3.5. Relations à court et à long terme : ARDL
de cointégration
Grâce à la procédure de Pesaran et al.
(2001), un modèle à correction d'erreur peut aider à
confirmer l'existence ou non de la cointégration entre variables. Ce
modèle aura la forme suivante dans le cadre de notre étude.
??????????????? = ??0 + ? ??1???????????????-?? + ?
??2???????????-?? + ? ??3?????????????????-?? +
?? ?? ??
??=1 ??=0 ??=0
? ??4?????????????????-?? + ? ??5???????????-?? + ?
??6???????????????????-?? + ? ??7??
?? ?? ?? ??=0 ???????????????-?? +
??
??=0 ??=0 ??=0
? ??8??
?? ??=0 ???????????????-?? +
??1??????????????-1 + ??2????????-1 + ??3??????????-1 +
??4??????????????-1 + ??5????????-1 +
??6????????????????-1 +
??7??????????????-1 + ??8???????????
??-1 + è????-1 + ????) (8)
Les estimations obtenues dans le tableau (7) ci-dessus
montrent que le coefficient d'ajustement encore appelé force de rappel
est négatif et statistiquement significatif, ce qui montre
l'existence
41
d'un mécanisme de correction d'erreur et par
conséquent une relation de long terme entre les variables de notre
analyse. La valeur de ce coefficient est de 1,542 ce qui témoigne un
désalignement de 154% de la consommation d'énergie
électrique de son équilibre.
3.5.1. Analyse économique des résultats de
l'estimation
A présent nous allons vérifier si les variables
explicatives utilisées dans notre modèle ont les signes attendus
et faire ressortir leur importance dans la consommation électrique.
3.5.1.1. Les signes des variables explicatives
Les signes des différentes variables explicatives de notre
fonction de consommation sont les suivantes.
Tableau 7: Estimation des relations à court et à
long terme
Variables
|
Coefficient Erreur
standard P>t
|
lconsel
|
|
|
|
L1,
|
-1,542
|
0,32
|
0,001*
|
|
Court terme
|
|
|
tempss
|
-0,101
|
0,03
|
0,007*
|
tempsp
|
0,044
|
0,01
|
0,001*
|
precip
|
0
|
0
|
0,471
|
lpib
|
-0,398
|
0,16
|
0,028**
|
lpoptot
|
1,182
|
0,39
|
0,012**
|
lprixel
|
-0,981
|
0,34
|
0,016**
|
emissco
|
-0,018
|
0,01
|
0,003*
|
lconsel
|
Long terme
|
|
|
LD, tempss
|
0,173
|
0,17
|
0,344
|
D1,
|
0,077
|
0,06
|
0,201
|
LD, tempsp
|
0,131
|
0,04
|
0,014**
|
D1,
|
-0,05
|
0,01
|
0,006*
|
LD, lpoptot
|
-0,033
|
0,01
|
0,003*
|
D1,
|
28,051
|
14,7
|
0,086**
|
42
lprixel
|
|
|
|
D1,
|
0,456
|
0,69
|
0,526
|
LD, emissco
|
2,123
|
0,73
|
0,016**
|
D1, cons
|
0,008
4,682
|
0,01
3,93
|
0,173
0,262
|
Source : Auteur
A court terme :
-Le signe positif de la variable TEMPSS est conforme à
celui attendu.
-Le signe négatif de la variable TEMPSP est conforme,
puisqu'elle confirme les décisions des consommateurs en cette
période.
-La variable POPTOT a un signe positif, ce qui est conforme
à celui attendu.
-La variable prix d'électricité (PRIXEL) a un
coefficient dont le signe est positif, ce qui n'est pas conforme à celui
escompté, l'augmentation du prix ne décourage pas les
consommateurs.
-Le signe positif de la variable émission de co2(EMISSCO)
est conforme à celui espéré. A long terme :
- Le signe négatif de la variable TEMPSS n'est pas
conforme à celui attendu, puisqu'on s'attend à ce que la
température en saison sèche influence positivement la
consommation d'électricité.
- Le signe positif de la variable TEMPSP ce qui est contraire
à celui attendu.
-La variable PIB a un coefficient de signe négatif, ce qui
est contraire à celui escompté puisque cette variable mesure le
niveau du revenu sur le territoire.
-La variable POPTOT a un signe positif, ce qui est conforme
à celui attendu.
-Le signe négatif de la variable PRIXEL est contraire
à celui espéré, étant que variable est un
indicateur de mesure de la demande.
43
-La variable émission de co2 a un signe négatif,
ce qui n'est conforme au résultat escompté. 4.2.1.2.
Interprétation des variables statistiquement significatives
Les variables significatives sont aux nombres de cinq (05)
pour le court terme et de six (06) pour le long terme.
Les résultats de l'estimation montrent qu'à court
terme ;
La variable température en saison de pluie explique la
diminution de la consommation d'électricité en saison des pluies.
L'effet négatif de cet indicateur vient confirmer nos
développements théoriques.
Concernant la variable température en saison
sèche, elle est corrélée significativement dans le sens de
nos attentes. Elle indique un degré élevé de la
température sur l'étendue du territoire. Ainsi les ménages
augmentent leur consommation d'électricité.
La variable POPTOT qui indique le nombre d'habitants est
corrélée positivement avec la variable indépendante. Elle
montre que la consommation d'électricité augmente suite à
une augmentation de la population. Ainsi au fur et à mesure que le
nombres d'habitants s'accroit la demande aussi augmente. Le prix
d'électricité est un facteur cité dans les études
empiriques comme déterminant de la demande. La plupart des études
empiriques montrent une relation négative entre le prix et la
consommation d'électricité. Nos résultats ne sont pas
conformes.
A partir des résultats obtenus, on peut conclure
qu'à court terme la consommation d'électricité augmente au
dépend de plusieurs facteurs notamment la température en saison
sèche, la population, le taux d'émission de co2 et le prix. Il
ressort des études empiriques que le degré élevé de
la température en saison sèche pousse les ménages à
une consommation accrue de l'électricité compte tenue du besoin
de refroidissement. L'accroissement de la population créant des besoins
supplémentaires en électricité. Ainsi plus le besoin
augmentera les producteurs seront contraints d'augmenter leur production pour
assoupir la demande.
Retenons aussi que la relation de positivité entre le
prix et la consommation électrique serait dû au prix du kwh qui a
subi une petite modification depuis 2010 et resté inchangé
jusqu'à nos jours. Ce qui n'influence pas les décisions des
ménages.
44
A cet effet si nous rapprochons ces résultats à
la réalité de notre pays, le relation positive entre la
population et la consommation électrique s'explique par la croissance
démographique d'un pays à population jeune qui est le Togo, au
fur et à mesure que la jeunesse s'accroit il rentre dans le monde
professionnel et forme leur ménage, dès lors des besoins vitaux
s'annoncent et nécessite l'utilisation de l'électricité
pour couvrir certains de ces besoins ce qui crée un besoin
supplémentaire de la consommation , d'où son augmentation.
Concernant à la température en saison pluvieuse
qui a un lien négatif retenons que le Togo est un pays à climat
tropical avec deux différents saisons avec leur particularité ;
la particularité de la pluvieuse est que généralement le
temps est normal et selon le commun des togolais sauf exception laissent libre
les appareils refroidisseurs or ceux sont de gros consommateurs
d'énergie d'où la diminution de la demande. L'effet inverse se
produit lorsqu'on n'est en saison sèche, la chaleur intense dans les
chambres et même dehors obligent bon nombres à faire recours aux
climatiseurs et d'autres, ce qui explique le flamber de la consommation en
cette période. Concernant le prix la relation est positive ce qui
rarement le cas. Rappelons qu'au Togo le prix est resté inchangé
jusqu'au de la de l'année 2010 et subit une brève modification
les ménages togolais n'ont pas leur revenu augmenté mais le cours
de la vie n'était pas trop ils arrivaient à contenir les
dépenses en consommation électrique ; raison pour lequel il
semble être indiffèrent à l'augmentation du prix, ce ne
saurait être le cas dans le futur
A long terme
La variable POPTOT qui indique le nombre d'habitants est
corrélée positivement avec la variable indépendante. Elle
montre que la consommation d'électricité augmente suite à
une augmentation de la population. Ainsi donc au fur et à mesure que le
nombres d'habitants s'accroit la demande aussi augmente.
Le prix d'électricité est un facteur cité
dans les études empiriques comme déterminant de la demande. La
plupart des études empiriques montrent une relation négative
entre le prix et la consommation d'électricité. Nos
résultats sont conformes ; puisque le coefficient de la variable
explicative prix qui est de signe négatif.
45
Concernant la variable EMISSCO qui mesure le taux
d'émission de co2, elle a une relation négative avec la
consommation électrique. Elle démontre la conscience prise par le
monde dû aux conséquences néfastes du taux
élevé d'émission de co2 sur la planète.
La variable température en saison de pluie indique une
augmentation de la consommation d'électricité en saison des
pluies. L'effet positif de cet indicateur vient confirmer nos
développements théoriques. Concernant la variable
température en saison sèche, elle est corrélée
significativement mais pas dans le sens de nos attentes. Elle indique un
degré élevé de la température sur l'étendue
du territoire qui auraient poussé les ménages à augmenter
leur consommation d'électricité mais ce fut le cas contraire. En
effet, ces résultats sont similaires à ceux de Ruth et Link
(2012) (Ahmed & Muttaqui, 2012).
Les effets du changement climatique se feront voir à
travers des dérèglements au niveau du climat, ce qui entreraient
l'absence de pluie en saison sèche et vice versa. Ceci expliquerait le
besoin de refroidissement au temps normal de pluie et donc une demande accrue
d'électricité.
La variable PIB qui mesure le produit intérieur brut a
servi de substituant au revenu, elle est corrélée
négativement avec la consommation d'électricité. L'effet
de causalité négatif sous attend que les politiques
d'économie d'énergie électrique affectent
négativement le PIB.
A partir des résultats obtenus, on peut conclure
qu'à long terme la consommation d'électricité accroit avec
plusieurs facteurs notamment la température en saison sèche, la
population. Il ressort des études empiriques que les variations des
caractéristiques climatiques intervenus sur une période
donnée, aurait poussé les ménages à une
consommation accrue de l'électricité compte tenu du besoin de
refroidissement qui se créé dû aux
irrégularités des pluies qui transmet un degré
élevé de température et vice-versa. L'accroissement de la
population crée des besoins supplémentaires en
électricité. Ainsi plus le besoin augmentera les producteurs
seront contraints d'augmenter leur production pour assoupir la demande, mais
étant donné que le secteur d'énergie émet de co2 et
conscient des graves retombées du réchauffement climatique, un
recours à de nouvelles sources d'énergie moins destructeurs
seront envisagés, d'où la diminution du taux d'émission de
co2. La relation bidirectionnelle entre le PIB, indicateur de croissance
économique et la consommation d'électricité montrent que
les deux variables se complètent et les mesures d'économie
d'énergie peuvent affecter négativement le PIB. Le prix
46
d'électricité à son tour fera diminuer la
demande. L'énergie étant un bien normal au fur et à mesure
que son prix s'élèverait, la demande diminuera.
Suivant la réalité que nous vivons au Togo les
saisons sont affecté par le changement climatique, il est
remarqué qu'en mousson les pluies sont moins fréquents ceci
bouleverserait tout le système météorologique, la saison
sèche qui est accablé de pluie avec une température moins
élevée et vice-versa. Ceci explique bien le comportement des
ménages par rapport à la diminution de consommation
électrique en saison sèche et inversement. Par rapport à
la population, le Togo comme un pays du sud chaque année on
décompte bon nombres de nouvelles naissances et la jeunesse qui entre
dans la vie active, forment leur petite famille et le besoin se crée
encore plus ce qui explique l'effet positif de la population sur la
consommation de l'électricité. Le Pib/Togo est en grande partie
dû au secteur informel, un secteur qui subit beaucoup de fluctuations
entrainant la baisse du produit intérieur brut et du moment où
les revenus deviennent faibles les ménages sont contraints de revoir
leur dépense voire la diminution de leur consommation électrique.
Le prix est un indicateur prépondérant, notre pays le Togo est
l'une des pays en Afrique où la population à un revenu faible.
Bien que les ménages ont des activités, retenons que la grande
partie ne revient qu'avec des revenus de substance ceci qui les poussent
à opter pour le besoin de survie alimentaire au détriment
même de l'éclairage. En effet pour un bien normal lorsque le prix
augmente la demande diminue d'où la baisse de la consommation
électrique. Notre pays est l'une des pays africains qui ont opté
pour la lutte pour le changement climatique à cet effet la
décision d'utilisation de nouvelles sources d'énergie moins
émetteur de co2 ont été mise au point et surtout
l'amélioration en terme d'imputs qui permettent de produire
l'électricité ; raisons pour lesquelles la relation entre
l'émission de co2 et la consommation de l'électricité est
négatif.
Conclusion partielle
D'après les résultats trouvés suite aux
estimations effectués, il a été remarqué que les
variables sont stationnaires d'ordre différents, ce qui a d'ailleurs
motivé le choix du modèle autorégressif à retard
échelonné qui est la méthodologie d'analyse
utilisée. Une relation de cointégration entre la variable
indépendante et les variables explicatives a été
vérifié et nous a permis de faire
47
l'analyse à court terme et à long terme. Notons
donc qu'à long terme il existe une relation positive entre la
température en saison pluvieuse, la population et la consommation
d'électricité et négatif avec le prix
d'électricité et le PIB. A court terme, d'une part, un effet
négatif entre la consommation d'électricité et la
température en saison de pluies et d'autres part une relation positive
entre le prix d'électricité, la population, l'émission de
co2 et enfin température saison sèche.
48
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