B- PREVALENCE ET PERIODICITE
Face aux maladies diarrhéiques, les enfants et les
personnes âgées constituent les groupes les plus
vulnérables. De plus, la rareté de l'eau en saison sèche
occasionne une forte récurrence de ces maladies.
1- Une forte prévalence chez les enfants et les
personnes âgées
Après cumul des données sur les
différentes affections dues à l'ingestion des eaux non
traitées obtenues dans les différents établissements de
santé de Babadjou nous avons les résultats suivants
classés par groupes d'âges.
Tableau 15: Maladies diarrhéiques par groupes
d'âges dans les hôpitaux de Babadjou
Groupes d'âges
|
CSI Balépo
|
CSI Ntong
|
CMA Babadjou
|
Total
|
Pourcentages en (%)
|
56
0- 5ans
|
123
|
60
|
153
|
336
|
36,3
|
5 ans-15 ans
|
19
|
10
|
137
|
166
|
18
|
15ans-45 ans
|
32
|
18
|
122
|
172
|
18,6
|
45 ans et plus
|
21
|
17
|
213
|
251
|
27,1
|
Total
|
195
|
105
|
626
|
926
|
100
|
Source : Registres des différents
établissements de santé de Babadjou 2007 et 2008
De ce tableau, on peut lire que sur 926 patients souffrant des
maladies diarrhéiques reçus dans les différents
hôpitaux de Babadjou, 36,3% sont des enfants de moins de 5 ans, 27,1%
sont des personnes âgées de plus de 45 ans, 18% sont des
adolescents et 18,6% des adultes. Le nombre élevé de patients
âgés de moins de 5 ans et de plus de 45 ans traduit la
vulnérabilité des personnes qui constituent ces groupes. Une
vulnérabilité liée à la faiblesse de leur
système immunitaire et de leur défense naturelle contre les
maladies. Pour les enfants de moins de 5 ans nous pouvons également
parler d'une insuffisance dans le suivi de la part des parents.
2- Des maladies récurrentes en saison
sèche
L'indisponibilité de l'eau en saison sèche et la
consommation des eaux sales entraînent une recrudescence des maladies
diarrhéiques pendant cette période.
Tableau16: Nombre de patients par mois dans les
différents hôpitaux de Babadjou années
2007/2008
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
CSI Balépo
|
43
|
28
|
23
|
12
|
11
|
2
|
4
|
9
|
8
|
12
|
23
|
20
|
195
|
CSI Ntong
|
18
|
6
|
9
|
3
|
10
|
5
|
7
|
11
|
7
|
8
|
5
|
16
|
105
|
CMA Babadjou
|
56
|
67
|
67
|
90
|
57
|
54
|
43
|
39
|
32
|
31
|
40
|
49
|
626
|
Total
|
117
|
101
|
99
|
105
|
78
|
61
|
54
|
59
|
47
|
51
|
68
|
85
|
926
|
Source : Registres établissements de santé
de Babadjou 2007/ 2008
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Source : Registres des établissements de
santé de Babadjou 2007/ 2008
Figure 9 : Variation mensuelle des maladies
diarrhéiques à Babadjou, années 2007/2008
La courbe de variation mensuelle des maladies liées
à la consommation des eaux sales à Babadjou peut être
interprétée à deux niveaux :
- D'abord, on observe que le nombre de patients va croissant
du mois de novembre au mois de mars. Il s'agit de la pleine saison sèche
caractérisée par la rareté de l'eau. Le mois d'avril qui
est le début de la saison des pluies se démarque par un nombre de
cas élevé. Ceci peut être lié à la
combinaison de la chaleur et de l'humidité qui favorisent la
multiplication des bactéries, aussi les eaux ne sont pas toujours de
bonne qualité ;
- par la suite, la courbe décroît brutalement
à partir du mois de mai jusqu'au mois d'octobre : c'est la pleine saison
des pluies ; période au cours de laquelle il y a une
disponibilité en eau. Nous ne voulons pas prétendre que l'eau des
pluies est de bonne qualité car des facteurs tels les toits des maisons
et les gouttières peuvent contenir des poussières pouvant
altérer sa qualité. Cependant, l'expérience a
montré que dans les régions où il y a de l'eau, on observe
une faiblesse des maladies dites du péril fécal. C'est dans ce
sens que l'OMS (1990)10 dit que la disponibilité en eau
réduirait de 25% les diarrhées infantiles.
Toujours dans le sens de la disponibilité de l'eau,
nous avons observé dans notre site d'étude en consultant les
registres de soins que, nombreux sont des patients qui viennent des quartiers
non couvertes en AEP fonctionnelles.
10 OMS, 1990 cité par GRONDIN ; 1994 : L'eau et
la santé dans les quartiers urbains défavorisés. Edition
du GRET, Paris, 200p.
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