Libreville, décembre 2019
ECOLE NORMALE SUPERIEURE UER SCIENCES DE
L'EDUCATION
DEPARTEMENT DE GUIDANCE
LA CARTE MENTALE, UN OUTIL D'AIDE PSYCHOPEDAGOGIQUE
POUR LE CONSEILLER D'ORIENTATION PSYCHOLOGUE AUPRES DES ELEVES
DE TROISIEME EN DIFFICULTE D'APPRENTISSAGE AU COLLEGE
RAYMOND BOUKAT.
MEMOIRE
en vue de l'obtention du
MASTER PROFESSIONNEL EN CONSEILLER D'ORIENTATION
PSYCHOLOGUE
Présenté et soutenu par
:
Sous la direction de :
Viannez MIKOLO MOUKOUANGUI Madame Carole MBENGONE
EKOUMA
Maître de conférences (CAMES) en Psychologie
Cognitive des apprentissages
1
Résumé
La présente étude met en évidence la
plus-value de l'utilisation de la carte mentale dans les apprentissages des
élèves en difficulté au cours d'une aide
psychopédagogique apportée par un Conseiller d'Orientation
Scolaire et Professionnelle. Elle questionne l'utilité pour ce dernier
d'intégrer la carte mentale au sein de ses activités d'aide aux
élèves de troisième en difficulté d'apprentissage.
Cette étude de type exploratoire porte sur sept (7) élèves
de 3ème du collège Raymond Boukat de Libreville.
L'hypothèse générale de ce travail soutient que l'aide
psychopédagogique apportée aux élèves en
difficulté d'apprentissage scolaire est fonction des outils
mobilisés par le COSP. En effet, la carte mentale est un outil qui
favorise chez les élèves en difficulté d'apprentissage le
rappel des informations du cours dans un premier temps, la
hiérarchisation des informations du cours dans un deuxième temps
et dans un troisième temps, l'utilisation de la carte mentale chez un
élève en difficulté d'apprentissage dépend de son
style d'apprentissage. La collecte des données est étendue sur
cinq (5) jours et donc est décomposée en cinq (5) séances
de deux (2) heures maximum. A partir d'une analyse comparative des cartes
mentales élaborées par les apprenants sur un cours de sciences
physiques et une carte mentale de référence, l'examen d'un
questionnaire et de l'identification des styles d'apprentissage des
élèves, les résultats montrent que la carte mentale leur
permet de rappeler et hiérarchiser les mots importants du cours. Aussi,
les élèves manifestent-ils un grand intérêt quant
à leur expérience avec ce nouvel outil pédagogique.
L'étude montre cependant que les styles d'apprentissage des
élèves ne déterminent pas l'utilisation de la carte
mentale par les apprenants.
Mots clés : Aide
psychopédagogique, Carte mentale, Conseiller d'orientation-Psychologue,
Difficulté d'apprentissage, Styles d'apprentissage.
Abstract
This study brings to the fore the increase in value of the
using of the mind map in the learnings of pupils with difficulties in the
course of a psychopedagogical support brougth by a career and school guidance
counsellor. It questions the usefulness for him to insert into his support
activities to pupils with learning difficulties. This exploratory study focus
on seven pupils of third degree of Raymond Boukat secondary school of
Libreville. The general hypothesis of this work sustains that the
psychopedagogical support brougth to pupils with difficulties depends on tools
used by the career guidance counsellor. Indeed, the mind map is a tool which
favour to the pupils with learning difficulties the reminder of informations of
a course firstly, the ranking of informations of a course secondly and,
thirdly, the using of mind map by a pupil with learning difficulties varies
according to his learning style. The data collection extends on five days and
therefore is divided on five sessions of two hours maximum. From an analysis of
mind maps elaborated by the pupils on a physical science lesson, a
questionnaire and the identification of the pupils learning styles, the study
shows that mind map let them remind and grade the key words of the lesson.
Also, pupils manifest a great interest as for their experience with this new
pedagogical tool. However, the study shows that learning styles of the pupils
do not determine their using of mind map.
Key words : Psychopedagogical support, Mind
map, Career and School Guidance Counsellor, Learning difficulties, Learning
styles.
DEDICACE
2
A ma défunte mère MANDZEYI
Antoinette.
3
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements vont à l'endroit de
Madame Carole MBENGONE EKOUMA, mon directeur de mémoire
pour sa patience, sa disponibilité et ses précieux conseils et
observations.
Haute considération et profonde reconnaissance.
Mes remerciements à mon maître de stage Madame
MENGUE ME NDONG Odile.
Mes remerciements, enfin, à ma famille et mes amis qui
m'ont soutenu tout au long de mes études, plus particulièrement
à mon père MOUKOUANGUI MADOUMA Marcel qui a
véritablement su jouer son rôle par son investissement dans mes
études et ses encouragements.
A ma tante MOUBOUASSI Hortense qui
au-delà des difficultés n'a cessé de me soutenir.
A l'ensemble de mes soeurs dont, entre autres,
NGOUNGOU Nadia Laure et MOUELE Mariette, qui
m'ont toujours conseillé d'aller de l'avant en me gavant d'amour.
A mes frères MOULENGUI MOUELE Patrice
et MADOUMA MOUKOUANGUI Bienvenu qui croient à
l'accomplissement des grandes choses dans ma vie.
A mes amis de la première heure depuis le lycée
MOUMETI Brown Teran et MOUNAGA Yvan Dexter
qui ont été pour moi une source de réussite.
4
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Styles d'apprentissage d'après le
modèle de Kolb (1984) 35
Tableau 2: effectifs de la population de l'étude 63
Tableau 3: Matrice des critères présentée
par Longeon (2010) et inspirée du modèle de Novak et
Gowin (1984) 74
Tableau 4: Résultats des premières et
deuxièmes cartes mentales sur le rappel des mots clés 76
Tableau 5 : Résultats des premières et
deuxièmes cartes mentales sur l'organisation hiérarchique des
connaissances sur le cours 78 Tableau 6: Résultats des
cartes au rappel des informations en fonction des styles d'apprentissage des
élèves 80 Tableau 7:
Résultats des cartes à l'organisation
hiérarchique des connaissances en fonction des styles
d'apprentissage des élèves 81
Tableau 8: Connaissance antérieure de la carte mentale par
les élèves 83
Tableau 9: Utilité de la carte mentale selon les
élèves 84
Tableau 10: Impact de la carte mentale sur les apprentissages des
élèves 84
LISTE DES FIGURES
Figure 1: carte mentale des principes structurels de conception
d'une carte mentale 23
Figure 2: les axes de lecture des styles d'apprentissage 67
Figure 3: graphique des résultats des cartes mentales 1 et
2 concernant le rappel des concepts clés 77
Figure 4: graphique des résultats des cartes 1 et 2
concernant les niveaux de hiérarchisation 78
Figure 5: graphique des moyennes des cartes mentales au rappel de
l'information en fonction des
styles d'apprentissage 80 Figure 6: graphique des moyennes des
cartes mentales à la hiérarchisation de l'information en
fonction
des styles d'apprentissage 82
5
LISTE DES ABREVIATIONS
BEPC : Brevet d'Etudes du Premier Cycle
Ca : Carte des apprenants
CECRL : Cadre Européen Commun de
Référence pour les Langues
CO-P : Conseiller d'Orientation Psychologue
COSP : Conseiller d'Orientation Scolaire et Professionnelle
Cr : Carte de référence
DELF : Diplôme d'Etudes en Langue Française
ENEDA : Ecole Nationale pour Enfants Déficients
Auditifs
FLE : Français Langue Etrangère
GC : Groupe contrôle
GE : Groupe expérimental
GT : Groupe témoin
ISALEM : Inventaire des Styles d'Apprentissage du Laboratoire
d'Enseignement Multimédia
K-ABC : Kaufman Assement Battery for Children
LEM : Laboratoire d'Enseignement Multimédia
MCT : Mémoire à court terme
MM : Mind Mapping
SPIO : Service de Psychologie d'Information et
d'Orientation
6
SOMMAIRE
INTRODUCTION 7
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES 10
CHAPITRE I : CONSTAT, INTERET SCIENTIFIQUE, OBJECTIF ET
QUESTION DE
RECHERCHE 11
CHAPITRE II : APPROCHE CONCEPTUELLE 16
CHAPITRE III : RECENSION DES TRAVAUX ANTERIEURS, APPROCHE
THEORIQUE ET PROBLEMATIQUE 37
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS METHODOLOGIQUES
61
CHAPITRE IV : CADRE METHODOLOGIQUE 62
CHAPITRE V : HYPOTHESES, TRAITEMENT DES DONNEES, PRESENTATION
ET
ANALYSE DES RESULTATS 73
CHAPITRE VI : DISCUSSION, DIFFICULTES, LIMITES, PERSPECTIVES
ET
SUGGESTIONS 88
CONCLUSION 100
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 102
ANNEXES
7
INTRODUCTION
La recrudescence des demandes d'aide des élèves
en difficulté dans les établissements scolaires au Gabon
constitue une question à laquelle les Conseillers
d'Orientation-Psychologues1 (CO-P) sont appelés à
apporter une réponse. Celle-ci requiert de la part de ces professionnels
une certaine connaissance et maîtrise des outils adaptés aux
situations de mal être des élèves qui les consultent dans
la perspective d'une prise en charge de leurs difficultés
d'apprentissage.
Or, on note d'une part que de nombreux élèves
manquent de stratégies efficaces pour leur permettre de mieux apprendre
(Vianin, 2009) et, d'autre part, les enseignants (Bissonnette, Richard,
Gauthier et Bouchard, 2010) et les Conseillers d'Orientation-Psychologues
peinent à répondre adéquatement aux besoins de ces
élèves en raison d'une méconnaissance des outils
stratégiques qui pourraient favoriser les apprentissages des enfants.
Par conséquent, ces difficultés d'apprentissage, lorsqu'elles ne
sont pas prises en charge, peuvent avoir des répercussions
néfastes diverses (échec scolaire, décrochage scolaire,
faible estime de soi, violence, etc.).
Il est ainsi pertinent de s'intéresser aux
stratégies et outils qui participent à l'amélioration des
pratiques du Conseiller d'Orientation Psychologue en matière d'aide
psychopédagogique auprès des élèves
présentant des difficultés d'apprentissage. Nous nous
intéressons pour l'occasion à réfléchir sur le
sujet suivant : la carte mentale, un outil d'aide psychopédagogique pour
le CO-P auprès des élèves de Troisième en
difficulté d'apprentissage au Collège Raymond Boukat.
La carte mentale est un concept abordé dans un cours
intitulé « bilan psychologique » en Master 1 Guidance et
Enseignement Spécialisé, option Conseiller d'Orientation
Psychologue à l'Ecole Normale Supérieure de Libreville. C'est
dans ce contexte qu'est né notre intérêt de
réfléchir sur la nature des outils qui peuvent optimiser la
pratique du CO-P en matière d'accompagnement psychopédagogique
des élèves en difficulté d'apprentissage.
1L'usage professionnel du titre de Conseiller
d'Orientation-Psychologue est réglementé. Recrutés sur
concours après au moins une licence de psychologie, les futurs
Conseillers d'Orientation- Psychologue (CO-P) suivent deux ans de formation,
sanctionnée par le Diplôme de Conseiller d'Orientation-Psychologue
(DICOP). Ces psychologues oeuvrent dans un domaine particulier qui est celui de
l'éducation. Dans ce domaine, les CO-P mettent en oeuvre divers types
d'intervention, parmi lesquelles, les bilans psychologique,
psychopédagogique, le bilan d'orientation scolaire et professionnel, le
bilan de compétences scolaires. Dans ces activités les CO-P font
usage de tests psychométriques comme, Les tests d'apprentissage et de
connaissances scolaires, les questionnaires d'intérêts
professionnels, les tests de personnalité en vue de proposer une
orientation objective aux élèves vers un enseignement
adapté à leurs intérêts, aptitudes et leurs
personnalités.
8
Les questions liées aux apprentissages et à la
construction des connaissances ont tenté d'être dépeintes
par de nombreuses théories. Le socioconstructivisme est la perspective
théorique que nous avons choisie pour orienter notre travail du fait
qu'il accorde une place au rôle de l'éducateur dans le processus
d'acquisition et de restitution des savoirs par l'élève. Pour
elle, l'éducateur a pour rôle de proposer aux apprenants les
outils et les stratégies destinés à améliorer son
expérience scolaire. Et pour s'inscrire dans cette vision, la carte
mentale est l'outil que nous proposons aux élèves de notre
étude pour tenter de minimiser certaines de leurs difficultés.
L'ambition de la présente étude est de montrer
la plus-value de l'usage de la carte mentale dans les apprentissages des
élèves en difficulté d'apprentissage en contexte d'aide
psychopédagogique. La littérature scientifique à laquelle
nous avons eu accès met en évidence les vertus de la carte
mentale, mais peu parmi ces écrits établissent
l'intérêt d'une telle méthode auprès
d'élèves identifiés comme étant en
difficulté d'apprentissage et au cours d'un processus d'accompagnement
psychopédagogique. En contexte gabonais, nous n'avons pas eu
accès à des travaux qui vont dans ce sens.
Nous nous interrogeons sur la pertinence de la carte
heuristique (ou carte mentale) sur les apprentissages par
l'intermédiaire du CO-P dans son rôle de psychopédagogue.
Pour ce faire, nous avons formulé la problématique suivante :
dans quelle mesure la carte mentale serait-elle utile pour le COSP2
dans le cadre d'une aide psychopédagogique auprès des
élèves en classe de 3e identifiés comme
étant en difficulté d'apprentissage ?
Les réponses provisoires à la question
susmentionnée se composent d'une hypothèse générale
et de trois hypothèses de travail telles qu'indiquées ci-dessous
:
- Hypothèse générale : l'aide
psychopédagogique apportée aux élèves en
difficulté d'apprentissage scolaire est fonction des outils
mobilisés par le COP ;
- Hypothèse spécifique 1 : l'utilisation de la
Carte mentale par les élèves en difficulté d'apprentissage
favorise leur capacité à rappeler les informations du cours ;
2 Nous faisons usage de cette appellation au cours
de ce travail pour désigner les professionnels de l'orientation au Gabon
; car admis sur concours, à l'Ecole Normale Supérieure de
Libreville, après le baccalauréat toutes séries confondues
et au moins une licence ou un master de psychologie, de sociologie,
d'anthropologie, de Gestion de Ressources Humaines, de droit, certains futurs
Conseillers d'Orientation Scolaire et Professionnel (COSP) n'ont pas les
fondamentaux en psychologie. Ces derniers suivent cinq années de
formation pour le niveau bac et deux ans pour les licences et masters. Cette
formation est sanctionnée par le Diplôme de Master Professionnel
en Orientation Scolaire et Professionnelle (MAPOSP) ; diplôme qui permet
à ces professionnels d'exercer principalement dans les
établissements du second degré de l'enseignement
général, technique et professionnel.
9
- Hypothèse spécifique 2 : l'usage de la Carte
mentale chez les élèves en difficulté d'apprentissage
favorise la hiérarchisation des idées d'un cours ;
- Hypothèse spécifique 3 : L'usage de la Carte
Mentale chez un élève en difficulté d'apprentissage
dépend de son style d'apprentissage ;
Afin de vérifier les hypothèses émises
ci-dessus, la méthodologie que nous avons adoptée se
décline comme suite : après avoir identifié les
élèves concernés par l'étude, nous avons mis en
place un plan d'intervention divisé en cinq étapes de 2 heures au
plus chacune. Ces phases portaient sur : une séance de découverte
pour présenter l'outil aux élèves (rappel historique,
objectif, principes, exemples, etc.) ; une séance de première
acquisition du principe de construction (évaluer si le principe de
construction de base de la carte mentale était compris par les sujets) ;
une séance de première évaluation (construction des cartes
mentales du cours de sciences physique à partir des informations
rappelées oralement et notées sur feuille) ; une séance
d'approfondissement sur l'acquisition du principe de construction (insertion
d'images, de dessins,
etc. et passation du test des styles
d'apprentissage) ; et une dernière séance de
réévaluation (dessiner de nouveau la Carte mentale du cours de
sciences physiques avec passation d'un questionnaire).
Cette étude porte sur 7 élèves (dont 3
filles et 4 garçons âgés entre 14 et 22 ans et de 16,7 ans
de moyenne d'âge) ayant une moyenne inférieure à 8 et
reçus au Service de Psychologie, d'Information et d'Orientation. La
technique d'échantillonnage choisie a été
l'échantillonnage probabiliste systématique. Les Cartes mentales,
le test d'ISALEM (Inventaire des Styles d'Apprentissage du Laboratoire
d'Enseignement Multimédia) et un questionnaire pour recueillir les
impressions des participants à l'issu de l'étude ont
constitué les instruments de collecte de données
nécessaires à notre étude.
Le présent travail comprend deux grandes parties
subdivisées chacune en trois chapitres. En effet, dans la
première partie intitulée « aspects théoriques
», il est question d'aborder le constat, l'intérêt
scientifique, l'objectif et la question de recherche (chapitre I), l'approche
conceptuelle (chapitre II) et enfin la recension des travaux antérieurs,
l'approche théorique et la problématique (chapitre III).
La deuxième partie titrée « aspects
méthodologiques », traite du cadre méthodologique (chapitre
IV), des hypothèses, du traitement des données, de la
présentation et l'analyse des résultats (chapitre V) et pour
finir, cette partie aborde la discussion, les difficultés
rencontrées et limites de l'étude, les perspectives et les
suggestions (chapitre VI).
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES
11
CHAPITRE I : CONSTAT, INTERET SCIENTIFIQUE, OBJECTIF ET
QUESTION DE RECHERCHE
Ce chapitre présente les observations
préliminaires à l'origine de notre intérêt sur la
question de l'importance pour le Conseiller d'Orientation Scolaire et
Professionnelle (COSP) d'intégrer la carte mentale dans ses pratiques
d'aide psychopédagogique auprès des élèves en
difficulté d'apprentissage. Il met en exergue également la
contribution de notre travail sur un versant tant scientifique que social en
matière d'accompagnement psychopédagogique des
élèves qui éprouvent des difficultés dans leurs
apprentissages scolaires. Enfin, il sera question de décliner nos
attentes et les résultats auxquels nous souhaitons aboutir,
c'est-à-dire les objectifs de notre recherche ainsi que notre question
de départ, fil conducteur de notre recherche.
I.1. Constat
L'aide psychopédagogique est une démarche
essentielle dans le soutien scolaire aux élèves en
général et ceux en difficulté d'apprentissage
particulièrement. Le suivi psychopédagogique nécessite le
recours à différents outils à l'instar de la carte mentale
qui fait l'objet de notre travail. Elle demeure un outil important pour aider
les élèves à améliorer leurs façons
d'apprendre et de favoriser leur réussite scolaire.
On peut faire le constat que les démarches d'aide
psychopédagogique apportée par les COSP aux élèves
en difficulté d'apprentissage scolaire sont de nature spontanée
et les interventions parfois inappropriées. Les professionnels de l'aide
psychopédagogique ne mobilisent pas des outils qui permettent
d'accompagner efficacement les élèves. Ces pratiques d'aide
psychopédagogique ne répondent pas généralement aux
attentes des intéressés.
Pratiquement, le type d'aide privilégié par le
grand nombre de COSP en service dans les établissements du second
degré au Gabon est l'aide dans l'élaboration du planning
personnalisé. Celui-ci consiste en l'élaboration d'un emploi du
temps qui tienne compte à la fois des contraintes horaires de
l'école et les activités extrascolaires de l'élève,
tout cela, en respectant les variations du comportement humain selon les
énoncés de la chronopsychologie et de la chronobiologie. Or, ceci
ne semble pas être suffisant et certains élèves ne se
rendent pas compte que l'application d'une stratégie inadéquate
ne leur permet pas de mieux résoudre un problème, ils persistent
cependant à utiliser cette stratégie inefficace (Bjorklund et
al., 1997, in
12
Bosson, 2008). Comme le note Vianin (2009, p. 22), «
l'école enseigne tout, sauf à apprendre » et donc il
est tout aussi utile de proposer à l'élève les
méthodes adéquates pour mémoriser une leçon,
résumer un texte, résoudre un problème, prendre des notes,
etc. Tels sont les objectifs auxquels répond la carte mentale.
En dépit d'une popularité croissante dans le
monde du management (Assenarre, 2009, p.3) et de son usage dans certains pays
européens comme la Finlande ou la Belgique (Lascombe, 2013), la carte
heuristique reste un outil relativement méconnu des professionnelles et
professionnels de l'éducation gabonais.
De ce fait, on a pu remarquer que la carte mentale est
inusitée par la majorité des COP, des enseignants et même
des élèves en raison d'une totale méconnaissance de son
existence, de son élaboration et encore plus de son importance dans les
apprentissages scolaires.
A l'évocation de cet outil, nombreux sont ceux qui,
parmi les COSP que nous avons rencontrés en phase exploratoire (voir
guide d'entretien en annexe 1), affirment ne pas connaître la carte
mentale ou n'en avoir jamais eu recours. Cependant, le contraire aurait
été bénéfique pour les élèves qui
éprouvent des difficultés d'apprentissage. Cela indique soit une
absence de volonté des COSP de mettre à jour leurs connaissances
en se documentant continuellement, soit une insuffisance des outils disponibles
et exploitables. Pour ce qui est de notre contexte ni l'une ni l'autre des
présuppositions énoncées ne se trouve justifiée.
Car la carte mentale peut s'acquérir sur de nombreux sites internet et
son élaboration (que nous verrons plus loin) n'est pas laborieuse. Il
serait intéressant pour les CO-P tout comme pour les enseignants
spécialisés ou non de prendre connaissance de cet outil et de
l'intégrer dans leurs pratiques professionnelles ou d'encadrement
personnalisé.
I.2. Intérêt scientifique
Le choix du sujet « la carte mentale : outil d'aide
psychopédagogique pour les COSP auprès des élèves
en difficulté d'apprentissage » n'est pas fortuit. Le constat
demeure dans le fait que les COSP ou les enseignants ignorent ou ne font pas
usage de la carte mentale dans leurs pratiques professionnelles quotidiennes.
Ce qui témoigne en faveur d'une difficulté de certains apprenants
à comprendre les cours, et par ricochet, obtenir de bons
résultats. Ce qui constitue un manque que nous tentons de combler.
13
Conscients de ce que la science n'a pas de prétention
à l'éternité de ses énoncés, notre travail
ne revendique pas être une référence parfaite pour
appréhender la question qui fait l'objet de notre étude. Mais il
aspire à apporter une contribution dans la compréhension de cet
objet.
L'intérêt scientifique peut s'entendre comme la
contribution que l'étude d'un objet donné ajoute à la
science. Il peut prendre plusieurs modalités. Dans le cas
d'espèce, il est question de montrer l'efficacité d'un outil
pédagogique. Ainsi, l'intérêt de notre étude
réside dans le fait d'apporter des éléments
complémentaires à ce qui se fait sur le terrain en proposant un
éclairage sur l'utilité d'intégrer la carte mentale dans
les pratiques d'aide psychopédagogique à l'endroit des
élèves en difficulté d'apprentissage scolaire. Les
élèves en situation de difficulté peinent dans leurs
apprentissages et n'obtiennent pas les résultats auxquels on
s'attend.
Le suivi psychopédagogique constitue une des
tâches du CO-P (Mbengone Ekouma, 2016a) dans le cadre de l'accompagnement
en ce qui concerne les apprentissages. Nombreux sont les travaux qui se sont
penchés sur l'élaboration de l'emploi du temps
personnalisé (Mindzie Mintogo, 2016), l'aménagement du temps
scolaire (Bavioyi Ngadji, 2016) comme outils d'accompagnement des
élèves. Au cours de nos recherches on s'aperçoit que peu
de travaux ont porté explicitement sur l'importance de la carte mentale
comme outil d'accompagnement des élèves dans leurs apprentissages
dans un des établissements publics au Gabon. Au regard de ce manquement,
nous nous proposons d'examiner l'intérêt de cet outil dans le
dessein d'améliorer les pratiques d'aide psychopédagogique
à l'endroit des élèves.
La carte mentale, aussi appelée carte heuristique
ou mind map en anglais, présente de façon imagée
un fonctionnement mental, une représentation de la pensée. C'est
un outil à la fois pour réfléchir, chercher des
idées, les organiser mais aussi un support pour s'approprier les
informations développées par la carte. La carte mentale est
nécessaire tant pour l'élève, la classe que pour le
professeur et le CO-P. C'est un outil qui paraît pertinent dans les
apprentissages et notamment lors des révisions et l'organisation du
travail scolaire. Cet outil peut s'élaborer à la main tout comme
en faisant recours à un logiciel (annexe 13). Sa construction consiste
en ce qu'on parte d'un mot clé à partir duquel on tirera des
branches à l'image d'un arbre (Regnard, 2010).
Nous proposons dans le cadre de notre étude une mise en
pratique de cet outil par les élèves afin d'apprécier
l'acquisition, la restitution des connaissances et l'évolution de leurs
résultats. La réalisation et l'utilisation de la carte mentale
par les élèves dans une variété de
14
disciplines vues en classe permet à ces derniers de se
rendre compte du fonctionnement de leur cerveau et de favoriser la
mémorisation des idées représentées par cet
instrument.
En définitive, notre travail a pour
intérêt de fournir des informations complémentaires aux
études se rapportant aux pratiques d'aide psychopédagogique
auprès des élèves au Gabon. Il apporte des
éclairages singuliers sur l'importance de la carte mentale pour les
apprentissages scolaires, ses objectifs, son élaboration et ses effets
sur les résultats scolaires en la mettant en lien avec les styles
d'apprentissages des apprenants en contexte gabonais.
Dans le point suivant, nous aborderons l'objectif et la question
de recherche. I.3. Objectif et question de recherche
I.3.1. Objectif de recherche
Le présent travail portant sur la carte mentale comme
outil d'aide psychopédagogique aux élèves en
difficulté d'apprentissage scolaire a pour objectif majeur de montrer
l'importance de l'usage de cet outil dans l'aide psychopédagogique
apportée aux élèves. Il est question d'introduire la carte
mentale dans les pratiques d'aide psychopédagogique des COSP gabonais
auprès des enfants en difficulté d'apprentissage. En d'autres
termes nous identifierons les différentes démarches et outils
convoqués par ces professionnels afin d'apprécier s'ils sont
informés de l'existence d'un tel outil. Nous apprécierons
également s'ils ont une bonne connaissance de son élaboration et
du contexte dans lequel la carte mentale est recommandée. Il importe de
le noter, il peut arriver que cet outil ne convienne pas au schéma
mental de tel élève et il faut donc veiller à ne pas
l'imposer s'il ne s'avère pas productif pour lui (Regnard,
ibid.). Ce qui implique que des préalables en matière de
connaissance de styles d'apprentissage de l'élève aient
été remplis.
En outre, l'objectif spécifique que nous poursuivons
consiste à montrer l'impact de l'usage de la carte mentale par des
élèves dans leurs apprentissages et sur leurs résultats
scolaires au cours d'un suivi psychopédagogique du CO-P. Il consistera
à apprendre à un échantillon d'élèves
donné comment réaliser une carte mentale afin de les amener
à utiliser quotidiennement cet outil dans leurs études. Cela nous
permettra d'apprécier son influence sur leurs manières
d'apprendre et sur leurs résultats scolaires.
Comme nous l'avons dit plus haut notre sujet est tributaire de
la méconnaissance de la carte mentale par le corps d'encadrement
pédagogique et psychopédagogique auquel se joint le COP et du
souci de proposer un outil qui participe à l'adaptation de
l'accompagnement scolaire
15
en fonction des besoins et caractéristiques des
élèves. Cet objectif à atteindre a été
déterminé en partant d'une question de recherche que nous nous
sommes posés.
I.3.2. Question de recherche
La meilleure manière d'entamer un travail de recherche
consiste à s'efforcer d'énoncer le projet sous la forme d'une
question de départ. La question de recherche ou question de
départ est considérée comme le fil conducteur de la
recherche, elle est une étape incontournable. Par cette question, le
chercheur tente d'exprimer le plus exactement possible ce qu'il cherche
à savoir, à élucider, à mieux comprendre.
Dans notre cas de figure, nous tenterons d'atteindre les
objectifs définis ci-dessus en nous appuyant sur la question de
départ suivante : dans quelle mesure la carte mentale peut-elle
être utile au COSP dans sa pratique d'aide psychopédagogique
auprès des élèves en difficulté d'apprentissage
?
Nous formulerons des propositions de réponses à
cette interrogation au cours de nos futurs développements.
Ce chapitre nous a permis de poser les bases de notre
étude. Il a porté sur le constat au départ de notre
recherche, son intérêt scientifique, son objectif et notre
question de recherche. Dans le chapitre suivant nous aborderons l'approche
conceptuelle de notre étude.
16
CHAPITRE II : APPROCHE CONCEPTUELLE
Durkheim (1895), cité par Grawitz (1993 : 329), note
que « le savant doit d'abord définir les choses dont il traite
afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question ».
Ainsi, c'est dans cette optique que nous consacrons ce chapitre à la
clarification des concepts clés tout en montrant dans quelle mesure ils
sont pertinents pour traiter notre sujet.
Les concepts que nous avons retenus pour aborder notre
problématique sont les suivants : carte mentale, aide
psychopédagogique, bilan psychopédagogique, apprentissage,
difficulté d'apprentissages, styles d'apprentissage.
II.1. Carte mentale
La carte mentale est le concept central de notre étude.
Elle s'entend comme un ensemble de tracés destiné à
présenter sous une forme graphique des idées, des tâches ou
d'autres concepts ayant des liens avec un mot-clé, un concept central ou
une idée principale.
Comme l'expression l'indique, elle est d'une part une carte
dans la mesure où elle se présente comme un diagramme ou un
dessin représentant une certaine structure, une représentation
à échelle réduite d'une surface. D'autre part, le mental
renvoie à l'esprit (une dimension de la pensée ou la
capacité de raisonnement). Par conséquent, le concept de carte
mentale est donc lié au diagramme ou à l'esquisse qui est
développé dans le but de refléter la pensée
rayonnante.
II.1.1. Historique de la carte mentale
Encore appelée carte heuristique, carte des
idées, carte conceptuelle, schéma de pensée, arbre
à idées, carte cognitive, mind mapping en anglais, la
carte mentale a des origines lointaines. Tout part de Simonide de Céos
(556 environ à 468 avant J.-C.) considéré comme celui qui
a imaginé des techniques pour apprendre et retenir et plus
particulièrement les techniques de l'art de la mémoire (Yates,
1975, in Dambreville, ibid). Plus tard, Aristote conceptualise la carte
heuristique sans réellement la nommer. Puis au fil des siècles,
on retrouvera également, chez Leonard de Vinci et plusieurs autres
intellectuels et inventeurs des sortes de diagrammes avec un objet central et
des ramifications de part et d'autres. C'est le psychologue Tony Buzan qui,
dans les années 1970, va formaliser le concept (Tallab, 2018) alors
qu'il enseigne dans plusieurs universités la psychologie des
apprentissages et la mémoire
17
(Kuntz, 2016). Il s'appuie sur l'idée que l'utilisation
du cerveau droit est plus apte aux synthèses visuelles que le gauche. Il
va donc s'adresser à cet hémisphère par la cartographie
mentale et désigner le mind mapping comme étant une
méthode de schéma, un outil de pensée, une
représentation visuelle de ce qui se passe dans le cerveau et donc un
outil idéal d'accompagnement aux processus mentaux.
II.1.2. Carte mentale et fonctionnement du cerveau
:
La méthode de la carte mentale sollicite le
fonctionnement des deux hémisphères du cerveau qui sont
impliqués simultanément : le droit pour l'image, la vision
globale, la couleur, l'émotion et le gauche pour l'analyse, les mots, la
logique et la linéarité.
La carte mentale se veut une représentation visuelle
externe de ce qui se passe dans le cerveau humain, elle se caractérise
par une formalisation qui respecte les modes de fonctionnement de celui-ci. Le
cerveau fonctionne par visualisation et association dont les
caractéristiques qui entrent en confrontation avec les apprentissages se
déclinent de la sorte (Buzan et Buzan 1999, in Dambreville, 2014) :
? Le cerveau est sensible à la matérialisation des
associations entre entités
(non perceptibles directement depuis un texte) ;
? Le cerveau est sensible à la mise en relief de
l'information par des moyens liés à la saillance visuelle
(couleurs, textures, reliefs, etc.) ;
? Le cerveau fonctionne selon un mode que l'on peut qualifier
de « pensée irradiante ». C'est-à-dire que la
pensée se propage à partir d'un centre.
Les cartes mentales sont « plus compatibles avec le
cerveau et efficaces parce qu'elles sont en phase avec la manière dont
le cerveau fonctionne » (Mongin & Delengaigne, 2011, in Lascombe,
2013, p. 28). En effet, une carte mentale exploite et favorise le
fonctionnement naturel du cerveau par le jeu d'association d'idées,
l'utilisation de la couleur et des images pour une meilleure
mémorisation.
II.1.3. Carte mentale et fonctionnement de la
mémoire
Les articles vantant les mérites de la carte mentale
comme véritable outil d'organisation des informations sont
légion. A la fois outil de créativité, d'organisation de
la pensée, véritable
18
stimulateur cérébral, il est dit aussi qu'elle
favorise la mémoire. Ce qui laisse penser que mémoire et carte
heuristique entretiennent des liens.
Le Robert Micro (2006, p. 823) définit la
mémoire comme la « faculté de conserver et rappeler les
choses passées et ce qui s'y trouve associé ».
D'après le dictionnaire de psychologie (2004, p. 444), la mémoire
renvoie à « la capacité à acquérir,
conserver et restituer des informations ». Il s'agit donc d'un type
de traitement de l'information. La mémoire est essentielle aux
apprentissages.
Les études en psychologie expérimentale, en
psychologie cognitive et en pathologie humaine ont renforcé
l'idée de l'existence de plusieurs types de mémoires ou
d'activités mnésiques. Ainsi on peut distinguer les types
suivants :
- Mémoire à court terme (MCT)
C'est le type de mémoire dont la caractéristique
est de représenter un nombre d'informations maintenues et
activées. La capacité de stockage en est limitée et a une
durée de quelques secondes (Bredart, 2004, in Doron & Parot). En
mémoire à court terme, on a le nombre de gestes, de chiffres, de
lettres ou encore de mots (Kuntz, 2016) ;
- Mémoire de travail
Elle fait partie de la mémoire à court terme
avec un système de capacités limitées qui permet le
stockage temporaire et le traitement des informations nécessaires
à la réalisation des tâches complexes. Si elle partage avec
la mémoire à court terme la faculté de stocker
temporairement l'information, elle s'en distingue par sa capacité
à manipuler cette information.
- Mémoire à long terme
Par opposition à court terme, elle désigne un
système de stockage à capacité illimitée (Doron
& Parot, 2004). Autrement dit, c'est la mémoire qui permet de
retenir, de façon illimitée, des données d'informations
sur des périodes de temps très étendues. Les contenus de
ce type de mémoire sont décrits selon leur nature comme
épisodique, sémantique et procédurale.
- Mémoire épisodique
Ce type de mémoire comprend les
évènements personnellement vécus par un sujet. C'est la
mémoire de l'expérience personnelle. Cette expérience est
composée d'« épisodes » qui peuvent être
identifiés sur la base de leur coordonnées temporelles et de lieu
et qui sont à l'origine d'une biographie singulière (Doron &
Parot, op. cit., p. 265).
- Mémoire sémantique
19
Cette mémoire inclut des informations plus abstraites
relatives à des faits, des règles ou des connaissances
générales acquises au cours de la vie contrairement à la
mémoire épisodique. Elle fonctionne par des concepts objectifs.
Elle inclut également le sens des mots, les connaissances de style
encyclopédique qui permettront la construction d'une
représentation mentale du monde sans la perception immédiate et
demeure indépendante du contexte spatio-temporel de son acquisition.
- Mémoire procédurale
La mémoire procédurale part de l'implicite ou
des automatismes. Elle comprend la mémoire des savoir-faire
automatisés (écriture/ lecture/ comptage/ tracer un trait) et le
système de représentations perceptives avec la perception des
environnements automatisés (couleurs/ visages/ objets) (Kuntz, 2016). En
effet, elle porte sur les habiletés motrices, les savoir-faire, les
gestes habituels. C'est elle qui facilite notre capacité à se
remémorer comment réaliser une séquence de gestes (fumer
une cigarette par exemple). Si la mémoire procédurale est
implicite, elle possède l'avantage de pouvoir être
explicitée lorsque le sujet est questionné.
Comme nous l'avons mentionné supra, il existerait des
correspondances entre la carte mentale et les processus mnésiques.
Nombreux sont les écrits qui se sont efforcées à montrer
que la carte mentale imitait fortement la façon dont fonctionne notre
cerveau et, par ricochet, les processus mentaux et mnésiques en sont
impactés au cours des activités cérébrales (Djoudi,
2018). Ainsi, Stordeur (2014), cité par Djoudi (2018), affirme à
ce propos que « la mémoire n'est pas une entité unique
que l'on peut situer dans le cerveau ; f...] ; elle est le résultat du
fonctionnement cérébral ». La mémoire a une
forte implication dans les différents processus
cérébraux.
Il importe de souligner que la carte mentale en tant que
technique de rétention de l'information partage des liens historiques
avec la mémorisation. En effet, elle se rapproche de la méthode
mnémotechnique qui remonte à l'Antiquité. Ainsi, c'est
à cette période que l'art de mémoire est né
(méthode des loci). Elle consistait à associer des
images avec des lieux (Dambreville, 2014) et à mémoriser un
parcours familier. Il s'agit ensuite d'imaginer chaque item à
mémoriser sur les endroits du parcours. Quand la personne veut se
rappeler la liste d'objets, elle doit alors parcourir mentalement le chemin
où elle a imaginé les objets (Eysenck, 2000). Beaucoup d'autres
méthodes ont émergé et nous nous en limitons qu'à
celle énoncée ci-dessus.
De plus, l'usage récurrent de la carte mental
accélère la mémorisation des informations. Il active et
renforce la capacité à se souvenir des choses acquises. La
répétition est alors
20
nécessaire si l'on veut se souvenir plus tard d'une
information. Ebbinghaus ne soulignait-il pas déjà depuis 1885 que
sans répétition la probabilité de se rappeler une
information diminue très vite (Michel, 2017) ? Buzan (2012, p. 24),
cité de nouveau par Djoudi (2018) exhume cette préoccupation en
précisant que « le cerveau humain doit s'entrainer pour gagner
en puissance et le Mind Map constitue l'exercice idéal qui booste la
réflexion, la créativité et la mémoire. Comme pour
tout entrainement, plus vous pratiquez, meilleur vous serez ». Cette
assertion souligne bien le rôle que joue le recours au quotidien de la
carte mentale sur la mémorisation des informations. Ainsi, habituer la
mémoire renverrait à utiliser quotidiennement la carte
heuristique.
Dans sa configuration, la carte mentale présente des
branches qui rappellent les différents liens entre les neurones au cours
des processus cérébraux. Chaque branche de la carte mentale est
une pièce où sont stockées les données. Elle fait
appel à l'ensemble des aptitudes corticales et stimule le cerveau
à tous les niveaux, le rendant plus apte à mémoriser
(Kunz, 2016). En d'autres termes elle reflète la manière dont
fonctionne le cerveau.
La carte mentale est, en outre, un graphique qui peut contenir
des images. Or, la mémoire sensorielle est rapide mais elle permet des
entrées d'autres mémoires comme la mémoire lexicale pour
le graphisme ou la mémoire imagée pour les objets (Kunz, 2016 in
Djoudi, 2018). Le recours à la carte mentale faciliterait l'activation
des capacités de ces deux différentes mémoires dont les
caractéristiques sont liées aux éléments que peut
contenir une carte heuristique.
Au cours de la réalisation d'une carte cognitive,
l'utilisateur est invité à organiser et à
réorganiser les informations qu'il possède. Il entre ainsi dans
un processus métacognitif qui convoque l'intervention de la
mémoire courte permettant d'assembler et combiner. C'est d'ailleurs
celle-ci qui représente la mémoire de travail qui a pour objectif
de réorganiser les informations qui permettent d'aboutir à une
solution.
La carte mentale est composée non seulement d'images et
de couleurs mais aussi et nécessairement de mots-clés. Les mots
sont l'apanage des mémoires sémantique et lexicale. Ces mots
constituent une vaste partie de la connaissance humaine et contribuent
fondamentalement à la réussite scolaire en situation
d'apprentissage. Ainsi, en édifiant la carte mentale, nous sommes
amenés à exploiter les connaissances inscrites dans ces types de
mémoires (sémantique et lexicale). La carte mentale est ainsi une
possibilité de rappeler et extérioriser les données issues
de ces différentes activités mnésiques.
21
La carte mentale permet de faire travailler les
mémoires de manière différente et propre à chacun
des utilisateurs. Elle milite en faveur d'une schématisation des
connaissances à la fois visuelles et linguistiques gravées dans
les différentes mémoires. Elle présente également
des intérêts de plusieurs ordres que nous tenterons de montrer
ci-dessous.
II.1.4. Intérêts de la carte
mentale
Parler d'un intérêt de la carte mentale renvoie
à reconnaître l'importance des schémas. Les schémas
permettent de faire ressortir les relations entre les différents
éléments du problème. Il s'agit d'une stratégie qui
peut être appliquée dans différents types d'exercices pour
mieux définir le problème ou mieux retenir certains
éléments (Büchel & Büchel, 1995, in Bosson,
2008).
En dehors de ces considérations scientifiques à
partir desquelles la carte mentale fonde son existence, elle (la carte mentale)
a des applications dans plusieurs domaines (Courtois, 2017). On peut l'utiliser
dans la vie quotidienne, autant pour le travail que pour les études ou
les loisirs. Elle peut alors être utilisée dans la planification
d'une réunion, dans le bilan des tâches à réaliser
pour divers projets (construction d'une maison, préparation d'un voyage
d'une cérémonie ou bien même d'un mémoire). Nous
nous attèlerons plutôt sur ses intérêts à
l'école (apprentissage/enseignement). Les intérêts
pédagogiques de la carte mentale sont de plusieurs ordres. Elle
s'inscrit dans le cadre des travaux portant sur l'intérêt de la
schématisation dans les apprentissages scolaires (Nze, 2016). Elle n'est
donc pas une production anodine mais bien un outil propre à
différentes activités pédagogiques (Régnard,
2010).
Elle se présente comme une démarche importante
pour la compréhension des textes (Régnard, 2010, Dambreville,
2014) qui sont un amas de données dont la forme ne donne pas
aisément à percevoir les relations entre les entités
présentées. Au fil de la construction de la carte, en manipulant
les informations, les liens deviennent plus clairs et lorsque la carte mentale
est terminée le concept est généralement beaucoup mieux
compris par le réalisateur (Lepouder, Genty, 2008, in Courtois, 2017).
La carte mentale vise donc à s'affranchir de la prise de notes trop
linéaire car cette dernière ne permet pas de faire des
associations. L'absence d'association traduirait l'absence de connexion et
l'absence de connexion impliquerait l'absence de mémoire et de
réflexion. De plus, les textes les plus abordés en contexte
scolaire sont souvent des textes littéraires qui mobilisent peu ou pas
des organisateurs paralinguistiques et qui sont des enrichissements du texte
par des couleurs, des encadrés, des icônes, etc. Or, la carte
mentale est un outil qui comporte ces éléments qui favorisent une
plus grande capacité de rétention. Ainsi,
contrairement à l'organisation linéaire de la
pensée textuelle dont l'une des conséquences est que 80% de ce
qui a été appris est oublié au bout de 24 heures
(Dambreville, 2017), la carte mentale permet de réduire les coûts
cognitifs chez les apprenants lors de la compréhension d'un texte.
En outre, la carte mentale est tout aussi utile tant pour les
élèves que pour les enseignants. Chez l'enseignant, la carte
conceptuelle est utile en ce qu'elle est « l'occasion d'évaluer
le stade de différents acquis de l'ordre du savoir et de l'ordre des
compétences » (Régnard, 2010). En effet, l'enseignant,
en demandant à ses élèves de construire une carte, va
pouvoir évaluer si les élèves ont bien compris la notion
et s'ils ont une idée claire de celle-ci (Courtois, 2017). Il importe
alors pour l'enseignant d'apprendre comment réaliser une carte
mentale.
Chez les élèves, elle trouve son importance dans
la révision des leçons et dans l'organisation et la
hiérarchisation des idées. Dans le cadre des révisions des
cours, l'auteure suggère d'utiliser les cartes mentales à la
maison en cachant les noeuds et en essayant de les retrouver (Régnard,
ibid.). Aussi la création de branches et de noeuds de plusieurs niveaux
fait-elle apparaître visuellement la hiérarchisation des mots
clés et ainsi les liens et relations entre les différents
éléments. La carte mentale a également l'avantage de
favoriser la mémorisation de l'information (Lafaye, 2012 in Courtois
2017 ; Lascombe, 2013 ; Régnard 2010) et l'implication des
élèves lors de la construction des connaissances dans leur
processus d'apprentissage (Lascombe, 2013 ; Longeon, 2013).
Enfin, elle se réclame être un outil d'aide aux
élèves en difficulté (D'Heyagre-Lesure, 2012, in Courtois,
2017). Car de nombreux élèves sont affaiblis face à leurs
cours lorsqu'il s'agit de les apprendre et, ce, tout au long de la
scolarité parfois. Les cartes mentales peuvent être une occasion
de réduire les contraintes de l'écrit grâce à la
seule présence des mots clés ou des icônes. Elles
contribuent à enlever la surcharge de mots qui bloque certains enfants.
Par conséquent, ils peuvent développer d'autres
compétences en contournant leurs difficultés (Courtois, 2017).
22
II.1.5. Réalisation d'une carte
mentale
23
Une carte mentale correspond à un schéma
arborescent qui implique l'existence de branches et sous branches. Elle peut se
réaliser manuellement ou avec un logiciel informatique et ne
nécessite pas un matériel complexe lorsqu'il s'agit de sa
conception à la main. Un support papier sans lignes, sans carreaux pour
éviter d'influencer la structure, un logiciel dédié (comme
freemind ou Xmind), un crayon ou des crayons de couleurs sont les
éléments qui permettent de réaliser une carte heuristique
tel que l'illustre la figure ci-après.
Figure 1: carte mentale des principes
structurels de conception d'une carte mentale
Source : Dambreville (2014).
Comme l'indique l'image ci-dessus, la première
étape consiste à insérer au centre de la carte
l'idée principale qui peut être un concept, un personnage, un
sujet de dissertation, etc (Dambreville, 2014). De cette idée centrale
va dériver un ensemble de branches qui constitueront les idées
principales. Ces branches sont des ramifications qui doivent se
présenter de façon harmonieuse (Kunz, 2016). Les branches portent
des mots qui ont pour but d'ouvrir vers d'autres mots, idées, concepts,
images, etc. Le choix des mots révèle la démarche du
créateur, la capacité à évoquer. Dans les
logiciels, on distingue les branches « parent » et « fils
». Ainsi, les branches « parents » sont proches du coeur de la
carte, et induisent une hiérarchie dans les associations d'idées.
Les branches ainsi obtenues peuvent s'étendre en sous branches et sous
sous branches facilitant le développement et la précision du
sujet (Courtois, 2017). Le mot ou expression choisis ne doivent exprimer qu'une
seule idée ou concept à la fois. Il est possible en fonction du
créateur d'ajouter des organisateurs para-linguistiques (des couleurs,
des images ou des dessins, des flèches, des caractères
spéciaux, des icônes, etc).
24
Il importe de souligner que tous les individus et
particulièrement pour notre contexte tous les élèves ne
sont pas disposés à s'approprier cet outil (Régnard,
2010). C'est pourquoi il est important pour l'éducateur de s'assurer de
ce que le sujet qu'il soit capable de bien comprendre et maîtriser ce
type d'outil. La lecture de la carte se fait dans le sens des aiguilles d'une
montre. Chaque segment doit comporter un seul mot et l'écriture doit
être lisible et de préférence à l'horizontale.
Pour l'éducation, la carte mentale sert à
planifier des informations autour d'un thème central de manière
hiérarchique. Elle favorise également l'apprentissage des
nouveaux savoirs, évalue les compétences, la compréhension
et permet de résoudre les problèmes car tous les
éléments sont en relation et on a une vision d'ensemble. Par
conséquent, il s'avère important de donner une définition
de la carte mentale qui converge avec les objectifs de notre étude.
II.1.6. Définition de la carte mentale
Il est nécessaire de donner une définition
claire du concept de carte mentale afin de pouvoir circonscrire l'usage que
nous en ferons tout au long de notre étude. Tout d'abord, la carte
mentale est à la fois un processus et son résultat (Nze, 2016.).
C'est l'expression de la manifestation extérieure de la pensée
irradiante sous la forme d'un schéma arborescent (Buzan, 1970, in
Courtois, 2017) et il note bien que ce type de schéma correspond
à une représentation de la « pensée rayonnante »
en référence au fonctionnement cérébral. Ainsi une
carte mentale refléterait l'organisation « naturelle » de la
pensée qui se fait par association à partir d'une idée
centrale. D'ailleurs, il compare le cerveau à une gigantesque machine
à associer (Courtois, ibid.).
La carte mentale peut tout aussi être
appréhendée comme une construction qui met simultanément
en évidence des formes de langage. Ainsi, Mongin (2012), cité par
Courtois (ibid, p. 2), soutient que « les cartes mentales parlent
quatre langages : celui des mots (ensemble des mots clés
présents), celui des images (dessins rajoutés pour illustrer les
idées, les préciser), celui de la couleur et enfin du contexte en
référence aux différents liens entre les idées qui
peuvent être représentés ».
Carlier (2013) insiste sur le caractère
synthétique de la carte mentale. Les cartes mentales permettent donc
d'avoir une vue globale et synthétique sur une seule page d'un sujet
parfois bien complexe. Elles sont enfin définies comme un outil
favorisant l'organisation des idées.
25
Elles servent à organiser mais aussi à
représenter des connaissances de manière
délinéarisée (Lascombe, 2013).
Au regard de toutes ces définitions, il est
nécessaire d'en décliner une qui cadre avec l'objectif de ce
travail portant sur l'importance de l'introduction de la carte mentale dans les
pratiques d'aide psychopédagoique des COSP auprès des
élèves en difficulté d'apprentissage du collège
Raymond Bouckat.
La définition que nous nous proposons de retenir est la
suivante : la carte mentale peut être définie comme un
schéma de forme arborescente qui consiste en une représentation
graphique et synoptique des liens entre les données de la connaissance
et de la pensée dont l'un des intérêts est de permettre aux
éducateurs d'aider les élèves à améliorer
leur situation d'apprentissage.
Cette définition a le mérite de retenir un
maximum d'éléments contenus dans les descriptions des auteurs
précités (arborescence, graphisme, synthèse, liens entre
les concepts) et les éléments en lien avec notre
thématique. En effet, elle met en évidence les
éléments suivants : intérêt pédagogique,
outil d'intérêt pour les éducateurs (et
particulièrement les COSP), les élèves et leurs
apprentissages.
A la suite de cette revue nous ayant permis d'aborder ce qu'on
entend par carte mentale et ses relations avec le fonctionnement
cérébral, tentons dans les lignes ci-dessous d'appréhender
ce que nous entendons par aide psychopédagogique.
II.2. Aide psychopédagogique
L'aide psychopédagogique est l'une des missions
dévolues au Conseiller d'Orientation -Psychologue (Mbengone Ekouma,
2016a). Elle est d'ailleurs l'une des plus importantes en contexte
professionnel puisqu'elle s'étend sur une plus ou moins grande
durée. Il importe alors de clarifier cette notion. Dans cet ordre
d'idée, il est nécessaire de définir ce qu'on entend par
« aide » d'abord, puis « psychopédagogie » avant de
tenter de donner une définition de ce qu'on appelle « aide
psychopédagogique ».
L'aide est « l'action d'intervenir en faveur d'une
personne en joignant ses efforts aux siens » (Le Robert Micro, 2006,
p. 28). Le terme est souvent employé comme synonyme de soutien. L'aide
consiste au fait d'apporter une assistance à d'autres personnes dans des
situations quotidiennes ou à porter secours à une victime dans
des situations d'urgence (Grand dictionnaire de la psychologie, 1999 : 158).
L'aide est une relation dissymétrique
26
entre un adulte et un élève
considéré en tant que personne (Reverdy, 2017). En psychologie,
l'aide implique une relation entre des individus dont l'un (l'aidant) porte
soutien à un autre (l'aidé) dans le but d'emmener ce dernier
à sortir d'une situation inconfortable. C'est dans cette perspective que
Hétu (1994, p. 4) déclare qu'« aider quelqu'un, c'est
s'engager avec lui dans une séquence d'interactions verbales et non
verbales, dans le but de lui faciliter l'expression, la compréhension et
la prise en charge de son vécu ».
Le terme « psychopédagogie » est source
d'ambiguïté (Terral, 1994). Cité par Mattesco (2018), Philip
(2011) soutient qu'« il a toujours été difficile de
formuler une définition de la psychopédagogie et qui de surcroit
fasse consensus ». Alors, il semble être laborieux de tenter de
donner une définition exacte de cette notion.
Bon nombre d'auteurs ont essayé de donner tour à
tour leur conception de la psychopédagogie. La première
définition de la psychopédagogie est attribuée à
Claparède qui l'entend comme un « aspect de la psychotechnie
éducative, psychologie de l'enfant susceptible de s'adresser à
ceux qui enseignent » (Dintzer, 1964, cité par Terral, 1994,
p.112). La psychopédagogie renvoie alors à l'étude
scientifique des capacités psychiques de l'enfant ou
l'élève, la prise en compte des composantes psychologiques des
individus et des groupes (Doron & Parot, 2004) aux fins de servir aux
enseignants dans leurs pratiques quotidiennes. Elle implique de la part des
éducateurs le recours à « la philosophie et aux
connaissances scientifiques de l'enfant et de l'adolescent »
(Dintzer, 1964, cité par Terral, 1994, p. 116).
La psychopédagogie est une discipline qui croise deux
autres. Elle est une jonction entre la psychologie et l'enseignement dont
l'objectif est le bien-être éducatif de l'individu. Léon
(1966, in Mattesco, 2018), la considère comme « discipline
charnière » entre la psychologie et la pédagogie qui
tente de comprendre et de permettre aux apprenants d'entrer dans les
apprentissages. Elle permet, par une approche globale, de définir des
actions qui prennent en considération l'ensemble de la personne pour
l'amener à accéder aux apprentissages. Elle invite les
éducateurs à adopter une démarche analytique et
compréhensive des difficultés vécues par les apprenants
(Mattesco, ibid). Les théories de la psychologie (cognitive,
développement, analytique, etc) sont convoquées dans une telle
démarche pour pouvoir définir un cadre d'actions orienté
vers l'aide aux élèves en difficulté. Pour Terral (1994,
p. 112), « la psychopédagogie est une discipline relais entre
la psychologie et la pédagogie. Elle est l'ensemble composé de
savoirs, de démarches et d'activités en lien avec les
connaissances livrées par la psychologie appliquée au monde de
l'éducation ». Ainsi,
27
tel que le souligne Mialaret (1987) par psychopédagogie
on peut entendre « soit une théorie, soit une méthode,
soit un ensemble de pratiques qui se réfèrent aux données
de la psychologie de l'éducation » (Mialaret, 1987, in Terral,
1994), et ce, soit pour les fonder, soit pour les expliquer, soit pour les
mettre en oeuvre sur le plan de l'action (Mattesco, op. cit).
Une autre acception de la psychopédagogie à
partir de laquelle notre travail fondera son appréhension du terme
considère la psychopédagogie comme une « discipline
utilisant à des fins pédagogiques les apports de la
psychologie-discipline dont l'objet privilégié d'étude
sera le sujet de l'éducation (maître et/ou élève)
appréhendé dans la multiplicité des approches
psychologiques (cognitive, relationnelle) » (Terral, 1994, p.
118).
Dans le cadre du présent travail, nous
considérons la psychopédagogie comme l'ensemble des savoirs,
savoir-faire et savoir-être empruntés à la psychologie afin
de permettre aux éducateurs la mise en oeuvre des actions
pédagogiques au bénéfice des individus en situation
d'apprentissage. Cette mise en oeuvre s'inscrit dans ce qu'on nomme « aide
psychopédagogique ».
L'aide psychopédagogique fait référence
à un ensemble d'actions, de mesures, de pratiques et de démarches
orientées vers l'amélioration de l'adaptation de l'enfant ou
l'adolescent en milieu scolaire et à faciliter l'acquisition de ses
connaissances et son développement cognitif. Plus globalement, elle est
l'ensemble des méthodes utilisées par des spécialistes de
l'éducation pour l'apprentissage et pour l'enseignement (Adjibodou,
2006). Elle permet d'assurer les conditions psychiques d'entrée dans les
apprentissages scolaires
L'accompagnement de l'élève qui a ou qui risque
d'avoir des difficultés d'apprentissage est d'abord centré sur
tout ce qui concerne l'acte d'apprendre. Il vise également les
éléments pouvant nuire à la réalisation des
apprentissages : motivation à apprendre, rythme d'apprentissage, modes
de pensée et stratégies, etc. Elle (l'aide
psychopédagogique) consiste en une prise en charge des
élèves en difficulté. En citant Brunstein (2006), Vouha
Bissa (2016, p. 7) soutient que c'est « un accompagnement à la
scolarité qui prend en compte le fonctionnement psychique de l'apprenant
en difficultés scolaires ».
L'aide psychopédagogique permet de répondre
à des problématiques personnelles d'apprentissage et
d'investissement scolaire (Vouha Bissa, ibid). Elle consiste à proposer
dans une logique de support des outils et conseils aux apprenants qui, en
majorité, présentent des difficultés dans leurs
apprentissages en vue de redynamiser certaines de leurs capacités.
28
Ce type d'aide n'implique pour l'aidant de se substituer
à l'élève, mais plutôt d'amener ce dernier à
comprendre où se situent ses difficultés et quelles techniques
sont adaptées à ses besoins. Pour cette raison, le Conseiller
d'Orientation- Psychologue est invité à travailler avec
l'apprenant sur ses capacités d'organisation de travail, ses
motivations, la compréhension de son mode de raisonnement (Vouha Bissa,
op cit.), ses méthodes de révision et de
mémorisation, etc. Il pratique une aide qui conduit
l'élève à être indépendant dans ses
apprentissages. L'aide psychopédagogique est un processus diachronique
dont les informations recueillies à chaque étape peuvent
éclairer la situation de l'élève et aider le CO-P à
identifier le mal être du patient. On retient les points suivants dans la
mise en place d'une aide psychopédagogique :
- Phase n°1 : analyse de la demande
Cela passe par l'identification de l'élève, du
motif de la demande et de son auteur (l'élève lui-même,
l'administration scolaire, les parents, les enseignants).
- Phase n°2 : l'évaluation
diagnostique globale
Approfondissement de la connaissance sur
l'élève, ce qu'il vit en classe, à la maison ou durant ses
loisirs. Mise en place du bilan psychopédagogique (passation,
dépouillement, analyse et interprétation des tests) pour
identifier les capacités psychocognitives de l'élève ainsi
que ses différentes modalités d'apprentissage.
- Phase n°3 : classement des informations
recueillies :
Classement des informations et émergence du point
nodal, le point qui coince. C'est la phase d'identification de la situation qui
bloque les apprentissages, la problématique globale à l'origine
de la difficulté (estime de soi, motivation, comportement,
stratégies d'apprentissage, etc) et autour de laquelle doit s'organiser
l'aide.
- Phase n°4 : mise en place de l'aide ou
prise en charge :
Les modalités d'intervention dépendent de
l'identification du point nodal. Le suivi individuel doit privilégier la
relation duelle. A ce moment le CO-P oriente l'enfant vers le support, l'outil,
la démarche et la stratégie thérapeutique adéquate
ou la médiation la plus adaptée.
La prise en charge psychopédagogique de même que
le programme d'actions qu'elle sous-entend doit être adaptée
à la nature du problème mis en cause afin de faire face à
la
29
question de la diversité et de la complexité des
individus. « Elle doit alors intégrer deux dimensions
» (Loeb, 2013, in Vouha Bissa, 2016, p. 8) à savoir :
- Remédier aux difficultés actuelles en
travaillant sur les tâches scolaires qui posent problème ;
- Prévenir les difficultés à venir qui,
en proposant des situations de travail, permettent de développer les
capacités à mieux apprendre.
Une fois la motivation en place un travail plus proche des
exigences scolaires pourra être envisagé.
Nous ne saurons entériner cet aspect de l'aide
psychopédagogie sans clarifier un outil très important pour sa
conduite : le bilan psychopédagogique.
II.2.1. Le bilan psychopédagogique
Le bilan psychopédagogique a pour objectif de cerner
les capacités intellectuelles en lien avec l'investissement scolaire
chez un sujet. Il permet de mettre en place une évaluation des
méthodes d'apprentissage (visuelle, auditive, kinesthésique...).
Il se présente comme un outil nécessaire pour connaître
l'enfant au-delà de ses difficultés scolaires, pour mieux
comprendre son fonctionnement.
Le développement intellectuel de l'individu
étant complexe, le bilan psychopédagogique implique de mettre ce
développement intellectuel en relation avec son évolution
psychologique car l'apprentissage s'inscrit nécessairement dans un
contexte affectif. Le déroulement du bilan peut se décliner en
quatre étapes générales :
- L'entretien préalable
Il concerne la rencontre avec l'enfant ou l'adolescent et sa
famille. Cette étape permet de clarifier la demande, d'en
préciser les objectifs et les attentes, de cerner les mobiles et le
motif et de faire l'anamnèse du sujet. Elle permet de choisir les outils
les plus adaptés.
- La séance de tests
(demi-journée)
C'est la phase de l'évaluation des acquis scolaires
dans les disciplines principales (recours à la fiche synthétique
d'un bilan pédagogique), des capacités intellectuelles, du
30
potentiel intellectuel et le niveau de développement
cognitif, des tests des styles d'apprentissage, des capacités
mnésiques, etc. Ensuite, le Conseiller d'Orientation procédera au
dépouillement et à l'analyse des tests.
- Le compte rendu
Un entretien de restitution est mené (de
préférence en présence des parents), restitution des
conclusions tirées.
- Le suivi en individuel
Pour privilégier la relation duelle, l'orientation de
l'enfant vers le support thérapeutique (jeu, littérature...), la
médiation appropriée ou l'outil de prise en charge adapté
à la situation.
L'objectif du bilan psychopédagogique est d'identifier
les forces et faiblesses du sujet ainsi que d'apporter une réponse
efficace aux difficultés d'apprentissage que nous aborderons dans les
lignes suivantes.
II.3. Apprentissage
Les apprentissages ont fait l'objet de nombreuses
études. La grande littérature qui s'y consacre justifie de la
difficulté à donner une acception idoine de ce concept. Le Robert
Micro (2006, p. 61) définit ce terme comme le « fait
d'apprendre un métier manuel ou technique dans une école ou chez
un particulier ». Le dictionnaire de psychologie (2004, p.52)
définit l'apprentissage comme le « changement dans le comportement
d'un organisme résultant d'une interaction avec le milieu et se
traduisant par un accroissement de son répertoire ».
Les théories qui fondent les définitions par
lesquelles on appréhende le concept d'apprentissage aujourd'hui semblent
d'un côté se compléter et de l'autre s'opposer. Ainsi, le
behaviorisme (ou comportementalisme) définit l'apprentissage comme une
modification durable du comportement résultant de la conséquence
d'un entraînement particulier.
L'approche cognitiviste soutient que l'apprentissage renvoie
à l'ensemble des processus mentaux à travers lesquels la
mémoire recueille, traite et emmagasine les nouvelles informations et
repère, par la suite, ces informations. Pour les constructivistes, la
connaissance est construite par l'apprenant sur la base d'une activité
mentale. L'apprentissage suppose ainsi l'activité de l'apprenant, avec
manipulation d'idées, d'objets, de connaissances et de conceptions
(Mbengone Ekouma, 2018, p.145).
31
Enfin, élaborée par Vygotski en 1978 (Mbengone
Ekouma, op cit), l'approche socioconstructiviste entend l'apprentissage comme
le fait pour un individu de co-construire ses connaissances en confrontant ses
représentations à celles d'autrui. Cette approche met l'accent
sur le rôle des interactions sociales multiples dans la construction des
savoirs. On apprend par les interactions sociales avec d'autres personnes.
Chacune des théories énoncées ci-dessus
tente de proposer des mécanismes pédagogiques à mettre en
oeuvre pour favoriser les apprentissages des élèves. Si les
apprentissages scolaires demeurent au coeur des priorités, les
difficultés auxquelles sont confrontés les individus en situation
d'apprentissage attirent de plus en plus l'attention du grand nombre.
II.3.1. Difficultés d'apprentissage
Les difficultés d'apprentissage sont au coeur des
analyses portant sur les questions éducatives. La littérature qui
existe sur cette notion se caractérise principalement par la
variété des tentatives de la définir. Dans ce qui suit
nous tenterons d'appréhender et d'expliciter ce qu'on entend par
difficulté d'apprentissage et en quoi elle se distingue du «
trouble d'apprentissage ».
Le Robert Micro (2006, p. 387) définit « la
difficulté comme une peine, un embarras, un empêchement, un ennui.
C'est le fait de se trouver dans une situation de moindre facilité
». La difficulté se réfère, de ce fait, à
un obstacle qui empêche de poursuivre un but.
Au cours de leur scolarité les individus font face
à plusieurs types de difficulté et celles qui touchent les
apprentissages occupent une place de plus en plus préoccupante.
L'expression « difficulté d'apprentissage » fait
référence à une panoplie de contraintes dont les sources
sont variées. Il s'agit d'un réel obstacle à la
réussite des élèves qui ne reçoivent dans leur
grande majorité aucun accompagnement efficace pour sortir de cette
situation. Ainsi, une difficulté d'apprentissage peut s'entendre comme
un retard développemental ou un obstacle à l'apprentissage
à caractère transitoire qui se dissipe habituellement grâce
à une intervention adaptée.
Dans la littérature scientifique, une approche
quantitative de la difficulté s'oppose à une approche
plutôt qualitative (Berzin & Brisset, 2008 ; Robbes, 2009). La
première qui s'appuie sur la conception piagétienne du
développement considère que l'acquisition des connaissances
s'effectuent selon une suite ordonnée de stades, eu égard
à la norme scolaire généralement retenue. Ainsi, la
difficulté renverrait à un écart qui distancie la
production d'un élève donné
32
par rapport à la succession de différentes
étapes du modèle de référence. A contrario, la
perspective qualitative soutient que les stratégies varient d'un sujet
à l'autre et chez le même sujet aussi. Chacun ayant ses propres
modes d'acquisition des connaissances, la difficulté se présente
comme une modalité d'expression différente et dont l'intervention
devrait d'abord être plus compréhensive. Ce qui suppose la saisie
de l'origine et de l'analyse de la difficulté.
Les difficultés d'apprentissage sont causées par
plusieurs facteurs internes et externes à l'individu. Cèbe &
Goigoux (1999) évoquent quatre facteurs favorisant la présence
des difficultés chez les élèves. Pour ces deux auteurs, un
déficit de socialisation peut entrainer des difficultés chez les
apprenants. Ce déficit s'exprime par l'incapacité d'un enfant
à être un élève scolairement adapté. Il
s'agit en effet d'une difficulté à participer activement au
travail de la classe, une difficulté à organiser son travail et
d'autonomie dans les apprentissages et un manque de confiance en soi et une
attitude à persévérer face à la difficulté.
Aussi le déficit de socialisation peut-elle s'apparenter au manque
d'attention et à la manifestation de comportements
incontrôlés ou agressifs (Goigoux, 1998 in Cèbe &
Goigoux, 1999).
En outre, l'hypothèse d'une immaturité
développementale est mise en valeur par Cèbe et Goigoux (1999)
dans la mesure où le système scolaire a tendance à
être plus large à l'égard de certaines catégories
d'apprenants qui sont considérés comme immatures et ne devant pas
faire l'objet de pression dans les apprentissages. Cette conception humaniste
conduit à ce que l'écart s'intensifie entre les enfants en
situation de difficulté et leurs camarades « normaux ».
Puis est évoquée l'hypothèse du
déficit expérientiel qui renvoie au fait que les activités
dont bénéficient les élèves en difficulté
dans leur milieu d'origine ne seraient pas suffisamment diversifiées, ou
qu'elles n'auraient que peu de parallélisme avec les tâches
scolairement reconnues comme la norme et, par conséquent, ils ne
pourraient pas acquérir les compétences nécessaires
à la réussite scolaire.
Enfin, le dernier des facteurs désignés par les
auteurs est le déficit de motivation. La motivation est un moteur de
l'apprentissage car elle détermine l'énergie et les ressources
attentionnelles que le sujet décide d'imputer au traitement de son
environnement. Il est communément admis que les difficultés
d'apprentissage ont pour origine un manque de motivation pour l'école en
général et les activités scolaires en particulier (Young,
1997, in Cèbe & Goigoux, 1999).
Très souvent usitées sans distinction, les
expressions « difficulté d'apprentissage » et « trouble
d'apprentissage » renvoient à des réalités
différentes. Le trouble d'apprentissage se distingue de la
difficulté d'apprentissage. Les troubles d'apprentissage font
référence à un
33
groupe de dérèglements causés par un
dysfonctionnement cérébral pouvant résulter d'une
lésion, d'une anomalie génétique ou d'un
développement cérébral inadéquat. Ces
dérèglements se manifestent par l'arrêt du
développement ou le développement déviant d'une
compétence liée à l'un ou l'autre des domaines suivants :
la mémoire, l'attention, le raisonnement, la coordination, la
communication, la lecture, l'écriture et le calcul. Étant
donné son origine neurologique, le trouble d'apprentissage est
persistant, voire permanent, en dépit d'une intervention adaptée
contrairement à la difficulté qui est transitoire et
passagère.
Le trouble d'apprentissage n'est pas synonyme
d'incapacité à apprendre sur le plan intellectuel. Il traduit une
difficulté à traiter l'information. En effet, le trouble
d'apprentissage interfère avec la capacité du cerveau à
absorber, à entreposer ou à récupérer
l'information. Ce déficit cognitif a ainsi un impact sur la façon
dont une personne perçoit, reçoit, comprend et exprime une
information. Pour pouvoir dire qu'un enfant a un trouble d'apprentissage, une
évaluation devra être faite par un spécialiste tel qu'un
neuropsychologue ou un orthophoniste. Un diagnostic qui va nécessiter un
soutien approprié. Bien qu'il n'existe aucune cure, aucun moyen de
l'enrayer, il est, toutefois, possible d'en diminuer les conséquences
sur la vie de l'individu et ce, de deux façons : la
rééducation et l'accommodation.
Il existe de nombreux troubles d'apprentissage parmi lesquels
:
- la dysphasie : qui est un trouble
neurodéveloppemental lié au langage qui affecte la
compréhension et/ou l'expression d'un message verbal, peu importe la
modalité de présentation, oral ou écrit ;
- la dyslexie : qui est une difficulté
propre à l'acquisition de la lecture.
- la dyscalculie : trouble spécifique
des apprentissages touchant la sphère de la numératie
(comprendre, utiliser, interpréter ou communiquer à l'aide des
nombres ;
- la dysgraphie : ce trouble affecte
l'écriture et son tracé. L'écriture manuelle est soit trop
lente, soit illisible, soit fatigante demandant dans tous les cas un effort
cognitif majeur ;
- le trouble déficitaire d'attention avec ou
sans hyperactivité (TDA/H) : c'est un trouble comportemental le
plus fréquent chez les enfants et les adolescents. A des degrés
variables, il peut perturber le fonctionnement personnel, scolaire, familial et
social.
Concernant la difficulté d'apprentissage, si une
intervention adaptée est faite auprès de l'enfant, et ce, en
fonction de ce qui est difficile pour lui, elle se dissipera. Donc si la
difficulté éprouvée est au niveau d'une notion en
français (par exemple les adjectifs), tant que cette notion
34
ne sera pas revue et intégrée pour qu'il soit
capable de la transférer dans d'autres situations, l'enfant aura une
difficulté. Toutefois, lorsque cette notion sera bien comprise, l'enfant
pourra continuer ses apprentissages comme il le faisait avant (Fecteau,
2011).
L'aide psychopédagogique est mise en place pour tenter
de sortir les élèves des difficultés dans lesquelles ils
sont enfermés. Ce type d'aide doit pouvoir prendre en compte les
caractéristiques individuelles de chaque élève. Il est
donc important de tenir compte du style d'apprentissage de chacun d'eux. Car
comme le note Mbengone Ekouma (2018, p.162) : « le style
d'apprentissage détermine fortement le style d'enseignement
».
II.3.2. Style d'apprentissage
Définir le style d'apprentissage est une question
à laquelle il est difficile de répondre de manière simple.
La lecture des nombreux écrits sur le style d'apprentissage met
rapidement en évidence la pluralité et la diversité des
définitions de ce concept (Chevrier, Fortin, Leblanc et Théberge,
2000). Le style est une manière personnelle d'agir, de se comporter.
L'évocation de ce terme dans le contexte scolaire renvoie à une
conception de l'individuation de l'activité éducative. Il renvoie
en effet à l'idée qu'il existe une différenciation chez
les individus quant à leur capacité à apprendre pour les
élèves ou à enseigner pour les éducateurs ou
enseignants.
Selon le Dictionnaire de psychologie (2004, p.687), « le
style d'apprentissage est un ensemble de caractéristiques individuelles
qui concernent la manière préférée de traiter les
informations. Il correspond à « la manière dont chaque
apprenant commence à se concentrer sur une information nouvelle et
difficile, la traite et la retient » (Dunn & Dunn, 1993, in
Mbengone Ekouma, 2018, p.155). C'est un ensemble d'activités cognitives,
affectives et physiologiques propres à un individu renvoyant à la
manière dont il perçoit, interagit et répond dans un
environnement d'apprentissage (Keefe, 1979).
En effet, si chaque élève a un style
d'apprentissage qui lui est propre, il est toutefois nécessaire de
préciser qu'il n'existe pas de bon ou mauvais style. L'idéal
serait d'adapter les styles d'enseignement aux manières d'apprendre des
élèves sans toutefois tendre à enfermer chacun d'eux dans
son propre style.
Aussi, est-il important de distinguer style d'apprentissage et
stratégie d'apprentissage. Une stratégie est un ensemble
d'actions coordonnées en vue d'atteindre un but. Pour Mbengone Ekouma
(2018, p.155), les stratégies d'apprentissage font
référence à des « actions volontaires (ou
involontaires) d'un apprenant qui servent à améliorer une partie
de son apprentissage ou
à résoudre un problème dans sa
production d'une langue ». C'est un ensemble d'activité par
lesquelles le sujet choisit, organise et gère ses actions en vue
d'accomplir une tâche ou d'atteindre un but.
Parmi les typologies de styles d'apprentissage, on peut citer
le modèle de Kolb (1984) qui distingue deux manières de percevoir
l'information (concrète ou abstraite) et deux manières de la
traiter (active ou passive). Selon ce modèle, l'apprenant évolue
sur des continuums (concret/abstrait et actif/réflexif) selon ses
appréhensions mais également selon ses préférences
à traiter ou à percevoir l'information (Mbengone Ekouma, 2018).
En combinant les modes préférés de perception et les modes
préférés de traitement de l'information, l'auteur a
défini quatre styles différents et décrit les modes
d'apprentissage qui conviennent le mieux à chacun d'eux. Le tableau
suivant fait une présentation de chacun des styles d'apprentissage.
35
Tableau 1 Styles d'apprentissage d'après
le modèle de Kolb (1984)
Styles
|
Définition
|
Intuitif-pragmatique ou concret- réfléchi
(divergent)
|
· Désire connaître le pourquoi d'une
situation
· Cherche à raisonner sur des informations
concrètes
· Explore ce que le cours, le sujet a à offrir
· Préfère que les informations lui soit
présentées d'une manière détaillée,
systématique, raisonnée, etc.
|
Intuitif-réflexif ou
réflchi-abstrait (assimilateur)
|
· Désire répondre à la question "Qu'y
a-t-il à connaître?"
· Préfère que les informations soient exactes
et que leurs présentations se fassent d'une manière
organisée
· Respecte la connaissance de l'expert
|
|
36
|
Méthodique-réflexif ou
abstrait-actif (convergent)
|
Désire connaître le comment d'une situation
· Préfère que des applications et des
informations utiles lui soient présentées
|
Méthodique-pragmatique ou concret-actif
(accommodateur)
|
· Désire connaître en se posant la question
«Qu'est-ce qui arriverait si... ?»
· Recherche une signification à l'apprentissage
· Préfère des présentations
où il est en mesure de voir «ce qu'il peut faire» et ce que
«les autres ont fait»
|
|
Source : Grolleau (2010).
Plusieurs autres styles d'apprentissage ont été
proposés et mis en évidence par
Zakhartchouk en 1999, notamment ceux fonctionnant par paires
(Mbengone Ekouma, 2018). On a à cet effet les paires :
- visuels/auditifs ;
- réflexifs/impulsifs ;
- dépendants/indépendants ; -
productifs/consommateurs ; - conviviaux/individualistes ; -
intensifs/économes ;
Cette classification des styles d'apprentissage ne doit pas
conduire à une considération rigide des manières
d'apprendre chez les individus au risque de les enfermer de façon
absolue dans des schémas théoriques qui ne rendent compte que
d'un aspect limité de la réalité telle que vécue
par les personnes (Mbengone Ekouma, ibid.).
Nous venons de passer en revue les différents concepts
et notions clés de notre travail. Dans le but de nous imprégner
de ce que disent les autres recherches sur le sujet qui constitue la trame de
ce mémoire, le chapitre suivant se consacrera à la revue de la
littérature, puis nous saisirons l'occasion d'aborder l'approche
théorique, la problématique et les hypothèses de notre
étude.
37
CHAPITRE III : RECENSION DES TRAVAUX ANTERIEURS, APPROCHE
THEORIQUE ET PROBLEMATIQUE
Nous traiterons dans ce chapitre des points suivants : d'abord
la revue des travaux antérieurs ayant un lien avec les objectifs du
sujet traité dans ce mémoire ; puis l'approche théorique
qui abordera le champ d'étude et le cadre d'analyse théorique, la
problématique ; et enfin, nous exposerons les hypothèses.
III.1. Recension des travaux
antérieurs
Toute recherche se fonde sur des connaissances et savoirs
préexistants à partir desquels émergent des
questionnements. Concernant la revue des travaux antérieurs, Grawitz
(1993, p. 483) souligne la prudence de « prendre connaissance de la
bibliographie, soit sur le même problème traité en d'autres
lieux, soit sur des problèmes différents, mais
étudiés au même
38
endroit et pouvant mettre en cause des données
semblables ». A cet effet, nous avons organisé les travaux
traitant de notre sujet en les regroupant selon qu'ils abordent les points
suivants :
- L'impact d'une intervention psychopédagogique sur les
apprentissages des élèves en difficulté : Bosson (2008)
;
- L'effet de la schématisation sur la résolution
des problèmes : Nze (2016) ;
- L'impact pédagogique de l'utilisation des cartes
mentales : Farrand, Hussein et Hennessy (2002), Assenarre (2009), Longeon
(2010), Nikolic (2014), Mbengone Ekouma (2016b) et Courtois (2017) ;
- L'intérêt pratique des styles d'apprentissage :
Chartier (2003) et Hijazi (214) ;
III.1.1 Impact d'une intervention sur les apprentissages
des élèves en difficulté
En 2008, Bosson a rédigé une thèse dont
l'objectif majeur était de comprendre les mécanismes du transfert
des stratégies au sein d'une intervention métacognitive
auprès des élèves présentant des difficultés
d'apprentissage. Plus particulièrement, elle vise à
évaluer son intervention métacognitive en comparant les
résultats aux pré et post-tests de mathématiques des
élèves du groupe expérimental et du groupe contrôle
et d'évaluer les effets d'apprentissage au cours de l'intervention, par
l'analyse de trois cas, l'influence de la métacognition, de la
motivation et du type de stratégie sur le transfert. Afin d'atteindre
les objectifs susmentionnés, l'auteure émet l'hypothèse
générale selon laquelle « le transfert de stratégies
cognitives et métacognitives est augmenté par une intervention
métacognitive ».
Cette étude a porté sur 16 élèves
en difficulté scolaire dont l'âge variet entre 8,4 et 12,2 ans de
la 3ème et de la 6ème primaire. Ces
élèves ont été divisés au départ en
deux groupes dont un groupe expérimental (GE1) et un groupe
contrôle (GC) de 8 individus chacun. La démarche débute par
des entretiens avec les élèves et leurs parents aux fins de
déterminer la nature de la difficulté. La méthodologie
consiste en une phase de pré-test, une phase d'intervention et deux
phases de post-tests (divisé en post-test immédiat et post-test
différé). Les instruments utilisés sont des tests
scolaires, le K-ABC (Kaufman Assement Battery for Children). Le
groupre contôle (GC) du pré-test va devenir le groupe
expérimental 2 (GE2).
Les résultats les plus en vue montrent que les
élèves du GE1 obtiennent de meilleurs scores au post-test
immédiat que les élèves non entraînés. Par
ailleurs, les scores des élèves du GE1 montrent qu'ils
maintiennent les stratégies du post-test différé.
39
Cette étude est compatible avec la nôtre parce
qu'elle vise à montrer que l'enseignement de stratégies aux
élèves en difficultés d'apprentissage amène ces
derniers à améliorer leurs capacités à
résoudre des problèmes. De plus elle met en exergue les
conséquences positives d'une intervention dans un processus visant
à réintroduire les élèves dans les apprentissages.
En effet, notre ambition est de montrer qu'une intervention avec la carte
mentale peut tout aussi être efficace.
III.1.2. Effet de la schématisation sur la
résolution des problèmes :
La question de la schématisation est abordée par
Nze (2016) dans son mémoire de fin d'études. Constatant un infime
usage du schéma au 3ème cycle primaire et
reconnaissant que les élèves possèdent chacun ses
caractéristiques psychologiques propres, l'auteur cherche à
mettre en évidence l'effet de la schématisation sur la
résolution des problèmes mathématiques. Ainsi, en vue de
savoir dans quelle mesure cela est possible, il soutient que le type de
stratégie favorise la résolution de problèmes
arithmétiques chez l'élève de 5è année
primaire. Plus spécifiquement :
- plus les élèves de 5ème
année utilisent la schématisation, plus ils obtiennent de
meilleurs résultats lors de la résolution de problèmes
arithmétiques ;
- et inversement, moins les élèves de
5ème année utilisent la schématisation, moins
ils obtiendront de meilleurs résultats lors de la résolution de
problèmes arithmétiques.
Pour vérifier ces affirmations, Nze (2016) adopte une
méthode expérimentale comparative mettant en jeu un
pré-test et un post-test. L'expérimentation porte sur 98
élèves dont 49 filles et 49 garçons divisés en un
groupe témoin et un groupe expérimental. Au pré-test
l'auteur cherche à identifier les stratégies utilisées par
les élèves au quotidien. Au post-test, trois jours après
que les enseignants et les élèves du groupe expérimental
(GE) aient été formés au processus de
schématisation, le groupe témoin (GT) va résoudre un
problème sans utiliser le schéma, ce qui ne sera pas le cas pour
l'autre groupe.
Les résultats montrent qu'au pré-test les
résultats des deux groupes sont identiques (GE = GT). A contrario, au
post-test, une différence est visible entre les deux groupes dont GE =
53,06% de réussite contre GT = 6,2%.
Cette étude révèle que les
stratégies de schématisation peuvent contribuer
considérablement à favoriser les apprentissages. C'est
également cet objectif qui oriente notre travail.
40
III.1.3. Impact pédagogique de l'utilisation des
cartes mentales :
Dans un article, Ferrand, Hussain et Hennessy (2002) se
donnent pour objectif de mesurer l'efficacité de la technique de la
carte heuristique par rapport aux méthodes habituelles d'apprentissage
chez des étudiants en médecine en ce qui concerne le rappel des
connaissances. Leur population est composée de cinquante
étudiants repartis en deux groupes équitables dont l'un est le
groupe « MM » (groupe qui a recourt à la technique de la carte
mentale) et l'autre le groupe témoin. Les auteurs adoptent comme
méthode de soumettre pour lecture un texte aux apprenants et à
l'issue de laquelle les étudiants de chaque groupe seront invités
à répondre à des questions. Le groupe « MM »
utilisera la carte mentale pour y répondre et l'autre utilisera la
méthode traditionnelle. Les résultats montrent que le groupe
« MM » a fait un meilleur rappel des items corrects que l'autre
groupe. Et la motivation des étudiants du groupe « MM » semble
avoir été plus élevée que celle du groupe
témoin.
Cette étude va dans le sens d'une plus-value qu'apporte
la carte mentale aux apprentissages. Elle rejoint notre projet même si la
population étudiée n'est pas semblable à la
nôtre.
Assenarre (2009), quant à lui, a commis un essai
après avoir fait le constat que la carte mentale était
méconnue des professionnelles et professionnelles de l'éducation
et qu'aucune méta-analyse ne s'est intéressée aux
avantages de la carte mentale pour les apprentissages en contexte
éducatif. Son objectif est alors d'évaluer, à partir d'une
recension de dix travaux traitant des avantages de la carte mentale sur les
apprentissages, l'apport pédagogique de la carte mentale chez les
élèves du primaire en difficulté d'apprentissage. Les
résultats que l'auteur a recueillis décrivent deux tendances :
d'abord la carte heuristique se présente comme un outil efficace dans un
contexte d'apprentissage indépendamment du contexte éducatif, de
la clientèle ou de son utilisation ; de plus, la carte heuristique
semble avoir davantage bénéficié aux élèves
du primaire qu'aux élèves des cycles supérieurs
L'auteur tire la conclusion selon laquelle il y a eu une
plus-value pédagogique significative de la carte heuristique chez les
élèves du primaire. Elle fait preuve d'une efficacité en
tant que stratégie d'apprentissage et outils plaisant. Cette
étude rejoint nos objectifs en ce sens qu'elle montre les
différents apports de la carte mentale en contexte éducatif. Ce
texte soutient la contribution de la carte mentale comme stratégie dans
la prise en charge des difficultés d'apprentissage des
élèves du primaire.
41
Dans son étude, Longeon (2010) part du constat qu'il
existe, depuis Buzan (1970) jusqu'à Novak (1998), des techniques de
représentations spatiales des concepts qui, malheureusement, n'ont
jamais fait l'objet d'expérimentation dans le cadre de leur
capacité à favoriser l'évaluation des connaissances.
Au vu d'un tel constat, l'auteur se fixe pour objectif de voir
si dans le sillon d'une expérimentation la carte heuristique permet
d'évaluer les connaissances des élèves. Pour ce faire, il
formule l'hypothèse selon laquelle le résultat de la
représentation spatiale des concepts élaborés par la carte
heuristique devient une trace sur l'état actuel des connaissances de
l'apprenant pouvant être évalué par un enseignant.
Pour atteindre son objectif, Longeon (2010) fait recours
à la matrice de critères élaborée par Novak et
Gowin en 1984 permettant d'évaluer des cartes conceptuelles. Cette
grille facilitera l'étude comparative des productions des apprenants que
l'auteur codifie Ca avec une carte de référence produite
par un enseignant codifiée Cr. L'expérimentation se
déroule en deux activités dont la première consiste dans
un premier temps à présenter la carte heuristique, ses origines
et ses modes de construction aux apprenants. Puis dans un autre temps, les
élèves réalisent sur feuille une carte heuristique sur un
concept de leur choix. La deuxième activité porte sur le recours
par les élèves à un logiciel d'élaboration d'une
carte heuristique. L'expérimentation porte sur 12 apprentis en seconde
et première année commerce et première année
mécanique âgés de 16 à 25 ans.
Les résultats obtenus dans chaque activité
semblent conforter l'hypothèse de départ. En effet, les
résultats de l'activité 1 montrent des points communs au niveau
sémantique entre les productions Ca et Cr. Cependant,
il existe des différences au niveau de l'organisation des idées.
Les conclusions de l'activité 2 montrent que les sujets trouvent assez
aisément les mots principaux à mettre dans la carte et
parviennent à les rattacher au concept central. Toutefois, apparaissent
des difficultés à établir des liens croisés entre
les mots. Du point de vue de l'organisation du graphique, la majorité
des sujets a choisi l'organisation en étoile. De plus, le taux de
similitude entre la production Ca et Cr est forte, soit un
taux de 79% pour la hiérarchisation et de 52,5% pour les mots
clés.
En guise de conclusion, l'auteur reconnaît que
l'élaboration de la carte heuristique est un exercice laborieux dont la
maîtrise est fonction d'un entraînement continuel. Son utilisation
pour l'évaluation ne saurait être systématique.
L'éducateur devra s'assurer que l'enfant a intégré
durablement l'outil afin qu'il puisse être directement autonome dans ses
apprentissages.
42
L'étude de Longeon (2010) présente un
intérêt pour nous en ce qu'elle nous permet de comprendre comment
le recours à la représentation graphique des concepts permet
d'apprécier le niveau de connaissance d'un élève sur une
notion donnée. C'est aussi l'occasion d'indiquer que la carte mentale
est un outil qui peut être aussi usitée par les enseignants. Elle
montre comment dans un contexte d'aide psychopédagogique
l'éducateur peut se renseigner sur le niveau de connaissance d'un
élève en difficulté par rapport à une
matière donnée.
Nikolic (2014), dans son étude, constate que peu de
travaux ont porté sur l'efficacité de la carte heuristique comme
activité de pré-écriture tandis que son efficacité
en tant qu'outil d'apprentissage et d'organisation a été
démontrée dans plusieurs disciplines. Ainsi, en prenant pour
objet l'application de la carte heuristique comme stratégie de
brouillonnage dans la production écrite en langue
étrangère et son impact sur la cohérence textuelle,
l'auteur se fixe comme objectif de voir si la capacité des scripteurs
à produire des cartes heuristiques cohérentes est liée
à leur capacité à réaliser des textes
cohérents en FLE.
Trois hypothèses sont formulées par l'auteur :
1. si la cohérence d'un texte repose sur les
relations hiérarchiques des idées et si elle est assurée
par le processus de planification conceptuelle et notamment par le processus
d'organisation des idées, alors la capacité du scripteur à
produire des textes cohérents ne dépendra pas directement de sa
compétence linguistique en langue étrangère ;
2. si le processus rédactionnel n'est pas
linéaire mais hiérarchique, alors la carte heuristique, qui
nécessite un traitement hiérarchique des idées,
s'avèrerait efficace comme stratégie de brouillonnage ;
3. si le processus rédactionnel, tout comme la
carte heuristique, nécessite une structuration et une gestion
hiérarchique des idées, alors il devrait exister un lien entre la
capacité à construire des cartes heuristiques cohérentes
et la capacité à produire des textes cohérents.
Ces trois hypothèses vont diriger la démarche
expérimentale de l'auteur. Pour ce faire, il va s'intéresser
à des étudiants de l'université de Lettonie
âgés de 20 ans et inscrits en Français Langue
Etrangère (FLE). En raison de la variation de leur niveau de
français-certains sont de niveau intermédiaire (A2) et d'autres
de niveau indépendant (B2) selon l'échelle standardisée du
Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues
(CECRL)-le groupe requiert une caractéristique
hétérogène. Ayant débuté la première
phase avec 15 sujets (N=15)
43
l'expérimentation dans la deuxième phase s'est
achevée avec un effectif de 8 sujets (N=8). Ainsi, Nicolic (2014) opte
pour une démarche qui repose sur deux tests :
- Un pré-test dans lequel la tâche consistera,
pour les étudiants, à rédiger un texte en classe pour une
durée de 60 minutes. Les sujets sont empruntés à un examen
officiel/ celui du diplôme d'étude en langue française
(DELF). Dans cette phase, les sujets sont libres de choisir leur brouillonnage,
c'est-à-dire leur mode de préparation de la rédaction de
leur texte ;
- Un post-test dans laquelle la réalisation de la carte
heuristique est imposée comme stratégie de brouillonnage. Les
sujets sont alors contraints de préparer leur texte en ayant recours
à la carte heuristique.
Une séance de formation sur l'utilisation de la carte
heuristique comme stratégie de brouillonnage a été offerte
aux apprenants entre la phase de pré-test et celle de post-test. Le
traitement des données a été réalisé en
trois moments. Dans un premier temps, les écrits ont été
évalués par un professeur neutre, titulaire du certificat
d'examinateur-correcteur des épreuves du DELF. La grille
d'évaluation élaborée par l'évaluateur a
été basée sur les critères des descripteurs du
niveau B2. Deux indices ont été évalués: la
cohérence du texte et la compétence linguistique en langue
française. Deuxièmement, à la fin de la production
post-test, un questionnaire a été rempli par les étudiants
dans le but d'évaluer sur une échelle de 1 à 4 (pas du
tout d'accord; plutôt pas d'accord; plutôt d'accord; tout à
fait d'accord) la véracité de trois affirmations portant sur
l'accueil général de la carte heuristique comme outil de
brouillonnage (je comprends bien comment faire des cartes heuristiques; la
carte heuristique m'aide à organiser mes idées et à mieux
écrire ; je vais utiliser cet outil dans l'avenir).
Et dans un troisième instant, les cartes heuristiques
construites par les scripteurs lors du brouillonnage au post-test ont
été évaluées. Leur évaluation, basée
sur une échelle de 1 à 4 (incohérente ; peu
cohérente ; cohérente ; assez cohérente) visait la
capacité du scripteur à construire une structure spatiale, nodale
et arborescente qui soit claire, cohérente et bien disposée sur
la feuille.
Les résultats obtenus par l'auteur montrent que la
carte heuristique comme stratégie de brouillonnage n'a pas d'impact
significatif sur la cohérence du texte rédigé. La mise en
comparaison donne des résultats mitigés. Certains scripteurs qui
avaient produit des textes plus cohérents ont aussi construit des cartes
heuristiques plus cohérentes. De l'autre côté, les
scripteurs qui présentent une faible cohérence cartographique ont
produit des textes d'une cohérence égale ou supérieure aux
autres scripteurs.
44
Indépendamment de leur compétence linguistique
en langue étrangère, les scripteurs ont une capacité
différente à produire des textes cohérents. Cette
capacité est probablement fonction de la façon dont ils
planifient au niveau conceptuel. En effet, deux niveaux distincts auxquels
opèrent les scripteurs (niveau conceptuel et niveau linguistique)
existent. Les compétences linguistiques n'impactent donc pas les
capacités à produire des textes cohérents.
Les derniers résultats renseignent que la carte
heuristique paraît plus appréciée et mieux accueillie par
les étudiants qui parviennent à mieux organiser leurs
idées et à réaliser des textes cohérents que par
ceux qui font plus de progrès et qui bénéficient davantage
de son utilisation. En conclusion l'auteur estime que « les scripteurs
qui organisent et hiérarchisent mieux au niveau conceptuel trouvent la
carte heuristique ?...? plus compatible avec leur mode de pensée »
(Nicolic, 2014).
Cette étude rejoint la nôtre en ce sens que
l'auteur reconnaît l'apport pédagogique de la
représentation graphique des idées et particulièrement de
la carte heuristique. Ce type de formalisation regorge un intérêt
capital par rapport à la production de texte (Dambreville, 2014). Elle
démontre dans notre intérêt que le COP peut en avoir
recours dans le but d'aider les élèves qui ont des
difficultés à organiser leurs idées en vue de
rédiger harmonieusement un texte pendant les devoirs.
Dans un article, Mbengone Ekouma (2016b) se questionne de la
façon suivante : dans quelle mesure la carte conceptuelle peut-elle
favoriser l'enseignement de la géographie ? Elle fait l'hypothèse
que la méthode d'enseignement favoriserait la construction des savoirs
au cours de géographie. Son étude porte sur cent dix (110)
élèves du lycée Mbélé âgés
entre 12 et 14 ans.
La procédure a porté sur la sélection de
deux enseignants dont l'un d'eux a été formé à la
méthode de la carte mentale pendant quatre (4) semaines. Les
élèves, eux, ont été répartis en deux
groupes de 55 élèves chacun dont l'un a suivi le cours avec la
méthode de la carte conceptuelle et l'autre avec la méthode
transmissive. Une évaluation sommative a été
opérée par chaque enseignant. Les élèves du groupe
ayant bénéficié de la carte conceptuelle ont
été invités à rappeler le cours en utilisant cette
technique et les autres ont été amenés à utiliser
la méthode traditionnelle pour rappeler le cours.
Les résultats ont montré que les
élèves du groupe expérimental (ceux ayant eu recours
à la carte conceptuelle) ont obtenu de meilleurs scores que ceux du
groupe témoin. Aussi, existe-t-il une différence significative
entre les résultats des deux groupes. Par conséquent, la carte
conceptuelle a favorisé l'assimilation du contenu et la rétention
du vocabulaire. Mbengone
45
Ekouma (2016b) conclue son article en soulignant que la carte
conceptuelle servirait d'indicateur d'apprentissage. Elle constitue une aide
à la compréhension écrite en géographie et serait
un outil complémentaire aux styles d'enseignement.
Cet article a un intérêt dans ce travail parce
qu'il met en relief l'importance et la plus-value des organisateurs graphiques
dans les apprentissages. Nous croyons avec l'auteure que ce type d'outil peut
avoir un impact sur les savoirs tant d'un point de vue qualitatif que
quantitatif.
Courtois (2017), pour sa part, a mené une étude
intitulée « l'influence de l'utilisation des cartes mentales sur la
mémorisation des concepts de sciences » dans le cadre d'un
mémoire de fin d'études. La profusion d'études mettant en
avant les potentiels atouts des cartes mentales ainsi que leur apparition et
leur développement dans le domaine de l'éducation ont conduit
l'auteure à constater que de nombreux enfants éprouvent des
réels problèmes quant à la mémorisation des
contenus d'enseignement. Ainsi, ils se retrouvent démunis face à
leurs leçons en situation d'apprentissage.
En s'intéressant à l'apport de l'utilisation des
cartes mentales chez les élèves dans le cadre des sciences,
l'auteure tente d'établir des liens entre ces outils et la facilitation
de la mémorisation. Pour ce faire, elle formule la problématique
suivante : « à l'école, les cartes mentales
favorisent-elles la mémorisation des concepts de sciences ? »
Pour y apporter des éléments de réponse, Courtois
(2017) va procéder à une expérimentation dans une classe
de CE2 composée de 23 élèves susceptibles de s'être
déjà familiarisés avec l'usage de la carte mentale.
L'expérimentation aura pour objectif de mettre en place
une séquence de sciences dans la classe. La thématique va tourner
autour du mouvement du corps humain et les membres qui sont en action dans ce
processus.
La classe choisie pour l'expérimentation va être
scindée en deux groupes dont un qui fera usage de la carte mentale et un
autre qui procédera à la synthèse de texte. L'exercice se
déroule en deux phases. Il consistera dans un premier temps à
réaliser, pour le premier groupe, une carte mentale sur les mouvements
du corps et d'en faire une synthèse pour le deuxième groupe avec
possibilité de faire des brouillons pour les deux groupes. Et dans un
deuxième temps le groupe ayant recours à l'outil (carte mentale)
sera invité à recopier une carte mentale sur la leçon au
tableau.
Au cours de cette expérimentation, l'auteure fera une
comparaison des productions à plusieurs niveaux : la construction de la
carte mentale (organisation de la structure et
46
hiérarchisation des idées), la connaissance du
vocabulaire, la compréhension des liens entre les éléments
et l'évaluation des brouillons. Pour traiter les données,
l'auteure fait recours à la matrice des critères qualitatifs et
quantitatifs énoncée par Longeon (2010) et à partir
delaquelle elle retient uniquement les critères sur l'organisation
spatiale et les niveaux hiérarchiques.
L'étude de Courtois (2017) débouche sur
plusieurs résultats. Du point de vue de la construction de la carte
mentale, on observe que les élèves dans leur majorité ont
réalisé leur carte mentale en réseau (7
élèves sur 8) puis en étoile (1 élève sur
8). Au niveau de la hiérarchisation nombreuse sont les sujets qui ont eu
recours à trois niveaux (6 sur 8 élèves), puis quatre
niveaux et deux niveaux. Ces derniers résultats montrent que «
les enfants semblent avoir un bon niveau de maîtrise en raison de la
proximité de leurs niveaux d'avec ceux de la carte de
référence qui en possède 5 niveaux » (Courtois,
2017).
Quant à la copie de la carte mentale de la leçon
au tableau, on se rend compte que la majorité des sujets ont des
problèmes d'organisation spatiale (73% des élèves) contre
27% d'entre eux (soit 3 élèves) qui n'éprouvent pas trop
de difficulté.
Pour la phase d'évaluation des connaissances du
vocabulaire lié aux membres participant au mouvement du corps humain,
l'étude révèle que les élèves ayant fait
usage de la carte mentale ont de légers meilleurs résultats que
ceux qui ont réalisé la synthèse de texte soit 59% des
réponses correctes pour les premiers et 51% pour les deuxièmes.
L'évaluation de la compréhension relève que les
réponses attendues chez les sujets qui ont fait la synthèse de
texte sont légèrement supérieures à ceux qui ont
utilisé la carte mentale. On peut alors être amené à
souligner que les écarts entre ces deux catégories de sujets ne
sont pas très significatifs. L'auteure estime à cet effet que ces
résultats ne permettent pas de conclure sur l'efficacité des
cartes mentales dans la révision d'une leçon en sciences.
Nonobstant ce fait, les cartes mentales, précise l'auteure, peuvent
être utilisées en classe à condition de prendre des
précautions de préparation par l'enseignant afin de s'assurer de
l'entière intégration de cet outil par l'élève.
Cette étude porte l'intérêt de montrer les
applications de la carte mentale dans les apprentissages. Elle donne quelques
informations sur la possibilité de faire recours à la carte
mentale pour apprendre même si les résultats ne permettent pas de
formuler des conclusions pertinentes. Elle révèle en effet
l'intérêt pédagogique de cet outil ainsi que des limites
qui sont les siennes. Le COP peut, dans le cadre de l'aide
psychopédagogique auprès des élèves en
difficulté de révision, leur conseiller son utilisation. Ceci
dit, la carte mentale se pose comme un outil important pour l'aide
auprès des élèves en difficulté d'apprentissage.
47
III.1.4. Intérêt pratique des styles
d'apprentissage
Dans une perspective de pédagogie
différenciée, Chartier (2003) a pour objectif de montrer
l'ambigüité existante autour de la notion de style d'apprentissage
ainsi que la nécessité pratique d'en tenir compte dans l'action
éducative.
En partant du constat selon lequel les difficultés
d'apprentissage ont longtemps été conçues uniquement comme
résultant de déficits de l'efficience intellectuelle des
apprenants, l'auteur se convainc que les différences de performance sont
en fait liées aux différences de style. Ainsi, tentant de saisir
la notion de style d'apprentissage à travers la convocation de plusieurs
modèles théoriques, Chartier (2003) admet que le flou conceptuel
qui caractérise cette notion est fonction de « la
médiocre qualité scientifique de beaucoup de modèles parmi
lesquels les pédagogues praticiens choisissent parfois, hélas, en
fonction de critères superficiels, ou parce que le modèle
conforte leurs préconceptions ». C'est dire que ce
foisonnement d'approches concernant cette notion complexifie une
possibilité de consensus autour de cette dernière.
Toutefois, cette absence de consensus autour de la notion de
style d'apprentissage n'entache en rien l'importance d'en tenir compte dans les
apprentissages des élèves. Les styles d'apprentissage permettent
une approche de l'apprenant invitant à une prise en compte des
caractéristiques personnelles des apprenants. Les réponses des
individus en termes de comportement dans les situations d'apprentissage sont le
fait d'interactions entre des composantes de la situation de formation et des
caractéristiques dynamiques personnelles.
Cet article est important pour notre étude parce qu'il
nous renseigne sur le fait que l'aide que le COP doit apporter aux
élèves en difficulté doit être adaptée et
personnalisée en fonction des caractéristiques singulières
de chacun d'eux. Ce qui sous-tend la nécessité pour lui de
connaître les caractéristiques de chaque élève
bénéficiant d'un accompagnement psychopédagogique et donc
d'identifier le style d'apprentissage de chacun afin que la carte mentale, qui
fait l'objet du présent travail, ne puisse être proposée de
façon inadaptée aux élèves (Regnard, 2010).
En 2014, Hjazi a commis une étude dont l'objectif
principal était d'identifier les effets de l'utilisation de la carte
mentale sur les compétences cognitives et la performance technique en
escrime chez les étudiants de cette discipline. Dans le dessein
d'atteindre cet objectif il formule les hypothèses ci-dessous :
48
- Il y a des différences significatives entre les
scores au pré et au post-test pour les groupes expérimentaux et
contrôle à la fois aux compétences cognitives et à
la performance technique en faveur du post test ;
- Il y a des différences significatives entre les
groupes expérimentaux et contrôle au post test à la
compétence cognitive et à la performance technique en faveur du
groupe expérimental.
Son étude porte, en effet, sur 46 étudiantes
réparties en deux groupes de 23 parmi lesquels le groupe
expérimental a bénéficié de l'enseignement de la
carte mentale tandis que la méthode conventionnelle a été
appliqué au groupe contrôle.
Après une série de test pour identifier les
styles d'apprentissage des étudiantes et mesurer leur niveau de
compétence cognitive et de performance technique, les étudiantes
ont été amenées à dessiner les cartes mentales d'un
plan curriculaire d'escrimes.
Les résultats ont révélé que le
style d'apprentissage préféré de l'échantillon
était le visuel suivi de l'auditif et du kinesthésique. Ces
résultats montrent également qu'il y a des différences
significatives entre le pré et le post pour les deux groupes à la
performance technique et à la compétence cognitive en faveur d'un
post test. Enfin il y a des différences significatives entre le groupe
contrôle au post-test de la compétence cognitive pour le groupe
expérimental et pas de différences significatives entre les deux
groupes au post test de la performance d'une méthode traditionnelle.
Cette étude parle en faveur d'un effet positif de la
carte mentale sur les compétences cognitives des apprenants. C'est une
idée que nous tendons à partager dans notre travail. Cette
étude convoque tout comme nous les styles d'apprentissages.
III.2. Approche théorique
Une approche théorique renvoie à un ensemble de
connaissances scientifiquement établies qui tente d'expliquer une
question, un problème. La présentation du fondement
théorique d'une étude vient en complément aussi bien de la
définition des concepts que de la revue de la littérature. Elle
sert à circonscrire théoriquement notre travail. Cette
étape consistera en la présentation du champ d'étude, du
cadre théorique dans lequel s'oriente notre étude ainsi que la
problématique.
III.2.1. Champ d'étude
49
La présente étude s'inscrit dans le cadre des
sciences de l'éducation et, particulièrement, dans les champs de
la psychopédagogie scolaire, la psychologie des apprentissages et la
psychologie cognitive.
L'objet de la psychopédagogie scolaire est multiforme
dont l'aspect le plus essentiel est de faciliter le retour aux apprentissages
des élèves. Cette forme disciplinaire trouve un regain
d'intérêt en raison du contexte dans lequel s'orientent les
politiques éducatives actuelles en Occident et progressivement en
Afrique : celui de l'aide personnalisée aux élèves en
difficulté. Cet objectif a conduit les décideurs à former
et orienter des éducateurs spécialisés dans les
différents établissements afin de minimiser l'échec
scolaire. La présence des COP en établissement est sensée
répondre à ce besoin.
La psychopédagogie scolaire convient à notre
étude car elle répond aux mêmes objectifs que nous nous
sommes fixés plus haut. Elle consiste à fournir des outils
efficaces et adaptés aux caractéristiques individuelles des
élèves en difficulté. Ainsi, nous tentons par la
présente étude à montrer s'il y a un intérêt
à adopter la carte mentale comme dispositif d'aide
psychopédagogique des élèves qui rencontrent un certain
nombre de problèmes au cours de leurs apprentissages.
La psychologie cognitive, quant à elle, s'attache
à comprendre les processus mentaux associés aux connaissances
pour générer des prédictions comportementales. C'est une
étude scientifique des fonctions cognitives humaines : la
mémoire, le langage, les perceptions, le raisonnement, la
résolution d'un problème, etc. Elle est d'un grand
intérêt dans la présente étude en ce sens qu'elle
permet de rendre compte de la manière dont la carte mentale active les
différents processus mentaux enjeu dans la l'appropriation, la
mémorisation et l'extériorisation des connaissances. La carte
mentale est fortement liée au fonctionnement de la mémoire et du
cerveau, objets de la psychologie cognitive.
Le dernier champ dans lequel s'inscrit cette étude est
celui de la psychologie des apprentissages. Cette discipline s'intéresse
de façon générale aux processus d'apprentissage ou
à comprendre comment l'être humain est capable de
développer de nouvelles attitudes, connaissances et compétences
sur le plan de l'acquisition comme de l'invention. Ainsi, la carte mentale
représente un dispositif qui favorise les apprentissages et la
mémorisation. Elle est une méthode d'enseignement active,
favorise la dynamique de groupe (Kremer & Verstraete, 2014) et
l'acquisition des savoirs (Mbengone Ekouma, 2016b).
50
Le champ d'étude ayant été défini,
il convient à cet effet de préciser le modèle
théorique dans lequel notre travail va s'inscrire. Pour cela, nous irons
faire un rappel des théories avant d'indiquer le cadre théorique
retenu.
III.2.2. Cadre théorique
Plusieurs auteurs ont abordé la question des
apprentissages selon des vues variées. Ces différentes
interprétations constituent ce qu'il tient lieu d'appeler « les
théories des apprentissages » auxquelles nous avons
brièvement fait allusion dans les lignes précédentes.
L'objectif de notre travail étant de comprendre dans quelle mesure la
carte mentale serait un outil facilitant l'aide psychopédagogique
auprès des élèves en difficulté d'apprentissage,
certaines de ces théories pourraient apporter quelques éclairages
sur notre sujet, car la carte mentale répond dans beaucoup de cas
à un besoin pédagogique. Parmi ces multiples théories nous
avons retenu d'en aborder quatre (4) dont : la théorie transmissive, la
théorie béhavioriste, la théorie constructiviste et la
théorie socioconstructiviste.
III.2.2.1. Théorie transmissive des
apprentissages
Pour ce modèle théorique, l'apprentissage se
résume à un enregistrement en mémoire du savoir
exposé par l'enseignant, comme si ce savoir s'imprimait directement dans
le cerveau de l'élève telle une pellicule photographique. Cette
conception de l'apprentissage est héritée des pédagogies
traditionnelles. Elle « découle du modèle de
communication mise au point en 1940 par Shanon et Weaver » (Mbengone
Ekouma, 2018, p.146). Le rôle de l'enseignant est de distiller un certain
nombre d'informations aux élèves qui écoutent et prennent
des notes.
Ici l'erreur est attribuée à la seule
responsabilité de l'élève qui aurait manqué
d'écoute pendant la dictée de l'enseignant. La remédiation
possible serait dans ce cadre d'expliquer à nouveau à
l'élève ou de refaire apprendre en lui demandant d'être
plus attentif.
Cette théorie a de nombreuses limites parmi lesquelles
la non prise en compte du rôle de l'élève et de ses
processus cognitifs dans la construction de son savoir. Elle fait table rase de
l'autonomie de l'élève. Elle prétend que la nature de
l'information que l'enseignant pense communiquer à l'élève
est la même que celle que l'élève croit percevoir.
51
Cet aspect nous conduit à exclure ce modèle dans
l'explication de notre travail. Car la carte mentale est un outil qui
nécessite un processus coopératif entre l'enseignant et
l'élève.
III.2.2.2. Théorie béhavioriste
Cette théorie est le croisement de deux (2) courants :
« celui de la physiologie animale de Pavlov et celui de la psychologie
expérimentale de Thorndike et Skinner » (Mbengone Ekouma,
ibid., p.147).
Le behaviorisme ou comportementalisme définit
l'apprentissage comme la capacité à donner la réponse
adéquate à des stimuli donnés. Il est envisagé
comme un processus mécanique dans lequel les comportements de
l'apprenant sont déterminés par les renforcements
rencontrés : les « bonnes » réponses sont
récompensées et reproduites, les « mauvaises »
réponses punies et abandonnées. C'est l'apprentissage par
conditionnement.
Le rôle de l'enseignant ici est de faire usage
volontairement des renforcements pour favoriser l'acquisition de certains
comportements tout en faisant disparaître d'autres, de construire,
d'organiser les objectifs d'apprentissage et de déterminer des objectifs
d'apprentissage précis (Mbengone Ekouma, ibid., p.147). Comme
le souligne Mbengone Ekouma (ibid., p. 148), cette théorie met
l'accent sur :
- « la définition des connaissances à
acquérir en termes de comportements observables qui devront être
mis en oeuvre dans les apprentissages , ·
- l'apprentissage par essais-erreurs , ·
- la répétition par l'association
stimuli-réponse , ·
- l'usage de renforcements positifs en cas de bonnes
réponses et des renforcements négatifs pour rectifier les erreurs
».
Dans le modèle behavioriste, l'apprenant ne progresse
pas à pas. L'erreur est à éviter. Si, toutefois elle
survenait, c'est que l'élève n'aurait pas maîtrisé
certains prérequis indispensables ou que le savoir n'aurait pas
été décomposé en éléments
suffisamment petits pour être confondu avec une réponse
adaptée à un stimulus.
Cette théorie présente également des
limites. Elle ne permet pas de rendre compte par exemple des apprentissages
complexes, comme l'acquisition de la lecture. De plus, l'élève y
est considéré comme un simple exécutant qui n'a pas
conscience des objectifs visés et ne comprend pas la signification de
ses actes. Les savoirs nouveaux viennent se superposer les uns autres sans
jamais ne se restructurer ni s'enchevêtrer. Or, la démarche d'aide
dans laquelle le
52
COSP entend s'inscrire prend en compte l'implication de
l'élève ainsi que sa capacité à se prendre en
charge en vue de son autonomie dans les apprentissages. Cette conception
théorique ne saurait correspondre avec nos objectifs.
III.2.2.3. Théorie constructiviste
La théorie constructiviste a été
fondée et développée en 1975 à l'initiative de
Piaget qui a également théorisé sur le
développement intellectuel. Le constructivisme apparait en
réaction au behaviorisme à qui l'auteur reproche de limiter
excessivement l'apprentissage à l'association
stimulus-réponse.
Selon cette théorie, la construction de la connaissance
est le résultat d'un processus d'interaction entre le sujet et le
milieu, processus qui produit un système de connaissances
organisées qui ne peut se réduire à une simple
accumulation. En d'autres termes, « les connaissances se construisent
par ceux qui apprennent. Pour le constructivisme, acquérir des
connaissances suppose l'activité des apprenants, activité de
manipulation d'idées, de connaissances, de conceptions »
(Mbengone Ekouma, 2018, p. 149). Schématiquement, on peut dire que toute
connaissance nouvelle est confrontée à la structure cognitive
existante afin d'y être intégrée.
Le processus adaptatif qui va alors s'engager opérera
par assimilation ou par accommodation. L'assimilation, c'est l'appropriation
par le sujet d'un élément externe dont la structure est
compatible avec le système cognitif existant. L'accommodation est
l'adaptation du système cognitif existant aux variations externes qu'il
ne réussit pas à assimiler. Ces deux pôles de l'adaptation,
assimilation et accommodation, sont indissociables : l'assimilation permet la
cohérence du système cognitif, l'accommodation, son
adéquation au réel.
Mais l'action constante du sujet sur son environnement peut
introduire des perturbations dans le système : certaines acquisitions
posent des problèmes, entraînent des conflits intra-psychiques par
impossibilité de relier la connaissance nouvelle à la structure
cognitive existante. Le sujet répond par des compensations actives, une
autorégulation nommée équilibration. Si le
déséquilibre est important, l'autorégulation
entraînera une restructuration qui tiendra compte des acquisitions
nouvelles et sera donc plus solide, plus large et plus générale :
on parlera, dans ce cas, de rééquilibration majorante.
De façon pratique, l'apprentissage renvoie à la
situation dans laquelle l'élève est placé dans des
contextes actifs pour qu'il rencontre et résolve des conflits entre
différents schèmes
53
qui s'élaborent. Dans cette approche théorique,
le sujet apprend en s'adaptant au milieu (Mbengone Ekouma, idem.,
149).
Les applications pédagogiques de la posture
constructiviste sous-tendent d'avoir recours aux pratiques de la
pédagogie active qui consistent à placer l'élève au
coeur de ses apprentissages. D'après Mbengone Ekouma (2018) ces
pratiques reposent sur les actions suivantes :
- considérer l'élève comme l'artisan
de ses connaissances ,
- valoriser les activités d'apprentissage en
mettant l'élève en position centrale et active dans les
dispositifs d'enseignement-apprentissage : activités de manipulation
d'idées, de réflexion, de recherche, de connaissances, de
conceptions, de manières de faire, etc. ,
- évaluer les prérequis (savoirs et
savoir-faire) dont disposent les élèves ,
- tenir compte des représentations, des conceptions
des élèves, car elles peuvent soit servir de point d'appui, soit
faire obstacle à l'acquisition de connaissances nouvelles ,
- favoriser les situations à
problème.
Les travaux qui ont été conduits dans la
perspective du constructivisme ont contribué à la
compréhension de la formation des connaissances par l'apprenant et
l'apprenante et à l'élaboration de situations didactiques
susceptibles de favoriser leur évolution. Toutefois, malgré ces
promesses des limites ont été proférées à
l'égard de cette théorie.
Au niveau théorique, nombre d'auteurs estiment qu'elle
pose problème (Bereiter, 1985 in Arcà & Caravita, 1993).
D'abord elle ne définit pas des limites de validité. Car aucun
modèle n'est valide à l'absolu et efficacement capable de
décrire comment se déroulent les processus de la connaissance, de
la compréhension et de l'apprentissage. En outre, on lui reproche de ne
pouvoir faire des prévisions et d'inférer des règles de
déroulement des processus cognitifs. Enfin, l'axiome de base suivant
lequel l'individu est le protagoniste actif du processus de connaissance et que
les différentes constructions mentales sont le résultat de son
activité court le risque de conduire à un subjectivisme absolu
(Arcà & Caravita, 1993).
Au niveau de son application à l'école,
l'apprentissage reste une relation privée entre un sujet, les objets, la
tâche, le problème. Les relations sociales entre pairs ou avec un
éducateur ne semblent pas prééminentes dans le
développement cognitif. Dans ces conditions, on voit mal la place de
l'enseignement dans ce développement. Or, la carte mentale requiert un
système
54
d'interactions dans lequel se retrouvent l'éducateur,
et pour ce qui nous concerne, le COSP et les élèves. Ce qui nous
renvoie à convoquer l'ultime théorie que nous avons retenue.
III.2.2.4. Théorie
socioconstructiviste
La théorie socioconstructiviste a été
élaborée par Vygotski en 1978 (Mbengone Ekouma, 2018) suite aux
critiques formulées contre certains aspects du constructivisme. Les
constructivistes admettent que des conflits cognitifs peuvent surgir, donc des
déséquilibres, puis des équilibrations. Mais ceci reste du
domaine du sujet et ne suppose pas essentiellement la présence et la
confrontation avec un autre. Plusieurs continuateurs de Piaget, à
l'instar de Vygotski, ont remis en cause ce point de vue en insistant au
contraire sur les aspects bénéfiques des interactions sociales
dans le développement (Mbengone Ekouma, ibid.)
Pour les tenants de cette approche théorique,
l'acquisition trouve principalement son origine dans des confrontations
d'actions ou d'idées avec des partenaires. Elle passe par « une
interaction entre le sujet, la situation et les acteurs de la situation
» (Mbengone Ekouma, idem., p. 150). Les échanges
interindividuels deviennent source de progrès cognitifs par les conflits
sociocognitifs qu'ils font naître.
Les apprentissages se font à travers les
médiations et interactions avec autrui et avec des outils techniques et
sémiotiques. L'enfant et son développement sont conçus non
pas de façon isolée mais plutôt en interaction
étroite avec les contenus culturels et l'ensemble des pratiques par
lesquelles les adultes essaient de rendre possible cette appropriation.
Le processus de médiation passe par ce que Vygotski
nomme par « zone proximale de développement ». Ce concept qui
occupe une place de choix dans la pensée de ce dernier renvoie à
la différence entre le niveau de résolution de problèmes
sous la direction et avec l'aide d'adultes plus compétents et celui
atteint par l'enfant tout seul. En d'autres termes, l'écart entre ce que
l'enfant peut encore savoir et savoir-faire au contact d'autres individus et ce
qu'il sait et sait faire. Un enseignement orienté vers un stade
déjà acquis est inefficace au regard de celui qui
précède le développement.
Le résultat des interactions entre le sujet et des
partenaires extérieurs entraine ce qu'on appelle « conflit
sociocognitif ». Il naît en effet dans la confrontation des
représentations de l'enfant avec celles des autres (enseignants,
élèves, pairs). Par rapport au constructivisme, l'approche
sociocognitive ou socioconstructive introduit une dimension
supplémentaire : celle des interactions, des échanges, du travail
de verbalistion, de co-construction, de co-élaboration.
55
Dans cette approche, l'erreur est l'expression ou la
manifestation d'un ensemble de conceptions intégrées dans un
réseau cohérent de représentations cognitives, qui se
dressent en obstacles à l'acquisition et à la maîtrise de
nouveaux concepts. Le franchissement de ces obstacles devient alors le projet
de l'acte d'enseignement et l'erreur un épisode dans la restructuration
et l'élargissement des connaissances. En outre, l'acte d'enseignement
renvoie à l'organisation des situations d'apprentissage propices au
dialogue en vue de provoquer et de résoudre des conflits sociocognitifs.
Enfin, l'apprentissage est considéré comme la co-construction de
ses connaissances en confrontant ses représentations avec celles
d'autrui.
L'une des limites de cette théorie est son application
dans des situations où l'éducateur est confronté au
problème de la pléthore des effectifs dans les salles de classes.
Ce type de classes surchargées ne sont pas aisées à
gérer et demandent du temps.
Pour finir, il y a lieu de préciser que la
théorie socioconstructiviste tend à avoir une correspondance avec
les besoins de notre recherche. C'est-à-dire de voir dans quelle mesure
nous pouvons proposer une aide aux élèves en difficulté
d'apprentissage en convoquant la carte mentale comme outil de médiation.
En effet, les processus de construction et de co-construction des connaissances
énoncés par cette approche s'accordent aux principes de l'outil
dont nous tenons à en faire la démonstration de l'application
pédagogique en contexte scolaire.
En effet, d'une part la carte mentale est un outil qui demande
à être appris aux élèves par l'intermédiaire
d'un enseignant aux fins d'une totale réappropriation par ces derniers
et d'un réel impact sur leurs apprentissages. Cette
réappropriation passe par un encadrement de l'enseignant qui doit
s'assurer que le principe de construction est bien assimilé. Le
rôle de ce dernier reste fondamental et justifie pourquoi la
théorie socioconstructiviste sied à notre étude. D'autre
part, l'utilisation individuelle de cet outil favorise la
réflexivité, le réajustement des idées ainsi que la
hiérarchisation de la pensée de l'utilisateur (Bessette &
Duquette, 2003). Ce qui a pour but de le remettre au centre de la construction
de ses connaissances. Ces deux dimensions qui font correspondre le
socioconstructivisme et la carte mentale nous invitent à circonscrire
notre travail dans ce modèle théorique.
Nous venons de rappeler quelques approches théoriques
qui tentent d'expliciter les processus d'apprentissage de même que les
limites qui leurs sont faites. Dans les paragraphes suivants nous irons
décliner la problématique de notre travail.
III.3. Problématique
56
L'aide personnalisée en contexte scolaire est l'un des
dispositifs auxquels il est fait allusion quand on aborde la question des
difficultés d'apprentissage à l'école (Claus, 2016). En
France, une variété de dispositifs est mise en place pour
répondre aux besoins d'individualisation ou de personnalisation de
l'aide scolaire (Félix, Saujat & Combes, 2012). C'est dire que les
acteurs du secteur éducatif accordent une place importante au rôle
que doivent jouer les enseignants spécialisés et, en
l'occurrence, les Conseillers d'Orientation Psychologues.
Dans notre contexte, malgré le fort désire de
répondre efficacement au problème des difficultés
scolaires, les dispositifs d'aide demeurent encore à l'état
embryonnaire. D'une part, un vide existant en matière de politique de
remédiation de la difficulté scolaire est observé dans les
textes officiels. En effet, aucun article contenu dans la Loi
N°21/2011 du 14 février 2012 n'explicite clairement les
mesures dédiées au développement d'un système
d'assistance personnalisée auprès des élèves en
difficulté d'apprentissage. Toutefois, on soupçonne l'article 91
de cette loi de tendre de façon encore floue vers cet objectif.
L'article 91 de ladite loi dispose qu'« au cours du cycle primaire et
tout en tenant compte de ses aptitudes au pré-primaire, l'apprenant, en
situation de redoublement, peut être orienté par le Conseil
d'école, soit vers une formation à un métier de base
approprié, s'il est âgé d'au moins douze ans, soit vers un
centre de formation des pépinières du sport, soit encore dans un
établissement spécialisé, s'il présente
d'importantes déficiences».
Tout d'abord, on s'aperçoit que cet article fait du
redoublement une difficulté particulière dont la réponse
serait la réorientation vers des centres sportifs et les possibles
déficiences, quant à elles, auront pour solution l'orientation
vers un établissement spécialisé-notons que parmi les
établissements spécialisés qu'on peut rencontrer au Gabon
il y a entre autres l'Ecole Nationale pour Enfants Déficients Auditifs
(ENEDA).
Ensuite, si l'affectation des élèves ayant des
déficiences importantes vers des établissements
spécialisés rencontre notre assentiment, le problème du
redoublement semble mal abordé. Car cet article ne tient pas compte des
possibles difficultés à l'origine de ce redoublement et qui
pourraient nécessiter une aide particulière. Enfin, cet article
fait abstraction des difficultés que peuvent rencontrer les
élèves de l'enseignement secondaire qui sont les sujets de notre
étude. On se rend compte qu'aucune mention n'est faite à
l'égard de l'aide personnalisée comme une priorité dans ce
texte officiel.
D'autre part, au sein des établissements, les
élèves en difficultés d'apprentissage semblent être
livrés à eux-mêmes (Courtois, 2017). L'aide apportée
aux élèves identifiés
57
comme étant en difficulté est soit inexistante,
soit inadaptée ou insuffisante d'après nos observations faites
pendant le stage de fin d'études.
Comme nous l'avons mentionné dans notre constat, la
seule pratique d'aide psychopédagogique proposée aux
élèves demeure l'édification d'un planning
personnalisé de travail. Si cet outil est non négligeable au
regard de l'importance de l'organisation du travail dans la réussite
scolaire (Mindzie Mintogo, 2016), il est nécessaire de souligner que
chaque élève présente des difficultés
d'apprentissage particulières. C'est pour cette raison que nous nous
sommes interrogés sur la possibilité de proposer un outil qui
pourrait répondre de façon optimale aux besoins de certains
élèves en difficulté d'apprentissage en fonction de leur
fonctionnement psychologique, et donc, de leurs styles d'apprentissage
dominants. L'outil que nous avons choisi dans le cadre de ce travail
exploratoire est la carte mentale.
Sous d'autres cieux la carte mentale a fait l'objet d'une
vaste littérature quant à ses bienfaits et à ses avantages
(Assenare, 2009, Courtois, 2017). Cependant, peu de travaux ont porté
sur son application en contexte scolaire. Dans l'enseignement, elle reste
encore très peu utilisée mais fait une apparition progressive ces
dernières années (Lascombes, 2013). Au Gabon, aucune étude
ne s'est attelée à démontrer comment et pourquoi elle peut
faire l'objet d'une utilisation dans le cadre d'un accompagnement
psychopédagogique dans l'enseignement secondaire.
Les lectures que nous avons pu recenser fournissent un nombre
important d'informations sur l'usage de cet outil. D'abord, il faut souligner
que la carte mentale ne peut pas être conseillée à tous les
élèves (Regnard, 2010 ; Longeon, 2010). Il paraît judicieux
de tenir compte des styles d'apprentissage de chaque élève. Les
styles d'apprentissage sont d'un intérêt pratique à
l'école. Leur identification est assurément d'une grande
pertinence pour les éducateurs, le corps administratif et les apprenants
eux-mêmes (Chartier, 2003 ; El Ghardallou, 2013). Ils sont utiles aux
enseignants dans la mesure où ils rendent possible la
nécessité d'adapter leurs interventions pédagogiques.
Aussi, permettent-ils aux élèves de prendre conscience de leurs
spécificités et d'utiliser les techniques d'apprentissage les
mieux adaptées.
Une autre étude dans laquelle s'est investi Longeon
(2010) montre que la carte mentale peut être utilisée par les
enseignants à des fins d'évaluation des connaissances des
élèves. Cet outil permettrait d'apprécier le niveau de
connaissances des élèves sur une notion, sur un cours. C'est donc
un outil qui renouvelle les paradigmes dans l'évaluation (Dambreville,
2014).
Aussi, il a été montré au cours de nos
lectures que la carte mentale autrement appelée carte heuristique peut
constituer un dispositif permettant d'améliorer l'écriture et
notamment la
58
cohérence textuelle (Nikolic, 2014). L'auteur tente de
montrer que le recours à la carte mentale dans le processus de
brouillonnage a un impact sur l'organisation et la hiérarchisation des
idées en vue de produire un texte cohérent. Si la carte
heuristique impacte peu ou prou la cohérence d'un texte, elle peut
néanmoins être utile en tant que méthode de
préparation de la rédaction d'un texte (le brouillon) et peut
faciliter la hiérarchisation des idées qui seront comprises dans
le texte final. De plus, outre son intérêt dans la structuration
du texte et l'enchaînement des idées, elle (la carte mentale)
favorise la motivation des apprenants au primaire (Dalila, 2018 ; Longeon,
2010).
On peut également retenir de ces lectures que le
recours à la carte mentale par les élèves du primaire,
notamment ceux de CE2, permet plus ou moins de mémoriser des concepts.
C'est-à-dire qu'elle favoriserait la connaissance et la
compréhension des concepts de sciences ainsi que leur structuration
(Courtois, 2017). Cet avantage concernant la structuration des concepts par la
carte repose sur l'efficacité que les organisateurs graphiques ont
contrairement à la linéarité textuelle (Waller, 1981 in
Assenare, 2009).
Cette bibliographie en lien avec notre étude nous a
permis de disposer de plusieurs informations. Si l'on déplore la
rareté sinon l'absence de travaux en contexte gabonais en rapport avec
notre thématique, nous reconnaissons néanmoins la contribution de
chacune de ces études. Elles nous donnent des renseignements sur
l'importance de l'utilisation de la carte mentale dans les apprentissages. Cet
outil demeure utile tant pour les enseignants dans leurs pratiques
pédagogiques - d'enseignement (Lascombe, 2013) et d'évaluation
(Kuntz, 2016, Longeon, 2010) - que pour les élèves au niveau de
leurs apprentissages et de leur motivation (Assenare, 2009), de la
compréhension et de la mémorisation (Courtois, 2017), de la
construction des savoirs (Mbengone Ekouma, 2016b) et de l'écriture
(Dalila, 2018, Nikolic, 2014). Ainsi dit, la carte mentale se présente
comme une méthode « révolutionnaire » (Kuntz,
2016, p.6) au sein de l'école. Elle est un changement de paradigme dans
les apprentissages (Dambreville, 2014).
Toute chose égale par ailleurs, ces études ont
la particularité de ne pas s'intéresser de façon
précise aux sujets que nous avons choisis pour notre étude.
Autrement dit, elles font leur expérimentation sur des
élèves du primaire (Assenarre, 2009, Bosson, 2008, Courtois,
2017), du lycée professionnel (Longeon, 2010), des étudiants
d'université (Farrand et al., 2002, Hjiazi, 2014, Nikolic, 2014) et des
élèves de 4ème (Mbengone Ekouma, 2016b). Or, notre travail
est axé sur les élèves en difficulté
d'apprentissage au collège et plus précisément en classe
de 3ème.
59
Ensuite, de ces études, seule une porte sur le contexte
éducatif gabonais et poursuit des objectifs distincts de ceux du
présent mémoire. Le travail que nous menons semble être
l'un des premiers du genre qui a comme champ empirique l'un des
établissements scolaires du Gabon. En outre, si ces études
montrent l'intérêt de la carte mentale pour les enseignants aucune
d'elles ne fait explicitement référence à son utilisation
par les enseignants spécialisés et particulièrement par
les Conseillers d'Orientation Psychologues dans leurs pratiques
professionnelles. Seul le travail de Bosson (2008) tente de mettre en exergue
des médiateurs qui malheureusement ne sont pas des CO-P.
Enfin, peu de ces études traitant de l'apport
pédagogique de la carte mentale n'insèrent dans leur
démonstration les styles d'apprentissage (tels que
théorisés par Kolb, 1984) avant d'expérimenter l'outil sur
les élèves. Le seul travail dans lequel la notion de styles
d'apprentissage est abordée aux côtés de la carte mentale
se limite juste à déterminer les styles dominants chez les
étudiantes qui constituent la population de l'étude (Hjazi,
2014). En d'autres termes, il ne met pas explicitement en relation les
incidences des différences individuelles sur l'utilisation de la carte
mentale par les participantes.
Nous nous interrogeons sur la pertinence de la carte
heuristique (ou carte mentale) sur les apprentissages par
l'intermédiaire du CO-P dans son rôle de psychopédagogue.
En nous appuyant sur le concept de zone proximale de développement issu
du socioconstructivisme, il nous paraît loisible de souligner que le CO-P
a un rôle primordial à jouer au cours de la construction des
connaissances chez les élèves. En effet, il est invité
à choisir les outils adaptés aux spécificités
(styles d'apprentissage par exemple) et aux besoins en termes d'apprentissage
des élèves qu'il reçoit en situation d'aide
psychopédagogique. Ainsi, parmi ces outils, la carte mentale semble
pouvoir lui être d'une grande aide plutôt que la seule
réalisation du planning personnel de travail.
Au regard de ce qui précède, la
problématique centrale qui se dégage se résume ainsi :
dans quelle mesure la carte mentale serait-elle utile pour le COSP dans le
cadre d'une aide psychopédagogique auprès des
élèves en classe de 3e identifiés comme
étant en difficulté d'apprentissage ?
De cette problématique découle
l'hypothèse générale suivante : l'aide
psychopédagogique apportée aux élèves en
difficulté d'apprentissage scolaire est fonction des outils
mobilisés par le COSP.
Cette hypothèse se décline en trois
hypothèses de travail telles qu'énoncées ci-après
:
60
- Hypothèse de travail 1 :
l'utilisation de la carte mentale par les élèves en
difficulté d'apprentissage favorise leur capacité
à rappeler les informations du cours ;
- Hypothèse de travail 2 : l'usage de la
carte mentale chez les élèves en difficulté
d'apprentissage favorise la hiérarchisation des
idées d'un cours ;
- Hypothèse de travail 3 : L'usage de la
Carte Mentale chez un élève en difficulté
d'apprentissage dépend de son style d'apprentissage ;
Nous entendons par outils la carte mentale et le questionnaire
des styles d'apprentissage. Pour confirmer ou infirmer notre hypothèse
nous avons opté pour la méthodologie qui consistera à
évaluer les apprenants sur la réalisation de deux des cartes
mentales qu'ils auront à élaborer sur un cours de sciences
physiques et notamment le cours portant sur les conducteurs ohmiques. En effet,
après des séances qui auront pour but de leur apprendre
l'élaboration de l'outil, il leur sera également demandé
de réaliser sur un écart de quelques jours deux cartes mentales
sur les conducteurs ohmiques. Les résultats de ces cartes feront l'objet
d'une analyse particulière afin d'apprécier les capacités
de rappel et de hiérarchisation des informations contenues dans une
leçon et l'impact des styles d'apprentissage sur la qualité des
informations contenues sur les cartes mentales des élèves.
Ce chapitre nous a permis d'évoquer les points
liés à la recension des travaux antérieurs à notre
étude, l'approche théorique, la problématique et la
formulation de l'hypothèse générale. Nous aborderons dans
les lignes suivantes la deuxième partie de notre travail qui porte sur
les aspects méthodologiques.
61
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS METHODOLOGIQUES
62
CHAPITRE IV : CADRE METHODOLOGIQUE
Dans le cadre de ce chapitre nous présenterons le cadre
de la recherche, le type de recherche, les participants, la méthode, le
matériel et la procédure.
IV.1. Cadre de recherche
Le cadre renvoie ici au terrain. Autrement dit, c'est la
structure d'accueil des différentes activités liées
à notre travail. Le terrain où nous avons effectué notre
étude est le Collège Raymond BOUKAT de Libreville situé
dans le cinquième arrondissement de Libreville. Cet établissement
fait partie de l'antenne 12 au regard de la subdivision opérée
par l'IPN (Institut Pédagogique National) en matière
d'affectation des Conseillers d'Orientation-Psychologues.
IV.2. Type de recherche
Notre recherche est de type exploratoire. En effet, notre
travail constitue une première étude qui a pour but
d'apprécier l'impact de l'introduction d'un outil en contexte
professionnel dans le cadre de l'aide aux apprentissages par un COP sur
certains sujets et notamment sur des élèves préalablement
identifiés comme présentant des besoins particuliers. C'est plus
précisément une microanalyse de l'influence de la carte mentale
sur les capacités cognitives des élèves et
singulièrement sur leurs apprentissages. Notre étude vise entre
autres à planter le décor sur une thématique pas
très encore exploitée en contexte scolaire gabonais.
IV.3. Méthode
63
Au regard de notre préoccupation qui est celle de
comprendre dans quelle mesure la carte mentale serait utile au COP dans sa
pratique d'aide psychopédagogique auprès des élèves
en difficulté d'apprentissage en classe de 3ème, notre
méthode reposera sur les éléments ci-après : la
description de la population, la déclinaison du matériel
utilisé et l'énoncé de la procédure
adoptée.
IV.3.1. Participants
Notre étude s'est intéressée aux
élèves de 3ème répertoriés et
reçus au Service de Psychologie, d'Information et d'Orientation (SPIO)
en qualité d'élèves ayant une moyenne trimestrielle
inférieure ou égale à 8 et donc présentant des
lacunes dans leurs apprentissages.
Du fait que nous nous inscrivions dans le cadre d'une
étude exploratoire et compte tenu des contraintes (nous y reviendrons)
en matière de commodité des salles de travail, de temps et de
disponibilité de la part des sujets (départagés entre fin
des programmes de cours, préparation à l'examen du Brevet
d'Etudes du Premier Cycle et respect des plannings personnels de travail) et
également de la part du chercheur (période chargée par de
fortes activités au SPIO), nous avons choisi de ne travailler qu'avec un
nombre restreint de 10 élèves. Toutefois, trois (3) d'entre les
sujets n'ont pas rempli, pour des raisons diverses, toutes les conditions
nécessaires à l'analyse des résultats. Nous avons pour ce
faire poursuivi l'aventure avec les 7 autres élèves (dont 3
filles et 4 garçons âgés entre 14 et 22 ans et de 16,71 ans
de moyenne d'âge) répertoriés et fréquentant
régulièrement le service dans le cadre d'un suivi
psychopédagogique. Cette démarche a facilité un suivi
approfondi des élèves et favorisée une explication plus ou
moins approfondie de l'outil à ces derniers.
Tableau 2: effectifs de la population de
l'étude
Sexe
|
Effectifs
|
Filles
|
3
|
Garçons
|
4
|
Total
|
7
|
Source : Enquête de terrain (2019)
64
Le tableau ci-dessus présente la population
concernée par la présente étude. Elle est composée
de sept (7) élèves dont trois (3) filles et quatre (4)
garçons, tous en classe de troisième.
IV.3.1.1. Echantillonnage
Les dix (10) participants retenus au départ ont fait
l'objet d'une sélection particulière. En effet, notre
étude porte sur les élèves en difficulté
d'apprentissage en classe de 3ème. Notre cadre empirique est
un établissement comprenant 10 classes de 3ème. L'une
de ces salles renfermait le plus d'élèves ayant des moyennes en
dessous de 7,5. A ce critère s'est adjoint la question de
l'homogénéité des informations et du style d'enseignement.
On avait à cet effet le souci de sélectionner des individus qui
avaient reçu le même enseignement avec le même enseignant et
par un style d'enseignement identique. Ce qui supposerait que ces individus ont
pu bénéficier de la même qualité d'information. Il
nous a paru raisonnable de retenir cette classe comme base
d'échantillonnage à partir de laquelle nous avons recueilli les
participants.
La technique d'échantillonnage que nous avons retenue
est de type probabiliste et plus spécifiquement il s'est agi d'un
échantillonnage systématique. Ce type d'échantillon
consiste à dresser la liste de tous les éléments de la
population visée et de déterminer le rapport du nombre
.
d'éléments de la population sur la taille de
l'échantillon, soit : k = N
??
Pour notre cas N=34 et n=10.
34
Donc k =
10
k =3,4.
N (34) n'étant pas divisible par n
(10), il est conseillé de prendre une valeur proche de k.
Et la valeur retenue dans notre contexte était 3.
IV.3.2. Matériel
Pour collecter les données, l'étude a
nécessité de mobiliser différents outils en fonction des
niveaux et besoins de la recherche. Nous avons de ce fait eu recours à
un guide d'entretien, au Test d'ISALEM-97, à un questionnaire et
à un schéma simplifié de la carte mentale.
65
IV.3.2.1. Guide d'entretien
En phase d'entretiens exploratoires (au début de notre
recherche), le guide d'entretien semi-directif (annexe 1) nous a permis de nous
faire une idée des pratiques d'aide psychopédagogique ainsi que
les outils qui y sont mobilisés par les Conseillers d'Orientation
Psychologue sur le terrain pour répondre aux difficultés
d'apprentissage auxquelles font face les élèves. Le guide
d'entretien demeure un outil indispensable pour la saisie approfondie des
informations auprès des personnes. Convoqués par Vouha Bissa
(2016), Quivy et Campenhoudt (1995, p.196), le reconnaissent lorsqu'ils
affirment que « correctement mises en valeur, ces processus permettent
au chercheur de retirer de ces entretiens des informations et des
éléments de réflexion très riches et très
nuancés ». Elle s'entend comme un processus de communication
et d'interactions entre des humains.
Le guide d'entretien de notre travail était
composé de trois items. Chacun d'eux disposait d'une question. Ils se
structuraient de la façon suivante :
- Item 1 : les activités menées au quotidien
Cet item avait pour objectif de répondre à la
question : en quoi consistent vos tâches professionnelles au quotidien ?
Il visait à identifier les activités courantes des Conseillers
d'Orientation-Scolaire et Professionnel des différents
établissements que nous avons visités. L'intérêt
sous-jacent était de voir si l'aide psychopédagogique faisait
partie intégrante des activités de ces spécialistes.
- Item 2 : nature des difficultés des
élèves
Cet item tentait de recueillir les données concernant
la question suivante : parlez-moi des problèmes majeurs auxquels sont
confrontés les élèves que vous recevez. Ainsi, le but
principal de cette question consistait à saisir les difficultés
majeures auxquelles faisaient face les élèves que les CO-P
recevaient au sein de leurs services. En d'autres termes, il était
question d'apprécier les problèmes dominants dans les
apprentissages des élèves qui fréquentaient les Services
de Psychologie, d'Information et d'Orientation de chacun des
établissements dans lesquels nous nous sommes rendus.
- Item 3 : pratiques d'aide psychopédagogique
Dans cette section, le but était de comprendre ce que
chacun des CO-P entendait par pratiques d'aide psychopédagogique. De
saisir la différence qu'ils opèrent entre aide ou accompagnement
psychopédagogique. De comprendre le type d'aide ou d'accompagnement
66
mis en place auprès des apprenants. Et enfin, de saisir
la démarche d'aide psychopédagogique propre à chacun
d'eux.
IV.3.2.2. Test d'ISALEM-97 (annexe 3)
Ensuite, il nous a paru nécessaire de découvrir
quels étaient les styles d'apprentissage dominants des
élèves avec qui nous avons travaillé, car comme nous
l'avons souligné dans les lignes précédentes, l'outil que
nous expérimentons ne s'applique pas à tout type d'individus
(Regnard, 2010). Ces styles nous ont renseignés sur les manières
préférées des élèves de perception et de
traitement de l'information. Pour ce faire, nous avons eu recours au test
d'ISALEM-97 (Inventaire des Styles d'Apprentissage du Laboratoire
d'Enseignement Multimédia), test mis au point par le Laboratoire
d'Enseignement Multimédia (LEM) de l'université de Liège
et inspiré des travaux de Kolb en 1984 sur sa théorie de
l'apprentissage expérientiel (Mbengone Ekouma, 2018). Cette
théorie soutient que chaque personne a des aptitudes différentes
et privilégie certaines facultés par rapport à d'autres.
Par exemple, certaines personnes vont accorder plus d'importance à
l'analyse et à la réflexion, alors que d'autres vont
privilégier l'action et préférer tester différentes
solutions. Ainsi, il existerait plusieurs profils d'apprentissage. À
partir du cadre formé par les 2 axes du cycle d'apprentissage
expérientiel (concret - abstrait / proactif - analytique), il est
possible de tracer quatre (4) styles d'apprentissage distincts (tableau 1, page
21) : l'adaptateur, le divergent, l'assimilateur et le convergent.
Le test nécessite juste d'un crayon ou stylo.
L'identification du répondant comprenant l'âge de ce dernier est
nécessaire. Le test d'environ 20 minutes est composé de 12 items
de 4 questions chacun que le répondant est invité à
renseigner dans leur totalité et spontanément. Le mode de
réponse consiste à :
- Mettre un chiffre dans les 4 cases (de 1à 4) ; -
Utiliser chaque fois un chiffre différent ; - Utiliser les quatre
chiffres.
Chaque chiffre comporte une signification :
- 1 correspond à « Tout à fait moi » ;
- 2 correspond à « Souvent moi » ;
- 3 correspond à « Parfois moi » ;
- 4 correspond à « Rarement moi ».
67
Le dépouillement consiste à renseigner toutes les
questions. Il se fait de la façon ci-
après :
? 1 transcrire les réponses dans la grille de
décodage ;
? Calculer les valeurs Ab, R, Ac et I ;
? Effectuer selon l'âge du répondant les deux
soustractions I-Ab et Ac-R ;
? Reporter les deux valeurs, ainsi obtenues, sur les axes (figure
ci-dessous)
correspondants ci-dessous.
Figure 2: les axes de lecture des styles
d'apprentissage
Source : Monfort (2009)
A partir de la figure précédente, la lecture du
descriptif du style d'apprentissage préférentiel correspondant au
répondant peut maintenant se faire.
IV.3.2.3. Questionnaire
Le questionnaire est outil largement exploité dans la
recherche. Un questionnaire d'enquête est un outil méthodologique
composé d'un ensemble de questions spécifiques posées
à l'endroit d'un individu (interviewé ou répondant) dans
le but de répondre à un objectif. Il répond à la
nécessité de construire, à partir d'un ensemble de
réponses, des indicateurs préalablement définis en
fonction de la méthodologie de recherche (Lexique de sociologie, 2007,
p.237). Il peut se faire oralement ou par écrit, comporter des
tâches spécifiques (comparer, évaluer, ordonner ou classer)
et disposer de plusieurs formes de questions (ouvertes ou fermées)
(Dictionnaire de psychologie, 2004, p.597).
68
Celui que nous avons conçu (annexe 2) avait pour
objectif d'identifier les élèves, de se renseigner sur leurs
techniques d'études habituelles et de recueillir les impressions des
sujets à l'issu de leur expérience avec la carte mentale au cours
de leurs apprentissages. Vingt (20) questions composent ce questionnaire.
Ses grandes lignes portent sur trois parties liées
à :
- l'identification du répondant
disposait de six (6) questions s'intéressant :
1. au sexe ;
2. à l'âge ;
3. au niveau d'études ;
4. à la moyenne du premier trimestre ;
5. à celle du deuxième trimestre ;
6. et au statut ;
- les méthodes de révision dont
les questions portaient sur
7. la méthode d'étude
préférée ;
8. une autre porte sur le choix entre plusieurs
méthodes déjà ou souvent utilisées (avec plusieurs
possibilités de réponse) ;
9. et enfin une dernière rattachée à la
précédente (« Si autre, précisez ») ;
- les impressions des élèves sur la
méthode de la carte mentale :
10. une première question tente de savoir si «
oui » ou « non » l'élève avait entendu parler de
la carte mentale auparavant ;
11. une deuxième question est liée à
l'impression du répondant d'avoir compris le principe de construction de
la carte ;
12. une autre s'intéresse à ce en quoi consiste
la carte mentale d'après les répondants ;
13. une quatrième cherche à comprendre entre
plusieurs propositions offertes aux répondants l'importance de la carte
mentale à l'école ;
14. cette question est liée à la
précédente (« Si Autres, précisez ») ;
15. la question numéro 15 tente de saisir sur une
échelle quel est le niveau d'importance de la carte mentale
d'après les élèves (« sans importance, peu important,
assez important, très important) ;
16.
69
cette question vise à comprendre si d'après les
sujets ils pensent avoir appris quelque chose de nouveau grâce à
l'outil ;
17. celle-ci portait sur l'interrogation suivante : la carte
mentale est-elle une méthode « facile » ou « complexe
» ?
18. cette interrogation vise à comprendre si les
nouveaux utilisateurs trouvent des inconvénients à la
méthode ;
19. cette question essaie d'apprécier si les
élèves se sentaient oui ou non impliqués et motivés
pendant la réalisation de leurs cartes ;
20. une question de fin cherchait à savoir si elle
permettrait le travail en équipe selon les répondants.
IV.3.2.4. Carte mentale
Différents exemples de cartes mentales ont
été distribués aux élèves afin qu'ils
s'approprient l'outil et surtout qu'ils maîtrisent le processus de leur
réalisation. Ces modèles de cartes se rapportaient à la
présentation de la carte mentale (annexe 4), la présentation des
fonctions du verbe (annexe 5) et la végétation du Gabon (annexe
6).
De plus, notre expérimentation a
nécessité des feuilles blanches de format A4, des crayons et
différents supports de cours vus en classe à partir desquels les
élèves ont réalisé des cartes mentales. Ces cartes
ont porté sur les cours suivants :
- la révolution industrielle :
Ce cours présente de façon globale les facteurs,
les manifestations et les conséquences de la révolution
industrielle.
- la transmission de l'information génétique :
Ce cours vise à décrire les mécanismes et
processus en jeu permettant la conservation de l'information
génétique au cours des divisions cellulaires.
- les conducteurs ohmiques (annexe 7):
Ceci est un cours de sciences physiques. Ses objectifs portent
sur la connaissance des résistors électriques ; les deux
façons de mesurer la valeur d'un résistor ; le traçage et
l'exploitation de la caractéristique d'un dipôle et, enfin, la
connaissance de la loi d'Ohm.
Enfin, une consigne était nécessaire pour
expliquer aux sujets la tâche qui leur était demandée.
Celle-ci était à la fois donnée par voie orale et
écrite au tableau. Cette tâche portait sur la réalisation
d'une carte mentale sur un cours précis.
IV.3.3. Procédure
L'étude a débuté avec le recueil des
observations faites par les Conseillers d'Orientation Psychologues sur les cas
des élèves de notre population à l'issu de leur
réception au service. L'intervention s'est ensuite étendue sur
cinq (5) jours et donc s'est décomposée en cinq (5)
séances de deux (2) heures maximum. Les sujets ont été mis
dans les mêmes conditions environnementales de réalisation. Au
début de chaque séance, des feuilles vierges de format A4
étaient distribuées aux sujets. Pour la réalisation des
cartes les élèves ont utilisé des stylos à bille
pour certains et des crayons pour d'autres.
Séance 1 : séance de
découverte
Lors de la première séance, il s'est agi de nous
présenter brièvement ainsi que de présenter nos missions.
Mais essentiellement cette phase visait à présenter
l'intérêt de ce que nous faisons ; de leur faire découvrir
la carte mentale (rappel historique, buts, intérêt) et de leur
montrer les premières modalités de construction. L'occasion nous
a été donnée de leur présenter sur support papier
ce qu'on appelle carte mentale et de réaliser une carte mentale de la
carte mentale (voir annexe 4) au tableau afin qu'ils puissent avoir une image
mentale de ce dont il est question.
Séance 2 : première acquisition du
principe de construction
Un jour plus tard, au cours de la deuxième
séance nous avons voulu évaluer si le principe de construction de
base de la carte mentale était compris par les sujets après
qu'ils aient fait un rappel oral de ce qu'ils avaient compris de la
séance précédente. C'était une mise en pratique
pour apprécier leur niveau d'acquisition. Pour cela, nous leur avons
proposé de réaliser une carte mentale d'un cours sur lequel ils
désiraient travailler. Ainsi, ont-ils conçu une carte mentale sur
la transmission de l'information génétique (annexe 8). Chacun
était invité à présenter et expliquer sa production
ainsi qu'à donner des détails sur le choix des
éléments représentés.
70
Séance 3 : première
évaluation
71
L'objectif de la troisième séance-qui a eu lieu
au lendemain de la deuxième séance-était de faire un
état des connaissances des sujets. Cette séance a consisté
à faire un brainstorming oral sur les conducteurs ohmiques. Après
leur avoir demandé de noter les idées sur une feuille, les sujets
ont été invités à réaliser une carte mentale
sur ce cours (voir un exemple en annexe
9). Le choix de ce cours était basé sur les
échanges préalables avec les élèves sur les
matières dans lesquelles ils éprouvaient le plus de
difficulté. Au cours de cette séance, comme d'habitude nous
circulions dans la classe pour apprécier les difficultés de
réalisation du schéma. Pour ceux qui présentaient quelques
lacunes, nous tentions du moins à leur donner quelques orientations.
Cette évaluation nous a servi d'évaluation diagnostic afin
d'apprécier le niveau de connaissance des élèves sur les
conducteurs ohmiques.
Séance 4 : approfondissement sur
l'acquisition du principe de construction
La quatrième séance a eu lieu le jour
d'après et a consisté à nous assurer que l'acquisition du
principe de construction est effective par rapport aux séances
antérieures. Et nous avons tenu à montrer aux sujets qu'ils
pouvaient réaliser la carte mentale dans différentes disciplines.
On rappelait toutes les fois aux sujets que la tâche était
personnelle mais qu'il était toutefois possible de concevoir la carte en
groupe. Ainsi, après avoir réitéré le principe de
la séance, il leur a été demandé de réaliser
une carte mentale sur la révolution industrielle (annexe
10). Le choix de ce cours reposait sur les résultats
des échanges avec eux. A la fin de cette séance, une passation du
test des styles d'apprentissage a été faite et comme à
toutes les autres, nous avons ramassé les productions des sujets.
Séance 5 : Réévaluation
Enfin, la cinquième séance était
l'ultime. Après un bref rappel de tout ce qui a été vu et
fait au cours des séances précédentes, les
élèves ont été invités à
réaliser de nouveau une carte mentale sur les conducteurs ohmiques
(exemple en annexe 11). Cette séance a consisté à
évaluer si l'outil pédagogique qui est au coeur de notre
étude contribuera à l'enrichissement des connaissances des sujets
sur le cours. Néanmoins, nous avons relevé que beaucoup de
difficultés persistaient encore chez les sujets quant à la
réalisation de l'outil. Ce qui pourrait s'expliquer par un manque de
temps en ce qui concerne l'appropriation de la méthode, car cette
dernière requière beaucoup d'exercices. La séance a
été clôturée par la passation d'un questionnaire.
On a vu tout au long de cette section, que notre recherche a
eu pour cadre le collège Raymond Boukat de Mindoubé. On a
également précisé qu'elle était de type
exploratoire. Ensuite, mention a été faite sur la méthode.
En effet, notre étude a porté sur 7 élèves de
3ème en
72
difficulté d'apprentissage et reçus au service
de psychologie. On a eu l'occasion de passer en revue le matériel
utilisé. En outre, ce chapitre a été l'occasion de
présenter la procédure qui s'est subdivisée en cinq
séances. On peut dès lors passer à la présentation
et à l'analyse des résultats. C'est le contenu de la prochaine
section.
73
CHAPITRE V : HYPOTHESES, TRAITEMENT DES DONNEES,
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Le présent chapitre va au-delà de toutes les
considérations théoriques pour présenter les
données fournies par les différentes cartes mentales des
élèves et ainsi que par le questionnaire qui leur a
été soumis afin de vérifier nos hypothèses.
L'analyse et l'interprétation suivront enfin. Mais avant toute chose
nous rappellerons les hypothèses de ce travail.
V.1. Hypothèses
Nous avons retenu à l'issu de notre recherche une
hypothèse générale et trois hypothèses
spécifiques. Elles sont formulées de la façon suivante
:
- Hypothèse générale :
l'aide psychopédagogique apportée aux
élèves en difficulté d'apprentissage scolaire est fonction
des outils mobilisés par le COSP ;
- Hypothèse spécifique 1 :
l'utilisation de la carte mentale par les élèves en
difficulté d'apprentissage favorise leur capacité à
rappeler les informations du cours ;
- Hypothèse spécifique 2 :
l'utilisation de la carte mentale chez les élèves en
difficulté d'apprentissage favorise la hiérarchisation des
idées du cours ;
- Hypothèse spécifique 3 :
L'usage de la Carte Mentale chez un élève en
difficulté d'apprentissage dépend de son style
d'apprentissage.
V.1.1. Variables
A partir des hypothèses émises ci-dessus, nous
identifions deux variables dont « le type d'outils » fait office de
variable indépendante (VI) et « le type d'aide
psychopédagogique » constitue la variable dépendante
(VD).
La variable indépendante « le type d'outils »
fait référence à la capacité du CO-P à faire
usage de supports pouvant l'aider à prendre en charge efficacement les
élèves en difficulté d'apprentissage scolaire. Cette
variable est nominale et dispose de deux modalités : la Carte Mentale et
le questionnaire des styles d'apprentissage.
La CM (Carte Mentale) est la première modalité
de la VI car de cette variable va dépendre le rappel donc la
rétention et la hiérarchisation des informations contenues dans
un cours par les élèves de troisième en difficulté
d'apprentissage scolaire.
74
La deuxième modalité de la VI est le « le
style d'apprentissage ». Cette variable va permettre d'utiliser un
questionnaire des styles d'apprentissage préférentiels des
élèves.
Carte mentale
VI : Type d'outils
Styles d'apprentissage
La Variable Dépendante (VD) quant à elle est le
type d'aide psychopédagogique. C'est une variable nominale à deux
modalités qui sont : l'aide au rappel des informations et l'aide
à la hiérarchisation des informations du cours. Ces
modalités se présentent comme ci-dessous :
VD : type d'aide psychopédagogique
|
|
Aide au rappel des
informations
Aide à la hiérarchisation des
informations
|
V.2. Traitement des données
Afin de traiter au mieux les données des cartes
élaborées par les sujets, nous nous sommes inspirés de
l'étude menée par Longeon (2010) qui consistait à voir si
des étudiants pouvaient être évalués à partir
de la construction d'une carte mentale. Nous avons à cet effet retenu
quelques-uns des critères utilisés par ce dernier afin de les
adapter à notre étude. Notons que c'est Novak et Gowin (1984) qui
ont proposé un modèle pour évaluer de façon plus
formelle la valeur d'un réseau de concepts (Lamy, 1999) et nombre
d'auteurs s'en inspirent quoiqu'il en existe bien d'autres. Les critères
de ce modèle sont présentés dans le tableau
ci-après :
Tableau 3: Matrice des critères
présentée par Longeon (2010) et inspirée du modèle
de Novak et Gowin (1984)
Critères
d'évaluation
|
Cr
|
Ca1...n+1
|
75
Mots clés
|
|
|
Niveau de hiérarchisation
|
|
|
Liens
|
|
|
Liens croisés
|
|
|
Source : Longeon (2010)
Le modèle à partir duquel est
élaboré ce tableau est basé sur la présence de
concepts clés, la hiérarchisation du réseau, les
propositions et les liaisons croisées ainsi que la nature de
l'organisation spatiale.
Pour étudier le lien existant entre
l'amélioration des apprentissages des élèves et le type
d'outils disposés par le CO-P nous avons adopté un système
de notation dit de convergence (Ruiz-Primo, Schultz, Li &
Shavelson, 2001, in Morin, 2018) qui consiste en une comparaison des cartes des
apprenants avec une carte de référence. Pour ce faire, une carte
de référence (notée Cr) est
comparée aux cartes produites par les élèves
(notées Ca) grâce à une matrice de
critères qualitatifs et quantitatifs bien définie. La carte de
référence utilisée ici a été
élaborée avec l'aide d'un enseignant de sciences physiques
(annexe 12). Les critères portent à la fois sur les mots
clés présents et leur organisation hiérarchique. Nous
avons ainsi retenu les critères intitulés « qualité
de la proposition », qui fait référence à l'existence
des concepts clés ainsi qu'à leurs liens et « qualité
de l'organisation des données », qui fait référence
à la hiérarchisation des idées. Le choix de ces
critères est fonction des hypothèses que nous avons
formulées ci-dessus. Les autres critères auraient pu nous
intéresser mais certaines conditions et circonstances que nous verrons
dans les limites de notre étude n'ont pas favorisé leur
intérêt.
Nous tenons toutefois à préciser que l'analyse
comparative des données des cartes des apprenants et de la carte de
référence a été suivie par celle des styles
d'apprentissage de ces derniers. Enfin, les données issues du
questionnaire ont été traitées à l'aide du logiciel
Sphinx Plus2.
V.3. Présentation des résultats
Cette section s'attachera à présenter les
différents résultats qui tendent à vérifier les
hypothèses de l'étude.
V.3.1. Résultats des cartes mentales concernant le
rappel des mots clés
76
Afin de vérifier la première hypothèse de
travail qui affirme que « l'utilisation de la
carte mentale par les élèves en
difficulté d'apprentissage favorise leur capacité à
rappeler les informations du cours3 » nous avons obtenu les
résultats rassemblés dans le tableau suivant.
Tableau 4: Résultats des premières
et deuxièmes cartes mentales sur le rappel des mots clés
Nombre de mots contenus sur la Carte Mentale de
référence
Cr
|
Cartes
Réalisations
|
Ca1
|
Ca2
|
Ca3
|
Ca4
|
Ca5
|
Ca6
|
Ca7
|
Moyenne
|
6
|
Réalisation1 Nombre de mots clés
|
3
|
2
|
2
|
2
|
1
|
1
|
2
|
1,85
|
Réalisation 2
Nombre de mots clés
|
4
|
4
|
3
|
3
|
3
|
4
|
4
|
3,42
|
Source : enquête de terrain (2019).
La carte de référence que nous avons
élaborée contient six (6) points ou mots clés. Le tableau
ci-dessus indique que sur 7 élèves lors de la première
réalisation :
- 4 élèves ont fait apparaître sur leurs
schémas (Ca2, Ca3, Ca4 et Ca7) 2 concepts clés de la carte de
référence ;
- 1 (Ca1) élève a retenu 3 concepts clés
;
- 2 (Ca5, Ca6) élèves ont retenu 1 seul concept
clé.
Les sujets ont obtenu dans l'ensemble une moyenne de 1,85 mots
clés.
En outre, le tableau ci-dessus montre également que
comparativement au nombre de
mots clés contenus sur la Carte de Référence
(Cr) les élèves ont obtenu à la deuxième
réalisation les résultats suivants :
- 3 cartes sur 7 (Ca3, Ca4 et Ca6) font figurer 3 mots
clés attendus
- 4 autres cartes (Ca1, Ca2, Ca5, Ca7) disposent de 3 mots
clés.
Les sujets ont obtenu dans l'ensemble une moyenne de 3,42 mots
clés au regard de ceux contenus sur la carte de référence.
Ce qui est supérieur aux résultats des premières
cartes.
V.3.1.1. Représentation graphique des
première et deuxième évaluations sur le rappel des mots
clés
3 Nous rappelons qu'il s'agit d'un cours de sciences
physiques portant sur les conducteurs ohmiques.
77
Le graphique ci-après présente les
résultats comparatifs des deux cartes aux différentes
évaluations.
Figure 3: graphique des résultats des
cartes mentales 1 et 2 concernant le rappel des concepts clés
Nombre de concepts rappelés
4
0
5
3
2
1
Ca1 Ca2 Ca3 Ca 4 Ca5 Sujet 6 Ca7
Cartes
Evaluation
1
Evaluation Crt 2
2
Source : enquête de terrain (2019)
Ce graphique présente les différences de
résultats entre les cartes élaborées par les
élèves en phase 1 et 2. Dans l'ensemble on peut se rendre compte
que les deuxièmes cartes des élèves ont des
résultats plus élevés que les premières. Les
élèves ont semble-t-il mieux restituer leurs concepts clés
à la deuxième qu'à la première
évaluation.
V.3.2. Résultats des cartes mentales concernant
l'organisation hiérarchique des informations du cours
Cette section vise à vérifier notre
deuxième hypothèse spécifique selon laquelle «
l'usage de la carte mentale chez les élèves en difficulté
d'apprentissage favorise la hiérarchisation des idées d'un cours
». Les résultats obtenus figurent dans le tableau suivant :
78
Tableau 5 : Résultats des
premières et deuxièmes cartes mentales sur l'organisation
hiérarchique des connaissances sur le cours
Source : enquête de terrain (2019).
|
Cr
|
Cartes
Réalisations
|
Ca1
|
Ca2
|
Ca3
|
Ca4
|
Ca5
|
Ca6
|
Ca7
|
Niveau de hiérarchisation
|
2
|
Réalisation 1
|
0
|
0
|
2
|
2
|
9
|
1
|
2
|
Réalisation 2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
1
|
2
|
Le tableau précédent montre que lors de la
première réalisation :
- 3 cartes (Ca3, Ca4 et Ca 7) ont un nombre de niveau de
hiérarchisation totalement similaire à la carte de
référence (Cr) qui dispose de 2 niveaux ;
- La carte Ca6 est l'unique qui a été conçue
avec un seul niveau de hiérarchisation ;
- 2 cartes (Ca1, Ca2) ont enregistré 0 niveau compte tenu
de l'invalidité des liens entre les concepts clés
- Enfin, la carte 5 dispose de 9 niveaux. Ce qui pourrait
expliquer que le sujet ait mal compris le principe de construction ou la
consigne donnée.
Cependant, à la deuxième réalisation, les
résultats du tableau précédent indiquent que :
- 6 élèves (Ca1, Ca2, Ca3, Ca4, Ca5 et Ca7) ont
hiérarchisé leurs cartes de façon identique (2 niveaux)
à celle de la carte de référence ;
- 1 seule carte Ca6 a structuré sa carte sur un seul
niveau hiérarchique.
V.3.2.1. Représentation graphique des cartes
mentales de la première et de la deuxième évaluation sur
l'organisation hiérarchique des informations du cours
Le graphique suivant présente les résultats
comparés des premières et deuxièmes cartes mentales sur la
hiérarchisation des informations du cours.
Figure 4: graphique des résultats des
cartes 1 et 2 concernant les niveaux de hiérarchisation
|
10 8 6 4 2 0
|
|
Niveaux hiérarchiques
|
|
Ca1 Ca2 Ca3 Ca4 Ca5 Ca6 Ca7
Cartes
Evaluation
1
Evaluation Cartes 2
2
79
Source : enquête de terrain (2019).
Cet histogramme montre que dans l'ensemble les
élèves ont structuré leurs idées de la façon
la plus similaire à la carte de référence. Toutefois on
peut s'apercevoir que la carte Ca5 a la bande la plus haute. Ceci n'explique
pas vraiment que le sujet ait mieux structuré ses idées. Il a
plutôt agencé les idées sous une structuration plus ou
moins « illogique ». Les liens entre les idées
n'étaient pas valides. Ca1 et Ca2 ayant réalisé des cartes
sans structuration précise ont obtenu des scores de 0 ; ce qui explique
que leurs bandes de la première carte ne soit pas visibles (puisqu'elles
sont au niveau zéro).
V.3.3. Résultats des cartes en fonction des styles
d'apprentissage des élèves
Cette section a pour but de présenter les
résultats issus du croisement entre les réalisations des
élèves et leurs différents styles d'apprentissage. En
effet, elle vise à vérifier notre troisième
hypothèse de travail qui affirme que « l'usage de
la carte mentale chez un élève en difficulté
d'apprentissage dépend de son style d'apprentissage.
V.3.3.1. Résultats des différentes
cartes au rappel des informations du cours en fonction des styles
d'apprentissage des élèves
Le tableau suivant présente les résultats des
différentes cartes au rappel des informations du cours en tenant compte
des styles d'apprentissage des élèves. Les moyennes de mots
clés obtenus lors des deux réalisations des cartes mentales
seront mises en rapport avec chacun des styles d'apprentissage.
80
Tableau 6: Résultats des cartes au rappel
des informations en fonction des styles d'apprentissage des
élèves
Styles
d'apprentissage
|
Effectifs
|
Fréquence
|
Moyenne 1 au rappel des informations
|
Moyenne 2 au rappel des informations
|
Différences entre les moyennes
|
Style méthodique pragmatique
|
1
|
14,29
|
1,66
|
3
|
1,34
|
Style intuitif pragmatique
|
3
|
42,85
|
1
|
2
|
1
|
Style méthodique réflexif
|
2
|
28,57
|
3
|
2
|
-1
|
Style intuitif réflexif
|
1
|
14,29
|
3
|
1
|
-2
|
Total
|
7
|
100
|
|
Source : enquête de terrain (2019)
Le tableau précédent montre qu'à la
moyenne 1 ce sont les styles intuitif réflexif et méthodique
réflexif qui présentent les meilleurs résultats (soit 3 de
moyenne partout). Cependant, aux deuxièmes cartes mentales c'est le
style méthodique pragmatique qui obtient les meilleurs résultats
(soit 3 de moyenne), suivis du style intuitif pragmatique et le style
méthodique réflexif (soit une moyenne égale de 2 items
clés). Et lorsqu'on opère des différences entre les
moyennes en fonction de chaque style, ce sont les élèves
possédant le style méthodique pragmatique qui réalisent de
meilleures performances. Les performances les plus faibles reviennent dans un
premier temps (moyenne de 1 aux cartes 1) aux intuitifs réflexifs et
dans un deuxième ordre, avec une moyenne de 1 aux cartes 2, aux
intuitifs pragmatiques.
V.3.3.1.1. Représentation graphique des
résultats des différentes cartes au rappel des informations du
cours en fonction des styles d'apprentissage des
élèves
Nous présenterons dans le graphique suivant les
données du tableau ci-dessus portant
sur les résultats des cartes mentales au rappel des
informations en fonction des styles d'apprentissage des
élèves.
Figure 5: graphique des moyennes des cartes
mentales au rappel de l'information en fonction des styles d'apprentissage
Moyenne 1 au rappel des informations Moyenne 2 au rappel des
informations
|
3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0
|
|
Moyennes
|
|
Style intuitif Style intuitif Style Style
réflexif pragmatique méthodique
méthodique
pragmatique réflexif
Styles d'apprentissage
81
Source : enquête de terrain (2019).
D'après la figure ci-dessus on peut apprécier
visuellement les données du tableau 6 (page 53). En effet, aux
premières cartes lors du rappel de l'information les styles dominants
sont l'intuitif réflexif et le méthodique réflexif. De
même sur les deuxièmes réalisations, le style
prédominant est le style méthodique pragmatique. Les styles
intuitif pragmatiques et intuitif réflexif sont respectivement les
bandes les plus basses aux deux différentes évaluations. Les
lignes qui suivent présenteront le tableau sur la manière dont
les sujets ont organisé les informations et ceci en prenant en compte
leurs différents styles d'apprentissage.
V.3.3.2. Résultats des cartes mentales à
l'organisation hiérarchique des informations en fonction des styles
d'apprentissage des élèves
Le tableau suivant présente la manière dont les
sujets ont organisé les informations et ceci en prenant en compte leurs
différents styles d'apprentissage.
Tableau 7: Résultats des cartes à
l'organisation hiérarchique des connaissances en fonction des styles
d'apprentissage des élèves
82
Styles
d'apprentissage
|
Effectifs
|
Fréquence
|
Moyenne 1
à l'organisation hiérarchique
des informations
|
Moyenne 2
à l'organisation hiérarchique
des informations
|
Différences entre des moyennes
|
Style intuitif pragmatique
|
3
|
42,85
|
1,33
|
2
|
0,67
|
Style intuitif réflexif
|
1
|
14,29
|
1
|
1
|
0
|
Style méthodique pragmatique
|
1
|
14,29
|
2
|
2
|
0
|
Style méthodique réflexif
|
2
|
28,57
|
4,5
|
2
|
-2,5
|
Total
|
7
|
100
|
|
Source : enquête de terrain (2019)
Le tableau précédent montre qu'à la
moyenne 1 le style méthodique pragmatique présente le meilleur
résultat avec 2 de moyenne tandis que la moyenne la plus basse est
obtenue par le style intuitif réflexif (pour une moyenne de 1). Les
élèves appartenant au style méthodique réflexif ont
une moyenne au-dessus des autres en raison des niveaux que l'un des
élèves a ajoutés sur sa carte malgré la
qualité des liens entre les concepts sur sa carte mentale. Cependant,
aux deuxièmes cartes mentales trois styles obtiennent la plus forte
moyenne qui est de deux (2). Ce sont en effet les styles suivants : intuitif
pragmatique, méthodique pragmatique et méthodique
réflexif. Le style intuitif réflexif réalise une
performance d'un (1) de moyenne.
Aux différences entre les moyennes en fonction de
chaque style, ce sont les élèves possédant le style
intuitif pragmatique qui réalisent de meilleures performances. Dans la
même rubrique, les performances les plus faibles reviennent aux
méthodiques réflexifs. Nous exposerons dans le graphique suivant
les données de ce tableau.
V.3.3.2.1. Représentation graphique des
résultats des cartes mentales à l'organisation
hiérarchique des informations en fonction des styles d'apprentissage des
élèves
Dans la figure ci-après nous apprécierons
visuellement les résultats des cartes mentales élèves en
fonction de leurs styles d'apprentissage.
Figure 6: graphique des moyennes des cartes
mentales à la hiérarchisation de l'information en fonction des
styles d'apprentissage
83
|
5 4 3 2 1 0
|
|
|
|
Moyennes
|
|
Moyenne 1 à l'organisation hiérarchique des
informations
Moyenne 2 à l'organisation hiérarchique des
informations
|
Style intuitif Style intuitif Style Style
réflexif pragmatique méthodique
méthodique
pragmatique réflexif
Styles d'apprentissage
Source : le chercheur
D'après la figure ci-dessus on peut procéder
à une analyse visuelle des données du précédent
tableau (tableau 7, page 55). En effet, concernant l'organisation
hiérarchique de l'information aux premières cartes, le style
dominant est le méthodique pragmatique. De même sur les
deuxièmes réalisations, parmi les bandes prédominantes le
style méthodique pragmatique y figure avec les styles intuitif
pragmatique et méthodique réflexif.
V.3.4. Résultats du questionnaire
Ce questionnaire porte nécessairement sur les
impressions des élèves sur la méthode de la carte mentale
et son impact sur leurs apprentissages. Son objectif est d'apporter des
informations complémentaires aux cartes des élèves et de
saisir ce qu'ils pensent à l'issu de leur expérimentation avec la
carte mentale.
V.3.4.1. Résultats sur les impressions des
élèves après utilisation sur la carte mentale
Le tableau ci-après présentera les
résultats issus de la question : « avez-vous déjà
entendu parler de la carte mentale ? »
Tableau 8: Connaissance antérieure de la
carte mentale par les élèves
Connaissance antérieure de la carte
mentale
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Oui
|
2
|
28,6
|
Non
|
5
|
71,4
|
84
TOTAL
Source : enquête de terrain (2019).
Il ressort du tableau précédent que la
majorité des répondants (soit 71,4%) n'avait jamais entendu
parler de la carte mentale. Toutefois deux (2) interviewés sur sept (7)
disent avoir déjà entendu parler de cet outil.
Dans le tableau ci-après, il est question
d'apprécier les résultats à la question : « quelle
peut-être l'importance de la carte mentale à l'école ?
»
Tableau 9: Utilité de la carte mentale
selon les élèves
Utilité de la carte mentale
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Réviser
|
1
|
14,28
|
Prendre des notes
|
0
|
0,0
|
Préparer un exposé
|
0
|
0,0
|
Résumer un cours
|
3
|
42,86
|
Mémoriser
|
2
|
28,58
|
Aucune réponse
|
1
|
14,28
|
TOTAL
|
7
|
100
|
Source : enquête de terrain (2019)
Le tableau ci-dessus nous indique que trois (3)
élèves sur sept (7) estiment que la carte mentale est utile pour
résumer un cours et donc présenter de façon succincte les
informations contenues dans une leçon. De plus, deux (2)
élèves sur sept (7) trouvent la carte mentale utile pour la
mémorisation. Tandis qu'un (1) sur sept (7) la trouve mieux pour
réviser, un (1) autre ne s'étant pas prononcé.
Le tableau suivant présente les résultats de la
question : « avez-vous appris quelque chose de nouveau depuis que vous
l'avez découverte ? »
Tableau 10: Impact de la carte mentale sur les
apprentissages des élèves
Impact sur les apprentissages
|
Nombre de réponses
|
Pourcentage
|
Oui
|
5
|
71,4
|
Non
|
1
|
14,3
|
Sans réponse
|
1
|
14,3
|
TOTAL
|
7
|
100
|
Source : enquête de terrain
85
Le tableau précédent montre que plus de la
moitié des élèves (soit 71,4%) estiment avoir acquis de
nouvelles connaissances depuis qu'ils font usage de la carte heuristique. Un
(1) élève a répondu à la négative et un (1)
autre ne s'est pas prononcé.
V.4. Analyse des résultats
Cette section est consacrée à l'analyse des
résultats présentés ci-dessus. On analysera
progressivement les résultats des cartes mentales d'abord. Ensuite les
résultats qui croisent ceux des cartes mentales et les styles
d'apprentissage seront analysés ainsi que les résultats du
questionnaire en dernier ressort.
V.4.1. Analyse des résultats des cartes
mentales
Les résultats contenus dans le tableau 4 (page 50)
concernant le rappel des mots clés sur les cartes mentales des
élèves sont de deux ordres.
Dans un premier temps quand on compare les cartes entre elles
on observe que six (6) sujets sur (7) ont des résultats en
légère hausse. En effet, les sujets deux (2), cinq (5) et sept
(7) ont une progression de deux mots clés entre les deux cartes. Le
sujet six (6), lui, fait apparaître une différence de trois termes
clés entre ses deux réalisations. Les sujets trois (3) et quatre
(4) ont, pour leur part, une différence d'un concept clé entre
leurs différentes productions. Seul le sujet un (1) quant à lui
n'a pas produit de différence entre ses deux cartes. Dans ses deux
cartes, il y a fait apparaître trois mots clés. L'analyse des
moyennes des mots clés (tableau 4) de cette étude montre qu'il
existe une différence entre les premières et les deuxièmes
cartes élaborées par les élèves. En effet, la
moyenne des mots clés des premières cartes mentales (1,85) est
inférieure à celle des secondes (3,42). Ces résultats
tendent à montrer que plus les élèves font usage de la
carte mentale mieux sera le rappel des informations d'un cours.
Dans un deuxième temps, lorsqu'on compare les
réalisations des apprenants avec la carte de référence,
les résultats montrent qu'aucun des élèves n'a pu
renseigner l'ensemble des concepts issus de la carte de
référence. Dans les premières réalisations seule la
carte du sujet un (1) dispose de 50% des mots clés présents dans
la carte de référence. Dans les secondes réalisations,
66,66% des concepts de la carte de référence ont
été renseignés dans les productions de 3
élèves (Ca2, Ca6 et Ca7). Aussi,
l'analyse des moyennes des mots clés du tableau 4 comparée aux
données de la carte de référence montre qu'il existe une
différence entre celle-ci et les cartes élaborées par les
élèves. En effet, la moyenne des mots clés des
premières cartes mentales (1,85) est inférieure à la
moyenne des concepts de la carte de référence (soit 3
86
mots clés sur 6) ; la moyenne des mots clés des
deuxièmes réalisations correspond à celle de la carte de
référence (soit 3,42). Egalement on observe que plus la carte
mentale a été utilisée mieux le rappel des informations
s'est fait.
En définitive, si les résultats pris
individuellement entre les deux réalisations montrent une progression,
ceux issus de la comparaison avec la carte de référence montrent
que les enfants ont éprouvé des difficultés à
reproduire la totalité des concepts clés attendus. Car aucun n'a
pu représenter l'ensemble des termes essentiels attendus du cours. Notre
hypothèse opérationnelle selon laquelle la carte mentale favorise
le rappel des informations mémorisées dans un cours semble
être en partie vérifiée au regard des progressions moyennes
enregistrées entre les deux cartes d'une part et entre les cartes et la
carte de référence d'autre part. En effet, plus les
élèves ont utilisé les cartes mentales mieux a
été le rappel des informations.
L'analyse des résultats qui ont pour objectif de
vérifier notre deuxième hypothèse opérationnelle
qui soutient que « la carte mentale favorise la hiérarchisation des
informations par les apprenants » montre qu'il existe une
différence entre la manière dont les sujets ont structuré
leurs premières et leurs deuxièmes cartes (tableau 5, page 52).
En effet, les niveaux hiérarchiques existant sur la carte mentale de
référence sont similaires à ceux des secondes cartes
mentales. En conclusion, plus les élèves ont utilisé la
carte mieux ils ont organisé les informations du cours. Notre
hypothèse est alors confirmée.
V.4.2. Analyse des résultats des cartes mentales
en fonction des styles d'apprentissage
Il était de toute évidence important de mettre
en relation les styles d'apprentissage avec les résultats des
élèves afin de vérifier si l'hypothèse selon
laquelle « l'usage de la carte mentale par les élèves est
fonction du style d'apprentissage de l'élève » est
validée ou non. En effet, les résultats montrent que selon la
modalité « rappel des informations », aux différentes
moyennes dominent différents styles. Nous avons alors une domination du
style méthodique réflexif et du style intuitif réflexif
aux premières cartes tandis qu'aux deuxièmes cartes c'est le
style méthodique pragmatique qui obtient le meilleur score. Il n'existe
donc pas de constance d'un style d'apprentissage donné quant à la
capacité des élèves à rappeler les informations aux
deux évaluations. Toutefois, en considérant les
différences entre les deux moyennes des différents styles
d'apprentissage c'est le style méthodique réflexif qui occupe la
première place mais seulement les écarts entre les scores des
différents styles ne sont pas considérables. Par
conséquent, il nous semble difficile d'affirmer que les
élèves d'un style d'apprentissage donné rappellent mieux
les informations que d'autres. Toutefois le style méthodique
réflexif paraît
87
s'être mieux adapté à l'outil d'une
façon globale. Par ailleurs, il est toujours important que le CO-P
tienne compte de ses styles d'apprentissage s'il décide de faire usage
de la carte mentale au cours d'une aide psychopédagogique.
De plus, tout comme nous avons tenu à vérifier
l'hypothèse rappelée dans le paragraphe ci-dessus, on a
également cherché à savoir si une catégorie de
styles d'apprentissage hiérarchisait les informations mieux que
d'autres. Dans ce cadre le même constat peut être
opéré : aux différents stades de l'expérimentation
aucun style n'est prédominant que d'autres. Si les dépositaires
du style méthodique pragmatique montrent de bonnes performances aux
premières cartes, aux deuxièmes cartes trois styles obtiennent
les mêmes résultats, soit les styles intuitif pragmatique,
méthodique pragmatique et méthodique réflexif. En
considérant les différences des moyennes on obtient
également que les styles intuitif pragmatique, intuitif réflexif
et méthodique pragmatique ont le même niveau de résultat.
En conclusion il sera difficile d'affirmer qu'un style s'est mieux servi de la
carte pour hiérarchiser ses informations que d'autres car les
différences de résultats demeurent peu
différenciées. On peut toutefois remarquer que les sujets qui ont
un style méthodique réflexif semblent figurer parmi ceux qui ont
obtenu de meilleurs résultats.
En définitif, de ce qui précède on
retiendra qu'aucun des styles d'apprentissage de nos participants ne tend
à avoir de larges meilleurs résultats que d'autres. La tendance
invite à observer que les individus qui ont un style méthodique
réflexif ont essayé de se démarquer quoique la
différence de points avec les autres ne soit pas très
prononcée. Loin d'être invalidée, l'hypothèse du
lien entre les styles d'apprentissage et l'utilisation de la carte mentale est
plutôt mitigée. On peut tirer la conclusion selon laquelle la
carte mentale est une stratégie qui peut être utilisée quel
que soit le style d'apprentissage préférentiel des individus.
V.4.3. Analyse des résultats du
questionnaire
L'analyse des données des cartes mentales
réalisées par les élèves a été
complétée par celle d'un questionnaire soumis aux
élèves à l'issue de la dernière phase pratique de
notre étude. Ces données visaient à recueillir l'opinion
des sujets sur la nouvelle méthode.
Cette étude met en exergue que peu d'apprenants parmi
ceux qui ont constitué notre population n'avaient jamais entendu parler
de la méthode de la carte mentale tout au long de leur cursus (tableau
8, p.56). Ceci, constitue l'un des mobiles qui ont suscité ce travail.
En effet,
seulement 28,6% d'entre les sujets disent avoir
déjà entendu parler de cet outil. Par contre, les 71,4% n'avaient
jamais eu l'occasion de l'apprendre.
Ainsi, afin de connaitre en quoi était utile la carte
mentale d'après les sujets (tableau 9, p. 57), nous nous sommes
aperçus que la majorité (3 sujets sur 7) affirment qu'elle est
utile pour « résumer un cours ». Cela tend à
apporter des éclairages aux résultats visant à confirmer
l'hypothèse de travail selon laquelle « l'utilisation de la carte
mentale par les élèves en difficulté d'apprentissage
favorise leur capacité à rappeler les informations du cours
». Les élèves s'étant améliorés dans le
rappel des informations entre la première et la deuxième
carte.
Ensuite, dans le souci de savoir ce qu'en pensent les jeunes
au sujet de leurs nouveaux acquis après avoir expérimenté
la carte mentale, 5 élèves sur 7 (soit 71,4%) prétendent
avoir appris quelque chose de nouveau (tableau 10, p. 57). Ceci contribue
à conforter l'idée selon laquelle la carte mentale a des
implications pédagogiques et permet d'améliorer les
apprentissages des élèves.
Ce chapitre s'est consacré à la construction des
hypothèses et des variables, au traitement des données, à
la présentation des résultats puis à l'analyse de ces
derniers. La section suivante portera sur la discussion des résultats,
les difficultés et suggestions.
88
CHAPITRE VI : DISCUSSION, DIFFICULTES, LIMITES,
PERSPECTIVES ET
SUGGESTIONS
Ce chapitre a pour but de présenter dans un premier
ordre, la discussion des résultats qui abordera la mise en lien avec les
recherches antérieures, les difficultés, les limites de
l'étude et les perspectives ; et dans un second ordre, il met en relief
quelques suggestions.
89
VI.1. Discussion
Ce projet a été réalisé dans le
but de montrer l'importance de l'usage de la carte mentale dans le cadre d'une
aide psychopédagogique des COP auprès des élèves en
difficulté d'apprentissage scolaire. En effet, comme
évoqué précédemment, il existe présentement
peu de recension majeure d'écrits qui se soient attachés à
réfléchir sur l'utilisation de la carte heuristique dans un
contexte éducatif, et plus précisément dans le cadre
professionnel des COP gabonais. L'intérêt de ce projet
était donc en quelque sorte de combler ce manque, en mettant
néanmoins l'accent sur les élèves du secondaire en
difficulté d'apprentissage, et en vérifiant ainsi si les
assertions sur les bénéfices de la carte heuristique pour
l'apprentissage pouvaient s'appliquer au contexte scolaire qui est le
nôtre.
A l'avenir, la formation consistera à montrer aux
lèves comment apprendre en utilisant des stratégies cognitives et
des techniques d'apprentissages spécialisées comme la carte
mentale (Gross, 1992, in Williams, 1999). L'hypothèse
générale qui se dégage révèle que l'aide aux
apprentissages des élèves en difficulté est liée
aux types d'outils mobilisés par le CO-P. Et plus spécifiquement
dans un premier temps, la carte mentale favorise chez les élèves
le rappel des informations essentielles mémorisées dans un cours,
dans un second moment la carte facilite chez ces élèves
l'organisation hiérarchique des idées sur un cours, dans un
troisième temps enfin l'utilisation de la carte mentale est liée
aux styles d'apprentissage des élèves.
Au terme de cette étude, la vérification de la
première hypothèse spécifique concernant les avantages de
la carte mentale quant au rappel des informations mémorisées
montre que les cartes des élèves ne disposent pas en
général de la totalité des principaux concepts contenus
dans la carte de référence. Toutefois, on peut noter des
progressions et des écarts entre les deux réalisations des
élèves. Nous observons que plus les participants ont eu recours
à la carte mentale mieux ils améliorent le rappel des items. Ces
résultats rejoignent ceux de Farrand, Hussain et Henriessy (2002). En
effet, les résultats de leur étude révèlent que les
participants du groupe expérimental ont mieux rappelé les items
corrects du texte qui leur avait été présenté
comparativement à ceux du groupe contrôle. Cette étude
montre l'efficacité de la carte heuristique comme stratégie
d'apprentissage pour du matériel écrit. Elle a permis, en ce
sens, aux apprenants de mieux rappeler les informations. Cependant, d'autres
résultats s'opposant aux nôtres montrent que les
élèves du groupe qui avait utilisé la carte mentale n'ont
pas rappelé plus d'informations que ceux du groupe qui n'en avait pas
fait usage, alors que la carte heuristique est censée favoriser un
meilleur rappel de l'information (Wang, 2006, in Assenarre,
90
2009). Notre intervention dans le cadre de ce travail a
permis, contrairement à Wang (2006), aux élèves de
rappeler un grand nombre de concepts clés du cours.
Les résultats concernant la proposition selon laquelle
la carte mentale aiderait à hiérarchiser les idées sur un
cours sont, quant à eux, favorables à la deuxième
hypothèse opérationnelle qui prévoit que «
l'utilisation de la carte mentale chez les élèves en
difficulté d'apprentissage favorise la hiérarchisation des
idées du cours ». Les deuxièmes cartes des
élèves ont montré que les élèves avaient
dans l'ensemble structuré leurs concepts clés de façon
similaire à celle de la carte de référence. Ces
résultats vont dans le même sens que ceux de Courtois (2017) et
Nikolic (2014). La première auteure observe à l'issu de son
étude que « les enfants semblent avoir un bon niveau de
maîtrise en raison de la proximité de leurs niveaux d'avec ceux de
la carte de référence qui en possède 5 niveaux
». Ils ont à cet effet mieux organisé leurs
idées tel qu'attendu par l'auteure. Et le second auteur reconnait que la
carte mentale parait « plus appréciée et mieux
accueillie par les étudiants qui arrivent à mieux organiser leurs
idées et à produire des textes cohérents ?...? »
La carte mentale représente un dispositif favorable à la
réussite des élèves. Obtenant des résultats
similaires aux nôtres, Tallab (2018) observe que la carte heuristique est
un outil qui aide les apprenants à structurer leur texte et à
enchainer leurs idées. A partir de la carte mentale, la
hiérarchisation des idées devient un facteur primordial pour bien
mémoriser des informations (Bower, Clark et Winzer, 1969, in Courtois,
2017).
D'après Regnard (2010), la carte mentale ne doit pas
être imposée à tous types d'individus. Elle serait plus
productive chez certains types d'individus que chez d'autres. Ce raisonnement
soutenu par un bon nombre d'auteurs nous a conduits à tenir compte des
styles d'apprentissage des élèves qui sont des
caractéristiques individuelles qui distinguent chez les individus leurs
manières de traiter l'information (Lévy-Leboyer, 2004).
Nous avons à cet effet formulé
l'hypothèse selon laquelle « l'utilisation de la carte mentale est
liée aux styles d'apprentissage des élèves ». Les
résultats obtenus montrent qu'aucun style n'a utilisé la carte
mentale de façon significativement différente aux autres styles.
Il apparaît que les scores de chaque style ne sont pas suffisamment
éloignés de ceux des autres. Nous ne saurons affirmer que tel
style a rappelé ou organisé les informations d'une manière
plus importante que les autres styles. Cette observation est identique à
celle de Williams (1999) qui a constaté que même si la carte
mentale reste une technique efficace, elle n'est influencée ni par la
latéralité hémisphérique dominante, ni par le style
d'apprentissage. Ce qui ne signifie pas qu'on devrait minimiser l'importance
des styles d'apprentissage car tout
91
pourrait être fonction du contexte. Des études
ont montré que « l'effectivité des stratégies des
apprenants dépend du contexte d'apprentissage et des
caractéristiques propres de l'élève4
» (Pask, 1988 in Williams, 1999). En effet, il peut arriver dans certains
contextes ou conditions que l'apprenant puisse se retrouver confronter à
un cours qui impose des méthodes d'apprentissage autres que celles qu'il
préfère, alors il peut être amené à changer
ou adapter son style préféré (Torrance & Ball, 1978,
in Williams, 1999).
Aucun travail, cependant, n'a établi le lien entre
styles d'apprentissage et utilisation de la carte mentale. Hijazi (2014), fait
état dans son étude des styles d'apprentissage dominants chez les
participantes plutôt que de décrire le rapport entre ces derniers
et les résultats des cartes. Chartier (2003), lui, reconnaît qu'il
est important de tenir compte des styles d'apprentissage. Identifier les styles
d'apprentissage contribue à la reconstruction, la conception du
curriculum et la sélection des contenus, des expériences, des
méthodes d'enseignement et des outils en fonction de la diversité
des différents styles d'apprentissage des apprenants (Tlavha et Zglul,
2009, in Hijazi, 2014).
Les résultats issus du questionnaire montrent que la
carte mentale est malgré tout bien perçue par les
élèves au regard de l'importance qu'ils lui accordent. Le grand
nombre reconnait du moins qu'elle est utile dans leurs apprentissages et
qu'elle leur a permis d'apprendre quelque chose de nouveau. Ces
résultats sur l'image positive de la carte mentale qui s'est construite
chez les élèves après l'avoir utilisée rencontrent
ceux de certains auteurs. Ainsi, convoqués par Assenare (2009),
Goodnough et Woods (2002) découvrent au terme de leur étude que
la carte heuristique est vue, par la majorité des élèves,
comme «un outil plaisant, amusant et intéressant; comme ayant
différentes finalités possibles pour les sciences ; la carte
heuristique est préférée en activité individuelle
plutôt qu'en activité collective par la majorité des
élèves ; et enfin, la carte heuristique est vue, par la
majorité d'élèves, comme permettant d'améliorer
l'apprentissage de différentes façons (augmentation de
l'attention, meilleure organisation de la pensée et des idées,
mémorisation plus efficace, etc.) ». Ces derniers montrent
enfin que les élèves ont apprécié d'utiliser cette
méthode. Elle est une stratégie qui procure du plaisir
(Treviño, 2006, in Assenarre, 2009).
Cependant, certains auteurs ont montré dans leurs
travaux que les élèves ont eu une perception négative de
la carte mentale. En effet, Farrand et al. (2002) ont observé que le
niveau de motivation de leur groupe « MM » (Mind Maps) était
moins élevée que celle du groupe
4 Traduction personnelle de la version originale en
anglais suivante : « the effectiveness of learners' strategies depends
on the context of learning and on the learner's own characteristics
», Page 107.
92
témoin. Certains participants ont évoqué
que la carte mentale était un outil difficile d'accès, peu
efficace et ne favorisant pas la motivation (Peterson & Snyder, 1998, in
Assenarre, 2009).
Finalement, même si la présente recherche n'avait
pas pour objectif d'étudier explicitement les conséquences de
l'utilisation de la carte mentale par les élèves en
difficultés sur leurs résultats scolaires, nous avons
observé que la majorité des élèves de notre
étude a obtenu le Brevet d'Etudes du Premier Cycle (B.E.P.C.) et que
l'ensemble avait également amélioré leurs résultats
du troisième trimestre (annexe 11). C'est dire que la
schématisation peut avoir des impacts positifs sur la performance des
apprenants (Nze, 2016). La carte mentale est un indicateur d'apprentissage
(Mbengone Ekouma, 2016b) et est capable d'impacter positivement les
résultats scolaires (Akinoglu & Yasar, 2007, in Assenarre, 2009).
Cela témoignerait des bénéfices de notre intervention. Il
est souhaitable qu'à l'issu de l'enseignement d'une nouvelle technique
aux élèves on observe des résultats positifs car
l'application d'une stratégie qui n'entraîne pas une meilleure
performance est nommée par Miller (1990) (Miller, 1990, in Bosson, 2008)
déficit d'utilisation. Ainsi, au-delà des observations
ci-dessus la carte mentale se révèle porteuse sur le rendement
des apprenants.
L'ensemble des travaux cités en revue ont montré
de façon générale que la carte mentale était d'un
apport considérable dans les apprentissages et qu'elle se
présente comme un outil qui peut contribuer à prendre en charge
certaines difficultés auxquelles font face les élèves.
L'absence d'une large littérature conséquente sur la question au
Gabon a contribué à rendre la tâche complexe. Notre
étude est alors la première du genre qui s'est investie à
comprendre dans quelle mesure cet outil peut être d'une utilité au
Conseiller d'Orientation Scolaire et Professionnelle. Pour cela, nous avons
tenu compte de l'aspect style d'apprentissage pour apprécier l'effet de
l'un sur l'autre et des résultats d'entretiens au service de
psychologie. En effet, au cours d'un processus d'aide aux élèves
présentant des difficultés d'apprentissage scolaire la
diversification des outils d'intervention par le psychopédagogue se
révèle d'une importance capitale. Ainsi, il est nécessaire
de combiner divers instruments de mesure afin d'évaluer de
manière fidèle les effets d'une intervention (Bosson, 2008).
En outre, le cadre empirique de ce travail tout comme la
population ciblée ont peu fait l'objet d'une étude de cette
nature. La démarche que nous avons utilisée se distingue de celle
en cours dans de nombreux travaux en ce qu'elle évalue les sujets sur
deux réalisations portant sur le même cours. Si la première
nous a permis d'apprécier le niveau de connaissance des
élèves sur la question, la deuxième a permis de voir si
l'utilisation de la carte mentale a permis aux élèves de
mobiliser les savoirs qui étaient enfouis dans leur mémoire et
qui n'a pas figuré
93
dans les premières réalisations. Ces
observations sont constitutives de l'originalité de notre
étude.
Nous avons inscrit notre travail dans une perspective
socioconstructiviste. Cette approche tente de rendre compte des processus
d'apprentissage. Elle se démarque du constructivisme en ce qu'elle
rejette l'idée de la centration totale sur l'individu dans le processus
de construction de ses connaissances. En effet, cette approche soutient la
contribution de l'environnement social des individus dans les apprentissages.
Par l'intervention d'une personne âgée ou plus
expérimentée l'enfant s'inscrit dans un processus de
co-construction des connaissances et bénéficie au cours de ce
qu'on appelle un « conflit sociocognitif », d'un nouvel
équilibre auquel il ne serait pas parvenu sans l'intervention de cette
personne.
Cet axe théorique place au centre de ses analyses le
concept de zone proximale de développement5 que nous avons
défini plus haut. L'éducateur doit pouvoir faciliter les
apprentissages des élèves en les dotant d'outils et
méthodes adaptés à leurs besoins. C'était en effet
notre souci dans la présente étude : celui de fournir aux
apprenants un outil innovant devant les aider à mieux organiser, retenir
et résumer leurs connaissances sur un cours de sciences physiques. Nous
avons tenté d'aider les élèves à mieux structurer
leurs connaissances et d'améliorer leur capacité à
restituer l'information retenue au cours de sciences physiques. Le
socioconstructivisme précise le rôle primordial de
l'éducateur dans le processus d'apprentissage chez un individu et pour
cela les enseignants gagneraient à varier leurs pratiques
pédagogiques en intégrant certains nouveaux outils en
complément à leurs styles d'enseignement.
L'approche théorique que nous avons retenue propose que
l'intervention de l'adulte dans les apprentissages des élèves
doit permettre à ces derniers de quitter d'un niveau de connaissance
à un autre. En effet, dans la pratique il a été question
dans cette étude de faciliter l'acquisition par les élèves
d'une nouvelle méthode d'apprentissage en les accompagnant, les
orientant et leur indiquant le canevas pour mieux s'approprier l'outil et les
rendre indépendants au cours des futures réalisations des cartes
mentales. Aussi cette perspective a permis de nous interroger sur les
retombées de notre intervention quant à l'outil mis en place dans
le processus d'accompagnement psychopédagogique dans lequel les
élèves et le chercheur étaient engagés. On peut
retenir que notre intervention a eu un impact sur la motivation et les
apprentissages des
5 Ce concept a été
développé dans la perspective socioconstructiviste qui montre
qu'il existe une relation étroite entre le développement et les
possibilités d'apprentissage. La zone proximale de développement
est l'écart entre des situations d'apprentissage où l'enfant est
capable d'apprendre de lui-même et celles où il est capable
d'apprendre par la médiation d'un adulte ou des paires.
94
élèves. La nature des informations contenues
dans les différentes cartes justifie l'avantage du recours à la
carte heuristique dans les apprentissages. Les résultats du
questionnaire passé aux élèves révèlent que
les élèves ont gardé une image positive de la carte
mentale : elle leur a paru comme une méthode favorable pour diverses
raisons (révision, résumé, etc.) et semble, d'après
ses derniers, leur avoir apporté des choses nouvelles. D'autres
résultats ont montré que ces élèves ont obtenu dans
leur majorité des résultats favorables à l'examen de
B.E.P.C (Brevet d'Etudes du Premier Cycle) et ont amélioré leurs
moyennes au dernier trimestre. L'aide psychopédagogique qui leur a
été apportée semble être efficace tandis qu'aucun
des travaux antérieurs que nous avons consultés n'a abordé
cet aspect du point de vue de la qualité de l'intervention d'un
enseignant spécialisé vers des élèves en
difficulté scolaire.
Au regard de ce qui précède, notre
hypothèse générale semble être partiellement
confirmée. La littérature antérieure soutient en effet que
la carte mentale a des vertus dans les apprentissages des élèves
et qu'elle se propose d'être une stratégie d'apprentissage
efficace. C'est une idée que nous partagions au départ de ce
projet. Les résultats obtenus sont loin d'être négatifs. La
carte mentale est alors d'une nécessité dans les
différentes pratiques des COP en termes d'aide
psychopédagogique.
Par ailleurs, il est important de rester prudent dans
l'interprétation des résultats ci-dessus. Cette réserve
peut être liée à plusieurs facteurs ou biais qui ont
impacté cette étude et qu'il importe de signifier dans les lignes
suivantes.
VI.1.1. Difficultés et limites de
l'étude
Les résultats de l'étude qui vient d'être
menée montrent dans une certaine mesure la validité de certaines
de nos hypothèses de travail. Toutefois, la faiblesse de l'importance
des écarts entre les résultats des différentes
évaluations nous laisse dans une impasse quant à l'affirmation de
la confirmation de notre hypothèse générale. Cette
situation est liée aux nombreux biais qui ont pu se glisser dans le
processus de recherche et aux limites de nature diverse qu'il convient de
relever.
L'un des problèmes rencontrés est lié au
temps et aux salles. En effet, le temps consacré à l'enseignement
de la carte mentale était très court. Ce qui n'a pas permis de
renforcer la pratique de la carte mentale afin de l'intégrer dans les
habitudes des élèves car la découverte d'une nouvelle
stratégie peut être à l'origine de problèmes chez
les apprenants. L'application d'une nouvelle stratégie peut engendrer un
déficit d'utilisation. A savoir que la stratégie est
95
appliquée mais qu'elle n'accroît pas la
performance étant donné qu'elle engendre un coût cognitif
encore trop important. L'utilisation de stratégies devient cependant
moins coûteuse en énergie attentionnelle avec l'âge et avec
la pratique (Bosson, 2008). Plusieurs séances étaient alors
nécessaires dans la longue durée pour que les
élèves s'approprient entièrement l'outil. Les heures
pendant lesquelles les élèves étaient disponibles
pouvaient altérer la concentration de ces derniers. Le chercheur pour sa
part était partagé entre d'intenses activités au Service
de Psychologie, d'Information et d'Orientation et la préparation et la
mise en oeuvre des séances avec les élèves. Cette
dernière contrainte a contribué à la limitation du nombre
de séances avec les élèves. Outre cette question de temps,
nous faisions face à une difficulté criarde en matière de
salle pour les différentes séances. Etant en phase de
départ en congés et vacances scolaires, l'environnement aurait pu
altérer la concentration. L'utilisation de la carte mentale doit se
faire de préférence dans un environnement propice à la
concentration et à la réflexion, et où la personne qui la
réalise se sente libre d'amener ses idées sans crainte de
jugement d'une tierce-personne (Buzan et Buzan, 2003, in Assenare, 2009). Ces
variables ont pesé sur la conduite de cette étude.
La principale limite, il faut le reconnaître, est
d'ordre méthodologique. Quelques biais ont pu se glisser sur ce pan de
la recherche. Le faible échantillon pourrait être à
blâmer. Cette étude pourrait avoir plus de teneur si elle avait
été réalisée auprès d'un grand nombre de
sujets. Elle aurait permis une variété d'informations et aurait
certainement montré les écarts entre les scores des participants
(nous l'espérons). En outre, pour recueillir les informations sur les
impressions des élèves au sujet de leur expérience avec la
carte mentale nous avons fait passer un questionnaire. Il faut
reconnaître que le guide d'entretien aurait été plus
adéquat compte tenu de la masse d'informations qu'il prétend
fournir au chercheur. Cependant comme nous l'avons souligné, une
contrainte en temps ne nous permettait pas d'avoir les élèves
comme nous l'aurions souhaité. De plus le contexte de préparation
à l'examen du B.E.P.C et les cours des enseignants retardataires a rendu
les choses encore plus ardues. Pour ce faire, un questionnaire nous a
semblé idoine pour relever de façon plus simple l'opinion des
élèves.
Il nous paraît important ici de souligner que la carte
mentale n'est pas une panacée. En effet, elle présente tout aussi
des limites. L'une des difficultés qui peut entâcher l'examen
d'une carte c'est son caractère subjectif. Chaque carte paraît
unique et ne possède une signification que pour celui qui l'a
réalisée. Il est alors un peu difficile d'entrer dans la carte
mentale d'autrui (Chabriac & al., 2013, in Courtois, 2017). D'où la
nécessité de définir sous le contrôle d'un
enseignant propre à la matière une carte de
référence dans notre étude.
96
En somme, les résultats de la présente recherche
doivent être interprétés avec précaution car de
nombreuses faiblesses ont été au rendez-vous. L'ensemble de ces
bémols impactent la teneur interne de la recherche. De même la
généralisation des résultats à l'ensemble de la
population des élèves en difficulté d'apprentissage doit
être faite avec prudence en raison du faible échantillonnage.
Toutefois, des perspectives restent ouvertes.
VI.1.2. Perspectives
Quelques avenues de recherche s'ouvrent à la suite de
la présente étude. D'abord, il serait intéressant que les
participants soient initiés à la méthode de la carte
mentale sur une période « raisonnable », car comme
déjà souligné son appropriation demande beaucoup
d'exercices.
Ensuite, il serait nécessaire de définir avec
plus de rigueur la population d'étude de même que la technique
d'échantillonnage. Notre étude a tendu vers une étude de
cas. Les futures recherches gagneraient à élargir le nombre de
participants pour plus de teneur et plus de possibilité de
généralisation des résultats. Ceci contribuera
également à mieux apprécier le rapport entre les styles
d'apprentissage et l'utilisation de la carte heuristique.
En outre, les enseignants doivent être associés
aux futures démarches de recherche. L'implication de ces derniers au
cours d'une étude de ce type est fondamentale car non seulement la
méthode de la carte mentale pourrait leur être
bénéfique au cours de leurs pratiques, mais aussi ils sont aussi
des spécialistes dans la transmission des connaissances et connaissent
assez mieux les élèves qu'ils tiennent.
La définition d'un groupe expérimental et d'un
groupe contrôle pourrait être envisagée afin de
comparé plus aisément les situations pré et post-test. Cet
aspect permettra de mieux évaluer la significativité des
écarts entre les résultats de chaque groupe. En plus, d'autres
recherches peuvent s'atteler à réfléchir en profondeur sur
les liens entre l'utilisation de la carte mentale et le rendement scolaire des
élèves.
Des futures recherches pourraient s'intéresser à
croiser d'autres caractéristiques intellectuelles des apprenants avec
l'utilisation d'une telle technique. En effet, Gardner (1983) a
identifié plusieurs types d'intelligence chez les élèves
en âge de scolarisation et par extension chez la personne adulte. Ces
intelligences sont au nombre de huit (8) dont : l'intelligence linguistique qui
renvoie à la capacité à être à l'aise dans
les champs sémantiques et lexicaux ; l'intelligence
logico-mathématique favorable à la résolution des
problèmes abstraits de nature
97
logique ou mathématique (manipulation des nombres par
exemple) ; l'intelligence spatiale qui fait intervenir les capacités
à se retrouver et à construire une image mentale dans l'espace ;
l'intelligence intra-personnelle synonyme de connaissance approfondie de soi ;
l'intelligence interpersonnelle qui est la capacité à
établir des relations avec les autres et à les comprendre ;
l'intelligence corporelle-kinesthésique qui correspond à
l'attrait pour des activités liées à la mobilité
corporelle ; l'intelligence musicale sous-tendant des aptitudes pour le rythme
et la sonorité ; et enfin l'intelligence naturaliste qui tend la passion
pour le vivant et l'environnement.
Alors, il apparaît intéressant de tenter
d'apprécier le rapport entre le type d'intelligence des
élèves avec la qualité des informations renseignées
sur les cartes mentales. Cela conduira à s'interroger sur le type
d'intelligence qui correspondrait le mieux à l'utilisation de certains
organisateurs graphiques dont la carte mentale fait partie.
Au regard de la vaste littérature sur la carte mentale,
des vertus qui lui sont attachées et des résultats de cette
étude, nous pouvons nous permettre d'apprécier l'impact que la
présente recherche pourrait avoir sur la pratique professionnelle des
acteurs éducatifs. Cette étude nous a permis d'offrir aux
apprenants un nouvel outil dans leurs études et de tenter de leur
apporter une aide d'ordre psychopédagogique. Beaucoup ont fait preuve de
motivation et de curiosité pendant les séances. Cet exercice nous
a appris que disposer d'une variété d'outils peut participer
à faire face au côté des plus jeunes aux difficultés
qui les tenaillent. L'aide psychopédagogique impliquent de
maîtriser non seulement les différentes difficultés qui
embrasent la vie scolaire des élèves mais aussi de disposer
d'outils pertinents qui pourraient répondre de façon efficace aux
difficultés des élèves en tenant compte de leurs
particularités sociales et psychologiques.
VI.2. Suggestions
L'étude a montré que l'utilisation
fréquente de la carte mentale pouvait plus ou moins améliorer les
capacités de rappel et de hiérarchisation des informations d'un
cours. Et que l'usage de la carte mentale a participé à
l'obtention d'un bon rendement à l'examen. Pour aider davantage les
élèves en difficulté d'apprentissage à
présenter les données d'un cours de façon
schématisée, concrète et organisée il serait
nécessaire de les former à cette méthode dans le but de
diversifier leurs stratégies d'apprentissage. Pour cela, diverses
mesures devraient être prises.
- Pour le Ministère en charge de
l'éducation nationale :
·
98
Maximiser les effectifs d'élèves Conseillers
d'Orientation Scolaire et Professionnelle au sein de l'Ecole normale
supérieure (ENS).
· Améliorer les conditions de travails des COSP
au sein des différents établissements où ils sont
affectés afin qu'ils suivent au mieux les élèves dans des
cadres et environnements adéquats.
· Centraliser le service d'affectation au sein de l'IPN
(Institut pédagogique National) afin de permettre à tous les COSP
d'harmoniser leurs pratiques professionnelles en générale et en
matière d'aide psychopédagogique en particulier.
- Pour l'Ecole Normale Supérieure :
· Intégrer dans ses programmes la formation des
futurs professionnels de l'éducation et singulièrement aux COSP
aux nouveaux outils psychopédagogiques dont la carte mentale est partie
prenante.
· Tenir rigueur au profil d'entrée à l'ENS
pour la formation du COSP ou d'augmenter les heures de cours afin d'amoindrir
la difficulté que ces derniers rencontrent dans la connaissance des
bonnes pratiques d'aide psychopédagogique.
- Pour l'Institut Pédagogique National
:
· Organiser des séminaires de recyclage ou de
renforcement des capacités des COSP.
· Concevoir des supports d'appui et d'information sur la
pratique de l'aide psychopédagogique au bénéfice du COSP
et dans le but d'une harmonisation des pratiques.
· Effectuer des inspections inopinées au sein des
SPIO pour susciter la rigueur et la performance au travail de la part des
COSP.
- Pour les CO-P :
· Effectuer des mises à jour personnelles en se
documentant sur les nouvelles pratiques en matière d'aide
psychopédagogique et sur les nouveaux outils qui entrent en compte comme
la carte mentale.
99
? Tenir compte des différences interindividuelles chez
les élèves, c'est-à-dire leurs styles d'apprentissage des
élèves, les types de personnalité, etc., par
l'intermédiaire des tests psychométriques et des bilans
psychopédagogiques.
? Se ressourcer auprès des collègues ou
professionnels plus expérimentés afin d'acquérir des
savoirs et savoir-faire en matière de pratiques les plus adaptées
pour le suivi des élèves présentant des
difficultés.
? Prendre part aux différents séminaires de
renforcement des compétences organisés par l'IPN ou tout autre
organisme lié à la fonction de COSP.
100
CONCLUSION
Cette étude a pour but de comprendre et de mettre en
évidence la plus-value de l'utilisation de la carte mentale dans les
apprentissages des élèves en difficulté d'apprentissage en
contexte d'aide psychopédagogique d'un Conseiller d'Orientation Scolaire
et Professionnelle. En effet, ce projet s'appuie sur le constat que de nombreux
élèves ont du mal à faire face à leurs
difficultés en recourant à des stratégies
inadaptées et les Conseillers d'Orientation Psychologues semblent
être mal outillés pour répondre à certains besoins
exprimés par les apprenants. Nous nous proposons de vérifier, par
la présente contribution, la pertinence pédagogique d'une
méthode fondée sur les recherches en psychologie cognitive et en
neuropsychologie.
Les résultats obtenus montrent que la carte mentale est
un outil qui permet de restituer les informations fondamentales d'un cours. Il
est important pour les élèves d'utiliser une telle méthode
pour le rappel des connaissances dans la mesure où elle constitue une
stratégie de révision en vue de la préparation d'un examen
écrit (Morin, 2018) d'une part et permet d'apprécier les
manquements qu'ils ont quant à la compréhension globale d'un
cours donné d'autre part. par conséquent, plus les
élèves ont eu recours à la carte mentale, mieux ils ont
restitué les informations du cours.
De même elle peut aider les élèves
à améliorer leur capacité d'organisation des idées.
En outre, les avantages de hiérarchisation qu'une carte heuristique
offre peut aider les apprenants à structurer un texte (une dissertation,
un récit, etc.) (Courtois, 2017, Longeon, 2010). L'hypothèse de
travail selon laquelle la carte mentale favorise les capacités de
hiérarchisation des idées a pu être vérifiée
à l'issu de cette étude.
D'autres résultats relèvent que les styles
d'apprentissage n'ont pas un impact considérable sur l'utilisation de la
carte mentale. En effet, nous voulons comprendre si les individus disposant
d'un style d'apprentissage donné sont plus adaptés que d'autres
à l'utilisation de cette méthode (Williams, 1999). Ces
résultats se révèlent négatifs et donc ne
permettent pas de confirmer cette hypothèse.
L'hypothèse générale considère que
la prise en charge des élèves en difficulté
d'apprentissage par les CO-P est fonction des outils mobilisés par ce
dernier. En effet, les outils mobilisés tout au long de cette recherche
sont la carte mentale couplée aux styles d'apprentissage des
élèves. Notre hypothèse est au regard de ce qui
précède partiellement vérifiée.
101
Les activités d'apprentissage requièrent la
mobilisation des stratégies cognitives et métacognitives mettant
en jeu la mémoire. Avec elle, les facultés majeures du cerveau
sont mobilisées, ce qui donne la possibilité de libérer et
développer des capacités d'association, de visualisation, de
compréhension, de synthèse et de mémorisation. La carte
mentale est conçue de telle façon que les utilisateurs puissent
réactiver leur cerveau par la réflexion et la
créativité qu'elle suscite. En résumé, c'est une
stratégie d'apprentissage métacognitive et cognitive.
Le court paragraphe ci-haut renferme tout l'enjeu de cette
étude : la carte mentale est utile pour le COP dans le cadre d'une aide
psychopédagogique auprès des élèves en classe de 3e
en difficulté d'apprentissage dans la mesure où, en tant que
stratégie complémentaire au planning personnalisé de
travail, elle lui permettra de mettre à la disposition des apprenants un
outil adapté au contexte des apprentissages, un outil qui stimule leur
motivation et qui active leur cerveau.
Il est important de reconnaître que cette étude
ne s'est pas déroulée sans heurts. Les difficultés et les
limites ont été au rendez-vous et constituent les premiers
écueils à éviter pour ceux qui entreprendront les
études de ce type.
Rappelons-le, ce travail est innovant en ce qu'il questionne
la pertinence d'un outil méconnu de la majorité des
professionnels de l'éducation dans le cadre des pratiques des COP
gabonais. Toutefois, des manquements et des difficultés
rencontrées au cours de cette étude qui auraient pu
altérer les résultats de ce travail ont été
soulignés. Cet acte plus ou moins « pionnier » ouvre des
perspectives de recherches futures. Ainsi, serait-il intéressant
d'interroger la question de la relation entre les types d'intelligence des
élèves et l'utilisation d'une méthode métacognitive
comme la carte mentale au cours du suivi psychopédagogique.
102
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
- Adebayo Adjibodou, A. (2006).
L'enseignement/apprentissage en langues nationale : Une alternative au
renforcement des compétences intellectuelles pour un
développement durable, Mémoire pour l'obtention du
Diplôme d'Etudes Approfondies en sociolinguistique, non publié,
Université d'Abomey-Calavi, Cotonou/Benin. Repéré à
URL :
https://www.memoironline.com/02/11/4233/Lenseignementapprentissage-en-langues-nationales-une-alternative-au-renforcement-des-compétenc.html,
consulté le 23 avril 2019.
- Alpes,Yves et al. (2007). Lexique de sociologie,
Paris, Dalloz, 2ème ed.
- Amcà, M. et Caravita S. (1993), « Le
constructivisme ne résout pas tous les problèmes »,
ASTER Modèles pédagogiques 1, n°16, 1993.
Repéré à URL :
http://ife.ens-lyon.fr/publications/editionelectronique/aster/RA016-05.pdf,
consulté le 11/07/19 à 16h38.
- Assenare, F. (2009). Evaluation de l'apport
pédagogique de la carte heuristique des élèves du primaire
en difficulté d'apprentissage, Essai en vue du grade de
maître en éducation, option adaptation scolaire et sociale, non
publié, Université de Sherbrooke,
Québec. Repéré à URL :
https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/9838/Assenare_Fabien_MEd_2
009.pdf?sequence=1&isAllowed=y, Consulté le 23 avril 2019 à
13h39.
- Authier, J. (2010). Perception d'élèves en
difficulté d'apprentissage quant à leurs conditions
d'intégration scolaire au primaire, Mémoire de maître
en éducation
Université de Montréal, Montréal.
Repéré à URL :
https://www.google.com/url?q=https://achipel.uqam.ca/2684/1/M11293.pdf&sa=U&v
ed=2ahUKEwiJrv_e8fjkAhVDLFAKHfh_AggQFjAAegQIBBAB&usg=AOvVaw3V
nG24pX_KG562PcgEYjKx, consulté le 05 mai 2019 à 10h38.
- Bavioyi Ngadji, L. (2016) L'impact de
l'aménagement du temps scolaire sur les capacités intellectuelles
des élèves : cas des élèves de la 6e du
lycée d'Application
103
Nelson Mandela, Master professionnel en Conseiller
d'Orientation-Psychologue, non publié, Ecole Normale Supérieure,
Libreville/Gabon.
- Berzin C. et Bresset C. (2008). « Le statut de la
difficulté dans les apprentissages : les représentations des
enseignements spécialisés et non spécialisés
». Carrefours de l'éducation, 2008/1, n°25. Mis en
ligne sur Cairn.info le 16 juin 2008 URL :
https://cairn.info/revue-carrefours-de-l-education-2008-1-page-91.htm,
consulté le 16/06/19 à 16h29.
- Bloch, H., Chemana R. et Depret, E. (sous la dir.) (1999).
Grand dictionnaire de la
psychologie, Ed. Larousse. Repéré
à URL :
http://aefe-
madagascar.histgeo.org/IMG/pdf/grand-dictionnaire-de-la-psychologie.pdf,
15 mai 2019 à 02h00.
- Bosson, M. (2008). Acquisition et transfert de
stratégies au sein d'une intervention métacognitive pour des
élèves présentant des difficultés
d'apprentissage. Thèse de doctorat : Université de
Genève, Belgique. Repéré à :
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:80
, consulté le 30/10/19 à 02h 13 ;
- Bressette, S. et Duquette T. (2003). Découvrir
ses savoirs d'action et enrichir sa pratique grâce aux cartes
mentales, Collège de Sherbrooke, Québec.
Repéré à URL :
https://dspacecdc.judas.inlibro.net/xmlui/bitsheam/hndle/11515/633/729269_brussette
_2003_PAREA.pdf, consulté le 12 juillet 2019 à 12h50.
- Carlier, L. (2013). Carte mentale : outil
pédagogique. Repéré à URL :
https://www.google.com/url?q=https://www.ddec06.frpersonnes-ressource/wp-contentuploads/2015/10/la_carte_mentale_outil_pedagogique-2.pdf&sa=U&ved=2ahUKwj6rJ_O2PbkAhXLEVAKHegHCwsQFjAGegQIBxAB&u
sg=AOvVaw3BTh-_qW__HOYNNyIvFaW, consulté le 18 avril 2019 à
13h28.
- Cèbe S. et Goigoux R. (1991). « L'influence des
pratiques d'enseignement sur les apprentissages des élèves en
difficultés », Cahiers A. Binet, 661(4), pp49-68. Mis
en
104
ligne le 04 novembre 2010. Repéré à URL :
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00532613,
consulté le 05 mai 19 à 10h34.
- Chartier D. (2003). « Les styles d'apprentissage :
entre flou conceptuel et intérêt pratique », Savoir,
2003/2, n°2, pp 7-28. Mis en ligne le 1er mars 2010.
Repéré sur URL :
www.cairn.info/revue-savoir-2003-2-page-7.htm, consulté le
16-04-2019 à 01h48.
- Chevrier, J. et al. (2000), « Problématique de la
nature du style d'apprentissage ».
Education et francophonie, vol XXVIII : 1.
Repéré à URL :
www.researchgate.net/profile/olry-Louis-Isabelle/publication/27191045-quelques-questions-soulevees-par-letude-des-styles-dapprentissage/links/54d6984e0cf2970e4e6e466c/quelques-questions-soulevees-par-letude-des-styles-dapprentissage.pdf.
Consulté le 26 septembre 2019 à 20h15.
- Claus, P. (2016). « Aide personnalisée (AP) et
activités pédagogiques complémentaires (APC) : deux
dispositifs récents pour aider les élèves à
l'école primaire ». Administration et éducation,
2016/2, (n°150), pp 65-68. Mis en ligne le 1er mai 2017.
Repéré sur URL :
www.cairn.info/revue-administration-et-education-2016-2-Page-65.htm.
Consulté le 15-07-2019 à 00h25.
- Cossette, S. (2010). « De la recherche exploratoire
à la recherche appliquée en sciences infirmières :
complémentarités et finalités ». Recherche en
soins infirmiers, 2010/3, N°102, pp73-82. Mis en ligne le
1er janvier 2014. Repéré sur URL :
https://.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2010-3-page-73.htm.
Consulté le 19 juillet 2019 à 12h00.
- Courtois, S. (2017). L'influence des cartes mentales sur
la mémorisation des concepts de sciences. Master métiers de
l'éducation, de l'enseignement et de la formation, non publié,
Ecole Supérieure du Professorat et de l'éducation, Toulouse
Midi-Pyrénées. Repéré à URL :
http//:dante.univ-tlse2.fr/3308/7/courtois_sandrine_M22017.pdf Consulté
le 18 avril 2019 à13h30.
105
- Dambreville, S. C. (2014). « Les cartes mentales : un
changement de paradigme dans les apprentissages ». Communication,
technologie et développement. Mis en ligne le 04 septembre 2014.
Repéré à URL :
https//:hal.archives-ouvertes.fr/hal-01061022. Consulté le 16 avril 2019
à 00h32.
- Définition psychologie cognitive. Dans
Usabilis. Repéré à :
https://www.usabilis.com/definition-psychologie-cogntive/
. Consulté le 25 novembre 2019.
- Djoudi, C. (2018). La carte mentale comme un support de
compréhension et des mémorisations des points de langue. Cas des
élèves de 1èreAM, Collège Azzedine
Belhadj, S'lim M'sila, 2018. Mémoire pour l'obtention du
diplôme de Master Académique, option Didactique des langues
étrangères, non publié, Université Mohamed
Boudiaf-M'sila, M'sila.. Repéré sur URL :
https://www.dspace.univ-msila.dz:8080/xmlui/bitstream/handle/123456789/6796/2018-041.pdf.
Consulté le 18 juillet 2019 à 13h33.
- Doron, R. et Parot, F. (2004). Dictionnaire de
psychologie. Paris, Quadrige/PUF ;
- El Ghardallou, M.et al. (2013). « Les styles
d'apprentissages des étudiants de la faculté de médecine
de Sousse (Tunisie) », Pédagogie médicale ?En
ligne?, 2013, 14 (3), 203-
215, mis en ligne le 15 août 2013. Repéré
à URL :
https://www.pedagogiemedicale.org/articles/pmed/pdf/2013/04/pmed120065.pdf.
Consulté le 17/05/2019 à 8h41.
- Eysenck, M. W. Mnémotechnique. Dans
wikipédia. Repéré à
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/mnemotechnique.
Consulté le 18/07/19 à 20h57.
- Farrand, P., Hussain, F., et Hennessy, E. (2002). « The
efficacy of the " mind map " study technique ». Medical
Education, 36(5), 426-431. Repéré à URL :
https://www.researchgate.net/profile/Paul_Farrand/publication/11344656_The_efficac
y_of_the_"mind_map"_study_technique/links/5c6322b3299bf1d14cc1eec5/The-efficacy-of-the-mind-map-study-technique.pdf
. Consulté le 23/04/19 ;
106
- Fecteau, N. (2011). « Difficulté ou trouble
d'apprentissage », Dimension éducative.
L'enfant au coeur de notre action, 2011.
Repéré à URL :
www.dimensioneducative.com/2011/09/difficulte-ou-trouble-dapprentissage/.
Consulté le 18/07/19 à 21h00.
- Félix, C., Saujiat F. et Combes C. (2012), Des
élèves en difficulté aux services d'aide : une nouvelle
organisation du travail enseignant ? 2012. Repéré à
URL :
https://www.google.com/url?q=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-
015578/document&sa=U&ved=2ahUKEwjZg__ZovfkAhWDPFAKHetUCrYQFjAAe
gQIBRA&usg=AOvVaw3SuOsMmMREtYfpdGYD6Rbg. Consulté le 05 mai 2019
à 10h17.
- Grawitz, M. (1993). Methodes des sciences sociales,
Paris, Dalloz, 9e ed.
- Grolleau, A. C. (2010). Comment j'apprends ? Comment
j'enseigne ? Styles
d'enseignement et d'apprentissage. Formations CGE-Pdl.
URL :
https://www.google.com/url?q=http://www.lem.ulg.ac.be/StyleApprent_CG/media/Sty
leApprent.pdf&sa=U&ved=2ahUKEwjr4IXE9vjkAhWVDGMBHRdKCjAAegQIAR
AB&usg=AOvVawoAqhG-gF8OljLztci-kUyM. Consulté le 23/04/19 à
20h56.
- Hétu, J-L. (1994). La relation d'aide.
Eléments et guide de perfectionnement. Québec, Gaëtan
Morin.
- Hijazi, M. M. K. (2014). The Effect of Using Mind Maps
on the Level of Cognitive Achievement and Skill Performance according to
Learning Styles in Fencing. Repéré à URL :
https://www.researchgate.net/profile/Mona_Hijazi/publication/335219718_The_Effect
_of_Using_Mind_Maps_on_the_Level_of_Cognitive_Achievement_and_Skill_Perfor
mance_according_to_Learning_Styles_in_Fencing/links/5d57b1cba6fdccb7dc427dcf/
The-Effect-of-Using-Mind-Maps-on-the-Level-of-Cognitive-Achievement-and-Skill-Performance-according-to-Learning-Styles-in-Fencing.pdf.
Consulté le 27 septembre 2019 à 21h06.
107
- Krémer, F. et Verstraete T. (2014). « La carte
mentale pour favoriser l'apprentissage du Business Model et susciter la
créativité des apprenants ». Revue internationale
PME.
Repéré à :
https://www.erudit.org/fr/revue/ipme/2014-v27-n1- ipme011454/1025690ar/.
Consulté le 25 novembre 2019 à 22h10.
- Kuntz, M. (2016). En quoi la carte mentale est-elle un
dispositif favorisant les apprentissages à l'école ?
Mémoire de fin d'étude, non publié, Ecole
Supérieure du Professorat et de l'Education-Académie de Lille,
Lille/France. Repéré à URL :
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01491141.
Consulté le 16 avril 2019 à 22h41.
- Lamy, D. (1999). Développement d'un
scénario d'utilisation en contexte d'enseignement d'un logiciel de type
idéateur, Mémoire de maîtrise en éducation,
Université du Québec à Trois-Rivières,
Québec/Canada. Repéré à URL :
https://www.google.com/url?q=http://depo-
e.uqtr.ca/3386/&sa=u&ved=2ahUKEwitt8on98brkAhV8QRUIHUMvDJAChAWMAJ
6BAgIEAE&usg=AOvVaw1bJiojbFYOHxhPAXMecsJ. Consulté le 19 juillet
2019 à 14h36.
- Lévy-Leboyer, C. (2004). Styles d'apprentissage. Dans
Dictionnaire de psychologie. Paris, Quadrige/PUF ;
- Loi N°21/2011 Portant Orientation
Générale de l'Education, de la Formation et de la Recherche ;
- Longeon, T. (2010). « Les cartes heuristiques au
service d'une pédagogie active ». In Communications Retours
d'Expériences (Eds), Conférence TICE 2010 : Actes du 7ème
Colloque Technologies de l'Information et de la Communication pour
l'Enseignement, pp.5. Lille 1 : Université Numérique
Ingénierie et Technologie (UNIT). Repéré à URL :
http://halhls.archives-ouvertes.fr/halhls-00859450,
consulté le 16 avril 2019.
- Mattesco, C. (2018). « La psychopédagogie
». Le blog des remédiations. Repéré
à
URL :
http://leblogdes3c.blogspot.com/2018/12/la-psychopédagogie_9.html?m=1. Consulté
le 23 avril 2019 à 00h58.
108
- Mbengone Ekouma, C. (2016b). « La carte conceptuelle,
un outil indispensable à la construction des savoirs au collège
et au lycée : application au cours de géographie en classe de
4ème », In Annales de l'Université de
Lomé, Série Lettres et Sciences Humaines., Tome XXXVI-2,
pp.25-36.
- Mbengone Ekouma, C. (2016a). Orientation scolaire et
professionnelle au Gabon. Situations, contextes et enjeux. Paris,
L'Harmattan.
- Mbengone Ekouma, C. (2018). Introduction à la
carte cognitive. Compréhension des textes, stratégies
d'apprentissage et styles d'enseignement. Paris, Ed. complicité.
- Mémoire à long terme. (2017). Dans
Wikipédia, l'encyclopédie libre. Repéré
à URL :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/memoire-à-long-terme,
consulté le 18 juillet 2019 à 18h00.
- Mémoire sémantique. (s.d.). Dans
Psychomédia. Repéré à URL :
www.psychomedia.qc.ca/lexique/definition/memoire/semantique,
consulté le 18 juillet 2019 à 18h15.
- Michel, J-F. (2017). « Comment limiter l'oubli avec
cartes mémoires ?». Apprendre
/méthodes et outils pédagogiques.
Repéré à URL :
www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/courbe_oubli/,
consulté le 18 juillet 2019 à 20h22.
- Mindzie Mintogo, D. (2016), L'apport du planning de
travail personnalisé dans l'amélioration du rendement scolaire
des élèves de classe de troisième : Cas du CES Léon
Mba 1, Mémoire de Master, non publié, ENS,
Libreville/Gabon
- Monfort B. (2009). Questionnaire ISALEM-97.
Repéré à
www.lemulg.acbe/StyleApprent/StyleApprent_CG/media/isalem.htm . Consulté
le 02 novembre 2019 ;
- Morin, M. (2018). Utilisation de la cartographie
conceptuelle pour évaluer les apprentissages : un panorama des
modalités de passation, de correction et de notation.
109
Thèse de doctorat, Université de
Montréal-Pavillon Marie-Victorin, Canada. Repéré à
:
https://www.google.com/url?q=
https://www.calendrier.umoreal.ca/detail/844080- soutenance-de-these-maxim-morin&sa=U&ved=2ahUKEwjX0sHBvcblAhXII1AKHepoCjEQFjACegQICBAB&u
sg=AOvVaw3aw3Cy8IorT42F800o24C5qH8 . Consulté le 31 octobre 2019
à 13h33
- Nikolic M. (2014). « Les cartes heuristiques comme une
stratégie de brouillonnage : quel impact sur la cohérence
textuelle ? » Journal scientifique européen, vol 10,
n°8.
Repéré à URL :
https://www.google.com/url?q=https://pdfs.semanticscholar.org/e719/9db41cce96f5a3
f3c0bb01058421d09e52b4.pdf&sa=U&ved=2ahUKEwjwlrGI3_bkAhUMzhoKHbvb
AGsQFjAAegQIBhAB&usg=AOvVaw2DwcpcU-t8mk2IO6uoHxf)0. Consulté le 03
juillet 2019 à 07h20.
- Nze A. M. (2016). L'effet de la schématisation
sur la résolution des problèmes mathématiques : cas de
l'arithmétique en classe de 5e année primaire.
Mémoire en vue de l'obtention du certificat de capacité
d'aptitude à l'inspectorat du primaire (CAIP), non publié. ENS,
Libreville/Gabon.
- Regnard, D. (2010). « Apport pédagogique de
l'utilisation de la carte heuristique en classe ». Ela. Etude de
linguistique appliquée, 2010/2 (n° 158), pp215-222. Mis en
ligne le 17 février 2011. Repéré sur URL :
www.cairn.info/revue ela-2010-2-page-2. Consulté le 13/04/19 à
02h24
- Reverdy, C. (2017). « L'accompagnement à
l'école dispositif et réussite des élèves
»,
Dossier de veille de l'IFE, n°119.
Repéré à URL :
https://www.google.com/url?q=https://edupass.hypothès.org/author/creverdy&sa=U&
ved=2ahUKEwicoOvf4fbkAhVD66QKHUuVBx8QFjAAegQIBRAB&usg=AOvVaw
2bEAXc1m5liKzJmiCs4ATA. Consulté le 24 avril 2019 à 20h49.
- Rey, A., Drivaud,
M-H. et De Bessé, B. (2006). Le
Robert Micro. Paris, Edition Le Robert.
110
- Robbes, B. (2009). La pédagogie
différenciée : historique, problématique, cadre
conceptuel et méthodologique de mise en oeuvre.
Repéré à :
https://www.google.com/url?q=https://www.researchgate.net/publication/289066822_l
a_pedagogie_differenciee_historique_problématique_cadre_conceptuel_et_methodolo
gie_de_mise_en_oeuvre&sa=U&ved=2ahUKEwjPto2n4_bkAhWTAmMBHdOYA2c
QFjADegQICBAB&usg=AOvVaw27QFE8ws5pIuf2EYpVGJ1H, consulté le 05 mai
2019 à 10h26.
- Terral, H. (1994). « La psychologie : une discipline
vagabonde », Revue française de pédagogie,
N°0107, 109-121.
- Théorie des intelligences multiples. (s.d.). Dans
Wikipédia, l'encyclopédie libre. Repéré à
URL :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Théorie_des_intelligences_multiples,
consulté le 20 novembre 2019.
- Valérie, L. (2013). L'utilisation des cartes
heuristiques pour l'enseignement des collocations en FLE, Mémoire
de Master 2 Professionnel-Spécialité FLE, Université
Stendhal-Grenoble 3, Grenoble/France. Repéré à :
http://dumasccs.cnrs.fr/dumas -
00866047, consulté le 18 avril 2019 à 22h08.
- Vianin, P. (2009). L'aide stratégique aux
élèves en difficultés scolaires : comment donner à
l'élève les clés de la réussite, Collection
pratiques pédagogiques, De Boeck
Supérieur, Bruxelles/Belgique. Repéré
à :
https://books.google.ga/books?Id=QgEKTJmMqwccfpg=PA16cfdq=th%c3%A9ories
+l%27aide+scolairecfsource=blcfots , consulté le 18 juillet 2019
à 23h41.
- Vouha Bessa, E. (2016). La discontinuité du suivi
psychologique des élèves en classe de 6e des
lycées de Libreville dans la pratique du COP gabonais.
Mémoire en vue de l'obtention du Master professionnel en Conseiller
d'Orientation-Psychologue, non publié. ENS, Libreville/Gabon.
- Williams, M. H. (1998). The effects of a brain-based
learning strategy, mind mapping, on achievement of adults in a training
environment with consideration to learning styles and brain
heinisphericity. Thèse de doctorat, University of North Texas,
Etats-Unis.
Repéré à :
https://pdfs.semanticscholar.org/7ac4/12220c64bf9b52a1eea0b9f7b2b2ad8d59b6.pdf,
consulté le 25/09/19 à 02h11.
111
TABLE DES MATIERES
RESUMES 1
DEDICACE 2
REMERCIEMENTS 3
112
LISTE DES TABLEAUX. 4
LISTE DES FIGURES 4
LISTE DES ABREVIATIONS ..5
SOMMAIRE 6
INTRODUCTION 7
PREMIERE PARTIE : ASPECTS THEORIQUES 10
CHAPITRE I : CONSTAT, INTERET SCIENTIFIQUE, OBJECTIF ET
QUESTION
DE RECHERCHE 11
I.1. Constat 11
I.2. Intérêt scientifique 12
I.3. Objectif et question de recherche 14
I.3.1. Objectif de recherche 14
I.3.2. Question de recherche 15
CHAPITRE II : APPROCHE CONCEPTUELLE 16
II.1. Carte mentale 16
II.1.1. Historique de la carte mentale 16
II.1.2. Carte mentale et fonctionnement du cerveau : 17
II.1.3. Carte mentale et fonctionnement de la mémoire
17
II.1.4. Intérêts de la carte mentale 21
II.1.5. Réalisation d'une carte mentale 22
II.1.6. Définition de la carte mentale 24
II.2. Aide psychopédagogique 25
II.2.1. Le bilan psychopédagogique 29
II.3. Apprentissage 30
II.3.1. Difficultés d'apprentissage 31
II.3.2. Style d'apprentissage 34
CHAPITRE III : RECENSION DES TRAVAUX ANTERIEURS,
APPROCHE
THEORIQUE ET PROBLEMATIQUE 37
III.1. Recension des travaux antérieurs 37
III.1.1 Impact d'une intervention sur les apprentissages des
élèves en difficulté 38
III.1.2. Effet de la schématisation sur la
résolution des problèmes : 39
III.1.3. Impact pédagogique de l'utilisation des cartes
mentales : 40
III.1.4. Intérêt pratique des styles d'apprentissage
47
III.2. Approche théorique 48
III.2.1. Champ d'étude 48
III.2.2. Cadre théorique 50
III.3. Problématique 55
DEUXIEME PARTIE : ASPECTS METHODOLOGIQUES 61
113
CHAPITRE IV : CADRE METHODOLOGIQUE 62
IV.1. Cadre de recherche 62
IV.2. Type de recherche 62
IV.3. Méthode 62
IV.3.1. Participants 63
IV.3.2. Matériel 64
IV.3.3. Procédure 70
CHAPITRE V : HYPOTHESES, TRAITEMENT DES DONNEES,
PRESENTATION
ET ANALYSE DES RESULTATS 73
V.1. Hypothèses 73
V.1.1. Variables 73
V.2. Traitement des données 74
V.3. Présentation des résultats 75
V.3.1. Résultats des cartes mentales concernant le rappel
des mots clés 75
V.3.2. Résultats des cartes mentales concernant
l'organisation hiérarchique des informations du
cours 77
V.3.3. Résultats des cartes en fonction des styles
d'apprentissage des élèves 79
V.3.4. Résultats du questionnaire 83
V.4. Analyse des résultats 85
V.4.1. Analyse des résultats des cartes mentales 85
V.4.2. Analyse des résultats des cartes mentales en
fonction des styles d'apprentissage 86
V.4.3. Analyse des résultats du questionnaire 87
CHAPITRE VI : DISCUSSION, DIFFICULTES, LIMITES,
PERSPECTIVES ET
SUGGESTIONS 88
VI.1. Discussion 89
VI.1.1. Difficultés et limites de l'étude 94
VI.1.2. Perspectives 96
VI.2. Suggestions 97
CONCLUSION 100
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES : 102
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES
ANNEXES
114
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Guide d'entretien portant sur les
pratiques d'aide psychopédagogique des Conseillers d'Orientation
Psychologues auprès des élèves en difficulté
d'apprentissage
Annexe 2 : Questionnaire sur les méthodes
d'études des élèves et leurs impressions sur l'utilisation
de la carte mentale
Annexe 3 : Questionnaire des styles
d'apprentissage d'ISALEM-97 Annexe 4 : Carte mentale d'une
carte mentale
Annexe 5 : Carte mentale sur les fonctions du
verbe
Annexe 6 : Carte mentale d'un
élève sur la végétation du Gabon Annexe 7 :
Cours de 3ème sur les conducteurs ohmiques
Annexe 8 : Carte mentale sur la transformation
de l'information génétique d'une cellule à une autre
Annexe 9 : Première carte mentale d'un
élève sur les conducteurs ohmiques
Annexe 10 : Exemple de carte mentale sur la
révolution industrielle
Annexe 11 : Deuxième carte mentale d'un
élève sur les conducteurs ohmiques
Annexe 12 : Carte mentale de
référence sur les conducteurs ohmiques réalisée
manuellement
Annexe 13 : Carte mentale de
référence réalisée avec le logiciel
Freemind
Annexe 14 : Quelques résultats scolaires
des participants
Annexe 15 : Extrait de la Loi 21/2011 portant
Orientation générale de l'Education, de la Recherche et de la
Formation.
115
Annexe 1 : Guide d'entretien portant sur les
pratiques d'aide psychopédagogique des Conseillers d'Orientation
Psychologues
Guide d'entretien portant sur l'aide
psychopédagogique des conseillers d'orientation psychologues
auprès des élèves en difficulté
d'apprentissages
Le présent guide d'entretien a pour vocation de saisir la
nature des difficultés auxquelles font face les élèves et
de recueillir à titre exploratoire des informations en lien avec l'aide
psychopédagogique apportée par les COP au bénéfice
des élèves en difficultés d'apprentissages.
116
ITEMS
|
RELANCES
|
RETRANSCRIPTIONS
|
Item 1 : Les activités
menées au quotidien
|
- En quoi consistent vos
tâches
professionnelles au quotidien ?
|
-« ...accompagnement ou
aide à l'orientation, la prise
en charge psychopédagogique, mission de
sensibilisation sur divers
fléaux, les entretiens individuels et collectifs...
»
|
- A quelles occasions
vos contacts se font avec les élèves ?
|
- « ...chaque Conseiller
d'Orientation est tenu de faire les séances
d'informtion collectives[...]il y a ce qu'on
appelle les visites ponctuelles... »
|
Item 2 : nature des
difficultés des élèves
Parlez-moi des problèmes
majeurs auxquels sont
confrontés les élèves que vous recevez
|
- Selon vous quelle est
la nature des
difficultés qui perturbent les élèves
dans les
apprentissages et par
conséquent leurs
résultats scolaires?
|
- « Bon, on a les
problèmes
d'inadaptation[...]en
parallèle on a les problèmes d'adolecence
qui se manifestent par des
conduites à risque... » ;
|
- Comment faites-vous
pour les identifier ?
|
- « on
l'écoute[...]après s'en suit
la prise en
charge. Il faut
comprendre la personne »
|
Item 3 : pratiques d'aide
psychopédagogique
|
- Quelle(s)
différence(s) faites- vous entre une aide ou un
|
- « ...il n'existe pas de
différences. On
n'oriente pas mais on accompagne... »
|
Dites-moi ce que vous
entendez par pratiques d'aide psychopédagogique
|
- accompagnement
psychopédagogique ?
- Expliquez-moi la
démarche d'aide
|
- « l'IPN nous
recommande de
|
|
psychopédagogique
|
prendre en charge un
|
|
que vous mettez en
|
élève ayant une
|
|
place.
|
moyenne inférieure à
|
|
|
10?...? on convoque l'élève, on
comprend
son environnement qui peut être facteur
d'échec ou de réussite
|
|
|
?...? à chaque fois
qu'un problème se
pose, on agit en
fonction du
problème... »
|
Annexe 5 : carte mentale sur les fonctions du verbe
117
Annexe 12 : carte mentale de
référence élaborée à partir du logiciel
Freemind
118
Annexe 14 : Quelques résultats scolaires des
participants
Sujets
|
Moyenne du 2ème trimestre
|
Moyennes du
3ème trimestre
|
Mention
obtenue à l'examen du B.E.P.C
|
1
|
07,50
|
10,55
|
Passable
|
2
|
08,05
|
09,01
|
Passable
|
3
|
07,51
|
07,33
|
Passable
|
4
|
09,57
|
07,57
|
Passable
|
5
|
06,41
|
07,93
|
Ajourné(e)
|
6
|
07,36
|
09,64
|
Passable
|
7
|
07,58
|
10,30
|
Passable
|
|