La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.( Télécharger le fichier original )par Raouto Crazzilli NANTCHA Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie 2015 |
2-2-5- TECHNIQUES, OUTILS DE COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEESLes techniques et les outils de collecte des données renvoient aux différentes façons de recueillir les informations qui seront utiles pour la recherche. Dans le cadre de notre travail, l'option est portée sur l'entrevue de recherche s'accommodant du guide d'entretien et sur le questionnaire. Concernant l'entrevue : « C'est tout simplement l'activité par laquelle le chercheur recueille de l'information de vive voix auprès de sujets qui relatent leur propre expérience ou témoignent des faits qu'ils ont observés58(*). ». Son utilisation ici réside dans le fait que nous voulons toucher du doigt le sens, la signification, et le caractère vécu de l'information. Notre entrevue est semi-structuré, car nous ne voulons par nous cantonner aux questions du guide d'entretien et rebondir sur la base des réponses de l'enquêté. Comme guide d'entretien, nous en aurons un, relativement à ces personnalités : le sous-préfet, le chef d'antenne ELECAM, quelques militants de partis politiques dans ces quartiers, le chef de chaque quartier, les élites et quelques habitants. Pour ce qui est du questionnaire, il est selon MadeleineGrawitz59(*)(1986): « Le moyen de communication entre l'enquêteur et l'enquêté ». Son importance réside dans le fait qu'il permet d'obtenir dans un minimum de temps, des renseignements et des opinions sur un grand nombre de sujet. Il a été utilisé ici pour voir la place des déterminants sociaux sur le degré de participation politique et le pourquoi de ce degré d'investissement. En plus de ces deux techniques et outils de collecte des données, nous avons utilisé un peu d'observation directe lors des élections évoquées ci-dessus et un peu de recherche documentaire dans le cadre de l'obtention des informations à ELECAM. 2-2-6-ANALYSE DES DONNEESPar le fait que nous avons opté pour deux outils de collecte des données, nous avons à faire aux données qualitatives et aux données quantitatives ; par conséquent, nous avons procédé par une analyse du contenu et des données quantitatives. En ce qui concerne l'analyse de contenu, c'est un ensemble d'instruments méthodologiques de plus en plus raffinés et en constante amélioration s'appliquant à des « discours » extrêmement diversifiés et fondés sur la déduction ainsi que l'inférence. Il s'agit d'un effort d'interprétation qui se balance entre deux pôles ; d'une part, la rigueur de l'objectivité, d'autre part, la fécondité de la subjectivité (Bardin, 1977). L'analyse de contenu s'organise autour de trois phases chronologiques : la pré-analyse, l'exploitation du matériel ainsi que le traitement des résultats, l'inférence et l'interprétation. Dans la première étape qui est la pré-analyse, nous avons organisé pour opérationnaliser et systématiser les idées de départ afin d'aboutir à un schéma ou à un plan d'analyse. Ceci s'est fait à travers le choix des documents à soumettre à l'analyse, la formulation des hypothèses ainsi que des objectifs et l'élaboration des indicateurs sur lesquels s'appuiera l'interprétation finale. La pré-analyse ambitionne d'organiser l'information mais elle est composée d'activités non structurées et « ouvertes ». De manière pratique, nous avons procédé : · Au choix des documents, où on prend contact avec divers matériaux possibles pour déterminer celui (ou ceux) qui sera (ou seront) le mieux à même(s) de correspondre aux différents critères en jeu (Robert & Bouillaguet (1997). · A la lecture flottante pour faire connaissance avec les documents à analyser en laissant venir à soi les impressions et certaines orientations ainsi que pour délimiter le champ d'investigation, construire l'objet de la recherche (Robert &Bouillaguet, 1997). En présence des données, il s'agit donc de les lire et de les relire pour tenter de bien saisir leur message apparent (Savoie-Zajc, 2000). · ALa formulation des hypothèses et des objectifs, où il faut reprendre chacun des épisodes d'observation et identifier le thème qu'il reflète, regrouper les thèmes proches ou semblables et identifier leur substance, ce qu'ils veulent dire. · Au repérage des indices et à l'élaboration des indicateurs, où il s'agit de choisir les indices contenus dans le corpus en fonction des hypothèses et de les organiser systématiquement sous forme d'indicateurs précis et fiables (Bardin, 1977). · A la préparation du matériel, où nousavons accompli notamment les opérations de découpage du corpus en unités comparables, de catégorisation pour l'analyse thématique, ... Bref, il s'agit de la « décontextualisation » impliquant le détachement des parties d'entrevues ou des épisodes d'observation de leur tout originel et leur regroupement par thèmes (Tesch, 1990 ; Savoie-Zajc, 2000). La deuxième étape qui est l'exploitation du matériel aconsistée à appliquer, au corpus de données, des traitements autorisant l'accès à une signification différente répondant à la problématique mais ne dénaturant pas le contenu initial (Robert &Bouillaguet, 1997). Elle a surtout consisté à procéder aux opérations de codage, décompte ou énumération en fonction des consignes préalablement formulées. Elle a comporté deux étapes-clés : · Une opération de catégorisation consistant en l'élaboration ou enl'application d'une grille de catégories, c'est-à-dire des rubriques rassemblant des éléments ayant des caractères communs sous un titre générique, et en la classification des données du corpus dans celles-ci (Bardin, 1977). Il s'agit donc de la classification d'éléments constitutifs d'un ensemble par différenciation puis un regroupement par genre (analogie) d'après des critères définis afin de fournir par condensation, une représentation simplifiée des données brutes (Bardin, 1977). · Un codage ou comptage des unités où on applique les catégories au corpus et donc, où nous avons rempli les grilles d'analyse selon, d'une part, l'unité d'enregistrement retenue, c'est-à-dire le « segment déterminé de contenu que le chercheur a décidé de retenir pour le faire entrer dans la grille d'analyse » (Robert &Bouillaguet, 1997, p. 30), d'autre part, l'unité de numération. Enfin, la troisième étape qui renvoie au Traitement, à l'interprétation et à l'inférence. L'interprétation des résultats a consisté à « prendre appui sur les éléments mis au jour par la catégorisation pour fonder une lecture à la fois originale et objective du corpus étudié » (Robert &Bouillaguet, 1997, p. 31). Pour ce qui est données quantitatives, nous avons procédé au codage des données, en les variables et leurs modalités. Au dépouillement manuel des données, en mettant en exergue les variables et les enquêtés, ce qui déboucha sur une fiche de dépouillement. Enfin, nous avons construit les tableaux et procédé à leur lecture majoritaire, différentielle et diagonale ou transversale. * 58Gerard (d'ambrile), op.cit. p.52 * 59Grawitz (Madeleine), Méthodes en Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 1986 |
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