
REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE
Union-Discipline-Travail
Ministère de l'Enseignement supérieur et de
la Recherche Scientifique
Laboratoire de Biologie et Santé
THESE
Présentée pour l'obtention du Titre de
Docteur de L'Université Félix HOUPHOUET-BOIGNY
Spécialité : Nutrition - Pharmacologie et
Toxicologie
M. KOFFI Kouadio Frédéric
ETUDE NUTRITIONNELLE DU « GARBA » : ALIMENT
DE RUE A BASE DE MANIOC (Manihot esculenta Crantz, 1766) COURAMMENT
CONSOMME A ABIDJAN (COTE D'IVOIRE)
Composition du jury :
M. KATI-COULIBALY Séraphin Professeur Titulaire
UFHB Président
M. AMOIKON Kouakou Ernest Professeur Titulaire UFHB
Directeur
M. KOUAKOU N'Goran David Maître de
Conférences INP-HB Co-Directeur
Mme KOUADIO Ahou Irène Maître de
Conférences UFHB Rapporteur
M. N'DRI Yao Denis Professeur Titulaire UNA
Rapporteur
M. MEITE Alassane Maître de Conférences UFHB
Examinateur
Année Universitaire
2020 - 2021
Numéro d'ordre
2415/2021
Soutenu publiquement Le, 18 Juin 2021
DEDICACE
I
A :
+ Mon père KOUAKOU Kouassi Bernard
+ Ma mère KOUASSI Aya Madeleine
+ Mes soeurs KOUAKOU Aya Huguette et
KOUAKOU Akissi Mauricette
II
AVANT-PROPOS
Ce travail a été effectué au Laboratoire
de Biologie et Santé (U.F.R Biosciences), à l'Université
Félix HOUPHOUËT-BOIGNY d'Abidjan (Côte d'Ivoire), sous la
direction scientifique du Professeur AMOIKON Kouakou Ernest et Co-dirigé
par Docteur KOUAKOU N'Goran David Vincent, Maître de Conférences,
Institut National Polyrechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB)
Yamoussouhro.
Le travail a été réalisé avec la
collaboration du Département des Ressources Aquatiques Vivantes (DRAV),
Centre de Recherche Océanologique (CRO) d'Abidjan, pour la phase des
enquêtes sur la filière « faux thon ». Il a
été exécuté sous la conduite du Docteur MONIN
Amandè Justin, Chargé de Recherche.
Les traitements des données ont été
exécutés sous la supervision du Docteur KOUAKOU N'Goran David
Vincent, Maître de Conférences, au Laboratoire de Zootechnie et de
Productions Animales, Département de Formation et de Recherche
Agriculture et Ressources Animales, Institut National Polytechnique (INP-HB) de
Yamoussoukro.
Les différents dosages biochimiques ont
été effectués au Laboratoire National d'Appui au
Développement Agricole (LANADA) d'Abidjan, sous le contrôle du
Docteur KOFFI Kouamé Mathias. Le profil en acide gras des
échantillons a été déterminé au Laboratoire
National de la police scientifique par Monsieur DIBI Sylvain, technicien.
Enfin, le vivarium de l'Ecole Normale Supérieure (ENS)
d'Abidjan, a été utilisé pour la phase d'élevage
des animaux et de l'expérimentation.
III
REMERCIEMENTS
Je remercie très sincèrement le Président
de l'Université Félix Houphouët-Boigny (UFHB) d'Abidjan
(Côte d'Ivoire), Monsieur BALLO Zié, Professeur Titulaire, pour
avoir autorisé mon incription en thèse de doctorat au sein de
cette institution qu'il dirige.
Je remercie le Directeur de l'Unité de Formation et de
Recherche (UFR) Biosciences, Monsieur KOUAMELAN Essetchi Paul, Professeur
Titulaire, pour avoir accepté et validé le thème
proposé par mon Directeur de thèse.
Je tiens à exprimer, ma profonde gratitude à
Monsieur YAPI Ahoua Grégoire, Professeur Titulaire, Directeur du
Laboratoire de Biologie et Santé à l'UFR Biosciences, de
l'Université Félix Houphouët-boigny d'Abidjan. Je lui suis
très reconnaissant pour la qualité de sa contribution à ma
formation. Sa simplicité et son amour pour le travail bien fait, a
suscité en moi une grande admiration et un profond respect.
Mes remerciements vont également à l'endroit du
Responsable de l'Unité Pédagogique de Recheche (UPR) de
Nutrition-Pharmacologie-Toxicologie de l'UFR Biosciences, Monsieur
KATI-COULIBALY Séraphin, Professeur Titulaire, de m'avoir accepté
au sein de son UPR et pour sa contribution à ma formation. Cher
Maître, je vous dis également merci d'avoir accepté de
présider le jury de ma thèse. C'est pour moi un grand honneur.
J'exprime ma haute gratitude à mon Directeur de
thèse, Monsieur AMOIKON Kouakou Ernest, Professeur Titulaire, enseignant
chercheur à l'UPR de Nutrition-Pharmacologie-Toxicologie de l'UFR
Biosciences. Il m'a enseigné depuis la Licence 3, et sa rigueur pour le
travail bien fait a été un leitmotiv dans mon choix pour la
recherche.
J'exprime également ma haute et profonde reconnaissance
à mon Co-Directeur, Monsieur KOUAKOU N'Goran David Vincent, Maître
de Conférences, à l'Institut National Polytechnique Félix
Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro. Pour avoir cru en moi et
accepté de codiriger ce travil.
J'adresse également ma profonde reconnaissance aux
honorables membres du jury, qui ont consacré une partie de leurs
précieux temps pour évaluer ce travail et l'ont jugé digne
d'être soutenu. Cher(e)s Maîtres mercie d'avoir jugé digne
de me décerner le titre de Docteur de l'Université Félix
Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d'Ivoire.
IV
Je remercie très sincèrement Monsieur, N'Dri Yao
Denis, Professeur Titulaire, enseignant-chercheur à l'Université
Nangui Abrogoua, pour avoir contribué à l'amélioration de
cette thèse en tant que rapporteur externe. Merci Professeur pour votre
disponibilité et vos conseils.
J'expime également ma profonde gratitude à
Madame KOUADIO Ahou Irène, Maître de Conférences,
enseignant-chercheure au Laboratoire de Biotechnologie, Agriculture et
Vaolorisation des Ressources Biologiques, à l'URF Biosciences,
l'Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan,
Côte d'Ivoire, pour avoir également participé à
l'amélioration de cette thèse en tant que rapporteur interne. Je
vous remercie d'être dans le jury de soutenance de ma thèse.
J'exprime ma haute reconnaissance à Monsieur MEITE
Alassane, Maître de Conférences, enseignant-chercheur au
Laboratoire de Biologie et Santé, à l'UFR Biosciences, UPR
Nutrition-Pharmacologie-Toxicologie, l'Université Félix
Houphouët-Boigny de Cocody, Abidjan, Côte d'Ivoire. Cher
Maître, merci d'avoir examiné minutieusement cette thèse
afin d'en améliorer sa qualité.
Je tiens à remercier les Professeurs, TRAORE Flavien,
ABO Jean-Claude, TAKO Antoine, KOFFI Ernest (Professeurs Titulaires) ainsi
qu'aux Docteurs, GLIN Léon, BIEGO Henri, KOFFI Kouamé Mathias,
CHATIGRE Kouamé Olivier, KONAN Amoin Georgette, COULIBALY Jean
(Maître de Conférences), pour avoir pris part à mon
initiation aux sciences des aliments, à la physiologie et aux
neurosciences comportementales.
J'exprime ma profonde reconnaissance au Professeur DATTE Yao
Jacques (Professeur Titulaire), aux Docteurs, KONAN Brou André, AMONKAN
Kouao Augustin, AHUI Bitty Marie Louise (Maîtres de Conférences)
et au Docteur ZANNOU-TCHOKO Viviane Joceline, Maître-Assistante, tous
enseignants-chercheurs à l'UPR de Nutrition-Pharmacologie-Toxicologie.
Chers maîtres, vos enseignements et conseils, m'ont été
très utiles à embrasser la recherche et à tenir ferme face
aux difficultés académiques et sociales.
Je remercie très sincèrement Docteur MONIN
Amandè Justin, Chargé de Recherche, et Docteur N'CHO Amalatchy
Jacqueline, Chargée de recherche, au Centre de Recherche
Océanologique d'Abidjan, pour leur soutien inestimable à la
réalisation de ce travail et leur contribution lors de
l'exécution de la phase d'enquête.
Je remercie également le Professeur ASSIDJO Emmanuel de
l'Institut National Polytechnique (INP-HB) de Yamoussoukro, pour sa
contribution dans le traitement des données de ce travail.
V
Je remercie mes ainés, les Docteurs, ZOHO-BI Foua Guy
Alexandre, KAHOU BI Gohi Parfait, YEBOUE Kouamé Hermann, KOUAKOU Egnon
Vivien, KOUAME Konan Joël, ESSE Sonia Estelle, ATTEMENE Jean David, ZAHE
Kollet Aimé, SILUE Fatogoman Etienne et YAO Affoué Rosemonde,
pour leurs remarques, critiques, suggestions et conseils lors du
déroulement de mes travaux.
Je remercie la formidable promotion qui a embrassé les
sciences de l'Alimentation Nutrition et Pharmacologie (ANP) en 2012. En
particulier, les Docteurs DJETOUAN Kacou Jules Marius, KOKO Koffi Bruno,
KOUASSI Gouha Firmin, KOUADIO Amenan Patricia, KANGA Akoua Jeanne, Messieurs
DOUMBIA Habib, KASSE N'Dri Marcel, et Mademoiselle ROBET Emilie.
Je remercie infiniment Monsieur N'CHO Chris Major, pour son
aide apporté sur le terrain pendant les phases d'enquête
auprès des consommateurs et vendeurs de « Garba ».
Je tiens à remercier pareillement Messieurs N'GORAN
Kouamé Roméo, KONAN Kouamé Jarolim, et Mesdemoiselles
BOZOA Nancy et MOBIO Anouman Désirée Sandrine pour leur soutien
moral et financier apporté au cours de la réalisation de ce
travail.
J'exprime mes sincères remerciements à mon guide
spirituel Monsieur SORO Issa et tous ceux qui m'ont soutenu dans l'ombre
à travers leurs prières. Que le Tout Puissant se souvienne de
vous éternellement.
Enfin, je clos ce chapitre en exprimant ma profonde
reconnaissance à mes parents. Mon père, Monsieur KOUAKOU Kouassi
Bernard, ma mère, KOUASSI Aya Madeleine épouse Kouakou, pour tout
ce qu'ils ont fait pour moi depuis mes premiers pas à l'école
jusqu'à ce jour. Merci également à mes petites soeurs,
KOUAKOU Aya Huguette et KOUAKOU Akissi Mauricette. Que le Seigneur Jésus
leur accorde longue vie afin qu'ils jouissent des fruits de ce travail.
VI
TABLE DES MATIERES
DEDICACE I
AVANT-PROPOS II
REMERCIEMENTS III
TABLE DES MATIERES VI
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES
XI
LISTES DES FIGURES XIII
LISTE DES TABLEAUX XV
INTRODUCTION 1
I-REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 5
I-1. ALIMENTATION DE RUE 6
I-1.1. Définition des aliments de rue 6
I-1.2. Origine des aliments de rue 6
I-1.3. Description des vendeurs d'aliment de rue 6
I-1.4. Prix des aliments de rue 7
I-1.5. Consommation d'aliments de rue 7
I-1.6. Qualités et défauts des aliments de rue
8
I-1.7. Aliments de rue en Afrique 9
I-1.8. Aliments de rue en Côte d'Ivoire 10
I-2. METS DE RUE À BASE
D'ATTIÉKÉ VENDU EN CÔTE D'IVOIRE 12
I-2.1. Présentation de l'attiéké 12
I-2.2. Attiéké-Poisson-Fumé (APF) 12
I-2.3. Attiéké poisson braisé 13
I-2.4. Attiéké poisson grillé ou poisson
frit 13
I-3. «GARBA » : METS DE RUE VENDU EN
CÔTE D'IVOIRE 14
I-3.1. Présentation du mets « Garba » 14
I-3.2. Composition du mets « Garba » 15
I-4. NUTRIMENTS ALIMENTAIRES 19
I-4.1. Macronutriments 19
I-4.1.1. Glucides 19
I-4.1.2. Protéines 20
I-4.1.3. Les lipides 21
VII
I-4.2. Micronutriments 26
I-5. ORGANES REGULATEURS DE LA NUTRITION
28
I-5.1. Foie 28
I-5.2. Reins 30
I-5.3. Coeur 30
I-5.4. Rate 33
II-MATERIEL ET METHODES 35
II-1. MATERIEL 36
II-1.1. Matériel biologique 36
II-1.1.1. Echantillons biologiques 36
II-1.1.2. Animaux d'expérience 36
II-1.1.3. Régimes alimentaires 36
II-1.2. Matériel technique 38
II-1.2.1. Matériel d'enquête 38
II-1.2.2. Matériel d'élevage 38
II-1.2.3. Matériel de dosage biochimique 38
II-2. METHODES 42
II-2.1. Étude sociodémographique des
consommateurs et vendeurs de « Garba » 42
II-2.1.1. Localisation et justification de la zone
d'étude 42
II-2.1.2. Confection du questionnaire 42
II-2.1.3. Préenquête 43
II-2.1.4. Echantillonnage 44
II-2.1.5. Collecte de données 44
II-2.2. Étude de la valeur nutritive du mets «
Garba » et de ses composants 45
II-2.2.1. Prélèvement et traitement
préliminaire des échantillons 45
II-2.2.2. Analyse physico-chimique des échantillons
49
II-2.3. Études des caractéristiques
nutritionnelles du « Garba » chez le rat en croissance 53
II-2.3.1. Conduite de l'élevage 53
II-2.3.1.1. Situation du site expérimental 53
II-2.3.1.2. Dispositif expérimental et conduite de
l'essai 53
II-2.3.2. Critères d'étude et analyses
biochimiques 58
II-2.3.2.1. Mesure de la consommation 58
VIII
II-2.3.2.2. Bilan d'utilisation digestive ou
digestibilité 59
II-2.3.2.3. Prélèvement des
échantillons de sang et dosage des paramètres biochimiques
sanguins et
hématologiques 60
II-2.4. Dosage des paramètres biochimiques sanguins
60
II-2.4.1. Détermination des métabolites
sériques 60
II-2.4.1.1. Triglycérides 60
II-2.4.1.2. Cholestérol total 60
II-2.4.1.3. Cholestérol-HDL 61
II-2.4.1.4. Cholestérol-LDL 61
II-2.4.1.5. Urée 61
II-2.4.1.6. Glucose 61
II-2.4.1.7. Créatinine 62
II-2.4.1.8. Acide urique 62
II-2.4.1.9. Bilirubines totales 62
II-2.4.1.10. Transaminases 62
II-2.4.1.11. Minéraux 62
II-2.4.2. Numération des cellules sanguines 63
II-2.4.3. Prélèvement des organes et mesure de
leur paramètres biométrique et leur étude
histologique 63
II-2.4.3.1. Prélèvement 63
II-2.4.3.2. Paramètres biométriques 63
II-2.4.3.3.Paramètres histologiques 64
II-2.5. Études des paramètres glycémiques
du « Garba » chez le rat 65
II-2.5.1. Conduite expérimentale 65
II-2.5.2. Détermination de l'index glycémique
65
II-2.5.3. Détermination de la charge glycémique
(CG) 66
II-2.6. Traitement et analyse statistique des données
66
II-2.6.1. Analyse quantitative des données 66
II-2.6.2. Analyse qualitative des données 66
III-RESULTATS ET DISCUSSION 68
III-1. PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE DES
CONSOMMATEURS ET VENDEURS DE
« GARBA » 69
IX
III-1.1. Résultats 69
III-1.1.1. Profil des consommateurs de « Garba » 69
III-1.1.1.1. Caractéristiques sociodémographiques
des consommateurs 69
III-1.1.1.2. Principaux déterminants de la consommation
hebdomadaire du « Garba » 73
III-1.1.1.3. Typologie des consommateurs de « Garba »
75
III-1.1.2. Profil des vendeurs de « Garba » 79
III-1.1.2.1. Profil sociodémographique des vendeurs de
« Garba » 79
III-1.1.2.2. Typologie des vendeurs « Garba » 82
III-1.1.2.3. Système de fonctionnement de la vente du
« Garba » 82
III-1.2. Discussion 85
III-2. VALEUR NUTRITIVE DU PLAT DE « GARBA »
89
III-2.1. Résultats 89
III-2.1.1. Composition biochimique de l'attiéké, du
thon frit et du plat de « Garba » 89
III-2.1.2. Composition minérale de
l'attiéké, du thon frit et du plat de « Garba » 92
III-2.2. Discussion 94
III-3. EFFET DE LA CONSOMMATION DU « GARBA »
SUR LES CARACTÉRISTIQUES NUTRITIONNELLES, LA BIOMÉTRIE ET
L'HISTOLOGIE DES
ORGANES CHEZ LES RATS 98
III-3.1. Résultats 98
III-3.1.1. Caractéristiques nutritionnelles du «
Garba » chez le rat 98
III-3.1.1.1. Effet de la consommation du « Garba » sur
la croissance chez les rats 98
III-3.1.1.2. Effet de la consommation du « Garba » sur
les valeurs moyennes des caractéristiques
nutritionnelles chez les rats 98 III-3.1.1.3. Effet de la
consommation du « Garba » sur les valeurs moyennes des
paramètres
biochimiques sériques des rats 101
III-3.1.2. Biométrie des organes 111
III-3.1.3. Histologie des organes fonctionnels (foie, reins)
111
III-3.2. Discussion 115
III-4. EFFET DE LA CONSOMMATION DU « GARBA »
SUR LE POUVOIR
GLYCEMIQUE, CHEZ LES RATS 122
III-4.1. Résultats 122
X
III-4.1.1. Evolution de la glycémie après
consommation du mets « Garba » 122
III-4.1.2. Index et charges glycémiques du « Garba
» 122
III-4.2. Discussion 124
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 125
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 129
XI
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET
ACRONYMES
ACC : Acetyl-CoA carboxylase
ACM : Analyse des correspondances
multiples
AET : Apport énergétique
totale
AG : Acides gras
AGLC : Acides gras à longue chaine
AGMI : Acides gras monoinsaturés
AGPI : Acides Gras Polyinsaturés
AGS : Acides gras saturés
AGT : Acides Gras trans
ALAT : Alanine amino transferase
AMP : Adénosine mono phosphate
ASAT : Aspartate amino transférase
ASC : Aire sous la courbe
BCRR: Benefit Cancer Risk Ratio
BNRR: Benefit Non-cancer Risk Ratio
CAH : Classification ascendante
hiérarchique
CCMH : Concentration Corpusculaire Moyenne en
Hémoglobine
CG : Charge glycémique
CPG : Chromatogramme en phase gazeuse
CUD : Coefficient d'utilisation digestif
CUDap : Coefficient d'utilisation digestif
apparent
CUDr : Coefficient d'utilisation digestif
réel
DHA : Acide docosahexaénoïque
DMLA : Dégénérescence
maculaire liée à l'âge
EMAG : Esters méthyliques d'acide
gras
EPA : Acide eicosapentaénoïque
FASN ou AGS: Fatty acid synthase
FXR : Farnesoid X Receptor
GGT : Glutamine gama transférase
GM : Gras monoinsaturés
GP: Gras polyinsaturés
XII
GPS: Global Positioning System
HCN : Acide cyanhydrique
HCN : Acide cyanhydrique
HDL-C: High density lipoprotein cholesterol
IDL: Intermediate density lipoprotein
IG: Index glycémique
ISE: Electrode Ion-Sélective
LDL: Low density lipoprotein
LPL : Lipoprotéine lipase
LTI : Lipides totaux ingérés
LXR : Liver X receptor
MCV : Maladies cardio-vasculaires
MDH : Malate déshydrogénase
MG : Matières grasses
NAD : Adénine dinucléotide
NFS : Numération des formules
sanguines
PAL : Phosphatase alcaline
PIB : Produit intérieur brut
PL : Phospholipides
PPAR: Peroxisome Proliferator Activated
Receptor
QALY: Quality adjusted life year
RC: Régime contrôle
RGd: Régime Garba complete d'huile non
utilisée
RGf : Régime Garba complété
d'huile de friture du thon Rpp : Régime privé de
protéine
RXR: Retinoid X receptor,
SKJ: Thon stipjack
SREBP: Sterol regulatory element binding
protein
TCMH : Teneur Corpusculaire Moyenne en
Hémoglobine
TG: Triglycérides
THQ: Target hazard quotient
UE : Union Européenne
VGM: Volume globulaire moyen
VLDL: Very low density lipoprotein
XIII
LISTES DES FIGURES
Figure 1: Evolution des débarquements
annuels de faux thons par pays au Port d'Abidjan destinés au
marché local 17
Figure 2: Schéma général du
métabolisme des lipides 23
Figure 3: Captage et devenir
intraentérocytaire des acides gras à longue chaîne (AGLC)
24
Figure 4: Coupe transversale de foie montrant le
lobule hépatique 29
Figure 5: Coupe histologique d'un néphron
31
Figure 6: Coupe histologique d'un coeur de rat
32
Figure 7: Structure de la rate 34
Figure 8: Modèle de rat utilisé
pour la phase d'expérimentation animale (Rattus norvegicus) 37
Figure 9: Purée de mets « Garba
» obtenue par broyage 38
Figure 10: Cage métabolique à
loges individualisées pour rats 40
Figure 11: Appareil glucomètre
utilisé pour la mesure de la glycémie 40
Figure 12: Dispositif d'observation des coupes
histologiques des organes 41
Figure 13: Zones de collecte des
échantillons de mets « Garba » 43
Figure 14: Echantillons de thons frais
collectés pour analyse 46
Figure 15: Echantillons de thons frits
collectés pour analyse 46
Figure 16: Echantillons d'attiéké
frais collectés pour analyse 47
Figure 17: Echantillon de mets « Garba
» collecté pour analyse 47
Figure 18: Photographie de thon (Katsuwonus
pelamis), espèce majoritairement utilisée par les
vendeurs de « Garba » (faux thon) 48
Figure 19: Huile de friture
complétée au mets « Garba » 57
Figure 20: Huile non utilisée
complétée au mets « Garba » 57
Figure 21: Répartition des consommateurs
en fonction des classes d'âges 71
Figure 22: Arbre de classification avec «
fréquence hebdomadaire de consommation » comme variable
cible 74 Figure 23: Graphique
symétrique représentant un nuage des points des variables
sociodémographiques
consommateurs de « Garba » 76 Figure 24:
Typologie des consommateurs de « Garba » (Fréquence
des modalités dans chaque groupe) 77 Figure 25:
Diagramme représentant les moments privilégiés de
la consommation du « Garba » au
cours de la journée 78
Figure 26: Répartition des vendeurs de
« Garba » en fonction du pays d'origine 81
XIV
Figure 27: Typologie des vendeurs de «
Garba » (fréquence des modalités de chaque classe) 83
Figure 28: Evolution du poids des rats soumis
à différents régimes à base d'attiéké
99
Figure 29: Valeurs moyennes des
métabolites lipidiques sériques des rats en fonction des
régimes 102
Figure 30: Activité enzymatique de la
gamma glutamine transférase (GGT) des rats 106
Figure 31: Activité enzymatiques de la
Phosphatase alcaline (PAL) des rats 106
Figure 32: Activité enzymatiques de
l'aspartate amino transférase (ASAT) des rats 107
Figure 33: Activité enzymatiques de
l'alanine amino transférase (ALAT) des rats 107
Figure 34: Coupe transversale du foie de rats
nourris avec le régime témoin (RC) 113
Figure 35: Coupe transversale du foie de rats
nourris avec le régime « Garba » contenant de l'huile de
friture (RGf) 113 Figure 36: Coupe
transversale du foie de rats nourris avec le régime « Garba »
complété d'huile non
utilisée (RGd) 114 Figure 37: Coupe
transversale de reins de rat nourris avec le régime « Garba »
contenant de l'huile de
friture (RGf) 114 Figure 38: Coupe
transversale de reins de rat nourris avec le régime « Garba »
complété d'huile non
utilisée (RGd) 114
Figure 39: Coupe transversale de reins de rat
nourris avec le régime témoin (RC) 114
Figure 40: Influence de la consommation du
« Garba » sur la réponse glycémique postprandiale
123
XV
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I: Quelques aliments de rue vendus dans
certains pays d'Afrique 11 Tableau II: Composition du
régime témoin (RC) et du régime privé de
protéine (Rpp) en g/kg
d'aliment 54
Tableau III: Composition des régimes
« Garba » 55
Tableau IV: Caractéristiques
sociodémographiques des consommateurs de « Garba » 70
Tableau V: Interrelation entre la
catégorie d'âge et la fréquence de consommation
hebdomadaire du
« Garba » 72
Tableau VI: Interrelation entre le genre et la
fréquence de consommation hebdomadaire du « Garba » 72
Tableau VII: Caractéristiques
sociodémographiques des vendeurs de « Garba » 80
Tableau VIII: Fonctionnement de la vente du
« Garba » à Abidjan 84
Tableau IX: Composition biochimique du plat de
« Garba » et ses composants 90
Tableau X: Profil en acides gras du thon frais,
du thon frit et du plat de « Garba » 91
Tableau XI: Composition minérale du plat
de « Garba » et ses composants 93
Tableau XII: Valeur moyenne des
caractéristiques nutritionnelles des rats 100
Tableau XIII: Valeur moyenne des
paramètres biochimiques sériques chez les rats 104
Tableau XIV: Valeur moyenne des
électrolytes sériques chez les rats 108
Tableau XV: Valeurs moyennes des
paramètres hématologiques chez les rats 110
Tableau XVI: Poids Corporel vif final des
organes des rats suivant les régimes distribués 112
Tableau XVII: Aire sous la courbe, index et
charge glycémique du « Garba » 123

INTRODUCTION
1
2
L'alimentation est un processus par lequel les êtres
vivants consomment différents types d'aliments pour en obtenir les
nutriments nécessaires au bon fonctionnement de leurs organismes.
Toutefois, l'augmentation de la population mondiale qui pourra atteindre 9
milliards d'habitants d'ici 2050, les effets du changement climatique, de
l'urbanisation et de la dégradation des sols (Lenaerts et
al., 2019), fait que l'accès aux produits alimentaires
futurs sera difficile. En effet, des preuves récentes ont montré
que le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique, en Asie
occidentale, et en Océanie a augmenté depuis 2014
(FAO et al., 2018). L'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) avait estimé en 2016, qu'environ
815 millions de personnes sur 7,6 milliards dans le monde, soit 10,7 %,
souffraient de sous-alimentation chronique (Rosen et al.,
2016). Par ailleurs, le rapport annuel de l'Organisation des
Nations Unis (ONU) relevé par la FAO (2019), a
indiqué que, par rapport à 2015, il y avait 34,5 millions de
personnes supplémentaires sous-alimentées en Afrique, dont 32,6
millions en Afrique subsaharienne.
Ainsi, au regard des impacts majeurs sur la santé,
l'environnement et la durabilité du système alimentaire
(Berners-Lee, et al., 2018), et face aux multiples
contraintes quotidiennes auxquelles sont confrontés les citadins
(Gelormini et al., 2015; Hiamey & Hiamey, 2018)
l'alimentation hors domicile est devenue une alternative pour
répondre à la sous-alimentation. Ce phénomène de
restauration hors domicile vient résoudre les principaux
problèmes sociaux et économiques des pays en développement
(Alimi, 2016). En effet, il permet à plus 80 % de la
population des villes (élèves, étudiants, salariés,
chômeurs, enfants de la rue, commerçants...) de s'alimenter
aisément en dehors du foyer domestique et à faible coût
(Bendech, 2013 ; Alimi, 2016). Ces mets consommés en
dehors du domicile, sont aussi connus sous le nom d'aliment de rue. Le recours
à ces mets de rue est devenu un phénomène très
courant ces dernières décennies. En effet, environ 2,5 milliards
de personnes dans le monde consomment les aliments de rue chaque jour
(Cardoso et al., 2014 ; Abrahale et al., 2019).
Ainsi, dans la plupart des grandes villes des pays africains, plusieurs types
de mets de rue proposés à la population sont-ils
rencontrés (Kouamé-Sina et al., 2012 ; Apanga
et al., 2014; Koffi et al., 2014; Tavonga, 2014; Okojie &
Isah, 2019).
En Côte d'Ivoire, les aliments de rue ont pris de
l'ampleur ces dernières années et plus spécifiquement dans
les zones urbaines où la population est plus concentrée avec des
activités économiques plus intenses (Krabi et al.,
2015). Parmi ces mets de rue tels que, la bouillie (de mil ou
maïs), le placali (plat à base de pâte de manioc
fermentée cuite à la vapeur d'eau, accompagné de sauce),
le lait, le dêguêh, la banane plantain cuite à la
braise, l'alloco (frite de banane plantain mûre), le
3
choukuya (rôti de boeuf, de mouton ou de
poulet), les pâtes alimentaires généralement
accompagnées de morceaux de pain, les différentes formes de
beignets, et même les boissons, figure, le mets « Garba ».
Devenu une référence alimentaire à
Abidjan et dans plusieurs grandes villes du pays, la consommation du mets
« Garba » pour la satisfaction des besoins alimentaires des
consommateurs est fortement marqué dans la restauration de rue en
Côte d'Ivoire (Sedia et al., 2017). C'est ce
qui témoigne de l'existence des multiples garbadromes (espaces
de production-consommation du « Garba ») (Amandè
et al., 2017), qui ont, outre l'intérêt
alimentaire, des enjeux à la fois économiques et de
commensalité (Sedia et al., 2017). Le «
Garba » est un mets constitué d'attiéké (semoule de
manioc - manihot esculenta) dit de seconde choix (Gbané
et al., 2012) accompagné de morceaux de thon (faux
thon) marinés dans la farine de boulangerie déclassée et
frit à très haute température (Tanoh, 2016;
Diabaté et al., 2018). De plus, des ajouts de piments,
d'oignon, de tomate, de sel, de bouillon d'assaisonnement et de l'huile
utilisée lors de la friture du thon sont effectués. Le «
faux thon » (source de protéine majeur du mets « Garba
»), représente la catégorie de thons de petite taille,
abimés, mal conservés, trop salé et rejetés par les
industries de transformation et de conservation de thon (Chavance
et al., 2016).
Ainsi, le « Garba » représente-t-il par
excellence, le repas rapide (fast-food) et bon marché des abidjanais
notamment chez les populations à faible revenu, en particulier les
enfants, les jeunes, les sans-emplois, les élèves et les
étudiants. Par ailleurs, le commerce du « Garba » occupe une
place économique importante en Côte d'Ivoire car ce secteur
utilise plus de 95 % du « faux thon » débarqué au port
de pêche d'Abidjan par les thoniers (N'Cho, 2016; Amandè
et al., 2017).
Cependant, malgré la popularité du « Garba
» à Abidjan (Amandè et al., 2017)
et de son importance alimentaire (Tanoh, 2016), la
qualité nutritionnelle de ce mets de rue et les dangers associés
à sa consommation démeurent un problème qui semble
être méconnu par la population en générale et les
consommateurs en particulier. En effet, le secteur de la santé et du
contrôle sanitaire, est conscient des risques associés à la
consommation des aliments de rue en termes d'hygiène, de
sécurité sanitaire, alimentaire et nutritionnelle
(FAO/CILSS, 2013). Plusieurs études
réalisées sur les aliments de rue ont ainsi montré que ces
mets sont des sources de contamination potentiel pouvant induire des effets
toxiques chez le consommateur (Rane, 2011; Alves da Silva et al.,
2014; Nonato & Minussi, 2016; Jyoti et al., 2017).
Ces contaminations sont provoquées par certaines substances chimiques ou
biologiques (microorganismes, acrylamides, histamines, acides gras trans...)
qui apparaissent lors du traitement et de la transformation des aliments puis,
quand elles sont ingérées à des doses trop
4
importantes, engendrent de véritables problèmes
de santé chez le consommateur (Assidjo et al., 2013;
Nonato & Minussi, 2016; Dibi et al., 2017; Diabate et al.,
2019).
A cet effet, des travaux récents ont montré que
sur trois cent (300) échantillons de « Garba »
prélevés dans quatre communes du District d'Abidjan (Abobo,
Cocody, Port-bouët et Yopougon) la majorité avait une
qualité microbiologique non satisfaisante (Anoman et al.,
2018). En outre, les investigations de Diabaté
et al. (2018), ont révélé que la plupart
des huiles de friture du thon « Garba » (utilisé comme
ingrédient dans le mets « Garba »), contiennent des taux en
composés néoformés supérieurs au taux seuil de 25 %
fixé par le décret français numéro 86-857 du 18
juillet 1986 (Légifrance, 1986). De plus, le taux
d'acides gras trans contenue dans l'huile de friture du thon (55,18% à
61,01%) et la teneur en acrylamides du thon frit (69,43 ug/kg) sont
élevés (Diabate et al., 2019). Ainsi,
si le mets « Garba » permet de répondre à la
satisfaction des besoins alimentaires des consommateurs, il n'en demeure pas
moins que, ce mets pourrait entrainer des effets physiologiques néfastes
chez la population consommatrice.
C'est dans ce contexte que s'inscrit le présent travail
dont l'objectif général est de contribuer à atteindre le
troisième objectif de développement durable (ODD3) adoptés
par les Nations unies (ONU, 2015) qui est de, permettre
à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être
de tous à tout âge d'ici à 2030, à travers
l'étude nutritionnelle du mets « Garba ». Cet objectif
général a conduit à trois hypothèses (H) :
- H1: Toutes les couches sociodémographiques consomment
le « Garba » ;
- H2: Le « Garba » a une composition nutritive
équilibrée ;
- H3: La consommation du « Garba » induit des
troubles physiopathologiques.
De ces hypothèses il en ressort trois axes de
recherches qui constituent les objectifs spécifiques : -
déterminer le profil sociodémographique des consommateurs de
« Garba » ;
- déterminer les caractéristiques nutritionnelles
du mets « Garba » ;
- déterminer les caractéristiques physiologiques
induites par la consommation du « Garba » chez le rat wistar.
Le présent document, comprend outre l'introduction et
la conclusion générale, un chapitre de revue bibliographique, le
matériel et méthodes, les résultats et discussion. Enfin,
il se termine par une référence bibliographique qui
répertorie les différents documents consultés dans le
cadre de cette étude.
I-REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
5
6
I-1. ALIMENTATION DE RUE
I-1.1. Définition des aliments de rue
Selon la définition de l'Organisation des Nations unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et de l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) cité par Abrahale et al.
(2019), et Privitera & Nesci (2015), les
aliments de rue sont des mets ou boissons prêts à être
consommés, préparés et/ou vendus par des vendeurs
ambulants ou fixes dans la rue ou dans les lieux publics. Du point de vue
économique, les aliments de rue font partir du secteur informel du
commerce (Alimi, 2016). Ils connaissent un
développement remarquable ces dernières décennies
grâce aux changements socio-économiques mondiaux et l'urbanisation
rapide de certains pays du monde (Chukuezi, 2010; Hill et al.,
2019).
I-1.2. Origine des aliments de rue
Aussi désignée sous le nom de restauration
rapide, l'alimentation de rue est devenue, grâce au développement
de l'industrie agroalimentaire (incluant les Fast-Food), le support de
la modernisation alimentaire et constitue, de ce fait, un axe contribuant
à formaliser les comportements (Bendech, 2013). La
restauration rapide est un mode de consommation qui a pour origine les
Etats-Unis, avec la création du premier McDonald's en 1937. L'objectif
principal du consommateur étant de réussir à être
servi et déguster son plat en un temps record. Il existe aujourd'hui
dans les villes de l'occident, plusieurs types d'aliments vendus dans les rues
pour une restauration rapide (hamburger, pizza, hot-dog, poutine,
chawarma).
Ce nouveau mode de restauration est un phénomène
qui touche toutes les populations du monde du fait de son implication au niveau
de la santé publique (Rane, 2011). Plusieurs
études sont ainsi entreprises dans différents pays du monde
(Amérique, Europe, Asie et Afrique) sur la pratique de l'alimentation de
rue (Rane, 2011; Joo et al., 2015; Okojie & Isah,
2019). Ces études s'intéressent aussi bien à la
qualité hygiénique, nutritionnelle ou chimique des aliments
vendus dans les rues, mais également à l'aspect
socio-économique de ces aliments (Adjrah et al., 2013;
Alves da Silva et al., 2014).
I-1.3. Description des vendeurs d'aliment de rue
Le commerce des mets de rue est exercée aussi bien par
les femmes que par les hommes. Plusieurs études révèlent
que le secteur de vente des aliments de rue est en majorité
assuré par des femmes (50 % à 80 %) avec un niveau
d'éducation relativement faible, quel que soit le genre de
7
vendeur (hommes ou femmes) (Choudhury et al.,
2011; Bendech, 2013; Alves da Silva et al., 2014;).
D'autres études ont montré par ailleurs, qu'en Amérique du
Sud (Brésil), en Asie (Inde) ainsi qu'en Afrique (Mali), les vendeurs
des aliments prêts à être consommés ou aliments de
rue ont un âge compris entre 21 et 40 ans. Ils sont soit
célibataires, mariés ou divorcés (Rane, 2011;
Bendech, 2013; Alves da Silva et al., 2014). Suivant les pays
et les villes, il existe plusieurs types de vendeurs ou vendeuses d'aliments de
rue, en fonction du lieu de vente (fixe avec ou sans abri/ambulant), du type et
nombre de produits ou plats vendus ou encore selon le moment de la vente (jour
ou nuit).
I-1.4. Prix des aliments de rue
Le contraste entre le coût des aliments de rue et ceux
des ménages, reste très discuté. Selon Khan et
al. (2012), la restauration de rue coûterait plus
chère que celle du domicile. Cependant, plusieurs auteurs soulignent que
le recours à l'alimentation de rue est lié à son prix
relativement faible (FAO, 2010; Gelormini et al.,
2015). Cette illusion d'offre alimentaire d'un bon rapport
qualité-prix est entretenue sans doute, parce que le citadin acquiert
à travers ce mode de restauration une autonomie lui permettant de manger
ce qu'il veut quand il veut. Ainsi, la restauration de rue contribue à
la survie de nombreuses personnes citadines et à la diversification de
l'alimentation des groupes vulnérables notamment les enfants d'âge
préscolaire.
I-1.5. Consommation d'aliments de rue
Les aliments de rue sont consommés par tous, quels que
soient le statut social, l'âge et le sexe (Bendech, 2013; Joo
et al., 2015). La diversité et le type d'aliments
achetés et consommés dépendent à la fois de la
catégorie socio-économique et de l'âge des sujets.
Certaines études révèlent qu'environ 20 % des apports
énergétiques quotidiens des individus proviennent de ce mode
d'alimentation. De plus, environ 40 % du budget quotidien des consommateurs y
est consacré (Khan et al., 2012).
L'alimentation de rue offre un débouché aux
productions locales ou importées, peu consommées en famille, tels
que les fruits et légumes, les boissons traditionnelles et les produits
de friture. Elle s'avère un complément nutritionnel indispensable
aux individus de niveaux socio-économiques intermédiaire et
défavorisés (Rane, 2011; Kouamé-Sina, et al.,
2012; Privitera & Nesci, 2015). De multiples raisons
expliquent le recours à l'alimentation de rue notamment la contrainte
liée à l'activité professionnelle, le plaisir gustatif, le
complément alimentaire individualisé et la solitude urbaine
touchant surtout les migrants et les célibataires isolés
(Bendech, 2013; Koffi et al.,
8
2014). La vente des aliments de rue permet
d'acquérir un revenu non négligeable qui est réinvesti
dans l'alimentation familiale à domicile, particulièrement dans
les familles urbaines les plus pauvres.
De même, c'est grâce à ce secteur que les
populations à revenus intermédiaires des villes accèdent
à des aliments riches en micronutriments comme les fruits et
légumes, et à des aliments industriels enrichis en vitamines ou
susceptibles de l'être à travers les produits de friture (huiles)
et les boissons traditionnelles (sucre) (Bendech, 2013).
I-1.6. Qualités et défauts des aliments de
rue
Les mets de rue sont fortement sollicités du fait de
leur prix bon marché (Choudhury et al., 2011; Namugumya
& Muyanja, 2011). Toutefois, le commerce des aliments de rue peut
constituer un vecteur potentiel d'émergence des maladies d'origine
alimentaire, en raison de la facilité de contamination des aliments par
des microorganismes pathogènes ou non pathogènes (Mamun
et al., 2013). En effet, la sécurité
nutritionnelle des aliments vendus sur la voie publique a été
l'une des préoccupations majeures pour la santé publique,
étant donné que le potentiel d'absence de salubrité ou de
manipulation sanitaire des aliments par les vendeurs ambulants est courant
(OMS/INFOSAN/FAO, 2010; Mamun et al., 2013; Khairuzzaman
et al., 2014). Les mets de rue sont
généralement produits dans de petites unités mobiles
à partir desquelles les aliments sont vendus. Ces points de vente ont
fréquemment une disposition et un équipement inadéquats,
un mauvais assainissement de l'environnement, des pratiques de manipulation et
de stockage des aliments inappropriées, ainsi que des matières
premières de mauvaise qualité (OMS/INFOSAN/FAO, 2010;
Mamun et al., 2013; Manguiat & Fang, 2013).
Le secteur de la santé et du contrôle sanitaire,
est conscient des risques et avantages de l'alimentation de rue en termes
d'hygiène, de sécurité sanitaire, alimentaire et
nutritionnelle (FAO/CILSS, 2013). Puisque, les vendeurs et
vendeuses sont plutôt dans une logique de profit, au détriment de
la qualité des mets et du service. Ainsi, les aliments de rue, surtout
en Afrique, de par leur définition (FAO, 1988; Abrahale et
al., 2019), sont très proches des environnements
menaçant, à tout moment, leur qualité hygiénique.
Ils deviennent, ainsi, une source de plusieurs maladies (Gelormini
et al., 2015; Nonato & Minussi, 2016). En effet, des cas
d'intoxication alimentaire causée par les aliments de rue ont
été rapportés dans plusieurs pays (Nkegbe et
al., 2013; Hiamey & Hiamey, 2018).
Du fait de leur importance, les aliments de rue et même
ceux des cantines exigent une surveillance accrue de leur innocuité,
pour réduire les risques de maladies qu'ils peuvent causer
9
(FAO/CILSS, 2013). Les mets de rue ont
été identifiés comme un facteur important dans la
propagation de l'épidémie de choléra en Amérique
latine entre 1991 et 1992.
D'autres travaux réalisés sur le lait de boisson
vendu dans les rues d'Abidjan (Côte d'Ivoire), ont montré qu'il
comportait des niveaux de contamination microbiologique pouvant induire des
risques de maladie chez le consommateur (Kouamé-Sina et al.,
2012). Tous ces évènements de danger liés
aux aliments de rue, ont conduit aujourd'hui les scientifiques à porter
un regard plus pointu sur la qualité des aliments vendus dans les rues
partout dans le monde (Alves da Silva et al., 2014; Tavonga,
2014; Gelormini et al., 2015; Joo et al., 2015; Nonato &
Minussi, 2016).
Les résultats de ces nombreuses études sur la
qualité des aliments de rue, concordent sur le fait que les aliments de
rue sont réputés pour être des sources potentielles
d'infection microbiologique (Assidjo et al., 2013;
Kouamé-Sina, et al., 2012; Alimi, 2016; Kharel et al.,
2016; Anoman et al., 2018). Toutefois, il est important
de souligner que les infections induites par la restauration de rue, peuvent
être aussi bien chimiques que nutritionnelles. En effet, les aliments au
cours de leur transformation sont susceptibles d'être contaminés.
Cette contamination est liée soit à la présence de corps
étrangers, de substances chimiques ou de substances
néoformées (Czernichow et al., 2011; Nonato
& Minussi, 2016; Diabaté et al., 2018). En somme,
les aliments de rue bien qu'ils permettent aux populations de s'alimenter
aisément en dehors du domicile, pourraient être une voie de
contamination toxicologique pour le consommateur.
I-1.7. Aliments de rue en Afrique
Bien que les Fast-Foods soient moins présents
dans les pays africains, le secteur de l'alimentation de rue occupe une place
importante dans les zones de forte activité économique et de
forte concentration démographique (FAO, 2015). Ainsi,
dans la plupart des zones urbaines, le recours aux mets de rue est très
fréquent (Koffi et al., 2014; Okojie & Isah,
2019). Les aliments de rue occupent une place socio-économique
et sanitaire si importante que les chercheurs africains y accordent une
priorité. Des études sont constamment menées dans le
secteur des aliments de rue dans plusieurs pays de l'Afrique tels que le
Nigeria, le Soudan, l'Afrique du Sud, le Bénin, le Mali, le Zimbabwe,
ainsi que la Côte d'Ivoire (Kouamé-Sina et al.,
2012; Koffi et al., 2014; Tavonga, 2014; Okojie & Isah,
2019). Beaucoup plus qu'un phénomène de mode ou de
classe, cette forme de restauration est une nécessité pour les
citadins. Elle fournit des repas prêts à consommer et à
faible coût (Alimi, 2016; Nonato & Minussi, 2016).
Elle se développe de façon artisanale en créant la rupture
avec la logique homogénéisante de l'alimentation en milieu rural.
A travers l'alimentation de rue, les
10
cultures culinaires diverses d'origine africaine communiquent
librement grâce aux facilités offertes par l'organisation des
villes, et l'association de deux entités alimentaires : «le local
» et « l'importé».
Dans les principales villes des pays africains, plusieurs
types d'aliments (Tableau I) sont proposés par le service de la
restauration de rue. Ils comportent des produits à base de
céréales, de tubercules, de légumineuses,
d'oléagineux, de fruits, de légumes, des produits de
l'élevage et de la pêche (Kouamé-Sina et al.,
2012; Alimi, 2016; Kharel et al., 2016).
I-1.8. Aliments de rue en Côte d'Ivoire
Plusieurs travaux ont montré que le secteur de
l'alimentation de rue prend de l'ampleur dans les villes principales et
secondaires d'Afrique de l'Ouest (Hiamey & Hiamey, 2018; Okojie
& Isah, 2019). En Côte d'Ivoire, les aliments de rue se
rencontrent dans toutes les villes principales et secondaires. Ces aliments
sont composés majoritairement de plats locaux, sans doute à cause
du sens culturel et symbolique qu'implique la consommation des aliments. Mais
à travers cette forme de restauration, les cultures culinaires
africaines communiquent librement grâce aux facilités offertes par
l'organisation des villes, et l'association de deux entités alimentaires
: « le local » et « l'importé » (Bendech,
2013).
A Abidjan, capitale économique et la plus grande ville
de la Côte d'Ivoire, il est enregistré une panoplie non exhaustive
d'aliments vendus sur les voies publiques. Ces mets peuvent être des
boissons (Kouamé-Sina, et al., 2012) ou issus
de cuisson à vapeur d'eau, de friture, de cuisson à la braise, ou
directement comestibles après récolte (fruits et légumes).
Les différents plats proposés peuvent être simples ou
combinés. Parmi les différents plats que propose la restauration
de rue, ceux faisant usage de l'attiéké sont largement
consommés, car les produits à base de manioc sont très
appréciés en Côte d'Ivoire (Krabi et al.,
2015). Dans le système de restauration de rue à
Abidjan (Côte d'Ivoire), l'attiéké très populaire,
occupe deux variantes, notamment l'attiéké-poisson vendue par les
femmes et le « Garba » (Gbané et al.,
2012). De ces deux mets, le « Garba » connaît
aujourd'hui une sollicitation grandissante par la population de la ville
d'Abidjan.
Ainsi, il est raisonnable de faire une description du mets
« Garba » afin de comprendre son importance dans le système de
l'alimentation de rue en Côte d'Ivoire et en particulier dans le District
d'Abidjan.
11
Tableau I: Quelques aliments de rue vendus dans certains
pays d'Afrique
Pays Aliments de rue Auteurs
Mali Nigéria Zimbabwe Ghana
|
-Boisson à base de maïs
(Bendech, 2013)
-Fruits
-Igname grillée
(Chukuezi, 2010)
-Tapioca
-Sadza (à base de maïs)
(Tavonga, 2014)
-Mazondo (patte de boeuf ou de porc rôtie)
-Sauce piquante
(Mensah, 2002)
-Spaguetti
|
Côte d'Ivoire
|
-Lait de boisson
-«Garba» (mets à base de semoule de
manioc)
|
(Gbané et al., 2012; Kouamé-Sina et
al., 2012)
|
12
I-2. METS DE RUE À BASE D'ATTIÉKÉ
VENDU EN CÔTE D'IVOIRE
I-2.1. Présentation de
l'attiéké
En Côte d'Ivoire, l'attiéké,
dérivé de la transformation de la racine de manioc (Manihot
esculenta Crantz, Euphorbiacée), est le produit fermenté le
plus consommé (Gnagne et al., 2016). Il joue
un rôle très important dans l'alimentation de la population
ivoirienne et même celle des pays de la sous-région (Akou,
2013). En effet, c'est un mets très appécié et
consommé en Côte d'Ivoire (Djéni et al.,
2014). Appelé couramment couscous de manioc,
l'attiéké est une semoule cuite à la vapeur avant
consommation. Jadis, uniquement fabriqué et consommé par les
peuples lagunaires de la Côte d'Ivoire, et principalement par les groupes
ethniques Avikam, Alladjan, Adjoukrou et Ebrié, l'attiéké
est de nos jours préparé et consommé sur presque toute
l'étendue du territoire national, voire dans la sous-région Ouest
Africaine (Akou, 2013; Ayawovi et al., 2016). Ce mets
est progressivement introduit en Europe, en Amérique et en Asie
grâce aux migrations des populations, par le biais de la diaspora noire
africaine. Sa forte propension réside dans le fait qu'il constitue un
fast-food (aliment rapide) pouvant être consommé aussi bien chaud
que froid (Assanvo et al., 2006). Il constitue
environ 5 % des dépenses alimentaires et 20,5 % des calories dans la
ration alimentaire de nombreuses populations ivoiriennes dont celles de la
région côtière d'Abidjan reconnues grandes productrices et
consommatrices (Akely, 2012).
La consommation annuelle de l'attiéké est
estimée à environ 1 300 000 tonnes par an (FAO, 2008;
Assanvo et al., 2019). L'agglomération d'Abidjan
constitue la plus forte zone de production et de consommation de
l'attiéké. Toutefois, la durée de conservation de ce mets
est brève. Trois types d'attiéké sont produits, notamment,
l'attiéké normal, l'attiéké agbodjama
et l'attiéké « Garba » (Krabi et al.,
2015). Plusieurs mets dérivés de
l'attiéké sont rencontrés en Côte d'Ivoire, parmi
lesquels les plus couramment consommés comme aliment de rue sont :
l'attiéké-poisson-fumé (APF),
l'attiéké-poisson-braisé et
l'attiéké-poisson-grillé.
I-2.2. Attiéké-Poisson-Fumé
(APF)
L'Attiéké Poisson Fumé,
communément appelé APF, est un mets à base
d'attiéké accompagné de poisson fumé comme son nom
l'indique. Le poisson fumé est la transformation du poisson frais
à partir de la chaleur du feu de bois (Aké et al.,
2014). Cette technique permet de conserver plus de 80 % des
petits pelagiques capturés et acheminés sur le marché
local. Les types de poissons généralement
13
utiliés dans le mets APF sont le Chinchard
(Trachurus trachurus), le maquereau (Scomber scombrus), le
mérou (Epinephelus marginatus) etc.
A l'instard du traditionnel plat
«attiéké-poisson», des ajouts d'oignons, de tomates, de
piments frais découpés finement, de cube d'assaisonnement et du
sel sont effectués sur le plat. L'attiéké normal
et l'attiéké agbodjama, sont les deux types
d'attiéké les plus utilisés dans le mets APF.
L'attiéké-poisson-fumé est un mets prêt à
être consommé et apprécié par les populations de la
ville d'Abidjan.
I-2.3. Attiéké poisson braisé
La particularité de ce type de mets à base
d'attiéké est liée également au poisson et à
son mode de cuisson. Pouvant être aussi appelé «poisson
barbecue», le poisson braisé s'obtient par cuisson du poisson frais
sur une grille sous laquelle est dispoé du charbon de bois
embrasé. Au cours de la cuisson du poisson, une marinade
constituée d'huile, de persil, d'ail écrasé, de poivre et
de sel est utilisée pour mariner le poisson. Le type de poisson
majoritairement requis pour la confection du mets
«attiéké-poisson-braisé», est le tilapia. Tout
comme l'APF, ce mets utilise l'attiéké normal et
l'attiéké agbodjama.
I-2.4. Attiéké poisson grillé ou
poisson frit
Cette dernière catégorie de mets à base
d'attiéké à deux variantes : l'attiéké de
femme et l'attiéké « Garba ». Ces deux variantes se
distinguent sur plusieurs aspects. Notamment, le type d'attiéké,
de poisson utilisé, le mode de cuisson, l'environnement de vente,
l'hygiène du milieu et le vendeur.
Le mets «attiéké de femme» est
manifestement le mieux apprécié par les populations abidjanaises.
En effet, spécifiquement vendu par les femmes (Gbané
et al., 2012), ce mets a en général, un
environnement de vente sain, avec beaucoup plus d'attention en termes de mode
de préparation du plat. Aussi, cette variante du mets
attiéké poisson grillé utilise-t-elle
l'attiéké de bonne qualité (attiéké
normal ou attiéké agbodjama). Outre l'ajout
d'ingrédients standard tels que l'oignon, la tomate et le piment,
d'autres ingrédients comme le chou, le concombre, le persil, la carotte
etc, sont complétés au mets. Les vendeuses utilisent
différents types de poissons pour accompagner le mets après
friture.
Le mets « Garba », deuxième variante du plat
«attiéké-poisson-grillé», objet de cette
étude, requiert une attention particulière.
14
I-3. «GARBA » : METS DE RUE VENDU EN
CÔTE D'IVOIRE
I-3.1. Présentation du mets « Garba
»
Le mets « Garba », aliment de rue à base de
produits locaux, est très consommé à tout moment de la
journée. Ce mets est traditionnellement composé de :
l'attiéké « Garba » (semoule de manioc), thon frit,
piment et d'huile de palme raffinée (celle utilisée pour la
friture du thon). Selon les préférences, des ajouts de tomate,
d'oignon frais et de la mayonnaise sont effectués puis, le tout
relevé par le sel de table ou un bouillon culinaire (Sedia
et al., 2017; Diabate et al., 2019).
Depuis sa vulgarisation au début des années 1990
par le courant musical zouglou en Côte d'Ivoire, il a été
constaté à Abidjan, une éclosion de « Garbadromes
». Ces petites échoppes de production-vente du « Garba »,
se sont installées aux alentours des cités universitaires, des
établissements scolaires, des zones industrielles, des centres
d'affaires, des marchés et dans les quartiers (Heuberger, 2005;
Diabaté et al., 2018). L'industrie du « Garba
» met à la disposition des populations ivoiriennes, un mets typique
à la Côte d' Ivoire qui constitue, par excellence, le repas rapide
et bon marché. Le « Garba » n'en demeure pas moins un
repère de la richesse du patrimoine alimentaire ivoirien, tant la
richesse du vocabulaire qui le désigne aujourd'hui (zéguen,
béton, Garba-choco, etc.) traduit les mutations dans l'univers culturel
de cette consommation alimentaire (Sedia et al.,
2017).
La dénomination « Garba » attribué
à ce mets, est manifestement liée au fait qu'il est
essentiellement vendu par des ressortissants du Niger. Le mot « Garba
» étant un patronyme du Niger. En effet, le premier vendeur de cet
aliment dans les années 1990 se nommerait « Garba ». D'une
sollicitation timide, il y a plus de 20 ans environ, le commerce du «
Garba » occupe aujourd'hui une place importante dans la restauration de
rue en Côte d'Ivoire. Selon une étude menée en 2017, il
existe près de 2000 point de vente dans le District d'Abidjan
(Amandè et al., 2017). Même si la vente
du « Garba » est encore majoritairement tenue par les ressortissants
étrangers, il est aujourd'hui possible de trouver des vendeurs
nationaux. Le recours à ce mets s'est accru rapidement à cause
des ressources financières limitées chez une grande partie de la
population consommatrice d'aliment de rue. En effet, avec la somme de 300
francs CFA (environ 0,46 euro), il est possible de s'offrir un mets «
Garba ».
15
De plus, le « Garba » est accessible partout et
à tout moment de la journée. Le caractère typique de ce
mets réside dans la constitution de ses différents composants.
I-3.2. Composition du mets « Garba »
? Attiéké de « Garba
»
Qualifié de second choix (Gbané et
al., 2012), l'attiéké utilisé dans le mets
« Garba » représente environ 15 % de la demande des
populations (Krabi et al., 2015), par rapport aux
deux autres types (l'attiéké agbodjama et
l'attiéké normal). La préparation de cet type
d'attiéké nécessite le moins possible de soins, moins de
temps, soit 24 heures seulement contre 48 heures pour l'attiéké
normal et agbodjama. Il est préparé pour des raisons
purement commerciales et de nombreuses étapes comme celles de la
fermentation étant presque absentes ou rapidement
exécutées. Ce type d'attiéké coûte moins cher
et est destiné aux clientèles de masses relativement sans grand
moyen.
L'attiéké « Garba » se commercialise
dans de nombreux points de vente de fortune à travers toute la ville
d'Abidjan (Krabi et al., 2015). Du point de vu
biochimique, l'attiéké utilisé dans le mets
présente des caractéristiques qui diffèrent des autres
types d'attiéké. En effet, l'attiéké « Garba
» contient plus de fibres et de lipide. En outre, son pH est
élevé (Assanvo et al., 2019). Par
ailleurs, selon Assanvo et al. (2019), le coût
de production de l'attiéké « Garba » est faible
comparé à celui des autres types d'attiéké.
? Poisson du mets « Garba » : le
thon
En plus de l'attiéké, le poisson est l'autre
composant caractéristique du mets « Garba ». Toutefois, le
« Garba » utilise un type de poisson particulier (le thon) qui le
distingue du traditionnel plat « attiéké-poisson ».
Depuis le démarrage de l'exploitation des thonidés de
l'Atlantique Centre-Est au cours des années 1950, les pays de cette zone
se sont spécialisés dans la production de conserves à
destination du marché européen, grâce notamment à la
délocalisation des conserveries françaises au
Sénégal et en Côte-d'Ivoire (Faillet,
2014). La Côte d'Ivoire compte trois usines de transformation
des produits thoniers. Ce sont : Pêche et froid de Côte d'Ivoire,
SCODI et Airone. L'Union Européenne (UE) possède une importante
flotte de pêche de thon tropical qui représente plus de 40 % de la
capacité de pêche des flottes externes de l'Union
Européenne. A côté des activités de
débarquement, de transbordement, de transformation et de
commercialisation de produits manufacturés, il s'est
développé un phénomène qui prend de plus en plus de
l'ampleur : c'est celui des "faux thons" ou "faux poissons" (Chavance
et al., 2011). Selon Monin et al
(2017), le montant du chiffre d'affaire réalisé par
la vente
16
du « faux thon » au niveau des armements et des
équipages de thoniers était d'environ deux milliards de francs
CFA en 1997 et 1998, pour un volume de l'ordre de 10 000 tonnes par an.
Cette quantité de débarquement n'a cessé
d'augmenter pour atteindre le triple en 2012 (Figure 1). Le Ghana et les
navires de l'Union Européenne sont les principaux fournisseurs de «
faux thon » au port de pêche d'Abidjan, avec une quantité qui
varie selon la fréquentation du port d'Abidjan par les navires de
pêche ou de transport (Faillet, 2014). Le « faux
thon » est considéré comme une fraction de la capture de la
pêche thonière, moins prisée par les industriels du thon en
conserves (Chavance et al., 2011; Amandè et al.,
2017; Monin et al., 2017). Il est composé de
thons de petite taille, abimés et mal conservés, ou
rejetés par les industries de transformation (Chavance et
al., 2016). C'est cette catégorie de poissons (thon)
qui, après être découpés en morceaux,
marinés dans la farine de boulangerie déclassée et frits
à très haute température, constitue la source de
protéines du mets « Garba ». Selon Diabaté
et al.(2018), la durée de la friture du thon du mets
« Garba » varie entre 1 et 16 min avec des températures allant
de 160 °C à plus de 180 °C. De plus, le nombre de morceaux de
thons par fournée de friture se situe entre 6 et plus de 20 par friture.
Le commerce de « Garba » utilise presque la totalité (95 %) du
faux thon débarqué au Port de Pêche d'Abidjan par les
thoniers (Amandè et al., 2017).
? Huile de « Garba »
L'huile de palme raffinée est celle utilisée
dans la préparation du mets « Garba » (Diabaté
et al., 2018). Depuis des siècles l'huile de palme est
utilisée comme nourriture et médicament (Ogan et al.,
2015). Elle existe sous plusieurs formes dont l'huile de palme
brute, non raffinée, de couleur rouge car très riche en
caroténoïdes. Cependant, l'huile de palme est le plus souvent
vendue et consommée raffinée, c'est-à-dire ayant subi
l'ensemble des étapes de raffinage, notamment décoloration et
désodorisation (Lecerf, 2013). L'huile est un
élément essentiel du mets « Garba ». En effet, elle est
utilisée pour la friture du thon, et est ajoutée comme
ingrédients au mets lors de sa consommation. Des études ont
montré que les vendeurs pratiquent jusqu'à 6 fournées de
friture avec la même huile et même jusqu'à son noircissement
total (Diabaté et al., 2018). Selon les
travaux de Gbané et al. (2012), l'huile
utilisée pour la friture du thon « Garba » à un indice
d'acide de 0,34 mg de KOH/g de matière grasse et un indice de peroxydes
de 0,57 MéqO2 actif/kg de matière grasse. Par ailleurs, selon les
travaux de Diabaté et al. (2019), l'huile
issue de la friture du thon et ajouté au mets « garba » avant
sa consommation contient plus de 60 % d'acide gras trans. Ainsi, cette huile
dénaturée ou frelatée, d'une coloration noirâtre
pourrait-elle constituée une source d'intoxication associée
à la consommation du mets « Garba ».

17
Figure 1: Evolution des débarquements annuels de
faux thons par pays au Port d'Abidjan destinés au marché
local
Source : Chavance et al. (2016)
18
Le « Garba » se distingue des autres mets
constitués d'attiéké - poisson frit par l'ajout de
légumes frais (piment, oignon et tomate) comme ingrédiests. Il
est, quelque fois, complété de mayonnaise, le tout relevé
par le sel de table et de bouillon culinaire (Sedia et al.,
2017). Ces ingrédients sont importants du point de vu
nutritionnel au regard de leurs compositions nutritives. Par exemple le piment
est beaucoup utilisé dans la nutrition humaine et la transformation
industrielle en raison de son arôme remarquable, de ses attributs
sensoriels ainsi que de son action physiologique (Sanatombi &
Rajkumari, 2020).
Le piment est une excellente source de composés
liés à la santé tels que l'acide ascorbique (vitamine C),
les caroténoïdes (provitamine A), les tocophérols (vitamine
E), les flavonoïdes et les capsaïnoïdes (Wahyuni et
al., 2013; Emmanuel-Ikpeme, 2014). De même que le piment,
la tomate et l'oignon sont une excellente source de nombreux nutriments et
métabolites secondaires importants pour la santé humaine;
matière minérale, vitamines C et E , bêta-carotène,
flavonoïdes , acides organiques et phénoliques (Bisen &
Emerald, 2016; Elbadrawy & Sello, 2016). Par ailleurs, l'oignon
possède des propriétés antimicrobiennes, antivirales,
hépatoprotectrices, cardioprotectrices, antiinflammatoires. Des
fonctions neuroprotectrices, anticarcinogène, antimutagène,
antiasthmatique, immunomodulateur, hypolipidémique, antihypertenseur,
antidiabétique et antioxydant lui sont également assignées
(Bisen & Emerald, 2016). Le sel et le bouillon
d'assaisonnement sont complétés pour améliorer le
goût du plat selon la préférence du consommateur. Ainsi, le
« Garba » est réputé pour être un aliment
équilibré, pouvant couvrir les besoins nutritionnels des
consommateurs, en apportant les macronutriments nécessaires (les
glucides à travers l'attiéké, les lipides à travers
l'huile et les protéines à travers le poisson). Les
légumes frais apportent eux, les vitamines, minéraux ainsi que
les métabolites secondaires.
Alors, il importe de connaitre le rôle des nutriments
alimentaires, leur métabolisme, et les techniques permettant de les
identifier.
19
I-4. NUTRIMENTS ALIMENTAIRES I-4.1.
Macronutriments
I-4.1.1. Glucides
? Définition et rôle des
glucides
Les glucides sont des composants organiques
énergétiques. Ils sont également désignés
sous l'appellation d'hydrates de carbone ou de sucre. Les glucides jouent
plusieurs rôles au niveau de l'organisme. Ils fournissent un apport
énergétique (4 kCal/g), agissent sur la satiété et
régulent l'appetit, assurent les réserves de glycogène
afin d'être libérés sous forme de glucose lors des besoins
d'énergie. Les glucides entrent également dans la composition
certaines protéines (dont les glycoprotéines), de l'ADN et de
l'ARN. Les muscles et le cerveau sont deux organes qui puisent journellement
dans les stocks de glucides. Par ailleurs, le glucose est la seule source
d'énergie du cerveau (Schlienger, 2014).
? Origine et digestion des glucides
alimentaires
Les glucides alimentaires proviennent
généralement desféculents, des fruits variés ainsi
que certains légumes considérés comme étant des
féculents, les produits laitiers et substituts, les produits
céréaliers, les légumineuses, les sucres et les sirops de
toutes sortes.
Les glucides ne sont absorbés que sous forme de
monosaccharides obtenus par une hydrolyse qui débute dès
l'ingestion sous l'effet de l'amylase salivaire qui rompt les liaisons alpha
(á) 1-4 qui unissent les radicaux glucosés de l'amylose,
polymère du glucose à chaîne courte. Les amylases
salivaires et pancréatiques produisent du maltose et du maltotriose
hydrolysés par l'isomaltase contenue dans la bordure en brosse
intestinale qui rompt aussi les liaisons alpha (á) 1-6 de
l'amylopectine, polymère du glucose à chaîne longue dont la
structure est comparable à celle du glycogène. D'autres enzymes
intestinales (disaccharidase, lactase) complètent la digestion des
disaccharides formés (Schlienger, 2014).
? Méthodes d'identification des glucides
alimentaires
L'emploi d'une méthode pour le dosage des glucides est
fonction du glucide à analyser (mono et disaccarides, polyols,
oligosaccarides et amidons). Les mono et disaccharides peuvent être
analysés spécifiquement par des méthodes enzymatiques,
chromatographie gaz-liquide (GLC) ou chromatographie liquide haute performance
(HPLC).
20
En fonction de la matrice alimentaire à analyser,
l'extraction des glucides de bas poids moléculaire dans de
l'éthanol aqueux, généralement 80% (v / v), peut
être souhaitable avant l'analyse. Concernant les polyols, ils sont
généralement déterminés par GLC en utilisant des
dérivés d'acétate d'alditol. Les oligosaccharides peuvent
également être déterminés par des méthodes
GLC ou HPLC. Ces méthodes fonctionnent bien pour les préparations
purifiées, mais dans les aliments ou régimes complexes,
l'hydrolyse enzymatique et la détermination des monosaccharides
libérés sont une alternative pour une détermination
spécifique. Quand à l'analyse quantitative de l'amidon dans les
aliments, la plupart des méthodes actuelles est basée sur la
dégradation enzymatique et la détermination spécifique du
glucose libéré (Schlienger, 2014).
I-4.1.2. Protéines
? Définition et rôle des
protéines
Les protéines sont des nutriments alimentaires qui
fournissent les acides aminés (AA) nécessaires à la
couverture des besoins protéiques de l'organisme (Schlienger,
2014). Elles jouent un rôle structural et participent au
renouvellement des tissus musculaires, des phanères (cheveux, ongles,
poils), de la matrice osseuse, de la peau, etc. Elles participent
également à de nombreux processus physiologiques, par exemple
sous la forme d'enzymes digestives, d'hémoglobine, d'hormones, de
récepteurs ou d'immunoglobulines (anticorps). Elles constituent, par
ailleurs, l'unique source d'azote de l'organisme (ANSES, 2019;
Rémond, 2019).
Les protéines apportent 4 kcal/g et ont le statut de
macronutriment énergétique. Les acides aminés sont les
substrats de toute synthèse protéique endogène mais ont
également un rôle métabolique complémentaire dans la
mesure où les protéines constituent une réserve
énergétique de nécessité importante et que certains
acides aminés contribuent à l'homéostasie glucosée
en participant à la néoglucogenèse hépatique, voire
à la cétogenèse (Schlienger, 2014).
? Origine et digestion des protéines
alimentaires
Les protéines sont d'origine animale ou
végétale. La qualité des sources alimentaires de
protéines est presque exclusivement définie par leurs
capacités à couvrir les besoins en protéines et en acides
aminés indispensables. Les protéines animales sont relativement
riches en acides aminés indispensables et généralement
plus riches que les protéines végétales. La viande, le
poisson, les oeufs, le lait et les produits laitiers en sont des aliments
riches en protéines.
21
Certaines protéines végétales peuvent
présenter une teneur limitante en certains acides aminés
indispensables, la lysine pour les céréales, et les acides
aminés soufrés pour les légumineuses. Les aliments
végétaux les plus riches en protéines sont ainsi les
graines oléagineuses (cacahuètes, amandes, pistaches, etc.), les
légumineuses et leurs dérivés (tofu, pois chiche,
haricots...) ou encore les céréales (ANSES,
2019).
Chimiquement, les protéines sont définies comme
des chaînes d'acide aminé (AA) dont chacune porte un radical
azoté. Les protéines ingérées sont
digérées grâce à la pepsine gastrique et la trypsine
pancréatique. Transformées en peptides de quelques AA, elles sont
ensuite dégradées en AA et en dipeptides par des protéases
pancréatiques et intestinales. Les AA absorbés parviennent au
foie qui est leur principal site de catabolisme (Schlienger,
2014).
? Méthodes d'identification des protéines
alimentaires
Contrairement aux sucres et aux lipides, les protéines
contiennent de l'azote. Cette propriété est exploitée dans
la méthode de détermination de la teneur en protéines dans
les aliments. La méthode Kjeldahl est la méthode de
référence pour la détermination des protéines dans
les aliments. Il existe deux versions de la méthode qui utilisent le
même principe: la méthode macro-Kjeldahl et la méthode
micro-Kjeldahl. Elles diffèrent seulement par l'appareillage
utilisé et les quantités d'échantillon; la masse
d'échantillon analysée par la méthode macro-Kjeldahl est
environ 5 fois plus élevée que celle analysée par la
méthode micro-Kjeldahl (AOAC, 2011).
Il existe également des techniques basées sur
les propriétés enzymo-colorimétriques des
échantillons. Ces méthodes de dosage permettent de quantifier des
protéines aussi petites que le microgramme. Toute fois, des
précautions sont nécessaires dans l'utilisation du
réactif, car l'intensité de la couleur varie avec la
protéine et n'est pas proportionnelle à la concentration de
protéine (Lowry et al., 1951; EL-Hefnawy et al.,
2014). La méthaode la plus usuelle, est la méthode
Kjedahl.
I-4.1.3. Les lipides
a) Définition et rôle des
lipides
Les lipides (du grec lipos, graisse) sont des
molécules organiques caractérisées par la présence
dans la molécule d'au moins un acide gras. Ils se distinguent par une
propriété physique ; leur insolubilité en milieux aqueux,
à quelques exceptions près, mais, sont solubles dans les solvants
organiques (méthanol, chloroforme, cyclohexane, éther
éthylique, acétone...).
22
Ce sont aussi des molécules soit complètement
apolaires (lipide neutre) ou, bipolaires (molécule amphiphile avec une
tête polaire liée à une chaîne fortement apolaire).
Les lipides jouent divers rôles dans l'organisme des êtres vivants,
notamment celui de réserves intracellulaires d'énergie (environ
40%) (Blavy, 2010) de matériaux de structure (couches
de protection de cellules, composants des membranes biologiques) ; de
précurseurs d'activité biologique (hormones
stéroïdes, médiateurs extracellulaires et messagers
intracellulaires, vitamines liposolubles,...), sensibles à des stimuli
comme celles des photorécepteurs (Hininger-Favier,
2011).
b) Origine et digestion des lipides
alimentaires
L'alimentation apporte quotidiennement différents
lipides et nutriments liposolubles. Ces lipides sont dits d'origine
exogène et sont apportés par les aliments d'origine
végétale (graines de palme, olive, etc.) ou animale (graisses de
dépôt, graisses de lait, graisses des animaux aquatiques). Il
existe aussi des lipides endogènes, qui sont produits au cours du
métabolisme intrinsèque (biosynthèse)
(Hininger-Favier, 2011). Les lipides ont deux origines
endogènes notamment la biosynthèse et le catabolisme. La
biosynthèse se fait selon deux voies ; la voie malonique aboutissant
à la synthèse d'acides gras et la voie isoprenoïde qui
aboutit à la synthèse du cholestérol
(Hininger-Favier, 2011). Cette biosynthèse est
réalisée dans le cytosol des cellules. Dans l'organisme les
triglycérides, situés principalement dans les tissus adipeux,
constituent la forme principale de stockage de l'énergie (ANSES,
2011). Ainsi, en cas de jeûne prolongé,
d'activités physiques intenses ou de stress, leur mobilisation est
favorisée en l'absence de glucose. Ils sont hydrolysés par un
triglycéride lipase pour fournir des acides gras libres et des
2-monoacylglycérol. C'est la lipolyse (David, 2011).
Cette dégradation, peut être considérée comme une
voie secondaire de mise à la disposition de l'organisme d'acides gras
libres (Figure 2). Les produits issus de la digestion des lipides sont les
acides gras.
Les principaux lipides de l'alimentation humaine ou animale ne
sont pas absorbables par l'organisme les seuls assimilables étant les
acides gras libres à chaîne courte, les monoglycérides et
le cholestérol libre. Ainsi l'absorption des acides gras à longue
chaîne (AGLC) est donc un phénomène complexe et est
classiquement décomposée en trois étapes successives
(Figure 3): captage, trafic intracellulaire et contribution à la
synthèse des lipoprotéines. La biodisponibilité des
nutriments lipidiques dépend d'un processus complexe qui est la
digestion par les lipases dans l'estomac puis dans l'intestin, l'absorption par
les entérocytes et le transport vers les cellules utilisatrices. Elle se
fait progressivement sous la dépendance d'enzymes pancréatiques
et des sels biliaires (Couëdelo, 2011).

23
Figure 2: Schéma général du
métabolisme des lipides
Source : (David, 2011)

24
Figure 3: Captage et devenir intraentérocytaire
des acides gras à longue chaîne (AGLC)
L'absorption des AGLC peut se décomposer en quatre
étapes : 1°) la phase luminale qui a lieu dans la couche d'eau non
agitée où les acides gras ionisés (AG-) sont
progressivement protonés (AGH) ; 2°) le captage cellulaire qui se
fait par simple diffusion et diffusion facilité faisant intervenir
différentes protéines : plasma membrane fatty acid-binding
protein (FABPpm); fatty acid transport protein4 (FATP4) ; fatty acid
transporter (FAT/CD36) ; 3°) le trafic intracellulaire avec la I-FABP,
intestinal fatty acid-binding protein, la L-FABP liver fatty acid-binding
protein, les ACS, Acyl-CoA synthétase et l'ACBP, Acyl-CoA-binding
protein ; 4°) la synthèse des lipoprotéines (CM)
Source : Petit et al. (2007).
25
Ces composés simples, une fois obtenus, forment des
micelles en vue d'être absorbés au niveau des entérocytes
du jéjunum. Dans ces derniers, aura lieu à nouveau une
synthèse des triglycérides (Blavy, 2010) qui
seront transportés, avec le cholestérol exogène, à
travers la circulation sanguine par les chylomicrons vers les tissus
périphériques et le foie (Mazière, 2011).
Cette phase de digestion, d'absorption intestinale, du métabolisme
hépatique et des systèmes de transport des lipides jusqu'au
muscle conditionne la quantité et la qualité des lipides
déposés dans les tissus.
c) Méthodes d'identification des lipides
alimentaires
Les lipides sont insolubles dans l'eau et très solubles
dans les solvants organiques, tel que l'éther éthylique. La
plupart des méthodes de dosage des lipides exploitent ces
propriétés physiques pour extraire les lipides des aliments dans
le but de mesurer leur concentration. Il existe plusieurs méthodes de
dosage des lipides regroupant les méthodes à froid telle que
celle de Folch et al. (1957) et les méthodes
d'extraction à chaud (méthode Soxhlet, méthode Goldfisch)
qui sont des méthodes gravimétriques. Il y a également la
méthode Babcock et celle de Mojonnier qui sont des méthodes
volumétriques.
? Méthode Soxhlet
La méthode Soxhlet est la méthode de
référence utilisée pour la détermination de la
matière grasse dans les aliments solides déshydratés.
C'est une méthode gravimétrique, puisque l'échantillon est
pesé au début et la matière grasse à la fin de
l'extraction (Alara et al., 2018). Le principe de la
méthode est que l'aliment solide est pesé puis placé dans
une capsule de cellulose. L'échantillon est extrait en continu par de
l'éther éthylique à ébullition qui dissout
graduellement la matière grasse. Le solvant contenant la matière
grasse retourne dans le ballon par déversements successifs causés
par un effet de siphon dans le coude latéral. Comme seul le solvant peut
s'évaporer de nouveau, la matière grasse s'accumule dans le
ballon jusqu'à ce que l'extraction soit complète. Une fois
l'extraction terminée, l'éther est évaporé,
généralement sur un évaporateur rotatif, et la
matière grasse est pesée.
? Méthode Goldfisch
La méthode Goldfisch (Shinn & Proctor,
2013) est une variante de la méthode Soxhlet (appareillage
différent). C'est une méthode gravimétrique
utilisée pour la détermination de la matière grasse dans
les aliments solides déshydratés. Son principe est basé
sur la pesée de l'aliment solide puis placé dans une capsule de
cellulose ou un contenant poreux d'alundum. L'échantillon est extrait en
continu par de l'éther éthylique à ébullition qui
dissout graduellement la matière grasse. Le solvant contenant la
matière grasse retourne dans un bêcher placé sous le
contenant d'alundum.
26
Comme seul le solvant peut s'évaporer de nouveau, la
matière grasse s'accumule dans le bêcher jusqu'à ce que
l'extraction soit complète. Une fois l'extraction terminée,
l'éther est évaporé et la matière grasse
pesée.
? Méthode Babcock
La méthode Babcock est une méthode officielle
utilisée pour la détermination des lipides dans les produits
laitiers. Cette méthode volumétrique est rapide et peu
coûteuse, mais moins précise que la méthode de
référence Mojonnier. De plus, les résultats obtenus par
cette méthode sont, en moyenne, légèrement plus
élevés que ceux obtenus par la méthode Mojonnier. Le
principe de la méthode Babcock est que le produit laitier pesé
(ou pipetté pour le lait) est dissout dans l'acide sulfurique dont
l'action sert à libérer la matière grasse qui remonte
à la surface de la solution. Par addition d'eau et centrifugation, la
matière grasse est dirigée dans la partie graduée du
butyromètre. Il est mesuré, à une température de
57° C, la hauteur d'une colonne de gras sur une échelle
graduée en pourcentage de matière grasse.
? Méthode Mojonnier
La méthode Mojonnier est la méthode de
référence pour la détermination de la matière
grasse dans les produits laitiers. Cette méthode gravimétrique,
une adaptation de la méthode Roëse-Gotlieb, utilise un appareil
spécial, l'appareil Mojonnier. Dans le principe de cette méthode,
le produit laitier est pesé puis dissout dans la phase aqueuse contenant
de l'hydroxyde d'ammonium et de l'alcool éthylique. La matière
grasse est extraite à l'aide d'un solvant organique immiscible avec
l'eau, composé d'éther éthylique et d'éther de
pétrole. La phase organique est décantée dans un plat, le
solvant évaporé et la matière grasse pesée.
I-4.2. Micronutriments
Diverses substances apportées par l'alimentation sont
nécessaires en faible quantité (mg ou ìg) au bon
fonctionnement des processus qui assurent un état de santé
optimal. Il s'agit des vitamines, des minéraux,
d'oligoéléments et d'autres composés microconstituants
regroupés sous le terme de microconstituants. Leur apport
énergétique est nul ou négligeable et leur rôle est
principalement qualitatif notamment dans la prévention de déficit
fonctionnel (Ferry, 2013). Les vitamines regroupent des
composés « essentiels » très
hétérogènes par leur nature chimique et leur fonction.
Elles sont nécessaires à la mise en oeuvre de nombreux processus
enzymatiques et synthèses.
27
Leur synthèse endogène est ou absente ou
insuffisante (vitamine D), ou nécessite un précurseur
(caroténoïdes pour la vitamine A). Leur carence peut être
à l'origine d'une maladie spécifique. Les vitamines sont
distinguées selon leurs fonctions et selon leur hydrosolubilité
ou leur liposolubilité. Les vitamines liposolubles (A, D, E, K) sont
absorbées avec les autres graisses et sont stockées dans
l'organisme. Leur accumulation dans l'organisme à la suite d'un
surdosage peut être toxique (vitamines A et D). Les vitamines
hydrosolubles (vitamines du complexe B et vitamine C) sont absorbées
plus facilement et éliminées dans les urines lorsque leur
concentration plasmatique s'élève. Leur stockage est
réduit (sauf la vitamine B12) et elles sont réputées non
toxiques (Schlienger, 2014).
Les macroéléments et minéraux dont les
besoins sont extrêmement variables, de l'état de trace
(éléments-trace) à plusieurs centaines de milligrammes
(macrominéraux), ont en commun d'être non organiques. Leur teneur
dans les tissus où ils sont stockés est à l'avenant des
besoins. Un excès d'apport ou de stockage entraîne une
toxicité. Les oligoéléments interviennent dans de nombreux
processus biologiques et enzymatiques. Les plus remarquables sont le fer, le
cuivre, le zinc, l'iode, le fluor, le cobalt, le sélénium, le
manganèse, le molybdène, le chrome, le nickel, le bore,
l'arsenic, le vanadium et bien d'autres. Quand aux macroéléments,
ils regrpouent le Calcium, le Phosphore, le Magnésium, le Potassium et
le Sodium. Toutefois, malgré leur important rôle physiologique
dans l'organisme, une carence totale ou partielle des micronutriments conduit
aux dysfonctionnements métaboliques (Roussel, 2017). En
somme, une alimentation équilibrée couvrant les besoins en
nutriments de l'organisme est nécessaire au bon fonctionnement de
celui-ci. La transformation des aliments en nutriment, leur utilisation voire
leur élimination, fait appel à des organes régulateurs de
la nutrition. Il est essentiel de connaître ces organes pour comprendre
les mécanismes de transformation et d'utilisation des nutriments au sein
de l'organisme.
28
I-5. ORGANES REGULATEURS DE LA NUTRITION
Les aliments, et particulièrement les nutriments mis
à la disposition de l'organisme, ont une relation plus ou moins
étroite avec les organes. Cependant, certains, du fait de leurs
fonctions, sont des indicateurs privilégiés de l'impact de ces
nutriments sur l'état de santé de l'organisme. Ce sont le foie et
les reins, le coeur, la rate etc.
I-5.1. Foie
Le foie est composé d'un large réseau de
sinusoïdes recevant des afférences artérielles, branche de
l'artère hépatique, et des afférences veineuses, branches
de la veine porte (Figure 4) C'est une glande qui a de nombreuses fonctions
métaboliques. Il synthétise le cholestérol, les sels
biliaires et la lécithine. Les sels biliaires et la lécithine
participent à la formation de micelles qui solubilisent le
cholestérol. La bilirubine qui est un produit de dégradation de
l'hémoglobine est conjuguée par les hépatocytes. Le foie
stocke également le glucose sanguin et divers substrats, en particulier
le lactate, le glycérol et l'alanine. Il synthétise et
excrète la bile. Il synthétise de multiples protéines
plasmatiques et des immunoglobulines. Le foie synthétise aussi des
lipides, assure le stockage du fer et de nombreuses vitamines (B12, A, D et K).
Le foie assure encore la fonction d'hématopoïèse. Il assure
la fonction glycogénique par la production du glucose selon les besoins
de l'organisme. Il assure la fonction de néoglucogenèse en
permettant la synthèse de glucose à partir des
protéines.
Le foie est le siège de très nombreuses
activités de transformations biochimiques sur de nombreux corps
endogènes ou exogènes, plus ou moins toxiques pour les rendre en
produits non toxiques. Par conjugaison, il permet l'inactivation et la
solubilisation de nombreuses substances. Par d'autres types de
réactions, il métabolise de nombreux médicaments. Le foie
assure le cycle de l'urée. L'ammoniaque, produit neurotoxique provenant
soit de désaminations métaboliques, soit de désaminations
réalisées par les germes de putréfaction dans le colon, ou
par des bactéries à uréase, est fixé par le cycle
de l'ornithine pour former l'urée, atoxique. Une partie de l'ammoniaque
peut, cependant être fixée par des acides
á-cétoniques et participer à des synthèses
protéiques (Molimart, 1991). Le poids du foie peut
varier et cette variation peut traduire une anomalie anatomo-fonctionnelle.

29
Figure 4: Coupe transversale de foie montrant le lobule
hépatique
Source : Thieriet (1998)
30
I-5.2. Reins
Le néphron est l'unité anatomique et
fonctionnelle du rein (Figure 5). Les reins assurent le maintien du volume
d'eau et de la composition en électrolytes de l'organisme par
l'élimination exacte de la quantité d'eau et
d'électrolytes introduites dans l'organisme. Les reins assurent
l'élimination des produits finals issus de la dégradation des
cellules. Ils assurent également l'élimination des substances
étrangères à l'organisme (toxines, médicaments).
Les reins participent à la régulation de la pression
artérielle systémique, d'une part par le contrôle du volume
plasmatique et d'autre part, ils produisent une enzyme, la rénine, qui
transforme l'angiotensinogène en angiotensine I. Ils assurent deux
fonctions endocrines qui sont, entre autres, la production du métabolite
rénal de la vitamine D, la 1,25(OH)2D3 et
l'érythropoïétine qui régule
l'érythropoïèse. Il assure les fonctions d'épuration
du sang, de résorption des substances nécessaires à
l'organisme, d'excrétion d'ions additionnels au maintien de
l'équilibre acido-basique et d'excrétion dans l'urine des
déchets (Williams, 1994). Le changement du poids des
reins peut traduire une anomalie. L'insuffisance rénale est une
pathologie du rein dont le symptôme caractéristique est la
réduction de la miction (oligurie) accompagnée souvent d'une
protéinurie ou hématurie dans la forme aiguë. Au niveau
physiologique, cette maladie est observable par les niveaux de
créatinine et d'urée plasmatiques qui augmentent
(Williams, 1994).
I-5.3. Coeur
Le coeur (Figure 6) est un muscle creux situé
derrière le sternum, un peu plus à gauche du thorax. Chez les
mammifères, le coeur est divisé en quatre cavités : deux
cavités supérieures, les oreillettes, et deux cavités
inférieures, les ventricules. Les deux oreillettes sont
séparées par une cloison interauriculaire ou septum
interauriculaire ; les deux ventricules sont séparés par une
cloison ventriculaire ou septum interventriculaire. Les deux oreillettes et les
deux ventricules sont juxtaposés de façon à former deux
coeurs (coeur droit et coeur gauche) branchés sur l'appareil
circulatoire (Waugh & Grant, 2006). Le métabolisme
du coeur dépend essentiellement de la disponibilité en
oxygène et en substrats. Une riche vascularisation facilite sa source
d'approvisionnement et la présence de myoglobine en grande
quantité constitue une large réserve d'oxygène. Le
combustible est essentiellement constitué d'acides gras dont la
principale voie d'utilisation dans le myocarde est la P-oxydation
mitochondriale. L'hydrolyse de l'adénosine triphosphate (ATP) fournit
l'énergie nécessaire au travail mécanique du myocarde
(Grynberg, 2001).

31
Figure 5: Coupe histologique d'un
néphron
Source : Slomiankan (2006)

32
Figure 6: Coupe histologique d'un coeur de
rat
Source :
https://codexvirtualis.fr/codex/semaine-11-2018
(consulté en décembre 2019)
33
L'oxydation des acides gras génère une
quantité importante d'ATP, mais coûteuse en oxygène
puisqu'elle consomme 0,177 mole d'oxygène par mole d'ATP produit. En
parallèle, le glucose, qui entre dans la cellule cardiaque, est
transformé en pyruvate par la glycolyse. Dans la mitochondrie, le
pyruvate transformé en acétyl-CoA, par la pyruvate
déshydrogénase (PDH), entre dans le cycle de Krebs pour produire
l'ATP. L'oxydation du glucose est moins couteuse que celle des acides gras
(0,156 mole d'oxygène par mole d'ATP produit). L'hydrolyse de l'ATP
fournit l'énergie nécessaire au travail mécanique du
myocarde (Grynberg, 2001).
I-5.4. Rate
La rate (Figure 7) est un organe abdominal situé sous
le diaphragme et à gauche de l'estomac. Elle pèse environ 200
grammes, pour 12 cm de long, 7 cm de large et 4 cm d'épaisseur en
moyenne chez l'homme. Elle peut se palper parfois lorsqu'elle est
augmentée de volume, auquel cas il s'agirait d'une
splénomégalie, au niveau de l'hypochondre gauche, partie
supérieure gauche de l'abdomen. La rate est un organe lymphoïde,
c'est-à-dire qu'elle stocke les lymphocytes et les monocytes, des
cellules qui assurent la protection de l'organisme (système
immunitaire). En cas d'infection, la rate va libérer dans le sang des
millions de cellules immunitaires qui vont combattre les agents
pathogènes (Waugh & Grant, 2006).
Outre le rôle de stockage des lymphocytes et monocytes,
la rate produit des cellules sanguines au même titre que la moelle
osseuse. Parmi ses fonctions, elle joue un rôle majeur au sein du
système immunitaire, le système de défense de l'organisme,
en fabriquant certaines de ces cellules. C'est d'ailleurs pour cette raison
qu'elle augmente parfois de volume dans les infections ou maladies où
les globules blancs sont en excès. La rate a aussi une fonction de
purification du sang par l'élimination de globules rouges
déficients, de stockage de plaquettes et chez le foetus, de
synthèse des globules du sang. La rate est bien explorée à
l'aide d'une échographie, éventuellement un scanner. La palpation
de la rate est un examen médical réalisé par un
médecin en cas de suspicion de pathologie liée à la rate.
La palpation de la rate permet de déterminer le volume de la rate,
notamment s'il a augmenté (Waugh & Grant, 2006).

34
Figure 7: Structure de la rate
Source:
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Estructurabazo.jpg.
Consulté en décembre 2019.

II-MATERIEL ET METHODES
35
36
II-1. MATERIEL
II-1.1. Matériel biologique
II-1.1.1. Echantillons biologiques
Les échantillons biologiques ont été
composés de thons frais et frits (Katsuwonus pelamis),
d'attiéké (semoule de manioc) frais et du mets « Garba
». Ils ont été achetés dans 10 points de vente
différents, conditionnés dans des glacières et
acheminés au laboratoire pour être analysés. Ils ont servi
aux différents dosages physicochimiques. En outre, les organes foie et
reins des rats, ont été utilisés pour la
réalisation des coupes histologiques.
II-1.1.2. Animaux d'expérience
Le matériel animal (Figure 8) était
constitué d'une part, de 24 rats en pleine croissance de poids moyen
45,01#177;7,63 g, âgés de trois semaines. Ils ont
été utilisés pour l'évaluation des
caractéristiques nutritionnelles du « Garba ».
D'autre part, 6 rats adultes, de poids moyen 150,98#177;3,90 g,
âgés de 13 semaines, ont servi à la détermination
des paramètres glycémiques du plat de « Garba ». Les
animaux étaient de l'espèce Rattus norvegicus de souche
wistar, issus du Laboratoire de Biologie et Santé de UFR Biosciences, de
l'Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, Abidjan (Côte
d'Ivoire).
II-1.1.3. Régimes alimentaires
Les aliments expérimentaux étaient
composés de poudre de poisson, fécule de maïs, sucre,
prémix et d'huile de tournesol pour le régime témoin ou
contrôle, RC) et le régime privé de protéines (Rpp).
Les différents régimes « Garba » (Figure 9)
étaient constitués d'huile de friture du thon (Régime
« Garba » RGf), d'huile non utilisée (Régime «
Garba » RGd), attiéké, thon frit, oignon, piment et de sel
de table. Par ailleurs, du glucose anhydre est utilisé comme aliment de
référence pour les tests glycémiques.

2 cm
37
Figure 8: Modèle de rat utilisé pour la
phase d'expérimentation animale (Rattus norvegicus) Source :
Cliché Koffi Kouadio (2019)

Figure 9: Purée de mets « Garba »
obtenue par broyage Source : Cliché Koffi Kouadio
(2019)
38
II-1.2. Matériel technique
II-1.2.1. Matériel d'enquête
Le matériel utilisé pour la réalisation
de l'enquête était principalement constitué d'appareil
photographique (Samsung model ES80), de questionnaires (Annexe 1) et d'un
système de localisation GPS (Global Positioning System).
II-1.2.2. Matériel d'élevage
Les animmaux sont élevés dans une cage
métabolique (Figure 10) conçue en métal inoxydable. Elle
comportait des loges individuelles avec un dispositif permettant de recueillir
les fèces et les urines séparément. Le petit
matériel d'élevage était composé de mangeoires et
de biberons pour la distribution d'eau et de nourritures.
II-1.2.3. Matériel de dosage biochimique
L'étude physico-chimique des échantillons a
nécessité l'utilisation de plusieurs matériels techniques
(Annexe 2). Un distillateur KJEDAHL (Büchi K-355, Allemagne) a servi au
dosage des protéines, un chromatographe de type 6890N de Agilent
(WATERS), est utilisé pour le profil en acide gras, un four à
moufle (Nabertherm B180, Allemagne) a servi à la détermination
des cendres et un distillateur Soxlhet (Behr Labor-Technick 210227, Allemagne)
est utilisé pour la quantification des lipides totaux.
De plus, un mixer (mélangeur) (ito
electronics®, model HY-912, Germany) a servi à la
transformation du plat de « Garba » en une pâte homogène
contenant les différents ingrédients. Une balance (Denver
instrument modèle SI-4002 Germany) est utilisée pour les
différentes pesées. Une étuve (Thermo scientific VT6060M,
Allemagne) est utilisée pour certains séchages.
Par ailleurs, un kit de glucomètre
(Accu-Chek® Active) (Figure 11) a servi à mesurer le
taux de glucose sanguin des rats lors de l'évaluation des tests de
l'index glycémique du mets « Garba ». Les paramètres
biochimiques sanguins des rats étaient analysés à l'aide
d'un auto-analyseur de marque RAYTO CHEMRAY-120. Les minéraux
sériques étaient également analysés à l'aide
d'un spectrophotomètre automatique de type RAYTO RT 9200. Enfin, un
microtome a été utilisé pour la réalisation des
coupes histologiques et un microscope photonique couplé à un
ordinateur (Figure 12), aservir pour l'observation des différentes
coupes.

B
A
E
C
D
39
Figure 10: Cage métabolique à loges
individualisées pour rats
A: support du biberon, B:
biberon, C: entonnoir, D: mangeoire,
E: godet pour recueillir l'urine Source :
Méité (2013)

Ecran d'affichage de la valeur glycémique
Orifice d'introduction de la bandelette
Zone réactive de la bandelette
Bandelette
2/5
40
Figure 11: Appareil glucomètre utilisé pour
la mesure de la glycémie Source : Cliché Koffi
Kouadio (2019)

A
D
B C
2/5
F
E
41
Figure 12: Dispositif d'observation des coupes
histologiques des organes
A : Ecran d'ordinateur ; B :
Oculaire ; C : Système de transmission
à l'ordinateur ; D : Plaque de montage ; E :
Objectif ; F : Source de lumière
Source : Cliché Koffi Kouadio (2019)
42
II-2. METHODES
II-2.1. Étude sociodémographique des
consommateurs et vendeurs de « Garba » II-2.1.1. Localisation et
justification de la zone d'étude
L'étude a été réalisée dans
le District d'Abidjan (Côte d'Ivoire). La collecte des données
d'enquête sur le « Garba » (Figure 13) a
étét effectuée, à Abobo et Yopougon, deux des 13
communes
du District. Les positions géographiques extrêmes
atteintes sur les sites d'enquête étaient :
? 05°27' N
? 05°20' N
? 004°05' O
? 004°00' O
Le choix de ces communes est basé sur le fait qu'elles
sont les plus peuplées du District
d'Abidjan. En effet, avec une population respective de 1,07
millions et 1,03 millions d'habitants, Yopougon et Abobo sont les plus grandes
communes du pays (INS, 2014). De plus, elles enregistrent le
plus grand nombre de point de vente de « Garba » dans la ville
d'Abidjan (Amandè et al., 2017).
II-2.1.2. Confection du questionnaire
Au total, deux questionnaires (consommateurs et points de
vente), ainsi qu'une fiche annexe au questionnaire point de vente ont
été élaborés. Le questionnaire « point de
vente » abordait les aspects relatifs à l'identification du
responsable du point de vente et d'un ensemble de sous parties relative
à son activité. Le questionnaire « consommateurs »,
quant à lui, était subdivisé en deux parties. L'une
prenait en compte les données sociodémographiques de l'individu
et la seconde traitait des informations relatives à la consommation de
« Garba » et autres aliments de rue. Les deux types de questionnaires
(points de vente et consommateurs) comprenaient des questions ouvertes,
semi-ouvertes et fermées, avec des espaces disponibles pour enregistrer
des alternatives aux options proposées.
II-2.1.3. Préenquête
La préenquête avait pour objectif de tester le
questionnaire. Elle s'est déroulée dans le mois de juin 2016 dans
6 points de vente, dont 3 à Yopougon et 3 à Abobo. À
l'issue de cette préenquête, le questionnaire a été
ajusté et validé.

Source: Open Street Map (OSM)
Conception: Koffi Kouadio Frédéric
Réalisation: Koulaï Peggy
43
Figure 13: Zones de collecte des échantillons de
mets « Garba » Source : Cliché Koffi Kouadio
(2019)
44
II-2.1.4. Echantillonnage
En raison de l'inexistence de base de sondage et du manque
d'information sur la population mère, les points de vente ont
été choisis suivant la méthode d'échantillonnage
non probabiliste (ONU, 2010). Ainsi, les points de vente ayant
fait l'objet d'enquêtes ont été sélectionnés
selon la méthode de l'échantillonnage volontaire et par quotas
(Donald, 2002; ONU, 2010). Cependant, le choix des
consommateurs était basé sur la méthode
d'échantillonnage systématique (Donald, 2002; ONU,
2010). En effet, cette méthode, probabiliste,
nécessitait un écart de 5 individus réservé entre
chaque individu enquêtée. Chaque enquêteur faisait cinq
jours dans un point de vente afin de recueillir les données chez le
vendeur. Par ailleurs, onze (11) consommateurs étaient choisis par jour
dans un point de vente.
II-2.1.5. Collecte de données
La durée totale de la réalisation de
l'enquête était de 69 jours, précédée de cinq
(5) jours (du 2 au 6 Juin 2016) au cours de laquelle les différents
questionnaires ont été testés. Le recueil des
données auprès des consommateurs, s'est effectué du 9 au
13 Juin 2016, puis l'enquête a continué jusqu'au 10 Août
2016, pour les données concernant les vendeurs. La collecte des
données s'est effectuée en deux étapes. La première
concernait les vendeurs et la seconde ciblait les consommateurs de « Garba
». Etant donné l'inexistence en Côte d'Ivoire d'une liste
exhaustive des vendeurs et consommateurs d'aliments de rue et
particulièrement ceux du « Garba » dans la zone
d'étude, aucune base de sondage n'a pu être utilisée.
L'enquête a donc été réalisée selon une
méthode non probabiliste, d'où l'impossibilité de
connaître exactement la probabilité de sélection des
éléments qui composaient la population. Les données
concernant les vendeurs sont recueillies dans 50 points de vente choisis de
manière aléatoire et par quotas, dont 25 à Yopougon et 25
à Abobo. Ainsi, 50 vendeurs sont interrogés en seule fois.
Le questionnaire « point de vente » fournissait des
informations sur les caractéristiques sociodémographiques du
vendeur et sur son activité. Les données sur les consommateurs
sont, quant à elles, collectées dans 10 points de vente, choisis
également de manière aléatoire et par quotas, dont cinq
(5) dans la commune de Yopougon et cinq (5) dans celle d'Abobo. Les guides
d'entretien contenaient des questions liées au comportement des
consommateurs par rapport au mets « Garba ». L'entretien se faisait
face à face, en une seule fois. L'enquête auprès du
consommateur était une enquête de consommation du type «
rappel de 24 heures ». Le questionnaire « consommateurs »
portait sur les données sociodémographiques du consommateur et
sur sa consommation d'aliment de rue. Un total de 547 consommateurs a
été enquêté.
45
II-2.2. Étude de la valeur nutritive du mets
« Garba » et de ses composants
II-2.2.1. Prélèvement et traitement
préliminaire des échantillons
Les échantillons ont été collectés
selon la méthode des boules de neige (Donald, 2002).
Selon cette méthode, les points de collectes des
échantillons sont choisis en fonction des références
proposées par les prémiers cas. Au total, quatre lots
d'échantillons ont été prélevés à
Abobo et Yopougon. Ils étaient composés respectivement de thons
frais (Figure 14), thons frits (Figure 15), attiéké frais (Figure
16) et de mets « Garba » (Figure 17). Chaque lot comportait 10
échantillons. L'espèce de thon utilisée (Figure 18),
était Katsuwonus pelamis (thon listao ou bonite à ventre
rayé), car elle est la plus utilisée par les vendeurs de «
Garba » (N'Cho, 2016 ; Amandè et al.,
2017). Les différents échantillons de chaque lot
ont été séparés à partir de leurs
différents codes lors des achats, puis pesés à l'aide
d'une balance.
Ainsi, les quantités respectives des dix (10) mets
« Garba » échantillonnés chez chaque restaurateur
étaient de 392,21g ; 414,05g ; 478,84g ; 422,75g ; 407,93g ; 467,02g ;
372,96g ; 369,99g ; 385,58g et 396,10g. Concernant l'attiéké
frais, les échantillons prelevées pesaient respectivement 222,86g
; 267,66g ; 286,95g ; 272,51g ; 312,44g ; 250,99g ; 228,61g ; 253,72g et
260,74g. Les quantités de thons frits échantillonnés chez
chaque vendeur étaient de 74,49g ; 64,21g ; 84,97g ; 67,08g ; 83,79g ;
71,73g ; 64,29g ; 54,18g et 68,98g. Quand aux thons frais collectés chez
les vendeurs de « Garba », ils pesaeint respectivement 71,04g ;
62,81g ; 83,57g ; 66,38g ; 81,49g ; 68,63g ; 63,89g ; 73,51g ; 52,78g et
67,18g.
Enfin, les échantillons ont été
broyés à l'aide d'un mixer blinder (ito
electronics®, model HY-912, Germany) pour obtenir une
pâte homogène. Une quantité de 150 g est retirée sur
chaque échantillon de mets « Garba », tandis que 50 g est
prelevé sur chaque échantillon de thons frits, thons frais et
d'attiéké frais. Ces aliquotes sont codés à nouveau
avant les différentes analyses physico-chimiques.

1/3
46
Figure 14: Echantillons de thons frais collectés
pour analyse Source : Cliché Koffi Kouadio
(2019)

3/7
Figure 15: Echantillons de thons frits collectés
pour analyse Source : Cliché Koffi Kouadio
(2019)

1/4
47
Figure 16: Echantillons d'attiéké frais
collectés pour analyse Source : Cliché Koffi
Kouadio (2019)

a
b
c
d
e
f
h
g
2/5
Figure 17: Echantillon de mets « Garba »
collecté pour analyse
a : Cube d'assaisonnement ; b :
Sel de cuisine ; c : Oignons hachés ;
d : Thon frit ; e : huile de friture ;
f : Attiéké (semoule de manioc) ; f :
Piments hachés ; h : Tomates hachées
Source : Cliché Koffi Kouadio (2019)

48
Figure 18: Photographie de thon (Katsuwonus
pelamis), espèce majoritairement utilisée par les vendeurs
de « Garba » (faux thon)
Source : Cliché Koffi Kouadio (2019)
49
II-2.2.2. Analyse physico-chimique des
échantillons
Les analyses physico-chimiques effectuées sur les
différents échantillons ont concerné les teneurs en
matière sèche, l'humidité, les protéines totales,
les cendres et les lipides totaux. Elles étaient effectuées selon
les méthodes décrites par l'AOAC (2011). De
plus, le taux de glucides totaux a été déterminé
selon les formules décrites par Bertrand & Thomas (1910)
et la valeur énergétique est calculée, selon la
formule de Coleman (1970), utilisant les coefficients
d'Atwater & Rosa (1899). Le dosage des minéraux
était effectué selon la norme internationale ISO 6869 de
décembre 2000, par spectrophotométrie d'absorption atomique.
Enfin, un profil en acide gras est effectué sur les échantillons
de thon (thons frais et thons frits) ainsi que ceux des plats de « Garba
». Sur chaque échantillon, les différentes analyses
étaient répétées trois fois.
? Matière sèche et
humidité
Le taux de matière sèche a été
déterminé par la pesée de 10 g d'échantillon (P1)
dans une capsule de poids initial (P0) connu, et séché à
l'étuve à 105 °C pendant 24 h. Après refroidissement,
les capsules contenant les échantillons sont pesées (P2). Les
pourcentages de matière sèche (MS) et d'humidité (Hd) sont
calculés selon les formules suivantes :
MS (%) = X100
|
(1)
|
MS = Matière sèche (%)
Hd = Humidité (%)
P0 = masse de la capsule vide (g)
P1 = masse de l'échantillon (g)
P2 = masse de la capsule et de la matière sèche
(g)
|
Hd = 100 - % MS
|
(2)
|
? Protéines
La teneur en protéines est déterminée
à partir du dosage du taux d'azote total selon la méthode
de KJEDAHL. Il s'est effectué en deux étapes qui
étaient la minéralisation sulfurique et la distillation. Pour la
minéralisation sulfurique, 1 g d'échantillon est
prélevé et mis dans un tube MATRA de 200 ml. Ensuite, 12 ml de
H2SO4 (98 % v/v) et deux comprimés KJEDAHL composés de sulfate de
cuivre (CuSO4) et de sulfate de potassium (K2SO4) sont ajoutés. Les
tubes MATRA sont chauffés à 420 °C sous une hotte, pendant 1
heure, jusqu'à l'obtention d'une coloration vert-claire. Le chauffage
à 420 °C a continué une heure après la
décoloration afin que la destruction des matières organiques soit
complète. La solution est ensuite refroidie puis la distillation suivie
du titrage avec l'acide chlorhydrique (HCl) est réalisée en
portant les tubes MATRA au distillateur.
50
Au cours de la distillation, le sulfate d'ammonium est
décomposé par la soude (0,5 N) et l'ammonium ainsi
libéré est entraîné par la vapeur et titré
à l'aide d'une burette contenant de l'acide chlorhydrique (0,1 N) en
présence d'un indicateur coloré, le rouge de méthyle. Le
titrage est achevé lorsque la solution vire du bleu au rouge. La formule
suivante a été utilisée pour déterminer le
pourcentage d'azote (% N) de l'échantillon analysé :
% N = X 100 (3)
V = volume d'acide chlorhydrique en ml versé pour le
dosage ; Vb = chute de burette pour l'échantillon blanc.
La teneur en protéines (Tprot.) de l'échantillon
a été calculée à partir du pourcentage d'azote
total selon la formule suivante :
Tprot = % N X 6,25 (4)
où 6,25 représente le coefficient de conversion de
l'azote
? Lipides
La détermination de la teneur en lipides ou
matières grasses (MG) des échantillons est réalisée
à
l'aide d'un extracteur soxhlet. Au cours de ce dosage, un
gramme (1g) d'échantillon noté PE, a été introduit
dans une cartouche d'extraction (cartouche de Wattman) insérée
dans l'ampoule d'extraction. Un ballon à fond rond préalablement
pesé (P1) est rempli au 2/3 de son volume avec de l'hexane. Ce ballon
est racolé au reste du système réfrigérant pendant
6 h où la matière grasse est extraite.
Le solvant est récupéré par
évaporation puis le ballon contenant la matière grasse est mis
à séchage à 130 °C pendant 30 min à
l'étuve, ensuite il est refroidi au dessiccateur et pesé pour
obtenir le poids (P2).
% MG = X 100
L'expression des résultats obtenus par le calcul du
pourcentage de la matière grasse est la suivante :
(5)
51
Avec :
MG = matière grasse
P2 = poids du ballon + masse de la matière grasse (g)
sec
P1 = poids du ballon vide (g)
PE = poids de l'échantillon (g)
? Cendres et minéraux
Les échantillons sont mis dans des creusets en porcelaine
de poids vide noté (P0). Le poids
obtenu est noté P3. Ensuite, les creusets sont
placés pendant huit heures dans un four à moufle
réglé à 550 °C. Les creusets sont retirés et
placés dans un dessiccateur. Après refroidissement, les creusets
sont pesés. Les nouveaux poids ainsi obtenus sont notés (P4). Le
pourcentage des cendres par rapport à la matière sèche est
donné par la formule suivante :
Avec :
Pcr = poids du creuset vide
P3 = poids du creuset contenant les échantillons avant la
mise au four
P4 = poids creuset contenant les échantillons
incinérés
Le dosage des minéraux est effectué selon la
norme internationale ISO 6869 de décembre 2000. Aux cendres obtenues
après incinération, d'une masse bien déterminée
d'échantillon, est ajoutés de l'acide chlorhydrique et de l'eau
distillée. Après chauffage du mélange dans un bain marie
bien bouillant jusqu'à dissolution des cendres, de l'eau
distillée a été ajoutée au mélange. A partir
de cette solution, le dosage des différents minéraux (Magnesium,
Fer, Sodium, Potassium, Calcium) est déterminé par
spectrophotométrie d'absorption atomique.
? Glucides totaux
Le pourcentage de glucides totaux a été
déterminé selon les formules décrites par Bertrand
& Thomas (1910) :
(7)
Glucides totaux (%) = 100 - (% humidité + %
protéines +% lipides + % cendres)
52
? Détermination de la valeur
énergétique
La valeur énergétique est déterminée
par calcul, selon la formule de Coleman (1970) utilisant
les coefficients d'Atwater & Rosa (1899).
(8)
VE (calories) = (4x% protéines) + (4x% glucides
totaux) + (9x% lipides)
Avec VE = valeur énergétique
? Analyse de la composition en acides gras des
lipides
La composition en acides gras des échantillons est
déterminée en trois étapes. D'abord les
lipides sont extraits à froid selon la méthode
décrite par Folch et al. (1957). Ensuite, les
esters méthyliques d'acides gras sont obtenus par la méthode de
dérivation en milieu acide d'Ichihara & Fukubayashi
(2010). L'identification des esters méthyliques d'acides gras,
est enfin réalisée à l'aide d'un chromatogramme en phase
gazeuse (CPG) couplé à un spectromètre de masse (SM).
? Extraction des lipides
L'extraction des lipides par la méthode de Folch
et al. (1957) est réalisée à partir de
trois prises
d'essai de 1g de l'échantillon (P0)
préalablement séché et finement broyé. Ils ont
été ensuite introduits dans un erlenmeyer, en présence de
solvants d'extraction (folch) et agité pendant 5 h, à l'aide d'un
agitateur magnétique. Le mélange est centrifugé pendant 10
min avec une centrifugeuse à 3000 trs/min. Après les
différentes extractions, le mélange de solvants contenant les
lipides (le surnageant) est transvasé dans un erlenmeyer et lavé
avec une solution de chlorure de sodium (0,9 %) pour éliminer les
composés non lipidiques. Après le lavage, les systèmes
bi-phasiques sont centrifugés pendant 5 min puis séparés
à l'aide d'une pipette de transfert. Les phases organiques sont
transférées dans des ballons préalablement pesés
(P1), pour être évaporé à l'aide d'un rotavapor.
? Méthylation
La méthylation a débuté par la
préparation du réactif R (stable au réfrigérateur)
composé
d'acide chlorhydrique (HCI) concentré (35 %, m/m)
dilué dans du méthanol. Ensuite, 100 ìL de chaque
échantillon lipidique à méthyler, sont ajoutés
à du toluène, du méthanol et au réactif R dans des
tubes à essai vissés. Le mélange est
homogénéisé au vortex (1 mn) puis, porté au bain
marie à 100 °C pendant 1 h. Après refroidissement, 2 mL
d'hexane et 2 mL d'eau distillée sont ajoutés en vue d'en sortir
les esters méthyliques dans la phase supérieure d'hexane. Ces
derniers sont récupérés avec une pipette de transfert, et
conservés également à -20 °C jusqu'à leurs
analyses.
53
? Analyses chromatographiques
Les profils des esters méthyliques d'acide gras (EMAG)
sont déterminés à l'aide d'un chromatographe de type 6890N
de Agilent (WATERS), équipé d'une colonne capillaire. Il est
couplé à un spectromètre de masse (SM) de type Quattro
microTM GC, Micromass (WATERS) équipé d'une source
à impact électronique. L'hélium est utilisé comme
gaz vecteur (1 mL/min). Initialement, la température du four
était maintenue à 40 °C en isotherme pendant 6 min. Le
gradient thermique du four utilisé était de 40 à 60
°C à 1 °C/min, 60 à 140 °C à 2 °C/min,
puis 140 à 240 °C à 12 °C/min, où la
température est maintenue constante pendant 45 min. L'injection
était de type split avec un ratio de 1:10. Les températures de
l'injecteur (doté d'un passeur automatique) et du détecteur
étaient fixées respectivement à 250 et 230°C. Les
EMAG sont identifiés en tenant compte du temps de rétention de
chaque composé sur la colonne considérée, fourni par les
bibliothèques spectrales NIST 2014.
II-2.3. Études des caractéristiques
nutritionnelles du « Garba » chez le rat en croissance II-2.3.1.
Conduite de l'élevage
II-2.3.1.1. Situation du site expérimental
L'étude est réalisée au Laboratoire de
Biologie et Santé de l'Université Félix
Houphouët-Boigny d'Abidjan (05°20'N 003°59'O). La
température et l'humidité relative au cours de l'essai ont
varié respectivement de 24 à 28 °C et de 80 à 85
%.
II-2.3.1.2. Dispositif expérimental et conduite de
l'essai ? Préparation des régimes
Afin de déterminer les caractéristiques
nutritionnelles et physiologiques du « Garba » authentique chez des
rats, ce mets est comparé à un aliment équilibré
(régime témoin RC) formulé selon les recommandations de
Garcin et al. (1984) (Tableau II). Le régime
équilibré était composé d'amidon de maïs, de
poudre de poisson, d'huile de tournesol, de saccharose, de fibres et de
complément vitaminique. Un second régime comprenant les
mêmes ingrédients, excepté l'ajout de sources de
protéines (poudre de poisson), est également formulé
(Régime Rpp). En outre, deux types de régime « Garba »
sont préparés suivant la source d'huile ajoutée au plat :
le régime « Garba » complété d'huile de friture
(RGf) et le régime « Garba » complété d'huile
non utilisée (RGd). Les différents ingrédients des
régimes « Garba » étaient : attiéké, thon
frit, piment, oignon, huile non utilisée, huile de friture et sel
(Tableau III).
54
Tableau II: Composition du régime témoin
(RC) et du régime privé de protéine (Rpp) en g/kg
d'aliment
|
Régimes
|
|
Ingrédients
|
RC
|
Rpp
|
Poudre de poisson (g)
|
160,02
|
0
|
Fécule de maïs (g)
|
509,98
|
670
|
Sucre (g)
|
270
|
270
|
Prémix (g)
|
1
|
1
|
Agar-agar (g)
|
0
|
0
|
Huile de tournesol (ml)
|
50
|
50
|
Total (g)
|
1000
|
1000
|
*Apport en nutriments en % de matière
sèche
|
|
|
Protéines (%)
|
10,05
|
0
|
Glucides (%)
|
70,85
|
84,62
|
Matières grasses (%)
|
6,29
|
5,33
|
Fibres (%)
|
0,6
|
0,8
|
Energie brute (kcal/100g)
|
421,00
|
421,00
|
*Apport en nutriments déterminé
par calcul. Rpp = régime sans protéines
; RC = régime témoin contenant 10 % de
protéines de poisson.
55
Tableau III: Composition des régimes « Garba
»
|
|
Ingrédients
|
|
Régimes
|
RGf
|
RGd
|
Attiéké (g)
|
750
|
750
|
Poisson (g)
|
100
|
100
|
Huile non utilisée (g)
|
-
|
50
|
Huile de friture (g)
|
50
|
-
|
Oignon (g)
|
17,21
|
17,21
|
Piment (g)
|
16,9
|
16,9
|
Sel (g)
|
5
|
5
|
Total (g)
|
939,11
|
939,11
|
*Apport en nutriments en % de matière
sèche
|
|
Protéines (%)
|
10,08
|
10,08
|
Glucides (%)
|
78,30
|
78,30
|
Matière grasse (%)
|
7,52
|
7,52
|
Fibres (%)
|
0,39
|
0,39
|
Energie (kcal/100g)
|
421,2
|
421,2
|
*Apport en nutriments déterminé
par calcul. RGf = régime « Garba »
complété d'huile de friture ; RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée
56
La préparation des régimes RC et Rpp est
effectuée chaque semaine et conservée à +4°C. Les
différents ingrédients étaient soigneusement
quantifiés puis mélangés à une quantité
d'eau bien précise (1000 ml/kg d'aliment). Le mélange est
porté à feu doux pendant 10 min, puis la purée obtenue est
refroidie, servi et conservée à + 4 °C. Pour ce qui concerne
les régimes « Garba », les plats étaient achetés
chaque jour à 12 heures (heures de consommation massive du « Garba
») dans un même point de vente. Ensuite, les thons frits sont
désossés, les ingrédients sont quantifiés et
l'ensemble est mixé pour obtenir une pâte de « Garba »
homogène contenant les différents ingrédients. Une minute
avant la fin de la mixture, les différentes sources d'huiles sont
mesurées (Figures 19 et 20) et ajoutées à chaque
mélange avant d'être distribué aux animaux. Les
différents régimes formulés étaient iso
protéiques et iso énergétiques avec des teneurs en
matière grasse similaires. Le régime Rpp ne contenait pas de
protéine.
? Conduite de l'essai
Au total quatre (4) lots de six (6) rats (Ratus
norvegicus) en croissance de poids moyen 45,01#177;7,63 g, sont
constitués. Un lot a reçu le régime témoin (RC), le
second a reçu le régime privé de protéine (Rpp).
Les deux autres lots, ont reçu les différents régimes
« Garba » (RGf et RGd).
L'expérimentation a duré 21 jours repartis en
deux phases (la phase d'adaptation des animaux aux cages et la phase de
distribution des régimes). La période de l'essai (21 jours)
était conforme aux tests nutritionnels réalisés chez le
rat, décrits par Adrian & Frangne (1991), au cours
de laquelle les 21 jours sont consacrés à l'évaluation de
la consommation et de la croissance des animaux, tandis que les cinq derniers
jours, pour la période du bilan digestif.
Ainsi, chaque régime expérimental est
attribué aux 4 lots d'animaux comme suit :
- lot 1 a reçu le régime témoin
équilibré (RC),
- lot 2 a reçu le régime privé de
protéine (Rpp),
- lot 3 a reçu le régime « Garba »
complété d'huile de friture (RGf),
- lot 4 a reçu le régime « Garba »
contenant l'huile non utilisée (RGd),
Les régimes étaient préparés sous
forme de purée, afin d'éviter le gaspillage par les animaux
(Garcin et al., 1984). Les animaux étaient
logés individuellement dans des cages à métabolisme et
chacun recevait quotidiennement 30 g d'aliment, et de l'eau à
volonté, à partir de 18 h. Les refus alimentaires étaient
quantifiés chaque jour et l'eau était renouvelée tous les
matins à 8 h. L'heure de distribution des différents
régimes se justifie par le fait que les rats sont des animaux lucifuges
et très actifs la nuit. Le respect des mesures d'hygiène est
assuré par le nettoyage des mangeoires et abreuvoirs tous les jours.
Tous les trois jours, les animaux ont été pesés à
jeun.

a
50 g
b
57
Figure 19: Huile de friture complétée au
mets « Garba »
a: Quantité d'huile de friture
ajoutée au régime RGf, b: Source de l'huile de
friture 50g = 56 ml équivalent de 4 cuillières à
soupes (FAO & INFOODS, 2015) Source : Cliché
Koffi Kouadio (2019)

a
50 g
b
Figure 20: Huile non utilisée
complétée au mets « Garba »
a: Quantité d'huile non utilisée
ajoutée au régime RGd, b: Source de l'huile non
utilisée 50g = 56 ml équivalent de 4 cuillières à
soupes (FAO & INFOODS, 2015)
Source : Cliché Koffi Kouadio (2019)
Concernant la période des bilans (5 derniers jours de
l'essai), les fèces et les urines étaient collectés et
pesés tous les matins à 8 h. A la fin de l'essai, les animaux
sont pesés à jeun à la veille à 16 heures, puis
anesthésiés à l'éthyle uréthane
(Amoikon, 2013) avant d'être sacrifiés.
II-2.3.2. Critères d'étude et analyses
biochimiques
II-2.3.2.1. Mesure de la consommation
? Matières Sèches Totales
Ingérées (MSTI)
La quantité de matière sèche totale
ingérée (MSTI) est déterminée. Elle
représente la quantité totale d'aliment ingéré sous
forme de matières sèches par l'animal durant la période de
l'essai.
(9)
Elle est déterminée par l'expression suivante :
MSTI (g/j) =
Avec :
AI = aliment ingéré
MS = matière sèche de l'aliment
GP (g/j) =
(12)
58
? Protéines Totales Ingérées
(PTI)
Les Protéines totales ingérées
(PTI) représentent la quantité de
protéines alimentaires ingérées durant la durée de
l'expérience et déterminées par l'expression suivante :
PTI (g) = MSTI X (% protéine du
régime)
|
(10)
|
? Lipides totaux ingérés (LTI)
Les lipides totaux ingérés (LTI)
représentent la quantité de lipides alimentaires
ingérés au cours de l'essai et déterminée par
l'expression suivante :
(11)
LTI (g) = MSTI X (% lipide du
régime)
? Gain de poids corporel
La croissance, est exprimée par le gain de poids (GP)
et est obtenue par la différence entre le poids final et le poids
initial et exprimée en gramme par jour (g/j).
? Coefficient d'efficacité alimentaire
(CEA)
Le coefficient d'efficacité alimentaire(CEA), traduit
le rendement avec lequel l'aliment est assimilé. Autrement dit, c'est le
gain de poids favorisé par l'ingestion de 1 g d'aliment. Le CEA est
calculé en faisant le rapport entre le gain de poids (g) et la
quantité de MSTI (g).
(13)
59
? Coefficient d'efficacité protéique
(CEP)
Le coefficient d'efficacité protéique (CEP) est
obtenu en faisant le rapport entre le gain de poids (g) et les PTI (g).
(14)
Il traduit le rendement de l'utilisation des protéines du
régime.
CEP =
II-2.3.2.2. Bilan d'utilisation digestive ou
digestibilité
La digestibilité correspond au pourcentage de
l'ingéré supposé absorbé par la muqueuse parce que
absent du rejet fécal. Il est déterminé à partir du
coefficient d'utilisation digestif (CUD). Il existe le CUD apparent (CUDap) et
le CUD réel (CUDr). La méthode du bilan digestif retenue dans
cette étude est celle appliquée aux constituants azotés et
lipidiques. La digestibilité des protéines ou des lipides,
représente la proportion de protéines ou de lipides alimentaires
ingérés qui est absorbée. Elle est exprimée par le
coefficient d'utilisation digestive apparent (CUDap) et le coefficient
d'utilisation digestive réel (CUDr). Le CUDap représente la
différence entre les quantités de protéines ou de lipides
fécales et les protéines ou lipides alimentaires
rapportées aux protéines ou lipides alimentaires
multipliée par 100.
CUD ap ou Dap = X 100 (15)
CUDap = coefficient d'utilisation digestif apparent I =
protéine ou lipide alimentaire ingéré
F = protéine ou lipide contenu dans les fèces
60
II-2.3.2.3. Prélèvement des
échantillons de sang et dosage des paramètres biochimiques
sanguins et hématologiques
A la fin de l'expérience, à la veille, les rats
sont mis à jeun de 16 heures à 8 heures. Les animaux sont ensuite
sacrifiés et environ 15 mL de sang sont prélevés chez
chaque rat dans deux lots de tubes différents (Les tubes secs et les
tubes contenant des anticoagulants EDTA). Les tubes étaient
préalablement étiquetés en fonction des régimes. Le
sang contenu dans le lot des tubes secs est centrifugé à 3000
trs/min pendant 10 min ; puis, le sérum est
récupéré pour la détermination des
différents paramètres biochimiques sanguins.
II-2.4. Dosage des paramètres biochimiques
sanguins
II-2.4.1. Détermination des métabolites
sériques
Les paramètres biochimiques sériques
déterminés à la fin de l'expérience sont
effectués à l'aide d'un appareil multifonctionnel de marque RAYTO
CHEMRAY-120. Ils ont concerné : les valeurs moyennes de
triglycérides, cholestérol total, cholestérol-HDL,
cholestérol-LDL, acides uriques, créatinine, glycémie,
bilirubine total et conjuguée, urée, protéine totale,
glutamine gama transférase (GGT), aspartate amino transférase
(ASAT), alanine amino transferase (ALAT) et phosphatâte alcaline (PAL).
De plus, le taux de certains minéraux sanguins tels que le sodium (Na),
le potassium (K), le magnésium (Mg), le phosphore (P), le calcium (Ca)
et le fer (Fe) sont également déterminés.
II-2.4.1.1. Triglycérides
C'est le test enzymo-colorimétrique (Young
et al., 1975) qui permet le dosage des triglycérides
circulants du sang. Selon le principe, les triglycérides sont
hydrolysés en glycérol et en acides gras libres. Le
glycérol libéré réagit avec la glycérol
kinase et la glycerol-3-phosphate oxydase pour donner l'eau
oxygénée (H2O2).
II-2.4.1.2. Cholestérol total
Le cholestérol est mesuré après hydrolyse
enzymatique puis oxydation. L'indicateur quinone imine est formé
à partir du peroxyde d'hydrogène et de l'amino 4 antipyrine en
présence de phénol et de peroxydase. La quantité de
quinone imine formée est proportionnelle à la concentration de
cholestérol.
61
II-2.4.1.3. Cholestérol-HDL
Le surnagent obtenu après centrifugation du sang
contient les lipoprotéines de haute densité (HDL) dont le
cholestérol est dosé avec un réactif, la
cholestérol-oxydase. Les chylomicrons et les lipoprotéines de
très faible densité (VLDL) et de faible densité (LDL)
contenus dans l'échantillon sont précipités par addition
d'acide phosphotungstique en présence d'ions magnésium.
II-2.4.1.4. Cholestérol-LDL
Le cholestérol-LDL, est déterminé par
calcul selon la formule décrite par Friedewal et al.
(1972). Elle est calculée à partir de l'expression
suivante :
LDL = CT - HDL - (16)
Avec : LDL=cholestérol-LDL, CT=cholestérol total,
HDL=cholestérol-HDL et TG=triglycéride
II-2.4.1.5. Urée
Le test a été effectué par dosage
cinétique dans lequel le début de la réaction est
linéaire dans un intervalle de temps défini (Kaplan
et al., 1988). L'urée de l'échantillon a
été hydrolysée par l'uréase en ammoniaque et en
dioxyde de carbone. La seconde réaction, catalysée par le
glutamate déshydrogénase, convertit l'ammoniaque et
l'á-cétoglutarate en glutamate et en eau, avec oxydation
simultanée de la nicotinamide-adénine-dinucléotide
réduite en nicotinamide-adénine-dinucléotide. La
décroissance initiale de la densité optique à 340 nm est
proportionnelle à la concentration d'urée dans
l'échantillon.
II-2.4.1.6. Glucose
La glycémie a été
déterminée selon le test enzymo-colorimétrique
(Trinder, 1969 ; Dingeon et al., 1975) basé
sur le principe de l'oxydation du glucose. Le glucose a été
oxydé par la glucose-oxydase pour donner du gluconate et du peroxyde
hydroxyde. Ce dernier sert de substrat à la peroxydase dans une
réaction couplée conduisant à l'oxydation de
l'o-dianisidine en un produit coloré. L'intensité de la
coloration est proportionnelle à la concentration en glucose.
II-2.4.1.7. Créatinine
Le dosage de la créatinine repose sur une
méthode colorimétrique (Henry, 1974) ou le test
cinétique de JAFFE (Kostir & Sonka, 1952). La
créatinine dans une solution alcaline réagit avec le
62
picrate pour former un complexe coloré
jaune-orangé. Le réactif utilisé est la solution d'acide
picrique (17,5 mmol/l) et d'hydroxyde de sodium (0,29 mmol/l). Le produit de la
réaction a été mesuré par un
spectrophotomètre à la longueur d'onde de 492 nm.
Le taux d'augmentation de l'absorbance à 492 nm,
dû à la formation de ce complexe est directement proportionnel
à la concentration de la créatinine dans l'échantillon.
II-2.4.1.8. Acide urique
L'acide urique est le produit final du métabolisme des
purines. La détermination de l'acide urique par la méthode
enzymatique se fait selon les réactions suivantes :
II-2.4.1.9. Bilirubines totales
Le dosage des bilirubines totales est réalisé
par spectrophotométrie. Une des bilirubines conjugués (ou non)
est dosée, et sa quantité est soustraite de celle de la
bilirubine totale pour déterminer la quantité de l'autre.
II-2.4.1.10. Transaminases
Le réactif amino-transférase aspartate (ASAT)
utilise une méthode cinétique enzymatique pour mesurer
l'activité de l'aspartate amino transférase. Au cours de cette
réaction, l'aspartate amino transférase catalyse la
transamination réversible de L-aspartate et de
l'á-cétoglutarate en oxalo-acétate et en L-glutamate.
L'oxalo-acétate est ensuite réduit en malate en présence
de malate déshydrogénase (MDH) avec oxydation simultanée
de la f3-nicotinamide adénine dinucléotide réduite (NADH)
en f3-nicotinamide adénine dinucléotide (NAD). La méthode
enzymatique est utilisée pour la mesure de l'activité de
l'alanine amino-transférase (ALAT). Dans cette réaction, l'ALAT
catalyse le transfert d'un groupe amine de L-alanine en
á-cétoglutarate afin de former du L-glutamate et du pyruvate. Le
lactate déshydrogénase (LDH) catalyse la conversion du pyruvate
en lactate. Dans le même temps, la NADH est oxydée en
NAD+.
II-2.4.1.11. Minéraux
La teneur en sodium, potassium, magnésium, phosphore,
calcium et fer sanguin est déterminée par la méthode
colorimétrique. Le phosphore inorganique présent dans le
sérum ou autres fluides de l'organisme réagit avec le molybdate
de sodium pour former le phospho-molybdate.
Ce dernier est ensuite converti par réduction avec le
1,2 hénylendiamine en molybdène colloïde bleu qui est enfin
déterminé par photométrie. Les concentrations en sodium
sont déterminées selon
63
l'option ISE (option photométrie de flamme).
L'électrode Ion-Sélective (ISE) est un capteur
(sonde) utilisé dans la recherche biochimique et biophysique, où
des mesures de concentration ionique dans un soluté sont exigées,
habituellement sur une base en temps réel.
II-2.4.2. Numération des cellules sanguines
Les échantillons de sang ont été
prélevés dans les tubes contenant un anticoagulant (EDTA) et
utilisés pour déterminer les paramètres
hématologiques et la formule leucocytaire, à l'aide d'un automate
PLC (Beckmann Coulter Act Diff 2) de numération muni d'un système
volumétrique associé à un système
photométrique. Elle a permis le comptage des différentes cellules
sanguines (Leucocytes, Hématies, Hémoglobines,
Hématocrites, Volume Globulaire Moyen (VGM), Teneur Corpusculaire
Moyenne en Hémoglobine (TCMH), Concentration Corpusculaire Moyenne en
Hémoglobine (CCMH), plaquettes, Neutrophiles, Eosinophiles, Basophiles,
Lymphocytes et Monocytes) en 60 secondes.
II-2.4.3. Prélèvement des organes et
mesure de leur paramètres biométrique et leur étude
histologique
II-2.4.3.1. Prélèvement
Après le prélèvement du sang chez les
animaux sacrifiés, il est pratiqué une laparotomie longitudinale
afin d'isoler le coeur, le foie, la rate, les deux reins et la graisse
abdominale. Ces organes sont rincés immédiatement avec une
solution salée glacée (9g/L de NaCl) selon la méthode
décrite par Winter et al. (1994), puis
pesés avant d'être conservés au congélateur pour les
analyses futures. Les reins ainsi qu'un lobe de chaque foie sont
conservés dans des boîtes contenant du formol dilué au
10ème, afin d'effectuer dans la suite du travail des coupes
histologiques. Les poids des organes sont ramenés au pourcentage du
poids de l'animal obtenu pendant la dernière pesée des rats.
II-2.4.3.2. Paramètres biométriques
Les organes régulateurs de la nutrition retenus pour
cette étude, ont concerné les reins, le foie, la rate et le
coeur. Les poids de ces organes sont ramenés au pourcentage du poids des
animaux obtenu pendant la dernière pesée. Le poids relatif des
organes est obtenu à partir de la formule suivante :
(17)
Poids de l'organe (% PC) = X 100
PC=poids corporel
64
II-2.4.3.3.Paramètres histologiques ? Technique de
montage
La technique utilisée pour l'histologie, est celle
décrite par Martoja & Martoja (1967), à
l'hématoxiline et éosine. Elle commence par la préparation
des organes prélevés jusqu'à leur observation. Les organes
(foies et reins) sont retirés des boîtes où ils
étaient conservés dans du formol 10 % pendant une semaine. Une
coupe longitidunale est effectuée sur chacun d'eux. Chaque coupe est
déposée sur une cassette préalablement codée en
fonction des différents lots. Les tissus hépatiques et
rénaux sont ensuite fixés dans du bain acqueux, puis une
déshydratation des pièces de foie et de rein est
réalisée dans des bains successifs d'alcool à
concentrations croissantes de 70 °, 95 ° et 100 °. Après
l'étape de la déshydration, dans les bains successifs d'alcool,
les pièces de foie et de rein sont introduites dans deux bains de
parafines mis à l'étuve à 60 °. Le premier bain a
duré 1 h 30 min et le second 2 h. Des blocs de parafine sont
confectionnés à l'aide des barres de Leucart, puis conserves
à + 4 ° pendant 24 h. Par la suite, des rubans de coupes sont
réalisés à l'aide de microtome (Type Mino) reglé
à 7 microns. Ces rubans sont ensuite déposés sur des lames
gélatinisées pour la fixation. Ces lames sont sechées dans
une étuve à 30 ° pendant 24 h. A la fin du séchage,
il est procédé au déparaffinage par hydratation des lames
dans une batterie contenant deux (2) bains de toluène, trois (3) bains
d'alcool à concentration décroissante (100 °, 95 °, et
75 °) et un (1) bain d'eau distillée.
? Coloration, observation et prise de vue
Deux colorations sont effectuées. La première
à l'hématoxyline de Groat puis rinçage à l'eau
courante, et la deuxième à l'éosine puis rinçage
à l'eau distillée. Une déshydratation des lames dans la
même batterie mais dans le sens contraire (3 bain d'alcool à
concentration croissantes 70 °, 95 ° et 100 °) est
effectuée. Enfin, les lames sont mises en contact avec les lamelles
à l'aide du baume de Canada. Lorsque le montage est terminé, les
différentes coupes sont observées à l'aide d'un microscope
photonique (Olympus BX40) couplé à un ordinateur de bureau de
marque acer avec un grandissement x 100 puis x 400. Les meilleurs
images observées ont été retenues.

65
II-2.5. Études des paramètres
glycémiques du « Garba » chez le rat
II-2.5.1. Conduite expérimentale
Les animaux expérimentaux ont été
composés de six (06) rats adultes (150,98#177;3,90 g) de l'espèce
Ratus norvegicus. Ils étaient logés individuellement
dans des cages métaboliques, dans un environnement à
température ambiante avec un accès libre à la nourriture
et à l'eau. Après trois jours d'adaptation aux conditions
d'élevage, les animaux sont pesés à nouveau, après
un jeûne de 12 h (à jeun la nuit de 20h00 de la veille à 7h
du matin).
II-2.5.2. Détermination de l'index
glycémique
L'index glycémique est déterminé selon le
protocole de Ijarotimi et al. (2015), modifié.
Une quantité de deux gramme (2 g) de glucose anhydre (aliment de
référence), est administré par gavage à chacun des
six (6) rats ayant été mis à jeun pendant 12 h. Le taux de
glucose sanguin est déterminé avant et après ingestion de
l'aliment de référence pendant une durée de deux heures.
Les échantillons sanguins sont prélevés au niveau de la
queue 15 ; 30 ; 45 ; 60 ; 90 et 120 minutes après administration de
l'aliment de référence (glucose anhydre).
Après une période de 5 jours, l'aliment
expérimental (« Garba ») est aussi administré par
gavage à chacun des 6 rats et les échantillons de sang sont
prélevés suivant les mêmes temps. Avant le gavage des rats,
la quantité de « Garba » à prélever est
calculée sur la base de 2 g de glucide digestif contenu dans le plat,
conformément à la quantité de glucose anhydre (aliment de
référence) administré précédemment. La
mesure du taux de glucose sanguin est effectuée à l'aide d'un
glucomètre automatique (Accu-Chek® Active). L'index
glycémique (IG) exprimé en pourcentage (%), est calculé en
divisant l'aire incrémental sous la courbe (ASC) de l'aliment
testé par l'aire incrémentale sous la courbe de l'aliment de
référence (Gibaldi & Perrier, 1982) et en
multipliant le résultat obtenu par 100.
L'IG de chaque rat est ainsi calculé à partir de
sa réponse à l'aliment testé et sa réponse à
l'aliment de référence. L'index glycémique de l'aliment
est obtenu en faisant la moyenne des valeurs obtenues pour chaque rat
(Jenkins et al., 1981; Wolever, 2013). L'expression de
l'index glycémique est :
(18)
IG = Index Glycémique ASC = Aire Sous la Courbe
II-2.5.3. Détermination de la charge
glycémique (CG)
A partir de l'obtention de l'index glycémique, il est
possible de déterminer la charge glycémique (CG) de l'aliment.
Elle est obtenue à partir de la méthode de
(Salmerón et al., 1997) selon la formule
suivante :
66
CG = Charge Glycémique IG = Index Glycémique
II-2.6. Traitement et analyse statistique des
données
Les résultats présentés dans ce document
sont sous forme de tableaux et figures. Les figures sont
réalisées avec les logiciels R version 3.5.1 et xlstat 2014. Ces
logiciels ont été également utilisés pour les
analyses statistiques, le calcul des moyennes et des écart-types.
II-2.6.1. Analyse quantitative des données
L'analyse des variances (ANOVA) suivie du test de Newman-Keuls
(au seuil de 5 %) est utilisée pour comparer et classer les moyennes.
Les moyennes sont toujours suivies de leurs écart-types. Deux moyennes
sont significativement différentes si la probabilité qui
découle des tests statistiques est inférieure ou égale
à 0,05 (P=0,05). Les lettres a, b, c, d, e, etc. en super
script suivent les moyennes issues du test de Newman-Keuls dans les tableaux et
les figures. Enfin le test de Khi2 de Pearson a permis
d'établir les corrélations entre certaines variables.
II-2.6.2. Analyse qualitative des données
Le profil sociodémographique des consommateurs de
« Garba » a été réalisé à l'aide
d'une analyse descriptive simple des données après avoir
défini et créé de nouvelles variables. Un arbre de
classification dichotomique a été effectué sur les
données sociodémographiques en prenant la fréquence de
consommation hebdomadaire du « Garba » comme variable
déterminante. La détermination de la fréquence de
consommation hebdomadaire du « Garba », était basée sur
les variables réponses issues de la question d'enquête : «
Combien de jours par semaine consommez-vous le garba? ». Les
réponses obtenues ont permis d'établir trois fréquences de
consommation hebdomadaire prises comme variable. Ces fréquences
étaient : faible consommation (1 à 2 fois), moyenne consommation
(3 à 4 fois) et forte consommation (5 fois et plus).
67
Une typologie des consommateurs de « Garba » est
ensuite effectuée grâce à une analyse des correspondances
multiples (ACM) sur les données brutes suivies d'une classification
ascendante hiérarchique (CAB) avec un paramétrage standard
(distance euclidienne, méthode de Ward, troncature automatique). Les
données d'entrées de la CAB étaient les coordonnées
des individus pondérées par les pourcentages inerties sur les
axes, non centrés réduites (Duval, 2001). La
typologie des consommateurs est ensuite associée aux données
sociodémographiques afin de réaliser une typologie globale des
consommateurs à l'aide de l'ACM et de la CAB. Les mêmes
traitements sont effectués sur les données concernant les
vendeurs excepté l'arbre de classification.

III-RESULTATS ET DISCUSSION
68
69
III-1. PROFIL SOCIODÉMOGRAPHIQUE DES
CONSOMMATEURS ET VENDEURS DE « GARBA »
III-1.1. Résultats
III-1.1.1. Profil des consommateurs de « Garba
»
III-1.1.1.1. Caractéristiques
sociodémographiques des consommateurs
Les caractéristiques sociodémographiques des
consommateurs de « Garba » sont identifiées et
consignées dans le tableau IV. Les résultats indiquent que la
proportion d'hommes (70,57 %) consommant le « Garba » est plus
élevée que celle des femmes (29,43 %). L'âge moyen des
consommateurs ne diffère pas suivant le sexe (p>0,05). Les hommes ont
un âge moyen (25#177;9 ans) supérieur à celui des femmes
(22#177;7 ans). La majorité des consommateurs de « Garba » ont
un âge compris entre 15 et 30 ans (Figure 21).
Toutes les couches socioprofessionnelles consomment le «
Garba » avec une prédominance des élèves et
étudiants (42,05 %), suivie des travailleurs avec 38,39 %. L'analyse de
la situation familiale des consommateurs montre que ceux-ci sont
majoritairement constitués de célibataires (68,19 %) n'ayant
aucun enfant. Les consommateurs de « Garba », appartiennent
à des religions diverses. La plupart des consommateurs sont des
chrétiens (51,74 %) et des musulmans (35,83 %). De l'analyse de la
fréquence de consommation hebdomadaire des enquêtés, il
ressort que le « Garba » est faiblement consommé (1 à 2
fois par semaine) dans 17,92 % des cas, moyennement consommé (3 à
4 fois par semaine) dans 35,10 % des cas et fortement consommé (5 fois
et plus au cours de la semaine) dans 47,98% des cas.
Le test de corrélation de Khi2 de Pearson,
montre qu'il existe un lien positif (p=0,05), entre l'âge des
consommateurs et leur fréquence de consommation hebdomadaire du «
Garba » (Tableau V). En effet, les enfants consomment fortement le «
Garba » (73 %). Cependant, aucune corrélation (p>0,05) n'est
établie entre le genre et la fréquence de consommation
hebdomadaire du « Garba » (Tableau VI).
70
Tableau IV: Caractéristiques
sociodémographiques des consommateurs de « Garba »
Variables
|
Description des variables
|
Effectifs n = 547
|
Pourcrntage
(%)
|
Sexe
|
Masculin Féminin
|
386
161
|
70,57
29,43
|
|
Adolescent (14 à 20 ans)
|
180
|
32,91
|
Age
|
Adultes (21 ans et plus)
|
344
|
62,89
|
|
Enfant (moins de 14 ans)
|
23
|
4,20
|
|
Travailleurs
|
210
|
38,39
|
|
Elève ou Etudiant
|
230
|
42,05
|
Profession
|
|
|
|
|
Sans profession
|
103
|
18,83
|
|
Retraité
|
4
|
0,73
|
|
Autre religion
|
68
|
12,43
|
Religion
|
Chrétien
|
283
|
51,74
|
|
Musulman
|
196
|
35,83
|
|
Célibataire
|
373
|
68,19
|
Situation
|
En couple avec enfant
|
98
|
17,92
|
familiale
|
En couple sans enfant,
|
27
|
4,94
|
|
Seul(e) avec enfant
|
49
|
8,96
|
Fréquence de
|
Faible consommation (1 à 2 fois dans la semaine)
|
98
|
17,92
|
consommation
|
Moyenne consommation (3 à 4 fois dans la semaine)
|
192
|
35,10
|
hebdomadaire
|
Forte consommation (Plus de 5 fois dans la semaine)
|
257
|
46,98
|
SIP = situation professionnelle, ARE
= appartenance religieuse, SIF = situation familiale,
CONS = fréquence de consommation
71
10 20 30 40 50 60 70
Age(années)
Figure 21: Répartition des consommateurs en
fonction des classes d'âges
72
Tableau V: Interrelation entre la catégorie
d'âge et la fréquence de consommation hebdomadaire du « Garba
»
Fréquence de consommation
|
|
Catégorie d'âge
|
|
hebdomadaire
|
Adolescents
(%)
|
Adultes
(%)
|
Enfants
(%)
|
Faible consommation (1 à 2 fois) Consommation moyenne (3
à 4 fois) Forte consommation (5 fois et plus)
|
12,78
41,67
45, 56
|
21,22
32,85
45,93
|
08,69
17,39
73,91
|
Valeur de Khi2 de Pearson : 14,31; dl=4 ; p=0,0064 ;
corrélation positive (+)
Tableau VI: Interrelation entre le genre et la
fréquence de consommation hebdomadaire du
« Garba »
|
|
|
Fréquence de consommation hebdomadaire
|
Genre
|
|
Hommes
|
Femmes
|
|
(%)
|
(%)
|
Faible consommation (1 à 2 fois)
|
16,84
|
20,50
|
Consommation moyenne (3 à 4 fois)
|
32,90
|
40,37
|
Forte consommation (5 fois et plus)
|
50,26
|
39,13
|
Valeur de Khi2 de Pearson : 5,65 p=0,057 ; pas de
corrélation
73
III-1.1.1.2. Principaux déterminants de la
consommation hebdomadaire du « Garba »
L'analyse de l'arbre de classification avec «
fréquence de consommation hebdomadaire » prise comme variable
dépendante est reprise à la figure 22. Les résultats de
l'analyse montrent que les principales variables déterminantes sont, par
ordre d'importance, la profession (29,7), la religion (20), la situation
familiale (16,7), l'âge (10) et le sexe (8,20).
Les consommateurs sont d'abord divisés en deux noeuds
sur la base de leur âge. Le noeud terminal 1 (NT-1) regroupe les enfants
qui ont pour la plupart une forte fréquence de consommation du «
Garba » (73,91 %). Le premier noeud intermédiaire, comprend les
adolescents et les adultes, dont la majorité (45,80 %) a une forte
consommation du « Garba ». Le premier noeud intermédiaire se
divise ensuite en deux noeuds intermédiaires sur la base du sexe des
consommateurs. Le deuxième noeud intermédiaire est composé
des consommateurs de sexe masculin dont 49,46 % ont une forte consommation du
« Garba ». Ce noeud se divise en deux noeuds terminaux (NT-2 et NT-3)
suivant la situation familiale.
Le NT-2 regroupe les individus qui vivent en couple, avec ou
sans enfant. Ils ont en général, une fréquence de
consommation moyenne du « Garba » (39,08 %). Le NT-3 se constitue de
célibataires sans enfant et des personnes vivant seul(e)s avec enfant.
La majorité de ceux-ci (53,71%) a une fréquence de consommation
forte du « Garba ». Le troisième noeud intermédiaire
est divisé en noeud terminal (NT-4) et en noeud intermédiaire sur
la base de la profession des consommateurs. Le NT-4 renferme les travailleurs
qui ont en général une forte fréquence de consommation du
« Garba » (50,77 %).
Enfin, le quatrième noeud intermédiaire
regroupant les élèves ou étudiants, les retraités
et les sans-professions, se divise en deux noeuds terminaux (NT-5 et NT-6) sur
la base de la situation familiale. Le NT-5 est constitué des personnes
vivant en couple avec ou sans enfant dont la plupart a une faible
fréquence de consommation du « Garba » (66,67 %). Le NT-6 est
formé des célibataires sans enfant ainsi que des personnes qui
vivent seules avec enfant ayant, en général, une fréquence
de consommation moyenne du « Garba » (54,55 %). L'arbre de
classification a une précision de 53,02 %.

NT-2 sif2; sif3 (n=87) 1.(25,29%);
2.(39,08%); 3.(35,63%)
NT-1 age3 (n=23) 1.(08,69%) ; 2.(17,39%)
; 3.(73,91%)
sex1 (n=370)
1.(17,03%); 2.(33,51%);
3.(49,46%)
NT-3 Sif1; sif4 (n=283) 1.(14,49%);
2.(31,80%); 3.(53,71%)
Consommateurs (n=547) 1.(17,91 %) ;
2.(35,10 %) ; 3. (46,98 %)
age1; age2 (n=524)
1.(18,32 %); 2.(35,88 %);
3.(45,80 %)
NT-4 job1 (n=65) 1.(18,46%) ; 2.(30,77%)
; 3.(50,77%)
sex2 (n=154)
1.(21,43%) ; 2.(41,56%) ;
3.(37,01%)
job2; job3; job4 (n=89)
1.(23,59%) ; 2.(49,44%) ;
3.(26,97%)
-age1 = Adolescent
-age2 = Adulte
-age3 = Enfant
-sex1 = Masculin
-sex2 = Féminin
-job1 = Travailleurs
-job2 = Elève ou Etudiant
-job3 = Sans profession
-job4 = Retraité
-sif1 = Célibataire
-sif2 = En couple avec enfant
-sif3 = En couple sans enfant
-sif4 = Seul(e) avec enfant
NT = Noeud Terminal
1 : faible consommation (1 à 2 fois par semaine) ;
|
NT-5
|
|
|
NT-6
|
2 : consommation moyenne (3 et 4 fois par semaine) ;
|
sif3; sif4 (n=12)
|
|
|
sif1; sif2 (n=77)
|
|
1.(66,67%) ; 2.(16,67%)
|
;
|
|
1.(16,88%) ; 2.(54,55%) ;
|
3 : forte consommation (5 fois et plus par semaine)
|
3.(16,67%)
|
|
|
3.(28,57%)
|
74
Figure 22: Arbre de classification avec «
fréquence hebdomadaire de consommation » comme variable
cible
75
III-1.1.1.3. Typologie des consommateurs de «
Garba »
La typologie des consommateurs de « Garba » est
réalisée en prenant en considération toutes les variables
sociodémographiques et la fréquence de consommation hebdomadaire
des enquêtés. L'analyse en correspondances multiples (ACM)
effectuée sur ces variables a permis de déterminer un nuage de
points des individus sur deux axes factoriels (Figure 23). Cette
représentation a permis d'expliquer 69,38 % de l'inertie globale. La
classification ascendante hiérarchique (CAH) effectuée sur la
base des coordonnées des individus, montre que quatre classes (Figure
24) de consommateurs de « Garba » se distinguent par affinité
(classes C1, , C3 et C4). La variance intra-classe est de 0,58 ; 0,38 ; 0,13 et
0, respectivement pour les classes C1, , C3 et C4.
La première division est composée d'une seule
classe (C4). Cette classe représente les individus ayant une
fréquence moyenne de consommation du « Garba » (75 %). Elle
regroupe uniquement les retraités (100 %), vivant en couple avec enfant.
La deuxième division en deux ensembles, semble être liée au
sexe, à la profession, à la religion, à la situation
familiale, et à l'âge (C1, et C3). Elle se divise en deux
catégories, une renfermant la classe C3 et l'autre les classes C1 et .
La classe C3 comprend les travailleurs (100 %) dont 84,28 % sont des adultes
(plus de 21 ans). Ils vivent pour la plupart en couple avec enfant (31,43 %).
Cette classe est composée de consommateurs à forte
fréquence de consommation hebdomadaire du « Garba » (52,86 %).
La deuxième catégorie se divise en deux classes (C1 et ). La
classe C1 regroupe les consommateurs de sexe masculin pour la majorité
(84,47 %). Ils sont, en général, des célibataires (65,05
%) et sans profession (100 %). Cette classe englobe simultanément les
consommateurs à faible (22,33 %), moyenne (37,86 %) et forte (39,81 %)
fréquence de consommation du « Garba ». Enfin, la classe
regroupe essentiellement les élèves et étudiants (100 %)
dont 57,39 % sont des adolescents et 8,70 % des enfants. Ils appartiennent
à la religion chrétienne pour la plupart (64,78 %). Cette classe
renferme, les consommateurs à moyenne (37,39 %) et forte (45,65 %)
fréquence de consommation du « Garba ».
Les résultats révèlent également
que la consommation du « Garba » s'effectue à des moments
privilégiés de la journée (Figure 25). Il est plus
consommé au déjeuner (54,88 %) et au petit déjeuner (30,72
%) contrairement au dîner (9,13 %) ou au goûter (5,27 %) où
la consommation est faible.

76
Figure 23: Graphique symétrique
représentant un nuage des points des variables
sociodémographiques consommateurs de « Garba »
age1=Adolescent ;
age2=Adulte ; age3=Enfant ;
sex1=Masculin ; sex2=Féminin ;
job1=Travailleurs ; job2=Elève ou
Etudiant ; job3=Sans profession ;
job4=Retraité ;
sif1=Célibataire ; sif2=En couple avec
enfant ; sif3=En couple sans enfant ;
sif4=Seul(e) avec enfant ; conso1=faible
consommation (1 à 2 fois par semaine) ;
conso2=consommation moyenne (3 et 4 fois par semaine) ;
conso3=forte consommation (5 fois et plus par semaine)

84,47 % « Hommes »
100 % « Sans professions » 65,05 % «
Célibataires » 45,63 % « Chrétiens » 39,81 %
« Musulmans » 82,52 % « Adultes »
22,33 % « Faible consommation » 37,86 % « Moyenne
consommation » 39,81 % « Forte consommation »
CLASSE 1
103 Individus, soit 18,83 %
66,96 % « Hommes »
100 % « Elèves ou Etudiants »
90,43 % « Célibataires » 64,78 % «
Chrétiens » 57,39 % « Adolescents » 08,70 % «
Enfants » 37,39 % « Moyenne consommation »
45,65 % « Forte consommation »
CLASSE 2
230 Individus, soit 42,05 %
63,81 % « Hommes » 100 % « Travailleurs »
84,28 % «Adultes » 46,67 % « Célibataires » 31,43 %
« En couple avec enfant »
41,90 % « Musulmans » 40,00 % « Chrétiens
»
52,86 % « Forte consommation »
CLASSE 3
210 Individus, soit 38,39 %
50 % « Hommes »
50 % « Femmes »
100 % « Retraités »
100 % « En couple avec
enfant »
75 % « Chrétiens »
100 % « Adultes »
75 % « Moyenne consommation »
CLASSE 4
4 Individus, soit 0,73 %
77
Figure 24: Typologie des consommateurs de « Garba
» (Fréquence des modalités dans chaque groupe)

78
Figure 25: Diagramme représentant les moments
privilégiés de la consommation du « Garba » au cours de
la journée
79
III-1.1.2. Profil des vendeurs de « Garba
»
III-1.1.2.1. Profil sociodémographique des
vendeurs de « Garba »
Le tableau VII, montre les descriptions
sociodémographiques des 50 vendeurs de « Garba » (aliment de
rue) qui ont participé à l'étude. Les résultats
révèlent que la commercialisation de cet aliment de rue est
généralement exercé par les hommes (96 %). Aussi, le
« Garba » est-il vendu en majorité par les adultes (84 %) dont
l'âge se situe entre 25 et 40 ans. De l'analyse du niveau d'étude
des personnes enquêtées, il ressort que la proportion de vendeurs
de « Garba » qui ont reçu une instruction scolaire (54 %) est
plus élevée que ceux des vendeurs qui n'ont jamais
été scolarisés (46 %). Parmi les vendeurs de « Garba
» scolarisés, les niveaux respectifs atteints sont :
Alphabétisation (2 %), Primaire (30 %) et Secondaire (collège ou
lycée, 22 %).
Les résultats relatifs à la situation familiale
montrent que les vendeurs vivant en couple (66 %) sont plus nombreux que les
célibataires (34 %). En outre, seulement 8 % des vendeurs ont plus de
trois enfants. La plupart des vendeurs (60 %) ayant participé à
l'étude, ont déclaré avoir entre 1 et 3 enfants.
Concernant la nationalité des vendeurs, l'étude
révèle que la commercialisation du « Garba » est en
majorité pratiquée par des ressortissants étrangers (78 %)
avec une prédominance des nigériens (64 %) (Figure 26).
Cependant, les résultats révèlent une participation non
négligeable des ivoiriens (22 %) au commerce du mets « Garba
».
80
Tableau VII: Caractéristiques
sociodémographiques des vendeurs de « Garba »
Variables
|
Description des variables
|
Effectifs n = 50
|
Pourcentage
(%)
|
|
Masculin
|
48
|
96,00
|
Sexe
|
|
|
|
|
Féminin
|
2
|
4,00
|
|
Jeunes moins de 25 ans
|
4
|
8,00
|
Age
|
Adultes (25 à 40 ans)
|
42
|
84,00
|
|
Adultes (Plus de 40 ans)
|
4
|
8,00
|
|
Non scolarisé
|
23
|
46,00
|
|
Alphabétisation
|
1
|
2,00
|
Education
|
|
|
|
|
Primaire
|
15
|
30,00
|
|
Secondaire
|
11
|
22,00
|
|
Ivoirien
|
11
|
22,00
|
Nationalité
|
|
|
|
|
Etranger
|
39
|
78,00
|
|
En couple
|
33
|
66,00
|
Situation familiale
|
|
|
|
|
Célibataire
|
17
|
34,00
|
|
Aucun
|
16
|
32,00
|
Nombre d'enfant
|
Un à trois enfants
|
30
|
60,00
|
|
Plus de trois
|
4
|
8,00
|
SEXE = sexe des enquêtés,
EDU = niveau d'éducation, NTL =
nationalité, SIF = situation familiale, GOSS
= nombre d'enfant

81
Figure 26: Répartition des vendeurs de «
Garba » en fonction de la nationalité
82
III-1.1.2.2. Typologie des vendeurs « Garba
»
La typologie des vendeurs de « Garba » (Figure 27)
est réalisée en prenant en considération toutes les
variables sociodémographiques et les raisons du choix de
commercialisation du « Garba ». L'analyse en correspondances
multiples (ACM) effectuée sur ces variables a permis de
déterminer un nuage de points des individus sur deux axes factoriels.
Cette représentation permet d'expliquer 50 % de l'inertie globale. La
classification ascendante hiérarchique réalisée sur la
base des coordonnées des individus, montre que trois classes de vendeur
de « Garba » se distinguent par affinité (classes C1, et
C3).
La première division est composée d'une seule
classe (). Cette classe est constituée uniquement de femmes (100 %) dont
50 % ont plus de 40 ans et plus de trois enfants. La deuxième division
semble être liée au niveau d'étude et à la
nationalité des vendeurs. Elle comporte deux catégories, une
renfermant la classe C1 et l'autre la classe C3. La classe C1 est
composée de vendeurs étrangers (91,67 %) dont 61,11 % sont non
scolarisés. La plupart des individus (83,33 %) de cette classe ont un
âge compris entre 25 et 40 ans. Ils vivent majoritairement en couple
(63,89 %) dont 66,67 % ont entre 1 et 3 enfants. Pour les individus de cette
classe, l'accession au commerce du « Garba » est raisonnée
d'une part, par le fait que cette activité soit un héritage
familial (38,89 %) et d'autre part par défaut (19,44 %) ou par amour
(38,89 %). Quant à la classe C3, elle regroupe les vendeurs qui ont un
niveau d'étude secondaire (91,67 %) ou d'alphabétisation (8,33
%). Ils sont essentiellement constitués des nationaux (58,33 %
ivoiriens) dont 41,67 % sont des célibataires. Les individus de cette
classe commercialisent le « Garba » car, cette activité est
rentable (16,67 %).
III-1.1.2.3. Système de fonctionnement de la
vente du « Garba »
La description du système de commercialisation du
« Garba » en tant qu'aliment de rue montre que la proportion de
vendeurs ayant exercé, entre 5 et 10 ans, ce commerce de « Garba
» (12 %) est plus élevé. Par ailleurs, 80 % des vendeurs ont
déclaré que le financement de cette activité s'est
effectué sur fonds propre. Les analyses révèlent
également que le commerce de « Garba » est une activité
pratiquée tous les jours de la semaine (80 %) et les vendeurs
travaillent plus de 10 heures par jour (72 %). De l'analyse du niveau de
satisfaction des vendeurs par rapport au revenu que rapporte le commerce du
« Garba », il ressort que 58 % des vendeurs sont tout à fait
satisfaits (Tableau VIII).

Classe 2
2 individus soit, 4 %
36 individus soit 72 %
Classe 1
Classe 3
12 individus soit 24 %
100 % « Féminin »
50 % « Adultes (Plus de 40 ans) » 50% « Plus de
trois enfants »
100 % « Masculin»
8,33% « Jeunes moins de 25 ans »
83,33 % « Adultes (25 à 40 ans) »
61,11 % « Non scolarisé »
38,89 % « Primaire »
91,67 % « Etranger »
63,89 % « En couple »
66,67 % « Un à trois enfants »
38,89 % « Accession, héritage familiale »
19,44 % « Accession par défaut »
38,89 % « Accession par amour »
8,33 % « Alphabétisation »
91,67 % « Etude secondaire »
58,33 % « Ivoirien »
41,67 % « Célibataire »
50% « Aucun enfant »
16,67 % « Accession, activité rentable »
83
Figure 27: Typologie des vendeurs de « Garba
» (fréquence des modalités de chaque classe)
84
Tableau VIII: Fonctionnement de la vente du « Garba
» à Abidjan
Variables
|
Description des variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
(%)
|
|
Moins de 5 ans
|
21
|
42,00
|
Nombre d'années d'activité
|
Entre 5 et 10 ans
|
23
|
46,00
|
|
* Plus de 10 ans
|
6
|
12,00
|
|
Fonds propre
|
40
|
80,00
|
|
Crédit ONG
|
1
|
2,00
|
Financement
|
|
|
|
|
Crédit familial
|
7
|
14,00
|
|
Autre
|
2
|
4,00
|
|
Héritage familial
|
16
|
32,00
|
|
Par défaut
|
20
|
40,00
|
Accès à l'activité
|
|
|
|
|
Activité rentable
|
12
|
24,00
|
|
Par amour
|
2
|
4,00
|
|
Moins de 10 heures par jour
|
6
|
12,00
|
Heures d'activité
|
10 heures par jour
|
8
|
16,00
|
|
Plus de 10 heures par jour
|
36
|
72,00
|
|
Six jours
|
10
|
20,00
|
Jour de travail
|
|
|
|
|
Sept jours
|
40
|
80,00
|
|
Pas du tout
|
21
|
42,00
|
Satisfaction du revenu
|
|
|
|
|
Tout à fait
|
29
|
58,00
|
ANN = nombre d'année
d'activité, FIN = Source de financement,
ACC = motif d'accession au commerce de « Garba »,
HEUR = heures de travail, TRAV = jours
de travail, SAT = niveau de satisfaction
85
III-1.2. Discussion
Le « Garba » est fortement consommé par les
hommes. La grande proportion d'homme et la dominance d'individus
célibataires consommateurs de « Garba », corrobore les
résultats des travaux de Hiamey & Hiamey (2018),
qui ont indiqué que 74 % des consommateurs d'aliments de rue au Ghana
sont des hommes et 66 % de célibataires. D'autres auteurs ont
trouvé des résultats similaires (Bendech, 2013; Koffi
et al., 2014; Privitera & Nesci, 2015). Cette grande
proportion d'hommes consommateurs de « Garba », pourrait
s'expliquer par le fait que, hommes et femmes ne se nourrissent pas de la
même manière (Joo et al., 2015). En
effet, les hommes privilégient les aliments simples et rapides à
manger. Cependant, l'étude effectuée par Buscemi et
al. (2011), sur 687 consommateurs d'aliment de rue à
Palerme (Italie), indiquait une prédominance des femmes consommatrices
(53,27 %). Cette différence pourrait être due aux
différences culturelles et culinaires entre Abidjan et Palerme. Les
moyennes d'âge des consommateurs du « Garba », en tant
qu'aliment de rue, restent relativement proches à celles
déterminées par Hiamey & Hiamey (2018), qui
ont indiqué, dans leur travaux plus 68 % des consommateurs de mets de
rue ont un âge compris entre 20 ans et 39 ans.
Le « Garba » est un aliment de rue cuit et
prêt à consommer. Cette situation expliquerait sa forte
consommation par les hommes de plus de 21 ans. La tendance à la
consommation accrue du « Garba » par les individus de plus de 21 ans,
est en accord avec les résultats obtenus par Buscemi et al.
(2011) et celle de Hiamey & Hiamey (2018).
Les consommateurs d'aliments de rue qui ont participé à cette
étude avaient un âge moyen de 37#177;13 ans. Toutefois,
Bendech (2013), ont indiqué qu'au Mali, quel que soit
le statut social, (pauvre, riche, intermédiaire), 80 % des enfants
consomment quotidiennement au moins un aliment de rue. Ainsi, les mets de rue
permettent-ils à plusieurs individus de s'alimenter aisément hors
du domicile (Alimi, 2016). Les rapports de la FAO
(2010) sur l'état de l'insécurité alimentaire
dans le monde ont montré également qu'un nombre important
d'enfants consomment les aliments de rue. Le « Garba » est
consommé par toutes les couches socioprofessionnelles avec une
prédominance des élèves ou étudiants (42,0 %). Des
résultats similaires sont indiqués par la FAO (FAO, 2010
; 2015). En effet, ces rapports ont montré que les
consommateurs d'aliment de rue sont constitués d'une part des individus
de profession intermédiaire, d'ouvriers, de débrouillards et
d'autre part d'enfants, d'étudiants, de cadres et des femmes au
foyers.
86
Dans le contexte de la présente étude, la
fréquence de consommation hebdomadaire pris comme variable
sociodémographique est bien justifié par d'autres études
(Kouakou et al., 2011 ; Koné et al.,
2018). En effet, ces auteurs ont utilisé respectivement
les variables "But de l'élevage" et "Nombre d'animaux", comme variables
sociodémographique pour la réalisation de l'arbre de
classification.
Le noeud terminal 1 montre que la plupart des enfants (73,91
%) ont une forte fréquence de consommation du « Garba » en
tant qu'aliment de rue. Ces résultats sont en accord avec ceux de
Bendech (2013), qui ont indiqué qu'au Mali, 80 % des
enfants consomment quotidiennement les aliments de rue. De même, la forte
fréquence de consommation du « Garba » observée chez
les travailleurs (50,77 %) et les célibataires (53,71 %) (noeuds
terminaux 3 et 4), se justifierait par le fait que les aliments de rue
permettent aux populations des villes de s'alimenter aisément en dehors
du foyer, et à faible coût (Proietti et al.,
2014; Privitera & Nesci, 2015; Alimi, 2016). Cependant, la
faible et moyenne fréquence de consommation observée
respectivement au niveau des noeuds terminaux 2 ; 5 et 6, pourrait être
lié aux préjugés sur la qualité de cet aliment de
rue. En effet, Hiamey & Hiamey (2018), ont montré
que, la connaissance de la qualité des aliments vendus dans la rue,
influencerait le choix et la fréquence de consommation des
consommateurs.
L'identification du profil des consommateurs de « Garba
» par la typologie à l'aide de l'analyse factorielle (ACM suivi de
CAH), a permis de connaître différents groupes selon leur
fréquence de consommation hebdomadaire (faible, moyenne et forte
consommation). Cette approche méthodologique a été
utilisée par plusieurs auteurs pour catégoriser ou classifier des
groupes d'individu (Kouakou et al., 2011; Sabrina, 2016 ;
Koné et al., 2018). En effet, les travaux de
Kouakou (2011) et ceux de Koné et al.
(2018), ont utilisé cette approche pour classifier
respectivement des éleveurs de cobayes (Cavia porcellus) et de
pintades (Numida meleagris). Tandis que Sabrina
(2016), a utilisé en France, cette méthode pour
déterminer sept profils de consommation alimentaire de 2624 adultes
âgés de 18 à 79 ans. Les résultats montrent que sur
les quatre classes déterminées par l'analyse, les classes ( et
C3) englobent le plus grand nombre de consommateurs. Les individus de ces
classes présentent une forte fréquence de consommation
hebdomadaire du « Garba » (plus de 5 fois dans la semaine). Au vu des
caractéristiques sociodémographiques des individus de ces
classes, leur fréquence de consommation de « Garba », en tant
qu'aliment de rue, demeure inquiétante. Plusieurs études ont, en
effet, mis en évidence les risques sanitaires liés à la
consommation des aliments de rue (Rane, 2011; Adjrah et al.,
2013; Mamun et al., 2013; Manguiat & Fang, 2013; Apanga
et al., 2014; Emmanuel-Ikpeme, 2014).
87
De plus, les travaux de Buscemi et al. (2011)
effectuées sur 687 consommateurs à Palerme (Italie),
indiquaient que la consommation d'aliment de rue était liée au
risque de survenue de maladies métaboliques (hypertension,
obésité). Par ailleurs, sachant que ces maladies
métaboliques sont les premières causes de mortalité dans
les pays à revenu intermédiaire comme la Côte d'Ivoire,
importe-t-il de s'assurer que le « Garba », mets de rue
à forte consommation ne constitue pas véritablement un facteur de
risque supplémentaire pour la population. La commercialisation du «
Garba », est majoritairement exercée par les hommes.
Diabaté et al. (2019), ont trouvé des
résultats similaires. En effet, leurs travaux ont montré que 94,6
% des vendeurs de « Garba », étaient des hommes. Des
résultats similaires sont rapportés par Choudhury et
al. (2011) en Inde, Benny-Ollivierra & Badrie (2007)
à Trinidad ainsi que par Muinde & Kuria
(2005), au Kenya. Ces auteurs ont montré que la proportion
d'hommes exerçant la vente d'aliment de rue, était respectivement
de 88 %, 61,7 % et 60 %. Par ailleurs, Privitera & Nesci (2015)
en Italie ont montré que la proportion d'hommes exerçant
la vente d'aliment de rue, était 67 %.
Cependant, d'autres études ont
révélé des résultats contraires. A cet effet,
Muyanja et al. (2011) en Uganda, Chukuezi
(2010) au Nigeria, Donkor et al. (2009) et
Mensah et al. (2002) au Ghana, ont rapporté
que les femmes prédominaient dans la vente des aliments de rue avec des
pourcentages respectifs de 87,6 %, 66,67 %, et 100 %. La grande proportion
d'hommes commercialisant cet aliment de rue pourrait se justifier par le fait
que la vente de « Garba » procure un revenu économique
important qui se situe entre 14677 FCFA et 35714 FCFA par jour (N'Cho,
2016). Aussi, le commerce des aliments de rue occupe-t-il une place
très importante en terme de potentiel d'emploi (Namugumya &
Muyanja, 2011; Proietti et al., 2014; Alimi, 2016). Il
fournit en outre un revenu spécial, en particulier pour les femmes, et
favorise l'accès à une nourriture peu coûteuse accessible
principalement aux groupes de revenu faible dans les villes (Chukuezi,
2010). Ainsi, les hommes en tant que chef de famille pourraient faire
face aux charges de la famille par la vente du « Garba ». L'âge
et le niveau d'étude vendeurs de « Garba » concordent avec les
résultats des travaux de Muyanja et al. (2011)
réalisés sur 225 vendeurs d'aliment de rue en Ouganda
qui indiquaient que 74,6 % des vendeurs avaient un âge compris entre 30
et 40 ans. Ils ont montré, en outre que, 82,7 % des vendeurs ont
reçu une instruction scolaire. De ce fait, avoir un niveau minimum
d'étude scolaire semble très important dans le commerce.
Puisqu'une bonne gestion de vente, requerrait le savoir-faire du vendeur. Le
nombre élevé de vendeurs de « Garba », de
nationalité étrangère, aurait un lien avec le genre
(hommes) exerçant ce commerce.
88
Ces résultats sont corroborés par ceux de
Yéo et al., (2017), qui ont indiqués la
plupart des vendeurs du mets « Garba » sont des ressortissants du
Niger. Par ailleurs, les hommes représenteraient le plus grand nombre de
personnes qui se déplacent d'un pays ou d'un état à
l'autre pour des affaires (Choudhury et al., 2011).
Ainsi, une fois à l'étranger, le type d'affaire n'a plus de
limite quel que soit le secteur d'activité (formel ou informel) pourvu
que cette activité puisse procurer un revenu satisfaisant.
L'analyse de la typologie montre le caractère
particulier du commerce de « Garba » en tant qu'aliment de rue. En
effet, les vendeurs de la classe (C1) la plus importante sont pour la plupart
des hommes vivant en couple et ayant des enfants donc des chefs de
famille (Alves da Silva et al., 2014). Cette
situation montre que le commerce du mets « Garba » est une
activité qui permet de prendre en charge toute une famille en raison des
gains financiers qu'il procure (N'Cho, 2016). Le commerce du
mets « Garba » est assuré majoritairement par les
étrangers. Les motifs d'accession à ce type de commerce de rue
montrent une continuité communautaire de la vente. Toutefois,
l'étude typologique révèle que, si le « Garba »
est vendu principalement par les étrangers, ces dernières
années, les ivoiriens (22 %) s'intéressent à cette
activité. De plus, les femmes pratiquent progressivement la vente du
« Garba ».
Le nombre d'heures consacré à la vente du «
Garba » quotidiennement est comparable aux résultats des travaux
de Alves da Silva et al. (2014) et de
Choudhury et al. (2011) qui ont indiqué
respectivement dans des travaux réalisés au Brésil et en
Ouganda, que les vendeurs d'aliment de rue travaillaient tous les jours de la
semaine et vendent 8 à 12 heures par jour. L'activité de vente
étant libérale, le vendeur détermine volontairement ses
jours et heures de travail. La satisfaction des vendeurs par rapport au revenu
que leur rapporte le commerce du « Garba », corrobore les
données de Proietti et al. (2014) et de
Hill et al. (2019) qui indiquent que le commerce des
aliments de rue procure un revenu satisfaisant pour une fraction de la
population des pays en développement. Ces revenus participeraient
à prendre en charge les dépenses de certaines familles. De plus,
la vente du « Garba » contribuerait au produit intérieur brut
(PIB) du pays, puisque selon Charmes (1998), le commerce des
aliments de rue participe à environ 38 % du PIB des pays africains.
89
Conclusion partielle
Au final, le « Garba » est consommé par
toutes les couches sociodémographiques avec une prédominance des
hommes. Parmi ces derniers, les élèves et étudiants et les
travailleurs sont les plus nombreux. Chez la plupart des consommateurs, une
forte fréquence de consommation hebdomadaire (5 fois et plus) est
observée. Cette forte consommation est liée au sexe, à
l'âge, à la situation familiale, à la profession, à
la grande disponibilité sur le marché et le bon prix du mets
« Garba ». De plus, les enfants constituent une population à
forte fréquence de consommation. Le commerce du « Garba » en
Côte d'Ivoire, est principalement exercé par des individus non
ivoiriens, notamment les ressortissants du Niger. Cette activité est
menée par des hommes adultes dont la plupart est satisfait du revenu que
procure ce commerce. Toutefois, des ivoiriens et même des femmes
s'intéressent à l'heure actuelle, au commerce du « Garba
». Ainsi, au regard du succès du commerce de cet aliment de rue et
de sa forte fréquence de consommation, il serait impérieux
d'étudier sa composition physicochimique et nutritionnelle afin de
garantir la santé des consommateurs et la croissance des enfants.
90
III-2. VALEUR NUTRITIVE DU PLAT DE « GARBA »
III-2.1. Résultats
III-2.1.1. Composition biochimique de
l'attiéké, du thon frit et du plat de « Garba »
Le tableau IX, présente les résultats de la
composition biochimique de l'attiéké, du thon frit et du plat de
« Garba ». Le taux d'humidité du thon frit (59,04#177;1,61 %)
est plus élevé que celui de l'attiéké
(49,22#177;0,31 %) et du plat de « Garba » (49,29#177; 0,96 %). Les
résultats montrent que les teneurs en matières sèches de
l'attiéké frais (50,78#177;0,31 %) et du mets « Garba »
(50,71#177;0,96 %) sont significativement (p=0,05) plus élevées
que celles du thon frit (40,96#177;5,13 %). Par ailleurs, le taux de glucides
du mets « Garba » (30,92#177;1,44 %) est inférieur à
celui de l'attiéké (46,08#177;0,27 %). Le thon frit contient un
taux de glucides significativement (p=0,05) plus faible (10,68#177;3,59 %).
Aussi, les résultats révèlent-ils que la concentration en
acide cyanhydrique de l'attiéké (0,31#177;0,02 mg/100g) est plus
élevée que celle du « Garba » (0,14#177;0.02 mg/100g).
La teneur en lipides du mets « Garba » (7,27#177;0,64 %) est
supérieure, à celles du thon frit (3,78#177;0,42 %) et de
l'attiéké frais (0,94#177;0,06 %). Les résultats montrent
également que la teneur en protéines du thon frit (23,69#177;3,78
%) est supérieure à celle de l'attiéké
(3,04#177;0,39 %) et du « Garba » (9,82#177; 0,23 %). De même,
le thon frit présente un taux de cendre plus élevé
(2,92#177;0,81 %). Enfin, la valeur énergique du mets « Garba
» (228,39#177;8,13 kcal/100g) est supérieure à celle de
l'attiéké (204,94#177;1,20 kcal/100g). La valeur
énergétique du thon frit (171,51#177;5,16 kcal/100g) est
faible.
Les résultats du profil en acide gras (Tableau X),
indiquent que les proportions d'acides gras identifiés dans le thon
frit, le thon frais et le mets « Garba », présentent
des différences significatives (P=0,05). La somme des acides gras
saturés (AGS), contenus dans les acides gras totaux identifiés
dans l'huile du thon frit (45,91#177;17,91 %) est supérieure à
celle déterminée dans l'huile du thon frais (41,70#177;11,00 %)
et du « Garba » (42,55#177;0,76 %). L'acide gras majoritairement
présent est l'acide palmitique (C16:0). Pour ce qui concerne, la somme
des acides gras monoinsaturés (AGMI), le mets « Garba » a le
taux le plus élevé (45,52#177;1,30 %) suivi du thon frit
(34,20#177;23,36 %). En outre, la présence d'acide élaïdique
(C18 :1n-9t), qui est un acide gras trans (AGT), dans l'huile du mets «
Garba » est notée. Sa teneur est de 1,50#177;0,11 % des
acides gras totaux identifiés. La somme des AGMI du thon frais est plus
faible (19,10#177;4,36 %).
91
Tableau IX: Composition biochimique du plat
de « Garba » et ses composants
Paramètres
|
Attiéké frais n = 10
|
Thon (SKJ) frit n = 10
|
Mets « Garba » n = 10
|
Humidité (%)
|
49,22#177;0,31a
|
59,04#177;1,61b
|
49,29#177; 0,96a
|
Matière sèche (%)
|
50,78#177;0,31b
|
40,96#177;5,13a
|
50,71#177;0,96b
|
Glucides (%)
|
46,08#177;0,27c
|
10,68#177;3,59a
|
30,92#177;1,44b
|
HCN (mg/100 g)
|
0,31#177;0,02b
|
-
|
0,14#177;0.02a
|
Lipides (%)
|
0,94#177;0,06a
|
3,78#177;0,42b
|
7,27#177;0,64c
|
Protéines (%)
|
3,04#177;0,39a
|
23,69#177;3,78c
|
9,82#177; 0,23b
|
Cendres (%)
|
0,90#177;0,04a
|
2,92#177;0,81c
|
1,57#177;0,15b
|
Fibres (%)
|
1,73#177;0,12b
|
-
|
0,39#177;0,07a
|
Energie (kcal/100g)
|
204,94#177;1,20b
|
171,51#177;5,16a
|
228,39#177;8,13c
|
L'analyse des variances suivie du test de comparaison
multiples de Newman-Keuls au seuil de 5 %. Les lettres a, b, c, etc.
en super script suivent les moyennes issues du test de classement des
moyennes de Newman-Keuls. Sur la même ligne les moyennes suivies de
lettre différentes sont significativement différentes (p = 0,05).
HCN = acide cyanhydrique, SKJ= skipjack tuna
ou thon listao, n = nombre d'échantillons.
92
Tableau X: Profil en acides gras du thon frais, du thon
frit et du plat de « Garba »
Appellation commune
|
Acides gras
|
Thon frais n=6
|
Thon frit n=6
|
Mets « Garba » n=6
|
Acides gras saturés
|
|
|
|
|
Laurique
|
C12:0
|
nd
|
Nd
|
0,16#177;0,32a
|
Myristique
|
C14:0
|
4,82#177;1,13b
|
0,85#177;0,07a
|
0,62#177;0,16a
|
Pentadécylique
|
C15:0
|
1,07#177;0,09a
|
Nd
|
nd
|
Palmitique
|
C16:0
|
27,15#177;1,44a
|
38,01#177;0,16b
|
37,07#177;1,11b
|
Stéarique
|
C18:0
|
8,37#177;1,19c
|
6,58#177;0,30b
|
4,86#177;0,74a
|
Arachidique
|
0:0
|
0,29#177;0,01a
|
0,47#177;0,02b
|
nd
|
Total (LAGS)
|
|
41,70#177;11,00a
|
45,91#177;17,91b
|
42,55#177;0,76a
|
Acides gras mono-insaturés
|
|
|
|
|
Palmitoléique
|
C16:1n-7
|
4,25#177;1,15b
|
0,58#177;0,01a
|
nd
|
Oléique
|
C18:1n-9
|
10,95#177;1,16a
|
33,62#177;1,15b
|
44,01#177;1,37c
|
Elaidique
|
C18:1n-9t
|
3,09#177;0,89a
|
Nd
|
1,50#177;0,11b
|
Nervonique
|
4:1n-9
|
0,81#177;0,02a
|
Nd
|
nd
|
Total (LAGMI)
|
|
19,10#177;4,36a
|
34,20#177;23,36b
|
45,52#177;1,30c
|
Acides gras polyinsaturés
|
|
|
|
|
Linoléique
|
C18:2n-6
|
1,12#177;0,16a
|
5,15#177;0,65b
|
7,64#177;1,35c
|
Stéaridonique
|
C18:4n-3
|
0,56#177;0,01a
|
Nd
|
nd
|
Nonadécanoique
|
C19:0
|
0,31#177;0,01a
|
Nd
|
nd
|
Paullinique
|
0:1n-7
|
0,40#177;0,01a
|
Nd
|
nd
|
Gadoléique
|
0:1n-9
|
2,32#177;0,12b
|
0,43#177;0,04a
|
nd
|
Arachidonique
|
0:4n-6
|
1,08#177;0,23a
|
Nd
|
nd
|
EPA
|
0:5n-3
|
4,38#177;0,96b
|
0,59#177;0,01a
|
nd
|
DPA
|
2:5n-3
|
0,74#177;0,07a
|
Nd
|
nd
|
DHA
|
2:6n-3
|
16,40#177;6,12c
|
5,29#177;0,37b
|
0,12#177;0,25a
|
Total (LAGPI)
|
|
27,31#177;5,17c
|
11,46#177;2,72b
|
7,77#177;1,21a
|
Les lettres a, b, c, etc. en super script suivent les
moyennes issues du test de classement des moyennes de Newman-Keuls. Sur la
même ligne les moyennes suivies de lettre différentes sont
significativement différentes (p = 0,05). AG = acide
gras, LAGS = somme des acides gras saturés,
LAGMI = somme des acides gras monoinsaturés,
LAGPI = somme des acides gras polyinsaturés, nd
= non déterminé, DHA = acide
docosahexaénoïque, EPA = acide
eicosapentaénoïque, DPA = acide
docosapentaénoïque, n = nombre
d'échantillons prélevés pour la détermination du
profil.
93
Par ailleurs, les résultats révèlent que
la somme des acides gras polyinsaturés (AGPI) contenus dans l'huile du
thon frais (27,31#177;5,17 %) est significativement plus élevée
(P=0,05) que la somme des AGPI contenus dans l'huile du thon frit
(11,46#177;2,72 %) et l'huile du plat de « Garba » (7,77#177;1,21 %).
Il ressort également des résultats que les acides gras
(oméga-3) bénéfiques pour la santé (acide
docosahexaénoïque DHA et acide eicosapentaénoïque EPA),
ont une teneur plus élevée dans l'huile du thon frais
(4,38#177;0,96 % d'EPA et 16,40#177;6,12 % de DHA) que celle du thon frit
(0,59#177;0,01 % d'EPA et 5,29#177;0,37 % de DHA). Le mets « Garba »
contient une faible teneur de DHA (0,12#177;0,25 %). Les résultats du
profil en acide gras révèlent également qu'il y a 18 types
d'acides gras identifiés dans l'huile du thon frais, contre seulement 10
retrouvés après la friture du thon. En outre, l'huile du mets
« Garba » contient seulement 8 types d'acides gras. Les
différents chromatogrammes respectifs du thon frais, du thon frit et du
mets « Garba » (Annexe 3) permettent de visualiser les acides gras
majoritaires dans l'huile des échantillons analysés. Enfin, les
résultats montrent une diminution de 15,85 % des acides gras
polyinsaturés après la friture du thon.
III-2.1.2. Composition minérale de
l'attiéké, du thon frit et du plat de « Garba »
Les résultats de la composition minérale sont
présentés dans le Tableaux XI. Il ressort de l'analyse des
résultats que la teneur en sodium (Na) du thon frit (1670,54#177;677,55
mg/kg) est significativement supérieure (p=0,05) à celle du plat
de « Garba » (899,75#177;123,449 mg/kg) et de l'attiéké
frais (548,39#177;73,60 mg/kg). Cependant, le taux de potassium (K) du mets
« Garba » (1368,52#177;191,99 mg/kg) est plus élevé que
celui du thon frit (801,92#177;117,11 mg/kg) et de l'attiéké
frais (317,76#177;17,30 mg/kg). De même, le « Garba » a le taux
le plus élevé de calcium (Ca) (2504,75#177;283,19 mg/kg). Les
résultats révèlent également que la teneur en
magnésium (Mg) du thon frit est significativement plus
élevée (898,10#177;169,36 mg/kg) que celle du mets « Garba
» (338,06#177;160,38 mg/kg) et de l'attiéké frais
(329,56#177;12,01 mg/kg). Pour ce qui concerne le fer (Fe), le « Garba
» a le taux le plus élevé (132,28#177;9,00 mg/kg)
contrairement au thon frit qui enregistre le taux le plus faible
(31,78#177;2,46 mg/kg).
93
Tableau XI: Composition minérale du plat de «
Garba » et ses composants
Eléments
|
Attiéké frais n = 10
|
Thon (SKJ) frit n = 10
|
Mets « Garba » n = 10
|
Sodium (mg/kg)
|
548,39#177;73,60a
|
1670,54#177;677,55c
|
899,75#177;123,449b
|
Potassium (mg/kg)
|
317,76#177;17,30a
|
801,92#177;117,11b
|
1368,52#177;191,998c
|
Calcium (mg/kg)
|
433,52#177;52,19a
|
1141,80#177;105,36b
|
2504,75#177;283,1972c
|
Magnesium (mg/kg)
|
329,56#177;12,01a
|
898,10#177;169,36c
|
338,06#177;160,388b
|
Fer (mg/kg)
|
121,43#177;112,68a
|
31,78#177;2,46b
|
132,28#177;9,008a
|
L'analyse des variances suivie du test de comparaison
multiples de Newman-Keuls au seuil de 5 %. Les lettres a, b, c, etc.
en super script suivent les moyennes issues du test de classement des
moyennes de Newman-Keuls. Sur la même ligne les moyennes suivies de
lettre différentes sont significativement différentes (p = 0,05).
Ca = calcium, Fe = Fer, K =
Potassium, Mg = magnésium, Na =
sodium, SKJ= skipjack tuna ou thon listaoHCN
= acide cyanhydrique, Ca = calcium, Fe
= Fer, K = Potassium, Mg =
magnésium, Na = sodium, SKJ= skipjack
tuna ou thon listao, n = nombre d'échantillons.
94
III-2.2. Discussion
Le mets « Garba » et l'attiéké frais
seul, sont plus riches en glucides par rapport au thon frit. Les teneurs
moyennes déterminées sont relativement proches de ceux
identifiés par Yao et al. (2015) sur des
échantillons d'attiéké frais collectés à
Abidjan. En effet, ces auteurs ont montré que l'attiéké
frais contenait 49,13#177;0,7 % de glucides et 51,8#177;0,85 % de
matière sèche. Ces mets sont préparés à
partir de tubercule de manioc qui est un féculent très riche en
hydrates de carbone. Ainsi, les mets dérivés ont une très
forte teneur en glucides. Cependant, les teneurs en glucides totaux
déterminés dans la présente étude, diffèrent
de celles de Gbané et al. (2012), qui ont
trouvé 63,47 % de glucides dans des échantillons de plat de
« Garba » et de Yéboué et al. (2017)
qui ont obtenu 96,10 % de glucides dans l'attiéké frais.
Ces différences obsevées peuvent s'expliquer par le fait que le
processus de fabrication de l'attiéké du mets « Garba »
requiert moins d'attention. Ainsi, certaines étapes telles que la
fermentation, le séchage sont précipitées
(Assanvon et al., 2016).
La teneur moyenne en acide cyanhydrique (HCN) du plat de
« Garba » et d'attiéké frais de la présente
étude sont plus faibles que ceux trouvés par Yao et
al. (2015) dans l'attiéké (0,47 mg/100g). La faible
teneur en HCN obtenue, est dûe au fait que l'eau qui s'écoule lors
du pressage du manioc broyé permet d'éliminer 90 % de l'HCN du
manioc (Iwuoha & Ubeng, 2013; Modesto et al.,
2019). En outre, Ojo et al (2013), ont
découvert que la fermentation du manioc permet d'éliminer le HCN
dans le fufu, qui est une pâte préparée avec la farine de
manioc fermenté. Ainsi, le risque d'intoxication que peut induire le
cyanure présent dans le manioc est moindre car la teneur en acide
cyanhydrique déterminée est inférieure à la valeur
standard de 1 mg/100 g recommandée par la FAO
(2019).
Le mets « Garba » a une teneur en lipides
supérieure à celle de l'attiéké frais et du thon
frit. Cette forte teneur en lipides du plat de « Garba » est le
résultat de sa composition, qui est un mélange
d'attiéké, de poisson frit, et d'huile de friture. Toutefois,
Gbané et al. (2012), ont trouvé des
teneurs en lipide du « Garba » (21,01 %), supérieures à
celles de la présente étude. Cette différence
observée peut s'expliquer par les conditions de
prélèvement des échantillons. En effet, l'huile est
ajoutée au mets « Garba » de façon volontaire. Ainsi,
une quantité importante peut être ajoutée d'un plat
à l'autre. Les protéines du mets « Garba » sont
supérieures à celles de l'attiéké frais grâce
à la présence du thon dans le plat. Des résultats
comparables sont obtenus par Gbané et al. (2012)
qui ont trouvé 10,47 % de protéines sur des
échantillons de mets « Garba ». Les teneurs en
protéines du thon frit obtenues dans la présente étude,
sont similaires aux résultats des travaux de Nurjanah et
al. (2015). L'ajout du thon au « Garba » constitue une
voie d'enrichissement protéique et d'équilibre du plat.
95
En effet, dans une optique d'enrichissement, Essia
et al. (2003) ont entrepris des travaux de fortification de
l'attiéké avec des levures susceptibles d'augmenter les teneurs
en protéines (jusqu'à 10,5 %) et en cendres, sans affecter
significativement les qualités organoleptiques.
La forte teneur en hydrate de carbone, complétée
de source de protéines (thon frit) et de lipides (huile de friture),
fait du « Garba » un aliment à valeur
énergétique plus élevée que l'attiéké
frais et le thon frit. Cependant, la valeur énergétique du mets
« Garba » déterminée dans la présente
étude, est inférieure à celle déterminée par
Gbané et al. (2012) sur des
échantillons de « Garba » (483,75 kcal/100g). La forte teneur
en glucide (63,47 %) et lipides (21,01 %), obtenue dans les travaux de
Gbané et al. (2012), justifie la
différence de la valeur énergétique avec celle de la
présente étude. Le mets « Garba » et le thon frit sont
plus riches en sodium (Na) et en potassium (K) que l'attiéké
frais. Ces résultats diffèrent de ceux des travaux de
Nurjanah et al. (2015), qui ont rapporté des
teneurs de potassium (K) (8316,22#177;141,55 ppm) dans le thon frit. De plus,
Yéboué et al. (2017) ont obtenu des
teneurs de potassium (K) de 47,22#177;0,76 mg/100 g dans
l'attiéké.
La forte teneur en sodium du thon frit, est liée
à la saumure utilisée pour conserver les thons lors des
opérations de pêche en haute mer. De plus, le faux thon
utilisé par les vendeurs de « Garba », est constituée
de la fraction de thon rejetée par les industries de transformation de
thon, parce que trop salé (Monin et al.,
2017). Par ailleurs, la forte teneur en sodium (Na)
déterminée dans le plat de « Garba », est due d'une
part, à l'ajout de sel de cuisine lors du processus de
préparation de l'attiéké et d'autre part, à
l'assaisonnement du plat avant sa consommation (ajout de sel de cuisine et de
bouillons d'assaisonnement). L'apport en sodium est certes, indispensable aux
fonctions normales de l'organisme ; cependant, il peut être
préjudiciable s'il est pris au-delà des besoins alimentaires. En
effet, une consommation excessive de sel peut provoquer le développement
de l'hypertension et des maladies cardiovasculaires. Mais, le sel est reconnu
également comme un modulateur potentiel des maladies inflammatoires et
auto-immunes par ses effets directs et indirects sur les cellules immunitaires
(Wilck et al., 2019). Le thon frais présente
un meilleur profil lipidique par rapport au thon frit. La friture
entraîne la perte importante des acides gras présents dans l'huile
du thon frais. De plus, une augmentation des acides gras saturés (AGS)
et monoinsaturés (AGMI) est observée au détriment d'une
baisse des acides gras polyinsaturés (AGPI). Concernant les acides gras
bénéfiques pour la santé, notamment, l'acide
docosahexaénoïque (DHA) et l'acide eicosapentaénoïque
(EPA), une perte significative est constatée après la friture du
thon.
96
Des résultats similaires ont été
observés par Nurjanah et al. (2015) sur des
thons de l'espèce SKJ en Indonésie. Ces auteurs ont montré
que sur 30 types d'acides gras présents dans le thon frais, seulement 25
types sont obtenus après la friture. D'autres auteurs ont montré
également que les acides gras bénéfiques pour la
santé (EPA et DHA) diminuent respectivement de 70 à 85 %
après friture du thon (Nimish et al., 2010).
Ainsi, la friture du thon (faux thon) utilisé dans le « Garba
» entraîne aussi une perte importante des acides gras
(oméga-3) bénéfiques pour la santé des
consommateurs. Ces acides gras, indispensables, sont beaucoup plus
présents dans le thon frais (Mahaliyana et al.,
2015). Ils sont dénaturés par la chaleur de la
cuisson. Le profil en acide gras du mets « Garba »
révèle une forte proportion des AGS et AGMI contrairement aux
AGPI. La forte proportion des AGS et AGMI indique que le « Garba » ne
reflète pas un bon profil lipidique bénéfique pour la
santé du consommateur. En effet, plusieurs auteurs ont mis en
évidence l'implication des AGS dans la survenue de maladies
métaboliques (Medei et al., 2010). La
présence d'acides gras trans (C18 :1n-9t) identifiés dans le mets
proviendrait de l'huile de friture ajoutée comme ingrédient
(Ibrahim et al., 2017).
En effet, les investigations de Diabaté et
al. (2018), ont montré que la plupart des vendeurs du mets
« Garba » adoptent des pratiques de friture du thon qui constituent
une source potentielle de production de composés
néoformés. Les teneurs en composés néoformés
de ces huiles de friture de thon (25 % à plus de 75 %)
dépassaient largement celles fixées par la réglementation
formelle européenne, selon le décret n° 86-857 du 18 juillet
1986, relative au bon usage des matières grasses et huiles comestibles,
qui recommande un taux inférieur ou égal à 25 %
(Légifrance, 1986). De plus, selon Fang et
al. (2013), lorsque l'huile est utilisée à
plusieurs reprises pour la friture, sa composition nutritionnelle change.
Notamment ses éléments lipidiques, protéiniques, ses
minéraux, ses vitamines et les antioxydants. Ainsi, la présence
d'acide gras trans (AGT) dans le mets « Garba », demeure
inquiétante pour la santé des consommateurs puisque, des
études ont mis en évidence un lien entre la consommation d'AGT et
la survenue de maladies cardiovasculaires (OMS, 2018; Diabate et
al., 2019).
97
Conclusion partielle
Le mets « Garba » est riche en énergie,
glucides, protéines et lipides avec une faible teneur en acide
cyanhydrique. Sa composition en minéraux montre que les teneurs en
calcium, en potassium et en sodium sont les plus élevées. Les
teneurs en nutriments du mets « Garba » sont relativement
liées à celles de ses composants majeurs (attiéké,
thon frit et huile). La friture du thon entraîne plus de deux fois la
perte des AGPI (EPA et DHA) bénéfiques pour la santé. Le
processus de préparation du mets « Garba », altère donc
sa qualité biochimique. Notamment, la composition en acide gras. Le
« Garba »est pauvre en acide gras polyinsaturés (AGPI)
bénéfique pour la santé. Il contient également des
acides gras trans (composés nocifs pour santé). Ainsi,
bien que le « Garba » soit un mets énergétique, il
pourrait présenter un potentiel risque de santé chez les
consommateurs. Au regard de sa teneur en glucides, du profil lipidique
déséquilibré et de la présence de composés
nocifs, dans le mets « Garba », il est nécessaire
d'évaluer l'effet de sa consommation sur les caractéristiques
nutritionnelles et les paramètres glycémiques chez le rat.
98
III-3. EFFET DE LA CONSOMMATION DU « GARBA »
SUR LES CARACTÉRISTIQUES NUTRITIONNELLES, LA BIOMÉTRIE ET
L'HISTOLOGIE DES ORGANES CHEZ LES RATS
III-3.1. Résultats
III-3.1.1. Caractéristiques nutritionnelles du
« Garba » chez le rat
III-3.1.1.1. Effet de la consommation du « Garba
» sur la croissance chez les rats
L'évolution pondérale des rats est
représentée dans la figure 28. Après 21 jours
d'expérience, la courbe de croissance des rats nourris avec le
régime « Garba » contenant de l'huile de friture (RGf) ou le
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée (RGd), est nettement en dessous de celle des rats qui ont
reçu le régime témoin (RC). Au cours des trois premiers
jours de l'expérience, toutes les courbes évoluent pratiquement
dans le même sens. A partir du troisième jour les rats soumis au
régime sans protéine (Rpp) perdent du poids jusqu'à la fin
de l'essai. Les rats soumis aux régimes expérimentaux (RGf et
RGd) montrent une croissance continue des courbes sur toute la période
de l'essai. Quoique cette croissance des rats soit inférieure à
celle des animaux témoins.
III-3.1.1.2. Effet de la consommation du « Garba
» sur les valeurs moyennes des caractéristiques nutritionnelles
chez les rats
Le tableau XII, présente les valeurs moyennes des
caractéristiques nutritionnelles des rats nourris avec les
différents régimes. Les coefficients d'utilisation digestive
apparente (CUDapprot) et réel (CUDrprot) des protéines des rats
soumis aux régimes expérimentaux (RGf et RGd), ne
présentent aucune différence significative (p>0,05) avec ceux
des rats nourris au régime témoin (RC).
Cependant, les valeurs moyennes du gain de poids corporel
(GPC), de la matière sèche totale ingérée (MSTI),
des protéines totales ingérées (PTI), des lipides totaux
ingérés (LTI), du coefficient d'efficacité alimentaire
(CEA), du coefficient d'efficacité protéique (CEP) et du
coefficient d'utilisation digestive apparente des lipides (CUDaplip) sont
significativement différentes (p=0,05). Les valeurs moyennes du GPC des
rats nourris avec le régime « Garba » complété
d'huile de friture [RGf] (1,54#177;0,89 g) et du régime « Garba
» contenant de l'huile non utilisée [RGd] (1,51#177;0,53 g) sont
inférieures à celles des rats soumis au régime
témoin RC (2,39#177;0,88 g).
1 2 0 1 0 0 8
0 6 0 4 0
|
|
|
0 3 6 9 1 2 1 5 1 8 2 1
Durée d e
l'expérience
|
(Jours)
R C R G f R G d R P
P
|
99
Figure 28: Evolution du poids des rats soumis à
différents régimes à base
d'attiéké
Rpp = Régime sans protéine
; RC = Régime témoin équilibré ;
RGf = Régime « Garba » additionné
d'huile de friture, RGd = régime « Garba »
complété d'huile non utilisée
100
Tableau XII: Valeur moyenne des caractéristiques
nutritionnelles des rats
|
|
Régimes alimentaires
|
|
Paramètres
|
RC
|
RGf
|
RGd
|
Rpp
|
|
n = 6
|
n = 6
|
n = 6
|
n = 6
|
Poids initial (g)
|
44,89#177;6,02a
|
44,95#177;9,26a
|
45,58#177;8,63a
|
44,66#177;7,96a
|
Poids final (g)
|
95,03#177;18,71c
|
77,30#177;12,39b
|
77,20#177;9,63b
|
31,01#177;2,34a
|
GPC(g)
|
2,39#177;0,88c
|
1,54#177;0,89b
|
1,51#177;0,53b
|
-1,24#177;0,77a
|
MSTI (g)
|
9,40#177;1,97c
|
8,55#177;2,00b
|
9,41#177;1,82c
|
2,11#177;0,51a
|
PTI (g)
|
0,94#177;0,20b
|
0,84#177;0,20a
|
0,92#177;0,18b
|
-
|
LTI (g)
|
0,59#177;0,17b
|
0,62#177;0,19b
|
0,68#177;0,18c
|
0,11#177;0,04a
|
CEP
|
0,25#177;0,09c
|
1,83#177;1,06b
|
0,16#177;0,06a
|
-
|
CEA
|
0,25#177;0,08c
|
0,17#177;0,10b
|
0,16#177;0,05b
|
-0,62#177;0,44a
|
CUDapprot
|
90,91#177;0,77a
|
91,57#177;1,14a
|
92,57#177;0,68a
|
-
|
CUDrprot
|
98,00#177;0,77a
|
99,50#177;1,14a
|
99,77#177;0,68a
|
-
|
CUDaplip
|
70,96#177;11,78b
|
59,29#177;20,27a
|
70,44#177;7,61b
|
-
|
L'analyse des variances suivie du test de comparaison
multiples de Newman-Keuls au seuil de 5 %. Les lettres a, b, c, etc.
en super script suivent les moyennes issues du test de classement des
moyennes de Newman-Keuls. Sur la même ligne les moyennes suivies de
lettre différentes sont significativement différentes (p = 0,05).
Rpp = Régime sans protéine ; RC
= Régime témoin équilibré ; RGf =
Régime « Garba » additionné d'huile de friture ;
RGd = régime « Garba » additionné
d'huile non utilisée ; MSTI = matière
sèche totale ingérée ; PTI =
protéine totale ingérée ; LTI = Lipide
total ingéré ; GPC = Gain de poids corporel ;
CEA = Coefficient d'efficacité alimentaire ;
CEP = Coefficient d'efficacité protéique ;
n = nombre de rats par régime, CUDapprot
= Coefficient d'utilisation digestive protéique apparent ;
CUDrprot = Coefficient d'utilisation digestive
protéique réel; CUDaplip = Coefficient
d'utilisation digestive lipidique apparent.
101
Les valeurs moyennes de MSTI des rats alimentés avec
régime RGf (8,55#177;2,00 g) sont moindres que celles des rats nourris
au régime témoin (9,40#177;1,97 g) ou au régime RGd
(9,41#177;1,82 g). Aussi, les valeurs moyennes des PTI des rats nourris au
régime RGf (0,84#177;0,20 g) sont-elles plus faibles que celles des rats
alimentés au régime témoin (0,94#177;0,20 g). Les valeurs
moyennes des lipides totaux ingérés (LTI) par les rats nourris
aux régimes RGf (0,62#177;0,19 g) ou RGd (0,68#177;0,18 g), sont plus
élevées que celles les rats soumis au régime témoin
(0,59#177;0,17 g). De même, les valeurs moyennes du coefficient
d'efficacité protéique (CEP) des rats soumis au régime RGf
(1,83#177;1,06) sont supérieures à celles des rats nourris au
régime témoin (0,25#177;0,09).
Enfin, les valeurs moyennes du coefficient d'efficacité
alimentaire (CEA) des rats soumis au régime RGf (0,17#177;0,10) ou du
régime RGd (0,16#177;0,05), sont inférieures à celles des
rats alimentés au régime témoin, RC (0,25#177;0,08). Par
ailleurs, les valeurs moyennes du coefficient d'utilisation digestives
apparente des lipides (CUDaplip) des rats soumis au régime « Garba
» complété d'huile de friture RGf (59,29#177;20,27) sont
significativement plus inférieures (p = 0,05) à celles des rats
alimentés au régime témoin RC (70,96#177;11,78).
III-3.1.1.3. Effet de la consommation du « Garba
» sur les valeurs moyennes des paramètres biochimiques
sériques des rats
Les paramètres biochimiques étudiés
concernent les métabolites lipidiques, protéiques et glucidiques,
les bilirubines, l'activité des enzymes, les électrolytes
sériques et l'hémogramme.
a) Métabolites lipidiques sériques chez les
rats
Les valeurs moyennes des métabolites lipidiques (Figure
29) montrent que les teneurs moyennes en cholestérol total ne
diffèrent pas significativement selon les régimes (p>0,05).
Cependant, les teneurs sériques de
triglycérides, du cholestérol-LDL et du cholestérol-HDL,
présentent des différences significatives (p = 0,05) en fonction
des régimes alimentaires distribués aux rats. Les teneurs
moyennes des triglycérides des rats nourris avec le régime RGd
(1,51#177;0,24 g/l) sont plus élevées que celles des rats soumis
au régime témoin, RC (1,17#177;0,13 g/l). En outre, les
résultats révèlent que les teneurs moyennes du
cholestérol-LDL des rats soumis au régime « Garba »
complété d'huile de friture, RGf (0,58#177;0,05 g/l), sont
significativement plus élevées (p = 0,05) que celles des rats
nourris aves le régime témoin, RC (0,40#177;0,04 g/l) ou le
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée, RGd (0,46#177;0,10 g/l).

1 .5
1 .0
0.5
0.0
b
R C R G f R G d
a
1 .0
0.5
0.0
2.0
1 .5
A
a
B
a
a a
R C R G f R G d
T riglycérid es
a

R C R G f R G d

0.8
b
a
C
0.6
0.4
0.2
0.0
C h olestérol-L D L
Cholestérol total
b

R C R G f R G d

0.20
0.15
0.10
0.05
0.00
D
b
a
C holestérol-H D L
102
T e
Figure 29: Valeurs moyennes des métabolites
lipidiques sériques des rats en fonction des régimes
RC = Régime témoin
équilibré ; RGf = Régime « Garba
» additionné d'huile de friture ; RGd =
régime « Garba » additionné d'huile non
utilisée ; A : Teneur moyenne de triglycéride ;
B : Teneur moyenne du cholestérol total ; C :
Teneur moyenne du cholestérol LDL ; D : Teneur
moyenne du cholestérol HDL
103
Enfin, les résultats montrent que les valeurs moyennes
du cholestérol-HDL des rats soumis au régime « Garba »
complété d'huile de friture, RGf (0,13#177;0,02 g/l), sont
significativement plus faibles (p = 0,05) que celles des rats du régime
témoin, RC (0,17#177;0,02 g/l) et du régime « Garba »
complété d'huile non utilisée, RGd (0,15#177;0,03).
b) Métabolites protéiques sériques
chez les rats
Les valeurs moyennes des métabolites protéiques
déterminés dans le sang des rats révèlent que
l'ingestion des différents régimes par les rats, n'entraine
aucune différence significative (p>0,05) sur les valeurs moyennes des
protéines totales et la créatinine. Cependant, les rats nourris
aux régimes expérimentaux (RGf et RGd), ont des valeurs moyennes
d'urée et d'acide urique significativement différents (p=0,05).
Les valeurs moyennes d'urée des rats alimentés au régime
« Garba » complété d'huile non utilisée, RGd
(0,38#177;0,06 g/l), sont plus élevées que celle des rats soumis
au régime témoin, RC (0,30#177;0,09 g/l) ou au régime
« Garba » complété d'huile de friture, RGf
(0,31#177;0,14 g/l). Les résultats montrent également que les
valeurs moyennes des acides uriques des rats soumis au régime RGf
(26,09#177;4,85 g/l) sont inférieures à celles des rats nourris
au régime témoin (37,84#177;5,43 g/l) ou RGd (37,03#177;10,86
g/l) (Tableau XIII).
c) Métabolites glucidiques sériques chez
les rats
Les résultats révèlent que la
consommation des différents régimes, entraine des
différences significatives (p=0,05).sur les valeurs moyennes de la
glycémie chez les rats. Les valeurs moyennes de la glycémie des
rats nourris avec le régime « Garba » complété
d'huile non utilisée, RGd (0,57#177;0,27 g/l) sont plus faibles que
celles des rats soumis au régime témoin, RC (1,01#177;0,31 g/l)
ou du régime « Garba » complété d'huile de
friture, RGf (0,97#177;0,31 g/l) (Tableau XIII).
d) Bilirubines sériques chez les rats
Les valeurs moyennes de la bilirubine totale des rats nourris
avec le régime RGf (1,99#177;0,11 mg/l) ou le régime RGd
(1,89#177;0,52 mg/l), sont inférieures à celles des rats
alimentés avec le régime témoin, RC (2,66#177;0,93 mg/l).
Par ailleurs, les valeurs moyennes de la bilirubine conjuguée des rats
nourris avec les régimes expérimentaux RGf (5,67#177;0,65 mg/l)
ou RGd (6,31#177;0,69 mg/l) sont plus élevées que celles des rats
alimentés au régime témoin (4,55#177;0,62 mg/l) (Tableau
XIII).
Tableau XIII: Valeur moyenne des paramètres
biochimiques sériques chez les rats
Paramètres
|
|
Régimes alimentaires
|
RC n = 6
|
RGf RGd
n = 6 n = 6
|
Protéine totale (g/l)
|
106,37#177;2,81a
|
101,47#177;3,64a
|
105,40#177;5,36a
|
Créatinine (mg/l)
|
7,35#177;1,42a
|
6,47#177;0,91a
|
6,73#177;0,92a
|
Urée (g/l)
|
0,30#177;0,09a
|
0,31#177;0,14a
|
0,38#177;0,06b
|
Acides uriques (mg/l)
|
37,84#177;5,43b
|
26,09#177;4,85a
|
37,03#177;10,86b
|
Glycémie (g/l)
|
1,01#177;0,31b
|
0,97#177;0,31b
|
0,57#177;0,27a
|
Bilirubine totale (mg/l)
|
2,66#177;0,93b
|
1,99#177;0,11a
|
1,89#177;0,52a
|
Bilirubine conjuguée (mg/l)
|
4,55#177;0,62a
|
5,67#177;0,65b
|
6,31#177;0,69c
|
104
Sur la même ligne les moyennes suivies de lettre, a, b,
c, etc, différentes sont significativement différentes
(p = 0,05). RC = Régime témoin
équilibré ; RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture ; RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée ; n = nombre de rats par régime
e) 105
Activité des enzymes sériques chez les
rats
Les résultats montrent que les différents
régimes distribués influencent significativement (p=0,05)
l'activité des enzymes. L'activité de la gamma-glutamine
transférase (GGT) (Figure 30), des rats nourris au régime «
Garba » complété d'huile de friture, RGf (3,94#177;0,29
UI/L), est inférieure à celle des rats soumis au régime
témoin, RC (5,64#177;0,49 UI/L) et au régime « Garba »
contenant de l'huile non utilisée, RGd (5,30#177;0,58 UI/L). Par
ailleurs, les valeurs moyennes de l'activité de la phosphatase alcaline
(PAL) (Figure 31), des rats nourris avec le régime RGd (229,25#177;16,73
UI/L), est supérieure à celle des rats alimentés avec le
régime témoin (176,56#177;14,78 UI/L) ou le régime RGf
(202,91#177;15,71 UI/L). En outre, les résultats révèlent
que l'activité de l'aspartate amino transférase (ASAT) (Figure
32) chez les rats nourris avec le régime « Garba »
complété d'huile de friture, RGf (243,90#177;7,90 UI/L) est plus
élevée que celle des rats nourris avec le régime
témoin (149,83#177;8,44 UI/L) ou le régime RGd (150,55#177;8,35
UI/L). Enfin, les valeurs moyennes de l'alanine amino transférase (ALAT)
(Figures 33), chez les rats alimentés avec les régimes RGf
(636,77#177;17,98 UI/L) ou RGd (652,45#177;16,52 UI/L) sont significativement
plus élevées (p=0,05) que celles des rats nourris avec le
régime témoin (440,11#177;25,07 UI/L).
f) Electrolytes sériques des rats
Les teneurs moyennes en électrolytes sériques
sont présentées dans le tableau XIV. Les résultats
révèlent que la consommation des différents
régimes, n'influence pas significativement (p>0,05) les valeurs
moyennes de magnésium (Mg), phosphore (P) et de calcium (Ca).
Cependant, les résultats montrent que les
régimes consommés entrainent des différences
significatives (p=0,05) sur les valeurs moyennes du potassium (K), du sodium
(Na) et du fer (Fe). Les teneurs moyennes du potassium sérique des rats
nourris au régime RGd (4,28#177;0,77mEq/l) sont inférieures
à celles du régime témoin (4,98#177;1,54 mEq/l) ou du
régime RGf (4,97#177;0,36 mEq/l). De plus, les teneurs moyennes du
sodium des rats alimentés avec le régime RGd (136,06#177;13,03
mEq/l) ou le régime RGf (142,58#177;21,46 mEq/l), sont
inférieures à celles des rats du régime témoin
(153,58#177;9,00 mEq/l). En définitive, les teneurs moyennes du fer chez
les rats nourris avec les régimes RGf (377,18#177;159,95 umol/dl) ou RGd
(288,98#177;121,08 umol/dl), sont significativement plus élevées
que celles des rats soumis au régime témoin (195,91#177;91,51
umol/dl).

8
b
R C R G d R G f
a
b
6
4
2
0
106
107
Régimes alimentaires
Figure 30: Activité enzymatique de la gamma
glutamine transférase (GGT) des rats
GGT = gamma glutamine
transférase, RC = Régime témoin
équilibré, RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture, RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée

300
b
a
a
200
100
0
R C R G d R G f
R égim es alim en taires
Figure 31: Activité enzymatiques de la Phosphatase
alcaline (PAL) des rats
PAL = Phosphatase alcaline,
RC = Régime témoin équilibré, RGf
= Régime « Garba » complété d'huile de
friture, RGd = régime « Garba »
complété d'huile non utilisée

300
b
200
a a
100
0
R C R G d R G f
Régimes alimentaires
Figure 32: Activité enzymatiques de l'aspartate
amino transférase (ASAT) des rats
ASAT = aspartate amino
Transférase RC = Régime témoin
équilibré, RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture, RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée

b b
800
600 400
200 0
a

R C R G d R G f
Régimes alimentaires
Figure 33: Activité enzymatiques de l'alanine
amino transférase (ALAT) des rats
ALAT = alanine amino
transférase, RC = Régime témoin
équilibré, RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture, RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée
108
Tableau XIV: Valeur moyenne des électrolytes
sériques chez les rats
|
Paramètres
|
|
Régimes alimentaires
|
RC n = 6
|
RGf RGd
n = 6 n = 6
|
Magnesium (mg/l)
|
22,99#177;0,19a
|
22,93#177;0,09a 23,14#177;0,13a
|
Phosphore (mg/l)
|
54,39#177;10,39b
|
45,03#177;0,58a 43,55#177;1,55a
|
Calcium (mg/l)
|
103,90#177;2,56a
|
102,68#177;0,89a 105,11#177;2,62a
|
Potassium (mEq/l)
|
4,98#177;1,54b
|
4,97#177;0,36b 4,28#177;0,77a
|
Sodium (mEq/l)
|
153,58#177;9,00c
|
142,58#177;21,46b 136,06#177;13,03a
|
Fer (umol/dl)
|
195,91#177;91,51a
|
377,18#177;159,95c 288,98#177;121,08b
|
Sur la même ligne les moyennes suivies de lettre (a, b,
c, etc) différentes sont significativement différentes
(p = 0,05). identiques. RC = Régime témoin
équilibré RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture, RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée, n = nombre de rats par régime.
109
g) Valeurs moyennes des paramètres
hématologiques chez les rats
Les résultats des paramètres
hématologiques (Tableau XV) des rats soumis aux différents
régimes révèlent que les valeurs moyennes de
l'hémoglobine, hématocrite, monocytes, lymphocytes, eosinophiles,
et basophiles ne présentent aucune différence significative
(p>0,05).
Cependant, les teneurs corpusculaires moyennes en
hémoglobine (TCMH), le volume globulaire moyen (VGM), les concentrations
corpusculaires moyennes en hémoglobine (CCMH), des hématies, des
plaquettes, des leucocytes, et des neutrophiles, présentent des
différences significatives (p=0,05). Les teneurs corpusculaires moyennes
en hémoglobine des rats du régime « Garba » contenant
de l'huile non utilisée, RGd (21,77#177;3,11 pg), sont plus
élevées que celles des rats nourris avec le régime
témoin, RC (19,13#177;0,45 pg) ou avec le régime « Garba
» complété d'huile de friture (20,77#177;2,97 pg). De
même, les teneurs moyennes de VGM des rats nourris avec le régime
RGd (59,93#177;6,10 fl), sont supérieures à celles des rats
soumis au régime témoin (56,57#177;3,50 fl) ou soumis au
régime RGf (57,90#177;7,85 fl). Les teneurs moyennes de CCMH des rats
nourris avec les régimes expérimentaux RGf (35,90#177;2,57 %) et
RGd (36,40#177;1,40 %) sont plus élévées que celles des
rats alimentés avec le régime témoin (33,67#177;2,08 %).
Aussi, les teneurs moyennes des hématies des rats alimentés avec
le régime expérimental RGf (7,56#177;0,40.
106/mm3) sont-elles significativement plus
élevées que celles des rats du régime témoin
(7,08#177;0,56. 106/mm3).
Les résultats montrent également que les teneurs
moyennes des plaquettes des rats soumis au régime RGd
(1371,83#177;33,52x103/mm3) sont significativement
supérieures (p=0,05) à celles des rats du régime
témoin (992,00#177;76,00x103/mm3) ou du
régime RGf (987,50#177;71,50x103/mm3). Par
ailleurs, les teneurs moyennes des leucocytes des rats nourris avec le
régime « Garba » contenant de l'huile non utilisée, RGd
(12,38#177;0,15x103/mm3), sont significativement plus
faibles (p=0,05) que celles des rats soumis au régime témoin
(16,58#177;1,03x103/mm3) ou soumis au régime
« Garba » contenant de l'huile de friture, RGf
(14,78#177;1,17x103/mm3). Enfin, les résultats
révèlent que les teneurs moyennes des Neutrophiles chez les rats
alimentés avec les régimes RGf (10,75#177;5,44 %) ou RGd
(12,75#177;0,96 %) sont significativement plus élevées que celles
des rats soumis au régime témoin (6,50#177;3,11 %).
110
Tableau XV: Valeurs moyennes des paramètres
hématologiques chez les rats
Paramètres sanguins
|
|
Régimes alimentaires
|
|
RC n = 6
|
RGf n = 6
|
RGd n = 6
|
Hémoglobines (g/dl)
|
13,07#177;1,33a
|
13,36#177;1,92a
|
13,73#177;1,00a
|
Hématocrite (%)
|
38,75#177;1,75a
|
37,33#177;5,81a
|
39,20#177;0,30a
|
TCMH (pg)
|
19,13#177;0,45a
|
20,77#177;2,97a
|
21,77#177;3,11b
|
VGM (fl)
|
56,57#177;3,50a
|
57,90#177;7,85a
|
59,93#177;6,10b
|
CCMH (%)
|
33,67#177;2,08a
|
35,90#177;2,57b
|
36,40#177;1,40b
|
Hématies (106/mm3)
|
7,08#177;0,56b
|
7,56#177;0,40c
|
6,61#177;072a
|
Plaquettes (103/mm3)
|
992,00#177;76,00a
|
987,50#177;71,50a
|
1371,83#177;33,52b
|
Leucocytes (103/mm3)
|
16,58#177;1,03a
|
14,78#177;1,17b
|
12,38#177;0,15b
|
Monocytes (%)
|
4,50#177;1,29a
|
5,25#177;1,71a
|
5,50#177;1,29a
|
Lymphocytes (%)
|
87,50#177;3,87a
|
81,00#177;7,44a
|
84,75#177;6,70a
|
Eosinophiles (%)
|
1,5#177;0,58a
|
1,5#177;0,58a
|
1,5#177;0,58a
|
Basophiles (%)
|
0#177;0a
|
0#177;0a
|
0#177;0a
|
Neutrophiles (%)
|
6,50#177;3,11a
|
10,75#177;5,44b
|
12,75#177;0,96b
|
Sur la même ligne les moyennes suivies de lettre (a, b,
c, etc) différentes sont significativement différentes
(p = 0,05). identiques. RC = Régime témoin
équilibré RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture, RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée, n = nombre de rats par régime,
VGM = Volume Globulaire Moyen ; fl =
femtolitre, (femto = 10-15) ; CCMH = Concentration
Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine ; TCMH = Teneur
Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine ; Pg = picogrammes
(1 Pg = 10-12 g).
111
III-3.1.2. Biométrie des organes
Les résultats portant sur les poids moyens des organes
sont exprimés en pourcentage (%) du poids corporel vif final des
animaux. Ils montrent que la consommation des différents régimes
n'entraine aucune influence significative (p>0,05) sur les poids moyens des
reins et du coeur des rats. Cependant, les poids moyens du foie et de la rate
des rats soumis aux différents régimes présentent des
différences significatives (p=0,05). Les poids moyens du foie des rats
alimentés au régime « Garba » complété
d'huile non utilisée RGd (2,91#177;0,11 %) sont inférieurs
à celle des rats du régime témoin, RC (3,77#177;1,49 %) ou
du régime « Garba » contenant de l'huile de friture RGf
(3,31#177;0,38 %). De même, les résultats révèlent
que les poids moyens de la rate, des rats soumis au régime RGd
(0,18#177;0,03 %) sont plus faibles que celles des rats nourris avec le
régime témoin RC (0,30#177;0,20 %) ou le régime RGf
(0,29#177;0,06 %) (Tableau XVI).
III-3.1.3. Histologie des organes fonctionnels (foie,
reins)
Les résultats de l'observation microscopique des
organes montrent un aspect normal du foie chez les rats nourris avec le
régime témoin (RC) (Figure 34). Cependant, l'examen
effectuée au niveau du foie des rats soumis au régime «
Garba » complété d'huile de friture, RGf (Figure
35) et le régime « Garba » complété d'huile non
utilisée, RGd (Figure 37), révèle une apparition de
stéatose hépatique macro et micro vésiculaire avec des
débuts de péliose. Chez les rats nourris avec le régime
« Garba » contenant de l'huile de friture (RGf), les stéatoses
sont plus prononcées que chez les rats nourris avec le régime
« Garba » contenant de l'huile non utilisée (RGd). Pour ce qui
concerne l'observation des cellules rénales, les animaux soumis aux
régimes RGf (Figure 37) ou RGd (Figure 38), présentent des
lésions de néphropathie tubulo-interstitielle comparativement aux
rats consommant le régime témoin (Figure 39) qui ne
présentent pas d'anomalies caractéristiques. De plus, des signes
d'insuffisance rénale tels que la nécrose tubulaire et l'atrophie
glomérulaire sont observés chez les rats nourris avec le
régime « Garba » contenant l'huile de friture (RGf) ou le
régime « Garba » contenant l'huile non utilisée
RGd).
112
Tableau XVI: Poids Corporel vif final des organes des
rats suivant les régimes distribués
Organes
|
|
Régimes alimentaires
|
|
RC n=6
|
RGf n=6
|
RGd n=6
|
Foie
|
3,77#177;1,49b
|
3,31#177;0,38b
|
2,91#177;0,11a
|
Reins
|
0,63#177;0,02b
|
0,68#177;0,04a
|
0,67#177;0,06a
|
Rate
|
0,30#177;0,20b
|
0,29#177;0,06b
|
0,18#177;0,03a
|
Coeur
|
0,45#177;0,01b
|
0,40#177;0,01a
|
0,39#177;0,39a
|
Sur la même ligne les moyennes suivies de lettre (a, b,
c, etc) différentes sont significativement différentes
(p = 0,05). identiques. RC = Régime témoin
équilibré RGf = Régime « Garba
» complété d'huile de friture, RGd =
régime « Garba » complété d'huile non
utilisée, n = nombre de rats par régime,

V P H
113
Figure 34: Coupe transversale du foie de rats nourris
avec le régime témoin (RC)
Grossissement : 400 ; VP: Veine porte ;
H : Hépatocytes ; Coloration :
hématoxycilne/éosine

St Ma H
V C
Figure 35: Coupe transversale du foie de rats nourris
avec le régime « Garba » contenant de l'huile de friture
(RGf)
Grossissement : 400 ; St Ma : stéatoses
macro vésiculaires; H: Hépatocytes ;
VC: veine centrolobulaire ; Coloration :
hématoxycilne/éosine

St Mi
H
St Ma
Figure 36: Coupe transversale du foie de rats nourris
avec le régime « Garba » complété d'huile non
utilisée (RGd)
Grossissement : 400 ; St Mi :
stéatoses micro vésiculaires ; St Ma :
stéatoses macro vésiculaire ; Coloration :
hématoxycilne/éosine

Glo
Né Tub
Atr Glo
Né Tub
114
Figure 37: Coupe transversale de reins de rat nourris
avec le régime « Garba » contenant de l'huile de friture
(RGf)
Grossissement : 400 ; Né Tub :
Nécrose tubulaire ; Atr Glo : Atrophie
glomérulaire, ; Coloration :
hématoxycilne/éosine

Glo
T C
Né Tub
Figure 38: Coupe transversale de reins de rat nourris
avec le régime « Garba » complété d'huile non
utilisée (RGd)
Grossissement : 400 ; Glo : Glomérule
; Né Tub : Nécrose tubulaire ; TC
: Tube Contourné ; ; Coloration :
hématoxycilne/éosine

T C
Glo
Figure 39: Coupe transversale de reins de rat nourris
avec le régime témoin (RC)
Grossissement : 400. Glo : Glomérule ;
TC : Tube Contourné ; ; Coloration :
hématoxycilne/éosine
115
III-3.2. Discussion
Au cours de l'essai, les régimes distribués aux
animaux ont eu un effet positif sur leur croissance excepté le
régime sans protéine. Yéboué (2018)
a trouvé des résultats similaires, en distribuant des
régimes à base de tubercule de manioc à des rats pendant
21 jours. L'augmentation plus prononcée du poids des rats soumis au
régime témoin (RC) par rapport à ceux des régimes
« Garba » (RGf et RGd), peut se justifier par la différence du
taux de protéines brutes (PB) contenu dans les régimes. En effet,
les investigations de Lombo et al. (2018), ont
montré que la réduction de la teneur en protéine induit
une baisse de poids chez les pintadeaux en croissance. La différence de
gains de poids observées chez les animaux soumis aux différents
régimes, résulte de l'inégalité des valeurs
moyennes protéiques et énergétiques entre les
régimes (Lombo et al., 2018).
C'est ainsi que, Akpoué (2019) a
montré que l'incorporation de protéine à 10 % dans le
régime alimentaire des rats, favorisait une bonne croissance des
animaux. De même, Yéboué (2018) a
montré que la consommation d'attiéké riche en
glucides (96,10#177;0,22 %) pendant 21 jours entraine un gain de poids chez les
rats en croissance. Kouakou et al.(2012) ont
trouvé des résultats similaires avec un aliment glucidique
à base de banane plantain distribué aux rats pendant 12 jours.
Les rats soumis aux régimes « Garba » (RGf et RGd) ont une
croissance moins prononcée que ceux nourris au régime
témoin (RC). Le gain de poids enregistré chez les animaux,
confirme de la bonne utilisation des protéines de l'aliment au cours du
développement des organes (Meité et al., 2017)
et de la bonne utilisation des nutriments énergétiques
lors du surcroît du tissu adipeux. Selon Faust et al.
(2017), une augmentation importante du nombre d'adipocytes peut
être produite chez des rats de diverses souches, par un aliment
très apprécié par ceux-ci, à teneur
élevée en matières grasses ou en glucides.
Les régimes expérimentaux distribués aux
animaux ont influencé significativement les valeurs du coefficient
d'efficacité alimentaire (CEA). Les valeurs moyennes de CEA obtenues
chez les rats nourris au régime « Garba » sont relativement
proches de celles déterminées par Yéboué
(2018) avec l'attiéké frais (CEA = 0,19#177;0,02) chez
des rats en croissance. Des résultats similaires sont également
relevés par Dally et al. (2010) qui ont
distribué des mets ivoiriens à base de tubercules d'igname
(0,21#177;0,17), du riz (0,25#177;0,11) et du cabatoh (0,13#177;0,0)
mets à base de céréales aux rats pendant 15 jours. Le
coefficient d'efficacité alimentaire rend compte de la bonne utilisation
des aliments ingérés. En effet, selon Dally et al.,
(2010) et Yéboué (2018), la
cuisson des aliments soumis aux rats s'accompagne d'une amélioration
significative de l'efficacité alimentaire des mets. Ainsi, le «
Garba » en tant qu'aliment cuit, favorise la croissance des rats.
116
La présente étude indique que la
digestibilité protéique apparente (CUDapprot) des
différents régimes « Garba » (RGf et RGd), ne
présente aucune différence significative (p>0,05)
comparée à celle du régime témoin (RC). Ces valeurs
de digestibilité sont supérieures à celles obtenue par
Bouafou et al. (2012) avec des régimes
enrichis en protéine d'asticots (70 à 75 %) distribués aux
rats. La bonne digestibilité du mets « Garba » peut
s'expliquer par la présence de source de protéine (thon frit)
dans le plat et également du fait que celui-ci est un aliment cuit. En
effet, Max et al., (2019) ont montré que
l'utilisation de crustacés tel que le Krill (Bentheuphausia
amblyops, Euphausiacea) comme source de protéines dans le
régime des rats entraine une bonne digestibilité de ce
régime. Ainsi, Dally et al. (2010) ont
montré, dans leur investigation que des mets ivoiriens, à base de
tubercules et de céréales, cuits présentaient une
meilleurs digestibilité (95 %) chez les rats en croissance nourris
pendant 15 jours. Le coefficient d'utilisation digestive apparente des lipides
(CUDaplip) du régime « Garba » contenant l'huile de friture
(RGf) est significativement inférieur au CUDaplip du régime
témoin. Les valeurs moyennes de la digestibilité lipidique du
régime RGf sont inférieures à celles
déterminées par Hansen et al. (2008)
qui ont obtenu des valeurs de digestibilité comprises entre
91,8 et 96,7 % chez la morue de l'Atlantique (Gadus morhua).
Le faible taux de digestibilité des lipides du
régime « Garba » contenant de l'huile de friture, s'explique
par le fait que ces lipides sont dénaturés et non biodisponibles.
En effet, selon Diabaté et al. (2018) le
chauffage successif des huiles lors de la friture du thon entraine une
dénaturation de sa qualité. La biodisponibilité des
nutriments lipidiques dépend d'un processus complexe qui est, la
digestion par les lipases dans l'estomac puis dans l'intestin, l'absorption par
les entérocytes et le transport vers les cellules utilisatrices
(Favé et al., 2007). Elle se fait
progressivement sous la dépendance d'enzymes pancréatiques et des
sels biliaires (Couëdelo, 2011). Ces composés
simples, une fois obtenus, forment des micelles en vue d'être
absorbés au niveau des entérocytes du jéjunum. Dans ces
derniers, aura lieu à nouveau une synthèse des
triglycérides (Blavy, 2010) qui seront
transportés, avec le cholestérol exogène, à travers
la circulation plasmatique par les chylomicrons vers les tissus
périphériques (Mazière, 2011) et le foie.
Cette phase de digestion, d'absorption intestinale, du métabolisme
hépatique et des systèmes de transport des lipides jusqu'au
muscle conditionnent la quantité et la qualité des lipides
déposés dans les tissus (Geay et al.,
2002). Les régimes expérimentaux (RGf et RGd)
consommés par les rats, n'ont pas influencé significativement
(p>0,05) les valeurs moyennes du cholestérol total et du
cholestérol-HDL des rats.
117
Yéboué (2018), a trouvé
des résultats de cholestérol total (0,56#177;0,01g/l) et
cholestérol-HDL (0,30#177;0,01 g/l) similaires, chez des rats wistar
nourris pendant 21 jours avec des régimes à base de tubercule de
manioc notamment l'attiéké, l'attoukpou (variante de
l'attiéké, partiellement fermentée ou non. La
cuisson est faite à la vapeur dans un couscoussier traditionnel à
petit fond et se présente sous forme de galettes plates) et le placali
(plat de pâte de manioc fermentée cuite à la vapeur qui
donne une texture gélatineuse). Cependant, la teneur en
cholestérol-LDL des rats nourris avec le régime « Garba
» complété d'huile de friture (RGf) était
significativement (p=0,05) plus élevée. Les valeurs obtenues dans
la présente étude, sont supérieures à celles
déterminées par Zoho Bi, (2017) chez des rats
soumis à des régimes à base de champignon
(0,24#177;0,04 g/l) et par Yéboué (2018)
chez le rats nourris au régime à base
d'attiéké (0,21#177;0,07g/l). L'augmentation de ces
métabolites dans le sang des rats nourris avec le régime «
Garba », serait liée au déséquilibre lipidique du
plat. Notamment, la forte proportion d'acides gras saturés (AGS) et la
présence d'acide gras trans (AGT) (Diabaté et al.,
2019).
En effet, les AGT ont un effet comparable aux acides gras
saturés hypercholestérolémiants (acides palmitique,
myristique, laurique) sur l'accroissement du cholestérol-LDL
(Léger & Razanamahefa, 2005). Les AGT d'origine
industrielle sont responsables des effets délétères et
surtout sur le profil lipidique. Ils induisent une
cholestérogenèse in vitro en activant l'axe SCAP-SREBP2
(Cholesterol Homeostatic Regulator), en abaissant le cholestérol libre
intracellulaire et en atténuant la répression du SCAP
dépendant du cholestérol (Oteng et al.,
2019). Leur consommation a été associée
à une augmentation des concentrations plasmatiques des
triglycérides, du cholestérol-LDL, et à une diminution du
cholestérol-HDL (Attia-Skhiri et al., 2009).
Ces phénomènes sont en conformités avec les
résultats de la présente étude, qui révèle
une augmentation du cholestérol-LDL et une baisse du
cholestérol-HDL dans le sang des rats soumis au régime RGf. Ce
désordre des métabolites lipidiques peut entrainer la survenue de
cardiopathie (OMS, 2018). Le remplacemnt de l'huile de friture
par des huiles non utilisées, insaturées, serait aussi une
alternative pour limiter le risque d'apparition de pathologies
cardiovasculaires. Selon les travaux de Medei et al.
(2010), réalisés sur des rats wistar pendant 19
semaines, la consommation d'un régime cétogène riche en
acide gras non saturé ne nuisait pas à la santé
cardiovasculaire. Les acides gras jouent un rôle-clé dans la
régulation de la transcription de nombreux gènes. Ils se lient
à différents types de récepteurs nucléaires comme
les PPAR (peroxisome proliferator-activated receptor) ou les LXR (liver X
receptor) qui sont prépondérants dans l'homéostasie du
cholestérol cellulaire et la régulation de la transcription des
gènes codant les transporteurs de la famille ABC (ATP binding cassette)
(Katz, 2002).
118
Ainsi, le mets « Garba » contenant de l'huile de
friture, est-il réputé pour être un facteur de risque de
survenue de pathologies cardiovasculaires chez les consommateurs.
Les régimes « Garba » expérimentaux
(RGf et RGd), n'entrainent aucune influence significative sur les valeurs
moyennes de créatinémies chez les rats. Ces résultats sont
relativement proches de ceux trouvés par Yéboué
(2018) (6,8#177;0,33 mg/l) qui a distribué des régimes
à base de manioc à des rats pendant 21 jours. Cependant, les
valeurs moyennes déterminées dans cette étude sont plus
élevées que les valeurs normales de créatinine
sérique (0,69 et 0,8) relevées par Bouafou
(2012), lors de ses travaux sur l'effet nutritionnelle de la farine
d'asticots séchés chez le rat de souche wistar. Ce qui
signifie que le régime « Garba » est capable d'augmenter plus
aisément la créatininémie, et donc d'impacter le
fonctionnement normal des reins. En effet, Velanovsky (2003),
a montré qu'une augmentation anormale de créatinine
sérique apparaît chez le chien, soumis à une
néphrectomie. La créatinine, sérique est utilisé
pour l'évaluation de routine de la fonction rénale
(Seronie et al., 2004). C'est un constituant
biologique qui présente plusieurs avantages physiopathologiques. Son
taux normal dans le sang, traduit un bon fonctionnement du rein.
Les valeurs moyennes de l'acide urique des rats nourris au
régime RGf, sont significativement inférieures à celles
des rats du régime témoin (RC) ou du régime RGd. Ces
résultats sont en accord avec les investigations de
Yéboué (2018). Cependant, certains auteurs
(Amoikon et al., 2012; Zoho Bi et al., 2017)
ont trouvés des valeurs d'acides uriques plus
élevées (43,50#177;1,76 mg/l). En effet, ces
auteurs ont constaté respectivement que la consommation des
régimes alimentaires à base de tourteaux de graines de soja
enrichie avec le tripicolinate de chrome ou l'ingestion de régimes
à base de champignon, entraînait une augmentation de la valeur
moyenne de l'acide urique chez le rat. Cette augmentation du catabolisme de la
valeur moyenne de l'acide urique serait due à la dégradation des
bases purines ou des acides nucléiques. De même, cette
augmentation de la valeur moyenne sérique de l'acide urique traduirait
également une insuffisance rénale chez ces rats (Amoikon
et al., 2012).
Les valeurs moyennes de l'urée, de la protéine
totale, des bilirubines conjuguée et totale, ainsi que celle de la
glycémie des rats soumis aux régimes expérimentaux
diffèrent de celles des rats du régime témoin. Ces
résultats sont similaires à ceux de Yéboué
(2018) sur des mets à base de manioc (attiéké,
attoukpou et placali). Cet auteur a trouvé des valeurs de
glycémie respectives de 0,77#177;0,14 g/l (attiéké),
0,78#177;0,12 g/l (attoukpou) et 0,86#177;0,10 g/l (placali). Sous l'action de
la haute température (lors de la cuisson), la structure physique et
granulaire de l'amidon des mets se trouve modifiée. Ces facteurs
perturbent de manière irréversible la structure cristalline de
l'amidon, le rendant facilement
119
hydrolysable par les amylases. Ils augmentent ainsi la
digestibilité de l'amidon et son impact sur le niveau de glucose dans le
sang. Les molécules d'amidon fortement gélatinisé sont
ainsi plus accessibles aux enzymes digestives, et faciles d'assimilation
(Kouassi et al., 2009 ; Cândido et al.,
2013). En effet, un taux d'humidité important, suivi d'une
augmentation de la température de cuisson (plus de 100 °C) a un
effet positif sur la gélatinisation de l'amidon (Vosloo,
2005).
L'activité des enzymes alanine aminotransférase
(ALAT) et celle de l'aspartate aminotransférase (ASAT) des
régimes « Garba » sont élevées. Ces fortes
activités enzymatiques des ALAT et ASAT, signifient que le foie serait
affecté par la consommation de ces différents régimes
« Garba ». En effet, des études ont montré que les
niveaux élevés d'aspartate et d'alanine aminotransférases
sont des marqueurs fiables pour détecter des atteintes hépatiques
(Gargouri et al., 2015). En règle
générale, des valeurs élevées de ces
paramètres peuvent indiquer des changements
dégénératifs et nécrotiques dans le foie
(El-Nekeety et al., 2009). Les valeurs moyennes des
électrolytes sériques ont différé significativement
suivant les régimes soumis aux rats. En effet, la
sidérémie des régimes « Garba » (RGf et RGd)
était plus élevée que celle du régime témoin
(RC). Le taux de sodium sérique enregistré chez les rats est
similaire à celui déterminé par
Yéboué (2018), chez les rats soumis à des
mets à base manioc. L'ajout de sel (NaCl) lors de la préparation
de l'attiéké et son utilisation pour la conservation du thon,
serait à la base de la forte présence de sodium dans le sang.
Toutefois la baisse significative du taux de sodium sérique des rats
alimentés aux régimes « Garba » par rapport à
ceux du régime témoin, est la conséquence de la forte
présence d'huile dans les régimes « Garba ». En effet,
Lewis (2017) a montré qu'une faible natrémie
résulte d'une consommation excessive de lipides, d'une insuffisance
rénale, d'une insuffisance cardiaque, de la cirrhose ou de l'utilisation
de diurétiques.
L'hémogramme révèle que les valeurs
moyennes des leucocytes, des hématies et le taux de neutrophiles des
rats alimentés aux régimes expérimentaux (« Garba
») diffèrent significativement de celui du régime
témoin (RC). Selon Pignel & Bedouet (2008), une
augmentation des globules blancs est révélateur d'une infection,
une inflammation, voire une hémopathie. Toutefois, les différents
régimes n'ont pas influencé les valeurs moyennes, de
l'hémoglobine et de l'hématocrite des rats. Les valeurs moyennes
obtenues sont comprises dans la norme donnée par Johnson-Delaney
& Harrison (2016). Ainsi, la consommation du « Garba »
ne peut entrainer d'éventuelle anémie chez le rat. Les
régimes distribués n'ont pas affecté significativement
(p>0,05) le poids moyen des reins et du coeur des rats.
120
Cependant, une hypoplasie du foie et de la rate est
observée chez les animaux. Plusieurs auteurs ont fait des observations
similaires (Bouafou, 2007; Zoho Bi, 2017 ; Yéboué,
2018). La consommation du « Garba » peut donc entrainer des
effets négatifs sur les organes régulateurs de la nutrition.
Selon Gorpinath & Mowat (2014), l'élargissement du
foie ou l'augmentation du poids du foie souvent associée à
l'hypertrophie des hépatocytes, suite à une surcharge
pondérale, ne sont pas toujours pathologiques. Par ailleurs, une
atrophie ou hypertrophie rénales pourraient être attribuée
à un surcroît d'activité. Aussi, cette hausse
d'activités serait-elle le fait de plusieurs facteurs notamment, les
substances difficilement métabolisables, ou par nécessité
de sécrétion, de filtration et d'excrétion d'un
excès de déchets du métabolisme (Adrian et
al., 1991). La manifestation de pathologies plus ou moins graves
du rein (Guyton, 1991; Williams, 1994), peut être
à l'origine de ces modifications somatiques. L'hypoplasie de la rate,
peut entrainer un déficit immunitaire chez les rats. En effet cet organe
joue un rôle dans les défenses immunitaires et intervient dans
certains métabolismes (Elliot et al.,
1966).
La consommation du « Garba », mets de rue, a
entraîné une stéatose hépatique très
prononcée, accompagnée d'un début de péliose dans
le foie des rats qui ont consommé ce régime. Cette
stéatose serait liée à une saturation de l'activité
antioxydante des cellules hépatiques, induite par la peroxydation des
lipides du plat. En effet, il a été rapporté que lorsque
les mécanismes antioxydants de la cellule sont débordés
(over whelmed), le stress oxydant s'installe (Browning et
Horton, 2004 ; Videla et al., 2004 ). Ainsi, l'accumulation
des produits de peroxydation lipidique pourrait être à l'origine
des modifications histologiques observées sur les échantillons de
tissus hépatiques analysés dans cette étude. Les
résultats des travaux de Garibagaoglu et al., (2007)
ont montré que l'administration d'huile de tournesol
chauffée, à des rats, entraine une toxicité
hépatique par la dégénérescence des lipides
cellulaires, l'occlusion des veines et une nécrose tissulaire. Cette
toxicité se traduit généralement par une hypertrophie de
foie. En outre, l'oxydation non contrôlée des lipides dans les
systèmes biologiques aboutit à de nombreux types de
lésions cellulaires. Dans les membranes, l'oxydation des lipides et la
réaction des produits d'oxydation avec les autres constituants
membranaires altèrent certaines fonctions biologiques cruciales, telles
que la perméabilité, la fluidité ou encore
l'activité de récepteurs et d'enzymes (Laguerre et
al., 2007). Par ailleurs, Zoumenou (1994) a
trouvé que des surcharges glycogéniques dans le foie des rats
consommant des mets à base de manioc entrainaient une stéatose.
Ces effets de la surcharge glycogénique sur le foie, sont
également démontrés par Yéboué,
(2018) chez des rats nourris avec l'attiéké, le placali
et l'attoukpou, mets à base de manioc. Ces observations seraient
symptomatiques d'une Stéato-hépatite non alcoolisée (SHNA)
qui se caractérise par un foie gras, une inflammation et une
stéatose, un infiltrat inflammatoire puis des
121
hépatocytes parfois ballonnés ou
nécrosés. Ces résultats corroborent ceux de
Quilliot et al. (2011) selon lesquels, une
alimentation très riche en fructose entraîne rapidement chez
l'animal une insulino-résistance et une stéatose hépatique
non alcoolique (SHNA) comme l'alimentation comportant un mélange de
graisse et de saccharose. Toutefois, selon Baillargeon (2015),
la stéatose hépatique simple (accumulation de gras dans le foie
sans aucune autre modification majeure) n'entraîne pas de complications
et ne cause pas de lésion hépatique. Les animaux nourris au
« Garba », présentent des kystes caractéristiques au
niveau des reins contrairement à ceux consommant l'aliment témoin
(RC) qui ont une structure normale. Aussi, des lésions de
néphropathie tubulo-interstitielle sont-elles observées chez ces
animaux alimentés avec les régimes expérimentaux. Ces
résultats corroborent ceux de Zarei et al., (2019)
qui ont montré que chez des rats nourris avec un régime
riche en graisse, il apparait des lésions rénales contrairement
à ceux dont le régime est supplémenté
d'atorvastatine. Les travaux de Yéboué (2018),
ont montré des résultats similaires chez des rats consommant des
mets à base de manioc (attiéké, attoukpou et
placali).
Conclusion partielle
Au total, l'étude montre que la consommation du «
Garba » favorise différentes performances nutritionnelles chez le
rat wistar. Elle permet une amélioration de la croissance des
rats, une meilleure efficacité alimentaire, et une bonne
digestibilité des protéines du régime. Cependant, le
régime « Garba » avec complété d'huile de
friture, présente un faible taux de digestibilité lipidique. Les
lipides de ce mets sont faiblement utilisés par l'organisme et
entraînent chez le rat, un déséquilibre des
métabolites lipidiques sériques. Sa consommation
élève le taux du cholestérol-LDL et fait baisser celui du
cholestérol-HDL. De ce fait, le mets « Garba » contenant
l'huile de friture, est réputé pour causer des troubles de
dyslipidémie, conséquence d'un risque de survenue de pathologies
cardiovasculaires chez les consommateurs. Aussi, l'ingestion
régulière du « Garba » par les rats a-t-elle induit une
augmentation de l'activité enzymatique des ALAT et ASAT, signe d'une
affection hépatorénale. La consommation des régimes
expérimentaux « Garba » (RGf et RGd), entraine des
modifications du poids moyen du foie et de la rate des animaux. La consommation
du « Garba », entraîne une stéatose hépatique
très prononcée chez les rats en croissance. Ce dépôt
de graisse hépatique est dû à l'ajout d'huile de friture
dénaturée, comme ingrédient au mets. Ainsi, bien que le
« Garba » soit un mets qui favorise une bonne performance
nutritionnelle chez le rat, il induit cependant certains troubles
métaboliques et affecte les organes régulateurs de la
nutrition.
122
III-4. EFFET DE LA CONSOMMATION DU « GARBA »
SUR LE POUVOIR GLYCEMIQUE, CHEZ LES RATS
III-4.1. Résultats
III-4.1.1. Evolution de la glycémie après
consommation du mets « Garba »
Le test de glycémie est réalisé sur le
mets « Garba » completé d'huile utilisée au cours de la
friture du thon. La figure 40, présente la courbe de l'évolution
de la glycémie après ingestion de l'aliment expérimental
(«Garba») et de l'aliment de référence par les rats. La
courbe de glycémie du « Garba », évolue pratiquement
dans le même sens que celle de l'aliment de référence
(glucose). En effet, 15 min après la consommation de l'aliment de
référence (le glucose) le taux de glucose sanguin chez les rats
augmente et atteint une valeur maximale de 9,31 mmol/L. Chez les rats nourris
au « Garba », ce taux de glycémie augmente et atteint sa
valeur maximale de 9,30 mmol/L au bout de 30 min. Cette phase est suivie d'une
chute progessive du taux de glucose sanguin, qui atteint la glycémie de
base après 70 min. Après 70 min, une diminution progressive des
courbes est observée jusqu'au bout des 120 min.
III-4.1.2. Index et charges glycémiques du
« Garba »
Les résultats de l'index et de la charge
glycémique montrent qu'il existe une différence significative
(p=0,05) entre l'aire sous la courbe (ASC) de l'aliment test (« Garba
») et celle du glucose (aliment de référence). La valeur
moyenne des ASC du « Garba » (aliment test) (197,33#177;9,37
mmol.min/L) est significativement plus faible que celle de l'aliment de
référence (373,56#177;16,40 mmol.min/L). Pour ce qui concerne
l'index glycémique (IG), les résultats révèlent que
le « Garba » a une valeur moyenne d'IG plus faible (86,54#177;18,42)
que celle de l'aliment de référence (100). En outre, les
résultats montrent que la Charge glycémique (CG) du « Garba
» est plus faible (26,83#177;05,71) que celle du glucose (100). Cependant,
les valeurs de l'index glycémique (IG) et de la charge glycémique
(CG) du « Garba » (aliment test) montrent que ce mets est
classé dans la catégorie des aliments à index
glycémique et charge glycémique élevés (Tableau
XVII).

Glyc. Jeun
Glucose
Garba
1 0
8
6
4
Temps (m in )
Figure 40: Influence de la consommation du «
Garba » sur la réponse glycémique postprandiale
Les valeurs de glucose sanguin sont la moyenne des
glycémies #177; écartype ; Glyc Jeun =
glycémie à jeun
0 1 5 3 0 4 5 6 0 9 0 1 2 0
Tableau XVII: Aire sous la courbe, index et charge
glycémique du « Garba »
Aliments utilisés
Paramètres
Glucose3 « Garba »
Aires sous la courbe (ASC) 373,56#177;16,40a
197,33#177;9,37b
Index Glycémique (IG1) 100a
86,54#177;18,42a
Charge Glycémique (CG2) 100a
26,83#177;05,71b
Classification des index et charges glycémiques
Elevé Elevé
123
Les lettres a, b, c, etc. en super script suivent les
moyennes issues du test de classement des moyennes de Newman-Keuls. Sur la
même ligne, les moyennes suivies de lettres différentes sont
significativement différentes (p = 0,05). ASC = aire
sous la courbe de la glycémie en fonction du temps ; IG
= index glycémique ; CG = charge
glycémique.
1 Niveau des index glycémiques
(IG) classés selon qu'ils sont élevés (> 69), moyen
(56-69 inclus) et faible (<56) ;
2 Niveau de charges
glycémiques (CG) classés selon qu'ils sont élevés
(= 20), moyens (> 10 et <20) et bas (=10) ;
3 Le glucose est utilisé comme aliment de
référence et est défini comme IG=100.
124
III-4.2. Discussion
Le mets « Garba » a un index glycémique (IG)
élevé. Ces résultats sont corroborés par ceux de
Kouamé (2016) qui a montré que la valeur
glycémique de l'attiéké est de 80#177;8,4. De même,
Yéboué (2018) a rapporté que le
placali (102,1#177;11,3) et l'attoukpou (106#177;10,7) sont
classés dans la catégorie des aliments à index
glycémique élevé. D'autres études effectuées
au Nigeria (Omoregie & Osagie, 2008), ont montré
que des aliments traditionnels comme l'amala (aliment à base de
tubercules d'igname : Dioscorea rotundata), l'agidi (aliment
à base de maïs : Zea mays) et l'eba ou garri
(aliment à base de tubercule de manioc : Manihot
utilisima) ont également des IG élevés, compris entre
82 et 99. Des résultats similaires sont obtenus au Botswana avec des
aliments riches en glucides, préparés à partir du
blé (IG = 103), du maïs (IG = 91), du sorgho (IG = 92), du millet
(IG = 95) et des légumes (IG = 86 ; aliment à base de
morama) (Mahgoub et al., 2013). Ainsi,
suivant la classification internationale de l'index glycémique
(ISO/Food products, 2010), le « Garba » a un index
glycémique élevé.
Le « Garba » est un mets essentiellement
composés d'attiéké (semoule de manioc) avec une forte
teneur en glucides. Les valeurs moyennes en glucide du « Garba »,
sont similaires à celles déterminées par Yao
et al. (2015) sur des échantillons
d'attiéké frais. Les glucides contenus dans le « Garba
» constituent plus de 54 % (par rapport à la matière
sèche) de l'apport énergétique dans la composition du
plat. Des études rapportent que la consommation d'aliments dont plus de
50 % de l'apport énergétique proviennent des glucides, serait
susceptible d'induire des désordres métaboliques
(Bhupathiraju et al., 2014; Sacks et al.,
2014), mis en évidence par la détermination de
l'index glycémique (IG) et la charge glycémique (CG) des
aliments. La teneur en glucide élevée du « Garba » fait
de ce mets de rue, un aliment capable d'induire une hyperglycémie
importante suite à sa consommation. En effet, il est aujourd'hui bien
établi que les aliments à IG élevé, sont capables
d'entrainer une augmentation rapide et importante du taux de sucre dans le sang
du fait de leur digestion rapide.
Ils entraînent par conséquent, une forte
absorption et une grande quantité de glucose dans la circulation
sanguine (Wolever, 2013 ; Bhupathiraju et al., 2014).
L'utilisation de l'index glycémique comme indicateur de qualité
des aliments (Wolever, 2013), permet de conclure que le «
Garba » serait inappropriée à la consommation, pour les
diabétiques de type 2 car il est très hyperglycémiant
(ISO/Food products, 2010). Le mets « Garba » peut
donc avoir des conséquences physiologiques néfastes à long
terme chez les consommateurs. Surtout les patients diabétiques, au
regard de son index glycémique élevé.
125
En effet, Sacks et al. (2014), ont
indiqué dans leurs travaux effectués chez 163 sujets aux USA, que
la consommation d'aliments riches en glucide ayant un index glycémique
élevé ou bas, entrainait non seulement une diminution de la
sensibilité à l'insuline mais également une augmentation
du cholestérol-LDL. Aussi, une méta-analyse d'études
prospectives (Bhupathiraju et al., 2014; Sacks et al.,
2014) a-t-elle révélé une relation
linéaire positive entre la glycémie postprandiale et le risque de
maladies cardiovasculaires (MCV) même chez les individus
non-diabétiques. Chez les individus non-diabétiques, une
glycémie élevée serait associée à une
augmentation de l'épaisseur de la paroi des vaisseaux sanguins
(épaisseur intima media), un facteur de risque reconnu de l'infarctus,
et interfèrerait avec la vasodilatation (Brand-Miller,
2003). Une hyperglycémie postprandiale serait aussi toxique
pour l'endothélium en générant du stress oxydatif,
altérant ainsi la fonction endothéliale (Sacks et
al., 2014). De plus, l'hyperinsulinémie, une
conséquence de l'hyperglycémie, est impliquée dans le
développement de dyslipidémies (Brand-Miller,
2003). Il est aussi possible qu'un mets à IG
élevé puisse augmenter le risque de MCV en exacerbant le
processus pro-inflammatoire. En effet, des associations positives entre l'IG ou
la CG et la concentration plasmatique de protéine C-réactive
(PCR) ont été observées dans plusieurs grandes
études observationnelles (Shivappa et al.,
2014). La PCR, qui est un marqueur sensible de l'inflammation, a
été reliée au risque de MCV dans plusieurs grandes
études prospectives (Ridker et al., 2018).
Enfin, une méta-analyse effectuée par Turati et
al.(2019), révèle qu'un aliment à IG
élevé est associé à une légère
augmentation du cancer colorectal, de la vessie et du sein.
Conclusion partielle
Il ressort de cette étue que le mets « Garba
» est classé parmi les aliments à index glycémique
(IG) et charge glycémique (CG) élevés. Ainsi, sa
consommation peut-il entrainer des perturbations au niveau du
métabolisme normal d'un individu, en provoquant une hyperglycémie
postprandiale très importante.

CONCLUSION GENERALE ET
PERSPECTIVES
126
127
Conclusion générale
Cette étude visait à connaître le profil
des consommateurs et des vendeurs de « Garba », la valeur nutritive
du mets « Garba », les caractéristiques nutritionnelles et
physiologiques induites par la consommation du « Garba » chez le
rat.
Au terme de ce travail, il ressort que le mets « Garba
» est consommé par toutes les couches sociodémographiques
avec une prédominance des hommes qui sont majoritairement des
élevés ou étudiants et des travailleurs. Chez la plupart
des consommateurs, une forte fréquence de consommation hebdomadaire (5
fois et plus) est observée. Cette forte consommation est liée
à l'âge, à la situation familiale et à la
profession, mais également, à son prix (peu coûteux) et sa
grande disponibilité sur le marché. De plus, les enfants
constituent une population à forte fréquence de consommation
hebdomadaire de cet aliment de rue. Les consommateurs de « Garba »
peuvent ainsi être regroupés en quatre classes suivant leur
catégorie socioprofessionnelle. La commercialisation de ce mets de rue
(« Garba ») en Côte d'Ivoire, est une activité
principalement tenue par les ressortissants du Niger. Toutefois les ivoiriens
s'intéressent à la vente du « Garba ». Cette
activité est exercée par des hommes adultes qui sont, pour la
plupart, satisfaits du revenu issu de ce commerce, permettant de prendre en
charge leur famille.
L'étude physicochimique de ce mets révèle
qu'il est très calorique, riche en glucides, protéines et lipides
avec une faible teneur en acide cyanhydrique. Les valeurs nutritives du plat de
« Garba » sont relativement liées à celles de ses
composants majeurs (attiéké, thon frit et huile). Le processus de
préparation du mets « Garba », altère sa qualité
biochimique, et sa composition en acide gras. En effet, la friture du thon
entraine la perte de la moitié des acides gras polyinsaturés
(AGPI) bénéfiques pour la santé. Aussi le plat de «
Garba » contient-il des composés néoformés (acide
gras trans). Ainsi, bien que le « Garba » soit un mets
énergétique, il présente un risque réel pour la
santé des consommateurs. Cependant, la consommation du « Garba
», favorise différentes performances nutritionnelles chez le rat
wistar. Elle améliore la croissance des rats, aide à une
meilleure efficacité alimentaire, et une bonne digestibilité des
protéines. Les lipides du « Garba » sont faiblement
digestibles. Ils sont moins utilisés par l'organisme au cours du
processus de digestion. L'étude physiologique révèle que
la consommation du mets « Garba » (garba
complété d'huile de friture), entraine chez le rat, un
déséquilibre des métabolites lipidiques sériques.
Sa consommation élève le taux du cholestérol-LDL. Ainsi,
la consommation du « Garba » peut causer des troubles de
dyslipidémie conséquence d'un risque de survenue de pathologies
cardiovasculaires chez les consommateurs. De plus, la consommation du mets
128
« Garba » entraine chez les rats, une augmentation
des activités enzymatiques de l'alanine amino-transférase (ALAT)
et de l'aspartate amino-transférase (ASAT), signe d'une affection
hépatorénale confirmée par l'observation microscopique de
la coupe transversale de ces organes. Par ailleurs, des risques d'inflammation
et d'hémopathie sont constatés à travers
l'irrégularité des valeurs de l'hémogramme. Bien que le
« Garba » soit un aliment qui favorise une bonne performance
nutritionnelle, il induit des troubles métaboliques chez le rat. Aussi,
l'étude des paramètres glycémiques montre-t-elle que, le
« Garba » est classé parmi les aliments à index
glycémique (IG) et charge glycémique (CG) élevés.
L'étude révèle que les consommateurs de « Garba
» sont exposé à un risque de survenues, à long terme,
de maladies cardio-vasculaires (MCV) ou inflammatoires. Cette observation est
confirmée par les études physiologiques chez le rat, indiquant
des troubles du métabolisme des lipides, de l'activité
enzymatique et du désordre hématologique.
Ainsi, il est indispensable pour les consommateurs, d'adopter
des comportements nouveaux dans les garbadromes (point de vente du
« Garba »). Notamment, l'ajout d'huile non utilisée comme
ingrédient du plat en remplacement de celle utilisée pour la
friture du thon, afin de réduire le risque d'intoxication lié
à la consommation du « Garba ». De plus, les
commerçants gagneraient à trouver un substitut du mode de cuisson
du thon, notamment la cuisson à vapeur ou au four, vu que sa friture
entraine la perte des acides gras bénéfiques pour la
santé.
Perspectives
Plusieurs travaux sont envisagés dans le futur. Des
études sur la consommation du « Garba » à travers les
villes principales de la Côte d'Ivoire, seront effectuées afin
d'apprécier l'impact socioéconomique du commerce du « Garba
». De même, un examen plus détaillé de la
filière « faux thons » et toutes les activités de
transformation du faux poisson sera exécuté. En outre, une
étude comparative de la valeur nutritionnelle du mets « Garba
» complété de thon cuit de différentes
manières (vapeur, friture et four) avec plusieurs sources d'huiles sera
menée. Aussi, une étude comparée du mets « Garba
» et de l'attiéké vendu par les femmes sera-t-elle
être réalisée. Enfin, une évaluation des risques
d'intoxication par les microorganismes associée la consommation du
« Garba » sera faite.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
129
130
Abrahale K., Sousa, S., Albuquerque G., Padrão,
P., & Lunet N. (2019). Street food research worldwide: A scoping
review. Journal of Human Nutrition and Dietetics, 32
(2): 152-174.
Adjrah, Y., Soncy, K., Ameyapoh, Y., Anani, K., Blewussi,
K., De Souza, C., Karou, D. S., & Gbeassor M. (2013).
Socio-economic profile of street food vendors and microbiological
quality of ready-to-eat salads in Lomé. International Food Research
Journal, 20 (1): 65-70.
Adrian J., Rahache M. & Fragne R. (1991).
Technique d'analyse nutritionnelle (Lavoisier TEC et Doc). Paris:
Principes des techniques d'analyses. Ed., Lavoisier TEC et Doc, Paris :
451-478.
Aké A.Y., Sess A., Anon N., Oga S., Kouamé
P., Bonfoh B., & Biego G. H. M. (2014). Description of Risk
Factors in the Formation of Hydrocarbons during the Traditional Fish Smoking in
Abidjan. Journal of Health Science, 2 : 222-234.
Akely P. M. T. (2012). Influence de la
Fermentation Contrôlée, du Pressage et de la Granulation
Mécanisés du Manioc (Manihot esculenta Crantz) Râpé
sur les Caractéristiques Physicochimiques et Sensorielles de
«l'Attiéké». [Thèse de doctorat].
Université Nanguy Abrogoua, Abidjan (Côte d'Ivoire), 160p.
Akou A. K. (2013). Le circuit de distribution
de l'attiéké à Abidjan: typologie de la chaine de
transport et dynamisme des acteurs. Revue de Géographie de
l'Université de Ouagadougou, 2 : 102-121.
Akpoué N. A. (2019). Efficacité
de la fortification d'un régime alimentaire équilibré sur
quelques marqueurs nutritionnels et physiologiques chez le rat malnutri
[Thèse de doctorat]. Université Felix Houphouët-Boigny,
Abidjan, Côte d'Ivoire, 165p.
Alara O. R., Abdurahman N. H., & Ukaegbu C. I.
(2018). Soxhlet extraction of phenolic compounds from Vernonia cinerea
leaves and its antioxidant activity. Journal of Applied Research on
Medicinal and Aromatic Plants, 11: 12-17.
Alimi B. A. (2016). Risk factors in street
food practices in developing countries: A review. Food Science and Human
Wellness, 5: 141-148.
131
Alves da Silva S., Cardoso R. de C. V., Góes J.
Â. W., Santos N. J., Ramos F. P., Bispo de Jesus R., Sabá do Vale
R., & Teles da Silva P. S. (2014). Street food on the coast of
Salvador, Bahia, Brazil: A study from the socioeconomic and food safety
perspectives. Food Control, 40: 78-84.
Amandè M. J., N'Cho A. J., Kouakou N. D. V.,
N'Cho C. M., Koffi K. F., Kouadio A. N. C., Dewals P., & Restrepo V.
(2017). Utilization and trade of Faux-Poisson landed in Abidjan.
Collective Volume of Scientific Papers ICCAT, 73 (2):
749-754.
Amoikon K. C. E. (2013). Evaluation
nutritionnelle et physiologique du chrome associé à des
vitamines, oligo-éléments, protéines et lipides chez le
rat [Thèse de doctorat d'Etat de l'Université Felix
Houphët-Boigny]. Université Felix Houphët-Boigny, Abidjan,
Côte d'Ivoire 143 p.
Amoikon, K. C. E., Kouame, K. G., &
Kati-Coulibaly, S. (2012). Effect of chromium and proteins diets in
rats. IJPAES, 2 (2) : 1-8.
Anoman A. T., Koussemon M., Kouassi K. I., &
Aké-Assi Y. (2018). Qualité microbiologique du garba, un
aliment de rue de Côte d'Ivoire. International Journal of Biology and
Chemistry Sciences, 12 (5): 2258-2265.
ANSES. (2011). Actualisation des apports
nutritionnels conseillés pour les acides gras. In Rapport d'expertise
collective. E. scientifique, ed.Maisons-Alfort 327 p.
ANSES. (2019). Les protéines Anses-Agence
nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail.
https://www.anses.fr/fr/content/les-prot%C3%A9ines
Consulté en Février 2020
AOAC. (2011). Official methods of analysis of
AOAC International. 18th Edn (Ed. Horowitz W.). AOAC International,
Gaithersburg, Mary Land USA, 305 p.
Apanga, S., Addah, J., & Sey, D. R. (2014).
Northern Ghana, Food Safety, Street Food Vendors, Rural. Food and
Public Health, 4 (3): 99-103.
Assanvo J. B., Agbo G. N., Behi Y. E. N., Coulin P.,
& Farah Z. (2006). Microflora of traditional starter made from
cassava for attiéké production in Dabou (Côte d'Ivoire).
Food Control, 17: 37-41.
132
Assanvo, J., Agbo, G., & Farah, Z. (2019).
Surveys on the Consumption of Attiéké (Traditional and a
Commercial, Garba) in Côte d'Ivoire. Journal of Food Research,
8: 23-29.
Assidjo E., Yao B., Sadat A., Akmel C., AkakiI D.,
& Elleingand E. (2013). L'analyse des risques: Outils innovant
d'amélioration de la sécurité sanitaire des aliments.
Revue Africaine de Santé et de Productions Animales,
11: 3-13.
Attia-Skhiri, N., Fournier, N., Pourci, M. L., &
Paul, J. L. (2009). Acides gras trans: Effets sur le
métabolisme des lipoprotéines et le risque cardiovasculaire.
Annales de Biologie Clinique, 67 (5): 517-523.
Atwater W., & Rosa E. (1899). A new
respiratory colorimeter and the conservation of energy in human body.
Physiology Review, 9: 214-251.
Ayawovi, E., Regina, K., Antoine, A., &
Sébastien, N. (2016). Towards added value attieke production in
Côte d'Ivoire using bacillus spp. As starters. Turk. J. Agric. Food
Sci. Techno., 4 (12):1077-1084.
Bendech A. M. (2013). Alimentation de rue
à Bamako au Mali: Problématique et approches d'intervention.
Mali santé publique, 3 (1): 116-118.
Benny-Ollivierra C. & Badrie N. (2007).
Hygienic practices by vendors of the street food «doubles»
and public perception of vending practices in Trinidad, West Indies.
Journal of Food Safety, 27: 66-81.
Berners-Lee M., Kennelly C., Watson R., & Hewitt
C. N. (2018). Current global food production is sufficient to meet
human nutritional needs in 2050 provided there is radical societal adaptation.
Elementa Science of the Anthropocene, 6: 52, 1-14.
Bertrand G., & Thomas P. (1910). Guide
pour les Manipulations de Chimie Biologie. Dunod : Paris 468 p.
Bhupathiraju N. S., Tobias K. D., Malik S. V., Pan A.,
Adela H., JoAnn E., Manson E. A. J., Willett C. W., & Hu B. F. (2014).
Glycemic index, glycemic load, and risk of type 2 diabetes : Results
from 3 large US cohorts and an updated meta-analysis. American Journal of
Clinical Nutrition, 100 (1): 218-232.
133
Bisen S. P., & Emerald M. (2016).
Nutritional and Therapeutic Potential of Garlic and Onion (Allium
sp.). Current Nutrition & Food Science, 12 (3) :
190-199.
Blavy P. (2010). Identification des
éléments clefs du métabolisme des lipides et de leurs
régulateurs. In Ecole Doctorale: Vie-Agro-Santé. Institut
Supérieur des Sciences Agronomiques, Agro-alimentaires, Horticoles et du
Paysage,. 219 p.
Bouafou K. G. M. (2007). Etude de la production
d'asticots à partir d'ordures ménagères et de la valeur
nutritionnelle de la farine d'asticots séchés (F. A. S.) chez le
rat en croissance (Thèse de doctorat). Université Felix
Houphouët-Boigny, Abidjan, Côte d'Ivoire., Abidjan, Côte
d'Ivoire, 146 p.
Bouafou K. G. M., Konan B. A., Meité A., Kouame K.
G., & Kati-Coulibaly S. (2012). Détermination du taux
optimal de farine d'asticots séchés dans le régime du rat
en croissance. Journal of Animal & Plant Sciences, 12
(2): 1553-1559.
Brand-Miller J. C. (2003). Glycemic load and
chronic disease. Nutrition reviews, 61 (52):
S49-55.
Browning J. D. & Horton J. D., (2004).
Molecular mediators of hepatic steatosis and liver injury. Journal
of Clinical Investigation, 114:147-152.
Buscemi S., Barile A., Maniaci V., Batsis J. A.,
Mattina A., & Verga S. (2011). Characterization of street food
consumption in Palermo: Possible effects on health. Nutrition Journal,
10 (119): 1-9.
Cândido F. G., Pereira E. V., & Alfenas R.
C. G. (2013). Use of the glycemic index in nutrition education.
Nutrition reviews, 26: 89-96.
Cardoso R. D. C. V., Companion M., & Marras S. R.
(2014). Street food and intervention: Strategies and proposals to the
developing world. Ciência & Saúde Coletiva,
14 (4): 1215-1224.
Charmes J. (1998). Informal Sector, Poverty
and Gender; A Review of Empirical Evidence, Background Paper for the World
Development Report 2001, World Bank, 44p.
Chavance P, Dewals P., Amande M. J., Delgado de Molina
A., Cauquil P., & Irié D. (2016). Tuna fisheries catch
landed in Abidjan (côte d'ivoire) and sold on local fish market for the
period 1982-2014. Collect. Vol. Sci. Pap. ICCAT., 72
(3): 674-680.
134
Chavance P., Kothias J. B. A., Dewals P., Pianet R.,
Amandè M.-J., de Molina A. D., & Djoh A. (2011). Statistics
on tuna surface fishery's bycatch landed in Abidjan, Côte d'Ivoire,
for the 1982-2009 period. 66 (5): 2104-2112.
Choudhury M., Goswami J., Mazumder M., & Pegoo B.
(2011). Socio-economic profile and food safety knowledge and practice
of street food vendors in the city of Guwahati, Assam, India. Food
Control, 22: 196-203.
Chukuezi C. O. (2010). Entrepreneurs of the
streets: Socio-economic features of street food vending in Owerri, Nigeria.
European Journal of Social Sciences, 14 (2):
183-188.
Coleman C. H. (1970). Calculations used in
food analysis. In IFT World Directory guide. Publication of the Institute
of Food Technologists: Chicago, Illinois USA; pp326-331.
Couëdelo L. (2011).
Biodisponibilité nutritionnelle de systèmes
colloïdaux riches en acides gras polyinsaturés : Etudes in vivo
et in vitro. In École Doctorale Des Sciences Chimiques.
Université Bordeaux 1, 205 pp.
Czernichow S., Thomas D., & Bruckert E. (2011).
Acides gras oméga-6 et maladies
cardiovasculaires-Recommandations en matière d'apport alimentaire.
Médecine/sciences, 27 (6-7) : 614-618.
Dally T., Meité A., Kouamé K. G.,
Bouafou K. G. M., & Kati-Coulibali S. (2010). Efficacité
nutritionnelle de trois mets Ivoiriens: Cabatoh à la sauce dah au nord;
foutou igname à la sauce gouagouassou au centre; riz cuit à la
sauce graine à l'ouest. Journal of Applied Biosciences,
33 : 2084-2090.
David V. (2011). Digestion des
triglycérides. In Cours Métabolisme des lipides, Rennes,
83 p.
Diabaté M., Dossou J., Nimaga D., Gbogouri A.
G., & Amani G. N. (2018). Etude diagnostique des pratiques de
friture du thon du mets «Garba» consommé dans la ville
d'Abidjan (Côte d'Ivoire). International Journal of Biological and
Chemical Sciences, 12 (3): 1333-1344.
135
Diabate M., Nimaga D., Nindjin C., Ahyi V., Dossou J.,
& Amani N. G. (2019). Peroxide Index, Trans Fatty Acids,
Acrylamide and Polycyclic Aromatic Hydrocarbons (Pah) Contents in Frying Oils
and Fried Tuna Fish Involved in «Garba» Production in Côte
d'Ivoire. Food and Nutrition Sciences, 10 (08):
947-962.
Dibi E. A. D. B., N'Goran-Aw Z. E. B., Akmel D. C.,
Tano K., & Assidjo E. N. (2017). Risques microbiens liés
à la consommation de la viande bovine braisée « Choukouya
» en Côte d'Ivoire. International Journal of Innovation and
Applied Studies, 19 (3): 496-507.
Dingeon F., Ferry J. P., & Poulet A. (1975).
Automatic assay of blood sugar by Trinder's method. Annales de
Biologie Clinique, 33 : 3-13.
Djéni N. T., Kouamé K. A., Traoré
Y., & Nevry K. R. (2014). Assessment of knowledges, attitudes and
prstices of food handlers in attiéké production units in relation
to food hygiene and safety in Cote d'Ivoire in 2012. Food and Nutrition
Sciences, 5: 896-904.
Donald L. (2002). Introduction à la
recherche. Centre de Recherche et de Développement en
Éducation (CRDE) Université de Moncton, Canada, N.-B. (506),
22 p.
Donkor E. S., Kayang B. B., Quaye J. & Akyeh M. L.
(2009). Application of the WHO Keys of safer food to improve food
handling pratices of food vendors in a poor resource community in Ghana.
Journal Environmental Research and Public Health, 6 (11):
2833-2842.
Duval T. (2001). L'élevage bovin
allaitant aux philippines. Réalisation d'une typologie des
systèmes d'élevage sur l'ile de Mindanao. Université de
Toulouse - Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse. PhD
Thèse 85 p.
Elbadrawy E., & Sello A. (2016).
Evaluation of nutritional value and antioxidant activity of tomato
peel extracts. Arabian Journal of Chemistry, 9:
1010-1018.
EL-Hefnawy M. E., Sakran M., Ismail A. I., &
Aboelfetoh E. F. (2014). Extraction, purification, kinetic and
thermodynamic properties of urease from germinating Pisum Sativum L. seeds.
BMC Biochemistry, 15 (1): 1-8.
Elliot F., Ellis M. D., Richard T. & Smith M. D.
(1966). The role of the spleen in immunity with special reference to
the post-splenectomy problem in infants. Journal de Pediatrie,
37 (1): 111-119.
136
El-Nekeety A. A., El-Kady A. A., Soliman M. S., Hassan
N. S., & Abdel-Wahhab M. A. (2009). Protective effect of Aquilegia
vulgaris (L.) against lead acetate-induced oxidative stress in rats. Food
Chem Toxicol, 47: 2209-2215.
Emmanuel-Ikpeme C. (2014). Comparative
Evaluation of the Nutritional, Phytochemical and Microbiological Quality of
Three Pepper Varieties. Journal of Food and Nutrition Sciences,
2 (3): 74-80.
Essia N., Kouebou C. & Djoulde D. (2003).
Enrichissement protéique de l'"attiéké" (semoule
à base de manioc) : comparaison de deux sources protéiques,
Saccharomyces cerevisiae et Voandzeia subterranea (pomme de terre) dans les
voies alimentaires d'amélioration des situations nutritionnelles,
2ème atelier international, Ouagadougou. PP 589-599.
Faillet P. (2014). Industrie des pêches
et de l'aquaculture en Côte d'Ivoire. Rapport n°7 de la revue de
l'industrie des pêches et de l'aquaculture dans la zone de la COMHAFAT,
100 p.
FAO & INFOODS. (2015). Directives
relatives à la conversion d'unités, de dénominateurs et
d'expressions-Version 1.0. Rome. E_ISBN 978-92-5-207378-9 Job
no.I3089F/1/05.15. 40 p.
FAO. (1988). Street foods. Report of a FAO
expert consultation, Yogyakarta, Indonesia. Food Nutrition, 46 p.
FAO. (2008). Le manioc pour la
sécurité alimentaire et énergétique-Investir dans
la recherche pour en accroître les rendements et les utilisations. FAO
salle de presse, Juillet, 2008, Rome. http//
www.fao.org/newsroom/FR/news/2008/1000899/index.html.
Consulté le 03 Juin 2019.
FAO. (2010). The State of Food Insecurity in
the World.
http:// www. fao.org /docrep/
013/i1683e/ i1683 e.pdf. Consulté le 17 Août 2017.
FAO. (2015). Vue d'ensemble régionale
de l'insécurité alimentaire en Afrique: Des perspectives plus
favorables que jamais. Accra,
www.fao.org/contact-us/.
ISBN: 978-92-5-208781-6. Consulté le 01 Août 2019.
137
FAO. (2019). Discussion paper on the
establishment of MLS for HCN in cassava and cassava based products and
occurrence of mycotoxins in these products.
http://www.fao.org/fao-who-codexalimentarius/shproxy/en/?lnk=1&url=https%253A%252F%252Fworkspace.fao.org%252Fsites%
252Fcodex%252FMeetings%252FCX-735-13%252FWDs%252Fcf13_14e.pdf. Consulté
le 26 octobre 2019.
FAO (2019). D'une alimentation saine pour un
monde Faim Zéro. In 39ème édition de la
Journée mondiale de l'alimentation (JMA 2019).
http://www.fao.org/cote-divoire/actualites/detail-events/en/c/1239162/.
Consulté le 26 octobre 2019
FAO/IFAD/UNICEF/WFP/WHO (2018). The State of
Food Security and Nutrition in the World 2018. Building climate resilience for
food security and nutrition, FAO, Rome, 198 p.
FAO/CILSS. (2013). Ensuring the provision of
safe and quality street food for better public health in Cote D'Ivoire, Mali
and Chad. Project 2013. TCP/RAF 3406.
Faust M. I., Johnson R. P., Stern S. J., & Hirsch
J. (2017). Diet-induced adipocyte number increase in adult rats: A new
model of obesity. Animal Journal of Physiologie, 235
(3) : 279-286.
Favé G., Peyrot J., Hamosh M., & Armand M.
(2007). Digestion des lipides alimentaires: Intérêt de la
lipase gastrique humaine? Cahier de Nutrition
Diététique, 42 (4) : 183-190.
Ferry M. (2013). Les micronutriments chez le
sujet vieillissant. Les cahiers de l'année
gérontologique, 5 (4) : 308-317.
Folch J., Lees M. & Stanley G. H. S. (1957).
A simple method for the isolation and purification of total lipids
from animal tissues. Journal of Biological Chemistry, 226:
497-509.
Fang W, Lianzhou J, Xiuqing Z & Juncai H. (2013).
Effects of frying on polar material and free fatty acids in soybean
oils. International Journal of Food Science & Technology,
48 (6): 1218-1223.
Friedewal W. T., Levy R. I., & Fredrickson D. S.
(1972). Estimation of the concentration of low density lipoprotein
cholesterol in plasma, without use of the preparative ultracentrifuge.
Clinical Chemistry, 18: 499-502.
Garcin H., Higueret P., & Amoikon K. C. E. (1984).
Effect of large dose of retinol or retinoid acid on thyroid hormones
in the rats. Annals of Nutrition and Metabolism, 28:
92-100.
138
Gargouri M., Amara B. I., Ksouri R., Zeghal K. M., El
Feki A., Magne C., & Hakim A. (2015). Impact de deux plantes
halophytes sur l'hépatotoxicité induite par le plomb chez le rat
male adulte. J.I. M. Sfax, 21 (22) : 72-80.
Garibagaoglu M., Zlybek U., Erdamar S., Cevik A. &
Elmacioglu (2007). The hepatotoxic effects of deep fried sunflower oil
on rat livers. Advances in molecular medicine. International journal of
molecular biology, biochemistry and gene technology, 3 (1):
35-40.
Gbané M., Coulibaly A., Niaba K. P. V., &
Adou M. (2012). Composition physicochimique et sanitaire de deux mets
de rue (le plat d'attiéké et le garba) vendu à Abidjan
(Côte d'Ivoire). Afrique biomédicale, 17
(3) : 26-33.
Geay Y., Bauchart D., Hocquette J. F. & Culioli J.
(2002). Valeur diétitique et qualités sensorielles des
viandes de ruminants. Incidence de l'alimentation des animaux. INRA
prodduction Animale, 15: 37-52.
Gelormini M., Damasceno A., Lopes S., Maló S.,
Chongole C., Muholove P., Casal S., Pinho O., Moreira P., Padrão P.,
& Lunet N. (2015). Street Food Environment in Maputo (STOOD Map) :
A Cross-Sectional Study in Mozambique. JMIR research protocols,
4 1-7.
Gibaldi M. & Perrier D. (1982).
Pharmacokinetics. 2nd Rev. Ed. Marcel Dekker, New York, 494 p.
Gnagne G.-B. A. A., Koffi E. K., Assanvo J. B., &
Soro S. (2016). Influences de la congélation et du
séchage de l'attiéké sur ses caractéristiques
physico-chimiques et organoleptiques. International Journal of Biological
and Chemical Sciences, 10 (2): 808-819.
Gorpinath C. & Mowat V. (2014). Atlas of
toxicological pathology. Springer Science+Business Media, New York,
USA, pp 47-76.
Grynberg A. (2001). Modification du
métabolisme énergétique cardiaque chez le
diabétique. Diabète et Métabolisme, 27
(5): 412-419.
Guyton A. C. (1991). Blood pressure
control-special role of the kidneys and body fluids. Sciences,
252: 1813.
139
Hansen J. Ø., Berge G. M., Hillestad M.,
Krogdahl Å., Galloway T. F., Holm H., Holm J., & Ruyter B. (2008).
Apparent digestion and apparent retention of lipid and fatty acids in
Atlantic cod (Gadus morhua) fed increasing dietary lipid levels.
Aquaculture, 284: 159-166.
He Y., Zhang X., & Yu H. (2015). Gold
nanoparticles-based colorimetric and visual creatinine assay. Microchimica
Acta, 182 (11): 2037-2043.
Heuberger C. (2005). Cyanide content of
cassava and fermented product with focus on attieke and attieke Garba
(PhD thesis, Swiss Fedéral Institute of Technology Zurich), 126
p.
Hiamey S. E., & Hiamey G. A. (2018).
Street food consumption in a Ghanaian Metropolis: The concerns
determining consumption and non-consumption. Food Control, 92:
121-127.
Hill J., Mchiza Z., Puoane T., & Steyn N. P.
(2019). The development of an evidence-based street food vending model
within a socioecological framework: A guide for African countries. PLOS
ONE, 14 (10): 1-23.
Hininger-Favier I. (2011). Les lipides et
dérivés: Les acides gras. In UE1 : Biochimie. Université
Joseph Fourier de Grenoble, France 72 pp.
Ibrahim A., Jehad A., Fuad A.-R., Ghassan A.-D., &
Saleh S. (2017). Effect of Frying Temperature and duration on the
Formation of Trans Fatty Acids in Selected Fats and Oils. American Journal
of Food Science and Technology, 5 (6): 245-248.
Ichihara K., & Fukubayashi Y. (2010).
Preparation of fatty acid methyl esters FAME for gas-liquid
chromatography. Journal of Lipid Research, 51:
635-640.
Ijarotimi O. S., Fagbemi T. N., & Osundahunsi O. F.
(2015). Evaluation of nutrient composition, glyceamic index and
anti-diabetic potentials of multi-plant based functional foods in rats. Sky
Journal of Food Science (SJFS), 4 (6) : 078-090.
INS. (2014). Résultats
définitifs rgph 2014, Populaire des communes. Consulté à
l'adresse
http://www.ins.ci/n/documents/Population_des_communes.pdf.
Consulté le 04/04/2018.
140
ISO (International Standards Organization)/Food
products, (2010). Determination of the glycaemic index (GI) and
recommendation for food classification. Published 2010-09-23.
http://www.iso.org/iso/catalogue_detail.htm?csnumber=43633.
Consulté le 4 Février 2018.
Iwuoha G. N., & Ubeng G. G. & O. (2013).
Detoxification Effect of Fermentation on Cyanide Content of Cassava
Tuber. Journal of Applied Sciences and Environmental Management,
17 (4): 567-570.
Jenkins D. J. A., Wolever T. M. S., Taylor R. H.,
Burker H. M., Fielden H., Baldwin J. M. & Goff D. V. (1981).
Glycemic index of foods: A physiological basis for carbohydrate
exchange. American Journal of Clinical Nutrition, 34:
362-366.
Johnson-Delaney C. A., & Harrison L. (2016).
Exotic Animal Companion Medicine Handbook for Veterinary Technician.
3ème Ed : Wiley-Blackwell, 544p.
Joo N., Park S., Lee B., & Yoon J. (2015).
Importance-satisfaction analysis of street food sanitation and choice
factor in Korea and Taiwan. Nutrition Research and Practice, 9
(3): 296-303.
Jyoti A., Singh G., Vajpayee P., & Shanker R.
(2017). Toxicity and Safety Assessment of Bio-Contaminants : Molecular
Beacon Based Detection of Salmonellae in Street Food. Journal of
Nanoscience and Nanotechnology, 17 (12): 9244-9250.
Katz A. M. (2002). Trans-fatty acids and
sudden cardiac death. Circulation, 105: 669-671.
Khairuzzaman M., Chowdhury F. M., Zaman S., Al Mamun
A., & Bari M. L. (2014). Food Safety Challenges towards Safe,
Healthy, and Nutritious Street Foods in Bangladesh. International Journal
of Food Science, 1-8
Khan T., Powell L. M., & Wada R. (2012).
Fast Food Consumption and Food Prices: Evidence from Panel Data on 5th
and 8th Grade Children. Journal of Obesity, 1-9
Kharel N., Palni U., & Tamang J. P. (2016).
Microbiological assessment of ethnic street foods of the Himalayas.
Journal of Ethnic Foods, 3: 235-241.
141
Koffi A. L. J., Fokou G., Koné G., Dayoro A.
K., Deby S. F., & Bonfoh B. (2014). Logique de consommation des
aliments de rues dans le district d'Abidjan: Cas du garba. CSRS rapport
2014-2015, 110 p.
Koné, G. A., Kouassi, G. F., Kouakou, N. D. V.,
& Kouba, M. (2018). Diagnostic of guinea fowl (Numida meleagris)
farming in Ivory Coast. Poultry Science, 1-7.
Kouakou K. K. A., Coulibaly S., Atchibri O.-A. L.,
Kouamé G., & Meité A. (2012). Evaluation
nutritionnelle comparative des fruits de trois hybrides de bananiers (CRBP 39,
FHIA 17 et FHIA 21) avec ceux de la variété orishele.
Tropicultura, 30 (1): 49-54.
Kouakou, N. D. V., Speybroeck, N., Assidjo, E.,
Grongnet, J. F., & Thys, E. (2011). Typifying guinea pig (Cavia
porcellus) farmersin urban and peri-urban areas in central and southern
Càote d'Ivoire. Outlook Agric, 4 : 323-328.
Kouamé A. C. (2016). Approche
nutritionnelle à l'amélioration de la prise en charge des
diabétiques: Composition physico-chimique, index glycémique et
charge glycémique des principaux mets traditionnels de Côte
d'Ivoire. Thèse de doctorat. Université Nangui Abrogoua (STA),
Abidjan, Côte d'Ivoire, 283 p.
Kouamé-Sina S. M., Makita K., Costard S., Delia
G., Dadié A., Dje M., & Bonfoh B. (2012). Hazard
identification and exposure assessment for bacterial risk assessment of
informally marketed milk in Abidjan, Côte d'Ivoire. Food and
Nutrition Bulletin, 33 (4): 223-234.
Kouassi K. N., Tiahou G. G., Abodo F. R. J., Camara
Cisse M. & Amani N. G. (2009). Influence of the Variety and
Cooking Method on Glycemic Index of Yam. Pakistan Journal of
Nutrition, 8 (7): 993-999.
Krabi E. R., Assamoi A. A., Ehon A. F., Bréhima
D., Niamké L. S., & Thonart P. (2015). Production
d'attiéké (couscous à base de manioc fermente) dans la
ville d'Abidjan. European Scientific Journal, 11 (15)
: 277-292.
Laguerre M., Lopez-Giraldo L. J., Lecomte J., Pina M.
& Villeneuve P. (2007). Outils d'évaluation in vitro de la
capacité antioxydante. Oléagineux, Corps Gras, Lipides;
14 (5): 278-92.
142
Lecerf J.-M. (2013). L'huile de palme:
Aspects nutritionnels et métaboliques. Rôle sur le risque
cardiovasculaire. Oléagineux, Corps gras, Lipides, 20
(3) : 147-159.
Légifrance (1986). décret
n°86-857 du 18 juillet 1986 modifiant le décret du 11-03-1908
portant application de la loi du 01-08-1905 sur la répression des
fraudes en ce qui concerne les graisses et les huiles comestibles >
Fac-similé JO du 24/07/1986, 9128 p.
Lenaerts B., Collard B. C. Y., Demont M. (2019).
Review: Improving global food security through accelerated plant
breeding. Plant sciences 287: 1-8
Lewis L. J. (2017). Hyponatrémie
(faible taux de sodium dans le sang). Manuel de medecine en ligne. Merck and
Co., Inc., Kenilworth, NJ, États-Unis.
http://www.merckmanuals.com.
Consulté le 18 juillet 2017.
Lombo Y., Tona K., Talaki E., & Bonfoh B. (2018).
Effet de l'alimentation sur la croissance des pintadeaux au nord du
Togo. International Journal of Biological and Chemical Science,
12 (5): 2109 -2118.
Lopes Nonato I., & Almeida Minussi L. O. D.
(2016). Nutritional Issues Concerning Street Foods. Journal of
Clinical Nutrition & Dietetics, 02 (01): 1-9.
Lowry O. H., Rosebrough N. J., Farr A. L., &
Randall R. J. (1951). Protein measurement with the Folin phenol
reagent. Journal of Biological Chemistry, 193:
265-275.
Luo X., Xia J., Jiang X., Yang M., & Liu S.
(2019). Cellulose-Based Strips Designed Based on a Sensitive Enzyme
Colorimetric Assay for the Low Concentration of Glucose Detection.
Analytical Chemistry, 91 (24): 15461-15468.
Ma X., Liu C., Wang C., Ma X., Che S., Feng X., Li,
B., & Dai Y. (2019). Effects of three products from Antarctic
krill on the nitrogen balance, growth, and antioxidation status of rats.
Food Science & Nutrition, 7 (8): 2760-2768.
Mahaliyana A. S., Jinadasa B. K. K. K., Liyanage N. P.
P., Jayasinghe G. D. T. M., & Jayamanne S. C. (2015). Nutritional
Composition of Skipjack Tuna (Katsuwonus pelamis) Caught from the Oceanic
Waters around Sri Lankae. American Journal of Food and Nutrition,
3 (4): 106-111.
Mahgoub S. O., Sabone M., & Jackson J. (2013).
Glycaemic index of selected staple carbohydrate-rich foods commonly
consumed in Botswana. South African Journal of Clinical Nutrition,
26: 182-187.
Mamun M. A., Rahman S. M. M., & Turin T. C. (2013).
Microbiological quality of selected street food items vended by
school-based street food vendors in Dhaka, Bangladesh. International
Journal of Food Microbiology, 166: 413-418.
Manguiat L. S., & Fang T. J. (2013).
Microbiological quality of chicken- and pork-based street-vended foods
from Taichung, Taiwan, and Laguna, Philippines. Food Microbiology,
36 (1): 57-62.
Martoja R., & Martoja M. (1967).
Initiation aux techniques de l'histologie animale. Ed. Masson et Cie.,
Paris, 345 p.
Mazière J. C. (2011). Les lipides.
Edition 2011, pp 167-201.
Medei E., Lima-Leopoldo A. P., Pereira-Junior P. P.,
Leopoldo A. S., Dijon H., Campos S., Raimundo J. M., Sudo R. T., Zapata-Sudo
G., Bruder-Nascimento T., Cordellini S., Nascimento J. H. M., & Cicogna A.
C. (2010). Could a high-fat diet rich in unsaturated fatty acids
impair the cardiovascular system. Can J Cardiol, 26:
542-548.
Meité A., Dally T., Ouattara H., Bouafou K. G.
M., Kouamé K. G., & Kati-Coulibaly S. (2017). Blood
Biochemical Parameters and Biometry of organs In Rats Fed with Breads Fortified
with the Flour of Non-Delipidated Seeds of Citrullus lanatus (Cucurbitaceae).
International Journal of Innovation and Applied Studies, 20
(2): 560-567.
Mensah P., Yeboah-Manu D., Drabo K. & Ablordey A.
(2002). Street foods in Accra, Ghana: How safe are they? Bulletin
of the World Health Organization, 80 (7):
546-554.
Modesto Junior E. N., Chisté R. C., & Pena
R. da S. (2019). Oven drying and hot water cooking processes decrease
HCN contents of cassava leaves. Food Research International,
119: 517-523.
143
Molimart R. (1991). Appareil digestif. In :
Physiologie humaine. Ed. Pradell : pp 255-285.
144
Monin J., Amalatchy J., Kouakou, N., Chris M., Kouadio
F. K., Ahou C. N., Dewals P., & Restrepo V. (2017). Retaining
by-catch to avoid wastage of fishery resources: how important is by-catch
landed by purse seiners in Abidjan? Collective Volume of Scientific Papers
ICCAT, 73 (3): 947952
Muinde O. K. & Kuria E. (2005). Hygienic
and sanitary practices of vendors of street foods in Nairobi, Kenya. African.
African Journal of Food Agriculture & Nutritional Development,
5 (1): 1-14.
Muyanja C., Nayiga L., Brenda N., & Nasinyama G.
(2011). Practices, knowledge and risk factors of street food vendors
in Uganda. Food Control, 22 (10): 1551-1558.
N'Cho C. M. (2016). La filière
faux-poissons en côte d'ivoire: Analyse socioéconomique du maillon
« garba ». [Mémoire de fin d'étude]. Institut National
Polytechnique Félix Houphouët-Boigny, Yamoussoukro, Côte
d'Ivoire, 73 p.
Namugumya B. S., & Muyanja C. (2011).
Contribution of street foods to the dietary needs of street food
vendors in Kampala, Jinja and Masaka districts, Uganda. Public Health
Nutrition, 15: 1503-1511.
Nimish M. S., Jeya S. R., Jeyasekaran G., &
Sukumar D. (2010). Effect of different types of heat processing on
chemical changes in tuna. Journal of Food and Science Technology,
47 (2): 174-181.
Nkegbe E., Aikins-Wilson S., Assuming-Bediako N.,
& Munkaila L. (2013). Consumers Perception on Meat Handling in
Ghana. Asian Journal of Agriculture and Food Sciences, 01
(04): 158-162.
Nurjanah S. H., Hidayat T., Paramudhita P. S., Ekawati
Y., & Arifianto T. B. (2015). Changes in nutritional composition
of skipjack (Katsuwonus pelamis) due to frying process. International Food
Research Journal, 22 (5): 2093-2102.
Ogan I., Mba & Dumontn M.-J. (2015). Palm
oil: Processing, characterization and utilization in the food industry - A
review. Food Bioscience, 10: 26-41.
Ojo R. J., Obi N. P., Akintayo C. O., & Adebayo G.
G. I. (2013). Evaluation of Cyanogen Contents of Cassava and Cassava
Based Food Products in Karu, Nasarawa State, North Central Nigeria. IOSR
Journal Of Environmental Science, Toxicology And Food Technology,
6 (1): 1-4.
145
Okojie P. W., & Isah E. C. (2019). Food
hygiene knowledge and practices of street food vendors in Benin City, Nigeria.
International Journal of Consumer Studies, 43 (6):
528-535.
OMS. (2018). Plan de l'OMS pour éliminer
de l'alimentation les acides gras trans produits
industriellement.
https://www.who.int/fr/news-room/detail/14-05-2018-who-plan-to-eliminate- industrially-produced-trans-fatty-acids-from-global-food-supply.
Consulté le 25 Juillet 2019.
OMS/INFOSAN/FAO. (2010). Mesures de base pour
améliorer la sécurité sanitaire des aliments vendus sur la
voie publique. Note d'information INFOSAN n° 3/2010 -
Sécurité sanitaire des aliments vendus dans la rue, 6 p.
ONU. (2010). Guide pratique pour la conception
d'enquêtes sur les ménages. Département des affaires
économiques et sociales-Division de statistique/ Série F N°
98; 251 p.
Oteng A.-B., Loregger A., Weeghel M. van Zelcer N., &
Kersten S. (2019). Industrial Trans Fatty Acids Stimulate
SREBP2-Mediated Cholesterogenesis and Promote Non-Alcoholic Fatty Liver
Disease. Molecular Nutrition & Food Research, 63
(19): (1-16).
Privitera D., & Nesci F. S. (2015).
Globalization vs. Local. The role of street food in the urban food
system. Procedia Economics and Finance, 22:
716-722.
Proietti I., Frazzoli C., & Mantovani A. (2014).
Identification and management of toxicological hazards of street foods
in developing countries. Food and Chemical Toxicology, 63:
143-152.
Rane S. (2011). Street Vended Food in Developing
World: Hazard Analyses. Indian Journal of Microbiological, 51
(1): 100-106.
Rémond D. (2019). Les protéines
de la viande, intérêt pour la nutrition des seniors.
Médecine des Maladies Métaboliques, 13
(3) : 252-256.
Ridker P. M., MacFadyen J. G., Everett B. M., Libby
P., Thuren T., Glynn R. J., Ridker P. M., MacFadyen J. G., Everett B. M., Libby
P., Thuren T., Glynn R. J., Kastelein J., Koenig W., Genest J., Lorenzatti A.,
Varigos J., Siostrzonek P., Sinnaeve P., Ligueros M. (2018).
Relationship of C-reactive protein reduction to cardiovascular event
reduction following treatment with canakinumab : A secondary analysis from the
CANTOS randomised controlled trial. The Lancet, 391
(10118) : 319-328.
146
Rosen S., Thorne K. & Meade B. (2016).
Évaluation internationale de la sécurité
alimentaire, 201626. Service de recherche économique, Département
de l'agriculture des États-Unis. Consulté en septembre 2019.
Roussel A.-M. (2017). Déficits en
micronutriments dans le surpoids et l'obésité:
Conséquences métaboliques et cliniques. Dénutrition du
sujet obèse, 31 (4) : 268-275.
Sabrina H. (2016). Construction d'une typologie
des consommations alimentaires à partir des données INCA2. In La
nutrition pour un mode de vie responsable, Centre de recherche en nutrition
humaine, Université d'été de nutrition, 105 p.
Sacks F. M., Carey V. J., Anderson C. A. M., Miller E.
R., Copeland T., Charleston J., & Appel L. J. (2014). Effects of
High vs Low Glycemic Index of Dietary Carbohydrate on Cardiovascular Disease
Risk Factors and Insulin Sensitivity. Journal of American Medical
Association, 312 (23): 2531-2541.
Salmerón J., Manson J. E., Stampfer M. J.,
Colditz G. A., Wing A. L., & Willett W. C. (1997). Dietary fiber,
glycemic load, and risk of noninsulin-dependent diabetes mellitus in women.
Journal of American Medical Association, 277:
472-477.
Sanatombi K., & Rajkumari S. (2020).
Effect of Processing on Quality of Pepper: A Review. Food Reviews
International, 36 (6) : 626-643.
Schlienger J.-L. (2014). Les fondamentaux de
la nutrition: Nutriments, énergétique, comportement alimentaire.
In Nutrition clinique pratique chez l'enfant et l'adulte.
2e éd., Elsevier Masson ; pp. 1-18.
Sedia G., Konan G., & Akindès F. (2017).
L'Attiéké-Garba, « bon » à manger et
à penser. Présenté à Symposium
international organisé par la Chaire Unesco Alimentations du monde
(Montpellier SupAgro et Cirad), l'UMR Moisa (Cirad, Inra, Montpellier Supagro,
Ciheam-IAM), l'OCHA (Cniel) et le Centre Edgar Morin de l'Institut
Interdisciplinaire d'Anthropologie du Contemporain (IIAC) Paris, OCHA, 4 &
5 décembre 2017, 21 p.
Seronie S., Vivien M., Galteau M., Carlier M. C.,
& Hadj A. A. (2004). Dosage de la créatininémie en
2003 : État des lieux analytique et essai de standardisation de
l'étalonnage. Annales de Biologie Clinique, 62:
165-175.
147
Shinn S. E., & Proctor A. (2013). Rapid
Lipid Extraction from Egg Yolks. Journal of the American Oil Chemists'
Society, 90 (2): 315-316.
Shivappa N., Steck S. E., Hurley T. G., Hussey J. R.,
Ma Y., Ockene I. S., Tabung F., & Hébert J. R. (2014). A
population-based dietary inflammatory index predicts levels of C-reactive
protein in the Seasonal Variation of Blood Cholesterol Study (SEASONS).
Public Health Nutrition, 17 (8): 1825-1833.
Slomianka L. (2006). Blue histology urinary
system.
www.urinary.com/UriAn01.htm. Consulté le 19 juin 2018.
Tanoh B. (2016). Garba Ivoire. Journal
d'Afrique l'hebdo, Edition du 22-12-2016. Journal hebdomadaire de la presse
écrite de Côte d?
Ivoire. www.abidjan.net.
Consulté le 1er Août 2019.
Tavonga N. (2014). Operations of street food
vendors and their impact on sustainable urban life in high density suburbs of
harare, in Zimbabwe. Asian Journal of Economic Modelling,
2(1): 18-31.
Thieriet M. (1998). Histologie et
anatomopathologie.
www.rocq.inria.fr/histoanapath.htm. Consulté le 17 juin 2017.
Trinder P. (1969). Determination of blood
glucose using 4-aminophenzone as oxygen acceptor. Journal of Clinic
Pathologie, 22: 246.
Turati F., Galeone, C., Augustin, L. S. A., & La
Vecchia, C. (2019). Glycemic Index, Glycemic Load and Cancer Risk: An
Updated Meta-Analysis. Nutrients, 11 : (10) :
2342.
Tymecki £., Korszun J., Strzelak K.,
& Koncki R. (2013). Multicommutated flow analysis system for
determination of creatinine in physiological fluids by Jaffe method.
Analytica Chimica Acta, 787: 118-125.
Velanovsky A. (2003). Les modèles
expérimentaux d'insuffisance rénale chez le chien [Thèse
de Doctorat l'Université Paul-Sabatier]. Thèse de Doctorat
l'Université Paul-Sabatier, Toulouse, France. 79 p.
Videla L. A., Rodrigo R., Araya J. & Poniachik J.,
(2004). Oxidative stress and depletion of hepatic longchain
polyunsaturated fatty acids may contribute to nonalcoholic fatty liver disease.
Free Radical Biology and Medicine, 37:1499-1507.
148
Vosloo M. C. (2005). Some factors affecting
the digestion of glycaemic carbohydrates and the blood glucose response.
Journal of Family Ecology and Consumer Sciences, 33:
1-9.
Wahyuni Y., Ballester A.-R., Sudarmonowat, E., Bino R.
J., & Bovy A. G. (2013). Secondary Metabolites of Capsicum Species
and Their Importance in the Human Diet. Journal of Natural Products,
76 (4): 783-793.
Waugh A. & Grant A. (2006). Anatomie et
physiologie normales et pathologies Ed. Maloine, Paris-France, 484 p
Wilck N., Balogh A., Markó L., Bartolomaeus H.,
& Müller D. N. (2019). The role of sodium in modulating
immune cell function. Nature Reviews. Nephrology, 15
(9): 546-558.
Williams S. R. (1994). Essentials of nutrition
diet therapy. 6th Edition Mosby, 521 p.
Winter B. L., Yeh S. M. E., & Yeh Y. Y. (1994).
Linolenic acid provides a source of docosahexaenoic acid for
artificially reared rat pups. Journal of Nutrition, 124:
1654-1659.
Wolever T. M. S. (2013). Glycemic index claims
on food labels: Review of Health Canada's evaluation. European Journal of
Scientific Research, 67: 1229-1233.
Yao K. A., Koffi D. M., Blei S. H., Irié Z. B.,
& Niamké L. S. (2015). Propriétés
biochimiques et organoleptiques de trois mets traditionnels ivoiriens
(attiéké, placali, attoukpou) à base de granulés de
manioc natifs. International Journal of Biological and Chemical
Siencces, 9 (3): 1341-1353.
Yéboué K. H., Amoikon K. E.,
Kouamé K. G., & Kati-Coulibaly S. (2017). Valeur nutritive
et propriétés organoleptiques de l'attiéké, de
l'attoukpou et du placali, trois mets à base de manioc, couramment
consommés en Côte d'Ivoire. Journal of Applied
Biosciences, 113 : 11184-11191.
Yéboué K. H. (2018).
Évaluation des effets nutritionnels, physiologiques, et du
bilan digestif de trois mets à base de manioc (attiéké,
attoukpou et placali) chez le rat wistar [Thèse de doctorat].
Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan Côte
d'Ivoire 158 p.
YEO S., Maïmouna Y., & Bébé K.
(2017). Niveau d'Éducation et Pratiques d'Hygiène
Alimentaire par les Vendeurs de «Garba» du District d'Abidjan.
Canadian Social Science, 13 (11): 46-54.
149
Young D. S., Pestaner L., & Gibberman V. (1975).
Effects of drugs on clinical laboratory test. Clinical
Chemistry, 21, ID-432D.
Zarei L., & Abollahzade Fard A. (2019).
Co-administration of retinoic acid and atorvastatin mitigates high-fat
diet induced renal damage in rats. In Veterinary Research Forum
10 (2): 133-138.
Zoho Bi F. G. A. (2017). Contribution
à l'évaluation des effets nutritionnels et physiologiques de
quelques champignons comestibles de côte d'ivoire. Thèse de
doctorat. Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan.
Abidjan Côte d'Ivoire, 143p.
Zoho Bi F. G. A., Amoikon K. C. E., Kouamé K.
G., & Kati-Coulibaly S. (2017). Effects of three edible mushrooms
on growth caracteristics and level of serum parameters in rats.
International Journal of Applied and Pure Science and Agriculture,
3 (9): 26-32.
Zoumenou M. R. B. V. (1994). Etudes
physico-chimique et nutritionnelle de quelques préparations alimentaires
à base de manioc, (Manihot esculenta, Crantz). Thèse de
3ième cycle de l'Université Felix Houphouët-Boigny. Abidjan,
Côte d'Ivoire.117p.
ANNEXES
ANNEXE 1 : FICHES D'ENQUETES DE CONSOMMATION
ET DE POINT DE VENTE
QUESTIONNAIRE CONSOMMATEURS
1.
IDENTIFICATION DU QUESTIONNAIRE
Questionnaire numéro
3. Commune ou Ville
4. Date de l'enquete

I SOCIO-DEMOGRAPHIE
5. Sexe 1.Homme
|
2.Femme
|
6. Age
|
|
|
|
|
2.Cadre 4.Retraité
6.Ouvrier
8.Sans profession
|
8. Si 'autre', précisez :
|
|
|
|
|
|
|
9. Situation familiale
1.Célibataire 2.Seul(e) Avec enfant(s)
3.En couple sans enfant 4.En couple avec enfant(s)
|
10. Nombre d'enfants
|
|
|
La question n'est pertinente que si sit fam Parmi "Seul(e)
Avec enfant(s) ; En couple avec enfant(s)"
|
11. Commune
|
|
|
12. Religion
1.Chretienne 2.Musulmane
3.Animiste 4.Boudhiste
5.Autre
|
13. Si 'autre', précisez :
|
|
|
|
14. Si 'autre', précisez :
|
|
|
15. Quels sont les différents repas que vous
prenez dans la journée?
1.Petit déjeuner 2.Déjeuner
3.Dîner 4.Goûter
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
|
16. A quel moment de la journée consommez-vous
le Garba?
1.Petit déjeuner 2.Déjeuner
|
|
3.Dîner 4.Goûter
|
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
|
II CONSOMMATION DU GARBA
14. A part vous, est-ce que d'autres personnes de votre
foyer consomment du Garba ?
1.Oui 2.Non
3.Ne sait pas
|
|
15. Sur quels critères vous basez-vous pour
acheter le garba?
2.Qualité ou taille du
1.Gout poisson
3.Prix 4.Salubrité du point de vente
6.Proximité du point de
5.Lien avec le vendeur vente
7.Autre
Vous pouvez cocher plusieurs cases (6 au maximum).
|


QUESTIONNAIRE CONSOMMATEURS
20. Avec quoi accompagné vous votre
Garba?
1.Tomate 2.Oignon
3.Mayonnaise 4.Cube maggi
5.Autre
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
|
22. Quel est le montant de votre achat
d'aujourdui?
|
23. A combien de personnes est destiné votre
achat?
|
24. Combien dépensez vous pour votre plat habituel
de garba?
|
35. Si oui, quelle est la part de la consommation du
Garba (en pourcentage)?
1.-25% 2.25%
3.50% 4.75%
5.100%
La question n'est pertinente que si ON conso alimnt ru =
"Oui"
|
19. Combien de jours par semaine consommez vous le garba
?
20. Si 'autre', précisez :
33. Pourquoi?
|
|
|
34. Consommez vous d'autres aliments de rue (placali,
alloco, tchep...)?
1.Oui 2.Non
|
|
36. A combien pouvez vous évaluer votre budget
de consommation journalière de Garba?
38. A combien pouvez vous évaluer votre budget
de consommation hebdomadaire de garba?
Pour votre plat de Garba habituel, quel est le montant
de:
Poisson Attiéké Tomate Oignon Mayonnaise Cube maggi
Autre
25. Montant
32. Êtes vous satisfait du rapport
qualité-prix de votre consommation?
1.Pas du tout 2.Plutôt non
3.Cela dépend 4.Plutôt oui
5.Tout à fait
|
38. Recommanderiez vous la consommation du Garba a
quelqu'un?
|
|
|
|
|
QUESTIONNAIRE POINTS DE VENTES
Evaluation de l'importance Socio-économique du " faux
thon " en Côte d'Ivoire : cas du commerce de rue du " Garba " dans la
ville d'Abidjan.
|
IDENTIFICATION DU QUESTIONNAIRE
38. Commune
40. Date de l'enquete
1. Questionnaire numero
I .IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
3. Niveau d'études
1.Primaire 2.Collège
3.Lycée 4.Supérieur/Université
5.Alphabétisé
La question n'est pertinente que si ON etud vend =
"Oui"
|
|
4. Quel est votre nationalité
1.Ivoirienne 2.Malienne
3.Burkinabé 4.Nigérienne
5.Guinéenne 6.Autres
|
|
5. Avez vous des enfants?
1.Oui 2.Non
|
|
nombre d'enfants
6. Total
7. Scolarisés
8. Non scolarisés
5. Sexe
1.Feminin 2.Masculin
|
6. Quel est votre âge?
|
|
|
|
7. Où habitez vous?
|
|
|
8. Avez vous fréquenté?
1.Oui 2.Non
|
|
9. Si 'Autres', précisez :
|
|
|
10. Situation matrimoniale
1.Célibataire 2.Marié(e)
3.Divorcé(e) 4.Veuf(ve)
5.Concubinage
|
11. Avez vous des personnes à
charge?
1.Oui 2.Non
|
|
12. Nombre de personnes à charge
La question n'est pertinente que si ON pers charge =
"Oui"
II. ACTIVITE
2.1 Identification de l'activité
19. Quel est le nom de votre point de vente?
21. Depuis combien de temps pratiquez-vous cette
activité?
Comment êtes-vous arrivé à cette
activité ?
1.Héritage familial 2.Retraite
3.Par défaut 4.Activité rentable
5.Par amour 6.Autres
|
20. Si 'autres', précisez :
|
|
|
|
|
|
QUESTIONNAIRE POINTS DE VENTES
Evaluation de l'importance Socio-économique du "
faux thon " en Côte d'Ivoire : cas du commerce de rue du " Garba "
dans la ville d'Abidjan.
23. Quelles sont vos heures de travail?
24. Pendant combien de jours travaillez vous dans une
semaine?
26. Si oui, lesquelles ?
|
|
La question n'est pertinente que si ON otr act =
"Oui"
|
27. Où gagnez vous le plus d'argent
?
1.Garba 2.Autre La question n'est pertinente que si ON otr
act = "Oui"
|
|
25. Avez-vous d'autres activités que la
transformation du poisson
|
28. Qu'est ce qui vous prend le plus de temps
?
1.Garba 2.Autre
La question n'est pertinente que si ON otr act =
"Oui"
|
1.Oui 2.Non
|
|
|
|
2.2Approvisionnement
29. Où achetez-vous vos poissons?
1.Conteneurs frigorifiés (port)
|
2.Conteneurs frigorifiés (commune)
4.Marché bousanga
6.Auxilliaires des semi-grossistes
|
3.Société de mareyeurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
35. Quel est le mode de conditionnement de vos
achats?
1.Sacs 100 kg 2.Sacs 60 kg
3.Sacs 50 kg 4.détails(par kg)
5.Autres
|
|
36. Si 'Autres', précisez :
Quels sont les prix d'achats par saisons
Abondance Normal Pénurie
37. Prix
31. Quelles sont les espèces de poissons que vous
achetez?
1.Albacore 2.Patudo
3.Listao 4.Auxide
|
5.thonine 6.Ravil
|
7.Autres
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
|
32. Si 'Autres', précisez :
|
|
|
33. Quelles est votre fréquence
d'approvisionnement en thons?
1.Mensuelle 2.Hebdomadaire
3.Journaliere 4.Par heure
5.Tous les 2 jours 6.Tous les 3 jours
7.Autres
|
|
34. Si 'Autres', précisez :
40. Quel est le coût du transport de vos poissons
par achat ?
41. Comment payez-vous les poissons?
1.Cash 2.Crédit 3.Autres
|
42. Si 'autres', précisez :
|
|
|
43. Si crédit, quelles sont les conditions de
remboursements
|
|
La question n'est pertinente que si cmnt acht pss =
"Crédit"
|
44. Payez-vous des taxes ?
1.Oui 2.Non
|
|
45. Ou payez vous ces taxes?
1.Mairie 2.Autorités villageoises
3.Sous-préfecture 4.Autre
La question n'est pertinente que si ON tax = "Oui"
|
46. Si 'Autre', précisez :
|
|
|
|
50. A combien pouvez vous évaluer le coût
d'acquisition des ustensiles (assietes, cullieres, seaux...)?
|
|
|
51. Êtes vous propriétaire de votre
magasin?
1.Oui 2.Non Aller à '53-pri locat magazin' si ON
prop magz1 = "Non"
|
52. Si oui, combien vous a couté l'achat du
magasin et des meub ( bancs, chaises, tables...)
|
|
Aller à '56-mod appro huile' quelque soit la
réponse.
La question n'est pertinente que si ON prop magz1 =
"Oui"
|
53. Si non, a combien le louez vous?
|
|
La question n'est pertinente que si ON prop magz1 =
"Non"
|
54. Les meubles entrent - ils dans la location du
magasin?
1.Oui 2.Non
|
|
55. Si non, quel était le coût d'acquisition
de ces meubles?
|
|
La question n'est pertinente que si ON loc meubl =
"Non"
|
56. Quelle est vos modalité d'approvisionnement en
huile?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
57. Si 'Autre', précisez :
|
|
|
58. Quel est le montant par
Approvisionnement?
|
|
|
47. Quelle est la modalité de
payement?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.journalière
5.Autre
La question n'est pertinente que si ON tax = "Oui"
|
48. Si 'Autre', précisez :
|
|
|
49. A combien s'élève le montant de ses
taxes?
|
|
|
La question n'est pertinente que si ON tax = "Oui"
|
61. Quel est le montant par
Approvisionnement?
64. Quel est le montant par
Approvisionnement?
|
|
|
65. Quelle est vos modalité d'approvisionnement
en piment?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
66. Si 'Autres', précisez :
|
|
|
|
67. Quel est le montant par
Approvisionnement?
QUESTIONNAIRE POINTS DE VENTES
Evaluation de l'importance Socio-économique du "
faux thon " en Côte d'Ivoire : cas du commerce de rue du " Garba "
dans la ville d'Abidjan.
e
2.3 Matériel
59. Quelle est vos modalité d'approvisionnement
en Farine?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
60. Si 'Autre', précisez :
62. Quelle est vos modalité d'approvisionnement
en attiéké?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
63. Si 'Autre', précisez :
69. Si oui quelle quantité perdez
vous?
La question n'est pertinente que si ON perd pss =
"Oui"
QUESTIONNAIRE POINTS DE VENTES
Evaluation de l'importance Socio-économique du "
faux thon " en Côte d'Ivoire : cas du commerce de rue du " Garba "
dans la ville d'Abidjan.
68. Quelle est vos modalité d'approvisionnement
en consommables?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
69. Si 'Autre', précisez :
|
|
|
70. Quel est le montant par
Approvisionnement?
|
|
|
71. Quelle est vos modalité de payement de
l'électricité?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
72. Si 'Autre', précisez :
|
|
|
|
73. A combien s'éleve le montant de la
facture?
|
|
|
74. Quelle est vos modalité de payement de
l'eau?
1.Annuelle 2.Mensuelle
3.Hebdomadaire 4.Journalière
5.Autre
|
75. Si 'Autre', précisez :
|
|
|
76. A combien s'éleve le montant de la
facture?
|
|
|
|
2.4 Main d'oeuvre
77. Comment payez vous vos employés?
1.Annuellement 2.Mensuellement
3.Hebdomadairement 4.Par jours
5.Autres
|
78. Si 'Autres', précisez :
|
|
|
|
|
|
79. Combien avez vous d'employés?
|
|
80. Quel est le montant de leurs salaire?
|
III. TRANSFORMATION ET COMMERCIALISATION
3.1 Conservation
81. Comment conservez vous vos poissons?
1.Salaison 2.Réfrigeration
3.Congélation 4.Air libre
5.Autre
|
|
82. Si 'autre', précisez :
83. Constatez vous des pertes?
1.Oui 2.Non
|
|
3.2 Commercialisation
85. Quel est le profil de vos clients
1.Enfants 2.Jeunes
3.adultes 4.Vieux
5.Sans distinction de classe d'âge
|
|
QUESTIONNAIRE POINTS DE VENTES
Evaluation de l'importance Socio-économique du "
faux thon " en Côte d'Ivoire : cas du commerce de rue du " Garba "
dans la ville d'Abidjan.
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
84. Donnez vous vos plats à
crédit?
1.Oui 2.Non
|
85. Si oui êtes vous remboursé à
temps?
1.Oui 2.Non
La question n'est pertinente que si ON credi = "Oui"
|
|
86. Êtes vous satisfait de vos
revenus?
1.Pas du tout satisfait 2.Plutôt pas satisfait
3.Plutôt satisfait 4.Tout à fait satisfait
|
3.3Prix
90. Les prix connaissent-ils des
fluctuations?
1.Oui 2.Non
|
|
91. Quelles sont les périodes de ventes
favorables?
90. Comment les prix sont fixés?
1.Qualité 3.Taille du poisson
5.Poids
|
2.Espèce 4.Saison 6.Autre
|
91. Si 'autre', précisez :
|
|
|
|
|
|
|
V. FINANCEMENT
94. Comment avez vous financé votre
activité?
1.Fond propre 2.Crédit bancaire
3.Crédit familial 4.Crédit ONG
5.Micro finance 6.Autres
95. Si 'Autres', précisez :
97. Quel était le montant?
VII. PROBLEMES ET PERCEPTIONS
86. Quels sont les prix de vente?
1.100 2.150
3.200 4.250
5.300 6.350
7.400 8.+400
87. Quels problemes rencontrez vous?
89. Quelles solutions pouvez vous proposer?
97. Comptez vous agrandir votre
activité?
1.Oui 2.Non
|
|
98. Etes vous organisés en
sociétés, coopératives ou autres?
1.Oui 2.Non
|
ANNEXE 2 : MATERIEL TECHNIQUE UTILISE AU COURS DE
L'ETUDE

Distillateur Soxhlet (Behr Labor-Technick 210227, Allemagne)
Distillateur Kdjedahl (Büchi K-355, Allemagne)


Four à moufle (Nabertherm B180, Allemagne)

Distillateur d'eau

Etuve (Thermo scientific VT6060M, Allemagne)

Balance électronique (Denver instrument modèle
SI-4002 Germany)
ANNEXE 3 : CHROMATOGRAMME DU THON FRAIS, DU
THON FRIT ET DU METS « GARBA » COMPLETE D'HUILE DE FRITURE

A
Chromatogramme du thon frais
1 : Myristique ; 2 :
Pentadécylique ; 3 : Palmitoléique ;
4 : Palmitique ; 5 :
3,5-bis(1,1-diméthylethyl)-4-hydroxybenzènepropanoique ;
6 : 14-méthylHexadécanoique ; 7 :
Cis-10-Heptadécénoique ; 8 : margarique
; 9 : 9-méthylheptadécanoique ; 10 :
Linoléique ; 11 : Oléique ; 12
: Elaidique ; 13 : Stéarique ; 14 :
Docosane ; 15 :
9,10,12-triméthoxyOctadécanoique ; 16 :
Arachidonique ; 17 : EPA ; 18 :
Gadoléique ; 19 : Paullinique ; 20 :
Arachidique ; 21 : Sicol ; 22 : DHA
; 23 : DPA ; 24 : Heptacosane ; 25 :
Octacosane ; 26 : Triacontane ; 27 :
Nervonique ; 28 : Hentriacontane

B
Chromatogramme du thon frit
1 : Myristique ; 2 :
Palmitoléique ; 3 : Palmitique ; 4 :
Linoléique ; 5 : Oléique ; 6 :
Elaidique ; 7 : Stéarique ; 8 :
Arachidonique ; 9 : EPA ; 10 :
Gadoléique ; 11 : Sicol ; 12 :
DHA ; 13 : Heptacosane ; 14 :
Octacosane ; 15 : Triacontane ; 16 :
Cholestérol ; 17 : Hentriacontane

C
Chromatographie du mets « Garba »
1 : n-Heptadecanol ; 2 :
Myristique ; 3 : n-Nonadecanol ; 4 :
Palmitique ; 5 : Muscalure ; 6 :
Linoléique ; 7 : Oléique ; 8 :
Elaïdique ; 9 : Stéarique ; 10 :
Sicol 250 ; 11 : DHA
PUBLICATIONS
Article 1 :
Évaluation de la composition nutritive du garba
: aliment de rue prise à Abidjan [Evaluation of the nutritive
composition of the garba: Street food more appreciated in Abidjan]
KOFFI Kouadio Frédéric, MONIN Amandé Justin,
KOUAKOU N'Goran David Vincent, N'CHO Amalachy Jaqueline & AMOIKON Kouakou
Ernest
Publié à: International Journal of
Innovation and Applied Studies, Volume 26 Numéro 3 Jun 2019,
802-811
Corresponding Author: KOFFI Kouadio
Frédéric 802
International Journal of Innovation and Applied Studies ISSN
2028-9324 Vol. 26 No. 3 Jun. 2019, pp. 802-811 (c) 2019 Innovative Space of
Scientific Research Journals http://www.ijias.issr-journals.org/
Evaluation de la composition nutritive du garba
: Aliment de rue prisé à
Abidjan
[ Evaluation of the nutritive composition of the
garba : Street food more appreciated in Abidjan ]
KOFFI Kouadio Frédéric1,
MONIN Amandé Justin2, KOUAKOU N'Goran David
Vincent3, N'CHO Amalachy Jaqueline2, and AMOIKON
Kouakou Ernest1
1Laboratoire de Nutrition et Pharmacologie, UFR
Biosciences, Université Félix Houphouët-Boigny, BP 582
Abidjan 22, Côte d'Ivoire
2Centre de Recherche Océanologique,
Département Ressources Aquatiques, BP V 18 Abidjan, Côte
d'Ivoire
3Laboratoire de Zootechnie et de Productions
Animales, DFR Agriculture et Ressources Animales, Institut National
Polytechnique Félix Houphouët-Boigny, BP 1313 Yamoussoukro,
Côte d'Ivoire
Copyright (c) 2019 ISSR Journals. This is an open access
article distributed under the Creative Commons Attribution
License, which permits unrestricted use, distribution, and
reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
ABSTRACT: The study aimed to determine the
food value of the garba (street food more appreciated
in Abidjan). On the whole, 10 samples of dish of garba
and its major components (attiéké and tuna), were
collected in 10 different areas of sale in the neighborhood of Abobo and
Yopougon. The results showed that the dish of garba
contained 9.82#177;0.23 % of proteins, 7.27#177;0.64 % of lipids,
1.73#177;0.12 % of fibers, 1.57#177;0.15 % of ash and 30.92#177;1.44 % of
carbohydrates. Its hydrocyanic acid (HCN) content was 0.14#177;0.02 mg/100g and
total energy was 228.39#177;8.13 kcal/100g. The composition of minerals
revealed that the dish of garba is rich in calcium,
sodium and potassium. The analysis of the profile in fatty acid of the dish of
garba showed that, this dish is low in
polyunsaturated fatty acid (PUFA). The sum of the PUFA contained in the
garba was of 7.77#177;1.21 % of the total fatty
acids, including, 0.12#177;0.25 % of omega-3 and 7.64#177;1.35 % of omega-6.
Finally, the results revealed that the procedure processing of this dish (fish
frying), the addition of some ingredients (salt, frying oil), affect negatively
food value.
KEYWORDS: Nutrition, Health, Street food, Fatty
acid.
RESUME: L'étude avait pour objectif de
déterminer la qualité nutritive du garba
(aliment de rue prisé à Abidjan). Au total, 10
échantillons de plat de garba et de ses
composants majeurs (attiéké et thon), ont été
collectés dans 10 points de vente différents dans les communes
d'Abobo et Yopougon. Les résultats ont montré que le plat de
garba contenait 9,82#177;0,23 % de protéines,
7,27#177;0,64 % de lipides, 1,73#177;0,12 % de fibres, 1,57#177;0,15 % de
cendres et 30,92#177;1,44 % de glucides. Sa teneur en acide cyanhydrique (HCN)
était de 0,14#177;0,02 mg/100 g et l'énergie totale était
228,39#177;8,13 kcal/100g. La composition en minéraux a
révélé que le plat de garba est
riche en calcium, sodium et potassium. L'analyse du profil en acide gras du
plat de garba a montré que ce mets est pauvre
en acide gras polyinsaturés (AGPI). La somme des AGPI contenus dans le
plat était de 7,77#177;1,21 % des acides gras totaux identifiés
dans l'huile du plat dont 0,12#177;0,25 % d'oméga-3 et 7,64#177;1,35 %
d'oméga-6. Enfin, les résultats ont révélé
que le processus de préparation de ce mets (friture du poisson), l'ajout
de certains ingrédients (sel, huile de friture), altérait sa
qualité nutritive.
MOTS-CLEFS: Nutrition, Santé, Aliment de
rue, Acide gras.
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 803
KOFFI Kouadio Frédéric, MONIN
Amandé Justin, KOUAKOU N'Goran David Vincent, N'CHO Amalachy Jaqueline,
and AMOIKON Kouakou Ernest
1 INTRODUCTION
La consommation des aliments de rue est devenue depuis
quelques décennies, un phénomène très courant. Ces
mets sont définis comme étant des aliments prêts à
être consommés, préparés et ou vendus par des
vendeurs ambulants ou fixes, dans la rue ou dans les lieux publics [1], [2].
Ils permettent à environ 80 % de la population des villes
(élèves, étudiants, salariés, chômeurs,
enfants de la rue et commerçants) de s'alimenter aisément en
dehors du foyer et à faible coût [3]-[5]. L'émergence de ce
nouveau mode de restauration est facilitée par l'urbanisation rapide des
pays, surtout ceux en développement, et les multiples contraintes
quotidiennes auxquelles sont confrontés les citadins [6].
En Côte d'Ivoire, parmi les aliments vendus dans les
rues tels que, la bouillie (de mil ou maïs), l'alloco (plat de
banane plantain mûre frite), le choukuya (rôti de
boeuf, de mouton ou de poulet) et même l'eau de boisson, pour ne citer
que ceux-ci, figure le plat de garba (Figure 4). Le garba est
un plat à base d'attiéké (semoule de manioc) dit de second
choix [7] accompagné de morceaux de poisson (faux thon) [8], [9] frit
à très haute température dans de l'huile de palme
raffinée, dénaturée et réutilisée. Ce mets
constitue par excellence le repas rapide (fast-food) et bon marché des
Abidjanais notamment chez les populations à faible revenu, en
particulier les enfants, les jeunes mères et les sans-emplois.
Cependant, au regard de la qualité douteuse des
constituants et le mode de préparation de ce plat, celui-ci pourrait
constituer un danger pour la population consommatrice, notamment les enfants et
les jeunes. Car lors des procédés de transformation des aliments,
il apparaît des produits néoformés tels que les
réactions de Maillard, l'oxydation des lipides, la formation d'amines
biogènes et des nitrosamines, pouvant constituer de véritables
problèmes de santé chez le consommateur [10].
En dépit de sa popularité à Abidjan
(environ 2000 points de vente) [11], très peu de travaux scientifiques
ont été consacrés au garba. La présente
étude vise à déterminer la qualité nutritive du
plat de garba et de ses composants, notamment la qualité des
acides gras, afin de garantir la santé des consommateurs.
2 MATÉRIEL ET MÉTHODES 2.1
MATÉRIEL
Le matériel biologique était constitué
essentiellement d'échantillons de thons frais, de thons frits,
d'attiéké (semoule de manioc) frais et de plat de garba
(Figure 1 ; 2 ; 3 et 4). Ils ont été achetés dans 10
points de vente différents, conditionnés et acheminés au
laboratoire pour analyse.
2.2 MÉTHODES
2.2.1 PRÉLÈVEMENT ET TRAITEMENT
PRÉLIMINAIRE DES ÉCHANTILLONS
Au total, quatre lots d'échantillons ont
été achetés dans deux des 10 communes de la ville
d'Abidjan (Abobo et Yopougon). Le choix de ces deux communes est basé
sur le fait qu'elles enregistrent le plus grand nombre de point de vente [11].
Les quatre lots étaient composés respectivement de thons frais
(lot 1), thon frit (lot 2), attiéké frais (lot 3) et enfin le lot
4 de plat de garba (Tableau 1). Le thon frais a servi pour la
détermination du profil en acide gras. Chaque lot comportait 10
échantillons. L'espèce de thon concernée était
Katsuwonus pelamis (thon listao ou bonite à ventre rayé)
car, elle représente la plus grande partie des rejets utilisés
par les vendeurs de garba [11]. Les différents
échantillons de chaque lot ont été séparés
à partir de leur différent code lors des achats, puis
pesés à l'aide d'une balance (Denver instrument modèle
SI-4002 Germany). Ensuite, les échantillons ont été
broyés avec un mixer blinder (Smart technology model STPE-330) pour
obtenir une pâte homogène. Une quantité de 150 g a
été prélevé sur chaque échantillon et
codé à nouveau pour les différentes analyses.
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 804
Evaluation de la composition nutritive du garba
: Aliment de rue prisé à Abidjan

Fig. 1. Echantillon de thon frais
Source : Koffi (2019).

Fig. 2. Echantillon de thon frit
Source : Koffi (2019).

Fig. 3. Echantillon d'attiéké
frais
Source : Koffi (2019).

Fig. 4. Echantillon de plat de
garba
Source : Koffi (2019).
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 805
KOFFI Kouadio Frédéric, MONIN
Amandé Justin, KOUAKOU N'Goran David Vincent, N'CHO Amalachy Jaqueline,
and AMOIKON Kouakou Ernest
Tableau 1. Composition du plat de garba
authentique
Ingrédients * Quantité en gramme de
matière fraîche Proportion (%)
Attiéké 262,53#177;26,23 63,92
Poisson 70,87#177;9,31 17,25
Piment 16,96#177;1,69 4,13
Oignon 28,21#177;11,01 6,87
Huile 32,17#177;10,80 7,83
Apport en nutriment du plat de garba (en % de
MS) déterminés par dosage
Protéines (%) 9,82#177; 0,23
Lipides (%) 7,27#177;0,64
Fibres (%) 0,39#177;0,07
Glucides (%) 30,92#177;1,44
Cendres (%) 1,57#177;0,15
HCN (mg/100 g) 0,14#177;0.02
Energie (kcal/100g) 228,39#177;8,13
*Les ingrédients ont été
quantifiés sur la base du coût moyen d'un plat de garba,
déterminé à partir des résultats d'enquête,
MS = matière sèche, HCN = acide cyanhydrique
2.2.2 ANALYSE PHYSICO-CHIMIQUE DES
ÉCHANTILLONS
Les analyses physico-chimiques effectuées sur les
différents échantillons ont concerné les teneurs en
matière sèche, humidité, protéines totales,
cendres, fibres, lipides totaux et acide cyanhydrique,
déterminées selon les normes de l'association officielle des
chimistes analytiques [12]. De plus, le taux de glucides totaux a
été déterminé selon les formules décrites
par Bertrand et Thomas [13] et la valeur énergétique a
été calculée, selon la formule de Coleman [14] utilisant
les coefficients de Atwater et Rosa [15]. Le dosage des minéraux
était effectué selon la norme internationale ISO 6869 de
décembre 2000, par spectrophotométrie d'absorption atomique.
2.2.3 PROFILS EN ACIDES GRAS DES LIPIDES
La composition en acides gras des échantillons a
été déterminée en trois étapes. D'abord les
lipides ont été extraits à partir de la technique de Folch
[16]. Ensuite, les esters méthyliques d'acides gras ont
été obtenus selon la méthode de dérivation en
milieu acide [17]. Et enfin, les esters méthyliques d'acides gras ont
été identifiés, à l'aide d'un chromatogramme en
phase gazeuse (CPG) au laboratoire de la police scientifique de Côte
d'Ivoire. Les esters méthyliques d'acides gras (EMAG) ont
été identifiés en tenant compte du temps de
rétention de chaque composé sur la colonne
considérée, fourni par les bibliothèques spectrales (NIST
2014).
3 ANALYSES STATISTIQUES
Les différents calculs ont été
effectués avec le logiciel Microsoft Excel 2013 et les analyses
statistiques ont été réalisées à l'aide du
logiciel R (version 3.5.1). La comparaison des moyennes s'est appuyée
sur l'analyse de variance (ANOVA), avec un seuil de signification de 5 % selon
la comparaison multiple de Tukey.
4 RÉSULTATS
4.1 COMPOSITION PHYSICOCHIMIQUE DE
L'ATTIÉKÉ, DU THON ET DU PLAT DE GARBA
La composition physicochimique de l'attiéké, du
thon frit (faux thon) ainsi que celle du plat de garba, a
été déterminée et consignée dans le tableau
2. Les résultats ont montré que les proportions moyennes des
paramètres biochimiques de l'attiéké étaient de
49,22#177;0,31 % d'humidité, 50,78#177;0,31 % de matière
sèche, 3,04#177;0,39 % de protéines, 0,94#177;0,06 % de lipides,
1,73#177;0,12 % de fibres, 46,08#177;0,27 % de glucides et de 0,90#177;0,04 %
de cendres. La teneur moyenne d'acide cyanhydrique de l'attiéké
garba était de 0,31#177;0,02 mg/100 g et l'énergie
moyenne totale était de 204,94#177;1,20 kcal/100 g.
Concernant le thon frit, les taux moyens d'humidité, de
matière sèche, de protéines, de lipides, de glucides, et
de cendres étaient respectivement de 59,04#177;1,61 % ; 43,19#177;5,13 %
; 23,69#177;3,78 % ; 3,78#177;0,42 % ; 10,68#177;3,59 % et 2,92#177;0,81 %.
L'énergie
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 806
Evaluation de la composition nutritive du garba
: Aliment de rue prisé à Abidjan
moyenne totale était de 171,51#177;5,16 kcal/100g.
Quant au plat de garba, les résultats ont
révélé que les proportions moyennes d'humidité, de
matière sèche, de glucides, de lipides, de protéines, de
fibres et de cendres étaient respectivement de 49,29#177;0,96 % ;
50,71#177;0,96 % ; 30,92#177;1,44 % ; 7,27#177;0,64 % ; 9,82#177;0,23 % ;
0,39#177;0,07 % et 1,57#177;0,15 %. La teneur moyenne d'acide cyanhydrique
contenue dans le plat de garba était de 0,14#177;0,02 mg/100g
et l'énergie totale du plat de garba était de
228,39#177;8,13 kcal/100 g.
Tableau 2.
|
Composition physicochimique de
l'attiéké du thon et du plat de garba
|
|
|
|
Composants
|
|
Paramètres analysés
|
Attiéké frais n=10
|
Thon (SKJ) frit n=10
|
Plat de garba n=10
|
Humidité (%)
|
49,22#177;0,31
|
59,04#177;1,61
|
49,29#177; 0,96
|
Matière sèche (%)
|
50,78#177;0,31
|
43,19#177;5,13
|
50,71#177;0,96
|
Protéines (%)
|
3,04#177;0,39
|
23,69#177;3,78
|
9,82#177; 0,23
|
Lipides (%)
|
0,94#177;0,06
|
3,78#177;0,42
|
7,27#177;0,64
|
Fibres (%)
|
1,73#177;0,12
|
-
|
0,39#177;0,07
|
Glucides (%)
|
46,08#177;0,27
|
10,68#177;3,59
|
30,92#177;1,44
|
Cendres (%)
|
0,90#177;0,04
|
2,92#177;0,81
|
1,57#177;0,15
|
HCN (mg/100 g)
|
0,31#177;0,02
|
-
|
0,14#177;0.02
|
Energie (kcal/100g)
|
204,94#177;1,20
|
171,51#177;5,16
|
228,39#177;8,13
|
HCN = acide cyanhydrique, SKJ= Skipjack tuna ou thon
listao ou bonite à ventre rayé, n = nombre
d'échantillon prélevé pour le dosage
4.2 COMPOSITION EN ÉLÉMENTS MINÉRAUX
DE L'ATTIÉKÉ, DU THON ET DU PLAT DE GARBA
Le tableau 3 montre la composition en minéraux de
l'attiéké, du thon et du plat de garba. Les
minéraux contenus dans l'attiéké avaient des teneurs en
calcium (Ca), potassium (K), fer (Fe), sodium (Na) et magnésium (Mg)
respectives de 433,52#177;52,19 mg/kg, 317,76#177;17,30 mg/kg,
121,43#177;112,68 mg/kg, 548,39#177;73,60 mg/kg et 329,56#177;12,01 mg/kg. Les
teneurs étaient significativement différentes (p=0,05) entre
elles, excepté celles du magnésium et du potassium qui ne
différaient pas (p>0,05). Le sodium avait une teneur plus
élevée dans l'attiéké par rapport aux autres
minéraux. Concernant le thon frit, ces minéraux avaient des
teneurs statistiquement identiques (p>0,05) sauf le fer et le sodium qui
différaient entre eux et avec les autres (p=0,05). Les teneurs moyennes
respectives étaient de 1141,80#177;105,36 mg/kg pour Ca,
801,92#177;117,11 mg/kg pour K, 31,78#177;2,46 mg/kg pour Fe,
1670,54#177;677,55 mg/kg pour Na et 898,10#177;168,36 mg/kg pour Mg. Le sodium
avait également la plus forte teneur dans le thon frit.
Les résultats ont montré que les minéraux
du plat de garba, avaient des teneurs significativement
différentes entres elles ((p=0,05). Les teneurs moyennes respectives
étaient de 2504,750#177;283,19 mg/kg pour Ca, 1368,516#177;191,99 mg/kg
pour K, 899,745#177;123,45 mg/kg pour Na, 338,063#177;160,39 mg/kg pour Mg et
132,274#177;9,01 mg/kg pour Fe. Le calcium (Ca), le potassium (K) et le sodium
(Na) avaient des teneurs élevées dans le plat de garba
contrairement au magnésium (Mg) et au fer (Fe).
Tableau 3.
|
Composition en éléments
minéraux de l'attiéké, du thon et du plat de
garba
|
|
|
Composants
|
|
Paramètres déterminés
|
Attiéké frais
|
Thon (SKJ) frit
|
Plat de garba
|
|
n=10
|
n=10
|
n=10
|
Mg (mg/kg)
|
329,56#177;12,01a
|
898,10#177;169,36a
|
338,06#177;160,39a
|
Ca (mg/kg)
|
433,52#177;52,19b
|
1141,80#177;105,36a
|
2504,75#177;283,19b
|
K (mg/kg)
|
317,76#177;17,30a
|
801,92#177;117,11a
|
1368,52#177;191,99c
|
Fe (mg/kg)
|
121,43#177;112,68c
|
31,78#177;2,46b
|
132,28#177;9,001d
|
Na (mg/kg)
|
548,39#177;73,60d
|
1670,54#177;677,55c
|
899,75#177;123,45e
|
a, b, c, d, e, les moyennes (p>0,05) portant les
mêmes lettres sur la même colonne, sont statistiquement identiques.
HCN = acide cyanhydrique, Ca = calcium, Fe = Fer, K = Potassium, Mg =
magnésium, Na = sodium SKJ= skipjack tuna ou thon listao, n = nombre
d'échantillon prélevé pour le dosage
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 807
KOFFI Kouadio Frédéric, MONIN
Amandé Justin, KOUAKOU N'Goran David Vincent, N'CHO Amalachy Jaqueline,
and AMOIKON Kouakou Ernest
4.3 DÉTERMINATION DU PROFILE EN ACIDE GRAS DU THON
ET DU PLAT DE GARBA
Les résultats du profil en acides gras sont
consignés dans le tableau 4. Ces résultats ont
révélé que le thon frais utilisé par les vendeurs
de garba était composé de 18 types d'acides gras dont 5
acides gras saturés (AGS), 4 acides gras mono-insaturés (GMI) et
9 acides gras polyinsaturés (AGPI). Par contre, le thon frit contenait
10 types d'acides gras dont 4 AGS, 2 AGMI et 4 AGPI.
Les proportions d'acides gras saturés présents
respectivement dans l'huile du thon frais et du thon frit étaient de
41,70#177;11 % et de 45,91#177;17,91 % des acides gras totaux (AGT)
identifiés. Soit une augmentation de 4,20 %. De même, une
augmentation de 15,10 % d'AGMI était observée dans l'huile du
thon frit. Cependant, les résultats ont montré une diminution de
15,85 % d'acides gras polyinsaturés dans l'huile du thon frit.
Les acides gras majoritaires, identifiés dans l'huile
du thon frais, étaient l'acide palmitique (C16 :0), l'acide
stéarique (C18 :0), l'acide oléique (C18 :1n-9) et l'acide
docosahexaénoïque (DHA). Par contre, dans le thon frit seulement le
C16 :0 et le C18 :1n-9 étaient les acides gras majoritaires. L'huile du
thon frais contenait 4,38#177;0,96 % d'acide eicosapentaénoïque
(EPA) et 16,40#177;6,12 % d'acide docosahexaénoïque (DHA) dans les
AGT identifiés, contre 0,59#177;0,01 % d'EPA et 5,29#177;0,37 % de DHA
dans l'huile du thon frit.
Le profil en acides gras du plat de garba indiquait
la présence d'acides gras saturés (AGS), mono-insaturés
(AGMI) et polyinsaturés (AGPI). La proportion des AGS contenus dans les
AGT identifiés dans l'huile du plat de garba était de
42,55#177;0,76 % dont les principales molécules étaient l'acide
laurique (C12 :0), l'acide myristique (C14 :0), l'acide palmitique (C16 :0) et
l'acide stéarique (C18 :0). Les proportions respectives de ces acides
gras étaient de 0,16#177;0,32 % ; 0,62#177;0,16 % ; 37,07#177;1,11 % et
4,86#177;0,74 % des AGT identifiés dans l'huile de garba.
Concernant le pourcentage d'AGMI, elle était de 45,52#177;1,30 % des
acides gras totaux identifiés. L'acide oléique (C18 :1n-9) et
l'acide élaïdique (C18 :1n-9t) qui est un acide gras Trans (AGt),
ont été les seules molécules d'AGMI identifiées.
Leurs proportions respectives étaient de 44,01#177;1,37 % pour C18 :1n-9
et de 1,50#177;0,11 % pour C18 :1n-9t.
Enfin, la proportion des AGPI, était de 7,77#177;1,21 %
des acides gras totaux identifiés dans l'huile du plat de
garba. Seulement l'acide linoléique (C18 :2n-6) et l'acide
docosahexaénoïque (DHA) (2 :6n-3) ont été
identifiées comme AGPI contenus dans l'huile du plat. Les proportions
étaient de 7,64#177;1,35 % et 0,12#177;0,25 respectivement pour C18
:2n-6 et 2 :6n-3. Les acides gras majoritaires des AGT identifiés dans
l'huile du plat de garba, étaient le C16 :0 (37,07#177;1,11 %)
et le C18 :1n-9 (44,01#177;1,37 %).
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 808
Evaluation de la composition nutritive du garba
: Aliment de rue prisé à Abidjan
|
Tableau 4. Profil en acide gras du thon et du plat
de garba
|
|
|
|
Thon frais
|
Thon frit
|
Plat de garba
|
Appellation commune
|
Acides gras
|
n=6
|
n=6
|
n=6
|
Acides gras saturés
|
|
|
|
|
Laurique
|
C12:0
|
nd
|
nd
|
0,16#177;0,32
|
Myristique
|
C14:0
|
4,82#177;1,13
|
0,85#177;0,07
|
0,62#177;0,16
|
Pentadécylique
|
C15:0
|
1,07#177;0,09
|
nd
|
nd
|
Palmitique
|
C16:0
|
27,15#177;1,44
|
38,01#177;0,16
|
37,07#177;1,11
|
Stéarique
|
C18:0
|
8,37#177;1,19
|
6,58#177;0,30
|
4,86#177;0,74
|
Arachidique
|
0:0
|
0,29#177;0,01
|
0,47#177;0,02
|
nd
|
Total (?AGS)
|
|
41,70#177;11,00
|
45,91#177;17,91
|
42,55#177;0,76
|
Acides gras mono-insaturés
|
|
|
|
|
Palmitoléique
|
C16:1n-7
|
4,25#177;1,15
|
0,58#177;0,01
|
nd
|
Oléique
|
C18:1n-9
|
10,95#177;1,16
|
33,62#177;1,15
|
44,01#177;1,37
|
Elaidique
|
C18:1n-9t
|
3,09#177;0,89
|
nd
|
1,50#177;0,11
|
Nervonique
|
4:1n-9
|
0,81#177;0,02
|
nd
|
nd
|
Total (?AGMI)
|
|
19,10#177;4,36
|
34,20#177;23,36
|
45,52#177;1,30
|
Acides gras polyinsaturés
|
|
|
|
|
Linoléique
|
C18:2n-6
|
1,12#177;0,16
|
5,15#177;0,65
|
7,64#177;1,35
|
Stéaridonique
|
C18:4n-3
|
0,56#177;0,01
|
nd
|
nd
|
Nonadécanoique
|
C19:0
|
0,31#177;0,01
|
nd
|
nd
|
Paullinique
|
0:1n-7
|
0,40#177;0,01
|
nd
|
nd
|
Gadoléique
|
0:1n-9
|
2,32#177;0,12
|
0,43#177;0,04
|
nd
|
Arachidonique
|
0:4n-6
|
1,08#177;0,23
|
nd
|
nd
|
EPA
|
0:5n-3
|
4,38#177;0,96
|
0,59#177;0,01
|
nd
|
DPA
|
2:5n-3
|
0,74#177;0,07
|
nd
|
nd
|
DHA
|
2:6n-3
|
16,40#177;6,12
|
5,29#177;0,37
|
0,12#177;0,25
|
Total (?AGPI)
|
|
27,31#177;5,17
|
11,46#177;2,72
|
7,77#177;1,21
|
AG = acide gras, IAGS = somme des acides gras
saturés, IAGM! = somme des acides gras monoinsaturés, IAGP! =
somme des acides gras polyinsaturés, nd = non déterminé,
DHA = acide docosahexaénoïque, EPA = acide
eicosapentaénoïque, DPA = acide docosapentaénoïque, n =
nombre d'échantillon prélevé pour la détermination
du profil
5 DISCUSSION
5.1 COMPOSITION PHYSICOCHIMIQUE DE
L'ATTIÉKÉ, DU THON ET DU PLAT DE GARBA
Les valeurs moyennes des paramètres biochimiques
déterminés dans l'attiéké de garba sont
relativement proches de celles trouvées par d'autres auteurs sur des
échantillons d'attiéké frais collectés à
Abidjan [18]. En effet, ces auteurs ont montré dans leur étude
que l'attiéké frais contenait 51,8#177;0,85 % de matière
sèche, 49,13#177;0,7% de glucides, 0,2#177;0,01% de lipides,
1,4#177;0,01% de protéines et 2,1#177;0,1 % de fibres. De plus, leurs
échantillons d'attiéké avaient des teneurs moyennes
respectives d'acide cyanhydrique (HCN) et d'énergie de 0,47 mg/100g et
189,76#177;1,1 kcal/100g. Cependant, le taux de glucides totaux
déterminé dans la présente étude, est plus faible
que celui trouvé dans certains travaux [7], [19], qui indiquaient
respectivement 96,10 % et 95,50 % de glucides dans leurs échantillons
d'attiéké.
La faible teneur de HCN déterminée dans
l'attiéké garba, pourrait s'expliquer par le fait que
l'eau qui s'écoule lors du pressage du manioc broyé permet
d'éliminer 90 % de l'HCN du manioc [20], [21]. De même, la
fermentation du manioc permet d'éliminer le HCN dans le fufu,
qui est une pâte préparée avec la farine de manioc
fermenté [22] et [23]. Ainsi, le risque d'intoxication que pourrait
induire le cyanure présent dans l'attiéké de garba
reste faible.
Le présent travail a montré que le sodium (Na)
était plus concentré dans l'attiéké de garba,
par rapport aux autres minéraux déterminés. Ces
résultats sont contraires à ceux d'autres études [19], qui
ont identifié une forte teneur de potassium (K) dans
l'attiéké. Cette forte teneur de sodium déterminée
dans cette étude, pourrait être due à l'ajout de sel de
cuisine (quantité non déterminée) lors du processus de
préparation de l'attiéké. Ceci pourrait contribuer au
risque de survenue des maladies non transmissibles.
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 809
KOFFI Kouadio Frédéric, MONIN
Amandé Justin, KOUAKOU N'Goran David Vincent, N'CHO Amalachy Jaqueline,
and AMOIKON Kouakou Ernest
Les teneurs biochimiques du thon frit, sont similaires
à celles de certains auteurs [24]. Ces auteurs ont montré dans
leurs travaux réalisés en Indonésie, que le thon stipjack
(SKJ) ou listao frit, contenait 48,25 % de matière sèche, 41,25 %
de protéines, 4,80 % de lipides, 1,60 % de glucides et 4,10 % de
cendres. Cependant, ces auteurs ont indiqué que le potassium (K)
était le plus concentré dans le thon frit. Ce qui diffère
des résultats du présent travail, qui révèle une
forte présence de sodium (Na). Cette forte teneur en sodium, pourrait
être liée à la saumure utilisée pour conserver les
thons lors des opérations de pêche en haute mer. De plus, le thon
(faux thon) utilisé par les vendeurs de garba, est
constituée de la fraction de thon rejetée par les industries de
conservation de thon, parce que trop salé [9]. De surcroît, le
thon frit est salé au moment de sa cuisson.
Les résultats de la composition physicochimique du plat
de garba sont relativement proche à ceux d'autres auteurs [7],
sur des échantillons de plat de garba, au niveau de la
matière sèche, des protéines et des cendres. Ces auteurs
ont trouvé des proportions respectives de 51,05 %, 10,47 % et 2,97%.
Cependant, les teneurs en lipides (21,01 %), glucides (63,47 %) et la valeur
énergétique (483,75 kcal/100g) sont différentes de celles
de la présente étude, qui étaient respectivement de 7,27 %
; de 30,92 % et 228,39 kcal/100g de lipides, de glucides et d'énergie.
Ces différences observées pourraient s'expliquer d'une part, par
les conditions de prélèvement des échantillons. Car la
quantité d'huile versée sur le plat de garba comme
ingrédient, n'est pas déterminée. Ainsi, une
quantité importante peut être additionnée d'un plat
à l'autre. D'autre part, la forte teneur de glucides obtenue dans les
travaux de ces auteurs, expliquerait l'augmentation de la valeur
énergétique identifiée dans leur échantillon de
garba.
5.2 DÉTERMINATION DU PROFILE EN ACIDE GRAS DU FAUX
THON ET DU PLAT DE GARBA
Les résultats du profil en acide gras du thon
utilisé dans le plat de garba, a révélé
que la friture entraînait la perte significative de certains acides gras.
Dans la présente étude, sur 18 types d'acides gras
présents dans l'huile du thon frais, seulement 10 ont été
retrouvés après la friture. De plus, une augmentation des acides
gras saturés (AGS) et des acides gras mono-insaturés (AGMI) est
observée tandis qu'une baisse d'acides gras polyinsaturés (AGPI)
est enregistrée. Quant aux acides gras bénéfiques pour la
santé, une perte respective de 67,74 % d'acide
docosahexaénoïque (DHA) et 86,53 % d'acide
eicosapentaénoïque (EPA) est constatée.
Des résultats similaires ont été
observés sur des échantillons de thons (listao) en
Indonésie [24]. Ces auteurs ont montré que sur 30 types d'acides
gras présents dans le thon frais seulement 25 types sont obtenus
après la friture. D'autres auteurs ont montré également
que les acides gras bénéfiques pour la santé (EPA) et
(DHA) diminuent de 70 à 85 % respectivement pour EPA et DHA après
la friture du thon [25]. Ainsi, le thon frit (faux thon) utilisé comme
source de protéines dans le plat de garba perd la
majorité des acides gras (oméga-3) bénéfiques pour
la santé des consommateurs suite à la friture [24]. Ces acides
gras bénéfiques se trouvent en quantité importante dans le
thon frais [26].
Le profil en acides gras du plat de garba a
montré une forte proportion des AGS et AGMI (42,55% et 45,52%
respectivement) contrairement aux AGPI (07,77%) qui avaient une faible
proportion dans les acides gras totaux identifiés dans l'huile du plat.
Cette forte proportion des AGS et AGMI, indique que l'huile du plat de
garba ne présente pas un bon profil des lipides
bénéfiques pour la santé du consommateur. Car, plusieurs
auteurs ont mis en évidence l'implication des AGS dans la survenue de
maladies métaboliques [27], [28].
En outre, la présence d'acides gras trans (C18 :1n-9t)
identifiés dans le plat de garba proviendrait de l'huile de
friture additionnée au plat comme ingrédient [29]. Cette
présence d'acide gras trans (AGt) dans l'huile de garba,
demeure inquiétante pour la santé du consommateur.
En effet, des études cas-témoins comparant
l'exposition aux acides gras trans (AGt) ont mis en évidence un lien
entre la consommation d'AGt et la survenue d'un infarctus du myocarde [30],
[31]. La teneur érythrocytaire en AGt 18:1 totaux semblait être un
facteur de risque de syndrome coronarien aigu (SCA : infarctus du myocarde ou
angor instable). Cependant, d'autres travaux ont révélé
que, si la teneur des membranes érythrocytaires en AGt totaux est
reliée à une augmentation du risque de premier infarctus du
myocarde, les isomères trans 18:1 n'étaient pas responsables de
cette association mais que c'était la teneur spécifique en
isomères trans de l'acide linoléique (18:2) qui était
à l'origine de cette relation positive [30], [32], [33]. Aussi des
travaux épidémiologiques ont-ils montré que, la teneur
élevée en AGt 18:2 totaux et une teneur faible en AGt 18:1 totaux
sont reliées à un risque plus élevé d'accidents
myocardiques fatals [34].
Par ailleurs, une cohorte réalisée sur 140000
sujets, a révélé un lien positif entre le niveau de
consommation d'acides gras trans et le risque de maladie coronaire [35].
Toutefois, certains travaux ont montré que les acides gras trans
d'origine animale ne seraient pas des facteurs de risque de survenue de
pathologies cardiovasculaires [36], [37], mais plutôt les acides gras
trans d'origine technologique [38]. Ainsi, les consommateurs de garba
s'exposent à des risques de maladies métaboliques à
travers la consommation des AGt présents dans l'huile du plat de
garba et la perte des acides gras oméga-3 du thon après
friture.
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 810
Evaluation de la composition nutritive du garba
: Aliment de rue prisé à Abidjan
Cependant, une consommation de 2 g/jour d'acide gras trans est
recommandée en Amérique [39]. Ce qui est l'équivalant de
moins de 1 % de gras trans apporté.
6 CONCLUSION
Le garba est un plat riche en énergie et en
glucides avec une faible teneur en acide cyanhydrique. Sa composition en
minéraux a montré que le calcium, le potassium et le sodium
étaient les plus majoritaires. Les teneurs biochimiques du plat de
garba sont relativement liées à celles de ses composants
majeurs (attiéké et thon frit).
Cependant, le processus de préparation du plat de
garba, altère sa qualité biochimique, notamment sa
composition en acides gras. La friture du thon entraîne deux fois la
perte des acides gras polyinsaturés (AGPI) bénéfiques pour
la santé. De plus, il a été observé la
présence d'acides gras trans dans le plat de garba et une
faible teneur des AGPI. Ainsi, bien que le garba soit un mets
énergétique pour le consommateur, sa consommation
régulière pourrait entraîner la survenue de maladies non
transmissibles.
REFERENCES
[1] FAO, « Street foods », Rep. FAO Expert
Consult. Yogyak. Indones. Food Nut, p. 46, 1988.
[2] OMS/INFOSAN/FAO, « Mesures de base pour
améliorer la sécurité sanitaire des aliments vendus sur la
voie publique. Note d'information INFOSAN n° 3/2010 -
Sécurité sanitaire des aliments vendus dans la rue. » Note
d'information INFOSAN n° 3/2010 - Sécurité sanitaire des
aliments vendus dans la rue, 2010.
[3] N. Barro et A. S. Traoré, « Aliments de rue
au Burkina Faso: caractéristiques des vendeurs et de consommateurs,
salubrité des aliments de rues et santé des consommateurs.
», Rapport CRSBAN-SADAOC sur l'alimentation de rue au Burkina Faso;, 2001,
p. 49.
[4] A. M. Bendech, M. Chauliac, et D. Malvy, «
Assessment of dietary intake at home and outside the home in Bamako (Mali)
», Ecol. Food Nutr., vol. 37, p. 135-162, 1998.
[5] C. Canet et C. N'Diaye, « L'alimentation de rue en
Afrique », FNA/ANA, vol. 17, no 18, p. 4-13, 1996.
[6] N. Barro, C. A. T. Ouattara, P. Nikiema, A. S. Ouattara,
et A. S. Traoré, « les principaux agents du péril identifies
dans les aliments de rue et ceux des cantines et leur prévalence en
milieu hospitalier », Cah. Santé, vol. 12, p. 369-374.,
2002.
[7] M. Gbané, A. Coulibaly, K. P. V. Niaba, et M.
Adou, « Composition physicochimique et sanitaire de deux mets de rue (le
plat d'attiéké et le garba) vendu à Abidjan (Côte
d'Ivoire) », Afr. Bioméd., vol. 17, p. 3, 2012.
[8] P. Chavance, P. Dewals, M. J. Amande, A. Delgado de
Molina, P. Cauquil, et D. Irié, « Tuna fisheries catch landed in
abidjan (côte d'ivoire) and sold on local fish market for the period
1982-2014 », Collect Vol Sci Pap ICCAT, vol. 72, no 3,
p. 674680., 2016.
[9] K. N'Da, G. R. Dedo, et H. Alain, « Le
débarquement des «faux thons» ou «faux poissons» au
port de pêche d'Abidjan: phénomène en résurgence
dans les données ICCAT en Côte d'Ivoire. », Col Vol Sci
Pap ICCAT, vol. 60, no 1, p. 180-184, 2007.
[10] Afssa, « Evaluation des risques nutritionnels et
sanitaires ». bialec, nancy (France) - Dépôt légal
n° 60843 p30., 2004.
[11] M. J. Amandè et al., « Utilization
and trade of Faux-Poisson landed in Abidjan », Collect. Vol. Sci. Pap.
ICCAT, vol. 73, no 2, p. 749-754, 2017.
[12] AOAC, « Official methods of analysis of AOAC
International ». 18th Edn (Ed. Horowitz W.). AOAC International,
Gaithersburg, MD, USA, 2011.
[13] G. Bertrand et P. Thomas, « Guide pour les
Manipulations de Chimie Biologie ». Dunod : Paris., 1910.
[14] C. H. Coleman, « Calculations used in food analysis
». In IFT World Directory guide. Publication of the Institute of Food
Technologists: Chicago, Illinois USA; 326 - 331, 1970.
[15] W. Atwater et E. Rosa, « A new respiratory
colorimeter and the conservation of energy in human body », Physiol.
Rev., vol. 9, p. 214 - 251, 1899.
[16] J. Folch, M. Lees, et G. H. S. Stanley, « A simple
method for the isolation and purification of total lipids from animal tissues
», J. Biol. Chem., vol. 226, p. 497-509, 1957.
[17] K. Ichihara et Y. Fukubayashi, « Preparation of
fatty acid methyl esters FAME for gas-liquid chromatography », J.
Lipid Res., vol. 51, p. 635-640, 2010.
[18] K. A. Yao, D. M. Koffi, S. H. Blei, Z. B. Irié,
et L. S. Niamké, « Propriétés biochimiques et
organoleptiques de trois mets traditionnels ivoiriens (attiéké,
placali, attoukpou) à base de granulés de manioc natifs »,
Int. J. Biol. Chem. Siencces, vol. 9, no 3, p. 1341-1353,
2015.
ISSN : 2028-9324 Vol. 26 No. 3, Jun. 2019 811
KOFFI Kouadio Frédéric, MONIN
Amandé Justin, KOUAKOU N'Goran David Vincent, N'CHO Amalachy Jaqueline,
and AMOIKON Kouakou Ernest
[19] K. H. Yéboué, K. E. Amoikon, K. G.
Kouamé, et S. Kati-Coulibaly, « Valeur nutritive et
propriétés organoleptiques de l'attiéké, de
l'attoukpou et du placali, trois mets à base de manioc, couramment
consommés en Côte d'Ivoire », J. Appl. Biosci., vol.
113, p. 11184-11191, 2017.
[20] T. Abbor-Egbe et I. L. Mbone, « The effect of
processing techniques in reducing cyanogen levels during production of some
Cameroonian cassava », J. Food Compos. Anal., vol. 19, p.
354-363, 2006.
[21] F. Hongbété, C. Mestres, N.
Akissoé, et M. C. Nago, « Effect of processing conditions on
cyanide content and colour of cassava flours from West Africa », Afr.
J. Food Sci., vol. 33, no 1, p. 001-006, 2009.
[22] E. M. Obilie, K. Tanoh-Debrah, et Amoa-Awua, «
Microbial modification of the texture of grated cassava during fermentation
into akyeke », Int. J. Food Microbiol., vol. 89, p. 275-280,
2003.
[23] G. I. Onwaka et N. J. Ogbogu, « Effect of
fermentation on the quality and physicochemical properties of cassava based
Fufu products made from two cassava varieties NR8212 and Nwangbisi »,
J. Food Technol., vol. 5, p. 261-264, 2007.
[24] Nurjanah, S. H. Suseno, T. Hidayat, P. S. Paramudhita,
Y. Ekawati, et T. B. Arifianto, « Changes in nutritional composition of
skipjack (Katsuwonus pelamis) due to frying process », Int. Food Res.
J., vol. 22, no 5, p. 2093-2102, 2015.
[25] M. S. Nimish, S. R. Jeya, G. Jeyasekaran, et D. Sukumar,
« Effect of different types of heat processing on chemical changes in tuna
», J. Food Sci. Technol., vol. 47, no 2, p. 174-181,
2010.
[26] A. S. Mahaliyana, B. K. K. K. Jinadasa, N. P. P.
Liyanage, G. D. T. M. Jayasinghe, et S. C. Jayamanne, « Nutritional
Composition of Skipjack Tuna (Katsuwonus pelamis) Caught from the Oceanic
Waters around Sri Lankae », Am. J. Food Nutr., vol. 3,
no 4, p. 106-111, 2015.
[27] E. Medei et al., « Could a high-fat diet
rich in unsaturated fatty acids impair the cardiovascular system »,
Can J Cardiol, vol. 26, p. 542-548, 2010.
[28] S. Sudheendran, C. C. Chang, et R. J. Deckelbaum, «
N-3 vs. Saturated fatty acids: Effects on the arterial wall »,
BMJ, vol. 6, p. 567-647, 2004.
[29] J. M. Chardigny et C. Malpuech-Brugere, « Acides
gras trans et conjugués: origine et effets nutritionnels »,
Nutr. Clin. Métabolisme, vol. 21, p. 46-51, 2007.
[30] R. C. Block, W. S. Harris, et K. J. Reid, « Spertus
JA. Omega-6 and trans fatty acids in blood cell membranes: a risk factor for
acute coronary syndromes ? », Am. Heart J., vol. 156, p.
1117-1123, 2008.
[31] P. M. Clifton, J. B. Keogh, et M. Noakes, « Trans
fatty acids in adipose tissue and the food supply are associated with
myocardial infarction », J. Nutr., vol. 134, p. 874-879, 2004.
[32] R. N. Lemaitre, I. B. King, T. E. Raghunathan, R. M.
Pearce, S. Weinmann, et R. H. Knopp, « Cell membrane trans-fatty acids and
the risk of primary cardiac arrest », Circulation, vol. 105, p.
697-701., 2002.
[33] R. N. Lemaitre, I. B. King, N. Sotoodehnia, T. D. Rea,
T. E. Raghunathan, et K. M. Rice, « Red blood cell membrane a-linolenic
acid and the risk of sudden cardiac arrest », Metabolism, vol.
58, p. 534-540, 2009.
[34] R. N. Lemaitre, I. B. King, D. Mozaffarian, N.
Sotoodehnia, T. D. Rea, et L. H. Kuller, « Plasma phospholipid trans fatty
acids, fatal ischemic heart disease, and sudden cardiac death in older adults :
the cardiovascular health study », Circulation, vol. 114, p.
209-215, 2006.
[35] D. Mozaffarian et E. B. Rimm, « Trans Fatty Acids
and Cardiovascular Disease », Angl. J Med, vol. 354, p.
1601-1603, 2006.
[36] M. U. Jakobsen, K. Overvad, J. Dyerberg, et B. L.
Heitmann, « Intake of ruminant trans fatty acids and risk of coronary
heart disease », Int. J. Epidemiol., vol. 37, p. 173-182,
2008.
[37] D. Mozaffarian, A. Aro, et W. C. Willett, « Health
effect of trans-fatty acids: experimental and observational evidence »,
Eur. J. Clin. Nutr., vol. 63, p. 5-21, 2009.
[38] S. Stender, A. Astrup, et J. Dyerberg, « Ruminant
and industrially produced trans fatty acids: health aspects », Food
Nutr. Res., vol. 52, p. 1-8, 2008.
[39] S. Borra, P. M. Kris-Etherton, J. G. Dausch, et S.
Yin-Piazza, « An update of trans fat reduction in the American diet
», J. Am. Diet. Assoc., vol. 107, p. 2048-2050, 2007.
Article 2 :
Étude préliminaire du profil
sociodémographique des consommateurs d'aliments de rue en Côte
d'Ivoire : cas du garba.
[Preliminary study of the social and demographic profile of
street food in Côte d'Ivoire: Eaters of
garba]
Koffi F.K., Monin A.J., N'Cho C.M., N'Cho J.A., Djetouan K.J.,
Kouakou N.D., Amoikon K.E. Publié à: Médecine
et Santé Tropicale, Volume 29, Numéro 4,
Octobre-Novembre-Décembre 2019, 3851-391.
Article original
Médecine et SantéTropicales 2019 ; 29 :
385-391
Étude préliminaire du profil
sociodémographique
des consommateurs d'aliments de rue
en Côte d'Ivoire : cas du
garba
Preliminary study of the social and demographic profile of
street food in Côte d'Ivoire: Eaters of garba
Koffi F.K.1, Monin
A.J.2, N'Cho C.M.3, N'Cho J.A.2,
Djetouan K.J.1, Kouakou N.D.3, Amoikon
K.E.1
1 Laboratoire de nutrition et pharmacologie,
Unitéde formation et de recherche biosciences,
UniversitéFélix Houphoue·t-Boigny d'Abidjan, BP 582
Abidjan 22, Côte d'Ivoire
2 Centre de recherche océanologique d'Abidjan, BP
V 18 Abidjan, Côte d'Ivoire
3 Institut national polytechnique Félix
Houphoue·t-Boigny, BP 1313, Yamoussoukro, Côte
d'Ivoire
Article acceptéle 08/6/2019
Résumé. Objectif:
L'étude vise l'établissement du profil
sociodémographique des consommateurs de garba (aliment de rue
vendu en Côte d'Ivoire), la compréhension de la fréquence
de consommation et l'élaboration d'une typologie des consommateurs.
Méthode : 547 consommateurs sont interrogés dans 10
points de vente. Une analyse factorielle est effectuée sur les
données collectées. Un arbre de décision est
réalisésur les variables sociodémographiques puis, une
analyse en correspondances multiples (ACM) suivie d'une classification
ascendante hiérarchique (CAH) est
effectuée. Résultats: Le garba
est plus consommépar les hommes (70,6 %), les
élèves et étudiants
(42 %) et les célibataires (68,2 %).
Les consommateurs sont majoritairement chrétiens (51,7 %) ou
musulmans (35,8 %). L'âge, la profession et la situation
familiale sont les principaux déterminants qui expliquent la
fréquence de consommation des individus. Quatre classes de consommateurs
sont définies suivant la catégorie socioprofessionnelle
des individus. Le garba est fortement consommédans
47 % des cas, moyennement consommédans
35,1 % des cas et faiblement consommédans
17,9 % cas. Conclusion : Le garba est
fréquemment consommépar toutes les couches
sociodémogra-phiques. Les consommateurs peuvent être
répartis en quatre classes. Vu la forte fréquence de consommation
de cet aliment de rue, une étude de sa qualiténutritionnelle est
nécessaire afin de garantir la santédes consommateurs.
doi: 10.1684/mst.2019.0900
Mots clés : nutrition, aliment de rue, garba,
analyses factorielles, Côte d'Ivoire.
Correspondance : Koffi FK <
koffifrederic85@gmail.com>
Abstract. Objective: The
study aims to establish the sociodemographic profile of consumers of garba
(a street food sold in Côte d'Ivoire), understand its frequency of
consumption, and develop a typology of its consumers. Method: We
interviewed 547 consumers at 10 points of sale. A factorial analysis
of the data collected was performed and a decision tree produced for the social
and demographic variables, followed by a multiple correspondence analysis (MCA)
and then a hierarchical ascending clustering (HAC). Results: Garba is
consumed more by men (70.6%), students (42%), and single
people (68.2%). The consumers are mainly Christian (51.7%) or
Muslims (35.8%). The principal deciding factors explaining the
frequency of individual consumption are age, occupation, and marital status.
Four classes of consumers are defined according to the socioprofessional
category of the individuals. Garba is highly consumed in 47% of cases,
moderately consumed in 35.1% of cases and poorly consumed in
17.9%. Conclusion: Garba is frequently consumed by all
sociodemographic levels. Its consumers can be divided into four classes. In
view of its high frequency of consumption, a study of its nutritional quality
is necessary to ensure guarantee consumer health.
Key words: nutrition, street food, garba,
factorial analyses, Côte d'Ivoire.
385
Pour citer cet article : Koffi FK, Monin AJ, N'Cho CM, N'Cho
JA, Djetouan KJ, Kouakou ND, Amoikon KE. Étude préliminaire du
profil sociodémographique des consommateurs d'aliments de rue en
Côte d'Ivoire : cas du garba. Med Sante Trop 2019 ; 29
: 385-391. doi : 10.1684/mst.2019.0900
F.K. KOFFI, ET AL.
Introduction
Dans la plupart des villes du monde (Europe, Asie, Afrique,
Amérique), un nombre croissant de personnes ont recours, pour leur
alimentation journalière, àdes mets de rue. Ces mets sont
définis comme étant des aliments prêts àêtre
consommés, préparés et ou vendus par des vendeurs
ambulants ou fixes, dans la rue ou dans les lieux publics [1, 2]. Les aliments
de rue permettent àenviron 80 % de la population des villes de
s'alimenter aisément hors du foyer et àfaible coût [3-5].
L'émergence de ce nouveau mode de restauration est facilitée par
l'urbanisation rapide des pays, surtout ceux en développement, et les
multiples contraintes quotidiennes auxquelles sont confrontés les
citadins [6].
En Côte d'Ivoire, parmi les aliments vendus dans les
rues tels que la bouillie (de mil ou maïs), le placali (plat de
pâte de manioc fermentée cuite àla vapeur,
accompagnéde sauce), le lait, la banane plantain cuite àla
braise, l'alloco (plat de banane plantain mure frite), le
choukuya (rôti de boeuf, de mouton ou de poulet), les
pâtes alimentaires généralement accompagnées de
pain, les différentes formes de beignets et même l'eau de boisson,
figure le plat de garba (figure 1).
Le garba est un plat àbase
d'attiéké(semoule de manioc) de second choix [7]. Il est
accompagnéde morceaux de poisson (faux thon) marinés dans la
farine de boulangerie déclassée et frit àtrès haute
température dans de l'huile de palme dénaturée et
réutilisée. Le « faux thon » est la catégorie de
thons de petite taille, abîmés, mal conservés, et
rejetés par les industries de transformation du thon [8-10].
Généralement, des ajouts de piments, d'oignon, de tomate et de
sel sont effectués par les consommateurs. Selon les variantes, il est
complétéde cube d'assaisonnement et quelquefois de mayonnaise. Il
constitue par excellence le repas rapide (fast-food) et bon
marchédes Abidjanais, notamment chez les populations àfaible
revenu, en particulier les enfants, les jeunes mères et les
sans-emploi.
Cependant, au regard de la qualitédouteuse des
constituants, du mode de préparation et des problèmes
microbiologi-ques [11] de ce plat, celui-ci pourrait constituer un danger pour
la population consommatrice notamment les enfants et les jeunes.
En dépit de sa popularitéàAbidjan
(environ 2000 pointes de vente) [12], très peu d'articles scientifiques
ont étéconsacrés au garba. Celui
publiédans Afrique biomédicale, comparait la composition
physicochimique des constituants du plat de garba àceux du plat
d'attiékévendu par les femmes [7]. Récemment,

Attiéké (semoule de manioc)
Piments hachés Oignons hachés Morceau de
thon frit
Figure 1. Plat de garba. Figure 1.
Plate of garba.
Source : Koffi 2018.
386 Médecine et SantéTropicales, Vol. 29,
N° 4 - octobre-novembre-décembre 2019
une étude a indiquéque l'industrie du garba
utilisait 95 % du faux thon débarquéàAbidjan par les
thoniers senneurs [12].
Les objectifs de l'étude sont : 1) d'établir le
profil sociodémographique des consommateurs de garba ; 2)
d'éva-luer la fréquence de consommation hebdomadaire en fonction
de leur profil sociodémographique ; et 3) de réaliser une
typologie des consommateurs basée sur leur profil
sociodémo-graphique et leur fréquence de consommation.
Matériel et méthodes
Localisation et justification du choix de la zone
d'étude
L'étude est réalisée en Côte
d'Ivoire, dans deux (Abobo et Yopougon) des 10 communes de la ville d'Abidjan.
Le choix de ces communes est basésur le fait qu'elles sont les plus
peuplées de la capitale économique ivoirienne. En effet, avec une
population respective de 1,07 million et 1,03 million d'habi-tants, Yopougon et
Abobo sont les plus grandes communes du pays [13].
Collecte de données
Les données ont étécollectées dans
10 points de ventes, choisis de manière aléatoire, dont 5 dans la
commune de Yopougon et
5 dans celle d'Abobo. Un total de 547 consommateurs a
étéinterrogé. Le questionnaire portait sur les
données sociodémo-
graphiques du consommateur et sur sa consommation. Ce
questionnaire comprenait des questions ouvertes, semi-ouvertes et
fermées, avec des espaces disponibles pour enregistrer des alternatives
aux options proposées.
Échantillonnage
L'étude s'est effectuée en deux phases pendant
10 jours. La première avait pour objectif de tester le questionnaire.
Elle s'est déroulée du 02 au 07 juin 2016 àYopougon sur
trois points de vente. La seconde phase visait les consommateurs qui s'y
rendaient pour se restaurer (09 au 13 juin 2016). Du fait de l'inexistence de
base de sondage, la méthode d'échantillonnage retenue
était non probabiliste (échantillonnage volontaire) [14]. Chaque
enquêteur faisait cinq jours dans un point de vente. Les consommateurs
étaient choisis selon la méthode de l'échantil-
lonnage systématique [14]. Un écart de 5
individus était réservéentre chaque personne
enquêtée, et un total de 11 individus
étaient choisis par jour. Les consommateurs
étaient interrogés une seule fois.
Analyse des données
La caractérisation du profil sociodémographique
des consommateurs de garba est réalisée àl'aide
d'une analyse descriptive simple des données après avoir
défini les variables. Un arbre de classification dichotomique est
effectuésur les données sociodémographiques en prenant la
fréquence de consommation hebdomadaire du garba comme variable
déterminante. Les réponses obtenues ont permis d'établir
trois fréquences de consommation hebdomadaire prises comme variables.
Ces fréquences étaient : faible consommation (1 à2 fois),
moyenne consommation (3 à4 fois) et forte consommation (5 fois et plus).
Une typologie des consommateurs de garba, est ensuite
Étude préliminaire du profil
sociodémographique des consommateurs d'aliments de rue en Côte
d'Ivoire : cas du garba
effectuée grâce àune analyse des
correspondances multiples (ACM) sur les données brutes suivies d'une
classification ascendante hiérarchique (CAH) avec un paramétrage
standard (distance euclidienne, méthode de Ward, troncature
automatique). Les données d'entrées de la CAH étaient les
coordonnées des individus pondérées par les pourcentages
inerties sur deux axes factoriels [15]. La typologie des consommateurs est
ensuite associée aux données sociodémographi-ques afin de
réaliser une typologie globale des consommateurs àl'aide de l'ACM
et de la CAH. Les analyses statistiques étaient effectuées avec
le logiciel R (version 3.4.3) et le logiciel XLSTAT (version 2014).
L'élaboration du questionnaire pour la collecte des données, est
faite avec le logiciel SphinxPlus.V5.
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques des
consommateurs
Les caractéristiques sociodémographiques des
consommateurs de garba sont consignées dans le tableau 1.
Un effectif de 547 individus a étéenquêté,
composéde 29,4 % de femmes et de 70,6 % d'hommes. L'âge moyen des
consommateurs de garba, ne diffère pas suivant le sexe (p
> 0,05). Il était de 22 #177; 7 ans pour les femmes
et 25 #177; 9 ans pour les hommes. La moyenne d'âge des consommateurs est
de 24,6 #177; 9,4 ans avec une prédominance des individus de plus de 21
ans (62,9 %).
Le garba est consommépar toutes les couches
socioprofessionnelles avec une prédominance des élèves ou
étudiants (42 %).
De l'analyse de la fréquence de consommation
hebdomadaire des enquêtés, il ressort que le garba est
faiblement consommé(1 à2 fois par semaine) dans 17,9 % des cas,
moyennement consommé(3 à4 fois par semaine) dans 35,1 % des cas
et fortement consommé(5 fois et plus au cours de la semaine) dans 47 %
des cas. Les résultats montrent également que les
caractéristiques sociodémographiques des consommateurs
(tableau 1) ne diffèrent pas selon les communes (Abobo et
Yopougon). Il en est de même de leur fréquence de consommation
hebdomadaire.
Principaux déterminants
de la consommation hebdomadaire du
garba
L'analyse de l'arbre de classification avec «
fréquence de consommation hebdomadaire » prise comme variable
dépendante est reprise àla figure 2. Les
résultats de l'analyse montrent que les principales variables
déterminantes sont, par ordre d'importance, la profession (29,7), la
religion (20), la situation familiale (16,7), l'âge (10) et le sexe
(8,20). Les consommateurs sont d'abord divisés en deux noeuds sur la
base de leur âge. Le noeud terminal 1 (NT-1) regroupe les enfants qui ont
pour la plupart (73,9 %) une forte fréquence de consommation du
garba. Le premier noeud intermédiaire, comprend les adolescents
et les adultes, dont la majorité(45,8 %) a une forte consommation du
garba. Le premier noeud intermédiaire se divise ensuite en deux
noeuds intermédiaires sur la base du sexe des consommateurs. Le
deuxième noeud intermédiaire est composédes consommateurs
de sexe masculin dont 49,5 % ont une forte consommation du garba. Ce
noeud se divise en deux noeuds terminaux (NT-2 et NT-3) suivant la situation
familiale. Le NT-2 regroupe les individus qui vivent en couple, avec ou sans
enfant. Ils ont en général une fréquence moyenne de
consommation du garba (39,1 %). Le NT-3 se constitue de
célibataires sans enfant et des personnes vivant seul(e)s avec
Médecine et SantéTropicales, Vol. 29,
N° 4 - octobre-novembre-décembre 2019 387
Tableau 1. Caractéristiques
socio-démographiques des consommateurs de garba.
Table 1. Sociodemographic characteristics of garba
consumers.
Variables
|
Codes des variables
|
Description des variables
|
Communes
Abobo Yopougon
(n = 277) (n =
270)
Eff % Eff %
|
Total n = 547
Eff %
|
|
|
1 : Masculin
|
215
|
77,6
|
171
|
63,3
|
386
|
70,6
|
Sexe
|
SEXE
|
2 : Féminin
|
62
|
22,4
|
99
|
36, 7
|
161
|
29,4
|
à
|
|
1 : Adolescent (14 à20 ans)
|
95
|
34,3
|
85
|
31, 5
|
180
|
32,9
|
Age
|
AGE
|
2 : Adultes (21 ans et plus)
|
166
|
59,9
|
178
|
65, 9
|
344
|
62,9
|
|
|
3 : Enfant (moins de 14 ans)
|
16
|
5,8
|
7
|
2, 6
|
23
|
4,2
|
|
|
1 : Travailleurs
|
96
|
34,6
|
114
|
42,2
|
210
|
38,4
|
|
|
2 : E'lève ou étudiant
|
118
|
42,6
|
112
|
41, 5
|
230
|
42,1
|
Profession
|
JOB
|
3 : Sans profession
|
60
|
21,7
|
43
|
15,9
|
103
|
18,8
|
|
|
4 : Retraité3
|
|
1,1
|
1
|
0, 4
|
4
|
0,7
|
|
|
1 : Autre religion
|
24
|
8,7
|
44
|
16, 3
|
68
|
12,4
|
Religion
|
GOD
|
2 : Chre'tien
|
124
|
44,8
|
159
|
58, 9
|
283
|
51,7
|
|
|
3 : Musulman
|
129
|
46,6
|
67
|
24, 8
|
196
|
35,8
|
|
|
1 : Célibataire
|
186
|
67,1
|
187
|
69, 3
|
373
|
68,2
|
Situation familiale
|
SIF
|
2 : En couple avec enfant
3 : En couple sans enfant,
|
51
10
|
18,4
3,6
|
47
17
|
17, 4
6, 3
|
98
27
|
17,9
4,9
|
|
|
4 : Seul(e) avec enfant
|
30
|
10,8
|
19
|
7
|
49
|
8,9
|
|
|
1 : Faible consommation (1 à2 fois dans la semaine)
|
40
|
14,4
|
58
|
21, 5
|
98
|
17,9
|
Fréquence de consommation hebdomadaire
|
CONS
|
2 : Moyenne consommation (3 à4 fois dans la semaine)
3 : Forte consommation (Plus de 5 fois dans la semaine)
|
91
146
|
32,8
52,7
|
101
111
|
37, 4
41, 1
|
192
257
|
35,1
47
|
Eff = effectif, n = nombre total des individus.
F.K. KOFFI, ET AL.

NT-2 sif2; sif3 (n=87) 1.(25,29%); 2.(39,08%);
3.(35,63%)
1 : faible consommation(1 à 2 fois par semaine)
;
2 : consommation moyenne (3 et 4 fois par semaine)
;
3 : forte consommation (5 fois et plus par
semaine)
NT-1 age3 (n=23) 1.(08,69%);
2.(17,39%); 3.(73,91%)
sex1 (n=370)
1.(17,03%); 2.(33,51%);
3.(49,46%)
NT-3 Sif1; sif4 (n=283) 1.(14,49%);
2.(31,80%); 3.(53,71%)
Consommateurs (n=547) 1.(17,91 %); 2.(35,10
%); 3. (46,98 %)
age1; age2 (n=524)
1.(18,32 %); 2.(35,88 %);
3.(45,80 %)
NT-4 job1 (n=65) 1.(18,46%); 2.(30,77%);
3.(50,77%)
sex2 (n=154)
1.(21,43%); 2.(41,56%);
3.(37,01%)
NT-5 sif3; sif4 (n=12) 1.(66,67%);
2.(16,67%); 3.(16,67%)
job2; job3; job4 (n=89)
1.(23,59%); 2.(49,44%);
3.(26,97%)
-age1 = Adolescent
-age2 = Adulte
-age3 = Enfant
-sex1 = Masculin
-sex2 = Féminin
-job1 = Travailleurs
-job2 = Elève ou Etudiant
-job3 = Sans profession
-job4 = Retraité
-sif1 = Célibataire
-sif2 = En couple avec enfant
-sif3 = En couple sans enfant
-sif4 = Seul(e) avec enfant
NT = Noeud Terminal
NT-6 sif1; sif2 (n=77) 1.(16,88%); 2.(54,55%);
3.(28,57%)
Figure 2. Arbre de classification avec «
fréquenoehebdomadaire de consommation » comme variable
cible. Figure 2. Classification tree with
»weekly frequency of consumption»as the target variable.
enfant. La majoritéde ceux-ci (53,7 %) a une
fréquence de consommation forte du garba. Le troisième
noeud intermédiaire est diviséen noeud terminal (NT-4) et en
noeud intermédiaire sur la base de la profession des consommateurs. Le
NT-4 renferme les travailleurs qui ont en général (50,8 %) une
forte fréquence de consommation du garba. Enfin le
quatrième noeud intermédiaire regroupant les élèves
ou étudiants, les retraités et les sans professions, se divise en
deux noeuds terminaux (NT-5 et NT-6) sur la base de la situation familiale. Le
NT-5 est constituédes personnes vivant en couple avec ou sans enfant
dont la plupart (66,7 %) ont une faible fréquence de consommation du
garba. Le NT-6 est formédes célibataires sans enfant
ainsi que des personnes qui vivent seules avec enfant ayant en
général (54,5 %) une fréquence de consommation moyenne du
garba. L'arbre de classification avait une précision de 53
%.
Typologie des consommateurs de garba
La typologie des consommateurs de garba (figure 3)
est réalisée en prenant en considération toutes les
variables sociodémo-graphiques et la fréquence de consommation
hebdomadaire des enquêtés. L'analyse en correspondances multiples
(ACM) effectuée sur ces variables a permis de déterminer un nuage
de points (figure 4) des individus sur deux axes factoriels. Cette
représentation permet d'expliquer 69,4 % de l'inertie globale. La
classification ascendante hiérarchique (CAH) effectuée sur la
base des coordonnées des individus, montre que quatre classes de
consommateurs de garba se distinguent par affinité(classes C1,
, C3 et C4). La variance intra-classe était de 0,58, 0,38, 0,13 et 0,0
respectivement pour les classes C1, , C3 et C4. Les résultats montrent
que, sur les quatre classes déterminées par l'analyse, les
classes et C3 englobent le plus grand nombre de
388 Médecine et SantéTropicales, Vol. 29,
N° 4 - octobre-novembre-décembre 2019
consommateurs (42 % et 38,4 % respectivement) contre 18,8 %
pour la classe C1 et 0,7 % pour la classe C4. Au niveau de la classe C1, les
individus ont autant une forte (39,8 %), moyenne (37,86 %) et faible
fréquence (22,33 %) de consommation du garba. Tandis que la
classe regroupe les individus qui ont une forte (45,65 %) et moyenne
fréquence (37,39 %) de consommation. Concernant les classes C3 et C4,
les individus qui les composent ont respectivement une forte (52,86 %) et
moyenne (75 %) fréquence de consommation du garba.
Discussion
Caractéristiques sociodémographiques des
consommateurs de garba
La grande proportion d'homme consommateurs de garba,
corrobore les résultats des travaux de Canet [16], qui indiquait 74
% d'hommes dans son échantillon collectédans la ville d'Abidjan.
D'autres auteurs ont trouvédes résultats similaires [3, 5, 17].
Cette grande proportion d'hommes consommateurs de garba pourrait
s'expliquer par le fait que les hommes privilégient les aliments simples
et rapides àmanger [18]. Par contre, l'étude effectuée sur
687 consommateurs d'aliment de rue àPalerme (Italie), indiquait une
prédominance des femmes (53,27 %) [19]. Ceci pourrait être
liéaux différences culturelles et culinaires entre Abidjan et
Palerme.
La tranche d'âge des consommateurs de la présente
étude se recoupe avec celle déterminée dans d'autres
travaux [20], sur la caractérisation des prestataires et consommateurs
d'aliments de
rue au Burkina Faso (20 à39 ans). Des études [21]
ont montréque la consommation d'aliments de rue au
Bénin, au Niger et au
Étude préliminaire du profil
sociodémographique des consommateurs d'aliments de rue en Côte
d'Ivoire : cas du garba

CLASSE 4
4 Individus, soit 0,73 %
50 % «Hommes» 50 % «Femmes» 100 %
«Retraités» 100 % «En couple avec
enfant»
75 % «Chrétiens» 100 %
«Adultes» 75 % «Moyenne consommation»
CLASSE 3
210 Individus, soit 38,39 %
63,81 % «Hommes » 100 %
«Travailleurs» 84,28 % «Adultes» 46,67 %
«Célibataires» 31,43 % «En couple avec
enfant»
41,90 % «Musulmans» 40,00 %
«Chrétiens» 52,86 % «Forte consommation»
66,96 % «Hommes» 100 % «Elèves ou
Etudiants»
90,43 % «Célibataires» 64,78 %
«Chrétiens» 57,39 % «Adolescents» 08,70 %
«Enfants» 37,39 % «Moyenne consommation» 45,65 %
«Forte consommation»
CLASSE 2
230 Individus, soit 42,05 %
84,47 % «Hommes» 100 % «Sans
professions» 65,05 % «Célibataires» 45,63 %
«Chrétiens» 39,81 % «Musulmans» 82,52 %
«Adultes» 22,33 % «Faible consommation» 37,86 %
«Moyenne consommation» 39,81 % «Forte
consommation»
CLASSE 1
103 Individus, soit 18,83 %
Figure 3. Typologie des consommateurs de
garba (Fréquence des modalite's dans chaque groupe).
Figure 3. Typology of the garba
consumers (Frequency of the modes in each group).
Mali concerne àplus de 60 % les plats cuisinés.
La tendance àla consommation accrue du garba
par les individus de plus de 21 ans, est en accord avec les
résultats obtenus par l'étude
réalisée àPalerme [19], qui indiquait que
les consommateurs d'aliments de rue àPalerme, avaient un âge moyen
de 37 #177; 13 ans.
Graphique symétrique des variables (axes F1
et F2 : 69,38 %)
-1.5 -1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
F1 (64,40 %)
Variables Variables supp.

job1 sif3 sif4
sif2
conso1
job4
F2 (4,98 %)
-1.5
-3.5
-5.5
job2
conso2
god2
age1
sex2
sex1
god3
|
job3
|
god1 age2
|
2.5
0.5
|
age3
|
sif1
|
conso3
|
Médecine et SantéTropicales, Vol. 29,
N° 4 - octobre-novembre-décembre 2019 389
Figure 4. Nuage des points des variables
sociodémographiques consommateurs de garba. age1 = Adolescent;
age2 = Adulte ; age3 = Enfant. sex1 = Masculin; sex2 = Féminin. job1 =
Travailleurs ; job2 = Élève ou Étudiant; job3 = Sans
profession ; job4 = Retraité. sif1 = Célibataire ; sif2 = En
couple avec enfant; sif3 = En couple sans enfant; sif4 = Seul(e) avec enfant.
conso1 = faible consommation (1 à2 fois par semaine) ; conso2 =
consommation moyenne (3 et 4 fois par semaine) ; conso3 = forte consommation (5
fois et plus par semaine).
Figure 4. Cloud ofthepoints of
the sociodemographic variables of garba consumers. age1 = Teenager;
age2 = Adult; age3 = Child. sex1 = Masculine; sex2 = Feminine. job1 = Worker
;job2 =PupilorStudent;job3 =Nojob; job4 = Retired. sif1 = Single;sif2 = In
couple withchild;sif3 =In couple without child;sif4 = Single with child. conso1
= Low fuel consumption (1 to 2 times per week) ; conso2 = Average consumption
(3 and 4 times per week); conso3 = Strong consumption (5 times and more per
week)..
F.K. KOFFI, ET AL.
Toutefois, l'âge des consommateurs dépend de la
nature de l'aliment de rue et de sa qualité. En effet, des travaux
effectués au Mali ont montréque, quel que soit le statut social,
(pauvre, riche, intermédiaire), 80 % des enfants consomment
quotidiennement au moins un aliment de rue [22]. Les rapports de la FAO [23]
sur l'état de l'insécuritéalimentaire dans le monde ont
fait également mention qu'un nombre important d'enfants consomme les
aliments de rue.
Ces résultats sur la consommation par statut
socioprofes-
sionnel sont similaires àceux de la FAO [23, 24] qui ont
montréque les consommateurs d'aliment de rue étaient
constitués
d'une part des individus de profession intermédiaire,
d'ouvriers, de débrouillards et d'autre part d'enfants,
d'étudiants, de cadres et de femmes au foyer.
Déterminants de la consommation hebdomadaire du
garba
Dans le contexte de notre étude, choisir la
fréquence de consommation hebdomadaire comme variable
sociodémogra-phique est justifiépar d'autres études [25,
26]. La forte consommation des enfants est en accord avec d'autres
résultats [4], qui indiquaient, par exemple, qu'au Mali 80 % des enfants
consomment quotidiennement les aliments de rue.
De plus, la forte fréquence de consommation du
garba observéchez les travailleurs (50,8 %) et les
célibataires (53,7 %) (noeuds terminaux 3 et 4), s'expliquerait par le
fait que les aliments de rue permettent de s'alimenter aisément hors du
foyer àfaible coût [3-5] et de répondre aux contraintes
alimentaires dues àla distance entre le domicile et le lieu de travail
[27]. Par contre, les faibles et moyennes fréquences de consommation
observées au niveau des noeuds terminaux 5 ; 6 et 2, pourraient
être liées aux préjugés et aux informations sur la
qualitéde ces aliments de rue [28]. Ainsi, l'âge, la profession et
la situation familiale sont les principaux facteurs qui expliquent le recours
au garba. Par ailleurs, cet aliment de rue est fortement
consomméen raison de sa grande disponibilité[12] et de son faible
coût.
Typologie des consommateurs de garba
L'identification du profil des consommateurs de garba
par la typologie àl'aide de l'analyse factorielle (ACM suivi de
CAH), a permis de connaître différents groupes [25, 26, 29] selon
leur fréquence de consommation hebdomadaire (faible, moyenne et forte
consommation).
La grande fréquence de consommation de garba
pourrait poser des problèmes de santépublique. En effet, des
travaux réalisés sur le garba àAbidjan [11], ont
mis en évidence les dangers microbiologiques auxquels pourraient
s'exposer les consommateurs de cet aliment. De plus, plusieurs
études ont montréles risques sanitaires liés àla
consommation des aliments de rue [30-32].
Par ailleurs, il a étémontréchez 687
consommateurs àPalerme (Italie), que la consommation
d'aliment de rue était liée
au risque de survenue de maladies métaboliques
(hypertension, obésité) [19]. Aussi, sachant que ces maladies
métaboliques sont les premières causes de mortalitédans
les pays àrevenu intermédiaire, importe-t-il de s'assurer que le
garba, aliment de rue de forte consommation ,en raison de son bas
prix, de la mauvaise qualitédes ingrédients qui le composent et
de son mode de cuisson, ne constitue pas véritablement un facteur de
risque supplémentaire pour la population.
390 Médecine et SantéTropicales, Vol. 29,
N° 4 - octobre-novembre-décembre 2019
Conclusion
Le garba est consommépar toutes les couches
sociodémogra-phiques avec une prédominance des hommes, des
élèves ou étudiants et des travailleurs. Chez la plupart
des consommateurs (47 %), une forte fréquence de consommation
hebdomadaire (5 fois et plus) est observée. Cette forte consommation est
liée au
sexe, àl'âge, àla situation familiale et
àla profession. Mais aussi, àson bas prix et sa grande
disponibilitésur le marché. De plus, les
enfants (73,9 %) constituent une population àforte
fréquence de consommation hebdomadaire de cet aliment de rue. Les
consommateurs peuvent être repartis en quatre classes selon leur
catégorie socioprofessionnelle. Parmi elles, celle des
élèves ou étudiants (42,05% - ) et celle des travailleurs
(38,39 % - C3) regroupent le plus d'individus avec une forte fréquence
de consommation en général.
Au regard de la forte fréquence de consommation de
cet
aliment de rue, il serait indéniable d'étudier
sa qualiténutritionnelle, microbiologique et toxicologique
afin de garantir la santédes consommateurs.
Liens d'intérêts: les autres
déclarent ne pas avoir de lien d'intérêt en rapport avec
cet article.
Références
1. FAO. Street foods, Rep. FAO Expert Consult. Yogyak.
Indones. Food Nut 1988 ; 46.
2. OMS/Infosan/FAO. Mesures de base pour améliorer
la sécuritésanitaire des aliments vendus sur la voie
publique. Note d'information Infosan n° 3/ 2010.
Sécuritésanitaire des aliments vendus dans la rue. 2010.
3. Barro N, TraoréAS. « Aliments de rue au
Burkina Faso : caractéristiques
des vendeurs et de consommateurs, salubritédes
aliments de rues et santédes consommateurs ». In :
Rapport CRSBAN-SADAOC sur l'alimentation de
rue au Burkina Faso. 2001. p. 49.
4. Bendech AM, Chauliac M, Malvy D. Assessment of dietary
intake at home and outside the home in Bamako (Mali). Ecol Food Nutr
1998 ; 37 : 135-62.
5. Canet C, N'Diaye C. L'alimentation de rue en Afrique.
FNA/ANA 1996 ; 17 : 4-13.
6. Barro N, Ouattara CAT, Nikiema P, Ouattara AS,
TraoréAS. Les principaux agents du péril ? Identifiés dans
les aliments de rue et ceux des cantines et leur prévalence en milieu
hospitalier. Cah Santé2002 ; 12 : 369-74.
7. GbanéM, Coulibaly A, Niaba KPV, Adou M. Composition
physico-chimique et sanitaire de deux mets de rue (le plat
d'attiékéet le garba) vendus àAbidjan (Côte
d'Ivoire). Afr Bioméd 2012 ; 17 : 3.
8. Amon KJB, Bard PX, HervéA. Mise àjour des
quantités de « faux thons » débarquées par les
senneurs àAbidjan. Reel Doc Sci ICCAT SCRs 1996 ; 95.
9. Chavance P, Dewals P, Amande MJ, Delgado de Molina A,
Cauquil P, IriéD. Tuna fisheries catch landed in Abidjan (Côte
d'Ivoire) and sold on local
fish market for the period 1982-2014. Collect Vol Sci Pap
ICCAT 2016 ; 72 : 674-80.
10. N'Da K, Dedo GR, Alain H. Le débarquement des
« faux thons » ou « faux poissons » au port de pêche
d'Abidjan : phénomène en résurgence dans les
données ICCAT en Côte d'Ivoire. Col Vol Sci Pap ICCAT
2007 ; 60 : 180-4.
11. Anoman AT, Koussemon M, Kouassi KI, Aké-Assi Y.
Qualitémicrobiologique du garba, un aliment de rue de
Côte d'Ivoire. Int J Biol
Chem Sci 2018 ; 12 : 2258-65.
12. AmandèMJ, N'Cho AJ, Kouakou NDV, N'Cho CM, Koffi
KF, Kouadio ANC, et al. Utilization and trade of Faux-Poisson landed
in Abidjan. Collect Vol Sci Pap ICCAT 2017 ; 73 : 749-54.
13. INS. Résultats définitifs rgph 2014,
Populaire des communes. 2014.
http://www.ins.ci/n/documents/Population_des_communes.pdf.(consultéle
04/04/2018).
14. Donald L. Introduction àla recherche. Cent
Rech Dév En Éducation CRDE Univ Monct Can 2002 ; 22 : N-B
506.
15. Duval T. L'élevage bovin allaitant aux
philippines. Réalisation d'une
typologie des systèmes d'élevage sur l'ile de
Mindanao. [Thèse.] Universitéde Toulouse, E'cole nationale
vétérinaire de Toulouse, 2001. pp. 1-85.
16. Canet C. L'alimentation de rue en Afrique. Food Nutr
Agri 1997 ; 17 : 4-13.
17. Chauliac M, Bricas N, Ategbo E, Amoussa Z. L'alimentation
hors du domicile des écoliers de Cotonou (Bénin). Cah
Santé1998 ; 8 : 101-8.
Étude préliminaire du profil
sociodémographique des consommateurs d'aliments de rue en Côte
d'Ivoire : cas du garba
18. Thibaut DSP. La consommation alimentaire des hommes et
des femmes vivant seuls. In : Insee Première. 2008. pp.
0997-3192.
19. Buscemi S, Barile A, Maniaci V, Batsis JA, Mattina A,
Verga S. Characterization of street food consumption in Palermo: possible
effects on health. Nutr J 2011 ; 10 : 1-9.
20. Drabo K, Pare T, Savadogo. Caractéristiques de
l'alimentation de rue dans la ville de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Bull
Soc Pathol Exot 2009 ; 102 : 36-40.
21. Chauliac M, Monnier T, Bendech AM. Les écoliers de
Bamako et l'alimentation de rue. Cah Santé1994 ; 4 : 413-23.
22. Bendech AM. Les enjeux de la consommation alimentaire en
milieu urbain àBamako. SantéPublique 2000 ; 12 :
43-65.
23. FAO. The State of Food Insecurity in the World.
Internet. 2010.
http:// www. fao.org
/docrep/013/i1683e/i1683 e.pdf (consultéle 16/08/2017).
24. FAO. The State of Food Insecurity in the World.
2006.
http://www.fao.
org/docrep/009/a0750e /a0750e00.htm (consultéle 16/08/2017).
25. KonéGA, Kouassi GF, Kouakou NDV, Kouba M.
Diagnostic of guinea fowl (Numida meleagris) farming in Ivory Coast. Poult
Sci 2018 ; 1-7.
26. Kouakou NDV, Speybroeck N, Assidjo E, Grongnet JF, Thys
E. Typifying guinea pig (Cavia porcellus) farmersin urban and peri-
urban areas in central and southern Côte d'Ivoire.
Outlook Agric 2011 ; 4 : 323-8.
27. Baba-Moussa L, Bokossa YI, Baba-Moussa F, Ahissou H,
Yehouenou B, Mamadou A, et al. E'tude des possibilités de
contamination des aliments de rues au Benin : cas de la ville de Cotonou. J
Rech Sci Univ LoméTogo Sér A 2006 ; 8 : 149-56.
28. Wilcock A, Pun M, Khanona J, Aung M. Consumer attitudes,
knowledge and behaviour: a review of food safety issues. Food Sci Technol
2004 ; 15 : 56-66.
29. Sabrina H. Construction d'une typologie des consommations
alimentaires àpartir des données INCA2. Nutrition pour un mode de
vie responsable. Cent Rech En Nutr Hum Univ D'étéNutr,
2016. pp. 05.
30. Adak GK, Meakins SM, Yip H, Lopman BA, O'Brien SJ.
Disease Risks from Foods. England and Wales, 1996-2000. Emerg Infect
Dis 2005 ; 11 : 365-72.
31. Adjrah Y, Soncy K, Ameyapoh Y, Anani K, Blewussi K, De
Souza C, et al. Socio-economic profile of street food vendors and
microbiological quality of ready-to-eat salads in Lomé. Int Food Res
J 2013 ; 20 : 65-7.
32. Rane S. Street Vended Food in Developing World: Hazard
Analyses. Indian J Microbiol 2011 ; 51 : 100-6.
Halle aux poissons au marché de Rufisque, région
de Dakar (c) M. Garcia.
Médecine et SantéTropicales, Vol. 29,
N° 4 - octobre-novembre-décembre 2019
391


COMMUNICATION
Communication
Koffi K.F, Monin A.J, Kouakou N.D.V, Amoikon K.C.E (2019).
Etude du profil sociodémographique des consommateurs de garba (aliment
de rue prisé à Abidjan). In Société Ivoirienne de
Nutrition (SIN). 5ème Journée Ivoirienne de Nutrition, Abidjan,
Côte d'Ivoire, 21 et 22 Novembre 2018. Sécurité sanitaire
et Hygiène des aliments. Pôle scientifique et d'Innovation
UFHB-Bingerville - P 26-27.





RESUME
Le garba, est un mets de rue très
apprécié en Côte d'Ivoire, en particulier dans la ville
d'Abidjan. Cependant, le profil des consommateurs, les
caractéristiques nutritionnelles et les risques encourus par la
consommation de ce mets semblent méconnus. Afin d'élucider ces
aspects, 547 consommateurs et 50 vendeurs de garba, sont
enquêtés. La composition biochimique du garba ainsi que
ces caractéristiques nutritionnelles sont déterminées.
Puis, une analyse de risque lié à la présence d'acide gras
trans (AGT) dans le garba est effectuée. L'enquête a
montré que le garba est plus consommé par les hommes
(70,57 %). L'analyse de la fréquence de consommation du garba a
révélé que ce mets est fortement consommé dans
47,98 % des cas, avec une forte proportion des élèves et
étudiants (42,05 %). Il existe un lien positif (p=0,05) entre
l'âge des consommateurs et la fréquence de consommation du
garba. La plupart des vendeurs (58 %) de garba sont
satisfaits du revenu issu de ce commerce. Ces vendeurs sont en
général, des ressortissants du Niger (64 %). L'étude
physicochimique a révélé que le garba contient
des glucides (30,92#177;1,44 %), lipides (7,27#177;0,64 %) et protéines
(9,82#177; 0,23 %) avec une valeur énergétique de 228,39#177;8,13
kcal/100g. Le profil en acide gras du plat de garba a indiqué
des proportions élevées d'AGS (42,55#177;0,76 %) et d'AGMI
(45,52#177;1,30 %). En outre, des acides gras trans (AGT) (1,50#177;0,11 %) de
la famille des C18 :1n-9t, sont identifiés dans l'huile du plat de
garba. Par contre, la proportion d'AGPI (7,77#177;1,21 %) est
très faible. Les caractéristiques nutritionnelles du garba
révèlent que la consommation de ce mets, entraîne une
bonne croissance chez le rat wistar. De plus, les protéines du garba
ont une bonne digestibilité (CUDprot=91,57#177;1,14). Par contre,
la digestibilité des lipides de ce mets est faible
(CUDlip=59,29#177;20,27). Par ailleurs, la consommation du garba
induit une augmentation du taux de cholestérol LDL ainsi que
l'activité des enzymes ASAT et ALAT chez le rat. Le garba a un
index glycémique (86,54#177;18,42) et une charge glycémique
(26,83#177;05,71) élevée. Enfin, Sa consommation
régulière provoque des stéatoses hépatiques
très graves chez le rat.
Mots clés : Aliment de rue, Garba, Acides
gras trans, Nutrition, Santé
ABSTRACT
Garba is a popular street food in Côte
d'Ivoire, particularly in the city of Abidjan. However, the profile of
consumers, the nutritional characteristics and the risks run by the consumption
of this dish seem to be unknown. In order to elucidate these aspects, 547
consumers and 50 sellers of garba are investigated. The biochemical
composition of garba as well as these nutritional characteristics are
determined. Then, a risk analysis linked to the presence of trans fatty acid
(TFA) in the garba is carried out. The survey showed that garba
is more consumed by men (70.57%). Analysis of the frequency of consumption
of garba revealed that this dish is heavily consumed in 47.98% of the
cases, with a high proportion of pupils and students (42.05%). There is a
positive link (p=0.05) between the age of consumers and the frequency of
consumption of garba. Most sellers (58%) of garba are
satisfied with the income from this business. These sellers are generally
nationals of Niger (64%). The biochemical study revealed that the garba
contains carbohydrates (30.92#177;1.44%), lipids (7.27#177;0.64%) and
proteins (9.82#177;0.23%) with an energy value from 228.39#177;8.13 kcal/100g.
The fatty acid profile of the garba dish indicated high proportions of
SFA (42.55#177;0.76%) and MUFA (45.52#177;1.30%). In addition, trans fatty
acids (TFA) (1.50#177;0.11%) from the C18 family: 1n-9t, are identified in the
garba dish oil. On the other hand, the proportion of PUFA
(7.77#177;1.21%) is very low. The nutritional characteristics of garba
reveal that the consumption of this dish leads to good growth in the
wistar rat. In addition, garba proteins have good digestibility
(CUDprot = 91.57#177;1.14). However, the digestibility of the lipids in this
dish is low (CUDlip = 59.29#177;20.27). In addition, consumption of garba
induces an increase in LDL cholesterol levels as well as the activity of
the enzymes aspartate aminotransferase (AST) and alanine aminotransferase (ALT)
in rats. Garba has a high glycemic index (86.54#177;18.42) and a high
glycemic load (26.83#177;05.71). Finally, its regular consumption causes very
serious fatty liver in rats.
Key words: Street Food, Garba, Trans Fatty Acid,
Nutrition, Health
|
|