La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.( Télécharger le fichier original )par Raouto Crazzilli NANTCHA Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie 2015 |
2-1-3- HypothèsesLa construction des hypothèses est une étape essentielle de toute recherche, puisqu'elles mettent en relief les relations que le chercheur vérifiera la justesse dans la partie empirique du travail. Dès lors, l'hypothèse est une proposition de réponse à une question de recherche. Dans le cadre de notre recherche, nous pouvons avoir comme hypothèses avec pour objet d'étude ou variable dépendante la participation politique ou le degré de participation politique. Notre hypothèse générale s'articule comme suit : l'implication politique des habitants des bidonvilles est relative à la compétence politique qu'ils recèlent et aux déterminants sociaux. 1) Plus les habitants des bidonvilles sont motivés plus ils participent aux projets politiques de leurs quartiers 2) Le degré de participation de ces habitants est fonction de la compétence politique qu'ils recèlent 3) Le degré d'implication de la population est relatif à la capacité pour les pouvoir publics à inclure chacun à travers la concertation. 4) Le degré de participation des bidonvilles dépend de leur niveau d'étude. 5) Le degré de participation des habitants dépend de leur capital économique 2-1-4-Définition des conceptsDans cette recherche, les concepts majeurs sont ceux de participation politique et de bidonville, qu'il est important, voire même primordial de définir et d'opérationnaliser. 2-1-4-1- La participation politique« La politique c'est l'art de gérer la cité » au sens d'Aristote (330 avant Jésus Christ). Participer c'est mettre en oeuvre ses ressources personnelles pour agir avec les autres et prendre part à une action commune. Ce qui caractérise la participation, c'est le passage d'un potentiel à un acte indépendamment du succès obtenu. Il ne s'agit donc pas d'évaluer l'action en terme de liens résultats/buts (efficacité) ou résultats/efforts (efficience), mais en termes de lien efforts/ potentiels. Par participation, on entend selon B. Denni et P.Lecomte42(*) : « l'ensemble des activités par lesquelles les citoyens sont habilités à entrer en contact avec l'univers sacré du pouvoir toujours de façon superficielle ou éphémère et en respectant certaines contraintes rituelles » Pour Jacques T. Godbout43(*)(1991), la participation politique renvoie à l'identification ou toutes manifestations des citoyens « ordinaires », de ceux qui n'ont pas le pouvoir. Selon Philippe Braud dans sociologie du politique (2008) la participation politique renvoie à : « L'ensemble des activités, individuelles ou collectives, susceptibles de donner aux gouvernés une influence sur le fonctionnement du système politique »44(*) De ces définitions, il ressort que la participation politique renvoie à une implication de tous les citoyens (ceux étant au pouvoir et ceux ordinaires) dans la gestion de la cité. Elle a pour but d'agir plus ou moins directement, sur la sélection du personnel politique et /ou sur les actions qu'il entreprend. Avant d'opérationnaliser ce concept, il est important de souligner que les formes de participation politique varient selon les systèmes de valeurs et les régimes politiques existants. Ainsi, l'opérationnalisation de ce concept laisse ressortir comme dimension ; la participation conventionnelle avec comme indicateurs. v La participation électorale revoyant à l'exercice du droit de vote v La participation partisane renvoyant aux relations avec les partis politiques ou élus aux campagnes électorales, adhésions partisanes, activités militantes v Par extension,Nonna Mayer45(*)évoque qu'elle peut également renvoyer à l'intérêt porté à la vie politique par l'écoute des émissions politiques, lecture de la presse. Et la participation non conventionnelle ou protestataire avec comme indicateurs : v Manifestations légales telles signer une pétition, manifester et faire la grève v Manifestation violente : dégradation des bâtiments, séquestration, destruction des documents, affrontements physiques v Action individuelle, collective (grève de la faim ou mobilisation de groupes) Bref, la participation politique ne peut se concevoir en dehors de la notion de citoyenneté. * 42B. Denni le Comte, Sociologie du Politique, 1990 * 43Jacques. T. godbout, « La Participation Politique : leçon des dernières décennies »,(1991), P7 * 44 Philippe braud, Sociologie du Politique, 6 Edition,2002 * 45Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Les Comportements Politiques, PP15-18 |
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