INTRODUCTION
Le chapitre précédent a été
l'occasion pour nous de procéder à une analyse théorique
de la relation dette extérieure et stabilité économique.
Ainsi, nous avons pu montrer l'indispensabilité d'une « bonne
gestion de la dette extérieure » dans l'optique de contribuer
à la stabilité économique. L'hypothèse de
l'influence positive de la dette extérieure sur la stabilité
économique a déjà fait l'objet d'une évaluation
empirique dans des travaux antérieurs avec cependant des
résultats mitigés (Turner et Spinnelli, 2013), à partir
d'une régression en panel sur 25 pays de l'OCDE pour la période
1970-2007, montre qu'une augmentation de 1 point de pourcentage de la dette
extérieure nette en pourcentage du PIB est associée à une
hausse des taux d'intérêt réels à long terme de 1,3
point de base. En particulier, il trouve qu'aucun effet statistiquement
significatif sur les taux d'intérêt de la dette publique n'a
été constaté compte tenu de l'exclusion de l'effet
extraordinaire de la crise financière. Un résultat similaire
avait déjà été obtenu par Rose (2010) lorsqu'il
analysait l'impact de la dette extérieure sur les taux
d'intérêt réels de 20 économies avancées sur
la période 1980-2007. Utilisant un modèle en donnée de
panel, il parvient au résultat selon lequel les taux
d'intérêt sont sensibles aux positions nettes d'investissements
internationaux et qu'une augmentation de 1 point de pourcentage du ratio dette
extérieure nette / PIB sera généralement associée
avec une augmentation de 2 points de base des taux d'intérêt
réels. L'objectif de ce chapitre est de procéder à une
nouvelle évaluation empirique pour venir compléter les travaux
existants.
Dans le souci de parvenir à des résultats
pertinents, nous utiliserons les données de la base du FMI (ICSD 2015)
pour les investissements domestiques privés et publics et des World
Development Indicators (WDI 2018) pour les autres variables
macroéconomiques. Compte tenu du fait que les données sur la
dette extérieure sont devenues presque continu en 2002, notre
période d'étude va s'étendre sur la période
2002-2017. En outre, l'absence de données pour un certain nombre de pays
nous contraint à réduire notre échantillon à 35
pays. Les pays qui ont été retirés sont :
l'Erythrée, l'Ethiopie, le Lesotho, le Liberia, Sao Tomé et
Principe, les Seychelles, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud.
L'objectif du présent chapitre est de
déterminer empiriquement les indicateurs de la dette extérieure
qui améliorent la stabilité économique en Afrique
subsaharienne. A cet égard, nous effectuerons dans la première
section une analyse descriptive du phénomène
étudié. Dans la deuxième section en revanche, nous
renforcerons cette première analyse grâce à une
étude économétrique.
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