SECTION 3 : MONNAIE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
L'analyse de la croissance consiste bien sûr à
étudier l'évolution de l'activité, des quantités
produites, exercice après exercices dans une économie. Le
problème est simple dans une entreprise mono productrices il suffit de
suivre l'évolution des quantités produites du bien unique. Dans
une économie globale, la difficulté résulte de la
multitude des biens et services produits échangés.
Les Politiques Economiques -politique conjoncturelle
« Les politiques de stabilisation macroéconomique
représentent un volet essentiel du débat de politique
économique. Pour Nicolas Kaldor, les performances
macro-économiques d'un pays dépendent en premier lieu de sa
capacité à atteindre les quatre coins de ce qu'il nomme « le
carré magique » : croissance, équilibre extérieur,
plein-emploi, stabilité des prix. Ces objectifs définissent alors
la cible des politiques de stabilisation conjoncturelle consistant à
situer l'économie au plus près possible d'une croissance
équilibrée, porteuse de plein-emploi, excluant les tensions
inflationnistes et le déficit de la balance des paiements courants.
»(Hoang-Ngoc(2000)
C'est alors le contenu de ces politiques qui fait débat
sur l'analyse de la croissance économique. Les Keynésiens
insistent sur la nécessité de mener des politiques
monétaires et budgétaires discrétionnaires afin de
stabiliser l'économie autour de ces quatre coins. Dans cette
perspective, la politique économique était devenue au cours de la
décennie 1960 l'art du réglage fin de la conjoncture
économique (fine tuning). »
« La rupture que représente la désinflation
compétitive par rapport à son prédécesseur est
d'abord lisible dans la dissemblance des projets respectifs. Le régime
de politique économique keynésien-fordien était construit
autour d'un projet de régulation conjoncturelle de la production, de
l'emploi et des prix. Le régime de la désinflation
compétitive qui l'évince progressivement à partir des
années quatre-vingt est conçu à partir d'un projet
radicalement différent d'environnement, et non plus de régulation
directe, de l'activité économique. Au lieu de peser sur la
formation des composantes de la demande, la désinflation
compétitive vise désormais à garantir un contexte
général de stabilité - des changes, des prix »
(Lordon, 2016). dans le cadre duquel l'activité est supposée
trouver les meilleures conditions de son développement «
spontané ». Cette transformation n'est pas mince puisqu'elle
signifie
49
implicitement que l'intensité de la croissance cesse
d'être de la responsabilité directe de la politique
économique, pour être rendue aux agents privés
vis-à-vis desquels l'Etat ne s'engage que pour maintenir un cadre global
« favorable ». »
- La politique structurelle :
« La politique structurelle vise à transformer un
système économique afin d'en améliorer le fonctionnement.
Elle prend la forme des politiques industrielles, commerciales ou de la
concurrence ; elle peut être sectorielle ou régionale. Au nombre
de ses moyens, on trouve l'investissement, la création d'infrastructures
publiques, les subventions ou la réforme de la réglementation.
Elle vise d'abord à accroître les possibilités de
production à long terme par le financement de la
recherche-développement, la construction d'établissements publics
ou le développement des infrastructures de transport, et à
orienter l'activité vers les secteurs d'avenir.
Elle gère les externalités que l'Etat doit
systématiquement pendre en charge, car le marché les produit de
manière excessive quand elles sont négatives (pollution) et
insuffisamment quand elles sont positives (santé, éducation).
Elle permet également d'améliorer le fonctionnement du
marché des biens et services (la politique commerciale) ou celui des
« facteurs de production » (réforme des marchés du
travail, régulation des marchés financiers). Enfin, la politique
de la concurrence lutte contre les monopoles et les pratiques déloyales
(abus de position dominante, ententes défavorables aux consommateurs).
» Tulet (2003)
« Comme dans la plupart des autres pays occidentaux, la
période courant des années 80 au milieu des années 90 est
marquée par le libéralisme qui a progressé au
détriment de l'interventionnisme étatique. En France, le
libéralisme s'est heurté au consensus social fondé sur
l'importance du secteur public et de la protection sociale, Agostino(2008)
Dès lors, la libéralisation fut massive et consensuelle quand
cela favorisait la globalisation sans gêner les équilibres sociaux
(ce fut le cas pour la libéralisation des prix qui furent
pratiqués par la gauche et par la droite), elles furent lente et
conflictuelle quand cela mettait en cause les compromis sociaux et
réactivait le clivage gauche/droite (privatisation, flexibilité
du travail, réforme de l'Etat providence).
La déréglementation monétaire et
financière a été rapide et massive. Libéralisation
des prix et déclin du dirigisme industriel. En 1986, l'abrogation de
l'ordonnance de 1945 a permis la libéralisation des prix et l'alignement
de la France sur les pays développés. De même,
l'interventionnisme de l'Etat en matière industrielle a
régressé sous l'effet de l'ouverture
50
européenne et internationale. L'heure n'était
plus à des interventions directes de l'Etat dans certains
secteurs-clés (automobiles, sidérurgie, armement...), mais
plutôt à des « tactiques d'environnement » plus
incitatives que dirigistes. L'ouverture économique la mondialisation
exigeait par ailleurs le déclin des politiques de soutien direct
à l'industrie, avec l'interdiction des aides directes de l'Etat aux
entreprises au motif qu'elles créaient des distorsions dans le jeu de la
concurrence. », Cabonnes (2011).
3.1. LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance au sens strict pour PERROUX, elle est
l'augmentation soutenue pendant un ou plusieurs périodes longues
(chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi
décimaux) d'un indicateur de dimension pour une nation, le produit
global net en terme réel, il est nécessaire d'y insister au
rebours d'une attitude qui se repend d'augmentation du produit réel par
habitant.
La croissance au sens large est la modification des
structures, les altitudes, inclut le progrès technique. PERROUX insiste
sur cette dynamique globale de la croissance « sans épithète
» la croissance est définie par l'accroissement durable d'une
unité économique simple ou complexe réalisé dans le
changement des structures et événement des systèmes et
accompagné de progrès économiques variables.
Selon Simon KUZNET (prix Nobel des sciences économiques
en 1971) la croissance économique d'un pays peut être
définie comme une hausse de long terme de sa capacité d'offrir
à sa population une gamme sans cesse élargie de biens
économiques, cette capacité de croissance est fondée sur
le progrès technique et ajustements institutionnels et idée
logique qu'elle requiert.
|