SOMMAIRE
i
AVERTISSEMENT
iv
DEDICACE
v
REMERCIEMENTS
vi
SIGLES
ET ABREVIATIONS
vii
LISTE
DES GRAPHIQUES
ix
LISTE
DES TABLEAUX
x
RESUME
xi
ABSTRACT
xii
INTRODUCTION
GENERALE
xiii
PREMIERE
PARTIE : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
16
INTRODUCTION
DE LA PREMIERE PARTIE
17
CHAPITRE
I : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
19
SECTION I : Influence de la
solvabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique
20
SECTION II: Influence de la soutenabilité
de la dette extérieure sur la croissance économique
30
CHAPITRE
II :ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
38
SECTION I : Dette extérieure et
croissance économique en Afrique subsaharienne, analyse
descriptive
40
SECTION II : Dette extérieure et
croissance économique, approche économetrique
46
CONCLUSION
DE LA PREMIERE PARTIE
58
DEUXIEME
PARTIE : DETTE EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
60
INTRODUCTION
DE LA DEUXIEME PARTIE
61
CHAPITRE
III : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE
ECONOMIQUE
64
SECTION I : Analyse théorique de la
relation entre la dette extérieure et la stabilité
économique interne
66
SECTION II : Analyse théorique de la
relation entre la dette extérieure et la stabilite économique
externe
75
CHAPITRE
IV : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE
ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
83
SECTION I : Dette exterieure et
stabilité économique en Afrique subsaharienne, analyse
descriptive
85
SECTION II : Dette exterieure et
stabilité économique en Afrique subsaharienne, analyse
économetrique
96
CONCLUSION
DE LA DEUXIEME PARTIE
107
CONCLUSION
GENERALE
109
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
113
ANNEXE
1
122
ANNEXE
2
133
TABLE DES MATIERES
149
AVERTISSEMENT
« L'Université de Yaoundé II-Soa
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées
comme propres à leur auteur »
DEDICACE
A ma mère,
NGANSOP Marie Régine
REMERCIEMENTS
Une production scientifique n'est que rarement le fruit d'un
seul Homme et le présent mémoire ne prétend pas
échapper à cette règle. Aussi, par ces quelques mots qui
vont suivre, je tiens à exprimer ma profonde gratitude aux personnes
quide près ou de loin, ont contribué à sa
réalisation.
Mes premières pensées vont naturellement
à l'endroit de mon Directeur de Mémoire, le Professeur ATANGANA
ONDOA Henri qui en dépit de ses nombreuses occupations, a bien voulu
superviser ce travail. Plus qu'un encadreur, il a été pour moi
une véritable source d'inspiration autant par ses qualités de
chercheur à travers sa disponibilité, ses critiques pertinentes,
sa rigueur que par ses qualités humaines. Etre sous sa direction m'a
été d'un apport incommensurable dans la réalisation de ce
mémoire où j'en sors grandi et plein d'humilité.
Je tiens également à remercier le corps
enseignant de l'Université de Yaoundé II-Soa et celui du PTCI
notamment le coordonnateur le Professeur Henri NGOA TABI, le Professeur ZAMO
AKONO Christian Marie et le Docteur ONGONO Patricepour le suivi spécial
dontnous avonsbénéficié tout au long de cette année
académique.
Une pensée est également dirigée à
l'endroit de nos aînés académiques, messieurs ABE NDJIE
Anicetus et AWOA AWOA Paulpour leur disponibilité et leurs nombreux
conseils.
J'exprime toute ma gratitude à la famille YOUBIqui m'a
accompagné tout au long de cette année, dans les moments de joie
comme dans les périodes de disette, je lui serai reconnaissant toute ma
vie pour la sollicitude montrée à l'égard de ma modeste
personne.
A tous les membres de ma famille sans exception, vous qui avez
toujours été là pour moi depuis ma naissance, je ne trouve
pas de mots assez profonds pour vous exprimer mon émotion et ma
gratitude pour tous les nombreux sacrifices consacrés à mon
éducation. Je vous dis merci pour tout l'amour que vous me portez.
Je ne saurais terminer mon propos sans rendre hommage à
tous mes amis, mes camarades au PTCI qui m'ont toujours encouragé, sans
eux, je reconnais humblement que je ne serais jamais allé aussi loin.
Merci infiniment.
SIGLES ET
ABREVIATIONS
ARDL : Auto Regressive Distributed Lag
BAD : Banque Africaine de
Développement
ASS : Afrique Subsaharienne
CAE : Communauté d'Afrique de l'Est
CEA : Commission Economique pour l'Afrique
CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
CEEAC : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique Centrale
CNUCED : Conférence des Nations
Unies pour le Commerce et le Développement
DMC : Doubles Moindres Carrés
ESLS : Error Correction Two-Stage Least
Squares
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe
FMI : Fonds Monétaire
International
FMN : Firme Multinationale
GIRP : Guide International des
Risque-Pays
G2SLS: Generalized Two Stage Least Squares
IADM : Initiative Allègement Dette
Multilatérale
ICSD : Investment and Capital Stock
Dataset
IDE : Investissement Direct Etranger
IFI : Institutions Financières
Internationales
MCO: Moindres Carrés Ordinaires
MENA: Middle East and North Africa
OCDE : Organisation pour la
Coopération et le Développement Economique
ODD : Objectifs pour le
Développement Durable
PEA : Perspectives Economiques en
Afrique
PED : Pays en Développement
PMA : Pays Moins Avancés
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
RCA : République Centrafricaine
RDC : République Démocratique
du Congo
SADC : Southern African Developpement
Communauty
UA : Union Africaine
UE : Union Européenne
UMA : Union du Maghreb Arabe
VAR : Vecteur Autorégressif
WDI: World Development Indiactors
WGI: World Governance Indicators
LISTE
DES GRAPHIQUES
Graphique 2.1 : Evolution de l'indicateur de
service de la dette extérieure en fonction de la croissance
économique (Groupe 1)
.....................................................................41
|
|
Graphique 2.2 : Evolution de l'indicateur stock
de la dette extérieure en fonction de la croissance économique
(Groupe
1)......................................................................42
|
|
Graphique 2.3 : Evolution de l'indicateur du
service de la dette extérieure en fonction croissance économique
(Groupe
2)......................................................................43
|
|
Graphique 2.4 : Evolution de l'indicateur du
stock de la dette extérieure en fonction de la croissance
économique (Groupe
2)......................................................................44
|
|
Graphique 2.5 : Evolution de l'indicateur APD en
fonction de la croissance économique (Groupe
1)...................................................................................................45
|
|
Graphique2.6 : Evolution de l'indicateur APD en
fonction de la croissance économique (Groupe
2)...................................................................................................46
|
|
Graphique 4.1 : Evolution de l'indicateur
service de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe
1a)....................................................................................86
|
|
Graphique 4.2 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 1a)
....................................................................................87
|
|
Graphique 4.3 : Evolution de l'indicateur
service de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 2a)
....................................................................................88
|
|
Graphique 4.4 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 2a)
....................................................................................88
|
|
Graphique 4.5 : Evolution de l'indicateur d'IDE
en fonction de l'inflation (Groupe 1a).......89
|
|
Graphique 4.6 : Evolution de l'indicateur d'IDE
en fonction de l'inflation (Groupe 2a).......90
|
|
Graphique 4.7 : Evolution de l'indicateur de
service de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 1b)
....................................................................................92
|
|
Graphique 2.8 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 1b)
....................................................................................92
|
|
Graphique 4.9 : Evolution de l'indicateur de
service de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 2b)
....................................................................................93
|
|
Graphique 4.10 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieure en fonction de la balance commerciale
(Groupe 2b)
......................................................................94
|
|
Graphique 4.11 : Evolution de l'indicateur d'IDE
en fonction de la balance commerciale (Groupe 1b)
................................................................................................95
|
|
Graphique 4.12 : Evolution de l'indicateur d'IDE
en fonction de la balance commerciale (Groupe 2b)
................................................................................................96
|
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.1 : Listes des variables (Partie
I)...........................................................49
|
|
Tableau 2.2 : Présentation des
résultats des estimations (Partie
I).................................52
|
|
Tableau 4.1 : Présentation des variables
(Partie II)..................................................98
|
|
Tableau 4.2 : Résultats des estimations
pour l'inflation (Partie II)...............................101
|
|
Tableau 4.3 : Résultats des
estimations pour la balance commerciale (Partie II)..............102
|
|
RESUME
L'objectif de ce travail de recherche est de mettre en
évidence l'influencede la dette extérieure sur la performance
économique en Afrique subsaharienne sur la période 2002-2017,
à partir des données de la Banque Mondiale, du FMI et de la
CNUCED. Dans cette optique, nous avons dans un premier temps
déterminé les indicateurs de la dette extérieure qui
relancent la croissance économique en Afrique subsaharienne à
partir d'un panel dynamique estimé par la méthode des moments
généralisés (GMM) ; et dans un second temps, nous
avons identifié les dimensions de la dette extérieure qui
améliorent la stabilité économique en Afrique
subsaharienne grâce à la méthode des doubles moindres
carrés (DMC). Dès lors, il apparaît que le stock de la
dette extérieure et les IDE sont à la fois source de croissance
économique et facteur d'amélioration de la stabilité
économique. En revanche, le service de la dette extérieure et
l'aide publique au développementont des effets contrastés sur la
croissance économique en Afrique subsaharienne. Tandis que la
stabilité économique interne est sensible à l'ouverture
commerciale et moins réceptive à la masse monétaire.Les
dépenses publiques influencent négativement la stabilité
économique externe. Il revient donc aux Etats d'Afrique subsaharienne
d'assainir l'environnement économique et de mettre en place des
politiques qui promeuvent la cohésion sociale, véritable garante
de la stabilité.
Mots clés : Dette extérieure,
Croissance économique, Stabilité économique, GMM, DMC.
ABSTRACT
The objective of this research work is to highlight the
influence of external debt on economic performance in sub-Saharan Africa over
the period 2002-2017, based on data from the World Bank, IMF and UNCTAD. With
this in mind, we first determined the external debt indicators that boost
economic growth in sub-Saharan Africa from a dynamic panel estimated by the
Generalized Moments Method (GMM); and secondly, we identified the dimensions of
external debt that improve economic stability in sub-Saharan Africa through the
Double Least Squares (DMC) method. It therefore appears that the stock of
external debt and FDI are both a source of economic growth and a factor in
improving economic stability. In contrast, external debt service and official
development assistance have contrasting effects on economic growth in SSA.
While domestic economic stability is sensitive to trade openness and less
receptive to money supply. Public spending has a negative impact on external
economic stability. It is therefore up to the States of sub-Saharan Africa to
improve the economic environment and to put in place policies that promote
social cohesion, which is a real guarantee of stability.
Key-words: Foreign debt,
Economic growth, Economic stability, GMM, DMC.
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte
Depuis les travaux de -Krugman (1988), la prise
en compte de la dette extérieure dans l'explication des performances
économiques des pays, revêt un intérêt toujours
grandissant. Autrefois, se référant à ce que l'on doit
à quelqu'un ou à un devoir, la dette extérieure1(*), se présente de nos jours
comme un concept unidimensionnel dont la définition fait presque l'objet
d'un consensus.
La dette extérieure est égale au
montant, à une date donnée, des engagements contractuels encours
et ayant donné lieu à un versement des non-résidents d'un
pays vis-à-vis des résidents, comportant obligation de
remboursement du principal avec ou sans remboursement des intérêts
(Barro, 1974). La dette extérieure s'appréhende encore comme
étant égal au montant à une date donnée, de
l'encours des engagements courants effectifs, non conditionnels d'effectuer un
ou plusieurs paiements pour rembourser le principal et/ou verser des
intérêts, à un ou plusieurs moments futurs, et qui sont dus
à des non-résidents par des résidents d'une
économie (Arruda, 2000). Pour Carreau, Shaw et Malcolm (1995)la dette
extérieure est le montant, à tout moment donné, des
engagements contractuels décaissés et impayés de
résidents d'un pays à des non-résidents pour rembourser le
principal, avec ou sans intérêt, ou pour payer des
intérêts, avec ou sans principal. Ces différentes approches
sont complémentaires et permettent de voir que la dette
extérieure est le fait aussi bien des Etats, que des agents
privés. Dès lors, la dette extérieure comprend des titres
de la dette monétaire extérieure, constitué des
engagements de garantie du gouvernement envers les non-résidents dans
d'autres devises (Oketch, Mweni et Njuguna, 2016). Ajustée pour tenir
compte des obligations extérieures, la dette extérieure en
devises comprend la dette publique et la dette garantie par l'État, la
dette à moyen et long terme (plus d'un an) comme la dette
bilatérale et multilatérale ainsi que les prêts et
crédits commerciaux (Beaugrand, Mlachila et Loko, 2002).
Selon le rapport sur les perspectiveséconomiques
régionales en Afrique subsaharienne du FMI (2016), la performance
économique est un concept polysémique lequel est mis en avant par
de nombreux auteurs compte-tenu de son aspect multidimensionnel. Elle peut
être considérée comme étant un succès, le
résultat d'une action, une action (Quinn et Rohrbraugh, 1983). Ce
concept se rapporte à la fois à l'optimisation des moyens dans
leur utilisation, mais aussi au pilotage des objectifs stratégiques
(Platet-Pierrot et Giordano-Spring, 2009). De manière
générale, Acemoglu (2003) appréhende la performance d'une
économie comme l'ensemble de ses résultats économiques
aucours d'une période. De cette définition, il apparait que le
niveau de performance économique revêt une importance capitale
dans la mesure où il permet non seulement aux gouvernements
d'évaluer l'efficacité de leurs politiques publiques, mais aussi
l'influence des agents privés dans leurs décisions
d'investissements. A cet égard, de nombreux institutions et organismes
ont mis en exergue plusieurs indicateurs de performance
économique ; parmi lesquels on peut citer de manière
générale : la croissance économique, la stabilité
économique, la productivité, l'efficacité, le rendement,
la compétitivité, l'efficience, la rentabilité (FMI,
2010). Les indicateurs les plus utilisés sont la croissance et la
stabilité économique, ainsi ce sont ces deux indicateurs que nous
retiendrons dans le cadre de notre travail. En effet, la croissance
économique est définie comme l'augmentation soutenue pendant une
ou plusieurs périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une
nation, le produit global net en termes réels. A cet égard, la
croissance économique correspond donc à l'accroissement de la
quantité de biens et de services produits dans un pays au cours d'une
période donnée --(Perroux, 1955). La stabilité
économique quant à elle s'appréhende comme la constance
dans le temps des agrégats d'une économie. En d'autres termes,
les agrégats d'une économie sont considérés comme
stables si leur valeur ne varie pas trop sur une période plus ou moins
longue (Peytrignet, 1996).
Au-delà de l'approche traditionnelle des
déterminants des performances économiques, on assiste depuis le
début des années 90 à l'émergence des travaux
théoriques qui présentent la dette extérieure comme un
facteur explicatif de l'accroissement des performances économiques
(Niroomand et Hamvi, 1995). Ainsi, le service de la dette ; un des
principaux indicateurs de la dette extérieure est
généralement évoquée dans la littérature
comme un facteur limitant les performances économiques. En effet, un
niveau élevé du service de la dette décourage
l'investissement et étouffe la croissance économique -(Krugman,
1988 ; Grossman et Helpman, 1989 ; Sachs, 1989 ; -Deshpande,
1997). De même, Presbitero et Arnone (2006) montrent que l'encours de la
dette à une influence négative sur les performances
économiques à travers l'incertitude associée à son
effet sur l'inflation ou à travers la modification de la composition de
la dette extérieure.
Compte tenu des enjeux pour son
développement, l'Afrique subsaharienne dans le sillage de la
communauté internationale, accorde une plus grande importance aux
questions liées à son endettement extérieure. En effet,
l'endettement public en Afrique subsaharienne a suivi, jusqu'en 2012 une
trajectoire à la baisse (FMI, 2014). En ce sens qu'à la fin des
années 90 et tout au long des années 2000, 30 des pays africains
à faible revenu (PFR) ont pu bénéficier d'un
allègement de leurs dettes pour un montant supérieur à 100
milliards de dollars au titre de l'initiative en faveur des pays pauvres
très endettés (PPTE) et au titre de l'initiative
d'allègement de la dette multilatérale (IADM) (Atangana Ondoa,
2017). À partir de 2013, la dynamique d'évolution de la dette
publique ainsi que sa composition ont radicalement changé. Dans la
région, la dette publique extérieure est passée en moyenne
de 37 % à 56 % du PIB2(*) entre 2013 et la fin de l'année 2016. Dans plus
des deux tiers des pays d'Afrique subsaharienne, la dette publique en
pourcentage du PIB a augmenté de plus de 10 points alors que dans un
tiers des pays, elle s'accroissait de plus de 20 points. La composition de la
dette publique a aussi changé de manière significative. Les pays
ont délaissé les sources traditionnelles de financement
concessionnel pour se tourner vers le financement de marché et
domestique. La part de la dette multilatérale et concessionnelle s'est
réduite alors que la part de la dette à l'égard de
créanciers non membres du Club de Paris a augmenté (FMI, 2016).
Si l'on se réfère à la dette publique rapportée au
PIB, l'Erythrée, le Cap-Vert et la Gambie sont les pays les plus
endettés d'Afrique subsaharienne avec respectivement 126%, 122% et 97%
de dette publique. Outre les 3 pays précités, les taux
d'endettement de São Tomé-et-Príncipe (92%), du Congo
(79%), du Ghana (74%), du Malawi (73%), de l'Angola (70%) et des Seychelles
(65%), les classent dans le top 10 des pays d'Afrique les plus endettés
en 2016. A l'inverse, les pays d'Afrique subsaharienne dont les taux
d'endettement sont les plus faibles sont le Nigéria (seulement 13%), le
Botswana (16%), la RD Congo et le Swaziland (20%), la Guinée Equatoriale
(25%) et les Comores (29.2%). Quant à la Namibie son ratio d'endettement
en 2016 est de 31%, à peine mieux que la Côte d'Ivoire et le
Burkina Faso qui sont endettés à hauteur de 33%. Enfin le Mali
clos le top 10 des pays d'Afrique subsaharienne ayant le taux d'endettement les
moins élevés avec 35%. Notons enfin que le taux d'endettement
moyen des pays d'Afrique subsaharienne en 2016 reste relativement faible
puisqu'il s'établit à 52% contre plus de 92% en moyenne dans la
zone euro (Banque Mondiale, 2018).
Les faits stylisés des deux
dernières décennies montrent que les économies d'Africaine
subsaharienne en général manquent cruellement de
compétitivité, alors que la moyenne mondiale est de 60, l'indice
de compétitivité en Afrique subsaharienne est de 45,2 sur 100. En
plus de classer la région comme dernière du classement mondial,
ce score indique surtout que l'Afrique subsaharienne n'atteint même pas
le seuil minimum de la moitié de la note maximale, soit 50 sur 100
(Allard, 2017). D'après les statistiques fournies, 18 pays sur les 21
ayant un score en dessous de 50, sont originaires d'Afrique
subsaharienne ; 17 sur 45 économies de l'Afrique subsaharienne font
partie des 20 les moins performantes. Alors qu'aucun pays africain n'est
présent dans le top 10 des économies les plus performantes au
monde, on constate que huit pays de la région sont présents parmi
les 10 pays les moins compétitifs. Notons que seuls deux pays du
continent (Maurice, Afrique du Sud) affichent un indice de
compétitivité supérieur à la moyenne mondiale (avec
respectivement 63,7 et 60,8), tandis que le Tchad occupe le bas du tableau
continental et mondial (140e sur 140 pays) avec un indice de
35,5. En se penchant sur les performances au niveau des sous-régions du
continent, on constate cependant que malgré le mauvais indice
régional, certaines sous-régions du continent sont plus
compétitives que d'autres. Ainsi, au niveau de ce classement sous-
régional, c'est l'Afrique australe qui arrive en tête avec un
indice de 48, suivie par l'Afrique de l'Est (46,8) et l'Afrique de l'Ouest
(44,5) (Banque Mondiale, 2016).
2. Problématique
La réalisation d'une croissance et d'un
développement économiques durables est une préoccupation
majeure pour tous les pays (Shabbir, 2009). De nombreuses économies se
caractérisent par une faible formation de capital et un manque de
ressources pour faire face aux dépenses publiques croissantes -(Aluko et
Arowolo, 2010). Avec l'augmentation continue des dépenses publiques et
l'aggravation des déficits budgétaires, la majorité
d'entre eux sont contraints de recourir à l'emprunt intérieur et
extérieur pour combler les déficits budgétaires et
financer le développement -(Dornbusch, 1982 ; -Saheed, Sani et
Idakwoji, 2015). Dès lors, les emprunts intérieurs plus
élevés peuvent augmenter les taux d'intérêt et
évincer le secteur privé, ralentissant ainsi la croissance
(Checherita et Rother, 2010) ; d'où la nécessité de
recourir à la dette extérieure.
Partout dans le monde, la collecte de fonds
suffisants pour financer des projets gouvernementaux est une
préoccupation majeure. Aucun pays ne dispose de ressources suffisantes
pour répondre à tous ses besoins budgétaires. A cet
égard, la mise en oeuvre des politiques de développement, en
particulier dans les pays en développement, reste un défi majeur
(Greene, 1989 ; Greene et Villanueva, 1991 ; -Mullei, 1991). En
raison de l'insuffisance des ressources, les pays se tournent vers la dette
extérieure pour faire face à leurs besoins en dépenses. La
dette extérieure est recherchée tant par les pays
développés, que par les pays en développement -(Curry,
1979 ; Gordon et Guerron, 2018).
Selon Mweni, Njuguna et Oketch (2016), l'emprunt
extérieur est devenu indispensable dans le monde moderne. En ce sens
qu'il complète l'épargne intérieure et permet aux pays de
mener des activités productives ''(Ezeabasili, Isu et Mojekwu,
2011 ; Raffinot, 1991). Lee et Thampapillai (2016) affirment que l'emprunt
extérieur est souhaitable et peut fournir le financement
nécessaire à une croissance économique
accélérée, à condition qu'il soit canalisé,
pour accroître la capacité productive de l'économie et
promouvoir la croissance et le développement économique. Nelasco
(2012) ajoute que le processus de formation du capital et d'industrialisation
nécessite de lourds investissements dans les infrastructures telles que
les routes, les lignes de chemin de fer, les canaux d'irrigation et les
centrales électriques, qui obligent le gouvernement à rechercher
des emprunts extérieurs. L'industrialisation rapide nécessite
l'importation massive de biens d'équipement tels que des machines et des
équipements et un savoir-faire technique de l'étranger.
Dès lors, les gouvernements doivent emprunter des sommes importantes
à l'étranger pour combler le déficit de la balance des
paiements, causé par des importations importantes (Malcolm, Shaw et
Dominique, 1995).
Au contraire, lorsque la dette extérieure
n'est pas viable, elle constitue un risque pour la croissance économique
et la prospérité d'un pays (Pattillo, Poirson et Ricci,
2002 ; Nguyen, Clements et Bhattacharya, 2003 ; -Kumar et Woo, 2010).
Toutefois, une dette extérieure élevée n'implique pas
nécessairement une croissance économique lente, mais plutôt
l'incapacité du pays à faire face à ses obligations en
matière de dette. En tant que tels, les pays doivent utiliser la dette
de manière productive et créer des emplois pour accroître
leurs recettes et assurer le service de leur dette de manière
appropriée. Traditionnellement, l'effet de la dette extérieure
est examiné en évaluant des indicateurs externes tels que les
ratios de la dette au PIB et des indicateurs macroéconomiques tels que
le PIB, l'inflation, les taux d'intérêt, les réserves de
change, la balance commerciale et le niveau des investissements (Shabbir,
2009). Ce faisant, avec l'accumulation de la dette, les frais de service de la
dette augmentent et constituent une menace pour la stabilité des
économies. De plus, un service de la dette élevé peut
entraîner un surendettement (Pattillo, Poirson et Ricci, 2002 ;
Serrão, 2016 ; Atangana Ondoa, 2017).
De l'analyse précédente, il
apparaît que la bonne gestion de la dette extérieure est une
condition sine qua non pour atteindre la performance des
économies d'Afrique subsaharienne. Celle-ci se caractérise par un
régime politique démocratique plus ouvert, un niveau de
corruption faible dans les institutions, la définition et la protection
des droits de propriété, etc. Tout cela est conforme à
l'agenda 2063 dont l'une des aspirations est de faire de l'Afrique un continent
où les valeurs, les pratiques démocratiques, les principes
universels des droits de l'homme, l'égalité entre les hommes et
les femmes, la justice et l'Etat de droit seront pleinement ancrés
(Union Africaine, 2015).
Mais au regard, des Statistiques de la dette
internationale de la 'banque mondiale (2013) ; l'encours combiné de
la dette extérieure des pays d'Afrique subsaharienne est passé de
4 400 milliards de dollars en 2010 à 4 900 milliards de dollars à
la fin de 2011, reflétant des entrées nettes de 464 milliards de
dollars. La dette à court terme a connu la croissance la plus rapide,
augmentant de 18 % en 2011 par rapport à une augmentation de 9 % de
l'encours de la dette extérieure à long terme. La majeure partie
de la dette à court terme était liée au commerce et,
mesurée par rapport aux importations des pays en développement, a
légèrement diminué, passant de 18 % en 2010 à 17 %.
L'encours de la dette à long terme à fin 2011 se répartit
de façon assez équilibrée entre la dette garantie par
l'État (51 %) et la dette envers des emprunteurs privés non
garantis (49 %), bien que cette dernière ait augmenté deux fois
plus vite que la première en 2011 (12 % contre 6 %). Il s'agit d'un
revirement complet par rapport à 2010, alors que la dette publique
à long terme et la dette garantie par l'État avaient
augmenté à un taux deux fois plus élevé que la
dette privée non garantie. L'encours de la dette des pays en
développement est resté modéré, représentant
en moyenne 22 % du RNB et 69 % des recettes d'exportation, et les risques
liés au fait que la dette à court terme représentait 26 %
de l'encours de la dette à fin 2011 ont été
atténués par les réserves internationales. La crise
économique mondiale a contraint certains pays en développement
à puiser dans leurs réserves internationales mais, globalement,
les pays en développement ont enregistré une accumulation de
réserves internationales depuis le début de la crise :
équivalant à 121 % de l'encours de la dette extérieure
à fin 2011 (FMI, 2014).
Si l'on s'en tient à l'analyse
précédente, la question de la dette extérieure en Afrique
subsaharienne se pose avec acuité d'autant plus que le continent s'est
plus que jamais engagé sur le chemin du développement (Odedokun,
1995). Dès lors, la croissance économique et la stabilité
économique se positionnent comme des instruments importants pour
permettre à l'Afrique d'atteindre ses objectifs de développement.
Toutefois, son niveau actuel est loin d'être satisfaisant. D'ailleurs,
les études ont montré que dans les années 80 la croissance
économique s'est réduite pour les pays fortement endettés
en Afrique (Raffinot, 1991). De même, s'agissant de la dette à
moyen et long terme contractée ou garantie par l'état, la
composition de ces engagements, est tout aussi importante que leur montant.
Ainsi, une forte proportion de la dette est due aux marchés de capitaux
privés, surtout dans des pays à revenu intermédiaire
d'où 70% pour les exportateurs de pétrole et 33% pour les
importateurs de pétrole. Cependant, la part de marchés
privés n'est pas négligeable ; non plus pour un certain nombre de
pays à faible revenu, dont le Niger, le Congo, le Malawi, le
Bénin, Madagascar, le Togo et le Kenya. Les crédits obtenus sur
ces marches représentent 9% du total de la dette des pays semi-arides et
14 % de celle des autres pays à faible revenu et la part des
crédits fournisseurs n'est que de 4 % pour l'ensemble de l'Afrique
subsaharienne (FMI, 2018).
Les limites relevées
précédemment en matière de dette extérieure peuvent
expliquer le faible niveau de compétitivité des économies
d'Afrique subsaharienne. Toutefois, certains paradoxes entre les régions
et même au sein de l'Afrique nous amènent à nous interroger
non pas sur la pertinence du lien entre dette extérieure et performance
économique, mais sur les dimensions de la dette extérieure qui
auraient le plus d'influence sur cet agrégat. A cet égard, quand
on analyse la dette des pays d'Afrique subsaharienne en fonction de leur
encours, l'Afrique du Sud est sans conteste le pays le plus endetté. Sa
dette, s'élevant à 103 894 milliards FCFA (158 milliards d'euros)
est sans comparaison avec celle de l'Angola (27 883 milliards FCFA soit 42.5
milliards d'euros) pourtant 2e pays subsaharien le plus endetté.
Première puissance économique du continent africain, la dette du
Nigéria n'est que de 16 705 milliards FCFA (25.5 milliards d'euros).
Elle dépasse cependant celle de l'Ethiopie (11 556 milliards FCFA), du
Kenya (10 533 milliards FCFA), du Ghana (10 165 milliards FCFA) et la Tanzanie
(8 239 milliards FCFA)3(*)(Banque Mondiale, 2018).
Toutes ces argumentations nous conduisent
à la question suivante : la dette extérieure
favorise-t-elle la performance économique en Afrique
subsaharienne ?
De façon spécifique :
· La dette extérieure améliore-t-elle la
croissance économique en Afrique subsaharienne ?
· La dette extérieure contribue-t-elle à la
stabilité économique en Afrique subsaharienne ?
3. Objectifs de recherche
Notre travail de recherche vise essentiellement
à mettre en évidence l'influence de la dette
extérieure sur les performances économiques
en Afrique subsaharienne.
Plus précisément, il s'agira d'évaluer :
· L'influence de la dette extérieure sur la
croissance économique en Afrique subsaharienne.
· L'influence de la dette extérieure sur la
stabilité économique en Afrique subsaharienne.
4. Hypothèses de recherche
Afin d'atteindre les objectifs
susmentionnés, nous formulons l'hypothèse principale que
ladette extérieure améliore la performance
économique en Afrique subsaharienne.
Pour mieux analyser ces effets, cette hypothèse peut
être subdivisée en deux sous hypothèses spécifiques
:
· H1 :Le stock de la dette
extérieure, la balance commerciale et les IDErelancent la croissance
économique en Afrique subsaharienne.
· H2 :Le service de la dette
extérieure, le stock de la dette extérieure et les
investissements directs étrangers améliorent la stabilité
économiqueen Afrique subsaharienne.
5. Intérêt de la
recherche
Notre étude comporte deux
intérêts :
· Un intérêt social en ce sens qu'elle
soulève les problèmes de dette extérieure pouvant
créer des distorsions sociales ;
· Un intérêt économique en cela que
cette étude s'attèle à compléter la
littérature économique sur les problèmes de gestion de la
dette extérieure.
La présente étude entend donc non seulement
à partir des résultats que nous obtiendrons, montrer dans quelle
mesure la bonne gestion de la dette extérieure contribue à une
bonne santé économique mais aussi de donner quelques
recommandations en termes de politique économique.
6. Revue de la littérature
L'effectivité de l'influence de la dette
extérieure sur les performances économiques dans un pays, ne fait
plus véritablement l'objet d'un débat au sein de la
communauté scientifique. Toutefois, les canaux de transmission à
partir desquels la dette extérieure permet de booster les performances
économiques en général d'un pays, restent sujets à
controverse. Ainsi, la présente revue de la littérature a pour
but de présenter les principaux arguments théoriques et
évidemment empiriques qui montrent l'influence de la dette
extérieure sur les performances économiques dans un pays. Pour ce
faire, nous ferons une brève revue de la littérature sur le
rôle de la dette extérieure dans l'accroissement de la production
des biens et services d'une part et d'autre part, celle relative à son
rôle dans la stabilité des économies.
6.1) Dette extérieure et
croissance économique
Il existe de nombreux travaux sur la relation
liant dette extérieure et croissance économique, parmi lesquels
on peut citer la théorie du surendettement. Il y a surendettement
lorsque l'encours de la dette extérieure d'un pays dépasse sa
capacité de remboursement avec une certaine probabilité future,
de sorte que le service de la dette attendu dépend de plus en plus du
niveau de production du pays (Atangana Ondoa, 2017). Cela signifie qu'une
partie du rendement des investissements est utilisée pour le service de
la dette(Fonchamnyo, 2009). Ainsi, on estime que l'annulation de la dette
extérieure encouragera la croissance économique et
l'investissement (Rajan et Subramanian, 2008). Le service de la dette est donc
considéré comme une taxe implicite, ce qui décourage
l'investissement et étouffe la croissance économique -(Sachs et
Williamson, 1985 ; Krugman, 1988 ; Grossman et Helpman, 1989 ;
-Borensztein, 1990).
Le fardeau de la dette extérieure est la
préoccupation de l'école de pensée seuil qui met l'accent
sur la relation non linéaire entre dette et croissance (Calvo, 1998b).
Il établit un lien entre la dette ; la croissance et le
problème de la fuite des capitaux, où la croissance diminue
lorsque le niveau d'endettement est élevé -(Saheed, Sani et
Idakwoji, 2015). En ce sens, que la baisse de la croissance est due à
l'augmentation de la charge fiscale distorsive sur le capital nécessaire
pour assurer le service de la dette. Fait, conduisant à un taux de
rendement du capital plus faible, des investissements plus faibles et une
croissance plus faible. Ainsi, les régimes à faibleendettement
ont un taux de croissance plus élevé et un niveau d'endettement
moins élevé ; le lien de croissance considère la
dette extérieure comme un afflux de capitaux ayant un effet positif sur
l'épargne et l'investissement intérieurs et donc sur la
croissance qui conduit à la réduction de la pauvreté par
un ciblage approprié de l'épargne et des investissements
intérieurs (Calvo, 1998a ; Calvo, 1998b ; Calvo et Reinhart, 2002).
Un des points qui suscitent le plus de débat,
concernant l'impact de la dette extérieure sur la croissance
économique est l'épargne intérieure. A cet effet, une
première approche consiste à concevoir, que l'endettement
extérieur permet de réaliser les investissements que
l'épargne intérieure ne peut financer (Oliveira Martins et
Plihon, 1990). Hors, le recours à l'épargne intérieure
aurait tendance à fléchir, en ce sens que l'effet sur la
croissance serait nul et les influences à long terme négatives,
puisque les comportements d'épargne auraient été
affecté de façon défavorables -(Griffin et Enos, 1970). A
contrario, Sachs et Williamson (1985) ; -Deshpande (1997) ; -Krugman
(1988) ; Grossman et Helpman (1989) affirment qu'au-delà d'un
certain point, un niveau élevé de dette extérieure agit
comme une taxe marginale sur l'investissement, réduisant ainsi le taux
de rendement anticipé du capital après taxe.
Un autre aspect par lequel la dette
extérieure est susceptible d'influencer la croissance économique
dans un pays, est les contraintes de liquidité. En ce sens que, les
contraintes de liquidité résultant des paiements du service de la
dette peuvent également affecter la croissance, car les paiements du
service de la dette peuvent évincer l'investissement et entraîner
des hausses des taux d'imposition et d'intérêt (Cohen, 1995 ;
Fosu, 1996 ; Pattillo et al, 2011). En outre, les paiements au titre du service
de la dette réduisent les montants disponibles pour le
développement de l'infrastructure, la formation de capital humain et les
importations qui sont essentiels pour la production, ce qui réduit
encore la croissance (Aizenman et Lee, 2007 ; Soydan et Bedir, 2015). Pour les
pays à faible revenu, les paiements au titre du service de la dette
peuvent avoir des effets négatifs sur la capacité des
gouvernements à financer des programmes de dépenses sociales
(santé, éducation et programmes sociaux) tandis que pour les pays
qui dépendent des minéraux et des produits agricoles, le service
de la dette peut entraîner un taux croissant d'épuisement des
ressources naturelles (Ebi, Abu et Clemant, 2003).
Un autre élément fondamental
lorsqu'on veut analyser l'influence de la dette extérieure sur la
croissance économique concerne l'incertitude du régime politique.
L'incertitude quant aux politiques et aux perspectives peut décourager
les entrées de capitaux tout en favorisant la fuite des capitaux et
affecter négativement la production (Allesina et Tabellini, 1989). En
outre, Soydan et Bedir (2015) soutiennent que l'incertitude fausse les choix
d'investissement, ce qui conduit à une mauvaise répartition et au
retrait des investissements. Dans un environnement incertain, les
décisions d'investissement sont susceptibles d'être à court
terme et à faible risque. Cette mauvaise répartition se traduit
par une baisse de l'efficacité et de la productivité globales du
capital, ce qui entraîne un ralentissement de la croissance (Serven et
Solimano, 1993).
Des études empiriques ont
été menées pour déterminer la pertinence de la
dette extérieure comme facteur explicatif de la croissance
économique. Utilisant des données annuelles sur un panel de 17
pays à revenu intermédiaire sur une période de 1980-2011
avec le GMM comme modelé d'estimation, Pattillo, Poirson et Ricci (2002)
parviennent à la conclusion selon laquelle la dette extérieure
est efficace sur la croissance économique jusqu'à un seuil
évalué à 40% du PIB. Un résultat similaire avait
déjà été obtenu par Nguyen, Clements et
Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette
extérieure sur la croissance de 55 pays à faible revenu sur une
période de 1970 à 1999. Utilisant un modèle GMM, ils
parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est compris
entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation
au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour
la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point
de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2
point. A partir d'un modèle à effets fixes sur un panel constitue
de 92 pays à faible revenu sur la période 1990-2007, -Panizza et
Presbitero (2014) révèlent que l'impact économique d'une
augmentation de niveau de la dette au-delà de 30% de PIB, entraine une
réduction de croissance de l'ordre de 1,6%. Résultat, obtenu en
utilisant un modelé GMM sur 20 économies avancées sur la
période 1946-2009. C'est toujours en ce sens que, Cecchetti, Mohanty et
Zampolli (2011) qui à partir d'un modèle en coupe transversale
sur un panel de 18 pays de OCDE, ont montré sur une période de
1980-2005, que si la dette extérieure n'est pas très
élevée, elle encourage la croissance économique et
stabilise le secteur financier mais au-delà d'un certain seuil,
l'augmentation de la dette privée peut avoir des impacts
négatifs.
Sans parvenir à mettre en évidence
une influence positive de la dette extérieure sur la croissance
économique, Eichengreen et Portes (1985) révèlent qu'un
endettement excessif et le défaut de paiement tendent à
réduire le taux de croissance réelle et la
crédibilité de l'Etat. Ce résultat est obtenu, en
utilisant un GMM sur un panel de 30 pays en voie de développement sur
une période allant de 1923 à 1930. Ce résultat est
similaire à celui de Cunningham (1993), qui a étudié la
relation entre le fardeau de la dette extérieure et la croissance
économique de 16 pays pour la période 1971-2007. Il montre que la
croissance du fardeau de la dette d'un pays a un effet négatif sur la
croissance économique. Ainsi, lorsqu'un pays est important pour les
étrangers, cela affecte négativementà la fois la
productivité du travail et du capital.Utilisant l'estimateur GMM, -Kumar
et Woo (2010) ont cherché à déterminer l'effet de la dette
extérieure sur la croissance économique. Leurs résultats
suggèrent, qu'une augmentation de 10 points du niveau de dette initiale
sera associée à un ralentissement de la croissance en terme
réel de 0,26% par an. Ce résultat est obtenu sur un panel de 38
pays en voie de développement sur une période allant de
1970-2007.
6.2) Dette extérieure et
stabilité économique
Tout comme dans le cas de la croissance
économique, l'environnement économique a une influence sur la
stabilité économique d'un pays. A cet égard, le
déficit public a des effets négatifs non seulement sur le volume
des investissements domestiques, mais aussi sur la structure de toute
l'économie. Il est donc à l'origine du financement
extérieur créateur d'endettement (Baré, 2001). En ce sens,
qu'un niveau de dette très élevé aggrave
considérablement le déficit public (Adam et Bevan, 2005).
Certains auteurs ont également montré, que toute nouvelle dette
est émise pour couvrir à la fois le déficit public nouveau
et les intérêts de la dette (Artus et Morin, 1991). Delors, pour
mieux gérer la dette extérieure les Etats doivent d'abord
procéder à un assainissement de leurs finances publiques.
La dépréciation en monnaie
nationale par rapport à la monnaie étrangère dans laquelle
la dette est libellée accroît la valeur de l'encours de la dette
extérieure dans la même proportion et entraîne une perte en
capital en monnaie nationale (Alam et Taib, 2013). A cet égard, si la
tendance à la dépréciation du taux de change est rapide,
elle augmentera également l'intensité des pertes en capital
lorsqu'un pays s'acquitte de ses obligations au titre du service de sa dette
extérieure. Par conséquent, le rôle du taux de change est
vital pour un pays en cas de dette extérieure. -Calvo et Reinhart (2002)
observent que le dépassement du taux de change s'explique par l'ampleur
de la dette libellée en devises d'un pays, l'arrêt soudain des
flux de capitaux et la diminution de la production dans l'économie
nationale. Ainsi, pour de nombreux pays pauvres très endettés
(PPTE), la dette extérieure représente plus de deux fois leur PNB
et le service de la dette absorbe une grande partie des rares devises
étrangères (Asiedu, 2005 ; Atangana Ondoa, 2017). Une
croissance positive de la dette extérieure se traduit par une
augmentation du service de la dette extérieure qui entraîne une
augmentation de la demande de devises étrangères, ce qui
entraîne une hausse du prix de la monnaie dans laquelle la dette est
libellée. Une appréciation en monnaie étrangère
dans laquelle la dette est libellée augmentera le niveau de la dette
extérieure en termes de monnaie nationale (Khor, 1998).
Le déficit budgétaire est la
condition préalable à l'accumulation de la dette publique,
puisque la question des engagements publics découle
généralement de la nécessité de financer
l'écart entre les recettes ordinaires et les dépenses totales
-(Blejer et Cheasty, 1991). Ce faisant, pour financer le déficit
budgétaire élargi, les gouvernements devront emprunter
auprès de sources privées nationales ou étrangères
(Ramsay et Sobel, 2011). Le déficit budgétaire diminue ainsi, la
solvabilité des gouvernements en raison des tendances inflationnistes
attendues dans l'économie (Alam et Taib, 2013). Par conséquent,
l'acquisition de la dette devient coûteuse car les investisseurs exigent
une prime de risque sur leur investissement -(Krugman, 1988). Il en
résulte une pression à la hausse sur les paiements
d'intérêts, de sorte qu'en l'absence d'excédent primaire
dans le budget, une augmentation des paiements d'intérêts conduit
à une nouvelle accumulation de la dette (Rajan et Subramanian, 2008).
Les encours de dette élevés sont
associés à une inflation élevée et volatile. A cet
égard, le niveau élevé de l'encours de la dette
accroît les risques de défaillance, de
rééchelonnement et la volatilité des entrées
futures de capitaux (Mweni, Njuguna et Oketch, 2016). Pour Presbitero et Arnone
(2006), l'encours de la dette a un effet sur la performance économique
via l'incertitude associée à son effet sur l'inflation. En effet,
la dette extérieure crée un problème aigu de
surendettement parce que les pays en développement disposent d'une gamme
beaucoup plus restreinte d'outils de réduction de la dette (Reinhart,
Reinhart et Rogoff, 2012). Ainsi, le surendettement est lié à
l'incertitude et à l'instabilité économiques et oblige les
gouvernements à adopter des politiques financièrement
répressives pour maîtriser l'inflation afin de répondre aux
besoins financiers par seigneuriage, et réduire les dépenses
publiques en intérêts payés sur la dette publique (Hwang,
Chung et Wang, 2010 ; -Atique et Malik, 2012 ; Assibey-Yeboah et
Mohsin, 2014).
Le développement du secteur financier est
indispensable à celui du commerce extérieur. Il joue par
conséquent, un rôle essentiel sur les variations des prix ou des
quantités des produits importées ou exportées. Toutefois,
s'il n'est pas bien encadré par des règles efficaces, le
développement financier peut être la source des perturbations des
termes de l'échange (FMI,2016) ; fait pouvant engendre a un endettement.
De même, toute augmentation de la production et des exportations seront
transfères à l'extérieure pour honorer le paiement de la
dette extérieure -(Deshpande, 1997 ; -Serven et Solimano, 1992).
Des lors, si les pays débiteurs n'honorent pas au payement de leurs
dettes, les paiements de celles-ci deviennent, liés à leurs
performances économiques -(Naya, 1986 ; Savvides, 1992 ;
-North, 1994 ; Niroomand et Hamvi, 1995).
Plusieurs études ont été
entreprises pour tester la validité empirique des différentes
approches théoriques développées
précédemment. Ainsi, à partir d'une régression en
panel sur 25 pays de l'OCDE pour la période 1970-2007, Cheung (2013)
montre qu'une augmentation de 1 point de pourcentage de la dette
extérieure nette en pourcentage du PIB est associée à une
hausse des taux d'intérêt réels à long terme de 1,3
point de base. En particulier, cet auteur trouve qu'aucun effet statistiquement
significatif sur les taux d'intérêt de la dette publique n'a
été constaté compte tenu de l'exclusion de l'effet
extraordinaire de la crise financière. Un résultat similaire
avait déjà été obtenu par Rose (2010) lorsqu'il
analysait l'impact de la dette extérieure sur les taux
d'intérêt réels de 20 économies avancées sur
la période 1980-2007. Utilisant un modèle en donnée de
panel, il parvient au résultat selon lequel les taux
d'intérêt sont sensibles aux positions nettes d'investissements
internationaux et qu'une augmentation de 1 point de pourcentage du ratio dette
extérieure nette / PIB sera généralement associée
avec une augmentation de 2 points de base des taux d'intérêt
réels. De même, Lane et Milesi-Ferreti (2001) ont mis en
évidence une relation inverse entre les taux d'intérêt sur
les obligations d'État et avoirs extérieurs nets, de sorte qu'une
augmentation de 20 points de pourcentage du rapport entre les engagements
extérieurs nets et les exportations est associée à une
augmentation de 50 points de base de taux d'intérêt
réels.
A partir d'un modèle à effets fixes
sur un panel constitué de 39 pays d'Afrique, d'Asie et d'Europe sur la
période 1971-1999, -Calvo et Reinhart (2002) ont relevé que le
dépassement du taux de change s'explique par l'ampleur de la dette
libellée en devises d'un pays, l'arrêt soudain des flux de
capitaux et la diminution de la production dans l'économie nationale.
Cependant, Alam et Taib (2013) à partir des données en coupe
transversale pour 15 pays en développement d'Asie sur la période
1971-2000 ; parviennent à établir que la dette
extérieure est positivement liée au déficit
budgétaire, au déficit de la balance courante et à la
dépréciation du taux de change. Les résultats similaires
ont été obtenu par : Claessens, Oks et Wijnbergen
(1989) ; Siregar et Pontines (2005) ; Reinhart, Reinhart et Rogoff
(2012) ; Reinhart (2015).
7. Méthodologie
En vue de tester nos hypothèses, notre
méthodologie a consisté d'une part à faire une analyse
descriptive et d'autre part à procéder à une analyse
économétrique. L'influence de la dette extérieure sur la
croissance économique en Afrique subsaharienne a été mise
en évidence à travers un modèle en panel dynamique
estimé par la méthode des moments
généralisés en systèmes (GMM) de Arellano-Bover
(1995)/Blundell-Bond (1998). Quant à l'influence de la dette
extérieure sur la stabilité économique, nous avons fait
recours à la méthode des doubles moindres carrés (DMC).
Pour cette dernière, nous avons dû effectuer au préalable
un test de spécification dit test de Hausman pour décider de la
forme du modèle à retenir. Le plus intéressant avec ces
deux méthodes est qu'elles permettent de corriger d'éventuels
problèmes d'endogenéité. Par ailleurs, les données
utilisées dans le cadre de notre travail proviennent des sources
secondaires. Il s'agit des Worldwide Governance Incators (WGI 2018) et des
World Development Indicator (WDI 2018) pour les indicateurs de la dette
extérieure et des variables macroéconomiques ; en ce qui concerne
les données sur les IDE, nous avons eu recours à la base de la
CNUCED et celles relatives aux investissements domestiques proviennent de la
base de données du FMI (ICSD 2015). Notre champ d'études couvre
tous les pays d'Afrique sur la période 2002-2017. Toutefois, compte tenu
de l'absence de données sur certains pays, ils ont été
retirés de notre échantillon. Ces pays sont : le Djibouti,
l'Erythrée, le Lesotho, le Libéria, Sao Tomé et Principe,
les Seychelles, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud.
8. Organisation du travail
La bonne gestion de la dette extérieure
d'un pays, peut booster ses performances économiques. Compte tenu, de
l'importance des indicateurs de performances économiques dans le
processus de développement d'un pays, nous avons tenu à analyser
les facteurs qui peuvent permettre leur accroissement. En particulier, dans le
cadre de notre travail, nous nous intéressons à la dette
extérieure. En outre, bien qu'intégrant plusieurs dimensions,
nous avons trouvé judicieux de traiter conjointement ses dimensions
solvabilité et soutenabilité pour éviter de tomber sur la
problématique des variables omises. Ainsi, tout en tenant compte de leur
spécificité, nous avons opté pour un plan à deux
parties à savoir :
Partie I :Dette extérieure et Croissance
économique en Afrique Subsaharienne.
Partie II :Dette extérieure et
Stabilité économique en Afrique Subsaharienne.
PREMIERE PARTIE :
DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
La croissance économique considérée comme
l'un des quarts angles du carré magique de Kaldor revêt une
importance indéniable en tant qu'objectif de politique
économique. L'un des principaux avantages d'une bonne croissance
économique est qu'elle génère au niveau des
investissements, et par effet de domino une baisse du chômage et plus de
recettes fiscales pour l'Etat qui seront réinvestis dans
l'économie, empilant encore plus positivement l'évolution de la
croissance économique (Mankiw, 2010).
C'est davantage ce dernier critère qui fait
la particularité de la croissance économique. Non seulement ils
contribuent à la formation brute de capital des pays mais aussi, ils ont
des effets de débordements sur les autres secteurs d'activité.
Malheureusement, les statistiques
présentent une inégale répartition des
taux de croissance économique à travers le monde. S'il est
avéré que leur niveau en Afrique Subsaharienne a augmenté
depuis le début des années 2000, force est de constater que cette
région possède néanmoins les plus faible taux de
croissance dans le monde. D'après les données de la CNUCED
(2018), on observe que les taux de croissance économique en Afrique
subsaharienne sont passés de 1,83 ; 1,99 et 4,49 % du PIB en
2002, 2003 et 2004 respectivement à environ 0,87 ; 0,79 et 1,26 %
du PIBen 2015, 2016 et 2017 respectivement. Dans le même temps,
l'évolution des taux de croissance économique en Amérique
Latine et Caraïbes a été de 169,15, 168,78 et 158,20
milliards de dollars en 2013, 2014 et 2015 contre 51,77 ; 39,58 et 59,86
milliards de dollars pour les trois premières années. L'Asie de
l'Est, qui est devenue la première destination des IDE dans le monde, a
reçu environ 431, 468 et 541 milliards de dollars en 2013, 2014 et 2015
respectivement.
Cette difficulté à laquelle font
face les pays d'Afrique subsaharienne dans l'atteinte et le maintien des taux
de croissance comme celui de 2010, qui garantirait une meilleure condition de
vie à leurs citoyens, nous pousse à nous interroger sur le
rôle joue par la dette extérieure dans l'évolution du taux
de croissance de ces économies. D'où la justification de notre
travail. Pour ce faire, cette présente étude s'articule en deux
parties :
Chapitre 1 : Analyse Théorique de la relation
Dette extérieure et croissance économique
Chapitre 2 : Analyse Empirique de la relation Dette
extérieure et croissance économique en Afrique
subsaharienne
CHAPITRE I :
ANALYSE THEORIQUE DE LA
RELATION DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION
L'atteinte d'une croissance économique
à deux chiffes est devenue depuis quelques années l'objectif
phare des économies africaines. Dans cette optique l'ensemble des
gouvernements du continent ont commencé à mettre en place un
ensemble de réformes pour réduire ou éliminer dans leurs
pays respectifs toutes les entraves spécifiques à l'atteinte de
cet objectif notamment à travers plusieurs mesures parmi lesquels, la
lutte contre la corruption, l'amélioration du climat des affaires,
l'élaboration d'un plan de croissance qui a été
communément appelle le document de stratégie pour la croissance
économique, la gestion de la dette extérieure. Ainsi, en ce qui
concerne la dette extérieure, ses effets sur la croissance ont fait
l'objet d'une attention particulière en ce sens que lesarguments selon
lesquels l'endettement extérieur favorise la croissance impliquent
généralement que l'aide étrangère joue un
rôle complémentaire à l'épargne intérieure et
donc à la mobilisation des ressources, à l'accumulation de
capital et à l'industrialisation. En revanche, ceux suggérant une
relation négative entre l'endettement extérieur et la croissance
soulignent à quel point l'épargne intérieure est
évincée par le flux de l'aide étrangère.
Parler de la dette extérieure revient ici
donc à se focaliser sur le rôle qu'elle joue dans
l'évolution du taux de croissance des économies. Aussi,
l'objectif du présent chapitre est de mettre en évidence
l'influence de la dette extérieure sur la croissance économique.
En particulier, il s'agit de montrer sur le plan théorique les effets de
la dette extérieure sur la croissance économique. Pour ce faire,
nous présenterons dans un premier temps les effets de la
solvabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique (Section I) et dans un second temps, nous analyserons les
effets de la soutenabilité de la dette extérieure sur la
croissance économique (Section II).
SECTION I : INFLUENCE DE LA
SOLVABILITE DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La solvabilité est source de croissance
économique. Elle vise à créer un environnement
macroéconomique, un cadre institutionnel et juridique propice à
l'investissement, à la création d'emplois, à une gestion
efficace et efficiente des ressources publiques.Cette approche, qui fonde la
vision des pays riches, des institutions financières internationales
(IFI) et des économistes orthodoxes, envisage un traitement de la dette
dont le but unique est de permettre aux créanciers de
récupérer la plus grande partie des sommes prêtées,
étant entendu que les effets de la crise d'endettement empêchent
les pays débiteurs de rembourser la totalité de leurs dettes
(Berr et Combarnous, 2005 ; Berr, Combarnous et Rougier, 2008). Dans cette
optique, de nombreux arguments s'élèvent en faveur de la mise en
oeuvre de réformes économiques qui doivent contribuer à
garantir la « liberté économique » puisque
celle-ci a des effets positifs sur la croissance économique (De Haan et
Sturm, 2000 ; Bengoa et Sanchez-Robles, 2003). Dès lors, cette section
se présentera comme suit : en premier lieu, nous montrerons
l'impact du stock et du service de la dette extérieure sur la croissance
(I.1) ; en second lieu, nous analyserons les effets de l'incertitude de
l'endettement extérieur sur la croissance économique (I.2).
I.1/ Les effets du stock et du
service de la dette extérieure sur la croissance économique
Réduire les coûts inhérents aux
investissements dépend fortement du « climat des
affaires » qui prévaut dans une économie. Autrement
dit, plus l'environnement économique d'un pays est stable, plus les
investisseurs étrangers seront incités à y réaliser
les activités, et à l'opposé, plus cet environnement est
instable, moins ces investisseurs y effectueront des investissements (Globerman
et Shapiro, 2002). Dans la présente sous-section, nous discuterons de
la pertinence du stock de la dette extérieure ainsi que du service de
la dette extérieure sur la croissance économique.
I.1.1. Les effets du stock de
la dette extérieure sur croissance économique
La gestion du stock de l'endettement externe est un
problème qui touche toutes les sociétés. En ce sens qu'une
accumulation de lourdes dettes a des effets pernicieux sur les performances
économiques notamment la croissance (Patillo et al, 2002). A cet
égard, il n'existe pas de consensus quant aux canaux d'influence du
stock de la dette extérieure sur le développement des pays
notamment son incidence sur la croissance. Néanmoins, les principaux
arguments pour l'une ou l'autre approche reposent sur le fardeau de la dette
etlesconsolidations budgétaires expansionnistes qu'elle induit.
a) Surendettement et croissance
économique : « Debt overhang theory »
Les arguments théoriques favorables
à la réduction de la dette extérieure des pays en
développement reposent sur l'idée selon laquelle ces pays font
face à une situation de surendettement « debt overhang ».
Selon J.Sachs (1989), le surendettement est
analogue à la situation d'une entreprise insolvable non
protégée par les lois de la faillite. Dans ce cas, les
créanciers prennent des actions antagoniques pour se servir sur la
valeur restante des actifs, préjudiciables à la survie de
l'entreprise. Ainsi, le service de la dette agit comme une taxe
désincitative à la production. A cet effet, il existe un seuil
optimal d'endettement pour lequel tout supplément marginal d'endettement
conduit à une réduction importante de l'investissement et le
débiteur aurait intérêt à ne pas rembourser la
dette. Cela signifie que les emprunts supplémentaires vont
décroître la probabilité de rembourser. D'où la
notion de « debt overhang » (le fardeau virtuel de la dette). La
théorie du surendettement considère qu'une dette
élevée qui se révèle difficile ou impossible
à rembourser exerce des effets désincitatifs sur le pays
débiteur à entreprendre des réformes favorables à
l'investissement et / ou à la croissance économique.
A cet égard, le surendettement
désigne couramment l'existence d'un encours important de dette
extérieure ayant des conséquences négatives sur
l'investissement et la croissance. Les investisseurs s'attendront à une
hausse des impôts actuels et futurs pour permettre le nécessaire
transfert des ressources à l'étranger. La réduction
anticipée du rendement après impôts des investissements
privés et l'utilisation d'une part croissante de l'épargne
intérieure aux fins du service de la dette ont pour effet
d'évincer l'investissement intérieur et de décourager
l'investissement étranger. Ces effets peuvent également motiver
la fuite des capitaux, les propriétaires cherchant à
protéger la valeur de leurs avoirs en profitant d'occasions
d'investissement plus alléchantes à l'étranger (Deppler et
Williamson, 1987).
Cependant, Corden (1988) démontre qu'un
allégement décidé de façon exogène par les
créanciers peut, dans certaines circonstances, augmenter les incitations
du débiteur à entreprendre des réformes, et évite
la possibilité qu'il recourt à un défaut de remboursement,
qu'il assimile à un « allégement endogène »,
c'est-à-dire décidé par le débiteur. Cette
même idée a été développée par Krugman
(1988) qui démontre qu'en augmentant l'incitation d'un pays
surendetté à entreprendre des réformes économiques,
les créanciers pourront voir la valeur de leurs créances sur le
marché secondaire s'améliorer car les perspectives de
remboursement du débiteur auront augmentées. En ce sens, l'effet
possible d'une désincitation en termes de réformes
économiques risque d'être plus sérieux pour les pays
à faible revenu et très endettés où les distorsions
structurelles profondes et la gestion macroéconomique inadéquate
(combinées à un accès limité aux marchés
étrangers des capitaux privés) font déjà obstacle
à une réforme soutenue (Elbadawi,Ndulu et Ndung'u, 1997). Il est
ainsi possible d'affirmer qu'au-delà d'un certain niveau, l'accumulation
des dettes extérieures décourage l'investissement et ralentit la
croissance.
Au regard, des effets du surendettement sur la
croissance mais aussi sur les capacités de remboursement des pays
à faible revenu, certains soutiennent l'idée de la
nécessité des allègements de la dette, la pertinence d'une
telle stratégie a été relativisée par certains
auteurs qui voient que l'accumulation de la dette n'est pas la cause mais la
conséquence d'une faible croissance (Bulow et Rogoff, 1990), ou que la
réduction de la dette ne serait pas suffisante pour rétablir
l'investissement et la croissance (Easterly et Levine, 2003 ; Asiedu, 2003).
Ainsi, une dette élevée est un symptôme plutôt qu'une
cause d'une faible croissance, cette dernière étant le
résultat d'une mauvaise gestion macroéconomique (Bulow et Rogoff,
1990). Pour Easterly et Levine (2002), cette possibilité est encore plus
forte dans les pays en développement caractérisés par une
forte préférence pour le présent. En effet, de son
modèle, l'auteur conclut que les gouvernements de ces pays chercheront
à accumuler de nouvelles dettes une fois que des réductions ont
été obtenues dans l'espoir d'être éligibles à
de nouvelles initiatives en matière d'allégement. L'échec
des schémas dits traditionnels à réduire les ratios
d'endettement dans les pays à faible revenu est une illustration pour
l'auteur de l'existence de ce problème d'aléa moral et du fait
que les allégements accordés n'ont pas réussi à
changer le comportement de certains pays hautement endettés.
b) La neutralité de la dette
extérieure et la croissance économique :
« l'équivalence ricardienne »
La Proposition d'Equivalence de Ricardo soutient
la thèse d'un effet neutre de l'endettement public sur les
agrégats macroéconomiques. En ce sens qu'un titre d'État
représente pour son détenteur certes, un avoir (un actif) mais
constitue pour le contribuable une créance (un passif). Ainsi, en
rendant son détenteur plus riche, tout titre d'État rend
simultanément le contribuable plus pauvre (Barro, 1974). En
conséquence, l'effet net de la détention de ce titre sur la
richesse est neutre puisque globalement les contribuables ne sont ni plus
riches ni plus pauvres.
La paternité du principe
d'équivalence Ricardienne, comme son nom l'indique, revient à
Ricardo mais est attribué à Barro (1974). Il approfondit la
thèse de Ricardo en combinant les thèmes d'évictions et
d'anticipations rationnelles. Selon lui, si le gouvernement finance un
accroissement des dépenses publiques en ayant recours à
l'emprunt, ou s'il abaisse les impôts en laissant la dépense
publique et la masse monétaire inchangées, les agents vont
anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires
ultérieurement pour payer les intérêts de la dette et pour
rembourser le principal. De ce fait, les agents savent a priori que ces deux
modalités de financement sont un recours aux impôts; ils savent
aussi qu'il y aura alourdissement de la dette publique et usage de la taxe
inflationniste. L'accumulation de l'inflation à long terme et
l'augmentation des impôts finiront par rendre peu crédible
l'État. Les agents vont alors se préparer à la purge
fiscale future (Bernheim, 1987 ; Ricciuti, 2003). Ils vont accroître
leur épargne actuelle en prévision des alourdissements futurs des
impôts et ne se considéreront pas plus riches après la mise
en oeuvre de la politique de relance. Il en résultera que cette
politique suivie par le gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur
l'économie, quelles que soient les modalités de financement des
déficits; les effets à long terme sont équivalents.
Cette proposition générale
défend donc l'idée de la neutralité de la dette publique
à long terme. L'idée de la neutralité de l'endettement
public peut paraître assez simple et plutôt intuitive : En effet,
étant donné que toute réduction des impôts courants
(ou encore un déficit budgétaire) implique forcément une
augmentation des impôts futurs, le financement de cette réduction
d'impôt par endettement, ne modifie pas la charge fiscale globale des
ménages. Elle ne fait que différer dans le temps une partie de
cette charge. Ainsi, si les ménages sont en mesure d'intégrer ce
report partiel de leur charge d'imposition de manière efficiente, ils
percevront l'endettement public courant, comme un prélèvement
fiscal futur.
Par ailleurs, et puisque leur charge
d'imposition globale n'a pas été modifiée, les
ménages ne réagissent pas à la politique du déficit
budgétaire financé par endettement public, par un accroissement
de leurs dépenses de consommation. Les ménages
préfèrent épargner la totalité de leur
économie d'impôt pour faire face aux prélèvements
fiscaux futurs engendrés par le remboursement de la dette. Par
conséquence, la diminution de l'épargne publique est
intégralement compensée par une augmentation de l'épargne
privée. L'épargne nationale étant inchangée, les
autres agrégats macroéconomiques le restent aussi.
En définitive, l'essence de
l'argumentation de l'équivalence ricardienne se résume dans les
deux idées fondamentales de la contrainte budgétaire inter
temporelle du gouvernement et de l'hypothèse du revenu permanent
(Elmendorf et Mankiw, 1998 ; Ricciuti, 2003). La contrainte
budgétaire intertemporelle du gouvernement suppose que pour des
dépenses gouvernementales inchangées, un niveau d'imposition
courant relativement bas implique des impôts futurs plus
élevés. En effet, la perception de la part des contribuables de
toute réduction de leur charge d'imposition courante comme étant
un report partiel de cette charge en découle. Par contre,
L'hypothèse du revenu permanent suppose que les ménages
déterminent leur niveau de consommation sur la base de leur revenu
permanent et non pas sur la base de leur revenu courant. Le revenu permanent
est fonction de la valeur actualisée de tous les revenus courants nets
d'impôt. Ainsi, étant donné qu'elle n'affecte pas la valeur
actualisée de la charge fiscale des ménages, une réduction
d'impôt financée par endettement n'a d'incidence ni sur le revenu
permanent ni sur la consommation courante.
Par ailleurs la revue des considérations
théoriques anciennes sur l'endettement, dans un second temps, montre une
grande diversité d'opinion sur les effets de l'endettement et sur son
intérêt de façon générale. Deux grandes
écoles traditionnelles ont dominé ce débat à un
certain moment. Il s'agit de l'école classique avec une vision
assimilant l'endettement à un impôt futur (anticipé par les
agents économiques) et des keynésiens qui voient l'endettement
comme favorisant l'accumulation du capital et la consommation des
générations futures ou présentes Par la suite,
l'idée de la neutralité de la dette publique à long terme,
a été largement étudiée à travers le
principe d'équivalence ricardienne.
I.1.2. Les effets du service de
la dette extérieure et croissance économique
Le financement de l'investissement fait le plus
souvent l'objet de vifs débats au sein de la communauté
scientifique, surtout lorsqu'il s'agit de l'Etat. On distingue deux principales
sources de financement : la mobilisation de l'épargne
intérieure et celle de l'épargne extérieure.
Généralement, l'Etat fait recours au deuxième mode de
financement lorsqu'il est impossible pour lui de lever tous les fonds
nécessaires à la réalisation de ses projets par la seule
épargne intérieure. En ce sens, la dette extérieure
contribue à la croissance économique : telle est la
conception des Keynésiens.
Cependant, plusieurs auteurs ont montré que la dette
extérieure est néfaste à la fois pour les investissements
(privés et publics) et pour la croissance. En effet, s'endetter
aujourd'hui implique un remboursement demain. Dès lors, l'Etat devra
consacrer une partie plus ou moins importante de ses ressources pour
éponger le service et/ou le principal de sa dette. Toutefois, il peut
arriver que ce dernier soit dans l'incapacité d'honorer à ses
engagements : Krugman (1988) parle de « Debt
overhang » qui correspond à la situation pour laquelle la
capacité de remboursement de la dette extérieure tombe en
deçà de la valeur contractuelle de la dette. Selon Cohen (1993),
la relation entre la valeur faciale de la dette et la croissance
économique peut être représentée comme une sorte de
« courbe de Laffer » : il existe un seuil en
deçà duquel toute augmentation de la dette est
bénéfique pour l'économie et une fois ce seuil
dépassé, à mesure que la dette augmente, les
capacités de remboursement de ladite dette diminuent fortement, ce qui
limite le volume des investissements futurs.
a) Structure des dépenses publiques
externes et croissance économiques
Le débat sur la relation entre les dépenses
publiques externes et la croissance économique n'est pas nouveau. Il a
été au centre des préoccupations des économistes
classiques qui voyaient l'intervention de l'Etat dans l'économie par le
biais des dépenses publiques comme une source de
déséquilibre du marché. Pour eux, l'Etat doit se cantonner
à ses fonctions régaliennes de défense, de justice et de
diplomatie et prendre en charge la fourniture des services publics
indispensables à la communauté et qui ne pourraient pas
être fourni par les opérateurs privés.
Cette vision restrictive de l'Etat est aux
antipodes de la pensée keynésienne. Les keynésiens
accordent à l'Etat un rôle prépondérant dans le
processus de la croissance économique par le moyen des dépenses
publiques. Ils insistent sur les effets multiplicateurs associés
à l'augmentation des dépenses publiques ou à la
réduction du taux d'imposition. Ainsi, lorsque le revenu national baisse
et que les dépenses privées diminuent, l'Etat doit soutenir
l'économie en augmentant les dépenses publiques. Cette
augmentation va booster la demande effective, ce qui impacte le niveau de
production et donc de l'emploi. Par contre, lorsque l'Economie est en
surchauffe, l'Etat doit réduire la pression en limitant ses
dépenses.
Les nouvelles théories de la croissance sont
nées avec les travaux précurseurs de Romer (1986) qui insistent
sur le fait que l'accumulation du capital physique dans une entreprise provoque
des effets positifs sur les autres firmes. Par la suite, Romer (1990) va mettre
en évidence l'importance de la recherche et développement qui
provoque des externalités positives sur le reste de l'économie.
Les travaux de Lucas (1988) permettent de soutenir le rôle de
l'investissement en capital humain dans le processus de croissance
économique. A cet égard, l'Etat doit financer les dépenses
d'éducation quand « la productivité sociale est
supérieure à la productivité privée d'une
dépense d'éducation ». En outre, l'Etat doit financer les
infrastructures publiques (Barro et Sala, 1990).
Ces nouvelles théories intègrent
désormais une analyse explicite des déterminants à long
terme de l'augmentation de la productivité qui était
jusque-là ignoré par le modèle de base de Solow (1956). La
gamme des facteurs de production traditionnels prise en compte dans la
formalisation a été élargie à l'effet
d'apprentissage, du capital humain, aux infrastructures publiques, ... Les
conditions techniques d'obtention d'une croissance véritablement
endogène n'ont pas été sous-estimés (les rendements
constant sur les facteurs de production acumulables) ainsi que les effets
externes positifs liés à l'investissement dans les facteurs de
production et le rôle de la connaissance dans la croissance de la
productivité. Ainsi, les modèles de croissance endogène
intègrent les externalités positives ou négatives
liées à l'accumulation des connaissances ou de l'innovation
(Helpman, 1992).
Par ailleurs, Sala-i-Martin, X et Barro (1995)
distinguent les dépenses publiques productives (défense,
éducation, santé, transports et communication) des
dépenses improductives (sécurité sociale, loisirs,
services économiques). A cet égard, beaucoup de travaux sont
faits de nos jours pour comprendre si la composition des dépenses
publiques pourrait alimenter la croissance
b) Défauts de solvabilité et
croissance économique
Un défaut partiel ou total de remboursement
de la dette publique externe, qu'il soit explicite (refus de rembourser les
obligations et réduction subséquente de l'encours de la dette) ou
implicite (par le biais de taux d'inflation élevés, voire d'une
hyperinflation qui diminue sensiblement la valeur de la dette publique
réelle) est un événement extrême influencé
également par la situation financière et politique
générale ainsi que par les comportements et attentes des agents.
La défaillance peut être inattendue, anticipée ou
même auto-générée par les créanciers ; chaque
cas a son propre impact spécifique sur l'économie.
Le défaut de paiement est un choix
politique du gouvernement qui concilie les coûts du défaut avec
ceux de la solvabilité (Gros, 2012 ; Buiter et Rahbari, 2013). Les
conséquences économiques d'un défaut de paiement peuvent
être graves mais concentrées dans le temps, alors que les
avantages de libérer l'économie du fardeau de la dette peuvent se
faire sentir avec le temps. Les aspects comportementaux peuvent jouer un
rôle en termes de croyance des agents à l'égard de
l'efficience passée de la dette, de leurs attentes quant à la
viabilité actuelle et de leur niveau de confiance quant aux
remboursements futurs de la dette, bien qu'ils ne soient pas toujours
considérés comme fondés. En particulier, ils peuvent
s'auto-réaliser, ce qui conduit à la défaillance
réelle qui aurait pu être évitée autrement.
Ainsi, la relation entre le niveau (ou le taux de
croissance) de la dette publique externe, l'augmentation des primes de risque
et les attaques spéculatives est de nature douteuse. Certains chercheurs
ont souligné que la véritable variable explicative est le montant
de la dette extérieure générée par les
déficits importants et persistants de la balance courante (Gros, 2012).
La dette extérieure est souvent considérée comme
l'élément le plus pertinent car elle implique un transfert
réel du débiteur vers le pays créancier. Selon Karagol
(2002), la dette extérieure agit comme une taxe lorsque la situation de
la dette est telle qu'une amélioration de la performance
économique du pays endetté a pour effet secondaire un
remboursement plus élevé de la dette, ainsi le service de la
dette extérieure a un impact négatif à court terme sur la
croissance économique.
I.2/ Effets de l'incertitude de
l'endettement externe sur la croissance économique
L'incertitude a une influence négative sur
la réalisation des performances économiques en occurrence sur la
croissance économique. Elle peut résulter de l'action des
mécanismes macroéconomiques. Afin de déterminer l'impact
de l'incertitude sur la croissance économique, nous analyserons tour
à tour les effets de l'inflation et de l'épargne
intérieure sur la croissance économique.
I.2.1. Endettement externe et
croissance économique : « l'effet
d'éviction »
Les dépenses publiques ont toujours
été vues différemment par les économistes. Si pour
certains elles ont un effet positif sur la croissance, pour d'autres c'est le
contraire. En partant de l'approche néoclassique, l'effet négatif
de la dette sur la croissance est d'emblée suggéré par
l'effet bien connu d'"éviction" des déficits budgétaires
publics (Bernheim, 1989). En ce sens qu'un déficit budgétaire
augmente la consommation sur la durée de vie parce que les impôts
nécessaires sont transférés aux générations
futures. Toutefois, à condition que les ressources économiques
soient pleinement utilisées comme on le suppose habituellement dans ces
modèles, une augmentation de la consommation implique un niveau
d'épargne plus faible. Le taux d'intérêt augmente pour que
les investissements restent égaux à l'épargne et
évincent les dépenses privées (Cochrane, 2009). En
d'autres termes, l'impact des dépenses du déficit public sur le
système économique dépend de la substitution entre
dépenses publiques et dépenses privées.
Notons toutefois deux mises en garde importantes.
La première est que l'ampleur de l'effet d'éviction est largement
considérée comme une question empirique et que, dans certaines
circonstances, les dépenses de déficit peuvent avoir un effet
positif limité sur l'activité économique (Bernheim, 1989).
Deuxièmement, il n'y a pas de traitement explicite de l'accumulation de
la dette et de ses effets sur la croissance dans le temps : si les
dépenses de déficit sont inefficaces sur la production globale
aujourd'hui, cela ne signifie pas nécessairement que la dette
réduira la croissance demain. En effet, on peut penser que si le
gouvernement crée un surplus pour payer la dette, cela sera neutre pour
l'économie.
A cet égard, Diamond (1965) a été
le premier à étudier correctement les effets de la dette sur la
croissance économique. Il a été le premier à
concevoir un modèle néoclassique visant à explorer les
effets de la dette publique dans une économie à durée de
vie infiniment longue et à temps discret, avec un retour constant
à la fonction de production globale à l'échelle et des
individus qui vivent pendant deux périodes de temps. Le gouvernement
prélève des impôts auprès des prêteurs
nationaux pour financer sa dette publique, qui se divise en dette
extérieure (empruntée à des prêteurs
étrangers) et dette intérieure (empruntée à des
prêteurs nationaux). Ainsi, la dette extérieure a des effets
négatifs sur la croissance à long terme en raison des
impôts nécessaires pour financer le paiement des
intérêts : en effet, les impôts sont prélevés
sur les prêteurs nationaux alors que les intérêts sont
payés aux prêteurs étrangers. Les taxes réduisent le
revenu total des consommateurs tout au long de leur vie, et donc leur
consommation. En outre, les impôts réduisent l'épargne et
le stock de capital. La dette intérieure, en revanche, entraîne
à la fois des effets et une réduction du stock de capital du fait
que les particuliers substituent la dette publique au capital physique dans
leurs portefeuilles. Par conséquent, dans ce modèle, la dette
publique évince le capital privé.
I.2.2. Endettement externe et
croissance endogène : « l'effet déprimogène
de la fiscalité »
Dans l'approche néoclassique, la théorie de la
croissance endogène mérite un traitement spécifique. Cette
approche s'est répandue au cours des années 1990 en tentant
d'expliquer comment la croissance à long terme peut être
générée sans s'appuyer uniquement sur des changements
technologiques exogènes ou "résiduels" comme dans le
modèle fondateur de Solow. Ce courant de littérature
économique est pertinent car, suivant le modèle proposé
par Barro (1990), il examine comment les variables budgétaires
interagissent avec les variables qui génèrent la croissance
endogène.
L'interaction peut être indirecte (c'est
généralement le cas de la fiscalité) ou directe dans la
mesure où les dépenses publiques peuvent soutenir une croissance
endogène. Ce dernier cas est particulièrement important parce
qu'il marque un changement d'approche par rapport aux vues néoclassiques
examinées ci-dessus, qui considèrent généralement
les dépenses publiques comme une simple consommation de ressources. Le
modèle de Barro obtient une fonction U inversée typique de la
relation entre les dépenses publiques et la croissance, avec un niveau
optimal de dépenses (fiscalité) qui maximise la croissance. Les
dépenses publiques sont entièrement couvertes par la
fiscalité (des revenus du capital) et la fiscalité freine la
croissance. En deçà du niveau optimal des dépenses
publiques, le gouvernement n'exploite pas son effet de stimulation de la
croissance, au-delà duquel l'effet déprimogène de la
fiscalité prévaut. D'autre part, l'essentiel de cette
littérature porte sur les effets des variables budgétaires sur la
croissance le long d'une trajectoire budgétaire
équilibrée, avec une grande variété de
résultats et d'implications politiques (Zagler et Dürnecker, 2003),
qui ne se prêtent toutefois pas immédiatement à une analyse
du problème de la croissance et de la dette.
Plus précisément, Teles et
Cesar-Mussolini (2014) ont proposé un modèle de croissance
endogène dans lequel l'effet de la politique budgétaire sur la
croissance économique est affecté négativement par le
niveau du ratio de la dette au PIB. Cet effet passe par les
intérêts de la dette : une partie de l'épargne des jeunes
est extraite et versée aux personnes âgées, qui
n'épargnent pas, ce qui implique un échange d'allocations entre
générations. Les effets négatifs de la dette publique sur
la croissance ont également été démontrés
par Saint-Paul (1992) et, en étudiant l'impact des contraintes
budgétaires sur la croissance, c'est-à-dire la capacité
fiscale et la capacité d'endettement limitées, Aizenman et al
(2007) ont tiré des conclusions similaires : un taux d'imposition
maximal plus faible et un encours de dette plus élevé peuvent
réduire le taux de croissance, ce qui confirme que des
différences dans le taux de croissance peuvent résulter de
différences de contraintes budgétaires.
Dans cette première section, il a
été question pour nous de mettre en évidence l'influence
de la solvabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique. Pour ce faire, nous avons dans un premier temps
montré la nécessité d'assainir l'environnement
économique notamment à travers la bonne gestion du service et du
stock de la dette extérieure. Dans un second temps, nous nous sommes
intéressés à l'incertitude économique compte tenu
de l'évolution perpétuelle de l'économie mondiale. Dans la
section qui va suivre, nous allons analyser
l'influence de la soutenabilité de la dette extérieure sur la
croissance économique.
SECTION II: INFLUENCE DE LA SOUTENABILITE DE LA DETTE
EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La soutenabilité est une notion
dérivée de la contrainte budgétaire intertemporelle. A cet
égard, La soutenabilité budgétaire englobe plusieurs
éléments distincts (Drazen et Masson 1994). C'est donc une notion
assez large et peut être traitée à l'aide de plusieurs
mécanismes. Les points de vue ont toujours divergé autour de
cette notion. Il y a de ce fait ceux qui traitent la soutenabilité
à partir d'une logique purement budgétaire. Il y a aussi ceux qui
analysent le problème du côté des marchés financiers
et investisseurs. Enfin, certains privilégient d'aborder la
soutenabilité en mettant en valeur les richesses de l'Etat. Dans cette
optique, nous analyserons d'une part les effetsd'une dette soutenable sur la
croissance économique sous l'approche de l'évaluation des risques
(II.1) et d'autre part, nous examinerons les effets de la viabilité de
la dette extérieure sur la croissance économique (II.2).
II.1/ Effets d'une dette
soutenable sur la croissance économique : approche par
l'évaluation des risques
Le niveau d'investissement qui prévaut dans
une économie dépend fortement de son environnement
économique, plus il est sain les investisseurs étrangers seront
incités à y réaliser les activités, et à
l'opposé, plus cet environnement est malsain, moins ces investisseurs y
effectueront des investissements (Globerman et Shapiro, 2002). Dans la
présente sous-section, nous discuterons de l'influence des
investissements directs étrangers ainsi que de la pertinence de la
lutte contre la corruption sur la croissance économique.
II.1.1. Risque de défaut
souverain et croissance économique
Un défaut partiel ou total de remboursement de la dette
publique externe, qu'il soit explicite4(*) ou implicite5(*) est un événement extrême
influencé également par la situation financière et
politique générale ainsi que par les comportements et attentes
des agents. La défaillance peut être inattendue, anticipée
ou même auto-générée par les créanciers ;
chaque cas a son propre impact spécifique sur l'économie.
Le défaut de paiement est un choix
politique du gouvernement qui concilie les coûts du défaut avec
ceux de la solvabilité (Gros, 2012 ; Buiter et Rahbari, 2013). Les
conséquences économiques d'un défaut de paiement peuvent
être graves mais concentrées dans le temps, alors que les
avantages de libérer l'économie du fardeau de la dette peuvent se
faire sentir avec le temps. Les aspects comportementaux peuvent jouer un
rôle en termes de croyance des agents à l'égard de
l'efficience passée de la dette, de leurs attentes quant à la
viabilité actuelle et de leur niveau de confiance quant aux
remboursements futurs de la dette, bien qu'ils ne soient pas toujours
considérés comme fondés. En particulier, ils peuvent
s'auto-réaliser, ce qui conduit à la défaillance
réelle qui aurait pu être évitée autrement.
Ainsi, la relation entre le niveau (ou le taux de
croissance) de la dette publique externe, l'augmentation des primes de risque
et les attaques spéculatives est de nature douteuse. Certains chercheurs
ont souligné que la véritable variable explicative est le montant
de la dette extérieure générée par les
déficits importants et persistants de la balance courante (Gros, 2012).
La dette extérieure est souvent considérée comme
l'élément le plus pertinent car elle implique un transfert
réel du débiteur vers le pays créancier. Selon Karagol
(2002), la dette extérieure agit comme une taxe lorsque la situation de
la dette est telle qu'une amélioration de la performance
économique du pays endetté a pour effet secondaire un
remboursement plus élevé de la dette, ainsi le service de la
dette extérieure a un impact négatif à court terme sur la
croissance économique.
II.1.2. Dette extérieure
et croissance économique : « l'effet de risque de
confiance »
La confiance comporte deux éléments
tournés vers l'avenir. Les investisseurs financiers estiment que la
restriction fiscale réduit la probabilité de défaut futur
et exigent une prime de risque plus faible. Le secteur privé national
bénéficie d'un taux d'intérêt plus bas et anticipe
la baisse de l'évolution future des impôts : les deux stimulent
les dépenses. Plus la confiance est élevée, plus le
multiplicateur d'assainissement budgétaire est faible. D'autres facteurs
qui réduisent le multiplicateur sont liés aux facteurs
keynésiens mentionnés plus haut : l'orientation de la politique
monétaire6(*) et les
gains de compétitivité par la dépréciation du taux
de change réel7(*).
Enfin, les contraintes financières, une autre caractéristique
typiquement keynésienne, inhibent la neutralité ricardienne et
amplifient l'impact de la restriction budgétaire sur la demande globale.
Il n'est pas surprenant de constater qu'un ensemble aussi riche de facteurs
donne des résultats nuancés et, encore une fois, les
résultats dépendent de l'état de l'économie et
d'autres éléments secondaires (Corsetti et al., 2010).
Dans les cas relativement extrêmes où les
tensions budgétaires sont graves et où la politique
monétaire est limitée pendant une longue période, le
resserrement budgétaire peut même exercer un effet expansionniste.
Cela dit, les compressions budgétaires ne sont pas un remède
miracle. En effet, toutes nos simulations se caractérisent par une
profonde récession, même si un resserrement de la politique
budgétaire, dans les conditions susmentionnées, peut stimuler
l'activité économique (Corsetti et al., 2010 ; Lane, 2015).
D'autres études appliquées à la
zone euro partagent le même ton, bien que la conclusion dominante soit
que l'assainissement budgétaire a ralenti la croissance, au moins
à court et moyen terme. DeLong et ses collaborateurs (2012) proposent
une autre analyse portant sur ce sujet et présentent un nouveau
modèle keynésien d'équilibre général en
matière d'inflation pour étudier comment les politiques
budgétaires influent sur le déficit budgétaire, comment le
déficit influe sur les attentes et, par conséquent, comment il
influe sur la demande globale à court terme. Ainsi, il ressort que
l'engagement de réduire la taille du gouvernement à long terme ou
de réduire les impôts futurs sur le travail augmente la demande
à court terme et que si des déficits plus élevés
déclenchent des attentes d'inflation future plus élevée,
ils sont expansionnistes à un taux d'intérêt nul, car cela
réduit le taux d'intérêt réel et augmente ensuite la
demande (Delong et al., 2012).
Dans cette première sous-section, nous
avons montré que l'incertitude est susceptible de réduire la
lisibilité de l'environnement économique et par
conséquent, empêche les agents économiques à prendre
les bonnes décisions qu'il faut au moment opportun. En ce sens, elle
détériore la croissance économique. Dans la prochaine
sous-section, nous discuterons de la manière dont la viabilité de
la dette extérieure influe sur les performances économiques
notamment la croissance économique.
II.2/Effets de la
viabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique
Il est communément admis que la
viabilité de la dette extérieure est un facteur explicatif des
performances macroéconomiques d'un pays. En particulier, celle-ci a un
effet positif sur la croissance. Dans le cadre de cette étude, nous
analyserons l'influence de la viabilité de l'endettement
extérieure sur la croissance à travers le développement
financier et l'ouverture commerciale.
II.2.1. Durabilité de la
dette extérieure et croissance économique
Outre les liens macroéconomiques entre la dette et la
croissance, l'idée que la dette publique peut représenter un
fardeau pour le système économique a des origines lointaines dans
les finances publiques. Il met l'accent sur qui et comment payer la dette, et
avec quelles conséquences sur l'économie. A cet égard, une
telle littérature sur les finances publiques est complémentaire
et plus détaillée que la littérature
macroéconomique explorée jusqu'à présent, et elle
est propédeutique par rapport aux développements récents
dans l'analyse de la viabilité de la dette.
Une définition officielle de la
soutenabilité, fondée sur les principes financiers fondamentaux,
stipule que la valeur de l'encours de la dette ne doit pas dépasser la
valeur actualisée des excédents primaires prévus actuels
et futurs, et l'analyse de la soutenabilité vise à
déterminer et à mesurer la capacité d'un gouvernement
à respecter ses obligations relatives à la dette. Par
conséquent, l'impact du remboursement de la dette sur l'économie,
selon différentes stratégies de remboursement, est bien sûr
au coeur de cette analyse, qui est à son tour propédeutique pour
les analyses de croissance de la dette où la probabilité de
défaut est considérée. Cette approche soulève
plusieurs problèmes de mise en oeuvre (le choix du taux d'actualisation
approprié, de l'horizon temporel et des postes budgétaires), ce
qui donne lieu à des jugements controversés, sinon non
concluants. C'est pourquoi des critères moins exigeants ont
été proposés.
Arnone et Presbitero (2007) ont proposé une approche de
" macro-absorption " pour la soutenabilité du fardeau de la dette
publique et a classé les indicateurs correspondants en trois
catégories : naïf, simple et composite. Les indicateurs naïfs
concernent le montant total de la dette et les mesures connexes, telles que le
taux d'intérêt et l'échéance ; les indicateurs
simples concernent le service de la dette et les ratios correspondants, tandis
que les indicateurs composites sont des moyennes pondérées
d'indicateurs naïfs et simples et visent à mieux identifier la
charge de la dette et l'approche d'un défaut. Dans la même veine,
Bohn (1998) proposé une approche similaire et particulièrement
pertinente. Elle repose sur la fonction de réaction de la politique
budgétaire qui relie le solde primaire, en tant que variable de
contrôle, à l'encours de la dette de telle sorte que la dette
augmente à un taux inférieur au taux d'intérêt. L'un
des principaux mérites de cette approche, est qu'elle permet un " effort
fiscal " relativement simple et mesurable qui devrait être constamment
supporté par le gouvernement (c'est-à-dire les sujets
économiques pertinents) au fil du temps. A cet égard, la
composition de l'effort (plus d'impôts contre moins de dépenses)
peut importer, comme le suggèrent les études sur les
consolidations budgétaires expansionnistes. Toutefois,
l'évaluation de la viabilité d'un effort budgétaire
donné par le gouvernement n'est pas simplement une question technique,
mais elle dépend aussi de l'évaluation politique de ses
coûts et avantages, ou des coûts et avantages d'un certain
degré de défaillance, ce qui conduit à la
littérature de l'économie politique sur la solvabilité/le
choix par défaut des gouvernements.
Le fardeau de la dette est habituellement
identifié et décrit par certains indicateurs, et les plus
courants concernent le service de la dette : le ratio d'intérêt
sur la dette, le ratio d'intérêt sur la dette extérieure,
le ratio d'intérêt sur la fiscalité ou le ratio
d'intérêt sur les exportations. Le montant de la dette
extérieure par rapport à l'encours total de la dette est
considéré comme une mesure de la charge extérieure, un
indicateur pertinent lorsque l'accent est mis sur les créanciers
étrangers. Ainsi, le fardeau effectif de la dette publique externe
dépend des conditions économiques et que certains principes
doivent être respectés afin de le minimiser. L'analyse s'est
penchée sur les mesures incitatives dans Meade (1958), qui soutient
qu'une réduction de la dette publique intérieure peut
améliorer les mesures incitatives économiques, mais qu'il
pourrait y avoir un coût si les conditions économiques se
dégradent à court terme.
En résumé, le point de vue du fardeau
de la dette met en évidence plusieurs canaux par lesquels une dette
publique (élevée) peut entraver directement ou indirectement la
croissance économique et le développement du pays. En fait, c'est
dans cette situation que les pays pauvres très endettés se sont
empêtrés et que des initiatives de réduction ou même
d'annulation de la dette ont été largement proposées et
étudiées au cours des dernières décennies. Ces
études sont importantes parce qu'elles renforcent l'avertissement selon
lequel les conditions spécifiques jouent un rôle crucial qui peut
difficilement être absorbé dans une loi générale.
II.2.2. Efficacité de
l'endettement externe et croissance économique
Une contribution importante des finances publiques
est que la dette publique doit être évaluée tout au long de
sa trajectoire plutôt qu'à un moment précis. En effet, la
dette est créée pour une raison ou dans un but précis, par
exemple pour financer un investissement public spécifique. Ensuite, ses
effets se manifestent au fil du temps, et ces effets doivent être pris en
compte dans l'évaluation de la relation entre la dette et la croissance
puisqu'ils peuvent, ou non, contribuer au remboursement futur de la dette en
fonction des flux de trésorerie directs ou indirects qu'elle
génère. Naturellement, la simple mesure du niveau d'endettement
à un moment donné peut être non informative ou trompeuse.
Pour être plus précis, supposons que le
montant de la dette Dt au moment t est observé. Ainsi,
le ratio de la dette au PIB correspondant est dt Dt/Yt. Il faut
d'abord reconnaître que ces niveaux d'endettement et de ratio dette/PIB
appartiennent aux trajectoires communes (Dt-k, ...., Dt-1),
(Yt-k, ...., Yt-1), (dt-k, ...., dt-1)
déterminées par la séquence sous-jacente des politiques
budgétaires et leurs conséquences sur l'économie. Les
valeurs observées Dt et dt peuvent être le
résultat d'une trajectoire efficace ou inefficace,
alors qu'elles peuvent s'avérer durables ou non durables par la suite.
Ainsi, la trajectoire de la dette peut être considérée
comme efficiente si l'utilisation de la dette est conforme à son
objectif en termes de critères généraux d'efficience
économique et si elle n'a aucun effet de distorsion sur
l'équité sociale et le bien-être social.
L'efficacité implique la durabilité
exante. Toutefois, la dette sur une trajectoire efficiente peut
s'avérer insoutenable a posteriori en raison
d'événements imprévus. Deux autres scénarios sont
possibles : la dette peut être inefficace mais viable, et la dette peut
être à la fois inefficace et insoutenable. Ces quatre
scénarios ont des implications très différentes en termes
de croissance et, ce qui est plus important, le niveau de la dette et le niveau
correspondant du ratio de la dette au PIB le long de la trajectoire ne sont pas
pertinents en soi. Ce faisant, si la dette est créée en
période d'effondrement et remboursée pendant la reprise afin
d'égaliser le revenu national sur l'ensemble du cycle économique,
l'efficacité et la viabilité (et l'équité
intergénérationnelle) sont atteintes. Le profil temporel de la
dette peut être très différent selon les conditions
spécifiques : théorie du rôle de stabilisation
cyclique de la politique budgétaire de Musgrave (1959).
Miller et Modigliani (1961) a plutôt fait remarquer
qu'une augmentation de la dette publique (intérieure et
extérieure) peut être avantageuse pour la génération
actuelle, mais qu'elle impose un fardeau aux générations futures,
ce qui entraîne une réduction du stock disponible de capitaux
privés, entraînant ainsi une diminution des flux futurs de biens
et services. Des conclusions analogues ont été tirées par
Bowen et al (1960), selon lesquelles, même si le remboursement du
principal de la dette est continuellement retardé, chaque
génération actuelle supporte une charge représentée
par les impôts utilisés pour payer les intérêts de la
dette8(*). Mais, une
présomption contre une augmentation de la dette publique peut constituer
un frein aux mesures correctives rapides du gouvernement face au déclin
de son activité économique (Vickrey, 1961 ; Mishan, 1963).
Un autre thème classique de cette
littérature qui mérite d'être mentionné est la
soi-disant « règle d'or » des finances publiques
(Musgrave, 1964). Cette règle fait l'objet d'une branche de longue date
des finances publiques qui n'est pas examinée ici, alors qu'il est
important de noter sa place dans les quatre scénarios. Comme chacun le
sait, la règle stipule que l'équilibre entre les dépenses
courantes et les recettes doit être nul, tandis que la dette publique
n'est autorisée que comme moyen de financer les investissements
productifs. Ici, les critères d'efficacité et de
durabilité sont encore plus transparents. L'investissement productif est
réalisé sous la forme de dépenses axées sur
l'accroissement de la croissance et l'efficacité exige
l'égalité entre le produit marginal et le coût social. La
durabilité devrait être garantie par l'égalité entre
l'augmentation marginale des recettes due à la croissance
supplémentaire et le service de la dette. L'équité
réside dans le fait que la génération qui paie la dette
bénéficie également d'un niveau de revenu plus
élevé.
Dans cette sous-section, nous avons montré que la
durabilité et l'efficacité de la dette extérieure sont
affectées par l'ampleur de la corruption qui sévit dans un pays
et l'absence de l'obligation de rendre compte à l'autorité
hiérarchique. Les effets conjugués de ces facteurs ternissent les
indicateurs de performance économique en occurrence la croissance
économique.
CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons analysé des
déterminants de la croissance économique en nous focalisant sur
la dimension monétaire appréhendée ici par la dette
extérieure. A cet effet, nous avons montré que la qualité
de gestion de la dette extérieure est une source importante
d'attractivité qui vient renforcer les atouts économiques d'un
pays. Elle se présente comme un bouclier, une sorte de garantie que des
chocs autres qu'économiques ne viendront pas entraver le bon
déroulement des activités des investisseurs (Henisz et
Williamson, 1999 ; Henisz, 2000). Cette condition est importante parce que
les agents disposent d'une meilleure information sur la situation
économique et peuvent par conséquent faire des anticipations
adéquates. En revanche, il est plus difficile de prévoir le
comportement futur des dirigeants et la réaction des agents
économiques face à ce changement. De ce fait, une bonne gestion
de la solvabilité de la dette extérieure (maitrise du service et
du stock de la dette extérieure) et une bonne gestion de la
soutenabilité de la dette extérieure (évaluation des
risques et viabilité de la dette extérieure) sont indispensables
pour encourager l'accroissement des performances économiques. Toutefois,
les nombreuses ambiguïtés soulevées tout au long de ce
chapitre nous amènent à pousser cette analyse encore plus loin en
cherchant à déterminer empiriquement lesquels des
différents éléments développés
théoriquement sont réellement adaptés au continent
africain en sa partie subsaharienne: tel est l'objectif du chapitre
suivant.
CHAPITRE II :
ANALYSE
EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
INTRODUCTION
Dans le chapitre précédent, nous avons
analysé le lien théorique entre la dette extérieure et la
croissance économique. Malgré des ambiguïtés non
moins pertinentes relevées, nous avons effectivement montré que
l'influence de la dette extérieure et la croissance économique
n'est pas une utopie. Toutefois, ses dimensions n'auraient pas les mêmes
effets dans tous les contextes. Il est alors indispensable d'identifier parmi
celles-ci, les plus pertinentes dans le cas des pays d'Afrique subsaharienne.
En ce sens, il existe déjà quelques travaux sur cette
problématique avec des résultats assez mitigés. Pattillo,
Poirson et Ricci (2002) ont montré par exemple, que la dette
extérieure est efficace sur la croissance économique
jusqu'à un seuil évalué à 40% du PIB ceci sur un
panel de 17 pays à revenu intermédiaire. Un résultat
similaire avait déjà été obtenu par Nguyen,
Clements et Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette
extérieure sur la croissance de 55 pays à faible revenu. Ces
auteurs parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est
compris entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation
au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour
la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point
de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2
point. En revanche, Eichengreen et Portes (1985) et -Kumar et Woo (2010) n'ont
pas pu trouver de lien significatif entre l'endettement extérieur et la
croissance économique. C'est donc cette absence de consensus qui nous
amène à effectuer une nouvelle évaluation empirique en
nous recentrant sur les pays d'Afrique Subsaharienne.
Pour ce faire, nous utiliserons principalement les
données de la CNUCED pour les IDE, des World Development Indicators (WDI
2018) pour les variables macroéconomiques. Les données sur la
dette extérieure sont disponibles de 1986 à 2017, mais ce n'est
qu'à partir de 2002 qu'elles sont devenues presque continues. Compte
tenu de cette contrainte, notre période d'étude s'étend de
2002 à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre
l'Afrique subsaharienne. Toutefois, à cause de la
non-disponibilité des données pour certains pays, nous avons
dû les retirer de notre échantillon. En fin de compte, celui-ci se
compose de 32 pays et les pays ayant été retirés sont : le
Djibouti, l'Erythrée, l'Eswatini, le Lesotho, le Liberia, Sao
Tomé et Principe, les Seychelles, la Somalie, le Soudan, le Soudan du
Sud, la Zambieet le Zimbabwe.
L'objectif du présent chapitre étant
d'identifier empiriquement les indicateurs de la dette extérieure qui
améliorent la croissance économique en Afrique subsaharienne, il
sera organisé tel qu'il suit : dans la première section,
nous effectuerons une analyse descriptive; dans la seconde section, nous ferons
recours aux méthodes économétriques pour déterminer
les indicateurs de la dette extérieure pertinents pour les pays
d'Afrique subsaharienne.
SECTION I : DETTE EXTERIEURE
ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE DESCRIPTIVE
L'évolution de la croissance
économique en Afrique subsaharienne a connué une progression non
moins négligeable même si celle-ci reste encore inférieure
à celle des autres régions dans le monde. Si l'on se
réfère aux 10 premiers forts9(*) et aux 10 derniers faibles10(*) taux de croissance, on notera
qu'il existe cependant de grandes disparités entre ces deux
sous-groupes. En effet, le premier groupe a 4,29 % par an au cours de la
période 2002-2017 contre 0,50 % pour le second groupe. En outre, il
semble exister une plus grande disparité dans la répartition des
taux de croissance dans le second groupe comparativement au premier. A titre
illustratif, pour une moyenne de 4,29 % par an, l'écart-type dans le
premier groupe n'est que de 0,90, tandis que dans le second groupe, il est de
0,85 pour une moyenne de 0,50 %. Dans cette catégorie, la RCA a connue
des taux de croissance négatifs au cours de 2002-2017, soit -0,82 %
contre 1,46 % pour la cote d'ivoire. Dans l'optique d'expliquer ces
disparités, cette section présentera l'influencede la
solvabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique en Afrique Subsaharienne d'une part (I.1) et celle de la
soutenabilité de la dette extérieure d'autre part d'autre part
(I.2).
I.1/ L'influence de la solvabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique en Afrique
Subsaharienne
Afin de déterminer l'influence potentielle de la
solvabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique en Afrique Subsaharienne, nous nous focaliserons sur
l'évolution de l'indicateur du service de la dette extérieure et
sur celle du stock de la dette extérieure. A cet effet, nous
distinguerons deux cas : celui des 10 plus forts taux de croissance et
celui des 10 plus faibles taux de croissance en Afrique subsaharienne.
I.1.1. Solvabilité de la
dette extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus
forts taux de croissance
Le service de la dette extérieure est
très élevé dans ce premier groupe de pays au cours de la
période 2002-2017 puisqu'il a été en moyenne
de0,934milliards de dollar. Pour être plus précis, on note que
celui-ci a même augmenté pour l'ensemble de ces pays. En effet,
cet indicateur est de1,34 milliards de dollars ;1,75 milliards de dollars
et1,63 milliards de dollarsen 2015, 2016 et 2017 contre0,37 milliards de
dollars ; 0,41 milliards de dollars et 0,44milliards de dollars pour les
années 2002, 2003 et 2004 respectivement. Toutefois, notons qu'il existe
des divergences assez non négligeables si l'on s'en tient aux
performances des uns et des autres. Le service de la dette extérieure
pour l'Ethiopie (pays ayant le plus fort taux de croissant en Afrique
subsaharienne avec 6,37 % en moyenne) a été de 0,42 milliards de
dollars contre 0,115 milliards de dollars pour le Tchad qui n'est
que dixième destination avec 3,54 % de taux de croissance en moyenne. En
outre, un seul des 10 pays semble avoir fait de grands efforts afin de
réduire sa dette extérieure, il s'agit de l'Angola qui a obtenu
une performance moyenne de 3,73 milliards de dollars. Toutefois, notons que ce
pays n'a pas été constant puisqu'il a connu un relâchement
au cours des dernières années. En effet, de 2002 à 2007,
l'Angola a connu des notes croissantes en la matière et celles-ci sont
devenues décroissantes depuis 2008.
Graphique 2.1 :
Evolution de l'indicateur de service de la dette extérieure en
fonctionde la croissance économique (Groupe 1)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Le stock de la dette extérieure dans les 10 pays ayant
leplus forts taux de croissance a été particulièrement
élevé au cours de la période 2002-2017. Toutefois, ces
pays ont été moins mauvais en la matière comparativement
à la lutte contre la pauvreté puisque l'indicateur du stock de la
dette extérieure y a été de 9,32 milliards de dollars
contre 0,93 milliards de dollars pour le service de la dette extérieure.
De même, si l'on note une baisse considérable du stock de la dette
extérieure entre 2002 et 2012, celle-ci n'a cessé d'augmenter
depuis 2013. En effet, pour la première sous-période, le stock de
la dette extérieure a été de 11 milliards de dollars en
moyenne contre 14,96 milliards de dollars pour la deuxième
sous-période. En outre, la baisse du stock de la dette extérieure
n'a pas connue la même tendance dans tous ces pays. Les pays tels que le
Nigeria (23,9 milliards de dollars), l'Angola (19,14 milliards de dollars), le
Ghana (11,51 milliards de dollars) ont été
particulièrement mauvais tandis que les pays comme le Rwanda (1,5
milliards de dollars) et le Tchad (2,25 milliards de dollars) ont fait des
efforts remarquables. Toutefois, la « palme d'or » revient
à la Sierra Leone qui a obtenue une note moyenne de 1,3 milliards de
dollars.
Graphique 2.2 :
Evolution de l'indicateur stock de la dette extérieure en fonction de la
croissance économique (Groupe 1)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
I.1.2. Solvabilité de la
dette extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus
faibles taux de croissance
La gestion du service de la dette extérieure reste un
sérieux problème dans les pays qui n'ont
bénéficié des initiatives PPTE en Afrique Subsaharienne
ces dernières années. Le contrôle de cet indicateur a
été encore plus laborieux dans cette catégorie
comparativement à la précédente. Au cours de la
période 2002-2017, le service de la dette extérieure a
été en moyenne de 0,195milliards de dollars pour l'ensemble de
ces pays. En outre, les pays ayant les plus faibles taux de croissance dans
cette catégorie et donc en Afrique, sont pour la plupart ceux qui ont
également connu les plus mauvaises performances en matière de
gestion du service de la dette extérieure. A titre illustratif, la RCA
qui est le pays où la volatilité des taux de croissance est la
plus faible a obtenu le pire score soit 0,02milliards de dollars. De
même, le Togo (5e), la Gambie (7e) et le Burundi
(9e) ont obtenu les scores de 0,049 milliards de dollars;
0,029 milliards de dollars et 0,028 milliards de dollars respectivement.
Cependant, la Cote d'ivoire avec un score de 0,866 est le seul pays dans cette
catégorie où la gestion du service de la dette extérieure
a été assez efficace. Même s'il est classé parmi les
10 derniers pays ayant les plus faibles taux de croissance en Afrique
Subsaharienne, notons toutefois, que les taux de croissance n'ont cessé
de progresser dans ce pays. Les flux nets des taux de croissance sont partis de
-3,51% en 2002 à environ 8,001% en 2012.
Graphique 2.3 :
Evolution de l'indicateur du service de la dette extérieure en fonction
croissance économique (Groupe 2)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Contrairement à ce qui fut observé dans la
première catégorie, la gestion du stock de la dette
extérieure a été encore plus mauvaise que celle du service
de la dette extérieure dans la deuxième catégorie. En
effet, le score moyen de l'indicateur du stock de la dette extérieure a
été de 3,51milliards de dollars contre 0,19 milliards de dollars
pour le service de la dette extérieure. On observe également que
les pays qui ont les plus faibles taux de croissance sont ceux où le
stock de la dette extérieure est particulièrement
élevé. Il s'agit de la Cote d'ivoire (12,15milliards de
dollars) ; de la République du Congo (8,59milliards de
dollars) ; du Gabon (3,86milliards de dollars) et du Mali (2,95milliards
de dollars). Même s'il a été moins bon en matière de
stock qu'en matière de service de la dette extérieure, la Gambie
avec un score de 0,58 milliards de dollars reste tout de même le pays
plus performant.
Graphique 2.4 :
Evolution de l'indicateur du stock de la dette extérieure en fonction de
la croissance économique(Groupe 2)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
D'après ce qui précède, il
semble effectivement que la solvabilité de la dette extérieure
puisse justifier les différences des taux de croissance autant entre les
deux groupes de pays qu'entre les pays appartenant à la même
catégorie. En général, les pays où la
solvabilité de la dette extérieure a été meilleure,
toute chose restant égale par ailleurs, ont obtenu relativement des
forts taux. Dès lors, il est à présent opportun de
déterminer l'influence la soutenabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique en Afrique
Subsaharienne.
I.2/ L'influence de la
soutenabilité de la dette extérieure sur la croissance
économique en Afrique Subsaharienne
Dans cette sous-section, nous continuons à
suivre l'évolution de la dette extérieure en Afrique
Subsaharienne au cours de la période 2002-2017 mais en changeant de
dimension. Afin de capter l'influence potentiellede la soutenabilité de
la dette extérieure sur la croissance économique en Afrique
Subsaharienne, nous centrerons notre analyse sur l'évolution de
l'indicateur d'APD. Tout comme dans la première partie, nous
distinguerons le cas des 10 premiers pays ayant les plus forts taux de
croissance et celui des 10 derniers plus faibles taux de croissance en Afrique
subsaharienne.
I.2.1. Soutenabilité de
la dette extérieure sur la croissance économique : cas des 10
plus forts taux de croissance
La soutenabilité de la dette extérieure
captée ici par l'APD est encore plus efficace que la solvabilité
de la dette extérieure présentée
précédemment. En effet, l'indicateur de l'APD pour l'ensemble des
10 plus fort taux de croissance en Afrique Subsaharienne a été en
moyenne de 1,32 milliards de dollars au cours de la période 2002-2017.
L'Ethiopie (2,89 milliards de dollars), le Nigéria (2,64 milliards de
dollars), le Mozambique (1,805 milliards de dollars) et le Ghana (1,35
milliards de dollars) sont les pays où cet indicateur a
été particulièrement élevé. Paradoxalement,
ces pays ont reçu environ 54,78% des APD destinés à ce
groupe de pays pour toute la période, soit 2,28 milliards de dollars. En
revanche, les pays qui ont reçu moins d'APD sont l'Angola, l'ile
Maurice, la Sierra Leone et le Tchad. Ce dernier est même le seul pays
dans cette catégorie à avoir obtenu un APD plus faible soit 0,42
milliards de dollars.
Graphique 2.5 :
Evolution de l'indicateur APD en fonction de la croissance
économique(Groupe 1)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
I.2.2. Soutenabilité de
la dette extérieure sur la croissance économique : cas des 10
plus faibles taux de croissance
Les pays qui ont reçu moins d'APD en
Afrique Subsaharienne ont été relativement plus stables que les
premiers bénéficiaires. En effet, bien qu'il soit positif, le
score de l'indicateur d'APD y a été de 0,446 milliards de dollars
contre 1,32 milliards de dollars dans la première catégorie.
Néanmoins, la Gambie et le Gabon qui sont deux des cinq dernières
destinations des APD en Afrique Subsaharienne, ont obtenu les plus mauvais
scores pour cette catégorie, soient 0,096 milliards de dollars et 0,064
milliards de dollars. En revanche, le Mali qui est le pays dans cette
catégorie qui reçoit le plus d'APD a obtenu le meilleur score qui
s'avère être le plus élevé dans tous les deux
groupes, soit 0,96 milliards de dollars. D'autres pays à l'instar de la
Cote d'ivoire (0,91 milliards de dollars) et le Niger (0,65 milliards de
dollars) ont également obtenu des performances encourageantes.
Graphique2.6 :
Evolution de l'indicateur APDen fonction de la croissance
économique(Groupe 2)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
La soutenabilité de la dette extérieure
présente plus de résultats mitigés que la
solvabilité de la dette extérieure. En effet, les 10
premières destinations se sont avérées moins stables que
les 10 dernières. Toutefois, il apparaît que dans la
dernière catégorie, les pays qui ont reçu plus d'IDE sont
également ceux qui ont été les plus stables. Dès
lors, à partir de cette analyse descriptive, il apparaît
effectivement que la solvabilité et la soutenabilité de la dette
extérieure exercent une influence sur la croissance économique en
Afrique Subsaharienne. Dans le soucis d'obtenir des résultats plus
pertinents, nous ferons recours dans la prochaine section de ce chapitre
à des outils d'analyse plus sophistiqués notamment
l'économétrie.
SECTION II : DETTE EXTERIEURE
ET CROISSANCE ECONOMIQUE, APPROCHE ECONOMETRIQUE
Dans la section précédente, en nous basant sur
une analyse descriptive, nous avons pu montrer que la dette extérieure,
à travers sa solvabilité et sa soutenabilité, exerce une
influence sur la croissance économique en Afrique subsaharienne. Pour ce
faire, nous avons considéré deux sous-groupes constitués
des 10 premiers pays ayant les plus forts taux de croissance et des 10 derniers
pays bénéficiaires des plus faiblestaux de croissance de
l'Afrique subsaharienne. Aussi, nous avons observé dans l'ensemble que
le premier groupe présentait une meilleure solvabilité de la
dette extérieure par rapport au second, tandis que la
soutenabilité de la dette extérieure a été
relativement meilleure dans le second groupe. Nous avons également
relevé quelques paradoxes à l'intérieur de chaque groupe
où un pays comme l'Ethiopie par exemple est le pays ayant le taux de
croissance le plus élevé de l'Afrique Subsaharienne malgré
de mauvaises performances comparativement aux autres pays. Si tant est qu'une
influence potentielle ait été reconnue à la dette
extérieure, il n'en reste pas moins que l'analyse descriptive ne nous a
pas permis de déterminer avec sérénité les
indicateurs de la dette extérieure qui amélioreraient le plus la
croissance économique en Afrique subsaharienne. C'est donc pour pallier
ce défaut que nous ferons recours à un outil d'analyse plus
sophistiqué à savoir l'économétrie. Pour ce faire,
nous commencerons par présenter dans un premier temps notre
démarche méthodologique (II.1), puis nous présenterons nos
principaux résultats et interprétations dans un second temps
(II.2).
II.1/ Démarche
méthodologique
Dans cette sous-section, nous commencerons d'une part, par la
présentation du modèle retenu et celle des variables et d'autre
part, nous présenterons la méthode d'estimation
privilégiée dans le cadre de cette étude.
II.1.1. Modèle et
présentation des variables
Dans ce premier volet, nous allons d'abord
justifier le choix du modèle économétrique et ensuite,
présenter nos différentes variables.
a) Choix du modèle
économétrique
En nous inspirant des travaux de -Erberhardt et Presbitero
(2015) sur la relation dette extérieure et croissance économique
à travers le canal des investissements, nous avons opté pour une
modélisation en panel dynamique. L'un des avantages des données
de panel est la prise en compte de caractéristiques inobservables
propres aux individus et/ou aux périodes étudiées au cours
du temps. En outre, compte tenu du déficit budgétaire que doivent
supporter les Etats lorsque leur budget ne couvre pas leur dépense, il
est plus logique de croire que ceux-ci choisissent la dette extérieure
comme moyen leur permettant d'atteindre leur objectif de développement.
Ainsi, lorsque la dette extérieure n'est pas très
élevée, elle encourage la croissance économique et
stabilise le secteur financier mais au-delà d'un certain seuil,
l'augmentation de la dette peut avoir des impacts négatifs sur
l'économie. En fin de compte, la spécification de notre
modèle est la suivante :
(1)
Où est le vecteur des indicateurs de la dette extérieure, le vecteur des autres variables macroéconomiques,l'effet spécifique fixe ou aléatoire du pays, le terme d'erreur.
représentent respectivement les pays et les
années.
Plus spécifiquement on a :
b)
Présentations des variables
Les variables utilisées dans le cadre de cette
étude ainsi que leurs définitions sont consignées dans le
tableau ci-après. Il s'agit principalement des variables qui influencent
fortement la croissance économique d'un pays en occurrence le capital
physique, le capital humain, la technologie (Kaldor,1934); des
déterminants de la dette extérieures (Banque mondiale, 2018), et
des autres déterminants macroéconomiques, mais aussi de certaines
variables muettes que nous avons générées pour capter des
phénomènes tels que le niveau de développement des Etats,
l'héritage colonial, etc.
Tableau 2.1 : Listes
des variables (Partie I)
Variables
|
Abréviations
|
Définitions
|
Sources
|
Service de Dette Extérieure
|
SEDE
|
Mesuré la somme versée annuellement par un pays
pour rembourser le capital emprunté et les intérêts.
|
WDI 2018
|
Stock de Dette Extérieure
|
STDE
|
Mesuré la somme des déficits accumulés au
fil du temps par un pays.
|
WDI 2018
|
Aide Publique au Développement
|
APD
|
Mesure l'ensemble des dons et des prêts a conditions
très favorables, accordes par des organismes publics aux pays et aux
territoires figurant sur la liste des bénéficiaires du comites
d'aide au développement de l'organisation de coopération et de
développement économique(OCDE)
|
WDI 2018
|
Investissement direct étranger
|
IDE
|
Mesuré par les flux nets entrants des IDE en
pourcentage du PIB
|
CNUCED 2018
|
Balance commercial
|
BC
|
Différence entre les valeurs des exportations et des
importations des biens et services.
|
WDI 2018
|
Formation brute de capital fixe
|
FBCF
|
qui inclut l'investissement public et privé,
déduction faite des investissements directs étrangers, pris en
pourcentage du produit intérieur brut. L'impact de cette variable est
ici considéré comme une approximation de l'effet de
l'intensité capitalistique globale sur la productivité par
tête. Son signe devrait être évidemment positif.
|
WDI 2018
|
Inflation
|
INF
|
Elle est mesurée par l'Indice de Prix à la
Consommation (IPCS)
|
WDI 2018
|
Taux de change effectif réel
|
TC
|
Le taux de change effectif réel est le taux de change
effectif nominal (une mesure de la valeur d'une monnaie par rapport à
une moyenne pondérée de plusieurs monnaies
étrangères) divisé par un déflateur des prix ou un
indice des coûts.
|
WDI 2018
|
Capital humain
|
EP
|
Cette variable est importante en ce sens qu'elle permet
d'évaluer la productivité des salariés. Dans cette partie,
le capital humain sera mesuré par le taux brut de scolarisation du
primaire.
|
WDI 2018
|
Infrastructures
|
INT
|
Dans cette partie, les infrastructures seront mesurées
par le taux d'utilisation d'internet pour 100 personnes (Internet).
|
WDI 2018
|
Population active
|
PA
|
Indique le taux de participation sur le marché du
travail. Il est mesure la production des biens et services au cours d'une
période généralement un an.
|
WDI 2018
|
Ressources naturelles
|
RN
|
Les pays africains sont majoritairement riches en ressources
naturelles. Cette variable sera mesurée par les rentes totales des
ressources naturelles (pétrole, gaz, bois, minerais, etc.) en
pourcentage du PIB.
|
WDI 2018
|
Maîtrise de la corruption
|
MC
|
Mesure le degré d'utilisation de l'autorité
publique à des fins d'enrichissement personnel. Cet indicateur prend des
valeurs comprises entre -2,5 et +2,5.
|
WGI 2018
|
Efficacité gouvernementale
|
EG
|
Mesure la qualité des services publics, les
performances de la fonction publique et son indépendance
vis-à-vis des pressions politiques, et la crédibilité de
l'engagement du gouvernement à l'égard de ces politiques. cet
indicateur prend les valeurs comprises entre -2,5 et +2,5.
|
WGI 2018
|
Anglophone
|
|
Il s'agit d'une variable muette qui prend la valeur 1 si le
pays a été colonisé par le Royaume-Uni et 0 sinon.
|
|
Variables muettes temporelles
|
|
Elles permettront de capter les chocs conjoncturels
améliorant ainsi la qualité des estimations.
|
|
Source : Auteur
II.1.2. Méthode
d'estimation
Dans ce deuxième volet, nous
présenterons d'abord le principe de l'estimation et par la suite, nous
passerons en revue les principaux tests de robustesse.
a) Principe de l'estimation
La modélisation sous forme de panel dynamique
entraîne le problème d'endogenéité. En
général, ce problème peut résulter de l'omission de
variables explicatives pertinentes dans la spécification du
modèle ; de la simultanéité qui apparaît
lorsque la variable dépendante et certaines variables explicatives sont
déterminées en « même temps », ou
encore des erreurs de mesures sur les variables indépendantes et/ou de
la variable dépendante. Dans le cas particulier de notre étude,
la méthodologie relative au calcul des indicateurs de la dette
extérieure peut être sujette à des limites et de ce fait
conduire à des erreurs de mesure. Dès lors, l'hypothèse
d'exogénéité des indicateurs de la dette extérieure
peut ne plus être vérifiée.
De plus, la spécification en panel dynamique
nécessite que soit introduite, parmi les variables explicatives, la
variable dépendante retardée d'au moins une période. La
présence de celle-ci dans le membre de droite de nos équations
entraîne automatiquement le biais d'endogenéité. Dès
lors, l'utilisation des méthodes traditionnelles notamment celle des MCO
n'est plus adéquate puisqu'elle donne des estimateurs biaisés et
non convergents à cause de la corrélation entre la variable
endogène retardée et le terme d'erreur, lorsque les
résidus sont autorégressifs. Il nous faut donc recourir à
des méthodes d'estimation plus performantes en l'occurrence la
méthode des moments généralisés (GMM)
développée par Holtz-Eakin et al. (1988) et Arellano et
Bond (1991). A cet effet, Arellano et Bond (1991) proposent de passer
l'équation de référence (1) en différences
premières permettant ainsi d'éliminer l'effet spécifique
aux pays.
(3)
Cependant, ce passage soulève un nouveau
problème puisque la variable dépendante retardée est par
construction corrélée avec le terme d'erreur. Pour apporter une
solution à ce problème, les auteurs postulent deux
hypothèses à savoir l'absence d'autocorrélation des termes
d'erreurs ainsi que la faible exogénéité des variables
explicatives (les variables explicatives sont non corrélées avec
les réalisations futures des termes d'erreurs). Dès lors,
Arellano et Bond (1991) proposent les conditions des moments suivantes :
Les conditions (4) (5) et (6) soulignent l'absence de
corrélation entre les variables explicatives retardées ainsi que
les variables endogènes retardées avec les variations du terme
d'erreur. De ce fait, les conditions (4) (5) et (6) permettent l'utilisation
des variables retardées en niveau comme instruments pour estimer
l'équation (3).
Cette méthode bien que procurant des résultats
plus précis que les techniques usuelles, présente
néanmoins quelques limites, car l'utilisation des variables
retardées en niveau comme instruments n'est pas toujours
adéquate. En effet, Blundell et Bond (1998) ont montré que, sur
de petits échantillons, les coefficients pouvaient être
sérieusement biaisés si les variables explicatives en niveau
présentent une forte corrélation. Aussi, l'approche qui sera
privilégiée dans le cadre de cette étude, est l'estimateur
GMM en systèmes d'Arellano-Bover (1995)/Blundell-Bond (1998). Elle
consiste à combiner pour chaque période l'équation en
différence première avec celle en niveau. Dans l'équation
en différence première, les variables sont alors
instrumentées par leurs valeurs en niveau retardées d'au moins
une période. En revanche, dans l'équation en niveau, les
variables sont instrumentées par leurs différences
premières (Jeanneney, Guillaumont et Kangni, 2006).
b)Principaux tests de
robustesse
Afin de tester la robustesse de notre modèle, nous
effectuerons deux tests. Le premier est le test de suridentification de
Sargan/Hansen. Il permet de tester la validité des variables
retardées comme instruments. Il sera concluant si l'on ne parvient pas
à rejeter l'hypothèse nulle au seuil de 10%. Nous
privilégierons le test de Hansen au test de Sargan, car il est robuste
en présence d'hétéroscédasticité sur les
résidus. Le second est le test d'autocorrélation de second ordre
d'Arellano et Bond. Il sera concluant si l'hypothèse nulle (absence
d'autocorrélation des termes d'erreurs en différence
première à l'ordre 2) ne peut être rejetée au seuil
de 10%.
II.2/ Résultats et
Interprétations
Cette seconde sous-section s'articulera autour de deux
principaux points. Dans un premier temps, nous présenterons les
principaux résultats issus de nos estimations. Dans un second temps, il
sera question pour nous d'apporter une signification économique à
ces différents résultats.
II.2.1. Résultats des
estimations
Afin de déterminer quels sont les
indicateurs de la dette extérieure susceptibles d'améliorer la
croissance en ASS, nous avons eu recours à l'estimateur GMM en
système d'Arellano et Bover (1995)/Blundell et Bond (1998). Ainsi, nous
avons effectué quatre régressions pour parvenir à notre
fin. Dans la première estimation (modèle 1), nous avons voulu
isoler l'influence des seuls indicateurs de la dette extérieure sur la
croissance économique, tandis que des variables macroéconomiques
(déterminants traditionnels de la croissance économique) ont
été ajoutées dans le modèle pour la deuxième
estimation (modèle 2). En ce qui concerne les deux dernières
estimations, il a surtout été question de tenir compte du
contexte économique de ces dernières années, notamment la
fin des initiatives PPTE qui ont débuté en 1994 et se sont
achevées en 2012. Ainsi, dans la troisième régression
(modèle 3), nous avons cherché à déterminer
l'influence de la dette extérieure sur la période 2002-2012.
Enfin, la dernière estimation (modèle 4) a porté sur la
période 2013-2017 au cours de laquelle l'économie mondiale a
retrouvé peu à peu son dynamisme. Le tableau n°2 fait une
présentationsynthétique de nos principaux résultats.
Tableau 2.2 :
Présentation des résultats des estimations (Partie I)
Variables
|
(1)
Afrique Subsaharienne (2002-2017)
|
(2)
Afrique Subsaharienne (2002-2017)
|
(3)
Afrique Subsaharienne (2002-2012)
|
(4)
Afrique Subsaharienne (2013-2017)
|
PIB (retardée)
|
0.00521
|
-0.0377
|
0.000825
|
-0.0319**
|
|
(0.0499)
|
(0.0222)
|
(0.0269)
|
(0.0143)
|
Stock de dette extérieure(Log)
|
10.83***
|
1.559*
|
1.029***
|
0.964*
|
|
(3.184)
|
(0.815)
|
(0.357)
|
(0.556)
|
IDE (Log)
|
1.565***
|
0.0241
|
0.0490
|
0.0188
|
|
(0.306)
|
(0.153)
|
(0.280)
|
(0.0738)
|
Balance commerciale
|
0.0469*
(0.0235)
|
0.0365***
(0.00886)
|
0.0298**
(0.0123)
|
0.0452***
(0.00956)
|
Aide Publique au développement (Log)
|
-2.515***
|
0.00841
|
-0.00330
|
0.0416
|
|
(0.870)
|
(0.391)
|
(0.268)
|
(0.554)
|
Service de la dette extérieure (Log)
|
-5.562***
|
-0.643*
|
-0.567**
|
-0.573**
|
|
(1.814)
|
(0.346)
|
(0.207)
|
(0.241)
|
Capital Humain (Education (log))
|
|
-2.366
|
0.905
|
|
|
|
(2.636)
|
(1.331)
|
|
Infrastructures (Internet)
|
|
-0.0208
|
-0.0621
|
-0.0430
|
|
|
(0.0312)
|
(0.0730)
|
(0.0359)
|
Population Active (Log)
|
|
-1.036
|
-0.521
|
-0.912
|
|
|
(1.070)
|
(0.574)
|
(1.039)
|
Inflation (Log)
|
|
0.451
|
-0.0896
|
0.155
|
|
|
(0.409)
|
(0.332)
|
(0.287)
|
Formation Brute de capital fixe
|
|
0.778**
|
|
0.669**
|
|
|
(0.361)
|
|
(0.320)
|
Taux de change fixe
|
|
-0.356
|
0.274
|
0.0617
|
|
|
(0.450)
|
(0.651)
|
(0.476)
|
Ressources Naturelles (Log)
|
|
-0.163
(0.219)
|
-0.322
(0.349)
|
-0.00801
(0.156)
|
Dépenses de consommation finale
|
|
1.116***
|
1.169***
|
1.088***
|
|
|
(0.0739)
|
(0.0665)
|
(0.0955)
|
Maîtrise de la corruption
|
|
1.120
|
0.811
|
0.190
|
|
|
(1.035)
|
(1.969)
|
(0.835)
|
Efficacité des Pouvoirs Politiques
|
|
-2.206*
|
-0.355
|
-0.308
|
|
|
(1.132)
|
(1.592)
|
(1.662)
|
Anglophone
(Ressource Naturelles)*(PMA)
(Ressource Naturelles)*(Non PMA)
|
-3.635*
(2.010)
0.0522
(0.0495)
-0.150**
(0.0718)
|
-0.706
(0.871)
-0.0468
(0.0330)
-0.0415
(0.0426)
|
0.745
(1.925)
0.0364
(0.0267)
0.0335
(0.0398)
|
-0.241
(0.466)
-0.00664
(0.0239)
-0.0363
(0.0314)
|
(Maitrise de la Corruption)*(PMA)
|
3.425*
(1.813)
|
-1.398
(1.285)
|
0.738
(1.812)
|
0.122
(0.446)
|
Variables muettes temporelles
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Terme Constant
|
-71.48**
(29.23)
|
-11.65
(15.37)
|
-9.082
(14.24)
|
-10.92
(8.203)
|
Observations
|
387
|
183
|
149
|
321
|
Nombre de Pays
|
38
|
32
|
31
|
36
|
Fisher (p-value)
|
4,20 (0,000)
|
154,6 (0,000)
|
142,2 (0,000)
|
342,4 (0,000)
|
Hansen test (p-value)
|
5,52 (0,356)
|
5,21 (0,877)
|
3,96 (0,682)
|
7,28 (0,401)
|
AR (1) (p-value)
|
-2,84 (0,004)
|
-1,73 (0,083)
|
-3,15 (0,002)
|
-2, 66 (0,008)
|
AR (2) (p-value)
|
-0,59 (0,554)
|
0,46 (0,64)
|
0,32 (0,748)
|
-0,81 (0,416)
|
Notes : les valeurs entre
parenthèses correspondent à l'écart-type corrigé de
l'hétéroscédasticité. *** p<0,01 significatif
à 1%, ** p<0,05 significatif à 5%, * p<0,1 significatif
à 10%.
Source : Auteur,
estimations réalisées à partir des données de la
Banque Mondiale/CNUCED
II.2.2.
Interprétations des résultats
Dans l'ensemble, nos résultats sont satisfaisants aussi
bien sur le plan économétrique que sur le plan économique.
Sur le plan économétrique, le test de Fisher nous permet de
conclure que nos 4 modèles sont globalement et fortement significatifs.
En effet, la p-value associée à cette statistique (Prob > F
=0,000) est inférieure au seuil de 1% pour toutes les 4 estimations. En
outre, le test de Hansen dont la p-value est supérieure au seuil de 10%,
est concluant pour tous les modèles ne permettant pas de rejeter
l'hypothèse nulle et donc la validité de nos instruments. Enfin,
le test AR (2) est également satisfaisant puisque la p-value
supérieure au seuil de 10% ne permet pas non plus de rejeter
l'hypothèse nulle d'absence d'autocorrélation de second ordre des
résidus dans les 4 estimations. Les résultats de nos estimations
sont donc robustes d'autant plus que les écarts-types ont
également été corrigés de
l'hétéroscédasticité.
Sur le plan théorique également, nos
résultats sont pour la plupart conformes aux travaux antérieurs,
aussi bien pour les indicateurs de la dette extérieure que pour les
déterminants traditionnels de la croissance économique. En
particulier, en ce qui concerne la dette extérieure, nous avons
établi que les indicateurs relatifs au stock de la dette
extérieure, les IDE et la balance commerciale permettent de relancer la
croissance économique en Afrique subsaharienne. Les coefficients
associés au stock de la dette extérieure sont tous positifs dans
les quatre modèles. Ils sont même significatifs au seuil de 1%
dans la première estimation, 10% pour la deuxième et 1%
troisième estimations. Ce résultat est similaire à celui
de Cecchetti, Mohanty et Zampoli (2001) qui a étudié la relation
entre la dette extérieure et la croissance économique de 18 pays
de l'OCDE sur la période 1980-2005. Ils ontmontré à partir
d'un modelé en coupe transversale, que si le stock de dette
extérieure n'est pas très élevé. Il encourage la
croissance économique et stabilise le secteur financier mais au
de-là d'un seuil, l'augmentation de dette privée peut avoir des
impacts négatifs. Ce faisant, les Etats d'ASS gagneraient à
accroître leurs efforts en matière de gestion du stock de la dette
extérieure puisque cela leur permettra alors de bénéficier
davantage de capitaux étrangers.
Tout comme les IDE, la balance commercialeapparaît
comme une source importante de relancer de la croissance économique. En
effet, les résultats des estimations établissent une relation
positive entre cet indicateur et la croissance économique dans la mesure
où tous les coefficients qui lui sont associés sont positifs.
Cette relation est même significative au seuil de 10% dans la
première régression, au seuil de 1% dans la seconde et 5% dans
troisième régressions.Ce résultat n'est pas nouveau
puisque Cohen (1993) sur un échantillon de 77 pays en
développement avait montré qu'un flux réel de transferts
nets affecte la croissance économique, particulièrement en
Afrique subsaharienne.
Nos résultats permettent d'établir un lien
négatif entre la croissance économique et le service de la dette
extérieure. Ce lien est particulièrement important au cours de la
période 2002-2017, puisque significatif au seuil de 1%. Ce
résultat se rapproche de celui de Karagol (2002) qui avait établi
une relation négative entre le service de la dette extérieure et
la croissance économique en Turquie. En effet, L'auteur a utilisé
des techniques de co-intégration multi-variées. L'étude
montre qu'il existe une relation négative entre la dette
extérieure et la croissance économique à long terme. Les
résultats du test de causalité de Granger ont montré une
causalité unidirectionnelle allant du service de la dette
extérieure à la croissance économique.
Nos résultats mettent en avant l'influence
négative de l'aide publique au développement sur la croissance
économique en Afrique subsaharienne. Ce résultat qui semble au
premier abord surprenant n'est cependant pas nouveau puisque Burnside et Dollar
(2000) l'avaient déjà établi. En effet, même au
niveau macroéconomique, l'aide peut avoir des effets
hétérogènes selon les caractéristiques des
bénéficiaires, les modalités de l'aide et les motifs des
donateurs (Mekasha et Tarp, 2013). Par exemple, l'aide fournie par certaines
institutions bilatérales pour des raisons politiques ou commerciales
peut être moins efficace (Dreher et al., 2016) et peut être moins
sensible au franchissement du seuil IDA. Notre effet relativement important
peut s'appliquer à une aide moins politisée. Toutefois,
après la fin de la guerre froide, la part de l'aide qui est fortement
politisée a sans doute diminué considérablement, les
motifs géopolitiques perdant de l'importance par rapport aux
préoccupations de développement (Headey, 2008).
La FBCF joue un rôle très important sur la
relance de la croissance économique en Afrique subsaharienne. En effet,
le coefficient associé à cette variable est positif et
significatif au seuil de 5% pour les périodes 2002-2012.
Théoriquement, une économie plus ouverte offre davantage de
débouchés aux entreprises puisqu'elle leur permet
d'accéder aux marchés voisins. Cela correspond aux conclusions de
Helpmann (1984) pour le cas de l'IDE vertical. Par ailleurs, la taille du
marché mesurée par la FBCF a un effet positif sur la croissance
économique. Ainsi, plus la taille du marché augmente, plus les
entrepreneurs étrangers sont incités à investir dans le
pays. Elle permet de tenir compte des économies d'échelle et de
ce fait, les gains escomptés sont similaires à ceux obtenus pour
les dépenses de consommation finale. Ces avaient déjà
été obtenus par Asiedu (2003) et Anyanwu (2012).
Concernant les indicateurs de la stabilité
macroéconomique, nous avons retenu dans le cadre de cette étude
le taux de change effectif et l'inflation. En somme, ces indicateurs exercent
un effet négatif sur la croissance économique. Ainsi, plus la
dette d'un pays augmente, plus les agents économiques peuvent être
mis à contribution pour participer à son remboursement. Les
investisseurs étrangers peuvent donc subir une augmentation
régulière des impôts. Nous avons pu montrer que la relation
entre le taux de change et la croissance économique était
négative et non significative dans la première estimation mais
positive et non significative dans la deuxième.
Généralement, la plupart des pays d'ASS ont une balance
commerciale déficitaire (Banque Mondiale, 2016b).Lorsque ce
déficit se creuse, les Etats sont amenés à définir
des politiques contraignantes pour rééquilibrer le solde
commercial. Ces mesures peuvent avoir des effets pervers sur la croissance
économique. Cela peut justifier la relation négative et non
significativeétablie entre le taux de change et la croissance
économique dans le cadre de cette étude. L'influence de
l'inflation sur notre variable dépendante est mitigée. D'une
part, elle a un effet négatif, mais non significatif sur la relance de
la croissance économique, ce qui est cohérent avec la
littérature. En effet, une forte volatilité des prix augmente le
degré d'incertitude dans l'économie, facteur limitant les
décisions d'investissement dans l'économie (Atangana-Ondoa,
2013). D'autre part, les résultats des estimations de la
troisième régression établissent une relation positive,
mais non significative entre l'inflation et la croissance économique.
Etant donné que les pays d'ASS sont principalement exportateurs de
produits de base dont les prix sont fixés sur le marché
international, il est possible que les firmes étrangères gagnent
plus d'une augmentation des prix sur le marché local puisque ce sont
elles qui fournissent ce marché en produits manufacturiers.
Le capital humain a une influence négative sur la
croissance économique en Afrique subsaharienne.Il est également
établi dans cette étude une relation négative, mais non
significative entre l'éducation et la croissance économique. Mais
dans la mesure où nous avons mesuré l'éducation par le
taux de scolarisation brut dans le primaire et que celui-ci est sensiblement
équivalent pour toutes les régions du monde (Banque Mondiale,
2016b), cette relation négative peut davantage exprimer le fait que
cette variable soit un mauvais indicateur du capital humain dans le cadre d'une
étude sur la croissance. Aussi, il aurait été
préférable d'utiliser les données sur l'éducation
dans le secondaire et le tertiaire, mais l'absence de données nous a
contraints à privilégier la première variable.
Les ressources naturelles jouent un rôle négatif
sur la relance de la croissance économique en Afrique subsaharienne. Ce
résultat n'est pas nouveau puisque Asiedu (2006) l'avait
déjà établi dans son étude portant sur 22 pays
d'Afrique subsaharienne sur la période 1984-2000. De même, Anyanwu
(2012) l'a également obtenu cette fois-là à partir d'une
approche en coupe transversale sur 53 pays africains. Toutefois, la petite
innovation dans notre étude a été de comparer le
rôle des ressources naturelles dans les PMA et dans les Non-PMA.
Dès lors, nous avons pu montrer que la croissance économique a
une préférence révélée pour les Non-PMA que
pour les PMA. Ce résultat se justifie par la présence
d'infrastructures de Mauvaise qualité dans les PMA. Qui plus est, nous
avons établi un lien négatif entre les infrastructures et la
relance de la croissance économique. En effet, des infrastructures de
mauvaise qualité détériorent la productivité des
investissements puisqu'ils permettent d'augmenter les coûts
d'exploitation liés à l'implantation des firmes
étrangères.
CONCLUSION
La dette extérieure est en général
reconnue comme facteur d'amélioration de la croissance
économique. Toutefois, il s'agit d'un concept multidimensionnel auquel
plusieurs indicateurs sont associés, présentant parfois des
effets ambigus sur la croissance économique. Aussi, l'objectif de ce
chapitre était d'identifier empiriquement les indicateurs de la dette
extérieure qui améliorent la croissance économique dans le
contexte d'Afrique Subsaharienne. A partir d'un panel dynamique estimé
grâce à la méthode des GMM en système, nous avons pu
montrer que le stock de la dette extérieure, la balance commerciale et
les IDE permettent de relancer la croissance économique en Afrique
subsaharienne. De même, il apparaît également que les
dépenses de consommation finale et la FBCF sont des facteurs au moins
aussi important que les précédents. Toutefois, les Etats doivent
chercher à stabiliser leur environnement macroéconomique en
réduisant leur service de la dette extérieure et leur
déficit commercial. De même, des investissements doivent
être consentis dans les infrastructures et le capital humain notamment
dans l'éducation.
CONCLUSION DE LA PREMIERE
PARTIE
L'objectif de cette première partie était
d'examiner l'influence de la dette extérieure sur la croissance
économique en Afrique subsaharienne sur la période 2002-2017.
Pour cela, nous l'avons subdivisée en deux chapitres. Le premier
chapitre nous a permis d'analyser cette relation sur le plan théorique
en nous intéressant aux dimensions solvabilité et
soutenabilité de la dette extérieure. Le second chapitre quant
à lui a complété cette première analyse en
procédant à une évaluation empirique à travers un
modèle en panel dynamique. De ces analyses, il ressort que la dette
extérieure sous la dynamique de la soutenabilité et de la
solvabilité est une source importante de relance de la croissance
économique en Afrique subsaharienne. En effet, elle permet de renforcer
les effets des facteurs économiques tels que la présence des
ressources naturelles, la taille du marché, etc.
Sur la dimension solvabilité, la gestion du stock de
la dette extérieure doit être une priorité puisque sa
mauvaise gestion augmente l'incertitude et limite la transparence. En outre, la
quantité et la qualité des infrastructures doivent être
revues à la hausse, car ils facilitent l'accès aux ressources
naturelles. De même, l'amélioration du capital humain est un
élément essentiel puisqu'elle dispense les entreprises
étrangères de coûts supplémentaires en
matière de formation de la main-d'oeuvre locale. Par ailleurs, il a
également été relevé l'importance des
réformes économiques à travers la libéralisation
commerciale. Mais comme cela avait déjà été
relevé par Anyanwu (2012),cette étude a également mis en
évidence l'existence d'une relation négative entre le service
dette extérieure et la croissance économique en Afrique
subsaharienne.
Sur la dimension solvabilité, on note que les IDE
sontessentiels pour la relance de la croissance économique. Le
sous-continent noir a toujours été l'une des régions les
plus instables à cause des tensions sociales (guerres civiles, coup
d'Etat, etc.). Toutes ces tensions renforcent l'incertitude, empêchant
ipso facto les agents économiques d'avoir une bonne lisibilité
des politiques futures que les gouvernements souhaiteront mettre en oeuvre.
Cependant, il apparaît que les FMN investissent de
préférence dans les pays autocratiques que dans les pays
politiquement ouverts, sans doute pour forger des relations
privilégiées avec les dirigeants (Asiedu et Lien, 2011). En fin
de compte, les résultats obtenus sont conformes à la
première hypothèse formulée selon laquelle : le stock
de la dette extérieure, les IDE et la balance commerciale relancent la
croissance économique en Afrique subsaharienne.
DEUXIEME PARTIE :
DETTE
EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME
PARTIE
La stabilité économique est fondamentale pour
garantir le développement durable d'un pays. Elle s'appréhende
comme un rétablissement des équilibres macroéconomiques
(Kaldor, 1934). La stabilité économique désigne donc un
mélange d'équilibres intérieur et extérieur, ce qui
implique le plein emploi et une croissance économique stable,
accompagnée d'une faible inflation et d'une balance des paiements
équilibrée. La stabilité économique interne a trait
à la façon dont une nation s'assure que les personnes qui veulent
et ont la capacité de travailler obtiennent un emploi et que le niveau
général des prix reste relativement stable. A cet égard,
tout pays qui peut mettre ces deux problèmes (inflation et
chômage) au strict minimum aura un système économique
interne relativement stable. La stabilité économique externe
quant à elle, fait référence à la façon de
gérer la relation entre les importations et les exportations d'un pays
afin d'atteindre une balance des paiements favorable. Théoriquement,
l'objectif est d'atteindre l'équilibre de la balance des paiements, mais
pratiquement, le désir de toute nation est d'assurer l'excédent
du compte courant (Olueye, 2014).
D'après le rapport de la CEA (2017),
l'inflation annuelle a plus que doublé en Afrique entre 2006 et 2016,
atteignant 12,4%. Au niveau mondial, l'Afrique tient une
hégémonie décennale. En 2016, la moyenne de la
région dépassait de loin celle de la planète (3,5%), de
l'Inde (4,8%), de la région Amérique latine et Caraïbes
(4,2%), des pays émergents et en développement d'Asie (3,3%), des
Etats-Unis (2,7%) ou de la Zone Euro (1,7%). En outre, suivant le rapport de
l'OIT (2018), les pays de la région du Maghreb détiennent le
record des taux de chômage les plus élevés parmi toutes les
régions du monde. En 2017 le taux moyen du chômage dans la
région était de 11,7%, soit 8,7 millions de chômeurs. Si
les chiffres de l'Afrique subsaharienne sont manifestement moins
élevés, il faut cependant remarquer que la courbe du
chômage dans la région s'est inscrite dans une phase ascendante.
En 2017, la région a connu un taux de chômage de 7,2% et ce
chiffre devrait monter d'un cran en 2019 pour atteindre 7,3%.
D'après les données de la Banque Mondiale, la
situation de la balance des paiements en Afrique semble inquiétante pour
garantir un développement économique durable. En effet, au cours
de la période 2002-2016, celle-ci a été déficitaire
avec en moyenne, un solde commercial de -10,53% du PIB et un solde courant de
-7,01% du PIB. Au-delà de ces soldes relativement inquiétants, ce
sont les évolutions de ces agrégats qui posent problème.
Concernant les déficits commerciaux, on observe qu'ils sont
passés de-6,75% du PIB en 2002 à-13,02% du PIB en 2016. Cela
correspond donc à une croissance annuelle moyenne de 3,12%. Les
déficits courants quant à eux sont passés de -3,23% du PIB
en 2002 à -7,67% du PIB en 2016. Ce qui correspond ainsi à un
taux de croissance annuelle de 2,95%.
C'est ce constat de la subsistance des déficits
intérieurs et des déficits extérieurs observés dans
la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, qui justifie le regain
d'intérêt des travaux sur les déterminants des
déséquilibres intérieurs et extérieurs. Ceux-ci
mettent un accent particulier sur la dette extérieure et c'est
d'ailleurs cette approche qui est privilégiée dans ce travail de
recherche. Pour ce faire, cette partie sera organisée autour de deux
chapitres.
Chapitre 3 : Analyse Théorique de la Relation
Dette extérieure et Stabilité Economique
Chapitre 4 : Analyse Empirique de la Relation Dette
extérieure et Stabilité Economique en Afrique
Subsaharienne
CHAPITRE III :
ANALYSE
THEORIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE
INTRODUCTION
La stabilité économique est aujourd'hui l'un des
points marquants de l'élaboration des politiques économiques.
Compte tenu des nombreux effets néfastes associés à la
stabilité économique interne (notamment en ce qui concerne
l'inflation et le chômage) et la stabilité économique
externe (balance commerciale et compte d'ajustement), tous les pays montrent
aujourd'hui un intérêt prononcé pour la maîtrise de
l'inflation, l'atténuation du chômage et de la balance des
paiements. Tout comme les autres grands déséquilibres
économiques, l'inflation, le chômage et la balance des paiements
résultent de l'écart entre l'offre et la demande. Beaucoup de
travaux ont été menés pour identifier les
déterminants de l'inflation du chômage et de la balance des
paiements. Si ces derniers se sont en majorité focalisés sur les
déterminants macroéconomiques (monétaires et
réels), nous assistons depuis les années 90 à la prise en
compte des facteurs monétaires internationaux relatifs à la dette
extérieure.
Que l'on parle des déterminants
macroéconomiques, l'inflation, le chômage et de la balance des
paiements dans le monde résultent toujours de l'incohérence des
politiques économiques. A cet effet,la théorie quantitative de la
monnaie établit un lien direct entre la masse monétaire et le
niveau général des prix. Selon cette approche, une stimulation
monétaire n'a pas d'effets bénéfiques durables sur
l'économie, elle ne génère que de l'inflation. Toutefois,
cette approche ne fait pas l'unanimité chez les économistes et a
été contestée par les keynésiens. Pour Keynes
(1936), une hausse de la quantité de monnaie peut avoir un effet direct
sur l'économie et le volume de la production. En effet, si les agents
économiques ont plus d'argent en leur possession, ils vont le
dépenser ou l'investir, ce qui entraine une hausse de la production
(c'est-à-dire du PIB) et une baisse du chômage. De plus, les
agents économiques peuvent être victimes d'une « illusion
nominale », ce qui signifie qu'ils perçoivent mal les effets de
l'inflation sur leur pouvoir d'achat (Keynes, 1936).
Il existe deux grandes approches au sujet de
l'explication du phénomène du chômage. La première
approche est d'essence libérale et stipule que le chômage est
« volontaire » et il résulte des défaillances du
marché du travail. En d'autres termes, s'il y a chômage, c'est
parce que l'offre et la demande de travail ne sont pas
équilibrées. Cette théorie s'appuie en effet sur le
postulat d'efficience du marché du travail qui postule que le
marché s'autorégule automatiquement. La deuxième approche
quant à elle, est d'orientation keynésienne qui pense que le
chômage est « involontaire » étant donné que le
marché du travail est lié aux autres marchés. Selon cette
approche, il est possible d'avoir des équilibres de sous-emploi, puisque
le niveau de l'emploi ne découle pas du seul marché du travail et
de la confrontation entre l'offre et la demande de travail, mais des
équilibres qui existent également sur le marché des biens
et des services. Dans ce cas, seule l'intervention de l'Etat peut
remédier au problème par une politique de relance de la demande
(Snowdon et Vane, 2005). Parler de la stabilité des prix et du plein
emploi revient donc à se focaliser sur les causes de l'inflation et du
chômage.
La balance des paiements est un état
statistique qui résume systématiquement, pour une période
donnée, les transactions économiques d'une économie avec
le reste du monde (Krueger, 1969). Depuis quelques décennies, la
question de savoir si la balance des paiements est un phénomène
monétaire est une question qui se pose dans la littérature
économique monétaire et internationale. Les perspectives sur la
question ont été influencées, d'une part, par
l'évolution de la théorie monétaire et, d'autre part, par
les interprétations de l'histoire monétaire. Bien qu'il existe
d'autres théories des ajustements de la balance des paiements, à
savoir les élasticités et les approches d'absorption
(associées à la théorie keynésienne).
La prise en compte des déterminants monétaires
dans l'explication des différences économiques entre les Etats ne
cesse de retenir l'attention des économistes depuis les travaux
de-Krugman (1988). Dans le présent chapitre, nous adoptons cette
approche en nous focalisant sur le rôle de la dette extérieure sur
la stabilité économique. En particulier, nous nous
intéresserons aux dimensions économique et politique de la
gouvernance. A cet effet, ce chapitre sera organisé autour de deux
sections : la première section analysera l'influence théorique de
la dette extérieure sur la stabilité économique interne ;
la deuxième section quant à elle, sera consacrée à
la présentation de l'influence théorique de la dette
extérieure sur la stabilité économique externe.
SECTION I : ANALYSE
THEORIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE INTERNE
La stabilité économique interne
(stabilité des prix et plein emploi) a longtemps monopolisé
l'attention des économistes et des hommes politiques, depuis les
écrits majeurs de Kaldor (1934)11(*) et Philips (1958)12(*). Dès lors, l'inflation et le chômage
sont considérés comme les indices de premier plan qui permettent
d'apprécier l'état de santé d'une économie. A cet
effet, dans cette première section, nous commencerons par analyser les
effets de la dette extérieure sur l'inflation et par la suite, nous
présenterons son influence sur le chômage.
I.1/ Influence
théorique de la dette extérieure sur l'inflation
La dette extérieure est un facteur de
maîtrise de l'inflation. Sa bonne gestion vise à créer un
environnement macroéconomique propice à l'élaboration des
politiques économiques cohérentes (CEA, 2017). Dans cette
sous-section : en premier lieu, nous examineront les effets de la
solvabilité de la dette extérieure sur la dynamique des prix et
en second lieu, nous analyserons l'influence de la soutenabilité de la
dette extérieure et volatilité de l'inflation.
I.1.1. Impact de la
solvabilité de la dette extérieure sur la dynamique des prix
Réduire les coûts inhérents
à l'inflation dépend fortement de la politique économique
qui prévaut dans une économie. Autrement dit, plus la politique
économique d'un pays est mauvaise, plus l'inflation est
élevée, et à l'opposé, plus cette politique est
bonne, plus l'inflation sera maîtrisée (Ali et Sassi, 2016). Dans
le présent volet, nous discuterons des effets du stock de la dette
extérieure, ainsi que de l'influence du service de la dette
extérieure sur l'inflation.
a) Stock de la dette extérieure
et inflation
L'encours de dette élevés sont
associés à une inflation élevée et volatile. A cet
égard, le niveau élevé de l'encours de la dette
accroît les risques de défaillance, de
rééchelonnement et la volatilité des entrées
futures de capitaux (Mweni, Njuguna et Oketch, 2016). Pour Presbitero et Arnone
(2006), l'encours de la dette a un effet sur la performance économique
via l'incertitude associée à son effet sur l'inflation. En effet,
la dette extérieure crée un problème aigu de
surendettement parce que les pays en développement disposent d'une gamme
beaucoup plus restreinte d'outils de réduction de la dette (Reinhart,
Reinhart et Rogoff, 2012). Ainsi, le surendettement est lié à
l'incertitude et à l'instabilité économiques et oblige les
gouvernements à adopter des politiques financièrement
répressives pour maîtriser l'inflation afin de répondre aux
besoins financiers par seigneuriage, et réduire les dépenses
publiques en intérêts payés sur la dette publique (-Atique
et Malik, 2012 ; Assibey-Yeboah et Mohsin, 2014).
En outre, les pays en proie à l'instabilité
politique ont probablement de grandes activités clandestines qui
augmentent la taxe sur l'inflation optimale, ce qui implique un niveau
d'inflation élevé et instable (Barugahara, 2015). La
présence d'une grande économie souterraine peut être
inflationniste en raison de l'incitation à utiliser l'impôt sur
l'inflation pour répondre aux besoins budgétaires lorsque de
larges pans de l'économie ne sont pas enregistrés et donc non
imposés (Canzoneri et Rogers, 1990). De même, une grande
économie informelle menace non seulement l'assiette fiscale, mais a
également des implications pour la politique de stabilisation. Dans ces
circonstances, un gouvernement qui n'est pas certain de son assiette fiscale
est plus susceptible d'adopter des mesures à court terme au
détriment de la cohérence des politiques (Mazhar et Jafri, 2017).
Ainsi, l'économie souterraine influe sur les résultats de la
politique monétaire parce qu'elle est associée à une
demande accrue de monnaie, et sur les résultats de la politique
budgétaire en raison de son incidence sur l'importance des recettes
fiscales (Martinez-Vazquez et al., 2015).
b) Service de la dette extérieure
et inflation
La relation entre l'endettement extérieure et
l'inflation a été très préoccupante au cours des
dernières décennies et a suscité beaucoup d'attention ces
derniers temps. Plusieurs auteurs ont observé que l'existence
d'obligations importantes en matière de service de la dette
extérieure se traduit généralement par une
instabilité des prix due à la surévaluation de la monnaie
et les déficits budgétaires importants (Dornbusch, 1993).
Le lien entre le service de la dette extérieure et la
dynamique des prix a été largement débattu dans le
paradigme économique selon lequel un service de dette extérieure
importante réduit la souplesse de la politique budgétaire. En
effet, Comme il est presque impossible de réduire les paiements du
service de la dette, en particulier dans les situations où on
procède à une correction du taux de change, l'ajustement a un
impact plus sérieux sur les dépenses intérieures, y
compris celles effectuées pour les biens non échangeables ;
ce qui provoque le chômage (Reinhart, Reinhart et Rogoff, 2012). Compte
tenu des difficultés inhérentes à la mobilisation des
recettes et à la réduction des salaires, les corrections
prendront vraisemblablement la forme d'un gel des salaires, d'une hausse de la
dette intérieure, ou d'une activation de la planche à billets,
nuisant ainsi sérieusement à la compétitivité
nécessaire pour améliorer l'aptitude à assurer le service
de la dette. La contradiction entre l'amélioration de la
compétitivité et le maintien d'un budget équilibré
est plus sérieuse en conditions d'endettement public élevé
(Dornbusch, 1993).
Ainsi, pour corriger ces effets que la théorie s'est
préoccupée du lien étroit qui existe entre endettement et
performances économiques. En ce sens que, le paiement du service de la
dette (dans le présent comme dans le futur) peut réduire
l'investissement (courant et futur) et par la suite la croissance
économique. Dans la mesure où, la croissance est
tronquée dans le présent, si le fardeau de la dette affecte le
flux courant de ressources disponibles pour le pays ; dans le futur un
taux élevé de ressources destinées au paiement du service
de la dette décourage l'investissement (Rajan, 2007). De plus, le
fardeau de la dette comme paiement son service ainsi que son
rééchelonnement peut affecter l'environnement politique en
vigueur et pervertir les politiques économiques.
I.1.2. Impact de la
soutenabilité de la dette extérieure et volatilité de
l'inflation
Il est communément admis que la soutenabilité
d'une économie est un facteur explicatif des performances
macroéconomiques d'un pays. En particulier, celle-ci a un effet
négatif sur l'inflation. Ainsi, la mise en oeuvre d'une cible
d'inflation repose sur l'hypothèse que des taux réels
élevés ralentissent l'inflation ; dans ce cas, un retour moyen
à la cible d'inflation est susceptible d'être un processus stable.
Mais si, pour une raison quelconque, des taux réels élevés
ne ralentissent pas l'inflation, la stabilité macroéconomique ne
peut être garantie. Car si le niveau élevé des taux
réels et l'alourdissement du fardeau du service de la dette qui s'ensuit
entraînent une hausse des craintes de défaut de paiement, des
sorties de capitaux et des pressions sur le taux de change, l'inflation
pourrait bien avoir un effet pervers sur elle. Si une politique de taux
d'intérêt active devait être maintenue de toute
façon, un tel effet pervers pourrait clairement devenir un
élément d'instabilité (Blanchard, 2005). Ainsi, une
analyse de l'impact potentiellement déstabilisateur de ces interactions
est donc particulièrement pertinente pour les économies où
la réputation de solidité budgétaire n'est pas bien
établie, qu'il s'agisse d'économies de marché
émergentes ou de pays plus matures au lendemain de la crise du
crédit.
A cet égard, la banque centrale devrait
réduire au minimum les fluctuations de l'inflation et de l'écart
de production, qui sont coûteuses en raison de l'existence de
rigidités de prix (Svensson, 2006). Ainsi, la poursuite de cibles
d'inflation est généralement associée à
l'utilisation de règles de rétroaction sur les taux
d'intérêt. L'idée est qu'une banque centrale devrait
ajuster les taux d'intérêt en réaction à une hausse
de l'inflation attendue de manière à réduire suffisamment
la demande globale pour stabiliser l'inflation autour de sa valeur cible. De
l'avis général, la stabilité macroéconomique sera
assurée tant que les taux d'intérêt seront fixés
selon le principe de Taylor, c'est-à-dire qu'ils réagiront
à l'inflation de plus d'un pour un (Woodford, 2003).
Dans cette première sous-section, il a
été question pour nous de mettre en évidence l'influence
de la dette extérieure sur l'inflation. Pour ce faire, nous avons dans
un premier temps montré la nécessité pour un Etat
d'être solvable notamment à travers la maitrise de son stock de la
dette extérieure et le paiement de son service de dette
extérieure. Dans un second temps, nous nous sommes
intéressés à la soutenabilité de la dette
extérieure en mettant en exergue le fait, que les gouvernements peuvent
entreprendre de nouvelles réformes économiques afin de s'arrimer
à l'évolution perpétuelle de l'économie mondiale.
Dans la sous-section qui va suivre, nous allons analyser de l'influence de la
dette extérieure sur le chômage.
I.2/ Influence
théorique de la dette extérieure sur le chômage
Dans cette sous-section, nous commencerons par
analyser les effets d'une solvabilité de la dette extérieure sur
le chômage et par la suite, nous présenterons l'importance de la
soutenabilité de la dette extérieure dans le processus de lutte
contre le chômage.
I.2.1. Incidence de la
solvabilité de la dette extérieure sur création
d'emplois
Le principal lien par lequel les fruits de la
croissance économique se répercutent sur les pauvres est
l'ampleur de l'emploi qu'elle génère. A cet effet,
l'intensité de la création d'emplois par rapport à la
croissance économique est déterminée par le type de
croissance économique, c'est-à-dire si la croissance a
été obtenue en augmentant la quantité des facteurs de
production (croissance extensive), ou en augmentant la productivité des
facteurs de production (croissance intensive), ou par une combinaison des deux
facteurs (Schmid, 2008).
Keynes (1936) et Hayek (1931) étaient en profond
désaccord sur les causes et la nature des cycles économiques,
mais tous deux auraient tenu pour acquis que l'évolution du
chômage était déterminée par la dynamique de
l'investissement et par l'état de confiance dans les rendements attendus
de la production (Smith et Zoega, 2009). Selon la théorie autrichienne
du cycle économique, une augmentation du désir d'épargner
entraîne une baisse du taux d'intérêt et une hausse de
l'investissement. Une telle accumulation de capital implique des processus de
production plus détournés lorsque le capital se situe à
des stades de production plus précoces. Pendant la période
d'expansion, les travailleurs sont de plus en plus souvent employés dans
les premiers stades de la production, tandis que pendant la phase de
récession, ils sont libérés des entreprises en faillite et
le chômage augmente (Snowdon et Vane, 2005). Il est clair que cette
théorie implique une relation positive entre l'investissement et
l'emploi. Si la difficulté de Hayek (1931) à expliquer la
mécanique du buste (en particulier comment le stock de capital diminue)
a conduit au succès de l'économie keynésienne, la
théorie offre néanmoins des perspectives intéressantes
(Smith et Zoega, 2009).
Il y a un volet de la recherche récente où
l'investissement joue un rôle de premier plan dans l'explication de
l'évolution du chômage d'équilibre au fil du temps. Phelps
(1994) présente un ensemble de modèles d'équilibre
général du taux naturel qui mettent l'accent sur le rôle de
l'investissement en capital physique, des travailleurs formés et de la
part de marché comme déterminants du taux naturel de
chômage. A cet effet, il apparait que les booms structurels
entraînent des investissements élevés et un faible taux de
chômage, tandis que les effondrements structurels entraînent un
faible investissement et un taux de chômage élevé
(Fitoussi, 2000). Bien qu'il y ait des exceptions, le courant dominant continue
de limiter sa recherche de l'explication du chômage sur le marché
du travail, plutôt que des facteurs qui stimulent l'investissement, comme
les rendements attendus (Smith et Zoega, 2009).
I.2.2. Les effets de la
soutenabilité de la dette extérieure et atténuation du
chômage
Un certain nombre de théories ont été
développées dans le but d'expliquer les implications du
financement extérieur sur les performances économiques mondiales.
Les plus éminentes sont entre autres : la théorie
économique keynésienne, la théorie économique
classique, la théorie économique néoclassique et
l'approche de l'équivalence ricardienne.
L'essentiel économique de la politique
budgétaire est de mener une politique anticyclique afin de
contrebalancer les hausses et les baisses au cours des cycles
économiques. C'est pourquoi Keynes (1936) a préconisé un
déficit budgétaire pour effectuer une transition du chômage
de masse au quasi-plein emploi. Dans la théorie keynésienne de
l'emploi, les dépenses publiques peuvent contribuer positivement
à stimuler la croissance économique. En effet, une augmentation
de la consommation publique est susceptible d'entraîner une augmentation
de l'emploi, de la rentabilité et de l'investissement grâce aux
effets multiplicateurs sur la consommation globale. Keynes (1936) a donc
encouragé la formation de déficits budgétaires en
augmentant les dépenses publiques et/ou en réduisant les
impôts et, ce faisant, a indiqué que la solution du marché
serait inefficace parce que le mécanisme des prix et les salaires qui
doivent répondre à l'existence du chômage ne s'ajustent pas
assez rapidement (Oluba, 2008).
Pour Keynes (1936), l'économie est fondamentalement
instable et doit être stabilisée par une intervention vigoureuse
du gouvernement ou par des politiques gouvernementales appropriées. Le
financement déficitaire des keynésiens est alors un outil
important pour atteindre un niveau souhaité de demande globale
compatible avec le plein emploi. La principale hypothèse de cette
théorie est que l'économie fonctionne à un niveau
inférieur au plein emploi du revenu national. Compte tenu de l'existence
d'un écart de production dans l'économie, l'augmentation des
dépenses publiques financées par la dette entraînera une
augmentation de la production et des revenus. Par conséquent, le
financement du déficit selon la théorie keynésienne peut
implicitement être utilisé pour créer des emplois
supplémentaires lorsque l'économie souffre d'une insuffisance de
la demande effective. En outre, en tant qu'instrument de reprise après
la récession, le financement du déficit peut être
utilisé pour atténuer les fortes fluctuations cycliques (Dewett,
2009).
Par ailleurs, les écoles classiques et
néoclassiques s'opposaient fortement à cette théorie. La
critique de l'école classique postule que les déficits
budgétaires financés sans cesse par la dette intérieure
évincent l'investissement et, par extension, abaissent le niveau de la
croissance économique. En effet, des déficits budgétaires
excessifs conduisent à une mauvaise performance économique.
L'implication d'une telle politique ne s'arrête pas à l'effet
d'éviction sur l'investissement privé, la société
devra également supporter le fardeau d'une dette publique accrue en
raison de l'expansion des dépenses publiques financées par la
dette. Cette objection dominante de la théorie de l'emploi de Keynes
(1936) par les économistes classiques est fondée sur leur
principale hypothèse selon laquelle l'économie fonctionne
toujours au plein emploi. Si une économie fonctionne déjà
au plein emploi, toute dépense supplémentaire financée par
la dette ou par la création de monnaie ne peut que créer une
hausse inflationniste des prix (Anyanwu, 1995 ; Dewett, 2009).
Pour leur part, les économistes néoclassiques
ont collaboré à la position des économistes classiques
selon laquelle le déficit budgétaire aurait un effet
négatif sur la croissance économique. Leur argument est que le
déficit budgétaire est un affaiblissement évident de
l'épargne publique. Si l'épargne publique est affaiblie, elle
exercera une pression sur les taux d'intérêt, sauf si elle est
entièrement compensée par l'épargne privée. Par
conséquent, une baisse de l'épargne nationale exercera une
pression sur le coût du crédit (taux d'intérêt) qui
écarte l'investissement privé et entraînera une baisse
générale de la production à long terme. Les
économistes néoclassiques ont en outre fait valoir que la
manière dont le déficit est financé est susceptible
d'influencer le niveau de la consommation et de l'investissement et, par
extension, la croissance économique (Braeley, Allen et Mohanty, 2012).
La contribution de la théorie de l'équivalence
ricardienne est celle d'un effet de neutralité du déficit
budgétaire sur la croissance économique. Cette théorie
repose sur l'hypothèse que les individus conservent un mode de
consommation permanent tout au long de leur vie. Ainsi, le budget
expansionniste n'a pas d'effet sur la consommation actuelle des particuliers,
car ils épargneront plutôt sur la charge fiscale à payer
à l'avenir. Dans le cas de l'investissement, le budget expansionniste
qui déduit une réduction de l'épargne publique peut
être entièrement compensé par l'épargne
privée en tant que telle n'ayant aucun effet sur le coût du
crédit et ayant donc un effet indifférent sur l'investissement.
La théorie de l'équivalence ricardienne stipule donc que les
déficits budgétaires n'affectent pas le taux
d'intérêt réel pour évincer l'investissement et ne
stimulent pas la consommation pour accroître la production (Snowdon et
Vane, 2005). Par conséquent, le déficit budgétaire n'est
qu'une technique de stabilisation utile pour atténuer l'impact des chocs
sur les revenus ou pour répondre aux exigences des dépenses
forfaitaires (Braeley, Allen et Mohanty, 2012).
I.3/Arbitrage
inflation-chômage
La relation entre l'inflation et le chômage a
traditionnellement été une corrélation inverse. Cependant,
cette relation est plus compliquée qu'il n'y paraît à
première vue et s'est effondrée à plusieurs reprises au
cours des 45 dernières années. L'inflation et le chômage
étant deux des indicateurs économiques les plus
étroitement surveillés, nous allons examiner l'interaction qui
existe entre ces deux concepts.
Si l'on utilise l'inflation salariale (le taux de variation
des salaires) comme indicateur de l'inflation dans l'économie, il
apparait que lorsque le chômage est élevé, le nombre de
personnes à la recherche d'un emploi dépasse largement le nombre
d'emplois disponibles. En d'autres termes, l'offre de travail est
supérieure à la demande. Etant donné le nombre
élevé de travailleurs disponibles, les employeurs n'ont pas
besoin de « soumissionner » pour obtenir les services de leurs
employés en leur versant des salaires plus élevés. En
période de chômage élevé, les salaires restent
généralement stagnants et l'inflation salariale (la hausse des
salaires) est inexistante. Par ailleurs, en période de faible
chômage, la demande de travail (par les employeurs) dépasse
l'offre. Dans un marché du travail aussi serré, les employeurs
doivent généralement payer des salaires plus élevés
pour attirer les employés, ce qui entraîne en fin de compte une
hausse de l'inflation salariale (Snowdon et Vane, 2005).
Phillips (1958) a été l'un des premiers
économistes à présenter des preuves convaincantes de la
relation inverse entre le chômage et l'inflation salariale. Il a
étudié la relation entre le chômage et le taux de variation
des salaires au Royaume-Uni sur une période de près d'un
siècle (1861-1957), et il a découvert que ce dernier pouvait
s'expliquer par le niveau du chômage et le taux de variation du
chômage. De ce fait Phillips (1958) a émis l'hypothèse que
lorsque la demande de main-d'oeuvre est élevée et qu'il y a peu
de chômeurs, on peut s'attendre à ce que les employeurs fassent
monter les salaires assez rapidement. Toutefois, lorsque la demande de
main-d'oeuvre est faible et que le chômage est élevé, les
travailleurs sont réticents à accepter des salaires
inférieurs au taux en vigueur et, par conséquent, les taux de
salaire baissent très lentement (Snowdon et Vane, 2005). Etant
donné que les salaires constituent un coût important pour les
entreprises, l'augmentation des salaires va entraîner une hausse des prix
des produits et des services dans une économie, ce qui par
conséquent, fait augmenter le taux d'inflation global (Phillips,
1958).
L'arbitrage entre l'inflation et le chômage a conduit
les économistes à utiliser la courbe de Phillips pour affiner la
politique monétaire ou budgétaire. Etant donné qu'une
courbe de Phillips pour une économie donnée indiquerait un niveau
d'inflation explicite pour un taux de chômage donné et vice versa,
il devrait être possible de viser un équilibre entre les niveaux
souhaités d'inflation et de chômage. Cependant, à la fin
des années 1960, un groupe d'économistes monétaristes
convaincus a établi que la courbe de Phillips ne s'applique pas à
long terme. Ils ont soutenu qu'à long terme, l'économie tend
à revenir au taux naturel de chômage à mesure qu'elle
s'ajuste au taux d'inflation (Friedman, 1968 ; Phelps, 1969). En effet, le taux
naturel est le taux de chômage de longue durée qui est
observé une fois que l'effet des facteurs cycliques à court terme
s'est dissipé et que les salaires se sont ajustés à un
niveau où l'offre et la demande sur le marché du travail sont
équilibrées. Si les travailleurs s'attendent à ce que les
prix augmentent, ils exigeront des salaires plus élevés afin que
leurs salaires réels (corrigés de l'inflation) soient constants
(Snowdon et Vane, 2005). Dans un scénario où des politiques
monétaires ou budgétaires sont adoptées pour faire baisser
le chômage en dessous du taux naturel, l'augmentation de la demande qui
en résulte encourage les entreprises et les producteurs à
augmenter les prix encore plus rapidement. Au fur et à mesure que
l'inflation s'accélère, les travailleurs peuvent fournir de la
main-d'oeuvre à court terme en raison de salaires plus
élevés, ce qui entraîne une baisse du taux de chômage
(Friedman, 1968). Toutefois, à long terme, lorsque les travailleurs sont
pleinement conscients de la perte de leur pouvoir d'achat dans un environnement
inflationniste, leur volonté de fournir de la main-d'oeuvre diminue et
le taux de chômage augmente au taux naturel (Phelps, 1969). Ainsi,
à long terme, un taux d'inflation plus élevé ne profite
pas à l'économie si le taux de chômage diminue. De
même, un taux d'inflation plus faible ne devrait pas avoir un coût
pour l'économie en raison d'un taux de chômage plus
élevé. Comme l'inflation n'a aucune incidence sur le taux de
chômage à long terme, la courbe de Phillips à long terme se
transforme en ligne verticale au taux de chômage naturel (Snowdon et
Vane, 2005).
Dans cette première sous-section, il a
été question pour nous de mettre en évidence l'influence
de la dette extérieure sur le chômage. Pour ce faire, nous avons
dans un premier temps montré la nécessité pour un Etat
d'être solvable de la dette extérieure notamment à travers
les processus de création d'emploi et d'atténuation du
chômage. Dans un second temps, nous nous sommes intéressés
à la soutenabilité de la dette extérieure qui peut
être un gage que les gouvernements peuvent utiliser dans le but
d'atteindre certains objectifs de politiques économiques. Dans la
section suivante, nous allons analyser l'influence de la dette
extérieure sur la stabilité extérieure.
SECTION II : ANALYSE
THEORIQUE DE LA RELATION ENTRE LA DETTE EXTERIEURE ET LA STABILITE ECONOMIQUE
EXTERNE
Cette deuxième section s'articulera autour de deux
principaux points. Dans un premier temps, nous analyserons les effets de la
dette extérieure sur la balance commerciale. Dans un second temps, il
sera question pour nous de présenter l'influence de la dette
extérieure sur la balance des transactions courantes.
II.1/ Influence
théorique de la dette extérieure sur la balance commerciale
L'assainissement de l'environnement économique est
nécessaire pour les échanges commerciaux. Cela permet en effet
d'avoir une meilleure lisibilité des contraintes entourant ces
transactions. Du côté de l'Etat, un environnement
économique plus sain permet l'allocation des ressources publiques de
manière plus efficiente et de les concentrer vers les secteurs
clés de l'économie. Concrètement, il est question dans ce
premier volet de montrer l'importance de la solvabilité et la
soutenabilité de la dette extérieure l'équilibrede la
balance commerciale.
II.1.1. Influence de la
solvabilité de la dette extérieure et équilibre de la
balance commerciale
Le lien entre l'endettement externe et l'état de la
balance commerciale a beaucoup retenu l'attention des chercheurs ces
dernières années. Un volet de la littérature s'est
concentré sur la relation entre le déficit budgétaire et
le déficit commercial dans les modèles où
l'équivalence ricardienne se décompose (Frenkel et Razin, 1996).
D'autres économistes ont étudié l'ajustement des comptes
extérieurs aux fluctuations de la consommation publique dans des
modèles où la production est exogène et les
réactions de la consommation privée sont
déterminées de façon optimale (Sachs, 1982).
La macroéconomie keynésienne classique postule
que le déficit commercial est une fonction positive du déficit
budgétaire. Autrement dit, une augmentation du déficit du secteur
public entraînera un déficit commercial et un excédent
budgétaire améliorera la balance commerciale. En effet, lorsque
le revenu intérieur augmente, cela encourage les importations et
réduit éventuellement l'excédent de la balance
commerciale. Par conséquent, les déficits du secteur public et du
secteur extérieur deviennent jumeaux (Onafowora et Owoye, 2006).
En outre, le modèle keynésien
d'économie ouverte indique qu'une augmentation du déficit
budgétaire entraine une augmentation de la demande globale et des taux
d'intérêt réels intérieurs. Les taux
d'intérêt élevés entrainent à leur tour des
entrées nettes de capitaux et se traduisent par une appréciation
de la monnaie nationale. A cet effet, une valeur plus élevée de
la monnaie nationale a alors un effet défavorable sur les exportations
nettes, ce qui entraînera une détérioration de la balance
commerciale (Bshir, Miskeen et Asrafuzzaman, 2013).
L'hypothèse d'équivalence
ricardienne, d'autre part, affirme l'absence de toute relation entre les
déficits budgétaires et les déficits commerciaux. Selon
cette approche, un déficit budgétaire courant financé par
une réduction d'impôt et des ventes d'obligations serait
perçu par les particuliers comme un passif d'impôt futur pour
assurer le service et rembourser la dette accrue. En effet, l'augmentation de
la demande globale résultant d'une hausse des dépenses publiques
déficitaires sera compensée par une diminution de la demande
globale en raison de la baisse des dépenses du secteur privé. Par
conséquent, il n'y aura pas de variation nette de la demande globale.
Etant donné que les variations des dépenses publiques
déficitaires n'ont aucun effet net sur la demande globale ou la demande
excédentaire de crédit, les déficits budgétaires ne
devraient donc pas être corrélés avec le déficit
commercial (Sachs et Lorraine, 1993).
II.1.2. Influence de la
soutenabilité de la dette extérieure et équilibre de la
balance commerciale
Le développement financier et le degré
d'ouverture commercial d'un pays sont deux éléments essentiels
pour évaluer la liberté économique. Le premier permet
d'apprécier avec quelle facilité plus ou moins
élevée, les agents économiques accèdent aux
financements. Le second quant à lui, permet de voir si ces agents ont
facilement accès aux marchés étrangers. Il est reconnu
qu'elle soit grande ou minimale, la libéralisation économique
à travers ces deux éléments a une influence sur la balance
commerciale (Ahad, 2017).
Un meilleur système financier permet un meilleur
transfert de fonds entre l'emprunteur et l'épargnant, ce qui offre
également de meilleures chances égales de croissance pour les
PME. Elle entraîne une augmentation des biens intermédiaires qui
entraîne une augmentation de la demande de biens finaux (Shahbaz et
Rahman, 2012). En effet, l'amélioration du secteur industriel permet
d'accroître la production à la fois pour la consommation
intérieure et pour l'exportation (Samba et Yan, 2009). De même, le
système financier développé a un impact positif et
significatif sur la part des exportations plutôt que sur les
importations, ce qui améliore la balance commerciale (Beck, 2002).
Lorsque la réforme du développement financier a lieu, elle
relève le niveau de financement externe des entreprises privées
en présence de l'exécution des contrats et du renforcement du
droit au crédit et par des réformes judiciaires. Une augmentation
du financement extérieur aide un pays à faire face à la
concurrence d'autres pays dont le système financier est moins
développé. Elle entraîne de ce fait un accroissement des
exportations en augmentant la part des exportations, ce qui contribue à
améliorer la balance commerciale (Lein et al, 2003).
La littérature théorique a principalement
développé trois approches pour explorer l'effet de la
libéralisation du commerce sur la balance commerciale d'une
économie, à savoir l'approche par élasticité,
l'approche par absorption et l'approche monétaire. L'approche
fondée sur l'élasticité vise principalement à
étudier les effets de la libéralisation du commerce sur
l'élasticité des prix à l'exportation et à
l'importation. Toutefois, cette approche relègue d'autres aspects de la
libéralisation du commerce qui n'impliquent pas de changements de prix.
Selon l'approche d'absorption, l'effet de la libéralisation du commerce
dépendra de la manière dont le revenu réel sera
affecté par rapport à l'absorption réelle. Enfin, dans
l'approche monétaire, le résultat de la libéralisation du
commerce dépend de la façon dont la demande réelle de
monnaie change par rapport à l'offre réelle (Khan et al.
2017).
L'approche dite « intertemporelle » mise en oeuvre
par Jenkins (1996), est également utilisée pour examiner les
effets des politiques de libéralisation du commerce sur la balance
commerciale. Cette approche explore les impacts intertemporels des changements
transitoires et permanents des droits de douane à l'exportation et
à l'importation sur la balance commerciale. Le principal problème
du modèle intertemporel est qu'il est très sensible aux
hypothèses sous-jacentes. Ostry et Rose (1992) concluent que l'effet de
la libéralisation du commerce sur la balance commerciale est
équivoque, car il dépend du comportement des taux de change, de
la signification des diverses élasticités, du degré de
mobilité des capitaux et du caractère temporaire ou permanent du
choc tarifaire.
Dans cette première sous-section, nous nous sommes
intéressés aux facteurs de l'endettement externe qui peuvent
garantir l'équilibre de la balance commerciale. Or, la dette
extérieure influençant également d'autres aspects de la
stabilité externe, il sera donc question dans la sous-section suivante
de montrer en quoi celle-ci peut être source d'amélioration de la
balance des transactions courantes.
II.2/ Influence
théorique de la dette extérieure sur la balance des transactions
courantes
Le solde du compte courant constitue une mesure
intégrale de l'épargne nationale et peut donc être
utilisé comme indicateur du comportement d'épargne et de
dépense d'un pays (Calderón et al., 2007). Les
informations contenues dans la balance des opérations courantes sont
très utiles pour la projection de la balance des paiements, la
compilation et la mesure du revenu national. La balance des transactions
courantes joue un rôle important dans la formulation des politiques,
l'analyse et les processus décisionnels dans une économie
mondiale de plus en plus interdépendante (Edwards, 2001). Au fil du
temps, plusieurs déterminants potentiels du compte courant ont
été étudiés dans la littérature afin de
découvrir les variables macroéconomiques spécifiques qui
déterminent le comportement du compte courant. Un accent particulier a
été mis sur les facteurs économiques de la gouvernance
comme facteurs explicateurs des déséquilibres de la balance des
transactions courantes. De ce fait, dans cette première sous-section,
nous allons d'une part mettre en évidence l'impact de l'environnement
économique sur la balance courante, et d'autre part, nous analyserons
les effets des réformes économiques.
II.2.1. Incidence de la
solvabilité de ladette extérieure sur ajustement du compte
courant
L'hypothèse du surendettement initialement
examinée par Myers (1977) dépend de la façon dont, si la
dette dépasse la capacité de remboursement de la nation avec une
certaine probabilité plus tard, le service de la dette augmentera
probablement à ce moment-là à mesure que le niveau de
rendement de la nation augmente. De cette façon, une partie des
bénéfices tirés de l'investissement dans l'économie
nationale sera épuisée pour payer les créanciers actuels,
ce qui démoralisera les nouveaux investisseurs étrangers (Chuhan
et al., 1996). Par conséquent, le pays emprunteur n'utilisera
que la moitié de toute augmentation de la production et des
exportations, puisqu'une partie décente de cette augmentation sera
consacrée au service de la dette extérieure. Cela pose un
problème, car si un pays a un nouveau projet d'investissement qui peut
générer une valeur actuelle nette positive, il n'investira pas en
raison d'une situation d'endettement existante et le niveau d'investissement du
pays commencera à diminuer (Muli et Ocharo, 2018).
La présence de ce stock de dettes extérieures
modifie l'incitation du créancier ou du débiteur. Par ailleurs,
l'allégement de la dette extérieure peut donc profiter à
l'un ou l'autre. D'une part, le créancier pourrait être
incité à continuer à prêter afin d'éviter une
perte en pensant que le débiteur améliorera ses conditions
économiques et sera en mesure de rembourser la dette dans un avenir
proche. D'autre part, le débiteur est découragé d'investir
parce qu'il suppose que tous les gains seront imposés pour payer le
prêteur (Muli et Ocharo, 2018). Ainsi, cette théorie implique
qu'une diminution du montant de la dette extérieure entraînera une
augmentation de l'investissement intérieur et une réduction des
dépenses publiques. En effet, une augmentation du niveau des
investissements détériorera la balance des transactions
courantes, tandis qu'une réduction des dépenses publiques
améliorera la balance des transactions courantes (Elbadawi et
al., 1996).
II.2.2. Effets de la
soutenabilité de la dette extérieure et ajustement du compte
courant
Selon Calderón et al. (2007), la question de
savoir si le déficit du compte courant est bénéfique ou
nuisible à l'économie dépend du facteur qui l'a
engendré. Cependant, la persistance d'un important déficit
persistant de la balance courante peut être le signe d'une mauvaise
performance et de la vulnérabilité de l'économie (Todaro
et Smith, 2003). En effet, la persistance des déficits courants est
généralement un indicateur clé de la faiblesse de
l'épargne et des investissements nationaux, de l'absence de
compétitivité internationale et de problèmes
économiques structurels tels qu'un système financier peu
développé. Par conséquent, le déséquilibre
de la balance courante se traduit par une perte potentielle de production, une
augmentation du chômage et une croissance économique
déséquilibrée (Ghosh et Ramakrishnan, 2006).
L'ouverture financière (libéralisation
financière), c'est-à-dire le degré d'ouverture des
transactions financières transnationales, peut influencer les flux de
capitaux et le compte courant. En effet, la libéralisation
financière peut accroître l'efficacité de l'allocation du
capital international, ce qui entraine une diversification du portefeuille
international et une augmentation des bénéfices potentiels. Une
autre relation directe est que l'ouverture financière peut influer sur
les décisions d'épargne et d'investissement, puis sur les flux de
capitaux transnationaux. Selon Bailliu (2000), un niveau plus
élevé de développement financier intérieur peut
stimuler l'économie et ensuite améliorer le compte courant. Par
ailleurs, le développement financier peut générer un
excédent du compte courant grâce à une augmentation de
l'épargne ou conduire à un déficit grâce à la
réduction de la demande d'épargne de précaution et
à la réduction de l'épargne nationale (Ya-Qiong et Rui,
2013).
L'effet de la libéralisation du commerce sur la balance
courante est théoriquement ambigu, quel que soit le cadre d'analyse de
la balance des paiements utilisé. Dans le cadre de l'équilibre
partiel de l'approche des élasticités, l'effet dépendra de
la mesure dans laquelle les droits à l'importation et à
l'exportation changent et de l'élasticité-prix des importations
et des exportations. Si l'on mesure la balance des paiements en devises
étrangères, les recettes d'exportation augmenteront si
l'élasticité-prix de la demande est supérieure à
l'unité, et les paiements d'importation augmenteront si
l'élasticité-prix de la demande est supérieure à
zéro. L'approche des élasticités ne convient pas à
l'analyse de la libéralisation du commerce qui n'implique pas de
changements de prix (Santos-Paulino, 2004).
Dans le cadre d'équilibre général de
l'approche par absorption de la balance des paiements, l'effet de la
libéralisation dépendra de la manière dont le revenu
réel sera affecté par rapport à l'absorption
réelle. Une réduction des droits à l'exportation
entraînera un déplacement des dépenses vers les produits
nationaux, ce qui augmentera les revenus, mais une réduction des droits
à l'importation fera l'inverse. Même si le revenu réel
augmente, la balance des paiements ne s'améliorera pas si la propension
à absorber est supérieure à l'unité. Ensuite, il
faut tenir compte des effets directs sur l'absorption. Si la
libéralisation du commerce réduit les prix, cela augmentera
l'absorption réelle grâce à un effet d'équilibre
réel et à l'illusion monétaire, mais diminuera
l'absorption s'il y a redistribution des revenus vers le secteur des biens
échangés où la tendance à épargner est
élevée. Enfin, dans l'approche monétaire de la balance des
paiements, le résultat de la libéralisation dépend de la
façon dont la demande réelle de monnaie évolue par rapport
à l'offre réelle (Santos-Paulino, 2004).
Dans la littérature théorique, il existe
diverses écoles de pensée concernant les relations entre le
déficit budgétaire et le déficit de la balance courante.
La première théorie suit l'école de pensée
keynésienne selon laquelle une augmentation du déficit
budgétaire augmente le revenu national et les dépenses de
consommation (une extension de la demande globale). Selon cette approche, une
dépréciation du déficit de la balance courante est
causée par l'augmentation des importations. La deuxième
théorie est basée sur le modèle de Mundell-Fleming (1968,
1962) qui affirme que le déficit budgétaire croissant augmente
les taux d'intérêt, génère plus d'entrées
financières et apprécie le taux de change, ce qui entraîne
une aggravation du déficit de la balance courante (Bakarr, 2014). En
effet, dans ce cadre de doubles déficits, les augmentations des
déficits budgétaires dans une économie ouverte ont
tendance à faire augmenter les taux d'intérêt
intérieurs, ce qui induit un afflux de capitaux et, par
conséquent, une appréciation du taux de change réel.
L'appréciation réelle de la monnaie nationale, à son tour,
détériore le solde du compte courant et, par conséquent,
le déficit budgétaire entraîne le déficit du compte
courant (Onafowora et Owoye, 2006).
L'hypothèse d'équivalence ricardienne contredit
l'hypothèse du double déficit en soutenant que le déficit
budgétaire n'a pas de relation de cause à effet avec le
déficit de la balance courante. Barro (1974, 1989) a examiné la
validité théorique de l'hypothèse d'équivalence
ricardienne au moyen d'un modèle de générations qui se
chevauchent et a conclu que le niveau de la demande globale et des taux
d'intérêt ne change pas en finançant les déficits
budgétaires par des impôts ou des emprunts (Seater, 1993). Le
phénomène des déficits jumeaux est également
lié au modèle Feldstein-Horioka (1980) qui affirme que le
degré de mobilité internationale du capital s'explique par
l'association entre l'épargne et l'investissement. Selon ce
modèle, le manque de mobilité des capitaux est attribué
à la forte association entre l'épargne et l'investissement et
vice versa (Abu-Bakarr, 2014).
CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons continué l'analyse des
déterminants de l'inflation, du chômage et de la balance des
paiements en nous focalisant sur la dette extérieure. A cet effet, nous
avons montré que la dette extérieure est un outil de lutte contre
l'inflation et le chômage d'une part et de stabilisation de la balance
des paiements d'autre part. Elle décrit le processus par lequel le
gouvernement prend des décisions et élabore des politiques pour
mettre ces décisions en oeuvre (Khan et Shah, 2015). Ce processus est
indispensable parce que les politiques appliquées par le gouvernement et
les normes administratives connues sous le nom de facteurs politiques,
influencent considérablement le développement économique
d'un pays. De ce fait, une bonne gestion de la dette extérieuresolvable
et soutenable est indispensable pour maîtriser l'inflation et
atténuer le chômage dans une région (Evans, Haggard et
Kaufman, 1992). Toutefois, les nombreuses ambiguïtés
soulevées tout au long de ce chapitre nous amènent à
pousser cette analyse encore plus loin en cherchant à déterminer
empiriquement lesquels des différents éléments
développés théoriquement sont réellement
adaptés à l'Afrique Subsaharienne : tel est l'objectif du
chapitre suivant.
CHAPITRE IV :
ANALYSE
EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
INTRODUCTION
Le chapitre précédent a été
l'occasion pour nous de procéder à une analyse théorique
de la relation dette extérieure et stabilité économique.
Ainsi, nous avons pu montrer l'indispensabilité d'une « bonne
gestion de la dette extérieure » dans l'optique de contribuer
à la stabilité économique. L'hypothèse de
l'influence positive de la dette extérieure sur la stabilité
économique a déjà fait l'objet d'une évaluation
empirique dans des travaux antérieurs avec cependant des
résultats mitigés (Turner et Spinnelli, 2013), à partir
d'une régression en panel sur 25 pays de l'OCDE pour la période
1970-2007, montre qu'une augmentation de 1 point de pourcentage de la dette
extérieure nette en pourcentage du PIB est associée à une
hausse des taux d'intérêt réels à long terme de 1,3
point de base. En particulier, il trouve qu'aucun effet statistiquement
significatif sur les taux d'intérêt de la dette publique n'a
été constaté compte tenu de l'exclusion de l'effet
extraordinaire de la crise financière. Un résultat similaire
avait déjà été obtenu par Rose (2010) lorsqu'il
analysait l'impact de la dette extérieure sur les taux
d'intérêt réels de 20 économies avancées sur
la période 1980-2007. Utilisant un modèle en donnée de
panel, il parvient au résultat selon lequel les taux
d'intérêt sont sensibles aux positions nettes d'investissements
internationaux et qu'une augmentation de 1 point de pourcentage du ratio dette
extérieure nette / PIB sera généralement associée
avec une augmentation de 2 points de base des taux d'intérêt
réels. L'objectif de ce chapitre est de procéder à une
nouvelle évaluation empirique pour venir compléter les travaux
existants.
Dans le souci de parvenir à des résultats
pertinents, nous utiliserons les données de la base du FMI (ICSD 2015)
pour les investissements domestiques privés et publics et des World
Development Indicators (WDI 2018) pour les autres variables
macroéconomiques. Compte tenu du fait que les données sur la
dette extérieure sont devenues presque continu en 2002, notre
période d'étude va s'étendre sur la période
2002-2017. En outre, l'absence de données pour un certain nombre de pays
nous contraint à réduire notre échantillon à 35
pays. Les pays qui ont été retirés sont :
l'Erythrée, l'Ethiopie, le Lesotho, le Liberia, Sao Tomé et
Principe, les Seychelles, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud.
L'objectif du présent chapitre est de
déterminer empiriquement les indicateurs de la dette extérieure
qui améliorent la stabilité économique en Afrique
subsaharienne. A cet égard, nous effectuerons dans la première
section une analyse descriptive du phénomène
étudié. Dans la deuxième section en revanche, nous
renforcerons cette première analyse grâce à une
étude économétrique.
SECTION I : DETTE EXTERIEURE
ET STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE DESCRIPTIVE
Par définition, la
stabilité économique est effective sur le plan interne et externe
lorsque la stabilité des prix et la balance commerciale sont stables.
Ainsi, la présente section s'organisera autour de ces deux principaux
concepts. D'une part, nous ferons une analyse descriptive du binôme dette
extérieure et stabilité économiqueinterne (inflation) en
ASS, et d'autres parts, nous analyserons le binôme dette
extérieure et stabilité économique externe (balance
commerciale) en ASS.
I.1/ Analyse descriptive du
binôme dette extérieure et inflation en Afrique subsaharienne
Dans l'ensemble, le taux d'inflation en Afrique Subsaharienne
a été relativement élevé au cours de la
période 2002-2017. Toutefois, il existe des pays où
l'évolution du niveau général des prix s'est
considérablement écartée de la tendance moyenne, ce qui
nous a conduits à distinguer les 10 pays13(*) à fort taux d'inflation et les 10
pays14(*)à faible
taux d'inflation en Afrique Subsaharienne. En se référant
à cette répartition, l'on constate qu'il existe de grandes
disparités entre ces deux sous-groupes. En effet, le premier groupe a un
taux d'inflation moyen de 2,10% contre 13,69% pour le second groupe. En outre,
il semble exister une plus grande disparité dans l'écart entre
les taux d'inflation dans le second groupe comparativement au premier. A titre
illustratif, l'écart-type dans le premier groupe n'est que de 0,34
tandis qu'il est de 5,50 dans le second groupe15(*). Dans l'optique d'expliquer ces disparités,
cette sous-section présentera l'influence de la solvabilité de la
dette extérieure sur l'inflation en Afrique subsaharienne d'une part, et
celle de la soutenabilité de la dette extérieure d'autre part.
I.1.1. Influence de la
solvabilité de la dette extérieure sur l'inflation en Afrique
subsaharienne
Afin de déterminer l'influence de la solvabilité
de la dette extérieure sur l'inflation en Afrique subsaharienne, nous
nous focaliserons sur l'évolution de l'indicateur de service de la dette
extérieure et sur celle du stock de la dette extérieure. A cet
effet, nous distinguerons deux cas : celui des 10 plus faibles inflations et
celui des 10 plus fortes inflations en Afrique subsaharienne.
a) Solvabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus faibles inflations
La bonne gestion du service de la dette
extérieure n'a pas connu une grande efficacité dans ce premier
groupe de pays au cours de la période 2002-2017 puisque l'indicateur
service de la dette extérieure a été en moyenne de 0,204
milliards de dollar. Pour être plus précis, on note que celui-ci
n'a pas évolué de manière significative pour l'ensemble de
ces pays. En effet, cet indicateur est de 0,218 milliards de dollar, 0,346
milliards de dollar et 0,422 milliards de dollar en 2015, 2016 et 2017 contre
0,165 milliards de dollar, 0,149 milliards de dollar et 0,163 milliards de
dollar pour les années 2002, 2003 et 2004 respectivement. Toutefois,
notons qu'il existe des divergences assez non négligeables si l'on s'en
tient aux performances des uns et des autres. L'indicateur de service de la
dette extérieure pour le Sénégal16(*)a été de 0,305
milliards de dollar contre 0,049 milliards de dollar pour le Togo qui n'est que
dixième parmi les plus faibles inflations du continent, avec un taux
d'inflation moyen de 2,87%. En outre, un seul des 10 pays semble avoir fait de
grands efforts dans le paiement du service de sa dette extérieure, il
s'agit du Cameroun qui a obtenu une performance de 0,501 milliards de
dollar.
Graphique 4.1 : Evolution de l'indicateur
service de la dette extérieure en fonction de l'inflation (Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
La gestion du stock de la dette extérieure dans les 10
plus faibles inflations en Afrique Subsaharienne n'a particulièrement
pas été bonne au cours de la période 2002-2017. En effet,
ces pays ont été plus mauvais en la matière
comparativement à celui du service de la dette extérieure puisque
l'indicateur de stock de la dette extérieurey a été de
3,348 milliards de dollar contre 0,204 milliards de dollar pour le service de
la dette extérieure. Par ailleurs, l'on note que cet indicateur n'a pas
connu la même tendance dans tous ces pays. A titre illustratif, les pays
tels que la cote d'ivoire (12,15 milliards de dollar) et le Cameroun (6,23
milliards de dollar) ont particulièrement été mauvais,
tandis que les pays comme le Benin (1,68) et le Cap-Vert (0,95) ont fait des
efforts remarquables. Toutefois, la « palme d'or » revient à
la Guinée-Bissau qui a obtenu une note moyenne de 0,73 milliards de
dollar.
Graphique 4.2 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieureen fonction de l'inflation (Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
b) Solvabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus fortes inflations
Le service de la dette extérieure demeure un
sérieux problème dans les 10 pays à fort taux d'inflation
en Afrique Subsaharienne. Sa gestion a été encore plus mauvaise
dans cette catégorie comparativement à la
précédente. Au cours de la période 2002-2017, l'indicateur
de service de la dette extérieure a été en moyenne de
0,848 milliards de dollar pour l'ensemble de ces pays. En outre, les pays ayant
de taux d'inflation très élevés dans cette
catégorie et donc en Afrique Subsaharienne, sont pour la plupart ceux
qui ont également connu les plus mauvaises performances en
matière de paiement du service de la dette extérieure. A titre
illustratif, l'Angola qui est le dernier du classement, a obtenu l'un des
meilleurs scores, soit 3,72milliards de dollars. En revanche, le Malawi (9e),
le Burundi (1er) et le Sao Tomé-et-Principe (6e) ont obtenu les scores
de 0,49 milliards de dollar ; 0,028 milliards de dollar et 0,005 milliards de
dollar respectivement. Cependant, le Nigeria et l'Angolaavec des scores
respectifs de 2,4 et 3,72 milliards de dollar sont les seuls pays dans cette
catégorie où la lutte contre la corruption a été
assez efficace, malgré le fait que leur inflation soit
élevée.
Graphique 4.3 : Evolution de l'indicateur
service de la dette extérieureen fonction de l'inflation (Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
De manière analogue à ce qui a été
observé dans la première catégorie, la gestion du stock
de la dette extérieure a également été plus
mauvaise que la gestion du service de la dette extérieure dans la
deuxième catégorie. En effet, le score moyen de l'indicateur
stock de la dette extérieure du a été de 8,88milliards de
dollars contre 0,848milliards de dollars pour le service de la dette
extérieure. En outre, l'on observe que les pays à fort taux
d'inflation sont également ceux où la gestion du stock de la
dette extérieure a été particulièrement mauvaise.
Il s'agit du Ghana (11,51milliards de dollars), du Kenya(11,67milliards de
dollars), de l'Angola (19,14milliards de dollars), du Nigeria (23,9milliards
de dollars).
Graphique 4.4 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieure en fonction de l'inflation(Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
D'après ce qui précède, il
semble effectivement que la solvabilité de la dette extérieure
puisse justifier les disparités des taux d'inflation autant entre les
deux groupes de pays qu'entre les pays appartenant à la même
catégorie. En général, les pays où la dette
extérieure a été meilleure ont enregistré des taux
d'inflation relativement faibles. Dès lors, il est à
présent opportun de déterminer l'influence la
soutenabilité de la detteextérieure sur l'inflation en Afrique
Subsaharienne.
I.1.2. Influence de la
soutenabilité de la dette extérieure sur l'inflation en Afrique
subsaharienne
Dans ce deuxième aspect, nous continuons
à suivre l'évolution de la dette extérieure en Afrique
Subsaharienne au cours de la période 2002-2017, mais en changeant de
dimension. Afin de capter l'influence potentiellede la soutenabilité de
la dette extérieure sur l'inflation en Afrique subsaharienne, nous
centrerons notre analyse sur l'évolution de l'indicateur d'IDE. Tout
comme dans le premier aspect, nous distinguerons le cas des 10 plus faibles
inflations et celui des 10 plus fortes
a) Soutenabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus faibles inflations
La soutenabilité de la dette
extérieure captée ici par les IDE est relativement moins mauvaise
que la solvabilité de la dette extérieure présentée
précédemment. En effet, l'indicateur d'IDE pour l'ensemble des 10
plus faibles inflations de l'Afrique a été en moyenne de
3,21milliards de dollarsau cours de la période 2002-2017. La Cote
d'ivoire (1,53milliards de dollars), le Cameroun le Burkina Faso (1,62milliards
de dollars), la Guinée Biseau (1,82milliards de dollars) et le Mali
(1,88milliards de dollars) sont les pays où cet indicateur a
été particulièrement mauvais. Paradoxalement, ces pays ont
enregistré des taux d'inflation relativement faibles pour toute la
période, soient 2,28%, 2,19%, 2,07%, 2,04% respectivement. Par ailleurs,
les pays qui ont été relativement plus attractifs sont le Niger
et le Cap-Vert. Ces derniers sont même les seuls pays dans cette
catégorie à avoir obtenu des scores élevés, soient
6,88 milliards de dollars et 8,37milliards de dollars respectivement.
Graphique 4.5 : Evolution de l'indicateur
d'IDEen fonction de l'inflation (Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
b) Soutenabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus fortes inflations
Les pays qui ont enregistré les plus forts
taux d'inflation en Afrique ont relativement été les plus
attractifs que ceux ayant présentés de faibles taux d'inflation.
En effet, le score moyen de l'indicateur d'IDE dans cette seconde
catégorie a été de 7,12milliards de dollars contre 3,31
milliards de dollars dans la première catégorie.
Néanmoins, le Liberia, le Sao Tomé-et-Principe et le Ghana qui
sont trois des dix pays à fort taux d'inflation en Afrique, ont obtenu
les meilleurs scores pour cette catégorie, soient 31,45milliards de
dollars ; 13,51milliards de dollars et 5,55milliards de dollars respectivement.
En revanche, le Burundi est le pays dans cette catégorie qui a obtenu le
plus mauvais score qui s'avère être le plus élevé
dans tous les deux groupes, soit 0,17milliards de dollars. D'autres pays
à l'instar du Nigéria (2,57milliards de dollars), l'Ethiopie
(2,74milliards de dollars) et le Kenya (1,61milliards de dollars) ont
également enregistré des performances inquiétantes.
Graphique 4.6 : Evolution de l'indicateur
d'IDEen fonction de l'inflation(Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Dans cette première sous-section, nous nous sommes
intéressés à l'inflation pour décrire l'impact de
la dette extérieure sur la stabilité économique interne en
AfriqueSubsaharienne. Etant donné que la stabilité
économique est bidimensionnelle, nous allons dans la sous-section
suivante, continuer notre analyse descriptive en nous appuyant sur la
stabilité économique externe (la balance commerciale).
I.2/ Analyse descriptive du
binôme dette extérieure et équilibre de la balance
commerciale en Afrique subsaharienne
L'évolution de la balance commerciale en Afrique
Subsaharienne a connu une progression dégradante et par
conséquent, la balance commerciale du continent reste toujours
déficitaire. Si l'on se réfère aux 10 meilleures17(*) et aux 10 pires18(*) balances commerciales en
Afrique, l'on note l'existence de grandes disparités entre ces deux
catégories. En effet, la première catégorie a
présenté un solde commercial positif au cours de la
période 2002-2017 contre un solde commercial négatif pour la
seconde catégorie. Par ailleurs, le solde commercial moyen du
deuxième groupe a été de -21,09% du PIB contre 3,74% du
PIB pour le premier groupe avec une plus faible disparité dans le second
groupe. En effet, l'écart-type y est égal à 4,83 contre
11,97 pour la première catégorie19(*). Afin d'expliquer ces disparités intergroupes
et intragroupes, nous ferons un état de lieux de la solvabilité
et de la soutenabilité de la dette extérieure dans ces pays.
I.2.1. Influence de la
solvabilité de la dette extérieure sur la balance commerciale en
Afrique subsaharienne
Dans ce premier aspect, il sera question de capter
l'influence potentielle de la solvabilité de la dette extérieure
sur la balance commerciale. Pour ce faire, nous nous focaliserons sur les
indicateurs de service de la dette extérieure et de stock de la dette
extérieure, tout en distinguant deux cas : les 10 meilleures et les
10 pires balances commerciales de l'Afrique Subsaharienne.
a) Solvabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 meilleures balances
commerciales
La gestion du service de la dette extérieure dans les
10 meilleures balances commerciales du continent n'a pas été
particulièrement bonne au cours de la période 2002-2017. En
effet, ce groupe a obtenu un score moyen de 1,57 et l'on note que plusieurs
membres ont été très inefficaces dans le paiement de leur
service de dette extérieure. C'est par exemple le cas de la RDC (0,16),
le Congo (0,39) et la Zambie (0,40) dont les soldes commerciaux respectifs sont
de 15,72% du PIB, 16,45% du PIB, -4,98% du PIB et -1,30% du PIB. Toutefois,
l'Afrique du sud (7,46) et l'Angola (3,72) sont les deux pays qui se sont
positivement démarqués.
Graphique 4.7 : Evolution de l'indicateur de
service de la dette extérieureen fonction de l'inflation (Groupe 1b)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
En ce qui concerne le stock de la dette extérieure, les
chiffres montrent que celui-ci a énormément augmentéau
cours de la période 2002-2017. En effet, de 0,91milliards de dollars en
2002, l'indicateur de stock de dette extérieure est passé
à 2,9milliards de dollars en 2017. Seuls le Gabon (1er) et la
Guinée biseau (10e) ont obtenu des scores relativement bas
sur la période avec 3,86milliards de dollars et 0,73milliards de dollars
respectivement. Mais dans l'ensemble, le stock de dette extérieure pour
ce groupe de pays est relativement élevé puisque le score moyen
est de 1,66milliards de dollars.
Graphique 4.8 : Evolution de l'indicateur de
stock de la dette extérieureen fonction de l'inflation (Groupe 1b)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
b) Solvabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 pires balances
commerciales
L'analyse statistique sur la gestion du service de
la dette extérieure permet de relever qu'il n'existe pas de
réelle différence entre les 10 meilleures et les 10 pires
balances commerciales en Afrique Subsaharienne. A titre illustratif, on observe
que l'indicateur de service de la dette extérieure dans cette
deuxième catégorie présente un score moyen de
0,12milliards de dollars contre 1,57milliards de dollars dans la
première catégorie. Par ailleurs, certains Etats comme le Rwanda
(0,03milliards de dollars) et les Comores (0,006milliards de dollars) ont
accompli des efforts remarquables dans la gestion de leur stock de dette
extérieure.
Graphique 4.9 : Evolution de l'indicateur de
service de la dette extérieure en fonction de l'inflation(Groupe 2b)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
L'évolution de l'indicateur de stock de dette
extérieure fait état de sérieux problèmes dans
l'environnement du commerce extérieur dans ce groupe comparativement
à l'autre. En effet, au cours de la période 2002-2017, cet
indicateur a présenté un score moyen de 2,87milliards de dollars
dans le second groupe contre 1,66milliards de dollars pour le premier groupe.
On observe également que le stock de la dette extérieure est
particulièrement mauvais dans les pays présentant les balances
commerciales les plus déficitaires. Il s'agit entre autres des Comores
(0,24milliards de dollars) et du Cap-Vert (0,95milliards de dollars).
Toutefois, il convient de noter que contrairement à la première
catégorie, le stock de la dette extérieure s'est accru dans la
seconde catégorie cela prouve qu'il reste encore beaucoup d'efforts
à fournir. A cet égard, on note que le score pour cet indicateur
est passé de 2,27milliards de dollars, 2,46 milliards de dollars et
2,54milliards de dollars en 2002, 2003 et 2004 à 3,79, 4,04 et 4,65 en
2015, 2016 et 2017.
Graphique 4.10 : Evolution de l'indicateur de
stockde la dette extérieureen fonction de la balance commerciale (Groupe
2b)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Dans l'analyse précédente, il existe une
certaine corrélation entre le solde de la balance commerciale et le
stock de la dette extérieure en Afrique Subsaharienne. En effet, dans
les pays où les indicateurs de la solvabilité de la dette
extérieure ont connu une évolution appréciable, la balance
commerciale a relativement été plus favorable que dans les autres
pays présentant de moins bonnes performances en la matière. A
présent, nous allons suivre l'évolution des indicateurs de la
soutenabilité de la dette extérieure.
I.2.2. Influence de la
soutenabilité de la dette extérieure sur la balance commerciale
en Afrique subsaharienne
Dans le présent aspect, il est question de
capter l'influence potentiellede la dette extérieure sur la balance
commerciale en Afrique subsaharienne. Pour cela, nous allons
suivrel'évolution de l'indicateur de stabilité politique dans les
10 meilleures et les pires balances commerciales d'Afrique Subsaharienne.
a) Soutenabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 meilleures balances
commerciales
Les IDE est indispensable pour toutes les
activités économiques. Ainsi, l'on s'attend à ce que la
balance commerciale soit plus favorable dans les pays attractifs. Cependant,
cela ne semble naturellement pas être le cas lorsqu'on s'intéresse
aux pays qui présentent des balances commerciales favorables. Dans le
cas de ce groupe, l'indicateur d'IDE est en moyenne de 3,89milliards de
dollars. D'une part, l'on observe que la RDC (12,74milliards de dollars) et le
Gabon (4,03milliards de dollars) où les scores moyens sont les plus
élevés, présentent en effet des balances commerciales
excédentaires (15,58% du PIB et 25,59% du PIB respectivement). D'autre
part, la Côte d'Ivoire (1,53milliards de dollars), et l'Angola
(3,02milliards de dollars) dont les scores moyens sont particulièrement
mauvais, figurent également parmi les pays présentant des
balances commerciales excédentaires (8,78% du PIB et 15,58% du PIB
respectivement).
Graphique 4.11 : Evolution de l'indicateur
d'IDEen fonction de la balance commerciale(Groupe 1b)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
b) Soutenabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 pires balances
commerciales
Comme il a été soulevé
précédemment, les pays relativement attractifs devraient avoir
des balances commerciales favorables. Autrement dit, dans la présente
catégorie, l'on s'attend à ce que les pays soient plus attractifs
que ceux appartenant à la première catégorie. Cela se
confirme donc au regard des scores moyens obtenus dans les pays
présentent des balances commerciales défavorables (6,39milliards
de dollars). En particulier, les Comores (1,13milliards de dollars), le Rwanda
(2,09milliards de dollars) et le Zimbabwe (2,39milliards de dollars) qui sont
les pays les moins attractifs, affichent en même temps des balances
commerciales largement déficitaires. Toutefois, les pays les plus
attractifs comme le Niger (6,88milliards de dollars), le Cap-Vert
(8,37milliards de dollars) et le Mozambique (16,84milliards de dollars)
présentent également des balances commerciales
déficitaires.
Graphique 4.12 : Evolution de l'indicateur
d'IDEen fonction de la balance commerciale (Groupe 2b)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Il existe une légère
incongruité lorsqu'on observe l'évolution des indicateurs de la
dette extérieure (solvabilité et soutenabilité) dans les
différents groupes de pays étudiés plus haut. Toutefois,
nous avons de manière générale noté que les pays
où la dette extérieure (solvabilité et
soutenabilité) assez bonne, présentent également des
balances commerciales favorables. A présent, nous allons de
manière économétrique analyser l'influence de la, dette
extérieure sur la stabilité économique.
SECTION II : DETTE EXTERIEURE
ET STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE ECONOMETRIQUE
Dans cette section, nous approfondissons l'analyse sur la
relation dette extérieure et stabilité économique en
Afrique Subsaharienne. Dans la section précédente, il a surtout
été question de suivre l'évolution des indicateurs de la
dette extérieure. Pour ce faire, nous avons distingué les pays
où les balances commerciales sont satisfaisantes des pays où
celles-ci sont inquiétantes. Dès lors, nous avons observé
que la dette extérieure qu'elle soit solvable ou soutenable est
meilleure dans les pays à balance commerciale satisfaisante. Dans
l'optique de renforcer notre intuition quant à une potentielle influence
de la dette extérieure et la stabilité économique, nous
allons dans les lignes qui vont suivre tester cette hypothèse. Pour ce
faire, nous commencerons par présenter notre démarche
méthodologique (II.1) afin de présenter par la suite nos
principaux résultats (II.2).
II.1/
Démarche méthodologique
Dans cette sous-section, nous commencerons par la
spécification de nos modèles et la présentation des
variables et par la suite, nous présenterons la méthode
d'estimation.
II.1.1. Modèles et
méthode d'estimation
Nous allons d'abord justifier le choix du modèle
économétrique et faire par la suite, une présentation nos
différentes variables.
a) Modèles
économétriques
En nous référant aux travaux d'Arfan et
al. (2008), nous adoptons une modélisation en données de
panel. Contrairement à ces auteurs, nous allons employer la
méthode des Doubles Moindres Carres (DMC). Cependant, il ne sera pas
question ici de faire recours à des équations simultanées,
nous allons estimer nos deux équations indépendamment l'une de
l'autre. La première équation nous permettra de tester
l'influence de la dette extérieure sur l'inflation. Quant à la
seconde équation, elle nous servira à tester l'influence de la
dette extérieure sur la balance commerciale. Concrètement, les
spécifications retenues pour nos modèles sont les suivantes:
Où représentent l'inflation et la balance commerciale en pourcentage
du PIB respectivement. sont les vecteurs des indicateurs de la dette extérieure ;
etsont les vecteurs des autres variables
macroéconomiques ; et sont les termes d'erreur.
représentent respectivement les pays et les années.
De manière plus spécifique, on a :
b) Présentation des variables
Le tableau ci-dessous synthétise les variables qui ont
été utilisée dans nos deux modèles. Il s'agit
principalement des déterminants de la dette extérieure (Banque
Mondiale, 2018), des déterminants traditionnels de l'inflation et de la
balance des paiements, mais aussi de certaines variables muettes que nous avons
générées pour capter des phénomènes tels que
le niveau de développement des Etats et l'héritage colonial.
Tableau 4.1 :
Présentation des variables (Partie II)
Variables
|
Abréviations
|
Définitions
|
Sources
|
Balance commerciale
|
BC
|
Différence entre les valeurs des exportations et des
importations des biens et services
|
WDI 2018
|
Inflation
|
INF
|
Mesurée par l'indice des prix à la
consommation
|
WDI 2018
|
Service de la dette extérieure
|
SEDE
|
Mesuré la somme versée annuellement par un pays
pour rembourser le capital emprunté et les intérêts.
|
WDI 2018
|
Stock de la dette extérieure
|
STDE
|
Mesuré la somme des déficits accumulés au
fil du temps par un pays.
|
WDI 2018
|
Aide Publique au Développement
|
APD
|
Il s'agit d'une mesure agrégée des flux d'aide
combinant le total des dons et la composante de tous les prêts
publics.
|
WDI 2018
|
Investissement Direct Etranger
|
IDE
|
Mesuré par les flux nets entrants des IDE en
pourcentage du PIB.
|
WDI 2018
|
Taux de change
|
TC
|
Mesure l'expression du prix de la devise de chaque pays dans
la devise d'un autre pays
|
WDI 2018
|
Dépenses publiques
|
DP
|
Représentent la valeur marchande de tous les biens et
service, y compris les produits durables
|
WDI 2018
|
Ouverture commerciale
|
OC
|
Mesurée par la somme des exportations et des
importations des biens et services rapportée au PIB.
|
WDI 2018
|
Développement Financier
|
DF
|
Il met en évidence le rôle des
intermédiaires financiers dans le financement du secteur productif,
notamment privé. Il est mesuré par le ratio du crédit au
secteur privé.
|
WDI 2018
|
Taille du Marché
|
PIBh
|
Mesurée par le PIB par habitant, cette variable permet
de prendre en compte le niveau d'activité de l'économie.
|
WDI 2018
|
Production
Intérieure
|
PIBréel
|
Mesurée par le PIB réel, cette variable permet
de tenir compte de la nature des rendements d'échelle.
|
WDI 2018
|
Ressources naturelles
|
RN
|
Les pays africains sont majoritairement riches en ressources
naturelles. Cette variable sera mesurée par les rentes totales des
ressources naturelles (pétrole, gaz, bois, minerais, etc.) en
pourcentage du PIB
|
WDI 2018
|
Masse monétaire
|
M2
|
Quantité de monnaie qui circule dans une
économie a un moment donne. Elle est exprimée par M2
|
WDI 2018
|
Niveau de Développement
|
|
Il s'agit de deux variables muettes PMA et Non-PMA
|
ONU
|
Maitrise de la corruption
|
MC
|
Mesure le degré d'utilisation de l'autorité
publique à des fins d'enrichissement personnel. Cet indicateur prend
également des valeurs compris entre -2,5 et +2,5
|
WGI 2018
|
Anglophone
|
|
Il s'agit d'une variable muette qui prend la valeur 1 si le
pays a été colonisé par le Royaume-Uni et 0 sinon.
|
|
Variables muettes temporelles
|
|
Elles permettront de capter les chocs conjoncturels
améliorant ainsi la qualité des estimations.
|
|
Source : Auteur
II.1.2. Méthode
d'estimation
Nous allons d'abord expliquer le principe de l'estimation et
par la suite, nous présenterons les principaux tests de robustesse.
a)Principe de
l'estimation
Arfan et al. (2008) ont supposé
l'existence d'une double causalité dans la relation entre la
stabilité politique et l'équilibre de la balance des payements
dans 10 pays asiatiques. En effet, un environnement politique stable est
supposé dans un premier temps avoir une influence positive sur la
balance des paiements et dans un second temps, l'amélioration de la
balance des paiements induit nécessairement une meilleure gestion pour
garantir sa durabilité.
Sur le plan économétrique, cela met en
exergue un problème d'endogenéité. Il existe trois
principales sources de l'endogenéité : l'omission de variables
explicatives pertinentes dans la spécification du modèle ; la
simultanéité qui apparaît lorsque la variable
dépendante et certaines variables explicatives sont
déterminées en « même temps » ; ou encore les
erreurs de mesures sur les variables indépendantes et/ou de la variable
dépendante. L'hypothèse d'exogénéité des
variables explicatives n'étant plus vérifiée, il n'est
plus opportun de recourir à la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO). Ainsi, pour corriger le problème
d'endogenéité, nous optons pour la méthode des Doubles
Moindres Carrés (DMC).
Cette méthode consiste à affecter
à chaque variable soupçonnée souffrir du biais
d'endogenéité, au moins une variable instrumentale. La variable
instrumentale est une variable corrélée avec la variable source
d'endogenéité, mais qui n'est pas corrélée avec le
terme d'erreur. Dans le cas des DMC, outre les variables instrumentales
exogènes au modèle, il est également possible d'utiliser
les variables retardées des variables endogènes comme
instruments, puisque celles-ci sont supposées non
corrélées avec les résidus. Au total, il existe plusieurs
estimateurs des DMC parmi lesquels on peut citer l'estimateur DMC à
effets fixes et l'estimateur DMC à effets aléatoires. Pour ce
dernier, on distingue l'estimateur G2SLS de Balestra et
Varadharajan-Krishnakumar (1987) et l'estimateur ESLS de Baltagi (2008).
Le choix entre le modèle à effets
fixes et celui à effets aléatoires nécessite que soit
effectué au préalable un test de spécification. Le test
recommandé est celui de Hausman. Lorsque la probabilité du test
est inférieure au seuil de 10%, alors on réfute
l'hypothèse nulle d'absence de corrélation entre l'effet
spécifique et les variables indépendantes et le modèle
choisi est celui à effets fixes. Si par contre cette probabilité
est supérieure au seuil de 10%, alors on ne peut rejeter
l'hypothèse nulle. Dès lors, le test ne permet pas de
différencier le modèle à effets fixes du modèle
à effets aléatoires.
b) Principaux tests de
robustesse
Le principal test de robustesse à effectuer
est le test de validité des instruments de Sargan/Hansen. Si la
probabilité dudit test est supérieure au seuil de 10%, alors on
ne peut rejeter l'hypothèse nulle et on conclut que nos instruments sont
valides. En outre, notons que pour le modèle à effets fixes, le
R2le plus pertinent est le R2-within
car il donne une idée sur la variabilité intra-individuelle de la
variable indépendante expliquée par celles des variables
explicatives. Le R2-between quant à lui donne une
idée de la contribution des effets fixes des individus au modèle.
En revanche, pour le modèle à effets aléatoires, le
R2le plus pertinent est le R2-between
car il donne une idée de la variabilité interindividuelle de la
variable dépendante expliquée par celles des variables
explicatives. Le R2-within quant à lui donne une
idée des effets aléatoires du pays au modèle.
II.2/
Résultats et Interprétations
Cette sous-section s'organisera autour de deux principaux
points. Dans le premier point, nous présenterons les principaux
résultats issus de nos estimations. Dans le second point, nous ferons
des interprétations économiques de ces différents
résultats afin d'en extraire toute la consistance.
II.2.1. Résultats des estimations
L'objectif de ce chapitre est de déterminer les indicateurs de la
dette extérieure qui contribuentà la
stabilitééconomique en Afrique Subsaharienne. Nous avons pour
cela étudié de manière plus spécifique la relation
dette extérieure et stabilité économique interne d'une
part, et d'autre part la relationdette extérieure et stabilité
économique externe. En nous basant sur les travaux d'Arfan et
al. (2008) nous avons opté pour un modèle en panel que
nous avons estimé par la méthode des DMC. Concrètement,
dans les modèles (A) (C) (1) et (3), nous avons cherché à
déterminer l'influence des seuls indicateurs de la dette
extérieure sur la stabilité économique interne et externe.
En revanche, dans les quatre autres estimations nous avons tenu compte, outre
l'influence de la dette extérieure sur nos variables dépendantes,
celle des autres déterminants macroéconomiques. Une
présentation synthétique de nos principaux résultats est
effectuée dans les tableaux 4 et 5.
Tableau 4.2 : Résultats des
estimations pour l'inflation(Partie II)
VARIABLES
|
Modèle à Effets
Aléatoires
|
Modèle à Effets Fixes
|
(A) Inflation
(% PIB)
|
(B) Inflation
(% PIB)
|
(C) Inflation
(% PIB)
|
(D) Inflation
(% PIB)
|
Stock de la Dette Extérieure (log)
|
2,291**
|
0.904
|
2,598*
|
0.825
|
|
(1,082)
|
(1.131)
|
(1,321)
|
(1.434)
|
Service de la Dette Extérieure (log)
|
-1,485*
|
0.347
|
-1,979*
|
-0.447
|
|
(0,858)
|
(0.834)
|
(1,089)
|
(0.966)
|
IDE (log)
|
-1,105*
|
-1.787**
|
-1,651*
|
-2.289**
|
|
(0,668)
|
(0.710)
|
(0,954)
|
(1.097)
|
Aide publique au développement (log)
|
|
0.317
|
|
1.403**
|
|
|
(0.499)
|
|
(0.692)
|
Balance Commerciale
|
|
-0.0141
|
|
-0.0880
|
|
|
(0.0529)
|
|
(0.0593)
|
Masse Monétaire
|
|
0.000750
|
|
-0.129
|
|
|
(0.0503)
|
|
(0.0796)
|
Ouverture Commerciale (log)
|
|
4.290**
|
|
3.339
|
|
|
(1.836)
|
|
(2.490)
|
Ressource Naturelles (log)
|
|
0.253
|
|
2.427*
|
|
|
(0.589)
|
|
(1.389)
|
Dépenses publiques
|
|
-0.162*
|
|
-0.207
|
|
|
(0.0948)
|
|
(0.137)
|
Développement Financier
|
|
-0.0374
|
|
0.0743
|
|
|
(0.0444)
|
|
(0.0904)
|
PIB par Habitant (log)
|
|
-1.604*
|
|
-4.054***
|
|
|
(0.884)
|
|
(1.441)
|
Maitrise de la Corruption
Taux de Change Effectif
Dépenses de Consommation Finale
|
|
0.828
(1.154)
-0.000168
(0.000441)
-0.0526
(0.0539)
|
|
-1.687
(1.605)
-0.00145*
(0.000837)
-0.171**
(0.0752)
|
(Ressource Naturelles)*(PMA)
(Ressource Naturelles)*(Non PMA)
|
0,0815
(0,0550)
0,0115
(0,0608)
|
0.0817
(0.0643)
-0.0823
(0.0782)
|
0,125
(0,0857)
0,00533
(0,0856)
|
0.0303
(0.103)
-0.262**
(0.120)
|
Variables muettes temporelles
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Terme Constant
|
-15,59
|
-24.47
|
-13,00
|
-0.224
|
|
(11,53)
|
(19.35)
|
(15,53)
|
(28.06)
|
|
|
|
|
|
Observations
|
412
|
391
|
412
|
391
|
Nombre de Pays
|
38
|
36
|
38
|
36
|
Fisher (p-value)
|
7,01 (0,0000)
|
3,74 (0,0000)
|
6,64 (0,0000)
|
5,33 (0,0000)
|
R-square
|
0,0055
|
0,1212
|
0,0318
|
0,1259
|
Test de Sargan/Hansen
|
0,508 (0,4761)
|
2,353 (0,1251)
|
0,044 (0,8336)
|
2,44 (0,1185)
|
Test de spécification de Hausman (A et C)
|
chi2(9) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B) Prob>chi2 =
0,9951
= 1,73
|
Test de spécification de Hausman (B et D)
|
chi2(22) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B) Prob>chi2 =
0,5737
= 17,24
|
Notes : les valeurs entre
parenthèses correspondent à l'écart-type. *** p<0,01
significatif à 1%, ** p<0,05 significatif à 5%, * p<0,1
significatif à 10%.
Source : Auteur,
estimations réalisées à partir des données de la
Banque Mondiale.
Tableau 4.3 : Résultats des estimations
pour la balance commerciale(Partie II)
VARIABLES
|
Modèle à Effets
Aléatoires
|
Modèle à Effets Fixes
|
(1) Balance commerciale
(% PIB)
|
(2) Balance commerciale
(% PIB)
|
(3)Balance commerciale
(% PIB)
|
(4)Balance commerciale
(% PIB)
|
Stock de la Dette Extérieure (log)
|
-9.803***
|
-7.453***
|
-9.705***
|
-6.498***
|
|
(2.090)
|
(1.963)
|
(2.169)
|
(2.422)
|
Service de la Dette Extérieure (log)
|
7.701***
|
6.459***
|
6.171***
|
4.937***
|
|
(1.594)
|
(1.608)
|
(1.688)
|
(1.873)
|
IDE (log)
|
-3.683***
|
1.811
|
-3.484**
|
3.012
|
|
(1.320)
|
(2.496)
|
(1.394)
|
(3.890)
|
PIB par Habitant (log)
|
|
0.543
|
|
-0.436
|
|
|
(4.076)
|
|
(7.373)
|
Aide Public au Développement (log)
|
|
-3.489***
|
|
-3.241**
|
|
|
(1.054)
|
|
(1.450)
|
Taux de Change Effectif
|
|
-0.00152
|
|
-0.00119
|
|
|
(0.00123)
|
|
(0.00212)
|
Inflation (log)
|
|
-0.194
|
|
-0.367
|
|
|
(0.621)
|
|
(0.699)
|
Ouverture Commerciale (log)
|
|
-33.68***
|
|
-35.38***
|
|
|
(4.258)
|
|
(6.962)
|
Ressource Naturelle (log)
|
|
-0.819
|
|
-0.672
|
|
|
(1.827)
|
|
(2.384)
|
Développement financier
|
|
0.0436
|
|
-0.0619
|
|
|
(0.104)
|
|
(0.140)
|
Dépenses publiques
|
|
-0.545**
|
|
-0.615**
|
|
|
(0.225)
|
|
(0.305)
|
(Ressource Naturelles)*(PMA)
|
0.106
|
0.649***
|
0.275**
|
0.884***
|
|
(0.120)
|
(0.150)
|
(0.135)
|
(0.201)
|
(Ressource Naturelles)*(NON PMA)
|
0.838***
|
1.324***
|
0.775***
|
1.311***
|
|
(0.139)
|
(0.199)
|
(0.152)
|
(0.205)
|
Variables muettes temporelles
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
|
|
|
|
|
Terme Constant
|
56.53**
|
234.7***
|
80.93**
|
250.5***
|
|
(28.68)
|
(48.75)
|
(32.04)
|
(61.95)
|
|
|
|
|
|
Observations
|
436
|
361
|
436
|
361
|
Nombre de Pays
|
37
|
35
|
37
|
35
|
Fisher (p-value)
|
8,82 (0,0000)
|
15,91 (0,0000)
|
8,07 (0,000)
|
15,4 (0,0000)
|
R-square
|
0,3362
|
0,5107
|
0,0420
|
0,3994
|
Test de Sargan/Hansen
|
0,552 (0,4575)
|
0,265 (0,6070)
|
0,662 (0,4159)
|
0,35 (0,5525)
|
Test de spécification de Hausman (1 et 3)
|
chi2(9) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B) Prob>chi2 =
0,5625
= 7,72
|
Test de spécification de Hausman (2 et 4)
|
chi2(16) = (b-B)'[(V_b-V_B)^(-1)](b-B) Prob>chi2 =
0,3825
= 17,05
|
Notes : les valeurs entre
parenthèses correspondent à l'écart-type. *** p<0,01
significatif à 1%, ** p<0,05 significatif à 5%, * p<0,1
significatif à 10%.
Source : Auteur,
estimations réalisées à partir des données de la
Banque Mondiale.
II.2.2. Interprétations
économiques
Sur le plan économétrique, le test de Fisher est
concluant pour l'ensemble des huit estimations puisque sa probabilité
est inférieure au seuil de 1%. Cela signifie donc que nos modèles
sont globalement significatifs. De plus, le test de suridentification de
Sargan/Hansen est lui aussi concluant et permet de valider nos instruments. En
effet, la p-value de cette statistique est supérieure au seuil de 10%
dans toutes les huit régressions ce qui ne permet pas de rejeter
l'hypothèse nulle de validité des instruments. Nous avons
également fait le test de spécification de Hausman pour savoir
lesquels des modèles à effets fixes ou des modèles
à effets aléatoires sont pertinents pour notre étude. Dans
le cas de la relation dette extérieure et stabilité
économique interne, les différentes probabilités obtenues
sont : pour les modèles (A) et (C) Prob> Chi2= 0,9205 et Prob >
Chi2 =0,2989pour les modèles (B) et (D). De même, dans le cas de
la relation dette extérieure et stabilité économique
externe, pour les modèles (1) et (3) Prob > Chi2= 0,5625 et Prob >
Chi2= 0,3825 pour les modèles (2) et (4). Le fait que ces
probabilités soient toutes supérieures au seuil de 10% implique
que le test de Hausman ne permet pas dans ces cas de figure de choisir entre
les modèles à effets aléatoires et les modèles
à effets fixes. Toutefois, l'analyse des R2 nous amène
considérer le modèle à effets aléatoires plus
pertinent dans notre cas. Ainsi, nos interprétations économiques
seront davantage basées sur les modèles (A) (B) (1) et (2).
Sur le plan théorique, les résultats
obtenus s'inscrivent pour la plupart dans la lignée des travaux
antérieurs aussi bien pour les indicateurs de la dette extérieure
que les déterminants traditionnels de la stabilité
économique. S'agissant de l'influence de la dette extérieure sur
la stabilité économique, nous avons pu établir une
relation positive et significative entre le stock de la dette extérieure
et l'inflation d'une part etle service de la dette extérieure et la
balance commerciale d'autre part. En particulier, la relation stock de la dette
extérieure et inflation est significative au seuil de 10% en ce qui
concerne la stabilité interne (modèle A) et la relation service
de la dette extérieure et balance commerciale au seuil de 1% pour la
stabilité économique externe (modèles 1 et 3). Ce
résultat n'est pas nouveau puisqu'il avait déjà
été établi par Aysan et al. (2007) dans le cas
des pays de la MENA pour la période 1970-2002. Ceci peut se justifier
par le fait que le service de la dette extérieureest le signal d'une
confiance élevée des pays bénéficiaires
vis-à-vis des bailleurs de fonds renforçant de ce fait la
crédibilité de politiques mises en oeuvre. Les investissements se
font généralement sur le long terme, cette stabilité ne
peut qu'avoir une influence positive sur les décisions d'investissement.
Dans le cas spécifique des pays d'ASS dont les économies sont
encore peu développées, le service de la dette extérieure
amène les Etats à diriger leurs dépenses vers des
investissements plus productifs au lieu de consacrer une partie importante des
ressources déjà limitées pour assurer leur défense.
Tout comme le service de la dette extérieure, le stock
de la dette extérieure a des effets mitigés sur stabilité
économique en Afrique subsaharienne. Dans un premier temps, bien que
cette relation soit significative, le stock de la dette extérieure a une
influence positive sur l'inflation. En effet, le stock de dette
extérieure bas diminue le niveau général des prix. De
même, elle agit comme une taxe qui exacerbe les coûts de production
des entreprises ce qui rend la rentabilité de l'investissement
incertaine. Dans un second temps, le stock de dette extérieure exerce
une influence négative sur la balance commerciale. Le stock de la
detteest défini ici comme la somme des déficits accumulés
aucours du temps, on peut donc imaginer qu'un stock de dette extérieure
très élevée peut avoir des effets pervers sur la balance
commerciale. Baliamoune-Lutz et Ndikumana (2008) à partir d'une approche
en panel dynamique avaient également mis en évidence cette
influence nuancée du stock de la dette sur la stabilité dans 33
pays d'Afrique pour la période 1982-2001.
Les IDE exercent une influence négative
sur la stabilité économique en Afrique subsaharienne. Cette
relation est même significative dans le cas de la balance
commerciale (aux seuilsde 1% et 10% pour les modèles 1 et 3) et de
même que dans le cas de l'inflation ou elle l'est au seuil de
5%(modèles B et C) et de 10% (modèle A).Ce résultat qui
semble au premier abord surprenant n'est cependant pas nouveau puisque Siddiqui
et al. (2013) l'avait déjà établi sur une
étude menée au Pakistan au cours de la période 1976-2005.
En effet, les entrées d'IDE peuvent entrainer une
détérioration de la balance des paiements à long terme (en
raison des transferts de bénéfices) et elles devraient être
prises en compte lorsque les décideurs élaborent des politiques
pour attirer les investisseurs étrangers. A cet effet, les Etats
africains se doivent d'encourager les flux d'IDE dans des secteurs
commercialisables tels que les exportations, où la valeur ajoutée
et l'augmentation du revenu et de l'épargne réels des populations
doivent être privilégiées. Là où les flux de
capitaux étrangers, au lieu d'exercer une pression sur les comptes
courants, produiraient des produits d'exportation par le biais de la valeur
ajoutée. Dans ce cas, les IDE pourraient être
bénéfiques puisque les sorties de bénéfices
correspondraient ou même seraient inférieures aux entrées
basées sur les exportations, ce qui aurait un impact positif sur le
compte courant.
L'ouverture commerciale présente des résultats
mitigés sur la stabilité économique en
Afrique subsaharienne. Dans un premier temps, l'on observe une
relation négative et significative au seuil de 1% entre l'ouverture
commerciale et la balance commerciale (modelés 2 et 4). Mais dans un
second temps, le lien entre l'ouverture commerciale et l'inflation est positif
et significatif au seuil de 5% (modelé B). Nous pouvons justifier cette
dissimilitude par le fait que les entreprises africaines ne se font pas
seulement concurrence entre elles, mais elles sont aussi confrontées
à la concurrence étrangère notamment avec des entreprises
des pays développés. Or, il se trouve que les entreprises
africaines sont moins compétitives. Dès lors, une ouverture
commerciale toujours plus poussée sans des mesures d'accompagnement
entraîne inévitablement des pertes irréversibles.
Le taux de change effectif réel exerce une influence
négative sur la stabilité économique en ASS. Cette
relation étant toutefois significative dans le cas de l'inflation (au
seuil de 10% pour le modèle D)et non significative dans le cas de la
balance commerciale, ce résultat se rapproche de celui établi par
de Calderón et al. (2007). En effet, la
dépréciation du TCER détériore les balances
commerciales des pays africains, ce qui pourrait s'expliquer par une forte
dépendance vis-à-vis des importations et une faible
capacité d'exportation de ces pays. Par ailleurs, les termes de
l'échange ont un effet positif sur la balance commerciale et la balance
des transactions courantes, mais cette relation n'est significative que dans le
cas de la Balance commerciale. En effet, une évolution positive des
termes de l'échange est liée à une amélioration du
compte courant, pour autant que les conditions de Marshall-Lerner restent
inchangées. Ce résultat est également conforme à
l'effet bien connu de Harberger-LaursenMetzler, selon lequel les chocs
transitoires défavorables des termes de l'échange
entraînent une baisse du ratio du revenu courant au revenu permanent et
une détérioration de l'épargne et des balances courantes
(Obstfeld, 1982).
Nous avons dans cette étude introduit le PIB par
habitant afin de tenir compte des différences de niveau de
développement entre les pays. Dès lors, les résultats de
nos estimations présentent une relation mitigée et non
significative entre la croissance du PIB par tête et l'équilibre
de la balance commerciale en ASS. Ce résultat est différent de
celui de Begoviæ et Kreso (2017) qui ont établi que les pays plus
riches dépensent davantage pour les importations, ce qui
détériore leurs balances commerciales. De même, le PIB
réel exerce une influence négative et significative au seuil de
1% (modèle D) sur l'inflation en ASS.Ce résultat qui semble au
premier abord surprenant n'est cependant pas nouveau puisque Mazhar et Jafri
(2016) l'avaient déjà établi. En effet, ces auteurs ont
montré que l'amélioration du niveau de vie est associée
à une faible inflation. Cette conclusion est également conforme
à la théorie néo-keynésienne qui postule que
lorsque le PIB actuel est inférieur à son niveau potentiel,
l'inflation est censée être affectée négativement en
ce sens qu'une augmentation de la croissance économique diminue
l'inflation (Gali et Gertler, 1999).
Enfin, cette étude met en évidence une nouvelle
fois la dépendance des économies africaines vis-à-vis des
ressources naturelles.Toutefois, il apparait que la dotation en ressources
naturelles exerce une influence positive sur les balances commerciales et
l'inflation en ASS.Cette dépendance est plus prononcée dans les
PMAcomparativement aux autres pays. En effet, s'il existe une relation positive
et significative entre les ressources naturelles et l'inflation en ASS,
celle-ci est significative au seuil de 5% dans le cas des PMA (modèles A
et C). Ce résultat traduit la faible diversification des
économies des PMA.De ce fait, les gouvernements d'ASS se doivent de
définir un cadre de gestion de leurs ressources naturelles susceptibles
de les rendre plus compétitives sur les marchés internationaux.
En outre, pour les pays riches en ressources naturelles du sous-sol, les
dirigeants doivent impérativement améliorer le cadre de leurs
exploitations afin de rendre celles-ci bénéfiques pour les
populations locales
CONCLUSION
La problématique de la stabilité
économique en Afrique Subsaharienne est au coeur de tous les programmes
de développement. Il est donc question de trouver les voies et mesures
pour l'améliorer. A cet effet, il est admis que la dette
extérieure est indispensable pour atteindre cet objectif. La dette
extérieure elle-même étant multidimensionnelle, l'objectif
de ce chapitre était de déterminer empiriquement les dimensions
de la dette extérieure qui sont les plus susceptibles de contribuer
à la stabilité économique en Afrique Subsaharienne. En fin
de compte, il ressort de nos résultats que la stabilité
économique réagit favorablementau stock de la dette
extérieure, au service de la dette extérieureet aux IDE. En
outre, les pays où le stock de la dette est bas connaissent
également une amélioration de leur stabilité
économique. Un effet positif de la maitrise de la corruption sur la
stabilité économique a été observé
même si celui-ci n'est pas significatif. En revanche, compte tenu de la
faible compétitivité des entreprises africaines, l'ouverture
commerciale a un impact négatif sur la balance commerciale. Enfin,
notons que l'Etat doit veiller à renforcer son cadre infrastructurel
ainsi que ses investissements dans le capital humain puisque ceux-ci ont
révélé avoir des effets externes positifs dans le secteur
privé.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Dans cette deuxième partie, nous avons analysé
l'influence de la dette extérieure sur la croissance économique.
Concrètement, il était question de déterminer les
indicateurs de la dette extérieure qui contribuent à la
stabilité économique Afrique Subsaharienne. La poursuite de cet
objectif nous a conduits à étudier cette partie suivant deux
chapitres. Ainsi, dans le premier chapitre, nous avons mis en évidence
le lien théorique entre la dette extérieure et la
stabilité économique. Dans le second chapitre, nous avons
procédé à une évaluation empirique de cette
relation. De ces différentes analyses, il apparaît que l'influence
de la dette extérieuresur la stabilité économique est
effective.
Concernant la solvabilité de la dette
extérieure, les effets du stock de la dette extérieure et du
service de la dette extérieure sur la stabilité économique
sont mitigés. En effet, le stock de la dette extérieure a un
impact positif sur l'inflationtandis que l'effet opposé est
observé pour la balance commerciale. De même, le service de la
dette a un effet négatif sur la balance commerciale et un effet positif
sur l'inflation. En revanche, l'APD améliore à la fois la
stabilité de l'inflation et de la balance commerciale.
Pour ce qu'il s'agit de la soutenabilité de la dette
extérieure, il apparaît que les IDE sont indispensables aussi bien
pour l'inflationque pour la balance commerciale, mais ce lien est encore plus
fort pour la dernière catégorie. En effet, la stabilité
politique réduit l'incertitude d'une part, et permet aux gouvernements
de consacrer leurs ressources vers des dépenses plus productives. Ainsi,
les pays autocratiques sont ceux où les investissements sont les plus
importants. Toutefois, lorsque la bonne des IDE est effective, ceux-ci
deviennent un puissant stimulant à la fois de l'inflation et la balance
commerciale. En définitive, les principaux résultats obtenus
confortent notre seconde hypothèse à savoir que le service de la
dette extérieure, le stock de dette extérieure et les IDE
améliore la stabilité économique en Afrique
subsaharienne.
CONCLUSION GENERALE
Faire de l'Afrique une véritable puissance mondiale
à l'horizon 2063 et un « eldorado » pour ses
populations, tel est l'objectif que se sont fixés les dirigeants
africains lors du cinquantième anniversaire de l'Union Africaine. Il est
question de trouver dès à présent les voies et moyens pour
permettre aux Etats africains d'atteindre cet objectif. A ce titre, Ghura
(1997) a montré que l'investissement est un puissant canal de la
croissance économique et un facteur de réduction de la
pauvreté. L'amélioration des performances économiques en
Afrique subsaharienne est donc indispensable d'autant plus que celle-ci y est
très faible. Toute la problématique centrale est alors de trouver
les moyens qui permettraient d'améliorer la performance
économique en Afrique subsaharienne. Ainsi, depuis les travaux de
Krugman (1988) on reconnaît aux variables de stabilité
économique une influence positive sur les variables
macroéconomiques. C'est cette approche qui a été
privilégiée dans ce mémoire en nous focalisant sur
l'influence de la dette extérieure sur les performances
économiques en Afrique subsaharienne.
En particulier, l'objectif principal de ce travail
était de mettre en évidence l'influence de la dette
extérieure sur la performance économique en Afrique subsaharienne
au cours de la période 2002-2017.A cet objectif principal ont
été associés les deux objectifs secondaires
suivants : évaluer l'influence de la dette extérieure sur la
croissance économique en Afrique subsaharienne etl'influence de la dette
extérieure sur la stabilité économique en Afrique
subsaharienne. En cohérence avec ces objectifs, nous avons
organisé notre travail autour de deux parties subdivisées chacune
en deux chapitres. Dans le chapitre 1 de la première partie, nous avons
analysé par quels canaux la dette extérieure pouvait
améliorer la croissance économique dans une région en
général. Dans le chapitre 3 représentant le chapitre
premier de la deuxième partie, nous nous sommes intéressés
aux canaux par lesquels la dette extérieure est susceptible de
contribuerà la stabilité économique d'un pays. Dans le but
de concrétiser ces objectifs, nous avons formulé des
hypothèses théoriques que nous avons soumises à
l'épreuve des données dans les chapitres 2 et 4 de notre travail.
Pour cela, nous avons eu recours à des données de sources
secondaires de la Banque Mondiale, de la CNUCED, et du FMI. De ces estimations,
il ressort les principaux résultats suivants :
D'abord, les indicateurs de la solvabilité de la dette
extérieurenotamment le stock de la dette extérieure ont une
influence positive et significative à la fois sur la croissance
économique et sur la stabilité économique. Le stock de la
dette extérieure est appréhende comme la somme des
déficits accumulés aucours du temps. Ce résultat est
conforme à celui obtenupar Nguyen, Clements et Bhattacharya (2003)
lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette extérieure sur la croissance
de 55 pays à faible revenu sur une période de 1970 à 1999.
Utilisant un modèle GMM, ils parviennent au résultat selon lequel
le surplomb de la dette est compris entre 30 à 37% du PIB et 115
à 120% de l'exportation au-delà de ce seuil, la dette
extérieure constitue un frein pour la croissance
économique ; par contre une augmentation de 1 point de
l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point.
A partir d'un modèle à effets fixes sur un panel constitue de 92
pays à faible revenu sur la période 1990-2007, -Panizza et
Presbitero (2014) révèlent que l'impact économique d'une
augmentation de niveau de la dette au-delà de 30% de PIB, entraine une
réduction de croissance de l'ordre de 1,6%. Résultat, obtenu en
utilisant un modelé GMM sur 20 économies avancées sur la
période 1946-2009. C'est toujours en ce sens que, Cecchetti, Mohanty et
Zampolli (2011) qui à partir d'un modèle en coupe transversale
sur un panel de 18 pays de OCDE, ont montré sur une période de
1980-2005, que si la dette extérieure n'est pas très
élevée, elle encourage la croissance économique et
stabilise le secteur financier mais au-delà d'un certain seuil,
l'augmentation de la dette privée peut avoir des impacts
négatifs.
Ensuite, les indicateurs de la soutenabilité de la
dette extérieure à savoir : l'APD ont une influence positive
et significative sur la croissance économique et la stabilité
économique comme l'avaient démontré Rose (2010). En
revanche, les IDEà un effet négatif sur la stabilité
économique. Cette influence nuancée des IDE sur la
stabilité économique avait déjà été
mise en évidence par Cheung (2013) à partir d'une approche en
panel dynamique dans le cas 25 pays de l'ODCE pour la période
1970-2007.
Enfin, les autres déterminants macroéconomiques
tels que l'ouverture commerciale, les dépenses de consommation finale,
le capital humain, les infrastructures et la FBCF sont également
indispensables à la performance des économies en ASS. De
manière spécifique l'ouverture commerciale joue un rôle
très important sur les entrées de la dette extérieure en
Afrique Subsaharienne. Ce résultat est conforme à ceux obtenus
par Asiedu (2002, 2006) et Anyanwu (2012). Par ailleurs, la qualité des
infrastructures, le capital humain et les dépenses de consommation
finale sont indispensables à la croissance économique en ASS. En
somme, ces résultats nous permettent de valider notre hypothèse
centrale qui stipule que la dette extérieure améliore la
performance économique en Afrique subsaharienne.
D'après ce qui précède, nous formulons
les recommandations de politique économique suivantes :
Ø Promouvoir un climat de paix sociale
Rien ne peut se construire dans le désordre. La
première condition pour se développer est sans aucun doute la
paix. Celle-ci s'obtient à travers la mise en oeuvre d'un certain nombre
de politiques. Ainsi les Etats doivent davantage intégrer les
populations dans les processus de prise de décision pour que celles-ci
leur confèrent une plus grande légitimité. De ce fait,
dans un contexte où les individus sont jaloux de leurs libertés,
il est question d'adopter des systèmes politiques qui permettent aux
individus d'être entreprenants.
Ø Promouvoir l'assainissement de l'environnement
économique
Les agents économiques investissement dans l'espoir de
tirer des profits supérieurs. La réalisation de cet objectif est
tributaire du « climat des affaires » dans lequel ils
réalisent leurs activités. Si l'environnement économique
est imprévisible et qu'il faut engager des coûts
supplémentaires pour contourner les rigidités artificielles du
marché, alors les entrepreneurs seront moins enclins à
réaliser de nouveaux investissements. A ce titre, les Etats d'Afrique
subsaharienne doivent mettre en place des mesures permettant d'améliorer
la transparence et celles-ci passent nécessairement par
l'intensification de la lutte contre la corruption et par l'amélioration
de la gestion du stock de la dette extérieure.
Ø Diversifier les économies
Cette recommandation découle du fait que les
économies d'Afrique subsaharienne sont dépendantes de leurs
ressources naturelles. Or, celles-ci représentent pour les
économies d'Afrique subsaharienne une sorte d'épée de
Damoclès au moins pour deux raisons. D'une part, l'abondance des
ressources naturelles sur le continent d'ASS attire beaucoup plus les
entreprises du secteur extractif qui ne créent pas de réelle
valeur ajoutée et donc leurs effets sur la croissance et le
développement des pays africains sont faibles. D'autre part, en cas de
choc sur le marché des produits de base comme cela fut le cas ces
dernières années avec le pétrole, les pays qui tirent
principalement leurs recettes des rentes pétrolières se
retrouvent affectés et ne peuvent par conséquent plus financer
leurs vastes programmes de développement, dans le pire des cas, ils
peuvent même tomber en récession. Une diversification des
économies permettra aux pays africains de mieux résister aux
chocs extérieurs.
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ANNEXE 1
Annexe 1.1 :Statistiques descriptives de la
dette extérieure en ASS (2002-2017)
Variable
|
Obs.
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
|
|
|
|
|
|
Stock de la dette extérieure
|
720
|
7.01e+09
|
1.64e+10
|
1.31e+08
|
1.76e+11
|
Service de la dette extérieure
|
720
|
5.07e+08
|
1.43e+09
|
32179.9
|
1.34e+10
|
IDE
|
629
|
5.76626
|
8.497272
|
-5.977515
|
89.47596
|
Balance Commerciale
|
705
|
-11.90209
|
21.22153
|
-161.4284
|
49.76069
|
APD
|
726
|
7.34e+08
|
9.11e+08
|
-1.45e+07
|
1.14e+10
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.2 :Statistiques descriptives des
variables macroéconomiques pour la croissance économique
Variable
|
Obs.
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
|
|
|
|
|
|
Education primaire
|
407
|
73.55729
|
16.74097
|
31.03266
|
98.31896
|
Internet
|
719
|
8.255099
|
11.09662
|
.0310112
|
57.16215
|
Capital humain
|
762
|
7040684
|
9866501
|
44648
|
5.90e+07
|
Inflation
|
707
|
8.203412
|
18.00149
|
-8.97474
|
379.848
|
FBCF
|
615
|
5.83e+09
|
1.34e+10
|
3.25e+07
|
8.74e+10
|
Taux de change effectif
|
743
|
9049101
|
2.47e+08
|
.0550983
|
6.72e+09
|
Dépenses de consommation finale
|
784
|
1.356302
|
4.725481
|
-61.6661
|
24.50544
|
Ressources naturelles
|
784
|
.2651204
|
1.343861
|
-19.27936
|
11.12733
|
Maitrise de la corruption
|
776
|
-.6467514
|
.6234348
|
-1.868714
|
1.216737
|
Efficacité des pouvoir public
|
775
|
-.7879236
|
.6301343
|
-2.478397
|
1.049441
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Algérie
|
Non PMA
|
Gabon
|
Non PMA
|
Nigeria
|
Non PMA
|
Angola
|
PMA
|
Gambie
|
PMA
|
Rwanda
|
PMA
|
Bénin
|
PMA
|
Ghana
|
Non PMA
|
Sénégal
|
PMA
|
Botswana
|
Non PMA
|
Guinée Conakry
|
PMA
|
Seychelles
|
Non PMA
|
Burkina Faso
|
PMA
|
Guinée Bissau
|
PMA
|
Sierra Léone
|
PMA
|
Burundi
|
PMA
|
Kenya
|
Non PMA
|
Afrique du Sud
|
Non PMA
|
Cameroun
|
Non PMA
|
Libéria
|
PMA
|
Soudan
|
PMA
|
Cap-Vert
|
Non PMA
|
Madagascar
|
PMA
|
Swaziland
|
Non PMA
|
RCA
|
PMA
|
Malawi
|
PMA
|
Tanzanie
|
PMA
|
Tchad
|
PMA
|
Mali
|
PMA
|
Togo
|
PMA
|
Comores
|
PMA
|
Mauritanie
|
Non PMA
|
Tunisie
|
Non PMA
|
RDC
|
PMA
|
Ile Maurice
|
Non PMA
|
Ouganda
|
PMA
|
Congo
|
Non PMA
|
Maroc
|
Non PMA
|
Zambie
|
PMA
|
Côte d'Ivoire
|
Non PMA
|
Mozambique
|
PMA
|
Zimbabwe
|
Non PMA
|
Egypte
|
Non PMA
|
Namibie
|
Non PMA
|
|
|
Guinée Eq.
|
PMA
|
Niger
|
PMA
|
|
|
Annexe 1.3 : Liste des Pays en fonction de leur
niveau de développement
Source : ONU
Annexe 1.4 : Evolution de la dette
extérieure en Afrique Subsaharienne (2002-2017)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.5 : Evolution des indicateurs de la
dette extérieure en Afrique Subsaharienne (2002-2017)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.4 : Evolution de la croissance
économique en Afrique Subsaharienne (2002-2017)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.6: Evolution de l'indicateur de service
de la dette extérieure (Groupe 1)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.7: Evolution de l'indicateur du stock
de la dette extérieure (Groupe 1)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.8: Evolution de l'indicateur du service
de la dette extérieure (Groupe 2)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.9 : Evolution de l'indicateur du stock
de la dette extérieure (Groupe 2)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.10: Evolution de l'indicateur APD
(Groupe 1)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.11 : Evolution de l'indicateur APD
(Groupe 2)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.12 : Evolution de l'indicateur stock
de la dette extérieureet la croissance économique
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.13 : Evolution de l'indicateur stock
de la dette extérieureet la croissance économique
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.14 : Evolution de l'indicateur APDet
la croissance économique
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.15: Classement des pays
d'Afrique Subsaharienne en fonction du taux de croissance économique
Rang
|
Pays
|
Taux de croissance économique (%)
2002-2017
|
1
|
Ethiopie
|
6,37
|
2
|
Rwanda
|
5,18
|
3
|
Angola
|
4,67
|
4
|
Nigeria
|
4,11
|
5
|
Ghana
|
3,93
|
6
|
Mozambique
|
3,91
|
7
|
Ile-Maurice
|
3,75
|
8
|
Sierra Leone
|
3,74
|
9
|
Tanzanie
|
3,58
|
10
|
Tchad
|
3,54
|
11
|
Cap-Vert
|
3,12
|
12
|
Uganda
|
2,95
|
13
|
Namibie
|
2,91
|
14
|
Lesotho
|
2,83
|
15
|
Botswana
|
2,81
|
16
|
Burkina Faso
|
2,69
|
17
|
Sao-Tomé-Et-Principe
|
2,64
|
18
|
RDC
|
2,49
|
19
|
Kenya
|
2,10
|
20
|
Malawi
|
2,01
|
21
|
Mauritanie
|
1,83
|
22
|
Afrique du Sud
|
1,53
|
23
|
Cameroun
|
1,51
|
24
|
Sénégal
|
1,51
|
25
|
Cote d'Ivoire
|
1,46
|
26
|
Mali
|
1,32
|
27
|
Benin
|
1,22
|
28
|
Niger
|
1,13
|
29
|
Togo
|
1,01
|
30
|
Congo
|
0,53
|
31
|
Gambie
|
-0,05
|
32
|
Gabon
|
-0,37
|
33
|
Burundi
|
-0,38
|
34
|
RCA
|
-0,82
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.16 : Classement des pays
d'Afrique Subsaharienne en fonction du service de la dette extérieure
Rang
|
Pays
|
Service de la dette extérieure (en
dollar)
2002-2017
|
1
|
Angola
|
3729758265
|
2
|
Benin
|
64074383,1
|
3
|
Botswana
|
93787446,9
|
4
|
Burkina Faso
|
68044762,9
|
5
|
Burundi
|
28366451,3
|
6
|
Cap-Vert
|
34977568,1
|
7
|
Cameroun
|
501732064
|
8
|
RCA
|
20912051,6
|
9
|
Tchad
|
115500684
|
10
|
Comores
|
6643574,07
|
11
|
RDC
|
395855439
|
12
|
Congo
|
163684281
|
13
|
Cote d'Ivoire
|
866417272
|
14
|
Ethiopie
|
427306943
|
15
|
Gabon
|
585919333
|
16
|
Gambie
|
29837213
|
17
|
Ghana
|
665581944
|
18
|
Kenya
|
660522850
|
19
|
Lesotho
|
53388241,4
|
20
|
Malawi
|
49352359
|
21
|
Mali
|
88557279,1
|
22
|
Mauritanie
|
130238423
|
23
|
Ile Maurice
|
1595391643
|
24
|
Mozambique
|
118194277
|
25
|
Niger
|
58596726,4
|
26
|
Nigeria
|
2405625464
|
27
|
Rwanda
|
33405178,4
|
28
|
Sao-Tomé-Et-Principe
|
5185316,29
|
29
|
Sénégal
|
305039353
|
30
|
Sierra Leone
|
23980178
|
31
|
Afrique du Sud
|
7466550747
|
32
|
Tanzanie
|
226471391
|
33
|
Togo
|
49598865,8
|
34
|
Uganda
|
147813591
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.17 : Classement des pays
d'Afrique Subsaharienne en fonction du stock de la dette extérieure
Rang
|
Pays
|
Stock de la dette extérieure (en
dollar)
2002-2017
|
1
|
Angola
|
18022045360
|
2
|
Benin
|
1587398174
|
3
|
Botswana
|
1327564706
|
4
|
Burkina Faso
|
1997321792
|
5
|
Burundi
|
889065513,1
|
6
|
Cap-Vert
|
898984988,8
|
7
|
Cameroun
|
5868572984
|
8
|
RCA
|
769478765,8
|
9
|
Tchad
|
2120266274
|
10
|
Comores
|
226394401,8
|
11
|
RDC
|
8089612373
|
12
|
Congo
|
4331502637
|
13
|
Cote d'Ivoire
|
11440833518
|
14
|
Ethiopie
|
9815296126
|
15
|
Gabon
|
3638501344
|
16
|
Gambie
|
548528399,3
|
17
|
Ghana
|
10841133657
|
18
|
Kenya
|
10992282254
|
19
|
Lesotho
|
743894030,8
|
20
|
Malawi
|
1708984118
|
21
|
Mali
|
2780157963
|
22
|
Mauritanie
|
2631368718
|
23
|
Ile Maurice
|
6687521885
|
24
|
Mozambique
|
5602601577
|
25
|
Niger
|
1965983361
|
26
|
Nigeria
|
22499098749
|
27
|
Rwanda
|
1416871786
|
28
|
Sao-Tomé-Et-Principe
|
233934198,2
|
29
|
Sénégal
|
4285642911
|
30
|
Sierra Leone
|
1238876145
|
31
|
Afrique du Sud
|
91285480492
|
32
|
Tanzanie
|
9538887560
|
33
|
Togo
|
1317005889
|
34
|
Uganda
|
4906444940
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.8 : Classement des pays
d'Afrique Subsaharienne en fonction de l'APD
Rang
|
Pays
|
APD (en dollar)
2002-2017
|
1
|
Angola
|
329859375
|
2
|
Benin
|
469161875
|
3
|
Botswana
|
127913125
|
4
|
Burkina Faso
|
851353750
|
5
|
Burundi
|
441473750
|
6
|
Cap-Vert
|
177188125
|
7
|
Cameroun
|
769841875
|
8
|
RCA
|
230226876
|
9
|
Tchad
|
397746251
|
10
|
RDC
|
2475981251
|
11
|
Congo
|
310203751
|
12
|
Cote d'Ivoire
|
855029376
|
13
|
Ethiopie
|
2716095001
|
14
|
Gabon
|
60056250,9
|
15
|
Gambie
|
90609375,9
|
16
|
Ghana
|
1273652501
|
17
|
Kenya
|
1570325626
|
18
|
Lesotho
|
137615001
|
19
|
Malawi
|
781923126
|
20
|
Mali
|
908148126
|
21
|
Mauritanie
|
295827501
|
22
|
Ile Maurice
|
76728751,4
|
23
|
Mozambique
|
1692488126
|
24
|
Namibie
|
191908127
|
25
|
Niger
|
616470627
|
26
|
Nigeria
|
2476151877
|
27
|
Rwanda
|
784033127
|
28
|
Sao-Tomé-Et-Principe
|
40480001,8
|
29
|
Sénégal
|
829700627
|
30
|
Sierra Leone
|
469913127
|
31
|
Afrique du Sud
|
915179377
|
32
|
Tanzanie
|
2226930002
|
33
|
Togo
|
204286877
|
34
|
Uganda
|
1408315002
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
ANNEXE
2
Annexe 2.1 :Statistiques descriptives des
variables macroéconomiques pour l'inflation
Variables
|
Obs.
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
|
|
|
|
|
|
APD
|
726
|
7.34e+08
|
9.11e+08
|
-1.45e+07
|
1.14e+10
|
La Balance Commerciale
|
705
|
-11.90209
|
21.22153
|
-161.4284
|
49.76069
|
La Masse Monétaire
|
710
|
34.77535
|
24.71601
|
2.917258
|
151.5489
|
L'Ouverture Commerciale
|
705
|
78.44376
|
38.98588
|
19.1008
|
311.3553
|
Les Ressources Naturelles
|
707
|
13.65255
|
13.01743
|
.0011475
|
61.51365
|
Les Dépenses Publiques
|
672
|
15.43332
|
6.890692
|
2.047121
|
47.19156
|
Le Développement Financier
|
711
|
21.03714
|
23.76371
|
.4428963
|
160.1248
|
Le PIB par Habitant
|
757
|
2009.724
|
3161.198
|
111.3634
|
22742.38
|
La Maitrise de la Corruption
|
776
|
-.6467514
|
.6234348
|
-1.868714
|
1.216737
|
Le Taux de Change effectif
|
743
|
9049101
|
2.47e+08
|
.0550983
|
6.72e+09
|
Les Dépenses Privées
|
686
|
88.85239
|
22.36421
|
4.192788
|
241.9739
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.2 :Statistiques descriptives des
variables macroéconomiques pour la balance commerciale
Variables
|
Obs.
|
Moyenne
|
Ecart-TYPE
|
Minimum
|
Maximum
|
|
|
|
|
|
|
APD
|
726
|
7.34e+08
|
9.11e+08
|
-1.45e+07
|
1.14e+10
|
Le Taux de Change Effectif
|
743
|
9049101
|
2.47e+08
|
.0550983
|
6.72e+09
|
L'inflation
|
657
|
1.642888
|
1.103359
|
-3.305445
|
5.939771
|
L'Ouverture Commerciale
|
705
|
78.44376
|
38.98588
|
19.1008
|
311.3553
|
Les Ressources Naturelles
|
707
|
1.971125
|
1.603615
|
-6.770129
|
4.119259
|
Le Développement Financier
|
711
|
21.03714
|
23.76371
|
.4428963
|
160.1248
|
Les Dépenses Publiques
|
672
|
15.43332
|
6.890692
|
2.047121
|
47.19156
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.3 : Liste des Pays en fonction du
degré d'ouverture du Régime politique
Algérie
|
UMA
|
Gabon
|
CEEAC
|
Nigeria
|
CEDEAO
|
Angola
|
CEEAC
|
Gambie
|
CEDEAO
|
Rwanda
|
CAE
|
Bénin
|
CEDEAO
|
Ghana
|
CEDEAO
|
Sénégal
|
CEDEAO
|
Botswana
|
SADC
|
Guinée Conakry
|
CEDEAO
|
Seychelles
|
CAE
|
Burkina Faso
|
CEDEAO
|
Guinée Bissau
|
CEDEAO
|
Sierra Léone
|
CEDEAO
|
Burundi
|
CAE
|
Kenya
|
CAE
|
Afrique du Sud
|
SADC
|
Cameroun
|
CEEAC
|
Libéria
|
CEDEAO
|
Soudan
|
CAE
|
Cap-Vert
|
CEDEAO
|
Madagascar
|
SADC
|
Swaziland
|
SADC
|
RCA
|
CEEAC
|
Malawi
|
SADC
|
Tanzanie
|
CAE
|
Tchad
|
CEEAC
|
Mali
|
CEDEAO
|
Togo
|
CEDEAO
|
Comores
|
SADC
|
Mauritanie
|
UMA
|
Tunisie
|
UMA
|
RDC
|
CEEAC
|
Ile Maurice
|
SADC
|
Ouganda
|
CAE
|
Congo
|
CEEAC
|
Maroc
|
UMA
|
Zambie
|
SADC
|
Côte d'Ivoire
|
CEDEAO
|
Mozambique
|
SADC
|
Zimbabwe
|
SADC
|
Egypte
|
UMA
|
Namibie
|
SADC
|
|
|
Guinée Equatoriale
|
CEEAC
|
Niger
|
CEDEAO
|
|
|
Source :UA
Annexe 2.4: Evolution de l'inflation en
Afrique Subsaharienne (en % du PIB)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.5 : Evolution de la balance commerciale
en Afrique Subsaharienne (en % du PIB)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.6: Evolution des IDE en Afrique
Subsaharienne (en % du PIB)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.7: Evolution des investissements
domestiques en Afrique (en % PIB)
Source : Auteur, à partir des données du FMI
(ICSD 2015)
Annexe2.8: La dynamique des soldes
commerciaux en Afrique (en % PIB)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2017)
Annexe2.9: La dynamique des comptes courants
en Afrique (en % PIB)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2017)
Annexe2.10: Hypothèse des
déficits jumeaux en Afrique (en % PIB)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2017)
Annexe 1.11 : Evolution de l'indicateur service
de la dette extérieure (Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.12:Evolution de l'indicateur de stock
de la dette extérieure (Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.13 : Evolution de l'indicateur service
de la dette extérieure (Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe1.14:Evolution de l'indicateur de stock de
la dette extérieure (Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.15 : Evolution de l'indicateur d'IDE
(Groupe 1a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.16 : Evolution de l'indicateur d'IDE
stabilité politique (Groupe 2a)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.16:Evolution de l'indicateur de service
de la dette extérieure (Groupe 1b)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.17:Evolution de l'indicateur de stock
de la dette extérieure (Groupe 1b)
Source : Auteur, à partir des données de la
Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.18 : Evolution de l'indicateur de
service de la dette extérieure (Groupe 2b)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.19:Evolution de l'indicateur de stock
de la dette extérieure (Groupe 2b)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.19:Evolution de l'indicateur d'IDE
(Groupe 1b)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 1.20 : Evolution de l'indicateur d'IDE
(Groupe 2b)
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.21 : Evolution de l'indicateur
d'IDEet l'inflation
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.22 : Evolution de l'indicateur service de la
dette extérieureet l'inflation
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.23 : Evolution de l'indicateur IDE
de la dette extérieureet l'inflation
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.24 : Evolution de l'indicateur
balance commercialeet l'inflation
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.25 : Evolution de l'indicateur stock
de la dette extérieureet la balance commerciale
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.26 : Evolution de l'indicateur stock
de la dette extérieureet la balance commerciale
Source : Auteur, à partir des données de la Banque
Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.27: Classement des pays
d'Afrique Subsaharienne en fonction du taux d'inflation
Rang
|
Pays
|
Inflation en Afrique Subsaharienne (%)
2002-2017
|
1
|
Sénégal
|
1,59
|
2
|
Cap-Vert
|
1,81
|
3
|
Niger
|
1,88
|
4
|
Gabon
|
1,96
|
5
|
Mali
|
2,04
|
6
|
Burkina Faso
|
2,04
|
7
|
Guinée-Bissau
|
2,07
|
8
|
Cameroun
|
2,19
|
9
|
Cote d'Ivoire
|
2,28
|
10
|
Benin
|
2,28
|
11
|
Togo
|
2,87
|
12
|
Congo
|
3,65
|
13
|
Ile Maurice
|
4,74
|
14
|
Mauritanie
|
5,38
|
15
|
Afrique du Sud
|
5,39
|
16
|
Botswana
|
7,16
|
17
|
Rwanda
|
7,27
|
18
|
Uganda
|
7,27
|
19
|
Lesotho
|
7,57
|
20
|
Tanzanie
|
7,62
|
21
|
Sierra Leone
|
8,53
|
22
|
Mozambique
|
8,73
|
23
|
Madagascar
|
9,06
|
24
|
Burundi
|
9,41
|
25
|
Kenya
|
9,64
|
26
|
RDC
|
10,50
|
27
|
Nigeria
|
11,93
|
28
|
Zambie
|
12,26
|
29
|
Sao-Tomé-Et-Principe
|
13,16
|
30
|
Ethiopie
|
13,64
|
31
|
Ghana
|
14,20
|
32
|
Malawi
|
14,58
|
35
|
Angola
|
28,37
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
Annexe 2.28 : Classement des pays
d'Afrique Subsaharienne en fonction des IDE
Rang
|
Pays
|
IDE(%) en Afrique Subsaharienne
2002-2017
|
1
|
Liberia
|
29,57
|
2
|
Mozambique
|
16,88
|
3
|
Seychelles
|
14,44
|
4
|
Sao Tome and Principe
|
13,51
|
5
|
Congo
|
12,74
|
6
|
Mauritanie
|
11,34
|
7
|
Djibouti
|
9,51
|
8
|
Cap-Vert
|
8,378
|
9
|
Equatorial Guinée
|
7,99
|
10
|
Sierra Leone
|
7,43
|
11
|
Niger
|
6,88
|
12
|
Tchad
|
6,63
|
13
|
Madagascar
|
6,19
|
14
|
RDC
|
6,06
|
15
|
Namibie
|
5,97
|
16
|
Ghana
|
5,55
|
17
|
Gambie
|
5,30
|
18
|
Guinée
|
4,72
|
19
|
Lesotho
|
4,24
|
20
|
Botswana
|
4,19
|
21
|
Uganda
|
4,18
|
22
|
Gabon
|
4,03
|
23
|
Malawi
|
3,80
|
24
|
Togo
|
3,72
|
25
|
Tanzanie
|
3,70
|
26
|
Angola
|
3,02
|
27
|
Mali
|
2,92
|
28
|
Ethiopie
|
2,74
|
29
|
Ile Maurice
|
2,68
|
30
|
Nigeria
|
2,57
|
31
|
Rwanda
|
2,39
|
32
|
Benin
|
2,21
|
33
|
Sénégal
|
2,09
|
34
|
Guinée-Bissau
|
1,88
|
35
|
Burkina Faso
|
1,82
|
36
|
RCA
|
1,74
|
37
|
Cameroun
|
1,62
|
38
|
Kenya
|
1,61
|
39
|
Cote d'Ivoire
|
1,53
|
40
|
Afrique du Sud
|
1,40
|
41
|
Comores
|
1,13
|
42
|
Burundi
|
0,173
|
Source : Auteur, à partir des données de
la Banque Mondiale (WDI 2018)
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
AVERTISSEMENT
ii
DEDICACE
iv
REMERCIEMENTS
v
SIGLES
ET ABREVIATIONS
vi
LISTE
DES GRAPHIQUES
viii
LISTE
DES TABLEAUX
ix
RESUME
x
ABSTRACT
xi
INTRODUCTION
GENERALE
xii
1.
Contexte
1
2.Problématique
4
3. Objectifs de recherche
8
4. Hypothèses de recherche
8
5. Intérêt de la recherche
8
6. Revue de la littérature
9
6.1) Dette extérieure et croissance
économique
9
6.2) Dette extérieure et stabilité
économique
12
7. Méthodologie
15
8. Organisation du travail
15
PREMIERE
PARTIE : DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
16
INTRODUCTION
DE LA PREMIERE PARTIE
17
CHAPITRE
I : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
19
INTRODUCTION
20
SECTION I : INFLUENCE DE LA
SOLVABILITE DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
20
I.1/ Les effets du stock et du service de la
dette extérieure sur la croissance économique
21
I.1.1. Les effets du stock de la dette
extérieure sur croissance économique
21
a)Surendettement et croissance
économique : « Debt overhang theory »
21
b)La neutralité de la dette
extérieure et la croissance économique :
« l'équivalence ricardienne »
23
I.1.2. Les effets du service de la dette
extérieure et croissance économique
25
a)Structure des dépenses publiques
externes et croissance économiques
26
b)Défauts de solvabilité et
croissance économique
27
I.2/ Effets de l'incertitude de l'endettement
externe sur la croissance économique
28
I.2.1. Endettement externe et croissance
économique : « l'effet d'éviction »
28
I.2.2. Endettement externe et croissance
endogène : « l'effet déprimogène de la
fiscalité »
29
SECTION II: INFLUENCE DE LA
SOUTENABILITE DE LA DETTE EXTERIEURE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
30
II.1/ Effets d'une dette soutenable sur la
croissance économique : approche par l'évaluation des
risques
31
II.1.1. Risque de défaut souverain et
croissance économique
31
II.1.2. Dette extérieure et croissance
économique : « l'effet de risque de
confiance »
32
II.2/Effets de la viabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique
33
II.2.1. Durabilité de la dette
extérieure et croissance économique
33
II.2.2. Efficacité de l'endettement
externe et croissance économique
35
CONCLUSION
37
CHAPITRE
II :ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
38
INTRODUCTION
39
SECTION I : DETTE EXTERIEURE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE DESCRIPTIVE
40
I.1.1. Solvabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus forts
taux de croissance
40
I.1.2. Solvabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus faibles
taux de croissance
42
I.2/ L'influence de la soutenabilité de
la dette extérieure sur la croissance économique en Afrique
Subsaharienne
44
I.2.1. Soutenabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus forts
taux de croissance
44
I.2.2. Soutenabilité de la dette
extérieure sur la croissance économique : cas des 10 plus faibles
taux de croissance
45
SECTION II : DETTE EXTERIEURE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE, APPROCHE ECONOMETRIQUE
46
II.1/Démarche méthodologique
47
II.1.1.Modèle et présentation des
variables
47
a)Choix du modèle
économétrique
47
b)Présentations des variables
48
II.1.2.Méthode d'estimation
49
a) Principe de l'estimation
49
b) Principaux tests de robustesse
51
II.2/Résultats et
Interprétations
51
II.2.1.Résultats des estimations
51
II.2.2.Interprétations des
résultats
54
CONCLUSION
57
CONCLUSION
DE LA PREMIERE PARTIE
58
DEUXIEME
PARTIE : DETTE EXTERIEURE ET STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
60
INTRODUCTION
DE LA DEUXIEME PARTIE
61
CHAPITRE
III : ANALYSE THEORIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE
ECONOMIQUE
64
INTRODUCTION
65
SECTION I : ANALYSE THEORIQUE DE LA
RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE INTERIEURE
66
I.1/Influence théorique de la dette
extérieure sur l'inflation
67
I.1.1. Impact de la solvabilité de la
dette extérieure sur la dynamique des prix
67
a)Stock de la dette extérieure et
inflation
67
b)Service de la dette extérieure et
inflation
68
I.1.2. Impact de la soutenabilité de la
dette extérieure et volatilité de l'inflation
69
I.2/ Influence théorique de la dette
extérieure sur le chômage
70
I.2.1. Incidence de la solvabilité de la
dette extérieure sur création d'emplois
70
I.2.2. Les effets de la soutenabilité de
la dette extérieure et atténuation du chômage
71
I.3/ Arbitrage inflation-chômage
73
SECTION II : ANALYSE THEORIQUE DE LA
RELATION ENTRE LA DETTE EXTERIEURE ET LA STABILITE EXTERIEURE
75
II.1/ Influence théorique de la dette
extérieure sur la balance commerciale
75
II.1.1. Influence de la solvabilité de la
dette extérieure et équilibre de la balance commerciale
76
II.1.2. Influence de la soutenabilité de
la dette extérieure et équilibre de la balance commerciale
77
II.2/ Influence théorique de la dette
extérieure sur la balance des transactions courantes
78
II.2.1. Incidence de la solvabilité de
ladette extérieure sur ajustement du compte courant
79
II.2.2. Effets de la soutenabilité de la
dette extérieure et ajustement du compte courant
79
CONCLUSION
81
CHAPITRE
IV : ANALYSE EMPIRIQUE DE LA RELATION DETTE EXTERIEURE ET STABILITE
ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
83
INTRODUCTION
84
SECTION I : DETTE EXTERIEURE ET
STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE DESCRIPTIVE
85
I.1/ Analyse descriptive du binôme dette
extérieure et inflation en Afrique subsaharienne
85
I.1.1. Influence de la solvabilité de la
dette extérieure sur l'inflation en Afrique subsaharienne
85
a)Solvabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus faibles inflations
86
b)Solvabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus fortes inflations
87
I.1.2. Influence de la soutenabilité de
la dette extérieure sur l'inflation en Afrique subsaharienne
89
a)Soutenabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus faibles inflations
89
b)Soutenabilité de la dette
extérieure et Inflation : cas des 10 plus fortes inflations
90
I.2/ Analyse descriptive du binôme dette
extérieure et équilibre de la balance commerciale en Afrique
subsaharienne
90
I.2.1. Influence de la solvabilité de la
dette extérieure sur la balance commerciale en Afrique subsaharienne
91
a)Solvabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 meilleures balances
commerciales
91
b)Solvabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 pires balances
commerciales
92
I.2.2. Influence de la soutenabilité de
la dette extérieure sur la balance commerciale en Afrique
subsaharienne
94
a)Soutenabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 meilleures balances
commerciales
94
b)Soutenabilité de la dette
extérieure et balance commerciale : cas des 10 pires balances
commerciales
95
SECTION II : DETTE EXTERIEURE ET
STABILITE ECONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE, ANALYSE ECONOMETRIQUE
96
II.1/Démarche méthodologique
96
II.1.1.Modèles et méthode
d'estimation
96
a)Modèles
économétriques
96
b)Présentation des variables
97
II.1.2.Méthode d'estimation
98
a) Principe de l'estimation
98
b) Principaux tests de robustesse
99
II.2/Résultats et
Interprétations
100
II.2.1.Résultats des estimations
100
II.2.2.Interprétations
économiques
102
CONCLUSION
106
CONCLUSION
DE LA DEUXIEME PARTIE
107
CONCLUSION
GENERALE
109
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
113
ANNEXE
1
123
ANNEXE
2
134
TABLE DES MATIERES
150
* 1Il est important de faire
la distinction entre la dette extérieure brute (ce qu'un pays
emprunte à l'extérieur) et la dette extérieure
nette (différence entre ce qu'un pays emprunte à
l'extérieur et ce qu'il prête à l'extérieur). Ce qui
est le plus significatif, c'est la dette extérieure nette.
* 2 Est un indicateur
économique de la richesse produite par année dans un pays
donné. Cet indicateur représente la valeur ajoutée totale
des biens et des services produits sur un territoire national. Il est
utilisé pour mesurer la croissance économique d'un pays.
* 3 L'encours de la dette
publique du Mozambique et de la Zambie s'établit respectivement à
6 935 milliards FCFA (10.6 milliards d'euros) et 6 196 milliards FCFA (9.4
milliards d'euros). Enfin, le Cameroun est le pays francophone le plus
endetté d'Afrique subsaharienne avec une dette de 5 722 milliards FCFA
(8.7 milliards d'euros). Toujours du point de vue de l'encours de dette, les 10
pays les moins endettés du continent africains sont les Comores
(85 milliards FCFA), la Centrafrique (207 milliards FCFA), la
Guinée-Bissau (216 milliards FCFA), le Swaziland (400 milliards FCFA).
Le Burundi suit avec un encours de dette de 416 milliards FCFA, lui-même
suivi du Libéria (458 milliards FCFA), de la Gambie (515 milliards
FCFA), du Lesotho (805 milliards FCFA), de l'Erythrée (1 004 milliards
FCFA) et du Cap-Vert (1 039 milliards FCFA)
* 4 Refus de rembourser les
obligations et réduction subséquente de l'encours de la dette.
* 5Par le biais de taux
d'inflation élevés, voire d'une hyperinflation qui diminue
sensiblement la valeur de la dette publique réelle.
* 6Une attitude accommodante
aide à réduire le taux d'intérêt et à
soutenir la demande globale.
* 7 Qui soutiennent
également la composante étrangère de la demande
globale.
* 8 Il convient de noter que cet
argument ne repose pas nécessairement sur l'effet direct
keynésien des dépenses de déficit sur l'activité
économique.
* 9 L'Ethiopie, Le Rwanda,
L'Angola, Le Nigeria, Le Ghana, Le Mozambique, L'Ile-Maurice, La Sierra Leone,
La Tanzanie, Le Tchad.
* 10 La Cote d'ivoire, Le
Mali, Le Benin, Le Niger, Le Togo, La RDC, La Gambie, Le Gabon, Le Burundi, La
RCA.
* 11 Nicola Kaldor a
élaboré les conditions nécessaires à la
détermination de l'équilibre économique, connues sous le
nom de « carré magique ». Le carré magique est une
représentation graphique des quatre grands objectifs de la politique
économique conjoncturelle d'un pays que sont : la croissance
économique, la stabilité des prix, le plein emploi des facteurs
de production et l'équilibre extérieure.
* 12 Alban William Phillips
a été l'un des premiers économistes à
présenter des preuves convaincantes de la relation inverse entre le
chômage et l'inflation salariale. En effet, Phillips (1958) a
étudié la relation entre le chômage et le taux de variation
des salaires au Royaume-Uni sur une période de près d'un
siècle (1861-1957).
* 13 Le Burundi, Le Kenya, Le
Liberia, Le Nigeria, La Zambie, Le Sao-Tomé-Et-Principe, L'Ethiopie, Le
Ghana, Le Malawi, L'Angola.
* 14 Le Sénégal,
Le Cap-Vert, Niger, Mali, Le Burkina-Faso, La Guinée-Bissau, Le
Cameroun, La Cote d'ivoire, Le Benin, Le Togo.
* 15Dans cette
catégorie, l'Angola a un taux d'inflation moyen de 28,37% contre 9,41%
pour le Burundi.
* 16Premier parmi les 10 plus
faibles inflations en Afrique Subsaharienne avec un taux d'inflation moyen de
1,5%.
* 17 Le Gabon, le RDC,
l'Angola, la Cote d'ivoire, l'Afrique du sud, la Zambie, le Cameroun, le Congo,
l'ile Maurice, la Guinée-Bissau.
* 18 Le Zimbabwe, le Rwanda,
le Sénégal, le Nigeria, le Togo, la Guinée, la Mauritanie,
le Cap vert, le Mozambique, les Comores.
* 19A titre illustratif,
dans la seconde catégorie, il existe un écart d'environ 1,42%
entre le Zimbabwe (-16,27%) et le Togo (-17,69%) alors que dans la
première catégorie, l'écart entre le Gabon (25,59%) et la
Zambie (-1,30%) est de 26,89%.
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