Eau et santé dans les campagnes des hautes terres de l'ouest du Cameroun. Cas de Babadjou dans le département des Bamboutos.( Télécharger le fichier original )par Ernestine LONPI TIPI Université de Dschang - Master 2011 |
Source : SHEESBROUGH (1985) 2- Les normes chimiquesElles concernent la présence dans l'eau de boisson des substances chimiques toxiques qui pourraient affecter la santé de l'être humain. Une eau d'alimentation ne doit pas présenter des concentrations de substances toxiques supérieures à celles indiquées dans le tableau 8. Tableau 8: Substances affectant la pureté de l'eau et leurs concentrations limites maximales
Source : OMS, 2006 Ces substances ne peuvent être détectées que par un laboratoire d'analyse pour déterminer avec précision la teneur en substances diverses. Les critères suivants représentés dans le tableau en l'annexe1 sont importants pour déterminer jusqu'à quel degré une eau est potable. Il est difficile d'établir des normes trop rigides face à l'extrême diversité dans les analyses chimiques de l'eau dans le monde. 43 3- Les normes physiques44 Ces normes concernent la température de l'eau, son apparence physique, le degré son acidité, son odeur et son goût. La norme concernant l'acidité est fixée entre 6,5 et 9,5. En effet, un PH de 1-6 indique que la substance est acide, un PH de 7 indique que la substance est neutre et un PH de 8-14 indique que la substance est basique. Des PH inférieurs à 7 peuvent causer la dégradation des tuyauteries métalliques. Des concentrations élevées en plomb, par exemple, peuvent résulter de la corrosion des canalisations par une eau exagérément acide. L'apparence physique de l'eau renseigne aussi sur la turbidité c'est-à-dire la concentration des débris, la température, la couleur, la saveur et l'odeur. Une eau de boisson doit être inodore, incolore, sans saveur et fraîche. Selon l'OMS (2006), une eau fraîche a en général un goût agréable par rapport à l'eau chaude et une eau dont la température est supérieure à 25°C favorise non seulement la croissance des microorganismes mais modifie aussi le goût, l'odeur, la couleur et accentue les problèmes de corrosion des conduits de distribution (OMS, 2006). Afin de voir si les eaux consommées à Babadjou sont de bonne qualité nous avons procédé à l'analyse de l'eau prélevée dans quelques points d'eau des populations et nous avons fait une comparaison avec les normes fixées par l'OMS (2006) et adoptées par le Cameroun. II- LES DIFFERENTS USAGES DE L'EAU A BABADJOU ET L'ANALYSE DE QUELQUES ECHANTILLONS D'EAU DE BOISSON DES POPULATIONSOn note à Babadjou une diversité des sources d'eau de boisson. Ici, nous allons procéder aux analyses de quelques échantillons. 1- L'ubiquité des sources d'eau de boisson des populations de Babadjou Tableau 9 : Usage de l'eau dans les ménages
45 Sources non aménagées
Source : enquête de terrain, décembre 2008 Il ressort du tableau 9 que quelque soit son origine, l'eau sert à tous les usages. Toutefois, l'eau de pluie, de rivière, de puits et de sources non aménagées sont les plus utilisées et servent à la boisson. 2- L'analyse des eaux de boisson des populations de Babadjou Plusieurs motifs ont justifié les choix de nos échantillons.a. Le choix des échantillonsLes raisons suivantes nous ont permis de porter notre choix sur les points d'eau ci-dessous: - La rivière Tchi-Meloung qui traverse Bametogoung est la seule source d'approvisionnement en eau des populations de ce quartier en saison sèche. Ce quartier n'a aucune adduction en eau potable, même pas de puits ; - La rivière Tchi-Malou qui est à la limite entre le quartier King-place et le secteur Mogni de Bamendjingha. En effet au cours de la saison sèche, la source non aménagée Tchi Do'Douong ayant tari complètement, les populations de King-place vont chercher leur eau de boisson à la dite rivière. Il en est de même pour les populations du secteur Mogni de Bamendjingha ; - Le trou d'eau ou puits non aménagé du secteur Nso'h de Bamendjingha. Ce mode d'approvisionnement en eau concerne environ 500 personnes. b. La collecte de l'échantillonNous avons collecté nos échantillons dans des conditions aseptiques. La méthode de collecte a été la suivante : - Dans un premier temps pour éviter toute forme de contamination, nous nous sommes servis des gourdes d'eau minérales non encore utilisées que nous avons numérotés en fonction des lieux de collecte ; - par la suite, pour maintenir les échantillons en bon état, nous nous sommes servis d'une glaciaire contenant des glaçons ; 46 - enfin, dans les points de collecte des échantillons, nous vidions à chaque fois l'eau minérale contenue dans les gourdes et aussitôt que nous collections nos échantillons, nous fermions immédiatement les gourdes que nous placions dans la glacière. Pour la collecte des échantillons à chaque fois, nous prenions les heures de prélèvement, les températures des eaux collectées, le nombre de personnes qui venaient chercher l'eau pendant le temps que nous séjournions dans ces lieux. Nous décrivions aussi l'environnement du lieu de puisage (végétation, pratique de l'agriculture, et toute autre source de pollution observée), ce qui nous a permis de comprendre l'origine des différentes pollutions observées après analyse. Pour ce travail nous n'avons procédé qu'aux analyses physique et bactériologique. Nous ne voulons pas prétendre que chimiquement, les eaux consommées à Babadjou sont de bonne qualité. L'état de leur bonne qualité chimique ne doit être mis en évidence que par un laboratoire d'analyse. c- L'analyse physique et interprétationLe tableau 10 présente les résultats de l'analyse physique des eaux consommées par les habitants de Babadjou. Tableau 10: Résultats de l'analyse physique des eaux consommées à Babadjou
47 3- Trou d'eau de
Source : Laboratoire de Recherche de Physiologie Animale/Microbiologie/FASA., 25 Mars 2009 Ces eaux ont été collectées le 25 mars 2009 aux heures indiquées dans le tableau 10. De l'analyse physique, il ressort que : - En ce qui concerne l'apparence, les eaux consommées par les populations de Babadjou ont toutes une coloration sauf le cas de la rivière Tchi -Meloung de Bametogoung. Ces eaux se caractérisent par la présence de débris grossiers et des débris fins flottants. Ces débris sont certainement des morceaux de végétaux car ces points d'eaux se trouvent dans des milieux relativement ombragés. Il peut aussi s'agir de toute autre forme de pollution déversée par les populations qui utilisent ces points d'eaux pour la toilette, la lessive et le ménage. Il faut relever que ces eaux ne font l'objet d'aucun contrôle dans la région. - En ce qui concerne le potentiel d'hydrogène, le résultat des analyses indique que ces eaux ont un PH inférieur à 6,5. Soit 6,0 pour Tchi- Meloung, 5,6 pour Tchi- Malou et 5,4 pour le trou d'eau. Ces eaux sont de ce fait acides et peuvent causer des problèmes sanitaires car la norme prescrite par l'OMS est que le PH d'une eau de consommation doit être comprise entre 6,5 et 9,5. - Pour ce qui est de l'odeur, du goût et de la température, ces eaux ont toutes la particularité d'être inodores, insipides, fraîches et exemptes de larves de parasites. L'absence de larves dans les échantillons prélevées est liée au fait que nous agitions d'abord la surface de l'eau avant de prélever comme le font les populations et ces larves descendaient dans le fond de l'eau. A l'observation, ces eaux contiennent des larves d'insectes et de batraciens tels des larves de grenouilles et de crapauds. 48 Cliché : E. LONPI, mars 2009 Photo 8 : Des larves de grenouilles dans une eau de boisson Lors de la collecte de ces échantillons pendant le laps de temps que nous y avons mis, 11, 16 et 6 personnes sont venues chercher leurs eaux respectivement à Tchi-Meloug, Tchi-Malou et au puits non aménagé. Ce qui témoigne de l'importance de l'usage de ces points d'eau. Pourtant ces eaux ne sont pas potables. En somme, pour ce qui est de l'analyse physique, il ressort que physiquement, l'eau consommée par la plupart des populations de Babadjou n'est pas de bonne qualité. d- L'analyse bactériologique et interprétationIl s'agit ici de la recherche des coliformes-fécaux dans une eau de boisson. Nous avons vu plus loin que ces paramètres varient selon qu'une eau est traitée ou non. Tableau 11: Résultats de l'analyse des échantillons par la méthode du Tube Multiple/Plus probable nombre (MPN- INDEX)
49 puits
Source : Laboratoire de Recherche de Physiologie Animale/Microbiologie/FASA., 25 Mars 2009 Des résultats de l'analyse bactériologique de quelques points d'eau prélevés à Babadjou, il ressort que ces eaux ne sont pas de bonne qualité. En effet, pour une eau de boisson il est recommandé que le MPN-INDEX soit inférieur à 10 dans 100ml d'eau pour 90% des échantillons examinés chaque année et q'aucun échantillon ne doit présenter des concentrations supérieures à 20. Or, on observe dans les échantillons de 100ml des concentrations de 3 pour le trou d'eau ou puits non aménagé et une concentration de 10 pour la rivière Tchi-Malou. Le faible nombre d'E-coli observé dans ces eaux serait certainement dû au fait que leurs points d'eau sont situés en retrait des zones d'habitation. Cependant l'eau de la rivière Tchi-Meloung est la plus polluée car la quantité d'Eschérichi coli est de 30 pour 100ml d'eau très loin des normes exigées pour une eau de consommation non traitée chimiquement. De telles proportions sont observées dans les eaux des rivières pourtant, les rivières font partie des principaux lieux d'approvisionnement en eau de boisson des populations de Babadjou, à côté des eaux pluviales (voir tableau 9). Sur un total de 180 ménages enquêtés, 54 boivent les eaux provenant des rivières, 70 l'eau de pluies et 24 l'eau des sources non aménagées en saison sèche. Par contre, seuls 10, 4 et 4 boivent l'eau de borne fontaine, 4 et 4 les eaux des sources aménagées et des forages. Globalement, les eaux consommées par les populations de Babadjou ne sont pas de bonne qualité. Dans ce contexte, quelles sont les maladies engendrées par leur ingestion ? III- LES AFFECTIONS LIEES AUX EAUX CONSOMMEES A BABADJOUDe nombreuses affections à Babadjou sont dues à la consommation des eaux sales. Pourtant, l'eau est indispensable à la vie. Il faut retenir que ces maladies hydriques sont des affections causées par des germes qui vivent et se développent dans l'eau. On les contracte soit en consommant les eaux souillées par les microbes, soit en consommant les aliments lavés avec les eaux de même type. 50 A- LES AFFECTIONS CAUSEES PAR LA CONSOMMATION DES EAUX SALES DANS LES MENAGES ET DANS LES ETABLISSEMENTS DE SANTELes résultats contenus dans cette partie, sont ceux obtenus aux moyens des questionnaires au près des ménages et de la consultation des registres de soins des différents établissements de santé de Babadjou. 1- Les maladies vécues par les populationsComme dans la majorité des campagnes camerounaises en générale et celles des hautes terres de l'Ouest du Cameroun, à Babadjou la qualité des eaux consommées n'est pas bonne, surtout en saison sèche. C'est ainsi que de nombreuses maladies à contamination féco-orale font l'objet du quotidien de ces populations. Pour évaluer l'ampleur de ce problème, nous avons proposé dans notre questionnaire une liste de maladies. Les informations recueillies sont présentées dans la figure 7. Source : Enquête de terrain, decembre2008 Figure 6 : Maladies dues à la consommation de l'eau vécues par les populations Il s'agit des personnes qui ont déjà souffert au moins une fois de la typhoïde, de la diarrhée, des verminoses et de l'amibiase. ? Les diarrhées sont décelées chez 30% de personnes enquêtés ; ? l'amibiase ou dysenterie amibienne affecte 24% des ménages enquêtés. Le germe de cette maladie est un protozoaire, l'amibe dysentérique. La maladie se manifeste par une diarrhée tenace suivie de colique, de selles glaireuses et sanguinolentes avec des douleurs abdominales ; ? les verminoses ou ascaridiases touchent également 24%
de ménages interrogés 51 ? la typhoïde ou salmonellose. Elle a déjà été vécue au moins une fois dans 22% de ménages dans notre population. Son germe est une bactérie, le bacille Eberth. La typhoïde se manifeste par une forte fièvre, des céphalées, des diarrhées, des bourdonnements d'oreille et des douleurs musculaires ; ? le choléra. On n'a pas encore connu de cas de
choléra à Babadjou. Cependant il ? La poliomyélite est transmise par un virus, le
poliovirus. La contamination se ? Les hépatites A et B : bien que sévissant dans
le monde entier, les hépatites 52 2- Les maladies répertoriées dans les différents établissements de santé de BabadjouLe groupement Babadjou est constitué, dans le domaine de la santé, des structures publiques et privées. Dans le secteur de la santé publique on a trois aires de santé qui comprennent : ? le Centre Médical d'Arrondissement de Babadjou à Toumaka et le Centre de Santé Intégré de Bamendjingha; ? le Centre de Santé Intégré de Balépo ; ? le Centre de Santé Intégré de Bamelo à Ntong . Ces trois établissements de santé représentent les trois grandes aires de santé de Babadjou et les données contenues dans ce travail sont celles issues de ces derniers. A côté de ceux-ci Babadjou dispose également de quatre établissements de santé Privés à Bamedji, Bamedousso, Toumaka et Bamegnia. 53 Figure7 Les structures sanitaires de Babadjou a- Le cas du CSI de Balépo : un quartier sans AEP Tableau 12 : les maladies dues à la consommation des eaux au CSI de Balépo
Source : Registre du CSI de Balépo 2007 et 2008 -TMD : Total des Maladies Diarrhéiques - NTP : Nombre Total de Patients reçus -P : Pourcentages Au nombre des maladies dues aux eaux consommées dans le CSI de Balépo, nous avons : la diarrhée, l'ascaridiase, la gastro-entérite, l'amibiase et la fièvre typhoïde. La gastro-entérite se trouve au premier rang des maladies diarrhéiques dans ce centre. Elle est suivie de 54 la diarrhée, de la fièvre typhoïde, puis des verminoses et enfin de l'amibiase. Entre 2007 et 2008, sur 1 695 patients reçus dans ce centre, 195 souffraient des affections dues à la consommation des eaux sales et non traitées, pour un pourcentage de 11,53%.
Tableau 14 : Maladies diarrhéiques au Centre Médical d'Arrondissement (CMA) de Babadjou
Source : Registre CMA de Babadjou (Toumaka) 2007 et 2008 Le CMA de Babadjou est la plus grande structure sanitaire du groupement Babadjou. Ce centre en 2007 et 2008 a reçu au total 2 398 patients dont 626 souffraient des affections causées par la consommation des eaux sales, soit un pourcentage de 26,06%. Au nombre de 55 ces maladies, l'amibiase représente 200 cas, la fièvre typhoïde 153 cas, la gastro-entérite 125 cas, 102 et 46 cas pour l'ascaridiase et les diarrhées respectivement. En deux années consécutives, dans les différents hôpitaux de Babadjou, on a reçu un total général de 4 952 patients dont 926 souffraient des maladies diarrhéiques soit un pourcentage de 18,67% On peut à partir des données présentes dans les tableaux 12, 13 et 14 établir la récurrence de ces différentes maladies diarrhéiques à Babadjou. Ainsi, il ressort de la figure 8 que : Source : Registres des différents hôpitaux, 2007 et 2008 Figure 8: Récurrence des maladies diarrhéiques en 2007 et 2008 dans les différents établissements de santé de Babadjou Parmi les maladies dues à la consommation des eaux sales à Babadjou, celles qui sont les plus récurrentes sont : la gastro-entérite (27%), l'amibiase (26%), la fièvre typhoïde (19%) et la verminose (18%). La diarrhée ne figure qu'à 10%. B- PREVALENCE ET PERIODICITEFace aux maladies diarrhéiques, les enfants et les personnes âgées constituent les groupes les plus vulnérables. De plus, la rareté de l'eau en saison sèche occasionne une forte récurrence de ces maladies. 1- Une forte prévalence chez les enfants et les personnes âgéesAprès cumul des données sur les différentes affections dues à l'ingestion des eaux non traitées obtenues dans les différents établissements de santé de Babadjou nous avons les résultats suivants classés par groupes d'âges. Tableau 15: Maladies diarrhéiques par groupes d'âges dans les hôpitaux de Babadjou
56 0- 5ans
Source : Registres des différents établissements de santé de Babadjou 2007 et 2008 De ce tableau, on peut lire que sur 926 patients souffrant des maladies diarrhéiques reçus dans les différents hôpitaux de Babadjou, 36,3% sont des enfants de moins de 5 ans, 27,1% sont des personnes âgées de plus de 45 ans, 18% sont des adolescents et 18,6% des adultes. Le nombre élevé de patients âgés de moins de 5 ans et de plus de 45 ans traduit la vulnérabilité des personnes qui constituent ces groupes. Une vulnérabilité liée à la faiblesse de leur système immunitaire et de leur défense naturelle contre les maladies. Pour les enfants de moins de 5 ans nous pouvons également parler d'une insuffisance dans le suivi de la part des parents. 2- Des maladies récurrentes en saison sècheL'indisponibilité de l'eau en saison sèche et la consommation des eaux sales entraînent une recrudescence des maladies diarrhéiques pendant cette période. Tableau16: Nombre de patients par mois dans les différents hôpitaux de Babadjou années 2007/2008
Source : Registres établissements de santé de Babadjou 2007/ 2008 57 Source : Registres des établissements de santé de Babadjou 2007/ 2008 Figure 9 : Variation mensuelle des maladies diarrhéiques à Babadjou, années 2007/2008 La courbe de variation mensuelle des maladies liées à la consommation des eaux sales à Babadjou peut être interprétée à deux niveaux : - D'abord, on observe que le nombre de patients va croissant du mois de novembre au mois de mars. Il s'agit de la pleine saison sèche caractérisée par la rareté de l'eau. Le mois d'avril qui est le début de la saison des pluies se démarque par un nombre de cas élevé. Ceci peut être lié à la combinaison de la chaleur et de l'humidité qui favorisent la multiplication des bactéries, aussi les eaux ne sont pas toujours de bonne qualité ; - par la suite, la courbe décroît brutalement à partir du mois de mai jusqu'au mois d'octobre : c'est la pleine saison des pluies ; période au cours de laquelle il y a une disponibilité en eau. Nous ne voulons pas prétendre que l'eau des pluies est de bonne qualité car des facteurs tels les toits des maisons et les gouttières peuvent contenir des poussières pouvant altérer sa qualité. Cependant, l'expérience a montré que dans les régions où il y a de l'eau, on observe une faiblesse des maladies dites du péril fécal. C'est dans ce sens que l'OMS (1990)10 dit que la disponibilité en eau réduirait de 25% les diarrhées infantiles. Toujours dans le sens de la disponibilité de l'eau, nous avons observé dans notre site d'étude en consultant les registres de soins que, nombreux sont des patients qui viennent des quartiers non couvertes en AEP fonctionnelles. 10 OMS, 1990 cité par GRONDIN ; 1994 : L'eau et la santé dans les quartiers urbains défavorisés. Edition du GRET, Paris, 200p. 58 C- UN NOMBRE ELEVE DE PATIENTS PROVENANT DES QUARTIERS SANS EAUX POTABLESLes données contenues dans le tableau 17 sont celles recueillies dans les différents registres de soins aux CSI de Balépo, de Ntong et au CMA. Elles renseignent sur les quartiers de provenance des patients reçus dans ces établissements de santé en 2007 et 2008. Tableau 17: Provenance des malades reçus dans les établissements de santé de Babadjou en 2007 et 2008
Source : Registres des différents établissements de santé de Babadjou en 2007 et 2008 Sur un total de 194 patients reçus au CSI de Balépo, 101 viennent de Balépo, 28 de Topélou, 22 de Kombou, 14 de Zavion qui sont des quartiers voisins de Balépo. Au CSI de 59 Ntong (Bamelo), sur un total de 96 patients pour lesquels les quartiers de provenance ont été mentionnés dans le registre, nous avons 35 cas provenant de Bamelo, 36 cas de Bawa2, 24 cas de Bamepa'ah. Selon l'infirmier chef, le nombre élevé des cas observés au niveau de Bamelo concerne surtout les enfants et n'est pas toujour lié à la consommation des eaux, mais plutôt à la consommation des aliments souillés car ce quartier dispose de l'eau potable. Les autres quartiers étant sans eaux potables. Au Centre Médical d'Arrondissement de Babadjou on observe qu'un grand nombre de patients provient des quartiers King-place, Bametongoung, Bamepa'ah, Bawa I, Bamendjingha, Bamenkwe qui sont des quartiers proches de cette formation sanitaire. Douze patients viennent d'autres localités notamment Douala, Dschang, Mbouda, Yaoundé et Bafemgha (dans le groupement Bamessingué). Il s'agit certainement des personnes qui étaient de passage à Babadjou et qui ont contracté une maladie due à la consommation de l'eau ou bien, ils ont contracté la maladie ailleurs et les manifestations ont commencé lorsqu'ils séjournaient à Babadjou. En dehors de Bamelo qui est un quartier disposant d'un approvisionnement relativement régulier en eau potable avec 15 bornes fontaines fonctionnelles, de Nguékong avec 09 bornes fontaines fonctionnelles, de Bamedousso (une borne fontaine fonctionnelle et une source aménagée) les autres quartiers présents dans ce tableau en sont dépourvus. Le faible nombre de personnes malades provenant de certains quartiers sans eaux potables dans le tableau 17 pourrait être lié au fait que les lieux de provenance de certains patients n'étaient pas mentionnés dans les registres. Par exemple en 2007 et 2008, le CMA a reçu 626 personnes souffrantes des maladies diarrhéiques or nous n'avons dénombré que les lieux de provenance de 588 personnes; au Centre de Santé Intégré de Ntong, sur les 105 patients reçus, seuls 96 avaient leurs quartiers d'origine mentionnés. 60 Figure 10: Relation entre disponibilité en eau potable et nombre de patients souffrants de maladies diarrhéiques Il ressort de ce chapitre que les eaux consommées à Babadjou par la majeure partie de la population ne sont pas potables. Ceci se justifie par la présence des maladies telles la gastro-entérite, l'amibiase, l'ascaridiase, la diarrhée et la fièvre typhoïde. Nous n'avons pas vu de cas de choléra, de poliomyélite et d'hépatite A et B. Toutefois il y a un risque d'apparition future. Pour les autres maladies diarrhéiques, elles sont récurrentes en saison sèche et au début de saison des pluies. Le nombre de personnes venant des quartiers non équipés en adductions d'eau potable fonctionnelles est élevé. Après cette étude sur les maladies hydriques à contamination orale, qu'en est-il des maladies hydriques à transmission vectorielle ? Ceci nous amène à étudier dans le chapitre suivant, les facteurs qui contribuent à la prolifération des insectes vecteurs de maladie, notamment du paludisme. CHAPITRE IV : FACTEURS POUVANT
|
Périodes d'agressivité |
Pourcentages |
Jour |
56% |
nuit |
44% |
Source : enquête de terrain, décembre 2008
De jour comme de nuit les populations se font piquer par des moustiques. Mais l'agressivité est plus importante en journée, Probablement lors du séjour des populations dans les champs et auprès des rivières. Les piqûres de nuit sont certainement dues à la présence des fûts d'eau et des puits non protégés, de la végétation, des porcheries et des pépinières à proximité des maisons. Il est à souligner que l'anophèle, responsable du paludisme n'est actif que pendant la nuit. Ainsi, les moustiques qui piquent de jour risquent de ne pas être des
anophèles. D'où l'importance qu'une étude que l'on peut mener sur les types de moustique à Babadjou.
En se renseignant sur lequel des moments de l'année les ménages sont le plus touchés par le paludisme, nous avons eu les résultats suivants.
Toutes les saisons Saison sèche Fin de la saison des pluies Pleine saison des pluies Début de la saison des pluies |
|
0 10 20 30 40 |
Source : enquête de terrain décembre 2008 de Babadjou
Figure 15: Périodicité annuelle du paludisme vécu par les ménages
Au début de la saison des pluies, le paludisme est récurrent, de même qu'à la fin de ladite saison. Ce qui permet de comprendre que le paludisme est récurrent pendant les intersaisons. Les résultats des enquêtes dans les hôpitaux vont nous permettre de confirmer cette hypothèse. En effet, 30% connaissent cette maladie à toutes les saisons et 10% en pleine saison de pluies. En saison sèche, seulement 10% des ménages en souffre. Ceci peut être lié à la faiblesse de l'humidité en cette période de l'année. Qu'en est-il des hôpitaux ?
Nous nous sommes intéressés aux cas de Paludisme enregistrés en 2007 et 2008. Nous n'avons pas pu avoir accès aux registres de laboratoire, ce qui fait que les données reçues peuvent être entachées de nombreuses erreurs parce que basées sur un diagnostic présomptif.
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Tableau 19: Paludisme au CSI de Balépo
Années |
Nombre total de |
Nombre de patients |
Pourcentages en (%) |
2007 |
878 |
324 |
37 |
2008 |
817 |
311 |
38 |
Total |
1695 |
633 |
37 |
Source : Registre du CSI de Balépo 2007 et 2008
En 2007, le CSI de Balépo a reçu 878 patients parmi lesquels 324 souffraient de paludisme soit 37%. En 2008, il a reçu 817 patients dont 311 souffraient du paludisme soit 38%. Au total en 2 ans, ils avaient reçu 1695 patients, 633 étaient victimes de paludisme pour un pourcentage de 37%.
Tableau 20 : Paludisme au CSI de Ntong
Années |
Nombre total de |
Nombre de patients |
Pourcentages en (%) |
2007 |
443 |
194 |
44 |
2008 |
416 |
129 |
31 |
Total |
859 |
323 |
38 |
Source : Registre CSI de Ntong, 2007 et 2008
Ce centre à reçu en 2007, 443 patients avec 194 souffrant de paludisme soit 44% du nombre total de malade. En 2008, il a reçu 416 patients avec 129 souffrant du paludisme soit 31%. En deux années le nombre total de malade ayant visité le centre était de 859. Parmi ces derniers, 323 étaient des personnes souffrant du paludisme soit 38% du total des patients.
72
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Tableau 21: Paludisme au CMA de Babadjou
Années |
Nombre total de |
Nombre de patients |
Pourcentages en (%) |
2007 |
1240 |
467 |
38 |
2008 |
1158 |
482 |
42 |
Total |
2398 |
949 |
40 |
Source : Registre CMA de Babadjou, 2007 et 2008
Ce tableau nous révèle qu'en 2007, le CMA de Babadjou avait reçu 1240 patients dont 467 souffraient du paludisme soit 38%. En 2008, il avait reçu 1158 patients et 482 souffraient du paludisme soit un pourcentage de 42%. Au total en 2007 et 2008, il reçoit 2398 patients avec 949 malades de paludisme soit 40%.
A partir de ces données nous pouvons avoir le nombre total de cas de paludisme sur deux années dans les différents établissements de santé de Babadjou.
Tableau 22 : Effectifs total de paludéens par rapport au nombre total de patients
Années |
Effectif cumulé du |
Effectif cumulé des patients |
Pourcentages en |
nombre total des patients reçus dans les hôpitaux |
Souffrant du paludisme dans les hôpitaux |
(%) |
|
2007 |
2561 |
985 |
38,4 |
2008 |
2391 |
922 |
38,50 |
Total |
4952 |
1907 |
38,50 |
Source : Registres des établissements de santé de Babadjou, 2007 et 2008
Au total, en 2007 et 2008, 38,50% de patients reçus dans les différents hôpitaux de Babadjou souffrent du paludisme. Ce qui nous permet de dire que le paludisme est le premier motif de consultation et d'hospitalisation dans les hôpitaux de Babadjou (confère annexe 5). Dans cette région, il est au premier rang des maladies hydriques. De ce fait, quels sont les groupes d'âges les plus vulnérables au paludisme à Babadjou ?
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La prévalence désigne le nombre de malades diagnostiqués en un lieu et à un moment donné, rapporté à la population totale. La périodicité est la variation annuelle de la transmission palustre.
Pour faire ressortir la prévalence par groupe d'âges, nous nous sommes intéressés aux données contenues dans le registre du CMA de Babadjou, car c'est le centre hospitalier le plus important dans la région. Ainsi, la figure 16 nous renseigne sur le taux de prévalence de la maladie par groupe âge et en deux années consécutives (2007 et 2008).
Source : Registre du CMA de Babadjou, 2007 et 2008
Figure 16 : La prévalence du paludisme
Au niveau de la tranche d'âge 0- 5ans, la courbe est élevée et se situe à 28,24%. Par la suite, elle descend jusqu'à 18,54% au niveau de la tranche d'âge 5 - 15ans pour remonter brutalement et atteindre un pic à 34,66% au niveau du groupe d'âge 15- 45ans. Elle redescend encore brutalement jusqu'à 18,54% pour le groupe d'âge 45 ans et plus. Les deux pics observés pour les tranches d'âges 0 -5ans et 15- 45ans témoignent de la vulnérabilité des personnes représentées par ces groupes. Pour les enfants de moins de 5ans, cette vulnérabilité est liée au fait qu'à cet âge, les enfants n'ont pas encore acquis une prémunition naturelle, car les anticorps ne sont pas encore formés. La forte proportion des paludéens au niveau de la tranche d'âge 15-45ans, pourrait être liée au fait que dans ce groupe on retrouve souvent les femmes et par conséquence, les femmes enceintes. Pour les femmes dans ces conditions il est souvent assez difficile de trouver un médicament pour lutter contre le paludisme. C'est pour cette raison que la prévention est très souvent conseillée. Un fait curieux est la faible prévalence du paludisme chez les personnes âgées. En effet, il est généralement admis que ces personnes sont aussi très vulnérables aux maladies à cause de la faiblesse de leur défense naturelle. Nous pouvons expliquer ce fait en disant que Babadjou est une campagne jeune. La population y est jeune en réponse à la forte natalité. En conséquence, on y observe un nombre élevé de jeunes et peu de vieillards.
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Pour avoir la périodicité du paludisme à Babadjou, nous avons recensé les nombres de cas de paludisme par mois et par établissement de santé.
Tableau 23 : Distribution mensuelle des données de paludisme dans les différents établissements de santé de Babadjou en 2007 et 2008
Mois |
J |
F |
M |
A |
M |
J |
J |
A |
S |
O |
N |
D |
Total |
Total sur 2 ans CSI |
50 |
45 |
56 |
77 |
67 |
46 |
33 |
30 |
57 |
77 |
57 |
40 |
633 |
Total sur 2 ans CSI |
19 |
18 |
20 |
32 |
28 |
32 |
24 |
42 |
11 |
37 |
22 |
28 |
323 |
Total sur 2 ans CMA |
62 |
73 |
69 |
103 |
77 |
61 |
79 |
77 |
83 |
87 |
81 |
84 |
949 |
Effectifs |
131 |
136 |
145 |
212 |
172 |
139 |
126 |
149 |
151 |
201 |
160 |
112 |
1907 |
Source : Registres des différents établissements de santé de Babadjou
La courbe qui découle de ce tableau marquant la périodicité est la suivante :
Source : Registres des différents établissements de santé de Babadjou
Figure 17: Variation mensuelle des données du paludisme à Babadjou en 2007 et 2008
La courbe de variation mensuelle des données de paludisme à Babadjou présente deux pics : le premier au mois d'Avril et le second au mois d'octobre. Ces deux pics marquent le
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début de la saison des pluies pour le premier et la fin de la saison des pluies pour le deuxième. Ce qui voudrait dire que pendant la transition climatique, le taux d'humidité est optimal et il en résulte une multitude de gîtes de moustiques. A partir du mois de mai, la courbe décroît jusqu'à atteindre le minimum au mois de juillet pendant la pleine saison des pluies. Elle croît encore jusqu'au mois de septembre mais sans toutefois atteindre le niveau du mois d'octobre. Le répit de la courbe de mai à août est lié au fait que pendant cette période les eaux lessivent le sol par le phénomène splash et les larves de moustiques sont détruites. Pour la période allant de novembre à mars, la courbe décroît avec un minimum au mois de décembre : c'est la pleine saison sèche. On observe en ce moment une augmentation de la température et celle-ci provoque la diminution de la vapeur d'eau contenu dans la masse d'air bien qu'on enregistre parfois des précipitations à cette période dans la région. Des résultats pareils ont été trouvés à Dschang, une ville des hautes terres de l'Ouest du Cameroun par MADA NJOUA (2008) et par MEVA'A ABOMO (2003) dans la plantation HEVECAM située dans la région du sud Cameroun. Ces auteurs ont démontré que la transmission du paludisme est très élevée lors de la transition climatique, moyenne pendant la saison de pluies et faible en saison sèche.
Les informations contenues dans le tableau ci-dessous renseignent sur la provenance des patients souffrant du paludisme dans les différents établissements de santé de Babadjou. A partir de ces données, nous pouvons faire une spatialisation du paludisme dans cette localité ce qui nous donnera une idée de la vulnérabilité du paludisme à Babadjou.
Tableau24 : Provenance des patients souffrant du paludisme reçus dans les établissements de santé de Babadjou en 2007 et 2008
Etablissements de santé |
CSI de Balepo |
CSI de Ntong |
CMA de Babadjou |
Total |
|||||
Quartiers |
|||||||||
Balepo |
250 |
- |
10 |
260 |
|||||
Bamelo |
03 |
200 |
20 |
223 |
|||||
Bamegnia |
01 |
- |
75 |
76 |
|||||
Kombou |
53 |
- |
55 |
108 |
|||||
Zavion |
112 |
- |
01 |
113 |
|||||
Bamendji |
101 |
- |
20 |
121 |
|||||
BawaII |
17 |
63 |
13 |
93 |
|||||
Bamepa'ah |
10 |
09 |
63 |
82 |
|||||
Bamendousso |
- |
03 |
108 |
111 |
|||||
King-place |
- |
- |
203 |
203 |
|||||
BawaI |
- |
41 |
45 |
86 |
|||||
Bamendjingha |
- |
- |
115 |
115 |
|||||
Bamentongoung |
- |
- |
97 |
97 |
|||||
Tounga |
- |
- |
03 |
03 |
|||||
Autres |
30 |
02 |
65 |
97 |
|||||
Total |
577 |
323 |
893 |
1793 |
Source : enquête de terrain, juillet 2011
Sur un total de 1907 patients souffrants de paludisme et ayant fréquentés les établissements de santé de Babadjou en 2007 et 2008, nous n'avons trouvé que les lieux de provenance de 1793 personnes. Comme on peut le lire dans le tableau ci-dessus 577 à Balépo sur 633 paludéens en 2007 et 2008 et 893 au CMA de Babadjou sur 949 paludéens qui ont fréquenté cet établissement de santé, 97 patients venant des localités autres que Babadjou (Bafia, Dschang, Foumban, Douala, Bamenda, Bafemgha, Mbouda, Bafoussam).
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Figure 18 : Vulnérabilité au paludisme à Babadjou en 2007 et 2008
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Maladie tropicale transmise par le moustique, le paludisme est étroitement lié à l'eau. Il sévit en Afrique où il est la première cause de morbidité et de mortalité. Le paludisme affecte en 2007 et 2008, 38,50% du total général des patients reçus dans les formations sanitaires de Babadjou. Les groupes de populations les plus vulnérables sont les enfants de moins de 5 ans avec 28,24% et les adultes représentés par la tranche d'âge 15 - 45 ans avec 34,66% des patients souffrant du paludisme. Cette maladie à Babadjou est récurrente aux intersaisons.
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L'accès à l'eau potable dans les campagnes des hautes terres de l'Ouest du Cameroun en général et à Babadjou en particulier est un véritable problème, d'où l'existence de nombreuses maladies à contamination orale. De plus, le paludisme y est la première cause de consultation et d'hospitalisation dans les formations sanitaires. Ainsi en vue d'y trouver des solutions et permettre le développement de cette localité, de nombreuses actions ont été entreprises. L'objectif de ce chapitre est de montrer la part des acteurs institutionnels et des populations dans la gestion de ces problèmes environnementaux. Nous allons ainsi distinguer les rôles joués par la communauté, les organisations non gouvernementales et par l'Etat dans la recherche de l'eau potable, de même que leurs actions dans la lutte contre le paludisme.
Nous parlerons ici des initiatives privées et associatives, du rôle de la municipalité et de la chefferie.
Il s'agit des actions entreprises par des particuliers et par des groupes de populations au sein des comités de développement.
Les actions des particuliers concernent la construction des forages, l'aménagement des sources et la réalisation des puits à usage collectif.
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a- Des forages très coûteux mais à faible durabilité
Le groupement Babadjou dispose comme nous l'avons vu dans le chapitre 2 de quatre forages privés. Il s'agit en fait des ouvrages réalisés par les élites lors de la construction de leurs villas (YEMELONG TEMGOUA, 2007). Ce sont des structures privées enfermées dans des barrières infranchissables. Certaines élites lors de cette construction font des extensions externes pour les populations environnantes du quartier où elles sont issues. C'est le cas par exemple au quartier Bamedousso où Monsieur D. J. (actuel maire de la commune de Babadjou) lors de la construction de sa maison y a fait un forage et a mis une extension externe qui alimente le reste du quartier et même les quartiers voisins en eau potable à travers une borne fontaine, ouverte au public à certaines heures de la journée.
Cliché : E. LONPI, mars 2009
Photo 12 : Borne fontaine à Bamendousso sur la nationale N°6
Cette borne fontaine est enfermée dans une barrière, ceci par souci de protection de l'ouvrage. Une initiative similaire a été faite au quartier Bamendjingha en 2002 par une élite extérieure de ce quartier qui en construisant sa maison avait mis en place un forage et plus loin hors de sa barrière et à quelques mètres de l'église et l'école primaire, en avait implanté un autre à usage collectif. Cependant il n'a été fonctionnel qu'une seule année et est défectueux aujourd'hui. Depuis ni l'initiateur, ni la population n'y ont trouvé de solution pour la réfection.
Des initiatives de ce genre sont nombreuses dans notre zone d'étude, cependant toutes ces réalisations ne sont pas opérationnelles. Nous pouvons mettre ce phénomène dans le compte de la politique et de l'orgueil. En effet, les élites de ces quartiers pour être élues, lors des campagnes électorales, font très souvent des promesses ou alors réalisent des ouvrages pareils à la veille des élections pour chercher à se positionner. Aussi, parce qu'elles sont de
richissimes hommes d'affaires ou des hauts cadres de la fonction publique et voudraient gagner la confiance des populations de leurs quartiers et se faire aimer, elles viennent généralement implanter de tels ouvrages sans aucune étude de faisabilité et d'impact au préalable, sans préparer les populations à les accueillir, ni même les impliquer dans la réalisation.
De l'avis du public, l'équipement de Babadjou en AEP ne devrait pas passer par la réalisation des forages parce que très coûteux (de 500.000fcfa pour un forage avec système de pompage manuel à 1.500.000fcfa pour un forage avec un système de pompage électrique) et la population n'est pas toujours préparée pour la maintenance.
b- La construction des puits communautaires : une alternative négligée
Des initiatives privées concernent aussi la réalisation des puits à usage collectif. Dans nos enquêtes, nous n'avons dénombré que 13% de la population disposent de puits (voir chapitre 1). Il s'agit de puits privés dans les concessions qui sont pour la plupart non protégés. Il faut souligner pour le regretter que Babadjou ne dispose pas de puits à usage collectif. Ce n'est qu'en 1998 qu'une élite alors député à l'Assemblée Nationale a entrepris la réalisation de deux puits à usage collectif : l'un au CMA de Babadjou et un autre à la chefferie. De nos jours seul celui situé au CMA est fonctionnel. Depuis aucune initiative de ce genre n'a été entreprise ni par la population, ni par l'initiateur lui même, ni dans un autre quartier du groupement.
Qu'en est-il des sources ?
c- Un potentiel mal utilisé : les sources naturelles
Il faut noter que très peu de personnes ont eu pour projet d'aménager les sources d'eau naturelles à Babadjou. Pourtant leur réalisation est très peu coûteuse (exige uniquement du ciment et du sable). La nature a doté Babadjou de nombreux points où l'eau en provenance des nappes phréatiques jaillit du sol. Cependant, une seule source à l'heure actuelle est aménagée (celle du quartier Bamedousso à quelque mètre de la nationale n°6).
Face à la faible représentativité des initiatives privées comment réagissent les comités de développement ?
81
82
Les comités de développement sont des structures d'encadrement des acteurs de développement à l'échelle d'un quartier, d'un village ou d'un arrondissement. Ils ont été créés en 1977 par le décret présidentiel n°77/89. Ils avaient pour but de recueillir les doléances des populations à travers des tournées politiques et administratives et de les traduire en plans d'action de développement. Aujourd'hui, ces comités de développement regroupent les fils et filles qui prennent en main le développement social de leurs terroirs. A Babadjou, chaque quartier dispose d'un comité de développement constitué des élites extérieures et locales chargées d'entreprendre et de réaliser des aménagements devant permettre le développement social des quartiers concernés.
En ce qui concerne les actions de ces structures dans la recherche de l'eau potable, trois projets d'adduction d'eau potable ont été entrepris : projet Bamelo avec ses extensions que sont Pouot et Femdji, celui de Nguékong et celui de Balépo. Seuls les projets de Bamelo et de Nguékong ont été des réussites.
Tableau 25 : Les investissements par la communauté pour la réalisation des AEP en milliers de FCFA
AEP |
Contribution de |
Assistance |
Gouvernement camerounais |
Total |
Années |
Bamelo |
1 550 |
1 780 |
5 780 |
9 110 |
1981 - 1983 |
Extension de Bamelo |
5890 |
14085 |
0 |
19 975 |
1994 - 1997 |
Nguekong |
2 200 |
2 000 |
0 |
4 200 |
1992 - 1995 |
Balépo phases 1 et 2 |
9 900 |
10 000 |
0 |
19 900 |
1994 |
Balépo phase3 |
4 265 |
6 183 |
0 |
10 448 |
1998 |
Total |
23805 |
34048 |
5 780 |
63 633 |
|
Pourcentage en (%) |
37 |
54 |
9 |
100 |
Source : calculé à partir des données obtenues dans les archives des comités de développement de Bamelo et Balépo
On peut noter dans ce tableau, trois grands projets communautaires d'adduction en eau potable et les investissements consentis. SATA helvétas est le plus grand bailleur de fonds avec 54% de participations. Son financement est conditionné par la capacité de la
83
communauté à mobiliser environ 13%du total des investissements en espèces et les autres en nature, soit 17%.
a- Les projets Bamelo et Nguekong : des réussites
Ce sont les seuls projets d'adduction en eau potable qui ont réussi et sont encore fonctionnels aujourd'hui. Il s'agit des oeuvres des élites et des comités de développement des dits quartiers :
- Le projet d'adduction d'eau de Bamelo est le tout premier projet d'adduction d'eau potable de Babadjou. Il vit le jour en 1981 sous l'initiative d'une élite, M. LONTOUO TATSA M. dans le cadre du sous comité de développement et prend fin en 1983. Entre 1994 et1997, ce projet a connu des extensions sur les secteurs voisins notamment Femdji, Pouot et Mantsit.
C'est en 1992 c'est- à- dire en pleine crise qu'a vu le jour le projet d'adduction d'eau potable de Nguekong. Initialement prévu pour 6 ans il s'est achevé trois ans plus tôt. Si ce projet a réussi au moment où les campagnes étaient en pleine crise, c'est peut être parce qu'il reposait essentiellement sur les élites exerçant dans le secteur agricole (YEMELONG TEMGOUA, 2007).
Ces projets sont des adductions d'eau gravitaire dont les points de captage se trouvent sur les monts Bambouto. Si dans l'ensemble du groupement Babadjou, il n'y a qu'à Bamelo et à Nguekong qu'il existe une adduction d'eau potable fonctionnelle, c'est pour plusieurs raisons parmi lesquelles :
- La forte cohésion au sein des comités de développement desdits quartiers;
- l'ouverture d'un compte bancaire pour les actions de développement comme l'équipement en eau potable ;
- la forte implication de la population cible dans la réalisation et dans le suivi du projet. Par exemple, lors de la mise en place des adductions en eau, la participation de la population a été multiforme. Elle a contribué par des investissements humains : creusement des tranchées pour la pose des tuyaux, dons de pierres. En ce qui concerne le suivi de ces ouvrages, il a été formé un comité de gestion et des fontainiers qui sont rémunérés par les comités de développement. Or dans d'autres quartiers tel n'est le cas. Nous avons interrogé les populations sur les actions futures visant le développement des quartiers entreprises dans les réunions. Nous nous sommes rendus très vite compte que l'essentiel des opérations concerne l'électrification, l'entretien des routes et la construction des écoles. Le secteur de l'eau et par ricochet celui de la santé étant délaissé. (Voir figure 18)
84
85
Source : Enquête de terrain décembre 2008
Figure 18 : Répartition des actions de développement dans les réunions de quartier à Babadjou
b- Un projet de grande envergure : l'adduction d'eau potable de Balépo
Ce projet a été entamé en 1994 par les populations de Balépo à travers le comité de développement sous la supervision technique de SATA helvétas une organisation non gouvernementale suisse installée à Bamenda. Une fois le projet lancé, les actions suivantes ont été entreprises :
- la construction de trois captages ;
- la construction de trois chambres de collecte ;
- la construction de deux brises charges
- la mise en place d'un château d'eau d'une capacité de 40mètres cubes;
- la réalisation de 16 bornes fontaines ;
- la formation d'un fontainier
- la protection de la zone de captage par la mise en place de 5000 arbres
Le coût total des réalisations se chiffrait à 30 348 000 FCFA sur 63 145 000 FCFA pour le seul projet. Les dépenses se répartissaient ainsi : 16.183 000 FCFA pour SATA helvétas et 14 165 000 FCFA pour la communauté.
Cependant, cette tentative fut un échec à cause d'un problème au niveau du montage, de la faisabilité du projet car de grande envergure avec un coût de réalisation très élevé. Ce qui fait que la population s'est très vite essoufflée du fait de la pauvreté accrue en milieu rural. Aujourd'hui, les réalisations entreprises par le passé sont abandonnées dans les îlots de végétation. C'est par exemple le cas de cette borne fontaine situé à l'entrée du CSI de Balépo.
Cliché : E. LONPI, mars 2009
Photo 13 : Borne fontaine non fonctionnelle à l'esplanade du CSI de Balépo réalisée dans le cadre du projet d'adduction en eau potable de Balépo
D'après la Loi du 14 avril 1998 portant régime de l'eau au Cameroun, l'Etat peut transférer une partie de ses prérogatives aux collectivités locales décentralisées. A Babadjou, on a deux collectivités locales : la commune et la chefferie du premier degré qui comprend elle même des chefferies de quartiers.
A Babadjou, la commune oeuvre dans la protection des ressources hydriques en interdisant aux populations de faire des cultures à proximité des sources d'eau naturelles. Cependant, suite à l'incivisme des populations, on observe dans ces zones des coupes d'arbres en vue obtenir des terres pour la pratique du maraîchage et en saison sèche ces eaux se dessèchent. Aussi, la mairie voudrait procéder à l'aménagement des sources et à la réhabilitation des points d'eau à Tounga et Kombou, mais elle se trouve confrontée à la modicité de ces moyens financiers.
En ce qui concerne la chefferie du groupement Babadjou, on note son absence dans la question de l'eau potable. Elle n'en fait pas une priorité du moment où il n'existe pas d'équipe formée par elle pour la sensibilisation ou bien pour la protection des eaux de surface
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Comme nous l'avons dit lorsque nous étudions les stratégies communautaires, SATA helvétas est le plus grand bailleur de fonds en matière d'adduction d'eau potable à Babadjou. D'autres sont : la scanwater et l'Etat.
La Scanwater est arrivée à Babadjou en 1986. Ce projet était porteur de beaucoup d'espoir pour la population. Il s'agissait en effet d'un système d'eau gravitaire avec pompage motorisé pour la distribution. Cependant, ce projet a été interrompu trois ans seulement après son lancement. On comprend dès lors que c'était un aménagement éphémère où la population n'était pas impliquée dans la réalisation et n'était pas sensibilisée pour connaître ses responsabilités : responsabilités se situant au niveau de la maintenance du réseau à travers l'achat du carburant pour la motopompe. Ce que la population n'avait pas compris par la suite car selon elle, « l'eau est un don du ciel » et ne s'achète pas.
Selon MOGOU (2002), d'autres causes signalées pour la défection du projet scanwater étaient les suivantes :
- Le technicien de l'ouvrage n'était pas de la localité ;
- le comité de gestion et de maintenance était insuffisamment préparé ;
- le fontainier n'était pas rémunéré;
Ce projet étendait ses ramifications sur plus de 6 kilomètres et couvrait une zone où le
problème reste encore important car très peuplée.
Ce département ministériel à travers la direction chargée de l'eau veille à la qualité de l'eau, contribue ou participe à l'élaboration des projets d'adduction d'eau et à l'aménagement des points d'eau.
A Babadjou, ce ministère aide les populations qui le sollicitent dans le traitement de l'eau et aussi dans la construction des ouvrages tels les puits et les forages. Pour ce qui est de la réalisation des forages, les trois qui sont non fonctionnels implantés à l'esplanade du CMA sont les oeuvres du MINEE. Un autre forage est également en cours de réalisation au Lycée Bilingue de Babadjou.
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Cliché : E. LONPI, mars 2009
Photo 14 : Les forages non fonctionnels devant le Centre Médical d'Arrondissement de Babadjou
Selon M. KAZE ABEL, ingénieur en service à la délégation département du MINEE pour le Bamboutos, ce département ministériel connaît de nombreux problèmes liés à l'absence d'une gestion communautaire pour le suivi, à la réticence des populations en ce qui concerne les services publics, à la non coopération des populations et à la mauvaise gestion des financements alloués à la réalisation des AEP.
En plus de l'absence de la coopération des populations, on note que le matériel généralement utilisé pour de tels ouvrages n'est pas très souvent adapté aux réalités du milieu : ce sont le plus souvent des forages avec système de pompage, mais on n'apprend pas à la communauté comment ils devraient être utilisés. Aussi, il s'agit des ouvrages qui, une fois élaborés, sont abandonnés aux populations, alors qu'il faut des commissions de suivi formées par le MINEE. Or, ce service est absent au niveau de l'arrondissement de Babadjou.
88
Figure 20 : L'état des adductions d'eau potable à Babadjou
Les études de BAUDON et SPIEGEL (2001), NGANTCHOU (2005) ont démontré que la transmission du paludisme est plus élevée en zone rurale qu'en zone urbaine. L'étude faite dans notre site nous a permis de comprendre que le paludisme y est la première cause de consultation et le premier motif d'hospitalisation dans les structures sanitaires en place et se trouve au premier rang des maladies hydriques. Ainsi nous nous sommes intéressés aux actions des acteurs en place dans la lutte contre cette maladie endémique. Nous allons d'abord relever l'action globale de l'Etat camerounais dans cette lutte, ensuite la prise en charge de la maladie par le personnel sanitaire de Babadjou et la communauté.
Le paludisme fait de nombreux décès en Afrique. Aussi, il engendre des impacts sociaux et économiques sur le développement en accentuant la pauvreté et en réduisant significativement la productivité et la stabilité sociale. Face à cela, les pays d'Afrique et les institutions internationales ont entrepris des programmes de lutte contre le paludisme. Les outils de prévention et de traitement étant les moustiquaires imprégnées d'insecticides de longue durées et les combinaisons thérapeutiques à base d'artémisinine (ACT), renforcées par
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des pulvérisations à l'intérieur des habitations, par un traitement préventif intermittent en cas de grossesse et la prise en charge des cas fébriles. Cependant, la connaissance du problème est loin d'être complète et les programmes de lutte loin d'être adaptés et efficaces (NADJITOLNAN, 2005) à cause de la résistance des moustiques aux insecticides et aux coûts élevés des traitements.
Le Cameroun n'est pas resté indifférent face à ce problème qui touche toute l'Afrique. De nombreuses campagnes d'éradication ont été entreprises par l'Etat. En effet, avant les campagnes d'éradication des années 1950, les activités de lutte contre le paludisme au Cameroun étaient centrées sur des enquêtes entomologiques et paludométriques. Ces enquêtes visaient à recenser les différentes espèces anophéliennes présentes au Cameroun, à déterminer l'importance vectrice de chacune d'elles et à mesurer le niveau d'endémicité de la maladie. Parmi les vingt deux espèces anophéliennes recensées, quatre étaient les principaux vecteurs de la maladie. Il s'agissait de An. Gambiae et An funestus, An moucheti et An nili. Le paludisme était alors hyperendémique14 dans la plupart des zones du Cameroun à l'exception de certaines régions de la zone forestière et des hauts plateaux de l'Ouest. A l'issue de la conférence sur le paludisme tenue à Kampala en 1950, le Cameroun avait été choisi de 1953 à1964 comme une zone d'expérimentation de la campagne d'éradication du paludisme en Afrique à cause de sa diversité bioclimatique. Ainsi, il y eut deux campagnes d'éradication organisées par le Service d'Hygiène Mobile et de Prophylaxie, l'une dans la région du Nord et l'autre dans le Sud.
La campagne du Nord réalisée de 1953 à1957, reposait sur des aspersions intra domiciliaires d'insecticides. Ce qui avait fait baisser les densités anophéliennes et les indices parasitaires pendant trois mois. Malheureusement, suite à une dégradation des insecticides, une recrudescence des vecteurs et des indices parasitaires fut observée. Basée également sur les pulvérisations intradomiciliaires, la campagne du Sud s'était faite à la même période que celle du Nord. Cette dernière avait conduit à l'arrêt de la transmission du paludisme dans la zone forestière. Cependant, les infrastructures sanitaires et économiques n'étaient pas suffisantes pour assurer une surveillance adéquate. C'est ainsi que de nombreux cas de paludisme avaient été à nouveau observés.
Devant cette impossibilité d'éradiquer le paludisme, les autorités sanitaires avaient pensé que l'administration d'antipaludiques à toutes les couches de la population pouvait conduire à long terme à l'éradication de la maladie. Pour cela, des campagnes de chimioprophylaxie avaient été entreprises dans les écoles. Ces dernières étaient basées sur la
14 Sévissait de manière sévère.
90
distribution hebdomadaire de la chloroquine dans les écoles. Elles avaient contribué à baisser de manière significative les indices parasitaires chez les jeunes et à la réduction de la morbidité et de la mortalité palustre. Mais elles ont été abandonnées à la suite de la modification des groupes cibles pour la chimioprophylaxie antipaludique d'une part, le coût élevé de l'intervention et l'apparition des résistances à la chloroquine d'autre part.
Face à l'échec de toutes ces stratégies d'éradication et de contrôle du paludisme, de la persistance et même de l'aggravation de la situation économique du pays, le gouvernement a donc déclaré la lutte contre le paludisme comme une priorité nationale et a adopté en 1997 la « Déclaration de la Politique Nationale de Lutte contre le Paludisme ». Ainsi, des politiques relatives à la lutte contre le paludisme ont été élaborées.
Ce programme a été élaboré en 1995. Il a pour but de réduire la mortalité et la morbidité imputable au paludisme au niveau le plus bas possible dans le cadre des soins de santé primaires surtout chez les groupes vulnérables que sont les enfants et les femmes enceintes. L'élaboration de ce programme a été suivie en 1997 par la Déclaration de la politique nationale de lutte contre le paludisme dont le but est de :
· Réduire l'incidence des formes sévères de paludisme ;
· améliorer les compétences des personnels impliqués dans la lutte antipaludique afin d'optimiser les performances ;
· sensibiliser et éduquer les communautés au problème du paludisme, afin d'obtenir leur adhésion et participation ;
· promouvoir et renforcer les mesures d'assainissement et d'hygiène dans le cadre de la lutte anti-vectorielle ;
· utiliser de façon optimale les ressources et informations disponibles dans différents secteurs d'activité économiques ;
· harmoniser les interventions des différents intervenants dans la lutte antipaludique. Pour atteindre ces objectifs, les stratégies adoptées sont les suivantes :
· La prise en charge correcte des cas ;
· l'approvisionnement et la distribution des médicaments antipaludiques essentiels ;
· la prévention et la surveillance épidémiologique ;
· l'éducation communautaire et l'information ;
· la formation et le recyclage des personnels de santé ;
91
? la recherche et la collaboration intersectorielle.
Selon le document du PNLP, les résultats attendus pour l'an 2000 étaient les suivants :
- 75% des personnels de santé formés devraient faire une prise en charge correcte des cas
de paludisme ;
- 50% de la population sensibilisée devraient savoir traiter correctement un accès palustre
présomptif ;
- 70% des femmes enceintes reçues en consultation prénatale devraient être couvertes par
une chimioprophylaxie antipaludique appropriée ;
- 60% des formations sanitaires couvertes par le programme allaient disposer
régulièrement des médicaments antipaludiques ;
- 30% des familles sensibilisées devraient utiliser des moustiquaires imprégnées ;
- 50% des groupes cibles devaient dormir sous moustiquaires imprégnées dans une
communauté où elles seraient utilisées.
Nous allons distinguer ici trois actions qui sont : l'application des mesures préconisées par l'OMS, la distribution des moustiquaires imprégnées et l'action des relais communautaires.
La chloroquine et ses dérivés occupent encore une large place dans le traitement de l'accès palustre au niveau des services de santé d'Afrique (NADJITOLNAN, 2005). Mais le traitement ne respecte pas le plus souvent le schéma thérapeutique officiellement recommandé dans les zones endémiques. Les experts de l'OMS conseillent souvent de changer le traitement de première intention des accès à Plasmodium falciparum qui demeure la chloroquine dans la majorité des pays africains, lorsque les échecs thérapeutiques, mesurés selon un protocole précis, atteignent ou dépassent 25%. Les alternatives de traitement étant les dérivés d'artémisinine associés à d'autres molécules (artésunates + amodiaquine, arteméther+ lumefantrine). Certains gouvernements conscients ont changé leur protocole de traitement national par un médicament utilisé soit en monothérapie, soit en association avec d'autres dérivés que l'artémisinine.
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Dans certains pays d'Afrique subsaharienne, les programmes nationaux de lutte contre le paludisme continuent d'appliquer l'ancienne stratégie de l'OMS de 1985 qui consistait à administrer aux patients :
- à la première intention la chloroquine ;
- à la deuxième intention, le fansidar ;
- et à la troisième intention la quinine pour les échecs du fansidar.
Tel n'est pas le protocole utilisé au Cameroun. En effet, le Cameroun est une zone de chloroquino- résistance (capacité de résister à la chloroquine qu'a développé le Plasmodium falciparum). En 2002 l'usage de la chloroquine a été interdit au Cameroun à cause de son inefficacité à lutter contre le Plasmodium falciparum. De ce fait il est conseillé aux personnels sanitaires d'administrer un traitement en bithérapie aux patients de paludisme à la première intention pour les cas de paludisme simple qui est un traitement à base des combinaisons thérapeutiques d'artémisinine (ACT). Il s'agit de la combinaison artésunate + amodiaquine administré par voie orale. Lorsque la maladie persiste, on passe à l'injection de la quinine. Le fansidar par contre est donné comme médicament d'appoint lors de la convalescence pour éradiquer complètement la maladie. Le Coartem est aussi utilisé pour soigner les accès palustre. Cependant, il coûte chèr pour les populations (4000fcfa) et n'est pas souvent disponible en milieu rural.
Cette opération est réalisée au Cameroun depuis 2003. A Babadjou, la distribution des moustiquaires a été faite chez les femmes enceintes en visite prénatale et pour les enfants de moins de 5 ans lors des campagnes de distribution. Cependant la quantité a été insuffisante pour couvrir l'ensemble des besoins exprimés, en plus les femmes n'ont pas été assez sensibilisées pour leur usage par conséquent, elles les conservent dans les maisons sans les étendre pour la protection. La prévalence reste donc élevée pour les groupes de personnes concernées. On devrait penser non seulement à accentuer la distribution des moustiquaires mais également l'étendre aux groupes vulnérables que sont les adultes et les adolescents.
Les relais communautaires sont des groupes de 10 personnes provenant de 10 quartiers différents. Ils sont impliqués dans tous les programmes de la communauté (lutte contre l'onchocercose, le paludisme, implication dans les campagnes de vaccination). Ces relais communautaires bénéficient d'un recyclage au moins une fois l'an. En ce qui concerne la lutte
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contre le paludisme, ils sont formés pour le traitement à domicile des cas de paludisme simple. Leurs rôles sont les suivants :
? recenser les enfants et les habitats ;
? sensibiliser la population ;
? détecter et soigner des cas de paludisme simple à base des combinaisons courantes d'ACT par voie orale. Lorsque la maladie persiste au bout de trois jours, le malade est conduit à l'hôpital où il est considéré comme étant en état de paludisme grave. A ce moment le traitement qui lui est administré est la quinine.
On ne note cependant pas un rôle effectif de ces relais communautaires à Babadjou, car ce sont des bénévoles et pour cela il a été demandé aux comités de développement de chaque quartier une motivation annuelle, ce qui n'a jamais été fait. Aujourd'hui, on observe une démotivation et un désengagement de la part de ceux-ci. Néanmoins, lors des campagnes de santé, ils bénéficient des rémunérations ponctuelles.
En somme, de nombreuses actions ont été entreprises par les institutions publiques et privées ainsi que par la population dans l'optique d'avoir de l'eau potable et de lutter contre le paludisme, mais elles ont été pour la plupart des échecs. Face à ces insuffisances, comment les populations prennent-elles en charge leurs problèmes de santé ?
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Les maladies hydriques touchent beaucoup plus souvent les zones rurales car les systèmes de santé n'y sont pas développés, pourtant, la santé reste le moteur de développement. Une population en proie aux maladies ne peut facilement assurer son développement économique. De même, la présence des maladies occasionne l'absentéisme au travail, diminue le taux de fréquentation scolaire, soutenant ainsi la pauvreté dans le milieu concerné. En milieu rural, les populations ont du mal à résoudre leur problème de santé. Ceci est lié à plusieurs raisons parmi lesquels : la pauvreté, l'ignorance, le mauvais usage des mesures préventives, l'insuffisance des infrastructures sanitaires, l'importance des distances à parcourir pour avoir accès aux soins de santé, les mauvaises pratiques sociales et l'impact des traditions dans la perception des maladies. Alors comment les populations de Babadjou tentent-elles de résoudre leur problème de santé et pour quel résultat ?
La lutte contre ces maladies dans notre zone d'étude passe par le traitement de l'eau de boisson et par la réalisation des puits privés.
Comme dans la plupart des communautés rurales, l'immense majorité de la population ne traite pas son eau avant la boisson. A Babadjou seulement 35% boivent de l'eau traitée. Nous avons relevé que les principaux modes de traitement de l'eau sont : la décantation, l'ébullition, la javellisation, la chloration, la filtration et autres (voir figure 20).
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Source : enquête de terrain, décembre 2008
Figure 21: Méthodes de traitement de l'eau à Babadjou
? La décantation est la méthode la plus utilisée comme on peut l'observer sur la
figure 20. Elle concerne 40% de la population. En effet, les populations puisent leurs eaux, les laissent reposer dans les récipients à l'intérieur des cases sans toutefois savoir s'il s'agit d'un mode de traitement ou non.? L'ébullition concerne 20%. Pour ceux qui procèdent à ce type de traitement,
l'eau est bouillie à 100°C. Ensuite, elle laisse à l'air libre pendant toute la nuit pour les uns et une journée entière pour les autres avant de la boire.? La filtration est pratiquée par 3% de la population que nous avons enquêtée. Il
s'agit en fait des élites extérieures ou des personnes retraitées qui disposent de filtre dans leurs domiciles pour le traitement de l'eau. Ce sont des personnes qui ne sont pas assez nanties de moyens financiers pour s'offrir tous les week-ends qu'elles passent à Babadjou des bouteilles d'eau minérale.
Il s'agit de l'usage de l'eau de javel et du Chlore.
? La javellisation est faite par 20%. Elle traite principalement l'eau de puits.
Cette tâche est faite avec l'aide du personnel du MINEE et ce à la demande du propriétaire du puits. La fréquence de traitement est en moyenne de 3 à 4 fois l'an.Pour ce traitement, lorsque le volume de l'eau n'est pas connu, on se sert d'un caillou d'une masse importante que l'on attache au bout d'une corde et que l'on plonge dans le puits. On mesure par la suite la longueur sur la corde correspondante à la hauteur de l'eau dans le puits et on calcule dès lors le volume de l'eau du puits connaissant le diamètre, à partir duquel
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on pourra connaître la quantité de javel à mettre dans le puits. Cette technique est utilisée dans les ménages qui ont sollicité l'aide du personnel MINEE. Par contre, dans les ménages où cette aide n'a pas été sollicitée, pour les uns, le litre d'eau de javel est utilisé pour trois traitements l'an. Ainsi, à chaque traitement, il est introduit dans le puits le tiers du litre. Pour les autres, deux litres de javel sont utilisés pour la moyenne de quatre traitements l'an. Une fois l'eau de javel introduite dans le puits, ces ménages attendent environ quatre jours avant de consommer les eaux issues de ces puits. Il faut souligner que ces techniques sont utilisées sans que le volume d'eau n'ait été déterminé.
? Ceux qui utilisent la chloration comme mode de traitement représentent 3%. Le
procédé est le même que celui utilisé pour la javellisation de l'eau du puits.
Nous avons relevé qu'à Babadjou, en dehors des méthodes de traitements de l'eau suscitées, certaines personnes utilisent du sel de cuisine, du permanganate de potassium, ou sulfate de carbonate. Cependant ces produits sont utilisés à tout hasard sans aucun dosage réellement défini. Pour l'usage du sel, ces personnes utilisent très souvent un kilogramme de sel pour un puits et attendent trois jours avant de boire l'eau provenant du puits concerné. Ce traitement se fait en moyenne quatre à cinq fois l'an. Ces méthodes dans notre échantillon sont utilisées par 14% des personnes enquêtées.
Dans tous les cas, à Babadjou, le traitement de l'eau se fait sans aucune technicité et l'essentiel de la population ne la traite même pas avant boisson, ceci est lié à l'ignorance et à la négligence. Comme conséquences les ménages connaissent toujours des cas de maladies diarrhéiques et adoptent la voie de l'automédication à base de médicaments traditionnels ou modernes.
Les méthodes de traitement que nous avons recueillies auprès des populations concernent surtout la lutte contre les verminoses, l'amibiase et la fièvre typhoïde.
En ce qui concerne la lutte contre les verminoses et l'amibiase, le traitement est fait à base de médicaments modernes. Les différents médicaments utilisés par les ménages sont : le vermos, le mébendazole, le quintax pour l'ascaridiose et le métronidazole pour l'amibe dysentérique que ces populations trouvent auprès des pharmaciens des rues. Ils sont prisés à cause de leurs faibles coûts. En effet, les prix varient de 10fcfa à 150fcfa pour les médicaments utilisés dans la lutte contre l'ascaridiose et de 30fcfa à 200fcfa pour les produits
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de lutte contre l'amibiase. La fréquence moyenne de l'usage de ces médicaments est estimée à trois fois au cours de l'année.
Contrairement au traitement des verminoses et de l'amibiase où les médicaments utilisés dans la lutte sont plutôt modernes, le traitement de la fièvre typhoïde se fait à base de plantes. Pour les populations de Babadjou, une décoction à base d'un mélange de citronnelle, de feuilles de bananier plantain jaunies, de racines et de feuilles de papayers, d'écorce de manguier et du sel gemme suffit pour lutter contre cette maladie. Cependant, aucun diagnostic en vue de déterminer la maladie n'est fait au départ, de même que le dosage de ces médicaments est méconnu.
La conséquence de l'automédication est généralement fatale, car très souvent la maladie devient résistante et le patient est conduit au centre de santé lorsqu'il se trouve dans un état critique. Ainsi, en consultant les registres de soins du CMA, nous avons retenu les statistiques suivantes concernant le nombre de décès en 2007 et 2008 des suites de maladies diarrhéiques.
Tableau 26 : Décès causés par les maladies diarrhéiques en 2007 et 2008 au CMA
de Babadjou
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Source : Registres CMA 2007 et 2008
En 2007 et 2008 le nombre de décès causés par les maladies à contamination féco-orale au CMA est de 24. Les enfants âgés de moins de 5ans sont les plus affectés avec 75% soit 41,60% pour ceux âgés de 0 à 11mois et 33,40% pour les enfants âgés de 1 à 4ans. Ces décès sont dans la plupart des cas causés par la déshydratation du corps, par l'occlusion intestinale due à un paquet de vers qui s'est amassé dans l'intestin ou bien par la perforation de ceux-ci dans le cas de la fièvre typhoïde ou de l'amibiase. On comprend dès lors que ce sont les complications de ces maladies qui conduisent à la mort. Au cours de ces deux années, les CSI de Balépo et de Ntong n'ont pas connus des cas de décès dus de maladies liées à la consommation des eaux sales. Les cas critiques ayant été transférés au CMA.
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Le faible nombre de personnes décédées des suites de maladies diarrhéiques serait lié au fait que bon nombre de malades décèdent plutôt dans les maisons. Nous avons eu des difficultés à obtenir des informations concernant le nombre de décès dans les ménages. Car dans la plupart des cas, les décès des membres de familles sont perçus comme étant liés aux pratiques de sorcelleries (un membre de la famille étant toujours accusé d'avoir été à l'origine du décès de la personne concernée).
Pour l'accès à l'eau, les ménages de Babadjou réalisent des puits privés. Cependant, très peu en dispose. Il s'agit pour la plupart des puits semis aménagés et non aménagés qui subissent très souvent l'impact de la sécheresse. Comme nous l'avons souligné au chapitre 2, il existe à Babadjou des quartiers qui n'ont pas de puits, parmi lesquels Bametogoung. En effet, cette absence ou bien la faible représentativité des puits dans ces quartiers traduisent l'ampleur des difficultés qui existent quant à leur réalisation, difficultés liées surtout à la nature de la roche existante constituée essentiellement de granite dans ses secteurs. Dans ces quartiers, il est difficile de creuser un puits jusqu'à une profondeur de cinq mètres sans toutefois se heurter à cet obstacle. Par conséquent, les rivières et les sources non aménagées et pour lesquelles aucun contrôle de qualité n'est fait, constituent les principaux lieux d'approvisionnement en eau de boisson des populations en saison sèche.
Cliché : E. LONPI, mars 2009
Photo 15: Un puits non aménagé au quartier Bamenkwé
Lors de la réalisation de ce puits sommairement protégé à l'aide de feuilles de palmier à raphia, un bloc rocheux a été trouvé à moins de deux mètres de profondeur. Ce qui a rendu difficile la continuité par le propriétaire. Néanmoins, la nappe d'eau superficielle a été atteinte et aujourd'hui, il est le lieu d'approvisionnement en eau de boisson de son propriétaire.
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Figure 22: La répartition des puits à Babadjou
Les résultats contenus dans cette partie sont ceux obtenus au moyen d'un questionnaire placé au près des ménages à Babadjou et des consultations des registres de soins des différents établissements de santé. Les questions portent sur l'usage des mesures préventives, les recours thérapeutiques et les motifs pour le non recours aux centres de santé.
Source : enquête de terrain, décembre 2008
Figure 23: Usage des modes de prévention contre le paludisme par les ménages à Babadjou
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On peut lire de cette figure 23 que la prévention du paludisme est très faible à Babadjou car 62% des ménages enquêtés n'utilisent aucun mode de prévention, 20% font recours aux médicaments traditionnels. Il s'agit en fait des décoctions à base de plantes qui sont utilisées lorsque l'on ressent une élévation de la température du corps et une fatigue générale. Il faut noter ici que les personnes qui utilisent ce mode ne sont en fait pas conscientes que ce soit une prévention. Pour le reste 10% utilisent les moustiquaires, 5% et 3% procèdent à l'usage des médicaments pharmaceutiques et aux insecticides respectivement. Dans cette catégorie, on retrouve des retraités et des jeunes gens qui ont vécu en ville, pour qui l'usage de l'insecticide relève d'un effet de mode.
Cependant, ces moyens de prévention ne sont pas efficaces. Par exemple les moustiquaires ne sont pas ré imprégnés tous les 6 mois, les insecticides utilisés ne sont pas efficaces surtout qu'ils ne sont pas pulvérisés tous les jours.
Face au faible pouvoir d'achat des ménages, à Babadjou on observe qu'en cas de paludisme ou de toute autre forme de maladie, les ménages suivent plusieurs itinéraires thérapeutiques résumés dans le tableau 25.
Tableau 27 : Itinéraires thérapeutiques des malades de paludisme à Babadjou
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Source : Enquête de terrain décembre, 2008
On peut lire sur ce tableau 25 que les itinéraires thérapeutiques des malades de paludisme à Babadjou sont nombreux et varié :
- L'automédication est l'option thérapeutique la plus pratiquée par les populations. Dès l'apparition des premiers signes de la maladie, on se renseigne d'abord chez le voisin sur le dernier médicament qu'il avait pris lorsqu'il souffrait. Il s'agit des médicaments traditionnels (décoction à base de feuille de papayer ou écorces, de goyavier, d'eucalyptus, de
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citronnelle) ou modernes (constitué du paracétamol, de la quinine 300 et vermos s'il s'agit d'un enfant) qui permettent d'acquérir les premiers soins à la maison. L'usage de cette stratégie concerne 19% des ménages que nous avons enquêtés ;
- Lorsqu'ils ne sont pas satisfaits, 21% vont chez le guérisseur pour qui la maladie a toujours une cause surnaturelle. Une fois chez le guérisseur pour diagnostiquer le mal, il faut donner du sel et 200 fcfa s'il s'agit d'une femme ou bien 500 fcfa si c'est un homme. Pour le traitement du patient, ce dernier demande généralement une somme comprise entre 2000 fcfa et 5000 fcfa, une assiette, deux poules, des pagnes, des bougies, du parfum, environ deux litres d'huile de palme comme prix à payer ;
- Si la maladie persiste, 38% se rendent à la «pharmacie de rue» où le vendeur examine et diagnostique le mal à sa manière et surtout prescrit le médicament en fonction de ce dont il dispose. Lorsque la solution n'est pas toujours trouvée, c'est en ce moment qu'on se rend dans un centre de santé. Ici encore, le malade a le choix entre un centre public ou privé « 16,45% des malades vont dans les centres publics et 8,8% dans les centres privés »15 Ce qui est généralement à l'origine de nombreux décès. Ainsi, le CMA a enregistré 14 et 17 cas de décès des suites de paludisme respectivement en 2007 et 2008. Ce faible nombre de décès enregistré dans cette formation sanitaire est certainement dû au fait que la plupart des personnes décèdent même sans être arrivées à l'hôpital. Comme nous l'avons dit plus haut, il s'est avéré très difficile de connaître le nombre de décès enregistrés dans les ménages, ceci à cause de la perception que cette population a de la maladie. En général lorsque le patient arrive à l'hôpital après avoir tenté sans succès l'usage de plusieurs formes de traitement, sa situation devient critique. Dès lors pour diagnostiquer le mal, on est obligé de lui faire subir plusieurs examens. Ainsi, très souvent, les différents tests concernent le test de la typhoïde, les selles, les urines et la goutte épaisse. C'est ainsi, qu'après avoir interrogé les populations sur le coût des soins contre le paludisme dans un centre de santé, il ressort que les dépenses moyennes se situent entre 30 000 FCFA et 40 000 FCFA.
Malgré cette diversification des itinéraires thérapeutiques, les populations ne trouvent pas toujours de solution, attestent, 68% des personnes enquêtées. La diversité des itinéraires thérapeutiques pourrait entraîner une résistance de la maladie à cause de l'usage des méthodes inappropriées. Plusieurs motifs expliquent le non recours en premier lieu aux hôpitaux en cas de maladie.
15 YEMELONG TEMGOUA (2007)
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A l'instar de toutes les campagnes des hautes terres de l'Ouest du Cameroun, les structures sanitaires de Babadjou connaissent une faible affluence des patients. Les raisons évoquées et que nous retrouvons sur la figure 24 sont de trois ordres
Source : Enquête de terrain, décembre 2008
Figure 24 : Motifs évoqués pour le non recours en premier lieu aux centres de santé en cas de paludisme Babadjou
? pour 50%, de personnes c'est un manque d'argent couplé à la peur des ordonnances coûteuses, car le médicament à l'hôpital coûte cher et parfois on procède à l'hospitalisation alors que la maladie n'est pas grave. C'est un point commun à toutes les campagnes car regroupant l'essentiel des pauvres ;
? pour 30%, c'est une maladie de tous les jours et il y a un médicament à la maison qui peut être des plantes traditionnelles ou des restes de médicament moderne ;
? Et, pour 20% c'est un problème de distance, qui souligne celui de l'accessibilité aux centres de santé. C'est le cas de la population bororo dans les monts Bambouto.
Il ressort de ce chapitre que, pour résoudre leurs problèmes de santé, notamment ceux liés à l'eau, les populations de Babadjou procèdent difficilement au traitement de leurs eaux de boisson, à la réalisation des puits à usage individuel, à la construction des structures sanitaires. Elles fournissent des efforts pour tenter de lutter contre le paludisme. Cependant, on y observe un faible usage des méthodes de prévention contre cette maladie ; elles font recours à des lieux de soin variés, ceci du fait de la faiblesse de leur moyen financiers, de la
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possession à domicile d'un médicament ou bien parce que c'est une maladie de tous les jours et du fait de l'importance des distances.
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Rendu au terme de cette étude sur l'eau et la santé dans les campagnes des hautes terres de l'Ouest du Cameroun : le cas de Babadjou, nous pouvons retenir suite à la vérification des hypothèses que :
Le relief favorable au drainage des eaux, l'existence des sols facilitant l'infiltration des eaux, le climat tropical humide ainsi que la densité du réseau hydrographique sont autant de facilités naturelles d'accès à l'eau à Babadjou. Cependant cette localité souffre d'une insuffisance voir d'une absence des infrastructures d'approvisionnement en eau potable fonctionnelles. De plus, les contraintes telles la dégradation du couvert végétal, la rigueur du climat en saison sèche, l'importance des distances à parcourir pour avoir de l'eau de même que les activités agro-pastorales entravent l'accès à l'eau.
Sur 44296 habitants en 2008, seuls 3580 disposent de l'eau provenant des adductions d'eau potable. Face à l'absence de l'eau potable, les populations consomment les eaux de rivière, des pluies, des puits et des sources non aménagées. Après les analyses physique et bactériologique de quelques points d'eau de boisson des quartiers Bametogoung, King-place et Nso'h, il ressort que les eaux consommées par les populations de ces quartiers ne sont pas potables. Physiquement, elles comportent des particules en suspension, elles sont acides (PH de 5,4 à 6,0), colorées, inodores, fraîches (14- 15°C), insipides et ne contiennent pas de larves d'insectes. Pour ce qui est de l'analyse bactériologique, dans des échantillons de 100ml, ces eaux présentent pour la rivière Tchi-Meloung de Bametogoung, une concentration de 30 E-coli, une concentration de 10 E-coli pour Tchi-Malou de King-place et de 3 E- coli pour le puits non aménagé de Nso'h.
La conséquence de la consommation de ces eaux est l'existence des maladies hydriques à transmission orale que sont la gastro-entérite 27%, l'amibiase 26%, la typhoïde 19%, l'ascaridiase 18%, et la diarrhée 10%. Les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées sont les couches les plus vulnérables. Ces maladies sont récurrentes en saison sèche et au début de la saison des pluies et le nombre de victimes est plus élevé dans les quartiers sans eaux potables que dans ceux qui en disposent. Il n'y a pas encore eu de cas de choléra, il n'y a pas de poliomyélite, mais le risque est permanent.
A côté de ces maladies causées par l'ingestion des eaux sales, on a le paludisme qui est une maladie hydrique à transmission vectorielle. Cette affection est entretenue et soutenue par des facteurs tels que le climat pluvieux, les sols hydromorphes des bas-fonds, des fûts d'eau et les puits non protéges, l'omniprésence de la végétation, des porcheries et pépinières à
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proximité des maisons ainsi que par des trous d'eau réalisés pour l'irrigation en saison sèche et abandonnés durant toute la saison des pluies. Par contre, les cours d'eau, les hautes altitudes et les eaux usées n'y favorisent pas le développement des moustiques. Avec la présence de ces facteurs d'endémicité, le paludisme en 2007 et 2008 représente 38,50% du nombre total de patients reçus dans les établissements de santé de Babadjou. Dans ces conditions, à Babadjou, le paludisme est la première cause de consultation et d'hospitalisation. Les personnes les plus vulnérables étant les enfants de moins de 5 ans soit 28,24% et les adultes représentés par la tranche d'âge 15-45ans avec 34,66% du nombre de paludéens. Le paludisme à Babadjou est récurrent aux intersaisons.
En vue de résoudre ces problèmes de santé causés par l'eau à Babadjou, les actions visant l'équipement en adduction d'eau potable et la lutte contre le paludisme sont entreprises par des acteurs institutionnels et la communauté. Ainsi, pour avoir de l'eau potable, des forages on été réalisés, mais ils n'ont qu'une faible durabilité. Trois grands projets d'adduction d'eau ont été entrepris dans trois quartiers notamment Bamelo, Nguékong et Balépo. Seuls les deux premiers ont réussi le troisième étant très coûteux. Les adductions d'eau de la Scanwater, fruit de la coopération camerouno-danoise sont aujourd'hui non fonctionnelles. En ce qui concerne la lutte contre le paludisme, l'on retient ici que l'Etat a mis sur pied des stratégies de lutte à travers le PNLP, il y a une prise en charge de la maladie par le personnel sanitaire de Babadjou à travers la distribution des moustiquaires imprégnées et la formation des relais communautaires, mais ces mesures demeurent insuffisantes.
Pour répondre à leurs besoins de santé, les populations de Babadjou essayent tant bien que mal de traiter leurs eaux de boisson. Elles utilisent les méthodes suivantes : la décantation, l'ébullition, la javellisation, le sel de cuisine et la chloration. Elles construisent des puits. Cependant, elles sont confrontées à de nombreuses difficultés liées au fait qu'elles ne maîtrisent pas assez les techniques de traitement de l'eau et la nature du sol qui rend difficile l'élaboration des puits. En conséquence, les maladies hydriques à contamination féco-orale persistent dans les ménages. En 2007 et 2008 elles ont été à l'origine du décès de 24 personnes dont 75% étaient des enfants de moins de 5 ans. Pour lutter contre le paludisme, les populations utilisent peu les méthodes préventives car 62% de cette population n'utilisent aucun mode de prévention. Les principales méthodes utilisées pour prévenir cette affection sont : l'usage des moustiquaires 10%, les médicaments (pharmaceutiques et traditionnels) et les insecticides 5% et 3% respectivement. Pour se soigner, ces populations font recours à l'automédication, à la pharmacie de rue, aux guérisseurs et terminent leurs courses dans les établissements de santé lorsque la maladie a atteint des proportions critiques pouvant
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conduire à la mort. Ainsi, au CMA de Babadjou, le paludisme a occasionné la mort de 14 et 17 personnes respectivement en 2007 et 2008. La faiblesse des moyens financiers des populations couplées à la peur des ordonnances coûteuses, la permanence du paludisme et la possession d'un médicament à la maison et l'importance des distances à parcourir expliquent le fait que les ménages ne font pas recours en premier lieu dans les établissements de santé en cas de maladie.
Pour résoudre le problème de santé lié à l'eau à Babadjou, nous proposons : En ce qui concerne l'approvisionnement en eau potable :
· la création d'une petite association qui se chargera de sensibiliser des populations sur les méthodes de traitement de l'eau (voir annexe 7 pour le traitement à l'eau de javel);
· la réhabilitation des anciennes adductions d'eau notamment, celle de la Scanwater, de
Balépo et le point d'eau de Bamedji, ce qui permettra d'avoir un taux de couverture en eau potable de 56,36% dans la mesure où ces adductions se trouvent dans les quartiers où la population est de 24966 habitants selon les informations sur le nombre d'habitant par quartier obtenu à la DAADR en annexe 2 ;
· la réalisation des puits à usage collectifs et l'aménagement des sources ;
· le reboisement des monts Bambouto déjà entrepris par le gouvernement est une voie pouvant permettre de réduire les déficits hydriques observés dans la région en saison sèche. Pour ce qui est de la lutte contre le paludisme, il faut :
· une éducation communautaire sur la véritable cause de la maladie et sur l'usage des méthodes de prévention ;
· une lutte antivectorielle, ce qui nécessite la maîtrise des variations des densités de moustiques au courant de l'année
· l'extension de la distribution des moustiquaires imprégnées et la réduction de leurs coûts ainsi que les prix des médicaments antipaludiques ;
· Pour une étude beaucoup plus fine et évolutive, que les populations et les établissements de santé puissent mieux tenir leurs carnets et registres de soins.
Conscient du fait que ce travail a été plus un déblaiement de terrain qu'une véritable étude sur l'eau et la santé des populations de Babadjou en raison des nombreuses difficultés rencontrées, nous envisageons dans un proche avenir:
? Des analyses physico-chimiques et bactériologiques de tous les points d'eau de boisson des populations de Babadjou ;
? Une étude sur la perception des maladies par la population ;
? Une étude sur comment la population peut s'impliquer efficacement dans la lutte contre les maladies hydriques à Babadjou.
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AUTRES
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Rapport annuel de la DAA 2003
Sites Web :
- http://www.ac-poitier.fr/svt/res_loc/hydro/qualite/normes.htm.
- http://www.afro.who.inter/whd 2003/whd.html.
- http://www. normes-OMS-eau-potable.htm
- http://www.afsset.fr/upload/bibliothèque/095316560203903045877844682745
/02_eau_sante.pdf
- www.mémoireonline.
I
Université de Dschang République du Cameroun
Faculté des lettres et Sciences Humaines Paix- Travail- Patrie
Département de Géographie Aménagement- Environnement.
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Messieurs, mesdames, ce questionnaire est élaboré strictement pour une cause académique. Votre collaboration et vos réponses honnêtes nous serons d'un grand apport pour la fiabilité de cette enquête.
N.B : Bien vouloir entourez la lettre correspondant à la réponse juste.
Thème : EAUX ET SANTE DANS LES CAMPAGNES DES HAUTES TERRES DE L'OUEST CAMEROUN : CAS DE BABADJOU DANS LE DEPARTEMENT DES BAMBOUTOS.
1- Quartier
2- Sexe : a) masculin b) féminin
3- Situation matrimoniale : a) marié b) divorcé c)
célibataire
d ) veuf
4- Taille du ménage : femme(s) enfant(s)
5- Niveau d'étude : a) CEPE b) BEPC/CAP c) probatoire
d) BACC e) BACC plus
6- Profession .
II- LES MODES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES CONTRAINTES D'ACCES A L'EAU POTABLE.
A-) Les modes d'approvisionnement en eau.
7- Où puisez-vous de l'eau ? a) rivière b) puit c) source non aménagée
d) source sommairement aménagée e) pluie f) forage
g)
robinet.....
8- Quelle est la tranche d'âge de ceux qui puisent de l'eau dans votre famille ? a) 3 à
5ans b) 5 à 15ans c) 15 à 25ans d) 25 ans et
plus
B-) Les contraintes d'accès à l'eau potable
9- Quelle distance parcourez-vous pour avoir de l'eau potable ? a) 0 à 100m b) 100 à 500m
c) 500 à 1km d) 1km et plus
10- A quelle période de l'année connaissez-vous les problèmes d'eau ? a) saison des pluies
b) saison sèche c) toutes les saisons
11- D'après vous qu'est ce qui serait à l'origine de ce problème ? a) la sècheresse
b) l'irrigation pratiquée en amont par les agriculteurs c) l'absence d'AEP
12- Quelle est la nature de ces problèmes ? a) absence totale d'eau b) quantité insuffisante
c) qualité douteuse
13- Où puisez-vous alors de l'eau pendant cette période ? On se ravitaille dans : a) les sources
b) les rivières c) les puits d) les quartiers voisins
- Autres informations à préciser
III- USAGES DE L'EAU DANS LES MENAGES
II
14- Quels usages faites-vous de l'eau recueillie dans les différents lieux d'approvisionnement ?
Besoins |
BOISSON |
CUISINE |
TOILETTE |
MENAGE |
LESSIVE |
Lieux d'approvisionnement |
|||||
Rivières |
|||||
Puits |
|||||
Sources aménagées |
|||||
Sources non aménagées |
|||||
Bornes fontaines |
|||||
Forages |
|||||
Pluies |
IV- ANALYSE QUALITATIVE DES EAUX DE BOISSON, MICROBES OBSERVES ET MALADIES HYDRIQUES
15- D'où provient l'eau que vous buvez ? a)
rivières b) sources aménagées c) sources
non
aménagées
d) forages e) puits f) pluies g) bornes -fontaines
- Autres à préciser
B-) Les affections dues aux eaux consommées
16- Quelles sont parmi les maladies suivantes, celles dont souffrent le plus les membres de
votre famille ? a) choléra b) bilharziose c) amibes dysentérique d)
typhoïde e) verminose
- Autres à préciser
17- Sont-elles fréquentes ? a) oui b) non
18- Selon vous à quoi sont-elles dues ? a) consommation de l'eau b) aliments souillés
- Autres à préciser
19- Si ces maladies sont dues à la consommation des eaux voudriez-vous dire que ces eaux
sont souillées ? a) oui b) non
- Si oui, quelles seraient à votre avis les principales sources de pollution ? a) agriculture
b) élevage c) la population Et si c'est la population comment procède-
t-elle ?
20- En dehors de ces trois sources de pollution y en a-t-il d'autres ? Si oui lesquelles ?
V- LE PALUDISME A- fréquence du paludisme
21- Les membres de votre famille souffrent-elles souvent du paludisme? a) oui b) non
III
- si oui quelle est sa fréquence ? a) toutes les semaines b) au moins 2 fois par
mois c) au mois 1fois par mois d) 3 à 6 fois par mois e) 1fois par an
f) rarement
22- Lesquels des signes suivants vous font savoir qu'il s'agit du paludisme ? a) le mal de tête
b) l'élévation de la température du corps c)
les vomissements, d) des douleurs
abdominales
- Autres à préciser
-
23- D'après vous quelle serait la cause ?
24- vos enfants de O à 5 ans font un accès palustre ? a) oui b) non
- si oui quelle est la fréquence ? a) toutes les semaines b) 2 fois par mois
c) au mois 1 fois par mois d) 3 à 6 fois par an e) 1 fois par an f) rarement
25- vous faites piquer par les moustiques à quel moment ? a) la nuit b) au crépuscule
c) en journée d) tout le temps
26- ces piqûres sont-elles fréquentes ? a) oui b) non
27- Pensez-vous que la création des trous d'eau pour l'irrigation en saison sèche peut
favoriser l'augmentation du taux de moustiques ? a) oui b) non
Si oui comment ?
28- Lorsque vous vous rendez auprès des puits, des rivières et dans vos champs ressentez-
vous des piqûres de moustiques ? a) oui b) non
- Autres à préciser
B- Périodicité
29- En quelle période vos enfants ou vous êtes souvent atteint par le paludisme ?
a) en saison sèche b) en saison des pluies c) en toutes les saisons
VI- ACTIONS MENEES BABADJOU DANS LA RECHERCHE DE L'EAU POTABLE
A-) Rôles joués par la population
A1- Les initiatives privées
30- Traitez-vous cette eau avant de boire ? a) oui b) non
- Si oui quel(s) mode(s) de traitement appliquez-vous ? a) ébullition b) filtration
c) eau de javel d) chlore
- Si non, pourquoi ?
- Autres informations à préciser
31- Avez- vous un puit chez vous ? a) oui b) non
32- Quelle est sa profondeur ?
33- Tarit-il en saison sèche ? a) oui b) non
34- Combien y a-t-il de bornes fontaines dans votre quartier ?
35- Sont-elles fonctionnelles ? a) oui b) non
36- Combien y a-t-il de puits à usage collectif dans votre quartier ?
37- Combien de sources naturelles existe-il dans votre quartier ?
38- Sont-elles aménagées ? a) oui b) non
- Si non pourquoi ? a) manque de volonté b) manque de moyen
IV
- Autres informations à préciser
39- Y- a- t- il un forage dans votre quartier ? a) oui b) non
- Si non pourquoi ? a) manque de moyens b) manque de volonté
- Autres informations à préciser
40- Avez-vous participé à la réalisation de l'adduction d'eau potable qui est dans votre
quartier ? a) oui b) non Si non, pourquoi ?
Si oui quelle a été votre contribution ?
A2- Les initiatives associatives
41- Dans vos réunions et associations pensez-vous à réaliser les initiatives pouvant
permettre le développement de votre quartier ? a) oui b) non
- Si oui, lesquelles ? a) aménagement des sources b) construction des puits
c) forage d) école e) santé f) traitement de l'eau
- Autres à préciser
B-) Les collectivités locales
42- Que fait la mairie face au problème de manque d'eau potable ?
43- Que pense le chef du village ?
44- Et les chefferies de quartier ?
45- quels modes de prévention utilisez-vous ? a) médicaments à titre préventif b)
utilisation des insecticides c) utilisation des moustiquaires d) aucun mode
e) médicament traditionnel46- Le mode de prévention est-il efficace ? a) oui b) non
47- Vos problèmes de santé sont-ils résolus ? a) oui b) non
- sinon pourquoi ?
-
48- En cas de maladies, où vous soignez- vous ? a) maison b) guérisseur
c) hôpital d) à la pharmacie de rue ?
- Autres informations à préciser
49- Lorsque vous faites des soins à la maison que prenez-vous pour votre traitement ?
a) médicament traditionnel b) médicament moderne
50- Pourquoi ne vous rendez-vous immédiatement dans un centre de soin quand vous êtes
malade ? a) problème de distance b) moyens
financiers/peur des ordonnances c)
maladie de tous les jours/
disponibilité d'un médicament à la maison
- Autres informations à préciser
51- Combien vous coûte en moyenne un traitement pour le paludisme ? a) entre 5 et
10000fcfa, b) 10000 et 20000fcfa c) 20000fcfa et plus
VIII- TENTATIVES DE SOLUTION POUR LES PROBLEMES DE SANTE LIES A L'EAU A BABADJOU
52- D'après vous, quelle serait la solution au problème d'eau potable ?
a) la réalisation des forage ; b) l'aménagement des sources et la création des puits
communautaires ; c) la réhabilitation des adduction d'eau
passé e) l'implantation
d'un réseau de la CAMWATER ?
53 Quelles autres solutions proposez-vous ?
54- Que peut-on faire pour vous aidez à lutter contre le paludisme ?
a) la réduction du coût des médicaments ; b) la diminution du prix des
moustiquaires imprégnées; c) l'extension de l'usage des moustiquaires imprégnées.
55- Quelles autres solutions proposées vous ?
V
Merci pour votre contribution !
VI
Annexe2 : Quelques données de population par quartier à Babadjou et effectif de la population ayant de l'eau potable
A- Quelques données sur la population par quartier
|
|
|
|
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|
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|
|
|
Source : DAADR, 2008
B- Effectif de la population ayant de l'eau par les adduction d'eau
Quartier |
Bamelo et son extension |
Nguékong |
Bamedousso |
Total |
Population |
2280 |
800 |
500 |
3580 |
Source : DAADR, 2008
VII
en alimentation en eau des populations
Substances |
Concentrations maximales acceptables (mg/l) |
Concentrations maximales tolérables (mg/l) |
Solides (total) |
500 |
1500 |
Fer (Fe) |
0,3 |
1,0 |
Magnésium (Mg) |
50 |
150 |
Manganèse (Mn) |
0,1 |
0,4 |
Cuivre (Cu) |
1 |
1,5 |
Zinc (Zn) |
5 |
15 |
Calcium (Ca) |
75 |
200 |
Sulfate (So) |
200 |
400 |
Chlore (Cl) |
200 |
600 |
Sodium sulfates |
500 |
|
Composes phénoliques |
0,001 |
|
Chloroforme de carbone |
02 |
|
Sulfonate Alkyl Benzyl |
0,3 |
|
Potentiel d'hydrogène |
6,5 et 9,5 |
|
Nitrate (NO3) et Nitrite (NO2) |
50 et 3mg/l (exposition à court terme) 0,2 (à long |
Source : OMS, 2006
Les limites supérieures à celles présentées dans ce tableau sont considérées comme dangereuses pour la santé. Cependant, le Calcium et le Magnésium sont deux éléments indispensables pour l'organisme.
Maladies |
Modes de contamination |
Type d'infection |
Agents pathogènes |
-diarrhée -gastro-entérite -poliomyélite -hépatite A et B |
Féco-orale |
virale |
-rotavirus -poliovirus -hépatite A et B |
-choléra -typhoide -dysenterie bacillaire |
Féco-orale |
bactérienne |
-vibrio cholérique - bacille d'éberth |
-amibiase -ascaridiase -oxyurose |
Féco-orale |
parasitaire |
-entamoéba histolytica - ascaris - oxyures |
-schistozomiase ou bilharziose - dracunculose ou ver de guinée |
Transmission vectorielle avec passage dans l'hôte |
parasitaire |
-bilharzies ou - schistozomes -dracunculus medinensis |
VIII
-paludisme
Par des vecteurs |
-parasitaire |
-plasmodium |
|
-onchocercose |
moustiques et mouches |
- parasitaire |
onchocerca volvulus |
-dengue |
-virale |
||
-fièvre jaune |
-bactérienne |
-virus amaril |
Source : Inspirée des données obtenues de différentes lectures sur les maladies hydriques
Groupe d'âge |
0 - 5ans |
5ans -15ans |
15ans-45ans |
45ans et plus |
Total |
Pathologies |
|||||
Paludisme |
268 |
176 |
329 |
176 |
949 |
IRA |
104 |
45 |
33 |
24 |
206 |
Diarrhée |
20 |
11 |
5 |
10 |
46 |
IST/VIH/SIDA |
20 |
00 |
69 |
25 |
114 |
Verminose |
68 |
20 |
10 |
14 |
102 |
Rhumatisme |
00 |
00 |
20 |
51 |
71 |
Dermatose |
26 |
14 |
20 |
5 |
55 |
Gastro- entérite |
80 |
15 |
10 |
20 |
125 |
Traumatisme |
19 |
49 |
127 |
61 |
256 |
Cardiopathie |
5 |
10 |
38 |
15 |
68 |
Amibiase |
95 |
25 |
20 |
60 |
200 |
Fièvre typhoïde |
84 |
12 |
20 |
37 |
153 |
Anémie |
17 |
7 |
10 |
19 |
49 |
Total |
806 |
374 |
711 |
517 |
2398 |
Source : Registre CMA de Babadjou, 2007 et 2008
IX
X
XI
XII
V= II D2H/4 où V= volume D= diamètre et H= la hauteur de l'eau dans le puit
Vol (m 3) |
Ej à 1% |
H.C. Sod |
H.C. Col |
0,20 |
5,5 |
0,50 |
|
0,30 |
8,5 |
0,50 |
0,50 |
0,40 |
10 |
||
0,50 |
14 |
0,80 |
0,75 |
0,60 |
15 |
1,00 |
|
0,70 |
16,5 |
1,00 |
|
0,80 |
20 |
1,25 |
1,00 |
0,90 |
22 |
1,15 |
1,25 |
1,00 |
25 |
1,50 |
1,50 |
1,20 |
30 |
1,15 |
|
1,30 |
34 |
1,75 |
1,75 |
1,50 |
136 |
2,00 |
2,00 |
1,75 |
42 |
2,25 |
2,00 |
1,85 |
46 |
2,50 |
2,75 |
2,00 |
48 |
2,75 |
3,00 |
2,20 |
55 |
3,00 |
|
2,35 |
58 |
3,25 |
|
2,45 |
61 |
3,50 |
3,50 |
2,65 |
66 |
3,75 |
3,75 |
2,75 |
69 |
4,00 |
4,00 |
3,00 |
73 |
4,50 |
4,25 |
3,30 |
80 |
4,75 |
|
3,50 |
88 |
5,00 |
4,50 |
3,65 |
92 |
5,50 |
4,75 |
4,00 |
98 |
5,75 |
5,00 |
Source : ECOVOX N°2416
Ej à 1% : Eau de javel solution ; H.C. Sod : Hypochlorite de Sodium, H.C. Col : Hypochlorite de Calcium
16 ECOVOX, N° 24 cité par KEINO TIOMELA (V) ; 2004
XIII
DEDICACE
Je dédie cette thèse
A feue ma mère MAKEM Marie-Claire.
A feu mon père TIPI Jean-Claude, disparu pendant la réalisation de ce travail.
XIV
Nos remerciements vont à l'endroit des personnes suivantes :
- le Professeur KUETE Martin, chef de département de géographie à l'Université de Dschang.
- Les Professeurs Dongmo J-L., Kengne F., Tsalefac M. et Pamo E.
- les Docteurs Tazo E., Kelodjoué S., Noula A., Yemmafouo A., Nkankeu F.
- MM. Boukong, Ngouanet C., Kaffo C.
- Le Docteur Nono A., chef de département des sciences de la terre de l'Université de Dschang.
- M. Mogou B., délégué d'arrondissent d'agriculture et du développement rural pour Babadjou.
- Le Dr Haoudou, médécin chef du centre médical d'arrondissement de Babadjou,
-MM. Kazé A. et Kouokam J-C. en service à la délégation départementale du ministère de l'énergie et de l'eau pour le Bamboutos,
- le personnel des centres de santé intégré de Balépo et Ntong pour leurs disponibilités et leurs conseils qui nous ont été d'un grand apport.
-MM. Samba G., Mofor G, Saha F., Sufo R., Tchinda B., Tepoule O., Epallé G., Ndoki D. pour leurs remarques et encouragements.
- Les camarades de promotion et amis : Yemata L., Bouyo I., Sonzia T., Diebo L-M., Tchoffo F., Djiotsa G., Tsou T., Tsou M., Mepah N., Ngefor G., Mewoulou Y., Julius Tata F., Mamno H., pour leurs encouragements.
-Mes parents, MAMBAP Ernest et SELATSA Rosalie, pour les efforts indéfectibles qu'ils ont déployés pour mon éducation.
-Mmes Yemelong N., Lemouogue J., Kemajou S. qui ont accepté de lire attentivement cette thèse.
- MM. Ngoumé P., Nlubuli P., Tchangou F., Pouleu G. et Simo P. pour leurs soutiens moral et matériel.
- Les familles Touyem, Dondjan, Tchouapi, Mbakop, Yemelong, Ketchemen, Yawa, Ntamak, Pénadjo, Fotsa, Tatang et Tiwa, pour l'encadrement, le soutien moral et l'encouragement.
- Les abbés Ndouyim M. et Konhawo S. qui n'ont cessé de prier pour moi pendant la confection de cette thèse.
- Je remercie enfin tous ceux qui, de près ou de loin ont apporté leur soutien à la rédaction de cette thèse.
XV
DEDICACE
i
REMERCIEMENT ii
LISTE DES TABLEAU vii
LISTE DES FIGURE viii
LISTE DES PHOTOS ix
LISTE DES ANNEXES x
LISTE DES ABBREVIATIONS xii
RESUME xii
ABSTRACT xiii
INTRODUCTION 1
CADRE THEORIQUE 4
I- CONTEXTE D'ETUDE 5
1- Le contexte mondial du problème de santé lié à l'eau 5
2- Le contexte africain du problème de santé lié à l'eau 6
3- Le contexte camerounais du problème de santé lié à l'eau 6
II- ETAT DE LA QUESTION 8
1-Approche insuffisance, dégradation quantitative et qualitative de l'eau 8
2- L'approche de l'eau comme lieu de développement des insectes vecteurs
de maladies 10
3- Le cas de Babadjou 12
III- PROBLEMATIQUE 12
IV- OBJECTIF DE LA RECHERCHE 13
1-Objectif principal 13
2-Objectifs spécifiques 13
V- HYPOTHESES 13
1- Hypothèse principale 13
2- Hypothèses spécifiques 14
VI-INTERET DU SUJET 14
VII- CADRE CONCEPTUEL 15
1- Concept de l'eau 15
2- Concept de la santé 19
VIII- METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 21
1- Localisation de la zone d'étude 21
2- La collecte des données primaires 24
3- La collecte des données secondaires 26
4- Le traitement des données 26
5- L'analyse de l'eau 26
6- Les difficultés rencontrées 26
RESULTATS 28
CHAPITRE I : LES POTENTIALITES NATURELLES D'ACCES A L'EAU ET LES LIEUX D'APPROVISIONNEMENT EN EAU A
BABADJOU 29
I- LES FACILITES NATURELLES D'ACCES A L'EAU A BABADJO 29
1- La situation au pied d'une montagne tropicale et l'existence
de nombreux types de sol 29
2- Le climat et la végétation : facteurs favorables pour la disponibilité de l'eau ? 31
XVI
3- L'existence de nombreux cours d'eau 33
BABADJOU 36
1- L'insuffisance des AEP 34
2- Des puits faiblement représentés 37
3-Les rivières : principaux lieux d'approvisionnement en eau 38
4- L'eau de pluies très sollicitées en saison sèche 38
5- Les sources non aménagées 39
6-L'usage des trous d'eau comme mesure palliative 40
ET QUALITIVE DE L'EAU A BABADJOU 41
1- Les causes de la dégradation quantitative de l'eau à Babadjou 41
2- Les causes de la dégradation qualitative de l'eau à Babadjou 41
CHAPITRE II : EAU DE BOISSON DE BABADJOU : UNE RESSOURCE AUX SOURCES DIVERSES ET A LA QUALITE INDESIRABLE POUR
LA SANTE DES POPULATIONS 47
I-LES NORMES POUR L'EAU POTABLE SELON L'OMS 47
1- Les normes bactériologiques 48
2- Les normes chimiques 49
3- Les normes physiques 49
II- LES DIFFERENTS USAGES DE L'EAU A BABADJOU ET L'ANALYSE DE
QUELQUES ECHANTILLONS D'EAU DE BOISSON DES POPULATIONS 50
1- L'ubiquité des sources d'eau de boisson des populations de Babadjou 50
2- L'analyse des eaux de boisson des populations de Babadjou 51
BABADJOU 55
DANS LES MENAGES ET DANS LES ETABLISSEMENTS DE SANTE 55
1- Les maladies vécues par les populations 55
2- Les maladies répertoriées dans les différents établissements de santé
de Babadjou 57
B- PREVALENCE ET PERIODICITE 62
1- Une forte prévalence chez les enfants et les personnes âgée 62
2- Des maladies très récurrentes en saison sèche 63
EAUX POTABLES 64
CHAPITRE III : FACTEURS POUVANT CONTRIBUER A L'AUGMENTATION DES DENSITES DES AGENTS VECTEURS DES MALADIES HYDRIQUES A TRANSMISSION
VECTORIELLE A BABADJOU 69
I- L'ENVIRONNEMENT PHYSIQUE 69
XVII
1-Le climat : un facteur globalement favorable 69
2- L'influence de la topographie 70
3- L'action des cours d'eau dans la prolifération des moustiques à Babadjou 71
PROLIFERATION DES MOUSTIQUES A BABADJOU 71
1- Les fûts d'eau et les puits non protégés 72
2- L'omniprésence de la végétation à proximité des maisons 72
3- Les porcheries : de véritables poubelles 74
4- La gestion des eaux usées 76
III-LES TROUS D'EAU ET LA PETITE IRRIGATION 76
1- Des trous d'eau réalisés pour l'irrigation en saison sèche 76
2- La petite irrigation à proximité des maisons 77
VECTORIELLE : LE CAS DU PALUDISME A BABADJOU 78
D'HOSPITALISATION 78
1- Le paludisme vécu par la population à Babadjou 78
2- Les cas répertoriés dans les établissements de santé: CSI de Balépo, de Ntong et au
CMA de Babadjou 81
ETABLISSEMENTS DE SANTE DE BABADJOU 83
1- Une prévalence élevée chez les enfants et les adultes 83
2-Une recrudescence du paludisme pendant les intersaisons ? 84
3- La vulnérabilité au paludisme à Babadjou 85
CHAPITRE V : LES EFFORTS DES ACTEURS INSTITUTIONNELS ET DE LA COMMUNAUTE DANS LA RESOLUTION DE L'EPINEUX
PROBLEME DE SANTE LIE A L'EAU A BABADJOU 89
POTABLE 89
A- Des initiatives privées et associatives 89
1- Les réalisations privées 89
2- Les initiatives associatives 92
B- L'action des collectivités locales dans la recherche de l'eau potable 95
CAMEROUNAIS 96
1- La scanwater : le fruit de la coopération camerouno-Danoise 96
2- L'action du Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE) 96
III- LES ACTIONS DE LUTTE CONTRE LE PALUDISME 99
1- Une situation épidémiologique difficilement maîtrisable : le cas de la lutte contre le
paludisme au Cameroun 99
2- Le programme national de lutte contre le paludisme au Cameroun (PNLP) 101
3- La prise en charge du paludisme par le personnel sanitaire et la communauté----102
PROBLEMES DE SANTE PAR LES POPULATIONS 105
XVIII
1-Le traitement d'eau de boisson 105
2- Le traitement à domicile des maladies diarrhéiques par les ménages et ces
conséquences 108
3- Des difficultés dans l'élaboration des puits 109
II- LE TRAITEMENT A DOMICILE DU PALUDISME PAR LES MENAGES 112
1- Le faible usage des méthodes préventives 112
2- Des recours thérapeutiques variés 113
3- Motifs pour le non recours en premier lieu aux centres de santé 114
CONCLUSION, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES 116
BIBLIOGRAPHIE 121
ANNEXES I
XIX
Tableau 1 : Le concept de l'eau 19
Tableau 2 : Le concept de la santé 21
Tableau 3 Nombre de ménages enquêté par quartiers et questionnaires soumis 25
Tableau4 : Niveau d'étude des personnes enquêtées 25
Tableau 5: Hauteur et nombre de jours de pluies en 2003 à Babadjou 32
Tableau 6: Relevé pluviométrique de Babadjou de 1999 à 2006 33
Tableau 7: Normes bactériologiques suggérées pour une eau potable 48
Tableau 8: Substances affectant la pureté de l'eau et leurs concentrations limites maximales---
49
Tableau 9: Usage de l'eau dans les ménages 50
Tableau 10 Résultats de l'analyse de l'analyse physique des eaux consommées
à Babadjou 52
Tableau 11 : Résultats de
l'analyse des échantillons d'eau par la méthode du tube
multiple/plus probable nombre (MPN-INDEX) 54
Tableau 12: Les maladies dues à la consommation de l'eau au CSI de Balépo 60
Tableau 13: Les maladies diarrhéiques au CSI de Ntong 60
Tableau 14: Les maladies diarrhéiques au Centre Médical d'Arrondissement (CMA) de
Babadjou 61
Tableau 15: Maladies diarrhéiques par groupe d'âges dans les hôpitaux de Babajou 62
Tableau 16: Nombre de patients par mois dans les différents hôpitaux de Babadjou années
2007/2008 63
Tableau 17: Provenance des malades reçus
dans les établissements de santé en 2007 et 2008 --
65
Tableau 18: Agressivité des moustiques à Babadjou 79
Tableau 19: Paludisme au CSI de Balépo 81
Tableau 20 Paludisme au CSI de Ntong 81
Tableau 21 Paludisme au CMA de Babadjou 82
Tableau 22: Effectif total de paludéens par rapport au nombre total de patients 82
Tableau 23: Distribution mensuelle des données de paludisme dans les différents
établissements de santé de Babadjou en 2007 et 2008
84
Tableau 24 : Provenance des patients souffrants du paludisme dans les
établissements de
Babadjou 86
Tableau 25: Les investissements par la
communauté pour la réalisation des AEP en milliers de
FCFA 92
Tableau 26 Décès causés par les
maladies diarrhéiques en 2007 et 2008 au CMA de
Babadjou 108
Tableau 27: Itinéraires thérapeutiques des malades de paludisme à Babadjou 113
XX
Figure 1 : Localisation de la zone d'étude 23
Figure 2 : L'étagement du relief de Babadjou 30
Figure 3 : Evolution du nombre de jour de pluies à Babadjou en 2003 32
Figure 4 : Le réseau hydrographique de Babadjou 34
Figure 5 : Répartition des ménages en fonction des lieux d'approvisionnement en eau
36
Figure 6 : Périodicité des problèmes d'eau à Babadjou 42
Figure 7 : Les structures sanitaires de Babadjou 59
Figure 8 : Récurrence des maladies diarrhéiques en 2007 et 2008 dans les différents
établissements de santé de Babadjou 62
Figure 9 : Variation mensuelle des maladies diarrhéiques à Babadjou, années 2007/2008 64
Figure 10 : Relations entre disponibilité en eau potable et nombre de malades 67
Figure 11 : Illustration de l'impact de la rétention de l'eau de manière continue dans des fûts
d'eau non protégés sur le développement des
moustiques 72
Figure 12 : Illustration de l'impact de la
végétation dans le processus de développement des
moustiques 73
Figure 13 : Illustration de l'influence des
porcheries dans le développement des moustiques---
75 |
||
Figure 14 : La fréquence du paludisme vécu dans les ménages |
79 |
|
Figure 15 : Périodicité annuelle du paludisme vécu par les ménages |
80 |
|
Figure 16 : La prévalence du paludisme |
83 |
|
Figure 17 : Variation mensuelle des données du paludisme à Babadjou en |
2007 et 2008 |
85 |
Figure 18 : Vulnérabilité au paludisme à Babadjou |
87 |
Figure 19 : Répartition des actions de développement dans les réunions de quartier à
Babadjou 94
Figure 20 : L'état des adductions d'eau potable à Babadjou 98
Figure 21 : Méthodes de traitement de l'eau à Babadjou 106
Figure 22 : La répartition des puits à Babadjou 111
Figure 23 : Usage des modes de prévention contre le paludisme par les ménages à Babadjou--
112
Figure 24 : Motifs évoqués pour le non recours en premier lieu aux centres de santé en cas de
paludisme Babadjou 115
XXI
Photo 1: Un enfant qui puise l'eau de Boisson dans la rivière Tchi-Malou en saison
sèche 38
Photo 2 : Technique de recueil de l'eau de pluie 39
Photo3 : Un trou d'eau à Nso'h creusé par un agriculteur qui est devenu le lieu de
ravitaillement en eau de boisson des populations 40
Photo 4 :
Les enfants qui s'approvisionnent en saison sèche au filet d'eau sur la
nationale N°6
au quartier Bamengnia 41
Photo5 : L'impact de la sécheresse sur la source Do'Douong au quartier King-place 42
Photo 6 : La source aménagée au quartier Bamendousso très sollicitée en saison sèche 43
Photo 7 : La faiblesse du débit de la source en saison sèche 43
Photo 8 : Des larves de grenouilles dans une eau de boisson 53
Photo 9 : Une végétation à proximité d'une maison d'habitation 74
Photo 10 : L'état d'une porcherie pouvant favoriser le développement des moustiques 75
Photo 11 : Un trou d'eau creusé pour la pratique du maraîchage en saison sèche et abandonné
en saison des pluies 77
Photo 12 : Borne fontaine à Bamendousso sur la nationale N°6 90
Photo 13 : Borne fontaine non fonctionnelle à l'esplanade du CSI de Balépo réalisée dans le
cadre du projet d'adduction d'eau potable de Balépo
95
Photo 14 : Les forages non fonctionnels devant le Centre Médical
d'Arrondissement de
Babadjou 97
Photo 15 : Un puits non aménagé au quartier Bamenkwé 110
XXII
Annexe 1 : Questionnaire d'enquête I
Annexe 2 : Quelques données des populations par quartier à Babadjou et effectif de
personnes ayant de l'eau potable VI
Annexe 3 : Concentrations
maximales acceptables et tolérables des substances chimiques
en alimentation en eau VII
Annexe 4 : Classification des maladies liées à l'eau VIII
Annexe 5 : Morbidité en 2007 et 2008 au CMA de Babadjou IX
Annexe 6 : Projet d'adduction d'eau potable de Balépo X
Annexe 7 : Traitement de l'eau à l'eau de javel en fonction du volume XIII
XXIII
ACT : Combinaison Thérapeutique à base d'Artémisinine
AEP : Adduction en Eau Potable
AFC-ME : Ambassade Française au Cameroun-Mission Economique
BAD : Banque Africaine de Développement
BM : Banque Mondiale
CAMWATER : Cameroon Water Utilities
CMA : Centre Médical d'Arrondissement
CAPLABAM : Coopérative Agricole des Planteurs des Bamboutos
CSI : Centre de Santé Intégré
DAADR : Délégation d'Arrondissement d'Agriculture et du Développement Rural
DAEB : Délégation d'Arrondissement de l'Elévage de Babadjou
E-coui : Escherichia-coli
FMI : Fonds Monétaire International
GPS : Global Positionning System
HEVECAM : Hévéa du Cameroun
IPPTE : Initiative en la faveur des Pays Pauvres très Endettés
IRD : Institut de Recherche Démographique
JAE : Jeune Afrique Economique
LRPA/M/FASA : Laboratoire de Recherche de Physiologie Animale/ Microbiologie/ Faculté
d'Agronomie et des Sciences Agricoles
MINEE : Ministère de l'Energie et de l'Eau
MINSANTE : Ministère de la Santé Publique
MPN/INDEX: Most Probable Number INDEX
OMS: Organisation Mondiale de Santé
PIB: Produit Intérieur Brut
PH: Potentiel d'Hydrogène
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
SATA ELVETAS : Association Suisse pour l'Assistance Technique
SNEC : Société Nationale des Eaux du Cameroun