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Les déterminants de l’efficacité de la politique monétaire en république démocratique du Congo.


par Jean Bosco Kaomba Mutumba
Université de Lubumbashi -  Diplôme d'études approfondies en économie monétaire 2019
  

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A. Le billet de trésorerie

Le billet de trésorerie (BTR) est régi par l'instruction n°20 aux banques du 12 septembre 2014.

Il se définit comme étant « un titre de dettes à court terme émis par la Banque Centrale et négociable de gré à gré sur le marché secondaire ». Il est ainsi un instrument employé par la BCC pour son refinancement en cas de diminution ou d'augmentation du volume de la base monétaire. Il consiste en des opérations de prêts ou de dépôt accordés aux banques à court de liquidités.

Le montant de la souscription est le montant cédé par la BCC, pour son compte propre ou pour le compte des tiers. Le montant fixé par le BCC est le minima auquel les banques commerciales et autres intermédiaires financières doivent souscrire.

Le taux d'intérêt est celui qui est retenu sur chaque soumission. Ce taux est annuel, en base de 360 jours, à deux décimales et d'applique à la maturité de souscription. Après calcul, le montant du taux d'intérêt doit s'arrêter à deux chiffres après la virgule. Le montant de rembourrement est la valeur de la souscription majorée des intérêts.

La maturité du BTR est de 7,14 ou 28 jours à compter de la date de la souscription. Les banques et autres agents qui souscrivent aux avis d'appel d'offre lancé par la BCC ont le choix de rembourser dans les 7,14 et 28 jours qui suivent leurs souscriptions et c'est dans ce détail que la banque peut se fixer sur les résultats. Les intérêts générés par la souscription au BTR sont exonérés d'impôt. Les ponctions de la liquidité au moyen du BTR sont normalement effectuées par voies d'appels d'offre. Les procédures d'appels d'offre comportent six étapes opérationnelles : l'annonce de l'appel d'offres, la préparation et la soumission des offres par les contres parties, la collecte des offres, adjudication et annonce des résultats, la notification des résultats individuels de l'adjudication et le règlement des opérations.

La BCC distingue deux catégories différentes de procédures d'appels d'offres : les appels d'offres normaux et les appels d'offres rapides. Les deux procédures sont identiques, sauf en ce qui concerne leur chronologie et le champ des contre parties.

Pour les appels d'offres normaux, un délai de 24 heures maximum s'écoule entre l'annonce de l'appel d'offres et la notification du résultat de l'adjudication (le laps de temps compris entre l'heure limite de soumission et l'annonce du résultat étant de deux heures environ pour les appels d'offres rapides).

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B. Les réserves obligatoires

L'instruction n°10 aux banques du 26 octobre 2009 fixe le coefficient de réserves obligatoires. Selon ce texte, les banques sont tenues de constituer des réserves obligatoires dans les livres de la BCC. L'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire est la suivante : la réserve obligatoire se compose des avoirs en monnaie nationale des banques en compte indisponible auprès de la BCC.

Les banques qui ne satisfont pas à l'exigence d'une constitution de réserve obligatoire sont sanctionnées d'une astreinte égale au taux d'intérêt sur les facilités permanentes augmenté de moitié assise sur le montant de l'insuffisance de la réserve obligatoire pour la période correspondante.

Par la politique monétaire, la BCC veille à la stabilité du niveau général des prix, à la sauvegarde de la valeur interne de la monnaie. Elle équilibre la demande et l'offre de la monnaie en contrôlant la liquidité, source d'inflation. Mais cela ne suffit pas pour une stabilité monétaire. Il faudra aussi contrôler le niveau de transaction cambiaires pour une sauvegarde de la valeur externe de la monnaie.

La réserve obligatoire est régie par construction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves auprès de la banque centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.

En général, l'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité.

La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous formes de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ces indices en termes de coûts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

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Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitutions des réserves. (Politique monétaire de la BCC et cadre de référence 2015. P104).

En effet les banques sont tenues de détenir des réserves auprès de la banque centrale en proportion d'un pourcentage des dépôts qu'elles reçoivent de leurs clientèles. Les coefficients de cette réserve est déterminé par la Banque Centrale. « la réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur une capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agrégées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et l'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêt débiteur des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des « éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitution de réserves »55.

I. 2. LES OPERATIONS DE CHANGE : LA PREVENTION ET LA CORRECTION DE LA BCC

Dans le cadre d'un régime de change flottant, la monnaie nationale circule concomitamment avec les monnaies étrangères. La prévention consiste pour la BCC à réunir le maximum d'informations possibles sur les opérations de change. Lorsque les cours des monnaies étrangères connaissent une fluctuation importante à la hausse, la BCC doit intervenir sur le marché des changes pour corriger l'équilibre.

Examinons ainsi d'une part l'encadrement des opérations de change (1) et, d'autre part, les interventions de la BCC sur le marché des changes (2).

55 Banque Centrale du Congo, op.cit, p. 106.

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I. 2. 1. L'encadrement des opérations de change : moyen de prévention

« Depuis le 27 mai 2011, le programme Intérimaire Renforcé (PIR) et le programme Economique du Gouvernement ont permis de stabiliser le franc congolais en supprimant les taux de change fixes pour adopter le taux de change flottants. Il y a eu une réduction de l'écart entre le taux indicatif (officiel) et le taux parallèle. Les opérations de change concernent les opérations entre les résidents et les non-résidents impliquant le recours à la monnaie étrangère comme monnaie de transaction ou unité de compte. Aux termes des dispositions de la réglementation de change de la BCC, ces opérations sont soumises aux déclarations préalables. Le système appliqué par celle est décentralisé en ce sens que les opérateurs économiques font leur déclaration auprès des banques commerciales. Puis, ces banques valident les documents de change et veille, le cas échéant, au rapatriement des recettes en monnaies étrangère par l'opérateur. »(56)

Le principal rôle de la politique de change est de prévenir ou lutter contre les chocs transitoires en cessant les fluctuations du taux de change et en préservant les niveaux adéquats des réserves internationales.

« Il existe cependant des opérations soumises à une autorisation préalable ou à l'agrément de la BCC. Il en est ainsi de l'exportation ou de l'importation des billets de banques billés en monnaie étrangères »(57)« et de l'ouverture des bureaux de change. »(58)

I. 2. 2. Les interventions de la BCC sur le marché de change : moyen de correction

En raisonnant en termes d'économie ouverte, l'intégration entre les sphères réelle et monétaire se trouve enrichie par le canal du taux de change. En effet, selon Frederick ROTAMBATCH (2015), dans un régime de changes flexibles, les implications des transactions cambiaires réduit la mobilité des capitaux. Cette réduction de la mobilité des capitaux implique une relation complexe entre le taux d'intérêt et le taux de change : le différentiel du taux d'intérêt entre deux pays est égal à la variation anticipée du taux de change. En conséquence, une politique monétaire expansionniste entraîne la hausse des taux d'intérêt qui réduit la production par deux effets :

56 Le code des investissements et le code minier dérogent à ce principe en permettant aux opérateurs économiques de gérer des comptes non-résidents en monnaie étrangère. L'obligation de rapatrier les devises est ainsi atténuée.

57 Circulaire n°282 de la BCC du 05 mars 1999 concernant l'exportation et l'importation physique des billets de banque libellés en monnaie étrangères et transport de fonds sur le territoire national.

58 Instruction administrative n°007 du 13 juillet 2003 portant réglementation de l'activité des bureaux de change.

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- D'une part, la baisse de l'investissement et les sorties de capitaux qui entraînent l'appréciation du change et la dépréciation de la monnaie nationale ;

- D'autre part, une réduction de la production par augmentation des importations et une réduction des exportations.

« Il importe de relever que ce taux moyen de dépréciation occulte les nombreuses. Phases d'appréciation monétaire et de stabilité qui marquent le comportement du cours de change depuis janvier 2007 ; cette évolution, largement perceptibles, a été un puissant facteur d'amélioration de l'environnement économique et financier en contribuant à casser les anticipations inflationnistes des agents économiques ».59

Parler de la stabilité du taux de change renvoie à parler du régime de change et de la problématique de la constitution des réserves de changes.

« L'histoire passée de la RDC a été émaillée par des expériences de change qui ont eu pour conséquence l'épuisement des réserves en devises. En effet, pour pallier aux déséquilibres de la balance de paiement et endiguer les fortes dépréciations monétaires, la banque centrale était conduite à réaliser des ventes massives des devises.

D'autre part, l'expansion récurrente des dépenses publiques était satisfaite dans une large mesure par l'utilisation des devises.

« Le marché des changes est organisé en RDC par une convention liant les banques commerciales et la BCC. »(60) Il convient cependant d'avoir une acceptation large du marché des changes comme étant l'offre et la demande des monnaies étrangères à un moment donné.

Cette offre et demande influencent le cours d'échange des monnaies étrangères contre la monnaie nationale et somme la BCC à intervenir lorsque les fluctuations sont importantes. Pour ce faire la BCC procède à l'adjudication des monnaies étrangères. Elle lance des appels d'offre sur les achats ou les ventes des devises pour équilibrer la demande et l'offre de la monnaie nationale aux côtes des monnaies étrangères. A ce stade, la politique de change vise à réduire au maximum les écarts entre le taux de change indicatif et le taux de change parallèle.

59 Banque centrale du Congo, op.cit, p.138.

60 Cette convention figure dans le recueil des textes législatifs et réglementaires en matière de monnaie, de change, de crédit, de surveillance des intermédiaires financières, de lutte contre le blanchissement des capitaux et de financement de terrorisme, in J.O, n°spécial du 20 janvier 2010, pp 181 - 187

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« Pour permettre la BCC d'intervenir sur le marché des changes, l'Etat a mis sa disposition des réserves en monnaies étrangères que cette institution doit fructifier. Lorsque ces réserves sont insuffisantes, l'Etat Congolais peut user de son droit de tirage sur le Fonds Monétaire International ou solliciter un appui financier de cette institution. Cette situation est souvent récurrente en RDC compte tenu de la faiblesse des réserves de change estimée à un millions de dollars américains »(61) et de la fréquence des crises de change et fluctuation de la balance de paiement.

A ce niveau, il importe de considérer l'intervention de la BCC à travers ses différents instruments dans l'économie Congolais et voir leur efficacité. Dans le cas contraire envisager quelques pistes de solutions pour une meilleure croissance et une stabilité économique.

SECTION II : INTERVENTION DE LA BCC DANS LA MAITRISE DE
LA BASE MONETAIRE

« Pour éviter l'inflation, la BCC doit veiller à la base monétaire qui est composée de la circulation fiduciaire (principale composante environ 65% de la masse monétaire) »(62), des dépôts en banques commerciales et des autres dépôts (les dépôts dans les institutions financière non bancaire). Elle surveille aussi l'évolution de l'offre de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères. Elle agit en injectant ou en ponctionnant la liquidité des devises sur le marché de change.

Ainsi l'étude de l'action de la BCC en rapport avec les instruments relatifs à la maîtrise de l'inflation sera basée sur l'adjudication des billets de trésorerie (BTR) et la sauvegarde du pouvoir d'achat (1) d'une part, et la gestion de la liquidité et perspectives d'autres parts (2). L'examen couvre la période allant de 2007 à 2010. En outre, une évaluation des interventions de la BCC démontre le taux et le niveau de l'inflation, et du niveau des ponctions faites sur la liquidité au moyen de la vente des billets de trésorerie pour une meilleure issue, et envisager les solutions durables à la sauvegarde du pouvoir d'achat de la monnaie nationale.

61 Banque Centrale du Congo, Rapport annuel 2009

62 La masse monétaire est composée de la base monétaire plus les provisions pour importations et les dépôts en devise.

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II. 1. L'ADJUDICATION DES BTR ET LA SAUVEGARDE DU POUVOIR

D'ACHET : REGULATION DE LA LIQUIDITE

Parmi les trois instruments en la disposition de la BCC, le billet de trésorerie (BTR) permet de réguler la liquidité à très court terme et de répondre particulièrement à des chocs permanents sur la liquidité bancaire. C'est pour cette raison qu'il intéresse cette étude. C'est un instrument que la BCC utilise souvent par rapport aux autres parce qu'il a l'avantage de s'effectuer à court et à long terme. Il facilite la lutte contre les chocs ponctuels. C'est durant ces années que la BCC a fortement reconnu à cet instrument. Une comparaison est faite entre l'évolution de la base monétaire et le volume de l'encours des BTR.

Ce qui conduit à examiner les fluctuations du taux d'inflation pour ressortir les effets de la politique monétaire menée par la BCC par l'adjudication des BTR qui est la vente des billets de trésorerie aux banques commerciales pour augmenter ou diminuer le volume de la base monétaire. La base monétaire, formée essentiellement de la monnaie fiduciaire, ne doit pas être insuffisante à la consommation. C'est-à-dire que le consommateur de la monnaie doit en avoir suffisamment pour se procurer les biens et services dont il a besoin. En cas de diminution de la base monétaire, les prix intérieurs auront tendance à augmenter. Ce qui serait une source d'inflation. Dans ce cas, le consommateur perdra confiance en la monnaie fiduciaire (monnaie nationale).

La politique de change que la BCC s'est assigné a deux objectifs principaux : lisser les variations des cours de change et améliorer le niveau des réserves internationales. Il s'agit de sauvegarder le pouvoir d'achat de la monnaie nationale, encadrer son comportement face aux monnaies étrangères en injectant ou en ponctionnant sur la liquidité.

« En 2007, la politique monétaire mise en oeuvre se voulait prudente et restrictive en raison du maintien des taux d'intérêt réels (taux directeur). »(63)Ces taux sont créditeurs lorsqu'ils servent à rémunérer les BTR. La BCC a modifié ces taux quatre fois au cours de cette année.

« Ce taux est passé de 40 à 50% au mois de février ; il est revenu à 40% au mois d'avril en passant à 30% au mois de mai pour enfin se stabiliser à 22,5% au mois de juillet. Ce taux est resté inchangé jusqu'à la fin de l'année. Les souscriptions au BTR se sont

63 Les taux directeurs sont les taux d'intérêt au jour le jour fixé par la banque centrale, et qui permettent de réguler l'activité économique. Ils déterminent le coût pour les banques commerciales à se refinancer auprès de la banque centrale.

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élevées à 461 milliards de CDF au 31 décembre. »(64) La ponction en liquidité de cet instrument a été de 151,1%. Il est allé de 388,4 milliard de CDF en janvier pour atteindre 461,1 en décembre. Le taux d'inflation annuel étant de 9,9%, il a connu cinq phase d'inflation dont les plus fortes au mois de janvier et février (respectivement de 23,6 et 25,5), et d'août (10,0), qui d'ailleurs est resté ainsi jusqu'à la fin de l'année.

« Les périodes inflationnistes résultent de l'augmentation du prix du carburant et les produits alimentaires ce qui a entraîné une augmentation des prix du transport. »(65) La monnaie nationale ce verra fortement déprécié au début de l'année. Une situation qui tire ses sources à la préférence des agents économiques à détenir les devises par rapport à la monnaie nationale. La stratégie de la BCC a consisté à étendre et à approfondir les marchés de change par l'acceptation des CDF au titre de paiement par les opérateurs miniers, d'impôts et de taxe. L'intervention de la BCC sur le marché est de 5,6% suite aux achats de devises, effectués par elle, pour un montant de 66,9 millions d'USD. C'était d'ailleurs la seule intervention de l'année.

L'année suivante, 2008, la BCC n'a pas changé les objectifs et les instruments de sa politique monétaire. Cette année a connu quatre phases d'inflation de janvier à mars est allé croissant. Cette poussée trouve son origine dans le financement monétaire du défit budgétaire de la fin de 2007 et à la reprise des hostilités à l'Est du pays. La BCC étant caissier de l'Etat est chargé de la mise en oeuvre de la politique monétaire, devait agir pour éviter une hausse dans la formation des prix intérieurs. La crise alimentaire et énergétique a causé une surchauffe des prix des produits finis au cours des mois de mars jusque juillet.

Sur le marché international, le prix du baril est passé de 147 USD en juillet pour 65,3 USD en octobre, induisant ainsi une réduction à la baisse des produits pétroliers. D'octobre à décembre, un relâchement dans la politique monétaire et budgétaire causé par les dépenses sécuritaires suite à la reprise des conflits armés à l'Ets du pays, a resurgit les pressions inflationnistes d'où la dépréciation monétaire marquée par forte dollarisation du marché en 2008. Le taux directeur subira ainsi 3 ajustements ; en janvier (24,6%), en juin (30%) et en décembre (40%). Le taux d'inflation annuel s'est soldé à 27,5%. L'adjudication des BTR s'est élevée 1.444,0 milliards de CDF.

64 Rapport annuel de la BCC 2007

65 Rapport annuel de la BCC 2007

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« Soit une augmentation de 16% parce qu'il fallait faire face aux effets décalés des chocs budgétaires et à l'inflation par les coûts » (66) « tenant à la hausse des prix sur le plan international. »(67) Suite à la reprise des conflits armés à l'Est du pays, situation nécessitant une disponibilité des moyens financiers, la BCC n'a pas pu intervenir sur les fluctuations des taux de change pour essayer d'influer sur la liquidité. Le marché de change a été animé seulement par les banques et les bureaux de change.

Les dépassements des objectifs budgétaires de 2008 a conduit à une situation monétaire marquée par les tensions en rapport avec la liquidité en 2009. La politique monétaire a été restrictive en vue de faire face aux pressions sur la liquidité et le niveau général des prix. Le taux directeur a été révélé passant de 40 à 55 et 56% au mois de janvier, pour une dernière réforme au mois d'octobre. La régulation de la liquidité effectuée au mois de février, principalement par les opérations d'adjudication de BTR (2.395,7 milliards de CDF) a maintenu les taux stables jusque juillet. En réaction à l'expansion de la liquidité bancaire, aux tensions inflationnistes, induites par la détérioration de la situation financière du secteur public, et aussi et surtout à la crise financière internationale, la BCC a procédé à un nouveau resserrement de sa politique pour fixer le taux d'inflation à 53,4% et le taux directeur à 70% vers la fin de l'année. Pour renforcer l'action de la politique monétaire, la BCC a recouru à la politique de change via les cessions des devises. Les effets décalés du déficit budgétaire et la crise financière ont causé une forte dépréciation de la monnaie nationale au premier trimestre. La BCC est intervenue par les ventes des devises pour améliorer le taux de change sur le marché. Environ 48 millions d'USD vendus au deuxième trimestre. Une autre vente par adjudication est intervenue au mois de juin sans empêcher une dépréciation due à la réapparition des déficits budgétaires. Les dépassements budgétaires de 2008 causé par les dépenses excessives du gouvernement pour essayer de lutter contre les conflits à l'Est du pays, ont influencé l'économie. La BCC n'a pas pu maîtriser les chocs inflationnistes malgré toutes ses interventions.

« La formation des prix intérieurs est allée croissante durant toute l'année. Une dernière ponction au mois de décembre va entraîner un ralentissement du rythme de l'expansion de la liquidité. » (68) « L'année 2010 est restée caractérisée par une tendance déflationniste. Le taux directeur a été graduellement réajusté pour se situer à 22% à fin

66 L'inflation par les coûts se caractérise par l'augmentation d'un produit entraînant les autres. Exemple : le prix du carburant qui agit sur le prix de transport.

67 Rapport de la BCC 2008.

68 Rapport annuel 2009

69 Rapport annuel 2010

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décembre. Le taux de l'inflation s'est situé à 9,8% sur une base monétaire croissant de 29%. Le volume de BTR a atteint 3.512,1 milliards de CDF. Sur les achats de 1.159,8 millions de USD et les ventes de 1.053 millions de USD, la BCC est intervenue par une cession de 10,0 million de USD en janvier et des achats de 157,0 millions de USD entre mars et août pour lutter contre les tensions observées sur le marché après les festivités de fin d'année. Le début et la fin e l'année ont connu des dépréciations tandis que le cours de l'année était stable. » (69) Il se pose alors la question de savoir pourquoi la BCC n'arrive-t-elle pas à faire face aux chocs, endogènes et exogènes qui sont la source d'inflation.

La banque centrale du Congo réalise des enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la régulation à très court terme de la liquidité bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance négociable émis par l'Institut d'Emission. Les opérations sur titre ce sont régies par l'institution n°20 de la BCC.

Les BTR sont dématérialisé. Les opérations se déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours. Les adjudications des BTR ont été remises en place au début du mois d'août 2015 en vue de conférer une plus grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage l'initiative à la banque centrale. Elles ont permis de renforcer la régulation de la liquidité.

Dans sa régulation à très court terme de la liquidité des banques, la BCC recourt à l'adjudication des BTR, c'est-à-dire la cession des billets de trésorerie dans des conditions concurrentielles. Les billets de trésorerie dont des titres de créance négociables sur le marché monétaire et émis par la Banque Centrale. Les billets de trésorerie sont des titres décentralisés et sont tenus en compte titres BTR dans les livres de la Banques Centrale du Congo.

Les billets de trésorerie sont sensibles à l'attraction monétaire. Leurs détenteurs peuvent les revendre à d'autres, formant ainsi un marché secondaire des BTR.

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II. 2. GESTION DE LA LIQUIDITE ET PERSPECTIVES POUR L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE

« La BCC a un cadre de pilotage qui lui permet de disposer à temps utiles des indications sur l'évolution de ses repères essentiels quant à la conduite de la politique monétaire et au suivi régulier de la conjoncture » (70). Il vise à mieux faire connaître les canaux de transmission de la politique monétaire, la nature des chocs et leur répercussion sur les différents objectifs ainsi que les ajustements à opérer dans la manipulation des instruments appropriés pour rechercher et préserver la stabilité des prix.

« Il existe une relation indéniable entre la monnaie, le prix et l'intérêt. L'offre et la demande de la monnaie déterminent conjointement le niveau des prix dont les variations de traduisent par le taux d'inflation, lequel à son tour influence le taux d'intérêt normal. »(71)

Au cours de la période sous examen, les réalisations de la base monétaire ont été évolutives, de même que le comportement des instruments de politique monétaire et budgétaire. Les taux d'inflation sont très variables trouvant leurs sources aux chocs endogènes et exogènes. Les fluctuations connues sont remarquables au mois de janvier et septembre. Les causes majeures ont été les effets décalés du déficit budgétaire, les conflits armés, la crise financière et économique internationale, la hausse de prix à l'échelle internationale. Comme pour dire les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

« L'intervention de la BCC au travers ses instruments est jugée faibles et parfois inexistante (2008). Avec son cadre de pilotage, la BCC peut bien étudier les causes des chocs perçus sur la liquidité et agir en prévention, au lieu de subir les effets des causes connues et qui sont susceptibles de correction pour une meilleure efficacité des politiques monétaires menées par elle. Le rôle des facteurs de la politique monétaire notamment l'encours du BTR a été négligé au début de son lancement (2007), mais après l'expérimentation des avantages qu'il offre sur la régulation de la liquidité, la BCC à sensibiliser les agents économiques, particulièrement les banques, dans l'utilisation de cet instrument. Les interventions sur les achats et les ventes des devises doivent agir en prévention et non en correction. La prévention

70 Rapport annuel 2009, pg19

71 BAYARDJ., le pouvoir de la banque centrale sur l'émission monétaire, BCE, janvier 2006, pg 32

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agit mieux. Il s'agit d'intervenir avant de ressentir les effets de l'augmentation de la demande. »(72)

« La politique économique congolaise a dû faire face à des chocs permanents de liquidité liés au déficit du secteur public. Cette situation est revenue durant toute la période en étude, et dans les écarts entre septembre et novembre, pour se joindre aux festivités de fin d'année qui causent une inflation constante. Les déficits budgétaires occasionnés par les dépenses du gouvernement causent une diminution sur la quantité de monnaies en circulation. La BCC, exerçant les fonctions de caissier de l'Etat, dépense plus que ce qu'elle encaisse. »(73)

Cette situation crée des chocs qui se sont traduits par l'excès des moyens de paiement dans l'économie et des perturbations sur les principaux marchés. Dans ce contexte, la BCC durcit sa politique monétaire avec la hausse du taux directeur et le maintien du coefficient des réserves obligatoires en vue d'atténuer l'expansion de la base monétaire.

La politique de change s'assouplit de plus en plus sans avoir l'effet de sauvegarder le pouvoir d'achat de la monnaie nationale. Les agents économiques et les résidents préfèrent de lier leurs transactions en devises qu'en monnaie locale qui se déprécie à perte de vue. Les épargnes et encaisses se dénouent en monnaie étrangères malgré les stratégies de la BCC pour inciter l'utilisation de la monnaie nationale et son intervention ponctuelle sur le marché des changes, intervention jugée par ailleurs comme inefficace

SECTION III : EVOLUTION DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
MONÉTAIRE CONGOLAISE DE 2013 A 2018

III. 1. CADRE OPÉRATIONNEL DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

En 2013, quelques modifications ont été apportées au cadre opérationnel de la politique monétaire de la BCC en vue d'accroitre l'efficacité de ses instruments. En effet, la possibilité de souscription au billet de trésorerie a été restreinte aux seules banques commerciales, la discrimination dans la fixation du coefficient de la réserve obligatoire a été introduit et un reflux du taux directeur de la Banque Centrale a été noté au regard du niveau faible de l'inflation.

72 BALLIER. Et Mc MAHON P., le marché des change. Ed. ESKA, Paris, 1997, pg 21

73 KABUYA KALALA F. et MATATA PONYO M., op.cit., p. 43

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La modification du cadre opérationnel amorcée en 2013 s'est poursuivie en 2014. Il s'agit de l'élargissement de la maturité du Bon BCC, à travers l'introduction de celle de 84 jours ainsi que de l'application de la discrimination du coefficient de la réserve obligatoire en fonction de la monnaie des dépôts.

En ce qui concerne le Bon BCC, appelé billet de trésorerie « BTR » jusqu'au 14 mars 2014, l'introduction de la maturité de 84 jours, dont la première opération a été lancée le 02 avril 2014, a répondu à la nécessité de :

1°. Ponctionner la liquidité oisive en vue de réduire les pressions de très court terme sur le marché ;

2°. Promouvoir le développement du marché secondaire de ce titre.

En outre, cette nouvelle maturité devrait permettre aux banques de disposer d'un titre à utiliser comme collatéral pour un éventuel refinancement à la Banque Centrale, tout en s'assurant un certain niveau de rémunération pour toute la période, échappant ainsi aux éventuelles évolutions baissières des taux d'intérêt.

S'agissant du réaménagement de la réserve obligatoire, il a consisté en une discrimination du coefficient entre celui sur les dépôts en monnaie nationale et celui sur les dépôts en devises. Cette réforme visait à encourager les banques à mobiliser davantage de dépôt en monnaie nationale en vue de contribuer au processus de la dé-dollarisation de l'économie congolaise.

III. 2. COMPORTEMENTS DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE Adjudications du billet de trésorerie

Au cours de l'année 2013, la Banque Centrale du Congo a assouplie sa politique monétaire en procédant à deux reprises à la révision et à la baisse de son taux directeur, en raison d'une par semestre.

En date du 03 octobre, le coefficient de la réserve obligatoire a été revu à la hausse sur les dépôts à vue, passant de 7,0 à 8,0%. Cette situation, combinée à l'accroissement important de dépôt bancaire, à permis de ponctionner 61,1 milliards de CDF en 2013 contre 35,5 milliards une année plus tôt.

121

L'action du billet de trésorerie a été déterminante dans le maintien de la stabilité du marché de change ainsi que celui des biens et services au cours de l'année sous analyse. Cet instrument a ponctionné 69,3 milliards de CDF de liquidité bancaire.

Cette ponction globale occulte des injections qui ont caractérisé le début et la fin de l'année :

? La première, effectuée au premier trimestre, en vue de compenser les ponctions via les excédents du trésor public.

? La seconde, intervenue au mois de décembre afin de faire face aux importants retraits de la clientèle en raison des festivités de fin d'année.

Par contre, les ponctions réalisées, entre fin mars et novembre, sont expliquées par l'anticipation de l'accroissement de liquidité, impulsé notamment par le remboursement des arriérés 2012 de la TVA et la consommation accrue des ressources issues de l'allègement de la dette multilatérale.

S'agissant de la maturité des BTR, la volonté de favoriser les soumissions à 28 jours a été maintenue, induisant la prédominance de l'encours de cette maturité. Ainsi, à fin 2013, le BTR à 28 jours a représenté 63,0% de l'encours global.

En ce qui concerne le volume des soumissions reçues des banques, il a traduit la surliquidité ayant caractérisé celles-ci au cours de la période. En effet, leurs moyennes pour les BTR à 7 jours ce sont situées à 54,9 milliard de CDF contre 42,1 milliards pour le volume moyen d'appels d'offres.

Durant l'année 2014, le taux directeur a été maintenu 2,0%. Pour rappel, l'Institut d'Émission avait procédé, à deux reprises, à la révision dans le sens baissier du taux directeur, une année auparavant.

Par ailleurs, le maintien du taux de base pendant l'année 2014 a été justifié notamment par :

? La stabilité macroéconomique attestée, essentiellement, par le faible niveau de l'inflation de 1,03% en glissement annuel et la maîtrise du taux de change dégageant une appréciation de 0,11%, d'une année à l'autre.

En 2014, le coefficient de la réserve obligatoire a permis de ponctionner 16,1 milliards de CDF contre un niveau programmé de 26,7 milliards. Il sied de révéler que le niveau réalisé demeure inférieur à celui de 2013 située à 61,1 milliards.

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L'évolution de la réserve obligatoire en 2014 révèle deux périodes marquées par une ponction de CDF de 22,2 milliards de CDF au premier semestre et une injection de 6,1 milliards au deuxième semestre, liée à un ajustement à la baisse des coefficients de réserve en monnaie nationale. En effet, à partir du mois de juillet, le coefficient sur les dépôts en monnaie nationale est passé de 7,0% à 5,0% pour les dépôts à vue et de 3,0% à 0% pour ceux à terme.

Au cours de l'année 2014, l'évolution de l'encours du Bon BCC révèle deux phases majeures :

? La première, couvrant les trois premiers trimestres, a été caractérisée par des injections de 104,3 milliards de CDF dans le but de compenser les retraits de liquidité induits par les excédents budgétaires ;

? La seconde, se rapportant au dernier trimestre , à été marquée par des ponctions de 47,4 milliards de CDF afin de préserver la stabilité du cadre macroéconomique dans un contexte d'expansion de la liquidité pendant les fêtes de fin d'année.

Il sied d'indiquer que la maturité à 7 jours a été suspendue de juin à octobre 2014, à la suite de la remarquable stabilité observée au cours de cette période. L'encours, établi à 164,3 milliards de CDF à fin 2013, s'est situé à 107,4 milliards à fin 2014.

A partir du 28 octobre 2015, jusqu'en juin 2018 l'encours Bons BCC s'est situé à 65,0 milliards de CDF, dégageant des injections mensuelle et annuelle respectivement de 12,5 milliards et 94,7 milliards. Cet encours est reparti de la manière suivant : 9,0 milliards pour la maturité à 7 jours, 19,0 milliards pour la maturité à 28 jours et 16,0 milliards pour celle à 84 jours.

Les taux moyens pondérés des Bons BCC à 7,28 et 84 jours se sont situés respectivement à 0,25%, 0,58% et 0,63% au 28 octobre 2015, soit des niveaux identiques à ceux réalisés un mois plutôt pour les 7 et 84 jours alors que celui à 28 jours s'était situé à 0,36%. S'agissant des marges de positivité, le taux directeur réel s'est chiffré à 1,28 point contre 0,77 point à fin décembre 2014. Quant aux taux moyens pondérés réels des Bons BCC à 7, 28 et 84 jours, ils ont été négatif pour les trois maturités soit -0,47 point pour celui à 7 jours, -0,14 pour celui à 28 jours et -0,09 point pour celui à 84 jours.

Le coût financier mensuel des opérations Bons BCC au 28 octobre 2015 s'est élevé à 7,78 millions de CDF contre 7,58 millions en septembre et 30,38 millions à la période correspondante de 2014.

? De 2014-2016 les facteurs autonomes ont ponctionné 103,8 milliards de CDF contre une injection prévue de 71,7 milliards. Cet assèchement de la liquidité bancaire a été

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Du 31 octobre 2015 au 28 novembre 2018, le compte courant des banques a connu une hausse de 439,55 milliards de CDF, se situant à 811,67 milliards de CDF contre 272,12 milliards au 31 décembre 2014 et 290,8 milliards de CDF pour l'année 2013. La moyenne de la réserve obligatoire notifiée pour la période du 15 octobre au 14 novembre 2018 étant de 640,25 milliards de CDF, il se dégage des avoirs excédentaires des banques de 571,41 milliards de CDF contre 109,66 milliards à la période correspondante de l'année 2014.

III. 3. COMPORTEMENT DES FACTEURS DE LIQUIDITÉ BANCAIRE

En 2013, les facteurs autonomes ont induit un accroissement de liquidité de 209,3 milliards de CDF, soit un dépassement de 14,3 milliards par rapport à la programmation.

Ce dépassement est expliqué par l'augmentation des avoir intérieurs nets de 30,0 milliards en deçà de leur cible.

L'évolution des facteurs autonomes laisse entrevoir deux périodes distinctes. La première, caractérisée par des reprises de la liquidité et, la seconde, marquée par des injections, mais à des rythmes variés. En effet, de fin décembre 2012 à fin juin 2013, les facteurs autonomes de la liquidité ont induit une ponction de la liquidité de 57,2 milliards de CDF. Au cours de cette période, les avoirs intérieurs net hors billets de trésorerie ont induit la liquidité bancaire de 17,3 milliards localisé aux niveaux du crédit du Trésor réalisés à la grande échéance du mois de mars entrainant également une hausse des avoirs extérieurs net de 28,4 milliards.

Au second semestre, les facteurs autonomes ont connu une forte montée atteignant 193,5 milliards de CDF contre une programmation de 121,9 milliards. Cet accroissement est expliqué par le rachat des recettes publiques en devises entrainant une expansion des avoirs extérieurs nets.

De 2014 à 2018, l'expansion de la liquidité via les facteurs autonomes n'a été que de 26,6 milliards de CDF contre un volume attendu de 144,6 milliards. Le gap ainsi observé est principalement occasionné par le comportement des avoirs extérieurs nets qui ont asséché la liquidité bancaire de 28,4 milliards alors qu'ils devaient injecter 207,4 milliards de CDF.

L'analyse, sous les périodes des années 2014-2018, relève que :

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essentiellement occasionné par le comportement des avoir intérieurs nets à travers le crédit net à l'Etat.

? De 2016-2018 bien qu'en deçà du niveau programmé, les facteurs autonomes ont pu réaliser une injection de liquidité de l'ordre de 96,3 milliards de CDF. L'afflux de la liquidité aux six derniers mois de l'année est du ressort des avoirs intérieurs nets où toutes ses composantes renseignent des niveaux de réalisation bien supérieurs à ceux programmés.

? A fin octobre 2018, les facteurs autonomes ont contribué à une ponction de la liquidité de 12,1 milliards de CDF contre une injection programmée de 158,1 milliards. Cette évolution est intérieur nets ont injecté 135,0 milliards de CDF.

Facteurs institutionnels de la liquidité bancaire

Au cours des années 2013-2018 et en réaction au dépassement observé au niveau des facteurs autonomes et en égard à la nécessité d'en endiguer les effets sur le marché, les facteurs institutionnels ne pouvaient que ponctionner plus que prévu. Dans ces conditions, ils ont ponctionné 430,4 milliards de CDF sur une programmation de 300,4 milliards.

III. 4. MULTIPLICATEUR MONÉTAIRE

A partir de l'année 2013 jusqu'à novembre 2018, le multiplicateur monétaire a été globalement stable, évoluant autour d'une moyenne de 6,7. Cet agrégat, mesurant la création monétaire supplémentaire générée par une augmentation de la base monétaire, a connu un pic et un niveau bas respectivement en mars 2013 et en décembre 2018.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote