II. L'étude de la végétation
La couverture végétale du bassin s'explique en
partie par les conditions climatiques notamment les précipitations.
Frécaut, 1982, confirme cette affirmation en disant que les facteurs
biogéographiques constituent avec les facteurs climatiques « les
facteurs décisifs de l'écoulement fluviale ». Ainsi, la
distribution de la végétation à une influence directe sur
l'écoulement fluvial aussi bien que les facteurs orographiques et
climatiques (Bodian, 2006). Le paysage végétal des bassins
versants de Soungrougrou en amont de Diaroumé est largement
dégradé par les irrégularités interannuelles des
précipitations et de l'action anthropique (cultures sur brulis, feux de
brousses, surpâturages..). Cependant, les études
phytogéographiques, complémentaires de celles pédologiques
ont été entreprises selon la méthode écologique. En
effet, celles-ci ont l'avantage de définir des formations,
classées par leurs aspects généraux et leurs
espèces dominants (Fauck, 1955). Les conditions générales
qui expliquent l'existence des différentes formations sont :
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-le climat dont les facteurs sont
l'alternance d'une saison des pluies de 3 à 4 mois et d'une saison
sèche le reste de l'année ;
-les conditions édaphiques
(pseudo-climatiques) dues aux types de sols, et les rapports avec la nappe
phréatique ;
-les facteurs biologiques
(péniclimaciques) : défrichements, feux de brousses,
cultures sur brulis qui stabilisent certaines formations et en font
régresser d'autres.
Le couvert végétal dominé par la savane
se caractérise par des espaces libres entre les arbres qui entretiennent
une évaporation physique importante, son influence sur
l'écoulement ne sera pas des moindres.
III. Le réseau hydrographique
Le bassin versant est un espace qui collecte les eaux et les
achemine jusqu'au cours principal. Le bassin versant d'un fleuve est
constitué par l'emboîtement de sous-bassin, correspondant chacun
au bassin d'un affluent. L'ensemble des cours d'eau du bassin versant, depuis
le plus petit ruisseau jusqu'à l'artère principale, forme le
réseau hydrographique. Par définition le réseau
hydrographique se définit comme l'ensemble des canaux de drainage
naturels, permanents ou temporaire, par où s'écoulent les eaux
provenant du ruissellement ou restituée par les nappes le long du lit du
cours d'eau. Ce réseau hydrographique forme une certaine organisation
hiérarchique : les plus petits drains se jettent dans des ruisseaux de
tailles un peu plus grandes, qui, en constituent des rivières. La
densité de drainage est définie pour un bassin versant
donné de superficie A, comme la longueur moyenne du réseau par
Km2. Si on désigne par la longueur d'un affluent d'ordre
quelconque ou du cours d'eau principal, la densité de drainage est
obtenue par la formule :
Dd =
Dd : densité de drainage exprimée en
km/km2
L : longueur du réseau hydrographique exprimée en
Km A : la superficie du bassin versant exprimée en Km2
En pratique, les valeurs de densité de drainage varient
de 3 à 4 pour les régions où l'écoulement n'a
atteint qu'un développement très limité et se trouve
centralisé. Selon Schumm, la valeur inverse de la densité de
drainage, C =1/Dd, s'appelle « constante de
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stabilité du cours d'eau ». Ainsi les valeurs de
densité de drainage sont de 0,05 km/km2 au bassin de
Diaroumé et celui de Saré Fodé à 0,08
km/km2, ce qui est relativement très faible. Ainsi le
réseau hydrographique apparait comme un réseau
dégradé (carte 3, page 12).
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Carte 3: carte du réseau
hydrographique
Les données stables de l'écoulement que nous
venons d'étudier jouent un rôle favorable ou défavorable
pour le ruissellement superficiel.
Du point de vue géologique, le bassin est recouvert par
la série détritique du continental terminal, donc un bassin assez
homogène. Le modelé est très plat avec des altitudes ne
dépassant pas 60 m sur le plateau. La faiblesse des pentes ralentit les
vitesses d'écoulement et favorise les pertes par évaporation et
évapotranspiration.
Au niveau pédologique, les sols sont dans l'ensemble
composés de sable et d'argile et caractérisés par une
assez faible porosité moyenne.
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