La participation politique dans les bidonvilles. Les cas de Newton-aéroport et de New-bell Douala.( Télécharger le fichier original )par Raouto Crazzilli NANTCHA Université de Douala - MASTER II- DEA Sociologie 2015 |
2.2.3.2. Présentation de New-BellLe Quartier de New Bell est un autre quartier historique de Douala. En effet, le quartier « Neu Bell » (écriture allemande), historiquement est un no man's land imposé jadis au clan Bell par l'occupant allemand, des suites de leur expropriation du plateau Joss en 1913. Expropriation qui s'explique par une tolérance moindre de la proximité des habitations européennes et africaines. Pour ce faire ; vers 1910, on s'est mis à découvrir des inconvénients à cette proximité.A la veille du départ des allemands, l'agglomération Duala se subdivise en six quartiers : Bali, Joss, Akwa, Bonabéri, Deido et Neubell. L'occupant allemand s'étant retiré en 1916, et suite aux négociations du clan Bell d'avec le nouvel occupant français, Bali deviendra le nouveau lieu de fixation des bellois. En 1925, un plan directeur d'd'urbanisme portant extension des quartiers européens et réorganisation des quartiers africains exclut New-Bell du périmètre urbain. Sur le plan socioculturel, New-Bell à la fin de la première guerre mondiale est donc une terre essentiellement occupée par les allogènes camerounais (haoussas et bamilékés) venus vers la cote en quête d'un mieux-être dans l'entre-deux guerre et une forte colonie ouest africaine (Nigeria, Gold Coast, Dahomey, Togo). La ville de Douala se divisée géographiquement en trois pole : le pole administratifs tenu par les administrateurs coloniaux (Joss) ; le pole des autochtones, assimilés comme classe intermédiaire (Bali, Bonabéri, Akwa, Deido) ; et le pole des allogènes (New-Bell). Exclu du périmètre urbain de la ville de Douala en 1925,cela est dû au fait que New-Bell était considéré comme un bien collectif du clan Bell. Ce bannissement fera que la « ville des étrangers » se développera sans aide et hors de tout contrôle. Du fait de cette catégorisation en statut inférieur à lui donnée, New-Bell se développera à travers ce brassage culturel. Une communauté nouvelle verra le jour à travers une unité linguistique : le pidgin qui est même substitué aux langues maternelles dans certaines familles. Ce statut inférieur va également leur faire valoir les étiquettes de « sauvages » et de « barbares ». Ainsi se répandirent des slogans politiques révolutionnaires et contestataires les plus dangereux au système colonial en place. Plus récemment, pendant la période des « villes mortes » (mouvement de désobéissance civile initié au début des années 90 en guise de revendication à d'avantage de démocratie au Cameroun), New-Bell fut un foyer de tension irrésistible contre le régime en place. Aujourd'hui, ces qualificatifs n'ont guère changé.56(*) Sur le plan économique, la ville de Douala étant devenue importante en 1970, New-Bell devient un véritable pole attractif sur le plan économique. Aujourd'hui, il abrite la plupart des grands marchés de la ville de Douala. En fait, il s'agit : du marché central, du marché de la gare de New-Bell, du marché Congo, du marché Nkololoun, du marché des chèvres et du marché des femmes Bref, il s'agit d'une vaste zone située à la sortie de la ville de Douala sur l'axe-lourd Douala-Yaoundé regroupant plusieurs quartiers tels que :Ngangue, Mbamewondo, Mbamileke Haoussa, Service Social, Gare, Funkel, Youpwe, Congo , Makea, Yabassi, Kassala, Ngonsoa, Mboppi, Cimetiere, Babilon T-S-F, Bassa, Bandjoun, Nkolmintag, Tractafic, Nouveau terrain, kololoun, et KM 5. Pour notre recherche, nous travaillerons dans New-Bell Ngangue. * 56Nguéhan, S., « Environnement Social Précaire, Décrochage Scolaire et Stratégie de Réussite : une éude exploratoire du phénomène au quartier New-Bell de Douala », Mémoire de Master en Psychologie Sociale, Université de Douala-Cameroun, 2007, PP 17-19 |
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