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Economic analysis of the effect of climate change on electricity demand in Togo: application of the ARDL model


par Dorcas Kafui AWLEGOU
Université de Lomé - Master 2018
  

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Conclusion partielle

L'analyse fait dans ce chapitre sur la description du climat et du système électrique national nous a permis de comprendre comment évoluent au cours des années la température, les précipitations et la consommation d'électricité. Tout d'abord en commençant par les évolutions constatées au niveau du climat national et ensuite des déterminants de la demande d'électricité, on peut conclure à cet effet que la consommation d'électricité est conditionnée par les variations au niveau du climat et que la consommation d'électricité a connu une évolution au cours de ces trentaines années.

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Chapitre II : Revue de la littérature sur les effets du changement climatique sur la demande d'électricité

L'évaluation de l'effet du changement climatique sur la demande d'électricité a fait objet de plusieurs travaux dans la littérature. Les travaux effectués dans ce sens nous permettront de présenter dans un premier temps une analyse théorique et dans un second temps d'aborder les recherches empiriques des effets du changement climatique sur la demande d'électricité.

2.1. Revue théorique

La question de l'énergie a de tout temps préoccupée les penseurs économiques. En effet les gains de productivité engendrées par la révolution industrielle, due à l'utilisation de nouvelles sources d'énergie, ont conduit les auteurs classiques à s'intéresser au problème de la place de l'énergie dans leur analyse.

Selon Adam Smith, les déterminants du prix d'une marchandise sont liés aux facteurs de productions ayant contribué à sa fabrication (le travail, le capital, la terre). Pour prendre en compte le facteur énergie qu'il considère comme participant à la production des biens, il intégra sa rémunération aux salaires et aux profits. Les tentatives de Jean-Baptiste Say d'intégrer l'énergie comme facteur de production, n'ont pas été convaincantes. Ricardo, quant à lui, relativise l'idée de Smith selon laquelle, la valeur des marchandises échangeables serait précisément en proportion, la quantité de travail employée. Cependant, ce sont les travaux de Stanley Jevons qui ont marqué la réflexion sur la question énergétique dans l'analyse classique. On pourra consulter Isa, et al., 2015 pour une revue assez complète sur ces travaux. La théorie classique fait de la croissance démographique et la croissance économique les principaux - déterminants macroéconomiques de la demande de consommation d'électricité mise à part les facteurs climatiques. La considération de la croissance démographique en tant que facteur explicatif de la consommation d'électricité peut s'apercevoir dans les besoins d'énergie exprimés par les habitants. Plus il y a d'habitants, plus ces besoins augmentent. Une relation positive existe ainsi entre la consommation d'électricité et la croissance démographique. La croissance économique quant à elle favorise la création de nouvelles machines, de nouveaux investissements, d'emplois, la construction de nouveaux logements et l'augmentation du revenu par tête. Ce qui accroît la consommation notamment d'électricité.

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En outre, d'autres facteurs autres que ces deux derniers permettent d'expliquer l'évolution de l'électricité d'une année à une autre ou d'un mois à un autre de la même année. Déjà, les facteurs climatiques peuvent expliquer les changements à très court terme constatés dans la consommation d'électricité. En harmattan par exemple, la demande d'électricité peut devenir plus faible qu'en mousson où la température élevée pousserait les populations à consommer davantage d'électricité. Les comportements des individus dans les foyers comme dans les entreprises peuvent jouer sur le niveau de consommation d'électricité. En effet, certaines personnes ont la possibilité de contrôler le lien entre le changement climatique et l'économie. Dès que les économistes trouvent des voies de développement, la discussion se dirige vers les ressources énergétiques et les combustibles fossiles. C'est la principale raison pour laquelle les économistes participent au débat sur le changement climatique (Bleu, 2008). Alors que l'écologiste et le géologue se préoccupaient du réchauffement climatique , de la même manière, l'économiste a également commencé à ramener ces sujets dans le domaine de l'économie au niveau de la consommation, et par là un comportement de lissage et d'économie d'énergie. L'énergie électrique est définie selon les classiques comme un bien de congestion, ainsi donc le cout de l'externalité est supporté par chaque agent. C'est une autre manière de dire que l'État ne s'impose pas nécessairement dès que le marché est défaillant. Le théorème de Coase (1960), exposé par Stigler en 1966 « Le problème du coût social » disait : Si les droits de propriété sont définis et si les agents économiques peuvent négocier un arrangement à coût nul quant à l'allocation des ressources, alors ces agents économiques sauront résoudre le problème des externalités de manière décentralisée et allouer les ressources de manière efficace.

Selon les keynésiens, l'approche standard utilisée pour la réglementation économique de l'environnement est basée sur la théorie des externalités. Ceci dit l'externalité est l'effet d'une action d'un agent économique sur un autre, action qui s'exerce en dehors du marché (d'où le qualificatif d'externe) et qui n'est pas compensée financièrement. Cet effet externe (ou externalités dans le jargon des économistes) représente la différence entre le coût supporté individuellement et le coût supporté collectivement par la société, dit coût social (collectivement par la société). L'incapacité du marché à prendre en compte la totalité des conséquences des actions réalisées par les agents (des producteurs et des consommateurs) sur l'atmosphère est due au fait que celle-ci soit considérée comme publique. L'atmosphère est supposée gratuite, les agents étant dépourvus d'incitation quant à sa valorisation ou quant à sa

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bonne gestion. Il s'agit d'une défaillance de marché, qui représente le fondement de l'intervention publique. Face à ce problème, la préconisation politique est d'exiger, de ceux qui polluent, la prise en compte complète de leur action sur l'environnement. Il s'agit d'internaliser les effets externes négatifs des activités polluantes. Pour ce faire, il faut confronter les agents à un prix qui reflète la totalité des dommages subis par l'environnement, dommages qui découlent de leur activité.

Pour Nasse (1973), l'étude des évolutions de la consommation des ménages sur séries chronologiques, a conduit à la mise au point de deux types de modèles ; les modèles détaillés, décrivant séparément l'évolution de chacun des biens pouvant être isolé dans la nomenclature de consommation ; les modèles complets donnant une représentation simultanée pour une nomenclature fixée des évolutions de la totalité des biens entrant dans la consommation des ménages (Aristide, 2005). En raison de la spécificité de notre étude qui est une analyse de la demande d'un bien précis, le premier type de modèles nous importe le mieux. Ainsi le choix du modèle d'analyse approprié s'en trouve réduit. Selon Amadou (1992), un modèle d'analyse économique n'a de valeur que par la pertinence des résultats qu'il fournit. Pour ce faire, il s'est basé sur la théorie classique de la demande et introduit des restrictions afin d'être simple et de réduire le nombre de paramètres à estimer. On peut citer parmi les plus importants : le modèle de demande différentiel de Rotterdam, Theil et Basten ; le modèle de demande indirecte logarithmique de Leser ; le modèle de demande linéaire des dépenses de Klein et Rubin.

Ces trois modèles sont des modèles complets pour lesquels en 1969, Parks a fait une étude comparative afin de montrer leurs avantages et inconvénients. En plus de ceux-ci l'on peut citer des modèles plus récents tels que : Le système de demande presque parfait de Deaton et Muelbauer qui selon ses auteurs offrent plus d'avantages que les modèles Rotterdam et translog, le système complet de fonction de demande de Fourgeaud et Nataf et le modèle translog utilisé par Christensen et al et Jorgensen et Lau. Ces modèles, bien que très performants, sont un peu trop sophistiqués pour notre usage. En effet, en leur qualité de modèles complets, ils sont conçus pour l'analyse de la demande globale alors que notre étude ne concerne qu'un seul bien de consommation (le gaz butane). Dès lors le modèle qui serait nécessaire serait un modèle détaillé, décrivant les évolutions du gaz butane dans l'ensemble des biens de consommation. Un autre avantage de ce choix est selon Nasse, cité par Amadou Koné, que le premier type de modèles

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n'admet le plus souvent qu'un support très simple et leur spécification est essentiellement pragmatique. Il ne s'agit donc pas de tester les qualités ou capacités d'estimation ou de prédiction d'un modèle théorique, ni d'analyser le comportement général des consommateurs de gaz butane.

La théorie économique a beaucoup été sollicitée par les acteurs du secteur de l'énergie, mais en retour, les débats énergétiques ont permis aux théoriciens de l'économie d'alimenter certaines réflexions. C'est que le secteur de l'énergie fait appel à des ressources épuisables (les 3/4 de l'énergie consommée dans le monde appartiennent aux ressources dites épuisables), qu'il est très capitalistique et souvent organisé autour de monopole intégrés, privés ou publiques, pour ce qui est de la distribution de certains fluides (gaz et électricité). C'est en outre une activité génératrice de fortes externalités. Ces débats ne sont pas nouveaux : on se souvient de la "question charbonnière" soulevée par Jevons (1865) ou de la tarification des monopoles énergétiques abordée par Dupuit (1844) (Jacques, 2001) au XIXe siècle. Il est intéressant de voir comment les relations entre énergie et théorie économique ont évolué au cours de ces dernières années et quels sont les thèmes qui, aujourd'hui, sont au centre des préoccupations des économistes de l'énergie. La demande d'énergie a fait l'objet de plusieurs études économiques. Elle revêt un caractère important dès lors que l'on se rend compte que les principales sources d'énergie potentielles sont tarissables et la nécessité d'appréhender de façon minutieuse la demande. Tous les économistes s'accordent à penser que la meilleure mesure de l'évolution et de l'efficacité énergétique d'une économie, est le ratio d'intensité énergétique défini par le rapport de la consommation d'énergie primaire sur le PIB mesuré à prix constants.

Un consensus semble se dégager entre les économistes, en ce qui concerne les variables qui doivent entrer comme explicatives de la demande d'énergie des ménages : le prix réel, Pernille Joutz 2000 ; Jacques, 2001), ou le prix relatif, Vallet (1974 ; Jacques, 2001), le revenu et plus souvent les valeurs retardées de la variable explicative, pour prendre en compte les effets de long terme. La modélisation des préférences des ménages est induite par fondements de la théorie du consommateur. En effet l'objet de la théorie du consommateur permet d'expliquer comment un consommateur rationnel choisit ce qu'il va consommer quand il est confronté à une variété de prix et un budget limité. L'estimation de la sensibilité du consommateur par rapport à la variation de certains paramètres notamment le revenu et les prix peuvent être réalisés à

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partir des méthodes partielles. La formule de Working qui régresse la part consommée sur le logarithme des dépenses totales est l'une des approches préconisées pour le cas des élasticités-revenu sur la base de la courbe d'Engel. Les élasticités-prix sont souvent estimées à partir de ces modèles simples en ajoutant simplement les variables exogènes à droite. Par ailleurs, ce modèle a été retenu pour ses applications nombreuses et satisfaisantes dans l'étude des préférences du consommateur car il est conforme avec les restrictions de la théorie économique qui sont nécessaires afin d'assurer une maximisation de l'utilité du consommateur (Savadogo et Brandt, 1988 et Savadogo, 1990, Ravelosoa, 1999, Tossou et al, 2002 ; Mahena, 2011).

Les auteurs Ahmed & Muttaqui, 2012 ont trouvé une solution à l'analyse des effets sur la demande d'énergie. Ils ont rapporté que les activités socio-économiques associées au prix et à la population sont les facteurs déterminants de la demande future d'électricité. Un outil d'analyse est nécessaire pour quantifier l'effet du changement climatique sur la demande d'électricité. L'analyse basée sur la régression multiple est utilisée pour examiner la sensibilité de la demande pour différentes variables. L'analyse des séries chronologiques est également effectuée pour prédire l'effet de futurs scénarios climatiques sur la demande d'électricité ; ils ont implémenté les modèles de régression multiples tenant compte du changement climatique, et des activités économiques et ont trouvé une relation significative entre demande d'électricité et changement climatique. L'avantage de ce modèle est qu'il permet aussi de faire une analyse à long terme des effets des variables climatiques et socio-économiques pour le futur grâce au séries chronologiques. Ceci permet donc d'analyser les effets du changement climatique sur la demande d'électricité. Ce modèle a utilisé uniquement la température comme variable climatique, ajoutée aux variables socio-économiques comme le prix, la population pour mesurer l'effet sur de la demande d'électricité. Notre recherche ne portera pas sur les mêmes variables mais à la température on y ajoutera les précipitations et pour les variables socio-économiques on considèrera le Pib et les données sur le prix par kwt et la population.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault