Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la commune de Mont-Rolland des années 1950 aux années 2000.( Télécharger le fichier original )par Gilbert Sidy Lamine MBENGUE Université Cheikh Anta Diop de Dakar - MASTER en GEOGRAPHIE, RESSOURCE ENVIRONNEMENT DEVELOPPEMENT (RED) Option : Climatologie 2014 |
D'abord, l'évolution du total pluviométrique est en dents de scie mais la tendance est à la baisse et fait apparaitre deux périodes : la première période : 1951-1967, est marquée par une pluviométrie importante, avec une moyenne annuelle de 686,7 mm. C'est durant cette période qu'on retrouve le maximum de la série : 863,5 mm en 1957. Sur les 11 années disponibles, une seule année a enregistré une pluviométrie inférieure à 500mm :1963 avec 486,4 mm ; par 43 contre la seconde période : 1970-1990, 10 sur 10 années disponibles ont enregistré une pluviométrie inferieure à 500mm. Avec une moyenne pluviométrique très faible de 325,6 mm. Cette période enregistre le minimum de la série : 122,5 mm en 1983. De même , l'évolution du nombre de jours de pluies à Mont-Rolland, à partir des données disponibles de 1951 à 1990 est d'autant plus importante qu'elle fait aussi apparaître la rupture de la pluviométrie des années 1970. Car le nombre de jours de pluie annuelle qui atteint le maximum de la série en 1951 (58 jours) est toujours supérieur à la trentaine de 1951 à 1967. Par contre de 1970 à 1990 il n'a jamais dépassé les 30 jours. C'est pendant cette période qu'on retrouve le minimum de la série : 08 jours en 1983. A la fin des années 1980 le nombre de jours de pluies dépassait rarement la vingtaine. Ainsi, 1970 peut être considérée comme le début d'une sécheresse sévère dans la Commune de Mont-Rolland. Une sécheresse qui sera analysée sur une durée plus longue à partir des données de la station de Thiès. II - Les fluctuations pluviométriques de 1960 à 2012De 1960 à 2012, l'évolution inter-annuelle de la pluviométrie montre des fluctuations importantes qui sont souvent marquées par une succession d'années déficitaires pendant des périodes plus ou moins longues surtout à partir de 1970. (Figure 10) -20 -40 -60 en % 40 80 60 20 0 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 Figure 10 : Evolution Inter-annuel de la Fréquence en % de l'écart à la Normale pluviométrique de 1960 à 2012 . Le calcul de l'écart par rapport à la normale 1960-1990 nous a permis de classer les années en années excédentaires et en années déficitaires. 44 Tableau 10 : classification des déficits et excédents par rapport à la Normale en %.
En effet l'analyse de l'évolution pluviométrique de 1960 à 2012 nous fournit : 27 années déficitaires dont 5 années très déficitaires, 10 années moyennement déficitaires et 12 années peu déficitaires. 26 années excédentaires dont 4 années très excédentaires, 9 années moyennement excédentaires et 13 années peu excédentaires. Cependant il existe un fort contraste dans la répartition des excédents et des déficits. Les 4 années très excédentaires (1960, 1962 ,1964 et 1969) sont concentrées sur une courte période de 10 ans avant 1970 ; tandis que de 1970 à 2012 ; soit sur une période de 42 ans, aucune année très excédentaire n'a été enregistrée. Force est de constater que l'année 1970 marque une rupture de la pluviométrie caractérisée par une importante baisse des quantités, d'autant plus que les années très déficitaires (1968, 1972, 1973, 1979,1983) sont concentrées autour des années 1970. Cette rupture marque le début d'une longue sécheresse car de 1970 à 1999, soit 30 ans, sont concentrées 23 sur 27 années déficitaires. Aujourd'hui on note une reprise des pluies surtout au début des années 2000. En effet, sur une période successive de 6 ans : 2006-2012, toutes les années sont excédentaires ce qui n'a pas eu lieu depuis la fin des années 1960. Cependant cette reprise n'a pas encore atteint le niveau des années 1960 car sur les 6 ans, seules deux années (2008 et 2010) ont atteint un excédent de 20% (moyennement excédentaire). De ce fait on observe une tendance générale qui tend toujours à une baisse des pluies. (Figure 11) 400 900 800 700 600 500 300 200 100 0 Pluies en mm Linear (Pluies en mm) 45 Figure 11 : Evolution inter-annuelle de la pluviométrie de 1960-2012 Station de Thiès. Station de TRIES L'Indice Pluviométrique de Lamb ou SPI21 confirme la rupture et la tendance à la baisse des pluies et les longues périodes de sécheresse. Les années d'humidité forte sont retrouvées avant 1968 et les années de sécheresse forte sont concentrées entre 1970 et 1998. En effet, 1965 est la seule année qui enregistre une humidité extrême (SPI>2). Plus encore, 5 sur 10 années de la décennie 1960-1970, sont au moins caractérisées par une forte humidité (1<SPI<2) tandis que de 1970 à 2012, 2010 est la seule année qui a atteint une forte humidité. (Figure 12) 4.00 3.00 2.00 1.00 0.00 -1.00 -2.00 1960 1962 1964 1966 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 Figure 12 : Evolution de l'écart à la moyenne l'indice pluviométrique de Lamb de 1960 à 2012. Station de TRIES Source : ANAMS 21 «Standardized Precipitation Index» en anglais 46 III - Evolution des caractéristiques des saisons pluvieuses de 1960 à 2012L'analyse de l'évolution des saisons pluvieuses permet de mieux comprendre la variabilité pluviométrique et l'impact qu'elle peut avoir sur le déroulement de l'hivernage. En réalité, le nombre de jours de pluies, le début, la fin, la durée de l'hivernage ainsi que les pauses pluviométriques sont des paramètres non négligeables en plus du total pluviométrique annuel qui permettent de mieux comprendre les manifestations de toute variabilité pluviométrique. III - 1 - Début et fin de l'hivernage au seuil pluviométrique de 15mm par moisUne analyse décennale du début et de la fin de l'hivernage au seuil pluviométrique de 15mm par mois, nous montre que les saisons pluvieuses ont évolué différemment de 1960 à 2010. Le début de l'hivernage était normalement en juin mais accusant souvent des retards jusqu'en juillet. En effet, de 1960 à 1969 la saison pluvieuse débutait pour la plupart du temps en juin (60%) tandis que pendant les années 1970 cette fréquence s'est réduite progressivement jusqu'à atteindre 20% pour la décennie 2000-2009 (Tableau 11). Donc malgré la reprise des pluies dans les années 2000, on assiste à un début de plus en plus tardif de l'hivernage. De même, l'hivernage qui attient le mois d'Octobre sur une fréquence de 8/10 années, lors de la décennie 1960-1969, alterne aujourd'hui fin précoce en Septembre et fin tardive en Octobre. Au début des années 2000 le fait que le mois d'octobre enregistre au moins 15 mm de pluies pendant 7/10 années a coïncidé avec la faible reprise des pluies. Tableau 11 : Evolution du début et fin de l'hivernage, Station de Thiès
(Ici est considéré comme début ou fin de l'hivernage, respectivement le premier et le dernier mois humide au seuil pluviométrique de15 mm.) 47 III - 2 - Les mois humides selon l'Indice de GaussenUne analyse de l'indice de Gaussen fait apparaître non seulement la reprise des pluies se manifestant par une augmentation des mois humides de la saison mais aussi un décalage du mois le plus humide qui passe d'Aout à Septembre. Tableau 12 : Répartition des mois secs et humides à partir de l'Indice de Gaussen.
De 1960-1969 avant le début de la sécheresse, en se basant sur les mois humides, l'hivernage durait au moins 3 mois à 80 %. Mais pendant la sécheresse traversant les années 1970, cette fréquence a diminué jusqu'à atteindre 50% pendant la décennie 1990-1999. La rupture est d'autant plus marquée que sur 5 années de la décennie 1990-1999, l'hivernage n'a duré que 2 mois (fréquence de 50 %). Par contre la dernière décennie montre une reprise de la pluie pendant les années 2000, marquée par une fréquence 90 % d'hivernages de 3 mois humides au moins y compris 20 % de fréquence pour 4 mois humides. Concernant le mois le plus humide, le contraste reste net avant et après 1970. Car si le mois de septembre est le mois le plus humide pendant les années 1960 sur un fréquence de 80 % ; dans les années 1970, cette fréquence s'est réduite à 10% aux dépens du mois de Août après un équilibre dans les années 1990 entre les deux mois, le décalage du mois le plus pluvieux de Septembre à Août s'est confirmé pendant la décennie 2000-2009 avec une fréquence de 80% pour ce dernier. Ainsi pour cette même décennie pour la première fois le mois de Juillet a atteint une fréquence de 20% comme mois le plus pluvieux. Aujourd'hui la durée de la saison humide se précise de plus en plus, en se concentrant sur les 3 mois (fréquence 80%) qui sont en général humides avec un maximum au mois d'Août sur une fréquence de 80% de 2003-2012. 48 Au terme de notre analyse, nous pouvons dire que la reprise des pluies au cours des dernières années, n'est pas accompagnée d'une augmentation de la durée de la saison humide qui est marquée par un début de plus en plus tardif et une fin imprévisible, tantôt précoce, tantôt normale.
49 Chapitre IV : Impacts de la variabilité des pluies sur l'agriculture au cours des 10 dernières années (2004 à 2013)Pour rappel notre étude des productions agricoles de Tivaouane se justifie par le fait que les données n'existent qu'au niveau départemental et de manière globale. Tout compte fait, après l'étude de l'évolution des productions agricoles des principales cultures telles que : le mil souna, le sorgho, le niébé, le maïs et l'arachide au niveau départemental, une analyse contextuelle de l'évolution des productions agricoles dans de la Commune de Mont-Rolland sera observée. I - Impacts de la variabilité pluviométrique sur l'agriculture dans leDépartement de Tivaouane de 2004 à 2013Les céréales occupaient une place importante dans l'alimentation des populations avant la période sèche des années 1970. L'arachide y était la principale culture de rente et était cultivée principalement dans les sols diors. Mais depuis la sécheresse des années 1970 une rupture intervient dans la pluviométrie, qui, depuis lors, est dominée par des périodes d'irrégularités manifestes. Des irrégularités qui au cours de ces 10 dernières années, ne sont pas sans incident sur les productions agricoles. Tableau 13 : Evolution des productions agricoles du Département de Tivaouane, de 2004 à 2013
50
51 *2004 correspond la campagne 2004/2005 Données : SDRDR Tivaouane I - 1 - Evolution des productions du mil et du sorghoDe 2004 à 2013 dans le Département de Tivaouane, les productions mil/sorgho ont évolué en dents de scie. (Figure 13 à 16) D'abord la campagne agricole 2004 fut la plus exceptionnelle avec des productions très faibles : 1825 t pour le mil et 25 t pour le sorgho. Cette faiblesse de la production est en corrélation avec la pluviosité ; 254,9 mm, soit un déficit de -263 mm par rapport à la moyenne de la série qui est de 527,3 mm. Aussi bien pour les productions mil /sorgho que pour la pluviosité la campagne agricole de 2004 fut la plus mauvaise de la période 2004-2013. (Figure 13 e 14)
Production (en centaines de t) Pluie (en mm) Figure 13 : Evolution des productions du mil et des pluies dans le département de Tivaouane (2004- 2013) Données : SDRDR Tivaouane
Pluie (en mm) Production (en t) 52 Figure 14 : Evolution des productions de sorgho et de la pluviométrie (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane Ensuite, la hausse exceptionnelle des productions pendant la campagne de 2005 avec des productions de 24500 t pour le mil peut être imputable au triplement de la pluviométrie, qui à l' écart d'un an, atteint 800 mm en 2005 (absence de données pour le sorgho en 2005). Pendant la campagne agricole 2006, les productions du mil ont subi une faible baisse correspondant avec une chute de la pluviométrie à 390 mm en 2006. La campagne agricole 2007 marque une rupture avec la chute des productions du mil (-66%) et du sorgho (-46%) par rapport à la campagne précédente (2006/2007). Pourtant cette campagne est marquée par un faible déficit pluviométrique de 56 mm. Ainsi cette situation peut s'expliquer par le maintien de la faiblesse du nombre de jours de pluies à 28 (Tableau XIV) mais surtout par les deux séquences sèches enregistrées , dont une de plus de 20 jours en juillet, (Tableau XV) et la réduction importante de plus de 40% des superficies emblavées de mil et de sorgho. (Figure 12 et 13) Cependant, lors de la période 2008-2010 dans le département de Tivaouane, la confirmation de la reprise de la pluviométrie qui dépasse annuellement 500mm avec une seule année déficitaire de 5mm seulement (2008) et un nombre de jours de pluie toujours largement supérieur à 30 (Figure 14 et 15), est en consistance avec la forte hausse des productions du mil et du sorgho. En effet, 2008 fut l'une des meilleures campagnes de 2004 à 2013, aussi bien en mil (29284 t) qu'en sorgho (766 t). ) En effet 2008 enregistre 40 jours de pluies (maximum de la série) et n'est marquée par la présence d'une seule séquence sèche inferieure à 20jours (Tableau 14). 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
53 Figure 15 : Evolution des productions du mil et des superficies emblavées (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane
Superficie (en ha) Production (en t) Figure 16 : Evolution des productions et des superficies emblavées en sorgho (20042013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane La campagne de 2011 fut marquée par une nouvelle rupture des productions du mil et du sorgho qui ont chuté à 37% par rapport à la campagne agricole précédente malgré une légère baisse de la pluviosité. Cela peut être expliqué par la réduction des superficies emblavées et les deux séquences sèches de plus de 10 jours qui ont intervenues au premier et dernier mois de la saison. Par contre pendant les deux dernières campagnes agricoles de 2012 et de 2013, les rendements ont subi une hausse importante, aussi bien pour le mil que pour le sorgho. Car 54 pour la décennie 2004-2013, la campagne de 2012, avec une importante production en corrélation avec les superficies emblavées, obtient le meilleur rendement pour le mil (683kg/ha) et le sorgho (700kg/ha) ; contrairement à son cumul pluviométrique marqué par un déficit faible de 34 mm. Cela peut être occasionné par le fait que 2012 fut la seule année de la série pendant laquelle l'hivernage n'a enregistré aucune séquence sèche (Tableau 14). Par contre la forte augmentation des pluies qui atteignent 727 ,9mm en 2013 n'a pas empêché les productions du sorgho et du mil de chuter respectivement de 40 % et de 14 % par rapport à 2012. Cela peut être dû aux deux séquences sèches en début et en fin d'hivernage et concernant le mil, la situation pourrait être aggravée par la diminution des emblavures. 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en milliers de t) Jours de pluie Figure 17 : Evolution des productions du mil et du nombre de jours de pluie Tivaouane (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en dizaines de t) Jours de pluies Figure 18 : Evolution des productions de sorgho et du nombre de jours de pluies (20042013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane 55 I - 2 - Evolution de deux cultures d'appoint : le niébé et le maïs La pratique des deux anciennes cultures d'appoint que sont : le niébé et le maïs est de plus en plus importante, et cela aux dépens du mil et du sorgho dans le département de Tivaouane. Aujourd'hui leur intensification répond surtout à des soucis d'adaptation. Néanmoins leurs productions, comme celle du mil et du sorgho ont évolué en dents de scie.La campagne agricole 2004 fut exceptionnelle aussi par la faiblesse de la production en niébé (1840 t) et en maïs (206 t) malgré plus de 18 000 ha emblavés pour le niébé et 2000 ha pour le maïs. Cette situation est en rapport avec la faiblesse exceptionnelle de la pluviosité en 2004. (Figure 19 et 20) 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en dizaine de t) Pluie ( en mm) Figure 19 : Evolution des productions de niébé et de la pluviométrie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source :SDRDR Tivaouane 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en t) Pluie en mm Figure 20 : Evolution des productions du maïs et de la pluviométrie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane 56 La reprise des pluies au cours de la période 2005-2010, avec une pluviosité moyenne supérieure à 540 mm, marquée d'une tendance à la hausse, a eu des effets positifs sur la production agricole. En effet la production du niébé suivant une évolution croissante, atteint 14738 t en 2009. Par contre, de 2005 à 2007, les productions du maïs ont chuté par rapport à 2004. Une situation probablement imputable à la baisse sensible des superficies emblavées de plus de 70%. 30000 25000 20000 15000 10000 5000 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Superficie (en ha) Production (en t) Figure 21 : Evolution des productions et des superficies emblavées en niébé (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production ( en t) Superficie (en ha) Figure 22 : Evolution des productions et superficies emblavées en maïs (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane 57 Comme pour le mil et le sorgho, en 2011 les productions du niébé sont très faibles. Les deux séquences sèches de plus de 10 jours qui ont intervenues au premier et dernier mois de l'hivernage coïncident avec cette baisse remarquable des productions. L'évolution des productions du maïs montre deux périodes nettes la période 2004-2007 marqué par de faibles productions contrairement à la période 2009 -2013 où les productions sont devenues plus importantes ; cela peut être dû à des politiques pour booster la filière maïs qui est l'une des spéculations les plus adaptées à la variabilité pluviométrique. Seule année de la série pendant laquelle l'hivernage n'a enregistré aucune séquence sèche, 2012 enregistre la plus importante production en maïs.
Figure 23 : Evolution des productions de maïs et du nombre de jours de pluies (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane 160 140 120 100 80 60 40 20 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en centaines de t) Jours de pluie Figure 24 : Evolution des productions de niébé et du nombre de jours de pluies (2004- 2013) Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane 58 I - 3 - Evolution des productions arachidièresEn 2004, comme pour toutes les autres spéculations, la production arachidière évaluée à 5619t, demeure en même tant que la pluviosité (254,9mm) très faible et représente du coup par conséquent le minimum de la série 2004-2013. 900 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en centaines de t) Pluie (en mm) 800 700 600 500 400 300 200 100 0 Figure 25 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane La période 2005-2006 fut marquée par une hausse importante des productions qui dépassent 18000 t annuellement. Cela peut s'expliquer par une forte augmentation de la pluviosité qui atteint 800 mm en 2005 donnant du coup un regain d'intérêt à la culture arachidière. Pendant la campagne de 2007, intervient une rupture des productions arachidières qui chutent de -34% par rapport à celle de 2006. Cette baisse des productions est en corrélation avec l'enregistrement d'une séquence sèche de plus de 20 jours en juillet et une autre de plus de 10 jours en septembre (28jours). La période 2008-2010 est la plus faste de la série pour les productions arachidières : 26 317 t en 2008, 35 570 t en 2009 et 46 262 t en 2010. Force est de constater que cette période coïncide avec une reprise des pluies qui ont régulièrement dépassé 500mm avec une moyenne de 37 jours de pluie par an, largement supérieure à la moyenne de la décennie : < 32 jours. Cette période coïncide aussi avec une augmentation des superficies emblavées, qui atteignent le maximum de 46262 ha en 2010 pour l'arachide. (Figure 26) En 2011, la forte baisse de la production arachidière qui chute à 11887 t, coïncide aux deux séquences sèches, au début et à la fin de saison des pluies. 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production ( en ha) Superficie (en ha) 60000 50000 40000 30000 20000 10000 0 59 Figure 26 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluies (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane Pour la période 2012-2013 les productions en arachide sont en hausse et atteignent 41993 t en 2012 pour se maintenir à 32938 t en 2013. Cette tendance est plus en corrélation avec l'évolution du nombre de jours de pluies. Ainsi la remarque générale démontre que l'évolution des productions agricoles concorde parfois mieux, avec celle du nombre de jours de pluies et l'existence ou non de séquences sèches, qu'avec celle du cumul pluviométrique annuelle, car la chute des productions arachidière en 2011 peut être imputée aux deux séquences sèches, au début et à la fin de saison des pluies. 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Production (en milliers de tonnes) jours de pluie Figure 27 : Evolution des productions arachidières et du nombre de jours de pluie (2004- 2013) Station de Tivaouane Source : SDRDR Tivaouane 60 Tableau 14 : L'occurrence des périodes sèches supérieures à 10, 15 et 20 jours de 2004 à 2013
Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane Réalisation : Gilbert Sidy L MBENGUE En synthèse, si les productions demeurent très faibles en 2004, 2007 et 2011 pour toutes les spéculations, celles-ci restent très élevées pendant la période 2008-2010 et en 2012. Les statistiques de productions démontrent que certaines variations de ces spéculations sont en corrélation avec la pluviométrie. Par exemple, quand la pluviométrie a augmenté de plus de 100% entre 2004 et 2005, la production totale est passée de 9514t pour la campagne agricole 2004 à 51160t pour celle de 2005. Cette même situation est observée pendant la période 20082010, où les productions ont subi une hausse considérable. Le cumul annuel n'est pas le seul facteur pluviométrique qui détermine l'évolution des productions car le nombre de jour de pluie et surtout la répartition des jours de pluies dans l'espace et dans le temps influence aussi les productions agricoles. En effet 2004, 2007 et 2011 ; les trois plus mauvaises campagnes agricoles, sont marquées par des séquences sèches au cours de l'hivernage. Si 2004 et 2007 sont les deux années de la séries ayant enregistré une séquence sèche de plus de 20 jours et plus précisément en juillet, c'est-à-dire au début de l'hivernage, en 2011 la faiblesse de la production peut être justifiée un retard d'installation des pluies et leur arrêt précoce mais aussi par la réduction de 35,7%22 des subventions accordées dans le cadre du programme agricole en raison des difficultés de trésorerie de l'Etat. Alors indépendamment de la pluviométrie, d'autres facteurs peuvent intervenir sur l'évolution des productions agricoles, tels que l'inconstance des emblavures, les politiques spontanées de 22 Situation Economique et Sociale du Sénégal en 2011, (ANSD, 2011) développement agricoles visant parfois l'autosuffisance alimentaire, comme la GOANA23 qui a eu des effets positifs entre 2008 et 2010. Mais aussi la mauvaise gestion des campagnes agricoles, la cherté et l'insuffisance des facteurs de production entrainent une faible productivité, contribuant ainsi au manque de motivation des populations à renouveler ou à augmenter les superficies emblavées. Tout s'inscrit dans un cycle où la pluviosité demeure parfois le moteur car une bonne pluviométrie pour une année demeure une source de motivation pour l'année suivante. Et le choix des spéculations repose parfois sur les résultats et politiques agricoles. En effet l'année 2009 est marquée en particulier par l'enregistrement d'une production importante de 63 498 t, alors que la production en mil et sorgho a fortement baissé ; une situation qui a été assurée par un bond important des productions de mais de niébé et d'arachide. Cette situation pourrait être due aux politiques agricoles ou aux productions des années précédentes qui encouragent les paysans à exploiter les spéculations les plus adaptées à la variabilité pluviométrique, alors que l'évolution en dents de scie des productions agricoles et de la pluviométrie au cours de ces dernières 10 années démontre combien l'agriculture dans le département de Tivaouane est vulnérable aux effets climatiques et particulièrement pluviométriques et à ses facteurs connexes. Des facteurs connexes qui sont parfois mieux perçus par les populations locales.
Tableau 15 : Evolution de la pluviométrie et des productions agricoles de 2004 à 2013
Station de Tivaouane Données : SDRDR Tivaouane Réalisation : Gilbert Sidy L MBENGUE 61 23 Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA) lancée en 2008 avec comme objectif de mettre fin à la dépendance alimentaire. 62 II - Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la Commune de Mont-Rolland depuis 1970La variabilité pluviométrique n'a pas manqué d'impacts sur l'agriculture, essentiellement familiale, de la Commune de Mont-Rolland. Les fluctuations des productions céréalières telles que : le mil souna (Pennisetum glaucum), le sorgho (Sorghum bicolor), le maïs (Zea mays) et le niébé (Vigna unguiculata), qui constituaient la base alimentaire, ont fini par poser de nouveaux problèmes spécifiques à la Commune de Mont-Rolland, perçu parfois par les populations comme les véritables causes de la crise agricole depuis les années 1970. A partir des années 1970 on assiste à une baisse progressive des productions. Cela est dû d'une part à des sécheresses récurrentes marquées par une chute du total pluviométrique, un début tardif et une fin parfois précoce de l'hivernage mais aussi des séquences sèches de plus en plus prolongées à l'intérieur même de l'hivernage. Ainsi le cycle de croissance des plantes est affecté aussi bien dans sa phase de germination que dans sa phase de croissance. Les conséquences les plus négatives furent l'abandon de certaines variétés culturales aux rendements très faibles mais aussi l'abandon progressif des terres qui aboutit à une forte diminution des surfaces emblavées pendant la saison pluvieuse. II - 1 - La baisse de la productivité des cultures pluviales Aujourd'hui les cultures à long cycle ou de fortes exigences en eau ont tendance à disparaitre du paysage agricole de la Commune de Mont-Rolland. Par contre, d'autres cultures de cycle plus court, ou moins exigeantes en eau ont pu résister à la variabilité pluviométrique même au prix d'une baisse de la productivité. (Tableau 16)La comparaison de la productivité moyenne de la décennie 1951-1960 et de celle de la décennie 2004-2013 montre que : le maïs (Zea mays) qui occupait les derniers rangs, avant les années 1970, est devenu aujourd'hui la principale culture vivrière, secondé par le niébé (Vigna unguiculata) et le sorgho (Sorghum bicolor) de cycle court. Cependant selon nos enquêtes, la productivité de ces spéculations, aujourd'hui, est loin d'atteindre les moyennes des années 1950. 63 Tableau 16 : Comparaison de la productivité moyenne de la décennie 1951-1960 et de celle de la décennie 2004-201324
* « Bassi cycle long » La productivité moyenne du maïs est passée de 583kg/ha avant les années 1970 à 317kg/ha aujourd'hui ; une productivité toujours plus ou moins élevée. Cette culture du maïs dans le «Tanghor», aux sols ferrugineux rouges recouverts d'une couche d'argile plus ou moins épaisse, s'est aujourd'hui, prolongée dans les bas-fonds où elle est devenue la principale culture pluviale. Le niébé (Vigna unguiculata) était une importante culture mixte, emblavée tardivement au milieu de l'hivernage entre les épis de mil. Mais depuis la fin des années 1960, suite au raccourcissement de la saison culturale, les emblavements se réalisent maintenant en début d'hivernage pour s'assurer que les plantes arrivent au terme de leur cycle. Malgré tous ces efforts, une baisse des rendements a été observée. La réputation du «niébé Ndut»25 , qui atteste de l'importance des quantités de productions qui inondaient certains marchés des grandes villes comme Thiès, est attribuée aux bonnes campagnes agricoles des années 1950 avec une productivité moyenne de 830kg/ha. Et aujourd'hui à cause de la péjoration climatique, la productivité chute à 200kg/ha, les Ndut consomment aujourd'hui du « niébé ndut » importé comme l'affirment la plupart des populations. Quant au sorgho (Sorghum bicolor), la variété traditionnelle, caractérisée par un cycle long et une productivité importante de 725kg/ha en moyenne dans les années 1950, a fini par être abandonnée. En effet le «Nguireune» était cultivé dans les bas fond-fond et sur les pentes des collines. Aujourd'hui, selon les populations, l'introduction de nouvelles variétés de sorgho à cycle court, telles que la variété CE 180-33 avec un cycle 90 jours a donné un regain d'intérêt 24 Vue l'absence de données, nous avons réalisé une enquête et par souci d'exhaustivité, la première et la dernière décennie de notre cadre d'étude ont été choisi comme référence. 25 Ndut : Populations originaires à plus de 80 % de la Commune Rurale de Mont Rolland 64 à cette culture car celle-ci s'adapte mieux dans la zone. Cependant la productivité demeure faible selon les paysans 212kg /ha. Pour ce qui est de la culture du mil souna (Pennisetum glaucum) et de l'arachide (Arachis hypogaea), dont les productivités moyennes atteignaient 900kg /ha dans les années 1950, celle-ci dépassent difficilement aujourd'hui 100kg/ha pour le mil et 150kg /ha pour l'arachide aujourd'hui, et sont presque devenues des souvenirs. En effet, Pennisetum glaucum, "To tiine"26 en Ndut (long cycle, jusqu'à 120 jours), l'une des variétés culturales traditionnelles les plus importantes, était la culture vivrière avant la période sèche des années 1970 qui permettait au paysans ndut d'assurer leur l'autosuffisance alimentaire. Aujourd'hui avec le raccourcissement de la saison culturale et la fréquence des séquences sèche, même les multiples tentatives de variétés de cycles plus courts : souna 3 (90 à 95jours) se sont soldées par des échecs, conduisant à un abandon progressif de cette culture dans la Commune de Mont-Rolland. Arachis hypogaea, ex principale culture de rente (avant 1970) est la principale voire la seule culture qui est aujourd'hui quasi-abandonnée dans la Commune de Mont-Rolland. Elle représente aujourd'hui moins de 1% des emblavures. Si la situation économique mondiale27 a affecté la filière arachidière, c'est sans doute avec le concours de la péjoration climatique qui a beaucoup contribué au maintien de la faiblesse des rendements pendant la sécheresse des années 1970. En effet, la descente des isohyètes vers le sud-est est accompagnée d'une «migration du bassin arachidier» vers le sud du Sénégal. Le nord-est de la Commune de Mont-Rolland appartenait au nord bassin arachidier avant la sécheresse des années 1970 alors que la culture de l'arachide y est aujourd'hui, pratiquée par de très rares paysans avec de faibles rendements. Les revenus agricoles des paysans de la Commune de Mont-Rolland demeurent trop faibles, et cela pour plusieurs raisons. Déjà en 1985, les revenus agricoles n'assuraient que 5 mois de nourritures pour les paysans de Mont-Rolland28. Aujourd'hui ces revenus assurent, en moyen, moins de 3 mois de nourriture. Le maïs (Zea mays), est la principale culture vivrière, et cela pourrait justifier son adoption, sur une grande partie des bas fonds. 26 Selon la tradition orale, le nom du village de Tiine ou Tivigne en français vient de «To Tiine» qui fut selon la tradition orale principale l'unique source d'alimentation du village jusqu'au années 1960. 27 Les politiques d'ajustements structurels agricoles imposés par les institutions internationales et la concurrence d'autre type d'huile comme les huiles à base de soja 28 Selon une étude de l'Association des Adultes Ruraux (Robert DIOUF, un membre de l'Association) 65 Les principales cultures de rente que sont la tomate (Solanum lycopersicum) et le gombo (Hibiscus esculentus), génèrent aussi de faibles revenus à cause de leur forte dépendance à la pluviométrie, avec un coup de production parfois plus élevé que la valeur des productions. Ces produits fournissent une production moyenne, annuelle, inférieure à 200 000 Francs Cfa, en valeur pour une exploitation familiale. II - 2 - La prépondérance des jachères «involontaires»29Les jachères marquent parfois le paysage de la Commune de Mont-Rolland. Les cultures pluviales constituaient 55% de la superficie de la Commune (T NDOUR, 2001) en 1988, alors qu'elles représentent aujourd'hui moins de 20% de la superficie communale. La dégradation des terres est parfois accusée comme étant l'une des principales causes de l'abandon des terres agricoles tandis que le phénomène s'inscrit dans un cadre plus complexe. En effet l'abandon des terres n'est pas toujours lié à la dégradation du sol. Car, aujourd'hui des champs productifs sans l'utilisation d'engrais ni de fumiers se retrouvent éparpillés dans des espaces abandonnés, même dans les domaines du «Tanghor» et du «Dior» où les sols demeurent plus sensibles à la dégradation. Certes la productivité des terres a baissé mais pour les populations, les véritables causes de l'abandon des terres peuvent être liées directement à la baisse de la productivité et par conséquent de la production, induite par les effets de la variabilité pluviométrie au début des années 1970. Ainsi, sur les 98% des chefs de ménages affirmant être en possession au moins d'un champ en jachère «non organisé», seuls 8% accusent une cause liée à la dégradation des sols. (Tableau 17). En effet la plupart des paysans justifient cette situation par une cause liée parfois au manque de moyens dans une situation de variabilité pluviométrique. Aujourd'hui, la culture sous pluie est caractérisée par l'exploitation de petites parcelles éparpillées dans de vastes terroirs dont la majorité des champs ont été abandonnées à cause de la crise agricole persistante. Une situation qui ne manque pas d'avoir des effets aggravants favorisées par ce nouveau visage du paysage agraire ; des effets indirects de la variabilité pluviométrique parfois perçus par les populations comme des problèmes à part entière d'autant plus qu'ils ont des impacts négatifs sur les productions. Ainsi tout s'inscrit presque dans un cycle. 29 Contraire aux jachères volontaires qui sont organisées pour faire reposer le sols pour une durée bien déterminé dans le but d'enrichir le sol, cette dernière pratique n'a jamais eu d'ampleur , car les population ont historiquement pratiquée la rotation du bétail dans les différents champs pendant la saison sèche. 66 Tableau 17 : Les raisons d'abandon d'un champ en jachère « non organisée»
1950 2010 «Jachères par points» Figure 28 : Croquis de l'évolution du territoire 67 II - 3 - Les effets indirects de la variabilité pluviométriqueLes effets indirects de la variabilité pluviométrique sont parfois mieux perçus par les populations. D'abord, en plus de la variabilité pluviométrique, nombreux sont les paysans qui accusent aujourd'hui la divagation des troupeaux et les attaques des oiseaux et insectes comme les principales causes des mauvaises récoltes. En effet, les espaces abandonnées progressivement, au fil des années, tout au long de la crise agricole, servent de couloirs au bétail et du fait que quelques champs sont cultivés, le ratio du nombre d'oiseaux et insectes par champ demeure élevé. Ainsi les cultures sont exposés à la fois à la divagation des troupeaux mais aussi aux oiseaux et rongeurs. Ces problèmes sont, dans une certaine mesure, des effets indirects des sécheresses successives. Ensuite, les sécheresses consécutives depuis les années 1970 ont eu des répercussions cumulatives sur l'environnement agricole et par conséquent sur le mode de vie des populations. Par exemple les mouvements d'exode rural d'année en année, à chaque mauvaise campagne agricole, constituent une perte importante de main d'oeuvre agricole, impossible à remplacer même avec un certain retour des pluies. Cela conduit à l'abandon des champs. Les mauvaises récoltes ont poussé les populations à l'exode rural qui est devenu aujourd'hui la règle, principalement vers Dakar et à un degré moindre vers Thiès, Mboro et Saint-Louis. De même, pour des raisons de survie, la coupe de bois qui était à usage seul, est devenue, aujourd'hui, une activité commerciale. Cette coupe de bois combinée avec les effets directs de la péjoration climatique a beaucoup contribué à la destruction du couvert forestier. Ainsi accentuant le ruissellement qui devient plus intense, favorisant l'érosion et le ravinement généralisé des collines et des bas fonds. L'érosion hydrique et éolienne influe sur la dégradation des sols et les rend moins rentables. En somme, l'agriculture est aujourd'hui en crise dans la Commune de Mont-Rolland. Une crise dont les symptômes sont multiples car au delà du déficit hydrique, de la faiblesse de productivité et des emblavures, l'agriculture souffre aussi de son archaïsme. Conclusion partielleSomme toute, il s'agit d'un véritable problème de production, car dans le contexte d'une pluviométrie de plus en plus imprévisible, rares sont les paysans qui cultivent une superficie totale atteignant 1ha et justifie cela par manque de main d'oeuvre mais surtout de moyens pour un investissement réussi. Ces problèmes sont interdépendants parfois entrelacées dans un système. Face à cette situation les paysans et acteurs du développement mènent de multiples tentatives d'adaptation allant du «reflexe» à la «réflexion»30 68 30 Nous utilisons les deux termes «reflexe» et «réflexion» au sens figuré, Exemple de forme d'adaptation reflexe : migration, exploitation forestière (dans ce cas généralement les populations, seuls acteurs et tournent vers d'autres activités autres que l'élevage) «réfléchis » quand il s'agit des populations avec les différents acteurs du développement (Etats, ONG) qui recherche une solution passant par l'agriculture. 69 3e PARTIELES STRATEGIES D'ADAPTATIONDifférents acteurs ont joué chacun un rôle pour faire sortir Mont-Rolland de la crise agricole. Ainsi, les paysans eux-mêmes, à moins de se résigner, se sont convertis dans d'autres domaines, à travers des actions parfois spontanées. De même, d'autres acteurs du développement, tels que l'Etat, les ONG et les organisations communautaires de base ont initié plusieurs programmes d'adaptation, parfois insignifiants aux yeux des populations à cause du manque de résultats estimables dans le domaine agricole. 70 Chapitre V : Les stratégies d'adaptation adoptéesI - La priorité à la scolarisation et la culture des plantes fruitières Aujourd'hui, les revenues agricoles assurent moins de 3 mois de nourriture pour les paysans de Mont-Rolland31 ; une situation qui s'est empirée au fil des années conduisant au découragement et renforçant l'exode des populations. Face à cette fuite les populations locales ont adopté différentes stratégies d'adaptations. Si la règle était que l'enfant quitte l'école pour les travaux champêtres, quand ces derniers l'exigent, la crise agricole à partir des années 1970 a changé la donne : le diplôme prime sur la «terre». Aujourd'hui avec la transformation du CEM Brave Hyppolite construit en 1995 (avec un effectif de moins de 100 élèves au départ), en Lycée, le rêve de tout parent est de voir sont fils devenir salarié32 pour combler le gap des productions agricoles qui deviennent de plus en plus faibles. En effet, le lycée Brave Hyppolite qui polarise tous les écoles primaires de la Commune de Mont-Rolland, comptait 1154 élèves au cours de l'année scolaire 2013/2014 avec un faible taux d'abandon de 2% (BADJI Mamadou, 2014) 33 . Ainsi la péjoration climatique, favorisant la scolarisation des jeunes et l'exode rural, aura aussi comme conséquence une importante perte de main d'oeuvre favorisant aussi les conditions de l'émergence de cultures moins exigeantes en main d'oeuvre telles que les cultures fruitières. La culture de plantes fruitières est l'une des activités alternatives, adoptées par les paysans. Sur les 150 ménages 98 possèdent, au moins, un verger de citrons ou de mangues soit 65%. Parmi les avantages des plantations fruitières selon les populations : elles n'exigent pas forcement une main d'oeuvre importante mais aussi sont plus durables que les céréales face à la variabilité pluviométrique. Ces manguiers et citrons constituent parfois une source de revenu important pour certains paysans qui s'investissent énormément, surtout pour protéger leurs champs des divagations de bétail. Cependant les plantes sont parfois exposées à la divagation des animaux et aux mouches des fruits qui réduisent les potentielles productions. La commercialisation des fruits reste moins rentable à cause des prix dérisoires qui sont fixés par les acheteurs (bana bana). Un autre problème de l'arboriculture fruitière est lié à l'absence 31 Pendant nos enquêtes la plupart des familles déclarant que leurs productions vivrières dépassent deux mois, affirment manger du riz tous les jours grâce aux revenues provenant essentiellement des apports des migrants. 32 Ici le mot salarié exclut le domaine agricole car l'agriculture moderne n'étant pas très développée au Sénégal n'est pas considéré aux yeux des paysans comme un domaine pourvoyeur d'emploi bien rémunérée ; des domaines comme l'enseignement, l'armée, la médecine ... sont parfois privilégiés par les populations 33 Entretien avec le Proviseur M. BADJI du lycée Brave Hyppolite 71 de moyens de conservation et de transformation qui obligent parfois les paysans à vendre leurs productions, quelque soit le caractère dérisoire des prix. Cependant à cause des menaces réelles et permanentes de divagation, cette culture ne réussit pas à tous les paysans. Aussi, l'exode rural n'est pas réservé à tout le monde et les déceptions aboutissent à un «retour à la case de départ». Ainsi certains paysans qui sont restés dans les villages se sont tournés vers la nature pour survivre. II - Les produits de la végétationL'activité «forestière» qui était pratiquée à usage seul, s'est intensifiée à cause de son caractère de plus en plus commercial et cela malgré une végétation de plus en plus steppique. En effet différentes plantes sont exploitées, pour être commercialisées localement mais aussi dans des villes comme Thiès et Dakar, soit pour leur utilité alimentaire, énergétique ou thérapeutique. Les feuilles de baobab, les écorces de Grewia bicolor, les fruits de Ziziphus mauritiana et les graines de Boscia senegalensis, sont parmi les plus exploitées. Ainsi, les feuilles le baobab, dont la coupe entière était interdite par une loi traditionnel «koté» qui sanctionnait tout individu s'aventurant à la coupe des arbres, sont aujourd'hui la matière première de l' «industrie du lalo»34 .Selon les populations, les sécheresses des années 1970 ont dérogé plusieurs lois, car face à la sécheresse la coupe des feuilles des arbres avait été autorisée surtout pour nourrir le bétail. Mais aujourd'hui les feuille de baobab (Photo 2) : c'est de l'argent avant tout. Ainsi nombreuses sont les femmes qui s'activent dans cette activité qui leur permet d'assurer des dépenses quotidiennes. 34 Poudre de feuilles de baobab, utilisée comme épice dans la préparation du couscous, traditionnellement chez les Ndut. 72 Photo 2 : Cette femme triant les feuilles de baobab déclare sous un ton ironique «Voila ma récolte» Cliché Mbengue G.L.S Octobre 2014. Quand au Ziziphus mauritiana (Pii en Ndut, Sidem en wolof) et au Boscia senegalensis (Baagné en Ndut), elles sont exploitées respectivement pour leurs fruits et graines. Si le Ziziphus mauritiana parvient à pousser sur toutes les parties de la Commune et particulièrement dans les zones peu fréquentées à l'exemple des champs abandonnés, le Boscia Senegalensis est en abondance dans les terres abandonnées du Tanghor. En effet selon les populations de Colobane Thiombane, si les fleurs des Boscia senegalensis étaient épargnées des papillons et criquets (Photo 3) elles fourniraient une production très importante de graine et joueraient un grand rôle alimentaire. Photo 3 : A gauche : zone en jachère dans le Tanghor (où pousse un paysage de Boscia sengalensis) , à droite :Criquet se nourrissant des fleurs (réduisant les chances de production selon les populations) Cliché Mbengue G.L.S Octobre 2014, Octobre 2014 73 Concernant les Grewia bicolor, (soone en Ndut et kel en wolof) qui sont concentrées aujourd'hui dans la forêt classée, leurs écorces sont exploitées de manière très intense, particulièrement, par les populations des villages de Colobane Thiombane et de Pallo. Certaines femmes affirment leur dépendance à l'exploitation de ces écorces de «soone» aux vertus thérapeutiques, qu'elles retrouvent souvent à plusieurs kilomètres de leurs domiciles, afin de les vendre à Thiès, après transformation, pour survivre surtout lors des mauvaises campagnes agricoles. III - Le rôle des acteurs du développement : Etat, ONG et Organisations Communautaires de BaseDans la Commune Rurale de Mont-Rolland, les tentatives ont été multiples, depuis que les populations ont compris que l'adaptation passe par la redynamisation de l'agriculture, et non par la sacralisation de la migration et de l'École35. Ainsi différentes structures s'investissant dans l'agriculture telles que le Comité de Gestion pour le Développement de Mont-Rolland (CGDM) en 1992, la nouvelle36 Coopérative Agricole de Mont-Rolland (COOPAGRIM) en 2001 furent initiées. C'est à travers ces structures que les populations ont sollicité les ONG et l'Etat dans le cadre de programmes d'adaptation qui tentent tant bien que mal à accompagner les paysans dans la recherche de solutions alternatives. Des actions marquées plus par des échecs que des par des réussites. Une situation qui donne aujourd'hui aux paysans, une mauvaise image de l'Etat et des ONG créant parfois une situation de méfiance voire même de mépris. III - 1 - Le rôle de l'EtatD'abord, selon les populations le rôle de l'Etat dans l'adaptation se limite toujours qu'à la «distribution sporadique de vivres de soudure et qu'aucun acte concret n'a jamais été mené pour les faire sortir de la crise agricole». Pourtant en 2005, dans le cadre de développement du secteur agricole, l'Etat du Sénégal a réalisé, le bassin de Mont-Rolland sur le site de Tivigne Tanghor. Son objectif principal, c'est de fournir de l'eau pour l'arrosage des périmètres en aval, Malheureusement sa construction fut un échec. En effet, le bassin n'a respecté qu'un seul critère sa capacité à capter l'eau alors que le critère le plus important c'est-à-dire la possibilité d'exploitation n'a pas été prise en compte de manière sérieuse ; le bassin 35 Notre référence à l'Ecole, ne tient pas en compte des formations liées a l'agriculture comme l'agronomie qui sont presque inconnue ou sans intérêt pour les populations locales, pour eux aller à l'école c'est tourner le dos à l'agriculture afin d'embrasser d'autres métier (Être dans un bureau ou enseigner) 36 Une coopérative agricole existait dans les années 1950 et jouait surtout le rôle de banque de prêt en semence et particulièrement d'arachides car pour les cultures vivrières les paysans eux même étaient à mesure de sélectionner et de garder les graines de mil (souna et sorgho), de niébé et de maïs. 74 est construit dans une zone «non cultivable»37, coincé entre une zone pierreuse et de calcaire et les villages du centre, alors que se sont ces mêmes eaux qui ruisselaient jusqu'aux bas fonds pour alimenter les marigots. «Pourquoi le bassin n'a pas été construit dans les bas fonds pour qu'on puisse arroser nos tomates?» Voila la question que se posent la majorité des populations aujourd'hui. Son empoissonnement fut aussi un échec à cause du tarissement observé en saison sèche. Aujourd'hui une poignée de paysans y pratiquent le maraîchage sur de très petites parcelles ; car l'ensemble des parcelles exploitables autour du bassin sont inférieures à 1ha si on exclut le lit du bassin. Avec un réservoir initial de 180 000m3, son ensablement au fil des années a forcement diminué sa capacité de rétention. Photo 4 : Bassin de rétention de Mont-Rolland Cliché, G L S MBENGUE, 2013 En outre, les jeunes du village de Pallo avaient bénéficié d'un Projet de maraîchage grâce à un crédit du Fond Nationale de Promotion de la Jeunesse (FNPJ). En 2003, le maraîchage se développait autour du Forage de Pallo et chaque jeune devrait payer 10 000 F CFA pour l'exploitation d'une parcelle et cet argent servait à payer la dette. En 2004, beaucoup de jeunes de ce village y restaient pendant la saison sèche pour pratiquer le maraichage. Ainsi le projet freinait de manière efficace l'exode rural jusqu'au moment où le manque d'entretien a provoqué une panne du forage qui met un coup d'arrêt au projet. Des experts se sont déplacés 37 Cette ancienne zone de Sorgho est en jachère non organisée et est marquée par des cuirassements et ravinements. 75 en 2012, mais recommande la construction d'un nouveau forage à quelques mètre, ce qui requiert des moyens financiers énormes.38 III - 2 - Le rôle des ONGExceptées les actions de la CARITAS SENEGAL, les actions des ONG se réalisent rarement en solo mais, pour la plupart du temps, en partenariat avec les OCB (Organisations Communautaires de Base). L'ONG CARITAS SENEGAL est l'une des premières ONG qui s'est investie dans la zone. Et pour les populations, elle joue plus un rôle d'assistance sociale (adduction d'eau potable, distributions de denrées alimentaires) qu'un rôle d'investisseur dans l'agriculture, jusqu'à la proposition d'un projet dans les Yéhé, au début des années 2000, dont la non concrétisation montre bien les limites des méthodes adaptation proposées aux populations. En effet, le souhait de vouloir redistribuer l'espace agricole du «Yéhé », pour que toute personne le désirant puisse bénéficier du projet, n'a pas été du goût des paysans qui sont en possession de ces terres. Voila la raison principale du blocage d'un projet, malgré la construction d'un forage. En effet cet espace est l'une des principales zones les plus rentables pour les paysans qui y exploitent le maïs et la tomate. Cependant à cause du déficit d'infrastructures cette partie des bas-fonds aux sols hydromorphes demeure sous-utilisée. III - 3 - Le rôle des Organisations Communautaire de BaseQuand aux principales Organisations Communautaires de Base s'activant dans la zone, elles sont nées des flancs du Comité de Gestion pour le Développement de Mont-Rolland (CGDM), qui fut la structure qui a plus suscité une adhésion massive des populations. Créé en 1992, sous la direction de Yves Lamine Ciss, le CGDM dont le principal objectif était : la reconstitution du tissu social, a joué un rôle important dans la mobilisation des populations après plusieurs années de crise agricole débouchant sur une crise sociale. La création de l'Union des Groupements de Femmes (UGF) qui regroupe l'ensemble des groupements féminins de la Commune de Mont-Rolland illustre l'un de leur oeuvres à travers un financement en collaboration avec ENDA /3D. Les efforts sur plan environnemental : (lutte anti érosive) et les tentatives sur le domaine agricole n'ont pas eu d'importants effets sur les productions agricoles. Aujourd'hui le CGDM n'existe plus et il a été remplacé par dans son rôle par le COOPAGRIM. La Coopérative Agricole de Mont-Rolland (COOPAGRIM), créé en 2001, a surtout opéré dans le domaine des crédits en semences, intrants (engrais et produits phytosanitaires ...) et financiers avec un intérêt de 2% par mois payable en 6-8 mois. Cependant la pluparts des 38 Selon le chef de village de Pallo Dominique MBENGUE la construction du nouveau forage est en cours 76 adhérents se sont aujourd'hui désengagés et particulièrement pour cause de dettes en intrants agricoles. Pour eux, le système de remboursement consistant à une hausse sans cesse de la dette en cas de retard de paiement, sans tenir compte de la réussite ou non des campagnes agricoles, est insupportable. D'autres paysans estiment que, à leurs créations les OCB font des propositions et des engagements qu'ils ne respectent que pendant leurs premières années d'existence. Ce qui favorise parfois une ambiance de méfiance et de pessimisme. Face à cette situation, nombreux sont les paysans qui ne s'adhèrent plus aux activités du COOPAGRIM. Aujourd'hui, la COOPAGRIM est en crise, car en plus de ses moyens financiers limités, cette structure gère plus de 8 millions de crédit impayés. C'est dans ce contexte qu'elle a fini par fusionner avec les autres coopératives de l'arrondissement de Pambal pour constituer le COORAP et est devenue aujourd'hui une antenne de cette dernière dans le but d'une rationalisation des efforts des différentes coopératives de l'arrondissement de Pambal39 Aujourd'hui le projet «Soutenons les familles paysannes pour plus de Souveraineté Alimentaire» financé par la Coopération Belge, par l'entremise de l'ONG Belge Aide au développement Gembloux (ADG) en partenariat avec Union des Groupements de Promotion Féminine (UGPF) de Mont-Rolland suscite un intérêt auprès des paysans. «L'objectif spécifique est de renforcer la souveraineté alimentaire grâce à une intégration durable de l'agriculture familiale dans les dynamiques de développement local concerté.» Ce projet dont les familles paysannes pauvre sont parmi les principales bénéficiaires directs a débuté depuis 2011 avec un financement de 6 millions pour 3ans. Pendant la première phase de 2011-2013, l'ADG-UGPF a soutenu, en 2011 les filières mangue et maïs. Sur les services rendu les paysans ne fournissait qu'un apport de 1 /4, le reste est un financement sous forme de fond non recouvrable. Jusque là, les 6 millions financés pour trois ans ne parviennent pas à couvrir les demandes de la première année. Ainsi en début 2014, pour le nouveau financement l'ADG-UGPF a décidé de changer les règles en instaurant le prêt avec un intérêt de 5 % remboursable en un an à la place de l'offre subventionné pour «pouvoir renouveler son action annuellement» 40 .Ainsi dans le cadre du nouveau financement 2014/2016, 52 houes occidentales, 2 houes Sine, 2 semoirs, 2 tonnes d'urée, des semences et produit phytosanitaires ont été attribués aux paysans. 39 Yves LAMINE CISS maire de la Commune de Mont-Rolland, il fut initiateur premier président du CGDM, initiateur du COOPAGRIM 40 Ibrahima MBENGUE, Contractuel de l'UGF 77 Cependant dans une situation de précarité et un contexte de variabilité pluviométrique, jusqu'où les populations s'assureront de pouvoir payer ces dettes avec un intérêt de 5% tandis que l'ex COPAGRIM avait perdu une grande part de ses fonds à cause de l'endettement. N'est-il pas opportun pour tout organisme qui veut soutenir les paysans ou développer l'agriculture de manière générale de solutionner d'abord le problème de l'eau ? Tout ce questionnement illustre la problématique de l'adaptation dans la Commune de Mont-Rolland. L'absence d'une étude approfondie de la crise agricole, le manque d'expertise des acteurs, l'inconstance de la démarche, le manque d'engagement des populations et parfois d'une décision concertée entre les différents acteurs sont parfois les principaux facteurs d'échecs des programmes d'adaptation. Les points de vue des paysans eux mêmes, qui sont les meilleurs techniciens de l'espace sont parfois ignorés par les «experts» étatiques ou des ONG. 78 Chapitre VI : Les perspectives des stratégies d'adaptationLes perspectives des stratégies d'adaptation doivent être guidées par une réflexion basée sur les potentialités naturelles, accompagnées d'une étude minutieuse des problèmes de productions, mais aussi, des facteurs bloquants d'une adaptation durable. Le «retour à la terre» est, aujourd'hui, le cri du coeur lancé par les politiques ainsi que par une grande partie de la population rurale du Sénégal. Cette idée est partagée en grande partie par les populations de l'ex Communauté Rurale de Mont-Rolland. Cependant la question du «Comment?» doit-on articuler ce retour vers l'agriculture, dans le contexte actuel d'une pluviométrie marquée par son irrégularité et la fréquence de séquences sèches, dans une Commune Rurale dominée par une tradition de cultures pluviales, se pose. Ainsi, la plupart des propositions qui émanent des populations de la Commune de Mont-Rolland sont liées au règlement de la disponibilité de l'eau allant des plus pessimistes aux plus optimistes : «Construction de forage à usage agricole», «adduction d'eau dans le domaine des champs», «Réduction du prix de l'eau», «Projet de maraichages pour les jeunes», «Acceptation des projets des promoteurs privés»(agriculture irriguée) voire «espérer une bonne pluviométrie». En dehors du manque d'eau, le problème de la mécanisation est aussi décrié. Cependant nombreux sont les paysans qui sont très réticents quant à l'utilisation des engrais chimique et ne pensent pas qu'elles peuvent apporter une solution durable. I - La Disponibilité de l'eauEn effet le retour vers l'agriculture dans la Commune de Mont-Rolland requiert, aujourd'hui, le règlement du problème de l'eau dans un premier temps. Autrement dit la maitrise de l'eau est essentielle pour une agriculture rentable, dans ce contexte de péjoration pluviométrique. D'abord, une sensibilisation des populations sur la pluviométrie de la zone afin de permettre aux populations de mieux comprendre le cycle saisonnier de l'hivernage et la nécessité de recourir à une agriculture non pluviale. Cela doit être accompagné par la mise en place d'infrastructures de base pour palier au déficit pluviométrique. Par exemple l'implantation de forages à usage agricole, dans les différents secteurs exploitables de la Commune de Mont-Rolland et l'aménagement de zones de captage des eaux de ruissellement pendant l'hivernage pourraient, en effet, réduire considérablement les effets de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles par l'accroissement de la disponibilité de l'eau. Les semences et intrants avant l'eau c'est «la charrue avant les boeufs». Autrement dit la non-disponibilité de l'eau 79 bloque toute forme d'adaptation agricole. Ainsi pour éviter l'endettement sans succès des paysans, en semences et intrants, dans le contexte d'une variabilité pluviométrique, les efforts doivent se consentir d'abord, pour un règlement du problème de l'eau ; c'est-à-dire rendre l'eau disponible, au moins sur certains domaines agricoles. Cela permettra de sécuriser les paysans afin de s'assurer d'une production régulière. Ainsi une telle situation pourrait créer les conditions d'une croissance de la production. La réalisation des aménagements et de toutes les actions connexes mérite d'abord une réponse à la question du «Où» et du «Quand». Ainsi une réorganisation de l'espace, accompagnée d'une articulation des actions, est plus que nécessaire pour une agriculture en progrès. II - La réorganisation de l'espace agricoleLa terre étant un support de développement, une structuration bien adaptée la rendrait non seulement plus valeureuse, mais aussi y favoriserait une vie plus harmonieuse. Et pour ce, un SIG Participatif de la localité, à partir duquel une réorganisation du terroir avec les paysans, permettra à ces derniers d'avoir un meilleur aperçu des potentialités de leur Commune. En effet, un Plan d'Occupation et d'Affectation du sol (PAOS) a été lancé le 19 Aout 2014 par la Commune de Mont-Rolland. Ce plan visant une décision consensuelle du découpage du terroir en zone d'agriculture, d'élevage, d'habitats, d'industrie ou d'autres activités, pourrait permettre une meilleure gestion des terres et une redynamisation de l'agriculture en permettant une bonne identification des zones potentielles pour les cultures irriguées et une meilleure prévention des échecs ; par exemple l'échec du bassin de rétention de Mont-Rolland pourrait être évité ; mais aussi en réglant un problème majeur : la divagation. En effet, l'un des principaux objectifs du PAOS est de régler le conflit agriculteurs-éleveurs à travers une charte qui sera établie au terme du plan41. Cependant l'établissement de chartes suffira-t-elle dans un contexte de sous exploitation des terres à empêcher les troupeaux de pénétrer les grandes surfaces en jachère ou bien même, réduire les dommages causés par les oiseaux et insectes ? Ne doit-on pas aller vers une articulation des actions, pour leur réussite ? En effet il faudra sensibiliser les populations à la réoccupation des jachères, pour un PAOS efficace. Autrement dit, la sensibilisation pour la réoccupation de l'espace agricole doit accompagner le PAOS, afin de réduire les risques d'échec. Ainsi, l'exploitation de grandes surfaces agricoles pourrait non seulement éviter une exposition des champs à une divagation des troupeaux, mais aussi réduire les dommages causés par les animaux aussi bien en période de semis qu'en période de murissement des graines, notamment par les oiseaux et insectes 41 YVES LAMINE CISS, maire de la Commune de Mont-Rolland (entretien Octobre 2014) 80 car cela entrainerait une diminution du ratio par unité de surface. Ces dommages sont souvent à l'origine à la fois d'un faible développement des plantules et de faibles rendements qui découragent les paysans à renouveler leurs emblavures, renforçant du coup les effets de l'irrégularité de la pluviométrique. De manière pratique, ce retour à la terre peut s'effectuer par l'accompagnement de ceux qui sont disposés à cultiver leurs champs, et pour ceux qui ne le sont pas, de trouver des méthodes de prêts, ou d'affectations obligatoires, dont les conditions seront fixées dans une ambiance de collaboration des différents acteurs, car nombreux sont ceux qui disent aujourd'hui «touche pas au champ de mon grand-père» sans y mener aucune activité pendant une, voire des dizaines d'années, malgré loi 64-46 du 17 juin 1964 qui déclare que la terre est inaliénable et doit être allouée aux sénégalais susceptibles de la mettre en valeur. Ainsi la question du foncier demeure primordiale pour redynamiser notre agriculture. En outre, beaucoup de projets d'agriculture privés ont été réfutés par les paysans, qui ont refusé de livrer leurs champs, allant des propositions les moins attractives aux plus alléchantes. Quelques refus sur une centaine de paysans sont capables de bloquer l'implantation d'un projet dans cette société égalitaire où chaque individu représente presque en lui-même un «véto». Récemment en 2013, selon Pape Diène42, la location des terres cultivables à Loukouss fut bloquée par le refus de quelques paysans alors que le promoteur avait proposé l'aménagement de deux espaces, dont l'un, équipé d'un forage sera sous la propriété des paysans. La contradiction réside dans le fait que ces populations qui mènent une vie précaire, finissent toujours par regretter le non aboutissement des projets à cause du refus de livrer les terres. Les principales causes sont l'attachement culturel à la terre, la méfiance vis-à-vis des promoteurs privés mais aussi la propriété individuelle des champs qui requiert en cas de projet une décision consensuelle de tous les propriétaires. Aujourd'hui, face à une telle situation, la formation d'un comité d'accueil et d'étude des projets agricoles, composé de tous les acteurs locaux et de techniciens spécialisés pourrait aboutir à la concrétisation d'une première entreprise agricole privée digne de ce nom. Ainsi l'intégration de l'agriculture d'entreprise, à coté de l'agriculture familiale, avec la création d'emplois, réduirait beaucoup les effets de la pauvreté. Cela n'est pas éloigné de l'idée décrite dans une méthode mixte consistant à recourir à l'agriculture d'entreprise tout en 42 Résident du village de Loukhouss et ancien Président de la Communauté Rurale de Mont-Rolland 81 sécurisant le paysan en faisant de lui un salarié mais aussi en lui aidant à préserver sa fibre verte ou sa ruralité par l'attribution d'un lopin de terre qui pourra servir comme «jardin du dimanche». (A NDIAYE, 2011). En effet, une méthode semblable à ce dernier est entrain même d'être mise en place dans le cadre d'un projet piloté par l'Agence Nationale d'Insertion et de Développement Agricole (ANIDA). C'est dans ce cadre que le conseil local de développement, présidé par le sous-préfet de Pambal a adopté le 10 avril 2014 ce projet de mise en place d'une ferme agricole dans la zone de «Yéhé» pour les jeunes de Mont-Rolland. Ainsi ces paysans bénéficieront certes d'un certains nombre d'emplois, mais ils auront l'occasion de mener leurs propres activités paysannes dans d'autres secteurs qui ne sont pas concernés par le projet. Ce projet de l'ANIDA qui concerne 100ha, dont 50ha attribués à un promoteur privé, est repris dans la même zone du Projet CARITAS qui avait échoué et a aussi suscité quelques refus : deux oppositions sur une vingtaine d'intervenants lors de son adoption (Commune de Mont-Rolland, 2013). Des oppositions qui justifient que le débat n'est pas encore clos sur le foncier qui doit être étudié et statué au niveau local dans la mesure où les lois nationales auront toujours la difficulté de prendre en compte de manière scrupuleuse les particularités locales. Cependant, ce projet apprécié par une grande majorité de la population va démarrer par une phase expérimentale sur une surface de 6 ha, avec la création d'une trentaine d'emplois au moins, dont les aménagements viennent de débuter. III - Le Renforcement des compétences localesSi la décentralisation a un souci économique, doit-elle continuer de se passer financièrement du domaine agricole dans le les Communes à vocation purement rurale ? Selon le maire de la Commune de Mont-Rolland, le non transfert des compétences en matières d'agriculture réduit leurs chances des mener en tout indépendance des actions43 efficaces et durables sur ce plan. En effet, l'Etat à travers la reforme administrative de 1990, qui a abouti à un transfert de neufs domaines de compétentes aux collectivités locales a maintenu une logique interventionniste sur les politiques économiques et par évidence sur la politique agricole. Ainsi au fil des années les opérations de l'Etat ne sont presque jamais en phase avec les préoccupations des paysans de Mont-Rolland et dans ce cadre les exemples sont multiples, allant du bassin de rétention aux subventions en semence inadaptée. Ainsi sous son propre contrôle, l'Etat doit pouvoir faire de l'agriculture une compétence «partagée»44 voire transférée. Cela permettrait aux autorités locales, d'opérer des financements ciblés à la base, en s'inspirant des réalités 43 Entretien avec YVES LAMINE CISS le maire, 2014 44 Pour une politique agricole concerté 82 socioéconomiques locales, et du coup aider, par exemple, les structures telles que les groupements féminines, les «Morom»45 et autres associations dans la réalisation de projets agricoles. Ainsi à travers une démarche ciblée, la Commune pourra doter les personnes ou organes locaux, biens imprégnés dans le domaine agricole, de moyens financiers mais aussi de superficies de production agricole qu'ils pourront être à mesure d'exploiter de manière efficiente. Le slogan «1 morom une petite ferme, un groupement féminin une grande ferme » peut être réalisable dans la mesure où la plupart des «morom» et groupements à travers des cotisations parviennent à collecter des sommes importantes qu'ils pourraient investir dans l'agriculture surtout si les conditions préalables sont réunies. En effet, ces groupements et «morom» malgré leurs énormes ressources financières ne croient pas qu'un investissement agricole soit aujourd'hui la meilleure solution, car en plus de la péjoration climatique les difficultés qui sont parfois rencontrées par ceux qui tentent l'expérience ne sont guère négligeables. Par exemple, le Groupement des Femmes du village de Ndiaye Bopp (GFNB) dispose d'un champ où il pratiquait une culture mixte : pluviale et maraichage, à travers un système de «mbaye seddo» ; autrement dit quelques employés sont recrutés pour le travail sur la base d'un partage des bénéfices entre les employés et le groupement. Selon la présidente du groupement en plus de l'absence des pluies, la cherté du tarif de l'eau demeure leur principal problème, car la SDE (Sénégalaise Des Eaux) ne leur a pas établi un tarif maraicher. Ce groupement qui compte au moins 300 femmes a eu à cultiver le sorgo, le gombo et le concombre pendant la campagne agricole de 2012/2013. A cause des difficultés rencontrées sur le plan agricole, les 4 millions de francs CFA qui étaient en caisse ont été totalement redistribués aux dix sous-groupes du groupement en 2013 pour que ces derniers trouvent indépendamment leur manière de travailler et cela au bout de 8 mois. A la fin de ce délai un versement sera effectué au profit du grand groupement. (Awa FAYE, présidente GFNB, 2014)46 Aujourd'hui, chaque village possède en moyenne une quinzaine de classes-d'âges (avec des effectifs parfois importante dépassant 30 membres et cela en fonction des villages) ; et au moins un grand groupement féminin par village, sur les 18 que compte la Commune. Il y a alors plus de 18 groupements féminins et 270 classes d'âge au moins. En effet, ces groupements et «morom» ont des ressources financières et humaines sur lesquelles les 45 Association regroupant des individus qui ont à peu prés le même âge et parfois de même sexe le mot «Morom» fut utilisé en 1970 par Charles Becker qui y relate le rôle important joué par les «morom» dans la conversion aux religions révélées (catholicisme et Islam) contribuant à l'abandon massif des religions traditionalistes. 46 Entretien avec AWA FAYE , présidente du Groupement féminin de Ndiaye Bopp 83 autorités locales et publiques doivent pouvoir compter pour relever le défi d'un «retour réussi vers la terre». De même les groupements féminins et associations peuvent représenter un potentiel énorme pour le développement du maraichage. IV - Promouvoir le maraîchageLe maraîchage est dominée par la culture des tomates dans les bas-fonds, en contre saison froide et en décrue. Cette pratique est l'une des principales alternatives face aux mauvaises campagnes agricoles de l'hivernage. Sur l'ensemble des superficies exploitées à usage agricole, les 39 % sont dominées par le maraîchage. Et cela cachent une triste réalité de la prédominance de la culture des tomates ; 88 % des surfaces maraichères, 47 aujourd'hui confrontée à d'énormes difficultés, telles que le tarissement précoce des marigots juste après l'arrêt des pluies. Les populations sont aujourd'hui obligées de transporter l'eau de leurs domiciles vers les champs ; une pratique qui recommande parfois la disposition d'un moyen de transport. Un autre problème de la culture des tomates à liée à la faible productivité des variétés cultivées, combinée aux prix dérisoires qui sont parfois proposés aux paysans. A cette pratique, s'ajoute la culture de l'aubergine, des courges, des choux, du concombre et des salades. Ces dernières qui sont considérées par les paysans comme les véritables cultures maraichères, occupent une infime partie du territoire. La plupart de ceux qui s'aventurent au maraîchage accusent la cherté des tarifs en eau qui a fini par décourager pas moins d'un. Aussi, vu le manque de moyens, cette activité requiert un investissement physique énorme et a besoin d'une main d'oeuvre en permanence. Par contre cette activité est prometteuse, vu que sur plus de 40% de la superficie de la zone, le sol est riche en argile et adapté aux cultures maraîchères. Le développement de cultures maraîchères et des vergers pourrait être d'un apport important dans le pouvoir d'achat des populations de la Commune de Mont- Rolland. En effet, située aux abords de la zone des Niayes, la Commune de Mont-Rolland est caractérisée par un faible développement des pratiques maraichères, comparées à leur développement fulgurant dans la Commune de Notto Gouye Diama qui dispose d'ailleurs d'un grand marché de légumes et de fruits, à sa limite nord. La modernisation de l'agriculture de manière générale stimulera fort probablement le développement du maraîchage ; par exemple la variation des modes d'approvisionnement en eau dans les bas fonds avec le développement des cultures irriguées (méthode d'aspersion et méthode goutte à goutte) facilitera la disponibilité de l'eau qui est le 47 PAOS 2013 84 moteur du maraichage. Par exemple, la construction d'un bassin de rétention à côté d'un forage permettrait de multiplier les modes d'approvisionnement en eau. V - L'assistance de l'Etat et des ONGL'accompagnement de l'Etat et des ONG pour la mise en place d'un certain nombre de conditions faciliterait la redynamisation du secteur agricole dans la Commune de Mont Rolland et de manière à accroître les productions. Et pour cela il faudra : un appui rationnel en semences, intrants et en matériels agricoles mais aussi une assistance à la formation. Déjà l'implantation du Centre de Formation Professionnel et Technique de Mont-Rolland par le Ministère de la Formation Professionnelle de l'Apprentissage et de l'Artisanat avec des filières agricoles suscite un espoir du point de vue formation. Ensuite, le soutien en intrants peut aussi être un élément déterminant, la qualité des intrants surtout demeure importante, un test au préalable pourrait beaucoup servir. Enfin l'utilisation de matériels agricoles plus adaptés et plus efficaces serait profitable à l'agriculture car la plupart des paysans ne possèdent que de petits matériels agricoles. Aujourd'hui 67%48 des ménages enquêtés ne disposent d'aucune machine en 2013, 33 % disposent de houes occidentales tandis que seul 10% des ménages disposent d'un semoir. Aujourd'hui 5 semoirs subventionnés par l'Etat et faisant partie du quota pour la Commune de Mont Rolland n'ont jusqu'à présent trouvés preneurs et sont toujours parqués à Tivaouane (Robert Diouf 2014) ; cela justifie encore une fois de plus la faiblesse des moyens financiers dont disposent ces populations mais aussi la non maitrise des priorités des paysans par l'Etat. En effet, les grands moyens comme les tracteurs sont inexistants. Du fait de la faiblesse des moyens financiers, la présence de quelques grands matériels, sous possession collective ou en location pourrait être un apport aussi bien pour l'agriculture sous pluie que pour le maraîchage. Aujourd'hui , au plan national, avec l'implantation du projet des domaines agricoles communautaires qui sera financé à hauteur de 100 milliards selon les pouvoirs publics, l'espoir est permis. Ce projet coordonné par le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC), visant la création de plus de 100 000 emplois, a pour objectif de faire de l'agriculture «le premier pourvoyeur d'emplois et le moteur de la croissance économique»49. Ainsi 9 domaines ont été ciblés y compris le domaine agricole dénommé «axe 48 Sur les 150 ménages enquêtés seul 47 possèdent au moins une machine fonctionnelle 49 Selon les pouvoirs publics, expression que l'on retrouve régulièrement dans le discours du président, du premier ministre, ... 85 Mont-Rolland /Pout». L'espoir est permis, même si des questions sur le foncier sont à éclaircir telles que le sort réservé à la forêt classée de Pout qui occupe une grande partie de cette axe.50 En somme pour un retour réussi vers les terres, il faudra une solution envisagée dans le long terme, qui ne pourra pas se réaliser sans l'accompagnement des pouvoirs publics, reliant une dimension nationale et une dimension locale réconciliant une vision socioculturelle et une vision futuriste. Contrairement aux différents programmes étatiques et privés, parfois à caractère spontanés et immédiats qui se sont succédés avec des succès mitigés malgré d'énormes investissements financiers de la part de l'Etat (GOANA, Plan REVA). Pour un nouveau départ il faudra un courage politique pour un investissement visant une solution durable. Conclusion partiellePartant de notre objectif principale qui est de comprendre comment la variabilité pluviométrique impacte sur les productions agricole dans la Commune de Mont-Rolland, l'étude a confirmé notre hypothèse car la variabilité pluviométrique a eu des impacts négatifs sur les productions agricoles. Néanmoins cette situation de péjoration climatique à favorisé des facteurs secondaires aggravant la crise agricole. Plus encore nous sommes rendu compte qu'en réalité l'inaccessibilité à l'eau est l'un des principaux éléments qui bloquent les stratégies d'adaptation, car contrairement à l'illusion d'une dégradation généralisée des terres, la Commune de Mont-Rolland dispose de terres capables d'une importante productivité sans utilisation intense d'intrants. L'avenir de cette zone peut se passer par la promotion d'une agriculture moderne, irriguée, mixte avec la pratique de cultures céréalières, maraîchères et fruitières, dans une optique de transformation sur place. Une situation qui pourrait insuffler un développement économique durable de la nouvelle Commune de Mont-Rolland. 50 Selon le décret n° 2006 -1335 du 27 novembre 2006, 897ha de la forêt de Pout sont déclassés au profit de Sérigne Saliou MBacké, Khalife général des Mourides. Et le décret n° 2008- 1431 du 12 décembre 2008, 804ha de la forêt de Pout sont déclassés, dont une grande partie allouée à une société industrielle : Dangote Industrie. Selon le maire de la Commune, cette dernière entreprise a érigé une carrière de 70ha dans la forêt classée dont 50ha dans la Commune de Mont-Rolland. 86 Conclusion GénéraleL'évolution de la pluviométrie depuis les années 1950 est marquée par une rupture au début des années 1970, avec l'enregistrement des déficits extrêmes. Depuis lors les fluctuations pluviométriques ont eu des effets sur les productions agricoles qui sont devenues de plus en plus irrégulières avec une tendance à la baisse. En effet de même que le total pluviométrique, le nombre de jours de pluie et les séquences sèches ont influé sur les productions agricoles. D'autres facteurs tels que les fluctuations des emblavures et des subventions ont eux aussi eu des impacts sur l'évolution des productions agricoles. Dans la Commune de Mont-Rolland, cette crise agricole qui s'aggrave d'une année à l'autre, a été caractérisée par une baisse des rendements, des productions faibles, l'abandon des champs, une baisse des revenues. Cette situation a conduit à un l'exode rural massif et au renforcement de la scolarisation des enfants. Néanmoins certaines populations ont adoptés des stratégies alternatives à l'exemple des cultures fruitières. Des tentatives de la part de l'Etat et d'ONG et des OCB ont été notées, mais sont pour la plupart marquées par des échecs dus au manque de coordination et de vision globale. En effet la non disponibilité de l'eau est l'une des facteurs bloquant d'une adaptation durable. Aujourd'hui, la construction d'une démarche technique et institutionnelle à la fois, réalisée avec, et pour les populations, pourrait être le fondement d'une nouvelle dynamique agricole. En effet, l'amélioration de la situation globale à travers la promotion d'une agriculture moderne, indépendante de la pluviométrie estivale, est possible par la promotion d'une agriculture irriguée. Cependant, l'Etat et les ONG ont un grand rôle à jouer dans la redynamisation de l'agriculture dans la Commune Rurale de Mont-Rolland. Une renaissance qui encouragerait davantage les paysans à s'investir dans l'agriculture ainsi que les nombreux ressortissants qui en disposent les moyens à investir dans la «terre de leurs ancêtres». 87 Liste des illustrationsListe des Tableaux Tableau 1 : Proportion de données manquantes (lacunes) à la station de THIES 14 Tableau 2 : Les données du poste pluviométrique de Mont-Rolland 1951-1990 14 Tableau 3 : Les données agricoles et la pluviométrie du département de (2004-2013) 15 Tableau 4 : de répartition des quotas par zone 16 Tableau 5 : Classification de la sécheresse en rapport avec la valeur du SPI 18 Tableau 6 : Equivalents en kg des unités de mesure locale 20 Tableau 7 : Equivalence en kg /ha de semence 20 Tableau 8 : Effectifs du secteur de l'élevage 37 Tableau 9 : Evolution du nombre de jours de pluies à partir des données de 1951 à 1990 à Mont Rolland. 42 Tableau 10 : classification des déficits et excédents par rapport à la Normale en %. 44 Tableau 11 : Evolution du début et fin de l'hivernage, Station de Thiès 46 Tableau 12 : Répartition des mois secs et humides à partir de l'Indice de Gaussen. 47 Tableau 13 : Evolution des productions agricoles de 2004 à 2013 49 Tableau 14 : L'occurrence des périodes sèches supérieures à 10, 15 et 20 jours de 2004 à 2013 60 Tableau 15 : Evolution de la pluviométrie et des productions agricoles de 2004 à 2013 61 Tableau 16 : Comparaison de la productivité moyenne de la décennie 1951-1960 et de celle de la décennie 2004-2013 63 Tableau 17 : Les raisons d'abandon d'un champ en jachère « non organisée» 66 Liste des Figures Figure 1 : Schéma du plan d'échantillonnage 17 Figure 2 : Circulation moyen des alizés au Sénégal 28 Figure 3 : Evoution moyenne annuelle de la direction dominante du vent 29 Figure 4 : Evolution annuelle de la moyenne journalière de l'insolation de 30 Figure 5 : Evolution moyenne de la température de 1977 à 2012, Station de THIES 31 Figure 6 : Evolution annuelle de la moyenne journalière de l'évaporation de 1980-2010. 31 Figure 7 : L'évolution annuelle de la moyenne mensuelle de la pluviométrie : 1960 -2012 32 Figure 8 : Evolution de la population de la Commune de Mont-Rolland (1988-2013) 47 Figure 9 : Evolution de la superficie des cultures pluviales de la Commune de Mont-Rolland (1988-2013) par rapport à la superficie communale.
39 pluviométrique de 1960 à 2012 43 Figure 11 : Evolution inter-annuelle de la pluviométrie de 1960-2012 Station de Thiès. 45 Figure 12 : Evolution de l'écart à la moyenne l'indice pluviométrique de Lamb 45 Figure 13 : Evolution des productions du mil et des pluies de Tivaouane (2004- 2013) 51 Figure 14 : Evolution des productions de sorgho et de la pluviométrie (2004- 2013) 52 Figure 15 : Evolution des productions du mil et des superficies emblavées (2004- 2013) 53 Figure 16 : Evolution des productions et des superficies emblavées en sorgho (2004- 2013) 53 Figure 17 : Evolution des productions du mil et du nombre de
jours de pluie (2004- 2013) 54 54 Figure 19 : Evolution des productions de niébé et de la pluviométrie (2004- 2013) 55 Figure 20 : Evolution des productions et de la pluviométrie (2004- 2013) 55 Figure 21 : Evolution des productions et des superficies emblavées en niébé (2004- 2013) 56 Figure 22 : Evolution des productions et superficies emblavées en maïs (2004- 2013) 56 Figure 23 : Evolution des productions de maïs et du nombre de jours de pluies (2004- 2013) 57 57 2013) 58 2013 59 2013) 59 Figure 28 : Croquis de l'évolution du territoire 66 88 Liste des Photos 89 Photo 1 : Pente en ravinement intense sur un versant de Mont-Rolland 25 Photo 2 : femme triant les feuilles de baobab déclare sous un ton ironique «Voila ma récolte» 72 selon les populations) 72 Photo 4 : Bassin de rétention de Mont-Rolland 74 Liste des cartes Carte 1 : Situation de la Commune de Mont-Rolland 22 Carte 2 : Localités et réseau hydrographique de la Commune de Mont-Rolland 24 Carte 3 : Les sols de la Commune de Mont-Rolland 26 Carte 4 : Occupation du sol de la Commune de Mont-Rolland 35 90 Références bibliographiquesOuvrages généraux
91
92
Wébographie
93 AnnexesAnnexe 1 : Guide d'entretienLocalisation Village : I ) Profil historique et l'occupation de l'espace
II ) Identification des ressources naturelles
III) Usage des ressources naturelles
I V) Gestion des ressources naturelles 1- Systèmes de production 94 Agriculture Elevage Autres secteurs économiques
V) Evaluation de la gestion et perspectives
VII) Adaptation
95 Annexe 2 : QuestionnaireNom de l'enquêté : village : telephone : I-RESSOURCES NATURELLES : IDENTIFICATION, USAGES, ETATComprendre le niveau d'exploitation des ressources naturelles 1.Pensez vous que les ressources naturelles sont importantes dans la Communauté Rurale de Mont-Rolland ? |__| 1. Oui |__| 2. non A -Eau 2.La pluviométrie est-elle importante en 2013 ? |__| 1. Oui |__| 2. non |__| 1. Rivières |__| 2. Marigots |__| 3. néant Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 4.leur existence est: |__| 1. Permanents __| 2. non permanents |__| 3.
néant 5.En 2013 les pluies étaient-elles ? |__| 1. Régulières |__| 2. Intenses __| 3. Irrégulières |__| 4. non intenses Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 6.Quelles sont les contraintes liées à l'eau ? |__| 1. Agriculture |__| 2. activités domestiques Vous pouvez cocher plusieurs cases. B -Sols 7.Quels sont les types de sols que vous cultivez ? |__| 1. Dior |__| 2. Deck |__| 3. deck-dior |__| 4. argileux
humifères Vous pouvez cocher plusieurs cases (6 au maximum). 8.Les sols sont-ils aptes aux types de cultures ? |__| 1. Oui |__| 2. non 96 9.Les types de sols retiennent-ils l'eau longuement ? |__| 1. Oui |__| 2. non 10.Quelle est la qualité des sols ? |__| 1. Bonne __| 2. Moyenne |__| 3. mauvaise |__| 1. l'érosion éolienne |__| 2. Hydrique |__| 3. pollution chimique |__| 4.Autre |__| 5. Néant |__| 6. Pelguite |__| 7.
nématode |_| 1. Oui |__| 2. Non 13.Si oui pour quelle raison ? |__| 1. manque d'eau |__| 2. manque de main d'oeuvre |__| 3. mauvaises récoltes |__| 4.manque d'investissement |__| 5. manque de moyen |__| 6.
Dégradation Végétation 14.Y a-t-il des forêts ou des forêts classées ? |__| 1. Oui |__| 2. non |__| 1. Oui |__| 2. non 16. Y a-t-il des boisements artificiels, des parquets ? |__| 1. Oui |__| 2. non 17.36) Avec quelles espèces sont faits les boisements ? |__| 1. arbres fruitiers |__| 2. autres
espèces |__| 1. énergie domestique |__| 2. Consommation |__| 3. clôture artisanat |__| 4. Commerce |__| 5. pharmaceutique Vous pouvez cocher plusieurs cases. 19.Quels sont les espèces d'arbres qui ont disparu ? |__| 1. Citez 3 au moins 20.Depuis quand ont-ils disparu ? |__| 1. AVANT 1965 |__| 2. AVANT 1975 |__| 3. AVANT 1990 |__| 4. AVANT 2000 |__| 5. APRES 2000 21. Quelles sont les causes de cette disparition ? |__| 1. Erosion |__| 2. manque d'eau |__| 3. Autres |__|
4. 97 |__| 5. feux de brousse surpâturages |__| 6. Cueillette |__| 7. autres (A préciser) II EVOLUTION DES PLUIES ET DES PRODUCTIONS AGRICOLES Mettre en relation l'évolution des pluies et celle des productions agricoles 22.Avez vous senti la variabilité pluviométrique ? |__| 1. Oui __| 2. non A -Pluviométrie 23.La pluviométrie était-elle importante ? |__| 1. Oui __| 2. non 24.Avez vous observé une rupture des pluies de 1960 à nos jours ? |__| 1. Oui |__| 2. non 25.Si oui, en quelle année? |__| 1. années 1960 |__| 2. années 1970 |__| 3. années 1980 |__| 4. années 1990 |__| 5. années 2000 26.Les pluies étaient elles ? |__| 1. Régulières |__| 2. intenses 27.Si oui, avant |__| 1. 1960 |__| 2. 1970 |__| 3. 2000 28.Avez-vous noté : une baisse des quantités de pluies par rapport au années 1960? __| 1. Oui __| 2. non B -Agriculture 29.Les surfaces emblavées ont-elles évolué ? |__| 1. réduction| __| 2. Augmentation |__| 3. autre
(à préciser) __| 1. Oui |__| 2. non 31.Quelles étaient vos principales variétés culturales avant les années 1970 ? |__|
1. Mil |__| 2. Maïs |__| 3. Arachide
|__| 4. Sorgho __| 5. |__| 6. Haricots |__| 7. Niébé |__| 8. Courge |__| 9. autre Vous pouvez cocher plusieurs cases. 32.Quelles sont vos principales variétés culturales pendant la campagne 2012/2013 ? 98 |__| 1. Mil |__| 2. Maïs |__| 3. Arachide |__| 4. Sorgho |__| 5.gombo |__| 6. Haricots |__| 7. Autre __| 8. Courge |__| 9.
niébé 33.Quelle est la quantité moyenne de vos récoltes en kg pour les différentes plantes pendant les 10 campagnes agricoles précédentes par unité de surface ? 34.Avez-vous subi une rupture de la production agricole dans les année s 1970 ? |__| 1. Oui |__| 2. Non __| 3. sans réponse 35.Vos productions n'ont t-elle pas subit de rupture ces 5 dernière campagne à partir de lacampagnes? |__| 1. Oui __| 2. non 36.Est-elle liée une baisse des pluies ? |__| 1. Oui |__| 2. non |__| 1. Dégradation des sols par érosion |__| 2. manque d'eau pour les plantes cultivées |__| 3. retard du démarrage de
l'hivernage |__| 4. pauses Vous pouvez cocher plusieurs cases. 38.Quelle était la moyenne de la quantité moyenne des récoltes pour chaque variété culturale pendant les années 1950 par unité de surface emblavée? 39.Pratiquez vous une autre formes d'agriculture? |__| 1. Maraichage |__| 2. contre saison froide |__| 3. contre saison sec __| 4. Fruitière |__| 5. Autre (à préciser) Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum). 40.Si oui partir de quelle année avez vous développé le maraichage ? __| 1. AVANT 1970 |__| 2. après 1970 |__| 3. après 1990 |__| 4. après 2000 41.Si c'est le cas à partir de quelle année avez vous pratiquez les cultures fruitières ? |__| 1. AVANT 1970 |__| 2. après 1970 |__| 3. après
1990 |__| 4. après 42.Si vous pratiquez une ou d'autres types d'agriculture, citez le, ou les - avec leurs années de début de leurs pratiques. 43.Quelle est la quantité de vos productions pour les différentes formes de pratiques agricoles ? (citez pour chaque culture: Ex: mangue, tomate) 99 44.Depuis 1970, les superficies que vous avez emblavées ont elles évoluées? |__| 1. Oui |__| 2. no 45.Combien d'ha avez vous cultivés en 2012/2013 par spéculation ? |__| 1. Moins de 1 |__| 2. 1 | __| 3. 1,5 2 |__| 4. 2,5 |__| 5. 3
__| 46.Combien d'ha disposez vous ? |__| 1. 0 |__| 2. Moins de 1 |__| 3. 1 __| 4. 1,5 2 |__| 5. 2,5 |__| 6. 3 |__| 7. 4 |__| 8. 5 |__| 9. plus de 5 |__| 1. 1 |__| 2. 1,5 |__| 3. 2 |__| 4. 2,5 |__| 5. 3 |__| 7. 4 et + III GESTION ET STRATEGIE D'ADAPTATION Comprendre la gestion du secteur agricole, l'efficacité et les limites des méthodes d'adaptation 48.Existe t-il gestion et une adaptation efficace des populations face aux problèmes liées à l'agriculture ? |__| 1. Oui |__| 2. non A -Eau 49.Faites vous des effort pour pallier au manque d'eau ? |__| 1. Oui |__| 2. non 50.Comment luttez-vous contre le manque d'eau ? 51.la dégradation des sols touche t'elle vos champs ? |__| 1. Oui |__| 2. non B -Sols 52.Pratiquez-vous des activités de fertilisation ? |__| 1. étables fumières |__| 2. Reboisement __| 3. Jachère |__| 4. rotation des cultures |__| 5. engrais
chimiques 53.Comment faites vous pour protéger vos sols ? |__| 1. brise vent |__| 2. cordes pierreux |__| 3. piquets de bois |__| 4. aucune action __| 5. autre 54.Utilisation des fumiers est-elle efficace ? 100 |__| 1. Oui |__| 2. non 55.Si non est-elle due à une insuffisance des quantités ? |__| 1. Oui |__| 2. non 56.Utilisation des engrais est t-elle efficace ? |__| 1. Oui |__| 2. non 57.Si non pourquoi? |__| 1. Inadaptée |__| 2. ou insuffisante quantité C -Agriculture 58.Le maraichage est-il |__| 1. peu développé |__| 2.
Développé |__| 3. ou trés
développé? |__| 1. Oui |__| 2. non 60.Si oui, lesquelles? 61.Etes vous une fois adhéré à une coopérative qui fonctionne toujours? |__| 1. Oui |__| 2. non 62.Etes vous toujours en relation avec cette coopérative sur le plan de vos activités agricoles ? |__| 1. Oui |__| 2. non 63.Qu'est ce que les ONG ont fait dans le secteur agricole ? 64.Jouent-elles un grand rôle dans la recherche de mesures d'adaptations ? |__| 1. Oui |__| 2. non 65.Quelle est la part de l'Etat et de la collectivité locale dans la recherche de solutions en matières agricoles? 66.L'Etat joue-elle un grand rôle dans la recherche de mesures d'adaptations ? |__| 1. Oui |__| 2. non 67.Les immigrés participent-ils à la recherche de mesures d'adaptation ? |__| 1. Oui |__| 2. non 68.Si vous en connaissez, citez d'autres solutions pour résoudre les problèmes liés aux productions agricoles. 69.Quelles sont les limites des solutions adoptés? 70.Quels équipements agricoles disposez vous? |__| 1. Houe |__| 2. Hiller |__| 3. Semoir |__| 4. Tracteur |__| 5. traction âne |__| 6. traction cheval |__| 7. autre à
préciser 101 Annexe 3 : Les différentes saisons chez le paysan «Ndut»
SOURCE : CILSS (Comité Inter Etat de Lutte contre la Sécheresse), 2013 SOURCE : IRD (Institut de Recherche pour le Développement) 102 ANNEXE 4 : Cartographie du Sahel et zones agro écologiques du Sénégal 103 Table des matièresSOMMAIRE i Sigles et abréviations ii Avant-propos iii Introduction Générale 1 Synthèse bibliographique 3 Problématiques et Méthodologie 6 I - Contexte et justification 6 I - 1 - Contexte 6 I - 2 - Justification 9 I - 3 - Objectifs 9 I - 4 - Hypothèses 10 II - Définition des Concepts 10 III : Méthodologie 13 III - 1 - La collecte de données 13 III - 1 - a) L'observation documentaire 13 III - 1 - b) Enquêtes sur le terrain 13 III - 2 - Le traitement des données et l'analyse des résultats 18 1E PARTIE 22 CADRE GEOGRAPHIQUE LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND 22 Chapitre I : Etude du cadre physique de la Commune de Mont-Rolland 23 I - Situation géographique de la Commune de Mont-Rolland 23 II- Le relief et la géologie 24 III - Les sols 25 IV - Les facteurs généraux du climat 27 V - Les éléments du climat 29 V - 1- Les vents 29 V - 2 - L'insolation 30 V - 3 - Les températures 30 V - 4 - L'évaporation 31 V - 5 - Humidité de l'air 31 V - 6 - Les pluies 32 104 VI - Les sources hydriques 33 VII - Les formations végétales et la faune 34 Chapitre II : Etude du cadre humain de la Commune de Mont-Rolland 35 I - Historique et Peuplement 35 II - Démographie du milieu 36 III - L'agriculture 38 IV - L'élevage 39 Conclusion partielle 40 2e PARTIE 41 ANALYSE DE L'EVOLUTION PLUVIOMETRIQUE ET IMPACTS SUR L'AGRICULTURE DANS LA COMMUNE DE MONT-ROLLAND 41 Chapitre III : Analyse de l'évolution des pluies de 1951 à 2012 42 I - Evolution de la pluviométrie annuelle à Mont -Rolland de 1951 à 1990 42 II - Les fluctuations pluviométriques de 1960 à 2012 43 III - Evolution des caractéristiques des saisons pluvieuses de 1960 à 2012 46 III - 1 - Début et fin de l'hivernage au seuil pluviométrique de 15mm par mois 46 III - 2 - Les mois humides selon l'Indice de Gaussen 47 Chapitre IV : Impacts de la variabilité des pluies sur l'agriculture au cours des 10 dernières années (2004 à 2013) 49 I - Impacts de la variabilité pluviométrique sur l'agriculture dans le Département de Tivaouane de 2004 à 2013 49 I - 1 - Evolution des productions du mil et du sorgho 51 I - 2 - Evolution de deux cultures d'appoint : le niébé et le maïs 55 I - 3 - Evolution des productions arachidières 58 II - Impacts de la variabilité pluviométrique sur les productions agricoles dans la Commune de Mont-Rolland depuis 1970 62 II - 1 - La baisse de la productivité des cultures pluviales 62 II - 2 - La prépondérance des jachères «involontaires» 65 II - 3 - Les effets indirects de la variabilité pluviométrique 67 Conclusion partielle 67 3e PARTIE 69 LES STRATEGIES D'ADAPTATION 69 Chapitre V : Les stratégies d'adaptation adoptées 70 I - La priorité à la scolarisation et la culture des plantes fruitières 70 II - Les produits de la végétation 71 105 III - Le rôle des acteurs du développement : Etat, ONG et Organisations Communautaires de Base 73 III - 1 - Le rôle de l'Etat 73 III - 2 - Le rôle des ONG 75 III - 3 - Le rôle des Organisations Communautaire de Base 75 Chapitre VI : Les perspectives des stratégies d'adaptation 78 I - La Disponibilité de l'eau 78 II - La réorganisation de l'espace agricole 79 III - Le Renforcement des compétences locales 81 IV - Promouvoir le maraîchage 83 V - L'assistance de l'Etat et des ONG 84 Conclusion partielle 85 Conclusion Générale 86 Liste des tableaux, figures, carte et photo 87 Références bibliographiques 90 Wébographie 92 Annexes 93 Table des matières 103
| "Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit" |