Université d'Abomey-Calavi (UAC)
Institut National de la Jeunesse, de l'Education Physique
et du Sport (INJEPS
MEMOIRE
Pour l'obtention du Master Professionnel
en Sciences et Techniques des Activités Physiques
et Sportives (STAPS)
MODE DE VIE ET MALADIES CHRONIQUES CHEZ LES ELEVES
DU LYCEE TECHNIQUE COMMERCIAL ET INDUSTRIEL DE KANDI EN 2020 (REPUBLIQUE
DU BENIN)
Présenté par :
Dagbégnon Jules Aimé LEGBA
Sous la direction de : Dr Basile NOUATIN
Assistant à l'INJEPS / UAC
Sous la supervision de : Dr Issiako BIO
NIGAN
Maître de Conférences des Universités du
CAMES
Septembre 2020
DEDICACE
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page j
A mes géniteurs Faustin LEGBA et
Philomène BOKO, qui ont toujours su satisfaire mes
divers besoins selon leurs moyens. Je voudrais par ce mémoire vous
présenter ma profonde affection.
A mes très chers frères et soeur
Jean, Michel et Gwladys, que
ce document soit pour vous la marque de mon attachement.
A mon oncle Crépin BOKO, pour son soutien
indéfectible.
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page ii
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements :
+ au Docteur Issiako BIO NIGAN, qui a
accepté de diriger le présent mémoire malgré son
emploi de temps chargé. Votre rigueur, votre disponibilité, votre
esprit d'écoute et vos multiples conseils ont permis sa
réalisation. Recevez ici, toute ma plus noble considération;
+ au Docteur Basile NOUATIN, qui n'a
ménagé aucun effort pour se rendre toujours disponible tout au
long de la rédaction de ce mémoire, Veuillez recevoir cher Dr,
l'expression de ma profonde gratitude ; que Dieu vous le rende au centuple;
+ au Professeur Polycarpe GOUTHON, pour ses
conseils et sa rigueur dans la direction de l'Unité de Recherche Sport,
Santé et Evaluation;
+ aux Docteurs Brigitte TONON, Stève FALOLA,
Coffi QUENUM, Jean-Paul KOUASSI, Léonce LINTA
et Gilchrist GOUTHON, pour leurs précieux
conseils et leur considération;
+ au Professeur Jean Marie PALOLA,
Directeur de l'INJEPS, pour tous les efforts
consentis pour le bon déroulement de notre formation dans cette
institution;
+ à tout le personnel administratif et le corps
professoral de l'INJEPS;
+ à tous mes aînés, en particulier
Darius HOUNWANOU, Raïssa AKPLOGAN, pour leurs
précieux conseils et leur disponibilité;
+ à tous les camarades de promotion
particulièrement: Josaphat, Paul,
Nicaise, Irénée,
Crespin, Rafiou, Ariane,
Alexandre, Kévine;
+ à tous mes amis, en particulier
Roger, Rodrigue, Herman et
Godwin;
+ à toutes les personnes qui ont
participé de près ou de loin à la réalisation du
présent mémoire et dont les noms n'y figurent pas.
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page iii
SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS
|
iii
|
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
|
iv
|
INTRODUCTION
|
1
|
REVUE DE LITTERATURE
|
5
|
HYPOTESES ET OBJECTIFS
|
20
|
MATERIEL ET METHODES
|
22
|
RESULTATS
|
27
|
DISCUSSION
|
36
|
CONCLUSION
|
42
|
REFERENCES
|
.44
|
ANNEXES
|
A
|
TABLE DES MATIERES
|
..53
|
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page iv
SIGLES ET ABREVIATIONS
AP : Activité Physique
APSE : Activité Physique et Sportive
Extrascolaire
EPS : Education Physique et Sportive
HTA : Hypertension artérielle
IMC : Indice de Masse Corporelle
kg : Kilogramme
LTCI : Lycée Technique, Commercial et
Industriel
m : Mètre
MARS : Méta-Analyses poolées et
Revues Systématiques
MCAD : Maladies Chroniques en relation avec
une Alimentation Déséquilibrée
MNT : Maladies Non Transmissibles
NAP : Niveau d'Activité Physique
PRFI : Pays à Revenu Faible ou
Intermédiaire
TT : Tour de Taille
TT/T : Rapport Tour de Taille sur Taille
UNICEF : United Nations of International
Children's Emergency Fund
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page v
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Liste de
tableaux
Tableau I : Caractéristiques
anthropométriques de l'échantillon d'étude (n = 322) :...
28
Tableau II : Prévalences des principales
maladies chroniques dans l'échantillon étudié
(n = 322) : 29
Tableau III : Association entre statut
pondéral, les caractéristiques
sociodémographiques et l'activité physique des
sujets (n = 322) : 30 Tableau IV : Association entre les
affections visuelles, les caractéristiques
sociodémographiques et l'activité physique des
sujets : 31
Tableau V : Association entre l'angine de
poitrine, les caractéristiques
32
33
34
35
17
23
sociodémographiques et l'activité physique des
sujets (n = 322) : Tableau VI : Association entre le
statut pondéral et les caractéristiques des habitudes
alimentaires dans l'échantillon étudié (n =
322) :
Tableau VII : Association entre les affections
visuelles et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans
l'échantillon étudié (n = 322) : Tableau
VIII: Association entre l'angine de poitrine et les
caractéristiques des
habitudes alimentaires dans l'échantillon
étudié (n = 322) :
Liste des figures
Figure 1: Graphe radar des groupes alimentaires
versus nombre d'articles (MARS, en %) montrant un effet protecteur (lignes
vertes), neutre (lignes oranges) et délétère
(lignes rouges) vis-à-vis des principales maladies
chroniques
(n=10)
Figure 2 : Schéma du protocole de
collecte des données. M1: Mesure de la masse
corporelle, M2: Mesure de la taille, M3 : mesure du tour de
taille,
INTRODUCTION
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 2
Le développement socio-économique a conduit
à de nombreux changements dans l'environnement et le style de vie des
populations de par le monde [1,2]. Ces changements ont induit une augmentation
de l'incidence des maladies chroniques. Les maladies chroniques sont des
affections de longue durée qui en règle générale,
évoluent lentement [3]. Elles entraînent souvent une
détérioration de la qualité de vie et sont parfois
associées à une invalidité ou des complications graves de
santé. Il existe parmi ces maladies certaines appelées Maladies
Non Transmissibles (MNT), qui comptent le plus grand nombre de cas et qui sont
à l'origine du plus grand nombre de décès dans le monde.
Ce sont notamment les maladies cardio-vasculaires, les cancers, et de
nombreuses autres affections telles que les maladies respiratoires chroniques,
le diabète, les maladies neurologiques, les maladies oculaires, les
maladies digestives et certaines maladies infectieuses [4,5].
La prévalence des MNT, pour la plupart, augmente avec
l'âge. Beaucoup d'entre elles partagent des facteurs de risque communs,
souvent cumulés chez une même personne. Ces affections ont en
commun des facteurs de risque clés relatifs au mode de vie qu'il est
possible de modifier, notamment la consommation du tabac une mauvaise
alimentation, l'absence d'exercice physique, et l'usage nocif de l'alcool, qui
à leur tour entraînent le surpoids et l'obésité,
l'hypertension, hypercholestérolémie, et finalement la maladie
[6]. Elles représentent toujours un important problème de
santé publique dans tous les pays du monde, y compris dans les pays
à revenu faible ou intermédiaire (PRFI) où surviennent
plus des trois quarts d'entre elles [7]. Tout au long du siècle dernier,
les maladies chroniques, généralement associées au style
de vie des populations et reliées à la qualité de leur
environnement (physique, économique, social, etc.) [8], ont gagné
en importance au point d'être la principale cause de mortalité
dans le monde [5]. Elles tuent chaque année 41 millions de personnes, ce
qui représente 71% des décès dans le monde. 85% de ces
décès par maladie se produisent dans les PRFI [9]. Les maladies
cardiovasculaires sont à l'origine du plus grand nombre des
décès dus aux MNT avec 17,9 millions de victimes par an, suivies
des cancers (9 millions), des maladies respiratoires (3,9 millions) et du
diabète (1,6 million) [4].
La majorité des pays d'Afrique connaissent un double
défi, celui des maladies infectieuses aigues et des maladies chroniques
[10]. Ainsi dans la plupart des pays subsahariens, les MC évolutives ne
sont pas encore considérées comme prioritaires [11]. Et pourtant,
elles ont tendance à augmenter dans cet environnement où
sévissent les pathologies infectieuses. Les décès dues aux
maladies infectieuses baisseront de 3% durant la prochaine décennie
alors que
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ceux dues aux maladies chroniques augmenteront de 17% [12].
Cette augmentation concernera les PRFI comme le nôtre [13].
Au Bénin comme dans la sous-région africaine, le
poids des MNT et la menace que celles-ci représentent, constituent un
problème de santé publique majeur qui entrave le
développement économique et social. [14-16]. En 2013, en milieu
scolaire dans la commune de Ouidah située dans le département de
l'Atlantique, la prévalence des troubles de réfraction oculaire
était estimée à 13,7% (12,7% chez les garçons et
14,5% chez les filles). Selon le type d'amétropie, on note
particulièrement la myopie 58%, l'hypermétropie 19% et
l'astigmatisme 23%. On dénombre 58,2% de ces élèves qui
avaient une mauvaise hygiène bucco-dentaire (plaque et tarte) et 49,7%
qui avaient une carie dentaire. Les cancers les plus fréquents ces cinq
dernières années au Centre National Hospitalier Universitaire
Hubert Koutougou MAGA de Cotonou sont chez la femme, le cancer du sein (32,5%),
le cancer du col de l'utérus (16,8%) et les hémopathies (6,8%),
puis le cancer de la prostate (18,2%), les hémopathies (15,4%) et le
cancer primitif du foie (13,9%) chez l'homme. Sur le plan national en 2008, la
prévalence du diabète sucré était de 2,6% et celle
de la tension artérielle élevée était de 27,5% dont
75% des sujets ignoraient leur état. Presque le tiers des
élèves béninois sont physiquement inactifs et cela peu
importe les garçons comme les filles, ainsi donc tous
prédisposés à une série de MNT [15,16].
La santé publique vise à protéger les
personnes contre les maladies en faisant la promotion des comportements
associés à un mode de vie sain et en prévenant la survenue
des pathologies. Elle a notamment la fonction de prévenir les maladies
chroniques qui persistent longtemps et qui généralement, ne
peuvent être prévenues par des vaccins ou soignées par des
médicaments [3]. Il a été indiqué que
l'alimentation et le mode de vie contribuent de façon essentielle au
déterminisme des maladies chroniques telles que les maladies
cardiovasculaires [17], le diabète de type 2 ou à leur facteur de
risque (obésité, hypertension artérielle, etc.).
Malheureusement, la plupart des ressources médicales disponibles pour la
prise en charge des populations sont réduites dans les pays à
faible et moyen revenus dont fait partie le Bénin. La prévention
est donc la meilleure approche. Pour lutter efficacement contre ces pathologies
et leurs principaux facteurs de risque, il convient de bien comprendre la
situation et les tendances actuelles au niveau national, surtout chez les
élèves, qui sont les jeunes d'aujourd'hui et futurs adultes de
demain. De façon globale, les études antérieures ayant
été consacrées aux élèves
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 4
particulièrement ceux du département de
l'Alibori, qui comme tout le monde sont exposés quotidiennement aux
facteurs de risques précités, sont rares, voire inexistantes.
Situé à environ trois (03) kilomètres de
la cité urbaine de Kandi (chef-lieu du département de l'Alibori),
le Lycée Technique, Commercial et Industriel (LTCI) de Kandi est
l'unique collège public d'enseignement technique que compte la ville. Ce
lieu de savoir comprend exclusivement le 2nd cycle (classes de 2nde,
1ère et Tle) et abrite des apprenants qui ont pour la plupart
fréquenté dans l'ensemble des autres collèges de la ville,
durant leur 1er cycle de cours secondaire. Afin de contribuer aussi à
cette prévention, la présente étude a été
entreprise pour estimer l'ampleur de ces maladies et les facteurs qui y sont
associés chez les élèves dudit lycée en 2020. C'est
dans cette optique que le présent mémoire a été
entrepris en se basant sur les questions de recherche suivantes: Quelles sont
les maladies chroniques les plus fréquentes chez les
élèves du LTCI Kandi en 2020 ? Quels sont les facteurs
associés à ces maladies chez les élèves du LTCI
Kandi, concernant leur mode de vie ?
Le présent document qui rend compte des investigations
menées auprès de ces apprenants, comprend après
l'introduction, la revue de littérature, les objectifs, les
hypothèses, la méthodologie, la discussion, les
références, l'annexe et la table des matières.
REVUE DE LITTERATURE
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 6
I- DEFINITION DE QUELQUES TERMES
a. Maladies non transmissibles et maladies
chroniques
Les MNT sont des affections non contagieuses. Elles
évoluent lentement, durent longtemps et nécessitent un traitement
et des soins à long terme. Elles figurent parmi les maladies chroniques
[3]. Le terme « maladies chroniques » se réfère
habituellement aux maladies dégénératives à forte
prévalence, qui ne guérissent pas spontanément et sont
rarement curables [18]. Cependant, certaines pathologies transmissibles ont,
actuellement, une évolution très prolongée en raison de
l'efficacité de traitements de plus en plus performants devenant, de ce
fait, des maladies chroniques. On peut citer, à titre d'exemples,
l'infection par le VIH et l'hépatite C. Ces maladies ne
guérissent pas spontanément. Toutefois, elles sont, pour la
plupart, évitables ou peuvent être retardées lorsque
certains facteurs de risque sont modifiés [19].
Il a été donc jugé pertinent de retenir
une définition plus large des maladies chroniques et, surtout,
intégrant aussi les activités de prévention et de
promotion de saines habitudes de vie [7]. Donc, les « maladies chroniques
:
- se développent progressivement même si elles
peuvent comprendre des épisodes soudains et
aigus;
- sont généralement évitables ou leur
survenue peut être retardée;
- ont des causes multiples et complexes;
- peuvent apparaître tout au long de la vie même si
généralement leur prévalence augmente avec
l'âge;
- sont susceptibles de compromettre la qualité de la vie
(incapacités et pertes d'autonomie);
- ne menacent généralement pas
immédiatement la vie, mais elles sont néanmoins la
première cause de mortalité prématurée »
[20].
b. Activité physique, exercice physique et
pratique sportive
L'activité physique (AP), d'après l'OMS [21] se
définit comme tout mouvement corporel produit par les muscles, qui
requiert une dépense d'énergie. Elle comprend les mouvements
effectués en travaillant, en jouant, en accomplissant les tâches
ménagères, en se déplaçant et pendant les
activités de loisirs. Selon l'Observatoire National de l'Activité
Physique et de la Sédentarité, l'AP «comprend tous les
mouvements corporels produits par contraction musculaire, entraînant une
augmentation de la dépense énergétique au-dessus de la
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dépense de repos. Elle inclut tous les mouvements de la
vie quotidienne, y compris ceux effectués lors des activités de
travail, de déplacement, des travaux domestiques ou de loisirs»
[22]. Le terme «activité physique» ne doit pas être
confondu avec l'expression «exercice physique», qui est une
sous-catégorie de l'activité physique [23], plus
délibérée, structurée, répétitive, et
qui vise à l'amélioration ou à l'entretien d'un ou de
plusieurs aspects de la condition physique [21]. C'est une
«activité physique planifiée, structurée,
répétitive dont l'objectif est l'amélioration ou le
maintien d'une ou plusieurs composantes de la condition physique », selon
Caspersen et ses collaborateurs [24]. Pour ces auteurs, l'exercice physique
peut être réalisé sans équipements ni
infrastructures spécifiques.
Tout comme l'exercice physique, le terme « sport »
constitue également un sous-ensemble de l'AP. Néanmoins, à
l'opposé de l'exercice physique, l'activité sportive s'organise
autour d'objectifs définis et les participants adhèrent à
un ensemble de règles participatives et institutionnalisées [23].
Pierre Parlebas énumère quatre critères
opérationnels permettant d'identifier les situations de sport : une
situation motrice ; un corps de règles à respecter par chaque
participant ; une compétition permettant de désigner en fin
d'épreuve des vainqueurs et des vaincus et pour finir une
institutionnalisation qui légitimise une reconnaissance du statut
sportif de l'épreuve. Une définition émerge alors pour le
sport qui correspond à un « ensemble fini des situations motrices
à codification compétitive qui ont été
institutionnalisées » [25].
c. Mode de vie
Le mode ou le style de vie est défini comme la
façon ou « la manière de vivre d'une personne ou d'un
groupe, ce qui inclut les types de relations sociales, de même que les
façons de consommer et de se divertir. Le mode de vie reflète
aussi les attitudes d'un individu, ses valeurs, ses habitudes et sa
façon de voir le monde dans lequel il vit». Ce concept se rapproche
de la notion de culture. Celle-ci est définie, dans son sens le plus
large, comme l'ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels,
intellectuels et affectifs qui caractérisent une société
ou un groupe social [26].
Le style de vie le plus propice à une bonne
santé combine activité physique, alimentation variée et
interactions sociales. De nombreux cas de maladies des artères
coronaires, de diabètes, et de cancers pourraient probablement
être évités si des mesures sont prises tout au long de la
vie pour réduire les facteurs de risque [2].
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
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II. FACTEURS DE RISQUE ET DÉTERMINANTS SOCIAUX DES
MALADIES CHRONIQUES
Les causes des maladies chroniques sont souvent liées
à un ensemble de facteurs, de conditions physiques et de comportements
à risque qui interagissent et qui s'additionnent tout au long de la vie
d'un individu. Ces facteurs sont liés à
l'hérédité, aux caractéristiques individuelles et
aux facteurs psychosociaux et environnementaux. Les facteurs de risque sont
généralement classés en deux catégories : les
facteurs non modifiables et les facteurs modifiables [7,27].
2.1. Les facteurs de risque non modifiables
Ce sont des facteurs impossibles à changer, mais qui
demeurent d'excellents marqueurs de risque pour la santé comme le bagage
héréditaire, l'origine ethnique, le sexe et l'âge.
a- L'hérédité et les
antécédents familiaux
Les personnes qui présentent des
antécédents familiaux de maladies chroniques ont des risques plus
élevés d'en développer une à leur tour [28]. C'est
par exemple le cas, des individus ayant des antécédents familiaux
d'hypercholestérolémie. D'autres personnes pourraient aussi
être plus susceptibles de développer précocement de
l'hypertension artérielle en raison de prédispositions
familiales. Il en va de même pour certaines formes de cancer, plus
susceptibles de se développer parmi les personnes dont les membres de la
famille immédiate ont déjà été atteints par
ce type de maladie. Ce serait le cas du cancer du sein, de la prostate et du
côlon-rectum. Certains individus présentent aussi une histoire
familiale de maladies cardiovasculaires qui s'explique par une association
statistique entre l'hypercholestérolémie familiale, le mode de
vie et les anomalies moléculaires des vaisseaux sanguins, les rendant
plus vulnérables à l'athérosclérose [28]. D'autres
maladies chroniques, notamment certaines maladies
neurodégénératives, pourraient également avoir une
composante génétique. Malgré cela, il importe de se
rappeler que l'impact des facteurs héréditaires sur les maladies
chroniques reste marginal par rapport à celui attribué aux
habitudes de vie et aux comportements néfastes pour la santé
[7].
b- Le sexe
Le sexe intervient dans la survenue de certaines maladies
chroniques. Les hommes demeurent généralement plus nombreux que
les femmes à adopter des habitudes et des comportements pouvant
être néfastes à leur santé. Ceci se traduit par des
risques plus élevés de
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 9
développer certaines maladies chroniques [28]. Par
exemple, les risques d'avoir prématurément une maladie
cardiovasculaire s'avèrent beaucoup plus élevés pour les
hommes, cette maladie apparaissant en moyenne environ 10 ans plus tôt que
parmi les femmes. L'effet protecteur des hormones féminines avant la
ménopause pourrait expliquer cette différence [29]. D'autre part,
en raison de voies respiratoires plus petites, les garçons en bas
âge sont plus souvent atteints d'asthme que les filles. Par contre,
à l'âge adulte, ce sont plutôt les femmes qui deviennent
plus susceptibles d'être touchées par cette maladie, leurs voies
respiratoires étant alors de plus petite taille [7,30].
c- L'âge
L'âge est un facteur non modifiable qui conditionne
l'apparition et l'aggravation des maladies chroniques. Par exemple, la
prévalence du diabète de type 2 augmente avec l'avancée en
âge, et ce, aussi bien parmi les hommes que les femmes. Les
données de l'Institut National De Santé Publique du Québec
révèlent que, dans Lanaudière, une personne
âgée de 45 à 64 ans sur quinze se déclare atteinte
du diabète, comparativement à près d'une sur cinq à
65 ans et plus [7,31].
2.2. Les facteurs de risque modifiables ou
comportementaux
Cette seconde catégorie des facteurs de risque se
réfère aux facteurs qui relèvent des environnements et des
habitudes associés au mode ou au style de vie1, aux comportements
pouvant présenter un risque pour la santé et aux conditions
physiques existantes (diabète, hypertension artérielle et
hypercholestérolémie). Ils peuvent être modifiés
pour améliorer l'état de santé des individus et
réduire les risques qu'ils soient atteints un jour d'une maladie
chronique. En effet, au cours des trente dernières années, de
nombreuses recherches menées à travers le monde ont
démontré que la qualité de vie, la santé, les
habitudes et les comportements liés à l'adoption d'un mode de vie
sain sont clairement associés aux environnements socioéconomiques
et physiques des individus. Ainsi, la prévalence des maladies chroniques
ne se distribue pas également entre les groupes sociaux. Elle a tendance
à être beaucoup plus répandue parmi les personnes les plus
démunies [7,32].
On note que les personnes classées au plus bas de
l'échelle de revenus ou de la scolarité sont, en proportion, plus
nombreuses à fumer et à être exposées à la
fumée de tabac à domicile, à avoir des habitudes
alimentaires inadéquates, à être inactives physiquement,
à être obèses et à présenter de
l'hypertension artérielle [33]. Elles sont par ailleurs
surreprésentées parmi les
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
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individus atteints de maladies chroniques et affligés
d'incapacités, tout en ayant une espérance de vie plus courte
[34]. Il est aussi démontré dans les recherches que
l'environnement physique dans lequel évoluent les populations
désavantagées diffère de celui des populations
aisées. Par exemple, la disponibilité et l'accessibilité
des infrastructures de loisirs comme des parcs, des pistes cyclables et des
piscines publiques ne sont pas les mêmes dans les quartiers
défavorisés qu'elles ne le sont dans les quartiers profitant d'un
statut socioéconomique plus élevé [7,35].
Les principaux facteurs de risque modifiables ou
comportementaux sont les suivants : - le tabagisme et l'exposition
fréquente à la fumée de tabac;
- la consommation excessive et répétitive
d'alcool;
- la pratique insuffisante de l'activité physique;
- les habitudes alimentaires inadéquates;
- le surplus de poids et l'obésité;
- le niveau élevé de stress dans la vie quotidienne
et au travail;
- le taux élevé de cholestérol sanguin
[7].
III. TYPOLOGIE DES MALADIES CHRONIQUES
Il existe des centaines de maladies chroniques. D'après
le référentiel des de la communauté des patients pour la
recherche actualisé en 2016 [36], en voici des exemples, par
catégories :
a- Les maladies cardiaques et vasculaires
(cardiovasculaires) qui sont des troubles affectant le coeur et les
vaisseaux sanguins [14]. Elles recouvrent les affections suivantes :
angor/angine de poitrine, antécédent d'infarctus du myocarde,
insuffisance cardiaque, antécédent de phlébite ou
d'embolie pulmonaire, hypercholestérolémie, hypertension
artérielle, hypertension artérielle pulmonaire, arythmie
cardiaque par fibrillation auriculaire : ACFA, troubles du rythme cardiaque,
trouble de conduction (Pace Maker), valvulopathie, remplacement valvulaire,
etc.
b- Les cancers, pathologies
caractérisées par la présence d'une (ou de plusieurs)
tumeur maligne formée à partir de la transformation par mutations
ou instabilité génétique d'une cellule initialement
normale. Le cancer survient sur tous les organes de l'organisme. Ainsi, il en
existe plusieurs types : cancer du cerveau, cancer du col de l'utérus,
cancer de l'endomètre/ du corps de l'utérus, cancer de l'ovaire,
cancer du colon, cancer du rectum,
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
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cancer de l'estomac, cancer du foie, cancer de la
vésicule biliaire, cancer des os, cancer des testicules,
mélanome, cancer de la peau cancer de l'oesophage, cancer ORL
(lèvre, bouche, pharynx, larynx...), cancer du pancréas, cancer
du poumon, des bronches, de la plèvre, cancer de la prostate, cancer du
rein, cancer du sein, cancer de la thyroïde, cancer de la vessie, etc.
c- Les maladies endocriniennes qui sont
causées par un dysfonctionnement des hormones secrétées
par les glandes endocrines et concernent notamment les troubles suivants :
adénome hypophysaire, maladie de Basedow, thyroïdite d'Hashimoto,
hyperthyroïdie, hypothyroïdie, maladie d'Addison,
phéochromocytome, diabète, syndrome de cushing,
acromégalie, hyperprolactinémie, diabète insipide,
hyperaldostéronisme primaire obésité, etc.
d- Les maladies de la peau qui sont
particulièrement l'acné, la rosacée, l'eczéma,
l'urticaire, la psoriasis, le vitiligo, la pelade, la maladie de Verneuil, la
suppurée, la dermatose, la bulleuse chronique, l'herpès, etc.
e- Les maladies des yeux qui sont en
particulier la dégénérescence maculaire, le glaucome
chronique, cataracte, la rétinopathie, le décollement de
rétine ou décollement du vitré, les troubles de la vision
(myopie, presbytie, astigmatisme), l'uvéite, la sclérite, etc.
f- Les maladies du système digestif,
principales affections qui touchent le système digestif, elles sont les
suivantes : polypes coliques, diverticules, ulcère gastro
duodénal, gastrite chronique, reflux gastro oesophagien, achalasie,
hernie hiatale, colopathie fonctionnelle, côlon irritable, maladie
coeliaque, rectocolite hémorragique, maladie de Crohn, cirrhose
alcoolique, cirrhose infectieuse, cirrhose auto-immune, cirrhose
métabolique autre maladie du foie, etc.
g- Les maladies rhumatologiques qui sont les
suivantes : arthrose dorsalgies, cervicalgies, lombalgies chroniques, hernies
discales, sciatiques polyarthrite rhumatoïde spondyloarthrite axiale
(anciennement spondylarthrite ankylosante), rhumatisme psoriasique, maladie de
paget tendinites chroniques (périarthrite, épicondylite,
capsulite...), fibromyalgie, syndrome de fatigue chronique, ostéoporose,
arthropathies microcristallines (goutte, chondrocalcinose), scoliose,
algodystrophie, etc.
h- Les maladies neurologiques et musculaires
dont les céphalées chroniques, la sclérose en
plaque, l'épilepsie, la maladie d'Alzheimer, la démence
vasculaire, la maladie de Parkinson, algie vasculaire de la face, la
névralgie du trijumeau, la neuropathie périphérique, le
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syndrome de Guillain, l'antécédent d'accident
vasculaire cérébral (AVC), l'antécédent d'accident
ischémique transitoire (AIT), la myopathie génétique, la
myopathie acquise, la myasthénie, etc.
i- Les maladies psychiatriques et psychologiques
qui recouvrent les affections comme suit : psychoses chroniques,
dépression, trouble bipolaire, maladie maniaco-dépressive,
troubles anxieux, trouble du comportement alimentaire (anorexie, boulimie...),
addictions (alcool, jeux, autres drogues...), syndrome de stress post
traumatique, etc.
j- Les maladies hématologiques qui
sont les différents troubles du sang notamment la leucémie
aiguë, la maladie de Hodgkin, la lymphome B à grandes cellules,
leucémie lymphoïde chronique, leucémie myéloïde
chronique, myélome, syndromes du myéline, déficit
immunitaire (hors vih), hémochromatose, drépanocytose, etc.
k- Les maladies infectieuses chroniques,
causées par la transmission d'une bactérie, d'un virus ou d'un
parasite, elles recouvrent la tuberculose, l'infection par le VIH SIDA, les
hépatites B e C, la maladie de Lyme, l'endocardite, l'infection
ostéo-articulaire, etc.
IV. EPIDEMIOLOGIE DES MALADIES CHRONIQUES
a. Dans le monde
Chaque année, les MNT tuent 41 millions de personnes;
ce qui représente 71% des décès dans le monde. 15 millions
de personnes, âgées de 30 à 69 ans, meurent annuellement
d'une maladie non transmissible et plus de 85% de ces décès
«prématurés» surviennent dans les pays à revenu
faible ou intermédiaire. Les maladies cardiovasculaires sont
responsables du plus grand nombre des décès dus aux maladies
chroniques, (17,9 millions par an) suivies des cancers (9 millions), des
maladies respiratoires (3,9 millions) et du diabète (1,6 million). On
impute à ces 4 groupes d'affection plus de 80% des décès
«prématurés» dus aux maladies non transmissibles
[9].
b. En Afrique
Les pays africains connaissent en majorité, un double
défi, celui des maladies infectieuses aigues et des maladies chroniques
[1,37]. Plus de 80 % d'adultes de plus de 60 ans ont au moins une affection
chronique [38]. Les modèles de multi-morbidité des malades des
pays africains diffèrent de ceux des pays développés par
le fait de l'accessibilité géographique et financière des
soins [37]. Par exemple en comparaison avec certains pays à haut revenu,
plusieurs travaux montrent que les prévalences de maladies
rénales chroniques (MRC)
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 13
atteignent ou dépassent dix pour cent dans les pays
riches tels que les États-Unis [39], l'Espagne [40], l'Italie [41] et la
Norvège [42]. Dans les pays africains, plus des 3,7 millions de
décès causés par les MNT ont été
enregistrés en ASS en 2008, mais si aucune action n'est entreprise,
elles atteindront les14 millions d'ici 2050 [13].
La prévalence de diabète en 2014 était
estimée à 9 % chez les adultes âgés de 18 ans et
plus. Il est prévu que cette prévalence augmente de 80 % au cours
des 20 prochaines années [44]. .En 2012, on comptait au moins14 millions
de nouveaux cas de cancers. Plus de 60 % des nouveaux cancers surviennent en
Afrique et autres pays à revenu faible. Ces régions
représentent 70 % des décès par cancer dans le monde [45].
Au Bénin, le pourcentage de décès dus aux MNT (notamment
le cancer, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les affections
respiratoires chroniques) était estimé à 36% en 2008
[14,15]. Chose étonnante, ces maladies affectaient une population plus
jeune dans le pays, comparativement au Canada [16].
Par manque des moyens d'investigations appropriées et
la résilience économique, le diagnostic se fait souvent à
un stade avancé de maladie, souvent irréversible. Le manque de
soutien financier retarde le développement des capacités de
prévention, le traitement dans son ensemble et la recherche dans la
plupart de ces pays. Parfois pour les pathologies tumorales les moyens
disponibles de chimiothérapie/radiothérapie existent, mais les
patients n'accèdent pas par manque des moyens financiers. Malgré
des signes croissants d'impact épidémiologiques économique
de ces MC, la réponse globale au problème reste insuffisante et
inadaptée eu égard aux besoins. Les décideurs n'ont pas de
données réelles fournies par les « intervenants du terrain
». Les préjugés que ces maladies touchent seulement les
riches et les personnes âgées persistent largement [46].
c. Au Bénin
Le poids des MNT et la menace que celles-ci
représentent, constituent un problème de santé publique
majeur au Bénin comme dans la sous-région africaine. En effet, la
mortalité prématurée liée aux MNT reste encore
très élevée. Selon l'OMS, en 2008, elle était de
49,4% chez les hommes contre 36,4% chez les femmes. En 2013, en milieu scolaire
dans la commune de Ouidah située dans le département de
l'Atlantique, la prévalence des troubles de réfraction oculaire
était estimée à 13,7% (12,7% chez les garçons et
14,5% chez les filles). Selon le type d'amétropie, on note
particulièrement la myopie 58%, l'hypermétropie 19% et
l'astigmatisme 23%. 58,2% de ces élèves avaient une mauvaise
hygiène bucco-dentaire (plaque et tarte) et
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 14
49,7% avaient une carie dentaire. Les cancers les plus
fréquents ces cinq dernières années au Centre National
Hospitalier Universitaire - Hubert Koutougou MAGA de Cotonou sont chez la
femme, le cancer du sein (32,5%), le cancer du col de l'utérus (16,8%)
et les hémopathies (6,8%), puis le cancer de la prostate (18,2%), les
hémopathies (15,4%) et le cancer primitif du foie (13,9%) chez l'homme.
La prévalence du diabète sucré était de 2,6% en
2008. L'évolution du diabète de type 2 quant à elle est
liée à des changements sociaux et culturels (une population
vieillissante, une urbanisation grimpante, des changements dans les habitudes
alimentaires et une activité physique plus réduite) [15].
V. ALIMENTATION ET MALADIES CHRONIQUES 4.1. Le
phénomène de transition nutritionnelle
Les régimes alimentaires traditionnels à base de
végétaux, comprenant des aliments tels que céréales
et pommes de terre, sont peu à peu remplacés par des
régimes plus riches en sucres, à forte densité
énergétique et composés d'une quantité non
négligeable d'aliments à base de viande. Ce qui implique le
passage à une alimentation plus énergétique. C'est ce
qu'on appelle la «transition nutritionnelle ». Elle est un
phénomène complexe qui s'est amorcé dans les années
1950 à l'échelle planétaire. Elle touche autant les pays
développés que les pays en développement, mais
s'accélère surtout dans ces derniers [2,47,48]. Or, parmi les
maladies chroniques non transmissibles, centaines ont un lien reconnu avec
cette nouvelle tendance d'alimentation (hyperlipidémie, diabète
non insulinodépendance, hypotension matérielle er maladies
cérébro- ou cardio-vasculaires, certains cancers) comme avec
d'autres facteurs du mode de vie, la sédentarité er la
consommation de tabac ou d'alcool [49]
4.2. Les types de régime alimentaire
Un régime alimentaire signifie au sens large,
l'ensemble des habitudes alimentaires d'un être vivant. Il correspond aux
besoins physiologiques d'un individu, mais il est également le produit
d'un environnement, d'un mode de vie ou d'une culture donnée. En
diététique, un régime représente un cadre
alimentaire plus ou moins rigide, adapté aux besoins physiologiques d'un
individu et à des objectifs nutritionnels tels que la perte de poids, la
baisse de la cholestérolémie, ou le rééquilibrage
d'un diabète [50]. Dans la suite, nous aborderons les principaux types
de régimes alimentaires développés dans la
littérature sur l'espèce humaine.
a- Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 15
Les régimes amaigrissants
Les régimes amaigrissants ou à basse calorie
sont des méthodes de restriction alimentaires qui consistent à
diminuer les apports énergétiques pour induire une perte
pondérale en déclenchant une fonte de la masse grasse corporelle.
Ces régimes sont préconisés en cas de surpoids ou
d'obésité suite à un bilan alimentaire, afin d'adapter les
besoins nutritionnels d'un individu à son mode de vie, à son
état de santé et à ses préférences
alimentaires [50]. C'est un régime qui n'a pas de carence et qui
n'engendre pas de problème de santé, mais qui nécessite de
la motivation et de la volonté, car il s'étend sur une longue
durée [51].
b- Les régimes crétois et
méditerranéens
Le régime crétois est composé de
légumes frais ou secs, de fruits, de pain, de poisson, de volailles,
d'huile d'olive, de fromages, de produits sucrés, d'épices et
d'aromates. Il est équilibré étant donné que toutes
les catégories alimentaires y sont représentées. Les
régimes méditerranéens le complètent avec de la
viande rouge (agneau, mouton et boeuf) et des matières grasses animales
(beurre) dans les plats traditionnels ainsi que dans les pâtisseries.
Cependant, ces régimes présentent un intérêt
diététique moindre que le régime crétois
traditionnel. En effet, le régime crétois est pauvre en acides
gras saturés et riche en acide gras essentiels, en protéines,
vitamines, fibres et minéraux. Il est équivalent au régime
thérapeutique hypocholestérolémiant, et protège
l'organisme des maladies coronariennes [50].
c- Les régimes dissociés
Les régimes dissociés séparent les
consommations des différentes catégories d'aliment en fonction
des périodes de la journée (matin, midi et soir) ou des jours de
la semaine. Par exemple produits céréaliers et produits
carnés ne peuvent être consommés au cours d'un même
repas [51].
d- Les régimes
hyper-protéinés
Les régimes hyper-protéinés
préconisent un apport en protéines supérieur aux apports
nutritionnels conseillés de 30 à 60% Le but de tels
régimes est de diminuer le tissu adipeux en stimulant l'utilisation des
graisses de réserve afin d'inhiber l'action de l'insuline et de
provoquer un état de cétose, soit l'équivalent d'une phase
de jeûne. L'apport de protéines permet de limiter la fonte
musculaire. Lors de chaque repas, le sujet doit consommer des aliments riches
en protéines, accompagnés de légumes d'un corps gras,
suivi d'un laitage
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 16
et sans le sucre. Ces types de régime sont
déconseillés aux personnes qui ont un poids normal, des troubles
rénaux ou cardio-vasculaires. Dans tous les cas, il est
recommandé un suivi diététique et médical
[50-51].
e- Les régimes végétariens et
végétaliens
Ces régimes excluent la consommation de chair animale.
Des études scientifiques ont démontré que les
régimes lactovégétariens, végétaliens et
certains régimes macrobiotiques sont déséquilibrés.
Leur pratique induit des carences en protéines (acides aminés
essentiels), en lipides, en acides gras polyinsaturés, en vitamine B12,
en minéraux et en calcium. Seul un régime
végétarien comportant un minimum d'apports de protéines
animales et incluant la pratique d'une complémentarité
alimentaire (produits céréaliers et légumes secs
consommés au cours d'un même repas, au moins deux fois par jour)
permet d'équilibrer les rapports nutritionnels d'un individu à
ses besoins physiologiques [50].
f- Les régimes thérapeutiques
Les régimes thérapeutiques sont
recommandés pour adapter les besoins nutritionnels d'un individu aux
modifications de son équilibre nutritionnel induites par la pathologie
dont il souffre. Ils sont prescrits à titre curatif ou en accompagnement
d'un traitement de sorte à optimiser la guérison ou pour
éviter qu'une maladie ne devienne chronique [50].
4.3. Apports alimentaires recommandés pour
prévenir les maladies chroniques
La littérature scientifique montre que les
régimes alimentaires à base de produits peu raffinés et/ou
de produits végétaux peu transformés (c'est-à-dire
riches en micronutriments et en fibres et pauvres en matières grasses
saturées) et/ou en produits de la mer (par exemple les régimes
alimentaires « prudents », méditerranéen et
crétois) sont protecteurs vis-à-vis des facteurs de risque pour
plusieurs maladies chroniques, notamment les cancers, les maladies
cardiovasculaires, l'obésité et le diabète de type 2
[52-54].
Par ailleurs, il est évident que tous les
régimes imposent des restrictions dans les habitudes et comportements
alimentaires, quel que soit l'objectif visé, ce qui est susceptible de
créer des frustrations sur le plan psychologique [51]. Le plus important
est de s'adapter avec son environnement un minimum de suivi quotidien.
L'analyse de 304 méta-analyses poolées et revues
systématiques (MARS) a permis de présenter une image holistique
des associations
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 17
entre les groupes d'aliments et les dix principales maladies
chroniques en relation avec une alimentation déséquilibrée
(MCAD), qui sont : le surpoids/obésité, le diabète de type
2, la santé mentale, la santé osseuse, les maladies chroniques
digestives, les maladies chroniques hépatiques, les maladies chroniques
rénales, les maladies cardiovasculaires, les cancers, la
sarcopénie et les dix principaux métabolismes
dérégulés (MCAD) [55].
Figure 1: Graphe radar des
groupes alimentaires versus nombre d'articles (méta-analyses
poolées et revues systématiques en %) montrant un effet
protecteur (lignes vertes), neutre (lignes oranges) et
délétère (lignes rouges) vis-à-vis des principales
maladies chroniques (n = 10) [55].
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 18
VI. RECOMMANDATIONS D'ACTIVITE PHYSIQUE POUR LA
SANTE
La pratique régulière d'une activité
physique est bénéfique pour la santé de chaque individu,
en vue de la prévention des MNT. Faite sous forme de sport ou
d'activités moins encadrées pendant l'enfance et l'adolescence,
elle favorise le maintien ou l'amélioration de la condition physique,
procure des bénéfices sur le plan psychologique et social et a un
effet favorable sur plusieurs aspects de la santé physique:: composition
corporelle, profil lipidique, pression artérielle, risque
cardiovasculaire et densité osseuse [56]. Pour ressentir ces effets
précédemment cités, des recommandations sont ainsi
faites:
5.1. Pour les adultes
L'OMS convie les adultes à pratiquer au minimum
l'équivalent de 30 minutes d'activité physique d'intensité
modérée par jour ou au moins 75 minutes hebdomadaires d'une
activité physique intense, ou une combinaison équivalente
d'activité physique d'intensité modérée à
forte [58]. Pour en retirer des bienfaits supplémentaires en
matière de santé, les adultes devraient porter à 300
minutes par semaine la pratique d'une activité physique
d'intensité modérée ou l'équivalent. Des
activités de renforcement musculaire mettant en jeu les principaux
groupes de muscles devraient être pratiquées deux jours par
semaine ou plus [57].
5.2. Pour les enfants les adolescents
Les expertises internationales recommandent aux enfants et
adolescents d'être physiquement actifs au moins une heure chaque jour
à l'école, à la maison ou en plein air, en pratiquant des
activités variées qui s'intègrent a leurs habitudes de
vie, avec de plus des activités physiques d'intensité moyenne ou
élevée, au moins deux fois par semaine, pendant au minimum 20
minutes par séance [56]. L'OMS recommande aux enfants et adolescents de
5 à 17 ans, de pratiquer au moins 60 minutes quotidiennes
d'activité physique, d'intensité modérée à
forte. Une activité physique d'une durée supérieure
à 60 minutes par jour peut leur apporter des bienfaits
supplémentaires en matière de santé. Il faut aussi inclure
des activités qui renforcent les muscles et les os à raison d'au
moins trois fois par semaine [57].
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 19
VII. PANDEMIE DU CORONAVIRUS ET MALADIES
CHRONIQUES
Une maladie chronique constitue le terreau idéal pour
le développement de nouvelles maladies. Une personne touchée ne
doit pas uniquement gérer sa maladie chronique et faire face aux
éventuels effets secondaires des traitements et aux possibles
séquelles résiduelles. Une étude sur une population
représentative montre que 23,2 % des personnes malades chroniques sont
multimorbides c'est-à-dire qu'elles souffrent de deux ou de plus de deux
autres pathologies chroniques [59].
Parallèlement, le nouveau corona virus appelé
« COVID-19 » et qualifié de pandémie par l'OMS, n'a pas
encore cessé de faire des ravages dans le monde. Selon cette
organisation, les Coronavirus forment une famille comptant un grand nombre de
virus qui peuvent provoquer des maladies très diverses chez l'homme,
allant du rhume banal au syndrome aigu respiratoires sévère, et
qui causent généralement un certain nombre de maladies chez les
animaux [60]. C'est une maladie infectieuse émergente qui
représente actuellement un risque important pour la santé
publique planétaire et qui nous interpelle tous les humains. Il est
provoqué par le coronavirus SARS-CoV-2. Elle a fait son apparition en
décembre 2019 dans la ville de Wuhan, en Chine.
Dans un avis du 10 mars 2020, le Haut Conseil de Santé
publique a listé les pathologies à risque de développer
une forme grave d'infection au coronavirus. Parmi elles, les maladies
chroniques comme le diabète, les maladies cardiovasculaires
(hypertension artérielle, insuffisance cardiaque...), les cirrhoses du
foie au stade B au moins, les infections à VIH, les maladies chroniques
respiratoires (asthme, mucoviscidose...), l'obésité morbide,
l'insuffisance rénale chronique dialysée... Les personnes
souffrant d'une de ces maladies chroniques sont plus vulnérables et
doivent être particulièrement vigilantes pendant cette
épidémie de coronavirus [62].
HYPOTHESES ET OBJECTIFS
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 21
Hypothèses
1. L'asthme serait la maladie chronique la plus fréquente
chez les élèves du Lycée Technique Commercial et
Industriel de Kandi.
2. La fréquence d'activité physique et les
habitudes alimentaires seraient les facteurs associés aux maladies
chroniques dont ils souffrent le plus souvent.
Objectif général
Etudier la relation entre les maladies chroniques et le mode de
vie des élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel
de Kandi.
Objectifs spécifiques
1. Identifier les maladies chroniques dont souffrent
majoritairement les élèves du Lycée Technique Commercial
et Industriel de Kandi.
2. Déterminer les facteurs de risque comportementaux
relatifs au mode de vie, associés à la survenu de ces maladies
chez les élèves du Lycée Technique Commercial et
Industriel de Kandi.
MATERIEL ET METHODES
1. Protocole de recherche
Il s'agit d'une étude transversale de type analytique,
réalisée par enquête et mesure. Elle a été
effectuée au sein de l'Unité de Recherche Sport Santé et
Evaluation (URSSE) de l'Institut National de la Jeunesse, de l'Education
Physique et du Sport (INJEPS) de Porto-Novo. L'enquête s'est
déroulée dans l'enceinte du Lycée Technique Commercial et
Industriel de la ville de Kandi en deux temps. Une semaine avant la collecte
des données, nous avons procédé à une prise de
contact avec les autorités et les élèves dudit
lycée pour l'obtention de leur consentement. La deuxième phase a
connu la collecte les données anthropométriques suivi du
remplissage individuel des fiches de recueil de données par les sujets,
sous la direction des enquêteurs préalablement bien instruits du
protocole. Le groupe des enquêteurs est constitué de quatre
enseignants d'EPS qui ont accepté de collaborer dans le cadre de
l'étude.
Phase 1 Phase 2
? Prise de contact avec autorités et
élèves
? Consentement
|
? Collecte des
données anthropométrique (M1, M2
et M3)
? Remplissage des fiches individuelles
|
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 23
Figure 2 : Schéma du protocole
de collecte des données. M1: mesure de la masse corporelle, M2: mesure
de la taille, M3 : mesure du tour de taille.
En amont de la réalisation de cette étude,
l'approbation des autorités du Lycée (Proviseur et Censeur), du
Comité Scientifique Sectoriel (CSS) des Sciences et Techniques des
Activités Physiques et Sportives (STAPS) de
l'Université d'Abomey-Calavi a été obtenue. Le
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 24
consentement éclairé écrit et libre de
chaque participant a été également obtenue. Les sujets ont
été rassurés qu'au terme de la recherche, les
résultats obtenus leur seront communiqués dès que possible
par l'intermédiaire de l'administration dudit lycée. Les
élèves ont également obtenu la garantie préalable
que les données collectées seront utilisées sous anonymat
et exclusivement pour atteindre les objectifs de cette recherche.
2. Participants
L'étude a concerné les élèves
inscrits au Lycée Technique Commercial et Industriel de Kandi, au titre
de l'année scolaire 2019-2020. Leur effectif au début de
l'année était de 383 (122 filles et 261 garçons)
répartis en 20 groupes pédagogiques (de la 2nde
à la Tle). Cette investigation qui a permis d'établir la relation
entre les MNT et le mode de vie de ces élèves a été
entreprise avec un échantillon composé de 322
élèves, soit l'ensemble des élèves présents
pendant la période d'enquête, toutes les classes confondues.
2-1. Critères d'inclusion
Pour faire partie de l'échantillon d'étude, il
fallait :
- être élève inscrit au LTCI au titre de
l'année scolaire 2019-2020 ; - avoir donné son consentement
éclairé écrit.
2-2. Critère de non-inclusion
- Ne sont pas inclus dans l'échantillon
d'étude, les élèves absents au cours des prises de mesures
pour des raisons diverses (absence au cours, maladie...).
3. Variables
Les variables étudiées dans le cadre de cette
étude sont :
3.1. Variables indépendantes de
l'étude
Elles sont au nombre de trois à savoir: les
paramètres sociodémographiques, les paramètres liés
à l'activité physique et les habitudes alimentaires.
3.1.1. Les paramètres
sociodémographiques
Cette variable comprend trois sous-variables qui sont: le sexe
opérationnalisé en deux modalités (les garçons et
les filles); la catégorie d'âge qui comprenait deux
modalités (les adolescents 13 à 17 ans et les post-adolescents 18
ans et plus) et la profession des parents à travers trois
modalités (les artisans, les travailleurs champêtres et les
fonctionnaires).
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 25
3.1.2. Les paramètres relatifs à
l'activité physique et la sédentarité
A ce niveau les variables concernent: le mode de
déplacement habituel, opérationnalisé selon deux
modalités (à pied ou à bicyclette, à moto ou
à voiture), la pratique régulière de l'Education Physique
et sportive (EPS); la pratique régulière d'un sport,
évaluées selon deux modalités (oui et non); la
durée de pratique du sport par semaine opérationnalisée
selon deux modalités (inférieure à 3 heures et
supérieure ou égale à 3 heures), le temps passé
devant la télévision ou l'ordinateur par jour, composé de
deux modalités (inférieur ou égal à 2 heures et
supérieure 2 heures) et enfin la durée du sieste ayant 2
modalités (inférieur ou égal à 30 min et
supérieure 30 min).
3.1.3. Les habitudes alimentaires
En ce qui concerne les habitudes alimentaires, elles sont
caractérisées par: la fréquence journalière de
repas, la consommation des produits laitiers, des crudités et
légumes verts, des légumes cuits, des fruits, des poissons;
viandes et oeufs, des friandises, des beures et huiles, du sucre, des
céréales et féculents, des boissons sucrées, de
l'alcool et du tabac. Toutes ces variables ont été
opérationnalisées suivant trois (03) modalités (jamais ou
rarement; souvent et très souvent).
3.2. Variables dépendantes de
l'étude
3.2.1. Le statut pondéral
Le statut pondéral a été
déterminé à l'aide de l'IMC. L'indice de masse corporelle
est le rapport de la masse corporelle (MC) en kg sur le carré de la
taille (T) en mètre. Pour cette étude trois modalités ont
été choisies: élèves normo-pondérés,
élèves en surpoids et élèves obèses.
L'élève ayant plus de 18 ans est considéré
normo-pondéré lorsque son IMC est compris entre 18,5 et 24,9
kg/m2. Il est considéré en surpoids lorsque son IMC
est compris entre 25 et 29,9 kg/m2, puis considéré
comme obèse lorsque son IMC est supérieur ou égal à
30 kg/m2. Pour les élèves ayant moins de 18 ans, ces
modalités ont été identifiées selon les courbes de
corpulence en fonction de l'âge et du sexe [63].
3.2.2. Le statut abdominal
Le statut abdominal chez les lycéens âgés
de moins de 18 ans est déterminé à l'aide de la valeur du
rapport tour de taille sur taille (TT/T). Un sujet est normo
pondéré lorsque son rapport TT/T = 0,5 cm. Si le rapport TT/T ?
0,5cm chez un sujet, il a plutôt une obésité abdominale.
Chez les élèves âgés de 19 ans et plus, à le
statut abdominal est déterminé à l'aide
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 26
du périmètre abdominal à valeur < 80
cm pour les normo pondérés à valeur ? 80 cm pour ceux en
surpoids, puis à valeur ? 88 cm pour les obèses [64-65].
3.2.3. Les maladies chroniques
Les principales affections chroniques qui sont le
diabète, l'hypertension artérielle, l'asthme, les affections
visuelles et l'angine de poitrine ont été rendues
opérationnelles à travers deux modalités (oui et non).
4. Matériels et techniques
- Une fiche de collecte de données comprenant
vingt-deux (22) questions organisées en cinq (05) rubriques a permis de
collecter chez les élèves enquêtés, des informations
relatives à leurs caractéristiques sociodémographiques,
leurs données anthropométriques, leur niveau d'activité
physique et de sédentarité, leurs habitudes alimentaires et les
maladies chroniques dont ils souffrent fréquemment.
- Un pèse-personne (Seca, Germany) ayant une
portée maximale de 150 kg et précis à 0,5 kg près,
a permis de mesurer leur masse corporelle.
- Une toise murale (Seca, France) de deux mètres,
graduée au millimètre près a servi à mesurer leur
taille.
- Un mètre ruban non extensible (Butterfly brand, Chine)
de 150 cm de long a permis de mesurer le périmètre abdominal des
sujets enquêtés.
5. Analyse statistique
Une base de données a été conçue dans
le logiciel Microsoft Excel pour enregistrer les
variables dépendantes et indépendantes
énumérées. Leur analyse a été faite avec le
logiciel SPSS (IBM, version 23,0). Après vérification de la
normalité avec le test de Kolmogorov Smirnov, des statistiques
descriptives sous forme d'effectif, moyenne (M), écart-type (S) ont
été calculées pour chaque variable. Le test de khi deux
(÷2) de Pearson a permis de comparer les fréquences
relatives obtenues pour les variables catégorielles. Des statistiques
descriptives sous forme de moyennes et écarts-types ont
été faites pour chaque variable non catégorielle; ceci en
fonction du sexe. Enfin, le V de Cramer a été utilisé pour
déterminer le degré d'association entre les variables
concernées. Par ailleurs, le seuil de significativité des tests
statistiques a été fixé à p ?
0,05.
RESULTATS
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 28
La collecte de données de la présente
étude s'est déroulée en mai 2020 dans la ville de Kandi au
nord du Bénin. Elle a concerné 322 élèves dont 207
garçons et 115 filles âgés en moyenne de 19,05 #177; 2,48
ans. Les résultats obtenus se présentent comme suit:
Tableau I: Caractéristiques
anthropométriques des sujets de l'échantillon d'étude (n =
322)
Filles (115) Garçons
(207) Effectif (322) P
Taille (cm)
|
161,12 #177; 7,10
|
170,24 #177; 6,99
|
166,99 #177; 8,27
|
0,46
|
MC (kg)
|
57,53 #177; 7,32
|
62,24 #177; 8,07
|
60,51 #177; 8,12
|
0,45
|
IMC (kg/m2)
|
22,17 #177; 2,58
|
21,46 #177; 2,32
|
21,69 #177; 3,49
|
0,13
|
TT (cm)
|
70,14 #177; 6,77
|
71,66 #177; 5,06
|
71,11 #177; 5,74
|
0,32
|
Les nombres dans les cases représentent les moyennes
#177; écarts types; MC: Masse Corporelle; IMC: Indice de Masse
Corporelle; TT: Tour de taille; TT/T: rapport du tour de taille sur la taille;
P : différence entre les filles et les garçons; n: effectif.
Dans l'échantillon étudié, la taille, la
masse corporelle, l'IMC et le tour de taille moyens des élèves
étaient respectivement de 166,99 #177; 8,27 cm, 60,51 #177; 8 kg, 21,69
#177; 3,49 kg/m2 et 71,11 #177; 5,74cm. Il n'y a pas de
différence significative entre les filles et les garçons pour
aucun des paramètres anthropométriques.
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
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Tableau II : Prévalences des principales
maladies chroniques dans l'échantillon étudié (n =
322)
|
|
|
|
|
|
|
|
MALADIES
|
CHRONIQUES
|
|
|
Filles (115)
|
Garçons (207)
|
ET (322)
|
Surpoids (IMC)
|
19
|
(5,9)
|
19
|
(5,9)
|
38
|
(11,8)
|
Surpoids (TT/T)
|
3
|
(0,9)
|
2
|
(0,6)
|
5
|
(1,5)
|
Diabète
|
6
|
(1,9)
|
8
|
(2,5)
|
14
|
(4,4)
|
Hypertension artérielle
|
2
|
(0,6)
|
3
|
(0,8)
|
5
|
(1,4)
|
Asthme
|
14
|
(4,3)
|
7
|
(2,2)
|
21
|
(6,5)
|
Maladies des yeux
|
28
|
(8,7)
|
33
|
(10,2)
|
61
|
(18,9)
|
Angine de poitrine
|
14
|
(4,3)
|
33
|
(10,2)
|
47
|
(14,6)
|
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages) ; ET: échantillon total ; IMC: L'indice de masse
corporelle; TT/T: rapport du Tour de taille sur la Taille; n: effectif.
Dans ce groupe d'élèves étudiés,
la prévalence de surpoids en fonction de l'IMC est de 11,8% dont 5,9%
chez les filles contre 5,9% chez les garçons. Celle en fonction du TT/T
est de 1,5% dont 0,9% chez les filles contre 0,6% chez les garçons. Le
diabète quant à lui touche 4,4% des sujets dont 1,9% chez les
filles et 2,5% chez les garçons. En ce qui concerne l'hypertension
artérielle, 1,4% des élèves sont affectés, dont
0,6% parmi les filles et 0,8% parmi les garçons. L'asthme est
présent chez 6,5% des apprenants (4,3% chez les filles et 2,2% chez les
garçons). On enregistre 18,9% des sujets qui souffrent d'une
déficience visuelle (8,7% chez les filles et 10,2% chez les
garçons) et 14,6% ont fréquemment l'angine de poitrine (4,3% chez
les filles et 10,2% chez les garçons).
Les maladies chroniques qui touchent le plus les sujets de
l'étude concernent donc respectivement les affections visuelles,
l'angine de poitrine et la surcharge pondérale (18,9%, 14,6% et
11,8%).
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 30
Tableau III : Association entre le statut
pondéral, les caractéristiques sociodémographiques et
l'activité physique des sujets (n = 322)
STATUT PONDERAL
Statut maigre
(9)
Statut normal
(275)
Statut de surpoids
(38)
V de
T2
p cramer
Sexe
- Filles
- Garçons
|
3 (33,3)
6 (66,7)
|
93 (33,8)
182 (66,2)
|
19 (50)
19 (50)
|
4,25
|
0,6
|
-
|
Catégorie d'âge
|
|
|
|
|
|
|
- 13 à 17 ans
|
1 (11,1)
|
124 (45,1)
|
13 (34,2)
|
5,50
|
0,64
|
-
|
- 18 ans et plus
|
8 (88,9)
|
150 (54,5)
|
25 (65,8)
|
|
|
|
Profession des parents
|
|
|
|
|
|
|
- Salarié
|
2 (22,2)
|
89 (32,4)
|
8 (21,1)
|
5,41
|
0,2
|
-
|
- Non-salarié
|
7 (77,8)
|
186 (67,6)
|
30 (78,9)
|
|
|
|
Pratique régulière de l'EPS -
|
|
|
|
|
|
|
Oui -
Non
|
9 (100)
0 (0)
|
259 (94,2)
16 (5,8)
|
33 (86,8)
5 (13,2)
|
3,75
|
0,44
|
-
|
Pratique d'un sport
|
|
|
|
|
|
|
- Oui
|
4 (44,4)
|
172 (62,5)
|
9 (23,7)
|
21,35
|
0,002
|
0,25
|
- Non
|
5 (55,6)
|
103 (37,5)
|
29 (76,3)
|
|
|
|
Durée de pratique/semaine
|
|
|
|
|
|
|
- inférieur à 3 h
|
9 (100)
|
222 (80,7)
|
33 (86,8)
|
18,09
|
0,01
|
0,23
|
- supérieur ou égale à 3 h
|
0 (0)
|
53 (19,3)
|
5 (13,2)
|
|
|
|
Mode habituel de déplacement
|
|
|
|
|
|
|
- Pied ou bicyclette -
|
6 (66,7)
|
153 (56,6)
|
26 (68,4)
|
2,55
|
0,27
|
-
|
Moto ou voiture
|
3 (33,3)
|
122 (44,4)
|
12 (32,6)
|
|
|
|
Temps passé devant la
télé/jour
|
|
|
|
|
|
|
- inférieur à 2 h
|
8 (88,9)
|
189 (68,7)
|
20 (52,6)
|
7,69
|
0,10
|
-
|
- supérieur ou égale à 2 h
|
1 (11,1)
|
86 (31,3)
|
18 (47,4)
|
|
|
|
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages); T2 : Valeur du test de Khi-deux de
Pearson; p: niveau de significativité; h: heure; n: effectif.
L'analyse des caractéristiques
sociodémographiques et de l'activité physique des sujets
étudiés montre que c'est uniquement la pratique d'un sport et la
durée hebdomadaire de sa pratique qui influencent significativement leur
statut pondéral (p < 0,05). Les sujets qui présentent un
embonpoint pratiquent moins une activité physique et sportive en dehors
de l'EPS à l'école. Près de 57% des lycéens
enquêtés pratiquent une Activité Physique et Sportive
Extrascolaire (APSE). Parmi eux, 18% sont actifs pendant au moins trois heures
par semaine et 39% semble avoir une APSE mais avec une dose relativement moins
importante (moins de trois heures par semaine).
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 31
Tableau IV: Association entre les affections
visuelles, les caractéristiques sociodémographi-ques et
l'activité physique des sujets (n = 322)
AFFECTIONS VISUELLES
Statut normal
(261)
Statut malade
(61)
V de
T2 p cramer
Sexe
- Filles
- Garçons
|
87 (33,3)
174 (66,7)
|
28 (45,9)
33 (54,1)
|
4,89
|
0,55
|
-
|
Catégorie d'âge
|
|
|
|
|
|
- 13 à 17 ans
|
111 (42,5)
|
27 (44,3)
|
1,47
|
0,48
|
-
|
- 18 ans et plus
|
150 (57,5)
|
34 (55,7)
|
|
|
|
Profession des parents
|
|
|
|
|
|
- Salarié
|
184 (70,5)
|
39 (63,9)
|
10,03
|
0,04
|
0,12
|
- Non-salarié
|
77 (29,5)
|
22 (36,1)
|
|
|
|
Pratique régulière de l'EPS
|
|
|
|
|
|
- Oui - Non
|
247 (94,6)
14 (5,4)
|
54 (88,5)
7 (11,5)
|
16,31
|
0,003
|
0,16
|
Pratique d'un sport
|
|
|
|
|
|
- Oui
|
152 (45,3)
|
33 (54,1)
|
2,94
|
0,57
|
-
|
- Non
|
109 (54,7)
|
28 (45,9)
|
|
|
|
Durée de pratique/semaine
|
|
|
|
|
|
- inférieur à 3 h
|
209 (80,1)
|
55 (90,2)
|
4,67
|
0,32
|
-
|
- supérieur ou égale à 3 h
|
52 (29,9)
|
6 (9,8)
|
|
|
|
Mode habituel de déplacement
|
|
|
|
|
|
- Pied ou bicyclette
|
151 (57,9)
|
34 (55,7)
|
0,91
|
0,64
|
-
|
- Moto ou voiture
|
110 (43,1)
|
27 (44,3)
|
|
|
|
Temps passé devant la
télé/jour
|
|
|
|
|
|
- inférieur à 2 h
|
175 (67,4)
|
42 (68,9)
|
2,75
|
0,60
|
-
|
- supérieur ou égale à 2 h
|
86 (33,6)
|
19 (31,1)
|
|
|
|
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages); T2 : Valeur du test de Khi-deux de
Pearson; p: niveau de significativité; h: heure; n: effectif.
La catégorie socioprofessionnelle des parents et la
pratique de l'EPS ont une influence significative sur la présence ou non
d'une affection de la vue au sein des participants de l'étude (p
<0,05).
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 32
Tableau V : Association entre l'angine de
poitrine, les caractéristiques sociodémographiques et
l'activité physique des suets (n = 322)
ANGINE DE POITRINE
Statut normal
(274)
Statut malade
(47)
V de
T2 p cramer
Sexe
|
|
|
|
|
|
- Filles
|
101 (36,9)
|
14 (29,8)
|
1,80
|
0,94
|
0,05
|
- Garçons
|
173 (63 ,1)
|
33 (70,2)
|
|
|
|
Catégorie d'âge
|
|
|
|
|
|
- 13 à 17 ans
|
116 (42,3)
|
21 (44,7)
|
0,81
|
0,66
|
0,51
|
- 18 ans et plus
|
157 (57,7)
|
26 (55,3)
|
|
|
|
Profession des parents
|
|
|
|
|
|
- Salarié
|
86 (31,4)
|
13 (27,7)
|
2,47
|
0,64
|
0,06
|
- Non-salarié
|
188 (68,6)
|
34 (72,3)
|
|
|
|
Pratique régulière de l'EPS
|
|
|
|
|
|
- Oui - Non
|
256 (93,4)
18 (6,6)
|
43 (91,5)
4 (8,5)
|
0,58
|
0,97
|
0,03
|
Pratique d'un sport
|
|
|
|
|
|
- Oui
|
156 (56,9)
|
26 (55,3)
|
1,78
|
0,78
|
0,05
|
- Non
|
117 (43,1)
|
21 (44,7)
|
|
|
|
Durée de pratique par semaine
|
|
|
|
|
|
- inférieur à 3 h
|
226 (82,5)
|
27 (57,4)
|
2,28
|
0,69
|
0,06
|
- supérieur ou égale à 3 h
|
48 (17,5)
|
10 (42,6)
|
|
|
|
Mode habituel de Déplacement
|
|
|
|
|
|
- Pied ou bicyclette
|
162 (59,1)
|
22 (46,8)
|
3,92
|
0,14
|
0,11
|
- Moto ou voiture
|
112 (40,9)
|
25 (53,2)
|
|
|
|
Temps passé devant la
télé/jour
|
|
|
|
|
|
- inférieur à 2h
|
191 (69,7)
|
25 (53,2)
|
8,85
|
0,06
|
0,11
|
- supérieur ou égale à 2h
|
83 (40,3)
|
22 (46,8)
|
|
|
|
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages); T2 : Valeur du test de Khi-deux de
Pearson; p: niveau de significativité; h: heure; n: effectif.
Pour toutes les variables relatives aux
caractéristiques sociodémographiques et de l'activité
physique, les associations avec l'angine de poitrine étaient non
significatives (p > 0,05) dans l'échantillon d'étude.
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 33
Tableau VI: Association entre le statut
pondéral et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans
l'échantillon étudié (n = 322)
STATUT PONDERAL
Fréquence de csom des repas
|
- moins de 3 repas - 3 repas
- plus de 3 repas
|
74 (0,5)
167 (11,6)
76 (86,5)
|
1 (2,6)
24 (63,2)
13 (34,2)
|
9,8 0,13 -
|
Csom de produits laitiers
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
36 (31,8)
224 (27,8)
24 (3,9)
|
3 (7,9)
33 (86,8)
2 (5,3)
|
2,75 0,60 -
|
Csom de crudités et lég verts
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
58 (31,8)
213 (27,8)
13 (3,9)
|
13 (34,2)
24 (63,2)
1 (2,6)
|
7,04 0,53 -
|
Csom de lég cuits
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
61 (36,7)
201 (17,2)
22 (36,6)
|
11 (28,9)
23 (60,5)
4 (10,5)
|
3,23 0,51 -
|
Csom de fruits
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
103 (36,3)
173 (60,9)
7 (2,5)
|
11 (28,9)
27 (71,1)
0 (0)
|
2,47 0,65 -
|
Csom de protéines
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
138 (48,6)
136 (47,9)
10 (3,5)
|
20 (52,6)
18 (47,4)
0 (0)
|
1,96 0,74 -
|
Csom des
friandises
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
63 (22,2)
175 (61,6)
46 (16,2)
|
6 (15,9)
30 (78,9)
2 (5,3)
|
6,93 0,14 -
|
Csom de céréales et
féculents
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
155 (54,6)
120 (42,3)
9 (3,2)
|
24 (63,1)
13 (34,2)
1 (2,6)
|
3,10 0,54 -
|
Csom d'aliments sucrés
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
25 (8,8)
198 (69,7)
61 (21,5)
|
5 (13,2)
24 (63,2)
9 (23,9)
|
1,57 1,82 -
|
Csom d'alcool
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
3 (1,1)
45 (15,8)
236 (83,1)
|
0 (0)
11 (28,9)
27 (71,1)
|
12,43 0,05 -
|
Csom de tabac
|
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
|
2 (0,7)
8 (2,8)
265 (93,3)
|
0 (0)
1 (2,6)
37 (7,9)
|
8,11 0,23 -
|
Statut Normal et maigre (284)
Statut malade
(38)
T2 p V de
cramer
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages); ?2 : Valeur du test de Khi-deux de
Pearson; p: niveau de significativité; Csom: Consommation; leg:
légume; n: effectif.
Dans l'échantillon étudié, il n'y a pas
de caractéristique des habitudes alimentaires qui soit associée
au statut pondéral de façon significative.
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 34
Tableau VII: Association entre les affections
visuelles et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans
l'échantillon étudié (n = 322)
10 (16,4)
35 (57,4)
16 (26,2)
Fréquence de csom des repas
31 (11,9)
156 (59,8)ç ?
72 (27,9)
- moins de 3 repas - 3 repas
- plus de 3 repas
3,05 0,80 -
Csom de produits laitiers
13 (21,3)
46 (75,4)
2 (3,3)
26 (10)
211 (80,4)
24 (92)
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
8,05 0,90 -
20 (32,8)
38 (62,3)
3 (4,9)
51 (19,5)
199 (76,2)
11 (4,2)
Csom de crudités et lég verts
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
10,92 0,20 -
14 (23)
46 (75,4)
1 (1,6)
58 (22,3)
178 (29,9)
25 (9,6)
Csom de lég cuits
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
4,57 0,33 -
Csom de fruits
23 (37,7)
37 (60,7)
1 (1,6
91 (31,5)
163 (56,4)
6 (20,7)
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
0,90 0,92 -
37 (60,7)
22 (36,1)
2 (3,3)
Csom de protéines
121 (46,2)
132 (50,6)
8 (30,6)
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
4,88 0,30 -
17 (27,9)
39 (63,9)
5 (82)
52 (19,9)
166 (63,6)
43 (16,7)
Csom des
friandises
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
6,93 0,14 -
35 (57,4)
23 (37,7)
3 (4,9)
144 (31,8)
110 (27,8)
7 (51,2)
Csom de céréales et
féculents
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
1,8 0,8 -
6 (9,8)
41 (67,2
14 (23)
24 (9,2)
181 (69,3)
56 (19,5)
Csom d'aliments sucrés
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
1,57 1,82 -
Csom d'alcool
0 (0)
10 (16,4)
51 (83,6)
3 (1,1)
46 (17,7)
212 (81,2)
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
5,98 0,43 -
0 (0)
3 (35)
58 (95)
Csom de tabac
2 (0,8)
6 (2,3)
253 (96,9)
- Très souvent
- Souvent
- Jamais/rarement
2,02 0,92 -
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages); ?2 : Valeur du test de Khi-deux de
Pearson; p: niveau de significativité; Csom: Consommation; leg:
légume; n: effectif.
L'analyse de ce tableau montre qu'il n'y a pas de relation
significative entre les
affections visuelles et les caractéristiques des habitudes
alimentaires chez les participants.
Statut Normal
(261)
Statut malade
(61)
T2 p V de
cramer
AFFECTIONS VISUELLES
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 35
Tableau VIII: Association entre l'angine de
poitrine et les caractéristiques des habitudes alimentaires dans
l'échantillon étudié (n = 322)
ANGINE DE POITRINE
Statut Normal
(274)
Statut malade
(47)
T2 p V de
cramer
Fréquence de csom des repas
|
- moins de 3 repas - 3 repas
- plus de 3 repas
|
34 (12,4)
162 (59,1)
77 (28,1)
|
7 (14,9)
28 (59,6)
12 (25,5)
|
1,2
|
0,97
|
-
|
Csom de
|
- Très souvent
|
30 (10,9)
|
9 (19,1)
|
|
|
|
produits
|
- Souvent
|
220 (80,3)
|
36 (76,6)
|
3,54
|
0,47
|
-
|
laitiers
|
- Jamais/rarement
|
24 (8,8)
|
2 (4,3)
|
|
|
|
Csom de
|
- Très souvent
|
57 (20,8)
|
14 (29,8)
|
|
|
|
crudités et
|
- Souvent
|
205 (74,8)
|
31 (65,9)
|
11,75
|
0,16
|
-
|
lég verts
|
- Jamais/rarement
|
12 (4,4)
|
2 (4,3)
|
|
|
|
|
- Très souvent
|
66 (24,1)
|
6 (78,7)
|
|
|
|
Csom de lég
|
- Souvent
|
190 (69,3)
|
33 (70,2)
|
8,16
|
0,09
|
-
|
cuits
|
- Jamais/rarement
|
18 (6,6)
|
8 (17,1)
|
|
|
|
|
- Très souvent
|
96 (35)
|
18 (38,3)
|
|
|
|
Csom de
|
- Souvent
|
171 (62,4)
|
28 (59,6)
|
2,01
|
0,73
|
-
|
fruits
|
- Jamais/rarement
|
7 (2,6)
|
1 (2,1)
|
|
|
|
|
- Très souvent
|
134 (48,9)
|
24 (51,1)
|
|
|
|
Csom de
|
- Souvent
|
130 (47,4)
|
23 (48,9)
|
2,82
|
0,59
|
-
|
protéines
|
- Jamais/rarement
|
10 (3,6)
|
0 (0)
|
|
|
|
Csom
|
- Très souvent
|
56 (20,4)
|
13 (27,7)
|
|
|
|
des
|
- Souvent
|
178 (65)
|
27 (57,4)
|
7,19
|
0,12
|
-
|
friandises
|
- Jamais/rarement
|
40 (14,6)
|
7 (14,9)
|
|
|
|
Csom de
|
- Très souvent
|
144 (52,6)
|
34 (72,4)
|
|
|
|
céréales et
|
- Souvent
|
121 (44,22)
|
12 (25,5)
|
7,66
|
0,11
|
-
|
féculents
|
- Jamais/rarement
|
9 (3,3)
|
1 (2,1)
|
|
|
|
Csom
|
- Très souvent
|
24 (8,6)
|
6 (12,8)
|
|
|
|
d'aliments
|
- Souvent
|
187 (68,4)
|
35 (74,4)
|
12,72
|
0,01
|
0,14
|
sucrés
|
- Jamais/rarement
|
63 (23)
|
6 (12,8)
|
|
|
|
Csom
|
- Très souvent
|
3 (1,1)
|
0 (0)
|
|
|
|
d'alcool
|
- Souvent
|
42 (15,3)
|
14 (29,8)
|
6,52
|
0,36
|
-
|
|
- Jamais/rarement
|
229 (83,6)
|
33 (70,2)
|
|
|
|
Csom de
|
- Très souvent
|
2 (0,7)
|
0 (0)
|
|
|
|
tabac
|
- Souvent
|
8 (2,9)
|
1 (2,1)
|
0,66
|
0,99
|
-
|
|
- Jamais/rarement
|
264 (96,4)
|
46 (77,9)
|
|
|
|
Les nombres dans les cases représentent les effectifs
(pourcentages); ?2 : Valeur du test de Khi-deux de
Pearson; p: niveau de significativité; Csom: Consommation; leg:
légume; n: effectif.
Parmi les habitudes alimentaires, seule la consommation
fréquente des aliments sucrés a une influence significative sur
la présence de l'angine de poitrine chez les lycéens.
DISCUSSION
1. Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 37
Choix méthodologiques
Cette recherche visait à étudier la relation
entre des maladies chroniques et le mode de vie chez les élèves
de la ville de Kandi. Elle a été réalisée avec les
élèves du Lycée Technique Commercial et Industriel de la
ville. La majorité des études faites dans ce domaine se
concentraient plus sur les régions du sud du pays. Il était donc
important d'élargir le champ scientifique vers les régions du
nord afin de tirer des conclusions de portée générale. Ce
lycée technique étant l'unique de la ville, et comprenant
uniquement le 2nd cycle (2nde, 1ère et Tle), il
abrite des apprenants qui ont pour la plupart fréquenté dans
l'ensemble des autres collèges de la ville, durant leur 1er
cycle au cours secondaire. C'est ce qui explique le choix de notre étude
qui est de type analytique avec un échantillon de 322 sujets. Ces
derniers ont été constitués par la méthode
aléatoire et la technique aléatoire simple. Les résultats
restent valides pour cette population et les données recueillies peuvent
constituer des informations de base utiles, sur lesquelles les chercheurs
pourraient s'appuyer pour entreprendre une étude descriptive visant
à déterminer les prévalences des maladies chroniques chez
les élèves sur le plan national. Les résultats peuvent
également être utilisés par les dirigeants à divers
niveaux, pour prendre les meilleures décisions susceptibles
d'éviter aux jeunes élèves un mauvais mode de vie sur les
plans alimentaire et physique.
Pour ce qui est de la fiabilité des données
recueillies, diverses dispositions avaient été prises pour en
garantir la qualité. Elles concernent notamment la formation du
personnel sollicité pour collecter les données, l'utilisation des
techniciens de laboratoire, d'outils et de techniques objectifs.
2. Limites de l'étude
En dehors des données relatives aux paramètres
anthropométriques des sujets (masse corporelle, taille, et tour de
taille) où les mesures ont été prises, les données
relatives aux maladies dont ils souffrent, leurs caractéristiques
d'activité physique et leurs habitudes alimentaires ont
été recensées par remplissage de fiches individuelles de
collecte de données. Il s'agit donc d'une étude faite sur la base
de la perception des participants de leur mode de vie et leur état de
santé. Par ailleurs, l'étude a concerné tous les
élèves disponibles sans exclusion d'une tranche d'âge. La
prise en compte de ces limites dans les prochaines études permettra aux
résultats d'avoir une plus grande portée, pour une application
pratique sur les jeunes élèves du Bénin.
3. Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 38
Rappel des objectifs spécifiques et des principaux
résultats
De façon spécifique l'étude visait
premièrement à identifier les maladies chroniques dont souffrent
majoritairement les élèves du LTCI Kandi. Deuxièmement,
elle visait à déterminer les facteurs de risque comportementaux
relatifs au mode de vie, associés à la survenu de ces maladies
chez ces derniers.
Pour ce faire, des paramètres
anthropométriques, des caractéristiques
sociodémographiques, des caractéristiques d'activité
physique et ceux de l'alimentation ont été collectées chez
ces sujets avant de recueillir leur perception sur les maladies chroniques dont
ils souffrent.
4. Caractéristiques
anthropométriques
Les élèves étudiés sont
âgés en moyenne de 19,05 #177; 2,48 ans, ils sont donc en
majorité entre la grande adolescence (17 à 19 ans) et l'âge
adulte, et ont surtout vécu l'ensemble des changements et
transformations corporels, cognitifs, sexuels et sociaux qui s'opèrent
durant l'étape de l'adolescence [66,67]. Ils sont en moyenne largement
plus âgés que des sujets adolescents d'une étude portant
sur la prévalence et les facteurs associés à la surcharge
pondérale, effectuée à Ouidah, une ville secondaire du
Bénin (13 #177; 2,4 ans) [68]. Leur âge moyen est en outre
légèrement supérieur à celui de deux groupes
d'enfants et adolescents scolarisés dans la Wilaya de Marrakech (17,54
#177;1,59 ans) [69].
L'IMC moyen des participants de la présente
étude est de 21,69 #177; 3,49 kg/m2. Cette moyenne est
légèrement supérieure à ceux d'un groupe de sujets
scolarisés en milieu urbain marocain (20,79 kg/m2 chez les
garçons et 21,36 kg/m2 [69]. Ceci peut s'expliquer par le
petit écart entre leur moyenne d'âge et celle de notre
étude.
5. Appréciation du mode de vie relatif à
l'activité physique et l'alimentation
Près de 57% des lycéens enquêtés
ont déclaré avoir une Activité Physique et Sportive
Extrascolaire (APSE) pratiquée habituellement en dehors de
l'établissement scolaire (Tableau 3). Près de 18% seulement
d'entre eux sont actifs pendant au moins trois heures par semaine (soit un
équivalent de 60 min/jour avec une fréquence de 3 fois par
semaine), 39% semble avoir une APSE mais avec une dose relativement moins
importante (moins de trois heures par semaine). Environ 43% des lycéens
ne pratiquent donc aucune APSE en dehors de l'établissement scolaire. Un
pourcentage trois fois plus élevé que celui d'un groupe d'enfants
et
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 39
adolescents scolarisés français, dont seulement
14% ayant déclaré n'avoir jamais pratiqué de sport en
dehors de l'établissement scolaire [70]. Il est aussi largement
supérieur à celui d'un groupe d'enfants scolarisés non
actifs de Marrakech (27%) [69].
Sur le plan nutritionnel, les données de la
littérature [56] montrent que les aliments tels que les fruits, les
légumes et les céréales complètes sont fortement
recommandés pour le maintien d'une bonne santé. Une consommation
régulière de fruits et légumes réduit le risque des
maladies cardiovasculaires et de cancer. Les participants de la présente
étude ont en majorité déclaré qu'ils ont l'habitude
de consommer fréquemment ces aliments dans leurs repas quotidiens
(respectivement 97%, 87,7% et 96,9%). Ils sont aussi très peu à
faire usage du tabac (3,4%). Ce qui est d'ailleurs bénéfique pour
leur santé. Néanmoins, les aliments sucrés, sont
également fréquents dans leur repas. On dénombre parmi ces
lycéens, 68,9% qui en consomment souvent et 9,3% qui en prennent
très souvent. Plusieurs études ont déjà
montré par le passé que le risque de développer une
surcharge pondérale ou encore le diabète de type 2, est
élevé en cas d'une consommation fréquente d'aliments
sucrés [70,71]. Les aliments sucrés infèrent à
l'organisme un apport énergétique excessif par rapport aux
besoins; ce qui entraîne à la longue une prise de poids
significative, puis le diabète de type 2.
6. Prévalences des maladies chroniques
Les maladies chroniques, ont gagné en importance au
point d'être la principale cause de mortalité dans le monde [5].
Dans ce groupe de lycéens, il n'y avait aucun cas
d'obésité enregistré. La prévalence de la surcharge
pondérale chez ces participants se résume donc à celle du
surpoids qui était de 11,8%. Cette prévalence dépasse
légèrement celle de 10,9% enregistrée en 2002 au sein de
3174 élèves enfants et adolescents scolarisés (5 à
18 ans) à Khroub en Algérie [72]. Ce résultat traduit
également une prévalence plus forte que celles de 8,8% obtenue
par l'enquête globale sur la santé des élèves au
Bénin [15], de 5% évaluée en 2017 dans la ville de Ouidah
[68] et celle de 9,5% rapportée au sein des adolescents
scolarisés dans la ville de Marrakech et la province d'Al-Haouz au Maroc
[73].
La prévalence du surpoids abdominal était de
1,5%, ce qui est largement inférieure à celle d'une population
au-dessus de 20 ans en milieu urbain bamakois, estimée à 14,7%.
La différence avec la présente prévalence serait due non
seulement à la taille d'échantillon
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 40
largement plus élevée que la nôtre, mais
aussi au fait que la population d'étude concernait exclusivement des
sujets âgés de 20 ans et plus [74].
Le diabète sucré est une maladie chronique, qui
se caractérise par une hyperglycémie permanente. La
glycémie à jeun est supérieure ou égale à
1,26 g/l (7mmol/L) à deux reprises et/ou à 2 g/l (11mmol/l)
à n'importe quel moment de la journée. En dehors de son impact
sur la mortalité, le diabète est la cause de nombreux handicaps
par ses complications micro vasculaires dans différents organes
(rétinopathies, néphropathies et neuropathies). Un certain nombre
de personnes souffrent de diabète sans le savoir et la mortalité
qui lui est attribuée est donc sous-estimée [75]. Il y a 4,4% de
nos sujets enquêtés qui ont répondu avoir cette affection.
Un pourcentage qui est supérieur à celui de 3,0% observé
chez les militaires sénégalais dans une étude transversale
effectuée en 2013 [76]. La différence peut s'expliquer par les
tailles d'échantillon et la spécificité des populations
d'étude qui diffèrent.
Chez les cibles de la présente étude, on
dénombre 1,4% qui ont répondu avoir une hypertension
artérielle. Ce facteur de risque cardiovasculaire était
plutôt à une proportion plus élevée dans une
population au-dessus de 20 ans en milieu urbain bamakois [74]. Dans la
population de Bruxelles également, 15,7% des habitants souffraient de ce
mal en 2013 [77]. Au Bénin en 2008, on en dénombrait
jusqu'à 27,5% sur le plan national [15].
La proportion d'élèves estimant être
touchés par l'asthme est de 6,5%. Cette affection respiratoire chronique
dont la pollution d'air est une des causes avait une prévalence autour
de 7% chez un groupe d'enfant en milieu scolaire urbain de Cotonou [15] ; une
prévalence qui avoisine celle de la présente étude. Cette
ressemblance peut s'expliquer par le fait que la ville de Kandi est une des
grandes villes de la région septentrionale du pays, et de surcroit le
chef-lieu de du département d'Alibori. A chaque saison
cotonnière, il y a un grand nombre de véhicules poids-lourd qui
transportent du cotons vers l'usine de transformation SODECO de Kandi,
libérant ainsi une importante fumée dans l'atmosphère.
Dans notre échantillon d'étude, 18,9% des sujets
souffrent d'une déficience visuelle. Cette prévalence est
supérieure à celle des élèves scolarisés
dans la commune de Ouidah où la prévalence des troubles de
réfraction oculaire était estimée à 13,7% en 2013.
Elle est également supérieure à celle des
élèves de 10 à 15 ans dans la zone sanitaire de
Djidja-Abomey-Agbangnizoun, évaluée en 2008 (8% chez les
garçons et 12% chez les filles) [15]. Le grand nombre de cas
observé dans la présente étude peut s'expliquer par la
consommation insuffisante d'aliments à teneur en vitamine A dans cette
région du Bénin; le cas de l'huile rouge par
Réalisé par Dagbégnon Jules Aimé
LEGBA Page 41
exemple. Une carence alimentaire en vitamine A affecte surtout
les yeux et peut conduire à la cécité [78]. En outre,
l'eau que les populations ont à leur disposition dans cette
région n'est pas toujours de bonne qualité comme au Sud du
pays.
L'angine de poitrine (ou angor stable) est provoquée
par le rétrécissement ou l'obstruction des artères
coronaires (artères nourricières du coeur). Causé
principalement par l'athérosclérose, ce
rétrécissement provoque une diminution du flux sanguin à
l'effort vers le muscle cardiaque, qui génère à son tour
une douleur typique au thorax. Cette douleur disparaît au repos. [79]. On
a 14,6% des sujets qui ont répondu avoir fréquemment ce mal. La
cause chez ces derniers serait du point de vue de leur alimentation.
7. Relation entre les maladies chroniques et le mode
de vie
Les résultats montrent que les maladies chroniques qui
touchent le plus les élèves du LTCI Kandi concernent
respectivement les affections visuelles, l'angine de poitrine et la surcharge
pondérale (18,9%, 14,6% et 11,8%). Ce qui nous a amené à
mettre en relation ces 3 principales affections avec le mode de vie des
lycéens concernés par cette étude, afin de tirer des
conclusions.
La pratique d'un sport et la durée hebdomadaire de sa
pratique ont une influence significative sur le statut pondéral des
sujets. Les cours d'EPS pratiqués juste en 3 heures par semaine, ne
suffisent pas pour empêcher la survenue de la surcharge pondérale
chez ceux-ci. Nos résultats vont dans le même sens que ceux des
recherches internationales menées sur des enfants et des adolescents,
qui ont montré aussi que les individus qui se livrent à une AP
relativement importante ont moins de tissu adipeux que ceux qui n'en font pas
[35,69,80].
Les résultats de la présente étude ont
montré que la catégorie socioprofessionnelle des parents a une
influence significative sur la présence ou non d'une maladie oculaire au
sein des participants. D'autres travaux effectués dans le même
sens ont révélé plutôt une éventuelle
association avec l'âge, les antécédents familiaux,
l'environnement et l'alimentation [78].
En ce qui concerne les habitudes alimentaires, seule la
consommation fréquente des repas sucrés présente une
association significative avec l'angine de poitrine au sein des participants.
D'après les données de la littérature, ce mal qui
résulte du manque d'apport d'oxygène au myocarde suite au
bouchement des artères est aussi et surtout associé à
l'abus de l'alcool, du tabac et l'exposition à la fumée [81].
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