4. HYPOTHESES
Tout problème posé mérite bien une
solution ; tout chercheur qui pose un problème est habité par une
proposition de réponse au problème qu'il cherche à
affirmer après de profondes investigations.
L'hypothèse est alors la proposition des
réponses à la question posée, elle tend à formuler
et à suggérer les procédés des
recherches13.
13GRAWITZ M., Méthode de recherche en
sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1990, p.443.
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LOKA-ne-KONGO, pense que l'hypothèse est une
idée directrice, une tentative d'explication des faits formulée
au début de la recherche, et est destinée à orienter
l'investigation et à être maintenue d'après le
résultat de l'analyse14.
L'hypothèse est considérée comme une
série des réponses permettant de prédire la
vérité scientifique au regard des questions soulevées par
la problématique. La recherche proprement dite confirme ou infirme la
vérité scientifique à l'issue du traitement des
données15.
Elle est aussi une supposition, une idée à
vérifier, une réponse à l'explication des
phénomènes naturels qui doivent être vérifiés
par les faits dans un contexte beaucoup plus large ; elle sera comprise comme
étant l'expression d'un soupçon, d'une affirmation vrai semblable
mais non démontrée en face d'un problème. Elle est la
première démarche de l'esprit cherchant à sortir du
doute.
Au regard des questions posées, nous soutenons les
hypothèses suivantes :
Les pays signataires de l'accord cadre d'Addis-Abeba saluent
quand même le progrès réalisé dans sa mise en oeuvre
sans lequel la crise serait déjà aggravée dans la
région des Grands Lacs. Mais on note un certain manque de volonté
politique manifeste de la part des pays signataires pour honorer les
engagements pris dans le cadre de cet accord. Les principes
généraux dudit accord-cadre ne sont pas strictement
respectés par les signataires.
L'impact géopolitique de l'accord-cadre d'Addis-Abeba
serait notamment qu'il a permis une certaine accalmie dans les liens et les
rapports qui existent entre les onze Etats signataires. La RDC s'est
engagée à opérer des réformes institutionnelles
pour notamment renforcer l'autorité de l'Etat et les dix autres Etats se
sont engagés à ne plus soutenir directement ou indirectement la
déstabilisation du Congo.
Nous estimons que le bilan provisoire de l'accord-cadre
d'Addis-Abeba de 2013 serait mitigé dans ce sens que cet accord continue
à souffrir du manque de volonté politique des signataires en vue
de son application stricte bien qu'il y ait quelques progrès.
L'insécurité persiste à l'Est du pays
14 LOKA-ne-KONGO, Schéma du travail
scientifique, Ed. PUK, Kinshasa, 1978, p.86. 15SHOMBA K.,
Op.cit, p.49.
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où les groupes armés locaux et étrangers
soutenus par certains Etats voisins continuent à sévir en
perpétrant de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
D'où, les accusations répétées des autorités
de la RDC contre le Rwanda et l'Ouganda plus particulièrement.
Pour remédier durablement et définitivement
à cette situation d'instabilité à l'Est de la RDC, il faut
avant tout une prise de conscience collective (révolution mentale de
grande envergure) des gouvernants et gouvernés congolais pour travailler
en vue de refonder l'Etat sur de bases nouvelles et solides,
c'est-à-dire construire un Etat uni, fort, prospère et
responsable qui serait avant tout au service des populations puis d'autres ; en
érigeant une armée professionnelle, républicaine, bien
rémunérée, bien équipée, capable de remplir
de manière efficace et efficiente sa mission traditionnelle de
défense de l'intégrité territoriale contre toutes les
menaces internes et externes . Si non, le statuquo perdurera,
c'est-à-dire l'ONU via la MONUSCO continuera à faire le
babysitting pour assurer la paix et la sécurité en RDC en lieu et
place des forces de défense et sécurité congolaises
(FARDC, PNC, etc.). Et les pays voisins tels que le Rwanda, l'Ouganda et le
Burundi continueront à soutenir des groupes armés pour la
déstabilisation continue du Congo et la perpétuation du pillage
de ses richesses naturelles.
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