Le sacrifice de l'animal dans les sociétés africaines précoloniales: le cas des Mbo à la lumière ds égyptiens anciens( Télécharger le fichier original )par Cédric Stéphane Mbah Université de Yaoundé 1 - Master 2 en Histoire 2017 |
III- OBJETIFS DE LA RECHERCHEEn choisissant ce thème, notre souci est d'apporter notre modeste contribution à l'historiographie du peuple Mbo, et d'apporter davantage des éclaircissements sur la symbolique et la fonction du sacrifice animalier pratiqué chez les Mbo précoloniaux.Cette recherche vise à identifier et à comprendre les types de sacrifices animaliers pratiqués par les Mbo à la lumière des rituels sacrificiels en Egypte ancienne. Il s'agit dans cette perspective de démontrer qu'il existe une parenté entre la culture du peuple Mbo et celle de l'Égypte pharaonique et partant, celle du Cameroun voire des peuples d'Afrique au sud du Sahara. Il s'agit d'une étude qui porte sur la transfiguration des faits et gestes sacrificiels des Egyptiens anciens à ceux des Mbo pour essayer de ressortir une facile filiation culturelle. Ces rituels donnent également à voir avec les symboliques mises en oeuvre lorsqu'ils soulignent les fonctions spécifiquement attribuées aux différents types de sacrifice à savoir les sacrifices sanglants et non sanglants. Ainsi, il convient de présenter le sacrifice comme une offrande sacrificielle aux divinités, une ouverture vers la vraie vie, un rite thérapeutique, bref d'étudier en profondeur le sacrifice de l'animal afin de cerner ses contours et ressortir la symbolique et les fonctions dans la société Mbo précoloniale.
Toute recherche scientifique nécessite une méthodologique. Etymologiquement, la méthodologie désigne l'ensemble des démarches qu'un chercheur met en exergue, pour la collecte des données et dont l'analyse lui permettra de résoudre le problème intellectuel qu'il a préalablement identifié. Pour Madeleine Grawitz, c'est une exigence fondamentale pour tout chercheur. Aussi, affirme-t-elle : « Le chercheur ne se contente pas d'indiquer les résultats obtenus, mais de rendre compte de la démarche qui fut la sienne, de la façon dont il a obtenu les données qu'il fournit44(*). ». Pour mener à bien cette étude, notre recherche ne s'arrête pas au niveau de la simple identification, mais elle s'oriente vers la compréhension de la forme du sacrifice de l'animal par une approche descriptive et analytique. C'est pourquoi, au niveau descriptif, nous proposons de scinder les sacrifices de l'animal chez les égyptiens anciens et chez les Mbo en deux grandes parties à savoir : les sacrifices sanglants et les sacrifices non sanglants. Aussi, nous avons préféré la superposition des deux peuples, pour mieux élaborer la comparaison et éviter toute confusion d'ordre sémantique. Du point de vue analytique, le but recherché est d'éclairer et de restituer la nature des faits sacrificiels, c'est-à-dire de rechercher l'ensemble des phénomènes qui ont permis, la mise sur pied des sacrifices des animaux chez les Egyptiens anciens et les Mbo. Dans cette optique, nous arriverons au résultat selon que ces pratiques confrontent deux systèmes de références culturelles différentes par leur éloignement spatio-temporel, antagonistes par leur pratique (s'il est à relever) mais singulier par leur identité. Dans le souci d'atteindre nos objectifs, nous avons fait recours à plusieurs données à savoir : les sources écrites, orales, iconographiquesetc. Pour ce qui est des sources orales, nous nous sommes servis d'un guide d'entretien pour canaliser nos questions. L'objectif de cette méthode est de recueillir seulement les informations pertinentes relatives à notre enquête mais aussi d'orienter nos informateurs à répondre efficacement aux questions qui entrent dans le cadre précis de notre recherche, à savoir les rituels funéraires. Concernant les sources écrites, nous sommes conscients de ce que nous ne saurions prétendre être les premiers à faire des recherches sur les rituels sacrificiels en Afrique, au Cameroun en particulier et plus spécifiquement chez les Mbo. Toutefois, nous avons fait recours aux ouvrages et aux travaux se rapportant aux sacrifices rituels des animaux. A cet effet, différentes bibliothèques ont été visitées en occurrence la bibliothèque centrale et de la faculté des arts, lettres et sciences humaines de l'université de Yaoundé I. Nous nous rendîmes également aux centres de documentations du ministère de la recherche scientifique et de l'innovation (MINRESI) et de l'institut française de Cameroun (IFC). Au demeurant nous avons profité de l'émergence des nouvelles technologies de l'information et de la communication notamment internet, où nous avons pu accéder à un grand nombre de thèses, mémoires et articles se rapportant au domaine du sacrifice rituel en Égypte antique en particulier et en Afrique en général. Les sources égyptiennes qui pour la plupart sont l'iconographie et les données archéologiques de la période pharaonique, nous ont été d'une importance incommensurable. Nous avonseu un grand intérêt pour les textes de pyramides tels lesrécits cosmogoniques de Héliopolis et de Memphis. Les textes magiques et des profanes comme les décrets oraculaires,les recettes médicales,des recueils des formules magiques les chants des harpistes, les enseignements, les contes etc. Ces derniers semblent être de véritablestremplins susceptibles d'élucider au mieux sur la symbolique et la fonction des sacrifices chez les Egyptiens anciens et les Mbo. Ce sont notamment les Papyrus d'Ani, de Westcar, Jumiliac, Chester-Beatty, Turin, Bremmer, Ebers, Leyde etc.Toutefois, dans l'élaboration du travail, nous avons présenté le sacrifice de l'animal des Mbo dans uncontexte historique précolonial à la lumière de l'Egypte antique. Cependant il est à reconnaitre que la réalisation d'une telle recherche ne s'est pas faite sans difficulté. * 44 M. Grawitz, Lexique des sciences sociales, 7e édition, Dalloz, Paris, 1999, p. 86 |
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