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La situation conflictuelle entre cultivateurs de maà¯s et éleveurs des caprins dans le Masisi à  Mupfunyi Shanga en 2013-2014.

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par Benoit KIKWAYA SIMABAOSI
Institut Supérieur de Développement Rural des Grands Lacs - Licence 2014
  

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Introduction

Le groupement Mupfunyi Shanga a connu au cours des dernières décennies une forte variabilité annuelle et spatiale de la divagation des bêtes, Cet aléas se double d'une forte croissance démographique. Ces facteurs ont agi profondément sur les pratiques agricoles et pastorales : augmentation des conflits entre éleveur protecteur et chercheur du bienêtre de ses caprins et cultivateurs protecteur de son champs de maïs pourtant céréale et aliment apprécié des caprins.

Mode de gestion de l'espace et des ressources naturelles

Les espaces agricoles et pastoraux ne sont pas séparés. Il n'existe pas de zones bien délimitées pour les parcours. L'ensemble de l'espace appartient aux agriculteurs, qui l'exploitent comme ils l'entendent et laissent en pâturage en jachères et les réserves de terres non mises en culture, ou réservées pour la cueillette ou la chasse. Le rapport de ces populations à l'espace est un rapport social.

L'espace n'est pas un bien, mais le siège de forces invisibles que l'on doit se concilier avant de l'investir. D'où l'importance des médiateurs nommés maîtres ou chefs de terre. La terre appartient aux groupes sociaux les plus étendus, clans ou lignages. Au sein de ces groupes, les terres sont réparties entre les familles pour qu'elles les cultivent. L'accès individuel à la terre est obtenu par la filiation patrilinéaire dans le cadre de la propriété collective de la terre. Une terre peut-être transmise aux enfants, à condition qu'elle soit mise en valeur et qu'elle soit maintenue en exploitation. Les nouveaux arrivants peuvent obtenir le droit d'usage de la terre auprès du chef du village ou du chef de terre.

Dans les zones pastorales, il est impossible de définir un droit individuel d'usage du sol comme dans le domaine agricole. Le domaine pastoral est plutôt basé sur l'eau et les ressources naturelles, tandis que le domaine agricole est lié à la terre. Ce qui est en contradiction avec la loi foncière de la RDC, la fameuse loi BAKAJIKA, qui stipule que le sol et le sous-sol sont des propriétés exclusifs de l'Etat.

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Les causes de la recrudescence des conflits entre agriculteurs et éleveurs

Les conflits entre les agriculteurs et les éleveurs sont un sujet complexe et délicat. On est loin de cerner l'ensemble de leurs causes. La poussée démographique, la dégradation des pâturages, la divagation des bêtes, sont souvent citées comme les causes principales de ces conflits.

Bien qu'ils soient importants, ils ne justifient pas la recrudescence des conflits dans le groupement Mupfunyi Shanga, où la situation est la plus dramatique.

La pression démographique et animale

La population humaine

Les migrations et des taux élevés d'accroissement interne ont favorisé une forte croissance démographique dans le groupement Mupfunyi Shanga, dont la population a doublé en 30 ans, passant de 1 300 000 habitants en 1960 à 2 500 000 en 1993. (Djapania et al., 1996).

La population animale

La pression pastorale s'est particulièrement accentuée dans le Mupfunyi Shanga, sous l'effet du développement des troupeaux villageois et surtout de la forte descente des troupeaux transhumants fuyant les nombreuses guerres des groupements du Nord comme Ufamandu, se réfugiant à Bweremana et Shasha, ont contribué à des problèmes de pâturages dans cette partie du pays. Ces facteurs sont également à l'origine de l'allongement de la durée du séjour des troupeaux transhumans dans cette zone.

Les différentes instances de résolution du conflit

Au plan national, il n'existe pas de mécanisme de résolution des conflits entre agriculteurs et éleveurs. En cas de conflit, les protagonistes font recours à divers modes de règlement des litiges, comme le règlement par consensus entre les deux parties ; le règlement au niveau des chefs traditionnels (village, ferrique, canton) ; le règlement au niveau de la collectivité ou de la brigade de gendarmerie ; le règlement au niveau de la justice ; ou par les autorités administratives.

Les pistes de solution au conflit entre éleveur et cultivateur

Hélas, un comité consultatif mixte des agriculteurs et éleveurs et la création des couloirs pour la transhumance, ne suffiront pas pour résoudre des conflits entre éleveurs et cultivateurs, car ils n'éliminent pas la cause principale des conflits. Cette cause principale concerne une surexploitation de l'espace disponible, aussi bien par les cultivateurs que

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par les éleveurs. Il serait utile de connaître les leçons du passé ailleurs ; dans le monde entier des conflits semblables se sont produites à cause de la croissance démographique. À cause du fait qu'il faut 5 à 10 fois plus d'espace pour l'homme qui vit de son bétail que pour l'homme qui vit de ses cultures, il y a à terme 5 à 10 fois plus de cultivateurs que d'éleveurs aussi longtemps que les productions agricole et animale. Ainsi, les cultivateurs occuperont tôt ou tard l'espace des éleveurs, et ils auront à terme bien plus de bétail que ces éleveurs. Ce dernier bétail sera peu productif ; son but sera avant tout le maintien de la fertilité des champs.

La seule solution durable serait l'intensification de l'agriculture et de l'élevage, permettant de se créer une vie raisonnable sur une superficie bien plus restreinte. Aussi d'appuyer la création et la promotion d'associations locales. la généralisation d'associations d'éleveurs agréées. Ces « Associations Pastorales » devaient assurer :

- « la garantie mutuelle des éleveurs (en cas de dégâts ou de vol),

- la constitution et gestion des fonds départementaux agro-pastoraux (redevances), - la gestion des ressources agro- pastorales. »10

Suite à ce projet, les modalités de mise en place et d'organisation interne seront énoncées par le décret-loi. C'est au MINI Agri qu'incombera la validation des associations Pouvant prétendre au statut d'« Association Pastorale Représentative ». Les Associations Représentatives sont admises à percevoir des cotisations et redevances de leurs membres afin de constituer le fonds départemental. Elles représentent les éleveurs devant les commissions divisionnaires et provinciales.

Dans cette partie nous avons incorporé l'élevage des caprins et la culture de maïs, une céréale apprécié par les caprin, source de conflit entre les cultivateurs et les éleveurs c'est pourquoi, nous avons traité sur ce conflit en fin de concilier la production animale à celle végétale dans les cas spécifiques du mais contre les caprins.

Pour mieux appréhender cette réalité il est impérieux de savoir comment se réalise les deux activités, étudier les causes et les conséquences pour en fin chercher des stratégies proposées par les belligérants en présence de ce conflit.

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ELEVAGE DES CAPRINS

L'élevage caprin (celui des chèvres) est l'ensemble des opérations visant à reproduire des animaux de l'espèce Capra aegagrus hircus, autrement dit des chèvres, au profit de l'activité humaine. ( A. Aubin, 2000.)

Historique

Les chèvres semblent avoir été d'abord domestiquées il y a environ 10 000 ans dans les Monts Zagros en Iran. Les tribus anciennes ont commencé à les élever pour avoir facilement sous la main du lait, des poils, de la viande et des peaux. Les chèvres domestiques étaient généralement gardées dans des troupeaux qui se déplaçaient sur les collines ou sur d'autres domaines de pâturage analogues. Les chevriers qui les soignaient étaient souvent des enfants ou des adolescents, pareils à l'image que nous nous faisons du berger. Ces méthodes pour les garder se rencontrent encore aujourd'hui. Historiquement, la peau de chèvre était utilisée pour le transport de l'eau et du vin. Elle servait aussi à produire le parchemin, qui était le support le plus employé pour écrire en Europe jusqu'à l'invention de l'imprimerie. La chèvre a longtemps été une aide visuelle dans la littérature et les histoires symboliques et mythologiques. Elle a une signification diverse : gentillesse dans une tradition et sensualité dans des autres. Les deux sexes de la chèvre symbolisent la fertilité, la vitalité et l'énergie incessante. Le mâle (bouc) est l'épitomé de la virilité et l'énergie créatrice, alors que la femelle (chèvre) caractérise la puissance et l'abondance féminines et génératives. Symboliquement, la chèvre peut être échangée avec la gazelle ou l'antilope. La chèvre sauvage du vieux testament et le Bouquetin du savoir arabe. La chèvre a été probablement, après le chien, l'animal domestiqué le plus tôt. Les chèvres broutant ou au repos, ou étant traites par une bergère, sont les sujets fréquents pour des scènes idylliques, représentant l'état paradisiaque ; comme telles elles apparaissent sur les sarcophages païens et chrétiens. (Wikipédia ,2014).

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Production

La production vise à fournir :

· Lait : il est très majoritairement transformé en fromage, mais sa consommation en frais reste important ;

· Viande : elle est traditionnellement, elle est devenue marginale. La viande de cabri est prisée à Pâques dans les régions de production de fromage de chèvre, et une petite tradition de viande de chèvre adulte fumée persiste dans le massif alpin. Cette viande est aussi consommée de manière importante aux Antilles ou dans les îles du Pacifique où le marronnage a été important avec l'arrivée des Européens. (Race kiko en Nouvelle-Zélande)

· Cuir : il est travaillé et utilisé dans les régions du sud et de l'est du bassin méditerranéen.

· Poil : il est tiré de deux races sélectionnées sur la douceur de leur poil : l'angora venu de la Turquie. Le tissu qui en est issu porte le nom de mohair.

Qualité de l'animal

La chèvre est un animal très efficace :

· elle s'adapte à toutes les topographies grâce à sa légèreté et son pied sûr.

· elle résiste au froid des nuits d'alpage et à la chaleur des garrigues provençales en té.

· elle est une transformatrice efficace de l'herbe en lait : une vache Prim'Holstein de 700 kg produit de l'ordre de 8 600 litres par an, soit 12,3 litres de lait par kg et par an ; mais une chèvre alpine de 60 kg produit de l'ordre de 850 litres par an, soit 14,1 litres de lait par kg et par an.

· elle absorbe toutes sortes de végétaux, défriche et exploite des terrains pauvres.

Ses qualités en font un animal recommandé dans les pays en voie de développement, à condition de maîtriser sa population. (CT. K. Vulambo, 2014).

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LA CULTURE DE MAÏS

Zea mays

Cette espèce, originaire du Mexique, constituait l'aliment de base des Amérindiens avant l'arrivée en Amérique de Christophe Colomb. La plante fut divinisée dans les anciennes civilisations d'Amérique centrale et méridionale et était connue chez les tribus d'Amérique du Nord comme l'une des trois soeurs. Introduite en Europe au XVIe siècle, elle est aujourd'hui cultivée mondialement et est devenue la première céréale mondiale devant le riz et le blé. Avec l'avènement des semences hybrides dans la première moitié du XXe siècle, puis des semences transgéniques récemment, le maïs est devenu le symbole de l'agriculture intensive en Europe de l'Ouest, aux États-Unis et en Chine mais il est aussi cultivé de façon très extensive dans l'Ouest de l'Afrique du Sud ou semi-extensive en Argentine et en Europe de l'Est. (Wikipédia 2014).

Origine

Évolution de l'épi de la téosinte au maïs, la Téosintes existe encore dans le jardin ethnobotanique d'Oaxaca, l'origine botanique du maïs, plante qui n'existe pas à l'état sauvage sous sa forme actuelle, a longtemps été sujette à controverses.

Cependant, un très grand nombre de preuves issues de la biologie moléculaire accréditent aujourd'hui la théorie selon laquelle la téosinte est l'ancêtre du maïs cultivé.

En Afrique, le maïs a été introduit d'une part en Égypte vers 1540, par la Turquie et la Syrie, d'autre part dans la région du golfe de Guinée par les Portugais vers 1550.

Le succès du maïs tient d'abord à sa facilité de culture et à son rendement très nettement supérieur à celui du blé ou des céréales secondaires qu'il a remplacé, comme le millet (dont il a pris le nom en portugais, milho) et le sorgho, puis au XXe siècle au progrès génétique qui lui a permis de s'adapter à des conditions de culture de plus en plus septentrionales, tout en permettant une production de matière sèche intéressante, cela grâce à des variétés précoces. Les rendements ont quadruplé entre 1950 et 2000. (wikipédia, 2014).

Résistance naturelle

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Physiologie et développement

La germination, déclenchée par l'imbibition du grain se traduit par une mobilisation des réserves du scutellum puis de l'albumen et par le développement de la radicule puis des racines séminales secondaires qui apparaissent au niveau du noeud scutellaire. À l'autre extrémité de l'embryon, la gemmule se développe sous forme de coléoptile qui pousse vers le haut et forme un plateau de tallage. À ce niveau se forment une première série de racines adventives, et parfois des tiges secondaires, puis le coléoptile perce le sol et s'ouvre en libérant les premières feuilles. À partir de ce stade, le jeune plant de maïs devient progressivement autotrophe. (Cours de Phyto technique spéciale, 2013).

Phase végétative

Le système racinaire du maïs est caractérisé par des racines traçantes (dites racines de surface), qui prélèvent l'eau et les nutriments nécessaires à la plante dans les couches les plus superficielles du sol16. Ce déséquilibre dans l'exploitation des ressources du sol fait que la plante est très exigeant en eau, ce qui peut poser problème en cas de faible disponibilité de celle-ci.

Dans les zones tempérées de l'hémisphère nord, le maïs est semé en avril-mai et fleurit en juillet-août. Les grains atteignent la maturité entre fin septembre et novembre selon les variétés. La récolte a lieu lorsque la plante jaunit et se dessèche. La plante entière peut également être récoltée et ensilée avant la maturité du grain (septembre).

Les professionnels du maïs utilisent le nombre de feuilles présentes sur la plante pour décider des actions à mener pendant sa croissance17. Ainsi, lorsque la plante a développé une première feuille complète (collerette bien apparente), c'est le stade V1 où il faut désherber. Au stade V8 (8ème feuille complète), on recommande un apport d'engrais pour une bonne fructification. Au stade V10, on démarre l'irrigation dans les zones où elle est nécessaire, etc.

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Les jeunes plants de maïs accumulent une substance particulière, l'acide hydroxamique (2.4-dihydroxy-7-méthoxy-2H- 1.4-benzoxazine-2(4H)-un ou DIMBOA) qui crée une résistance naturelle18 contre toute une série d'ennemis de la plante : insectes, champignons et bactéries pathogènes. On trouve cette substance, le DIMBOA, également chez les espèces apparentées, notamment le blé. Le DIMBOA confère aux jeunes plants de maïs une résistance relative à la pyrale (famille des Crambidae). Toutefois, cette résistance décline rapidement dès que la plante a dépassé le stade six feuilles.

Lorsque le maïs est attaqué par des larves phytophages comme la chenille de la pyrale du maïs, il émet des molécules volatiles qui attirent des insectes parasitoïdes prédateurs du ravageur, tels les trichogrammes. (B. Thomas , 1982).

Reproduction

60 à 95 jours après le semis, la panicule (inflorescence mâle) apparaît au sommet du plant de maïs.

Les soies (inflorescences femelles) apparaissent et sont prêtes pour la fécondation 5 à 8 jours après l'apparition des fleurs mâles (panicules).

Deux à trois mois après leur apparition, les soies sont toujours présentes sur l'épi de maïs désormais bien formé.

Certaines variétés de maïs (principalement en zones tempérées) ont des feuilles poussant sur les épis ("husk leaves" ou "flag leaves" en anglais). Il s'agit en fait de la vraie feuille ancestrale et la spathe est la gaine. Cela est apprécié sur maïs doux (présentation des épis sur l'étal) mais éliminé en sélection grain ou on cherche des spathes les plus simples, fines et lâches possibles pour faciliter le dessèchement. Dans les régions tropicales les sélectionneurs recherchent au contraire des spathes multiples épaisses et très longues pour la protection contre les insectes.

Les fleurs, autre caractéristique qui distingue le maïs des autres graminées, sont unisexuées et regroupées en inflorescences mâles et femelles composées d'épillets de deux fleurs. La floraison mâle a lieu en moyenne 70 jours après le semis et précède de 5 à 8 jours la floraison femelle : on dit qu'il y a protandrie (ce qui limite l'autofécondation).

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L'initiation florale met un terme à la production de noeuds foliaires. La montaison, qui est l'élongation des entre-noeuds, portera la panicule à plus de deux mètres au-dessus du sol (pour les variétés les plus courantes, certaines pouvant monter jusqu'à 10 m).

Les fleurs mâles sont groupées dans une panicule terminale qui apparaît après la dernière feuille. Ce panicule, aussi appelé « Tassel », est constitué d'épillets regroupant chacun deux fleurs à trois étamines. La pollinisation allogame s'effectue par le vent mais l'autopollinisation est possible. La production journalière de pollen est diurne avec un maximum se produisant en milieu de matinée19. Le pollen du maïs contient 60 % d'eau et se dessèche de façon importante en environ 4 heures. L'essentiel de la pollinisation a donc lieu entre 10 heures et 12 heures pendant la période de 5 à 8 jours que dure l'anthèse (floraison mâle) pour une même panicule. À l'échelle d'un champ, la durée de pollinisation est de 6 à 18 jours, en fonction de la variété mais également de l'hétérogénéité du champ. Bien que la plante soit auto fertile, la fécondation croisée est d'au moins 95 %. Les grains de pollen transportés par le vent et distribués jusqu'à 500 m de leur point de départ tombent sur les soies des plantes voisines (95 % des cas) ou du pie-mère (5 % mais dans ce cas, descendance moins vigoureuse et moins productive) et y germent. Si on souhaite obtenir des variétés pures, notamment pour la production de semences, le champ doit être isolé d'une autre culture de maïs d'au moins 300 m.

L'épi

Les fleurs femelles sont groupées en épis insérés à l'aisselle des feuilles médianes (les plus grandes). Les sélectionneurs cherchent à créer des variétés où ces inflorescences n'apparaissent pas trop en hauteur de manière à ne pas déséquilibrer le plant qui est sujet à la verse, c'est-à-dire à la chute causée par le vent et les intempéries. Cependant on ne peut pas trop "descendre" l'épi par sélection car on perd du rendement en raison d'une pénétration de la lumière plus difficile vers les feuilles basses.

L'axe de l'épi, appelé rafle, porte 10 à 20 rangées de fleurs femelles. Une seule fleur par épillet est fertile. Il est entouré de feuilles modifiées, les spathes, desséchées à maturité. À l'extrémité supérieure, les spathes laissent dépasser les stigmates filiformes très légèrement dentées aussi appelées soies. Ces soies, une par futur grain, sont plus ou

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moins longues selon la position du grain dans l'épi (les premières soies qui apparaissent à l'extérieur du «cornet» de spathes sont les soies qui prennent naissance à la base de l'épi) sont les styles récepteurs du pollen sur toute leur longueur car recouverts de poils collants. Tout grain de pollen peut y germer pendant les 6 à 20 jours qui suivent leur apparition. Ces styles peuvent être colorés diversement en fonction des variétés (le plus souvent, blond virant au brun).

L'épi enveloppé dans ses spathes est appelé «spadice». Entre l'apparition des soies et la maturation des grains, s'écoulent en moyenne deux à trois mois en fonction des variétés.

L'épi contient toujours un nombre paire de rangées de grains mais ses dimensions sont très variables (longueur de 5 à 45 cm, diamètre de 3 à 8 cm). Il contient le plus souvent 400 à 500 grains à maturité mais ce nombre peut aller jusqu'à mille. Une tige donne généralement naissance à 1 ou 2 épis, jusqu'à une demi-douzaine ou plus. Un pied de maïs peut avoir plusieurs tiges secondaires, appelées talles, généralement 1 ou 2, jusqu'à une demi-douzaine ou plus également. Le nombre d'épis par pied, en comptant les talles qui elles-mêmes peuvent porter autant d'épis que la tige principale, peut donc aller de quelques-uns à une trentaine. Le nombre d'épi par pied dépend des modalités culturales, voire de la variété, ces deux items s'inscrivant du moins dans un tout.

La formation des grains donne lieu à une double fécondation (xénie). Chaque grain de pollen contient deux gamètes mâles. L'un féconde l'oosphère qui donnera le zygote principal puis l'embryon, l'autre féconde deux noyaux centraux pour donner un zygote accessoire ou albumen. L'albumen est triploïde mais, étant donné que les noyaux centraux ne sont pas toujours au nombre de deux ou diploïdes, son degré de ploïdie peut varier. (CIRAD, 1990).

Les rangs de grains des épis peuvent être droits ou plus ou moins torsadés. Ce caractère génétique, plus ou moins accentué, existe dans tous les groupes. On distingue les lévogyres et les dextrogyres suivant le sens de la rotation en partant de la base de l'épi.

L'hybridisme et les organismes génétiquement modifiés

Types de sol

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L'arrivée des hybrides a constitué une véritable révolution dans le monde agricole. L'agriculteur est devenu dépendant des fournisseurs de semences, les grains récoltés ne pouvant plus être semés (à cause de la disjonction des caractères à la deuxième génération).

Aujourd'hui, les progrès techniques permettent de développer des variétés transgéniques en y incorporant en laboratoire les caractéristiques recherchées, en particulier la résistance à des insectes (pyrale, sésamie) ou à des herbicides (glufosinate). Le développement des cultures de maïs OGM a pris une certaine extension en Amérique du Nord (États-Unis, Canada) ou du sud (Brésil, Argentine), mais s'est heurté à une opposition marquée en Europe, en particulier en France où le maïs est devenu le symbole des OGM, spécialement chez les opposants aux OGM. (Wikipédia,2014)

Culture

Le maïs est une plante exigeante en soins et en travail, sa culture nécessite du matériel et donc des investissements importants, la mise en place de système d'irrigation (en zone non tropicale), le remplacement des cultures traditionnelles. Elle implique de respecter certains indices agro climatiques et nécessite un lien plus fort avec les sociétés semencières, puisque la semence hybride doit être achetée chaque année pour permettre une meilleure productivité. Malgré ces contraintes, largement compensées par les avantages des nouvelles semences50, les surfaces cultivées en maïs représentent près de trois millions d'hectares en France soit environ 10 % des surfaces cultivables. En particulier, le maïs y est devenu le premier fourrage vert annuel pour l'alimentation des bovins.

Zones de culture

La culture du maïs concerne près de 150 pays dans les cinq continents, du 50e degré de latitude nord au 50e degré de latitude sud et du niveau de la mer à plus de 3 000 mètres d'altitude. Cette culture revêt des aspects très contrastée : souvent culture vivrière et manuelle de variétés traditionnelles en Afrique subsaharienne, culture intensive mécanisée parmi les plus productives dans les pays tempérés industrialisés.

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S'il préfère des sols riches, le maïs peut tout de même pousser en sol sablonneux s'il est irrigué et fertilisé. C'est une culture qui préfère les sols profonds et riches mais qui peut s'accommoder de conditions plus difficiles, comme des sols sableux ou plus argileux, voire calcaires, sous réserve de lui assurer les apports d'eau et d'éléments nutritifs nécessaires. Une culture améliorante grâce à son enracinement profond et ses importants apports de matière organique (8 à 10 tonnes par hectare51) assurés par les résidus de culture. Contrairement aux autres céréales, la grande culture mécanisée de maïs est une culture sarclée, cette pratique étant utile pour lutter contre les mauvaises herbes et surtout limiter les pertes en eau.

Fertilisation

Les apports de fertilisants doivent assurer les besoins d'une végétation rapide et compenser les exportations réelles, qui varient selon le type de spéculation selon que les grains seuls sont exportés hors de l'exploitation agricole ou qu'ils servent à engraisser des animaux dont les déjections retournent au champ. Les doses d'azote à apporter varient de 60 à 160 kg à l'hectare, mais peuvent être réduites de moitié en cas de précédent légumineuse ou d'engrais vert intercalaire. (H. Breman , 2011)

Semis

Le semis se fait à l'aide de semoirs de précision, permettant de contrôler tant la profondeur (3 à 5 cm), l'écartement des lignes que la densité sur les lignes. L'implantation optimale pour les cultivars de maïs cornés modernes (grains et fourrage) est composée de rangs espacés de 75 cm (pour un bon ensoleillement) avec un plant tous les 13 cm (pour une bonne irrigation et un bon développement racinaire) soit 102 500 plants/hectare. On obtient ainsi de beaux épis, peu de verse et une bonne tolérance à la sécheresse. Plus on augmente la densité du semis, plus les plants sont grands mais avec une tige plus fine et de plus petits épis plus ou moins développés. Les semis les plus denses sont donc réservés aux maïs cornés précoces (à plus faible développement). Les maïs dentés tardifs sont plutôt plantés à une densité de 90 000 plants/hectare (1 plant tous les 15 cm au lieu de 13). (Wikipédia 2014).

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Dans un sol suffisamment alimenté en eau, l'aire d'absorption des racines du maïs vaut 1,2 fois la surface de projection couverte par l'appareil aérien. Cette aire peut couvrir 2,2 fois la surface de projection du feuillage sur le sol dans une zone plus sèche. De plus, le maïs garde l'efficacité de son feuillage pratiquement jusqu'à la maturation du grain et a donc besoin de lumière de la tête au pied. Il faut noter que l'implantation en rangs jumeaux (twin row corn) est de plus en plus recommandée par les experts car elle permet d'augmenter la productivité. Le semis doit se faire le plus tôt possible, dès que la température de la terre dépasse 10 °C (entre la fin-mars et la mi-mai dans l'hémisphère nord) pour :

? favoriser l'enracinement précoce des plantes, permettant une meilleure résistance à la sécheresse d'été et car les journées du mois de mai sont plus efficaces en moyenne, sur la croissance du maïs, que les journées du mois de septembre55,

? faire coïncider au maximum la période de floraison avec la période de plus forte luminosité (20 juin),

? et obtenir une récolte précoce en automne.

Un vieux proverbe basque illustrait la rapidité de croissance du maïs ainsi : "A la Saint-Jean (24 juin) le mais couvre le corbeau, à la Saint-Pierre (29 juin), le cochon, à la Sainte-Madeleine (22 juillet), la vache". Mais avec le réchauffement climatique, ces dates sont aujourd'hui décalées d'au moins 1 mois. Il est possible de semer dès fin mars car, avant le stade 6 feuilles, le gel n'est pas irréversible, le plant de maïs a la capacité de repartir en végétation même si des gels tardifs surviennent début mai (saints de glace). Ainsi la floraison peut se faire dès la fin juin, ce qui favorise le bon développement de la plante grâce aux longues journées du solstice d'été. Les semences étant souvent enrobées de fongicide, les sacs de semences sont désormais conservés et recyclés.(wikipedia 2014)

Récolte

Récolte du maïs-ensilage à l'aide d'une ensileuse. La récolte du maïs-grains peut se faire en épis ou en grains. La récolte en épis peut se faire plus précocement, à un taux d'humidité allant de 35 à 45 %. Les épis sont séchés naturellement en silos-cage (cribs). On utilise à cet effet des cueilleurs-épanouilleurs, tractés ou automoteurs, qui récoltent les

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épis débarrassés de leurs spathes. La récolte en grains, la plus répandue actuellement, nécessite l'opération de battage (réalisée par des cueilleurs-égreneurs ou des moissonneuses batteuses adaptées, munies de bec cueilleurs), et suppose un taux d'humidité compris entre 20 et 35 %. Les grains doivent être séchés à l'air chaud pour ramener le taux d'humidité à 14-15 % permettant un stockage prolongé. Le maïs-fourrage se récolte à l'aide d'ensileuses qui hachent les plantes entières lorsque le taux de matière sèche atteint 30 % (grain rayable à l'ongle). Le maïs-fourrage est destiné aux ruminants et peut être ensilé ou utilisé comme fourrage frais.

Les semenciers conservent leurs semences pour l'année suivante sous des hangars bien secs sans plus car les conditions de stockage influent peu sur le pouvoir germinatif des grains lors des 12 premiers mois64. Pour une conservation sur deux ans et plus, ils utilisent des chambres froides à 10 degrés et 50 % d'humidité. Les particuliers peuvent conserver leurs semences au réfrigérateur. La règle de base pour la conservation des semences est d'éviter les changements fréquents de température et de taux d'humidité.

Le maïs peut constituer une tête de rotation, après une culture de blé (éviter une culture de blé après une culture de maïs, cela génère des risques de mycotoxines), ou bien peut suivre une légumineuse, qui apportera un complément d'azote. Il est possible de cultiver maïs sur maïs (monoculture) mais avec des risques de déséquilibre du sol et de prolifération des parasites et adventices. Aux États-Unis, on pratique généralement une rotation sur deux ans avec une légumineuse : maïs-luzerne dans les régions les plus fraîches et maïs-soja plus au sud.

Le broyage des résidus de maïs réduit les risques de contamination en Don (deoxynivalénol). (Wikipédia, 2014).

Lutte contre les ravageurs et maladies du maïs

De nombreux « ennemis des cultures », ravageurs et maladies, affectent les champs de maïs à tous les stades de la culture depuis le semis jusqu'aux épis formés. Ainsi, 1 hectare de maïs en végétation renferme en moyenne entre 300 000 et 400 000 insectes. Les ravageurs animaux, insectes surtout, sont les plus dangereux mais divers moyens de lutte

Larve de la pyrale du maïs, principal ravageur de cette culture en France

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sont disponibles. Pour les maladies, la méthode de lutte la plus efficace est souvent de sélectionner des variétés résistantes.

Au début de la végétation, au stade de semis et jeunes plantules, la fonte des semis, due à divers champignons, nécessite une désinfection des semences. Les semences en terre peuvent être attaquées par des vertébrés : corbeaux, pies, mulots, campagnols, etc., et les plantules par des insectes ou leurs larves : courtilières, taupins, vers gris (noctuelles)... Un nouveau ravageur, la chrysomèle68, jusqu'alors cantonnée au continent américain où venant d'Amérique centrale, elle avait envahi la Corn Belt américaine dans les années 1970 et y est devenue le principal ravageur des cultures de maïs. Elle est apparue en Serbie en 1992 puis à Venise en 1998 et s'est progressivement répandue dans toute l'Europe, souvent par les aéroports, malgré les mesures de prophylaxie prise dans les différents pays. Les dégâts sont surtout dus aux larves qui se nourrissent des racines.

En cours de végétation (des premières feuilles au début de la floraison), des phénomènes de flétrissement ou dépérissement des plantes peuvent être causés par des vers gris (noctuelles) des chenilles de sésamie, des vers blancs (hannetons)... des feuilles perforées sont la marque de la pyrale, un des ravageurs les plus dangereux, la verse peut provenir d'attaques de Nématodes des tiges et des bulbes...

En fin de végétation, se manifestent diverses maladies des tiges et des feuilles dues à la rouille du maïs (Puccinia maydis), à l'anthracnose du maïs (Colletotrichum graminicola), à l'helminthosporiose (Helminthosporium turcicum), à la fusariose de la tige (Fusarium spp.)... Les chenilles de la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) attaquent les feuilles et les tiges, provoquant souvent la cassure de ces dernières. Des tumeurs apparaissant sur les épis sont la marque du charbon du maïs (Ustilago maydis). Des noctuelles peuvent aussi dévorer spathes et grains vers le sommet des épis.

Après la récolte, enfin, les grains stockés peuvent être attaqués par diverses espèces d'insectes : charançons des grains, alucites des céréales, teignes des grains, teigne bicolore, etc.

Utilisation

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Chrysomèle des racines du maïs, un ravageur récemment apparu en Europe dégâts du charbon du maïs (Ustilago maydis) sur épi. (Prof. G. Semacumu, 2013).

Méthodes de lutte

La lutte peut se faire de deux manières complémentaires :

? soit directement par des traitements chimiques (herbicides ou fongicides) à titre curatif ou préventif ;

? soit indirectement par diverses méthodes :

o recours à des variétés résistantes,

o façons culturales favorisant la résistance des plantes en cours de végétation,

o limitation des risques d'infestation par une rotation bien étudiée.

Le traitement des semences de maïs à l'aide de produits contenant du fipronil a été interdit en France depuis 2004, cette substance étant accusée de nuire aux abeilles.

La sensibilité du maïs à la pyrale a poussé à la mise au point de méthodes de lutte biologique, fondées soit sur l'utilisation de micro-organismes pathogènes, comme des bactéries (Bacillus thuringiensis) ou des champignons (Beauveria bassiana), soit sur le recours à un parasite, le trichogramme, minuscule insecte parasitoïde de l'ordre des hyménoptères, dont la femelle pond dans les oeufs de pyrale. Toutefois ces techniques n'ont pas connu une très grande diffusion car plus contraignantes et pas plus efficaces que les traitements insecticides disponibles. Une autre technique s'est considérablement diffusée dans le monde, bien qu'elle soit très contestée, la mise au point par transgénèse de variétés résistantes à la pyrale. C'est le maïs Bt autorisé aux États-Unis depuis 1995.

Une technique assez récente et cette fois-ci naturelle et logique mise au point par des chercheurs: en Afrique la méthode push-pull (chasser-charmer): consistant à chasser les insectes ravageurs d'une culture principale et à les charmer vers la lisière du champ. (Prof. G. Semacumu, 2013)

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Le maïs a actuellement trois grands type d'utilisations : l'alimentation animale qui est de loin le premier débouché (environ les deux tiers globalement) et concerne surtout les pays industrialisés, l'alimentation humaine, particulièrement importante dans certains pays du Tiers monde, notamment l'Afrique subsaharienne et l'Amérique latine, et marginale dans les pays industrialisés, et enfin les industries agro-alimentaires, y compris pour la production d'alcool comme biocarburants, biogaz ou bioplastiques. 1 500 utilisations du maïs ont été répertoriées74.

En Afrique, le maïs est consommé grillé sur un feu de bois ou de charbon (Kanoun), et aussi sous forme de bouillies ou de couscous, par exemple en Casamance77. Seule céréale pouvant être consommée verte en Afrique (épi de maïs en lait), elle est récoltée au bout d'une semaine seulement de séchage sur pied en période de soudure. (Wikipédia, 2014)

On extrait également des germes de maïs, séparée de la farine dans les maïseries, une huile alimentaire appréciée, l'huile de germes de maïs, riche en acides gras polyinsaturés.

Alimentation animale

La plante entière peut être consommée par le bétail comme fourrage frais ou sec ou comme ensilage. Le maïs est une plante d'élevage d'embouche, elle permet donc d'engraisser plus rapidement les bovins et augmente ainsi la production de lait des vaches. La teneur assez faible du maïs en protéines et sa relative pauvreté en lysine et méthionine obligent à avoir recours à des compléments plus riches en azote.

Au niveau mondial, les deux tiers du maïs produit sont utilisés pour l'alimentation animale, 27 % pour l'alimentation humaine. Il existe néanmoins de fortes disparités entre les continents.

Le maïs est l'aliment de prédilection des oies et canards gavés pour la production de foie gras. Les variétés de type denté sont à utiliser de préférence car elles sont plus riches en amidon, ce qui les rend à la fois plus profitable pour l'animal et plus adaptées au concassage et à la fabrication de pâtées. 1 hectare de maïs permet de produire 4 500 kg de dindes nourries au grain.

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Pharmacopée

Les styles de l'inflorescence femelle, filaments très allongés portant les stigmates, appelés « cheveux de maïs » ou « barbes de maïs » ou « soies », sont inscrits dans la pharmacopée traditionnelle, notamment en France80, pour leur propriétés cholagogues81, diurétiques82 et antilithiasiques. On les emploie sous forme de décoction ou d'extrait liquide. Leur teneur en vitamine K leur donne aussi des vertus antihémorragiques83. Ils contiennent en outre de la mannite, des matières grasses et des sels minéraux.

Normes de commercialisation internationales

? Normes Codex pour le maïs

? Normes Codex pour la farine complète de maïs

? Norme Codex pour le maïs nain

? Norme Codex pour le maïs doux en conserve. (Wikipédia, 2014).

I.4. CONCLUSION PARTIELLE

La comparaison des causes des conflits et de leurs modalités de règlement entre les cultivateurs et les éleveurs, montre que la croissance démographique et la divagation des bêtes ne sont que des causes partielles lointaines des conflits mais immédiates et réelles. La plupart des conflits sont réglés au niveau des autorités civiles et militaires et rares sont les conflits qui sont réglés impartialement. (Boubakary et al., 1996).

Plus souvent, ces règlements aboutissent à des jugements qui frustrent les victimes (agriculteurs et éleveurs), qui repartent avec un esprit de vengeance. Des ressentiments se créent entre les deux groupes sociaux, qui se manifestent par le non respect d'autrui, le non-respect de ses biens d'autrui et le non-respect de ses us et coutumes.

Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont aussi aggravés par la pluralité des instances d'arbitrage et de gestion foncière : autorités coutumières d'un côté, administration de l'autre.

De plus, d'autres acteurs (élus locaux, politiciens, responsables associatifs, services techniques de l'administration, etc.) interviennent aussi, officiellement ou non, dans la gestion des conflits.

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Comme les différentes instances agissent de façon non cordonnée, chacun, en fonction de ses intérêts, sollicite l'instance qu'il juge lui être la plus favorable, contribuant ainsi à entretenir les conflits.

Des comités locaux doivent être créés dans chaque localité du Mupfunyi Shanga, pour régler et prévenir les conflits. On constate que les comités les plus efficaces seront ceux qui auront la meilleure légitimité aux yeux des communautés en présence, par exemple lorsqu'ils bénéficieront d'une caution morale émanant des autorités religieuses de la place et qu'ils seront mis en place par les acteurs eux-mêmes. A l'inverse, les

Comités de dialogue et de règlement des conflits une fois créés à l'initiative des autorités administratives seraient inefficaces. De plus, les actions des comités se limiteraient généralement à l'échelle du village ou de la collectivité.

Enfin, l'envahissement des couloirs de transhumance et des abords des points d'eau par les champs constitue un obstacle physique au mouvement du troupeau, d'où des cas fréquents de dévastation des cultures par des animaux.

Il faut également noter la pratique séculaire des activités pastorales par les agriculteurs sédentaires et celle des activités agricoles par bon nombre de pasteurs. Etant tous plus ou moins agro éleveurs, les différents groupes disposent depuis longtemps de modalités traditionnelles de résolution des conflits et de constats des dégâts.

Le diagnostic rapide que nous avons conduit a montré la marginalisation des autorités traditionnelles dans le groupement Mupfunyi Shanga et l'impuissance de l'Etat. La décentralisation en cours risque de renforcer ces problèmes, si on sait que l'Etat, d'une part affirme son autorité sur le domaine national et d'autre part concède une partie de ses prérogatives aux communautés sans préciser les limites de chacun.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle