L'ÉVALUATION DES EFFETS DE
L'APPUI-CONSEIL
SUR LE DEVELOPPEMENT DES GROUPEMENTS DE
PRODUCTEURS ET
DES EXPLOITATIONS FAMILIALES
AGROPASTORALES : cas du programme
ACEFA
(CAMEROUN)
Mémoire de recherche présenté par
Albert Thibaut KASME Le 29/09/2015
Pour l'obtention du :
Master Recherche 2 - A2D2
Agriculture, Alimentation et Développement
Durable
- Programme ACEFA (Amélioration de la
Compétitivité des Exploitations Familiales Agropastorales)
- Avec le concours financier d'ACEFA
Sous la direction de : Betty WAMPFLER, Professeur
à Montpellier SupAgro IRC
Maître de stage : Bouba MOUMINI, Docteur et
Coordinateur national d'ACEFA
Septembre 2015
II
III
L'ÉVALUATION DES EFFETS DE
L'APPUI-CONSEIL
SUR LE DEVELOPPEMENT DES GROUPEMENTS DE
PRODUCTEURS ET
DES EXPLOITATIONS FAMILIALES
AGROPASTORALES : cas du programme
ACEFA
(CAMEROUN)
Mémoire de recherche présenté par
Albert Thibaut KASME Le 29/09/2015
Pour l'obtention du :
Master Recherche 2 - A2D2
Agriculture, Alimentation et Développement
Durable
- Programme ACEFA (Amélioration de la
Compétitivité des Exploitations Familiales Agropastorales)
- Avec le concours financier d'ACEFA
Sous la direction de : Betty WAMPFLER, Professeur
à Montpellier SupAgro IRC
Maître de stage : Bouba MOUMINI, Docteur et
Coordinateur national d'ACEFA
iv
KASME Albert Thibaut
L'évaluation des effets de l'appui-conseil sur
le développement des groupements de
producteurs et des exploitations
familiales agropastorales : cas du programme ACEFA
(Cameroun)
Résumé : La modernisation des
agricultures familiales africaines requière des services
d'accompagnement adaptés. Parmi ces services, le
conseil agricole pose des questions épineuses et a été
expérimenté sous différentes formes dans les
dernières décennies. Relativement récente, l'approche
conseil aux exploitations familiales (CEF) émerge dans une perspective
de substitution à l'approche vulgarisation, sous tendant en particulier
les dispositifs « training and visits ». L'objectif de ce travail est
de voir dans quelle mesure l'appui conseil permettait de lever les contraintes
que rencontrent les producteurs agricoles. Nous avons abordé cette
question à travers l'étude d'un cas concret : le dispositif
d'appui conseil du programme ACEFA au Cameroun. Ainsi nous avons pu mettre en
évidence que l'appui conseil mis en oeuvre par ACEFA a permis des
changements de pratiques (technique, économique, gestion,
organisation...) chez les producteurs induisant des effets sur leur niveau de
vie par le biais d'une augmentation et diversification de leur production.
Mots clé : agriculture, conseil aux
exploitations familiales, training and visits, vulgarisation, approche,
Cameroun.
|
The evaluation of effects of support advisory on the
development of producer groups and farm family agropastoral: case of ACEFA
program (Cameroon)
Abstract: The modernization of African family
farming requires adapted support services. Among these services, the farm
advisory laying of difficult questions and was tested in various forms in
recent decades. Relatively recent, the Agricultural farm family advice (CEF)
emerges in a perspective of substitution to the extension approach, especially
in tending the "training and visits" devices. The objective of this work is to
see to what extent the advisory support it possible to remove the constraints
that farmers face. We addressed this question through the study of a specific
case: the advisory support device of the ACEFA program in Cameroon. Thus we
were able to show that advisory support implemented by ACEFA allowed changes in
practices (technical, economic, management, organization ...) at the producers
inducing effects on their standard of living through an increase and
diversification of their production.
Key words: agriculture, farm family advice,
training and visits, extension, approach, Cameroon.
|
2 place Viala 34060 Montpellier cedex 2 Tel : +33499612200.
Fax: +33499612900 Site web:
www.supagro.inra.fr
|
v
|
|
vi
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier, tout d'abord, M. Jean-Paul
POURCHOT, conseiller technique d'ACEFA, et M. Bouba MOUMINI, coordonnateur
national du programme, ainsi que toute l'équipe de la coordination
nationale pour nous avoir permis de réaliser ce stage dans de
très bonnes conditions.
Je tiens également à remercier l'ensemble des
personnes avec qui j'ai pu collaborer, notamment dans la région de
l'Ouest et dans le département des Bamboutos:
- le coordonnateur régional de l'Ouest, pour son
accueil et pour avoir mis à dispositions les moyens nécessaires
au bon déroulement de l'étude
- L'ensemble de l'équipe technique de la CTD des
Bamboutos, notamment M. TAPIGUE (chef de la CTD), M. KADJIO (RCTE), M. TAFEU et
AMOUGOU (CTS).
- Tous les CGP de la CTD des Bamboutos en particulier ceux
avec qui j'ai eu l'honneur de travailler - M. TEMBGET, CGP qui s'est beaucoup
occupé de moi et a permis que ce stage se passe dans les meilleures
conditions. Merci aussi pour son accueil et son amitié.
- L'ensemble des GIC et producteurs que j'ai eu l'occasion de
rencontrer, pour leur patience, leur compréhension et leur
disponibilité.
Merci à mes collègues stagiaires pour leur aide
et conseil dans le cadre de ce travail.
Merci à mes amis du Cameroun en particulier martiabaut
SAHA.
Enfin un grand merci à Mme Betty WAMPFLER, tutrice de
stage et Mme Aurelle De Romemont pour leur patience, leur aide et conseil tout
au long de ce travail.
Merci à l'équipe pédagogique de ce master
en particulier Mme Sophie Thoyer.
Merci à mes parents et amis pour leur aide et soutien
tout au long de cette année académique en particulier mon
regretté père décédé durant ce stage, mes
collègues du master A2D2 : Bernard BAKO LIBA, DIALLO, Moussa FALL et
tous ceux dont je n'ai pas pu citer les noms.
vii
Table de matières
AVANT PROPOS ix
GLOSSAIRE x
SIGLES ET ACRONYMES xi
LISTE DES ILLUSTRATIONS xii
INTRODUCTION 1
Questions de recherche et objectifs du travail 1
1) Cadre conceptuel : L'approche CEF 3
2) CONTEXTE DE L'ETUDE 6
a) Contexte national 6
b) Histoire de l'approche CEF au Cameroun 8
c) Le programme ACEFA 8
3) Méthodologie appliquée à l'étude
12
a) Cadre d'analyse 12
b) Méthode utilisée 14
c) Zone d'étude choisie 15
d) Echantillonnage 16
e) Enquête et collecte des données 17
f) Traitement des données 18
4) Analyse et interprétation des résultats 18
a) Le dispositif départemental d'appui-conseil 19
b) Caractérisation des GIC étudiés 23
i) Motivation des membres pour la création du GIC 23
ii) Organisation 24
iii) Activités du GIC et services rendus : 24
iv) Relations 25
c) Caractérisation des producteurs étudiés
26
i) Situation des producteurs 26
ii) Systèmes de production 26
iii) Satisfaction des producteurs 27
iv) Autres sources d'appui 27
d) Caractérisation des CGP étudiés 28
e) Conseil mis en oeuvre 29
f) Effets et impacts 31
i) Effets sur le GIC 31
Au niveau des groupements, nous avons pu identifier 2 types
d'effets : 31
ii) Effets sur les EFA 32
iii) Impacts 34
5) Discussions autour du programme 38
VIII
a) Viabilité du dispositif d'appui-conseil 38
b) Limites ou difficultés du programme ACEFA 39
i) Moyens : 39
ii) Formation : 39
iii) Collaboration dans la CTD : 40
iv) La planification des activités: 40
v) Les fiches et la base de données 40
c) Propositions pour des améliorations éventuelles
41
6) LIMITES DE L'ETUDE 43
CONCLUSION 44
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45
ANNEXE 47
ix
AVANT PROPOS
Ce stage de fin d'étude prend place dans la
préparation du diplôme de master préparé à
Montpellier SupAgro. Il correspond à une commande du Programme
d'Amélioration de la Compétitivité des Exploitations
Familiales Agro-pastorales (ACEFA) un programme camerounais, et rassemble en
plus de moi-même, 4 étudiants de l'IRC (Institut de Régions
Chaudes) de Montpellier SupAgro. En détaillant, cela on note que :
- Sidonie NGARTI (3ème année MOQUAS) a
travaillé en binôme avec Simon AYVAYAN
(2ème année DARS) dans la région Sud
à Sangmélima
- Illuminée KAMARABA (3ème année MOQUAS) a
travaillé en binôme avec Thomas
ESTEBAN (2ème année DARS) dans la région
Sud-Ouest à Kumba
- Et moi-même Albert KASME (Master 2 A2D2) seul dans la
région Ouest à Mbouda.
Étant faite en équipe, cette mission a
demandé donc beaucoup d'organisation et de concertation entre les
différents stagiaires et leurs tutrices Betty Wampfler (tutrices des
2èmes années et de moi-même) et Aurelle De-Roménont
(tutrices des autres étudiants). Un groupe de travail sur la
méthodologie de l'étude a été constitué avec
tous les étudiants et leurs tutrices, en amont du travail de terrain ;
des séances de travail collectif ont permis la mise en commun et la
discussion des résultats en cours de stage. Ces échanges ont
été faits dans l'optique d'harmoniser nos outils
méthodologiques de travail afin de faciliter la mise en commun et
l'analyse groupée des résultats obtenus dans chaque
région. Cette méthodologie a été ensuite
améliorée par nos retours de terrain.
Ce stage se déroule sous la supervision du maître
de stage Dr BOUBA Moumini coordinateur national du programme ACEFA.
X
GLOSSAIRE
Agriculture de 2ème
génération : au Cameroun, par agriculture de
2nde génération on entend « agriculture moderne,
plus intensive». Dans cette notion se retrouvent des termes comme :
mécanisation de l'agriculture, construction
d'unités agro-industrielles, amélioration de
la
compétitivité de l'agriculture, intensification des
systèmes de production, professionnalisation des organisations de
producteurs, financement des activités agricoles (accès au
crédit)....
Agriculture familiale : l'agriculture
familiale (family farming) désigne une des formes d'organisation de la
production agricole regroupant des exploitations caractérisées
par des liens organiques entre la famille et l'unité de production et
par la mobilisation du travail familial excluant le salariat permanent.
(Belieres et al, 2014).
Conseil à l'exploitation familiale :
c'est « une démarche globale qui renforce les
capacités des paysans et de leurs familles, à suivre leurs
activités, analyser leur situation, prévoir et faire des choix,
évaluer leurs résultats. Il prend en compte les aspects
techniques, économiques, sociaux et, si possible environnementaux de
leurs activités » (DUGUE et al, 2004).
Exploitation familiale agropastorale : «
exploitation agropastorale dans laquelle les membres de la famille du chef
d'exploitation fournissent l'essentiel de la force de travail utilisée
pour la mise en oeuvre du système de production » (Nicolas Ferraton
et Isabelle Touzard, 2009).
GIC (Groupe d'Initiative commune) : c'est une
organisation qui regroupe des personnes ayant les mêmes
intérêts. Il doit mener une ou plusieurs activités
économiques permises par la loi. Ces activités sont
accompagnées par des aspects sociaux. Il faut avoir au moins 5 membres.
(Ministère de l'Agriculture du Cameroun, 1993).
Vulgarisation agricole: « On entend par
vulgarisation agricole toute action consistant à mettre à la
portée de tous les agriculteurs d'une même région agricole
ou d'une même catégorie (jeunes, viticulteurs...) des
connaissances de progrès technique, économique et social ».
(H. CANONGE, 1959.)
xi
SIGLES ET ACRONYMES
ACEFA : programme d'Amélioration de la
Compétitivité des Exploitations Agropastorales
ADOP : Assemblée Départementale des
Organisations de Producteurs
AFD : Agence Française de Développement
AFOP : Appui à la Formation Professionnelle
AMO : Appui à la maitrise d'Ouvrage
AVZ : Agent Vulgarisateur de Zone
D : Contrat de Désendettement Développement
CEF : Conseil aux Exploitations Familiales
CGE : Conseiller en Gestion des Exploitations familiales
agropastorales
CGO : Conseiller en Gestion et Organisation des OPA
CGP : Conseiller de Groupement de Producteurs
CLG : Comité Local des Groupements
CODAC : Comité Départemental d'Appui Conseil
CPS : Centre de Prestation de Service (Mali)
CRPA : Centre Régional de Professionnalisation
Agricole
CTD : Cellule Technique Départementale
CTSPA : Conseiller Technique Spécialisé en
Productions Animales
CTSPV : Conseiller Technique Spécialisé en
Productions Végétales
DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi
DSDSR : Document de Stratégie de Développement
du Secteur Rural
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
EFA : Exploitation Familiale Agropastorale
FAO : Food and Agriculture Organization
GIC : Groupement d'Initiative Commune
GP : Groupement de Producteurs
MINADER : Ministère de l'Agriculture et du
Développement Rural (anciennement MINAGRI)
MINEP : Ministère de l'Environnement et de la
Protection de la Nature
MINEPIA : Ministère de l'Elevage, des Pêches et
des Industries Animales
MINFOF : Ministères des Forêts et de la Faune
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : organisation des nations unies
OP : Organisation de Producteurs
OPA : Organisation Professionnelle Agropastorale
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNVA : Programme National de Vulgarisation Agricole
PNVFA : Programme National de Vulgarisation et de Formation
Agricole
PNVRA : Programme National de Vulgarisation et de Recherches
Agricoles
RCTE : Responsable du Conseil Technico-Economique
SODECAO : Société de Développement du
Cacao
SODECOTON : Société de développement du
coton
xii
LISTE DES ILLUSTRATIONS Liste des Figures
Figure 1 Carte agro-écologique du Cameroun, source : Agro
Cam 6
Figure 2: Cadre d'analyse de la variabilité des pratiques
de conseil. Source : stagiaires et encadrants 13
Figure 3: cadre général d'analyse des pratiques de
conseil et de la contribution du conseil au développement
agro-pastoral. Source : stagiaires et encadrants 14
Figure 4: répartition des aires d'appui conseil par
arrondissement. Source : CTD Bamboutos 21
Figure 5: exemple du chemin d'impact induit à travers le
temps par les pratiques de conseil (source : Auteur
d'après enquêtes) 37
Liste des Tableaux
Tableau 1: Résumé de quelques
caractéristiques des principaux types de conseil agricole (source: DUGUE
et
FAURE, 2001) 3
Tableau 2 synthèse des entretiens prévus et
effectivement réalisés. (Source : Auteur) 17
Tableau 3: caractérisation des groupements
étudiés (source : auteur) 23
Tableau 4: caractérisation des conseillers
étudiés. (Source: auteur) 28
Tableau 5: exemple de changements engendrés par les
producteurs. Source : auteur 33
Listes des annexes
ANNEXE 1 : description du programme de formation des
conseillers
ANNEXE 2 : grille d'analyse finalisée
ANNEXE 3 : guide d'entretien CGP
ANNEXE 4 : guide d'entretien GIC
ANNEXE 5 : guide d'entretien Producteurs/EFA
ANNEXE 6 : guide de traitement des données
ANNEXE 7 : caractérisation des EFA
étudiés
1
INTRODUCTION
Depuis plusieurs années, de nombreux programmes de
développement se sont attelés autour du secteur rural
dominé par le secteur agricole. L'accompagnement et l'aide aux
producteurs sont au centre de nombreux débats. Face aux échecs
répétitifs de certaines aides et programmes, des
réflexions ont eu lieu sur les moyens d'aider efficacement les
producteurs à se développer. Ainsi de nombreuses approches ont
vues le jour afin de répondre à ces préoccupations.
Le conseil agricole est l'un des services
développés pour aider les agriculteurs. Sa mise en oeuvre a connu
des changements au fil des années. Tout d'abord, ce service était
dans de nombreux pays dispensé par les pouvoirs publics et
accompagnés par la fourniture d'intrants. Mais ces pays ont connu des
crises et les pouvoirs publics ont dû entreprendre des réformes
dans les services qu'ils rendaient. Le conseil en ces temps-là se
limitait à une vulgarisation. Mais avec le temps, celui-ci passe
à une approche de facilitation-conseil et ainsi de suite jusqu'à
l'approche CEF.
Alors que la vulgarisation est entendue comme « un moyen
de faire adopter par les producteurs des techniques mises au point par la
recherche agronomique, grâce à un dispositif d'encadrement
organisé à différentes échelles
géographiques » (Mercoiret, 1994), « le conseil est une
démarche d'analyse des exploitations qui amène des changements
suite à un dialogue constructif entre les conseillers (animateurs) et
les paysans » (Havard et al.,2003). La vulgarisation est donc un
dispositif basé sur le transfert technologique d'un agent vers les
producteurs. Elle ne tient pas compte des spécificités des
producteurs ni de leurs besoins. Tandis que le conseil est une approche
participative qui pousse le conseiller à considérer le producteur
comme un acteur important dans le conseil. Et donc ainsi elle cherche à
comprendre le producteur et les raisons de ses pratiques agropastorales et
à l'aider à les améliorer.
La vulgarisation ayant montré des limites, l'approche
CEF est depuis quelques années au centre de plusieurs services d'appui
aux producteurs même si les services de vulgarisation sont toujours
actifs.
Questions de recherche et objectifs du
travail
L'approche CEF a donc été mise en place dans une
optique d'aider les paysans à améliorer leur situation, à
surmonter les difficultés qu'ils rencontrent. Avec l'année 2014
décrétée « année internationale de
l'agriculture familiale », les sujets des services aux agriculteurs ont
été au centre de questionnements sur leurs efficacités et
des possibilités d'amélioration de ces services. La question de
quel outil de conseil utiliser pour répondre aux besoins des
agriculteurs est ressorti.
L'objectif de ce travail est de voir dans quelle mesure,
l'approche CEF permet d'aider les producteurs à assurer le
développement de leurs exploitations.
Ce travail présente l'avantage d'étudier un cas
concret de l'application de l'approche CEF au Cameroun. L'approche CEF a servi
de base à plusieurs programmes au Cameroun. Parmi ces programmes, le
programme d'Amélioration de la Compétitivité des
Exploitations Familiales Agropastorales (ACEFA) est celui qui fera l'objet de
ce travail.
2
Le programme ACEFA découle d'une volonté des
pouvoirs publics de passer d'une approche de vulgarisation de techniques
agricoles à une approche de conseil et d'accompagnement des
agriculteurs. Le programme ACEFA s'est beaucoup appuyé sur l'approche
CEF et ses principes pour la conception de son dispositif d'appui-conseil qui
cible les producteurs camerounais à travers les groupements.
La question de recherche peut donc être
reformulée ainsi: comment le conseil est-il mis en oeuvre ? Dans
quelle mesure, la mise en oeuvre du dispositif appui conseil , sous la forme du
programme ACEFA , a -t-elle permis de lever les contraintes que rencontrent les
producteurs agro pastoraux ?
Ces contraintes peuvent être de plusieurs natures. Au
Cameroun, Les exploitations agricoles souffrent notamment d'un faible
accès aux financements, qu'ils soient destinés à
l'investissement ou aux intrants ; l'accès difficile aux
marchés... (AFD, 2010).
Nous essayons de voir si l'approche CEF est adapté aux
producteurs et a permis de réduire ces contraintes.
Ainsi ce travail est subdivisé en plusieurs parties.
Tout d'abord nous posons et explicitons les principes de l'approche CEF. Puis
nous verrons comment cette approche est mobilisée dans le cadre d'ACEFA
et comment ce programme s'inscrit dans la politique nationale. Puis on a
cherché à analyser les effets du conseil en termes de
développement des exploitations et des groupements sur différents
plans : technique, économique, financier et organisationnel.
Dans ce document, on s'est efforcé dans un premier
temps de décrire le programme ACEFA. Cette partie comprend une
brève présentation du programme ACEFA et de son dispositif
d'appui-conseil. Dans une seconde partie, la méthodologie
utilisée est présentée avec les différents outils
utilisés. Le rapport expose dans une troisième partie les
résultats de l'étude et les discussions de ces résultats
à savoir une analyse du fonctionnement réel du dispositif
(comment le dispositif est organisé ? fonctionne-t-il ?...) ; une
analyse des pratiques des conseillers (que font les conseillers ? comment le
font-ils ?...) et les effets du dispositif sur les producteurs. Pour finir,
suite à ces constats, des pistes d'amélioration basées sur
les remarques des producteurs et nos propres observations ont été
proposées.
3
1) Cadre conceptuel : L'approche CEF
Avant de se lancer dans la méthode et outils
mobilisés pour traiter de la question de recherche, il faut d'abord
comprendre le concept de CEF.
Pour Havard et al. (2003), « le conseil est une
démarche d'analyse des exploitations qui amène des changements
suite à un dialogue constructif entre les conseillers (animateurs) et
les paysans ». Le conseil est une approche participative qui pousse le
conseiller à considérer le producteur comme un acteur important
dans le conseil. Et donc ainsi elle cherche à comprendre le producteur
et les raisons de ses pratiques agropastorales et à l'aider à les
améliorer.
Le tableau suivant donne un aperçu des
différents types de conseil existant en agriculture.
Tableau 1: Résumé de quelques
caractéristiques des principaux types de conseil agricole (source: DUGUE
et FAURE, 2001)
4
1
Vulgarisation « classique »
|
· Diffusion de thèmes surtout
techniques.
· Conseillers détenteurs du savoir : les producteurs
sont des récepteurs des messages.
· Importance des démonstrations sur le terrain mais
groupes rarement constitués par affinité.
· Paysans ne gérant pas les dispositifs et ne
choisissant pas les conseillers.
· Savoirs paysans peu valorisés.
· Liens forts avec les recherches agronomiques publiques
et/ou privées qui mettent au point les thèmes.
|
2
Groupes d'auto- développement
|
· Thèmes variés (techniques,
économiques, agriculture durable).
· Promotion de formes d'agriculture paysanne ou
d'agriculture d'entreprise.
· Producteurs adhérant volontairement au conseil,
gérant eux-mêmes les dispositifs et rémunérant en
partie les conseillers qu'ils choisissent eux-mêmes.
· Pédagogie très active utilisée dans
les groupes, le conseiller étant surtout un « facilitateur
».
· Importance des visites et échanges entre
producteurs et productrices : pratiques et savoirs des paysans très
valorisés.
· Liens pouvant être forts avec les recherches
publiques ou privées.
· Paysans expérimentant sur les thèmes qui
les préoccupent.
|
3
Conseil de gestion axé sur la formation et les Conseils
technico- économiques aux exploitations familiales
|
· Approche globale de l'exploitation.
· Promotion de l'agriculture familiale.
· Thèmes technico-économiques comme gestion
des productions vivrières, du travail et de la trésorerie au sein
des familles, gestion de terroir et fertilité des sols, etc.
· Gestion prévisionnelle plus ou moins
abordée selon les expériences.
· Pratiques et savoirs paysans généralement
pris en compte.
· Adhésion volontaire des paysans.
· Utilisation de méthodes de pédagogie active
avec des échanges entre paysans.
· Peu d'expériences de gestion paysanne de cette
forme de conseil.
· Liens souvent forts avec la recherche agronomique
publique.
· Assez peu d'expérimentations paysannes.
|
4
Conseil de gestion axé sur les aspects
comptables et économiques de l'exploitation
|
· Approche comptabilité-gestion de l'exploitation
familiale.
· Influence du modèle classique de gestion
d'entreprise.
· Faible prise en compte des aspects techniques et
agriculture durable (priorité à la rentabilité
économique à court terme).
· Outils parfois communs avec la méthode
précédente mais, au final, dominante gestion économique
(avec réalisation de bilans et comptes de résultat par des
conseillers qui restituent individuellement les résultats aux
adhérents).
· Importance plus réduite des travaux en groupe que
dans les cas précédents.
· Coût souvent plus élevé du conseil
que dans les cas précédents (mais gains pouvant être
très élevés pour les adhérents).
· Adhésion volontaire des producteurs qui sont
souvent lettrés et ont plus de ressources économiques que la
moyenne des paysans de leur zone.
· Liens souvent réduits avec la recherche
agronomique.
|
|
Le CEF, se trouvant dans la 3ème ligne du
tableau, repose donc sur une approche globale de l'exploitation et un conseil
technico-économique donné à travers des formations et une
pédagogie active entre conseiller et paysans.
? Principes :
En comparant plusieurs services de CEF, Faure et al 2001 met en
évidence les caractéristiques suivantes :
- le conseil d'exploitation est une démarche qui vise
à renforcer les capacités des agriculteurs à
maîtriser leur système de production ;
5
- l'ensemble des activités de l'exploitation est pris
en compte ;
- le conseil ne concerne pas seulement les aspects
techniques, il porte aussi sur les aspects technicoéconomiques et
parfois sur les aspects financiers et même juridiques ;
- le conseil n'est pas normatif, chaque exploitation (ou type
d'exploitation) constituant un cas particulier qui amène le producteur,
avec l'appui du conseiller, à prendre des décisions
spécifiques en vue d'atteindre les objectifs qu'il s'est
fixés.
Ainsi pour eux, le CEF consiste à aider le producteur
(et sa famille) à calculer ses coûts de production pour les
activités majeures, à mieux raisonner ses choix
technico-économiques et à mieux organiser le travail familial,
à améliorer la répartition des recettes entre les membres
de la famille, à prévoir les investissements...
? Outils et méthodes :
Selon une étude de Faure et Dugué (2001), les
programmes de CEF dans pays africains utilisent différents types
d'outils pour :
- la caractérisation de l'exploitation en début
d'intervention (diagnostic, inventaire) ;
- la collecte et l'analyse des données d'exploitation
(suivi des activités et des flux) ;
- la prévision et le conseil prospectif ;
- la formation des paysans et des conseillers ;
- l'amélioration des compétences et des
références techniques des paysans (actions techniques) ;
- la promotion des échanges entre paysans d'un
même groupe ou avec d'autres groupes (paysans innovateurs) ou d'autres
intervenants (chercheurs, techniciens...).
Les outils de collecte et d'analyse des données
technico-économiques sont à la base de l'intervention des
conseillers. Ils se présentent sous différentes formes : cahier,
carnet, fiche.... Les outils (supports pédagogiques, fiches, carnets...)
visent à modifier les perceptions des paysans, susciter des
réflexions, favoriser le suivi des activités, proposer des
scénarios d'évolutions. Ils participent à des
démarches de formation et d'aide à la décision. Ils
reposent par conséquent sur la construction d'indicateurs qui ont du
sens pour les paysans (marge brute d'une culture, quantité de
céréales par bouche à nourrir...) et évitent les
enregistrements de données fastidieux, voire inutiles.
Comme nous venons de le voir l'approche CEF repose sur
plusieurs principes et des outils qui diffèrent entre les pays. Nous
devons donc comprendre dans quel contexte et comment cette approche a
été mobilisée au Cameroun.
6
2) CONTEXTE DE L'ETUDE
a) Contexte national
Comme on le dit souvent « Le Cameroun c'est toute
l'Afrique en miniature ». Riche d'une diversité écologique
exceptionnelle, il se situe à l'angle du Golfe de Guinée et
profite d'une variété climatique et topographique lui prodiguant
5 zones agro écologiques distinctes, comme le montre la figure 1
(ci-dessous). Le pays se divise en 10 régions pour une superficie de 475
650 km2. (ONU, 2015).
Figure 1 Carte agro-écologique du Cameroun,
source : Agro Cam
Depuis son indépendance en 1960, le Cameroun a une
économie essentiellement basée sur l'agriculture et notamment les
cultures de rente destinées à l'exportation telles que le
café,
7
le coton et le cacao. L'agriculture est en effet un secteur
majeur de l'économie du pays. Il contribue à hauteur de 20% du
P11B et représente 40% des exportations totales du pays. Les surfaces
agricoles potentiellement exploitables du Cameroun sont très
importantes, le pays étant étendu et 62% de sa superficie totale
est utilisable pour l'agriculture (DSDR 2003).
La chute des prix de ces produits sur le marché
mondial, et la libéralisation de l'économie dans les
années 80-90 entrainent la population camerounaise dans une grave crise.
Après avoir connu un regain de croissance économique dans la
seconde moitié de la décennie 1990, le Cameroun voit son taux de
croissance du P11B diminuer de nouveau (de 4,23 à 3,32 % entre 2000 et
2007) (DSCE, 2009) . Cette baisse est particulièrement notable dans le
secteur agricole dont la contribution au P11B a chuté de près de
huit points entre 1992 et 2007. Cependant le secteur rural reste le premier
employeur avec plus de la moitié de la population active (3,6 millions
de personnes en 2007) (FAO, 2010). Ainsi on assiste à un accroissement
de la pauvreté dans les zones rurales qui sont les plus
touchées.
C'est dans ce contexte économique et social
marqué par l'augmentation de la population, la fluctuation des prix des
produits agricoles et alimentaires, que l'Etat et d'autres structures de
développement décident de renforcer les capacités des
paysans en vue d'augmenter la production agricole (Balkissou 2000 ; Faure et
al. 2004). Ce monde paysan est principalement organisé selon le
modèle de l'agriculture familiale. La notion d'agriculture familiale
recouvre une multitude de dimensions, aussi n'est-il pas aisé d'en
donner une définition. Selon la FAO «L'agriculture familiale
englobe toutes les activités agricoles reposant sur la famille, en
relation avec de nombreux aspects du développement rural. ». Ainsi
l'agriculture familiale (family farming) désigne une des formes
d'organisation de la production agricole regroupant des exploitations
caractérisées par des liens organiques entre la famille et
l'unité de production et par la mobilisation du travail familial
excluant le salariat permanent. (Belieres et al, 2014). Ces
exploitations familiales produisent la majeure partie des denrées
alimentaires camerounaises (80%) et ce malgré une faible
productivité (DSRP, 2003). Les cultures pratiquées sont des
cultures d'exportations (cacao, banane, ananas, café, coton, palmier
à huile) ainsi que des cultures vivrières (mil, sorgho, manioc,
ignames) auxquelles s'ajoutent d'autres cultures telles que l'oignon, la pomme
de terre et le haricot.
En réaction aux différentes crises et depuis
2003, le gouvernement camerounais rédige des documents qui
redéfinissent les grandes lignes de sa stratégie
économique. Le premier de ces documents a été le Document
de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) de 2003.
La crise alimentaire de 2008 et les émeutes qui l'ont suivie ont remis
au premier plan la question de la sécurité alimentaire et dans le
même temps le secteur agricole est devenue une priorité du
gouvernement camerounais. En 2009, une croissance en retrait pousse le
gouvernement à redéfinir ses stratégies par le biais du
Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE : document
considéré comme un DSRP de deuxième
génération). Les objectifs du pays ont évolué de la
réduction de la pauvreté vers un développement
économique générateur de croissance et d'emplois (DSCE,
2009). En voici les principaux objectifs à l'horizon 2020 :
? porter la croissance à 5,5% en moyenne annuelle dans
la période 2010-2020 ;
? ramener le sous-emploi de 75,8% à moins de 50% avec
la création de dizaines de milliers d'emplois formels par an dans les
dix prochaines années ;
? ramener le taux de pauvreté monétaire de
39,9% en 2007 à 28, 7%.
8
Les quatre ministères de l'agriculture au sens large
(MINADER, MINEPIA, MINEFOF, MINEP) se sont rapprochés et en
cohérence avec la direction prise à l'échelle nationale
ont défini une stratégie commune en rédigeant le Document
de Stratégie de Développement du Secteur Rural (DSDSR, 2003). Ce
document a, depuis, été révisé de nombreuses fois
et a continué à être renouvelé même
après l'arrivée à terme du DSRP en 2006. Il manifeste la
volonté des pouvoirs publics de passer à une agriculture de
seconde génération c'est-à-dire une agriculture moderne et
plus intensive.
Le DSDSR place l'exploitation familiale au centre de
l'appareil productif camerounais et mise sur le potentiel de cette unité
de production à être une source d'emploi salarié et de
revenu. Ces exploitations se caractérisent par de faibles niveaux de
production et de productivité qui expliquent pour beaucoup la faiblesse
des revenus des familles agricoles et la pauvreté élevée
en milieu rural. Ainsi de nombreux programmes de développement se sont
intéressés aux exploitations familiales agropastorales (EFA) et
agissent sur elles au travers des groupements de producteurs (GP) ou
groupements d'initiative commune (GIC) (DSDSR, 2003). Leurs aides sont
généralement de la fourniture d'intrants et de service de
formation technique. Certaines structures d'encadrement axées sur la
vulgarisation puis le CEF sont aussi mises en place.
b) Histoire de l'approche CEF au Cameroun
Le conseil agricole a connu de grandes évolutions au
cours du temps. Dans ces débuts, ce conseil était donné
aux agriculteurs sous la forme d'une « vulgarisation ». Il s'agissait
de transférer aux agriculteurs des innovations technologiques. Ce
transfert était assuré par l'Etat et les sociétés
de développement (SODECOTON, SODECAO) et accompagné d'une
fourniture d'intrants. Seul le volet technique des exploitations était
concerné.
En 1988, suite à une restructuration des services
publics, le Programme National de Vulgarisation et de Recherches Agricoles
(PNVRA) a été mis en place par la Banque Mondiale et avait pour
rôle d'augmenter les effets de la recherche sur le développement
agricole. Il s'agit de l'un des programmes les plus importants ayant
précédé le programme ACEFA, basé sur une approche
« training & visits ». Son objectif est d'accompagner le
développement des EFA en améliorant notamment le dispositif de
vulgarisation. Au début du programme, la démarche mise en place
par le PNVRA dite « Top down » a été
instaurée par de nombreux projets antérieurs. Ce schéma de
diffusion verticale des informations a montré ses limites. La mise en
place du système de vulgarisation : formations et visites par des Agents
Vulgarisateurs de Zone (AVZ) a fait évoluer le PNVRA vers une
démarche participative incluant les bénéficiaires dans les
décisions. On parlait de « facilitation-conseil ». Il s'agit
du premier pas vers l'appui conseil. Cette évolution progressive vers
l'appui conseil s'est poursuivie. 2008 a marqué un tournant
décisif dans les approches conseil au Cameroun avec l'instauration d'un
programme axé sur l'appui-conseil. Il s'agit du programme ACEFA (ACEFA,
2007).
c) Le programme ACEFA
ACEFA est un programme mis en place afin d'améliorer
les conditions de vie des producteurs. Créé en 2008, il s'inscrit
dans la stratégie nationale en apportant un soutien à ces
exploitations familiales au travers des groupements.
9
? objectifs du programme
Son objectif général est l'accroissement des
revenus des exploitants familiaux par l'amélioration de la
compétitivité de leurs exploitations. Pour ce faire, il vise :
- l'amélioration de la gestion technique et
économique des exploitations familiales et le développement des
capacités des organisations de producteurs (GP et OPA) à rendre
des services à leurs membres à travers le conseil;
- le développement de l'appareil de production
(équipements, bâtiments, infrastructures) par des financements de
projet ;
- la professionnalisation agropastorale par le renforcement
des capacités de représentation et de défenses des
intérêts de la Profession à travers les OPA de 2ème
et 3ème niveau et les Plateformes.
? Dispositif d'appui-conseil du programme
Ce programme a connu 2 phases dans sa mise en oeuvre. La
première phase (20082012) a touché 5 régions sur 10 et 10
départements sur 58 qui composent le territoire national (2 par
région). La deuxième phase du Programme (2012-2016) a
démarré réellement en 2013 et s'étend sur tout le
territoire.
Le programme ACEFA est fait de quatre composantes que sont le
financement, la coordination, la cogestion et l'appui conseil. Cette
dernière composante représente près de 42% du budget
prévisionnel d'ACEFA 2, et c'est sur cette dernière que nous
allons nous attarder. L'appui Conseil a pour but de permettre aux EFA
d'accéder à l'innovation et d'améliorer leur gestion
technique et économique des exploitations familiales et le
développement des capacités des organisations de producteurs (GP
et OPA1) à rendre des services à leurs membres.
Sa finalité est de favoriser le passage à une
agriculture de seconde génération. Il se concentre sur les EFA en
leur apportant des conseils sur le plan technique (production
végétale, animale), économique. Ce service de conseil est
couplé avec un dispositif de financement des projets. Les projets
financés concernent principalement : l'acquisition de nouveaux
matériels agricoles, construction des bâtiments (de stockage,
élevage)... .
De par ses actions, ACEFA essaie donc d'amener les
exploitants agricoles à considérer leurs exploitations comme une
entreprise. Ce qui semble difficile car ses exploitations sont totalement
ancrées dans la structure familiale.
? Fonctionnement du dispositif
Dans chaque département, l'unité
opérationnelle du dispositif est la Cellule Technique
Départementale qui est composée du personnel technique et de
l'instance de cogestion : ? L'équipe technique :
Le chef de la cellule technique départementale
a pour mission d'assurer le fonctionnement du service d'appui-conseil.
En tant que responsable de la Cellule technique départementale, il
coordonne et gère le service d'appui-conseil, contribue au
fonctionnement des instances de cogestion (conseil et financement) et rend
compte de l'évolution des bénéficiaires.
1 OPA organisation professionnelle agropastorale
10
Le RCTE (responsable du conseil
technico-économique), sa mission est de veiller au développement
et à l'harmonisation des méthodes de conseil
technico-économique visant à améliorer les performances et
les revenus des exploitations familiales et des organisations de producteurs.
Il encadre, suit et forme les conseillers.
Le CGE (conseiller en gestion des
exploitations) contribue à introduire les techniques de gestion dans les
exploitations afin d'améliorer leurs revenus et rendre leur
système de production plus performant. Il contribue, au niveau national,
à améliorer la connaissance des structures d'exploitation des EFA
et leurs résultats économiques. Le CGE intervient dans le cadre
de l'Observatoire des EFA. Il effectue un suivi de gestion individualisé
auprès des exploitations volontaires, choisies parmi les membres des
groupements bénéficiant de l'appui conseil et correspondant
à la typologie des systèmes de production définie au
niveau départemental.
Le CGO (conseiller en gestion et
organisation) intervient à la demande dans un cadre contractuel selon
une démarche d'accompagnement. Il répond aux besoins des OPA pour
l'organisation/structuration, la stratégie, la gestion comptable et
financière et le développement des services. Il observe
l'évolution des organisations de producteurs et des filières.
Les deux conseillers spécialisés:
un Conseiller technique spécialisé en production Animale
(CTSPA) et un Conseiller technique spécialisé en production
Végétale (CTSPV) contribuent à l'amélioration des
techniques de production agropastorales et des performances économiques
des exploitations et des organisations de producteurs
Ils effectuent le suivi des EFA de l'Observatoire avec le CGE
et appuient les CGP dans le cadre du conseil aux GP sur les questions
techniques et du suivi de leurs projets d'investissement.
Les 30 conseillers de Groupement de Producteurs
(CGP) contribuent au développement des Groupements de
Producteurs et à l'augmentation de la production ; de la
productivité et des revenus des exploitations familiales en vue d'une
amélioration durable de leurs conditions de vie et de la croissance
économique du secteur. Ils interviennent à la demande des
groupements et les accompagnent dans l'organisation, la gestion, le
développement des services collectifs et la production grâce
à des techniques d'animation de groupe, de raisonnement
économique et d'aide à la prise de décision. Le CGP
intervient en cinq étapes :
- Information et contractualisation
-Caractérisation de la situation initiale/diagnostic
pour identifier les problèmes, les solutions et les marges de
progrès du groupement.
-Planification stratégique et programmation des
activités : élaboration participative du plan de
développement trisannuel (planification stratégique) et du plan
d'action annuel (programmation opérationnelle).
-Accompagnement : il accompagne dans 4 domaines du groupement
(Vie associative, Gestion, Services rendus et production).
-évaluation : évaluation participative des
activités réalisées au cours de la période
passée.
? Les instances de
cogestion2
2 Cogestion : système de gestion mis en
place où interviennent l'Etat et les producteurs en nombre égale
et avec les mêmes droits.
11
Le dispositif d'appui-conseil est un dispositif mis en place
pour aider les producteurs. Mais comme dans tout dispositif, il existe des
limites et défauts. Pour mieux aider les producteurs, il était
important pour les gestionnaires du programme d'avoir leurs avis et de les
faire participer à sa gestion. Le système de cogestion a
été pensé pour atteindre cet objectif.
Le dispositif d'appui conseil est cogéré avec
la profession3 dans chaque département à travers les
instances suivantes :
· Les comités locaux de groupement(CLG)
constitués des représentants des GP appuyés par un
même conseiller qui échangent sur leurs activités et
évaluent le service qu'ils reçoivent.
· L'Assemblée Départementale des
Organisations de Producteurs(ADOP) constitué des représentants
des CLG et des OPA bénéficiaires qui reçoit leurs avis et
formule des recommandations pour l'amélioration du service.
· Le comité Départemental d'Appui Conseil
(CODAC) constitué des représentants des OP désignés
par l'ADOP et des représentants du MINADER et du MINEPIA qui
sélectionne les bénéficiaires évalue l'appui
conseil et oriente l'évolution du service.
? Les Méthodes et outils :
L'approche systémique de l'exploitation :
« L'approche systémique vise l'analyse des relations, la
mise en évidence des niveaux d'organisation, grâce à
l'éclairage multidisciplinaire dépassant la spécialisation
des sciences et le cloisonnement des savoirs » (INRA-SAD, 1980).
Le diagnostic des systèmes de production: Selon le
dictionnaire Larousse, un diagnostic est un ensemble de mesures, de
contrôles faits pour déterminer ou vérifier les
caractéristiques techniques d'un système à des fins de
maintenance ou d'amélioration. En d'autres termes, c'est un jugement
porté sur une situation à partir de l'analyse d'indicateurs ou
des paramètres. Le diagnostic est aussi le processus d'évaluation
d'un état de fonctionnement donné.
Dans le cadre d'ACEFA, le diagnostic est
technico-économique et se ramène à l'analyse des pratiques
(techniques) et de l'économie d'une exploitation. Il s'agit ici
d'évaluer les performances technico-économiques des
systèmes de production (SP). Cela se fait grâce à divers
outils.
Pour les outils, nous avons entre autres :
-La fiche de caractérisation pour
comprendre la situation initiale des producteurs, les difficultés qu'ils
rencontrent et leurs pratiques.... Cet outil a été mis en place
par les concepteurs d'ACEFA avec pour fonction d'aider les conseillers à
mieux comprendre les producteurs et les groupes avec lesquels ils sont en
relation, les aidant ainsi dans leurs activités de conseils. Mais ils
ont une 2ème fonction, celle de constituer une base de
données pour des prises de décision et d'éventuels
programmes de développement.
-Carnets d'exploitation : cet outil retrace
les activités économiques du producteur. Il permet de suivre le
producteur dans ces activités et de pouvoir le conseiller sur ses
activités.
-Logiciel SIMECO et Logiciel TOPAZE : 2
logiciels mis en place pour permettre aux conseillers (CGE et CGO) de traiter
les données qu'ils auront récolté et de remettre ses
résultats aux producteurs afin de faciliter leurs prises de
décision pour leurs activités futures.
3 Profession : par profession, on entend les
différentes structures de représentation des producteurs
(PLANOPAC, GIC, OPA...).
12
3) Méthodologie appliquée à
l'étude
a) Cadre d'analyse
L'objectif de ce travail est de voir comment le CEF est mis en
oeuvre et si cette approche était pertinente pour aider les producteurs
à surmonter les contraintes auxquelles ils sont confrontés.
L'approche CEF ici est étudiée à travers le dispositif
d'appui-conseil d'ACEFA.
? Analyse du conseil mis en oeuvre :
Avant d'analyser les effets du CEF sur les producteurs, il
convient de chercher à comprendre comment le CEF est mis en oeuvre. En
effet tout service est baigné dans un contexte. Le comprendre
nécessite aussi d'analyser ce contexte afin de mettre en relief les
facteurs pouvant l'influencer. Ainsi l'un des niveaux d'analyse retenus est :
le fonctionnement et l'organisation du dispositif
d'appui-conseil. Ce niveau nous permet de comprendre l'environnement
dans lequel le CEF est mobilisé. Ensuite vient l'histoire des
groupements (GIC) et la situation des producteurs. Il
est important, avant d'analyser les effets, de caractériser les GIC car
c'est par eux que le conseil est mobilisé pour atteindre les EFA mais
aussi les producteurs qui sont la cible du service de conseil.
Après avoir cerné le dispositif, on est
passé à la caractérisation des pratiques de
conseil. Il s'agit de comprendre la logique développée
par les CGP pour accompagner les GIC : quels conseils donnent-ils aux
producteurs? Comment ils le font ? Et pourquoi ils le font ?
? Analyse des effets et impacts du conseil :
Le but du conseil est d'aider les producteurs à
surmonter les contraintes au développement de leurs activités de
productions. Ces contraintes sont diverses.
D'après Ayuk (2015), les EFA au Cameroun rencontrent un
certain nombre de contraintes qu'il classe en 2 groupes:
-les contraintes internes aux EFA : faible accès aux
marchés des produits, coûts élevés, faible
accès aux intrants et semences améliorées, faible
accès aux services techniques et financiers....
-contraintes externes aux EFA : faiblesse des prix de vente,
faiblesse des infrastructures de transport et de commercialisation,
enclavement, pression foncière, vols....
Les contraintes sont donc aussi bien sur le plan technique
(accès aux intrants, aléa climatique, mauvaise maitrise de
certaines spéculations...), que sur le plan économique
(accès difficile aux marchés, aux financements, charges
élevées...), organisationnelle (manque de professionnalisation,
producteurs mal organisés dans les structures...).
L'approche CEF dans ses principes intègre aussi bien le
conseil technique que le conseil de gestion des exploitations, le conseil en
organisation. Elle devrait donc pouvoir, si elle est bien mise en oeuvre dans
le programme ACEFA, aider les producteurs à faire face à ses
difficultés. On peut à partir de là se poser quelques
questions :
13
Q1 : le CEF tel qu'il est mis en oeuvre dans ACEFA est
-il adapté aux besoins des producteurs ?
Q2 : le CEF à travers les conseils techniques
a-t-il amélioré la situation des producteurs au plan technique
?
Q3 : De même les conseils de gestion,
organisationnels et économiques ont-ils ont entrainé une
amélioration des conditions des EFA ?
Nous avons essayé de répondre à ces
questions et d'analyser les niveaux d'analyse retenus plus haut dans ce
document. Ces points ont été repris et détaillés
dans une grille d'analyse (voir annexe 2). Cet outil permet pour chaque point
jugé important de définir les éléments qu'on y met,
les sources d'informations.... Le travail d'analyse effectué a
été résumé dans la figure 2 suivante.
Analyse de la variabilité du conseil :
1 : entre les pratiques définies dans
le
programme et la réalité de terrain
Sur le terrain :
2 : entre les zones
3 : entre les CGP dans une même
zone
4 : entre les GIC pour un même CGP
CGP
Travail de terrain
GIC
Producteurs
(retours sur
les
pratiques de conseil
et les effets)
Zone Sud Zone Sud-
CTD
CGP
GIC
GIC
CGP
4
3
2
Dispositif national «
théorique»
Dispositif départemental
« théorique»
Cahier des charges des conseillers
CGP
GIC
1
Ouest
CTD
CGP
GIC
GIC
CGP
2
CGP
GIC
Zone
Ouest
CTD
CGP
GIC
GIC
CGP
Figure 2: Cadre d'analyse de la variabilité des
pratiques de conseil. Source : stagiaires et encadrants
Dans le cadre de ce document, seuls les niveaux 1, 3 et 4
seront analysés. Le niveau 2 nécessitant une comparaison avec les
résultats des autres stagiaires ne pourra être effectué.
Pour l'analyse des effets, cela se fera de manière
à mettre en évidence le « chemin d'impact » (cf. figure
3).
14
Figure 3: cadre général d'analyse des
pratiques de conseil et de la contribution du conseil au développement
agro-pastoral. Source : stagiaires et encadrants
b) Méthode utilisée
Les dernières décennies ont vu émerger
une véritable culture de l'évaluation, et ce dans un objectif de
recherche de performance et d'efficacité. Plusieurs approches et
critères ont été utilisés dans les
différentes études d'évaluation. Partir d'un programme
existant (ou qui a existé), et en réaliser son évaluation
sur la base d'objectifs prédéfinis dans le programme, est la
configuration la plus simple. C'est pourquoi la plupart des études
recensées sont orientées sur un programme précis et un
objectif du programme facilement mesurable (par exemple, l'augmentation du
revenu des agriculteurs). Les évaluations sont fondées sur
diverses méthodologies telles que des enquêtes rapides (Astia et
Shivakoti, 2003 en Indonésie), une analyse compréhensive et fine
d'une situation (Gerhardt et Schmidt, 1998 au Lesotho), des traitements
statistiques et des calculs économétriques (Manmeet et Khuruna,
2004 en Inde) ou encore des revues d'études de cas (Berg et Jiggins,
2007 ; Davis, 2006). Le débat porte alors sur le choix entre une
évaluation externe pour formuler des recommandations ou bien une
évaluation interne à partir d'objectifs propres aux acteurs du
dispositif.
Dans notre cas, nous essayons d'évaluer le dispositif
d'appui-conseil selon les objectifs qu'il s'est fixé lui-même mais
aussi et surtout par rapport à la problématique des exploitations
agricoles.
L'état de l'art fait apparaitre que les méthodes
les plus souvent utilisées sont des méthodes quantitatives. Il
existe cependant des auteurs qui plaident pour des méthodes combinant
analyses quantitatives et analyses qualitatives, jugées plus aptes
à saisir la complexité des dynamiques. Les recherches sur les
mesures d'impact au-delà du niveau de l'exploitation sont
15
plus rares. Une approche classique consiste à
interroger les bénéficiaires sur leurs acquis, comme le font Hall
et Yoganand (2004) aux Etats-Unis auprès d'éleveurs bovins.
C'est cette approche que nous avons utilisé en nous
appuyant sur la « méthode de recherche qualitative
». C'est une méthode qui produit et analyse des
données descriptives, telles que les paroles écrites ou dites et
le comportement observatoire des personnes (Taylor et Bogdan, 1984). Elle
renvoie à une méthode de recherche intéressée par
le sens et l'observation d'un phénomène social en milieu naturel.
Elle traite des données difficilement quantifiables. Elle est utile
quand il s'agit de chercher à comprendre, chercher à
décrire et explorer un nouveau domaine, évaluer les performances
d'un projet (Hygin KAKAI, 2008).
Ainsi nous allons par des interviews demander
aux différents GIC et producteurs étudiés sur les effets
qu'ils attribuent aux conseils dont ils ont bénéficié. Ces
entretiens seront complétés par des observations
de conseillers en pratique.
? L'interview :
Pour Labov et Fanshel, « l'interview est un «
speech-event » dans lequel une personne A extrait une information d'une
personne B ». Plusieurs types existent dont l'interview
semi-dirigée où l'interviewer prévoit quelques
questions à poser en guise de point de repère. C'est le cas
ici.
? L'observation
Pour De Ketele, `'observer est un processus incluant
l'attention volontaire et l'intelligence, orienté par un objectif
terminal ou organisateur et dirigé sur un objet pour en recueillir des
informations». Elle nous a donc permis de recueillir des informations
supplémentaires sur les pratiques des conseillers.
c) Zone d'étude choisie
La région choisie pour notre étude est la
région ouest du Cameroun. Elle est composée d'un ensemble de
hauts plateaux formés sur d'anciens massifs volcaniques et des hautes
plaines d'altitude (notamment le Noun), avec une altitude moyenne de 1300 m, et
un paysage vallonné de savanes arborées ou herbeuses et de
forêt-galerie le long des cours d'eau. Le climat est doux de type
équatorial à faciès montagnard, caractérisé
par des températures douces et une pluviométrie assez importante
(1400mm/an en moyenne). Son climat et son relief en font une zone favorable
pour l'agriculture d'où la forte pression démographique.
La région de l'Ouest compte environ 2 millions
d'habitants soit 10% de la population nationale pour seulement 1,3% du
territoire, ce qui en fait l'une des régions les plus denses du pays
avec plus de 140 hab/km2. Les zones des hauts plateaux concentrent
la majorité de la population avec des densités pouvant atteindre
250-400 hab/km2. L'ouest-Cameroun a fondé sa richesse sur la
production agro-pastorale notamment celle du café arabica
particulièrement adapté aux hautes vallées de la
région. (Chambre de l'agriculture 2011).
Parmi ses départements se trouve les Bamboutos,
2ème département touché lors de la phase pilote d'Acefa.
Il se trouve en plein pays bamiléké. Tout comme les autres
départements de l'ouest, il a fondé sa richesse sur la production
agro-pastorale.
On y pratique:
- une production vivrière (pommes de terre, tomates,
carottes, haricots verts, maïs...) ;
-une production de rente (café arabica, café
robusta...) ;
-élevage : porc, basse-cour.
16
d) Echantillonnage
L'analyse a porté sur les facteurs de
variabilité des pratiques de conseil: profil du conseiller, posture de
conseil adoptée par le conseiller, dynamique des GIC. Mais aussi sur la
caractérisation des effets et impacts du conseil au niveau des
producteurs. Ainsi l'analyse se fait à plusieurs niveaux: CGP, GIC et
EFA.
Le choix de l'échantillon d'acteurs avait
été fait de la manière suivante :
-Concernant les CGP, l'analyse porte sur les pratiques de
conseil de ces CGP. Le choix de CGP a été raisonné avec la
coordination nationale, sur la base de l'expérience des conseillers (CGP
expérimentés, principalement recrutés durant la
première phase), 4 dans la zone Ouest, 2 du MINEPIA et 2 du MINADER.
-Les GIC, choisis pour analyser les pratiques de conseil et le
fonctionnement des groupements, pris préférentiellement parmi les
GIC au-delà de la phase du diagnostic4, pour pouvoir disposer
d'un certain recul sur les pratiques mises en oeuvre et en analyser les
effets.
-Concernant les exploitations familiales agro-pastorales
(EFA), le choix a été réalisé dans chaque GIC afin
d'avoir des EFA «simples », EFA « observatoires ».
Bien qu'ayant un échantillonnage restreint à
effectuer, de nombreuses difficultés furent rencontrées sur le
terrain influençant ainsi les entretiens prévus. Parmi les plus
importantes, il y a :
-l'indisponibilité des producteurs : cette étude
a eu lieu dans un moment d'intense activité pour les producteurs surtout
ceux qui avaient raté la première campagne agricole.
-l'indisponibilité des conseillers occupés
à d'autres tâches comme saisir la base de données. Il y
avait donc peu de temps prévu pour les visites aux producteurs. De ce
fait ce stage s'est déroulé lentement.
-les conditions météorologiques (les fortes
pluies) rendaient impraticables et parfois dangereuses les pistes pour
atteindre les villages des producteurs étudiés.
Ainsi afin de pouvoir réaliser le maximum d'entretiens
et optimiser les temps restants après les séances de travail en
commun organisées entre nous stagiaires, j'ai accordé la
priorité aux descentes sur le terrain avec les conseillers s'ils sont
disponibles, puis ceux avec les producteurs ensuite les réunions de
l'ADOP, du CODAC et les réunions mensuelles puis en fin de liste les
entretiens avec les différents cadres de la cellule technique.
Concernant les entretiens avec les producteurs, il
était difficile lors des réunions avec les GIC d'avoir tous les
membres réunis et généralement les membres parlaient peu
et laissaient généralement leur délégué
parler en leurs noms malgré mes nombreuses sollicitations et de ce
4 Les activités du conseiller se
déroulent en 5 étapes : information et sensibilisation,
diagnostic et caractérisation, plan de
développement, plan d'action et accompagnement
17
fait tous les focus groupes se faisaient principalement entre
le délégué du GIC et moi. De plus avec les entretiens
individuels des producteurs, il était difficile de les rencontrer et
quand c'est le cas d'avoir des réponses précises sur les
activités de production.
Les entretiens producteurs et GIC étaient aussi
conditionnés par le fait que le CGP devait me présenter aux GIC
avant que je m'entende avec eux pour un RDV. Mais vu la difficulté de
les rencontrer, les entretiens se déroulaient généralement
après la séance de travail du CGP sur proposition des producteurs
eux-mêmes.
Du fait de toutes les difficultés citées plus haut,
voici les activités qui ont pu être réalisées : -4
entretiens de CGP contre 4 prévus ;
-13 entretiens de producteurs contre 16 prévus ;
-7 focus groupes réalisés sur 8 prévus et 6
entretiens des cadres de la CTD sur 6 prévus;
-les observations des réunions (ADOP, CODAC,
mensuelles, hebdomadaires et sectorielles) effectuées ;
-des descentes sur le terrain avec le CTD, CTS PV et des CGP ont
été réalisées.
Tableau 2 synthèse des entretiens prévus et
effectivement réalisés. (Source : Auteur)
Niveau d'analyse
|
Nombre prévu
|
Nombre réalisé
|
Taux de réalisation
|
CGP
|
4
|
4
|
100%
|
GIC
|
8
|
7
|
87.5%
|
EFA /Producteurs
|
16
|
13
|
81.25%
|
Cadres de la CTD
|
6
|
6
|
100%
|
TOTAL
|
34
|
30
|
88.23%
|
e) Enquête et collecte des données
Les entretiens avec les différentes catégories
d'acteurs permettent de comparer les dispositifs « théorique »
et « réel », les pratiques des acteurs et les perceptions de
ces acteurs sur ces pratiques, en favorisant la triangulation. Ces entretiens
ont été faits sur la base de la coopération volontaire des
intéressés et de leurs disponibilités. Des observations de
conseillers en pratique, des causeries qui ont eu lieu et des participations
aux réunions des différentes instances (CTD, CODAC, ADOP) ont
été effectuées tout comme l'analyse des documents produits
par ACEFA.
18
Trois guides d'entretiens semi-directifs (voir annexe 3,4 et
5) ont été élaborés, construits sur la base de la
grille d'analyse, pour garantir une approche méthodologique similaire
dans les différentes régions.
Par type d'acteur, les points abordés sont :
-CGP : compréhension de la trajectoire du conseiller,
de sa vision du dispositif départemental d'ACEFA, de ses pratiques de
conseil et sa perception des effets et impacts du conseil sur les agriculteurs
des GIC ;
-GIC : compréhension de l'histoire et de la trajectoire
du GIC, de son histoire avec le conseiller, analyse de l'organisation du
groupement et description de ses membres actuels, activités du
groupement et outils mis en place (notamment de gestion), relations avec autres
conseillers de la CTD / d'autres dispositifs de conseil / d'autres dispositifs
d'appui, avenir des activités et du groupement ;
-EFA : situation des producteurs et de leur système
d'activités et de leur ménage, perception des producteurs sur le
GIC, sur le conseil mis en oeuvre (individuel et collectif), sur les effets et
impacts du conseil, et sur leur vision de l'avenir.
f) Traitement des données
Le traitement des données (essentiellement
qualitatives) s'est fait grâce à une grille de traitement
élaborée pour un groupe de travail dont j'ai fait partie. Une
attention particulière a été portée au traitement
des données, pour qu'il soit le plus objectif possible, et reposant sur
des « preuves » contenues dans le discours des acteurs.
Ce travail a commencé à la suite des phases
exploratoires lord d'un premier rassemblement des étudiants a eu lieu
sur le terrain. Il a permis l'ébauche d'un outil de traitement
réalisé en se basant sur la grille d'analyse. Il doit permettre
de traiter et mutualiser les données selon les différents points
de la grille d'analyse.
Lors d'un second rassemblement au 2/3 du temps de terrain, des
modifications ont été apportés à cet outil de
traitement, dans le but de le compléter, ou au contraire de retirer des
aspects mal renseignés ou jugés non pertinent par les
stagiaires.
A partir de ce deuxième outil de traitement
partiellement renseigné au moment du rassemblement, nous avons
réalisé une ébauche de plan de résultat. Celui-ci
se structurant autour des facteurs expliquant les pratiques de conseils, leurs
effets et les structures autour desquelles elles se mettent en place.
Un outil final de traitement (cf. annexe 6) des données
a été réalisé dans Excel reprenant les principaux
éléments de la grille d'analyse afin de faciliter l'analyse des
dires d'acteurs.
4) Analyse et interprétation des
résultats
Les résultats présentés ci-dessous sont
issus d'enquêtes qualitatives. Ils seront analysés au regard de la
grille d'analyse et des questions formulées plus haut.
19
a) Le dispositif départemental
d'appui-conseil
Dans la première phase du programme, 5 régions
ont été choisies dont la région Ouest. Au tout
début, 5 départements faisaient partir de cette phase pilote
à raison d'un département par région. La deuxième
année, 5 départements supplémentaires ont
été touchés. C'est ainsi que le programme ACEFA est
arrivé dans les Bamboutos lors de la deuxième vague de la
première phase plus précisément en 2010. 86 projets y ont
été financés dont 59 sont opérationnels (68.6%) et
20 en difficulté (Source : réunions ADOP et CODAC).
Généralement les projets sollicités dans les Bamboutos
concernent principalement les productions animales. Le dernier financement a eu
lieu en 2012.
Jusqu'ici plus de 305 groupements de producteurs sont
accompagnés dont 270 respectent leurs engagements. Parmi eux,
près de 236 présentent des résultats (151 dynamiques avec
d'excellents résultats). Et 6 OPA (2 coopératives et 4 unions de
GIC) et 44 EFA observatoires sont aussi suivies. (Source : réunions ADOP
et CODAC).
? Fonctionnement de la cellule
départementale
En se basant sur nos observations et enquêtes, on peut
dire que le dispositif d'appui-conseil du département fonctionne plus ou
moins bien. Car chaque membre de la cellule semble jouer son rôle et les
objectifs d'ACEFA au niveau des départements sont presque tous atteints.
En effet il était prévu 30 CGP par département et 12 GIC
par CGP donc 360 GIC à accompagner et 50 EFA observatoires. Ces chiffres
sont presque atteints et les GIC accompagnés sont fonctionnels à
plus de 88%.
Cependant il existe un manque de collaboration entre les
cadres de la cellule et les conseillers de bases. Ce problème se
manifeste surtout par le fait que contrairement aux cahiers de charge, les
conseillers de base (CGP) font très peu appel aux conseillers
spécialisés. Ils préfèrent faire appel à un
autre CGP. La raison peut être que le CTS est perçu comme un
supérieur hiérarchique et donc les conseillers
préfèrent éviter de lui faire part de ses
difficultés ou ils ont plus confiance en leurs collègues qu'ils
côtoient depuis plus longtemps.
? Pluriactivité et relations avec le
ministère
En général tous les membres de la CTD occupent
d'autres fonctions dans leur ministère d'origine. Au niveau des cadres
de la CTD, tous les membres occupent un poste minime de cadre d'appui sauf le
Chef de la CTD et le RCTE qui occupent des postes plus élevés. En
tant que cadre d'appui, ils n'ont en principe aucune activité à
proprement parler dans leur ministère. Toutefois le chef de la CTD et le
CGE sont encore membres du PNVRA au sein duquel ils ont une certaine
responsabilité : le chef de la CTD est le superviseur
départemental du PNVRA dans les Bamboutos et le CGE est responsable des
organisations paysannes au niveau de département, du suivi des GIC et
des unions de GIC.
Au niveau des CGP, une certaine diversité
apparaît. Ceux originaires du MINEPIA sont principalement cadres d'appui
en dehors de 2 conseillers qui sont respectivement chef de section et chef de
centre zootechnique. Alors que ceux du MINADER sont presque tous des chefs de
poste agricoles.
20
Ainsi dans la grande majorité des cas, les acteurs du
dispositif ont d'autres fonctions. Ce qui se répercute sur leurs
activités, ils sont moins disponibles pour les activités d'ACEFA.
Ce problème est sérieux dans la mesure où il peut arriver
qu'un cadre s'absente plusieurs jours pour pouvoir réaliser d'autres
activités ou qu'un conseiller accorde peu de temps à ses GIC.
Prenons le cas d'un cadre du dispositif qui est chef de poste agricole dans une
zone A mais cadre ACEFA dans une zone B. il serait obligé de repartir
son temps entre ces 2 zones. Il peut avoir des urgences dans la zone A et donc
indisponible pour recevoir des producteurs ou conseillers ACEFA. Le travail des
autres s'en trouve aussi ralenti.
? Moyens mobilisés
Chaque cadre dispose d'un ordinateur et d'outils
spécifiques pour ses activités. Par exemple, le CGE dispose de
logiciels (TOPAZE et TOPANALYSE).
En dehors de ces ordinateurs et outils propres à chaque
conseiller, la CTD dispose de :
-2 véhicules ;
-une photocopieuse très souvent en panne;
-un accès internet.
Chaque CGP tout comme les autres conseillers (CTS, CGE, CGO)
dispose d'une moto pour leur déplacement sur le terrain. 5 conseillers
élus par leurs collègues disposent chacun d'un ordinateur
portable offert par ACEFA.
Ainsi comme on le voit, les outils donnés par ACEFA aux
conseillers ne sont pas suffisants. 5 ordinateurs pour 31 conseillers, c'est
insuffisant quand on sait que chaque conseiller de base doit saisir les fiches
de suivi, de caractérisation sur une base de données accessible
seulement sur ordinateur. On comprend alors l'une des difficultés que
rencontrent les CGP pour la saisie des fiches. Avec une seule photocopieuse
très souvent en panne mise à la disposition de 39 personnes, il
ressort que les moyens sont insuffisants et peuvent représenter une
contrainte aux activités de la cellule technique.
? Gouvernance et organisation
? Organisation :
Dans le dispositif ACEFA, les Bamboutos sont subdivisés
en 4 secteurs. Chaque secteur est à son tour subdivisé en aires
de conseil où intervient un conseiller par aire. Chaque conseiller CGP a
à sa charge environ 10-11 groupements.
21
Figure 4: répartition des aires d'appui conseil
par arrondissement. Source : CTD Bamboutos
? Réunions :
Il y a les réunions sectorielles une fois par mois pour
les CGP du même secteur. Les réunions hebdomadaires chaque lundi
pour la CTD et les réunions mensuelles départementales.
Dans la réunion hebdomadaire, on fait une
évaluation des activités qui ont été
programmées au cours de la semaine précédente. On voit ce
qui a été réalisé et ce qui n'a pas
été réalisé. On fait une programmation des
activités qui doivent être faites au cours de la semaine qui
suit.
La réunion mensuelle c'est la même chose sauf
qu'elle est élargie aux CGP alors la réunion hebdomadaire
regroupe le Chef de la CTD, le RCTE, le CGO et les Conseillers
Spécialisés. La réunion sectorielle organisée une
fois par mois à tour de rôle par un CGP. Elle a pour but de
préparer le rapport d'activité à rendre à la CTD,
encourager et faciliter les échanges entre CGP sur les
difficultés, les offres et demandes de leur GIC.
? Prise de décision :
En fait la prise de décision est très relative.
Les décisions techniques (utilisation du matériel, tenue des
réunions...) sont prises au niveau de la CTD. Pour l'administratif et
les dépenses, la CTD fait une proposition à la hiérarchie.
Ainsi la cellule dispose de très d'autonomie financière. Recourir
à chaque fois à la coordination régionale peut entrainer
des retards dans les activités.
Comme nous venons de le montrer, la composition réelle
et le fonctionnement du dispositif départemental d'appui-conseil
présentent très peu d'écart par rapport à ce qui
était prévu dans la documentation ACEFA. Il comprend les moyens
humains (chef de la CTD, RCTE, CTS,
22
CGE, CGO, CGP) et matériels prévus. Le
fonctionnement du dispositif présente aussi des
spécificités propres aux régions. Par exemple la
répartition des conseillers n'étant pas abordée dans la
documentation ACEFA, elle relève donc d'une organisation propre à
chaque département. Ici dans les Bamboutos, les CGP sont répartis
selon les aires issues d'un découpage réalisé par le
système administratif du pays. L'aspect réunion dans le
département est aussi absent de ces documents. Ainsi les réunions
sont organisées par la CTD. Par exemple, les réunions
sectorielles présentent des rôles différents selon les
régions. Dans notre zone, elles ont 2 objectifs (préparer le
rapport mensuel sectoriel à déposer à la CTD et favoriser
les échanges entre CGP).
? Le dispositif de suivi-évaluation
Un dispositif de suivi-évaluation a été
mis en place et fonctionne de manière très verticale. Dans
l'ensemble, le rôle du dispositif de suivi évaluation semble avoir
été cerné par les différentes personnes
interrogées. Que ce soit les fiches de caractérisation et
d'évolution permettant de pouvoir suivre l'évolution des GIC au
fil des années ou les rapports d'activités et tableau de bord
à déposer.
Malheureusement, ce dispositif fonctionne mal dans la
réalité. Les acteurs du dispositif ont très peu de retour
de l'analyse faite de leurs résultats. De plus avec l'échec d'un
premier dispositif qui avait été installé lors de la
première phase, les conseillers attendent peu de ce nouveau dispositif
qui suscite alors peu d'intérêt. Les conseillers se plaignent des
conditions difficiles de recueil des informations car les producteurs ont du
mal à remplir ces fiches car ils ne font pas attention aux
quantités récoltées, aux dépenses.... Certains se
plaignent aussi du temps qu'ils passent à remplir ces fiches «
trop volumineuses ». L'un d'entre eux disait à cet effet :
« Le remplissage des papiers prend plus de temps. Ce qui diminue le
temps sur le terrain ». Le fonctionnement de ce dispositif met en
lumière la mauvaise planification des activités. Selon les
observations faites et les dires des acteurs, les demandes de rapport «
surgissent » avec des « échéances très courts
» obligeant les conseillers et cadres à arrêter souvent
toutes leurs activités afin de respecter les délais. Cela se
répercute sur la qualité des données recueillies et celle
des activités de conseil.
? Comités de cogestion :
Selon nos observations, ces comités de cogestion
existent et les réunions ont lieu. Cependant ils ne jouent pas leurs
rôles. En effet, lors de la réunion de l'ADOP les producteurs
participaient peu aux discussions. Ils donnaient l'impression d'être de
simples spectateurs. Ce n'est qu'à la phase « échanges
d'expériences entre producteurs » que leur participation a
été effective.
Pourtant ce système de cogestion était
censé être un lieu où les producteurs pouvaient s'exprimer
sur le dispositif d'appui-conseil. La réalité en est tout autre.
Cela pourrait être dû au fait que les producteurs présentent
un faible intérêt pour ces instances.
23
b) Caractérisation des GIC
étudiés
La politique du programme ACEFA en matière de GIC est
d'accepter tout GIC qui veut y entrer. L'entrée est donc peu
sélective. Il suffit d'être légalisé en GIC et d'en
faire la demande. Ainsi dans ACEFA on peut y trouver toute sorte de
groupements. Même si la région ouest, les GIC présentent
généralement les mêmes profils. Le tableau suivant nous
décrit quelques GIC étudiés dans le cadre de cette
étude.
Tableau 3: caractérisation des groupements
étudiés (source : auteur)
Code
|
C.1.1
|
C.1.2
|
C.2.1
|
C.2.2
|
C.3.1
|
C.4.1
|
C.4.2
|
Travaillent ensemble depuis
|
2010
|
2005
|
2000
|
2004
|
1994
|
2005
|
?
|
Date de création du GIC
|
2010
|
2005
|
2001
|
2004
|
1994
|
2005
|
2002
|
Passage en coopérative
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Nombre de membres
|
9
|
13
|
25
|
13
|
27
|
24
|
13
|
Homme
|
5
|
0
|
16
|
7
|
?
|
20
|
11
|
Femme
|
4
|
13
|
9
|
6
|
?
|
4
|
2
|
Date d'entrée dans ACEFA
|
2011
|
2012
|
2011
|
2011
|
2011
|
2011
|
2010
|
Nombre de CGP connus
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Ferme commune
|
-
|
Parcelle communautaire de
cultures maraîchères
|
poulailler
|
Poulailler et champ de maïs
|
-
|
porcherie
|
Porcherie
|
Production principale
|
-
|
choux
|
oeufs
|
OEufs et transformation du maïs
|
Poulets de chair
|
porc
|
Porc
|
Services rendus
|
Achats groupés
|
Ventes et achats groupés
|
Achats et ventes groupés
|
Achats et ventes groupés
|
Achats groupés
|
Achats groupés
|
Achats groupés
|
Projet
|
-
|
Pulvérisateurs et porte-tout (financé
en 2012)
|
Poulailler
2012
|
Poulailler 2012
|
-
|
Mélangeur- broyeur (en attente
de financement)
|
Porcherie (en attente de financement)
|
i) Motivation des membres pour la création du GIC
La grande majorité des GIC étudiés ont
été formés sur la base de groupes d'entraide avec pour
objectifs initiaux les échanges d'expérience, l'entraide et dans
5 groupements sur 7 la volonté de produire en groupe. Cependant le volet
financement ressortant à différents niveaux des entretiens nous
amène à penser que la volonté de bénéficier
d'une aide de l'Etat a aussi contribué à la création de
ces GIC.
6 groupes ont été initiés dans la
première décennie des années 2000 et
légalisés peu après. Seul un groupe, cas exceptionnel, a
été créé en 1994 puis a connu un arrêt
pendant 10 ans pour
24
reprendre en 2004. Dans tous les groupes, il y a eu des
problèmes de cohésion entre les membres à un moment
donné de leur histoire et ces problèmes sont réglés
généralement par une discussion et dans des cas extrêmes
par l'exclusion des fauteurs de trouble.
Ces GIC sont constitués principalement de voisins avec
la présence de quelques familles (un homme et quelques-unes de ses
femmes). Près de la moitié des membres sont des femmes. Dans tous
les GIC étudiés, plus de la moitié des membres sont
alphabétisés et ont le niveau primaire avec quelques-uns de
niveau secondaire (la 3éme est le niveau le plus répandu) mais il
existe un cas rare où le délégué d'un GIC avait le
niveau universitaire.
D'une manière générale, tous ces GIC sont
entrés à ACEFA car ils avaient été informés
soit par un chef de poste agricole (5 GIC) soit par des connaissances (2
GIC).
Encadré: exemple de motivation d'un GIC à
entrer dans ACEFA
« Et on faisait toujours, comme nous on avait
planté des choux là, on faisait des longs projets sur les choux.
On faisait beaucoup mais ça ne donnait pas. Ça ne donnait jamais.
Rien. On pouvait faire une campagne de choux mais on ne récoltait
presque rien. (...) quand on formait le groupe on souffrait beaucoup. Ce sont
les gens qui nous disaient que si on fait un dossier pour donner à
ACEFA, il pouvait nous aider. Des connaissances. »
|
ii) Organisation
? Bureau et gouvernance :
Tous les GIC étudiés présentent
l'organisation suivante : délégué, secrétaire,
trésorier, commissaire aux comptes et les membres. Cependant dans
certains GIC (2) il existe des adjoints aux postes de trésorier,
secrétaire et commissaire aux comptes.
En général, les délégués
sont les initiateurs du GIC et occupent ce poste depuis la création du
GIC. Au vu des observations effectuées lors des visites, la prise de
décision est souvent collective mais le délégué
possède une certaine influence sur les décisions.
Dans 6 GIC, le bureau compte au moins une femme. Seul un GIC
n'a pas de femmes dans le bureau. Les réunions ont lieu principalement
une fois par mois.
La décision d'inclusion ou d'exclusion d'un membre est
dans la majorité des cas prise lors d'une assemblée
générale. L'exclusion est un processus de dernier recours. Dans
la plupart des GIC étudiés, l'acception d'un nouveau membre se
fait sur étude de ses antécédents et de sa
moralité, et son entrée est conditionnée par le paiement
des droits d'adhésion et des cotisations.
iii) Activités du GIC et services rendus :
6 groupes parmi les 7 ont une production collective en
production végétale (1), en production animale (2) ou même
dans les deux(3). Dans 4 de ces GIC, les productions collectives actuelles ont
été mises en place avec l'aide du conseiller ACEFA.
Le terme « services rendus » ne concerne que les
activités que le GIC rend à ses membres à distinguer des
services que les membres se rendent entre eux (tontines, assistance). Tous les
GIC rendent des services à leurs membres. Il s'agit principalement comme
services rendus: des Achats Groupés (AG), des ventes groupées.
Ainsi les AG sont réalisés par tous les GIC ; 2 GIC font la vente
groupée et 5 font la vente collective (la vente de leur production
collectives). En dehors de ces services rendus, les GIC peuvent rendre d'autres
services comme : les tontines; les entraides ; assistance et
épargne-prêt. Seuls 2 GIC font encore des entraides. Mais
l'assistance, les tontines et l'épargne-prêt sont présents
dans la majorité des GIC.
25
En général, les activités des GIC sont
financées par la vente de la production collective mais aussi par des
cotisations. Certains GIC prélèvent chez leurs membres des taxes
pour le financement de la production collective mais aussi des
pénalités imposées aux membres par exemple en cas de
retards aux réunions. Mais ce système de pénalités
tend à disparaitre car source de nombreux conflits.
iv) Relations
? Relations avec ACEFA
Les GIC, en entrant dans le programme, se focalisaient sur le
financement mais ont malgré tout bénéficié du
conseil. Ainsi tous les GIC ont bénéficié de conseils tant
en gestion, en services rendus, en vie associative et en production. Dans 4
GIC, les conseillers ont permis le rapprochement des GIC avec des institutions
et organisations d'appui (PACA, Heifer international...).
Dans la grande majorité des cas, les membres de GIC
sont très souvent absents aux réunions et très peu
présents aux séances de conseils. Cela pour plusieurs raisons,
selon les conseillers c'est principalement dû à leur
indisponibilité : « Un autre problème avec les
groupements c'est que leurs membres sont souvent affairés ce qui fait
que la participation au rendez-vous est souvent en dessous de la moyenne. Il y
a un faible taux de participation aux réunions. » Ce taux de
participation faible a été observé par nous sur le terrain
et représente un énorme frein aux activités de conseil.
4 GIC ont reçu la visite du personnel d'ACEFA en dehors
de leur CGP. Ces visites concernaient généralement des
formations.
Parmi les 7 groupes étudiés, 4 ont
été financés par ACEFA principalement pour la construction
de poulaillers (3) et de porcheries (1). Les 3 autres envisagent demander un
financement à ACEFA.
? Relation avec les autres groupements (CLG) :
Seul un groupe entretient des relations avec un autre groupe
en dehors des CLG et des Unions de GIC (UGIC). Cette relation se
présente de la façon suivante : des membres d'un groupe peuvent
à tout moment venir assister aux réunions de l'autre groupe ; il
existe des échanges d'expériences entre ces 2 groupes. 2 groupes
sur les 7 sont membres d'unions de GIC.
Tous les GIC participent au CLG et sont satisfaits de cette
rencontre entre GIC. Selon leurs dires, le CLG leur permet de pouvoir
échanger sur leurs difficultés respectives et de
bénéficier de conseils des autres producteurs.
« Nous sommes pleinement satisfaits. Je suis le
représentant du CLG. Ça se passe très bien. Ça a
permis les échanges entre les différents GIC. (...) on
échange sur nos problèmes, on cherche ensemble une solution.
»
Ces CLG se passent dans des lieux fixes
généralement dans des délégations d'arrondissement
d'agriculture. Seul un CLG se fait en rotation entre les différents
sièges des GIC afin de favoriser la participation des membres et de
mieux voir les activités d'un GIC et de le conseiller.
? Filière (approvisionnement)
L'approvisionnement en intrants dans tous les GIC se fait par
des achats en groupe auprès de fournisseurs. Dans 6 des GIC, une
cotisation a lieu après calcul du coût des intrants suite à
une
26
prospection sur le marché. Les GIC
délèguent des membres qui vont se renseigner sur les prix et
effectuer les achats. Seul un GIC finance une partie des coûts avec les
épargnes effectués au cours des réunions.
L'approvisionnement est difficile car les intrants sont chers aux dires des
producteurs.
Ces GIC étudiés sont représentatifs des
groupements avec lesquels ACEFA travaille. Ainsi le conseil donné dans
le cadre d'ACEFA ne permet pas d'atteindre tous les membres mais l'essentiel
des producteurs y bénéficient. Ces groupements ont une vocation
de travailler ensemble. Ils sont un niveau pertinent pour atteindre le maximum
d'EFA dynamiques.
c) Caractérisation des producteurs
étudiés
i) Situation des producteurs
Les producteurs étudiés ont un âge
compris entre 38 et 73 ans. Certains pratiquent l'agriculture depuis plus de 20
ans. Leurs superficies varient entre 0.5ha et 4.5 ha. Il ressort de nos
enquêtes que les producteurs ici étudiés possèdent
de petits outillages (machettes, houes). Certains possèdent des
sécateurs (ceux qui font le café) et des brouettes (2
producteurs).
Leurs activités sont principalement agropastorales.
Seuls 4 producteurs dont 2 femmes ont des activités non agricoles
principalement le petit commerce.
ii) Systèmes de production
Notre étude a porté sur 4 conseillers repartis
sur 3 communes. Ainsi nous avons pu mettre en évidence en se basant sur
nos enquêtes 3 systèmes de productions :
-situation 1 : les producteurs produisent essentiellement des
cultures maraîchères à savoir chou,
piment, tomate.... Ces cultures sont accompagnées d'un petit
élevage de quelques porcs et d'une basse-cour. Les porcs et les
maraîchers sont produits pour être vendus. La part consommée
en 2014 représentait entre 1 et 10% en valeur de la production agricole
totale.
-situation 2 : ce sont principalement des
éleveurs avec une production agricole relativement
faible. Ils cultivent essentiellement du maïs destiné à
l'alimentation des animaux. Ainsi dans certains cas la production de maïs
est essentiellement vendue mais il existe aussi des cas rares où une
part de cette production est transformée pour entrer la
préparation d'aliments pour les animaux.
-situation 3 : dans ce système de production, les
producteurs ont une production variée mais elle peut être
approximée à un système où le maïs est
associé à d'autres cultures (café, bananier plantain,
...). La production agricole est alors couplée avec un élevage
dans des proportions 2/3 - 1/3. La production agricole est essentiellement
consommée (entre 60-80% en valeur).
En comparant ces résultats obtenus avec les
systèmes de production recensés dans les données
régionales et ceux de l'observatoire d'ACEFA, on arrive à la
conclusion les producteurs étudiés sont représentatifs de
la population étudiée. Ainsi ACEFA par sa politique de libre
accès a vraiment réussi à toucher tous les types de
producteurs qu'on peut trouver dans la région. Ce qui est un point
positif pour le dispositif de conseil.
iii) 27
Satisfaction des producteurs
D'une manière générale, les producteurs
sont satisfaits des conseils dont ils bénéficient en particulier
pour le conseil technique comme le montre les dires suivants :
« Le conseil est bon. (...) ça a
changé notre façon de faire. Ça nous permis
d'améliorer notre niveau de vie ».
« Le conseil est bon. (...) grâce à
ça on peut éviter les erreurs dans les pratiques, (...)
l'itinéraire technique. Ça nous aide vraiment ».
Tous sauf un (voir encadré ci-dessous) sont
disposés à continuer à travailler avec le conseiller ACEFA
même en l'absence de financement. Ce producteur est un
délégué de GIC qui a bénéficié de
nombreux aides (financement, intrants) de nombreux programmes et ONG. C'est
peut-être cela qui a orienté sa vision sur le conseil.
Encadré : satisfaction de 2 producteurs sur le
conseil
P1 « Ici chacun aura son avis. Pour moi si ACEFA
décide d'arrêter de financer les projets et de s'arrêter au
conseil, je vais continuer. »
P2« Il nous faut un remède aux différents
maux, un stimulant. S'il n'y a pas de financement, on va arrêter parce
que le conseil seul ne suffit pas. »
Pour les producteurs, même ceux qui veulent continuer
le conseil, disent avoir des problèmes de financement de leurs
activités. Selon eux le conseil devrait être accompagné de
financement car le conseil leur montre des techniques et pratiques plus
avantageuses mais ils disent ne pas avoir les moyens pour les appliquer.
Ceux ayant bénéficié de formation sur
parcelle ou de visites individuelles disent être pleinement satisfaits de
cette activité.
« On fait ce qu'il a montré. Chacun rentre
dans sa parcelle pour faire ce qu'il a vu, il réussit. ».
iv) Autres sources d'appui
4 producteurs ont bénéficié d'appuis
d'autres organismes ou programmes (ONG, Heifer International, PACA). Ces appuis
se manifestent principalement par des dons d'intrants (semences, produits
phytosanitaires, races améliorées...) mais aussi par des
formations. Il y a donc peu de sources d'appui dont bénéficient
les producteurs. Cela peut s'expliquer en croisant avec nos autres
données par le manque d'informations dont disposent les conseillers sur
les structures existantes, un signe évident du manque de collaboration
entre ACEFA et les programmes existants.
28
d) Caractérisation des CGP
étudiés
Les conseillers ACEFA proviennent des 2 ministères
(celui de l'agriculture et celui de l'élevage). Ils ont
été recrutés par concours et conservent toujours des
postes dans leurs ministères d'origine. Ils sont de profils divers comme
le montre le tableau ci-dessous.
Tableau 4: caractérisation des conseillers
étudiés. (Source: auteur)
conseillers
|
C1
|
|
C3
|
C4
|
Age
|
37
|
40
|
56
|
50
|
FORMATION
|
TS PA+ maitrise en BV
|
TS PA
|
TS PV
|
TS PV
|
Expérience avant ACEFA
|
-
|
Ministère+ AVZ au PNVRA
|
Ministère+ AVZ au PNVRA
|
ministère
|
ACEFA 1/2
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Poste actuel au ministère
|
Cadre d'appui
|
Cadre d'appui
|
Retraité (ancien chef de poste)
|
Chef de poste
|
Activités agricoles
|
parcelle
|
---
|
Élevage de poules
|
parcelle
|
Les conseillers étudiés sont tous
spécialistes d'un domaine et ont acquis une certaine expérience
en travaillant déjà avec les producteurs. Cette
spécialisation ne cadre pas parfaitement avec la vision d'un conseiller
tel que définie dans l'approche CEF qui préconise une approche
systémique de l'exploitation. Ainsi les conseillers ont dû
être reformés sur l'approche systémique et d'autres
formations (voir annexe 1) pour qu'ils aient les bases du métier de
conseiller. Leurs expériences acquises dans leurs fonctions
antérieures sont un outil qu'ACEFA voulait utiliser.
Ces conseillers sont toujours actifs dans leurs
ministères d'origine. Ils sont soit cadres d'appui soit chefs de poste
agricole. De plus en dehors des activités d'ACEFA et celles du
ministère, certains conseillers disposent d'une petite parcelle ou d'une
activité pastorale pour un usage purement familial alors que d'autres
n'en disposent pas. C'est ce qui ressort des entretiens avec les CGP : 3 sur 4
en possèdent. Ce sont principalement des CGP vivant dans leur ville
d'origine ou pas trop loin. Mais toutes ses activités influent peu sur
la disponibilité des conseillers car ils accordent selon leurs dires la
priorité aux activités d'ACEFA. Mais l'observation faite montre
qu'il arrive des moments où le conseiller n'est pas disponible car le
ministère d'origine tient généralement peu compte de leurs
affections à ACEFA. Ainsi un conseiller peut se retrouver chef de poste
d'une zone et conseiller dans une autre zone. Ce qui peut engendrer un
problème occasionnel d'indisponibilité.
29
? Vision du programme :
Dans l'ensemble, les conseillers ont, selon leurs dires, une
vision positive du programme. Pour eux le programme atteindra ses objectifs.
Celui de faire de l'agriculture familiale une agriculture de marché,
plus moderne.
« Pour moi, une agriculture un peu moderne, c'est
pour ça qu'il finance les investissements et équipements pour une
amélioration qualitative et quantitative des productions. Il veut une
agriculture compétitive où les producteurs ne vont seulement se
limiter à produire pour manger mais produire pour avoir de l'argent. Une
agriculture productive et rentable. Il ne doit pas seulement consommer mais
vendre une partie. ACEFA ne veut plus d'une agriculture de subsistance mais une
agriculture de marché. » C4
? Vision de leur métier et de leur responsabilité
:
Tous les conseillers s'accordent à donner un place
importante aux producteurs dans les activités de conseil. Ainsi son
rôle se limite à lui donner des conseils d'orientation.
Pour eux, « Le conseiller joue le rôle d'aide
à la décision, il aide les producteurs à prendre des
décisions. Il doit aider le producteur à comprendre sa situation,
il aide le producteur à choisir lui-même une solution parmi tant
d'autre. Il n'impose rien, il laisse le producteur choisir. Il lui laisse la
décision finale. » .
Ces conseillers ont été attirés par la
description du travail de conseiller ACEFA qui selon eux leur permettra
d'être utiles aux producteurs.
e) Conseil mis en oeuvre
Tous les CGP étudiés ont entre 9 et 11
groupements à suivre. Dans la grande majorité des cas, le CGP a
ses GIC dans une même aire facilitant ainsi leur travail.
D'une manière générale, un conseiller
visite normalement un GIC une fois par mois et travaille avec
eux pendant environ 2 heures. Les dates des visites sont
fixées lors des CLG auxquels il assiste chaque mois. Il peut avoir des
visites supplémentaires en fonction des problèmes que rencontre
le GIC ou un membre du GIC et en fonction des activités
programmées.
Le travail du conseiller commence tout d'abord par une
sensibilisation du GIC qui souhaite entrer dans ACEFA sur les procédures
et le fonctionnement d'ACEFA. Après signature de la convention de mise
à disposition, le conseiller explique aux membres les différents
termes de la convention.
Après cette étape, le conseiller passe à
l'étape caractérisation et diagnostic qui nécessite pour
les conseillers de nombreuses visites (3 à 4 descentes selon un
conseiller) et plusieurs mois de travail. C'est au cours de cette phase que le
conseiller utilise la fiche de caractérisation et cherche à
analyser l'environnement externe comme interne du groupement. Cette
étape est la plus importante car c'est d'elle que découlera les
activités futures du conseiller avec le GIC. A la fin de ce travail, le
conseiller présente ses résultats aux membres et ensemble, ils
voient comment résoudre les problèmes soulevés ou
renforcer les points forts du groupe. Ces solutions sont
déclinées dans un plan de développement subdivisé
en plan d'action. Ensuite commencent les activités de conseil à
proprement parler.
Les types d'activités développées pendant
cette phase varient peu d'un conseiller à l'autre.
Généralement le conseiller commence par la vie associative avec
la formation d'un bureau si
30
inexistant, la sensibilisation sur les rôles des membres
du bureau et le renforcement de leurs capacités. Ensuite le conseiller
passe à la gestion avec des formations sur la tenue des documents de
gestion (administrative, comptable et financière). Il cherche à
améliorer sinon à introduire les services rendus. Concernant le
domaine de la production, les conseillers essaient d'encadrer les GIC sur les
productions collectives ou essaient de stimuler les groupes à avoir des
productions collectives que ce soit en élevage ou en agriculture avec
une légère préférence pour des activités de
leur domaine de spécialisation. Par exemple l'un des conseillers du
MINEPIA a réorienté les activités de 2 GIC des poulets de
chair vers les poules pondeuses. Ces GIC phares font dans l'élevage. Par
contre ceux du MINADER ne semblent pas montrer de préférences.
Cela pourrait être dû à leur passé de chef de poste
agricole.
En l'absence de productions collectives, les conseils sont
beaucoup plus des conseils de résolution ponctuelle des
difficultés individuelles des membres avec des formations sur
l'itinéraire technique des activités individuelles dominantes
dans le GIC.
D'une manière générale, les conseils
collectifs sont donnés sous formes de formations à la fin
desquelles les producteurs reçoivent des fiches techniques. Ce
système permet aux producteurs d'avoir un support afin de se rappeler
des étapes de l'itinéraire technique. Ces documents sont des
guides pour les producteurs et reprennent les points abordés lors de la
formation.
Encadré : activités de conseil mis en oeuvre
par le conseiller C1
« En gestion, généralement nous avons des
groupements non nantis en gestion. Ce qui fait que dans la majorité des
cas quand on arrive il n'y a pas de documents. (...) On les sensibilise sur le
bien-fondé de ces documents, s'ils peuvent en acheter tant mieux. Quand
ils achètent, nous essayons de les montrer comment tracer les
différents documents comptables. On trace les documents et on met
à leur disposition. (...)En gestion, nous essayons de suivre cette
activité (collective) d'établir le compte de résultat et
leur bilan. Nous intervenons aussi en gestion administrative. Et nous les
aidons aussi en gestion financière et comptable. (...) Bon la vie
associative, il y a des aspects. Vous savez de groupes qui ne font pas de
rapports de réunion. C'est à nous de les sensibiliser par rapport
au bien-fondé des documents, leur montrer comment on fait. (...)Dans la
majorité des cas ces services n'existent pas. Nous essayons de les
stimuler, de les stimuler à créer des SR au sein du groupe.
(...)Généralement nous les formons aussi en production. Pour
leurs activités collectives, on fait des formations et même des
recyclages. On les accompagne dans le suivi et les formations pour ceux qui
veulent vraiment l'appliquer. »
|
Ainsi comme nous venons le voir, les conseillers
s'écartent peu des activités telles qu'elles sont définies
dans le cahier de charges. Il y a très peu d'adaptation des
activités de conseil selon les besoins des producteurs. Cela peut
être dû à la nature du dispositif de suivi-évaluation
qui évalue les conseillers sur des critères tel que nombre de GIC
accompagnés en services rendus, en telle ou telle spéculation....
Ainsi les conseillers inconsciemment ou non sont dirigés vers un
modèle de groupements ou producteurs tel que ACEFA veut.
C'est-à-dire un groupement qui rend des services rendus, qui a une
gestion des activités et une production collective et le producteur qui
tient une comptabilité, produit pour vendre.... ACEFA dans le conseil
qu'il veut donner aux producteurs a trop mis l'accent sur la production. A cela
s'ajoute la formation de techniciens des conseillers. Conséquence, les
conseils techniques occupent une grande part des activités de conseil.
Ainsi d'une certaine manière, ACEFA reste encore
31
influencé par la vulgarisation mais cette vision n'est
pas directement imposée aux producteurs. Les conseillers essaient
d'expliquer le bien fondé des pratiques qu'ils veulent faire
connaître. Quelques conseillers cependant, même s'ils sont peu, ont
développé une activité dont l'appellation varie d'un
conseiller à l'autre « démonstration ou formation au champ
». Cette activité consiste pour le conseiller, sur demande des
membres d'un GIC, à montrer en pratique l'application d'une technique
culturale. Les moyens sont mobilisés soit par le GIC soit par un membre
du GIC. Ces 2 conseillers sont du MINADER et ont un passé de chef de
poste agricole. C'est peut-être la raison de cette pratique. Cette
activité a été instaurée sur proposition du
conseiller mais validée par les membres.
f) Effets et impacts
Le conseil étant principalement donné en
collectif puis dans une moindre mesure en individuel, les effets
identifiés sont de 2 niveaux : GIC et EFA.
j) Effets sur le GIC
Au niveau des groupements, nous avons pu identifier 2 types
d'effets :
? Organisation /fonctionnement :
Selon les conseillers et certains
délégués, plusieurs GIC avant ACEFA étaient
très peu organisés tant dans au niveau du bureau, du
règlement intérieur, la tenue régulière des
réunions. Avec l'aide des conseillers, les modes de fonctionnement de
certains groupes ont été corrigés et
améliorés. Ainsi selon eux, les GIC fonctionnent mieux. Un
exemple marquant est celui du GIC qui avait connu des graves dysfonctionnements
provoquant une interruption de ses activités pendant 10 ans. Mais
grâce à ACEFA, la plupart de ces dysfonctionnements ont pu
être résolus. Le délégué disait à cet
effet :
«On a eu des problèmes : problèmes
d'organisation, sur les rôles, de tenues de documents. On avait des
disputes, il n'y avait pas de règlement intérieur. (...) Avec le
conseiller ACEFA ça fonctionne encore mieux (...) Le GIC va mieux, on
fait des tontines et l'épargne. (...)On avait vraiment besoin d'une
réorganisation, une restructuration du GIC».
Plusieurs groupes comme le signalaient certains conseillers
n'existaient que sur le papier c'est-à-dire qu'ils ne tenaient
même pas de réunions, n'avaient pas de documents de gestion ni de
services rendus. Mais grâce à la sensibilisation des conseillers,
les réunions sont tenues plus ou moins régulièrement. Les
bureaux ont bénéficié de formations sur la gestion, ont
été sensibilisés sur leurs rôles. Un conseiller
disait : « Il y a des groupes quand on est arrivé ils ne se
rencontraient même pas. Ils avaient juste leur certificat pour le
financement maintenant ils se rencontrent, ils ont même des
activités ».
De plus les liens entre les membres se sont
améliorés dans certains GIC. Un membre disait à cet effet
: « En dehors même des activités, on se rend visite
» alors que le GIC connaissait des disputes ayant provoqué
l'exclusion de 3 membres et l'arrêt de la production collective. Les
verdicts des exclusions ont été prononcés après
concertation de tous les membres lors d'une assemblée
générale.
32
Ainsi à ce niveau, ACEFA a vraiment pu atteindre son
objectif, celui d'amener le GIC à rendre des services à leurs
membres. L'appui-conseil a donc amélioré le fonctionnement de la
plupart des GIC ayant intégré le dispositif.
? Changements des pratiques dans les systèmes de
production :
Plusieurs GIC ont connu des changements dans leurs pratiques.
Par exemple, un groupe essayait de produire sur leur parcelle communautaire du
chou mais il y avait peu de résultats. Ayant sollicité ACEFA, ils
produisent mieux et ont diversifié leurs productions (choux, poivron,
haricot...).
Encadré : cas des 2 GIC du conseiller 2
2 GIC qui faisaient l'élevage de poulets de chair ont
réorienté leurs activités vers l'élevage des poules
pondeuses. Cela a été décidé après la
présentation du diagnostic réalisé par le CGP. Celui-ci
leur a montré que leur activité était peu rentable alors
que la demande des oeufs était importante. Maintenant ils produisent des
oeufs et fabriquent eux-mêmes une partie des aliments pour les poules.
Encadré : exemple du GIC 4.2
Ce GIC est un GIC qui travaillait déjà avec le
conseiller avant ACEFA, ce conseiller étant leur chef de poste agricole.
Leurs rencontres étaient occasionnelles. Leurs activités
collectives se limitaient aux entraides et tontines. Après
l'arrivée d'ACEFA dans le département et après la
sensibilisation par ce conseiller, ils ont décidé de rentrer dans
le programme. Ainsi lors de la phase de financement, ils ont monté un
projet pour une porcherie. Le financement leur a été
refusé. Ils ont donc décidé avec l'aide de leur conseiller
de monter eux-mêmes leur porcherie commune ainsi avec l'aide du
conseiller, cela a été fait. Tout d'abord le conseiller les a
aidé à mettre en place un fond de roulement. Il les a
accompagné dans l'achat des porcelets et donner des formations sur
l'alimentation et la prophylaxie. Maintenant ils ont une production commune
qu'ils cherchent à agrandir.
|
Ces cas illustrent bien l'impact d'ACEFA dans les GIC. Mais
les cas les plus répandus sont les cas où le GIC n'avait pas de
production collective mais grâce aux conseils et avec l'aide du CGP des
productions collectives ont pu être instaurées.
L'appui-conseil a donc eu un effet positif en amenant les
membres des GIC à travailler ensemble.
ii) Effets sur les EPA
? Changement des pratiques :
Tous les producteurs interrogés dans le cadre de ce
travail ont énuméré des changements dans leurs pratiques
tant en agriculture qu'en élevage.
? Agriculture :
Les changements observés sont à tous les
étapes de l'itinéraire technique. En autres nous avons : -le
choix des semences : avec l'aide des conseillers et grâce aux
échanges entre producteurs lors des CLG et ADOP, les producteurs
savaient quelles variétés de semences et où acheter.
Souvent même les conseillers les informaient de la disponibilité
des semences au ministère.
-les pratiques culturales (utilisation d'engrais, de produits
phytosanitaires...) : des producteurs affirmaient de ne pas savoir utiliser les
engrais avant ACEFA. Mais que grâce aux conseils, ils savent quels
engrais utiliser, comment l'utiliser mais surtout quand les utiliser. Il en est
de même pour les produits phytosanitaires.
Un producteur disait : « Par exemple la culture de
maïs, je sais quand utiliser les fientes, comment utiliser les engrais. Je
maitrise maintenant les techniques. J'utilise maintenant les engrais.
»
-maitrise de nouvelles techniques culturales : grâce aux
conseils, certains producteurs savent comment cultiver telle ou telle
spéculation. Comme l'atteste une EFA :
« Elle nous a montré comment cultiver le
haricot en saison sèche. Nous quand on a appliqué ce qu'elle nous
avait montré, on a bien produit ».
En plus de ces changements, des producteurs de 2 GIC d'un
même conseiller parlent de changement dans leurs techniques
post-récolte pour la consommation.
V' Elevage :
Les changements en élevage sont à tous les
niveaux mais concernent surtout l'élevage des poules et des porcs.
On a des changements au niveau:
- Des choix de races de poules et de porcs : les producteurs
sont informés par les conseillers de la présence de telles ou
telles races améliorées. Surtout quand il s'agit de races
distribuées par le MINEPIA ou un centre de recherche. Ainsi plusieurs
producteurs ont pu s'approvisionner en porcs et poules de races
améliorées.
- L'alimentation des porcs et des poules : les producteurs ont
eu accès à des formations sur la fabrication d'aliments pour les
animaux à partir de matières locales (maïs, coquilles...).
Il y a même eu des sensibilisations sur le fait de ne pas nourrir le porc
avec les déchets pris dans des poubelles.
- La prophylaxie du porc et du poulet : les producteurs ont
été formés sur la prophylaxie du porc et des poules.
- Les techniques de reproduction : suite à une
formation effectuée l'année passée, des producteurs
disaient avoir appliqué les conseils et avoir été
satisfaits. Ces conseils portaient surtout sur le fait d'éviter une
reproduction entre porcs issus d'un même parent.
Ces formations ont entrainé des changements des
producteurs même si les conseils ne sont pas appliqués dans leur
totalité faute de moyens. Une amélioration des pratiques en
élevage a été observée. Une femme
interviewée disait à cet effet : « je connais comment
faire la nourriture, le nettoyage, les produits qu'il faut utiliser... ;(...)
je n'avais rien alors qu'aujourd'hui j'ai 3 porcs. Je maitrise l'élevage
maintenant».
V' Gestion :
Dans certains des cas étudiés, les producteurs
(5) ont, d'après leurs affirmations, amélioré la gestion
de leurs exploitations. Ils affirment tenir un cahier où ils recensent
les dépenses et calculent les marges des activités. Mais seuls 3
ont été capables de nous donner les chiffres de leur production
antérieure. Cela montre que l'aspect gestion est encore très peu
assimilé par les producteurs.
33
Tableau 5: exemple de changements engendrés par
les producteurs. Source : auteur
Production
Domaine
|
|
Changements de compétences
|
|
Changements de pratiques
|
|
Les effets
|
Technique culturale
|
|
Choix des semences, maitrise de l'itinéraire technique
|
Diversification de cultures
|
|
Introduction d'autres cultures dans l'exploitation
|
|
Diversification des sources de revenu
|
Traitement phytosanitaire des cultures
la diversification des activités
|
Techniques de la conduite des porcs
|
L'utilisation des pesticides et des fongicides
l'introduction de la porcherie chez certaines exploitations
Augmentation du poids des porcs
Réduction de taux de mortalité chez les porcs
Réductions des maladies dues à la
consanguinité
Formulation de l'aliment
prophylaxie
Reproduction des porcs
Augmentation du rendement
Augmentation du rendement
Diversification des sources de revenu
34
Gestion
|
|
Tenue des cahiers de gestion,
|
|
calcul des marges, planification
|
|
Meilleure gestion
|
|
|
|
|
|
|
|
Vie
associative
|
|
Règlement intérieur, organisation de
réunions
|
|
Concertation et échange entre les membres
|
|
Amélioration de la cohésion du groupe
|
Services rendus
|
|
|
|
Achats et ventes groupés
|
|
Achats et ventes à des prix plus avantageux
|
iii) Impacts
? Augmentation des revenus :
Cette amélioration des revenus résulte, selon
les affirmations des producteurs, d'une augmentation de la production due
à l'application des conseils. Tous s'accordent à dire que leur
production s'est nettement améliorée suite aux conseils. Cette
augmentation de production a ainsi contribué à une
amélioration de la situation des producteurs. Par exemple, une EFA a dit
:
« Avec le conseil, avant je faisais 1 sac de
maïs maintenant je fais en moyenne 8 à 9 sacs. »
C4.1.2.5
« Vous m'avez demandé si j'avais des
crédits, j'ai dit non c'est à cause de ça. Je n'en ai plus
besoin. » C4.2.1
? Niveau de vie :
5 C4.1.2 : même principe que l'autre note de
page. 2ème EFA du GIC 1 du conseiller 4 de la zone C.
35
Cette amélioration du revenu et de la production a
entraîné une amélioration du niveau de vie. Dans la mesure,
elle a favorisé :
-Une amélioration de l'alimentation :
Certains consomment une grande partie de leur production.
Ainsi avec la production qui augmente, les producteurs arrivent à mieux
nourrir leurs familles. Un producteur l'affirmait en disant : «
Maintenant on mange beaucoup, avant on était maigre. »
C4.1.1.
Mais d'autres vendent une grande partie de leur production,
ainsi c'est l'augmentation de revenu qui a permis de mieux se nourrir.
Il est clair qu'une amélioration de la situation
alimentaire a eu lieu. Une agricultrice disait:
« Maintenant je ne peux pas préparer sans
légumes et les poissons. » et un autre : « la production a
augmenté. La famille mange bien. La famille vit bien. Moi pour manger je
n'ai besoin que de chercher de l'huile ou des condiments. S'il n'y avait pas eu
le conseil, je devrais courir au marché au loin pour chercher les choses
pour manger. » C4.2.1
-Une amélioration des pratiques de scolarisation et de
santé: tous les producteurs affirment qu'avec l'augmentation de revenus,
ils ont pu assurer la scolarité des enfants et la santé de la
famille.
« (...) envoyer les enfants à l'école;
payer les soins de santé. »
-une acquisition de biens et équipements : l'un des
producteurs dit avoir pu s'équiper grâce à l'augmentation
des revenus.
« On achète aussi les biens qui manquent. J'ai
même pu terminer ma maison. » C3.1.1 ? Perception de ses
activités :
À ce niveau, seuls 2 producteurs sont venus à
considérer leurs exploitations comme une entreprise mais surtout leur
GIC comme une entreprise. Ils sont arrivés même au point
d'embaucher une main d'oeuvre salariale pour la production du GIC. Il est
à noter que ces producteurs sont des délégués de
GIC d'un même conseiller. Pour ce conseiller, ACEFA voulait transformer
l'agriculture en une agriculture « entrepreneuriale ». Il a donc
transféré sa vision au producteur.
« (...) Comme on le dit, quand ça devient une
véritable entreprise : aller cultiver le maïs, le transformer en
aliments, nourrir les bêtes, aller vendre. Ça devient une
entreprise il faut maintenant installer le personnel qui devrait gérer.
(...) »
D'une manière générale, les producteurs
présentent tous le projet de se développer et de produire
plus.
« Plus tard j'aimerais louer des parcelles et
produire encore plus. Pouvoir consommer encore plus et vendre. On veut
s'agrandir. »
36
Conclusion partielle
Les résultats précédemment
présentés (cf. infra) ont permis de mettre en évidence un
schéma d'impact. Le schéma d'impact retrace les changements
induits par le conseil donné et leurs implications.
Tout d'abord, le conseil a provoqué chez le producteur
une acquisition de nouvelles compétences au travers des formations (sur
des spéculations, en gestion...). Lorsque les producteurs utilisent ces
connaissances et compétences nouvelles acquises, leurs pratiques
changent. Ces changements de pratiques à leur tour engendrent des effets
observables par les producteurs. Ces effets ont eux aussi à leur tour eu
des impacts sur le niveau de vie des producteurs. En effet, ces effets
observés sur la production ont permis aux différents producteurs
étudiés d'augmenter leur production et à la longue leur
revenu. Ce qui à la longue a eu des retombées sur leur niveau de
vie.
L'encadré suivant donne un exemple de cette situation
d'effet d'induction du conseil.
Encadré: exemple d'effets induits par une pratique de
conseil
Prenons le cas d'une pratique, la formation sur la prophylaxie du
porc. Cette formation s'est faite par un exposé des étapes.
Comment entretenir sa porcherie ? Où et quand va vacciner son porc ? Et
avec quoi ? sont les éléments de cette formation. Pourquoi faire
telle ou telle pratiques et pourquoi ne pas faire telle autre pratique ?
A la fin de cette formation, le conseiller et les producteurs ont
échangé sur la formation. C'est à cette étape se
passe le premier changement qui a lieu au niveau de l'individu: acquisition
d'une nouvelle connaissance. Cela n'est possible que si le conseiller arrive
à convaincre le producteur. Quelques temps (jours ou mois...)
après la séance de formation, les producteurs qui ont
appliqué racontent leurs difficultés et réussites au
conseiller qui les appuie si nécessaire. On a alors un changement de
pratiques. Cette fois-ci ce changement a lieu au niveau de l'exploitation.
Si la prophylaxie est bien faite et réussie, des
changements apparaissent sur les porcs ; ils sont plus
gros et bien portants
; le taux de mortalité a chuté. La production du porc s'en trouve
alors
améliorée. La vente rapporte alors plus de devises.
Ainsi à la campagne prochaine, le producteur
continuera cette
prophylaxie. Cela peut inciter les autres producteurs à faire de
même.
Le conseil technique semble être celui qui a
engendré le plus d'effets. Cela s'explique par le fait que les
producteurs sont plus friands de ce conseil et l'appliquent plus et mieux que
les autres types de conseil. De plus le conseil technique est, comme nous
l'avons dit plus haut, celui que les conseillers maîtrisent le mieux et
est celui qui occupe une grande part des activités de conseil.
Les conseils de gestion, mal mis en oeuvre, ont quant à
eux engendrés peu de changements et d'effets. Il faudrait
peut-être attendre plusieurs années encore avant d'avoir des
changements notables. Les causes possibles de ce faible changement sont
multiples : le niveau scolaire faible des producteurs (niveau maximal
3ème), la réticence à changer ses
habitudes....
37
On peut déjà conclure que l'un des objectifs
spécifiques visés par ACEFA est en passe d'être atteint
dans l'échantillon d'enquête et 2 des 4 résultats attendus
lors de la préparation du programme sont presque réalisés
à savoir:
-La gestion technique et économique des exploitations
familiales est améliorée ;
-Les organisations de producteurs (GP et OPA) sont portées
en capacité de rendre des services à leurs membres.
Nous venons, au regard des résultats analysés, de
répondre à la question de recherche. Dans la mesure où
nous avons pu mettre en évidence le chemin d'impact de quelques
pratiques de conseil. Ces pratiques ont bel et bien eu des effets sur les
producteurs que ce soit sur le plan technique ou sur le plan gestion. De plus
grâce au conseil, les producteurs travaillent mieux avec leurs
groupements.
La plupart des contraintes identifiées plus haut (cf.
cadre d'analyse) ont été dans une certaine mesure touchées
par le conseil. L'appui-conseil dans le cadre d'ACEFA a donc permis de lever
quelques contraintes.
SCHEMA D'IMPACTS ENGENDRES PAR QUELQUES
PRATIQUES DE
CONSEIL
Individu
|
|
Exploitation agricole
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CONSEIL TECHNIQUE : -formations sur
itinéraire technique
-fiches techniques -visites de terrain -conseil sur pratiques de
conservation...
CONSEIL DE GESTION : Formation sur : -
comptabilité simplifiée - management - calcul de marge
Technique culturale
Choix des semences, maitrise de l'itinéraire technique
Traitement phytosanitaire des cultures
Techniques de la conduite des porcs
Diversification de cultures Diversification des
activités
Compétences en : -comptabilité -management -gestion
administrative
L'utilisation des pesticides et des fongicides
Maîtrise de la porcherie chez certaines exploitations:
Fabrication de l'aliment/Pratique de la prophylaxie/Reproduction des porcs
Introduction d'autres cultures dans l'exploitation
Calcul des marges, remplissage de cahiers de caisse, calcul du
bilan, Planification des activités
Augmentation de la production et du rendement
Meilleure gestion de l'exploitation (réduction des
charges)
Réduction du taux de mortalité chez les porcs et
autres animaux Réductions des maladies phytopathologiques
Diversification des productions
Augmentation du revenu+ Changement des pratiques alimentaires
+ Prise en charge de la scolarisation et de la santé
= amélioration du niveau de vie
Ménage
Figure 5: exemple du chemin d'impact induit à
travers le temps par les pratiques de conseil (source : Auteur d'après
enquêtes)
37
Changements de compétences
|
Changement des pratiques
|
EFFETS
|
IMPACTS
|
|
|
38
5) Discussions autour du programme
Nos enquêtes dans une région du dispositif
d'ACEFA montrent que le programme, comme toute intervention d'appui au
développement programme dispose présente des points positifs,
mais aussi des points négatifs à corriger. Nous nous limiterons
à ceux concernant le dispositif d'appui-conseil.
a) Viabilité du dispositif d'appui-conseil
Dans cette partie on se propose d'analyser la viabilité
du dispositif d'appui-conseil. La viabilité permet de mesurer si les
bienfaits d'une activité ont des chances de perdurer une fois que le
donneur aura achevé de la financer (OCDE), c'est-à-dire voir si
le service peut se maintenir dans le temps.
? Un des éléments de viabilité d'un
service de conseil est sa spécificité par rapport
à d'autres offres d'appui-conseil existantes dans la même
zone. Ce critère semble est déjà rempli par ACEFA
dans la mesure où il présente des spécificités :
-L'approche participative du conseil : ACEFA est l'un des
rares programmes du Cameroun qui tient compte des spécificités
des producteurs lors des activités de conseil dans la mesure où
les activités de conseil ressortent du diagnostic effectué au
préalable par le conseiller. De plus les activités sont dans la
grande majorité des cas proposées suite à un
échange entre producteurs et conseiller. Ainsi les producteurs
participent au conseil. C'est vraiment un plus.
-Les instances de cogestion : Faire participer les producteurs
aux processus de réflexion sur l'appui conseil est une idée
innovatrice en matière de gestion d'un programme. Ce sont les
producteurs eux-mêmes qui évaluent leur conseiller.
- la plateforme d'échange entre producteurs :
L'idée de permettre aux producteurs de se réunir afin
d'encourager les échanges entre eux est une excellente initiative. Les
CLG ont beaucoup contribué à la mise sur pied de relations entre
GIC.
? Un autre élément important pourrait être
l'adéquation de l'offre de conseil aux besoins des
producteurs. Malheureusement notre étude ne nous permet pas
d'avoir des informations sur les besoins des producteurs. Nous n'avons pu
travailler que sur la perception que les producteurs ont de l'action du
programme. Cette perception est globalement positive, les producteurs
interrogés affirment leur satisfaction sur les conseils donnés
par les conseillers ACEFA. A la question de savoir si le conseil
répondait à leurs préoccupations, ils répondaient
par l'affirmative.
? Le dernier critère que nous retenons est la
durabilité des effets engendrés par le conseil.
Concernant ce point, les effets dus aux conseils techniques
présenteront quelques difficultés à se poursuivre mais
elles continueront car les producteurs se sont plus ou moins appropriés
les techniques et formations qu'ils ont reçues et les appliquent
lorsqu'ils ont les moyens. En effet sans les conseillers, il serait difficile
pour le producteur normal d'être informé des innovations (race et
semence améliorés, itinéraire
39
technique). Le véritable problème se posera pour
les effets du conseil de gestion. En effet les producteurs tout comme les
conseillers semblent éprouver des difficultés quant à
l'utilisation des outils de gestion. Les outils de gestion leur posent quelques
difficultés vu le niveau de connaissances de base nécessaires
pour bien tenir ces documents. Par exemple les documents de comptabilité
sollicitent beaucoup de compréhensions sur les différents
comptes, le passage des écritures,... ce qui pose problème aux
producteurs. Même ceux qui disposent de ces capacités manifestent
une réticence à la tenue des documents car cela nécessite
un changement de mentalité et d'habitudes.
Dans l'ensemble, le dispositif semble viable et capable de se
pérenniser. Seul l'aspect gestion des domaines de conseil pose des
difficultés. Les producteurs sont trop dépendants des
conseillers.
b) Limites ou difficultés du programme ACEFA
Dans cette partie, nous allons traiter des difficultés
que rencontrent certains acteurs du programme au niveau départemental et
qui peuvent entraver leurs activités.
Elles peuvent être de plusieurs natures.
i) Moyens :
Cet aspect bien qu'évident ressort à tous les
niveaux de la CTD.
? Humains : il ressort de nos observations que la demande de
conseil est importante ici dans le département de Bamboutos de sorte que
les conseillers sont saturés. Certains sont déjà à
12 GIC alors que les demandes affluent.
? Matériels : les conseillers de base (les CGP) se
plaignent de l'absence d'une prime d'entretien de la moto.
? Logistiques : certains CGP estiment que les crédits
téléphoniques sont insuffisants pour un conseiller qui veut bien
faire son travail et suivre quotidiennement les GIC et les producteurs.
? Financiers : ici quelques CGP se plaignent de leur prime et
même de leur couverture sociale qu'ils trouvent insuffisantes au vu de
leur charge de travail.
ii) Formation :
Dans l'ensemble, les conseillers estiment disposer des
compétences suffisantes pour exercer leurs activités. Mais il
ressort des enquêtes que certains présentent encore des manques
surtout pour la comptabilité, l'outil informatique. Les conseillers
eux-mêmes réclament des formations en informatique. En plus les
conseillers manquent d'informations sur les programmes et ONG existants afin de
pouvoir orienter les producteurs vers ces programmes afin de ne pas toujours
attendre un financement d'ACEFA.
iii) 40
Collaboration dans la CTD :
On a observé qu'entre les cadres de la CTD, il y a une
collaboration appréciable. Mais cette collaboration est faible entre les
CGP et les conseillers spécialisés. En effet, les CGP ne
remontent pas beaucoup leurs difficultés au niveau des CTS comme
prévu dans le cahier des charges. Certains préfèrent faire
appel à un autre CGP. Les conseillers de base se sollicitent les uns les
autres lorsqu'ils font face aux difficultés. Ce phénomène
peut avoir plusieurs causes. Cela peut être dû au fait que les
conseillers spécialisés sont relativement nouveaux dans le
département ou la forte confiance que le CGP a en son collègue
Ainsi les CTS interviennent très peu au niveau des producteurs de sorte
que peu sont au courant de leurs existences.
iv) La planification des activités:
De nos observations et des entretiens, il ressort que les
activités ne cessent de surgir à l'imprévu avec des
délais très courts augmentant la pression sur tous les acteurs de
la CTD que ce soit les cadres ou les conseillers de base. Il en ressort que les
activités se trouvent souvent bâclées car
réalisées dans une confusion totale. Cette mauvaise planification
favorise les erreurs dans le système d'évaluation mais surtout
dans la base de données et révèle une mauvaise
organisation des tâches et un mauvais fonctionnement du système de
suivi.
v) Les fiches et la base de données
Les conseillers de base se plaignent des fiches bien qu'ils
en voient l'utilité. De nos observations, il ressort que ces fiches au
moment elles sont saisies dans la base de donnée occupent une grande
partie du travail des conseillers qui ont alors peu de temps pour les descentes
auprès des GIC. Ce problème relève à la fois du
volume important des fiches et la difficulté d'avoir les données
mais aussi d'une mauvaise organisation des conseillers. Les conseillers ne
cherchent à remplir les fiches qu'au moment où cela leur est
exigé par la hiérarchie. Ainsi lors de la saisie des
données, les conseillers ont tendance à réduire leurs
activités de conseil pour remplir des fiches et les retranscris dans la
base de données. Ils cherchent à rencontrer les producteurs afin
de remplir ensemble les fiches. Ils récoltent généralement
les informations dans des cahiers puis les reportent sur les fiches. Cette
organisation est la cause du mauvais remplissage des fiches car le conseiller
remplit toutes ses fiches dans la même période.
vi) Le dispositif de suivi-évaluation
Comme nous l'avons dit auparavant, le dispositif de
suivi-évaluation repose sur le principe des fiches. Concernant le suivi
des activités de conseil, les fiches d'évaluation du conseiller
ne jouent pleinement leurs rôles car les producteurs ont tendance
à penser que les notes qu'ils donnent peuvent engendrer le renvoi de
leur conseiller. Ainsi par crainte ou sympathie, ils peuvent enjoliver leurs
remarques sur le conseiller. Mais ces fiches permettent dans une certaine
mesure renseigner sur la qualité du conseiller.
Les fiches de suivi et de caractérisation des OP
permettront de recueillir des informations pertinentes sur les OP et de
comprendre leur fonctionnement. Malheureusement les conditions de collecte sont
à revoir (cf. les fiches et base de données).
41
Les données collectées dans les tableaux de bord
sont principalement qualitatives et ne peuvent permettre de bien évaluer
le travail du conseiller. Un bon dispositif de suivi devrait intégrer
à la fois des données quantitatives et des données
qualitatives (le contenu des activités réalisées, comment
et poutquoi).
c) Propositions pour des améliorations
éventuelles
Au vu de tous les problèmes cités plus haut, des
propositions peuvent être faites ajoutées aux propositions des
membres de la CTD et des producteurs. Nous pouvons classer nos propositions en
2 groupes :
? Propositions d'amélioration du fonctionnement du
dispositif de conseil: ? Renforcer le processus de sélection des GIC
:
L'objectif d'ACEFA est d'améliorer la
compétitivité des producteurs. Pour ce fait, ACEFA devrait
travailler avec des groupes dont les membres ont la volonté de
travailler. Il faudrait donc chercher à séparer les GIC dont les
membres ne font rien et attendent juste le financement des autres groupes. Cela
peut se faire par plusieurs étapes :
-lors de la sensibilisation, les conseillers doivent insister
sur le fait qu'ACEFA n'est pas une source de financement mais de conseil et que
le financement n'est qu'un moyen dont ACFEA peut se servir s'il en voit la
nécessité.
-lors de la réception des demandes des GIC pour
intégrer ACEFA, le CODAC devrait mieux étudier la situation des
GIC mais aussi des producteurs en vérifiant par exemple la
présence et l'état des activités collectives, l'historique
du groupement....
? Améliorer les modalités du conseil :
Le conseil renferme plusieurs volets : technique, gestion.
Concernant le conseil technique, il faudrait accorder plus de moyens (fiches
techniques, documents d'agriculture,...) et des formations sur des
spéculations aux conseillers afin d'accroitre la qualité du
conseil. Le conseil de gestion nécessiterait quant à lui une
intervention extérieure auprès des producteurs et aussi si
possible organiser des interventions de producteurs ayant adopté les
outils de gestion auprès des autres qui éprouvent des
difficultés. Ceci afin d'aider les conseillers sur cet aspect du
conseil.
? Améliorer le système de cogestion :
Il s'agit d'inciter les producteurs à « participer
» au système de cogestion et non se limiter simplement à
assister. L'un des moyens d'y arriver serait par une sensibilisation et si
possible une formation sur leur rôle dans ce système et
l'importance de ce système pour ACEFA comme pour eux.
? Inciter les conseillers et cadres d'ACEFA à travailler
plus :
Plusieurs moyens sont possibles que ce soit des incitations
financières (primes aux conseillers qui travaillent le plus) ou en
améliorant les conditions de travail (renforcer les moyens disponibles :
prime d'entretien pour la moto, les fournitures de bureau à la
CTD...).
? Revoir le dispositif de suivi-évaluation :
42
-renforcer les critères d'évaluation en
intégrant plus de critères qualitatifs comme
-Renforcer les capacités des CGP surtout en
informatique pour une saisie plus facile et rapide de la base de
données.
-Revoir les fiches et les modalités de collecte :
s'assurer de leur adéquation avec les réalités du terrain,
diminuer leur volume afin d'en faciliter le remplissage par les conseillers.
-Planifier les activités demandées aux membres
de la CTD (cadres et conseillers de base) afin d'éviter de les
surprendre.
? Propositions pour le volet financement et projet :
? Revoir les modalités de financement en introduisant
le volet fonctionnement (cette recommandation apparaît tant au niveau des
CGP que des GIC. Par volet fonctionnement, ils entendent intrants agricoles et
races améliorées, produits phytosanitaires).
? Renforcer le système de sélection des projets
afin de réduire le nombre de projets non viables et le nombre de projets
fictifs (projets montés par des GIC qui se dissolvent après
financement).
? Sanctionner les groupes qui détournent les fonds
octroyés par ACEFA.
43
6) LIMITES DE L'ETUDE
Comme toutes les autres, cette étude présente
des limites à considérer afin de pouvoir prendre du recul sur les
conclusions de cette étude et mieux les contextualiser.
· Biais de sélection
Il ne faut pas perdre de vue que notre échantillon a
été raisonné. Ainsi de nombreux facteurs ont pu influencer
les résultats.
-l'échantillon n'était pas représentatif de
la population étudiée
-Les conseillers devraient être choisis sur les
critères énoncés précédemment. Mais la
sélection s'est fait par recommandation du CTD après lui avoir
fait part de nos critères. Ainsi il est difficile de s'assurer du
respect des critères de sélection en particulier ceux concernant
le dynamisme du conseiller.
-les GIC étudiés nous ont été
proposés par les conseillers après présentation de nos
critères de sélection.
· Déroulement des entretiens
-Un premier biais lors des entretiens, notamment lorsque le
CGP était présent, est que les membres perçoivent les
entretiens comme un contrôle de la part d'ACEFA, même après
leur avoir bien fait comprendre les objectifs de l'étude.
-Le fait que le CGP assiste aux entretiens avec les membres
peut aussi biaiser les entretiens, notamment lorsque celui-ci répond
trop souvent à leur place, ne laissant pas les membres exprimer leur
perception. Nous avons pu réduire cet impact en réalisant une
grande partie des entretiens en l'absence des conseillers.
-pour les focus groupes, la plupart du temps le
délégué était le seul à s'exprimer. La
participation des membres était faible malgré les nombreuses
sollicitations de notre part.
-Le problème de la compréhension du
questionnaire par les interviewés était présent. En
voulant le rendre accessible, on courait le risque d'influencer
involontairement leurs réponses.
44
CONCLUSION
L'approche CEF est une approche relativement récente.
Elle repose sur plusieurs principes dont une communication et un échange
entre le conseiller et le producteur. Certains économistes du
développement continuent de l'opposer à la vulgarisation ou
« Training and Visit ». Elle est ainsi opposée au conseil car
elle repose sur un transfert et donc ne tient pas compte de l'opinion du
producteur.
Le conseil fut ainsi appliqué dans de nombreux pays en
voie de développement. La question de sa capacité à aider
les producteurs est un sujet d'actualité. C'est dans ce contexte que
s'inscrit ce travail. L'objectif de ce travail était de voir dans
quelles mesures l'appui conseil permettait de lever les contraintes que
rencontrent les producteurs. Nous avions abordé cette question à
travers l'étude d'un cas concret : le Programme ACEFA au Cameroun.
Il en ressort de notre analyse que :
- le programme ACEFA, mis en place dans le cadre du D, est un
programme qui est très apprécié par les producteurs.
-les conseillers se sont bien approprié les principes
de l'appui conseil et méthodes préconisées par ACEFA mais
ces méthodes restent encore fortement influencées par la
vulgarisation. -les groupements ne se sont pas encore parfaitement
imprégnés de leurs rôles dans le système de
cogestion du dispositif d'appui-conseil. Mais ils ont parfaitement conscience
de leurs importances dans la définition des activités de conseil
et de l'importance du dispositif. Ce qui est un bon début.
-le conseil technique est le type de conseil le plus
répandu occupant ainsi une grande part des activités de
conseil.
-le fonctionnement du programme, la trajectoire du conseiller
et les besoins des producteurs semblent y être pour quelque chose.
-le conseil est très apprécié par les
producteurs et leur a permis dans une certaine mesure d'améliorer leur
situation. Ainsi de nombreux changements de pratiques (utilisation d'engrais,
de pesticides, de semences et races améliorées, application de la
prophylaxie...) ont été mis en évidence. Ils ont induit
des effets sur la situation économique des producteurs en permettant une
amélioration de la production mais aussi sa diversification.
-le dispositif rencontre certaines difficultés : un
problème d'organisation, le problème d'incitation des
conseillers, moyens techniques encore insuffisants...
Ainsi globalement le dispositif d'appui-conseil du programme
ACEFA, malgré quelques difficultés, a permis de lever certaines
contraintes à l'augmentation de la production que rencontraient les
producteurs. On peut déduire que l'approche CEF est une approche assez
satisfaisante à promouvoir dans les politiques de
développement.
Mais notre étude nous a aussi permis de mettre en
évidence que l'approche CEF et la vulgarisation ne sont pas aussi
opposées que certains le pensent. Le CEF, dans son volet conseil
technique, utilise une certaine forme de vulgarisation par l'usage de fiches
techniques, la sensibilisation sur des innovations (les races et semences
améliorées...).... Ainsi il serait possible de
récupérer certains outils de la Vulgarisation pour
améliorer le CEF. Une étude approfondie sur ce sujet serait
intéressante et permettrait de trouver un compromis entre ces 2
approches.
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Mémoire d'ingénieur,
projets d'agro-développement. Ecole Supérieure
d'Agro-Développement
International(ISTOM), Paris.
ANNEXE
Annexe n°1 : description du programme de formation des
conseillers
Tableau Description du programme de formation des
conseillers, source : document ACFEA
Programme de formation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Formation conseiller/formateurs
|
CGO
|
CTD
|
RCTE
|
Effectif à former
|
31
|
48
|
58
|
M1: Métier de conseiller aux organisations de
producteurs
|
1
|
1
|
1
|
M2: Caractérisation d'une situation initiale et
diagnostic (OP/EFA)
|
2
|
2
|
2
|
M3 : Economie rurale, gestion financière
et comptable (OP/EFA)
|
2
|
2
|
2
|
M4: Planification stratégique et programmation
opérationnelle participative (OP)
|
1
|
1
|
1
|
Durée du tronc commun
|
6
|
6
|
6
|
Spécialisation
|
|
|
|
M5 : Méthodologie de projet (technique,
économique, financier, organisationnelle)
|
3
|
3
|
|
M6 : Analyse systémique de
l'exploitation
|
|
|
2
|
M7: Utilisation du logiciel TOPAZE, réalisation des
fiches de gestion
|
|
|
|
M8 : Approche territoriale des
problématiques techniques agropastorales
|
|
|
|
M9 Remise des résultats, suivi
technico-économique (analyse de groupe)
|
|
|
|
2 2 2 Durée de la
spécialisation (semaines)
3
3
8
Formation à l'animation et la gestion d'une
équipe de conseiller
M10 : Management opérationnel d'une
équipe de conseillers
2
2
Renforcement sur besoins à préciser 3 3
3
Durée de la formation (semaines)
|
12
|
14
|
19
|
Annexe n°2 : grille d'analyse finalisée
Questions
|
- Quel est le conseil dispensé aux producteurs par
le programme ACEFA ?
- Quels sont les effets et impacts de ce conseil sur les
producteurs ?
- Quel(s) rôle(s) jouent les groupements dans ce
conseil ? que permettent-ils de développer
au-delà du conseil ?
|
Grille d'analyse des éléments
« théoriques » définis par le
programme
Grille d'analyse
|
Thématiques
|
Indicateurs & Définitions
/ pistes de réflexions
|
Sources d'infos / outils de collecte
/ personnes à collecter
|
Contexte général
|
Institutionnel Politiques
agricole (notamment de conseil)
Agricole et territoire/ agro écologique
Social (normes et
règles sociales)
Economique
|
Pour voir la cohérence du dispositif avec les politiques
publiques du pays et sa pertinence.
Réfléchir sur l'influence qu'ils auront sur les
impacts et le développement de l'agriculture
Leurs effets sur la mise en pratiques du conseil et
l'organisation sociale.
Activités économiques pertinentes, acteurs
impliqués et leur niveau d'intervention
|
Propos tenu par des personnes ressources,
bibliographie (nationale, rapports de
stage précédents,...)
|
Dispositif de conseil / ACEFA Echelle
nationale
|
Mission /vision
|
Vision Mission
ACEFA :
Vision : développer une agriculture de « 2ème
génération »
Vision partagée / clivages / ...
|
Agric de 2eme génération : concept mobilisé
dans le discours politique, avec multiples sens => décrypter le sens
donné dans le programme
Indicateurs : mots clés « pré définis
»
Quels éléments de discours pour identifier la
« vision » ?
|
Analyse concepts utilisés pour décrire
l'agriculture à soutenir/développer
Coordination du programme
Documents
Conseillers (évolution de la vision du programme)
Agriculteurs/groupements : avis sur évolution vision ACEFA
Tous les acteurs....
|
Acteurs du
dispositif
|
Description générale
du dispositif national
|
|
Document du projet
Personnes ressources du projet
|
Partenaires/ autres acteurs
|
Les autres acteurs au niveau national (ayant un lien/une
influence avec/sur ACEFA)
|
La Complémentarité (coopération et la
concertation) et la coordination des actions.
Le rôle de ces acteurs (ou contribution) dans les
changements observés
|
Les documents sur les études et les rapports des autres
opérateurs dans la zone et
Le récit des acteurs à travers des discussions ;
|
Conseil :
|
Quels sont les
|
Intégrer, dans l'analyse du dispositif, l'analyse du
dispositif de
|
Documents du programme
|
Méthodes et
outils utilisés
dans le
programme (national)
|
méthodes et les outils
utilisés, sont-ils
cohérents avec les
actions menées et
cadre bien avec la mission ?
Méthode et outils : bien
se référer aux méthodes et outils tels
qu'ils ont été définis au départ, comment ils
ont
évolué, et quels
référentiels y sont associés ?
|
formation des conseillers, des modules proposés, de la
démarche proposée, pour la mettre en miroir des
pratiques mises en oeuvre sur le terrain
|
Entretiens personnes ressources du programme
(coordination nationale et régionale notamment)
|
Forme de
coordination /
gouvernance du
programme national
|
Comment sont
organisés les services au sein du programme ?
|
Centralisation/Décentralisation ?
Catégories d'acteurs du dispositif (formateurs,
conseillers, producteurs)
Répartition de la prise de décision
|
Document du projet : Organigramme et
fonctionnement du dispositif
|
Moyens du programme national
|
Humains
|
Ressources humaines
mobilisées
|
Provenance et rôle de chaque catégorie.
|
Document programme Personnes ressources
|
Financiers
|
Source de
financements
|
Implication financeur dans prise de décision Contribution
du public cible Innovation en matière de financement Stabilité
des financements
|
Documents du projet et entretien avec les
responsables du programme.
|
Matériels
|
Voir si possible de le déterminer au niveau national
|
|
Carburants, GPS, ordinateur
|
Public cible
|
Catégorie du public
cible et sur quelle base il est choisi
|
Analyser la définition des systèmes de
production ciblés, des systèmes d'activités et les types
de ménages ciblés, analyser qui est inclus ou exclus du
dispositif
Identifier les gaps et voir la prise en charge des groupes
défavorisés.
|
Les documents du projet, les études
réalisées au préalable (diagnostics agraires) et la
typologie des personnes enquêtées dans le cadre de vos stages
|
Suivi-évaluation
|
Existence d'un
mécanisme de suivi-
évaluation ; fonctionnement
|
Voir si le dispositif de SE existe et s'il est fonctionnel. Ce
SE permet -il de rendre compte, de documenter ou de faciliter la prise de
décision ?
|
Consultation des bases de données et des documents du
projet.
|
Mode de
recrutement Mode d'affectation des conseillers
|
Niveau de diplôme
exigé pour le
recrutement, type de
diplôme, domaine de spécialisation, âge
|
Catégorie de conseillers, fonctions différentes,
compétences exigées pour chaque catégorie
|
Coordination, document du programme, offre de recrutement
|
Mode de
formation des
conseillers dans
ACEFA
|
Mode de formation
continue prévue dans ACEFA
|
Formation en alternance, avec des conseillers formateurs
(CGO/CTD)
ACEFA 1, ACEFA 2 expliquez bien les différences
théoriques
|
Programme, document de Mr BELARBI, doc sur ACEFA 2
|
Cahier des
charges, fiches de
postes des différents conseillers
|
Dégager les grandes
fonctions et activités
mises en oeuvre par les différents conseillers
|
Pour les différents conseillers, mais plus en
détail pour CGP en particulier -> quels rôles et
responsabilités définis ? Appui conseil/vulgarisation ?
=>voir cahier des charges défini
|
|
Analyse du dispositif de programme au niveau
départemental : définition du dispositif en
théorie
|
Composition de
la cellule
|
Nombre de conseillers de chaque type
|
|
Document de programme
|
Forme de
coordination /
gouvernance
|
Comment sont
organisés les services au sein du programme ?
|
Au niveau départemental :
Les personnels sont établis dans leurs lieux de
services ou viennent d'ailleurs.
Les services décentralisés doivent ils
bénéficier de l'appui technique du service central ?
|
Document du projet : Organigramme et
fonctionnement du dispositif
|
Grille d'analyse des éléments
collectés sur le terrain (à comparer avec les
éléments définis par le programme, identifiés
ci-dessus)
Grille d'analyse
|
Indicateurs
|
Définitions / pistes de
réflexions
|
Sources d'infos / outils de collecte
/ personnes à collecter
|
Analyse du dispositif de programme au niveau
départemental : définition du dispositif en
réalité (comparaison et adaptation du dispositif tel que
défini initialement)
Analyse du profil, de la posture et des pratiques du
conseiller (CGP)
Composition de
la cellule
|
Catégories de
conseillers
|
Nombre de conseillers de chaque type
Interactions et répartition des rôles et
responsabilités entre les différents types de conseillers (en
réalité)
Niveau d'étude
Lien avec autres activités des conseillers (notamment dans
leurs postes de fonctionnaires et institutions d'origine ?)
|
Rencontrer le CTD, demander des cahiers de
recrutement
Rencontrer les CGP, et autres catégories de conseillers
|
Fonctionnement de la cellule
|
Moyens réels mis à
disposition
Procédure de fonctionnement
|
Exemples : Problèmes de Turn-over/concurrence avec
autres programmes
Problème logistique (carburant, financement, entretien)
Problème de gestion des données, les rentrées
informatiques
|
Rencontrer le CTD, demander des cahiers de
recrutement
Rencontrer les CGP, et autres catégories de conseillers
|
Forme de
coordination /
gouvernance
|
Comment sont
organisés les services au sein du programme ?
|
Décentralisation fonctionnelle ?
Lieux d'hébergement des personnels ?
L'organisation correspond-t-elle à l'organisation
définie ?
Les différentes catégories d'acteurs du dispositif
(formateurs,
conseillers, producteurs) participent-ils à la prise de
décision ?
|
Rencontrer le CTD, demander des cahiers de
recrutement
Rencontrer les CGP, et autres catégories de conseillers
|
Moyens mobilisés
|
Humains
|
Les ressources
humaines mobilisées,
leurs provenances et le
rôle de chaque catégorie.
|
|
Interaction des conseillers entre eux
|
Financiers
|
Source de
financements
|
Le financeur est impliqué ou non dans la gestion.
Contribution du public cible dans le financement Stabilité des
financements
Innovations en matière de financement
|
Documents du projet et entretien avec les
responsables du programme.
|
Matériels
|
|
|
Carburants, GPS, ordinateur
|
Suivi-évaluation
|
Existante d'un
mécanisme de suivi- évaluation ;
|
Suivi eval : son fonctionnement (collecte, traitement et
analyse des données ; comment il a été
élaboré ; son utilisation et sa diffusion ; son rôle
Voir si le dispositif de SE existe et qu'il est fonctionnel.
Ce SE permet -il de rendre compte, de documenter ou de faciliter la prise de
décision ?
|
Consultation des bases de données et des documents du
projet.
|
Profil du
conseiller
|
Caractéristique du
profil du conseiller
|
Originaire de la zone
Issu du milieu agricole
Trajectoire
Expérience en conseil/autre expérience
Formation
Age
ACEFA 1 / ACEFA 2
|
Entretiens CGP
|
Posture / rôles
responsabilités du conseiller
|
Vision de l'agriculture
|
Vision de l'agriculture et du conseil
Vision de l'agriculture/rôle de l'agriculture/du
modèle de l'agriculture sous tendu (agri de 2eme
génération)
|
Entretiens CGP
|
|
|
Vision d'un bon producteur
|
|
|
Vision de son rôle et de ses responsabilités
|
Vision de l'importance de la relation avec les autres
conseillers de la cellule, avec autres CGP, et les autres acteurs
|
|
|
|
Définition d'un bon conseiller en
général/d'un bon conseiller dans l'ACEFA
|
|
|
|
Vision des compétences qu'il a acquise et qu'il met en
oeuvre dans le conseil
|
|
|
Compétences clés d'un conseiller
|
Motivation pour être un conseiller
Voir ce que met en avant (relationnel, humilité,
contact, discrétion, animation, compétences techniques ?)
|
|
|
Vision de la place des producteurs
|
La disponibilité une fois sollicité
Place des producteurs dans la définition des
activités ?
|
|
|
|
Posture conseiller qui connait problème et solution ou
Co-construction de la solution avec l'agriculteur
|
|
Conseil mis en
oeuvre /
|
Répartition des rôles
avec autres activités
|
Organisation du travail du conseiller pour ACEFA (horaire,
géographique) organisation pour les Ministères
|
Entretiens avec les CGP
Entretiens avec les producteurs (différents types) et
|
pratiques de
conseil
|
(priorisation de son
temps par rapport aux autres activités)
Pratiques de conseil dans le cadre d'ACEFA
|
(MINADER/MINEPIA)
Type d'activités : en fonction du cahier des charge :
qu'est-ce qu'il privilégie ? qu'est-ce qu'il ne fait pas du tout ?
Quelles nouvelles activités (innovations par lui ?)
|
leur perception du conseil
|
|
|
Analyse : CDC*activités ; la relation avec le
diagnostic et plan d'action
|
|
|
|
Détailler les activités / comprendre pourquoi
privilégie
certaines activités par rapport à d'autres /
certains domaines par rapport à d'autres ?
|
|
|
|
Outils utilisés (cahiers, supports : pour qui, pour
quelles
|
|
|
|
activités ?)
|
|
|
|
Adaptation du conseil à la demande
|
|
|
|
Qualité du conseil technique / de gestion / de
résolution de problème
|
|
|
|
Par du conseil individuel / Type de conseil que le CGP
attribue au EFA volontaires ou EFA tout court (temps alloué au conseil
individuel,...)
|
|
|
|
Interactions avec les autres conseillers (mobilisation des
autres conseillers sur domaines/problèmes auxquels il est
confronté)
|
|
Evaluation de la
|
Qualité du conseil
|
Satisfaction des producteurs sur le conseil obtenu
|
La relation entre le CGP et le groupement
|
qualité et de
|
|
Réponse aux besoins
|
Un regard critique sur ce que le CGP dit ce que le GIC
|
l'intensité du
conseil
|
Intensité du conseil
|
Tenue régulière des séances de conseil
/fréquences de l'interaction/ dispo du conseiller
|
dit
|
|
|
Temps consacré aux réunions avec les conseillers
|
|
|
|
? Permet de mettre en lien pratiques de
conseil, qualité
et intensité de conseil avec les effets et impacts
identifiés
|
|
Analyse de la situation des groupements GIC
|
Fonctionnement des groupements
|
Analyse des
groupements
|
Historique / trajectoire du groupement
(étapes, acteurs, liens avec le programme), comment sont entrés
en contact avec
|
Les CGP, membres des groupements (bureau s'il y a),
producteurs membres des groupements
|
et Effets sur le
niveau collectif
|
|
ACEFA (sélection des groupements ?)
Organigramme (instances de gouvernance,
structure)
|
Cahier des charges de GP selon ACEFA
|
dans les
groupements
|
|
Gouvernance / prise de décision
(collectif/démocratique) + modalités
d'entrée/d'appartenance au GP
|
//
|
|
|
Qui sont les membres ? (typologie ?
éléments pertinents pour caractériser la diversité
des membres (différents types de problèmes, motivations, besoins
des producteurs par rapport aux éléments offerts par le
groupement, diversité des systèmes de production et
systèmes d'activités, place des femmes)
|
Focus groupe, interview individuel,
|
|
|
? Doit permettre de caractériser leur
posture face au
conseil
|
|
|
|
Vision / mission / objectifs (qui est porteur de
la
vision/mission au sein du groupement ?) (à confronter
avec vision du groupement dans le programme, rôle attribué par le
programme,...)
|
|
|
|
Activités : par activité
|
|
|
|
- Nature de l'activité - exemples : achat groupés
d'intrants,
transformation, commercialisation, accès aux
financements
(subventions, fonds propres, crédits,...)
- Histoire
- Taille/volume de l'activité
- Mode de gestion / par qui ?
- Autres « services » ?
Peut se résumer comme les services rendus par le GP en
tant
qu'entreprise
Moyens/ressources :
|
|
|
|
- financements
|
|
|
|
- RH
|
|
|
|
Outils de gestion : comptabilité,
système de gestion,
Relations avec ensemble de la cellule
départementale
|
|
|
|
Viabilité du groupement
|
|
|
|
- dimension juridique (statut)
|
|
|
|
- dimension économique et financière
|
|
|
|
- dimension sociale (adhésion des membres par rapport
au groupement, reconnaissance par la communauté)
|
|
|
|
- dimension environnementale
|
|
|
|
- dimension technique (compétences, outils,
maîtrise de processus)
|
|
|
|
- dimension organisationnelle / stratégique =>
gouvernance
|
|
|
|
(prise de décision / information / outils / vision
....)
|
|
|
|
Projet du groupement / lien avec accès
aux subventions du
|
|
|
Analyse lien des
|
programme par élaboration de projet
|
|
|
groupements avec les
|
Inclusion / exclusion des groupements dans le
programme
|
|
|
autres groupements /
|
Contexte local (influence de dynamiques hors programmes)
|
|
|
avec extérieur
|
Lien / inclusion avec OPA 2/3eme niveau (groupements
+/opérationnels)
|
|
|
|
Schema de leadership / lead sur innovations
|
|
|
|
Intérêt du CLG, sont-ils impliqués ? Est-ce
que le CLG est
|
|
|
|
efficace/utile ?
|
|
|
|
Relations avec l'extérieur (autres
groupements, filières, communauté / territoire, Etat, autres
fournisseurs de services)
|
|
|
|
Relations factuelles avec ACEFA et perceptions du programme
|
|
|
|
ACEFA
|
|
Analyse de la situation des producteurs, de leur perception sur
les pratiques de conseil, sur la qualité et l'intensité du
conseil, sur les effets du conseil
|
Situation des
producteurs
|
Analyse des systèmes
d'activités, de
l'environnement des
producteurs
(notamment en formation et en conseil)
|
Cette analyse des effets implique d'avoir analysé au
préalable le système d'activité des producteurs (profil du
producteur, niveau d'éducation, participation à d'autres
systèmes de conseil,...ainsi que le niveau « productif » :
systèmes de cultures d'élevage, autres activités,
organisation du ménage et autres activités du ménage,
organisation des tâche,...). Cette partie est nécessaire pour
comprendre les changements entrepris par les producteurs, de comprendre dans
quelle logique ils s'insèrent, et de pouvoir analyser le type de
producteurs touchés par le conseil (inclusion/exclusion).
|
Enquêtes producteurs fines, en complétant si
besoin par l'analyse de diagnostics agraires de la zone pour éclairer
certains mécanismes
|
Pratiques de
conseil perçues
par le producteur
|
Reprendre éléments
sur activités, sur
perception de la demande par rapport au conseil fourni, sur
intensité et qualité du
conseil, sur source extérieure de conseil
|
|
|
Perception des
producteurs sur
le groupement
|
Vision de l'histoire du GP/de ses activités/de
fonctionnement /son utilité
|
|
|
Effets et impacts
|
Changement des
pratiques
Effets
Impacts
(voir différents niveaux
dans schéma ci-dessous)
|
Caractériser les changements
- Qu'est ce qui a changé pour vous depuis que
vous participez au conseil ?
- Qu'est ce qui a changé en premier ? (analyse
temporelle des phases de changement et de l'évolution de la
trajectoire au cours du temps)
Cette analyse des changements implique de poser des
questions pour comprendre comment les producteurs faisaient AVANT, et ce que
ça implique ensuite (chemin de l'impact)
? Relier chaque effet au type de conseil qui a
été donné
|
Entretiens producteurs (différents types) + vision
CGP sur les effets
|
Sur les
producteurs
|
Changement de
perception /
empowerment :
|
Changement sur la perception de l'individu sur lui-même,
de
son pouvoir sur le changement
Capacité de changer
Capacité à décider par soi-même
Capacité de prise de décision dans le
ménage
|
|
|
|
Capacité de négocier et d'influencer son entourage
Capacité à prendre responsabilités dans un groupe
Capacité à innover, à faire différemment des autres
Perception de l'agriculture comme métier par rapport à d'autres
activités
|
|
|
Changements de
|
Cultures : Choix variétés/espèces, choix
modèles de
|
|
|
pratiques techniques
|
production, entretien parcelle, semis, récolte,
rotations,
traitement/intrants
|
|
|
Changements de
pratiques de gestion de
|
Elevage : choix races, choix modèles de production,
conduite du
troupeau, alimentation, traitements/soins/santé
animale, mode de reproduction, ...
|
|
|
l'EA et du système
|
Anticipation / planification
|
|
|
d'activités et famille
|
Organisation activités / calendrier
|
|
|
|
Stocks
|
|
|
|
Changements dans pratiques d'accès au marché
(information sur le marché, mesure, choix du marché,
négociation prix, choix des modes de commercialisation) et
approvisionnement
|
|
|
|
Accès aux facteurs de production (MO, crédit,
foncier,
financement,...)
|
|
|
|
Trésorerie (dépenses, raisonnement
entrées/sorties,
calendrier trésorerie, temporalité), pratiques
d'épargne et de crédit,
Analyse de la rentabilité des activités
|
|
|
|
Investissements
|
|
|
|
Avoir raisonnement/analyse systémique (vision globale
du système d'activités/liens entre activités, liens
EA-famille)
|
|
|
|
Projection à long terme
|
|
Sur les ménages
|
Changements de
|
Répartition des tâches et volume de travail
|
|
|
pratiques dans la
|
Pratiques de répartition des activités et
répartition des
|
|
|
famille
|
revenus
|
|
|
|
Pratiques de scolarisation
|
|
|
|
Pratiques matrimoniales
|
|
|
|
Prise de décision au sein de la famille et
répartition du
|
|
|
|
« pouvoir »
|
|
|
|
La gestion des stocks/mieux vendre
|
|
|
Effets et impacts dans
|
Harmonie et stabilité dans la famille
|
|
|
la famille / le ménage
|
Réalisation des projets
|
|
|
|
Augmentation des revenus
|
|
|
|
Changement dans l'alimentation (période de soudure,
nombre de repas par jour, changement le plus pertinent dans le pouvoir
d'achat alimentaire ou dans les pratiques
d'achat d'alimentation)
|
|
|
|
Conditions de vie da la famille : habitation,
équipement de la maison, habillement, alimentation, organisation des
fêtes, cérémonies religieuses,...
|
|
Sur les
|
Chocs de référentiels ?
|
|
|
communautés /
|
Normes sociales ?
|
|
|
villages / niveau
|
Effets du conseil de
|
|
|
social/groupeme
|
l'ACEFA sur le
|
|
|
nt
|
groupement/village/co mmunauté
|
|
|
|
Leadership et actions dans les organisations locales ?
|
|
|
Annexe n°3 : guide d'entretien CGP
GUIDE D'ENTRETIEN CGP
Présentation rapide de l'étude, des objectifs
de l'étude (bien préciser que n'est pas une évaluation,
que c'est un travail d'étudiant pour comprendre les pratiques de
conseil, mutualiser les idées nouvelles et les faire remonter à
la coordination) / Ne pas oublier de faire des transitions entre chaque
thème
I- Profil du conseiller
Nom Localité
Age
1. Ministère d'origine ?
2. Niveau d'étude et catégorie ?
3. Depuis combien de temps vous travaillez ? Pouvez-vous
m'expliquer votre trajectoire ?
4. Depuis combien de temps vous êtes dans ACEFA et comment
vous avez été recruté ?
5. Etes-vous de la région ou du département ?
6. Etes-vous originaire du monde rural ?
7. Est-ce que vous même vous avez des activités
agricoles ou d'élevage ?
8. Quel est votre expérience en matière de conseil
?
II- Conseil mis en oeuvre
1. Vous avez au total combien de GIC ?
2. Comment ces GIC sont répartis sur le plan
géographique ?
3. Comment vous organisez-vous pour pouvoir les visiter ?
4. Est-ce que vous étiez conseiller de certains GIC avant
qu'ACEFA commence ?
5. Quel genre de visites faites-vous dans les GIC ? Elle est
collective ou au niveau des EFA ?
6. Quelle est la fréquence de ces visites par GIC et par
EFA?
7. Est-ce que ces visites se font à la demande des
producteurs ? (ou sont-elles planifiées en avance ?)
8. Si nous prenons l'exemple d'un de vos GIC en
accompagnement, pouvez-vous m'expliquer les étapes de l'accompagnement
que vous avez fait (démarches) ? pour chaque étape, quels
domaines et activités avez-vous développés ?
Démarche (suivi différentes étapes de
la démarche)
Domaine (vie associative, gestion groupement, services
rendus, production)
Activité (conseil technique, de gestion,)/ {plan
d'action}
Idéalement, refaire un entretien
détaillé avec le CGP sur un GIC (ou chaque GIC) pour
détailler les pratiques de conseil : comment ont commencé, quel
déroulement des activités au cours du temps, approche à
moyen terme de l'accompagnement : mettre en évidence la logique (ou
l'absence de logique moyen terme) du conseil proposé, en
détaillant en profondeur comment et pourquoi le conseiller a fait ces
choix dans ce GIC.
9. Pour un GIC en phase de caractérisation/diagnostic,
quelles sont les activités développées ?
10. Comment ces sujets (ordre du jour) ont été
choisis au fur et à mesure ?
11. Dans vos activités de terrain, quelle est la place
des producteurs dans la définition des activités et du conseil
?
12. Est-ce que vous avez mobilisé/fourni des outils
(techniques, de gestion) dans le cadre de vos activités de conseil avec
les GIC ?
13. Est-ce que vous trouvez la structure GIC pertinente pour
le conseil ? (utilité/fonctionnalité)
14. Est-ce que vous faites du conseil individuel
également dans certains GIC ? Est-ce que vous pouvez nous dire quelles
sont les activités/thèmes abordés dans ce conseil
individuel ?
15. Dans le cadre de vos activités de conseil, quelles
sont vos relations avec les autres conseillers de la cellule ? (autres CGP,
CGE, CTS, CGO et autres) ?
16. Comment appréciez-vous l'utilité du travail
que vous faites avec les GIC ?
17. Selon vous, qu'est-ce que le conseil a permis comme
changement dans le GIC ? (effets/impacts au niveau individuel, famille,
groupement, communauté) ?
18. Comment vos pratiques de conseil pourraient être
améliorées ? (compétences/formation, moyens,
cohérence,...)
19. En dehors de votre fonction de conseiller, quelle autre
fonction/activité exercez-vous ? (MINADER/MINEPIA/autres
programmes/agriculture/enseignement/autres ?) a. Comment
répartissez-vous votre temps entre vos différentes
activités ?
j. Quelle est le pourcentage de temps que vous consacrez
à chacune des activités ?
k. Est-ce qu'une de ces activités est prioritaire par
rapport à l'autre ?
l. Comment décidez-vous de la priorité si deux
activités vous sollicitent en même temps ? (ACEFA ou autres
activités ?) Si, oui pourquoi?
III- Posture / rôles responsabilités du
conseiller
Vision de l'agriculture/du programme
1- Dans le programme ACEFA, quelle vision de l'agriculture
est soutenue ? Quel rôle souhaite-t-on donner à l'agriculture ?
2- Selon vous, cette vision cadre-t-elle avec la
réalité du terrain et la vision des producteurs ?
3- Pour vous, qu'est-ce qu'un bon producteur agricole ?
4- Selon vous, quelle devrait être la place des
producteurs dans la définition des activités et du conseil ?
5- Selon vous, quelle est la place des producteurs dans la
définition des activités et du conseil dans le programme ACEFA
?
6- Selon vous, comment sont représentés les
producteurs dans les instances de cogestion du programme ACEFA ? Vision
du rôle du conseiller
7- Qu'est-ce qui peut motiver une personne à être
conseiller ?
8- Qu'est-ce qui vous a motivé/vous motive à
être conseiller ?
9- Qu'est-ce qui vous motive à travailler comme
conseiller dans ACEFA ?
10- Selon vous quelles sont les qualités d'un bon
conseiller ?
11- Selon vous, quelles sont les qualités d'un bon
conseiller dans ACEFA ?
12- D'après vous, quelles sont les compétences
nécessaires pour être un bon conseiller ?
IV- Formation dispensée par ACEFA
1. Quelle est la formation reçue d'ACEFA ? (formation
initiale, formation continue, recyclage, ...)
2. Cette formation est-elle adaptée aux fonctions de
conseiller et aux compétences requises ?
3. Quels autres sources/moyens avez-vous pour
développer vos compétences par ailleurs ?
V- Cahier des charges, fiches de postes des
différents conseillers
1. Comment est définie votre fonction de conseiller dans
le programme ACEFA?
2. Les domaines d'activités ?
3. Les démarches mis en oeuvre ?
4. Quelle proposition d'amélioration feriez-vous sur
votre cahier des charges ?
VI- Fonctionnement de la cellule / du
programme
1- Selon vous, les moyens mis en oeuvre dans ACEFA
permettent-ils aux conseillers de bien faire leur travail ? (humains,
financiers,...). Si non, que faudrait-il améliorer ?
2- Est-ce que vous ressentez des problèmes à
cause du turn over/roulement rapide du personnel ou de la concurrence avec
d'autres programmes ?
3- Quel est le dispositif/les outils de suivi
évaluation ?
4- Ces outils sont-ils adaptés à la
réalité du terrain et à votre travail de conseiller ?
5- Quelle amélioration possible ?
VII- Vision de l'avenir
1. Quelle vision avez-vous de l'avenir du programme ACEFA ?
2. Quelle vision avez-vous de votre avenir dans le programme ?
dans le conseil ?
Annexe n°4 : guide d'entretien GIC
Guide d'entretien GIC
Caractérisation du groupement
Présentation rapide de l'étude, des objectifs
de l'étude (bien préciser que n'est pas une évaluation,
que c'est un travail d'étudiant pour comprendre les pratiques de
conseil, mutualiser les idées nouvelles et les faire remonter à
la coordination) / Ne pas oublier de faire des transitions entre chaque
thème. Bien surveiller en continu les dires sur le conseil et les
différents programmes rencontrés et relancez une fois la section
(puce ronde) terminée.
· Pouvez-vous me racontez l'histoire du groupement (date de
création), comment il s'est formé, les petites
péripéties qui vous viennent à l'esprit dans l'histoire du
groupement ?
(Réutiliser la flèche historique pour chaque
thématique, replacer les différents éléments de
manière temporelle : évolution du groupe,
activités,...).
> Quels étaient les objectifs visés à la
formation du groupement ?
> Y a-t-il eu des entrées et sorties de membre ?
Pourquoi ?
> Avez-vous fait face à des
difficultés/problèmes au sein du groupement ? Quelles solutions
avez-vous trouvées ? (essayer de sortir de difficultés de «
moyens » pour creuser sur d'éventuelles difficultés
organisationnelles)
> A présent, les objectifs sont-ils toujours les
mêmes, comment ont-ils évolués ?
· Aujourd'hui, comment est organisé le groupement
?
> Qui sont les membres du bureau ?
> Comment s'organisent les réunions ?
> Si un nouveau membre vous rejoindre le GIC, comment
entre-t-on dans le GIC ?
> Comment financez-vous le groupement, quelles sont les
sources de revenus ?
· Comment décririez-vous les membres qui font
partie du groupement aujourd'hui ?
> Retrouve-t-on des liens familiaux dans le groupe ?
> Êtes-vous tous du même village ?
> Quels sont les principales productions dans le
groupement ? (Relancer sur la répartition des productions par genre)
> Tous les membres sont-ils actifs ? (identifier le «
noyau dur »)
> Comment sont les relations au sein du groupe ?
> S'il y a des problèmes de relations,
pourriez-vous me les expliquez ?
> Comment et pourquoi avez-vous commencé à
travailler avec ACEFA ? (Sollicitation du programme ou demande de leur part
?)
· Quand avez-vous commencé à travailler
avec ACEFA ? Est-ce que vous étiez en contact avec le conseiller avant
ACEFA ?
· Quelles sont les différentes activités
que vous faites au sein du groupe ? Bien différencier les
activités du groupement et les « services rendus » par
celui-ci.
> Pourriez-vous me décrire l'historique/le
développement de ces activités ? (Surveillez les relances sur
ACEFA/le conseiller : activités AVANT ACEFA / AVEC ACEFA)
> Quelle place chaque activité a-t-elle dans le
groupement ? (Estimez le temps passé, les volumes produits et la part de
revenus/emplois générés)
> Comment s'organisent ces activités, y a-t-il des
responsables ?
> Avez-vous déjà formulé un projet ?
A-t-il été financé par ACEFA ? Si non, pourquoi ?
· Comment gérez-vous le groupement et ses
activités, j'imagine qu'il y a des outils que les responsables utilisent
?
> Aviez-vous des outils avant ACEFA ?
> Tenez-vous des cahiers pour les
services/activités que le groupement fait ?
· Êtes-vous en contact avec d'autres conseillers
ACEFA que le CGP ? (CGE, CGO, CTS,...)
· De quels autres appuis (organisation, gouvernement...)
votre groupement bénéficie-t-il ? (relancer sur
l'agriculture/l'élevage/le conseil si partent sur autres secteurs)
· Pouvez-vous m'expliquer les relations que vous avez
avec d'autres groupements (GIC) ?
> Quelle opinion avec-vous des Comité Locaux de
Groupements ?
> Qui y va et que rapportent-ils de ces réunions
?
> Êtes-vous en relation avec d'autres groupements (ACEFA
ou non) en dehors de
ces réunions ?
> Comment ces relations ont-elles influencé le groupe
?
? Pouvez-vous me décrire les relations que vous avez avec
des acteurs extérieurs en lien avec vos
activités ? (mettre en relation avec les services rendus :
approvisionnement, commercialisation
et si autres activité citées, détaillez avec
les questions ci-dessous)
> Si oui, est ce que cette mise en relation a
été réalisée par ACEFA, et qu'en
pensez-vous ?
> Si non, comment vous êtes-vous organisés pour
structurer ces activités ?
? Comment le groupement se projette-t-il ? Voulez-vous mettre en
place de nouveaux projets /
nouvelles activités ?
> Ces « projets » nécessitent-ils (encore)
l'aide financière d'ACEFA ?
> Avez-vous déjà une idée du budget/du
calendrier pour réaliser ce projet ?
> Pensez-vous continuer à faire appel à ACEFA
sur d'autres aspects (appui-
conseil, logistique, réseau) ?
? Comment voyez l'évolution du groupement dans les
prochains mois/années ?
> En termes de nombre de membre ?
> D'activités ?
> De structure ? (coopératives ou OP)
> Pensez-vous que votre GIC pourrait s'inclure dans ce genre
d'organismes (OPA)
par la suite ?
Annexe n°5 : guide d'entretien producteurs/EFA
Guide d'entretien Producteur
I. SITUATION DES PRODUCTEURS (comparaison à la
fiche de caractérisation)
1. Information de base
Village :
Nom du GP :
Nom du CGP :
Nature d'EFA
(Normale/observatoire/volontaire-spéculation) :
Nom du chef d'exploitation
Niveau d'instruction (cocher) :
Non scolarisé
|
Alphabétisé
|
Primaire
|
Secondaire
|
Universitaire
|
Taille de la famille (nombre épouses / nombre
d'enfants) : Originaire de la zone :
2. Main d'oeuvre
Nombre d'actifs : Main
d'oeuvre familiale uniquement
|
Nombre à plein temps toute l'année
|
Nombre de membre de la famille travaillant
temporairement
(nombre de mois de présence /12)
|
TOTAL
|
Femmes (1 actif)
|
|
|
|
Hommes (1 actif)
|
|
|
|
Jeunes/enfants (1/2 actif)
|
|
|
|
TOTAL
|
|
|
|
Emploi de main d'oeuvre salariée temporaire ?
oui/non
Emploi de main d'oeuvre salariée permanente?
oui/non
Entraide ?oui/non
3. Historique de l'exploitation
Depuis quand êtes-vous agriculteur ? Avec quelle
activité avez-vous commencé ? Est ce qu'il y a eu des
changements de ces activités au cours du temps ?
(si oui, demander pourquoi ont changé, ce qu'ils ont
décidé d'arrêter/de commencer
?)
Superficie de l'exploitation (en
hectares pour l'année concernée)
Totale (ha)
|
Surface Agricole Utile (ha)
|
Surface cultivée
(ha)
|
Surface
fourragère (ha)
|
|
|
|
|
4. Matériels et bâtiments/infrastructures
d'exploitation (hors petit outillage
Superficie en propriété/louée :
Type de
traction
|
Nombre
|
|
Type
d'équipements
|
Nombre
|
|
Type
bâtiments/infrastructures
|
Nombre
|
Animaux de trait
|
|
|
|
|
|
|
|
Motoculteur
|
|
|
|
|
|
|
|
5. Productions végétales de l'année
concernée
Cultures pures
|
Surface (ha)
|
Si oui cocher la case
|
Ferti.
|
Trait. Phyto
|
Trav. Meca.
|
Irrig.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SURFACE TOTALE
Cultures associées par champ
(ex : concombre + arachide + manioc+ igname)
|
Surface champ (ha)
|
Si oui cocher
|
|
|
Ferti.
|
Trait. Phyto
|
Trav. Meca.
|
Irrig.
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
SURFACE TOTALE
Maraîchage
Surface (ha)
Si oui cocher
F
IR
TM
TP
Préciser les cultures maraîchères
réalisées de l`année :
Récoltes sur une année (toutes cultures
: pures, associées, maraîchage)
Production
|
Quantité récoltée (kg)
|
Valeur
|
Qté Vendue (kg)
|
Vale ur
|
Qté
Autoconso/cessio n interne (kg)
|
Valeur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
TOTAL(1) TOTAL TOTAL
Production de matériel
végétal destiné à la vente ? (plants, boutures,
etc.) :
Valeur totale de la production
végétale (1+2+3+4)
6. Productions animales et aquacoles de
l'année
Petit élevage traditionnel extensif et/ou
divagation (effectif sur l'année)
Animaux en bandes, élevage non conventionnel,
embouche (effectif présent sur l'année).
Activité de production (poulet de chair, porcs,
pisciculture, ...)
|
Unité
(**)
|
Nombre
|
Si oui, cocher
|
Aliment acheté
|
Soin
vétérinaire
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
(**) Pisciculture en mètre carré
d'étang
Animaux en troupeaux : bovins, ovins, caprins
(inventaire de fin d'exercice)
Catégorie
|
Nombre (a)
|
Si oui cocher
|
Aliment acheté
|
Soin
vétérinaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Animaux : ventes, autoconsommation et cessions (sur
l'année)
Catégorie
|
Unité (*)
|
Quantité Vendue
|
Valeur
|
Quantité
autoconsommation/ cession interne
|
Valeur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL(1)
|
|
TOTAL(2)
|
|
Produits animaux et sous-produits (sur
l'année)
Catégorie Liste de choix
|
Uni té
|
Quanti té produi te
|
Valeur
|
Quantité Vendue
|
Valeur
|
Quantité autoconso/ cession interne
|
Valeur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL(3)
Divers (prestations, pêche)
Catégorie (*)
|
Unité
|
Quantité
|
Valeur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(*) Saillie, location reproducteurs,
pêche...
|
TOTAL (4)
|
|
Valeur totale de la production
animale (1+2+3+4)
7. Activités individuelles de transformation
des produits végétaux ou animaux
Activités Revenu
9. Epargne et emprunt
Possession d'un livret d'épargne : Oui
Non
8. Activités non agricoles
Catégorie
|
Activité
|
Commerce
|
|
Artisanat
|
|
Emploi rémunéré
|
|
Prestations de service
|
|
Autre
|
|
Part des activités non agricoles dans la composition
du revenu (cocher) :
Plus de 75 %
|
Entre 50 et 75%
|
Entre 25 et 50%
|
Moins de 25%
|
Recours au crédit : Oui Non
Si oui, montant emprunté :
10. Période de soudure
Y a-t-il une période de l'année durant laquelle
vous devez diminuer la quantité/qualité d'alimentation
pour la famille ?
Pendant combien de semaines/combien de mois ?
(Préciser si diminution du nombre de repas/quantité
par repas)
II. PERCEPTION DES PRODUCTEURS (comparaison à la
fiche de caractérisation)
1. Producteur et le GIC
a. Quelle place occupez-vous dans le GIC ?
(responsabilité dans le GIC)
b. Est-ce que vous avez une responsabilité dans votre
village ?
c. Depuis quand êtes-vous dans ce GIC ?
d. Que pensez-vous du fonctionnement du GIC ?
e. Avez-vous des activités collectives ? Si oui les
quelles ?
2. Le conseil auprès du GIC
a. Comment avez-vous connu ACEFA ?
b. Depuis quand travaillez-vous avec ACEFA ?
c. Depuis quand travaillez-vous avec le CGP (avant ACEFA ou avec
ACEFA) ?
d. Pratiques de conseil du conseiller :
- Sur quel domaine d'activité / quel sujet le conseil
a-t-il porté ?
- Comment ça se passe ? (conseil sur la production/ sur
la gestion (bien demander si aspects de
gestion ou pas), autres....) ?
- Quelle organisation des séances ?
- Est-ce que ces sujets ont été traités
à votre demande ou sur proposition du conseiller?
e. A quelle fréquence le conseiller vient-il dans le GIC
?
Combien de temps dure la réunion en général
?
Est-ce que le conseiller vous a donné des outils pour
accompagner ces conseils/ces activités (cahiers, fiches
techniques,...)
f. Assistez-vous à toutes les réunions ? Si
oui/non pourquoi ?
g. Que pensez-vous du conseil que vous recevez du CGP ?
Le conseil répond-t-il à vos préoccupations
? (oui /non/ pourquoi)
Si ne répond pas aux préoccupations, quelles
propositions pourriez-vous faire pour améliorer le conseil ?
h. Est-ce que vous faites appel à d'autres personnes ou
organisations pour vous appuyer ?
i. S'il n'y avait que des activités de conseil dans ACEFA
(pas de financements/de projets), continueriez-vous à participer ? Si
oui/non, pourquoi ?
3. Conseil individuel (formel=> EFA «
volontaires-spéculations »/observatoires/individuel)
a. Le conseiller vous donne-t-il un appui/conseil individuel au
niveau d'exploitation?
b. Si oui, est-ce que ce conseil individuel a été
initié à votre demande ?
c. Dans le cadre de ce conseil individuel, comment
travaillez-vous avec le conseiller ?
- Sur quel(s) domaine(s) d'activité / quel(s) sujet(s) le
conseil a-t-il porté ?
- Comment ça se passe ? (conseil sur la production,
gestion, autres....) ?
- Quelle organisation des séances ?
- Est-ce que ces sujets ont été traités
à votre demande ou sur proposition du conseiller?
d. A quelle fréquence le conseiller vient-il
auprès de vous individuellement ?
Combien de temps dure la visite ?
Est ce qu'il y a une régularité ou c'est à
la demande ?
Est-ce que le conseiller vous a donné des outils pour
accompagner ces activités (cahiers, fiches
techniques,..)
e. Que pensez-vous du conseil individuel que vous recevez du
CGP? Le conseil individuel répond-t-il à vos
préoccupations ? (oui/non/pourquoi) Si ça ne répond pas
aux préoccupations, quelles propositions suggérez-vous ?
f. Que ce que ce conseil individuel vous apporte par rapport au
conseil collectif ?
g. Est-ce que vous faites personnellement appel à
d'autres personnes ou organisations pour vous appuyer ?
4. Effets & impacts du conseil
a. Qu'est ce qui a changé pour vous depuis que
vous participez au conseil avec le CGP? LAISSER LE PRODUCTEUR
REPONDRE SPONTANEMENT A LA QUESTION, PUIS RELANCER SUR LES DIFFERENTS THEMES.
VERIFIER POUR CHAQUE CHANGEMENT LE LIEN AVEC ACEFA, ET RETRACER LE «
CHEMIN DE CHANGEMENT » : quels changements sont liés les uns aux
autres, quelle « causalité ».
- Sur votre activité personnelle et
/ou en groupe
o Changements de pratiques techniques
(agricole/élevage=>choix des cultures, ITK, conduite de
troupeau,...)
o Changements de pratiques de gestion de l'EA et du
système d'activités et famille (anticipation /
planification / programmation, organisation activités / calendrier,
gestion des stocks, accès au marché et approvisionnement,
accès aux facteurs de production, raisonnement de la trésorerie,
pratiques d'épargne et de crédit, rentabilité des
activités, investissements, vision globale du système
d'activités, projection à long termes...)
o Changement de perception / empowerment
(leadership, capacité de négociation, d'innover, de prise de
décision, « acteur » du changement,....)
- sur votre vie et celle de votre famille :
changements de pratiques dans la famille
(organisation, attribution des tâches au sein de votre famille, gestion
des stocks, autosuffisance alimentaire) - sur le
groupement, la communauté, le
village (normes sociales, organisation,...)
b. Qu'est ce qui a changé en premier
? (analyse temporelle des phases de changement et de
l'évolution de la trajectoire au cours du temps)
c. Comment voyez-vous l'évolution de vos
activités/votre exploitation dans les prochaines années
? (comment voyez-vous vos activités dans 5/10 ans ?)
Quel rôle d'ACEFA dans cette évolution ?
d. Est-ce que les activités de conseil avec le CGP
ont fait évoluer cette vision / ce projet ?
Annexe n°6 : grille de traitement des
données
Codage des acteurs Région
Région
|
A=SUD B=SUD OUEST C= OUEST
|
Nom
|
|
Numéro du CGP
|
1 à 6
|
Code
|
|
Cadres de la CTD
|
7 à 12
|
Type d'acteur
|
|
Autres entretiens, Réunion de la CTD/CODAC
etc.
|
13
|
Si EFA
|
|
Numéro du GIC (2ème chiffre)
|
1 à 2
|
Zone
|
|
Numéro de l'EFA (3ème chiffre)
|
1 à 4
|
Type d'entretien (causerie / focus groupe / visite /
interview)
|
|
|
|
|
|
|
Thématiques
|
Indicateurs et pistes de réflexion
|
Catégorie d'analyse
|
Dispositif de conseil / ACEFA Echelle
nationale
|
|
Moyens du programme national
|
|
|
|
Analyse du dispositif de programme au niveau
départemental : définition du dispositif en
théorie
|
|
Analyse du dispositif de programme au niveau
départemental : définition du dispositif en réalité
(comparaison et adaptation du dispositif tel que défini
initialement)
|
|
Composition de la cellule
|
Catégories de conseillers
|
Nombre de conseillers de chaque type
|
|
|
|
Interactions et répartition des rôles et
responsabilités entre les différents types
de conseillers (en réalité)
|
|
|
|
Lien avec autres activités des conseillers
(notamment dans leurs postes de fonctionnaires et institutions
d'origine ?)
|
|
Forme de coordination /
gouvernance
|
Comment sont organisés les services au sein du
programme ?
|
Décentralisation fonctionnelle ?
|
|
|
|
Lieux d'hébergement des personnels ?
|
|
|
|
L'organisation correspond-t-elle à l'organisation
définie ?
|
|
|
|
Les différentes catégories d'acteurs du
dispositif (formateurs, conseillers, producteurs) participent-ils à la
prise de décision ?
|
|
|
Rapports avec les autres cellules
départementales
|
Existe-t-il des comparaisons entre les CTD ? Sur quoi ?
|
|
|
|
Sur quoi ?
|
|
|
|
Inclusion / exclusion des groupements dans le programme
|
|
|
|
Démarche d'exclusion d'un GIC déjà
présent
|
|
Moyens mobilisés
|
|
Humains
|
Les ressources humaines mobilisées, leurs provenances
et le rôle de chaque catégorie.
|
|
|
Financiers
|
Source de financements
|
Le financeur est impliqué ou non dans la gestion.
|
|
|
|
Contribution du public cible dans le financement
|
|
|
|
Stabilité des financements
|
|
|
|
Innovations en matière de financement
|
|
Matériels
|
|
Moto, Carburant, GPS, ordinateur, feuille
photocopieuse, internet
|
|
Suivi-évaluation
|
Existante d'un mécanisme de suivi-
évaluation ;
|
Collecte des informations
|
|
|
|
Traitement et analyse des données
|
|
|
|
Elaboration
|
|
|
|
Utilisation
|
|
|
|
Son rôle
|
|
|
|
Perception de ce SE
|
|
|
Effet de ce système de SE
|
Ce SE permet -il de rendre compte, de
documenter ou de faciliter la prise de décision ?
|
|
|
|
Les acteurs ont-ils des retours
|
|
Analyse du profil, de la posture et des pratiques du
conseiller (CGP)
|
|
Profil du conseiller
|
Caractéristique du profil du conseiller
|
Originaire de la zone
|
|
|
|
|
|
Issu du milieu agricole
|
|
|
|
|
|
Trajectoire (Expérience en conseil/autre
expérience / PNV(R)A ou autre Variété
des expérience/géographie)
|
|
|
|
|
|
MINADER / MINEPIA
|
|
|
|
|
|
Poste occupé au ministère
|
|
|
|
|
|
Formation
|
|
|
|
|
|
Age
|
|
|
|
|
|
ACEFA 1 / ACEFA 2
|
|
Posture / rôles responsabilités du
conseiller
|
Vision de l'agriculture
|
|
|
Vision de l'agriculture avant le conseil /
traditionnel
|
|
|
|
|
|
Vision de l'agriculture/rôle de l'agriculture
|
|
|
|
|
|
Vision du modèle de l'agriculture sous tendu (agri de
2eme génération)
|
|
|
|
|
|
Vision du GIC ACEFA
|
|
|
Vision de la place des producteurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Vision d'un bon producteur
|
|
|
Vision du programme ACEFA
|
|
|
Vision du programme à ses débuts
|
|
|
|
|
|
Vision du programme actuellement
|
|
|
|
|
|
Vision du futur du programme
|
|
|
Vision de son métier et
responsabilités
|
de
|
ses
|
Vision de l'importance de la relation avec les autres
conseillers de la cellule, avec autres CGP, et les autres acteurs
|
|
|
|
|
|
Définition d'un bon conseiller en
général/d'un bon conseiller dans l'ACEFA
|
|
|
|
|
|
Vision des compétences qu'il a acquise et qu'il met en
oeuvre dans le conseil
|
|
|
|
|
|
Motivation pour être un conseiller
|
|
|
|
|
|
Motivation à quitter ce métier
|
|
|
|
|
|
Vision du rôle de conseiller
|
|
|
|
Vision de la place du rôle de conseiller dans le
programme
|
|
|
|
Vision de la relation conseiller/producteur
|
|
|
|
Vision des producteurs perçue par le conseiller
|
|
|
|
Voir ce que met en avant (relationnel, humilité,
contact, discrétion, animation,
compétences techniques ?)
|
|
|
|
La disponibilité une fois sollicité
|
|
|
|
Place des producteurs dans la définition des
activités ?
|
|
|
Compétences clés d'un conseiller
|
Posture conseiller qui connait problème et
solution ou co-construction de la solution avec
l'agriculteur
|
|
|
Exclusion de groupe
|
Motivation pour exclure un groupe
|
|
|
|
Difficultés
|
|
|
|
|
|
Conseil mis en oeuvre / pratiques de conseil
|
Les GIC suivis
|
Nombre de GIC au total
|
|
|
|
Nombre de GIC en caractérisation
|
|
|
|
Nombre de GIC en suivi
|
|
|
|
Nombre de GIC accompagné par lui depuis leurs
entrées à ACEFA
|
|
|
|
Nombre de GIC accompagné avant ACEFA, par ce
conseiller
|
|
|
|
Organisation du travail à ACEFA (horaire,
géographie, logistique)
|
|
|
Répartition des rôles avec autres
activités (priorisation de son temps par rapport aux autres
activités)
|
Organisation pour les Ministères
(MINADER/MINEPIA)
|
|
|
Pratiques de conseil dans le cadre d'ACEFA
|
Temps alloué à la caractérisation
|
|
|
|
Temps alloué à la création du plan de
développement
|
|
|
|
Temps alloué au suivi par mois
|
|
|
|
|
|
|
Type d'activité :
|
Qu'est-ce qu'il privilégie ?
|
|
|
|
Qu'est-ce qu'il ne fait pas du tout ?
|
|
|
|
Quelles nouvelles activités (innovations par lui ?)
|
|
|
Domaine d'activité :
|
Qu'est-ce qu'il privilégie ?
|
|
|
|
Qu'est-ce qu'il ne fait pas du tout ?
|
|
|
|
Comprendre pourquoi privilégie certaines
activités par rapport à d'autres
|
|
|
|
Certains domaines par rapport à d'autres
|
|
|
|
Analyse : cdc*activités ; la relation avec le
diagnostic et plan d'action
|
|
|
|
Détailler les activités
|
|
|
|
Outils utilisés (cahiers, supports : pour qui, pour
quelles activités ?)
|
|
|
|
Adaptation du conseil à la demande
|
|
|
|
Caractérisation du conseil individuel / collectif
Type de conseil que le CGP attribue au EFA volontaires ou EFA
tout court (temps alloué au conseil individuel,...)
|
|
|
|
|
|
Evaluation de la qualité et de
l'intensité du conseil
|
Qualité du conseil
|
Satisfaction des producteurs sur le conseil obtenu
|
|
|
|
Réponse aux besoins
|
|
|
Intensité du conseil
|
Tenue régulière des séances de conseil
/fréquences de l'interaction/ dispo du conseiller
|
|
|
|
Temps consacré aux réunions avec les conseillers
|
|
|
|
-> Permet de mettre en lien pratiques de conseil,
qualité et intensité de conseil avec les effets et impacts
identifiés
|
|
Analyse de la situation des groupements GIC
|
|
Fonctionnement des groupements et Effets sur le niveau
collectif dans les groupements
|
Analyse des groupements
|
|
|
|
Historique
|
Etape clefs, acteurs
|
|
|
|
Liens avec le programme, premier contact
(sélection)
|
|
|
|
Organigramme (instances de gouvernance,
structure)
|
|
|
|
Gouvernance / prise de décision
(collectif/démocratique)
|
|
|
|
+ modalités d'entrée/d'appartenance au GP
|
|
|
Les membres
|
Liens entre les membres (famille, voisins,
concession)
|
|
|
|
Motivation (personnelle)
|
|
|
|
Alphabétisation
|
|
|
|
Les systèmes de productions
|
|
|
|
Place des femmes
|
|
|
|
> Doit permettre de caractériser leur posture face
au conseil
|
|
|
|
Vision (qui est porteur de la vision/mission au sein du
groupement ?) (à confronter avec vision du groupement dans le programme,
rôle attribué par le programme,...)
|
|
|
|
Mission/objectif
|
|
|
|
Activités : par activité
|
|
|
|
- Nature de l'activité - exemples : achat
groupés
d'intrants, transformation, commercialisation,
accès aux financements (subventions, fonds propres,
crédits,...)
|
|
|
|
- Histoire
|
|
|
|
- Taille/volume de l'activité
|
|
|
|
- Mode de gestion / par qui ?
|
|
|
|
- Autres « services » ?
|
|
|
|
Peut se résumer comme les services rendus par le GP en
tant qu'entreprise
|
|
|
|
Moyens/ressources :
|
|
|
|
- financements
|
|
|
|
- RH
|
|
|
|
Outils de gestion : comptabilité, système de
gestion, cahiers,...
|
|
|
|
Relations avec ensemble de la cellule
départementale
|
|
|
|
Viabilité du groupement
|
|
|
|
- dimension juridique (statut)
|
|
|
|
- dimension économique et financière
|
|
|
|
- dimension sociale (adhésion des membres par rapport
au groupement, reconnaissance par la communauté)
|
|
|
|
- dimension environnementale
|
|
|
|
- dimension technique (compétences, outils,
maîtrise de processus)
|
|
|
|
- dimension organisationnelle / stratégique =>
gouvernance (prise de décision / information / outils / vision ....)
|
|
|
|
|
|
|
|
Difficultés actuelles
|
|
|
|
Projet du groupement / lien avec accès aux subventions
du programme par élaboration de projet
|
|
|
|
Contexte local (influence de dynamiques hors programmes)
|
|
|
|
Lien / inclusion avec OPA 2/3eme niveau
(groupements +/- opérationnels)
|
|
|
|
Schéma de leadership / lead sur innovations
|
|
|
Analyse lien des groupements avec les
autres groupements / avec extérieur
|
Intérêt du CLG, sont-ils impliqués ?
|
|
|
|
Est-ce que le CLG est efficace/utile ?
|
|
|
|
Relations avec l'extérieur (autres groupements,
filières, communauté / territoire, Etat,
autres fournisseurs de services)
|
|
|
|
Relations avec d'autres programmes
|
|
|
|
Relations factuelles avec ACEFA et perceptions du programme
ACEFA
|
|
|
Conseil reçu
|
Conseil individuel donnée en collectif
|
|
|
|
Conseil pour le collectif
|
|
|
|
Mise en relation
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
Analyse de la situation des producteurs
|
|
Situation des producteurs
|
Analyse des systèmes d'activités, de
l'environnement des producteurs (notamment en formation et en
conseil)
|
Cette analyse des effets implique d'avoir analysé au
préalable le système d'activité des producteurs
(profil du producteur, niveau
d'éducation, participation à d'autres systèmes de
conseil,...ainsi que le niveau « productif » : systèmes de
cultures
d'élevage, autres activités, organisation du
ménage et autres activités du ménage,
organisation des tâche,...). Cette partie
est nécessaire pour comprendre les changements entrepris par les
producteurs, de comprendre dans quelle logique ils s'insèrent, et de
pouvoir analyser le type de producteurs touchés par le conseil
(inclusion/exclusion).
|
|
|
Caractérisation du producteur
|
Ménage
|
|
|
|
Niveau d'étude
|
|
|
|
Relations avec d'autres organismes de conseil
|
|
|
Système d'activité
|
Système de production
|
|
|
|
Activité non agricole
|
|
|
|
Main d'oeuvre familiale
|
|
|
|
Organisation des tâches agricoles
|
|
|
|
Organisation des tâches non agricoles
|
|
|
|
Revenu
|
|
Pratiques de conseil perçues par le
producteur
|
Reprendre éléments sur activités, sur
perception de la demande par rapport au conseil fourni, sur
intensité et qualité du conseil, sur source extérieure de
conseil
|
|
|
Perception des producteurs sur le groupement
|
Vision de l'histoire du GP/de ses
activités/de fonctionnement /son utilité
|
|
|
Effets et impacts
|
Changement des pratiques
|
Caractériser les changements
|
|
|
Effets
|
- Qu'est ce qui a changé pour vous depuis que
vous participez au conseil ?
|
|
|
Impacts
|
Différents impacts produits
|
|
|
(voir différents niveaux dans schéma ci-
dessous)
|
Cette analyse des changements implique de poser des questions
pour comprendre comment les
producteurs faisaient AVANT, et ce que ça implique
ensuite (chemin de l'impact)
|
|
|
|
Ø Relier chaque effet au type de conseil qui a
été donné
|
|
|
|
|
|
Sur les producteurs
|
Changement de perception /
empowerment :
|
Changement sur la perception de l'individu sur lui-même,
de son pouvoir sur le changement
|
|
|
|
Capacité de changer
|
|
|
|
Capacité à décider par soi-même
|
|
|
|
Capacité de prise de décision dans le
ménage
|
|
|
|
Capacité de négocier et d'influencer son
entourage
|
|
|
|
Capacité à prendre responsabilités dans un
groupe
|
|
|
|
Capacité à innover, à faire
différemment des autres
|
|
|
|
Perception de l'agriculture comme métier par rapport
à d'autres activités
|
|
|
Changements de pratiques techniques
|
Cultures : Choix variétés/espèces, choix
modèles de production, entretien parcelle, semis, récolte,
rotations, traitement/intrants
|
|
|
|
Elevage : choix races, choix modèles de
production, conduite du troupeau, alimentation,
traitements/soins/santé animale, mode de reproduction,
...
|
|
|
|
Anticipation / planification
|
|
|
|
Organisation activités / calendrier
|
|
|
|
Stocks
|
|
|
Changements de pratiques de gestion de l'EA et du
système d'activités et famille
|
Changements dans pratiques d'accès au marché
(information sur le marché, mesure, choix du marché,
négociation prix, choix des modes de commercialisation) et
approvisionnement
|
|
|
|
Accès aux facteurs de production (MO, crédit,
foncier, financement,...)
|
|
|
|
Trésorerie (dépenses, raisonnement
entrées/sorties, calendrier
trésorerie, temporalité), pratiques d'épargne et de
crédit,
|
|
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Analyse de la rentabilité des activités
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Investissements
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Avoir raisonnement/analyse systémique (vision
globale du système d'activités/liens
entre activités, liens EA-famille)
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Projection à long terme
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Sur les ménages
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Changements de pratiques dans la famille
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Répartition des tâches et volume de travail
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Pratiques de répartition des activités et
répartition des revenus
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Pratiques de scolarisation
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Pratiques matrimoniales
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Prise de décision au sein de la famille et
répartition du « pouvoir »
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La gestion des stocks/mieux vendre
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Effets et impacts dans la famille / le ménage
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Harmonie et stabilité dans la famille
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Réalisation des projets
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Augmentation des revenus
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Changement dans l'alimentation (période de
soudure, nombre de repas par jour, changement
le plus pertinent dans le pouvoir d'achat
alimentaire ou dans les pratiques d'achat d'alimentation)
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Conditions de vie da la famille : habitation,
équipement de la maison, habillement, alimentation,
organisation des fêtes, cérémonies religieuses,...
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Sur les communautés / villages / niveau
social/groupement
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Chocs de référentiels ?
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Normes sociales ?
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Effets du conseil de l'ACEFA sur le
groupement/village/communauté
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Leadership et actions dans les organisations locales ?
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Annexe n°7 : caractérisation des
producteurs et EFA étudiés
Tableau listes des EFA étudiées et leurs
caractérisations
CODE
|
C1.1.1
|
C1.1.2
|
C1.2.1
|
C1.2.2
|
.1.1
|
.1.2
|
Sexe
|
M
|
M
|
F
|
F
|
M
|
M
|
âge
|
44
|
38
|
53
|
56
|
53
|
55
|
niveau
|
secondaire
|
secondaire
|
secondaire
|
secondaire
|
université
|
secondaire
|
Taille de la famille
|
2F/8E
|
1F/4
|
7
|
3
|
3/9
|
3/15
|
Superficie de la
parcelle (ha)
|
3
|
3
|
3.5
|
1.5
|
0.5
|
4.5
|
Bâtiments possédés
|
Porcherie, poulailler
|
Porcherie, poulailler
|
|
Porcherie, poulailler
|
Porcherie, poulailler
|
Porcherie, poulailler
|
Activités agricoles
|
Maraîcher, porc,
basse-cour
|
Maraîcher (tomate,
patate), porc, basse- cour
|
Maïs, choux, haricot
|
Pomme de terre, carotte,
choux, poireaux, maïs, haricot, porc, basse-cour
|
Mais, café,
porc, haricot,
basse-cour
|
Mais, haricot,
macabo, porc,
basse-cour
|
Activités non
agricoles
|
non
|
Non
|
commerce
|
non
|
commerce
|
non
|
Sources d'appui
|
X
|
X
|
X
|
X
|
PACA,
|
PACA, ONG
|
CODE
|
.2.1
|
C3.1.1
|
C3.1.2
|
C4.1.1
|
C4.1.2
|
C4.2.1
|
C4.2.2
|
Sexe
|
M
|
M
|
M
|
M
|
F
|
M
|
M
|
âge
|
58
|
61
|
73
|
66
|
49
|
59
|
60
|
niveau
|
secondaire
|
Secondaire
|
primaire
|
primaire
|
Secondaire
|
Primaire
|
secondaire
|
Taille de la
famille
|
4/23
|
4/beaucoup
|
2/16
|
1/11
|
7
|
1/7
|
2/10
|
Superficie de la parcelle (ha)
|
2.5
|
3.5
|
0.5
|
2.5
|
0.5
|
2
|
2.5
|
Activités agricoles
|
Mais, haricot, taro,
igname, porc, bassecour, chèvre
|
Café, pomme de terre, maïs, haricot, igname,
piment, porc, bassecour
|
Café, pomme de
terre, maïs,
haricot, igname,
piment, porc,
bassecour
|
Café, pomme de
terre, maïs, haricot,
oignon, bananier,
piment, porc,
bassecour
|
maïs, haricot,
porc,
bassecour
|
maïs, haricot,
avocat,
bananier, porc, bassecour
|
Café, bananier
plantain, maïs,
haricot, avocat,
piment, porc,
bassecour
|
Activités non
agricoles
|
guérisseur
|
non
|
non
|
Commerce
|
Non
|
Non
|
non
|
Sources d'appui
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Heifer
international
|
X
|
x
|
Pour citer cet ouvrage : KASME Albert Thibaut, 2015.
L'évaluation des effets de l'appui-conseil sur le développement
des groupements de producteurs et des exploitations familiales agropastorales :
cas du programme ACEFA (Cameroun). Mémoire de fin d'études,
Master 2, option Analyse et politiques économiques,
spécialité Agriculture, Alimentation et Développement
Durable (A2D2), Montpellier SupAgro. 54 pages.
Montpellier SupAgro, Centre international d'études
supérieures en sciences agronomiques de Montpellier, 2 place Pierre
Viala, 34060 Montpellier cedex 02.
http://www.supagro.fr