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La suppression des subventions allouées aux associations par la région Auvergne-Rhône-Alpes : quelles alternatives de financement pour l'association Solidarité Afrique ?

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par Pelagie Nabole
Université Lumière Lyon 2 - Master 2 Communication humanitaire et solidarité 2017
  

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Conclusion

La baisse des financements publics en direction des associations, dont on commence à voir les effets sur le territoire, est d'autant plus préoccupante qu'elle tombe à une période où on remarque de plus en plus une hausse des besoins sociaux de la population auxquels les associations doivent faire face. Cette baisse des financements publics qui se présente comme un effet de ciseaux, n'est évidemment pas sans conséquence sur le mode de fonctionnement des associations (perte d'emploi, réduction des budgets, etc.). Elle a engendré des difficultés économiques qui a pu les conduire soit à réduire le volume de leurs actions, soit à baisser la qualité de leurs services ou à demander un surtravail aux bénévoles et aux salariés éventuels.

Sans se déverser dans des considérations politiques quant à la motivation du nouveau Président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes à supprimer les subventions allouées aux associations, il est évident que cette décision est un crime perpétré à l'encontre des acteurs du milieu associatif. Ce milieu a été fortement impacté de cette toute nouvelle gouvernance de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En cette période de crise financière, l'avenir des associations est de plus en plus incertain. Il devient urgent pour elles de trouver de nouveaux leviers leur permettant de se financer afin de compenser les baisses de subventions publiques.

La crise financière et le désengagement de l'Etat ne cessent de toucher les associations et nombre d'entre-elles sont vouées à disparaitre. De nombreux articles de presse ont fait l'apologie des nouveaux moyens de financement par le numérique en y voyant une opportunité de sauver les associations. « Et pourtant, l'opportunité est là, tant du côté des associations qui s'ouvrent petit à petit aux réseaux sociaux pour gagner en visibilité, collecter de dons et informer, que du côté des internautes qui sont plus de 70% en France à reconnaître aux réseaux sociaux une vraie valeur ajoutée pour le secteur associatif »15(*). L'interactivité en ligne, les technologies mobiles, la géolocalisation, la richesse des contenus échangés (vidéo, photo, texte...) permettent le développement d'un réel échange entre l'association et le public, au-delà du moment du don.

Cependant il convient de rappeler que toutes les associations ne sont pas égales face à ces outils. De plus les dons seuls ne pourraient permettre aux associations de compenser les pertes des subventions publiques. Il convient donc de remarquer que même si le don sur internet se développe il ne contribue pas au budget des associations autant que les financements publics.

Les conséquences du désengagement de l'Etat providence peuvent revêtir un aspect qui tend à éloigner les associations de leur première mission d'intérêt général d'offrir des services « gratuits ».

Premièrement, les associations peuvent se retrouver dans une logique marchande d'offre de servicessolvables afin d'assurer leur survie.En effet, « les effectifs du secteur associatif ont baissé de 0,6 % entre 2010 et 2011. Une inflexion liée à la réduction des dépenses publiques alors même que la crise accroît la demande de solidarité »16(*). La nécessité de diversifier leurs revenus se heurte au fait qu'elles agissent par définition le plus souvent sur des marchés non solvables. Le risque existe par ailleurs de les voir se mettre à sélectionner leurs publics et perdre de vue leur caractère non lucratif.

L'alternative de se tourner vers les dons des particuliers présente un autre aspect : une saturation du marché de la collecte de fonds. Il se crée donc une guerre de marché entre les petites associations et les grandes déjà présentes sur l'espace de la collecte de fonds.

Face à la raréfaction des subventions publiques et la crise financière qui ne cesse de baisser les capacités de dons des particuliers, on peut arriver à la conclusion que la solution la plus pérenne pour « une petite association » est d'assurer un système d'autofinancement à travers des mécanismesd'offre de services d'activités solidaires.

Il n'existe peut-être pas de solution miracle à la stabilisation des financements des associations. Mais celles-ci devront évoluer avec la conjoncture économique de leur environnement. Elles devront pouvoir s'adapter aux nouvelles technologies de la communication et être force de propositions afin de développer sans cesse des initiatives nouvelles pour assurer leurs financements et garantir leur survie.

* 15 « Internet : quelles opportunités pour les associations et les fondations ? » www.francegenerosites.org/wp-content/uploads/2010/12/1-12-10-1.pdf

* 16 Naïri Nahapétian « Action publique : état d'alerte pour les associations », https://www.cairn.info/magazine-alternatives-economiques-2012-11-page-38.htm

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