4.3.6.3.3. Le glissement de
terrain
Les massifs susceptibles de glisser s'observent sur presque
l'ensemble de tous les sites dans le secteur étudié, la dynamique
actuelle des versants retentis sur la vie des hommes et ses processus sont
fonction du système des pentes héritées de la nature des
terrains, de la nature des sols et d'un substratum plus ou moins poreux mais
également de la nature des précipitations.
·
Localisation de glissement.
Le secteur est caractérisé par de pentes fortes
et trop fortes localisées surtout dans la partie supérieure de
la rivière Ruzizi principalement sur l'avenue Kerhedi communément
appelé Hewa Bora à environ 300m du poste frontalier deRuzizi
I.
Ces pluies sont fortes par rapport à la
capacité d'absorption de sol dans le secteur, les sols superficiels
regorgeant les eaux, déclenchent leur propre solifluction et glissent
alors en emportant les maisons situées dans la zone affectée,
créant des dégâts humains et matériels.
Le cas particulier est celui que nous avons vécu
actuellement à Kerhedi où un mur de soutènement s'est
écroulé, écrasant ainsi une maison située en aval,
ce qui a couté la vie d'une maman et ses trois enfants. Le reste de la
ville sur des pentes fortes et sites impropres à la construction n'est
pas épargné.
Un autre cas de glissement est visible sur la route Camp
Saïo-Barrage Ruzizi I et sur tous les flancs surplombant la rivière
Ruzizi à partir du pont Ruzizi II en passant par le Barrage de Murhurhu
jusqu'au pont Ruzizi I. La solifluxion en plaques affecte les versants et des
plaques de sol ce sont mis à glisser vers la base en accumulant la
boue, la terre à la base du versant et parviennent même à
barrer la route, voir endommager le barrage hydro-électrique.
· Analyse
de la pente du glissement
Pour réaliser ce travail, nous avons utilisé
une boussole type Sylva. La technique(ou méthode) d'analyse de pentes de
glissement dans le secteur consistait à prendre les coordonnées
géographiques au sommet du plan de glissement et respectivement celles
de la base (avals du plan de glissement) tout en respectant une droite
visée.
On établit alors une coupe en fonction d'altitude en
ordonnées et la longitude en abscisse, on trouve deux points distincts.
Entre les deux coordonnées, la plus élevée et la plus
faible on obtient un triangle rectangle. A partir de ce triangle on
évalue la pente du glissement á. . Signalons que le graphique est obtenu à l'échelle
graphique bien respectée par l'operateur.
Dans le cadre d'évaluation de la pente de terrain,
nous savons tous que la probabilité d'apparition d'un glissement de
terrain couvre certains critères à savoir :
- probabilité d'apparition faible ou nulle : la
pente faible á ?10° à nulle. Mouvement très
localisé possible (d'échelle métrique à
décamétrique).
- probabilité d'apparition moyenne : la pente
moyenne comprise entre 10 et 30°. Terrain meuble, peu cohérent
et/ou altération profonde des matériaux, ce mouvement se localise
sur le versant (échelle décamétrique à
pluridécametrique).
- probabilité d'apparition forte : sur la
majorité de versants, des mouvements (échelle
décamétrique à hectométrique) sont susceptibles
d'apparaître, pentes fortes à très fortes avec á
>30°, terrain meuble, peu cohérent, et/ou altération
profonde des matériaux.
- mouvement de faible ampleur ; mouvement superficiel ou
relativement superficiel, profondeur de la surface de rupture métrique
ou décamétrique. Cette ampleur peut s'accentuer sous l'action
anthropique, surcharge, route, terrassement. Les traces d'instabilité
sont reconnues localement au niveau des versants et des berges de la Ruzizi.
Les glissements observés dans notre secteur
d'étude se rapportent au glissement plan (translationnel) car les
matériaux glissent le long d'une surface plane pentue et
acheminés vers les pieds du versant en formant les éboulis peu
importants.
a. Glissement de Kerhedi (SOMINKI)
Figure.6. Détermination de pente du glissement sur
l'Avenue Kerhedi (SOMINKI)
Y=47m,x=103m =0,455310679, tgá= ; á=arc tg á=24 ,527O
Cette valeur de la pente trouvée montre que la
probabilité d'apparition du glissement dans notre secteur d'étude
est moyen avec une pente de 24°31'37",il y a donc
altération profonde de matériaux. D'une manière
générale la pente moyenne probable d'apparition du glissement de
terrain est comprise entre 10° et 30°, La pente ainsi obtenue s'y
situe.
b. Glissement camp saïo
Ce glissement localisé sur le flanc droit de la route
menant vers le barrage Ruzizi I montre une pente moyennede l'ordre de
13,1°soit 13°3' 18"obtenue suivant le
même principe comme au point a. Ceci signifie que le terrain ainsi
étudié est affecté par le glissement. Les ravins ainsi
localisés dans le secteur d'étude s'encaissent du jour aux jours
quand il pleut, voient leurs versants décapés de tout sol et la
pente s'accusant de plus en plus. Les versants de ces ravins sont mis à
leur tour en déséquilibre dynamique et de nouveaux glissements de
terrain naissent dans le milieu. Toutes les maisons et parcelles
inspectées sur les versants sont en déséquilibre dynamique
et peuvent s'écrouler en temps réel, surtout quand il pleut
abondamment en empruntant la rivière Ruz
Etant donné que les différentes pentes de
terrains sujettes au glissement sont supérieures à la pente
d'équilibre d'un talus varient de 20 à 25° voir 30° au
plus sur l'ensemble des sites étudiés dans le secteur. Il
faudrait de ce fait qu'elles soient systématiquement
protégées et réservées aux seuls eucalyptus et
bambous mais également aux bananerais.
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