SECTION II : DETTE EXTERIEURE
ET CROISSANCE ECONOMIQUE, APPROCHE ECONOMETRIQUE
Dans la section précédente, en nous basant sur
une analyse descriptive, nous avons pu montrer que la dette extérieure,
à travers sa solvabilité et sa soutenabilité, exerce une
influence sur la croissance économique en Afrique subsaharienne. Pour ce
faire, nous avons considéré deux sous-groupes constitués
des 10 premiers pays ayant les plus forts taux de croissance et des 10 derniers
pays bénéficiaires des plus faiblestaux de croissance de
l'Afrique subsaharienne. Aussi, nous avons observé dans l'ensemble que
le premier groupe présentait une meilleure solvabilité de la
dette extérieure par rapport au second, tandis que la
soutenabilité de la dette extérieure a été
relativement meilleure dans le second groupe. Nous avons également
relevé quelques paradoxes à l'intérieur de chaque groupe
où un pays comme l'Ethiopie par exemple est le pays ayant le taux de
croissance le plus élevé de l'Afrique Subsaharienne malgré
de mauvaises performances comparativement aux autres pays. Si tant est qu'une
influence potentielle ait été reconnue à la dette
extérieure, il n'en reste pas moins que l'analyse descriptive ne nous a
pas permis de déterminer avec sérénité les
indicateurs de la dette extérieure qui amélioreraient le plus la
croissance économique en Afrique subsaharienne. C'est donc pour pallier
ce défaut que nous ferons recours à un outil d'analyse plus
sophistiqué à savoir l'économétrie. Pour ce faire,
nous commencerons par présenter dans un premier temps notre
démarche méthodologique (II.1), puis nous présenterons nos
principaux résultats et interprétations dans un second temps
(II.2).
II.1/ Démarche
méthodologique
Dans cette sous-section, nous commencerons d'une part, par la
présentation du modèle retenu et celle des variables et d'autre
part, nous présenterons la méthode d'estimation
privilégiée dans le cadre de cette étude.
II.1.1. Modèle et
présentation des variables
Dans ce premier volet, nous allons d'abord
justifier le choix du modèle économétrique et ensuite,
présenter nos différentes variables.
a) Choix du modèle
économétrique
En nous inspirant des travaux de -Erberhardt et Presbitero
(2015) sur la relation dette extérieure et croissance économique
à travers le canal des investissements, nous avons opté pour une
modélisation en panel dynamique. L'un des avantages des données
de panel est la prise en compte de caractéristiques inobservables
propres aux individus et/ou aux périodes étudiées au cours
du temps. En outre, compte tenu du déficit budgétaire que doivent
supporter les Etats lorsque leur budget ne couvre pas leur dépense, il
est plus logique de croire que ceux-ci choisissent la dette extérieure
comme moyen leur permettant d'atteindre leur objectif de développement.
Ainsi, lorsque la dette extérieure n'est pas très
élevée, elle encourage la croissance économique et
stabilise le secteur financier mais au-delà d'un certain seuil,
l'augmentation de la dette peut avoir des impacts négatifs sur
l'économie. En fin de compte, la spécification de notre
modèle est la suivante :
(1)
Où est le vecteur des indicateurs de la dette extérieure, le vecteur des autres variables macroéconomiques,l'effet spécifique fixe ou aléatoire du pays, le terme d'erreur.
représentent respectivement les pays et les
années.
Plus spécifiquement on a :
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