La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.( Télécharger le fichier original )par Raouto Crazzilli NANTCHA Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie 2015 |
4-1-1-2- La participation non conventionnelleElle renvoie ici selon P.Braud à toutes les formes de participation protestataires qui se situent en marges, voir en rupture de la légalité et qui mettent en cause la légitimité du système. Elle peut aussi renvoyer à diverses formes de manifestations d'impatience civique. Elle peut se manifester légalement à travers des pétitions, des grèves ou manifestations ; violemment par la dégradation de bâtiments, les séquestrations, des destructions de documents et affrontements physiques. Aussi, elle peut se faire de manière individuelle (grève de la faim), collectivement (mobilisation de groupes d'individus), directement (par le biais des représentants) et autonome (hors du cadre juridique et des procédures de règlement des conflits). Cependant, un arrêt est nécessaire sur les manifestations pour en relever les trois types selon Pierre Favre90(*)(1990). - Les premières sont appelées « initiatrice » et a pour fonction majeure d'imposer sur la scène politique avec le maximum de visibilité, un enjeu ou un problème occulté par le jeu institutionnel. - Les secondes sont dites « routinières » et permettent aux organisations de rappeler périodiquement leur capacité mobilisatrice et leur représentativité, assurent là aussi une fonction d'expression des préoccupations du moment et la réaffirmation de l'identité d'une organisation. - Et les troisièmes sont assimilées à des crises politiques globales, ne tenant plus compte de revendication spécifique à certains groupes sociaux, mais visent le maintien ou la chute des pouvoirs publics. Notons cependant que ces formes de participation sont liées à la notion de citoyenneté qui est le fait pour une personne, pour une famille ou pour un groupe d'être reconnu comme membre d'une société nationale et d'avoir le droit de participer à sa vie politique. Cette notion est constituée de quatre éléments, à savoir : la nationalité qui donne un cadre à la souveraineté nationale ; les droits (droits civiques, droits politiques, droits sociaux) ; les devoirs (payer les impôts, respecter les lois ou encore être juré de cour d'assises si besoin est) et la participation civique. Ainsi, être citoyen c'est avoir trois attributs : - Avoir la nationalité en tant que preuve de la volonté d'appartenir à la communauté nationale, elle lui confère des droits et donc une parcelle de la souveraineté nationale - Jouir de ses droits civiques et politiques : le citoyen a le droit de voter, d'être éligible, le droit de faire partie de la fonction publique, le droit de s'exprimer politiquement, hormis ceux qui se sont sous une sanction de justice. En contrepartie, le citoyen a des devoirs : payer ses impôts, ses cotisations sociales. - Participer à la vie politique de la nation, le citoyen doit privilégier l'intérêt général sur ses intérêts privés et avoir le sens civique (participation aux élections, participation aux décisions politiques, adhésions aux partis, aux associations) Au finish, pour ces deux formes de participations, nous pouvons nous référer au tableau ci-dessous : Tableau 10 : les formes de participation politique
Source : ouvrage de Dominique Memmi intitulé « l'Engagement Politique », publié en 1985, à la page 329 Voici théoriquement à quoi renvoient la participation politique et ses formes. Comment se manifeste-t-elle dans les bidonvilles ? * 90 Favre (Pierre), la Manifestation, Paris, Presses de la fnsp, 1990, p.34 |
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