils se sentent valorisés. Ce
modèle est plus centré sur le bonheur des individus que sur leur
productivité. Cependant, comme l'explique Proulx (2010, p. 16),
l'existence d'une organisation ne s'explique pas par la seule satisfaction de
ses employés. Toutefois, c'est un élément fondamental pour
comprendre l'organisation.
La force du modèle humaniste est l'importance qu'elle
accorde aux structures informelles, et aux besoins des individus et groupes
dans l'organisation. Cependant, elle ignore les dimensions formelles et
technologiques de l'organisation (Séguin et Chanlat, 1992 cité
par Salambéré, 2017, p. 12).
2.2. Choix du modèle
théorique pour la classification et l'analyse des résultats
Pour la classification et l'analyse des résultats de
l'étude, et au regard du contexte, c'est le modèle Mazouz-Leclerc
de « gestion intégrée par
résultats »qui estretenu comme cadre conceptuel. Les quatre
facteurs : organisationnel, managérial, adaptatif et évaluatif
ainsi que les quatre capacités : à comprendre, à
livrer, à échanger et à apprendre(Mazouz et Leclerc, 2008,
p. 168-169)seront utilisés afin de collecter les données et de
dégager les variables du modèle qui existent ou non à la
DGM. Ces variables comprennent la mission, la vision, les valeurs, les cibles
de résultats, les ressources,les forces et les faiblesses, les
opportunités et les menaces, l'offre, les groupes d'amélioration
continue, les stratégies, les structures, la culture, le leadership, le
processus de gestion (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 167).
Ce modèle est une constituante de la
« dimension managériale » du modèle
systémique (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 260). Il représente un
outil d'analyse beaucoup plus cernable.De même, il prend en compte
plusieurs variables des autres modèles comme l'environnement interne et
externe, la gestion de changement et l'adaptation aux conditions, qui sont les
fondamentaux de l'approche systémique. Or, cette dernière prend
déjà en compte les éléments de l'approche
structurelle, de l'approche des ressources humaines et de l'approche politique
(Proulx, 2010).
Cependant, l'une des faiblesses du modèle
Mazouz-Leclerc est d'être resté large sur le plan
théorique en couvrant tous les aspects de l'organisation, mais peu
concret sur le plan fonctionnel. Les produits en termes de livrables pour les
différents facteurs ne sont pas spécifiés. C'est pourquoi,
le modèle du « cycle de gestion axée sur les
résultats » du Secrétariat du Conseil du
trésor (SCT)sera emprunté pour expliquer la présence ou
non des éléments concrets de la gestion par résultats tels
que le plan stratégique, la déclaration des services aux
citoyens, l'entente de gestion, le plan annuel de gestion, le rapport annuel de
gestion. Ce modèle, contrairement à celui de Mazouz-Leclerc qui a
au centre, les « résultats », place le
« citoyen » au coeur des décisions (SCT, 2014, p.
5). L'avantage des deux modèles est qu'ils se déroulent tous en
quatre phases peu ou prou similaires.
La combinaison du modèle Mazouz-Leclerc et de
celui du « Cycle de gestion axée sur les
résultats » du SCT, a permis de concevoir un
modèle unique qui prend en compte les composantes des deux. Ce
modèle est dénommé « Modèle
fonctionnel de gestion intégrée par
résultats » parce que permettant de représenter
les produits concrets du modèle SCT qui manquent au modèle
Mazouz-Leclerc. Le modèle comporte au centre, les
« résultats » qui ont à leur tour le
« citoyen » comme coeur d'action (annexe 8).
2.3. Lien entre le cadre conceptuel choisi et la
réalité de la DGM
À la suite de l'expérience des
budgets/programmes à partir de l'année 2000 (Médé,
2004, p. 60), le Bénin, à travers le décret n°
2005-789 du 29 décembre 2005 portant Cadre de réforme de la
gestion budgétaire axée sur les résultats, a
institutionnalisé la gestion axée sur les résultats
(CAFRAD, 2013, p. 2). La phase expérimentale se déroule depuis
2006 avec quelques ministères. En 2013, après l'adoption de la
loi n° 2013-14 du 27 septembre 2013 portant Loi organique relative aux
lois de finances, les principes de la GAR sont de nouveau
énoncés dans les procédures d'élaboration,
d'adoption, d'exécution et d'évaluation du budget. Cette loi
exige désormais que l'affection des crédits budgétaires
soit faite suivant les programmes et non sur la base des activités
(Gouvernement du Bénin, 2013, p. 5-6). Or, ces programmes doivent
obligatoirement présenter leur modèle logique et les liens avec
les visions et priorités du Gouvernement. Cependant, le Bénin ne
dispose pas encore d'un guide détaillé ou d'un modèle
officiel de gestion axée sur les résultats (CAFRAD, 2013, p. 3).
Les ministères et organismes publics qui s'engagent dans cette
démarche,doivent emprunter les modèles des partenaires au
développement qui les soutiennent. C'est la même
réalité au niveau de la Direction générale de la
microfinance. En effet, depuis 2013, la Coopération canadienne a
été désignée comme « Chef de
file » des Partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant
dans le secteur de la microfinance au Bénin (MCM, 2015, p. 42). Ce choix
fait que les modèles de gestion appliqués dans le secteur ont
tendance à s'inspirer des modèles canadiens au regard de
l'inexistence des modèles nationaux. Qui plus est, la Coopération
canadienne, à travers son Projet d'appui au développement,
à l'assainissement et à la professionnalisation de la
microfinance (ADAPAMI), est actuellement le partenaire le plus actif dans le
secteur au Bénin. Le projet ADAPAMI constitue actuellement le seul PTF
de la DGM.
C'est pourquoi, dans le cadre de cette étude, nous
utiliserons le modèle Mazouz-Leclerc combiné avec celui du SCT
dénommé Modèle fonctionnel de gestion
intégrée par résultats. Il sera exploité pour
classifier et analyser les résultats.
Cette phase du rapport nous a donné
l'opportunité de présenter le cadrage théorique
articulé autour des concepts et modèles liés à
notre sujet. Tenant compte des forces et faiblesses des modèles
présentés, notre choix a été porté sur le
modèle Mazouz-Leclerc de GIPR combiné avec le cycle de la GAR du
SCT. Ce modèle a été lié au contexte de la DGM pour
s'assurer de sa pertinence. Il convient maintenant de nous pencher sur la
méthodologie de l'étude qui va nous permettre de confronter le
modèle théorique à la réalité.
3. MÉTHODOLOGIE
L'approche méthodologique, les méthodes et
instruments de collecte, de cueillette et d'analyse des données seront
abordés dans cette section. Les limites sont aussi exposées.
3.1. Approche
méthodologique
L'approche qualitative a été utilisée
pour l'étude. Toutes les activités de collecte ont eu lieu sur le
terrain.Partant du postulat que les répondants ont au moins une
idée de la GAR, l'objectif est de saisir en profondeur leurs
expérienceset leurs opinions (Turcotte et al., 2010, p.
197).Tout au long du projet, nous avons adopté une démarche
participative pratique (Éva, 2017, p. 17). Hormis le fait que des
rapports ont soulevé le problème, nous avons
échangé avec les acteurs avant de formuler la
problématique (Gagnon, 2010, p. 81).
3.2. Méthodes et
instruments de collecte des données
Pour collecter les données aux fins d'analyse, les
méthodes suivantes ont été utilisées.
3.2.1. Recension des
documents
La documentation a permis de collecter les décrets, les
arrêtés, les plans de travail et les documents de politique qui
ont été très utiles pour la connaissance de
l'organisation. Les rapports d'évaluation, les rapports d'ateliers et
les comptes rendus nous ont aidé à percevoir l'existence du
problème. Ensuite, les livres, les articles, les documents officiels sur
le management public, la GAR et la GPR ont été mobilisés
pour la définition du cadre conceptuel. Certains de ces documents sont
disponibles à la DGM et au MASM. D'autres ont été
consultés sur les sites web du Gouvernement et du MASM. En plus, la
bibliothèque en ligne de l'ÉNAP nous a été
très bénéfique pour la recherche de périodiques et
de mémoires. D'autres sites web ont été aussi
consultés.
L'avantage de cette méthode est que le contenu des
documents n'est pas influencé par le chercheur (Turcotte et
al., 2010, p. 205). Cependant, certains documents sont mal
rédigés et trop techniques (Éva, 2017, p. 13). C'est une
méthode qui demande assez de temps de lecture.L'outil utilisé est
le tableau de synthèse des documents. Il sert à repérer
les documents et les pages, et les informations à collecter.
3.2.2. Observation
participante
« L'observation permet de voir comment les personnes
se comportent dans la réalisation de leurs activités habituelles
et de documenter comment les choses se passent au quotidien. »
(Turcotte et al., 2010, p. 205). La grille d'observation nous a permis
de noter les faits dans les pratiques. C'est un procédé
très flexible, peu contraignant, mais qui nécessite assez de
temps. Cela n'a pas été un frein puisque que nous sommes membre
de la DGM et nous avons eu le temps nécessaire d'observer les pratiques
de l'organisation.
3.2.3. Entrevue
semi-dirigée
L'entretien est une technique d'investigation qui utilise un
processus de communication orale pour recueillir des informations en relation
avec le but fixé (Taleb, 2017, p. 64). Pour notre étude, nous
avons opté pour l'entretien individuel semi-dirigé puisque nous
voulons avoir les expressions propres aux répondants.Pour y arriver,
deux guides d'entrevue sont élaborés (annexes 14 et 15). Ces
guides comportent la liste de cinq thèmes relatifs au modèle
choisi ainsi que les questions y rapportant (Fortin, 2010, p. 429).Cette
technique a été choisie pour combler les insuffisances de la
documentation. Elle offre une certaine flexibilité et permet à
l'intervieweur de clarifier, de modifier et de compléter des questions
lors de l'interview (Éva, 2017, p. 14).Elle est coûteuse quant
à la préparation et à la durée (Fortin, 2010, p.
430). De même,notre présence peut influencer les réponses
de l'interviewé.
3.3. Méthode de
cueillette des données
Pour mobiliser les données, la synthèse des
informations surlignées lors de la lecture des documents a
été la première étape. À la seconde
étape, nous avons rencontré et échangé en personne
avec nos répondants. Suivant la position qu'ils occupent dans
l'organisation, nos répondants sont au nombre de neuf : 1 directeur
général, 1directeur technique, 2 personnes directement
rattachés au DG, 5 chefs de services. Les rendez-vous ont
été négociés directement avec certains. D'autres
ont été contactés par téléphone pour prendre
leur disponibilité. Les échanges ont eu lieu dans les bureaux
fermés de chaque personne pour respecter le caractère
confidentiel. Tous les entretiens se sontdéroulés dans une
semaine. La durée de l'entretien par répondant est de 1 heure et
demie maximum. À l'entame des échanges, le contexte et le sujet
sont présentés à l'enquêté. Ensuite, une
brève explication est faite du concept de la GPR. Ensuite, l'entrevue
proprement dite commence par des phases de question-réponse. Trois
minutes est accordée pour chaque question. Un cahier nous a servi pour
la prise de notes lors du déroulement des entrevues.
3.4. Méthode
d'analyse et de traitement des données
Pour analyser les données, nous avons utilisé la
méthode de classification. Les informations collectées au cours
des lectures, des observations et des entrevues sont classifiées. Une
grille d'analyse nous a facilité la catégorisation des
données suivant les thèmes (Taleb, 2017, p. 66). Le regroupement
par thèmes des données surtout celles provenant des entrevues
nous a permis de repérer les similitudes et les redondances, et de
procéder à l'élimination. Nous avons retenu l'essentiel et
procédé à la transformation des données pour en
tirer des conclusions (Van der Maren, 2004, p. 401).
3.5. Limites de
l'étude
Dans le cadre de ce projet, le fait que nous appartenonsau
personnel de la DGM, a facilité notre accès à la
documentation de l'organisation, les contacts et les échanges avec les
répondants. Néanmoins, nous avons eu quelques difficultés.
L'absence d'un module sur la méthodologie de recherchedans
notre programme a constitué une limite théorique au cours du
projet. Il faut noterla difficulté à trouver de recherches
portant sur le lien entre GPR et coordination. Nous devons évoquerle
temps court réservé au projet.L'enquête pourrait être
élargie aux partenaires et clientèlesafin d'évaluer la
qualité des services.
La méthodologie a été
présentée dans cette section à travers l'approche, les
instruments et méthodes de cueillette et d'analyse de données.
À la suite, nous avons exposé les limites rencontrées au
cours de l'étude. Voyons dans la suite, ce que nous présentent
les résultats.
4. RÉSULTATS
Dans cette partie, nous allons d'abord présenter et
analyser les résultats. Ensuite, le lien sera établi entre le
problème, le cadre conceptuel, la méthodologie et les
résultats de l'étude. Enfin, nous vérifierons si les
objectifs sont atteints.
4.1. Présentation et
analyse des résultats
La présentation des données est axée sur
les quatre phases du modèle fonctionnel de gestion
intégrée par résultatsauxquelles s'ajoute la phase
« coordination des actions ».
4.1.1. Facteur
organisationnel : connaître l'organisation
Ce facteurs'articule autour des mission/vision/valeurs, des
cibles de résultats, des attentes de la clientèle, des
forces/faiblesses et des opportunités/menaces, du plan
stratégique.
Mission/vision/valeurs
La DGM a une mission définie dans les textes
réglementaires. Nos répondants ont pu indiquer avec
précision le texte réglementaire qui définit cette mission
à savoir le décret n° 2018-064 du 28 février 2018
portant AOF du MASM. Mais, sur le site du MASM, la mission de la DGM
n'apparaît pas bien qu'il y ait un lien réservé à la
DGM.
Quant à la vision, il ressort que la DGM n'a pas de
vision. Le Directeur général (DG) a affirmé qu'il a
personnellement une vision pour l'organisation dont il a la
responsabilité. Cependant, cette vision n'est ni formelle ni transcrite
dans un document pour être partagée. Pour certains, la DGM n'a pas
besoin de vision du moment où le MASM a déjà
élaboré une vision. Mais personne d'entre euxn'a pu donner
l'énoncer de la vision du MASM. Les raisons avancées à ce
sujet sont qu'ils n'ont jamais pris connaissance du contenu du plan
stratégique puisqu'il n'a pas été vulgarisé.
D'aucuns déclarent que, même s'ils prenaient connaissance du plan
stratégique du MASM, ils n'auraient aucun intérêt à
s'approprier la vision. Ci-après, les propos d'un
répondant : « Il serait vraiment superflu et
inopportun de mémoriser la vision d'un
ministère... ».
À propos des valeurs, tous les répondants
s'accordent sur le fait que la DGM n'a pas ses propres valeurs
énoncées quelque part. Elle fonctionne sur la base des principes
du service public énoncés à l'article 2 du décret
n° 2018-064 portant AOF du MASM.
Il appert que les agents de la DGM connaissent les concepts de
mission, vision, valeurs. Mais, hormis la mission dont ils savent l'importance
pour la survie de la DGM, ils négligent l'intérêt d'une
vision et des valeurs pour l'organisation (Pépin, 2005, p. 24).
Cibles de résultats
La DGM a des objectifs qui lui sont assignés par le
Ministère. Selon les informations, ces objectifs sont définis
dans une lettre de mission que le Ministre remet au DG chaque début
d'année. Cependant, ces objectifs sont jugés trop
généraux, irréalistes et non mesurables dans le temps. Ils
ne comportent pas des indicateurs de mesure. Comme exemple, un objectif
est : « sensibiliser les clients des SFD/IMF sur
l'éducation financière ». Un de nos répondants
aurait voulu que cet objectif précise le pourcentage de clients, la
période et si possible le périmètre géographique.
En outre, la DGM n'est pas impliquée dans le processus de
détermination de ses objectifs. Il ressort de ces résultats que
la DGM a des cibles de résultats, mais ils ne sont pas clairs et
précis (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 171).
Attentes et besoins de la clientèle
Tel que précisé dans le contexte, la DGM a une
gamme variée de clientèles qui reçoivent des services
directs. Les attentes de ces clientèles sont définies selon les
moyens disponibles. Les bénéficiaires ne sont pas pris en compte
dans la définition des besoins. Nous avons constaté qu'une
évaluation des besoins n'est pas faite pour identifier les attentes des
clients (Massé, 2010, p. 74). Ce qui peut créer un
problème de pertinence des actions menées par la DGM, et peut
conduire au gaspillage des ressources.
Forces/faiblesses et
menaces/opportunités
Comme forces de la DGM, nous avons noté la
détention du monopole du volet promotion de la microfinance au
Bénin, la disponibilité du personnel expérimenté.
En ce qui concerne les faiblesses, on a enregistré l'absence des projets
et programmes d'éducation financière de la population,
l'inexistence d'un système de suivi des actions de promotion, la
planification non objective et non rigoureuse des activités,
l'insuffisance de ressources, l'absence d'un mécanisme de motivation des
agents. Quant aux menaces, les répondants ont mis l'accent sur
l'attribution du secteur à deux ministères, la guerre de
leadership entre les deux ministères. Au chapitre des
opportunités, nous notons la disponibilité des partenaires
internes et externes pour financer la DGM, la numérisation des services
administratifs.Nous avons constaté l'absence d'une démarche
formellepour procéder au diagnostic stratégique de l'organisation
(Garzon et Charbonneau, 2016, p. 1).
Plan stratégique
La DGM ne dispose pas de plan stratégique. Certains de
nos répondants pensent que la DGM n'a pas besoin d'élaborer son
propre plan stratégique parce qu'elle est sous la tutelle du MASM. Il
leur a été demandé pourquoi le FNM, une structure qui est
aussi sous la tutelle du MASM, a son plan stratégique. Certains ont
compris systématiquement la nécessité pour la DGM de le
faire. En revanche, d'autres ont vu en cela un gaspillage de ressources. Pour
eux, le seul plan stratégique du MASM suffit. Plus loin, nous leur avons
expliqués que l'alignement stratégique issu de la GPR exige que
chaque organisme définisse ses propres stratégies en s'alignant
sur celles du Ministère (Johnson et al., 2014 ;
Salambéré, 2017, p. 10). Mais, ils ont répliqué que
le plan stratégique ne fait pas partie de la GPR et que celle-ci
s'articule autour de la chaîne des résultats, du cadre logique et
du plan de suivi-évaluation. Au regard de ces réponses, nous
avons noté queles agents de la DGM ne maîtrisent pas le concept de
GPR, ses principes, ses exigences et ses outils.
4.1.2. Facteur
managérial : manager l'organisation
Ce facteur abordel'offre, la convention de performance, les
ressources, le plan annuel de gestion, le plans d'action, les groupes
d'amélioration continue et la reddition de compte.
Services offerts et déclaration des services
aux citoyens
En se référant aux articles 64 et 65 du
décret 2018-064 portant AOF du MASM, nos répondants ont
énuméré les services qu'offre la DGM. Toutefois, ils ont
mentionné que le détail des services est donné dans le
projet d'arrêté portant AOF de la DGM qui en cours d'adoption
(annexe 9).Ce document précise les tâches concrètes de la
DGM et de ses services. Il ressort ainsi que les employés de la DGM ne
maîtrisent pas encore leurs rôles et responsabilités. Ceci
ne permet pas de délimiter les champs d'action des services, et
crée des conflits d'attributions qui justifient en partie le
problème de coordination du travail. Aussi, a-t-on remarqué que
le document de « Déclaration des services aux
citoyens » n'est pas connu des répondants. En son absence, la
DGM ne peut pas évaluer la qualité des prestations et le niveau
de satisfaction des usagers (SCT, 2014, p. 18).
Ressources financières, humaines et
matérielles
Les ressources financières de la DGM proviennent de
deux sources : le budget national et les partenaires. Le budget 2019 de la
DGM est de 233 902 000 F CFA. Dans les propos, ce budget a
augmenté en 2019 par rapport à celui 2018. Mais cela demeure
insuffisant face aux objectifs.En plus, le budget n'est pas mis à
disposition à temps en raison des procédures. Ce qui perturbe la
planification rigoureuse et la réalisation des activités.
Concernant le personnel, l'effectif actuel est 26. Il est
insuffisant en quantité et en qualité. Les postes
créés par le nouvel arrêté portant AOF de la DGM ne
pourront pas être pourvus parce que nécessitant des profils
spécifiques. La DGM ne dispose pas de ces profils.
Sur le plan matériel, tous ont insisté sur
l'inadéquation du cadre de travail. La DGM n'a pas son propre bloc
administratif. Ce qui absorbe également une partie de son budget.
Concernant les ressources informationnelles, la DGM n'a ni Site web, ni
Intranet.Nous remarquons que la DGM a un niveau de ressources qui reste
toutefois insuffisant. Ce qui peutjouer sur l'effort individuel et collectif
pour l'atteinte des objectifs assignés.
Convention de performance et d'imputabilité et
entente de gestion
Chaque début d'année, le Ministre remet
officiellement au DG une lettre de mission. C'est un document qui retrace la
mission de l'organisation, les objectifs annuels en termes de gestion des
deniers publics, de gestion des ressources humaines et matérielles,
d'exécution des tâches, de reddition de compte, de collaboration
avec les autres structures. Des indicateurs sont définis pour
évaluer la mise en oeuvre de la lettre de mission. Le DG répond
à la lettre de mission en prenant un engagement de l'exécuter
fidèlement. Il a affirmé ne pas être impliqué dans
l'élaboration de la lettre de mission. Mais, il informe ces agents des
objectifs qui lui ont été assignés. On peut donc remarquer
qu'il existe une convention de performance et d'imputabilité entre le DG
et le MASM (SCT, 2014, p. 23). Cependant, le processus de conclusion de la
convention n'est pas participatif.
Attentes et objectifs communiqués au
personnel
Les agents de la DGM n'ont pas d'attentes et objectifs en
début d'année. Aucun contrat d'objectifs ne lie les
employés et le DG. Certains agents affirment qu'ils n'ont pas
connaissance des objectifs assignés à la DGM. Ceci ne permet pas
aux employés d'exprimer leur contribution personnelle et collective pour
l'atteinte des objectifs de la DGM (SCT, 2014, p. 26). Ce qui peut
également avoir un impact sur leur sentiment d'efficacité
personnelle et d'appartenance à l'organisation (Grégoire et
al., 2000, p. 96).
Plan annuel de gestion des dépenses et plans
d'action et d'amélioration de services
La DGM ne dispose pas d'un plan annuel de gestion des
dépenses. Elle élabore un plan annuel de travail (PTA) qui
retrace toutes les actions et les dépenses à effectuer pour
l'année. Il est élaboré avec la participation de tous les
employés. Cependant, certains estiment que ce plan n'est pas
réaliste. Les activités sont définies soit sur la base des
expériences antérieures soit sur la base du décret du
MASM. En effet, l'inexistence d'un document de politique de
développement de la microfinance (DPDM) et d'un plan stratégique
qui définissent les priorités, peut conduire à un plan
d'action irréaliste (SCT, 2014, p. 25 ; Knopfel et al.,
2015, p. 253). Par ailleurs, la DGM ne dispose pas d'un plan
d'amélioration des services.
Groupes d'amélioration continue
La DGM dispose des groupes d'amélioration continue. On
a le Comité de gestion au niveau de chaque direction technique et le
Comité de direction au niveau de la Direction générale.
À cela s'ajoute les groupes de travail ad' hoc qui sont mis en place
chaque fois qu'il faut traiter un dossier spécifique. De même, la
DGM assure le fonctionnement du CNM. Nous avons remarqué que ces
équipes constituées devront favoriser lesréflexions et les
échanges sur les problèmes de la DGM (Mazouz et Leclerc, 2008, p.
279).
Transparence et reddition de compte
À la DGM, les comptes rendus et les rapports
d'activités sont élaborés et transmis aux autorités
hiérarchiques. Les services rendent compte aux directeurs techniques qui
rendent compte au DG. Celui-ci à son tour rend compte au Ministre par le
biais du Secrétaire général du Ministère. Avant
l'exécution de toute activité, une note explicative est
adressée au Ministre pour requérir son accord. Les pièces
justificatives des dépenses sont produites et transmises à la
Direction financière du Ministère à la fin de chaque
activité. Il ressort que le souci de transparence et de reddition de
compte constitue une pratique à la DGM. Mais cela regorge
d'insuffisances à cause des objectifs non définis en amont aux
services. Ce qui rend difficile l'appréciation des résultats
(SCT, 2014, p. 32).
4.1.3. Facteur adaptatif :
adapter l'organisation
Ce facteur concerne la stratégie, la structure, le
processus de gestion,les programmes, les projets,la philosophie de gestion et
le leadership.
Stratégie organisationnelle
La DGM n'a pas de stratégie formellement
définie. En l'absence d'une planification stratégique, il est
évident qu'il n'y ait pas de stratégie formelle. Cependant, nous
avons compris qu'ils se réfèrent aux expériences
antérieures pour régler les problèmes. On peut conclure
qu'il s'agit de « l'incrémentalisme
logique »(Johnson et al., 2014, p. 478).
Projets et programmes
Il n'existe pas de projets et de programmes à la DGM.
Ce qui ne permet pas d'avoir des actions pour des cibles spécifiques,
pour des zones spécifiques et pour des résultats précis en
termes de délai et de coûts.
Processus de gestion de l'offre et de la
demande
La DGM ne dispose pas d'un processus formel de gestion. Elle
n'a pas de manuel de procédure d'exécution des activités.
Lorsque lademande est portée à son niveau, chaque employé
choisitsa façon de latraiter. Cette autonomie est bien, mais l'absence
d'un mode opératoire ne permet pas le contrôle sur la
qualité de l'offre à l'interne.
Structure
La DGM a une structure hiérarchique et fonctionnelle.
Nous avons la Direction générale avec ses unités de
soutien. Viennent ensuite les directions techniques, les services, les
divisions puis les collaborateurs. Des services de différentes
directions peuvent travailler sur un même dossier et se donner
mutuellement d'ordre. Mais le compte rendu est fait à la
hiérarchie supérieure. Le pouvoir de solutions est
concentré dans les mains des supérieurs qui sont pourtant loin de
la clientèle (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 276).
Leadership
Selon nos répondants, le leadership exercé au
sein de la DGM n'est pas adapté au contexte. La DGM a des leaders
donneurs d'instructions pour seulement exécuter les tâches. Or,
Elle a besoin de gens capables de la transformer pour lui donner une place et
une visibilité dans l'appareil d'État. Nous constatons que la DGM
a besoin d'un leadership transformationnel plutôt que transactionnel
(Proulx, 2010, p. 249).
Philosophie de gestion
La gestion bureaucratique est le modèle qui
prévaut à la DGM. La soumission à la hiérarchie, le
respect strict des règles, l'intolérance d'erreurs, le
carriérisme, la présence au poste sont la culture au sein de la
DGM. Nous avons remarqué que malgré l'émergence de
nouveaux modes de gestion, le modèle bureaucratique continue de
s'enraciner dans certaines organisations (Dion, 1993, p. 170).
Nous avons noté que le facteur adaptatif est moins
développé à la DGM. Ce qui la met dans une
vulnérabilité permanente. Le statu quo risque d'avoir un impact
sur son avenir.
4.1.4. Facteur
évaluatif : évaluer l'organisation
Ce facteur aborde le système d'information, le
suivi/examen des activités, l'évaluation des résultats et
des objectifs, le rapport annuel de gestion.
Système d'information
La DGM ne dispose pas d'un système d'information de
gestion.Les données collectées lors de la réalisation des
activités ne sont pas saisies dans un système. Ce qui rend
quasi-impossible le suivi desactivités. En plus, les indicateurs des
activités ne sont pas définis. Il est difficile actuellement
d'avoir des données statistiques sur les activités de promotion
de microfinance dont la DGM est leader sur le plan national.
Examen périodique du niveau d'exécution
des activités
La DGM présente le niveau d'exécution de ses
activités lors des revues trimestrielles, semestrielles et annuelles du
Ministère. Cependant, nos répondants déplorent le fait que
la DGM n'organise pas de revue interne de ses activités avant de
participer aux revues du MASM. Parfois, de fausses informations sont fournies
aux autorités ministérielles. L'examen des activités n'est
ni rigoureux ni participatif.
Évaluation des objectifs fixés et des
résultats obtenus
Il n'existe pas un processus formel d'évaluation des
résultats. Seul le DG se donne à cet exercice en essayant de
comparer les objectifs de la lettre de mission et les résultats obtenus.
Mais il trouve que l'exercice n'est pas objectif puisqu'il n'existe
d'indicateurs qui puissent permettre d'évaluer les résultats.
Toutefois, les résultats obtenus servent de référence pour
la prévision d'activités futures. Aussi, permettent-ils de voir
si la performance a évolué par rapport à l'année
précédente. Les autres agents n'arrivent pas à se laisser
à l'exercice parce qu'ils n'ont pas d'objectifs fixés au
départ.
Évaluation du personnel
Le personnel de la DGM est évalué
trimestriellement et annuellement. Selon nos répondants, ces
évaluations ne sont pas objectives parce qu'il n'existe pas d'attentes
signifiées en amont. Les évaluations trimestrielles sont
destinées aux prime de rendement du personnel et les évaluations
annuelles sont pour les évolutions de carrière. Ces pratiques
démontrent qu'il n'existe pas un système d'évaluation
rigoureuse et objective du personnel à la DGM.
Rapport annuel de gestion
La DGM ne produit pas un rapport annuel d'activités. Ce
qui ne permet pas d'évaluer les activités, de relever les
difficultés rencontrées et de formuler des recommandations pour
les corriger dans le futur (SCT, 2014, p. 30). Un tableau synthèse des
activités est juste réalisé à la fin de
l'année. L'absence du rapport annuel sape la performance de la DGM et ne
permet pas de procéder de manière adéquate à la
reddition de comptes externe (SCT, 2014, p. 32). Plusieurs ont reconnu que
c'est une négligence au niveau de la DGM puisque d'autres comme le FNM
élaborent le rapport annuel de gestion et le divulguent.
Reconnaissance au travail et valorisation des
réussites
Les réussites ne sont pas valorisées à la
DGM.Chaque individu célèbre les réussites à sa
manière. Selon nos répondants, des encouragements et des
félicitations verbales viennent quelques rares fois. Ce qui ne motive
pas les agents. Toutefois, on assiste à une certaine solidarité
entre les agents. Nous notons l'absence d'un système de reconnaissance
et de valorisation des réussites à la DGM (El Akremi et
al., 2009, p. 669).
4.1.5. Coordination des
actions
La coordination des activités à la DGM se fait
selon le niveau hiérarchique. Le DG coordonne les directeurs techniques.
Ceux-ci supervisent les chefs des services qui à leur tour coordonnent
les activités des chefs des divisions. Nous avons constaté que le
mécanisme de coordination au sein de l'organisation est la supervision
directe (Proulx, 2010, p. 120). Pour certains, ce mécanisme permet la
réalisation efficace des activités parce qu'il permet de situer
les responsabilités en cas de problème. Mais d'autres pensent le
contraire. Pour eux, sans le supérieur, personne ne peut
apprécier le travail. Or, d'autres personnes possèdent des
compétences utiles à la production du travail. Il faut alors
s'ajuster mutuellement pour plus d'efficacité (Proulx, 2010, p. 120).
Qui plus est, certains répondants qui maîtrisent un peu la GPR
affirment qu'elle facilitera la coordination des actions. En effet, du moment
où tout le monde aura la même vision, partagera les mêmes
valeurs, portera l'attention uniquement sur les mêmes résultats et
les mêmes objectifs, et acceptera ses erreurs et celles des autres, la
coordination deviendra naturelle.
Enfin dans les conclusions, certains de nos répondants
reconnaissent que la GPR n'est pas encore une réalité ni au MASM
ni à la DGM. Malgré qu'elle soit parmi les principes
énoncés à l'article 2 du décret 2018-064, elle ne
s'applique véritablement pas.
4.2. Liens entre le
problème organisationnel, le cadre conceptuel, la méthodologie et
les résultats
Le problème organisationnel identifié à
la DGM est la défaillance voire l'inexistence d'un cadre de gestion
capable d'orienter et de fédérer ses interventions vers
l'atteinte des objectifs assignés. Par les modèles de gestion
développés, le modèle de gestion le modèle
« Mazouz-Leclerc de gestion intégrée par
résultats » combiné avec celui du « cycle de
gestion axée sur les résultats » du SCT a
été choisi comme celui qui manque à la DGM. La
documentation collectée, les entrevues réalisées et les
observations faites sur le terrain, nous ont permis de collecter des
données sur la présence ou non des variables du modèle. En
effet, les résultats de l'étude ont affiché que certaines
variables du modèle n'existent pas. D'autres existent, mais doivent
être révisées et améliorées (annexe 10).
4.3. Objectifs de
l'étude
Au regard des résultats et de l'analyse, notre
étude a atteint ses objectifs spécifiques que sont : analyser la
mise en oeuvre de la GPR à la DGM et vérifier la présence
ou non de ses constituantes. Aussi, les employés et les responsables de
la DGM ont su que la culture de la GPR n'est véritablement pas dans leur
pratique. Ils ont senti que leurs opinions comptaient pour changer les choses,
et voient déjà l'intérêt d'adopter la GPR.
Après l'analyse des résultats et les conclusions
tirées, il convient de prendre les dispositions pour implanter les
éléments manquantset améliorer les variables
défaillantes. Ces recommandations seront abordées dans la section
suivante.
5. RECOMMANDATIONS
Cette section est consacrée aux recommandations pour
pallier au problème organisationnel, et aux conditions de mise en oeuvre
de ces recommandations.
5.1. Présentation des
recommandations
Pour une gestion intégrée par résultats
à la DGM en vue d'une coordination efficace des actions, nous proposons
quatre recommandations à mettre en oeuvre.
5.1.1. La réalisation de
la planification stratégique
Nous avons constaté selon nos résultats que la
DGM n'a pas de plan stratégique. La première action à
mener est de s'engager dans un processus de planification stratégique.
Comme le soulignent Johnson et autres, la planification stratégique est
une forme de stratégie délibérée qui vise à
élaborer la stratégie d'une organisation grâce à des
procédures systématisées et séquentielles (2014, p.
472). Il s'agit d'un processus systématique par lequel l'organisation
procède à un diagnostic de son environnement interne et externe
(forces, faiblesses, menaces et opportunités), révise ou
définit sa mission, sa vision, ses valeurs, ses clientèles, ses
partenaires, ses grands enjeux, élabore ses priorités, fixe ses
objectifs et ses indicateurs et détermine les moyens pour les
atteindre(Bernier, 1998, p. 15 ; Mazouz et Leclerc, 2008, p. 175).C'est un
outil de gestion formelle ou informelle de changement (Lemire et al.,
2015, p. 49). La planification stratégique formelle est un exercice qui
permet de socialiser les membres et d'instaurer une culture organisationnelle
(Lemire et al., 2015, p. 53). C'est une activité qui
débouche souvent sur la production d'un plan stratégique qui
contient des éléments spécifiques (SCT, 2014, p. 21)
(annexe 11 et 12). Cette démarche fait partie du facteur organisationnel
de la GPR. Le Plan stratégique de la DGM doit s'aligner sur celui du
MASM et être inclusif.
5.1.2. La Déconcentration
du pouvoir de décision
La déconcentration est cette opération qui
consiste à déléguer un pouvoir de décision
restreint à des agents qui restent toutefois subordonnés à
la hiérarchie (Côté, 2014, p. 223). La structure
organisationnelle actuelle de la DGM permet la concentration du pouvoir de
décision au niveau des responsables hiérarchiques.Ainsi,
l'information ne circule pas.Or, les employés qui sont quotidiennement
en contact avec la clientèle ont besoin que l'information circule.
L'essence même de la GPR, c'est la satisfaction des clients, l'un des
vrais indicateurs susceptibles d'aider à la mesure des résultats
(Mazouz et Leclerc, 2008, p. 181). Sans le partage des rôles et la
détention d'une autonomie dans la gestion, les agents ne pourront pas
prendre des décisions face à des situations qui
nécessitent des solutions rapides (Mazouz, 2008, p. 35). Il faut alors
décentraliser le pouvoir parce que cela permet un ajustement mutuel
facile et le renforcement d'une culture organisationnelle plus près des
usagers (Proulx, 2010, p. 130). Un agent ayant une part à la prise de
décision, se sent responsabilisé et redevable vis-à-vis
des engagements qu'il prend. Ce qui est favorable à la reddition de
comptes qui est un facteur primordial à la GPR (Mazouz et Leclerc, 2008,
p. 361). Ici, vient la nécessité de contractualiser les objectifs
avec les agents, une façon de déconcentrer.
5.1.3. La formation du
personnel
L'implantation de la GPR nécessite des
compétences et des habiletés de la part des
gestionnaires.Étant donné que nous sommes dans l'administration
publique et que les possibilités de recrutement ne sont pas aussi
souples, seule la formation peut permettre de réduire les écarts
qualitatifs (Lemire et al., 2015, p. 202). Comme le soulignentCadin et
autres (2004, p. 379), la formation est une condition de survie et de
performance ; elle est un investissement à long terme. Le constat
à la DGM est que les agents ne maîtrisent pas la GPR et ses
outils. Alors, si la GPR doit devenir une culture dans l'organisation, il faut
obligatoirement investir dans la formation du personnel.
5.1.4. Le développement
du leadership
Les habiletés politiques et le leadership du
gestionnaire sont immanquablement des conditions à la réussite de
l'implantation de la GPR (Mazouz, 2008, p. 37 ; Taleb, 2017, p. 45). Comme
le définit Proulx (2010, p. 221), « le leadership est un
phénomène d'influence ». Le leader voit dans
l'avenir ; c'est quelqu'un de direction et d'adaptation (Proulx, 2010, p.
218). Les résultats à la DGM ont montré que le niveau de
leadership n'est pas adapté au contexte. Il est alors primordial de
changer de style de leadership qui puisse permettre de répondre aux
défis de l'organisation. Nous sommes dans un contexte turbulent en
perpétuel changement. Il faut un leader capable non seulement de faire
accomplir les choses, mais capable d'influencer et de transformer les choses
(Mazouz-Leclerc, 2008, p. 417). La DGM a besoin d'un leadership
transformationnel capable de communiquer une vision, de motiver et de mobiliser
ses employés (Lemire et al., 2015, p. 253) vers l'atteinte des
résultats.
5.2. Les conditions de mise
en oeuvre
Pour la mise en oeuvre efficace des recommandations, il
faut réaliser les actions suivantes.D'abord, il faut fairele
plaidoyer auprès des autorités ministérielles pour
l'élaboration et l'adoption du document de politique de
développement de la microfinance et d'inclusion financière. Ce
document peut réviser la missionde la DGM. Ensuite, la DGM doit prendre
les dispositions pour faire adopter le projet d'arrêté AOF de la
DGM. Ce cadre va situer et délimiter les rôles et
responsabilités de chaque unité. À la suite, il faut
responsabiliser les agents en les nommant aux différents postes des
services et des divisions en tenant compte de l'effectif disponible.
Ensuite, il faut élaborer le projet de planification
stratégique et l'inscrire dans le plan de travail de la DGM. Ce document
doit expliquer la démarche et les ressources. Étant donné
que le MASM ainsi que d'autres organismes sous tutelle ont leurs plans
stratégiques, la DGM aura une bonne raison d'y aller. Des
compétences externes doivent être sollicités à cet
effet. Il est important de rechercher des partenaires pour l'appui technique et
financier du projet. Les partenaires au développement sont
réceptifs à ces types de projets.
Par ailleurs, il faut procéder aubilan de
compétences du personnel et élaborer un programme de formation
subséquent. L'instauration d'un système de valorisation des
efforts est très importante pour mobiliser les agents. Élaborer
un tableau de bord et évaluer périodiquement le niveau
d'avancement des activités permet de s'informer des succès.
Pour finir, il faut impliquer le personnel et les autres
parties prenantes de la DGM au processus de prise de décision.Cela a
l'avantage de motiver, de réduire les résistances aux
changements, de prendre de bonnes décisions et d'avoir les meilleurs
résultats.
CONCLUSION
La compression des dépenses publiques comme
réponse aux déficits budgétaires des pays (Mazouz et
Tardif, 2010), n'est pas restée sans inconvénients sur la vie des
citoyens qui exigent désormais la qualité dans les services qui
leur sont offerts. Pour faire face à cette crise, les États vont
chercher des outils pour « faire plus mieux avec moins »
(Mazouz et Leclerc, 2008, p. 69). La GPR a fait l'objet d'intérêt
pour nombre d'organisations grâce à sa finalité qui est de
résorber les déficits budgétaires, d'améliorer les
services publics, voire de les augmenter (Mazouz et Leclerc, 2008, p. 75).
C'est une approche organisationnelle génératrice de synergie
entre les processus de gestion, les différents outils et les
compétences du personnel (UNICEF, 2017, p. 12).
La Direction générale de la microfinance, une
structure du MASM a fait l'objet de notre étude. Dans cette
organisation, on a remarqué l'inexistence d'un cadre de gestion capable
de fédérer les énergies en vue de l'atteinte des
objectifs. C'est pourquoi, elle est confrontée à de
sérieux problèmes de gestion et de coordination de ses
interventions.
Le cadre théorique développé, nous a
permis de mobiliser les concepts et modèles de gestion tels que le NMP,
la GAR, la GPR, la gestion rationnelle de l'organisation, la gestion
systémique de l'organisation. Au nombre de ceux-ci et au regard du
contexte de l'organisation, le modèle Mazouz-Leclerc de gestion
intégrée par résultats (Mazouz et Leclerc, 2010) a
été choisi pour classifier et analyser les résultats de
l'étude. Nous avons combiné à ce modèle, celui du
cycle de gestion axée sur les résultats du
Secrétariat du Conseil du trésor (SCT, 2014) pour en faire un
modèle unique dénommé « Modèle
fonctionnel de gestion intégrée par
résultats ».
À travers ce modèle, notre but est de
vérifier l'existence ou non de ses variables à la DGM. Notre
méthodologie a constitué à collecter les documents sur la
DGM et sur le cadre conceptuel. Les limites des informations disponibles dans
la documentation et des observations faites, nous ont amené à
descendre sur le terrain pour entretenir les responsables et cadres de la DGM
sur les variables du modèle.
L'analyse des résultats issus de ces démarches
méthodologiques a affiché qu'à la DGM, certaines variables
de gestion intégrée par résultats telles que la mission,
les cibles de résultats, l'offre, les groupes d'amélioration
continue, le plan de travail annuel existent. Par contre les variables comme la
vision, les valeurs, le plan stratégique, le rapport annuel de gestion
des dépenses, la déclaration des services aux citoyens sont
inexistantes. D'autres tels que le processus de gestion, la structure, le
leadership et la philosophie de gestion sont présentes mais ont besoin
d'être révisées et améliorées.
Les conclusions tirées de ces résultats nous ont
conduit à faire des suggestions pour l'amélioration de la
situation et l'implantation réelle de la GPR. Ainsi, nous avons
recommandé que la DGM adopte et réalise la planification
stratégique qui est une démarche qui prend en compte plusieurs
variables de la GPR. Nous avons proposé ensuite qu'elle procède
à la déconcentration du pouvoir de décision afin que le
flux informationnel se gère mieux et que ses employés en relation
directe avec la clientèle aient plus d'autonomie dans la gestion des
affaires. Aussi, est-il important pour la DGM de procéder à la
formation de son personnel, gage d'acquisition de compétences et
d'habiletés pour la bonne maîtrise des concepts, de leurs outils,
de leurs exigences et de leur meilleure implantation. En outre, nous avons
recommandé le développement du niveau de leadership à la
DGM afin de pouvoir transformer les choses.
Pour la mise en oeuvre efficace de ces recommandations, nous
avons proposé quelques conditions de succès tels que
l'implication du personnel et des parties prenantes au processus de prise de
décision, la recherche du partenariat pour le financement des
activités, la responsabilisation des agents, le suivi-évaluation
des activités grâce à un tableau de bord.
Cependant, au regarddes limites de temps et de l'objectif
fixé, notre étude n'a pas pu traiter en profondeur chaque
variable du modèle GPR appliqué. Nous espérons à
l'avenir que d'autres projets abordent ce pan de la recherche à la DGM.
Par ailleurs, nous avons constaté que la DGM a subi
plusieursréformes. Ces changements n'ont pas été
opérés sans avoir de répercussions sur ses membres. Il
serait aussi intéressant que des études se penchent sur l'impact
de ces réformes sur le rendement du personnel à la DGM.
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Gestion axée sur les résultats : le décalage entre
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chaînon manquant en vue de l'enracinement d'une culture de Gestion
axée sur les résultats en matière de gouvernance et
d'administration publique ?, [en ligne] :
http://old.cafrad.int/Workshops/Tanger28-30_12_13/17_benin.pdf
(page consultée le 26 juin 2019).
ANNEXES
Annexe 1 : Organigrammede la Direction
générale de la microfinance (DGM)
Annexe 2 : Modèle de la chaîne de
résultats
Source : Secrétariat du Conseil
du trésor du Canada (2013, p. 9)
Annexe 3 : Modèle du « cycle de
gestion axée sur les résultats » du Secrétariat
du Conseil du trésor du Québec
Source : Guide de gestion axée sur
les résultats, Secrétariat du Conseil du trésor (2014, p.
12).
Annexe 4 : Modèle de planification
axée sur les résultats de l'UNICEF
Source : Guide de gestion axée
sur les résultats de l'UNICEF (2017, p. 24)
Annexe 5 : Modèle Mazouz-Leclerc de
« gestion intégrée par
résultats »
251654656
Source : Bachir Mazouz (2012, p. 4)
Annexe 6 : Modèle de « gestion
par résultats » de Jobin
251651584
Source : Marie-Hélène Jobin
(2002, p. 45)
Annexe7 : Modèle systémique de
l'organisation
Source : Lemire, Charest, Martel,
Larivière (2015, p. 163)
Annexe 8 : Modèle fonctionnel de gestion
intégrée par résultats
Adapté de :Mazouz et Leclerc (2008) et du
Secrétariat du Conseil du Trésor (2014).
Annexe 9 : Services et produits de la
DGM
Annexe 10 : Situation des variables du
modèle fonctionnel de gestion intégrée par
résultats à la DGM
Annexe 11 : Les composantes d'un Plan
stratégique
Annexe 12 : Le modèle Bryson de la
planification stratégique
Source : Lemire et autres (2015, p. 12)
Annexe 13 : Tableau d'évaluation des
actions à mettre en oeuvre
Annexe 14 : GUIDE D'ENTREVUE DES
DIRECTEURS
Dans le cadre de la réalisation du Séminaire
d'intégration à l'École nationale d'administration
publique du Québec, notre projet d'intervention aborde la question de la
Gestion par résultats. Ainsi, notre sujet est formulé comme
suit : « La Gestion par résultats : un levier pour
une meilleure coordination des interventions de la Direction
générale de la microfinance ».
Ce guide comporte cinq thèmes et plusieurs questions y
rapportant. Ils tendent à rechercher la présence ou non des
éléments du « Modèle fonctionnel de gestion
intégrée par résultats », une combinaison du
modèle de Mazouz-Leclerc (2008) et de celui du Secrétariat du
Conseil du trésor (2014), auquel s'ajoute une dimension
« coordination ».
Vous être priés de répondre à ces
questions pour nous permettre d'avoir des informations nécessaires
à la vérification de l'existence des variables. La
confidentialité est assurée.
Facteur organisationnel : connaître
l'organisation
1. Pouvez-vous décrire de la mission de la DGM ?
Est-elle encadrée par un cadre légal ou
réglementaire ? Si oui, pouvez-vous nous donner la
référence ? Arrivez-vous à faire l'arrimage avec les
orientations du MASM et du Gouvernement ?
2. Quelle est la vision de la DGM ? Sur quelle
période s'étend cette vision ? Est-elle décrite et
transcrite quelque part ? A-t-elle un lien avec la vision du MASM ?
Vos agents sont-ils impliqués dans l'élaboration de cette
vision ?
3. Quelles sont les valeurs que prône la DGM ?
4. Quels sont les objectifs de la DGM ? Permettent-ils de
réaliser l'objectif général du MASM ? Impliquez-vous
vos agents à la détermination de ces objectifs ?
5. Parlez-nous de la clientèle de la DGM ? Comment
identifiez-vous les attentes et besoins de ces clientèles ??
6. Parlez-nous des forces/faiblesses et
menaces/opportunités de la DGM ?
7. Disposez-vous d'un plan stratégique ?
Facteur managérial : manager
l'organisation
8. Pouvez-vous nous dire concrètement les services
qu'offrent la DGM ? Avez-vous une Déclaration des services aux
citoyens ?
9. Parlez-nous des ressources financières, humaines et
matérielles de la DGM ?
10. Disposez-vous d'une convention de performance et
d'imputabilité ou d'une entente de gestion avec le MASM ?
11. Avez-vous des attentes et des
objectifs communiqués avec vos membres ?
12. Disposez-vous d'un plan annuel de gestion des
dépenses et d'un plan d'action ? Sont-ils diffusés au sein
de l'équipe de la DGM ? Avez-vous un plan d'amélioration des
services ?
13. Disposez-vous des groupes d'amélioration continue
(Comité d'orientation, Comité de pilotage, Comité de
service, Equipe autonome, etc.) ? Si oui, citez-nous quelques-uns et dites
de quelle façon fonctionnent-ils ?
14. Disposez-vous d'outils de suivi des réalisations et
du rendement du personnel ?
15. Que diriez-vous du souci de transparence et de reddition
des comptes à la DGM ?
Facteur adaptatif : adapter
l'organisation
16. Pouvez-vous nous parler de la stratégie
organisationnelle de la DGM ? Est-elle transcrite et disponible ? Les
membres de l'équipe de la DGM sont-ils impliqués dans la
détermination de cette stratégie ?
17. Parlez-nous de la structure organisationnelle de la
DGM ?
18. Parlez-nous du processus de gestion de l'offre et de la
demande à la DGM ?
19. Avez-vous des projets-résultats ou des programmes
au sein de la DGM ?
20. Quel est votre niveau d'influence (leadership) de la
DGM ?
21. Quelle est la philosophie de gestion au sein de la
DGM ?
Facteur évaluatif : évaluer
l'organisation
22. Avez-vous un système d'information de gestion qui
permet de vérifier le déroulement des activités ?
23. Faites-vous un examen périodique du niveau
d'exécution des activités et d'atteinte des objectifs ? Si
oui, à quelle fréquence ?
24. Analysez-vous l'écart entre les objectifs
fixés et les résultats obtenus ? Si oui, quelle utilisation
faites-vous de ces résultats ?
25. A quelle fréquence le personnel est-il
évalué ? Pensez-vous que l'évaluation repose sur des
attentes signifiées ?
26. La DGM présente-elle un rapport annuel de gestion
?
27. Apprenez-vous de vos erreurs pour l'amélioration de
vos actions futures ?
Coordination des actions
28. Quel est le mécanisme de coordination des
activités de la DGM ? est-il défini et connu de tous les
membres ?
29. Pensez-vous que ce mécanisme permet une
coordination efficace des activités de la DGM ? Sinon, pensez-vous
que la mise en oeuvre réelle de la GPR permettra une coordination
efficace des actions de la DGM ?
Y a-t-il d'autres questions que vous aimeriez
abordées ?
Nous vous remercions.
Annexe 15 : GUIDE D'ENTREVUE DES CHEFS SERVICES ET
AUTRES
Dans le cadre de la réalisation du Séminaire
d'intégration à l'École nationale d'administration
publique du Québec, notre projet d'intervention aborde la question de la
Gestion par résultats. Ainsi, notre sujet est formulé comme
suit : « La Gestion par résultats : un levier pour
une meilleure coordination des interventions de la Direction
générale de la microfinance ».
Ce guide comporte cinq thèmes et plusieurs questions y
rapportant. Ils tendent à rechercher la présence ou non des
éléments du « Modèle fonctionnel de gestion
intégrée par résultats », une combinaison du
modèle de Mazouz-Leclerc (2008) et de celui du Secrétariat du
Conseil du trésor (2014), auquel s'ajoute une dimension
« coordination ».
Vous être priés de répondre à ces
questions pour nous permettre d'avoir des informations nécessaires
à la vérification de l'existence des variables. La
confidentialité est assurée.
Facteur organisationnel : connaître
l'organisation
1. Pouvez-vous décrire la mission de la DGM ?
Est-elle encadrée par un cadre légal ou
réglementaire ? Si oui, pouvez-vous nous donner la
référence ? Votre service a-t-elle sa propre mission et
vision ?
2. Quelle est la vision de la DGM ? Sur quelle
période s'étend cette vision ? Est-elle décrite et
transcrite quelque part ? A-t-elle un lien avec la vision du MASM ?
Participez-vous à l'élaboration de cette vision ? Quelles
sont les valeurs qui guident vos actions ?
3. Pouvez-vous nous parler des objectifs de la DGM ?
Participez-vous à la détermination de ces objectifs ?
4. Parlez-nous de la clientèle de la DGM ? Comment
les besoins de ces clientèles sont-ils identifiés ?
5. Avez-vous une idée des forces/faiblesses et
menaces/opportunités de la DGM ?
6. La DGM dispose-t-elle d'un plan
stratégique ?
Facteur managérial : manager
l'organisation
7. Pouvez-vous nous dire concrètement les services
qu'offrent votre unité ? Existe-il une Déclaration des services
aux citoyens ?
8. Avez-vous une idée des ressources humaines,
matérielles, financières et informationnelles dont dispose la
DGM ?
9. Existe-il d'un plan annuel de gestion des
dépenses à la DGM ?
10. La DGM dispose-t-elle d'un plan annuel d'action ? Si oui,
êtes-vous impliqué dans son élaboration ? Avez-vous un
plan d'amélioration des services ?
11. Avez-vous des attentes et des objectifs avec la direction
générale ? (Contrats d'objectifs)
12. Existe-il des groupes d'amélioration continue au
sein de la DGM ? (Comité d'orientation, Comité de pilotage,
Comité de service, Equipe autonome, etc.) ?
13. Etes-vous suivi et encadré dans la
réalisation de vos objectifs ?
14. Que diriez-vous du souci de transparence et de reddition
des comptes à la DGM ?
Facteur adaptatif : adapter
l'organisation
15. Pouvez-vous nous parler de la stratégie
organisationnelle de la DGM ? Est-elle transcrite et disponible ?
Etes-vous impliqué dans sa définition ?
16. Quelle est la structure organisationnelle de la DGM ?
17. Parlez-nous du processus de gestion de l'offre et de la
demande ?
18. Avez-vous des projets-résultats ou des programmes
au sein de la DGM ?
19. Que direz-vous du niveau de leadership exercé au
sein de la DGM ? Est-il adapté au contexte et permet-il de faire
avancer les choses ?
20. Quelle est la philosophie de gestion au sein de votre
service et de la DGM ?
Facteur évaluatif : évaluer
l'organisation
21. Avez-vous connaissance de l'existence d'un système
d'information de gestion qui permet de vérifier le déroulement
des activités ?
22. Faites-vous un examen périodique du niveau
d'exécution des activités et d'atteinte des objectifs ? Si
oui, à quelle fréquence ?
23. Analysez-vous l'écart entre les objectifs
fixés et les résultats obtenus ?
24. À quelle fréquence êtes-vous
évalué à votre poste ? Pensez-vous que
l'évaluation est objective et repose sur des attentes
signifiées ?
25. Procédez-vous à la reddition des
comptes ? À quelle fréquence ? et de quelle
manière ?
26. La DGM dispose-t-elle d'un système de
reconnaissance et de valorisation des
« réussites » ? Sentez-vous appartenir à
un groupe compact au sein de la DGM ?
Coordination des actions
27. Quel est le mécanisme de coordination des
activités de la DGM ? est-il défini et connu de tous les
membres ?
28. Pensez-vous que ce mécanisme permet une
coordination efficace des activités de la DGM ? Sinon, pensez-vous
que la mise en oeuvre réelle de la GPR permettra une coordination
efficace des actions de la DGM ?
Y a-t-il d'autres questions que vous aimeriez
abordées ?
Nous vous remercions.
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