UP L'EXCELLENCE A VOTRE...
Faculté Science Politique et Administration publique
poPORTEE PPPORTEE
Option Administration publique
(Mars 2012-Mars 2016)
Nom Albert
Prénom Donald
Email :
albertdonald10@yahoo.fr
Téléphone 42495694/37337294/47578869
Sujet :
Impact des Politiques publiques d'Assainissement sur le
Développement Durable de la ville de Carrefour de 2000 à 2017.
Cas de la section communale de Thor.
Projet de sortie réalisé pour l'obtention du grade
de licence. Préparé sous la direction du professeur Gassendy
Calice.
0
1
«Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance
à mon Directeur de mémoire, Professeur Gassendy Calice pour son
encadrement, son aide et ses conseils.
Je remercie le Doyen de la faculté Science Politique et
Administration publique de l'université de Port-au-Prince, Professeur
Wisner Thomas, Pour les efforts consentis dans le cadre de
l'épanouissement de la recherche en Haïti, principalement à
l'UP.
J'adresse mes sincères remerciements à tous les
professeurs qui ont contribué à cette formation, intervenants et
toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils
et leurs critiques ont guidé mes réflexions et ont accepté
de me rencontrer et de répondre à mes questions durant mes
recherches.
Je remercie mes très chers parents, qui ont toujours
été là pour moi, en acceptant de sacrifier leur vie pour
mon avenir. Je remercie ma femme, mes frères et soeurs pour leurs
soutiens, encouragements.
Enfin, je remercie mes amis : Stephen Philippe,
Ézéchiel Emeland, Nadine Marcelin, Pierre Louis Marc Julien, leur
soutien inconditionnel et leurs encouragements ont été d'une
grande aide.
À tous ces intervenants, je présente mes
remerciements, mon respect et ma gratitude.»
2
Résumé
Lorsque les politiques Publiques d'Assainissement prennent
à demi-mesure la gestion des déchets, le paysage devient moins
attirant. Cela devient nuisible aux activités sociales, commerciales et
touristiques. En Haïti, ce phénomène est criant. Alors, la
complexité de ce problème exige l'élaboration et
l'application des politiques publiques d'assainissement adéquates. Ce
travail présente le phénomène d'insalubrité qui
sévit à Carrefour et propose des politiques d'assainissement qui
prennent en compte l'aspect financier en établissant des taxes
appropriées telle que la taxe d'enlèvement d'ordures
ménagères (TEOM). Et il propose des moyens d'assainissement
viables et durables.
Abstract
When public sanitation policies take a half-measure of waste
management, the landscape becomes less attractive. It becomes harmful to
social, commercial and tourist activities. In Haiti, this phenomenon is
striking. So the complexity of this problem requires the development and
implementation of adequate public sanitation policies. This work presents the
phenomenon of insalubrity that prevails at Carrefour and proposes sanitation
policies that take into account the financial aspect by establishing
appropriate taxes such as the tax of household garbage collection (TEOM). And
it proposes viable and sustainable sanitation.
3
Introduction générale
· Mise en contexte 5
· Justification du choix du thème de recherche
6
· Problématique de la recherche 9
· Objectifs du travail 14
· Hypothèses de travail 14
· Méthode de travail 15
Chapitre I
Les fondements empiriques et théoriques sur les
Politiques publiques
d'Assainissement, la TEOM et le Développement
Durable 17
Section I, approche empirique 17
1.0 Faits historiques des Politiques publiques
d'Assainissement 17
1.1 Approche relationnelle entre : le Développement
Durable, l'Environnement,
et les Politiques publiques d'Assainissement ...21
Section II, approche théorique ..25
2.0 L'importance de l'efficacité dans les politiques
publiques d'assainissement 25
2.1 L'importance de la TEOM pour l'efficacité
des politiques publiques d'assainissement 34
2.2 La présentation et la justification du choix des
théories 41
Chapitre II
Gestion des ordures dans la commune de carrefour
..46
2.1 Présentation de la commune de carrefour .47
2.2 Présentation de la section communale Thor 50
2.3 Le système de gestion publique des déchets
appliqué dans la commune 53
2.4 Cadre technique et légal de la TEOM dans
la modernisation du système de gestion 58
2.5 Analyse conceptuelle ..63
4
Chapitre III
Présentation et Analyse des résultats
66
3.1 Présentation des résultats de
l'enquête approfondie 67
a) Niveau de présence du service et de satisfaction de
population 68
b) L'importance de la TEOM et niveau d'acceptation du
coût des services 68
c) Niveau de connaissance de la population sur la gestion des
déchets 69
3.2 L'analyse des résultats de l'enquête.
70
a) Niveau de présence du service et de satisfaction de
population 70
b) L'importance de la TEOM et niveau d'acceptation du
coût des services 72
c) Niveau de connaissance de la population sur la gestion des
déchets 75
3.3 Vérification des hypothèses de
travail 76
a) Hypothèse fondamentale 77
b) Hypothèse spécifique 78
Recommandations et Conclusion ..79
5
Introduction générale
En tenant compte de l'importance de l'environnement, le
rôle qu'il joue dans la vie de l'homme ainsi que tous les autres
éléments qui s'y trouvent, il est nécessaire que l'homme,
vu sa position et son rôle comme élément primordial
contrôle ses actions, son comportement, afin de garantir la
sécurité, la survie et de contribuer au Développement
Durable. Ce contrôle fait l'objet d'un long processus ayant une
portée théorique et pratique qui doit guider les pensées
des Autorités dans le cadre de l'établissement de leurs
politiques publiques environnementales. Nombreux sont ceux qui ont
déjà travaillé sur le comportement de l'homme face
à l'environnement, sa façon de gérer les déchets,
principalement ce qui sont considérés nuisibles pour
l'environnement. Les déchets peuvent être abordés des
manières différentes, en fonction de leurs
propriétés et de leurs avantages et inconvénients. Leur
classification peut notamment se faire en fonction de leur état physique
(solide, liquide, gazeux), de leur provenance (déchets ménagers,
déchets industriels, déchets agricoles), de leur traitement
(primaires, secondaires, ultimes) ou encore de leur dangerosité
(déchets inertes, déchets banals, déchets
spéciaux). La variété de ces propriétés et
des points de vue que l'on peut adopter lorsque l'on s'intéresse aux
déchets, amène la plupart des auteurs à dire qu'il
n'existe pas de définition satisfaisante du déchet. La
définition est différente en fonction du point de vue
réglementaire, environnemental, économique ou encore fonctionnel.
Quel que soit sa définition, son état physique, sa provenance,
l'établissement des bonnes politiques publiques de gestion des
déchets solides est une nécessité pour tous les pays,
qu'ils soient PMA ou développés. Les analyses conduisant à
la satisfaction des besoins d'assainissement doivent faire l'objet de
réflexion de toutes les couches sociales, notamment les centres de
recherches et les Universités. En Haïti, principalement dans les
milieux urbains des communes et des sections communales, la satisfaction des
besoins en service d'assainissement doit faire encore l'objet d'une
réflexion plus profonde, résultante de la contribution de tous
les citoyens. Le désir de contribuer à cette réflexion
constitue la base de toutes les motivations conduisant vers
l'élaboration de cette thèse intitulée :
« Impact des politiques publiques
d'assainissement sur le développement durable de la ville de carrefour,
cas de la section communale Thor, pendant les 17 dernières années
».
6
? Justification
Le besoin d'assainissement fait partie du point six parmi les
objectifs fixés par les nations unies pour le développement
international des villes ((UNRIC, 2015 ))1. Carrefour comme toutes
les autres communes n'est pas épargnée de ce besoin,
principalement celui d'évacuation des déchets solides par ce
qu'ils sont considérés comme les plus encombrants, car ils
occupent plus d'espace. La pollution engendrée par les résidus
solides à carrefour s'accroît sans cesse. Ces déchets
posent de nombreux problèmes aux responsables chargés
d'éliminer ces nuisances. De nombreuses tentatives ont été
opérées par l'Etat et autres organismes durant les vingt (20)
années, mais le problème est loin d'être résolu
à cause d'un manque d'efficacité dans la forme de gestion faite
par les autorités concernées. La gestion efficace des
déchets solides dans la ville est un objectif à atteindre si l'on
veut protéger l'environnement et créer des espaces
considérables, car l'état de propreté d'un espace d'usage
est en relation avec la considération qu'on lui apporte, Jean Gouhier
présenté par (DELAPORTE, 2013) 2 . Les cours de
développement local et d'aménagement du territoire suivis
à l'université de Port-au-Prince (UP) ont suscité
certaines réflexions sur la nécessité d'un
aménagement ordonnateur permettant de corriger les dérives de nos
espaces d'usages, en commençant par une gestion efficace des
déchets solides pour arriver à un plan global de reconstruction
des maisons, places publiques dans les milieux urbain et faciliter le
développement durable de nos espaces. Ce sont ces cours suivis qui nous
ont emmenés également à faire ce triste constat sur la
situation sanitaire de la commune de carrefour, principalement la section
communale Thor. Donc ayant analysé la dimension systémique du
processus de développement durable de la ville et son état de
propreté, il est important de traiter un thème pouvant contribuer
à faire comprendre que l'insalubrité et la dégradation de
l'espace est une part importante à être prise en charge d'abord si
on veut se lancer dans les processus de
1 ODD 6 : Garantir
l'accès de tous à l'eau et à l'assainissement et assurer
une gestion durable des ressources en eau, pris sur :
http://www.unric.org/fr/actualite/3658-objectif-6-garantir-lacces-de-tous-a-leau-et-a-lassainissement-et-assurer-une-gestion-durable-des-ressources-en-eau
Le 7/10/2016
2Une société est à
l'image des déchets qu'elle se crée, entretien
réalisé par IXCHEL DELAPORTE
VENDREDI, 3 MAI, 2013, pris sur :
http://www.humanite.fr/environnement/jean-gouhier-une-societe-est-l-image-des-dechets-q-53383
le 7/10/2016.
7
développement durable. Ce sont ces réflexions
qui nous conduisent droit vers le choix de ce thème et la formulation de
ce sujet intitulé : « Impact des politiques publiques
d'assainissement sur le développement durable de la ville de carrefour,
de 2000 à 2017. Cas de la section communale de Thor ».
Pourvu que la vision du monde du concept développement
ait changé, on lui colle le vocable « durable », ce qui rend
difficile la réalité des pays en développement voire les
PMA. Et partant d'une logique de développement par le bas on se demande
comment les sections communales, les commune des PMA arrivent-ils à
faire face à ce nouveau concept, vu la complexité de leurs
besoins dans tous les domaines, principalement celui de l'assainissement. Les
collectivités de ces pays arrivent-ils à mettre sur pied des
politiques efficaces leur permettant de s'orienter positivement vers le
développement durable ? Étant originaire de la commune de
carrefour, ces réflexions doivent inciter plus d'un, chaque jour,
à se faire ces grandes interrogations : quel est l'impact des politiques
publiques d'assainissement des Autorités locales sur
développement durable de la commune de carrefour ? ; Que faut-il faire
pour qu'elles soient efficaces afin qu'elles aient un impact plus positif sur
ce type de développement ? La recherche des réponses
satisfaisantes à toutes ces questions constitue la matrice du choix de
ces thèmes de recherche et la formulation de ce sujet.
L'absence d'une gestion rationnelle des déchets solides
qui contribue à la dégradation de l'environnement urbain à
carrefour et ceci, par une forte présence des déchets solides non
collectés s'accumulant dans presque toutes les rues de la ville
entraînant donc des dommages à l'environnement. Le taux de
collecte est très faible par conséquent d'importante
quantité des déchets non collectés accumulés
çà et là, principalement devant les marchés
publics. Il parait que les institutions concernées en plus du manque de
moyen, n'ont pas vraiment des informations (données) sur le besoin de la
commune en matière d'évacuation des déchets solides. Car
une gestion efficace de déchet nécessite qu'on ait des
informations sur la nature, les caractéristiques
et la taille des déchets produits.
|
« Les évolutions de la gestion des déchets
entraînent
|
inévitablement un besoin en informations. Cet objectif
n'est pas évident à atteindre par les
collectivités locales sans des d'informations
préalables »
|
(Perrin, 2005)3. De ce fait, la mise en
|
3 SEIGAD, Approche globale des besoins en informations des
collectivités locales dans le domaine de la gestion des déchets
ménagers :
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00009056/
le 7/10/216.
8
place d'un système de gestion efficace des
déchets solides conduirait déjà à l'indentification
des ménages, ainsi que des citoyens formés sur la gestion des
déchets et à la recherche de l'information sur la ville, tant sur
le plan géographique, démographique et institutionnel, ce qui
constitue également des informations clés conduisant à
changer l'image de la ville. Aujourd'hui, la construction de ce système
de gestion efficace des déchets solides pour la commune de carrefour
requière un effort considérable de la part de tous les organismes
concernés. Etant animé par cette idéologie, notre
désir de collaborer à ce projet se traduit par
l'élaboration de cette thèse permettant de :
1) Mieux appréhender les notions d'efficacité
des politiques publiques en matière d'assainissement.
2) Comprendre et contribuer aux apports scientifiques
liés à ce domaine.
3) Cerner les liens entre les notions de développement
Durable et politiques publiques d'assainissement tout en identifiant les
problèmes de la gestion des déchets en considérant leurs
valeurs économiques et leurs impacts.
4) Proposer des moyens, ainsi que des techniques utiles
à changer le comportement des différents groupes sociaux
vis-à-vis des mauvaises conditions d'insalubrités et toutes les
externalités négatives qui en résultent sur
l'environnement urbain.
9
? Problématique de la gestion des déchets
solides à Carrefour
Il est évident que la première action à
entreprendre avec le rebut, le déchet d'un objet ou d'un
matériel, après avoir mis fin à son utilité est de
le déposer dans une position, qu'on soit dans les rues ou dans une
maison afin de pouvoir s'en débarrasser réellement. Lorsque cette
position ne peut pas être identifiée clairement dans un
environnement par un consensus d'ordre général ou par une
puissance publique, ces déchets vont être déposés
minutieusement ou visiblement n'importe où, de là, ils vont
trouver toutes leurs autonomies de pouvoir s'assembler également
n'importe où pour pouvoir former de gros lots, d'où le
problème des « décharges sauvages »
qui se définissent comme tout Dépôt clandestin de
déchets réalisé par des particuliers ou des entreprises,
sans autorisation communale, et sans autorisation préfectorale au titre
de la législation sur les installations classées4. Ces
décharges ne sont pas contrôlées, elles affectent
négativement la santé et les conditions sociales de la
population, telle est la situation de la commune de carrefour dont les
principales rues sont référencées par des lots de
décharges sauvages constatés dans presque toutes la
commune. Si, d'une manière générale, les
politiques publiques d'assainissment ont pour objectif de dégager un
ensemble de démarches devant faciliter une bonne gestion des
déchets. Il est évident de constater que les politiques publiques
d'assainissement mises en place par les Autorités locale de la commune
de carrefour, quoi qu'elles ont un impact positifs, n'arrivent pas à
faciliter une bonne gestion des déchets solides dans la commune,
principalement dans la section communale de Thor. Cette inefficacité
fait problème sur toute la ligne vu que l'insalubrité
règne sur tous les quartiers, principalement ceux de Thor. La grande
question qui donnait et qui donne encore aujourd'hui la grosse tête,
c'est comment faire pour résoudre le problème
d'insalubrité dans la commune de carrefour ?
Pour essayer de pallier à ce problème
d'insalubrité dans la commune de carrefour qui persiste depuis plus de
quinze (15) ans, au niveau de la route des rails, entre le village Gaston et
village Alpha, un vaste terrain qui servait à l'épanouissement
des jeunes de la zone est transformé depuis plus de cinq ans en site de
décharge publique (site de décharge autorisé) par la
Mairie de carrefour, dont l'ancien Nom est « Park Lanmo
». Depuis lors, cet espace reçoit en permanence des
ordures de toutes sortes et même des excréments. Des
véhicules contenant des détritus
4 Définition selon le dictionnaire de
l'environnement consulté sur :
http://www.dictionnaire-environnement.com/
10
provenant de différentes communes de la région
métropolitaine l'utilisent également à cette même
fin, ce qui complique la situation. Les déchets déversés
dans cette décharge publique n'ont pas d'autre sort que
l'incinération, quel que soit leur nature, taille, et leur type. En plus
de l'odeur nauséabonde qui se dégage aux alentours de cette
décharge, la combustion de ces différents corps provoque des
grandes bouffées de fumée. D'une part, ces fumées
affectent la santé des habitants des deux villages et d'autres zones de
la commune, elles salissent leurs vêtements et tous ce qu'ils ont
à la maison. D'autre part elles obstruent la vue des automobilistes qui
empruntent la route nationale #2, donc ces déchets incitent pour se
faire remarquer. Comme dit l'autre: « Les déchets ne sont qu'en
apparence des matières mortes, non seulement ils sont susceptibles
d'évoluer dans l'environnement mais ils parlent à ceux qui savent
les comprendre voire les apprivoiser » (Bertolini, 2011) 5.
Donc en aucun cas, cette politique de gestion des ordures ne peut avoir des
externalités positives sur les piliers du développement durable
de la commune et on se demande, Vu le comportement des Autorités, est ce
qu'elles ne sont pas conscientes de l'impact de cette mauvaise gestion sur la
qualité de vie de la population et sur le développement
socio-économique de la commune?
Au sein des pouvoirs publics deux entités sont
responsables de la gestion des déchets solides dans la région
métropolitaine : le service métropolitain de collecte des
résidus solides (SMCRS) et les collectivités territoriales.
Créée en 1981, le SMCRS est tantôt une entité du
Ministère des travaux publics (MTPTC), tantôt
considérée comme une instance de la communauté urbaine
(entité intercommunale 1983) ou encore sous la double tutelle du MTPTC
et du Ministère intérieur, sa mission est de ramasser les
déchets précédemment balayés et empilés par
les services des différentes mairies. Le SMCRS assure légalement
l'enlèvement des déchets mais dans la réalité, il
assure la fonction du balayage en recrutant ponctuellement des équipes
salariées. Les deux entités ne sont pas toujours
coordonnées et leurs mandats se chevauchent parfois6. D'une
part, les mairies de la région métropolitaine font souvent part
de leur incapacité à jouer leur rôle dans la gestion des
déchets. D'autre part, par faute de moyen financier et de ressource
humaine le SMCRS est loin d'être capable de collecter la totalité
des déchets produit dans le zone métropolitaine (environ
584000T/an). Selon l'objectif six (6) de l'ODD, garantir l'accès
à l'assainissement est une nécessité pour le
développement Durable. Donc cette faiblesse
5 Montre-Moi tes déchets ; L'art de faire parler les
restes, page 10
6 U.R.D, 2014
11
constatée au prêt de pouvoirs publics
particulièrement dans les formes de gestion pratiquées dans le
commune de carrefour ne peut contribuer en aucun cas positivement aux
progrès des grands axes du développement durable, or le programme
de développement durable à l'horizon de 2030, adopté en
septembre 2015 prend acte du rôle central de l'assainissement dans le
développement durable a rappelé M Ban Ki-Moon (UN, ODD 2015).
Une décharge mal gérée comporte des
risques potentiels pour la santé humaine par la suite de son
inévitable dégradation dans l'environnement. Une
dégradation qui est susceptible certaine fois à la
création du biogaz et d'autre substance toxique comme le méthane
(CH4), considérés comme des ennemis de la santé. (Calice,
2016) 7 . Des spécialistes toxicologiques laissent comprendre
que les déchets sont les sources de beaucoup de maladies, selon eux, en
dégageant des substances polluantes organiques dangereuse telles que:
Benzène, pyrène, Dioxine, Trichloréthylène, qui
sont les principales sources des maladies telle que respectivement:
Leucémie myéloïdes, cancer gastrique, cancer
hépatique, tératogénicité.8.
C'est surtout la composition de plus en plus complexe des
déchets qui constitue un vrai casse-tête pour les responsables de
la gestion des déchets. Plastiques, métaux et certains produits
chimiques ne sont que très difficilement biodégradables et
libèrent des substances toxiques lorsqu'ils se dégradent ou sont
incinérés. Tenant compte de la capacité limitée des
matériels de collecte, des différents systèmes de collecte
réclamés par les différents types de tissu urbain, des
gabarits des véhicules de collecte et des différents types de
voiries, il faudrait définir des itinéraires spécifiques
de collecte par circuits et par zones et une gestion beaucoup plus fine qui
devrait être adaptée à chaque type de déchets.
Les dispositifs de traitement des déchets doivent donc
être de plus en plus élaborés au niveau technologique afin
d'éviter au maximum la contamination de l'environnement et les atteintes
à la santé humaine, ces dispositifs coûtent cher. Ainsi,
par exemple, la Région de Bruxelles consacre en moyenne 110 euros par an
et par habitant pour la gestion (collecte et traitement) des déchets
ménagers. Pour diminuer les frais liés à la gestion des
déchets, réduire la quantité de déchets produits
est donc une solution de plus en plus préconisée dans les
entreprises et par les
7 Extrait du colloque organisé à
l'université Quisqueya en 2013 et pris sur le (
http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/156187/Utilite-economique-des-dechets-solides).
8 Déchets et sols pollués, ouvrage Environnement et
santé publique 2003, page 419 (Denis Zmirou, 2003)
12
communes9, ceci pour une Population de 1,139 million en date
du premier janvier 2012. Et pourtant dans le plan d'investissement municipale
de carrefour pour cette même époque, il y a tout simplement une
allocation 68 320 000 gourdes pour la gestion des déchets solides, pour
une population environ 465019 habitants (IHSI, 2009) et pour une période
de cinq ans. Ce qui fait environ 36 gourdes par habitant pour un an. Et
d'ailleurs, le financement de ce projet s'échelonnait sur trois
années fiscales. La Mairie prévoyait un coût annuel
prévisionnel sur 5 ans pour assurer le fonctionnement de certains
équipements. Les travaux devraient être financés à
66% par les taxes collectées par la mairie. La mairie devrait solliciter
l'appui financier du MTPTC à hauteur de 34% pour l'acquisition de
certains équipements (camion à benne, barko-loader, poubelles,
etc.)(Plan d'investissement municipal de carrefour).
Ces détailles expliquent clairement un manque
réel de capacité économique des collectivités
locales de la commune de carrefour pour exécuter leurs projets
d'assainissement, l'élaboration d'un tel budget sous-estime les besoins
de la population de carrefour en matière d'assainissement et le manque
d'information de la part des autorités locales. Hors les politiques
publiques d'assainissement mise en place devraient faciliter la mobilisation
des ressource de toutes sortes, principalement des ressources
financières afin d'organiser et réaliser les différents
objectifs fixés par les Autorités.
Pour résoudre ce problème et tant d'autres, des
tentatives telles que l'élaboration d'un plan d'investissement municipal
a été initié sous l'administration de Mr Yvons
Gérôme10. Il parait que ce plan n'a connu aucun
succès, d'ailleurs, Mr Jude a fait savoir que le Programme
d'Investissement Municipal (PIM) a connu des difficultés d'ordre
politique et financier. « Beaucoup de projets qui ont été
identifiés dans le PIM n'ont pas pu être réalisé
parce que les recettes programmées et projetées n'ont pas
été réellement mobilisées et des contraintes au
niveau de la transition ont empêché à la mairie de
Carrefour de financer un ensemble de projets qui ont été
clairement identifiés par la population il y a 3 ans, mais qui sont
toujours en attente de financement » (Haïti progrès, 2017).
Toujours dans la logique de porter des solutions à ces
problèmes, d'autres programmes tels que : Le PLAN D'INTERVENTION dont
l'objectif est de faciliter une meilleure gestion des
9 (Robert Schuman, 2017)Les déchets et les
aspects économiques :
http://les.cahiers-developpement-durable.be/vivre/09-dechets-aspects-economiques/
10 Consulté sur :
http://pdf.usaid.gov/pdf_docs/pnaeb579.pdf
13
performances du Service Voirie et Assainissement de la Mairie
de Carrefour a été proposé par L'USAID en Mai 2016, dans
le cadre de son projet LOKAL+ donnant mandat au GROUPE-INTELLCONSULT pour
appuyer techniquement 9 municipalités des départements de
l'Ouest, de l'Artibonite, du Nord et du Nord-Est, dans une perspective
d'amélioration de l'efficacité de leurs Services de voirie et
d'assainissement.
Le financement de ce plan d'intervention assied sur un budget
prévisionnel annuel permettant le bon fonctionnement du service de
voirie et d'assainissement. Ce budget prend en compte la masse salariale des
employés du service, les dépenses de fonctionnement et
d'investissement pour les services. A noter que l'élaboration du budget
doit se faire au fur et à mesure de la mise en oeuvre du plan, et en
fonction des recettes fiscales de la Mairie qui sont toujours difficiles
à être mobilisées et collectées. Il est
évidant de constater les fonds destinés aux collectivités
sont quasi inexistants dans le budget national. Se référant
à la loi du 20 août 1996, André Lafontant Joseph confie que
tous les ans, chaque commune devrait recevoir 900 mille gourdes et chaque
section communale 300 mille gourdes. Il croit que même si
l'Administration Centrale cesse de détourner les revenus du FGDCT, ils
seront insuffisants pour respecter les obligations de fonctionnement des
CT11. Donc les moyens juridiques, administratifs et financiers mis
en oeuvre permettant de produire les effets attendus de ces politiques et
d'atteindre les objectifs qui leur sont fixés, ne sont pas
suffisants.
La pertinence et la persistance de ces problèmes
exigent de façon convergée, d'une part, un changement de
politique publique de la part de L'Etat central et les autorités locales
qui se plaignent du manque de moyen financier dû au mode de financement
des services sur budget généralisé. D'autre part un
changement de comportement de la part des citoyens de la ville de carrefour
pour sauvegarder leur vie et leur avenir. De la nécessité de ces
changements convergés nous vient cette interrogation pertinente:
La taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM)
peut-elle contribuer à l'efficacité de notre système de
politique publique d'assainissement et améliorer son impact sur le
développement durable de la commune ?
11 L'État haïtien ne finance plus les
collectivités territoriales. Consulté sur :
http://www.lenational.org/letat-haitien-ne-finance-plus-collectivites-territoriales/
le 13 Avril 2016
14
La taxe d'enlèvement des ordures
ménagères (TEOM)12 est une contribution
destinée à financer la collecte des déchets
ménagers et assimilés. Il s'agit d'une taxe locale mise en place
par une commune ou un groupe (syndicat). La TEOM s'applique aux
propriétés soumises à la taxe foncière sur les
propriétés bâties13. Donc une telle orientation
peut aider aux collectivités à faire face à cette
responsabilité efficacement et à améliorer les impacts des
politiques orientées à cet effet sur les piliers du
développement durable de la commune.
? Objectif principal
Ce travail vise à proposer des nouveaux moyens
facilitant l'efficacité des politiques publiques d'assainissement, afin
d'améliorer leurs impacts sur le Développement Durable dans la
commune de Carrefour. Pour atteindre cet objectif d'autres objectifs
spécifiques sont fixés, notamment :
Proposer une TEOM pour fournir les moyens financiers
nécessaires à l'efficacité de ces politiques publiques.
Montrer que le financement provenant de cette taxe peut aider
à améliorer les services et aider les citoyens à se
protéger contre les externalités négatives des
déchets d'aujourd'hui et ceux du futur.
? Hypothèse fondamentale
La taxation des producteurs des déchets contribue
à l'efficacité de notre système de politique publique
d'assainissement et améliore son impact sur le développement
durable.
Hypothèse spécifique :
La TEOM apporte les ressources spécifiques pouvant
contribuer à l'efficacité des services publics de
l'assainissement.
12Taxe d'enlèvement d'ordure
ménagère.
13La taxe d'enlèvement a un caractère
fiscal ; l'assiette qui sert des base est la contribution foncière sur
les propriétés bâties (le revenu net du local
c'est-à-dire la valeur locative.
15
? Méthodologie de travail
Pour réaliser les objectifs de l'étude,
Opérationnaliser et tester la validité de l'hypothèse de
travail, nous structurons ce travail en trois (3) chapitres. Le premier
chapitre présente une vue littéraire sur les fondements
théoriques de l'ensemble des concepts, principalement les politiques
publiques d'assainissement, la Taxe d'enlèvement des ordures
ménagères (TEOM) et le développement durable. Et ce,
à partir des livres, des publications scientifiques liées aux
politiques publique d'assainissement qui contiennent (Etudes, rapports, revue
scientifiques, mémoire). Le second présente la commune de
carrefour dans toutes ses dimensions ainsi les aspects particuliers de la forme
de politique publique d'assainissement qui s'y opère. Le
troisième conduit droit dans la présentation des enquêtes
et l'analyse des résultats de ces enquêtes.
A noter que diverses formes d'enquêtes sont
utilisées dans le cadre de ce travail, notamment l'enquête de
terrain dont l'objectif est de décrire la source de production des
déchets solides et les causes de l'accumulation de ces ordures et leurs
impacts sur l'environnement. L'enquête exploratoire dont
l'objectif est de faciliter le choix de l'échantillonnage et de
l'échantillon à partir d'une démarche géographique
et statistique dans la commune de carrefour. L'enquête approfondie
permettant de collecter des informations sur l'échantillon
visé à partir des entrevus, questionnaires etc. Elle prend en
compte les rapports existant entre la manière dont la gestion des
déchets est effectuée, les moyens de financement, la situation
sociale et environnementale de la zone.
Échantillonnage
Pour simplifier le travail et réduire le coût, on
a effectué un tirage qui ne va pas porter sur des unités
individuelles, mais sur des ensembles ou grappes d'unités qui, du fait
même de leur proximité, facilitent le travail d'enquête.
Après avoir effectué un sondage par grappes, l'échantillon
choisi est de taille : n = 1034 ménages (soit 2% d'une population totale
de 51716 habitant)14, bien que 10% soient recommandés pour
extrapoler à une population. On peut interroger, par exemple, tous les
habitants d'un même immeuble. Les résultats du sondage de
14La population de la section communale de Thor.
Résultats d'enquête communautaire publié par
le MARNDR en 2008, consulté sur :
http://agriculture.gouv.ht/statistiques
agricoles/EnqueteCommunautaire/documents/DEP01.html, le 17/07/2017
16
l'échantillon choisi seront considérés
avec une marge d'erreur de 10%, un niveau de confiance de 90% et un taux de
réponse de 55 à 60%.
Pour collecter des données à partir de ces
enquêtes et entrevues, des matériels tels que : Ordinateur, camera
photo, téléphone portable seront utilisés. Pour traiter et
analyser les données recueillies, de logiciel mieux approprié
tels que SPSS (Statistical Package for Social Sciences) sera utilisé.
Les résultats seront présentés sous forme de graphes, de
tableau de synthèse et images etc.
À noter que ce travail ne vise pas à porter une
solution définitive aux problèmes du système des
politiques publiques d'assainissment, mais une contribution à son
efficacité.
17
Chapitre I
Approches littéraires et théoriques sur
le fondement des politiques publiques d'assainissement, ses liens avec
l'environnement et le développement durable.
Ce chapitre fait l'objet du fondement théorique de tous
les concepts du travail, principalement ceux des hypothèses
proposées afin de prendre en compte la dimension littéraire du
travail. Il comporte plusieurs sections dont la première est l'approche
empirique, elle se concentre sur les liens entre développement Durable,
environnement et les politiques publiques d'assainissement. La deuxième
est l'approche théorique, elle se concentre sur l'importance de
l'efficacité dans les politiques publiques d'assainissement. Enfin la
dernière sur la justification du choix des théories
utilisées et la conclusion de celui-ci. Ce chapitre a pour objectif
général de montrer qu'il existe réellement un lien entre
le phénomène et le noumène, un lien entre l'homme et son
environnement. Et pour objectif particulier de fournir des apports
littéraires permettant de jalonner les opinions scientifiques
liées à ce domaine et facilitant la compréhension de ce
sujet.
Section I approche empirique
1.0 faits historiques des politiques publiques
d'assainissement
Les Hommes préhistoriques doivent se nourrir, se
vêtir, et se défendre ; ils produisent donc des détritus
tels que des silex cassés, des cendres de bois, des restes de
nourriture, des armes devenues inutilisables, des excréments, etc.
Néanmoins, ces détritus représentent des quantités
infimes et leur gestion n'est alors que très peu problématique.
Durant des siècles, ce sera le cas. Nos ancêtres ne se
préoccupent pratiquement pas de l'élimination de leurs
détritus ; ils les abandonnent dans leurs grottes quand bien même
ils encombrent peu à peu leurs espaces de vie. Lorsque ces derniers en
sont envahis, ils partent à la recherche de nouveaux abris (De Silguy,
1996).cité par (Béguin, 2013).
Au début de notre histoire, la gestion des ordures peut
être qualifiée d'« autogérée » puisque les
premiers humains, alors nomades, laissaient leurs détritus se
détériorer. À la période de l'Antiquité,
c'est la sédentarisation et l'édification des premières
cités qui voient le jour, si bien que les déchets se multiplient
et deviennent subséquemment problématiques (L huilier et Cochin,
1999)
18
Au Moyen Âge, la concentration humaine dans les villes
multiplie considérablement les quantités de déchets de
toutes sortes : détritus alimentaires, excréments, eaux
usées, boues. Malgré cela, les habitants des cités,
davantage préoccupés par leur survie et ne croyant pas que les
déchets puissent être une cause de pandémie, ne se soucient
guère de l'insalubrité de leurs villes. Les monarques qui se
succèdent essaient tant bien que mal de remettre de l'ordre, mais ils se
heurtent aux mauvaises volontés des riverains et les villes seront
insalubres pendant des siècles. Il faudra attendre le règne de
Louis XIV pour que des réformes soient mises en oeuvre. Mais peu
d'individus ont conscience de ce qu'est réellement la propreté et
le XVIIe siècle sera davantage une période d'apparences où
il faut « faire propre » plutôt que de l'être
réellement. Le Siècle des Lumières voit l'avènement
de l'hygiénisme, courant pour ainsi dire nécessaire, car le
XVIIIe siècle est aussi la période qui doit assimiler plus de
déchets. Toutefois, en dépit d'une gestion des immondices plus
sévère, à l'aube du XIXe siècle, les villes ne sont
toujours pas salubres. Justement, ce siècle se termine sur de profonds
changements qui feront évoluer durablement la collecte des ordures
ménagères, leur traitement, de même que l'assainissement
des villes. ( Béguin, 2013)15
Selon certaines oeuvres telles que : « La cité
à travers l'Histoire » de Monfort. L et « Montre-moi tes
déchets » de Bertolini, des textes anciens témoignent que
deux mille ans av J.C, la capitale de l'empire minoen, avait déjà
un système d'enlèvement des ordures, qui était
transformées par fermentation dans des vastes fosses en terreau
agricole. Dans la Rome antique, les déchets domestiques étaient
déposés dans des récipients de pierre ou des vases en
terre cuit et étaient enlevés périodiquement pour
être utilisés comme engrais par de fermes du voisinage. Cependant
par la suite la croissance de l'agglomération s'accompagne des
problèmes de débouchés, on jeta alors dans des silos
nauséabondes (appelés trous punaise) non seulement des ordures
ménagères mais aussi des cadavres animaux et humains. Quand ces
puisards furent pleins, les cadavres furent jetés comme des
détritus sur les remblais en avancé du mur de Servius Tilius.
De plus, au moyen âge les habitants jettent leur
déchets dans les rues, qui se transforme en cloaque ou se mêlent
ordures ménagères, excréments humain et animaux
l'élevage d'animaux en
15 L'histoire des ordures : de la
préhistoire à la fin du dix-neuvième siècle pris
dans le revu électronique en science de l'environnement sur :
https://journals.openedition.org/vertigo/14419
le 17/07/2017
19
ville, notamment des porcs permet de réduire
sensiblement la quantité de déchets, la méthode de
tassement était naturelle à savoir le piétinement des
anomaux et des habitants et le passage des charrois. Aux déchets
ménagers s'ajoutent d'autres déchets urbains, de l'artisanat et
d'autre activités ainsi que des déchets bâtiment
(Bertolini, 2011)
L'ensemble des activités telles que : collecte, le
traitement et l'évacuation des déchets liquides, des
déchets solides et des excréments relèvent du domaine de
l'assainissement (Dictionnaire WIKIPEDIA, 2017). Dans le domaine de
l'assainissement, la gestion des déchets solides représente un
défi crucial, complexe, multidimensionnel pour les
sociétés. Jusqu'au début du XVIIIe siècle, ce sont
les citadins qui sont censés balayer les voies publiques et transporter
les ordures de leur maison vers les endroits appropriés (Guigo, 1991)
repris dans (Béguin M. , 2013)16. En somme, pendant des
siècles, ce sont principalement les citadins qui doivent endosser le
rôle du balayeur et de l'éboueur. Mais, parce que les ordures de
toutes sortes ont augmenté considérablement au fil des
siècles et que les citadins n'ont pas souhaité assumer la gestion
de celles-ci, les villes ont été obligées d'organiser la
collecte des déchets et le balayage. C'est ainsi que des personnes ont
été peu à peu engagées afin de se charger du
nettoiement urbain, que l'on a investi dans du matériel pour nettoyer,
balayer, aspirer, collecter les ordures ménagères puis urbaines
et que des moyens financiers ont été alloués à ce
service devenu public. Dans ce sens, ces bouleversements en ce qui concerne la
collecte des ordures, leur traitement et l'assainissement des villes ont permis
d'esquisser. Le XXe siècle s'ouvre alors sur un espoir de voir enfin les
aires urbaines ne plus être gâchées par les immondices.
Cependant, il a fallu attendre plus longtemps pour voir
entamer des efforts dans les initiatives orientées vers l'assainissement
dans le pays en voie de développement et même plus encore pour les
PMA. En Haïti il a fallu attendre jusqu'en 1981 pour créer des
structures de service publique dans le domaine de l'assainissement en suite
l'implication du secteur privé et certaines organisations non
gouvernementales(ONG). (SMCRS, 2017)
Malgré les différents efforts qui ont
été faits pour la création de certain cadre légal,
pour la mise sur pied des structures et pour l'implication du secteur
privé, les résultats sont loin d'être satisfaisants.
Haïti a la plus faible couverture en matière de services de
collecte des déchets dans la région d'Amérique latine et
des Caraïbes. Avec un taux global de collecte des déchets de
16 Revue électronique en sciences de
l'environnement pris le 4 /2/2017 sur :
https://vertigo.revues.org/14419
20
12,4%, Haïti est loin derrière le pays le moins
performant dans la région, le Paraguay qui collecte 57% des
déchets produits et derrière d'autres pays africains à bas
revenus comme le Sénégal, le Bénin, le Mali et le Ghana
avec des taux de collecte de 21, 23, 40 et 85% respectivement. Ces
données concernant la problématique de l'assainissement sont
issues du rapport de la Banque mondiale (BM) intitulé « les villes
haïtiennes : des actions pour aujourdhui avec un regard sur
demain » qui renseigne également sur la crise de l'eau potable et
les risques sanitaires associés.
Les défis en matière d'assainissement sont
énormes en Haïti. La collecte des déchets ne fait pas
l'objet d'une politique nationale. Chaque ville gère ses résidus
solides à sa manière. Ainsi, selon le rapport, les taux de
collecte diffèrent-ils d'une région à une autre. «
Aucun déchet collecté dans les villes haïtiennes n'est
éliminé dans une décharge sanitaire. La forme la plus
répandue d'élimination est d'utiliser des dépotoirs
à ciel ouvert qui représentent 62% de l'élimination des
déchets dans le pays soit 1,2 million de tonnes de déchets par an
».
Avec cette proportion, Haïti est classé à
l'avant-dernière position en Amérique latine en termes de
déversement, proche du Guatemala à 69,8% et avant le Nicaragua
à 59,3%. Une bonne partie des déchets dans les grandes villes est
éliminée dans les cours d'eau, ce qui exacerbe les risques
d'inondations urbaines et de maladies associées. Le plus
préoccupant dans tout cela est que la tendance porte vers le bas. Selon
un rapport de la Banque mondiale « What a Waste » (Quel
gâchis), la production de déchets solides est susceptible
d'exploser dans des pays comme Haïti. Elle risque donc de quasi quadrupler
en passant d'une évaluation de 3233 tonnes par jour aujourd'hui à
11 152 tonnes par jour en 2025. (Le National, 2018)17
La nature des déchets solides dans chaque
collectivité peut différer selon un certain nombre de facteurs,
dont les activités économiques et la géographie
(Lacey WILLMOTT and Sonya R, 2012). Pour ces
pays, ce défi amène un grand besoin de comprendre mieux la notion
déchets solides. Cette nouvelle compréhension doit s'appuyer sur
les directives des théories et des bonnes politiques publiques
d'assainissment qui prennent compte de la protection de l'environnement et qui
facilitent le Développement Durable.
17 Le National, titre: La production de
déchets solides en Haïti risque de quadrupler d'ici 2025, pris sur:
http://www.lenational.org/production-de-dechets-solides-haiti-risque-de-quadrupler-dici-2025/
le 19/04/2018.
21
1.1 Approche relationnelle entre : Le
développement durable, l'environnement et les Politiques publiques
d'assainissement.
Selon François MANCEBO, la signification du
développement durable s'est beaucoup infléchie depuis son
apparition formelle. Une des causes principales de ce phénomène
tient dans la manière dont le terme original (soutainable development) a
été traduit en langue française. En effet la version la
plus directe et la plus évidente devrait être développement
soutenable. Mais pour des raisons cocardières les autorités
françaises ont préféré Développement
durable. Cette traduction assurait une sorte de primauté
française, car le terme avait été déjà
utilisé en 1980 lors d'un congrès de l'union internationale pour
la conservation de la nature(UICN) pour designer « un type de
développement qui permet la conservation des ressources vivantes, la
préservation de la diversité génétique et le
maintien des équilibres écologiques essentielles ».
Certes, cette définition ne couvre que partiellement le «
soutainable development » puisqu'elle sous-entend une approche uniquement
conservative et unique centrée sur les ressources biologiques. (MANCEBO,
2010)
Si le concept de développement Durable(ou soutenable)
est souvent relié à la publication du rapport Brundtland(1987),
il est en réalité né sous sa forme actuelle quelques
années plutôt, en 1980, lors de la publication d'un rapport
conjoint du World Wildliefe Fund (WWF), de l'union internationale pour la
conservation de la nature(UICN), et du programme des nations unies pour
l'environnement(PNUE), (Bayon et al, 2012) repris par ( Diemer et
Marquat,2015). Dès ces débuts et plus encore après 1987,
le développement Durable a été défini comme un
projet multidimensionnel reposant sur trois piliers :
(I) Un pilier écologique, avec objectif la sauvegarde
des milieux naturels, des espèces biologiques et des conditions
climatiques.
(II) Un pilier économique, comme enjeu majeur pour les
pays développés, mais aussi tous les pays en
développement et les moins avancés.
(III) Un pilier social avec un souhait de réduction
des inégalités intra- et internationales et une volonté de
renforcement des cohésions sociales entre les individus et entre les
générations.
22
Ces trois piliers sont indissociables de la notion de
développement Durable, ils ne constituent pas une extension de la
définition à proprement parler de la soutenabilité. Dans
le rapport Brundtland plus d'une vingtaine de définitions du
Développement Durable (Bayon et al, 2012, p 86). Toutes les acceptations
possibles y sont incluses d'une vision optimiste et techniciste de
l'avenir à une vision sceptique et critique envers les systèmes
industriels. Pourtant, au début des années 1990, le
développement Durable s'est peu à peu constitué en projet
monolithique autour d'une définition standard : « Veiller
à la satisfaction des besoins aujourd'hui sans compromettre la
capacité des générations futures à satisfaire leurs
propres besoins ». Cette définition a certes l'avantage
d'être synthétique et aisément intelligible, mais elle a le
défaut de réduire le Développements Durable à une
question avant tout économique en négligeant ce qui fait de la
nature des enjeux de soutenabilité à savoir leur dimension
systémiques. (Arnaud DIEMER,Christel MARQUAT, 2015)
En dépit de cette tendance réductionniste, les
recherches ayant trait aux problématiques écologiques ont
conservé un caractère pluraliste. Même si le
Développement Durable s'oriente vers la question des besoins, il restait
à définir ces besoins, et l'économie n'a pas
été la seule discipline à saisir de ces enjeux dès
le début des années 1990 (Vivien, 2005). Aujourd'hui chacun
s'accorde pour dire que le développement Durable reste un concept «
total » non seulement dans sa définition première, mais
aussi dans l'ampleur des champs de recherche qu'il met en évidence (Jahn
et al ,2012). Mentionné dans la même source.
Dans un Article titré : « Quel sens au
développement durable dans l'urbanisation du tiers-monde ? »,
des chercheurs nous disent que le développement durable est devenu une
référence incontournable dans la gestion des affaires publique.
(Jean-Claude Bolay,Yves Predazzini, Adriana Rabinovich , 2000). Donc en plus
des responsabilités directes des autorités, les liens qui
existent entre le Développement Durable et les politiques publiques
d'assainissement se trouvent dans ses piliers principalement le pilier
environnemental. Le développement durable doit être à la
fois économiquement efficace, socialement
équitable et écologiquement
tolérable. Le social doit être un objectif,
l'économie un moyen et l'environnement une condition, ce qui fait de ce
dernier l'essence du concept.
23
Bien que la définition du concept Développement
Durable a une prédominance économique, Parmi tous ses piliers, le
pilier environnemental est le pilier des piliers, si le PIE n'arrive pas
à nous protéger contre les problèmes environnementaux,
L'indice Happy Planète Index ('HPI) semble se montrer beaucoup plus
efficace.
L'indice Happy Planète Index est une mesure du
bien-être soutenable, autrement dit, une mesure de l'efficacité
à produire des vies heureuses et saines. Selon son créateur, Nic
Marks, il permet de "souligner la tension entre créer des vies de
qualité maintenant et créer des vies de qualité dans le
futur". L'HPI classe actuellement (2012) 151 pays en agrégeant trois
indicateurs : l'espérance de vie, l'empreinte écologique et le
degré de bonheur des populations (traduction approximative de l'anglais
experienced well-being). Il s'obtient en calculant la qualité de vie des
pays et la quantité de ressources que cela représente, soit :
En plus du HPI, suite à des différentes
critiques faites à l'IDH, dont celle de ne pas prendre en compte
l'environnement dans un contexte de problèmes environnementaux globaux
croissants, un indice synthétique alternatif a été
construit: l'Indice de développement durable humain ou IDDH (Human
Sustainable Development Index en anglais). Contrairement à l'IDH, il
prend l'environnement en compte et permet une classification plus pertinente de
la performance des pays. Certains pays sont classés de manière
très différente, ce qui montre l'importance de prendre en compte
la gestion de l'environnement
Le développement durable consiste à
Préserver, améliorer et valoriser l'environnement et les
ressources naturelles sur le long terme, maintenir les grands équilibres
écologiques, en réduisant les risques et en prévenant les
impacts environnementaux. (Brundtland en 1987). Puisque, l'environnement est ce
qui entoure de tous côtés ; voisinage (Larousse, 2017). De ce fait
toutes les activités des piliers économiques et sociaux se font
dans l'environnement et pour l'environnement. D'où le rôle pilier
des piliers qui explique le rapport étroit entre développement et
environnement.
24
Le Club de Rome, constatant qu'il y a nécessité
de traiter les questions du développement et de l'environnement comme un
seul problème, et cela à l'échelle globale, publie en 1972
un rapport intitulé The limits to Growth (Halte à la croissance)
qui accuse la croissance économique, la croissance démographique
et l'exploitation des ressources énergétiques fossiles. Le
rapport ne parle pas encore de développement durable mais évoque
la notion de «croissance zéro ». Au cours de la même
année (1972) l'ONU organise le premier Sommet de la Terre à
Stockholm (Conférence des Nations unies sur l'Environnement Humain). Ce
Sommet permet la confrontation entre le développement et
l'environnement, avec entre autres, la mise en évidence des
problèmes liés à la pollution, mais provoque
simultanément une scission entre les pays du Nord et ceux du Sud, entre
ceux de Est et ceux de l'Ouest. De cette conférence naîtra le
Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE) et sera lancée
l'idée d'écodéveloppement, déclinée en trois
dimensions : autonomie des décisions, prise en charge équitable
des besoins et prudence écologique.
De nos jours, les collectivités sont devenues des
acteurs majeurs du développement Durable. Au niveau local, une
collectivité locale peut, en effet agir, sur de nombreux postes pour
lutter de manière effective contre les déchets. Mais mener
à bien cette mission n'est pas une chose aisée pour les acteurs
publics. (Jacques Bregeon, Fabrice Mauleon, 2014)
Par conséquent, Selon Bertolini, il apparait aussi
intéressant de resituer aujourd'hui l'importance relative de la
propreté et en particulier de la collecte des ordures
ménagères dans la préoccupation des responsables
municipaux : concept symbolique, la propreté véhicule des notions
de prospérité, de confort, de sécurité. (Bertolini
G. , Le marché du déchet, 1990)
Cette préoccupation conduit les collectivités
à s'engager dans des politiques publique d'assainissement explicites
permettant de présenter les énoncées des autorités
locales par la publication d'un document officiel. De manière
générale il est notoirement reconnu qu'une politique efficace
d'assainissement permet de relever le défi lié aux enjeux d'un
développement
25
sanitaire, social, économique et environnemental (Baba
COULIBALY, Dr. Mbaye MBEGUERE, Mamadou KAMARA, 2011)18.
Section II, Approches théoriques
2.0 L'importance de l'efficacité dans les
politiques publiques d'assainissement.
Connaitre les déchets est
nécessaire pour les démarches orientées vers la recherche
de l'efficacité dans les politiques publiques d'assainissment. Plusieurs
définitions sont données au déchet solides telles que
celles données par L'OMS, celle de la convention de Bal sur le
contrôle des mouvements de déchet dangereux, celle de L'Union
européenne et La loi Française du 15 Juillet 1975, pourvu que
toutes ces définitions sont très proches, ici dans le cadre de
notre travail, nous retenons la définition donnée par le
dictionnaire des définitions. Selon le dictionnaire des
définitions : « un déchet est un matériel qui est
rejetée après qu'il ait accompli un travail ou qu'il ait rempli
sa mission. C'est donc quelque chose devenue inutile, désormais de la
poubelle, et qui n'a aucune valeur économique pour la plupart des
personnes ». Les résidus peuvent être éliminés
(lorsqu'ils sont destinés à l'enfouissement dans les
décharges ou à être enterrés) ou recyclés
(obtenant ainsi un nouvel usage). L'adjectif solide, d'autre part, mentionne ce
qui est massif ou ferme. Un corps solide conserve son volume (ou sa taille) et
sa forme constants grâce à la grande cohésion des
molécules. De cette façon, il se distingue des autres
états d'agrégation de la matière, tels que l'état
liquide ou l'état gazeux. Les déchets solides sont donc ceux qui
se trouvent dans cet état. Toujours selon cette même source, la
notion de déchets solides municipaux (ou urbains) est utilisée
pour faire référence à ceux qui sont
générés dans les centres urbains (les villes) et dans
leurs zones d'influence. Les logements privés (maisons, appartements,
etc.), les bureaux et les commerces sont quelques-uns de ceux qui produisent
des déchets solides. Un papier utilisé, un emballage en carton ou
une bouteille en plastique sont des exemples de déchets solides. Par
contre, l'huile d'un véhicule ou la fumée émise par une
cheminée industrielle ne font pas partie de ces déchets.
18 Document de politique nationale pour
l'assainissement en Mauritanie titre : politique nationale d'assainissement
liquide, pris sur :
http://www.communityledtotalsanitation.org/sites/communityledtotalsanitation.org/files/PNA_FF.pdf
26
La gestion des déchets solides urbains implique
plusieurs démarches, avec une étape préalable à la
collecte (qui comprend la séparation et le stockage à la source),
la collecte elle-même, le transport par des camions à ordures et,
enfin, l'élimination ou la transformation. (L'observation de ces
procédés nous montre clairement qu'ils nécessitent
fortement la présence d'une pléiade d'acteurs vu leurs
coûts en terme de financement et d'ouvrier. Donc ils ne peuvent pas
être opérationnalisés en dehors de la politique publique
locale d'assainissement qui est la responsabilité des autorités
locales selon le principe de subsidiarité. En matière de
décentralisation, le principe de subsidiarité conduit l'Etat
à déléguer certains de ses pouvoirs aux
collectivités territoriales lorsqu'il considère qu'elles sont
mieux à même de les assumer, compte tenu de leur proximité
aux citoyens (SINSIN, 2013).
Selon cette même source, en politique, le principe de
subsidiarité est le principe selon lequel une responsabilité doit
être prise par le niveau local d'autorité publique
compétentes pour résoudre un problème, d'où la
nécessité des politiques publiques locales. Tout comme les lignes
des politiques publiques de l'Etat central, la politique publique locale
peuvent être de tous les domaines qui nécessitent l'intervention
de l'Etat tels que politique publique de sécurité, de
l'éducation, de l'assainissement. Cette dernière vu sa
transversalité par rapport aux autres politiques publique de l'Etat,
nécessite une attention soutenue dans les démarches
orientées vers les résolutions des problèmes
environnementaux tant sur le plan théoriques c'est-à-dire les
recherche scientifiques et sur le plan pratique et organisationnel
c'est-à-dire les politiques publiques d'assainissement
élaborées, mises en oeuvre par les Autorités centrales et
locales. Comme tous les autres domaines de politiques publiques, les politiques
publiques d'assainissement évoluent.
Le système de gestion des déchets est un
système complexe, qui nécessite au cours de son évolution
des compétences au point de vue théorique et pratique. Cependant
il n'y a pas beaucoup d'oeuvres littéraires dans ce domaine, mais
quelques auteurs arrivent même à se faire pionnier du mouvement au
point de tenter de faire de ce domaine une discipline elle-même. Par
exemple : Aux Etats Unis le Garbage Project, initié en 1972, s'est
inscrit dans le cadre d'une discipline nouvelle baptisée Garbologiy dont
le pionnier est William Rathje. En France, le pionnier fut Jean Gouhier
géographe à l'université du Maine, fondateur du groupe
d'étude déchets et Espace Géographique (GEDEG).
Étant, nouvelle beaucoup de nom tels que
27
poubellogie ou rudologie sont envisagés a cette
discipline. D'après Bertolini quel que soit le nom retenu cette
discipline est faite d'emprunts à beaucoup d'autres sciences surtout la
sociologie, l'archéologie, l'ethnologie et l'anthropologie d'où
la citation de jean Gouhier reprise par Bertolini disant que le déchet
est un révélateur, un marqueur des espaces et des
sociétés.
De nos jours, si la responsabilité de la
propreté semble se déplacer des municipalités vers l'Etat,
qui reste un acteur plus à même de coordonner les actions de
chacun, on oublie facilement que le problème de l'accumulation des
déchets est aussi le fait des citoyens, qui n'hésitent plus
à utiliser la rue comme dépotoir et réclament en
même tant la propreté. Donc selon Lilia Blaise, face cette
situation, Deux phénomènes contradictoires apparaissent alors. A
la fois, les gens veulent se débarrasser le plus vite possible de leurs
poubelles, quitte à les jeter n'importe où et en même
temps, beaucoup d'habitants ne supportent plus les décharges)
supposées être les lieux de stockage des déchets.
D'où le ras-le-bol des poubelles s'illustre donc dans un rejet total
à la fois des déchets et des décharges. (Blaise,
2014)19.
Selon la même source, la réalité
intelligible cachée derrière ce problème se trouve dans
les deux modes de gestions pratiqués dans les villes : d'une part le
mode auto gestion, puisqu'en l'absence des pouvoirs publics dans certains
secteurs, différents réseaux d'acteurs se mettent en place afin
de palier au problème de « gestion publique » des
déchets, comparée à un system informel. Le terme
d'autogestion revêt une valeur plus positive, mettant en avant le fait
que les populations n'ayant pas accès aux réseaux de collecte,
elles organisent leurs propres circuits donc on constate une augmentation de la
pauvreté et du risque sanitaire. D'autre part le mode de gestion
partagée qui exige les facteurs d'efficacité de la gestion
publique et l'implication de la population dans lequel les autorités se
sont penchées sur la nécessité d'éliminer les
déchets solides. Ce mode de gestion constitue notre cheminement tout au
long de ce travail, car la gestion partagée est plus large, car elle a
un impact direct sur des concepts tels qu'environnements et
développement durable. Donc pour que cette forme de gestion ait un
impact positif sur le développement durable, elle doit être
guidée par des politiques publiques d'assainissement efficaces,
d'où la nécessité de comprendre le concept «
efficacité » dans les politiques publiques.
19 Les citoyens et leurs ordures : quelles
responsabilité, pris sur :
https://inkyfada.com/2014/09/enquete-dechets-tunisie-partie2-ordures-et-citoyens,
le 01/10/2106
28
L'efficacité est la capacité d'une personne,
d'un groupe ou d'un système de parvenir à ses fins, à ses
objectifs (ou à ceux qu'on lui a fixés). Être efficace
revient à produire à l'échéance prévue les
résultats escomptés et réaliser des objectifs
fixés, objectifs qui peuvent être définis en termes de
quantité, mais aussi de qualité, de rapidité, de
coûts, de rentabilité etc.20 Dans le domaine des
services publics, cette définition simple qu'elle soit, peut être
utilisée pour exprimer les besoins des administrations et des
administrés dans la réforme des services publics, car elle a
toutes les variable permettant des mesurer le concept.
La notion d'efficacité exige continuellement des
reforme dans la gestion des services publique d'où on a assisté
à la mise en place des divers types de réforme dans les
différentes les administrations de divers pays. Ces reforme se penchent
tantôt sur la politique de GRH, tantôt sur les politiques
budgétaires et organisationnelles et administratives. Dans le cadre de
ce travail la notion d'efficacité se porte essentiellement sur les
politiques budgétaires et organisationnelles.
Du point de vue théorique, des auteurs se sont
astreints à catégoriser ces modes de politique Selon (Ferlie et
Al, 1990). Il y a premièrement le type de model de l'efficience qui a
émergé dès le début de 1980 dans certains pays
anglo-saxon, qui visent à rendre l'organisation du secteur public plus
efficientes et les mesurant avec leurs homologues du secteur privé.
Deuxièmement le model downsizing et de la décentralisation qui
prône la décentralisation des responsabilités
administratives en vue de l'amaigrissement de la machine bureaucratique.
Finalement le model de l'orientation de services public ayant pour but de
renforcer les missions du secteur public par l'application des principes de
gestion provenant du secteur privé. Ces modèles sont
étouffés par les différentes controverses et
l'insatisfaction des administrations et des administrés.
Il fallait attendre les années 1980 pour voir
apparaitre le nouveau modèle théorique du NMP en Angleterre. Tout
comme les autres, ce modèle est un mouvement de pensée visant
à réformer la gestion dans les organisations publiques. Il s'agit
ici d'appliquer les méthodes utilisées dans le secteur
privé au secteur public. L'apparition de ce concept a été
plus tardive en France et s'est manifesté dans les années 1990.
En effet, sa naissance est due à des événements multiples
tels que la crise financière, la lourdeur du système
Wébérien et la demande de justification des actions de l'Etat par
les citoyens. Certains auteurs considèrent cette gestion publique comme
limitée tandis que d'autres la considère comme efficace. Il reste
le model le plus difficile à
20 Définition prise sur (Wikipédia, 2017).
29
remplacer car ce courant est très ancrée dans la
gestion publique actuelle, mais en sachant que le NMP a ces limites (DREVETO,
2010). La mise en pratique des principes du NPM a d'abord permis une
rationalisation des dépenses publiques grâce, notamment à
l'introduction du contrôle de gestion dans les administrations. Cette
rationalisation fut à l'origine d'une nouvelle et meilleure affectation
des recettes publiques. De nombreux gaspillages sont ainsi
évités. Bien qu'il ne soit pas probant de dire que l'application
des principes du NPM ait réduit tant la dette publique que le
déficit public ( du même auteurs). En tenant compte de ses limites
d'autres facteurs échappent encore le NPM, car la rationalisation des
dépenses et le contrôle de gestion administratif ne suffisent
à elles seules d'augmenter la capacité d'investissement et le
champ d'expertise des administrations, principalement celles des
collectivités car la collecte est un peu faible dans les administrations
des collectivités des PMA. Rapport 2014 sur les pays moins
avancés (UN, 2014). Le besoin de financement et d'investissement et
d'expertise des administrations publiques locales sont les principales
contraintes des processus des politiques publiques d'assainissement dans les
pays en développement (TEARFUND ,2007). De ce point de vu, ces besoins
semblent être le fondement de toutes les étapes du processus de la
politique publique, (définition du problème, définition de
l'agenda et formulation de la politique, mise en oeuvre de la politique et
rétroaction), ce sont des véritables outils de
réalisation.
Plusieurs outils tels que : ceux de Abel, Felstiner,
présentés en 1981 et ceux de Pierre Muller pourraient nous aider
à comprendre les dimensions des domaines des politique publiques, dans
un contexte générales. Puisque le besoin d'efficacité est
une nécessité pour tous les domaines des politiques publiques,
parler des politiques publiques dans le domaine d'assainissement nous renvoie
à l'analyse faite par Moktar Lamari et Rejean Landry, disant : «
Les décisions portant sur l'élaboration et
l'implémentation des politiques environnementales ne sont pas toujours
faciles, très souvent elles provoquent des conflits
d'intérêts et de difficiles négociations dont les enjeux
peuvent être économiques, sociaux, géographiques,
stratégiques et politiques. Ces décisions mettent en interaction
des décideurs opérant dans diverse sphères
décisionnelles et n'ayant ni les mêmes pouvoir d'influence, ni la
même rationalité. Au milieu et à côté des
décideurs issus des instances gouvernementales, et beaucoup d'autres non
moins influents agissent loin des regards du grand public pour soutenir
certaine politique environnementale et s'opposer à d'autres. Une
situation qui ne fait pas défaut aux Autorités des
collectivités dans les PMA et qui augmente leurs
30
problèmes de décentralisation et de
déconcentration. Selon ces auteurs, trois étapes sont importantes
dans le processus décisionnel :
1) La sélection des priorités et des
problèmes méritant d'être inscrits dans l'agenda
2) La formulation et l'évaluation des options
indiquées pour répondre aux préoccupations des acteurs
3) Le choix de la meilleure option ainsi que les
modalités de son implication.
Considérant ces trois étapes nous sommes
systématiquement bloqués à la première étape
vu qu'il n'y ait aucune intervention, aucun processus qui soulève la
nécessité de prise en charge pour le besoin d'assainissement dans
la commune » (MoktarLamari, Réjean Landry, 2003) 21 .
Maintenant voyons ce déficit de priorité à l'égard
des conditions proposées par Vincent Dubois pour mieux comprendre la
dimension du blocage. Vincent nous dit : « l'existence
d'un problème public suppose que trois conditions soient remplies :
a) Un niveau de connaissance suffisant: Il
n'y a pas de problème si l'on ne dispose pas des informations et des
cadres pour l'interpréter. A ce titre, la diffusion de l'information
dans les médias est primordiale;
b) Certaines normes sociales: C'est à
partir de ces normes qu'une situation va apparaître comme
problématique. Par exemple, le travail des enfants devient un
problème à partir du moment où l'éducation est
imposée comme norme.
c) La mobilisation d'acteurs : ces acteurs
vont faire en sorte que le problème devienne public, d'où le
rôle important des syndicats, partis politiques et autres "entrepreneurs
de morale". Dans Outsiders: Studies in the Sociology
of Deviance (1963), Becker montre que les problèmes font l'objet d'un
travail d'étiquetage et de labellisation par des acteurs collectifs qui
mènent une "croisade morale" contre les comportements
déviants ». ("L'action publique", 2009),
En Haïti, au regard de ces propositions, l'effort fait
par les citoyens et les autorités concernées dans les
médias sur la mise en évidence de ce besoin ne sont pas
suffisants. Il est évident, aucune conscience n'est encore
généralement prise sur les principes de l'hygiène. Et
aucune croisade n'a été mise sur pied par aucun groupe d'acteurs
collectifs contre ce problème. L'ensemble de ces
21 Environnement et santé publique, Fondements et
Pratiques, pages 958-970.
31
manques constitue la matrice des problèmes existant
dans le domaine de l'assainissement des collectivités haïtiennes.
Comme explication à ce manque, en plus des problèmes de
centralisation et concentration, les institutions concernées, les
autorités locales haïtiennes, se plaignent toujours de leurs
incapacités dans le cadre de financement du service, bien qu'on n'ignore
pas que le problème de moyens (ressources humaine, ressource
financières) constitue les principaux problèmes des PMA dont
Haïti en fait partir. Il faut noter que Le besoins de ressources humaines
et financières est l'affaire de tous les pays. Peut-on lier les
problèmes d'efficacité dans le domaine d'assainissement des
collectivités haïtiennes seulement à un besoin de ressources
financières et humaines ? D'après le rapport
présenté par le CNUCDE sur les PMA, le développement
humain dans ces pays ne pourra toutefois se poursuivre que si les PMA renouent
avec une croissance économique soutenue et accélèrent la
transformation structurelle de leur économie (UN, 2014). De plus, on
peut répondre affirmativement à cette interrogation si la
présence des compétences nécessaires, la volonté de
servir son pays et la formation civique ne font pas défaut aux
autorités locales sans oublier la notion de la bonne gouvernance
locale.
Quoi qu'il en soit la facilitation du moyen financier peut
permettre d'évaluer et de vérifier l'exactitude des autres
besoins , de mieux organiser et même résoudre le problème
d'efficacité.
Pour résoudre le problème de financement du
service de collecte des ordures et inciter les ménages à produire
moins de déchets, beaucoup des collectivités s'oriente dans une
mutation visant à passer de la logique fiscale a la logique
économique (Bertolini, 1990). Donc selon l'auteur, les
collectivités dans les pays développés disposent
aujourd'hui en plus du financement sur budget généralisé
d'autres types de financements :
y' Un financement sur budget général de la
commune
y' La taxe d'enlèvement qui a un caractère
fiscal dont l'assiette qui sert de base est la contribution foncière sur
les propriétés bâties (le revenu net de la valeur
locative.
y' La redevance qui peut être appliquée aux
commerçants, aux artisans et aux ménages ordinaire en fonction du
nombre de récipient normalisés présentés à
la collecte.
Plusieurs évènement traduisent des faits de
cette initiative par exemple, en France, depuis 2009, l'agence de
l'environnement et de la maitrise de l'énergie (l'Ademe) accompagne
également 190 collectivités pour mettre en oeuvre une
tarification incitative. Là aussi, l'Agence est satisfaite des
résultats. "La collecte d'ordures ménagères a chuté
de plus de 80 kg par habitant alors que la baisse n'a été que de
11 kg dans les collectivités ne l'ayant pas mise en place", se
félicite-t-elle.
32
La tarification incitative a un double effet : la
prévention des déchets, d'une part, un report d'une partie des
ordures vers les déchèteries et la collecte séparative,
d'autre part. C'est donc "un levier de prévention qui contribue
également à améliorer le tri et le recyclage", vante
l'Ademe.
Ils peuvent être panachés couverture partielle
par les taxes complétée par un financement sur budget mais le
financement sur le budget général représente le cas le
plus fréquent quant au nombre de commune non pas quant à la
population concernée.
Depuis une quinzaine d'années, les communes ont de plus
en plus recours au système de taxe d'enlèvement (T.E.O.M), le
nombre de commune qui l'appliquent a doublé de 1972 à 1981. En
1986 elle concernait près de 42 millions d'habitant répartis dans
plus 14500 communes. En d'autre terme la proportion des communes appliquant la
T.E.O.M croit avec la taille des communes. (Bertolini, 1990).
Il parait intéressant de relever les avantages et les
inconvénients des différents systèmes en termes
d'efficience. Selon Bertoloni, un financement sur budget général
présente bien sûr la simplicité, pour inconvénient
l'opacité des couts pour l'usager et même pour les
collectivités et une absence d'autonomie financière, en premier
lieu comptable, les couts mal cernés ne sont pas couverts par des
recettes spécifiques, d'où cette présence d'insuffisance
dans les budgets des collectivités locales. Si elle ne couvre l'ensemble
des couts, la taxe représente aussi ces mêmes avantages et
inconvénients mais de façon moins marquée.
Cependant, « les usagers ne diffèrent pas
notoirement des contribuables locaux, ce qui atténue
considérablement le dilemme usagers-contribuables ; la question est
plutôt de savoir si l'assiette du tarif doit être
corrélé à la capacité contributive ou au service
rendu mais en tout état de cause le tarif touchera l'ensemble des
résidents ». (Gruson-cohen, 1983)
La taxe correspond comme le financement sur le budget
général et contrairement à la redevance a une logique
fiscale ; dès lors, elle ne nécessite pas les usagers à
réduire le volume de leur déchets, ni à les
présenter dans les meilleurs conditions. Elle ne permet pas non plus de
taxer tous les producteurs de déchets ; les universités, les
casernes ne sont pas soumises à la taxe.
Toutefois, elle introduit les premiers éléments
d'une logique économique, elle incite les collectivités à
calculer les couts réels du service et sensibilise les usagers aux
coûts d'élimination des déchets à l'échelle
collective à défaut de faire apparaitre les coûts
réels par ménage.
33
L'assiette qui sert de base au calcul de la T.E.O.M n'a
à peu près aucun rapport avec la production d'ordures
ménagères.
Selon les études réalisées pour le
Ministère de l'environnement et relative au territoire de la
communauté Urbaines de Lyon(1992), la production des déchets
n'est elle-même que faiblement corrélée avec le
degré de richesse des ménages ; l'absence des corrélations
avec les taxe tend à signifier que d'une façon
générale les riches paient pour les pauvres ; le sens de
transfert n'est pas clairement établi.
On peut toutefois rechercher d'autres combinaisons entre le
socio-politique et léconomique (cas de la redevance). La
redevance doit en principe représenter un vrai prix de revient du
service rendu à l'usager (pay as you throw), cependant il n'existe pas
comme l'eau et l'électricité un compteur à ordure. Qui
enregistre automatiquement le poids il apparait plus simple des lors d'applique
une tarification au volume approximative en prenant compte du nombre de
récipient normalise et présentés à la collecte.
L'idée n'est pas nouvelle quelques applications anciennes peuvent
être cite : dans certaines villes allemandes suivant le nombre de
récipient collectes (Erhard, 1934,114). Aux Etats Unis vers 1940, dans
les villes du Nord les taxes étaient calculées en fonction du
nombre des récipients tandis que les villes de California et du Sud
elles l'étaient à base sur la propriété. En
Allemagne Fédérale, suite à la loi du 7 Juin 1972, les
recommandations du Ministère Fédéral de l'Intérieur
ont permis une généralisation partielle du système
fondée sur la perception d'une redevance pour chaque poubelle
déclarée est délivré un jeton à fixer sous
le couvercle, cependant, ce monde de tarification a régressé au
profit d'un financement par impôt (Ceru, 1973). Parmi les avantages
figurait les contacts physiques avec les habitants et des occasions
d'observation pour la qualité et les couts du service.
Qu'on envisage une tarification plus élevée en
période de pointe comme l'électricité ou une
différenciation par tranche d'âge en fonction des revenus il peut
y avoir des effets pervers.
Tels sont les écueils qui résulteraient a une
logique pure d'économie de marche non plus de service public
Selon Bertolini, pour passer du financement sur budgets
généralisé a une autre forme, la TEOM fait figure de
pis-aller, car le passage à la redevance représente une difficile
mutation en raison notamment des changements à caractères
socio-politiques et des couts de gestion supplémentaires
engendrés et les impacts négatifs risquent de se conjuguer au
détriment des
34
catégories modestes pour lui il serait opportun
d'aménager la transition, en greffant progressivement la logique
économique de la redevance sur le système à
caractère social de la TEOM .
Donc dans le désir de rester plus proche que possible
de la logique fiscale et maintenir la logique de service publique, afin de
permettre aux administrations des collectivités de remplir leur
attribution et de palier au problème de financement du service de
collecte des ordures. L'application du système de taxe sur
l'enlèvement des ordures se révèle un outil
nécessaire permettant (Radisson, 2014) aux collectivités de
faibles moyens de répondre aux différentes exigences des communes
dans le domaine d'assainissement.
Notre travail se penche directement sur ces aspects, il
consiste à proposer un système de taxe sur enlèvement
d'ordures, dans les collectivités haïtienne principalement dans la
commune de carrefour comme outil économique pour faciliter des apports
de financement et de nouveau expertises afin d'orienter de façon plus
poussée vers la recherche de l'efficacité dans les politique
publiques d'assainissement des collectivités locales.
2.1 L'importance de la T.E.O.M pour l'efficacité
des Politiques publiques d'Assainissement
Pour faciliter notre compréhension sur l'application du
TEOM dans les politiques publiques d'assainissement, comme cadre de
référence, nous nous référons à l'ouvrage
présenté par de L'ADCF dont l'objectif est de fournir des
clés de compréhension sur la tarification des services publics de
l'environnement et de l'énergie, c'est-à-dire : l'eau potable et
l'assainissement ; les déchets ; les réseaux de chaleur et de
froid ; l'électricité et le gaz naturel. Cette étude
présenté en mars 2014, a pour but de permettre aux élus de
se saisir du débat autour de la politique tarifaire des services publics
de l'environnement et de l'énergie afin qu'ils puissent accorder leurs
objectifs de politiques publiques avec les principes de tarification des
services publics. En abordant simultanément les politiques eau,
déchets, énergie, l'ouvrage vise également à
traduire la recherche de transversalité entre services publics
gérés à l'échelle communautaire.
Selon L'ADCF, « Au cours des dix dernières
années, les communautés se sont hissées au premier rang de
la gestion des services publics locaux. Dans les domaines de l'eau, de
l'assainissement, surtout de la gestion des déchets et de
l'énergie, elles sont désormais des autorités
organisatrices reconnues, en charge d'un pilotage actif. Alors que les
nouvelles équipes locales se mettent en place, les services publics dont
elles assurent la gestion sont concernés par
35
d'importantes mutations : évolution du paysage
intercommunal, recherche d'une plus grande responsabilisation des usagers,
évolution de leurs modes de consommation... Mais c'est surtout la
réduction drastique des dotations de l'État aux
collectivités et les implications sur leurs budgets qui relancent avec
vigueur le débat sur les services publics, l'étendue de leur
mission, leurs publics cibles, leur coût, et surtout leur mode de
financement... Les services publics environnementaux - eau, assainissement,
gestion des déchets - et de l'énergie, qui constituent des
services publics de première nécessité, sont plus
particulièrement concernés par ces évolutions. Dans ce
contexte de fortes contraintes budgétaires, la question des
équilibres financiers des services publics locaux est ainsi vivement
relancée. Les politiques tarifaires et les marges de manoeuvre dont
disposent les décideurs locaux pour les définir ou les faire
évoluer sont au coeur de ce sujet à forte sensibilité,
tant pour l'usager que pour le contribuable. La structure tarifaire retenue
n'est jamais neutre, elle est le reflet de choix politiques et techniques qu'il
faut concilier.
Traditionnellement, la première année d'un
début de mandat peut être l'occasion de rebattre les cartes. Les
lourdes contraintes financières qui pèsent sur les budgets des
collectivités locales vont constituer un argument de poids pour aller
dans ce sens et les conduire à optimiser leurs moyens d'action.
Un service financé par la T.E.O.M est constitutif d'un
service public à caractère administratif : celui-ci ne fait pas
forcément l'objet d'un budget annexe, même si chaque
collectivité de plus de 10 000 habitants possède l'obligation de
remplir un état spécial annexé aux documents
budgétaires.
La tarification des services publics de l'environnement et de
l'énergie, que leur gestion soit à l'échelle locale ou
nationale, constitue donc la pierre angulaire d'une politique publique. Elle
est non seulement un symbole mais aussi un outil de transformation des
pratiques, au carrefour d'enjeux variés : enjeux sociaux et
sociétaux ; enjeux économiques et financiers ; enjeux
environnementaux ; enjeux technologiques ; enjeux législatifs et
réglementaires22 (AFDC, 2015).
22 Les politiques intercommunales de tarification des
services publics de l'environnement et de l'énergie, page 18, pris sur :
https://www.caliaconseil.fr/images/PDF/1509044336
ADCF-EtudeTarification-150212.pdf le 14/07/17
36
a) Les enjeux sociaux et sociétaux
La tarification intègre une dimension sociale, en
tenant compte de la soutenabilité financière pour les usagers
(« ce que les usagers peuvent payer »). En particulier, pour les
ménages, les services publics de l'environnement et de l'énergie
font partie des « services essentiels en réseau »,
définis par l'article 1 de la Charte des services essentiels de
l'Institut de la gestion déléguée comme « les
services vitaux ou les services de base indispensables à une vie digne
et décente ». Afin de mesurer la soutenabilité
financière pour les usagers, ont été définis des
« seuils de précarité » : lorsque les dépenses
consacrées à l'énergie dépassent 10 % des revenus
du ménage (précarité énergétique) ; lorsque
les dépenses consacrées à l'eau dépassent 3 % des
revenus du ménage (précarité hydrique)2 . Afin de moduler
la tarification selon la soutenabilité financière, de nouveaux
outils ont vu le jour : l'élaboration de tarifications sociales,
l'attribution d'aides spécifiques, etc. Les évolutions sociales
et sociétales amènent à rechercher la prise en compte
individuelle de chaque usager dans le cadre des services publics de
l'environnement et de l'énergie pensés, à l'origine,
à l'échelle collective. Ces évolutions récentes
tendent à faire apparaître les services publics de l'environnement
et de l'énergie, non plus comme des services « techniques »,
mais comme des services « aux personnes » : l'usager devient un
consommateur voire un « consommateur ». Un bon exemple en est
l'apparition de réglementations visant à inciter
l'individualisation des consommations et des paiements associés.
Pourtant, la capacité d'action de l'usager reste limitée au
regard du seul prisme de la tarification : c'est le cas des tarifications
incitatives, en fonction de la quantité de déchets rejetée
par exemple, qui concernent une part relativement faible de la facture
totale.
En outre, il faut être vigilant quant à la remise
en cause d'une certaine solidarité : l'apport financier de chaque usager
ne peut être seulement fonction de son utilisation du service public mais
doit aussi s'intégrer dans une idée de contribution à un
service collectif. À la lumière de cette définition,
l'acceptabilité financière (« ce que les usagers estiment
acceptable de payer ») varie fortement d'un usager à l'autre.
Enfin, la tarification retenue par les autorités organisatrices des
services publics doit s'attacher à associer, dans sa définition
et son suivi, non seulement les usagers mais aussi les citoyens, dans le cadre
d'instances de concertation telles que les commissions consultatives des
services publics locaux (CCSPL), des observatoires dédiés,
etc.
37
b) Les enjeux environnementaux
La tarification retenue par les autorités
organisatrices des services publics peut inciter les usagers à modifier
leurs comportements ou accompagner les évolutions des usages. Ainsi,
l'application du principe pollueur-payeur suite au Grenelle de l'environnement
conduit à intégrer le niveau de production de déchets pour
facturer les usagers. Les conséquences économiques, à
l'échelle du service public, et sociales, à l'échelle de
l'usager, peuvent toutefois se révéler difficiles à
anticiper. Pour exemple, si les tarifications de type incitatif, visant
à relier niveau de consommation et montant de la facture,
présentent l'atout de sensibiliser les usagers, elles ne permettent pas
de répondre à l'ensemble des problématiques de gestion du
service. La tarification ne peut donc pas apporter toutes les réponses
attendues dans ce domaine. Les évolutions environnementales, qui se
concrétisent notamment par la baisse tendancielle des consommations de
la part des usagers, alimentent la problématique de la
pérennité du modèle économique des services publics
de l'environnement et de l'énergie. Les réglementations visant
à limiter les impacts environnementaux et préserver les
ressources, se matérialisent progressivement dans les changements de
comportement des usagers : baisse des volumes d'eau consommés ; baisse
des volumes de déchets produits et augmentation des volumes de
déchets triés ; baisse des consommations
énergétiques.
c) Les enjeux économiques et
financiers.
La tarification retenue par les autorités
organisatrices des services publics doit permettre d'assurer l'équilibre
économique du service public. Simple en théorie, l'exercice est
complexe en pratique tant les variables et leurs évolutions respectives
sont nombreuses et parfois peu prévisibles. Les services publics de
l'environnement et de l'énergie sont en effet tous confrontés au
questionnement du modèle économique sur lequel ils s'appuient.
Composés très majoritairement de coûts fixes, ils doivent
respecter la règle d'équilibre financier - équilibre en
recettes et en dépenses - dans un « effet ciseaux » :
· d'augmentation des charges de fonctionnement, de
charges à anticiper pour l'investissement et le renouvellement des
installations ;
· de réduction des assiettes de facturation (eau,
énergie, déchets, etc.) qui conduisent à la limitation des
sources de financement à disposition des collectivités
territoriales. Il s'agit donc de
38
parvenir à équilibrer les coûts du
service, précisément connus, par la fixation de tarifs construits
selon des objectifs politiques de répartition des contributions des
usagers.
D'autres préoccupations peuvent également
prévaloir telles que l'arbitrage entre usages domestiques et
professionnels, entre tarification progressive ciblant les gros consommateurs
et tarification dégressive motivée par l'attractivité du
territoire au plan économique, plus favorable aux activités
industrielles et agricoles.
d) Les enjeux technologiques
La tarification retenue par les autorités
organisatrices des services publics peut s'appuyer sur les nouvelles
modalités offertes par les technologies de l'information et de la
communication (TIC). Les évolutions technologiques permettent d'imaginer
de nouveaux outils utiles aux services publics de l'environnement et de
l'énergie, dans le contexte d'émergence du concept de «
ville intelligente ». Le recours aux systèmes d'informations
associés à des modalités de comptage innovantes se
développe : la télérelève en eau potable, la
pesée embarquée pour les déchets, les conteneurs à
déchets enterrés équipés de badge d'accès
individuel, les « compteurs intelligents » en
électricité (Linky) et gaz naturel (Gazpar), etc. La collecte et
le traitement des données des usagers nécessitent
néanmoins de répondre aux problématiques : de
préservation de la confidentialité des informations à
caractère personnel ; de rapport entre les coûts engendrés
par la recherche d'informations et l'intérêt qui en est
attendu.
e) Les enjeux législatifs et
réglementaires
Les évolutions législatives et
réglementaires conduisent à modifier le cadre d'intervention des
maîtres d'ouvrage. D'une part, les évolutions relatives à
la carte de l'intercommunalité et aux compétences
attribuées aux différents échelons redessinent la carte
des autorités organisatrices des services publics, dans une recherche de
rationalisation des périmètres. Par exemple, la loi Maptam9
attribue aux métropoles des compétences obligatoires en
matière d'eau potable et d'assainissement, de gestion des déchets
ménagers et assimilés, de création, aménagement,
entretien et gestion de réseaux de chaleur ou de froid urbains, de
concession de la distribution publique d'électricité et de gaz.
D'autre part, les évolutions relatives aux règles
spécifiques à la tarification des services publics créent
des contraintes à prendre en compte par les collectivités
39
territoriales : par exemple, le principe d'interdiction du
forfait de facturation pour l'eau potable et l'assainissement10. Les
évolutions réglementaires peuvent également porter sur le
budget même des ménages (plafonnement de la charge en cas de fuite
à la suite de la loi Warsmann) ou offrir de nouvelles
possibilités ; par exemple, le lancement d'une expérimentation
sur la tarification sociale dans le domaine de l'eau potable et
l'assainissement.
La taxe d'enlèvement des ordures ménagères
(TEOM) Principes de la TEOM
La TEOM est une taxe additionnelle et facultative à la
taxe sur le foncier bâti, gérée et collectée par le
Trésor public au titre des collectivités. Ses principales
caractéristiques sont les suivantes :
· C'est un instrument fiscal spécialisé dont
les recettes ne sont toutefois pas affectées.
· La taxe figure la contrepartie d'un service rendu mais
n'a pas à être proportionnelle.
· Les personnes imposables sont les propriétaires
; la TEOM est toutefois répercutable sur le locataire.
· L'exonération est facultative en cas de
non-utilisation du service (avec justification du recours à un
prestataire privé). La TEOM est établie d'après le revenu
net servant de base à la taxe foncière, c'est-à-dire 50 %
de la valeur locative cadastrale : il peut y avoir de fortes disparités
entre les communes. La commission intercommunale des impôts directs peut
éventuellement mener une réflexion en vue d'une «
harmonisation » des bases applicables.
Le 15 octobre de l'année N-1 constitue la date limite
pour décider de percevoir la TEOM l'année suivante, fixer les
éventuelles exonérations, plafonner les bases de la taxe,
délimiter les zonages et décider, le cas échéant,
des conditions de lissage progressif des taux. Les collectivités votent
des taux et non pas un produit de TEOM : le taux est voté avant le 31
mars de l'année N pour obtenir, par application aux bases
notifiées, le produit budgétaire souhaité par la
collectivité.
En France, la DGFiP est en charge de la taxation et du
recouvrement, et le produit est garanti à la collectivité : au
titre du recouvrement, l'État prélève 8 % (4 % + 4 %) du
produit de la T.E.O.M pour la gestion des frais d'assiette et le financement
des impayés. Un service financé par la T.E.O.M est constitutif
d'un service public à caractère administratif : celui-ci ne fait
pas forcément l'objet d'un budget annexe, même si chaque
collectivité de plus de 10 000 habitants
40
possède l'obligation de remplir un état
spécial annexé aux documents budgétaires ».
(Chaussade, Lemaignen,Mestrallet, 2015)23.
Dans les pays sous-développés, le traitement des
déchets représente un lourd fardeau et a des conséquences
néfastes sur le fonctionnement quotidien des collectivités. Dans
le cas d'Haïti, les nombreuses interventions effectuées par les
institutions étatiques (le ministère des Travaux Publiques,
Transport et Communications, le ministère de l'Environnement, les
mairies, le SMCRS etc....), les organismes du secteur privé comme
«Yele Haïti» et les initiatives privées se sont
révélées jusqu'ici insuffisantes en tenant compte de la
technique utilisée pour effectuer le ramassage d'ordures (Bijou, 2006).
Si la cause de cette insuffisance se trouve dans les technique utilises pour le
traitement, pour les autorités locales, il faut d'abord questionner les
moyens de financement qui se font surtout, sur budget
généralisé, avant de voir les techniques de traitement
utilisés.
En Haïti il n'y a pas de travail spécifiquement
orienté dans cette direction, sinon cette nouvelle voie
présenté par André Lafontaine dans son ouvrage « La
mobilisation fiscale communale » qui une adaptation des conclusions des
recherches de Roy Wahl et Johannes F.Line au contexte juridico-légale
haïtien, dans lequel il propose une réforme fiscale communale
tenant compte du cadre légale et administratif haïtien. Selon
Lafontan, le décret cadre consacre le droit des municipalités,
introduit par le décret-loi de 1982 sur la Commune, renforcée en
2004, de mettre en place des services financés par des redevances. La
particularité des redevances est qu'elles ne requièrent pas
l'adoption d'une loi mais simplement un arrêté pris par le conseil
communal en accord avec son assemblée. (Lafontan, 2015).
Donc, à défaut d'un fondement
juridico-légale, le système de taxation pourrait aider à
rendre efficaces les politiques publiques d'assainissement dans les
collectivités, en facilitant le financement des services
d'enlèvement et traitement des déchets solides, la formation des
citoyens sur la gestion des ordures et ce, principalement dans la commune de
carrefour.
23 LES POLITIQUES INTERCOMMUNALES DE TARIFICATION DES
SERVICES PUBLICS DE L'ENVIRONNEMENT ET DE L'ÉNERGIE : Moins d'un an
après les élections municipales et communautaires de mars 2014,
cette étude a pour but de permettre aux élus de se saisir du
débat autour de la politique tarifaire des services publics de
l'environnement et de l'énergie afin qu'ils puissent accorder leurs
objectifs de politiques publiques avec les principes de tarification des
services publics
41
2.2 La présentation et la justification du choix
des théories. Cette section explique les liens entre le noumène
et le phénomène
Puisque, les raisons scientifiques de ce travail sont : de
comprendre les notions de développement Durables et politiques publiques
d'assainissement. D'identifier les problèmes de la gestion des
déchets en considérant leurs valeurs économiques. De
mobiliser les moyens financiers et les compétences nécessaires.
De changer le comportement des différents groupes sociaux
vis-à-vis des mauvaises conditions d'insalubrités et toutes les
externalités négatives qui en résultent sur
l'environnement urbain. Le choix des théories permettant la soutenance
de l'orientation scientifique n'est pas trop rigoureux.
- La théorie de «l'écocité » a
été élaborée par l'américain Canfield en
1990. Elle traite généralement de la gestion rationnelle des
ressources. Elle propose également un train de mesures
d'aménagement urbain, afin d'introduire l'agriculture en ville, de
tester des méthodes de foresterie urbaine, de remodeler les
centres-villes en les entourant de parcs et les traversant de coulées
vertes et, enfin, en maintenant les franges naturelles et agricoles
péri-urbaines.
En ce qui nous concerne, les déchets constituent des
ressources gaspillées lorsqu'ils sont abandonnés dans les rues
même dans nos décharges publiques. La gestion rationnelle des
déchets nécessite au préalable des méthodes
efficaces pour les revaloriser. Cette gestion rationnelle fait appel à
des traitements efficaces des déchets en amont pour les revaloriser et
les utiliser en aval. Cette théorie fait référence
à la réduction à la source, la réutilisation et le
recyclage des déchets.
La réduction à la source est une approche
préventive qui évite le gaspillage des matières
premières. Il s'agit, par exemple, dès la conception d'un
produit, de choisir des stratégies manufacturières qui
entraînent une quantité minimale d'emballage. On peut aussi
décider de ne plus produire des biens inutiles ou ayant une durée
de vie très courte. A l'étape de la consommation, la
réduction est largement tributaire de la volonté de chaque
citoyen. En adoptant un style de vie plus simple, en choisissant des biens
réutilisables, en achetant des produits peu emballés ou en vrac,
chaque individu peut contribuer à réduire à la source les
déchets.
42
- Les théories économiques sont en
désaccord quant aux déterminants de la valeur : dans les
théories classiques et marxistes, la valeur d'un bien est fonction du
coût des facteurs de production (terre, capital, travail)
nécessaires à sa fabrication. C'est la théorie objective
de la valeur telle qu'elle a été formulée par David
Ricardo (1772-1823).
La théorie de la valeur fait appel à la valeur
travail et la valeur utilité d'un produit. Selon Karl Marx, la valeur
travail désigne la valeur de tout bien devrait être imputé
aux travailleurs qui le produisent. Plus un bien nécessite de
main-d'oeuvre, plus sa valeur devrait être élevée, et vice
versa. Marx considérait que l'écart entre le prix auquel un bien
était vendu et les coûts en main-d'oeuvre nécessaires pour
le fabriquer, c'est-à-dire les profits de l'entreprise et la
rémunération du capital, correspondait à une exploitation
des travailleurs. Inversement, dans les économies de marché, on
estime que les profits offrent des incitations aux entreprises et que le
capital est un facteur rare (au même titre que tous les autres, la terre
ou le capital par exemple). Pour être alloué efficacement, il doit
apporter une rémunération. 24
La valeur utilité est avant tout une valeur d'usage. La
valeur d'usage exprime le besoin et apparaît dans la demande. La
théorie subjective développée par les économistes
utilitaristes fait de la valeur une traduction de l'utilité de ce bien
pour le consommateur et considère qu'il n'existe pas de relation entre
valeur et coût de production. L'opposition entre valeur d'usage ou
d'utilité et valeur d'échange ou marchande fut réduite par
Marshall, pour qui la demande d'un bien est fonction de son utilité et
de sa rareté tandis que son offre est avant tout
déterminée par les coûts de production subis par
l'entreprise.
Dans ce travail, cette théorie se réfère
à la récupération et la valorisation des déchets
solides par le biais d'un ensemble de traitement considéré comme
les coûts des facteurs de production. Selon cette théorie, une
fois les déchets sont récupérés, ils doivent subir
un tri en amont pour les préparer au recyclage afin de devenir utile
comme tous les autres biens économiques. Ces déchets
recyclés sont à nouveau utilisés par des consommateurs
pour devenir ensuite de vrais détritus. Si les déchets avaient
une valeur commerciale, ils ne seraient pas accumulés dans les rues de
la capitale, causant ainsi la dégradation de l'environnement urbain.
L'Etat et le secteur
24 Joseph, E., Stiglitz, Principes d'économie
moderne, nouveaux horizons, De Boeck Université S.A., 2000, page 826.
43
privé peuvent faciliter le développement des
industries de recyclage des déchets comme une source de création
d'emploi par le biais des partenariats public/privé (PPP) efficace de la
production.
La Théorie du Comportement Planifié
(Ajzen, 2013)25 visant à expliquer ou
infléchir les comportements à partir des questions comme leur
lien avec les attitudes, le sentiment d'auto-efficacité et les normes
sociales.
Comme préalablement fait allusion, La TCP se base sur
l'hypothèse que le comportement humain est la résultante d'une
décision consciente et rationnelle. Or, en réalité ce
n'est pas toujours le cas. « [...] bien qu'ayant des intentions fortes et
un contrôle maximal, même sur une longue durée, certains
individus n'adoptent pas un comportement attendu ». (Antoine et Lelievre,
2006, p.243) Le fait est que, l'absolu en sciences humaines n'existe pas et
l'indéterminisme ontologique du comportement humain est une composante
dont on ne peut se départir.
Dans le cadre de ce travail cette théorie peut aider
les autorités dans la démarche permettant à modifier le
comportement des citoyens. Car la contribution des citoyens est très
important dans la gestion rationnelle des déchets, ils sont au centre de
toutes les activités liées à ce domaine. Les
décharges sauvages constates dans les rues ne révèlent pas
seulement l'incapacité des autorités à tenir propre la
commune mais aussi l'inconscience des citoyens de la nécessité de
la tenir propre pour leur bien-naitre. Car s'ils arrivent à changer
leurs comportement il aura de moins en moins d'ordure trainant dans les rues,
de plus, le tri commencera depuis à la maison.
- La théorie de la taxation optimale
étudie le système de taxation qui minimise les
distorsions et les inefficacités économiques.
Les taxes générèrent des distorsions
économiques car les agents économiques réagissent et
modifient leur comportement. Par exemple, une taxe sur le travail peut inciter
les individus à travailler moins qu'ils ne le désireraient, ou
même de renoncer à un emploi. La taxation d'un bien
spécifique modifierait le comportement des consommateurs, qui se
reporteraient vers d'autres produits moins désirés, diminuant
ainsi leur satisfaction. Les taxes sur les biens et services entrainent
également ce que les économistes appellent une perte
sèche.
25 Acek Ajzen : Théorie du comportement planifié,
Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie
du comportement planifi%C3%A9 date le 20/10/2016
44
Les économistes ont ainsi développé des
modèles permettant de déterminer la manière de taxer les
biens et les revenus de telle sorte que les effets négatifs soient
minimisés. Franck Ramsey (1927) a proposé de taxer uniquement les
biens et services, de telle sorte que les biens à la demande la plus
inélastique soient le plus fortement taxés. L'idée est que
si les taxes portent en priorité sur des biens dont la demande varie peu
en fonction du prix, le consommateur ne modifiera pas de façon
importante son comportement de consommation.
James Mirrlees (1971) a façonné la
théorie moderne de la taxation du revenu, en formalisant l'arbitrage que
doit réaliser le gouvernement entre égalité d'une part, et
efficacité d'autre part. Si une taxation plus forte des salaires
élevés peut apporter plus d'égalité, elle
décourage en revanche le travail et peut faire diminuer le nombre
d'heures travaillées
Bien qu'elle ne soit pas exempt des critiques, selon certaines
critique, « il doit y avoir la prise en compte des aspects
macroéconomiques dans le corpus théorique de la théorie de
la Taxation Optimale. Il est tout d'abord question d'étudier la
filiation entre la théorie de taxation optimale et l'analyse des
fonctions de l'État effectuée par Musgrave dans son ouvrage de
1959, dont la politique macroéconomique fait partie intégrante.
L'ouvrage collectif paru en 1994 intitulé Modern Public Finance, fournit
les pistes d'intégration de la fonction " macroéconomique " de
l'État. Ces modèles sont mis à l'épreuve dans leur
ambition de justifier et de fonder micro économiquement l'intervention
de l'État dans les affaires du privé. Il en ressort que la
maximisation d'une fonction de bien-être n'est pas un outil satisfaisant
pour évaluer l'impact du secteur public. L'examen des hypothèses
sélectionnées par les théoriciens permet de montrer
comment les modèles de stabilisation optimale sont construits autour de
l'idée d'un État " minimal " dont la présence
représente un " coût social " ». (Beleau, 2013)
La demande des services dans le domaine de l'assainissement,
principalement dans la filière de gestion des déchets solides,
est très inélastique pour les entreprises privées, offrant
des services dans le domaine. Cette demande exerce également une forte
pression sur la capacité du service fourni par l'Etat. Il est important
de redresser la pente par une contre pression sur cette demande. Cette pression
force les consommateurs des services d'enlèvement et de traitement
d'ordures pour lesquels il n'existe aucune politique de prix dans la fourniture
des services privés, non une taxation pour les services publiques,
à changer leurs comportement. Pourvu que la théorie de taxation a
un effet incitatif sur le comportement des consommateur, d'ailleurs les tenants
de cette théorie proposent même de taxer uniquement les biens et
services, de telle sorte que les biens à
45
la demande la plus inélastique soient le plus fortement
taxés afin de réorienter le choix des consommateurs, car il n'y a
aucune relation en Haïti entre la production et les coûts de gestion
des déchets. Cette théorie peut nous aider à comprendre la
nécessité de la TEOM dans le redressement du comportement des
citoyens, afin de minimiser et compenser les coûts de gestion des
déchets solides en Haïti, principalement dans la commune de
carrefour.
Les théories retenues pour le travail sont : La
théorie du comportement planifie et la théorie de taxation
optimale. Selon la théorie du comportement planifie(TCP), le
comportement humain est la résultante d'une décision consciente
et rationnelle et selon la théorie de taxation optimale (TTO), la
taxation d'un bien spécifique modifierait le comportement des
consommateurs et apport des moyens financiers aux autorités publiques.
Les moyens de financement des services de gestion des déchets solides de
la commune de carrefour et le changement de comportement des citoyens sont des
éléments clés de l'amélioration de l'impact des
politiques publiques d'assainissement sur les Développement Durable de
la Zone.
En définitive, les politiques publiques
d'assainissement datent de très longtemps. Elles ont été
initiées à partir du moment où l'homme laisse son statut
de nomade et ont évolué au cours des siècles avec la prise
de conscience sur la nécessité de protéger
l'environnement. L'environnement, étant tous ce qui nous entoure,
mérite d'être protégé si on veut garantir sa survie.
Cette protection fait l'objet d'un ensemble de politiques publiques
environnementales dont les politiques publiques d'assainissement en est un
grand pilier. Il est évident de conclure que l'assainissement est
indissociable a l'environnement et l'environnement l'est également au
développement Durable. Cette approche relationnelle permet de comprendre
l'impact direct des politiques publiques d'assainissement sur le
Développement Durable. Le développement durable pour qu'il soit
garanti, en plus des piliers économique et social, doit être
écologiquement tolérable. Pour s'adapter
à ce nouvel objectif, les collectivités des PMA doivent
développer de des politiques publiques d'assainissement très
efficaces. Et pour y arriver, tous les moyens doivent être
mobilisés.
Haïti comme tous les autres PMA a besoin de grands moyens
pour mettre en oeuvres ses politiques publiques d'assainissment. La proposition
de l'application de la taxe d'enlèvement
46
d'ordure ménagère (TEOM) représente une
opportunité à exploiter, car son application est
déjà faite dans d'autres pays, exemple la France.
Les décrets de 1982, 2004, pour ne citer que
ceux-là, sur les collectivités locale en Haïti, peuvent
être considères comme base légale permettant aux
collectivités locale haïtiennes, principalement la commune de
carrefour, d'initier la TEOM.
Comme fondement théorique, beaucoup de théories
pourraient être utilisées pour soutenir cette orientation, mais
seule la théorie du Comportement planifié et celle de la taxation
optimale sont retenues, vu que celles-ci peuvent supporter cette
démarche dans ses différents aspects. Elles peuvent aussi inciter
des changements de comportement chez les citoyens. En plus de son aspect
incitatif la théorie de la taxation optimale, (TTO) peut faciliter la
compréhension sur les idées s'orientant vers la minimisation des
coûts et de la quantité de production des ordures. Donc on peut
finalement conclure que la T.E.O.M peut être un bon outil dans
l'application et l'amélioration des politiques publiques
d'assainissement dans les collectivités des PMA. Elle reste à
être constatée dans la section communale de Thor par une
démarche méthodologique rigoureuse.
Chapitre II
Gestion des ordures dans la ville de
carrefour
Etant une entité distincte, la commune a sa
particularité tant sur le plan physique et organisationnel. Ce second
chapitre a pour objectif premièrement de présenter la commune.
Deuxièmement de fournir un peu de lumière sur le système
public d'assainissement. Troisièmes présenter le rôle de
l'outil proposé dans la modernisation de ce système. Ensuite,
dégager des liens contextuels entre ces différentes parties ainsi
le contexte général sur lequel s'assoit le problème des
politiques publiques d'assainissement de la commune ; afin de raisonner les
différentes propositions hypothétiques en les conceptualisant.
47
2.3 Présentation de la commune de
carrefour
Cette partie a pour objectif de présenter
carrefour sur le plan physique et organisationnel.
La ville de Carrefour fut fondée sous la
Présidence d'Alexandre Pétion en 1813. Elle fut
décrétée commune le 15 Décembre 1982. Le 15
décembre 1982, soit 169 ans après sa fondation, le village de
Carrefour, devenu entre-temps quartier de Carrefour, a été
élevée au rang de commune par le décret du 15
décembre 1982 et compte environ un million d'habitants vivant sur 13
sections communales. La ville de Carrefour se révèle
stratégique en ce sens qu'elle relie le grand Sud comprenant les
départements de l'Ouest, Sud'Est, Sud, Nippe et Grand' Anse. (AJCProDEV,
2017)
Carrefour est l'une des communes de l'arrondissement de
Port-au-Prince du département de l'Ouest. Situé par 18°32'
de latitude Nord et 75°25' de longitude Ouest et a 8 Km à l'Ouest
de Port-au-Prince de port au prince, carrefour a treize (13) sections
communales : Malanga, Berly, Bouvier, Laval, Coupeau, Bizoton, Rivière
Froide, Corail-Thor, Morne-Chandelle, Platon Dufrene, Taifer, Procy, Thor. Elle
est côtière, le relief de la ville est la plaine, le relief
dominante de sections communales est le morne. Son climat varie en fonction de
l'endroit l'on se trouve dans la commune. Ses habitants portent le nom de
carrefourois.
Elle a une superficie de 166.84 km2. En 2003, la
population de cette commune était évaluée à 373.916
habitants. (Joseph, 2008), hors selon les derniers recensements
présentés par IHSI, elle a une superficie de 165,16
km2 et une population de 511345 habitants pour 105350 ménages
(IHSI, 2015)26, ce qui est acceptable et retenu dans le cadre de ce
travail, pourvu que certaines données évoluent à travers
le temps
Quant à ses limites géographiques, elles partent
de l'Est vers le Nord, du point de jonction de Fontamara 43 avec le littoral
jusqu'à sa rencontre avec la baie de Port-au-Prince et longent ce
littoral jusqu'à sa rencontre avec la ravine de Mariani. Du Nord-ouest,
elles s'orientent vers le sud à la limite de la 12ème Section de
Morne-à-Bateau, de la 23ème Section des Parcs et de la
8ème Section de Beau-Séjour de la comme de Léogâne.
De là, elles rejoignent les limites de la 7ème Section, Grande
rivière, de la 4ème Section, Gosseline qui relève de la
commune de Jacmel, et de la 2ème Section, la Nouvelle-Tourraine et la
20ème Section, Bongars, de la
26 Estimation de l'IHSI pour l'année 2015,
présentée par CFI et consultée sur :
http://opendata.investhaiti.ht/HTPSA2016V2/ha%C3%AFti-estimations-population-totale-ihsi?location=1000390-10e-section-thor
le 19/07/2017
48
commune de Kenscoff. Elles rejoignent de nouveau Fontamara 43 par
la trajectoire Sud, Sud-est de la 8ème Section, Martissant, de la
commune de Port-au-Prince. (Richardson DEIUS, 2017)27 Sur le plan
institutionnel et organisationnel, le Ministère de l'éducation
nationale et de la formation professionnelle est représenté dans
la commune par un Bureau de district d'inspection scolaire.
Cent soixante-trois(163) kindergatens dont cent soixante-deux
privés (162) et un (1) de type congréganiste, deux cent
cinquante-quatre (254) écoles primaires dont cinq publiques, deux cent
quarante-deux privées et sept de type congréganistes ont
été inventoriées dans la commune. Cent quatorze (114)
écoles secondaires dont trois (3) publiques, cent neuf (109) prives et
deux de types congréganistes, huit écoles professionnelles, deux
universités, huit écoles supérieures. Le Ministère
de la sante publique et de la population est représentée par un
bureau communal se trouvant au sein même de l'hôpital.
Quatre-vingt-dix-sept médecins, neuf dentistes, quarante-neuf
infirmières, cent dix auxiliaires, dix-sept matrones certifiés et
treize techniciens de laboratoires assuraient les services sanitaires de la
commune.
Du côté de la religion, près de cent
cinquante-deux églises (chapelles et stations comprises) ont
été répertoriées dans la commune.
Du point de vu de la représentation politique et autres
organisations, la commune a six organisations populaires, quatre groupements
paysans et trois ONG.
Pour la disponibilité en Eau, la commune a cinq
rivières et plus de cinq cent sources, cent quatre puits et des
fontaines publiques.
Presque toute la zone urbaine de la commune est
électrifiée. La commune est dotée de service
téléphonique privé, de service postal et deux stations
radios évangéliques.
Dix hôtels, une pension et dix-neuf restaurants, cinq
Banques, deux caisses populaires et cinq centres de coopératives
constituent l'infrastructure économique et financière de la
commune.
Au niveau des infrastructures administratives et judiciaires,
la commune a un commissariat de police et un tribunal de paix et un bureau
d'état civil.
Les établissements commerciaux et économiques
pour la commune de carrefour sont constitués de trente matériaux
de construction et de quincailleries, trente-huit centres de provision
alimentaires vingt grands boutiques et soixante-dix dépôts, six
stations d'essences, dix-sept
27 Présentation faite par AJCProDEV pris sur :
http://www.ajcprodev.com/pages/carrefour-une-commune-une-histoire-une-realite.html
le 16/06/2017
49
chapelles et de morgues privées, plus de
quarante-quatre pharmacie, des salons de coiffures et studio de beauté
de photos et dry cleaning.
Quant à la culture et au loisir, la commune a une
bibliothèque, une salle de cinéma. Par contre elle n'a pas de
musée ni salle de théâtre, la commune a cinq night-club,
quarante-huit gaguères, il n'y a pas de place publique, le sport
pratique est le football, le basketball, le tennis, le volleyball,
l'athlétisme et la natation. En termes de monument historique la commune
n'a qu'un site de type naturel : une grotte. (Joseph, 2008) .
Etant touchée comme toutes les autres communes par le
séisme du 12 janvier 2010, Carrefour subit les conséquences post
séisme, par exemple le phénomène de la migration interne.
Une situation qui augmente les mauvaises conditions d'insalubrité de la
commune, car avec une augmentation de la densité de la population, il
est évidant que le volume des décharges sauvages soient
augmentées et parallèlement que le système de gestion
publique des déchets appliqué dans la commune soit plus complexe
et inapproprié.
50
Présentation de la commune de carrefour
(PFC, 2015)
2.2 Présentation de la section communale Thor Cette
sous-section pressente l'état des lieux de l'étude
La section communale de Thor a une superficie totale de 12,47
km2 dont 2,51 en milieu rural pour une population de 256 habitants
qui passe entre 2009 a 2015 de 193 à 53 ménages et 9,96
km2 en milieu urbain pour une population de 250193 habitants qui
passe entre 2009 à 2015 de 44345 à 51716 ménages ( IHSI,
2015). L'évolution de ces ménages semblerait être le fruit
du phénomène d'exode rural qui est à son tour l'une des
conséquences de la centralisation et la concentration dans la
commune.
51
Pour présenter les informations sur plan social,
environnemental et économique de la section communale et leur donnant
une dimension scientifique, nous nous réfèrerons à
l'enquête communautaire du MARNDR de 200828.
Tout en sachant que l'évolution de ces informations
soit évidente, et ce qui ne dérange pas la présentation,
pourvu que notre objectif se porte sur la rubrique de l'environnement dont la
situation ne fait que s'aggraver, ce qui peut être la cause d'un impact
négatif des autres rubriques. L'aspect transversal des politiques
d'assainissment nous oblige à présenter cette section communale
à travers les rubriques suivantes :
CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA SECTION
Pourcentage des ménages vivant de l'agriculture 20 %
Poids de immigration Important
Poids de l'émigration Insignifiant
Principale destination interne Commune
Principale destination externe Rep Dominicaine
Topographie dominante de la section Montagne ou morne
ETAT DE L'ENVIRONEMENT
Principales destination des ordures ménagères
Eparpillées dans la nature
Importance de la coupe de bois Forte
28 Résultats d'enquête communautaire
publié par le MARNDR en 2008, consulté sur :
http://agriculture.gouv.ht/statistiques
agricoles/EnqueteCommunautaire/documents/DEP01.html, le 17/07/2017
52
Risques naturels et intempéries
Risque Fréquence
Eboulement Courant
En ravinement Courant
Glissement de terrain Inexistant
Pollution de l'eau Courant
Inondation et rivières en cru Fréquent à un
niveau localisé
Grande sécheresse Courant
Salinité du sol Inexistant
Carrières en exploitation (roches, sables, etc.) Courant
COHÉSION SOCIALE, INTÉGRATION ET CONFLIT
Les trois principales causes qui génèrent
des conflits et des problèmes importants dans la
section : 1) Foncier 2) Statut social 3.
Conflits interfamiliaux
|
Solidarité et participation des
ménages de la section
|
Niveau de solidarité
|
Dans le domaine des activités
agricoles de la section
|
Faible
|
Dans le domaine de l'aménagement des routes et des
infrastructures de la section
|
Faible
|
Au moment des intempéries
|
Moyen
|
Dans le cas des tragédies sociales ou familiales
|
Elevé
|
Au niveau de la sauvegarde des ressources naturelles (sources
d'eau, foret, etc.)
|
Faible
|
Au niveau des évènements culturels et religieux
|
Pratiquement inexistant
|
Au niveau du financement (tantine, sol, etc.)
|
Moyen
|
Dans le cas des problèmes
d'insécurité
|
Moyen
|
53
ACITIVITÉS ÉCONOMIQUES PRINCIPALES DE LA SECTION
|
|
|
Activités économiques de la
section
|
Evolution
|
Contrainte
au développement de l'activité
|
|
Commerce
|
En progression
|
Crédit
|
|
Artisanat
|
En progression
|
Conseil et vulgarisation
|
|
Construction
|
En progression
|
Conseil et vulgarisation
|
|
2.3 Le système de gestion publique des
déchets solides appliqué dans la commune. Cette section
présente la forme de gestion pratiquée et son
évolution.
Les marchés publics, les restaurants, et les
ménages sont les principaux producteurs des déchets solides dans
la commune. Le volume de déchet produit ne cesse de s'augmenter. La
nécessité de mettre sur pied un bon système de gestion des
déchets ne cesse de s'imposer. Le système de gestion publique des
déchets solides appliqué dans la commune depuis sa naissance se
base sur le mode de gestion partagé, dans lequel on trouve la
participation de la population, les autorités communales ainsi que la
présence du secteur privé. Comme nous l'avions dit, le mode de
gestion partagée s'oriente vers les facteurs d'efficacité de la
gestion publique et l'implication positive de la population dans l'objectif de
pencher sur la nécessité d'éliminer les déchets
solides, d'où aujourd'hui, la présence encore de ces trois
acteurs :
Les autorités liées à ces
activités, la population, le secteur privé. Les directives
devraient être fournies par les autorités par le biais des
objectifs fixés par la Mairie de carrefour.
Le cadre légal pour la gestion des déchets
solides est établi par la Constitution et par une Loi de 1982.
D'après ces documents, l'institution responsable pour la gestion des
déchets solides est la Commune (Mairie). Ce cadre légal au niveau
national n'est pas accompagné d'un cadre de stratégie, politique,
norme ou financement ni d'autres éléments qui précisent
comment mettre en oeuvre et gérer un bon programme de gestion des
déchets, sauf à l'AMPAP.
A l'AMPAP, le gouvernement a reconnu depuis les années
70 le besoin de mettre en oeuvre un système de drainage pour toute la
région, et a reconnu que la garantie de survie de ce système
résidait (parmi d'autres initiatives) dans l'exécution des
programmes pour la gestion des ordures
54
par des activités de collecte (ramassage local) et
d'entreposage (CCI 200). A ces fins, il a été créé
le Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS)
pour l'AMPAP. La mission du SMCRS, définie par son Décret de
création de 1981, a été modifiée par le
Décret du 26 octobre 1989.
Décret du 3 mars 1981 : selon l'article 2 du Titre II
de ce décret, le SMCRS a pour mission principale «d'assurer la
collecte et le traitement des résidus tels que :
-Ordures ménagères
-Déchets encombrants des ménages
-Déchets de collectivités telles que écoles,
restaurants, casernes
-Déchets des commerçants, artisans, industriels
qui, par leurs qualités et leurs caractéristiques, sont
susceptibles d'être collectés et traités par les
mêmes procédés et les mêmes installations que les
ordures ménagères prises en charge par le SMCRS ainsi que le
nettoiement des rues, marchés, espaces publics de la zone où il
exerce ses activités»
Décret du 26 octobre 1989 : ce décret
définit le partage de la responsabilité de la gestion des
déchets entre le SMCRS et les Mairies Communales de l'AMPAP. L'article 2
de ce Décret stipule, en effet, que : «le rôle du SMCRS
consistera dans le ramassage des détritus après qu'ils auront
été balayés et assemblés par le Service de la
Voirie respectif des communes de Port-au-Prince, de Delmas, de Pétion
Ville, de Gressier, de la Croix-des-Bouquets et de Carrefour ».
Avec la création du SMCRS, les Mairies Communales de
l'AMPAP sont maintenues en dehors de la gestion des déchets, une
situation qu'elles n'ont pas voulue, et n'ont jamais cessé de
revendiquer et de démarcher pour l'éclatement du SMCRS et le
rapatriement d'une partie de son matériel et de son budget.
A travers le pays, les services en gestion des déchets
solides (GDS) sont opérés par le secteur public.
C'est-à-dire, le secteur public (Commune ou SMCRS) a la
responsabilité pour les services de GDS, et ils opèrent les
services eux-mêmes. Cependant, le secteur privé s'implique dans ce
thème aussi, soit par des contrats avec des ménages ou individus,
soit par des contrats avec des établissements industriels ou
commerciaux. (CCI, 2004)
Vu que ce cadre légal permettant la création et
le fonctionnement de ces institution n'est pas accompagné d'un plan de
stratégie politique et de financement, leur interaction est très
boiteuse,
55
les limites et les champs d'intervention ne sont pas
respectées d'où l'ensemble des problèmes que soufrent ces
autorités et desquels découle la configuration du système
d'assainissement de la commune de carrefour.
L'institution du système de gestion des déchets
solides (SGDS) de la commune comprend :
a) -La Mairie
Qui s'occupant à balayer et entasser les
déchets dans les rues par le biais du service de la voirie dont la
quantité d'employé varie à la baisse
considérablement avec le problème de paiement. Malgré ses
difficultés, le service de la voirie a pour tâche l'égale
d'enlever ces déchets avec l'irrégularité du service
SMCRS. Le problème majeur de ce service selon les dires de la population
est son irrégularité, il ne peut pas être constaté
à une date horaire. Selon les entrevues réalisées dans le
cadre de ce travail, le problème de ressource attaque la
Municipalité au point même de ne pas pouvoir contrôler la
quantité et la qualité du volume des déchets
collecté dans la commune, ce qui cause la présence de cette forte
quantité de déchets éparpillé dans la nature. Donc
aucune information sur le volume des décharges sauvages dans les rues
qui sont remplacés dès leurs enlèvements. Leurs
différences de taille représentent le seul indice marquant
l'intervention des responsables.
b) -Le SMCRS
Qui a pour responsabilité d'enlever les déchets
en les transportant dans les centres de traitement, à des fins diverses
et dont les camions ne sont pas remarqués dans les rues de la commune.
D'ailleurs il se déclare souvent être faible et ne peut pas
disposer des moyens adéquats pour répondre a ses obligations, par
exemple pour l'année 2012 celui-ci a pu évacuer seulement 50% sur
l'estimation de la quantité de déchets produite donc le reste est
perdu dans la nature (SMCRS, 2012)29 .
Comment une telle institution arrive-t-elle à
être opérationnelle avec un budget de fonctionnement de 37 000
000.00 de gourdes / mois, financé par le trésor Public ;
Salaire : 60%, soit 21 000 000.00 de gourdes / mois ;
Autres opérations : 40%, soit 16 000 000.00 de gourdes /
mois.
29 Colloque national sur les résidus solides, 3&4 Mai
2012, Karibe Convention center
56
Une dette de 119 903 680.61 HTG, et de 268 826.51 USD avec un
taux de 61 HTG pour 1 USD, le total des dettes, daté plus de deux ans,
(SMCRS, 2016)30
c) -Le MTPTC
Qui est la tutelle technique, dont le rôle est de
soutenir le SMCRS ainsi que les Mairie en fournissant surtout de
équipement tels que : camion à benne compressif, barko loader,
poubelles, et assister le SMCRS dans ses activités d'enlèvement,
parait ne pas pouvoir répondre à l'appel même dans les
situations urgentes. Donc à coté de tous ceux-là on trouve
certaine fois des activités entreprises par certaines organisation non
Gouvernementale dont la permanence fait toujours défaut.
d) -Le secteur privé
Qui est représenté par des
éléments d'avant-garde qui ont toujours vu dans les
déchets des opportunités économiques pour preuve on peut
citer de grandes et moyennes entreprises telle que : Boucard Pest Control,
Sanitec, Sanco, Jedco, Pub Service ect. Les grandes compagnies chargent leurs
clients entre 200 et trois cent vingt (320) gourdes par mois pour un ramassage
hebdomadaire, les prix augmentent selon la fréquence des ramassages, ce
qu'on peut attribuer à une logique de REOM. D'autre compagnies Tropic
Environnement, ECCSA par exemple se sont spécialisées dans la
collecte des bouteilles de plastiques et on trouve encore d'autres
entrepreneurs oeuvrant dans le domaine de la ferraille.
e) La population
Et en dernier lieu, la population étant à la
fois fournisseur et consommateur du service d'assainissement par ce qu'elle
fait partie de l'administration et des administrés. Parmi toutes les
entités du système, la population représente celle la plus
lourdes, la plus importante, donc elle représente la matrice de cette
efficacité tant recherchée dans les politiques publics
d'assainissement de la commune. Tous les déchets produits émanent
aux gens de la population, qu'ils soient à la maison, dans les
institutions, ou dans les rues. Par faut de civisme ou manque de formation dans
la gestion des déchets (le tri à la maison, l'évacuation
et l'élimination ou la réutilisation). Donc on trouve le
quote-part négative de la population également dans la
mauvaise
30 Inventaire Février 2016 ; information fournie par le
secrétariat de la Direction Générale du SMCRS en Mai
2017.
57
gestion des déchets dans la commune, une situation qui
se traduit par la façon dont elle se débarrasse de ses
déchets ainsi que le comportement affiché face à ces
déchets généralement et sa responsabilité dans les
efforts pour remédier à la situation. La forte participation de
la population dans la création des décharges sauvages et le
manque de participation de celle-là dans les efforts pour
l'amélioration de ce système contribue à la mauvaise
condition d'insalubrité de la commune aujourd'hui. La commune est le
reflet de tous les carrefourois « tant valent les citoyen tant vaut la
nation ». (Dalvius, 2008)31
Dans le mode de gestion des déchets solides
partagée, tout comme un mode de développement par le bas, la
population représente la matrice fondamentale, de ce fait, pour arriver
au changement environnemental et économique souhaité, il faut
procéder d'abord au changement de comportement du plus grands nombre.
Comme nous a dit Ajzen si nous arrivons à travailler sur les attitudes,
le sentiment d'auto efficacité et les normes sociales, on peut orienter
l'intention et changer le comportement d'un sujet. (Ajzen,
1991)32
Donc selon cette théorie, le résultat attendu de
la part des citoyens de la ville de carrefour dépendent de la
capacité des leaders à modeler l'attitude, le sentiment d'auto
efficacité et les normes sociales sur lesquels se porte la croyance des
citoyens, leur sentiment, et leur intention, ce, par le biais de la formation
tant dans le domaine du civisme, et de la gestion des ordures.
Le caractère non marchant des services d'assainissement
crée une certaine liberté tant dans la livraison que dans la
consommation du service d'assainissement. Le consommateur n'est pas
31 Dans la perspective d'une revalorisation de
l'héritage commun, il faut procéder à l'éducation
effective des jeunes Haïtiens, le but poursuivi ne se limite pas à
la formation académique. Chap II, pages 35.
32 La Théorie du Comportement Planifié (TCP) a
été proposée par Icek Ajzen comme une amélioration
de la théorie de l'action raisonnée qu'il avait
déjà développée en collaboration avec Martin
Fishbein.
58
conscient ou ne se soucie pas du gêne que causent ses
ordures, cette liberté dans la consommation des services
d'assainissement peut constituer quelque part une contrainte pour le changement
de comportement des citoyens d'où l'importance de la TEOM, car comme
nous a laissé comprendre Frank Ramsay et ses adeptes, la taxation peut
changer le comportement d'un consommateur en créant des distorsions dans
le niveau de consommation, d'où l'importance de la théorie de la
taxation optimale pour aider à ralentir la production des déchets
dans la commune de carrefour, car un coût associé à la
quantité de déchets produit par ménage, peut exiger le
consommateur à changer de comportement face à la quantité
produite. Le système de gestion des déchets solides de la commune
de carrefour est défaillant et le chemin menant vers sa modernisation et
son efficacité exige des sacrifices tant du côté des
autorités ainsi que la population.
La dégradation de l'environnement communal est loin
d'être irréversible, il ne faut pas que les autorités ainsi
que la population se voile la face, la situation s'aggrave progressivement, la
population de carrefour dans sa plénitude doit adopter des nouvelles
stratégies et des plans d'action afin de faire face à ces
difficultés.
2.4 Cadre technique et légal de la TEOM dans la
modernisation du système de gestion Cette section présente
l'aspect légal et technique de la TEOM
En France, les cadres légaux créant et
organisant cette taxe autorisent toute structure qui bénéficie de
la compétence d'élimination des déchets et qui en assure
la collecte d'instituer la TEOM ou la REOM, à savoir :
ü les communes,
ü les établissements publics de
coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ne
résultant pas d'une substitution ou d'une transformation de groupement
préexistant,
ü les communautés urbaines,
ü les syndicats de communes et les syndicats mixtes
lorsqu'ils bénéficient du transfert de la compétence
prévue à l'article. L'article L. 2224-13 du Code
général des collectivités territoriales.33
33 Environnement, Taxe et redevance
d'enlèvement d'ordures ménagères, présenté
le 20/10/2014, pris sur :
http://www.entreprises.cci-paris-idf.fr/web/environnement/aides-taxes/dechets/taxe-enlevement-des-ordures-menageres,le
14/07/2017
59
En Haïti, Les communes jouissent de l'autonomie
administrative et financière depuis la constitution de 1843. Cependant
il a fallu attendre 38 ans après, soit le 6 octobre 1881 pour voir
apparaitre la première loi consacrant dans les faits cette autonomie. En
application de ces dispositions légales et constitutionnelles, des
initiatives louables ont été relevées à l'actif des
communes haïtiennes. (Jocelerme, 2006)
Selon (article 66) de la présente constitution, le
conseil Municipal est chargé de l'administration des
intérêts de la collectivité communale, l'article 73 de la
constitution précise qu'il administre les ressources au profit exclusif
de la Municipalité. Certaines responsabilités spécifiques
sont attribuées au président du conseil telles que :
- Publier les arrêtés, règlements pris par
le conseil et exécuter les lois, arrêtés et autres mesures
d'intérêt général concernant la commune.
- Assurer le contrôle et la surveillance de tous les
biens et intérêt de la commune conformément aux lois,
arrêté et règlement y relatif et en exécution des
décisions du conseil Municipal.
L'article 217 se lit désormais comme suit :
Les finances de la République comportent deux
composantes : les finances nationales et les finances locales. Leur gestion
respective est assurée par des organismes et mécanismes
prévus à cet effet.
L'Exécutif est tenu de prévoir un mode de
consultation des collectivités territoriales pour toute démarche
intéressant les finances locales.
L'article 218 se lit désormais comme suit :
Aucun impôt au profit de l'État ne peut
être établi que par une loi. Aucune charge, aucune imposition soit
municipale, soit de section communale, ne peut être établie
qu'avec le consentement de ces collectivités
territoriales34.
Ces orientations légales régissant
l'organisation et fonctionnement de toutes les communes d'Haïti peuvent
constituer le socle de base. Donc la Municipalité de carrefour peut
s'appuyer sur ces dispositifs légaux pour jouir pleinement de son
autonomie administrative et financière pour pouvoir palier à ces
difficultés tant sur le plan organisationnel et structurel afin de
s'orienter vers le Développement Durable.
34 Haïti - Constitution : Texte intégral de
la déclaration d'amendement de la Constitution de 1987
06/05/2011 13:44:46 pris sur :
http://www.haitilibre.com/article-2889-haiti-constitution-texte-integral-de-la-declaration-d-amendement-de-la-constitution-de-1987.html
le 14/07/217
60
Pourvu qu'il Ya pas de contraintes légales,
l'orientation vers l'établissement d'une TEOM pour se défaire des
contraintes financières liées aux activités
d'assainissement et tant d'autres, peut être considérée
bénéfique pour le fonctionnement de la Municipalité de
carrefour.
L'objectif de résoudre le problème
d'insalubrité de la commune est toujours à l'affiche dans les
programme des autorités Municipales, par exemple en 2011, il a
été attribué un montant de 68320 000 gourdes dans le plan
d'investissement Municipal pour un projet d'assainissement de la commune (PIM,
2011). Le financement du projet devrait s'échelonner sur trois
années fiscales, la mairie prévoira un coût annuel
prévisionnel sur 5 ans pour assurer le fonctionnement de certains
équipements. Les travaux seront financés à 66 % par les
taxes collectées par la mairie La mairie pourra solliciter l'appui
financier du MTPTC à hauteur de 34 % pour l'acquisition de certains
équipements (camion à benne compressif, barko loader, poubelles,
etc.). Un projet qui est échoué à cause des
difficultés économiques post-séisme selon les dires de
Jude Édouard pierre, qui lui-même assied ses campagnes sur cette
même problematique et baptise son programme carrefour autrement.
La cause fondamentale de l'échec de ces programmes se
trouve dans les moyens de financement qui dépendent des impôts qui
n'arrivent même pas à être collectés. Le
CFPB35 dont le barème contient dix tranches non cumulatives,
allant de 6% à 15% permettant de réclamer le montant du
contribuable, représente un poids fort des recettes fiscales,
d'où l'intérêt porté à son égard.
Suivant les informations fournies par le Directeur général de la
Mairie dans le cadre des entrevues réalisées durant le mois de
juillet, sur les cent deux mille (102,000) maisons enregistrées pour une
quantité de 105000 (IHSI, 2015), seulement 6000 soit 6% paient le CFPB,
mais selon l'institution responsable de la collecte, le nombre est
haussé jusqu'à 9478 maisons pour un montant compris entre
30,000000 à 45,000000 de gourdes36. Une collecte dont les
fruits se basent sur l'application de ce barème37 :
35 Décret du 5 Avril 1979,(Moniteur #32 A du 19 Avril
1979 modifié par :le Décret du 23 Décembre 1981
36 Entrevue réalisée avec le Directeur
général de la Mairie de carrefour, ainsi que le Directeur
général du CDI de carrefour en durant les mois juin, juillet
2017, sur la problematique de l'assainissement dans la commune de carrefour.
37 Barème consulté dans le livre :
Décentralisation et Collectivités territoriales, page 155,
(Jocelerme Privert, 2006)
61
Tableau du Barème de la CFPB
Valeur locative
|
Taux d'imposition
|
CFPB due
|
1. De 0 à 2400
|
6%
|
144
|
2. 2401 à 3300
|
7%
|
231
|
3. 3301 à 7200
|
8%
|
576
|
4. 7201 à 9600
|
9%
|
864
|
5. 9601 à 12000
|
10%
|
1200
|
6. 12001 à 14400
|
11%
|
1584
|
7. 14401 à 16800
|
12%
|
2016
|
8. 16800 à 19200
|
13%
|
2496
|
9. 19201 à 21600
|
14%
|
3024
|
10. 21601 à X
|
15%
|
X
|
|
(Privert, 2006)
NB. Selon l'Article 7 du Décret du 4
novembre 1974, Moniteur #90, il est créé une taxe additionnelle
de 10% sur le montant principale de la Contribution foncière des
propriétés bâties qui sera perçue en même
temps que cette dernière. (Paillant, 2012)
Si l'on tient compte des autres besoins identifiés,
qu'il s'agit dans le PIM ou dans le PLAN D'INTERVENTION municipale 2016, le
CFPB ainsi que les autres impôts et taxes ne peuvent même pas
répondre aux dépenses de consommation voir celles
d'investissement. Cependant une variété de source est fournie par
le tableau des principaux impôts communaux présenté
ci-dessous.
62
Tableau des principaux impôts communaux
1. La contribution foncière des propriétés
bâties
|
5 Avril 1979
|
2. Patente commerciale et professionnelle
|
28 Septembre 1987
|
3. Droit d'alignement des clôtures
|
10 Aout 1961
|
4. Taxe de numérotation des maisons
|
18 Février 1971
|
5. Taxe d'étalonnage
|
7 Octobre 1975
|
6. Permis de construire,
|
5 Avril 1979
|
7. Matériaux et denrées sur la voie publique
|
9 Septembre 1918
|
8. Droit d'inhumation aux cimetières
|
28 Septembre 1938
|
9. Droit de circulation des chiens
|
4 Aout 1926
|
10. Taxe d'épaves et tonnelles
|
7 Aout 1913
|
11. Amende devant les tribunaux
|
9 Janvier 1945
|
12. Droit d'abattage et de boucherie
|
2 Aout 1950
|
13. Certificat de bonne vie et moeurs
|
22 Septembre 1951
|
14. Taxe d'égout
|
|
15. Taxe de ramassage d'ordure(TEOM)
|
|
16. Taxe de marché
|
|
17. Taxe sur les spectacles publics.
|
|
|
(Privert, 2006)
Donc si on veut financer un bon projet d'assainissement dans
la commune, à côté de ces sources, les autorités
municipales doivent recourir à d'autres sources de financement
directement liées à ces activités, telles que la TEOM.
Un carrefour autrement doit asseoir ces projets
réalisables sur l'ensemble des moyens par lesquels les
collectivités Municipales se procurent les ressources nécessaires
à la couverture des services et des charges qui leur incombent. En plus
de la volonté et la capacité des autorités locales, la
réalisation des projets dépend en grande partie de leur source de
financement. Il est temps que les autorités locales mobilisent et
collectent les impôts et taxe prévues, leur permettant de
répondre à leur responsabilité. De plus elles doivent
chercher d'autres champs d'activités qui peuvent agrandir le champ
fiscal de la collectivité dans l'unique objectif de l'efficacité
des services et l'amélioration des conditions de vie de la population
locale. Pour se faire, des
63
nouvelles taxes et redevances telle que la TEOM, REOM doivent
être analysées. Selon l'AFDC, en plus de son aspect incitatif, la
TEOM est destinée à pourvoir aux dépenses des services
d'enlèvement d'ordures ménagères. Elle peut être
instituée dans les communes qui disposent d'un service
d'enlèvement d'ordures ménagères, si les recettes
ordinaires (autres impôts) ne suffisent pas à couvrir les
dépenses de ce service, d'où l'importance de notre
hypothèse de travail : La TEOM apporte les ressources spécifiques
pouvant contribuer à l'efficacité des services publics de
l'assainissement.
2.5 Analyse conceptuelle.
Cette section présente
l'opérationnalisation de l'hypothèse de travail.
Comme dit Maurice Anger, cette partie nous aide graduellement
à concrétiser ce qu'on veut observer dans la
réalité (Angers, 1996)38
L'analyse de cette hypothèse nous permet de
déceler les concepts suivants : TEOM, Ressources spécifiques,
l'efficacité des Services publiques de l'assainissement.
Tableau d'identification des concepts
Concepts
|
Définitions
|
Dimensions
|
Variables
|
TEOM
|
Taxe d'enlèvement
d'ordures ménagères
|
tarif/Assiette, Taux, tarif
|
Valeur locative Taux d'imposition
|
|
Ressources spécifiques
|
Moyens dont dispose les autorités locales
|
Financière
|
-Fonds, capital
-nombre de technicien -nombre et de citoyens formés,
Nombre de matériels
achetés, et de plans organises
Nombre d'emploi créé
|
intellectuelle
technique
Sociale
|
|
Efficacité Services-
publics
d'assainissement
|
Démarche visant à
améliorer la situation sanitaire globale.
|
Collecte,
|
Volume collecté,,,,,,,,,,, Volume traité, Volume
évacué Volume réintégré
|
Traitement, Evacuation. réutilisation
|
(Tableau réalisé dans le cadre de l'analyse
conceptuelle de ce travail, 2017)
La valeur locative des maisons et le taux d'imposition
constituent seulement la base de la tarification du système de la TEOM,
ils font partie des premières démarches de l'exécution
du
38 L'analyse conceptuelle est un processus graduel de
concrétisation de ce qu'on veut observer dans la réalité :
Initiation pratique a la méthodologie des sciences humaines, page
108.
64
système qui représente la mobilisation et la
collecte des recettes, de ce fait, ils sont seulement la conséquence
d'une volonté non pas des actions. Donc ce sont des variables
indépendantes.
Par contre la mobilisation des fonds, la mise en
disponibilité des capitaux, la formation des techniciens et citoyens,
l'achat des matériels, l'organisation des plans, la création des
emplois peuvent être réalisés si les recettes sont
mobilisées et collectées, de ce fait le financement de ces
activités dépend des recettes collectées donc ce sont des
variables dépendantes. Il est évident de constater une variation
de même sens entre les recettes collectées , les activités
entreprises et les volumes de déchets collectés, traites,
évacués, ou réintégrés, donc ces volumes
dépendent à la fois des recettes collectées, mais aussi de
ces activités résultantes des politiques publiques
d'assainissment et entreprises dans le domaine , ce qui nous donne le tableau
ci-dessous.
Tableau d'indentification des variables
Variables
|
Type
|
Indices
|
Valeur locative
|
Indépendant
|
Recettes liées à la TEOM
|
Taux d'imposition
|
Indépendant
|
Fonds de financement d'assainissment
|
dépendante
|
Ressources disponibles
|
Nombre technicien et de citoyens formés
|
dépendante
|
Nombre d'emploi créé
|
dépendante
|
Nombre de matériel acheté
|
dépendante
|
Volume déchets collecté
|
dépendante
|
Résultats escomptés
|
Volume déchets traité, évacué et
réintégré
|
dépendante
|
(Tableau réalisé dans le cadre de l'analyse
conceptuelle de ce travail, 2017)
La définition de ces indices, leur connexité,
nous laisse comprendre qu'une relation d'interdépendance entre les
recettes liées à la TEOM, les ressources, et les résultats
escomptés, s'impose. L'analyse de cette relation nous permet de
comprendre d'une part, Plus les recettes liées à la TEOM sont
élevées, plus les ressources disponibles seront
élevées, et plus les résultats escomptés seront
satisfaisants. Et d'autre part, Plus les résultats escomptés sont
satisfaisants, plus les Politiques publiques d'Assainissement seront efficaces
dans la commune. D'où le tableau des hypothèses ci-dessous.
65
Tableau de présentation des d'hypothèses
Hypothèse I
|
Les services publics d'assainissement ne sont pas efficaces,
la population n'est pas satisfaite.
|
Hypothèse III
|
L'établissement de la (TEOM) peut contribuer à
apporter les ressources spécifiques.
|
Hypothèse V
|
Les ménages n'ont pas de connaissance dans la gestion des
déchets.
|
(Tableau réalisé dans le cadre de l'analyse
conceptuelle de ce travail, 2017)
Donc, tant d'hypothèses pourraient constituer ce
tableau d'hypothèse, mais ces cinq hypothèses très
concrètes peuvent être considérées satisfaisantes
pour la préparation du questionnaire de recherche qui permettra de
trouver des informations très solides, afin de pouvoir vérifier
la réponse spécifique.
En définitive, Carrefour est une commune de
l'arrondissement de port au prince, fondée en 1813. Elle a 13 sections
communales, certaines d'entre elles sont plus denses démographiquement
que d'autres, à cause du niveau d'infrastructure. Vu sa forte croissance
en densité de population, Thor est caractérisée par une
forte concentration d'ordures ménagère, et des activités
économiques en progression. Le système de gestion partagée
des ordures ménagères est appliquée entre les acteurs
suivants : La Mairie qui n'a pas d'information suffisantes sur la
quantité de déchets évacuée, le SMCRS qui ne
collecte que 60% des ordures de l'air métropolitaine et qui avoue que
les 40% sont éparpillées dans la nature, le MTPTC qui apport un
soutient insuffisant, le secteur privé qui contribue en faible partie et
la population qui n'a pas de connaissance sur la gestion des déchets. Ce
dernier est la partie pour laquelle et par laquelle doivent effectuer les
efforts permettant d'arriver à une politique publique d'assainissement
(PPA) efficace afin de rendre positif son impact sur le Développement
Durable(DD). Tous ce,
66
grâce à cette proposition de l'application de la
TEOM orientée dans le sens du CFPB, d'où l'hypothèse selon
laquelle : La TEOM apporte les moyens spécifiques pour les politiques
publiques d'assainissement. L'analyse de cette hypothèse a permis de
dégager des variables concrètes à partir desquelles
découlent des hypothèses plus claires permettant de
préparer le questionnaire de recherche, pour pouvoir vérifier
toutes ces réponses anticipées qui ont été
apportées à notre question principale de recherche.
Chapitre III
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS.
Ce chapitre représente le point clé de la
démarche scientifique de ce travail, il s'assied sur une enquête
approfondie réalisée au prêt de la population qui constitue
l'échantillon prévu permettant de vérifier toutes les
réponses anticipées et les objectifs.
Dans la première partie de ce chapitre, on
présente les résultats liés à la présence du
service d'assainissement et à la satisfaction de la population de la
section communale de Thor (section 3.1) et dans la seconde partie on analysera
les résultats (section 3.2.) des enquêtes de terrain afin de
pouvoir faire lumière sur les hypothèses et les objectifs
visés par le travail, dans la troisième partie on présente
la vérification des hypothèses ainsi que la conclusion et
recommandation.
3.1) Présentation des résultats de
l'enquête
Pourvu que l'unité statistique est le ménage, la
section communale de Thor contient en milieu urbain 51716 ménage
observés sur un échantillon 1034 ménages, ce qui constitue
2% de cette population. Pour rendre plus représentatif
l'échantillon, les principaux quartiers en milieu urbain qui sont au
nombre de huit(8) et dont leurs noms sont affichés dans la figure
ci-dessous, sont repérés, regroupés pour constituer
l'espace d'enquête. L'observation se porte sur :
3.1a) Le niveau d'efficacité du service et de la
satisfaction de la population
3.1b) Le niveau d'acceptation du coût des services et
l'importance de la TEOM
3.1c) Connaissance de la population sur la gestion des
déchets et l'apport de la TEOM. Parmi ces quartiers, Lamentin 52
représente le quartier le plus pesant avec une représentation de
16.7% du nombre total des ménages interrogés. (Réf
: graph1 ; noms des quartiers).
67
3.1a) Niveau d'efficacité du service et de
satisfaction de population
Pour Vérifier la présence du service et le
niveau de satisfaction des ménages des questions sont adressées
aux ménages de ces différents quartiers sur :
? Les types de service et moyens utilisés pour
l'évacuation des déchets.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, beaucoup des ménages utilisent le service d'un
éboueur et leur moyen personnel pour faire évacuer les
déchets. 57.1% utilisent le service d'un éboueur, 33.9 le font
eux-mêmes, 5.2% utilisent le service des institutions privés et
2.6% celui de la Mairie de carrefour. (Tableau I ; annexe
I)
? -La forme des collectes
organisée dans les quartiers.
Dans les différents quartiers de la section communale
contenant les zones d'enquête, aucune forme de collecte ne semble
évidente selon les ménages interrogés. 89% ne constatent
aucun type de collecte, 10% affirment qu'elle se fait à partir d'un
dépotoir, et 1% affirment qu'elle se fait de porte en porte.
(Tableau II ; annexe I)
? -Présence d'un lieu d'entreposage des
déchets.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, aucun lieu d'entreposage n'est encore fixé par les
Autorités compétentes. 88.9% des ménages affirment qu'il
n'y a pas de lieu d'entreposage donné par les Autorités, 11%
affirment qu'il y en a un. (Tableau III ; annexe I)
68
? -La fréquence des collectes de ces
déchets.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, la collecte des déchets faite par le service public
d'assainissement n'est pas trop fréquente. 77.4% des ménages
affirment que la collecte n'est jamais faite dans leur quartier, 7% affirment
qu'elle se fait chaque mois, 8.3% affirment qu'elle se fait chaque quinzaine,
2.7% affirment qu'elle se fait chaque semaine , 4.6 % affirment qu'elle se fait
chaque trois jours. (Tableau IV ; annexe I)
? -Le niveau de satisfaction à
partir de l'échelle de Likert.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, beaucoup des ménages ne sont pas satisfait du service
public d'assainissement de la Mairie de carrefour. 70.2% des ménages
affirment qu'ils ne sont pas satisfaits, 23% un peu satisfait, 4.9% satisfait,
8% très satisfait. (Réf : Tableau V, annexe
I)
? -Le constat d'une opération de lutte contre
l'insalubrité durant les 15 dernières années.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, 54% affirment qu'ils constatent une opération de lutte
contre l'insalubrité, 45.8% affirment le contraire. (Réf
: Tableau VI ; annexe I)
3.1b) L'importance de la TEOM et le niveau d'acceptation
du coût des services TEOM
Pour vérifier l'importance de la TEOM et le niveau
d'acceptation du coût des services, des questions sont adressées
aux ménages de ces différents quartiers sur :
? -Le coût hebdomadaire du service
d'enlèvement des ordures.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, 65.7% affirment qu'ils paient pour l'évacuation de leur
déchets, 33.3% affirment qu'ils n'ont pas payé pour
l'évacuation de leur déchet, qu'ils le font eux-mêmes.
(Réf : Tableau VII ; annexe I)
? -L'acceptation du principe pollueur-payeur.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, 75.5% affirment qu'ils partagent l'idée du principe
pollueur payeur, 24.3% affirment qu'ils ne le partagent pas. (Tableau
VIII; annexe I)
69
? -L'acceptation de la TEOM.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, 60.5% affirment qu'ils partagent l'idée de la taxe
d'enlèvement d'ordures ménagères (TEOM), 39.5% affirment
qu'ils ne le partagent pas. (Tableau IX ; annexe I)
3.1c) Niveau de connaissance de la population sur la
gestion des déchets et la contribution de la TEOM
Pour Vérifier la quantité de ménages
ayant une connaissance sur la gestion des déchets et les apports de la
TEOM, des questions sont adressées aux ménages de ces
différents quartiers sur :
? -L'aide de la TEOM sur le changement de comportement
des ménages.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, 61.8% affirment qu'ils partagent l'idée que la taxe
d'enlèvement d'ordures ménagères (TEOM) peut aider
à faire changer de comportement et de diminuer la quantité de
déchet produite, 38.1.% affirment qu'ils ne le partagent pas.
(Tableau X ; annexe I)
? -La connaissance sur la gestion des
déchets.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, La majorité des ménage n'ont pas de connaissance
sur la gestion des déchets 77.5% affirment n'avoir pas de connaissance
sur la gestion des déchets, 22.5% affirment le contraire. (Tableau
XI ; annexe I)
? -Le triage avant
l'évacuation
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, La majorité des ménage n'ont pas de connaissance
sur la gestion des déchets 80% affirment n'avoir pas de connaissance sur
la gestion des déchets, 20% affirment le contraire. (Tableau XII
; annexe I)
? -La formation civique et la gestion des
ordures.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, La majorité des ménages partagent l'idée
pas de connaissance sur le civisme et la gestion des déchets peut aider
à une bonne gestion
70
et réduire l'insalubrité, 87.3% partagent cette
idée et 12.7% disent le contraire. (Réf : Tableau XIII ;
annexe I)
? La formation des cadres, l'augmentation de
matériel et le nombre d'employés.
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, La majorité des ménages partagent l'idée
que la formation des cadre, l'achat des matériels et l'augmentation du
nombre d'employés peut aider à réduire totalement les
déchets produits. 90.6% affirment que ces interventions peuvent
réduire totalement le volume les déchets produits, 9.4% affirment
le contraire. (Réf : Tableau XIV ; annexe I)
? -Impacte des décisions des
Autorités
Dans les différents quartiers constituant les zones
d'enquête, la majorité des ménages partagent l'idée
que les décisions des Autorités locales ont un impact positif.
65.7% affirment que ces décisions ont un impact positif sur
l'environnement, la société, et les activités
économiques, 34.3% affirment le contraire. (Réf : Tableau
XV ; annexe I)
3.2 L'analyse des résultats de
l'enquête.
Parmi les quartiers constituant les zones d'enquête,
Lamentin 52 est beaucoup plus représentatif avec 16.7%, ceci, à
cause de la proximité des maisons, le niveau de la densité de la
zone et le mode de vie des genres qui y habitent. Chacun de ces quartiers
oriente les résultats de cette enquête suivant :
l'intérêt que les genres manifestent pour les activités
d'assainissement, la qualité et la fréquence du service qui s'y
opèrent, leur connaissance dans la gestion des déchets, son
importance et l'acceptation des frais liés à ce service. Donc
l'analyse se porte sur :
3.2a) présence du service et la satisfaction de la
population.
Dans les principaux quartiers de la commune de Thor, faire
évacuer les déchets solides représente un besoin urgent
parmi ceux existant dans le domaine de l'assainissement. Pour soulager sa
situation, la population se débouille elle-même et pour en faire,
tous les moyens sont utilisés, mais le service des éboueurs sont
beaucoup plus sollicités (Réf : graph1, services
utilisés)
71
Bien qu'il soit beaucoup plus utilisé, le service des
éboueurs n'est pas trop fiable, ceci, à cause du manque
d'organisation du service public d'assainissement qui,
caractérisé par l'absence de tous les genres de moyens, par
exemple, l'absence d'un lieu d'entreposage, la lenteur, et
l'irrégularité de la collecte (Réf graph 2, 3,4 ;
annexe I). L'ensemble de ces faits laissent comprendre que le service
public d'assainissement est présent, mais ne peut pas être
livré correctement, faut de ressources spécifiques
nécessaires à la bonne marche du service ( moyens financiers,
connaissance appropriée, matériels nécessaires), selon les
rapports des Autorités locales. Les activités d'assainissement
comme toutes les autres sont financées sous budget
généralisés, donc les fonds alloués à ces
activités ne sont pas suffisants pour mener à terme les
différents objectifs fixés. Face à tous ces manques, il
est difficile aux Autorités de la commune de carrefour de fournir un
service public d'assainissement efficace devant répondre à la
satisfaction de la population. La majorité des ménages des
principaux quartiers de la section communale de Thor affirment leur
insatisfaction concernant le service public d'assainissement de la Mairie.
(Réf : graph 5, niveau de satisfaction)
72
Nous avons vu dans le travail que les déchets solides
de la ville constituent un véritable problème pour la population
urbaine .Ce pourcentage reflète bien la réalité de ce
problème, avec 70.21 % d'insatisfaction, et 23.89% de satisfaction sur
une faible mesure dotée du préfixe peu, il est évident de
constater que l'efficacité fait grandement défaut à la
livraison de ce service.
Donc il faut conclure que les 4.9% de satisfaction
correspondent seulement à l'existence du service. L'analyse de la
présence du service ainsi que le manque de satisfaction des
ménages peut être prise en compte positivement dans la
vérification des hypothèses de travail.
3.2b) L'acceptation du coût du service et
l'importance de la TEOM.
L'évacuation des déchets est une
nécessité, à cause de leur encombrement, leurs effets
néfastes sur la santé et l'environnement. Donc, il est
évident de chercher à s'en débarrasser. Face à ce
manque constaté dans les services publics d'assainissement et dans le
souci de faire évacuer leurs déchets, la majorité des
ménages accepte de payer un frais pour faire évacuer leurs
déchets solides. (Réf : graph 6 ; annexe I).
L'analyses du tableau de ces différents frais versés par les
73
ménages pour ce service amène à
comprendre les motivation qui poussent les 75% des ménages
interrogés à partager l'idée du principe Pollueur
Payer ( Réf :graph 7 , acceptation du principe pollueur
payeur) .
Malgré l'évidente attitude de contester toute
nouvelle taxe, près de 60.5.% des ménages interrogés
partagent l'idée qu'une taxe d'enlèvement d'ordure
ménagère(TEOM) selon le modèle de l'impôt locatif
peut contribuer au fonds de financement du service d'assainissement de la
commune, (Réf : graphs 9, acceptation de la TEOM).
74
Donc tout cela démontre que les ménages sont en
partie prêts à participer dans les démarches orientant vers
la solution des problèmes constatés dans le service public
d'assainissement. Vu les objectifs de ce travail, ces paramètres
(coût et l'acceptation de la TEOM et son importance) sont utilisés
pour tenir compte de l'opinion des ménages sur l'établissement de
cette taxe afin de faciliter la mise en oeuvre des objectif proposés.
61.8% des ménages affirment qu'elle peut aider à faire changer de
comportement les producteurs des déchets et réduire la
quantité de déchets produite. Une simple analyse
élémentaire permettant de considérer le coût
hebdomadaire moyen 62.75gourdes (Réf : Tableau VII ; annexe
I), comme taxe d'enlèvement d'ordures ménagères.
Sur la période d'une année, ce montant s'élevé
à 3263gourdes, (62.75X52). Donc pour la population totale de
l'échantillon de ce travail (51576 habitant), qui est celle de la
section communale de Thor, l'assiette correspondante à cette
mobilisation de taxe serait de 168749308gourdes (51576 X 3263), seulement pour
cette section communale. Selon les informations fournies par le Directeur de la
Mairie de Carrefour, 102000 ménages seraient enregistrés dans la
base de données du système CFPB pour la totalité de la
commune, bien que selon la même source seulement 60% auraient payé
cet impôt régulièrement (Entrevue, 2017).
Hors, selon IHSI, cette population s'élève à 105350
ménages. Pour une telle population,
75
l'assiette correspondant à cette mobilisation de taxe
serait 332826000 gourdes (102000x3263). Dans le cadre de ce travail, pourvu que
le CFPB soit le model référentiel de l'établissement de la
base de la TEOM, avec une analyse plus profonde, en utilisant la valeur
locative 21601gdes, considérée désuète et le
barème 15% annuel (Privet, 2012). L'assiette correspondant à
cette mobilisation de taxe serait de : 330495300Gdes ou 66099060 $HT, (21601 X
15% X 102000). Cependant pour l'année 2012, le budget de la SMCRS
était de 37000000Gdes/mois ce qui s'élève à
444000000Gdes comme budget annuel. Pour cette même année, dans le
plan d'investissement municipal de la commune de Carrefour, 68320000 gourdes
étaient allouées à la gestion des déchets solides,
dont 66% devaient être financées par les taxes et 34% devrait
faire l'objet d'un appui du MTPTC. En confrontant les différentes
assiettes résultant de la mobilisation de cette nouvelle taxe aux
différents besoins qu'il s'agit de ceux de la SMCRS ou ceux de la Mairie
de Carrefour, il est évident de comprendre que la commune de Carrefour
à elle seule peut contribuer fortement avec l'établissement de
cette nouvelle taxe (TEOM). Donc il est évident de conclure que
l'acceptation du principe Pollueur Payeur ainsi que l'acceptation de la TEOM
peut être prise en compte positivement dans la vérification des
hypothèses du travail.
3.2c) Connaissance de la population sur la gestion des
déchets et ses opinions sur les décisions des
autorités.
La mise en oeuvre d'une politique publique d'assainissement
nécessite la participation d'une pléiade d'acteur, parmi
lesquels, les citoyens représentent une part très importante
d'où la nécessité de prendre en compte sa participation.
Pour que les citoyens puissent remplir leur part dans les activités
d'assainissement, la connaissance sur la gestion des déchets solides est
une nécessité, hors parmi les ménages interrogés,
77.5% affirment qu'ils n'ont pas de connaissance sur la gestion des
déchets (Réf : Graph 11, annexe I). Les
déchets nécessitent une prise en considération dès
le stade de la production afin d'être classés selon leurs types.
Cette classification constitue une étape importante devant faciliter les
autres étapes de la gestion de ces déchets, cependant, 80% des
ménages interrogés affirment qu'ils ne font aucun triage avant
l'évacuation de leurs déchets. Il est du devoir des
Autorités d'accompagner les citoyens, de les orienter à travers
des bonnes politiques publiques favorisant la formation des citoyens sur le
civisme et la gestion des déchets. La réalisation de cet objectif
doit s'asseoir sur une opinion favorable tant du cote des Autorités que
des citoyens, ce qui semble évident car 87.3% des ménages
interrogés affirment que le financement d'une formation sur le Civisme
et la gestion des
76
déchets par la Mairie à travers les medias peut
les aider à mieux gérer leurs déchets et réduire
l'insalubrité dans la commune. (Réf : Graph 13 ; annexe
I)
Tout comme la formation des citoyens et des cadres
nécessaires, l'achat des matériels appropriés
représente une étape importante également à
franchir si les fonds requis arrivent à être mobilisés ,
90.6% des ménages partagent l'opinion que le volume des déchets
produits peut être totalement collectés, traités et
évacués avec l'achat des matériels adéquats, la
formation des techniciens et l'augmentation du nombre d'employés dans le
secteur.(Réf :graph 14 ;annexe I). Bien que selon 65%
des ménages affirment que les décisions prises par les
Autorités ont un impact positif, (Réf : graph 15 ; annexe
I), elles doivent être accompagnées des ressources
financières afin de satisfaire les besoin réels de la commune,
principalement la section communale de Thor.
3.3 Vérification des hypothèses de
travail
Les résultats de cette enquête et les entrevues
réalisées dans le cadre de ce travail, abondent du sens des
théories retenues. Ils fournissent des données quantitatives
permettant de comprendre à travers des analyses qu'il y a un besoin fort
de moyens financier qui doit être prise en compte dans la mise sur pied
des politique publiques d'assainissement. Ces résultats laissent
comprendre que ce besoin peut être satisfait en reconsidérant les
différents champs des recettes fiscales de la collectivité tout
en établissant et en mobilisant d'autres champ par la mise sur pied de
nouvelle taxe telle que : La Taxe d'enlèvement des ordures
ménagères. L'analyse de ces résultats permet d'expliquer
et de présenter ces valeurs sur leurs différentes formes, afin de
fournir beaucoup plus de lumière dans le cadre de leurs
interprétations et confirme tous les énoncés contenus dans
le tableau des hypothèses de ce travail.
77
Vérification du tableau des énoncés selon la
présentation et l'analyse des résultats de l'enquête.
Hypothèse I
|
Les services publics d'assainissement ne sont pas efficaces,
la population n'est pas satisfaite.
Enoncé vérifié à 70.2%
(réf : annexe I)
|
Hypothèse II
|
L'établissement de la (TEOM) peut contribuer à
apporter les ressources spécifiques. Enoncé
vérifié à 60.46% (réf : annexe I)
|
Hypothèse III
|
Les ménages n'ont pas de connaissance dans la gestion des
déchets. Enoncé vérifié à 77.5%
(réf : annexe I)
|
(Tableau réalisé par l'auteur dans le cadre de la
vérification d'hypothèses de ce travail, 2017)
L'ensemble de ces faits constituent la base solide des
réponses liées à toutes formes d'interrogations, et
à la vérification des hypothèses de travail suivantes :
a) Hypothèse fondamentale
L'hypothèse fondamentale stipule : La taxation des
producteurs des déchets contribue à l'efficacité de notre
système de politique publique d'assainissement et améliorent son
impact sur le développement durable.
Dans toutes les collectivités locales même au
niveau centrale, l'établissement des Autorités n'a d'autre
objectif que d'agir pour le bien être de la communauté et de
servir les citoyens dans leurs différents besoins. Face aux besoins
d'assainir la commune de carrefour, principalement la section communale de
Thor, il est impératif que d'autres moyens financier soient pris en
compte dans les politiques publiques d'assainissement, qu'il s'agisse de taxe
ou de redevance. Toute personne qui produit ou détient des
déchets susceptible de nuire le sol, la flore et la faune, de
dégrader les sites, les paysages, de polluer l'air ou les eaux,
d'engendrer des bruits et des odeurs, de manière générale
de porter atteinte à la santé de l'homme et à la
qualité du milieu ambiant, est tenu d'en assurer la collecte, le
transport et l'élimination dans les conditions propre39.
39 Décret du 3 Mars 1981 créant une loi-cadre
régissant la gestion et l'élimination des déchets.
78
Cela sous-entend que les activités d'assainissement ne
peuvent être réalisées avec succès sans la
contribution des citoyens et les citoyens ne peuvent avoir la satisfaction sans
être taxés, car les revenus de l'Etat dépendent de la
contribution des citoyens. A La lumière des différentes
démarches scientifiques (enquête, analyse des résultats,
vérifications du tableau des énoncés) de ce travail, il
est évident de confirmer que la taxation des producteurs de
déchets contribuent à l'efficacité des politiques
publiques d'assainissement et améliorent leurs impacts sur le
Développement Durable de la commune, principalement la section communale
de Thor.
b) Hypothèse spécifique
L'hypothèse spécifique s'énonce : La TEOM
apporte les ressources spécifiques pouvant contribuer à
l'efficacité des services publics de l'assainissement.
Pour rendre efficace le service public d'assainissement et
pallier au problème d'insalubrité, un ensemble de ressources sont
nécessaires telles que : les ressources humaines, les ressource
financières, les ressource matériels. Dans la logique tout se
fait par les citoyen et pour les citoyens, les Autorités sont à
la fois producteur et consommateurs du service, donc la ressource la plus
importante est celle financière car elle peut aider à avoir les
compétences nécessaires et les ressources matériels qui
font tant défaut au service public d'assainissement dans la commune de
carrefour, principalement la section communale de Thor. Donc dans la logique du
bien fait de la taxation des producteurs des déchets, et l'importance de
la ressource financière dans la mise en place d'autre ressources
spécifiques, il évident de confirmer que la TEOM apporte les
ressources spécifiques pouvant contribuer à l'efficacité
des services publics d'assainissement de la commune de Carrefour,
principalement , la section communale de Thor.
En résumé, La collection des données par
le biais des entrevus et enquête, la présentation et l'analyse des
résultats obtenus, la vérification des différentes
hypothèses, confirment la réalisation de l'objectif de ce
chapitre, constituant la clé de la démarche méthodologique
du travail. L'ensemble de ces faits permettent de conclure que l'observation
faite sur le problème d'assainissement existant, les opinion
émises sur l'importance de la taxation, principalement, la taxe
d'enlèvement d'ordures ménagères (TEOM) ne sont pas
à présent des simples observations empiriques mais des
observations analysées et mesurées sur un échantillon par
des démarches méthodologiques afin de porter une contribution au
cadre littéraire lié à ce sujet.
79
Recommandations et Conclusion
L'objectif de ce travail, était de proposer des moyens
facilitant l'efficacité des Politiques publiques d'Assainissement, afin
d'améliorer leurs impacts sur le Développement Durable dans la
Commune de Carrefour, ce qui est fait. Il est évident de signaler que ce
moyen proposé ne représente pas un schéma absolu des
réponses aux problèmes, mais un document complémentaire
dans le secteur des services publics d'assainissement, une participation
à la protection de l'environnement urbain ainsi que les activités
socio-économiques des collectivités. Cette réalisation de
l'objectif se fait, spécifiquement, à travers la proposition de
cette nouvelle taxe d'enlèvement d'ordures ménagères
(TEOM) comme moyen financier et en montrant que ce financement peut aider
à améliorer les services et aider les citoyens à se
protéger contre les externalités négatives des
déchets d'aujourd'hui et ceux du futur.
En définitive, les efforts opérés par les
autorités concernées et les autres acteurs impliqués dans
la gestion des déchets solides dans les quartiers de la commune de
carrefour principalement la section communale de Thor se succèdent et
n'arrivent pas à atténuer considérablement les tas
d'immondices qui puent à travers les rues. Ce qui n'empêche
l'augmentation des complications très sérieuses sur la
santé de la population et les impacts néfastes sur les
infrastructures de la commune. Il faut apporter de bon remède aux grands
maux. Selon les objectifs fixés par cette recherche il est
impérative que les Autorités révisent leurs Politiques
publics d'Assainissement, et entreprennent des démarches tant sur le
plan juridique et organisationnel afin d'établir les moyens financiers
nécessaires par le biais de cette nouvelle taxe liée directement
aux activités d'assainissement (TEOM).
Les faits observés à travers les
résultats de ce travail, en matière de Politiques publique
d'Assainissment et de gestion des déchets dans la zone
échantillonnée sont très critiques et nous permettent
d'arriver aux principales recommandations suivantes :
? Appliquer la taxe « TEOM », en imitant les
principes du CFPB s'il y a lieu ou à des tarifs qui correspondent aux
coûts économiques réels de la fourniture du service, et
veiller à ce que ceux qui produisent les déchets paient leur
élimination par des moyens appropriés pour la protection de
l'environnement. L'application de cette taxe donnera
80
les moyens devant faciliter les processus de collecte et
d'élimination, avec l'argent récupéré les
Autorités pourront entreprendre d'autres initiatives telles que :
? créer des champs d'emploi ayant rapport à ce
secteur sur le marché du travail.
? Favoriser la participation des autres institutions de la
collectivité aux processus de
planification et d'exécution touchant à la gestion
des déchets solides dans la ville.
? Assurer une formation à la fois théorique et
pratique, axée sur la lutte contre la pollution, sur les technologies de
traitement et d'élimination des déchets.
? Assigner une haute priorité à l'extension des
services de gestion des déchets à tous les établissements
humains qui en ont besoin, quel que soit leur statut juridique, en mettant
l'accent nécessaire sur la satisfaction des besoins de la population non
desservies, en particulier des citadins pauvres, en matière
d'élimination des déchets.
L'implantation d'un système efficace de collecte et
d'évacuation des détritus dans la section communale de Thor est
importante pour atténuer considérablement leur volume. Une fois
que les moyens financiers sont mobilisés et collectés, un
système doit être implanté avec la redéfinition des
rôles de chaque acteur impliqué dans la gestion des déchets
à Carrefour. Il faut que les Autorités concernées
contrôlent les rues, en allouant de nouveaux espaces pour l'entreposages,
en organisant le réseau de circulation des marchandises et des
piétons et en aménageant les espaces de vente qui devront
être utilisés d'une façon plus flexible répondant
aux normes d'hygiène. Les responsables du SMCRS et de la mairie de la
Mairie de carrefour ont la responsabilité de passer en revue les
fréquences de collecte en s'assurant que toutes les zones de la ville
soient desservies de manière correcte pour réduire au minimum les
déchets accumulés dans les rues de la ville. Cette
réduction au minimum facilite leur revalorisation. Il faut instituer des
usines de transformation de déchets organiques pour produire du compost,
biogaz, des pavés de sol et de l'énergie renouvelable avec ces
ressources renouvelables.
Une fois que les déchets sont maîtrisés et
contrôlés, d'autres objectifs pourront être visés en
favorisant la création des entreprises qui utiliseront certains
déchets comme intrants pour la fabrication des produits tels que ceux
cités plus haut. Ce qui pourra créer une valeur économique
pour ces déchets et facilitera leur réintégration sur le
marché de la production et de consommation. Ces objectifs peuvent
être organisés sous la forme de partenariat public privé
(PPP), partenariat dans lequel L'Etat peut investir à travers les
franchises permettant
81
l'acquisition des matériels nécessaire à
la transformation et à la création de ces produits et les
infrastructures (terrain, énergie). Ce qui en retour pourrait d'une part
augmenter les recettes de l'Etat et contribuer à réduire le
chômage, favoriser une politique de redistribution. Et d'autre part
diminuer ou réorienter certaine dépense par exemple le programme
de subvention des fertilisant du Ministère de l'Agriculture et des
ressources Naturelles et du Développement rurale (MARNDR) injecte
près de 67 Million de dollars par an dans la subvention des fertilisant.
Connaissant la demande mondiale pour les produits écologiques,
constatant l'appauvrissement contenu des sols, la technique de compostage
devrait être encouragée non seulement pour pallier aux
problèmes d'assainissement mais pour réduire ou réorienter
ces dépenses dans les fertilisants.
Depuis 2003 le prix d'un m2 de pavés
à base plastique est de 7,09 euros il est concurrentiel par rapport au
prix HT d'un m2 de pavés en béton qui est de 10.52
euros, pour environ 35 tonne de sachet plastique il peut y avoir un
bénéfice près de 220000 euros tout en proposant un prix
inférieur à celui du pave en béton.
Les déchets peuvent être à la fois des
objets encombrants et des opportunités, tout dépend de la
perception, l'approche et la gestion faites. D'après les
résultats de l'analyse des données collectées dans le
cadre de ce travail, les solutions de ce problème doivent être
émanées d'une politique publique d'assainissement. Donc il est
impératif de mettre sur pied des politiques publiques d'assainissement
agressives et efficaces qui d'une part tiennent compte des moyens
organisationnels et financiers adéquats en établissant une source
de financement appropriée telle que la TEOM, afin de réduire les
externalités négatives de ces déchets sur le
développement Durable de la section communale et d'autre part qui soient
en mesure de considérer les déchets comme des opportunités
économiques. Car Il est plus judicieux de traiter les causes d'un
problème que d'en traiter les symptômes immédiats, un
besoin permanant nécessite des moyens de satisfaction permanents.
82
A la lumière des informations fournies tout au long de
ce travail, des démarches scientifiques organisées pour soutenir
les observations faites au préalable et confirmer les hypothèses.
A la lumière de l'ensemble des recommandations faites ,les montagnes des
déchets peuvent aider au lieu de nuire ,mais pour y arriver il faudra
s'engager résolument dans une politique publique d'assainissement
agressive qui donne non seulement les orientations et les moyens financiers
adéquats viables qui prennent en compte la transformation des
déchets , leurs recyclages et même leurs
réintégration sur le marché.
83
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85
Annexe
Questionnaire d'enquête
Avant de remplir ce formulaire, inscrivez le numéro de
votre maison, le nom du quartier et le nombre d'année d'habitation de
cette ville.
Numéro de la maison Nom du quartier .
Le nombre d'année
Section A, niveau d'efficacité du service et de
satisfaction de la population
A.1) Quel service utilisez-vous pour l'évacuation de vos
déchets ménagers :
1) le service de la Mairie 2) le service d'une institution
privée
3) vous-même 4) le service privé d'un
éboueur
A.2) Comment la Mairie organise t'elle le service de collecte
des déchets solides dans votre quartier :
1) Elle Collecte les ordures de porte en porte 2) à
partir d'un lieu de dépotoir
3) aucun
A.3) Il Ya-t-il un lieu de dépotoir servant à
jeter les déchets solide dans la Commune :
1) Oui 2) non
A.4) Quelle est la fréquence de la collecte des
déchets dans votre quartier :
1) chaque trois jours 2) chaque semaine 2) à la
quinzaine
86
3) le Mois 4) jamais
A.5) Sur une échelle de 1 à 4 (Likert), quel est
votre niveau de satisfaction concernant le service public d'assainissment de la
Mairie :
1) Pas satisfait 2) Un peu satisfait 3) Satisfait 4) Très
satisfait
A.6) Constatez-vous au moins une fois de vos propres yeux, la
présence des opérations de lutte contre l'insalubrité
menées par la Municipalité de carrefour durant les 15
dernières années.
Oui non
Section B, niveau d'acceptation du Coût du
service et importance de la TEOM
B.1) Quel est le Coût hebdomadaire pour
l'enlèvement des ordures chez vous (en gourdes)
?,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,.
B.2) Partagez-vous le principe (Pollueur payeur), selon lequel
chacun est responsable de ses déchets :
1) Oui 2) non
B.3) Partagez-vous l'idée qu'une taxe
d'enlèvement d'ordure ménagère (TEOM) selon le model
d'impôt locatif, peut contribuer au fonds de financement du service
public d'assainissement de la commune :
1) Oui 2) non
B.4) faire payer la population pour l'enlèvement des
ordures (TEOM) peut-il aider à la faire changer de comportement et
diminuer la quantité de déchet produite :
1) Oui 2) non
87
Section C, connaissance sur la gestion des
déchets et l'apport de la TEOM
C.1) Avez-vous des connaissances sur la gestion des
déchets :
1) Oui 2) non
C.2 faites-vous un triage des déchets avant
l'évacuation :
1) Oui 2) non
C.3) Une formation sur le civisme et la gestion des ordures,
financée par la Mairie à travers les medias peut-elle aider aux
citoyens de mieux gérer leur déchet et réduire
l'insalubrité dans la commune :
1) Oui 2) non
C.4) Partagez-vous l'idée que le volume de
déchet produit, peut être totalement collecté,
traité et évacué avec : l'achat des matériels
adéquats, la formation des citoyens, des techniciens et l'augmentation
du nombre d'employés dans le secteur public d'assainissement :
1) Oui 2) non
C.5) Selon vous, les décisions prises par les
Autorités locales au niveau des services publiques d'assainissment
ont-elles un impact positif sur l'environnement, la société et
les activités économiques de la commune :
1) Oui 2) non
88
Résultats obtenus
Tableau I
Type de service utilisé par les
ménages
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) service de la mairie
|
27
|
2.6
|
2.6
|
2.6
|
b) service institution privé
|
54
|
5.2
|
5.2
|
7.8
|
c) moyen personnel
|
351
|
33.9
|
33.9
|
41.8
|
d) service d'un éboueur
e) moyen personnel et
|
590
|
57.1
|
57.1
|
98.8
|
|
éboueur
|
12
|
1.2
|
1.2
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
Tableau II
Type de collecte réalisée, selon les
infos fournies les ménages
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid :
|
1
|
.1
|
.1
|
.1
|
a) collecte de porte en porte
|
10
|
1.0
|
1.0
|
1.1
|
b) à partir d'un dépotoir
|
103
|
10.0
|
10.0
|
11.0
|
c) aucun
|
920
|
89.0
|
89.0
|
100.0
|
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
89
Tableau III
Existence de la Présence de dépotoir
dans la section communale
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid -
|
1
|
.1
|
.1
|
.1
|
a) oui
|
114
|
11.0
|
11.0
|
11.1
|
b) non
|
919
|
88.9
|
88.9
|
100.0
|
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
90
Tableau IV
Fréquences de la collecte des déchets,
selon les ménages
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) chaque trois jours
|
48
|
4.6
|
4.6
|
4.6
|
b) chaque semaine
|
28
|
2.7
|
2.7
|
7.4
|
c) chaque quinzaine
|
86
|
8.3
|
8.3
|
15.7
|
d) le Mois
|
72
|
7.0
|
7.0
|
22.6
|
e) Jamais
|
800
|
77.4
|
77.4
|
100.0
|
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
91
Tableau V
Niveau de satisfaction des
ménages
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid
|
1
|
.1
|
.1
|
.1
|
a) pas satisfait
|
726
|
70.2
|
70.2
|
70.3
|
b) un peu satisfait
|
247
|
23.9
|
23.9
|
94.2
|
c) satisfait
|
51
|
4.9
|
4.9
|
99.1
|
d) tres satisfait
|
8
|
.8
|
.8
|
99.9
|
|
5
|
1
|
.1
|
.1
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
92
Tableau VI
Constat d'une opération de lutte contre
l'insalubrité, selon les ménages
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid -
|
1
|
.1
|
.1
|
.1
|
a) oui
|
558
|
54.0
|
54.0
|
54.1
|
b) non
|
474
|
45.8
|
45.8
|
99.9
|
|
6
|
1
|
.1
|
.1
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
Tableau VII,
Coûts hebdomadaires pour
l'évacuation
N Valid
|
1018
|
Missing
|
16
|
Mean
|
$12.55
|
Minimum
|
$0.00
|
Maximum
|
$250.00
|
93
Tableau VIII
Acceptation du principe pollueur
payeur
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid
|
1
|
.1
|
.1
|
.1
|
-
|
1
|
.1
|
.1
|
.2
|
a) oui
|
781
|
75.5
|
75.5
|
75.7
|
b) non
|
251
|
24.3
|
24.3
|
100.0
|
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
Tableau IX
Acceptation de la TEOM par les
ménages
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) oui
|
626
|
60.5
|
60.5
|
60.5
|
b) non
|
408
|
39.5
|
39.5
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
94
Tableau X
Possibilité de changement de comportement des
ménages avec la TEOM
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid
|
1
|
.1
|
.1
|
.1
|
a) oui
|
639
|
61.8
|
61.8
|
61.9
|
b) non
|
394
|
38.1
|
38.1
|
100.0
|
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
95
Tableau XI,
Connaissance des ménages sur la gestion des
déchets
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) oui
|
233
|
22.5
|
22.5
|
22.5
|
b) non
|
801
|
77.5
|
77.5
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
Tableau XII,
L'existence du triage avant
l'évacuation
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) oui
|
207
|
20.0
|
20.0
|
20.0
|
b) non
|
827
|
80.0
|
80.0
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
96
97
Tableau XIII
Formation sur le civisme et la gestion des
déchets
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) oui
|
903
|
87.3
|
87.3
|
87.3
|
b) non
|
131
|
12.7
|
12.7
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
98
Tableau XIV
Opinion de la population sur l'impact positif de
l'augmentation des
ressources
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) oui
|
937
|
90.6
|
90.6
|
90.6
|
b) non
|
97
|
9.4
|
9.4
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
99
Tableau XV
Constat sur les Discisions prises par les
Autorités
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Percent
|
Cumulative Percent
|
Valid a) oui
|
679
|
65.7
|
65.7
|
65.7
|
b) non
|
355
|
34.3
|
34.3
|
100.0
|
Total
|
1034
|
100.0
|
100.0
|
|
100
101
|