SECTION 4 : EFFETS MACRO-ECONOMIQUES DE LA
POLITIQUE MONETAIRE
4.1. CHAINE CAUSALE DU MODELE MUNDELL-FLEMING
Dans les années soixante, Mercus Fleming et Robert
Mundell ont élargi indépendamment, le modèle
keynésien de politique macroéconomique en économie
ouverte, par la prise en compte des mouvements des capitaux. Les fondements
théoriques du modèle de macroéconomie internationale connu
sous le vocable 'modèle Mundell-Fleming'' (Boughton, 2003)
ont été développés par Mundell (1960 et par
Fleming(1962).
Ce vocable qui a été utilisé pour la
première fois dans une série d'articles sur la politique du taux
de change, Dornbusch (1976a et b), Dornbusch et Krugman(1976). Cherneff (1986)
soutient que Mundell a introduit la courbe de la balance des paiements, tandis
que Fleming est le premier à déduire les effets de la politique
budgétaire sur le solde extérieur.
Ce modèle est considéré par
théoriciens néokeynésiens de prolongement du modèle
keynésien d'économie fermée, où l'ouverture
économique est représentée par l'intégration de la
balance des paiements. Ainsi, l'équilibre de la balance des paiements se
situe sur la droite tracée à partir des combinaisons du taux
d'intérêts (i) et du revenu (y) qui satisfont BP = 0 (figure
n°1 ci-dessous). Dans le plan (i, y), la pente de la droite BP est
positive. Cette pente est forte, moyenne ou faible, élevée ou
très élevée. Le compte courant et le compte capital sont
les principaux soldes de la balance des paiements.
Lorsque le revenu augmente, les importations augmentent et
engendrent un déficit du compte courant par un surplus de capital (et
maintenir BP = 0), le taux d'intérêts devrait croitre afin
d'attirer des capitaux. Le déficit budgétaire (politique
budgétaire expansive et ou la baisse des recettes fiscales) entraine une
hausse du taux d'intérêts et du revenu. La hausse du taux
d'intérêts entraine un afflux des capitaux à court terme.
Ceci engendre une appréciation du taux de change. Il s'ensuit une
appréciation de la monnaie entrainant une baisse des exportations et une
augmentation des importations, et donc une détérioration du
compte courant. Par la suite à cette appréciation du change, il
s'ensuivra une fuite des capitaux. Ainsi, le déficit budgétaire
n'aura affecté ni le revenu, ni l'épargne ou encore
l'investissement.
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au déficit budgétaire. Partant de la figure
n°1, la situation d'équilibre où Is0 coupe LM0 en un point
d'équilibre (a) entre les deux courbes (LM0 et IS1) constitue le nouvel
équilibre de l'économie correspondant à un taux
d'intérêts (i1) et un revenu (Yi).
La hausse du taux d'intérêts entraine une
entrée des capitaux à court terme. Il va s'ensuivre une
appréciation de la monnaie nationale. L'appréciation de cette
dernière engendrera une baisse des exportations et une hausse des
importations et donc, une détérioration du compte courant. Une
fuite des capitaux s'ensuivra en entrainant un retour de la courbe SI1 à
sa position initiale c'est-à-dire à IS0 ; les taux
d'intérêts prennent leurs valeurs initiales.
Fig. n°6 : Le modèle Mundell-Fleming à taux
de change flexible, avec mobilité parfaite des capitaux, petit pays
à prix fixes (Krugman, 2009).
i LM0
b
i1
a BP=0
IS1
i0
IS0
Y
Y0 Y1
Sources : Abraham-Frois (2005)
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