2.2. Cadre théorique
Au fil des années, dans certains pays émergents
plus particulièrement le Brésil, les structures associatives ont
été déterminantes dans le développement
local ; car elles posent des actions de développement tout en
appliquant les principes de la bonne gouvernance locale ; en appuyant
l'action publique locale à travers ses projets et programmes. Les
groupements sociaux luttent pour apporter le développement au niveau
local ; bien que de nos jours, le développement (processus de
diversification et d'enrichissement des activités économiques et
sociales à partir de la mobilisation et de la coordination de ses
ressources et ses énergies: Xavier Greffe, 2009) fait face à de
nombreux problèmes comme :L'explosion démographique et le
dépeuplement croissant des zones rurales à l'échelle
globale d'une part, l'insuffisance des ressources et le manque
d'infrastructures de base en milieu urbain d'autre part.
D'une manière générale, dans le monde le
développement rural est perçu comme un simple
développement agricole parce qu'il englobe un espace, l'espace rural,
où l'agriculture est au centre du système socio-économique
.Mais au sein duquel existent des activités différentes , avec
des fonctions et des objectifs diversifiés, qui sont tous à
intégrer et coordonner dans une optique de développement
cohérent, durable et solidaire. Donc, la majeure partie des structures
associatives de base sont dans les milieux ruraux à cause de l'absence
des institutions étatiques et des grandes entreprises. C'est en ce sens
qu'André Joyal en 2010 a dit : « Le DL (Développement
Local) est similaire au DR (Développement Rural) en milieu rural et se
rapporte au diverses initiatives mise de l'avant, dans un cadre d'action
partenariale, par les acteurs intéressés à
l'amélioration des conditions de vie dans leur environnement
immédiat ».Les structures sociales de base visent, le plus
souvent l'agriculture et veulent, encadrer fortement les agriculteurs car le
développement rural et l'agriculture sont étroitement liés
par une relation d'interdépendance. En effet développer le monde
rural demande sans aucun doute d'encadrer l'agriculteur. En d'autres termes, si
on veut développer le monde rural, on peut dire qu'il faut le faire dans
un processus participatif en utilisant les initiatives locales (structures
associatives locales) comme moteur de développement économique et
social. Car la participation de la population local aux initiatives de
développement est primordiale ; même si les interventions
extérieures apportent des solutions à certains problèmes
mais elles n'ont pas pour autant la capacité de comprendre en profondeur
les désidératas (choses qui manquent et que l'on désire)
des bénéficiaires de leurs apports(AHMADOU LAMARANA DIALLO,2011).
Toutefois, ce développement doit faire face à ces trois
principaux enjeux : répondre aux besoins des populations qui ont
dorénavant une position active; assurer un développement
économique et social à l'échelle du territoire, inscrire
la lutte contre la pauvreté dans des actions de proximité (RAANAN
WEITZ ,1964). Selon RAANAN WEITZ, le problème de développement
que les structures sociales de base veulent résoudre est encore plus
crucial pour les pays en voie de développement. Parceque dans ces pays
le développement agricole et le développement national sont
synonymes. En effet, d'après RAANAN WEITZ en 1964, cette situation est
due par plusieurs facteurs qui sont les suivants?
o L'agriculture se trouve encore à un niveau de
subsistance, l'agriculteur n'a pas les moyens pour travailler et
l'activité agricole qu'il entreprend, ne peut pas vraiment satisfaire
ses besoins de bases (santé, nourriture etc.)
o La majorité de la population vit dans les zones
rurales et est employée dans l'agriculture donc tout programme visant un
développement national doit viser les régions rurales.
o Le niveau d'alimentation nationale est bas et pour
améliorer cette situation il faut augmenter la production nationale
agricole.
o A l'état actuel du développement une
industrialisation à grande échelle de type occidentale, ne peut
pas être la clef d'un progrès rapide ; puisque ces nations ne
possèdent ni le capital nécessaire à investir dans de
grandes entreprises industrielles, ni la main d'oeuvre qualifiée
nécessaire à leur fonctionnement.
Haïti étant un pays en développement se
trouvant dans une situation extrêmement difficile. Selon les
données de l'Institut Haïtienne de Statistiques et d'Informatique
(IHSI), la population haïtienne est à 72% rurale. Or, de tout temps, il est
généralement reconnu qu'Haïti est un pays essentiellement
agricole ; ainsi, cette prédominance marquée du secteur
agricole pourrait laisser entendre que ce dernier constituerait l'objet d'une
préoccupation soutenue de la part des autorités concernées
par la politique agricole. Malheureusement, de nombreuses études,
publiées au cours des dix dernières années, mettent
à nu l'ampleur de la misère dans laquelle vivent les ruraux
haïtiens. En effet, les conditions de vie de la population rurale
haïtienne ne cessent de s'empirer. Donc, les structures sociales actives,
agissant pour le développement rural, se révèlent comme un
outil nécessaire qui doit viser la réduction de la
pauvreté dans le monde rural haïtien ; en incluant les
marginalisés du monde rural au processus de développement. C'est
pourquoi, les structures sociales se révèlent fondamentaux
à la concrétisation du bien-être local et national.
Parceque l'évolution du monde rural haïtien contribuera sans aucun
doute au développement national (André Yves Cribb, 1998). Et de
plus une initiative récente de l'an deux milles sept (2007), d'une
plateforme nationale entre quatre grands mouvements sociaux et paysans en
Haïti (Tèt Kolé, Mouvement des Paysans de Papaye, Mouvement
Paysan National Congrès Papaye et Coordination régionale des
organisations du sud-est), est prometteuse pour consolider une force d'action
dans l'orientation des politiques et pratiques d'appui au monde rural en
Haïti. Ces structures sociales sont aujourd'hui en capacité d'agir
de manière concrètes, au développement local et
économique, pour contribuer au mieux être des familles
concernées au niveau local (AVSF , 2009).
Dans le milieu rural haïtien, plus
particulièrement à Torbeck, les paysans ne s'en sont pas tenus
à une attitude passive. Ils s'organisent sous différentes formes
pour se défendre, et même pour améliorer leurs conditions
socio-économiques. En effet, il existe diverses structures sociales, qui
ont été mis sur pied par la population locale, pour faire face
aux manques de certains services. Pour certains, ces structures permettent de
développer la solidarité, la cohésion sociale comme valeur
socioculturelle. Pour d'autres, elles sont de nouveaux dispositifs pour
favoriser le progrès local. Elles posent le plus souvent des actions de
type local qui ont en général: des fonctions de secours et
d'adaptation à la formation sociale de la zone. En fait, elles ont une
fonction de secours parce qu'elles aident les agriculteurs à faire face
aux difficultés que posent la pratique de l'agriculture ; ceci est
vrai surtout pour les coopératives agricoles qui donnent des intrants,
des prêts, aux agriculteurs et les aident a trouvé un
marché pour écouler leurs produits à un prix raisonnable.
Elles sont actives également en termes de donation de formation pour
former les gens dans le secteur agricole et autre (fonction de formation
sociale). Dans presque la majorité des cas, ce sont des mouvements
locaux avec des revendications de portée réduite purement et
simplement à la communauté d'origine. A Torbeck, l'un des types
de structures sociales qu'est indispensable au développement rural et
qui est très présent: c'est l'organisation communautaire de base
(OCB) qui est une association démocratique qui pose des actions de
développement au niveau local ; à travers des projets de
développement qui sont financés par les organismes nationaux ou
internationaux (PROMODEV, 2011).
|