DEUXIEME PARTIE :
DETTE
EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME
PARTIE
La stabilité économique est fondamentale pour
garantir le développement durable d'un pays. Elle s'appréhende
comme un rétablissement des équilibres macroéconomiques
(Kaldor, 1934). La stabilité économique désigne donc un
mélange d'équilibres intérieur et extérieur, ce qui
implique le plein emploi et une croissance économique stable,
accompagnée d'une faible inflation et d'une balance des paiements
équilibrée. La stabilité économique interne a trait
à la façon dont une nation s'assure que les personnes qui veulent
et ont la capacité de travailler obtiennent un emploi et que le niveau
général des prix reste relativement stable. A cet égard,
tout pays qui peut mettre ces deux problèmes (inflation et
chômage) au strict minimum aura un système économique
interne relativement stable. La stabilité économique externe
quant à elle, fait référence à la façon de
gérer la relation entre les importations et les exportations d'un pays
afin d'atteindre une balance des paiements favorable. Théoriquement,
l'objectif est d'atteindre l'équilibre de la balance des paiements, mais
pratiquement, le désir de toute nation est d'assurer l'excédent
du compte courant (Olueye, 2014).
D'après le rapport de la CEA (2017),
l'inflation annuelle a plus que doublé en Afrique entre 2006 et 2016,
atteignant 12,4%. Au niveau mondial, l'Afrique tient une
hégémonie décennale. En 2016, la moyenne de la
région dépassait de loin celle de la planète (3,5%), de
l'Inde (4,8%), de la région Amérique latine et Caraïbes
(4,2%), des pays émergents et en développement d'Asie (3,3%), des
Etats-Unis (2,7%) ou de la Zone Euro (1,7%). En outre, suivant le rapport de
l'OIT (2018), les pays de la région du Maghreb détiennent le
record des taux de chômage les plus élevés parmi toutes les
régions du monde. En 2017 le taux moyen du chômage dans la
région était de 11,7%, soit 8,7 millions de chômeurs. Si
les chiffres de l'Afrique subsaharienne sont manifestement moins
élevés, il faut cependant remarquer que la courbe du
chômage dans la région s'est inscrite dans une phase ascendante.
En 2017, la région a connu un taux de chômage de 7,2% et ce
chiffre devrait monter d'un cran en 2019 pour atteindre 7,3%.
D'après les données de la Banque Mondiale, la
situation de la balance des paiements en Afrique semble inquiétante pour
garantir un développement économique durable. En effet, au cours
de la période 2002-2016, celle-ci a été déficitaire
avec en moyenne, un solde commercial de -10,53% du PIB et un solde courant de
-7,01% du PIB. Au-delà de ces soldes relativement inquiétants, ce
sont les évolutions de ces agrégats qui posent problème.
Concernant les déficits commerciaux, on observe qu'ils sont
passés de-6,75% du PIB en 2002 à-13,02% du PIB en 2016. Cela
correspond donc à une croissance annuelle moyenne de 3,12%. Les
déficits courants quant à eux sont passés de -3,23% du PIB
en 2002 à -7,67% du PIB en 2016. Ce qui correspond ainsi à un
taux de croissance annuelle de 2,95%.
C'est ce constat de la subsistance des déficits
intérieurs et des déficits extérieurs observés dans
la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, qui justifie le regain
d'intérêt des travaux sur les déterminants des
déséquilibres intérieurs et extérieurs. Ceux-ci
mettent un accent particulier sur la dette extérieure et c'est
d'ailleurs cette approche qui est privilégiée dans ce travail de
recherche. Pour ce faire, cette partie sera organisée autour de deux
chapitres.
Chapitre 3 : Analyse Théorique de la Relation
Dette extérieure et Stabilité Economique
Chapitre 4 : Analyse Empirique de la Relation Dette
extérieure et Stabilité Economique en Afrique
Subsaharienne
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